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Loi L /2020/ 0026 /AN: Republique de Guinee

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REPUBLIQUE DE GUINEE

Travail - Justice - Solidarité

MINISTERE DE LA FONCTION PUBLIQUE,


DE LA REFORME DE L’ETAT ET DE LA
MODERNISATION DE L’ADMINISTRATION

Loi L /2020/ 0026 /AN


du 19 Décembre 2020
PORTANT CODE DE CONDUITE DE L’AGENT
PUBLIC EN REPUBLIQUE DE GUINEE

Conakry, Décembre 2020

Direction Générale du Projet de Réhabilitation et d’Opérationnalisation


du Fichier Central et des Fichiers Périphériques de la Fonction Publique
REPUBLIQUE DE GUINEE
Travail - Justice - Solidarité

Loi
0026 /AN
N° 2020/.......................

Portant Code de conduite de l’Agent public en République de Guinée

L’ASSEMBLEE NATIONALE,

Vu la Constitution, notamment en son article 80 ;

Après en avoir examiné et délibéré, adopte la loi dont la teneur suit :

TITRE PREMIER: DES DISPOSITIONS GENERALES

Chapitre premier : Définitions des termes

Article premier : Au sens du présent code, les termes suivants sont entendus
comme suit :

 L’éthique : L’ensemble des valeurs et principes moraux ou civiques


auxquels adhèrent les membres d’une organisation et qui servent de
référentiel pour orienter et guider une personne ou un groupe de
personnes, à évaluer son comportement, et à juger de la conformité de ses
actions et de ses décisions ;
 La déontologie : Terme qui fait référence aux dispositions légales, aux
critères et normes exigées par une profession ou une fonction faisant état
des devoirs, des obligations et des responsabilités auxquels sont soumis
ceux qui y sont désignés ou nommés pour l’exercer ;
 Le code de conduite : Terme désignant un ensemble de règles écrites
qu'un organisme, une entreprise ou un corps de métiers s'engagent à
observer et qui régissent la conduite des personnels et des dirigeants
intégrant tant les aspects moraux que professionnels ;

1
Il comporte ou indique les mesures soit disciplinaires soit pénales pour les
manquements à ses règles ;
 Agent public : Toute personne investie d'une fonction ou d'un mandat,
législatif, exécutif, administratif, judiciaire, ou appartenant à une
assemblée, rémunérée ou non et dont les activités concourent à la
réalisation des services d’une administration publique, d'une entreprise
publique ou de toute autre organisme dans lequel l'Etat détient la totalité
ou partie de son capital, ou toute autre entreprise assurant un service
public ;
 La transparence :
- Chez l’agent : c’est l’aptitude à faire preuve d’ouverture d’esprit pour
rendre accessible les informations qu’il détient et à communiquer sur ses
intentions, faits et gestes ;
- Pour le service public : c’est la disponibilité de l’information et son
accessibilité au sein d’un organisme public, l’intelligibilité et la simplicité
des procédures, la clarté dans les relations avec les citoyens bénéficiaires
et les usagers du service ;
 L’intégrité: la résultante d’une somme de valeurs portant sur la sincérité,
la probité, l’impartialité, la loyauté et le dévouement de l’agent public
dans l’accomplissement de son travail ;
 Le professionnalisme : les valeurs, attitudes et aptitudes requises et
nécessaires pour accomplir de manière satisfaisante l’ensemble des
obligations professionnelles liées à un poste ou à l’exercice d’une
fonction ;
 L’efficacité: l’utilisation optimale des ressources disponibles par l’agent
public au niveau de l’organisme auquel il appartient. Elle signifie
également le développement de méthodes de travail permettant d’atteindre
les objectifs escomptés au moindre coût ;
 L’obligation de rendre compte ou ‘’redevabilité ‘’ : le devoir qui
incombe aux responsables publics, nommés ou élus, de présenter à leurs
mandants des rapports périodiques portant sur les résultats des actions et
des projets réalisés et le degré d’efficacité de leur mise en œuvre ;
 le népotisme: la tendance à introduire au sein des services publics des
influences ou des éléments sur la base du critère familial, tribale ou
ethnique ;
 le conflit d’intérêts: l’antagonisme entre l’emploi public exercé par un
agent public et ses intérêts personnels, susceptible de corrompre sa prise

2
de décision et la méthode d’honorer ses engagements et ses
responsabilités.

Chapitre 2 : De l’objet et du champ d’application du code

Article 2 : Objet :

 Le présent Code de conduite est destiné à aider les agents publics à


intégrer les normes minimales de comportements individuels et
professionnels nécessaires pour servir l’intérêt général, maintenir la
confiance du public envers l’Administration et combattre la bureaucratie
et la corruption.
 Il est conçu pour guider et orienter l’action et le comportement de
l’Agent Public dans ses faits et gestes professionnels, dans le respect des
règles déontologiques pour favoriser l’amour du travail et la bonne
gestion de la chose publique et pour lutter contre la corruption et les
pratiques illicites.
 Il édicte un ensemble de valeurs, de principes et de critères destinés à
servir de référentiel pour orienter l’agent public, afin de garantir le
respect de la législation et assurer son engagement en matière d’intégrité,
de transparence, d’obligation de rendre compte et d’impartialité.
 Il énonce également une suite de principes et de règles de comportement
que les agents publics doivent respecter dans l’exercice de leurs fonctions,
de leurs responsabilités et dans le cadre des relations et des pouvoirs
officiels qui leurs sont conférés.

Article 3 : Champ d’application :

Les dispositions du présent code s’appliquent à tout agent accomplissant une


mission de service public, tel que défini à l’alinéa 4 de l’article premier de ce
texte.

TITRE II : DES VALEURS DE REFERENCE DE L’AGENT PUBLIC


Article 4 : Les valeurs de référence de l’agent public reposent sur l’éthique, la
compétence et le professionnalisme.
Article 5 : L’éthique se traduit pour l’agent public par l’adoption et la pratique
dans l’exercice de ses activités professionnelles, des valeurs et du code moral
en lien avec le sens de la responsabilité, de l’honnêteté, de la probité, de
l’intégrité, de la loyauté, de la dignité, de l’impartialité et de l’équité.

3
Article 6 : L’exercice de la compétence repose pour l’agent public sur la
capacité à acquérir et à mettre en œuvre les connaissances, les habiletés, le
savoir-faire, le savoir être et le faire-savoir requis, pour l’atteinte des objectifs
liés au poste et à la fonction occupée.
Article 7 : Le professionnalisme recouvre la somme des valeurs, des normes et
des attitudes professionnelles à adopter par l’agent public, pour accomplir de
manière satisfaisante les devoirs et engagements liés à son travail et pour
satisfaire aux obligations et prescriptions en matière de respect de la loi, des
règles et procédures établies pour le bon fonctionnement du service.

TITRE III : DES DEVOIRS ET REGLES DE CONDUITE DE L’AGENT


PUBLIC

Chapitre premier : Du comportement éthique de l’agent public


Article 8 : L’agent public est tenu d'observer en toute circonstance, une
conduite digne et respectable, conforme à l’éthique morale et aux valeurs
civiques d’usage.
A ce titre, il doit s’abstenir de tout comportement et attitude susceptibles de
porter atteinte au bon fonctionnement du service et doit bannir en la matière,
toute pratique pouvant entacher l’image et la réputation du service.

Article 9 : Le respect des valeurs éthiques chez l’agent repose en


l’occurrence sur :

 Le respect de la loi et le sens des responsabilités :


Dans l’exercice de ses fonctions, l’agent public veille au respect de la loi
et à la légalité de ses actes. Il doit agir en toute circonstance dans le sens
de la défense de l’intérêt général en posant des actes responsables.
L’agent doit faire preuve de responsabilité, et de fiabilité, en tenant ses
engagements et en réalisant les actions promises, afin que le service, les
autres employés et les usagers puissent compter sur lui.

 L’Intégrité, la probité et la loyauté :


Les attitudes et les actes posés par l’agent public dans l’exercice de ses
fonctions doivent être guidés par un sens profond d’honnêteté, de loyauté
et de probité envers l’intérêt général et le service.
Il doit faire preuve dans ses relations, de sincérité, de droiture et de
loyauté.

 L’impartialité, l’équité et la neutralité :


4
Il est tenu d'exercer ses fonctions en toute impartialité et à agir de manière
équitable et raisonnable. Il doit s’abstenir de toute action arbitraire qui
lèserait un tiers, ainsi que de dispenser tout traitement préférentiel pour
quelque raison que ce soit et quel qu’en soit le bénéficiaire.
Il doit œuvrer à rechercher la vérité face aux situations qui se présentent à
lui dans son travail et à faire preuve d’objectivité dans ses jugements.

Chapitre 2 : De la compétence de l’agent public

Article 10 : L’agent public est tenu d’acquérir, de développer et de mettre en


œuvre la somme de connaissances, de savoir-faire et d’aptitudes requises pour la
maitrise de son domaine d’activité ou de son métier et pour mieux qualifier son
action, dans le but d’atteindre les objectifs et les résultats qui lui sont assignés.

Il doit faire preuve d’excellence, de créativité et de sens de l’innovation pour


mieux qualifier les prestations fournies et les services rendus à l’usager.

La compétence professionnelle se manifeste également, par le comportement de


l’agent au travail et par l’effort constant qu’il fournit pour se perfectionner,
approfondir et actualiser ses connaissances et acquérir les aptitudes nécessaires à
l’accomplissement de ses tâches et améliorer son rendement et sa productivité.

Chapitre 3 : Du professionnalisme de l’agent public

Article 11 : Le professionnalisme englobe une série d’aptitudes, d’attitudes de


normes comportementales et morales, de qualité et de valeurs que l’agent public
est tenu d’observer dans le cadre de son travail, pour le respect strict de la loi,
des règles et procédures d’organisation et de fonctionnement établies et en vue
d’un accomplissement diligent de l’ensemble de ses obligations
professionnelles.
Le professionnalisme chez l’agent public se traduit par :

Article 12 :
 La diligence et l’assiduité au travail :
L’agent public doit accomplir au mieux, les obligations liées à son poste
de travail, en s’acquittant avec diligence et assiduité, dans le respect
de l’organisation du travail et des délais requis pour l’exécution de ses
taches.
Il ne doit pas en outre :
- s’absenter sans autorisation préalable de son supérieur hiérarchique
et doit faire preuve de ponctualité et respecter les heures légales
de service ;
5
- se rendre coupable de détournement de documents de service ;
- dissimuler sciemment des informations d’ordre professionnel qu’il
est tenu de communiquer ou de mettre à disposition dans
l’exercice de ses fonctions ;
- détruire ou subtiliser des documents administratifs.

 L’usage approprié des biens publics :

Article 13 :
- L’agent public est tenu de préserver le patrimoine de
l'administration ou l’organisme qui l’emploie et veiller à la
protection et à la sécurité des documents administratifs.
- Il ne doit pas porter préjudice, par imprudence ou négligence, à la
sécurité des personnels et des biens de l’administration.
- Il ne doit pas, intentionnellement, être la cause des détériorations
aux matériels, aux équipements et au patrimoine immobilier de
l’institution publique.
Article 14 :
- L’agent public ne doit, en aucun cas, utiliser les locaux,
équipements et moyens de l'administration à des fins personnelles
ou étrangères au service.
- Il doit veiller dans la pratique à un usage rationnel de la ressource
publique, tant matérielle que financière, nécessaire au
fonctionnement des services publics et prendre les dispositions
nécessaires pour en rendre compte dans le cadre des procédures
prévues par la réglementation en vigueur ou tout règlement
intérieur.
-
 Des relations avec l’environnement professionnel:

Article 15 :
- L’agent public doit observer un comportement avenant, courtois et
correct envers les usagers du service public. Il doit s’efforcer d’être
aussi disponible que possible et de répondre de manière complète
et exacte aux requêtes qui lui sont adressées.

Article 16 :
- L’agent public doit agir avec correction et attention dans ses
relations avec ses supérieurs hiérarchiques, ses collègues et ses
subordonnés.

6
- Il doit bannir tout acte d’agression physique ou verbale, ou de
commission de violences sur les personnes sur le lieu de travail.
- Il doit s’abstenir des menaces, injures, intimidations harcèlement
sexuel ou moral.
Article 17 :
- Vis-à-vis de ses supérieurs hiérarchiques, il doit se conformer aux
directives données et aux règles et procédures en vigueur.
- Il ne doit pas refuser, sans motif valable, d’exécuter les instructions
de l’autorité hiérarchique pour l’accomplissement de tâches liées à
sa fonction ;
- Il doit informer son supérieur hiérarchique de toute violation de la
Loi rencontrée dans son travail.
Article 18:
- Avec ses collègues, l’agent public est tenu d’entretenir un esprit
de franche collaboration et d’ouverture d’esprit favorisant le
travail d’équipe et l’instauration d’un climat sain et productif
au sein du service.
Article 19 :
- Vis-à-vis de ses subordonnés, il doit servir d’exemple, quant au
respect de l’éthique, de la déontologie et du professionnalisme
dans le travail ;
- Il doit aider ses agents à acquérir les connaissances requises et à
développer leurs compétences, pour remplir leurs missions ;
- Il doit évaluer leur rendement en toute objectivité et impartialité,
et favoriser la promotion des uns et des autres sur la seule base
du mérite et des résultats obtenus.

 Le respect de la confidentialité et du secret professionnel :


Article 20 :
- L’agent public est lié, dans le cadre de sa fonction, par l’obligation
de réserve et du secret professionnel. Il lui est interdit de divulguer
ou de communiquer toute information et/ou faits confidentiels,
relatifs au travail dont il dispose ou auxquels il a eu accès dans
l’exercice de ses fonctions et ce, aussi bien à l’intérieur de
l’institution qu’à l’extérieur.

Article 21 :
- L’agent public ne doit pas divulguer les informations d’ordre
professionnel relatives aux techniques, technologies, processus de
fabrication, mode d’organisation ou de traitement et, d’une façon
générale, ne doit pas divulguer les documents internes à
7
l’organisme employeur sauf s’ils sont requis par la loi ou par sa
hiérarchie.

- Au sens du présent Code, on entend par information ou fait


confidentiel, toute information couverte par le secret professionnel
et tous faits ou informations relatifs au travail qui n’ont pas été
rendus publics par des responsables autorisés à le faire.

 L’accessibilité du public à l’information et à la documentation :


Article 22 :
- Les obligations en rapport avec le secret professionnel mentionnées
aux articles 20 et 21 ne font pas obstacle à l’accès du public aux
informations et aux documents, dans la mesure où cet accès est
autorisé par une loi ou par le règlement intérieur des
administrations et institutions publiques.
Article 23 :
- Le droit d'accès à l'information publique est garanti conformément
aux dispositions de la loi portant Droit d’accès à l’information
publique.
- Selon les dispositions de la loi portant Droit d’accès à
l’information publique, tout citoyen peut demander et obtenir un
accès aux documents administratifs auprès des organismes soumis
aux dispositions de la Loi, sans avoir à justifier le motif de la
demande ;
- L’agent public est tenu de répondre aux demandes d’accès à
l’information de l’usager, conformément aux dispositions de
ladite loi.
Article 24 :
- Sauf exception, le témoignage en justice, ou l’interpellation d’un
Agent public sur des faits ou des actes se rapportant à la vie
professionnelle requiert l’information et l’autorisation de sa
hiérarchie.

 La gestion appropriée de la communication et des relations avec les


médias :
Article 25 :
- Les agents publics doivent s’abstenir d’accepter ou de livrer des
interviews ou de fournir des informations confidentielles aux
médias sans autorisation ou instruction préalable de la hiérarchie,
que ce soit de leur propre initiative ou sur invitation.

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- Lorsque les agents publics rencontrent des représentants de médias
en dehors de leur travail, ils doivent faire preuve de discrétion et de
réserve.
Chapitre 4 : De la transparence
Article 26 : L’agent public doit veiller dans le cadre de l’organisation et du
fonctionnement des services à prendre les dispositions qui s’imposent pour
promouvoir la transparence, en rendant l’information disponible et en facilitant
sa communication à travers :

- La préservation et le classement approprié des documents de


manière à les rendre accessibles aux demandes du service public
et des usagers ;
- la communication des informations destinées aux usagers,
administrés ou autres agents publics sur sites Web, par voie
d’affichage ou par voie de presse ;
- la production des annuaires et des guides de services destinés à
l’usager ;
- la mise en place de services d’accueil, d’information et
d’orientation des usagers ;
- La mise à disposition des usagers et des administrés de registres
de doléances sur la qualité des services fournis, régulièrement
visés par l’autorité hiérarchique concernée.
Article 27 : Durant les passations de services intervenant entre les agents à
l’occasion des remplacements, mutations, fin de fonctions et prises de retraite, la
situation détaillée de l’état du service considéré (moyens humains et matériels,
procédures, ressources financières ), les objectifs, les dossiers traités ou en
instance ainsi que les litiges et contentieux, doivent figurer dans les rapports
transmis avec les procès-verbaux afférents .
Article 28 : En vue de garantir la transparence de la vie publique et
administrative ainsi que la protection du patrimoine public, les agents publics
expressément désignés par la Constitution ou toute autre loi et règlements
doivent, en fonction de leur situation se conformer à l'obligation de déclarer
leurs valeurs et avoirs personnels.
Chapitre 5 : De la corruption et des pratiques assimilées :

Article 29 : L’Agent Public doit s’abstenir de toute pratique contraire à


l’éthique professionnelle :
- La corruption, la concussion, le détournement des biens et des
deniers publics ;
9
- L’ordonnancement ou la perception, à titre des droits, taxes,
contributions, redevances, salaires, primes, des sommes qui ne sont
pas dues ou excédant ce qui est dû en vertu de la législation ou de la
réglementation en vigueur ;
- L’établissement ou l’usage de faux à travers des actes de
falsification de titres, de diplômes ou tout autre document officiel,
ou de toute manœuvre frauduleuse pour se procurer à soi-même ou
à un tiers des avantages illicites ou pour priver un ayant-droit de
son dû ;
- Les atteintes à la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat et à la
souveraineté nationale ;
- L’adhésion ou la participation à un groupe ou à une organisation
dont l’activité est susceptible de porter atteinte à l’indépendance
nationale ou à mettre en danger la paix et la sécurité du pays ;
- Le port des armes contre le pays, la facilitation de l’entrée sur le
territoire national de forces ennemies.

En matière de prévention de la corruption et des pratiques assimilées, l’agent


public doit veiller au respect scrupuleux des dispositions des lois et règlements
en vigueur en la matière, notamment la loi portant Détection, Prévention et
Répression de la Corruption et des Infractions assimilées en Guinée ainsi que le
Code Pénal.

 De l’incompatibilité et du conflit d’intérêt


Article 30 : La conduite de l’agent public ne doit pas être dictée par des intérêts
personnels, familiaux ou par son appartenance régionale ou politique.
L’agent public ne doit pas participer à une prise de décision en relation avec ses
intérêts particuliers ou ceux de ses proches. Il doit veiller à se maintenir à servir
les intérêts de l’organisme employeur dans le respect de ses missions et dans
l’esprit du principe de l’intérêt général.

Article 31 : L’agent public a toute latitude, dans le cadre de la loi, d’acquérir


des biens, des actions ou autres valeurs mobilières.

Si une situation de conflit d’intérêts se présente qui le concerne ou concerne ses


proches, il doit en informer par écrit ses supérieurs hiérarchiques afin de
s’écarter de tout processus de négociation, d’évaluation, de choix et de décision.

Article 32 : Lorsque le conjoint d’un agent public, exerce à titre professionnel


une activité privée lucrative entrant dans le champ d’activité de l’organisme
10
employeur, déclaration doit en être faite à l’administration dont relève l’agent
public, laquelle prend s’il y a lieu, les mesures propres à sauvegarder l’intérêt du
service.

Chapitre 6 : De l’abus de pouvoir et du trafic d’influence


Article 33 : Il est interdit à tout agent public de se prévaloir de sa fonction pour
prendre, influencer ou tenter d’influencer une décision susceptible de favoriser
ses intérêts personnels, ceux de sa famille, de son groupe d’appartenance ou de
tiers.

Article 34 : Il ne doit pas profiter de sa position ou utiliser le nom de


l’administration pour obtenir des avantages indus dans son propre intérêt ou
celui d’un tiers ou à toute autre fin inappropriée.

Chapitre 7 : Des cadeaux, gratifications et invitations des tiers :


Article 35 : Il est interdit à tout agent public de solliciter, exiger ou recevoir en
contrepartie d’une prestation accomplie dans le cadre de ses fonctions, des
présents, dons, gratifications ou avantages quelconques.
Article 36 : Il doit également refuser toute invitation visant à influer sur une
décision qu’il est amené à prendre dans le cadre de ses fonctions sauf si
l’invitation répond à des impératifs d’ordre professionnel.

TITRE IV : DE LA PROTECTION DE L’AGENT PUBLIC

Article 37 : L’organisme employeur est tenu d’assurer à l’agent public :


Des conditions de travail de nature à préserver sa dignité, sa santé, son
autonomie et son intégrité physique et morale, conformément aux dispositions
statutaires des Agents de l’Etat en la matière.
Article 38 : L’Agent public a droit, conformément aux règles fixées par les
textes législatifs et règlementaires en vigueur à une protection contre les
menaces, injures ou diffamation dont il peut être l’objet dans l’exercice de ses
fonctions ou de son mandat.
Article 39 : L’Etat est tenu de protéger l’Agent public contre les menaces et
attaques de quelque nature que ce soit, dont il a pu être l’objet ou de réparer, le
cas échéant, le préjudice subi.
L’Etat doit assistance et secours aux agents publics en situation difficile à
l’intérieur et à l’extérieur du pays.

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Il se subroge aux droits de l’Agent public victime pour obtenir de l’auteur des
menaces ou d’attaques la restitution des sommes versées à l’Agent public.

TITRE V : DE LA PROMOTION ET DU CONTROLE DES


PRATIQUES DE L’ETHIQUE :

Chapitre 1 : de la Promotion

Article 40 : L’Etat ainsi que les établissements publics, les projets et


programmes ainsi que les organes consultatifs, doivent entreprendre des actions
de formation et de sensibilisation des Agents publics en matière d’éthique
professionnelle et mettre en œuvre les mesures adéquates devant permettre au
public de dénoncer tout manquement, par un Agent public, aux devoirs de son
état, à l’honneur et à la dignité de ses fonctions ou de son mandat.

Article 41 : A l’entrée en vigueur de ce Code, les responsables de différents


Services sont tenus d’organiser à l’intention des Agents publics en activité dans
les services, des séances d’appropriation des dispositions du présent Code.

Le service ayant dans ses attributions le recrutement et la promotion doit


expliquer à l’Agent public les dispositions du présent Code et le mettre à sa
disposition.
Chapitre 2 : DE LA CREATION D’UN OBSERVATOIRE DU CODE
D’ETHIQUE DES AGENTS PUBLICS (OCEPAP)

Article 42 : Il est créé un Observatoire du Code d’Ethique Professionnelle des


Agents Publics, en sigle « OCEPAP ».
L’Observatoire du Code d’Ethique Professionnelle a pour mission :
 D’assurer dans les milieux professionnels et auprès du public la
promotion, la diffusion, la vulgarisation et le suivi des dispositions du
présent Code ;
 De veiller à tout instant, à la bonne application des dispositions du Code
et de proposer aux autorités compétentes, les mesures appropriées pour
prévenir et sanctionner toute violation de la règlementation du Code ;
 De publier un rapport annuel sur l’application et l’efficacité des
dispositions du présent Code.

La composition, les modalités d’organisation et de fonctionnement de


l’Observatoire du Code d’Ethique Professionnelle sont déterminés par un Décret
du Président de la République.
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TITRE VI : DES MESURES ET SANCTIONS DISCIPLINAIRES
Article 43 : L’agent public qui, intentionnellement, par négligence ou
imprudence enfreint aux dispositions du présent code, est passible de sanctions
disciplinaires prévues par les lois et règlements en vigueur, notamment : les
règlements intérieurs des institutions, le statut général de la fonction publique, la
loi portant Détection, Prévention et Répression de la Corruption et des
Infractions Assimilées, le Code Civil et le Code Pénal.
Article 44 : Sous peine des sanctions disciplinaires et/ou pénales prévues par la
loi, tout Agent Public investi, à un degré quelconque, du pouvoir disciplinaire a
qualité pour ouvrir d’office ou sur réquisition de ses supérieurs hiérarchiques ou
de l’Observatoire du Code d’Ethique Professionnelle, l’action disciplinaire à
charge d’un Agent public placé sous son autorité ou ses ordres.
Article 45 : Toute action disciplinaire à charge d’un Agent public doit être
ouverte et clôturée dans les délais requis et suivant la procédure disciplinaire
définie par les lois et règlements en vigueur en la matière.
Article 46 : L’action disciplinaire demeure distincte et indépendante de l’action
répressive prévue par la loi pénale, à laquelle peuvent donner lieu les mêmes
faits commis par l’agent public.
L’action judiciaire n’est pas suspensive de l’action disciplinaire.

Tout Agent public condamné à une peine pénale égale ou supérieure à trois mois
dans l’exercice de ses fonctions, fera l’objet d’une des sanctions disciplinaires
prévue dans le statut général des agents de l’Etat après constatation de la
condamnation devenue définitive.
Article 47 : Les agents publics appelés à décider des mesures disciplinaires
doivent :
- Juger des faits en toute objectivité et exiger de disposer des éléments de
preuves matériels se rapportant aux faits reprochés ;
- Veiller à garantir à tout agent public mis en cause la possibilité de
présenter sa défense.

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TITRE VII : DISPOSITIONS FINALES

Article 48 : L’Administration dispose d’un délai de six mois pour compter de la


date d’entrée en vigueur de la présente loi, pour élaborer les textes
réglementaires afférents.
Article 49 : La présente loi, abroge toutes dispositions antérieures contraires.
Article 50 : La présente loi qui prend effet à compter de sa date de
promulgation sera enregistrée et Publiée au Journal Officiel de la République.

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