Risque de Credit Et Rentabilite Bancaire Modifier
Risque de Credit Et Rentabilite Bancaire Modifier
Risque de Credit Et Rentabilite Bancaire Modifier
Alors que l’économie mondiale semble s’orienter vers une reprise timide, les décideurs sont
confrontés à des défis redoutables, qu’il s’agisse de la santé publique, de la gestion de
l’endettement, des politiques budgétaires, de l’action des banques centrales ou des réformes
structurelles pour faire en sorte que cette dynamique toujours fragile se confirme et jette les
bases d’une croissance solide, déclare David MALPASS, président du Groupe de la Banque
mondiale. Pour surmonter les effets de la pandémie et affronter les vents contraires à
l’investissement, nous devons donner une impulsion décisive aux efforts visant à améliorer
l’environnement des affaires, accroître la flexibilité du marché du travail et des produits et
renforcer la transparence et la gouvernance.
Cela revient à comprendre que l’activité d’intermédiation financière déjà très risquée avant,
pourrait l’être encore plus. La banque cherche à maximiser son profit en développant
principalement les activités suivantes : activités de crédit, activités de collecte des dépôts,
activités de trésorerie, activités de gestion du portefeuille des titres. Les recettes les plus
importantes qu’elle réalise proviennent de la différence entre, les intérêts perçus sur les crédits
accordés et sur les titres détenus, et les intérêts versés sur les dépôts et titres émis. Mais en
général les intérêts perçus sur les crédits accordés restent largement supérieurs à celles des
titres, vu que c’est l’heure activité de prédilection. Alors si la viabilité réelle de cette activité
est largement compromise, cela risque d’affecter considérablement leur rentabilité.
1
Pour l’économie africaine et plus particulièrement pour la région UEMOA, nous avons la note
de la conjoncture économique de l’espace UEMOA du troisième trimestre dont les chiffres en
disent long sur l’état de l’économie de cette région. Les estimations de croissance pour
l’année 2020 indiquent une progression de l’activité économique de l’Union de 0,7%, contre
une projection initiale de 6,6%. Les effets négatifs de la crise sanitaire sur les économies des
Etats de l’Union expliquent cette situation. Le taux de croissance par Etat se présenterait, en
2020, comme suit : Bénin (+2,3%), Burkina Faso (+1,4%), Côte d’Ivoire (+1,8%), Guinée-
Bissau (-2,3%), Mali (-2,9%), Niger (+1,2%), Sénégal (-0,7%) et Togo (+0,7%). Le taux du
Mali reste la plus médiocre dans toute l’union et cela peut bien s’expliquer.
Récemment bousculé par une crise multidimensionnelle, le Mali ressort peu à peu de cette
situation de trouble. En effet, cette sortie de crise est particulièrement soutenue par le secteur
financier. Depuis quelques années le secteur bancaire malien connait un développement
considérable comme en témoigne les chiffres de l’année 2017 de l’UEMOA, où le Mali
occupe la 3ième place dans l’union en matière de croissance économique. Ce développement fut
perturbé par la crise de 2012 qui cependant a au final été un tournant pour le secteur bancaire
au Mali.
Les banques depuis la crise ont connu un réel changement tant au niveau organisationnel
qu’au niveau opérationnel. Ces changements ont eu pour but d’améliorer les services à la
clientèle et permettre une stabilisation financière source de reprise économique. Avec une
offre très variée à leur clientèle, l’activité bancaire reste néanmoins concentrée sur les crédits
bancaires. Selon la clientèle, ces crédits peuvent être classés principalement en crédits aux
particuliers et aux entreprises pour des besoins de consommation, de financement et
d’investissement.
Ces crédits sont accompagnés d’un risque dont la maitrise est indispensable à la survie de la
banque. Ce risque de crédit lié à l’activité principale de la banque constitue bien souvent
même le frein au développement de ces dernières. La gestion du risque de crédit au sein d’une
banque est un processus comprenant plusieurs étapes. Mais la première étape qui est
l’évaluation du risque de crédit, reste la plus cruciale car elle permet de distinguer les bons
payeurs des mauvais et éviter à la banque toute incidence sur la rentabilité ainsi que les frais
relatifs au recouvrement.
Pour couvrir ce risque, des garanties sont très souvent demandées par la banque d’où la
présence des terrains et immeubles au bilan de la banque prêteuse. En effet, les créances en
2
souffrance sont cumulées par les intermédiaires financiers sur toute la clientèle.
L’environnement institutionnel, en cas de créances en souffrance n’est en fait pas très
favorable aux banques lors du recouvrement de leurs créances quand il s’agit de ces garanties
alors qu’elles constituent la majorité des garanties offertes aux banques lors des demandes de
prêts.
Ces créances en souffrance sont un réel défi pour les banques et peuvent conduire à une
contrainte de financement de l’économie par l’adoption de mesures rigoureuses rendant
l’obtention des crédits plus difficile. La création de richesse bancaire est à majorité liée à cette
dernière. Pour sa pérennité et sa continuité, la banque doit réaliser des bénéfices et ainsi
pouvoir faire en même temps face à la concurrence par de nouveaux investissements.
Les créances en souffrance soulèvent une série de problèmes au niveau d’une banque : le
provisionnement, l’investissement et l’impact sur les ratios. De ces faits nous comprenons
bien que les créances en souffrances cumulées par la banque peuvent impacter sur sa
rentabilité. Ce travail nous permettra de déterminer l’impact des créances en souffrance sur la
rentabilité bancaire et ainsi mettre en évidence les pratiques saines de gestion du risque de
crédit bancaire.
De ces questions, nous formulons trois hypothèses comme départ pour cette recherche à
savoir :
H1 : la couverture du risque de crédit peut jouer négativement sur la rentabilité bancaire.
H3 : les créances en souffrances constituent une perte pour la banque donc réduisent la
création de richesse de cette dernière.
3
Vue la situation actuelle du pays, et le rôle que joue le secteur bancaire, il est essentiel de se
pencher sur la rentabilité de ces intermédiaires financiers. Malheureusement, tant le
financement bancaire s’accroit que les créances en souffrance n’augmentent.
Dans cette recherche, nos objectifs ne sont pas nombreux. Il s’agit principalement de
déterminer le lien existant entre le risque de crédit et la rentabilité bancaire. Pour cela, il est
nécessaire de passer par certains points qui sont: la compréhension des concepts de risque de
crédit et de rentabilité bancaire; la présentation du processus de gestion du risque de crédit
ainsi que les méthodes, outils et techniques utilisés; la détermination des effets du risque de
crédit sur la rentabilité bancaire; l’estimation de la manière et du niveau de l’impact de la
gestion du risque de crédit sur la rentabilité; situer la santé financière de la banque face à un
niveau élevé de risque de crédit et enfin la délimitation de la part des créances en souffrance
par rapport à l’objectif de rentabilité.
Ainsi, cette recherche suscite un grand intérêt notamment lorsque l’on constate
l’augmentation du montant total des financements et une montée parallèle du taux des
créances en souffrance. D’une part cette recherche vient en compléments aux théories
antérieures effectuées sur les concepts de risque de crédit et de rentabilité bancaire tout en
mettant un accent particulier sur leurs compréhensions dans le cadre bancaire. D’autre part,
elle constitue un exemple de l’impact du risque de crédit sur la rentabilité bancaire. La gestion
du risque de crédit au regard des règles prudentielles, et les techniques de gestion du
portefeuille de crédit dans une optique de rentabilité bancaire, constituent de véritables
options d’amélioration et de développement du système bancaire malien. Cette recherche est
aussi animée par un souci d’amélioration du financement bancaire à l’économie malienne.
En effet la nature lucrative des banques dont l’activité de crédit constitue la principale source
de profit, toute chose ayant une interaction directe avec cette dernière mérite une attention
particulière. Le risque de crédit et la rentabilité bancaire entretiennent des liens qu’il
convienne de savoir et de mettre en lumière vue la nature et les caractéristiques de notre
système bancaire.
Cette recherche va comprendre principalement deux grandes parties : une première partie
théorique basée sur la définition des principaux concepts ainsi qu’un résume du problème à
travers le monde ; suivie d’une deuxième partie pratique composée de la présentation du
secteur financier en général et particulièrement de la gestion du risque de crédit dans le
4
secteur bancaire au Mali, de la présentation de la BNDA sa sur laquelle porte la recherche,
ainsi que de la méthodologie adoptée et des résultats obtenus.
Première partie :
La première partie ou encore cadre théorique de notre recherche, vise à la compréhension des
différents concepts composants notre thème de recherche ainsi que les différents aspects et
paramètres s’y rapportant. En d’autres termes, nous allons définir les concepts de risque de
crédit et de rentabilité bancaire, tout en prenant soin de présenter les divers angles sous
lesquels ils se manifestent en général et dans notre cas en particulier. Les concepts étant
définis et placés dans un cadre bien précis, nous aborderons alors les recherches antérieures en
relation avec notre thème de recherche. Ces recherches constituent pour nous une base
d’orientation pour la suite de notre recherche. Cette première partie comprend de ce fait deux
chapitres à savoir la définition et compréhension des concepts, et les liens entre la gestion du
risque de crédit et la rentabilité bancaire.
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Chapitre 1 : définition des concepts
Ce premier chapitre de notre cadre théorique comprend deux sections composées de : la
définition, la présentation et la compréhension des concepts de risque de crédit et de
rentabilité bancaire, et ensuite leur contextualisation dans le cadre de notre recherche.
1
Petit DUTAILLIIS : « le risque de crédit bancaire », édition scientifique Riber Paris 1967, p18
2
Bernard V et Al : « les crédits aux entreprises », revue bancaire 1989, p43
3
Michel rouach et al : « le contrôle de gestion bancaire et financier », Revue bancaire Paris 1998, p30
6
CAMPION 4(2000) définit le risque de crédit comme étant la perte de revenu ou de capital
résultant du non-respect des échéances d’un prêt par le client. Selon SARDI 5 (2002), il
désigne la perte potentielle consécutive à l’incapacité d’un débiteur à honorer ses
engagements.
Pour Calvet 6(2002 : 97), « de façon tout à fait générale, le risque de contrepartie, de crédit ou
de signature, est le risque de défaillance d’une contrepartie sur laquelle est détenue une
créance ou un engagement de hors-bilan assimilable ». Quant à DESMICHT 7(2004), il définit
le risque de crédit comme le risque de perte en cas de défaillance de l’emprunteur que ce soit
du risque d’impayé ou du risque de défaut. Camara 8(2006), le définit comme la probabilité de
non-paiement du crédit octroyé à un client ou membre de l’IMF pour une raison quelconque.
DIESTSCH et PETEY9 (2008) perçoivent le risque de crédit comme le risque de défaut de
remboursement de l’emprunteur, mais aussi le risque que la valeur d’un actif financier varie
en raison d’évènement particulier affectant la solvabilité potentielle de l’emprunteur.
Le risque de crédit est donc pour un établissement financier la probabilité de subir une perte
au cas où l’emprunteur s’avèrerait être incapable de faire face à ses engagements qui très
fréquemment sont des remboursements de prêt. Il peut résulter de la dégradation de sa
situation économique. Il est inhérent à l’activité de crédit et correspond à une défaillance de la
contrepartie sur laquelle une créance ou un engagement est détenu. Toute opération d’octroi
de crédit par la banque est accompagnée du risque de crédit quel que soit sa nature ou son
objectif.
Le risque de crédit peut être appréhendé suivant diverses formes tant par sa nature, l’objet ou
la cause du risque. On distingue principalement trois types de risque de crédit : le risque de
défaut, le risque de dégradation de la qualité du crédit et l’incertitude sur le taux de
recouvrement en cas de défaut.
7
débiteur d’honorer à temps ses obligations financières envers son créancier. Il se traduit par
une perte financière.
Le risque de crédit étant basé sur la probabilité de défaillance d’une contrepartie, les formes et
dimensions du risque de crédit sont multiples. Principalement, nous observons : le risque de
contrepartie, le risque de signature, le risque de liquidité, le risque lié à l’activité de la
structure du demandeur, le risque sectoriel, le risque financier, le risque opérationnel, le risque
politique, le risque lié à la concurrence, les risques liés à la distribution du crédit, le risque
commercial.
Le risque de contrepartie : est pour une banque sur une transaction qu’une contrepartie
n’honore pas son engagement, ses obligations envers elle. C’est le risque de défaillance d’un
débiteur sur lequel une banque détient une créance ou un engagement de hors bilan
assimilable. Il comprend généralement les crédits octroyés, les titres détenus, les engagements
hors bilan.
Le risque de signature : c’est le risque lié à la défaillance d’un des signataires d’un contrat. Il
peut être élevé lors d'une émission d'obligations, alors on parle alors d’un risque émetteur.
Le risque de liquidité : est le risque qu’un client se trouve dans une situation d’illiquidité
temporaire ou conjoncturelle c’est-à-dire que la caisse du client soit vide et donc qu’il ne
puisse alors respecter à temps son engagement. Lorsqu’il se réalise on parle de risque de non-
paiement.
8
Le risque lié à l’activité de la structure du demandeur : est le risque lié à la baisse du chiffre
d’affaires du client. Une entreprise en difficultés financières, hiérarchise ses engagements et
ainsi met le créancier dans une position secondaire donc honore tardivement ces engagements.
Le risque sectoriel : c’est le risque lié au secteur d’activité. Il relève des incertitudes causées
par les caractéristiques précises du secteur d’activité dans lequel un client opère.
Les risques liés à la distribution du crédit : il s’agit d’une mauvaise prévision des niveaux de
distribution du crédit dans un élan d’optimisation des profits par l’augmentation des concours
bancaires sous les contraintes de trésorerie et de celles des autorités de tutelle.
Le risque commercial : est relatif au volume de crédits octroyés. En effet, il existe des
optimums à respecter, et tout dépassement ou manquement important par rapport aux normes
peut avoir des effets néfastes sur la liquidité et/ou la clientèle de la banque.
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Il existe en théories quatre modèles internes de mesure du risque de crédit en milieu bancaire :
l'approche par les actifs appelée encore approche structurelle initiée par Merton (1974),
l'approche économétrique ou macroéconomique, l'approche actuarielle et celle par le spread.
a- L’approche structurelle
L’approche structurelle a vu le jour suite aux travaux de Merton. Elle est fondée sur la théorie
d’évaluation des options développés par Black&Scholes (1973). Elizalde. A10 (2005),
considère ce modèle comme le premier modèle moderne de défaut ainsi que le premier
modèle structurel puisqu’il relie en même temps le risque de crédit à la structure financière de
la firme.
D’autres travaux ont été développés dans le même sens afin de présenter le défaut comme un
processus endogène directement lié à la structure du capital de la firme. Selon ces modèles, le
risque de crédit est la probabilité d’insolvabilité. Cette approche est très utilisée par les
banques lors de l’analyse de portefeuille de crédit. Elle permet une évaluation intégrée et
cohérente des divers titres émis par l’entreprise en compilant le risque de crédit et la
performance de la firme. Cette approche présente néanmoins des limites quant à sa conception
ainsi que sa pratique.
b- L’approche macroéconomique
Ici, le défaut est fonction de la position du secteur dans le cycle économique, c’est-à-dire une
estimation des différents scénarios macroéconomiques sur le risque de portefeuille. Cette
approche sur la base de la situation économique dans le cycle économique cherche à
remplacer des matrices inconditionnelles de transition en d’autres conditionnelles. Selon que
l’activité baisse ou monte, les probabilités de défaut ainsi que la position des emprunteurs
suivent le mouvement. Ces probabilités sont déterminées en fonction de facteurs
macroéconomiques : le taux de croissance, le taux de chômage, le taux de change, les taux
d'intérêts.
Cette approche montre les avantages de la diversification face aux chocs non systématiques.
Elle présente l’avantage d’utiliser des sources d’information plus diverses. Cependant l’outil
de régression utilisé, suppose une relation de causalité avec le passé qui n’est pas toujours
vérifiée dans le futur en plus des contraintes quant à la disponibilité de certaines informations
et l’arbitrage lors de la sélection des variables macroéconomiques.
10
Elizalde A : <<credit risk models II : structure model>> CEMFI and Universidad publica de Navarra
10
c- L’approche actuarielle
L’approche actuarielle a été développée grâce aux techniques de notation interne. Le risque de
défaillance est indépendant de la structure capitalistique de l’emprunteur ainsi que de la
situation économique de son secteur. Les ratings forment ensemble une base pour estimer les
probabilités de défaut. Il s’agit pour les agences de notation d’attribuer des notes sur de larges
échantillons d’entreprises dans l’optique que ces données de défaut antécédents puissent
servir d’estimation pour les probabilités de défaut à venir. Cela requiert de bien définir les
caractéristiques des crédits comme l'horizon d'estimation, la dépendance par rapport aux
cycles économiques et l'homogénéité sectorielle.
Elle comporte une matrice de transition considérée comme la matrice qui définit pour un
crédit, une classe de crédit ou encore tout un portefeuille, l'ensemble de migrations (c'est-à-
dire les probabilités de passer d'une classe de crédit à une autre y compris la probabilité de
faire défaut à partir de chaque classe de crédit). Avec l’idée que les probabilités de transition
soient les mêmes au cours du temps et indépendantes des évènements passés, cette matrice se
trouve ainsi stable dans l'espace, avec une description identique du risque quels que soient le
secteur et la localisation géographique. Donc toutes les entreprises de même rating ont la
même probabilité de défaut quel que soit leurs taux de recouvrement.
Cette approche répond aux difficultés liées aux modèles de Merton et par la même au
problème de fixation du prix des produits dérivés du crédit. Son objectif est le partage du taux
d’intérêt requis pour le financement d’une contrepartie entre le taux sans risque et la prime de
risque appelée « spread ». Ce dernier englobe diverses informations sur la qualité de
l’emprunteur, ainsi que la liquidité de la transaction sous-jacente ou de manière générale sur
le marché. Elle est donc fondée sur un processus exogène qui caractérise la probabilité de
défaut. Duffie et Lando11 (1999), mettent ainsi en évidence la sous-évaluation des modèles
structurels en s’appuyant sur le manque d'information sur les investisseurs, alors que dans
l’approche par spreads, le temps de défaut est défini d'une manière exogène. Il est donné plus
d'importance au processus stochastique basé sur des informations de marché au lieu
d'information comptable.
11
Duffie et Lando :<< term structure of credit spreads with incomplete accounting information>>, Economica
69, p633-664
11
1-2-1-2 l’évaluation du risque de crédit
a- La constitution du dossier :
Il s’agit de recueillir les informations sur le client à partir des imprimés de la demande de prêt,
ses trois derniers bulletins de salaires et une demande manuscrite contenant le montant du
crédit sollicité. Ces informations sont collectées en vue d’une étude approfondie du risque de
crédit.
b- L'étude du dossier :
L’étude du dossier porte principalement sur certains éléments dont en premier lieu la capacité
d'endettement du client, les engagements actuels du client à la banque, chez son employeur et
enfin au niveau des autres banques s’il y’en a.
Dans le cas d’un crédit à court terme en général les garanties prises sont l’engagement de
domiciliation et la caution salariale.
d- L’étude financière
Elle vise à déterminer la capacité du client de faire face à ses engagements. Pour les crédits à
court terme, il s’agit de déterminer en fonction du salaire brute, la partie à retenir qui
correspond au tiers du salaire brut multiplié par la durée du prêt. Dans le cas des crédits à long
12
terme, le banquier se réfère sur la domiciliation du salaire du particulier puis sur l’hypothèque
que ce soit une promesse d’hypothèque ou un nantissement du droit d’usage à temps.
Lorsqu’une entreprise emprunte dans une banque, elle met à la disposition de cette banque les
moyens nécessaires d’apprécier sa situation financière. Il incombe au banquier de s’assurer de
la nécessité du crédit demandé, de l’usage du prêt aux dits-besoins, du remboursement de la
dette et du niveau du risque encouru en engageant ses fonds dans l’activité. Pour ce faire, le
banquier passe alors par des techniques pour apprécier la solvabilité du client, estimer le degré
de risque et ainsi faire une bonne opération rentable.
b- La notation ou le rating :
Concept d’origine américaine, il est défini comme un processus d’évaluation du risque attaché
à un titre de créance, synthétisé en une note, permettant un classement en fonction des
caractéristiques particulières du titre proposé et des garanties offertes par l’émetteur. La
notation donne l’information sur le niveau de risque d’un emprunteur, et mesure ainsi la
capacité de ce dernier à rembourser toutes les sommes dues à échéance. La note est attribuée
soit par des sociétés spécialisées de notation, dans ce cas on parle alors de notation externe,
soit établie par les banques elles-mêmes et alors la notation est dite interne.
13
La notation externe : apparue aux USA dans les années 1910, elle relève des agences de
notation. Ces agences évaluent le risque que présente un émetteur ou un emprunteur
d’instruments financiers. Elle est reconnue et utilisée par le comité de Bale dans l’approche
standardisée basée sur des coefficients de pondération pour chaque catégorie prudentielle. Les
principaux critères quantitatifs pour noter un émetteur sont : cash-flows et revenus futurs ; le
passif à court, moyen et long terme ; la structure de capital et notamment le levier financier ;
la situation de la société et du pays de résidence ; l’activité de l’entreprise et son
positionnement dans le marché et la qualité du management. Elle estime le risque des titres de
créances émis par une entreprise, évalue la possibilité de paiement des intérêts et le
remboursement du principal des dettes. Mais à un instant donné, elle sert juste à situer
l'entreprise dans son environnement. Les taux d'intérêt doivent être d'autant plus élevés que
les notes sont basses.
Le nouvel accord de Bale intègre la notation interne pour mesurer le risque de crédit.
Cependant, il y a une remarque très importante à faire dans la notation interne c’est le risque
de contrepartie à l’international, car il y a dans ce cas la notation et le risque pays.
Les indicateurs de mesure de la performance des opérations bancaires ne tenaient compte que
de la rentabilité de ces opérations en oubliant leur risque. Ainsi les méthodes RAPM (Risque
Adjusted Performance Measurement), ont vu le jour. Leur principe consiste à rapporter le
rendement d’un actif à sa consommation en capital économique, et éventuellement de
comparer cette performance au coût du capital de la banque. L’une de ces méthodes RAPM,
est le RAROC (la rentabilité ajustée du risque). Il mesure la rentabilité ajustée du risque,
rapportée au capital économique et sa formule est :
Les provisions économiques sont les pertes moyennes tandis que les fonds propres
économiques représentent les fonds propres permettant à l’entreprise d’assurer sa solvabilité.
12
Coussergues S : <<gestion de la banque>> édition DUNOD 202, p159
14
Ces derniers sont assimilables aux pertes inattendues. Le ratio peut donc être réécrit comme
suit :
Chaque nouvelle opération de crédit n’est acceptée qu’avec un RAROC d’un taux minimum
de 25%. Cette méthode sert tant de moyen de comparaison et de sélection que de moyen de
gestion dynamique des risques dont le risque de crédit comme son objectif reste l’allocation
optimale du capital économique entre toutes les lignes de crédit d’une banque. Sur la
définition du capital réglementaire de Bale 1988, cette méthode donne une vue détaillée des
grandes tendances sur la gestion du risque de crédit, même si les résultats obtenus restent trop
statiques et approximatifs. Les difficultés liées à son utilisation viennent globalement d’un
manque de temps dû à la complexité de mise en œuvre des outils RAROC qui en plus sont en
phase de développement.
Outil de mesure des risques de marché des institutions financières, la VAR est devenue
incontournable dans le domaine de la gestion des risques. Son application au risque de crédit
évolue parallèlement avec la montée de ce risque dans les activités bancaires. En plus,
certaines banques essayent de développer des systèmes VAR dans le but d’une gestion
intégrée des risques de crédit et de marché, ou même un système applicable à l’ensemble de
leurs risques. La VAR s’interprète comme la perte maximale que la banque est susceptible de
supporter selon une probabilité donnée dans un intervalle de temps donné.
Selon COUSSERGUES S13, un modèle interne de risque de crédit est un modèle dont
l’objectif est d’évaluer les probabilités de pertes engendrées par la détention d’encours de
crédit.
D’une part, il y’a ces modèles qui sont basés sur les portefeuilles de crédit et non sur des
contreparties individuelles. Ils peuvent être utilisés pour évaluer les différentes valeurs d’un
portefeuille de crédits à un horizon donné, en tenant compte des probabilités de perte sur ce
portefeuille lorsqu’un changement de classe de risque se produit chez des emprunteurs ou
encore pour évaluer à un horizon donné la valeur d’un portefeuille de crédits à partir de la
13
Coussergues S :<< gestion de la banque>>, édition Dunod 2002, p161
15
probabilité de défaillance de la contrepartie. Nous avons le modèle ‘’creditmetrics’’ de J. P.
Morgan, le modèle KMV et le modèle ‘’credit risk +’’ de la banque Crédit Suisse.
D’autre part, la méthode de base des notations internes (IRB) où la banque évalue uniquement
la probabilité de défaut grâce à ses notations internes avec tous les autres facteurs fixés par le
superviseur. Ce diagnostic s’obtient à partir des paramètres suivants : la probabilité de défaut
(PD) ; l’exposition en cas de défaut (EAD) ; la perte en cas de défaut (LGD). D’où la perte
attendue se calcule ainsi : EL= PD*EAD*LGD. 14
Pour garantir la solidité d’une banque, la maitrise du risque de crédit dont la réalisation
entraine des pertes financières, constitue un enjeu majeur. En effet, ces dernières années les
faillites bancaires ont engendrés d’énormes pertes financières. Raison pour laquelle, il
convient de s'interroger sur les mesures de réduction du risque de faillite bancaire dû au risque
de crédit.
En général, deux types de mesure permettent de renforcer la stabilité du système bancaire face
au risque de crédit. Ce sont : la réglementation du système bancaire plus particulièrement la
réglementation du capital, et la mise en place de moyens d'analyse et de mesure du risque de
crédit qui est accompagnée de processus de suivi et de contrôle des risques.
14
Arnaud de servigny :<<le risque de crédit : nouveaux enjeux bancaire>>2ième édition Dunod 2003, p129
16
Une gestion du risque de crédit impose d’une part une évaluation correcte et d’autre part le
repérage du risque de perte et la prise de mesures appropriées. Trois éléments entrent en jeu
de façon générale dans la gestion du risque de crédit : la réglementation liée au capital ; les
techniques modernes de mesure des risques et les modèles de gestion du risque de crédit ; les
processus de contrôle et de suivi des risques mis en place dans les banques. Ainsi, de façon
synthétique nous pouvons scinder la gestion du risque de crédit en deux parties c’est à dire
une gestion interne du risque de crédit et une gestion externe du risque de crédit.
Les différentes inquiétudes et problèmes liés aux risques bancaires ont poussés les banques
dans les années 1980 à se concerter et élaborer des règles et normes pour assainir le système
bancaire. De cette concertation naquit un comité à Bale composé des banques centrales et des
autorités de contrôle bancaire international. L’adoption et l’application des dispositions de ce
comité relèvent ainsi de chaque espace monétaire. Par rapport à ces dispositions, nous en
avons retenu les trois premiers dans le cadre de la gestion du crédit.
17
BALE I : constitué en 1988 Bale I ou BIS 88, cet accord impose au moins 8% des actifs
pondérés pour les fonds bancaires. C’est le ratio COOKE mesurant la solvabilité des banques.
Il vise à mettre sur le même pied d’égalité les grandes banques internationales (level playing
field) au regard des opérations envers leur clientèle. Le respect de ce ratio exige que le rapport
fonds propres d'une banque et ses engagements (crédits) soient supérieurs ou égal à 8%.
Montant des actifs pondérés = actifs au bilan × pondération (WA) + équivalent crédits (hors
bilan) × pondérations (WE)
Ce ratio rend les banques plus attentives aux crédits qu’elles concèdent et améliore le système
de contrôle bancaire. Son calcul se fait selon une grille de pondération établie en fonction du
type de crédit accordé. Ayant omis le risque économique supporté par la banque dans le
calcul, il y’a eu le développement de stratégies d’arbitrages pour maitriser l’allocation du
capital, la mesure de la performance, et l’incitation des banques à prendre plus de risques. En
plus, d’autres insuffisances ont été décelées dans Bale I : une approche figée, une pondération
forfaitaire, la non-prise en compte de l’effet de portefeuille, le fait que toutes les entreprises
ont le même risque et l’absence de la compensation des risques.
BALE 98 : en application depuis le 1 er Janvier 1998 d’où son nom de BIS 98, il intègre
l’utilisation de modèles internes dans la détermination du capital règlementaire applicable au
risque de crédit et de marché sous l’approche valeur à risque VAR. La méthodologie prend en
compte l’effet de diversification provenant de la corrélation imparfaite entre les facteurs de
risque. Cela donne la possibilité de réduire le capital réglementaire mais aussi d’avoir une
mesure précise des risques permettant d’allouer les fonds nécessaires par risque encouru et
ainsi avoir une bonne mesure de la performance des différents centres de profits. Bale 98 vise
aussi la réforme de la mesure de la solvabilité par un nouveau ratio dit de MAC DONOUGH.
Cette réforme s’intéresse plutôt à la valeur de l’assiette des risques et garde ainsi l’ancien
taux.
Mesure = Risque de crédit + risque de marché + risque opérationnel ----- > 8% Fonds propres
Mesure = 12.5 × [risque de crédit pondère + charges en fonds propres sur le risque de marché
+ charge en fonds propres sur le risque Opérationnel]
18
Porté sur l’appréciation des risques, ce ratio se base sur les évaluations internes de la banque.
Cet accord montre des insuffisances tant sur les méthodes internes que les techniques de
réduction des risques.
BALE 2000+ : il est la synthèse des deux premiers accords. Il vise l’application de l’approche
de portefeuille de Bale 98 au risque de crédit. Il pose l’hypothèse d’une nouvelle méthode
standard basée sur les évaluations externes mais en gardant les évaluations internes pour les
banques qui souhaitent continuer à le faire mais sur approbation de régulateurs. Cet accord
offre un nouveau cadre réglementaire en trois axes :
Ces réformes ont pour objectif d’assembler les calculs du capital réglementaire et du capital
économique, d’amener les banques à avoir une vision intégrée de l’ensemble de leurs risques.
L’entrée en vigueur de ces accords à l’international passe par leur ratification par les autorités
monétaires en place. En Afrique de l'Ouest, en sus de ces accords d'autres règles et normes
sont exigées aux banques pour assurer une gestion optimale des risques de crédit.
b- UEMOA et BCEAO
L’industrie bancaire s’opère dans un environnement économique. Elle est régie en Afrique de
l’Ouest par l’autorité de l’UEMOA avec la BCEAO comme institution d’application des
politiques monétaires. Les nouvelles règles prudentielles applicables aux banques et
établissements financiers ont été mises en place dans un souci d’évolution, de libéralisation,
de protection et d’harmonisation. Ces nouvelles dispositions portent sur les conditions
19
d'exercice de la profession, la réglementation des opérations effectuées, les normes de gestion.
Compte tenu de notre thème de recherche, seules les dispositions relatives au traitement du
risque de crédit dans le cadre de cette réforme et suivant les différents domaines vont être
abordées.
Dans le domaine relatif aux conditions d’exercice de la profession, on note en premier lieu les
règles minimales de provisionnement des risques encourus par la banque. Le provisionnement
devient obligatoire ou non selon les types de risques et les contreparties. Pour les créances
irrécouvrables, elles doivent être passées en perte pour l’intégralité de leur montant. Dans le
cas des créances douteuses ou litigieuses, les dispositions suivantes sont prévues : si elles ne
sont couvertes d'aucune garantie, la provision est à 100% pendant l'exercice en cours ; si elles
sont assorties de garanties réelles, la provision est facultative pour les deux premiers exercices
et doit porter au moins sur 50% du total du risque pour la troisième année mais dès qu'on est à
la quatrième année, la provision est de 100%.
Le domaine de la règlementation des opérations effectuées, fait état de deux règles relatives
au risque de crédit :
Une réglementation des participations : la prise de participation des banques dans une
entreprise fixée à un taux inférieur ou égale à 25% du capital ou à 15% des fonds
propres de cette entreprise. Il en est de même pour le cas des sociétés immobilières ou
d’immobilisation hors exploitation.
Une réglementation des prêts aux dirigeants, actionnaires principaux et au personnel :
cette règle limite le montant total des prêts accordables aux acteurs de la banque à un
taux de 20% maximum des fonds propres effectifs. Et si un seul concours atteint 5%
des fonds propres de la banque, la banque devra mettre au courant la BCEAO ou la
commission bancaire.
- la règle de couverture de risque est définie comme étant le rapport fonds propres sur risque.
Il est fixé à un minimum de 8%. En plus les banques doivent financer leurs emplois à moyen
terme et long terme par des ressources similaires à 75% minimum.
20
- Un ratio de division des risques : le montant total des risques sur une seule et même
signature, est limité à 75% des fonds propres effectifs d'une banque.
- Un ratio de structure de portefeuille, c’est le rapport des encours de crédits bénéficiant des
accords de classement par le total des crédits bruts distribués, il doit être égal ou supérieur à
60%.
Le risque de crédit pouvant fausser certains ratios, des dispositions sont introduites dans la
politique de crédit de la banque ou plus particulièrement dans la gestion du risque de crédit.
Les banques sont sous la surveillance de la Banque Centrale qui a mis en place une
commission bancaire dont la mission sera développée ci-dessous. Après, nous présenterons
les institutions au sein de l'UEMOA relatives au crédit sur les domaines de la gestion et de
l’administration.
c- La commission bancaire :
Une pièce indispensable du dispositif de 1989-1990, elle est venue pour renforcer le paysage
bancaire de l’UEMOA. En plus d’assainir le système bancaire et de maintenir de bonnes
conditions d’intermédiations, elle assure la surveillance et le contrôle des banques. Sa mission
passe par des contrôles, avis et prises de sanctions en cas de non-respect des dispositions
applicables. Cette commission est composée de fonctionnaires de la BCEAO chargés
d’élaborer pour les sessions, les rapports et études sur le respect de la liquidation et les règles
universelles de bonne gestion des établissements de l’UEMOA.
Nous comptons exactement quatre institutions de suivi et de contrôle du risque de crédit dans
l’espace UEMOA :
21
La centrale des risques : disposant d’un fichier national des risques à chaque agence
principale, elle permet à la banque centrale de faire un suivi et un contrôle à postériori
des crédits distribués par les banques primaires. Les statistiques de la centrale des
risques fournissent des éclairages pour les banques primaires en matière de décisions
d’octroi et d’allocation du capital en crédit. La limite actuelle de ce système est qu’il
n’y a pas encore un fichier unique englobant toutes informations des différents Etats.
La centrale des incidents des paiements : les instruments de paiement dans la zone
UEMOA font l’objet d’une loi uniforme basée sur un système de prévision et de
répression des infractions. Elle donne alors aux banques une appréciation du risque
encourus lors des demandes de crédits.
La centrale des bilans : c’est une collection d’états financiers en vue de la constitution
d’un répertoire unique des entreprises. En 2000, des fichiers ont été réalisés et leur
cartographie établie en vue de finaliser la première version du dit répertoire.
Les accords de classement : ils permettent un contrôle à postériori des crédits
distribués par les banques primaires visant à surveiller la qualité réelle du crédit. Ils
ont un double objectif celui d’inciter les banques à détenir des actifs sains mais aussi à
pousser les entreprises vers une meilleure gestion et un équilibre financier.
e- Les fichiers :
Les banques optimisent leurs analyses par l‘usage de fichiers centralisant une caractéristique
d'informations. Nous retenons ci-dessous quelques-uns en rapport avec le risque de crédit.
Fichier Central des Chèques (FCC) : rassemblant les informations relatives aux incidents de
paiements, ce fichier accroit la sécurité sur les paiements par chèques.
Fichier des Incidents de Remboursement des Crédit aux Particuliers (FICP) : il permet aux
banques de mieux comprendre les causes de défaillance de la contrepartie des particuliers. Il
retient les incidents ayant conduit à des impayés de crédit.
Globalement, la gestion externe du risque de crédit offre uniquement une vision d’ensemble
pour les banques dans leurs activités de crédit : c’est-à-dire un cadre d’analyse à partir des
données recueillies, des garde-fous et la prise de mesures adéquates selon la teneur des fautes.
22
En effet, la gestion proprement dite s’opère avec la gestion interne du risque de crédit. Cette
gestion s’effectue à travers des modèles internes de gestion du risque de crédit. Nous tentons
de présenter et d’expliquer dans la sous-section suivante ces modèles internes.
L’évaluation du risque de crédit reste un défi majeur pour les banques. La gestion interne du
risque de crédit est une gestion quantitative dont le développement fut retardé par l’absence
de bases données et la difficulté de sa mise en pratique. Elle est de nos jours en phase
d’expansion. Les systèmes internes de gestion du risque pour leur application, requièrent
certaines exigences qui sont :
- dans le cas de l’approche basée sur la notation interne, l’approbation nécessite des exigences
minimales: la banque doit élaborer une bonne classification des prêts de son portefeuille avec
les différentes caractéristiques du risque de crédit ; avoir une structure globale de notation
efficace des catégories de risque de crédit, un organe de surveillance et des règles relatives au
processus d’évaluation du risque ainsi que de systèmes informatiques performants
indispensables pour la collecte et la constitution de base des données.
- les normes minimales : à partir des bases de données établies par ces systèmes
informatiques, des modèles statistiques de défaillance peuvent être mise en place pour estimer
les probabilités de défaut des contreparties bancaires.
Pour mieux cerner la gestion interne du risque de crédit, nous présentons successivement les
méthodes traditionnelles de gestion du risque de crédit puis les nouveaux instruments.
a- L'analyse financière :
Traditionnellement, l’évaluation du risque de crédit s’effectuait sur la base des états financiers
des débiteurs. Lorsqu’il y a un manque de données, le comité du crédit prend la décision
23
d’octroi de crédit sur la base d’autres documents comme les bulletins de salaire, contrat de
travail en plus de certains critères. Faite sur la base du bilan de l’entreprise, cette analyse
permet de vérifier que les ratios obéissent aux normes internationales édictées par le secteur.
Après cette analyse, le comité du crédit prend sa décision finale. Cette méthode a vite montré
ses insuffisances d’où le recours aux agences de notation.
b- Le rating ou la notation :
Ces évaluations externes ont donné un caractère universel à la mesure du risque de crédit qui
reste dans une vision globale de l’entreprise. Ce biais d’une mesure du risque de crédit
globale de l’entreprise, a amené les banques à envoyer leurs portefeuilles de crédit auprès de
ces agences pour une notation toujours individuelle de chaque entreprise sur la base de leurs
états financiers ou de certains critères (quotité saisissable, nombre d’année avant la retraite,
…) en l’absence de ces documents comptables pour une évaluation plus approfondie et
ajustée. Les banques en plus de ces différentes analyses du risque de crédit, consultent les
bases de données dans le souci d’une mesure concrète du risque de crédit.
Dans cette évolution constante est venue l’idée de la mise en place d’un système de notation
interne. Pour une notation efficace et moins discriminante, le poids économique, les encours
de crédit bancaire, la déclaration des impayés sur effet, les informations sur les dirigeants sont
des critères indispensables. La notation correspond à une évaluation en un temps t donné. Son
usage implique donc un suivi régulier des emprunteurs à cause du phénomène transitoire.
Cependant l’existence d’un lien entre les crédits ou les acteurs économiques, fait que la
défaillance d’un emprunteur ou d’un secteur donné joue sur tous les autres crédits. La solution
à ce problème fut le développement d’une analyse moderne basée sur le portefeuille.
24
bonne qualité des crédits distribués. Cette analyse permet l’optimisation des ressources
allouées au crédit et répond aux exigences des normes prudentielles du comité de Bale. Elle
prend aussi en compte l’effet de diversification dans les activités bancaires. Dans un souci de
performance, les banques pour mesurer le risque de crédit ont eu recours aux méthodes du
marché financier. Ces dernières sont qualifiées de modernes car elles sont dans un cadre de
quantification, de détection des risques et de mesure de l’impact d’un nouveau crédit sur le
portefeuille. Les nouvelles méthodes de gestion du risque de crédit présentent les avantages :
- une mesure du risque sur plusieurs crédits, permettant ainsi des comparaisons ;
- la définition d’une stratégie claire vis-à-vis des risques de crédits et vis-à-vis du risque
global c’est-à-dire le respect des contraintes réglementaires et/ou de la stratégie vis-à-vis du
risque ;
- Et aussi l’avantage d’une gestion journalière du risque de crédit sur la base d'informations
internes (impayés) et externes (nouvel entrant dans le secteur) ;
Nous allons présenter les techniques les plus usitées dans la gestion interne du risque de
crédit.
a- LE MODELE KMV :
Ce modèle estime l’évènement de défaut à travers une modélisation de la valeur de firme. Elle
permet ainsi d'établir une distribution, à chaque instant futur, de l'écart entre la valeur des
actifs et la valeur de la dette. Le défaut ne survient pas lorsque la valeur des actifs franchit à la
baisse le seuil de la valeur comptable de la dette mais à un niveau plus bas, appelé « seuil de
défaut ». La distribution estimée par KMV est alors celle de l'écart entre la valeur des actifs et
le seuil de défaut. La densité de probabilité attachée aux valeurs négatives de cet écart est la
vraie mesure de la probabilité de défaut. Ce modèle soulève deux grands types de problèmes
avec certaines inquiétudes :
25
- la modélisation de la constatation du défaut rend elle correctement compte de la réalité ?
La valeur des actifs est une variable dominante du modèle, elle est supposée égale à la valeur
actuelle, calculée sur une durée de vie infinie des flux futurs que génère l'entreprise. Si
l'entreprise n'est pas cotée, l'estimation est difficile et le paramétrage de son évolution dans le
temps ne peut se faire que sur l'analyse historique. Ainsi dans ce modèle, la probabilité de
défaut est une fonction croissante de la volatilité des actifs et de l'horizon de risque.
Il modélise l’évolution du spread de chaque crédit en supposant que celui-ci dépend du niveau
de rating de ce crédit. De ce fait, deux crédits de même rating mais d’emprunteurs différents
sont supposés avoir le même spread. La mise en œuvre de cette méthode repose sur :
l’attribution d’une note à chaque crédit selon sa solvabilité présumée, la détermination d’une
matrice de transition, l’élaboration pour chaque rating d’une courbe des taux au regard du
risque spécifique de cette catégorie de rating par rapport à un crédit sans risque de crédit, et
un taux de recouvrement à chaque crédit en cas de faillite. Le CREDIT METRICS permet
l’utilisation de l’espérance et la volatilité du taux de recouvrement correspondant au rating et
la séniorité de la dette comme base d’évaluation du risque de crédit.
La VAR mesure la perte maximale encourue par l’évolution de la valeur de marché des
composants d’un portefeuille sur un horizon donné suivant sa probabilité. Le calcul de la
VAR permet de disposer d’une représentation agrégée et instantanée des risques, et de
confronter en temps réel le risque ainsi mesuré à une limite globale ou perte de confiance
donnée. Son calcul répond au principe de division des pertes en deux catégories : les pertes
statistiques (moyenne de pertes) inévitables à long terme et les déviations possibles au-delà de
la moyenne des pertes. Selon la loi des grands nombres, ces pertes se réaliseront tôt ou tard.
Elles devront ainsi soit être incluses dans le capital ou être retranchées du résultat. Il faudra
donc disposer d’un capital conséquent permettant de couvrir les déviations défavorables des
pertes observées au-delà de la moyenne. Ces principes de mesure des déviations sont
l’essence même de la VAR. Une distribution de probabilité définira un niveau minimum des
pertes potentielles franchissable que dans une fraction faible des cas. Cette fraction est
appelée seuil de tolérance pour le risque. L’information sur le risque devient donc la clé de
ces mesures.
26
La VaR d'un crédit pour une durée t et le niveau de probabilité q, se définit comme un
montant noté VaRq tel que la perte encourue durant l'intervalle [0, t] (10jours réglementaires)
ne dépasse VaR qu'avec une probabilité (1- q) (les valeurs sont comprises 90%, 95%, 99%).
Si l'on s'intéresse qu'au risque de perte en négligeant les anticipations des variations, la
formule se simplifie et donne : VaRq (V) = Z p × ó (Vt)
Bien entendu, toute la difficulté réside dans le choix du multiple, dont la précision peut être
illusoire, surtout si l'on cherche à évaluer des événements rares. L'accroissement de la richesse
des bases existantes et les apports opérationnels des modèles prennent alors toute leur
importance. L'application de la méthode VAR pose quatre (4) problèmes : l'ajustement des
performances pour le risque, la quantification de l'effet de diversification au moyen d'une
VAR crédit, la fixation des limites sur les engagements et le problème d'optimisation au
niveau d'un portefeuille de crédit.
En résumé, la VAR permet une gestion et un contrôle intégré des risques de la banque fondés
sur la perte maximale. Le management doit mettre en place ou repenser la procédure
d'allocation du capital pour les différents types de crédit.
Le modèle RAROC a été lancé par la Bankers Trust dans les années 1980. Il consiste à
rapporter un rendement net à un capital économique alloué et si nécessaire comparer cette
performance au cout du capital de la banque. Il calcule le ratio du produit financier sur une
mesure du risque.
Le RAROC doit être supérieur au coût du capital de la banque pour que le crédit soit accordé.
Sinon, c’est au chargé de clientèle d’ajuster les conditions du prêt pour le rendre plus rentable.
27
Cette méthode présente les limites à savoir : l'identification exacte des revenus et leurs
actualisations, une allocation des coûts sur chaque facilité de crédit qui doit être mise en
place, la méthode optimale d'allocation d'une quote-part du capital économique à la facilité de
crédit en tenant compte du risque de corrélation des défauts, le problème de la qualité des
informations collectées sur la base de données risque utilisé. Néanmoins, son application avec
la variable durée est utilisée pour mesurer le risque :
P = - [D p × p × (R /1+t)]
e- LE SCORING :
Le scoring vise à donner très rapidement un premier aperçu sur le degré de vulnérabilité d’une
entreprise sur un secteur donné. La méthode des scores permet de situer l'entreprise dans un
secteur ou dans un portefeuille vis-à-vis des risques futurs de dégradation sur plusieurs
périodes. Il existe des classes de risque de défaillance et cette classification est fonction du
score établi pour l’entreprise. Une probabilité de défaillance, de normalité ou de risque
accompagnent le score.
- les Ri sont les valeurs des ratios retenus pour leur caractère particulièrement discriminant ;
Les méthodes modernes d’analyse du risque de crédit montrent toute l’importance des
statistiques surtout pour la définition des probabilités de défaut. La disponibilité de ces
statistiques rend difficile l’application de ces méthodes, une réalité de notre espace
économique. En général on rencontre dans la mise en place de ces modèles des contraintes sur
la détermination de : la nature de l'événement de crédit, l'horizon du risque de crédit, la
mesure des probabilités de défaut ou de changement de rating, les modalités d'agrégation du
risque de crédit, la modélisation, la détermination des sensibilités au risque et la mesure du
risque. Mais le plus grand défi reste la confrontation entre la politique commerciale et
28
l’optimisation du portefeuille de prêt, les calculs purement financiers se heurtent avec
l’objectif marketing.
Une gestion du risque de crédit peut changer d’une banque à l’autre mais un programme
complet de gestion du risque de crédit nécessitera de :
· définir les risques de crédits réels et potentiels relatifs aux activités de crédit de la banque
ainsi que l’établissement d’une politique de gestion et de contrôle efficace de ces risques ;
Une gestion saine et prudente de l’activité bancaire passe par une bonne gestion du risque de
crédit évaluant le rapport risque/rendement sous des angles comme la qualité, la
concentration, les devises, les échéances, les garanties et le type de facilité de crédit. Ces
différents risques constituent des sources de risque lors de l’octroi du crédit bancaire. Elles
sont assez diversifiées et il est pratiquement impossible pour la banque de prédire avec
fiabilité leur survenance. Les méthodes et techniques de gestion énoncées plus haut surtout les
nouvelles, ont beaucoup contribuées à l’amélioration de la qualité des prêts octroyés par les
banques. Néanmoins, la banque peut toujours constituer des provisions au cas où un tel cas se
produirait.
Ainsi la gestion du risque de crédit exige de la banque un niveau déterminé d’actifs par
rapport à ses ressources selon les objectifs de l’établissement en question et les différents
accords prévus par l’environnement institutionnel qui la régisse. La banque étant une
entreprise à but lucratif, la question de sa rentabilité est étroitement liée à celle de la gestion
du risque de crédit constituant sa principale source de création de richesse. Cette rentabilité en
milieu bancaire ainsi que ces différents paramètres constituent notre deuxième section dans ce
chapitre.
29
Section 2 : la rentabilité bancaire
La rentabilité, est pour le Petit Larousse le caractère de ce qui est rentable, et le rentable est ce
qui procure un bénéfice. La rentabilité est l'objectif de toute entreprise, les banques ne
dérogent pas à cette règle. En général, la rentabilité est la capacité d’un investissement à
procurer un bénéfice. Elle est donc le rapport entre un revenu obtenu ou prévu et les
ressources employés pour l’obtenir. Qu’en est-il de la rentabilité bancaire ?
Dans la littérature, il existe beaucoup de travaux sur la rentabilité mais peu d’auteurs ont
défini le concept de rentabilité. Selon Raulet 15(1987) la rentabilité exprime le rapport entre
les résultats et les moyens mis en œuvre pour les obtenir. Elle peut se définir pour un
établissement de crédit comme étant son aptitude à dégager de son exploitation des gains
suffisants pour poursuivre durablement son activité. Selon le lexique de gestion, la rentabilité
est la capacité d'un capital placé ou investi à procurer des revenus exprimés en termes
financiers. Cette définition montre que la source de rentabilité est l’activité de l’entreprise et
aussi la traduction nécessairement en terme monétaire des réalisations favorables quantitatives
et qualitatives.
15
J-Y.EGLEM.A.PHILIPS.C.et C.RAULET :<<analyse comptable et financière>> 8ième édition, Paris., page 159.
30
On peut distinguer deux variantes de la rentabilité : il s'agit de la rentabilité rétrospective et
de la rentabilité prévisionnelle. La rentabilité rétrospective est le rapport entre un résultat
comptable et les ressources mises en œuvre pour l'obtenir. La rentabilité prévisionnelle d’un
investisseur dans une entreprise diffère de la rentabilité rétrospective financière constatée pour
l'entreprise elle-même. Elle est ici la somme actualisée des flux de trésorerie : des revenus
encaissés, et de la plus ou moins-value potentielle due à la variation du prix de l'action.
Notre recherche se base sur la rentabilité rétrospective. L’étude de la rentabilité reste la même
pour les entreprises comme pour une banque. Nous comptons essentiellement trois types de
rentabilité : économique, financière et commerciale plus de la rentabilité sociale gagnant en
importance avec la mise en valeur de la responsabilité sociale des entreprises.
16
Planchon A :<<introduction à l’analyse financière>>, édition Foucher, Paris1999, p131
17
Elie C :<<dictionnaire de gestion>>, édition la découverte Paris 1994, p83
18
Mbangala M.A :<<manuel de finance, analyse et gestion financière>>, 2005
19
Ginglinger E :<<gestion financière de l’entreprise>>, édition Dalloz, Paris 1991, p29
31
Quant à Elie COHEN, la rentabilité financière met en jeu le rapport entre le résultat
global de l'exercice revenant aux propriétaires et le montant des capitaux propres qu'ils
ont investis dans l'entreprise. Elle conçoit les performances du point de vue de des
actionnaires, et traduit donc la capacité de la banque à réaliser des bénéfices.
d- La rentabilité sociale : est la part des travailleurs dans la richesse créée par l'entreprise.
Elle apprécie le climat social et le niveau de satisfaction du personnel dans l'entreprise.
Nous allons nous limiter aux deux premières, qui ont une relation plus spécifique avec les
crédits bancaires et sont des facteurs déterminants dans la mesure de la rentabilité.
Plusieurs études ont par le passé touché à cette notion de rentabilité bancaire à travers le
monde. A l’issu de ces études, il en ressort principalement deux catégories de déterminants de
la rentabilité bancaire : les déterminants internes ou idiosyncratiques et ceux externes. Ces
déterminants que nous allons présenter sont les plus généralement retenus à travers la
littérature pour mesurer la rentabilité d’une entreprise en général et de la banque en
particulier.
32
bancaires, la gouvernance bancaire, la part de marché. Quant aux déterminants externes, ils ne
sont pas sous le contrôle direct des banques mais sous celui d’autres institutions dans leur
environnement économique. Ils font référence aux variables macroéconomiques susceptibles
d’impacter la stabilité et la résilience du système bancaire, mais aussi la performance des
banques. La croissance du PIB, les taux d’imposition, le chômage, la structure ou la
concentration du marché bancaire, le taux d’inflation et les taux d’intérêt sont abondamment
repris dans la littérature.
Ces variables externes sont généralement plus pertinentes dans le cadre de comparaisons
internationales. Raison pour laquelle nous allons nous limiter aux déterminants internes dans
le cadre de cette recherche car ces derniers sont les plus adéquats à traduire un effet du risque
de crédit sur la rentabilité.
La rentabilité bancaire peut être mesurée à partir de divers éléments. Pour NOUY D (1992)
<< les autorités prudentielles font recours à plusieurs instruments répartis en trois catégories :
la première étant basée sur les soldes intermédiaires de gestion, la deuxième visant une
analyse des couts, des rendements et des marges et enfin la troisième s’effectuant à travers le
calcul des ratios d’exploitation mettant en évidence la structure d’exploitation>>20.
La première catégorie basée sur les soldes intermédiaires de gestion, fait ressortir les
différents éléments ayant concouru à l’obtention du résultat final, une décomposition par
étape de la création de richesse au sein d’un établissement bancaire. Ces soldes sont le produit
net bancaire (PNB), le résultat brut d’exploitation (RBE) dans le cadre bancaire, le résultat net
d’exploitation (RNEx), le résultat courant avant impôt (RCAI), et le résultat net après impôt.
La deuxième approche de mesure de la rentabilité vise à analyser les coûts, les rendements et
les marges. Cette approche se veut globale car prend toute l’activité bancaire en considération
et permet à partir d’indicateurs simples de faire des comparaisons à l’échelle internationale.
Elle est similaire à la première mais diffère au niveau de son contenu à cause de son caractère
général et détaillé mettant en valeur les autres activités bancaires.
La dernière approche comprend l’ensemble des ratios d’exploitation. Son objectif de mise en
relief des structures d’exploitation, passe par le calcul du coefficient global d'exploitation, du
coefficient de rentabilité (return on equity, ROE), du coefficient de rendement (return on
20
Franklin DONGMO TSOBJIO :<<Activité d'octroi de crédit et rentabilité des banques commerciales au
Cameroun>> Université de Dschang Cameroun - Master en sciences économiques 2013
33
assets, ROA), d’un indicateur de fragilité financière relativisé pour être considéré comme
indicateur de poids de risques et du ratio de solvabilité (ratio de Cooke). Nous retenons ainsi
la troisième approche que nous complétons avec quelques soldes de gestion de la première
catégorie comme base de mesure de la rentabilité pour la suite de notre recherche.
En résumé, la rentabilité bancaire exprime le rapport entre les bénéfices et les moyens mis en
œuvre pour les obtenir dans son rôle d’intermédiaire financier. L’octroi de crédits engendre
pour la banque un risque dont la bonne gestion garantie sa rentabilité. Une interaction très
sensible existe entre la gestion du risque de crédit et la rentabilité bancaire. L’effet de la
gestion du risque de crédit sur la rentabilité bancaire doit ainsi être déterminé.
La gestion du risque de crédit et la rentabilité bancaire étant en interaction l’une avec l’autre,
nous allons donc étudier la relation que ces deux concepts entretiennent dans le milieu
bancaire dans le chapitre suivant qui constitue le deuxième chapitre de notre première partie.
34
Chapitre 2 : liens entre la gestion du risque de crédit et la
rentabilité bancaire
Dans ce deuxième chapitre, nous allons parler de la relation entre la gestion du risque de
crédit et la rentabilité bancaire. L’objectif étant de déterminer les incidences de la gestion du
risque sur la rentabilité bancaire. Pour cela, nous allons d’abord brièvement dire en quoi
consiste cette gestion du risque de crédit, son champ d’intervention ainsi que ses instruments
ou outils utilisés.
I- Introduction
La gestion des risques de crédit connait un développement très rapide dans l’univers bancaire.
Elle répond à trois objectifs majeurs : permettre à la banque d’anticiper les pertes moyennes à
venir et donc le niveau de marge à demander aux emprunteurs pour couvrir ces pertes ;
fournir à l’établissement une estimation des pertes maximales possibles ; enfin, permettre à
l’intermédiaire bancaire de communiquer avec les actionnaires, les déposants, les autres
banques et les autorités de surveillance. Ces dernières imposent aux banques des règles
strictes sur le niveau du risque à prendre. La gestion du risque de crédit couvre toutes les
techniques et les outils pour une bonne maitrise et contrôle des risques, elle définit les
résultats requis en fonction des risques. Son objet principal consiste donc à mesurer et à
contrôler les risques. A défaut d’une telle mesure, un établissement bancaire ne sait ni si ses
risques sont compatibles avec son niveau de capital, ni différencier sa facturation client en
fonction des risques encourus.
35
la prise de garanties, le partage des risques, les clauses contractuelles, les dérivés de crédit. Il
ne faut pas les confondre avec le provisionnement qui est consécutif au défaut.
Les règles prudentielles : Les banques doivent mettre en place un dispositif adéquat de
gestion du risque de crédit, tenant compte du degré d’acceptation du risque et du profil
de risque de l’établissement ainsi que des conditions de marché. Ce dispositif repose
sur des politiques et procédures prudentes permettant de détecter, de mesurer,
d’évaluer, de suivre et de maîtriser, ou d’atténuer, le risque de crédit en temps
opportun, et d’en rendre compte. Il couvre tout le cycle du crédit, c’est-à-dire l’octroi
de prêts, l’évaluation de leur qualité, et la gestion des portefeuilles de prêt et
d’investissement de l’établissement.
La diversification du risque : est un des moyens les plus anciennes de réductions des
risques. Elle permet aux banques de se prémunir contre une perte trop lourde, pouvant
conduire à la faillite. En effet, une banque a intérêt à répartir les risques entre un grand
nombre de contreparties pour que la probabilité de perte soit faible, puisque les risques
de contreparties sont faiblement corrélés entre eux.
36
établissements de crédit, mais aussi sur des actifs (garanties réelles ou personnelles),
ou encore sur des actifs tels que les titres et effets bien notés. Les garanties offrent
deux avantages à la banque l’une étant la diminution de l’exposition au risque et
l’autre une protection en cas de défaillance de la contrepartie tout en limitant la hausse
des taux d’intérêt.
Elles viennent en diminution du résultat de la banque. Si les paiements sont plus élevés que
prévues, un produit est constaté par reprise de tout ou partie de la provision pour dépréciation.
Les moyens traditionnels de gestion du risque de contrepartie sont les plus utilisés par les
banques dans l’espace UEMOA car ils offrent plus d’avantages (moindre coût, facilité de
mise en place,) par rapport aux nouvelles techniques de gestion que nous présentons ci-après.
37
La titrisation est une technique financière américaine, qui consiste pour une entreprise à céder
certains de ses actifs et recevoir en contrepartie des liquidités. Ces actifs sont cédés à une
structure spécifique dédiée qui émet des parts souscrites par des investisseurs. La titrisation
des créances bancaires : « CLO », est une opération de titrisation où les actifs vendus sont des
prêts bancaires. Ces prêts sont généralement des crédits au logement ou à la consommation
qui sont difficilement réfinançables et ont des taux élevés. Cette technique classique permet à
la banque de céder une partie de ses créances, mais également le risque attaché à celles-ci.
L’intérêt des CLO réside également dans leur capacité à libérer le capital qui était alloué aux
créances cédées.
A côté on retrouve les CLO synthétiques. Ces derniers, consistent pour une banque à céder le
risque de contrepartie d’un portefeuille de créances tout en conservant les créances dans son
bilan. En effet, ils ne portent pas sur les prêts, mais sur les dérivés de crédit se rapportant à ces
prêts. La titrisation permet à la banque d’économiser des fonds propres et donc d’améliorer la
rentabilité de ceux-ci. Elle a aussi des inconvénients ou effets pervers qui sont aux nombres
de deux : d’une part une incitation à la prise de risque démesurée et d’autre part, la
propagation de la crise comme le cas de la crise des subprimes au sein du système financier
international.
La gestion par les dérivés de crédit : Un produit dérivé de crédit est défini comme un
instrument de marché coté en fourchette, donc le flux qui lui est associé dépend de l’évolution
de la qualité de crédit de l’émetteur d’un actif de référence. Un dérivé de crédit est donc un
contrat financier conclu de gré à gré sur un marché accessible à toutes les catégories
d’intervenants : banques, assurances, entreprises. Sa finalité est de transférer le risque de
crédit d’un actif, d’une contrepartie vers une autre contrepartie moyennant une rétribution
financière. Ces produits sont donc utilisés pour la couverture en cas de défaut de la
contrepartie. Les produits les plus classiques parmi la gamme des dérivés de crédit sont : le
Credit Default Swaps (CDS), le Total Rate of Return Swap (TR), le Credit linked Notes
(CLN).
La gestion des risques a gagné du terrain dans les établissements financiers. La forte
croissance des différentes activités a incité les banques à mettre en place des moyens pour
pouvoir gérer leur risque de contrepartie. Ces moyens de gestion permettent de maintenir ce
risque dans une enveloppe acceptable et par conséquent de limiter les pertes en cas de défaut.
38
Comme expliqué ci-dessus, la gestion du risque de crédit est un processus comprenant
plusieurs étapes complémentaires en vue de la maitrise des risques liés aux crédits,
indispensable pour la pérennité de l’établissement bancaire. Elle est alors régie par des
modalités externes et internes.
Plusieurs travaux existent sur la gestion du risque de crédit. Certains ont constaté une relation
positive entre la gestion de ce risque et la rentabilité des établissements financiers tandis que
d’autres montrent une relation négative entre eux. Cette différence résulte en fait des
méthodes et objectifs poursuivis par chacune de ces études. Mais les travaux montrant une
relation positive entre la gestion du risque de crédit et la rentabilité bancaire, restent très
majoritaires. Ainsi, nous présentons ci-dessous, différents travaux que nous avons eu à
recueillir sur le thème.
Revue de la littérature
Plusieurs études empiriques dans la littérature existent en matière de rentabilité. Mais celles
portant sur la relation entre la gestion du risque de crédit et la rentabilité ne sont pas
nombreuses. A partir de quelques-unes de ces principales études, nous observons la nature et
la portée de la gestion du risque de crédit sur la rentabilité bancaire.
Concernant l’impact des capitaux propres sur la rentabilité des actifs bancaires, plusieurs
études empiriques ont révélé que les capitaux propres exercent un effet stimulant sur la
profitabilité des banques [(BASHIR, 2000 ; ABREU et MENDES, 2002 ; Ben NACEUR,
2003)] mais l’excès du ratio de capital est considéré comme nuisible à la rentabilité des actifs.
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MAMOGHLI Chokri et RAOUDHA Dhouibi ( ?), la structure des fonds propres a une
relation positive avec la rentabilité économique des banques tunisiennes. Ce résultat corrobore
celui de BERGER (1995) qui précise que les banques bien capitalisées sont considérées
comme moins risquées et peuvent alors accéder aux fonds à de meilleures conditions. Il
corrobore aussi les résultats de DEMIRGUÇ.K, HUIZINGA 1999 ; GADANEEZ 1998 et
BOURKE 1989. Le renforcement de la politique de crédit élève les profits bancaires, plus la
banque octroie des crédits, plus les revenus augmentent et donc les profits [(BASHIR, 2000 ;
BEN NACEUR, 2003)].
Les travaux empiriques qui ont incorporé à leurs modèles le ratio d’adéquation du capital
(Kosmidou & Pasiouras, 2007 ; Maghyrech & Shammout, 2004 ; Berger, 1995b) ont mis en
évidence l’effet positif de cette variable sur la rentabilité de la banque. Liu & Wilson (2010)
ont obtenu une relation positive entre le ratio de capital sur actif (KA) et le ROA et ROE.
Toutefois, pour l’autre mesure de rentabilité qui est le NIM, ils ont obtenu une relation
négative dans la majorité de leurs régressions.
A travers ces études, nous pouvons en déduire que le risque de crédit et la rentabilité sont
effectivement liés. L’impact du risque de crédit sur la rentabilité dépend principalement de la
gestion de management du crédit de la banque. Vu que le risque de crédit est inhérent à
l’activité bancaire, alors tout se résume sur la bonne gestion de cette dernière pour une
rentabilité optimale.
Après cette brève revue de la littérature, nous allons vous présenter quelques travaux en phase
avec notre recherche sur cette relation entre le risque de crédit et la rentabilité bancaire. Nous
commençons d’abord par les études et travaux effectués sur les autres continents, pour ensuite
en venir à ceux du continent africain.
1-1 Gestion du risque de crédit et la rentabilité bancaire dans les pays hors Afrique
Cette première sous-section regroupe les travaux ayant portés sur la gestion du risque de
crédit et la rentabilité bancaire dans différents pays hors de la zone africaine. Ces travaux
n’étant pas tous destinés principalement à l’étude de la relation gestion de risque crédit et
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rentabilité bancaire, nous avons retenus les travaux traitants exclusivement ou de façon
partielle cette relation. L’essentiel des travaux à venir concernent à priori les banques
européennes et surtout les banques françaises compte tenu de la documentation dont nous
avons pu disposer.
Nous trouvons pour un début dans la revue marocaine de gestion et économie, l’analyse des
déterminants de la rentabilité des banques commerciales saoudiennes élaborée par Samir
Abderrazek Srairi en 2010. Ce dernier se propose d’étudier le lien entre la rentabilité mesurée
par trois ratios financiers à savoir ROA, ROE, MIN et certains déterminants internes et
externes au système bancaire. Les résultats obtenus indiquent l’existence d’une relation
positive entre la rentabilité et les facteurs internes suivants : adéquation du capital, allocation
des dépôts et taille de la banque. La relation de l’adéquation du capital est positive et
significative au seuil de 1%, l’allocation des dépôts est positive et significative au seuil de 1%
pour ROA et 5% pour ROE. La relation du risque de crédit est positive mais non significative.
Ces résultats montrent en somme l’existence d’une relation positive entre ces facteurs internes
et la rentabilité bancaire même si celle du risque de crédit reste faible et non significative.
Jean Louis BUTSCH nous décrit dans son article sur le provisionnement du risque de crédit
des banques françaises de 1980 à 1990, l’évolution de la situation financière des banques
françaises sur la période à l’aune du paysage économique. Dans cet article de JL BUTSCH,
nous observons bien qu’en dépit de la rareté des ressources, la montée des provisions pour
risque s’est accompagnée d’une baisse de la marge bancaire ainsi que du PNB. L’activité du
crédit étant la principale source de création de la banque surtout sur cette période, la
constitution de provisions pour risque se traduit par une augmentation des charges et donc une
baisse du résultat même si, l’auteur n’a pas poussé ces analyses jusqu’à ce niveau.
Une analyse des déterminants de la rentabilité des banques françaises compare les banques
domestiques et celles étrangères. Les auteurs qui sont Raoudha Béjaoui ROUISSI, Seifallah
SASSI et Houssem BOUZGARROU, ont trouvé que le risque de crédit mesuré par le ratio
LLPTA agit négativement sur la rentabilité pour les deux catégories de banques. Le risque et
la profitabilité étant corrélés dans chaque transaction, plus le risque est élevé plus la
transaction est rentable et inversement. Ainsi, la stratégie d’évitement du risque entraine
effectivement la baisse de la rentabilité bancaire.
Nous retrouvons Sébastien COUSIN dans son mémoire sur les facteurs qui permettent
d’expliquer les différences de performance entre les banques de détail françaises pendant la
41
crise de 2007-2008. L’objectif était de comprendre pourquoi certaines banques de détail
françaises, ont su mieux résister à la crise que d’autres. Quels sont les facteurs qui permettent
d’expliquer leurs différences de performance durant la crise ? La performance des banques
dépend de la qualité du crédit qu’elle émet : une augmentation du ratio de prêts non
performants sur le total des crédits accordés, impact négativement la performance de la
banque. La dégradation des variables comme le ratio de capitalisation et le ratio des prêts non
performants sur les prêts totaux en 2008 le démontre parfaitement. Une mauvaise gestion du
risque de crédit traduite par une augmentation du taux des prêts non performants, cause donc
évidemment une baisse de la rentabilité bancaire. En somme le risque de crédit influence
négativement la rentabilité de ces banques sur la période.
Encore dans la région européenne, une étude est menée par Ahlem Selma MESSA et Fathi
JOUIN sur les déterminants des prêts non performants. Cette étude explore une approche
empirique pour détecter les déterminants de crédits à problèmes. Les auteurs partent de
modèles de régressions multiples pour déceler les variables déterminantes des crédits non
performants. Les résultats montrent une relation négative et significative au niveau de 1%
entre la rentabilité des fonds propres et le montant des créances classées. Ce résultat rejoint
les travaux de Godlewski (2004) et Ali (2013). La relation entre provisions pour perte sur
prêts et les prêts non performants est positive et significative à un niveau de 1%. Cela s’ajoute
aux travaux prédécesseurs de Fisher, Gueyie et Ortiz (2001). Il ressort ci-dessus, l’impact
négatif de risque de crédit sur la rentabilité lorsqu’elle se réalise car la provision engagée pour
cette perte vient en diminution du résultat.
Toujours du côté de la France, l’ACPR nous donne la situation des grands groupes bancaires
français à la fin 2017. Les groupes en question sont BNP Paribas, Société Générale, le Groupe
Crédit Agricole, le Groupe BPCE, le Groupe Crédit Mutuel et la Banque Postale. Malgré
l’environnement économique et la dégradation du coefficient d’exploitation avec un taux de
69%, la gestion efficace du risque de crédit se traduit par une hausse des ratios financiers des
6 grands groupes bancaires français. La réalisation effective du risque de crédit entrainant un
provisionnement proportionnel, agit de manière négative sur la rentabilité et c’est pourquoi
dans ce cas présent, sa baisse aussi se traduit par un effet contraire soit une hausse de la
rentabilité.
L’impact de la gestion du risque de crédit sur la rentabilité révèle bien une relation
significative mais controversée selon qu’il s’agisse des fonds propres, des provisions, de la
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qualité du crédit. A ces travaux antérieurs, nous présentons d’autres ci-dessous mais dans une
économie et une situation géographique différentes, c’est-à-dire sur le continent africain.
Pour les études faites en Afrique sur la question, nous avons retenues quelques-unes qui nous
semble les plus pertinentes et en phase avec notre recherche.
Nous commençons ainsi par la Tunisie avec le professeur Chokri Mamoghli et Raoudhi
DHOUBI qui ont examiné l’impact de la propriété publique sur la rentabilité des banques
tunisiennes. L’objectif était d’examiné l’impact des variables organisationnelles, financières
et macroéconomiques sur la rentabilité des banques tunisiennes relativement par rapport au
rôle joué par l’Etat. Avec une méthodologie en données de panel, il ressort que les banques
tunisiennes sur cette période ne répondaient pas à l’augmentation des fonds propres selon les
normes de gestion bancaire en vigueur. Le risque de crédit agit ainsi négativement sur la
rentabilité des banques et la structure des fonds propres si elle est bien respectée aurait été
significative car ayant déjà une relation positive avec la rentabilité.
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Toujours en Afrique et au Maghreb, nous retrouvons un mémoire d’Almouboudi LYNDA
portant sur l’analyse du couple risque-rentabilité cas de la société générale Algérie. Dans ce
mémoire, ce qui nous intéresse particulièrement est le troisième chapitre qui concerne la
maitrise et la transformation des risques de crédit ainsi que l’impact des risques de crédit sur
la rentabilité bancaire. L’analyse des données porta sur une période de deux ans 2010-2011.
Nous observons dans ce mémoire que la gestion du risque de crédit contribue à l’optimisation
de la rentabilité. Les résultats montrent une amélioration plus remarquable du ROA par
rapport au ROE mais dans l’ensemble, la rentabilité a globalement augmenté. La maitrise du
risque de crédit au sein de la société générale entraina une baisse des fonds pour risques
bancaires et donc une augmentation de liquidité bancaire par l’accroissement des opérations
de crédit découlant forcément sur une marge bancaire annuelle plus conséquente. Une relation
positive est ainsi remarquable entre la gestion du risque de crédit et la rentabilité bancaire.
Un peu plus loin cette fois-ci au Bénin, on retrouve Edouard SOSSA et François BOCOVO
dans une analyse de la rentabilité d’une institution bancaire cas de la BOA Bénin. L’objectif
général de cette analyse était d’examiner la gestion financière de la BOA Bénin. Cette analyse
des données de la BOA porta sur la période de 2004 à 2008. Selon ces auteurs, la montée du
risque de crédit s’est traduite dans la BOA Bénin par une diminution de la rentabilité
économique et financière de la banque. Cela peut se traduire notamment par une baisse de
l’offre de crédit et donc une politique d’aversion au risque de la banque vue la crise financière
de l’époque. Le risque de crédit a un impact négatif sur la rentabilité bancaire surtout dans un
contexte de crise économique.
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Une autre étude au Bénin et toujours sur la BOA mais cette fois-ci avec Ben Mainta ADAM.
Elle porte sur l’analyse de l’impact du risque de crédit sur la rentabilité bancaire de la BOA
Bénin. La période retenue ici va de 2002 à 2012 avec comme objectifs l’analyse de l’impact
des créances en souffrances sur l’offre de crédit, l’analyse de la dégradation du portefeuille
clientèle sur la rentabilité économique et la rentabilité financière. A partir des coefficients de
corrélations, les analyses visaient à détecter une relation ou un impact entre ces éléments cités
ci-haut dans le cadre de la gestion du risque de crédit de la BOA sur la période. Les résultats
ont tous été négatifs dans ce cas précis après ces différentes analyses. La gestion du risque de
crédit et la rentabilité bancaire semblent en conclusion indépendantes l’une de l’autre. Un cas
à part jusque-là et qui suscite des interrogations mais la méthodologie utilisée par l’auteur
pour ses analyses pourrait certainement nous aider à comprendre mieux ces résultats.
El Hadj Saidou Nourou DIATH, dans son mémoire sur la gestion du risque de crédit et son
impact sur la rentabilité bancaire, présente en troisième partie de ce mémoire une analyse
empirique de la performance d’une banque mauritanienne (BEA). L’analyse porta sur les
données de la BEA sur une période de 2008 à 2012. Les résultats montrent un impact négatif
de la gestion du risque de crédit par le provisionnement sur la rentabilité dû à une mauvaise
évaluation du risque de crédit.
Nous retrouvons un autre mémoire dont le thème s’articule la gestion des risques de crédits
dans les banques commerciales le cas de la RawBank en république démocratique du Congo.
Son auteur Patient Joseph YUMBA poursuivait un objectif d’analyse de l’impact de la gestion
des risques de crédit dans les banques commerciales. Pour ce faire, il devait identifier et
analyser le processus de gestion des risques de crédit au sein de la RawBank, analyser les
techniques, méthodes d’évaluation et de gestion du risque de crédit de la banque et étudier le
lien entre qualité du portefeuille de crédits et la performance d’une banque. Dans ce travail,
nous constatons que l’inadéquation des fonds propres par rapport aux risques de crédit joue
négativement sur la rentabilité de la RawBank surtout avec la conjoncture économique.
La gestion du risque de crédit entretient avec la rentabilité une relation positive ou négative
selon la politique de crédit de l’établissement et à travers la période d’observation. Cet
objectif de maitrise de risque de crédit débouche bien souvent sur la question de gestion du
portefeuille pour une meilleure qualité des crédits octroyés. La gestion du risque de crédit
passe alors par une bonne gestion des portefeuilles de crédits bancaires. La gestion du
portefeuille de crédit bancaire fait partie de la gestion du risque de crédit. Elle en exprime
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bien les démarches par son contenu c’est à dire la répartition et la composition d’un
portefeuille de crédit bancaire.
Cette deuxième sous-section démontre au sein des établissements financiers les implications
de la gestion du risque de crédit sur les portefeuilles de crédits bancaires. Un portefeuille en
finance est un ensemble d’actifs financiers détenus par un établissement ou un individu. Un
portefeuille de crédit bancaire désigne alors l’ensemble des prêts octroyés par la banque à sa
clientèle. Le processus de gestion du risque de crédit bancaire requiert des méthodes de
gestion qui impactent sur les portefeuilles de crédits bancaires. Ces effets sont observables sur
la structure des portefeuilles qui se modifie suivant le risque et la politique de crédit. Les
méthodes de gestion divergent d’une banque à l’autre mais la diversification reste l’outil
primordial de cette gestion. Cette deuxième sous-section porte principalement sur deux
points : les risques de crédit et la diversification du portefeuille ; et les risques de crédits et la
qualité du portefeuille.
Notre premier document porte sur un rapport de 1999 de la gestion du risque à la Scotia-
Bank. Cette période de trouble et de montée du risque de crédit à la Scotia-Bank a été
contenue par une diversification géographique et sectorielle du portefeuille de crédit de la
banque. En effet, le pourcentage du taux de crédits octroyés par région était de 65% pour le
Canada, 16% pour les Etats Unis, 6% pour les Antilles, 6% pour l’Europe et le Moyen-Orient,
Asie 4% et Amérique latine 3%. Quant aux prêts, 50% étaient pour les entreprises, prêts
hypothécaires et à l’habitation 34%, ceux aux particuliers 12% et 4% pour les institutions
financières et administrations publiques. La maitrise du risque de crédit est observable sur la
période de 1995 à 1999 où le coefficient des prêts douteux nets en pourcentage des prêts et
acceptations va de 1,4% en 1995 à -0,1%en 1999. En dépit des 700 millions de dollars ajoutés
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à la provision, la bonne santé de l’établissement financière tient beaucoup de sa politique de
diversification quasi-totale des portefeuilles bancaires avec un recul des pertes sur prêts au
cours des dernières années de 0.6% environ en 1995 à 0.3% en 1999.
Sameh JOUIDA et Slaheddme HELLARA ont travaillé sur l’impact de la diversification sur
la performance le cas des institutions françaises diversifiées. L’objectif de leur article
consistait à tester empiriquement l’influence des revenus hors intérêts générés des activités
sur la performance. Avec un échantillon de 290 institutions pour 3191 observations sur une
période de 2002 à 2012, les résultats obtenus ont montré un impact négatif de la
diversification sur la performance. Cela s’explique par la valeur réduite de la diversification
des revenus, une confirmation que les institutions financières françaises diversifiées sont
concentrées sur des revenus hors intérêts. La diversification des activités permet de réduire le
risque global d’un établissement financier mais celle basée sur les portefeuilles de crédits
concours à la maitrise du risque de crédit facteur de baisse des créances douteuses pour une
performance bancaire optimale.
Didelle DINAMORA en 2010 fait un article sur la sensibilité des banques canadiennes aux
chocs macroéconomiques en termes de risque et de rentabilité. L’objectif étant la mise en
évidence des biens fondés de la stratégie de diversification pour les banques canadiennes qui
au demeurant ne sont pas autorisées à exercer tout métier bancaire. Nous observons ainsi, le
défaut des restrictions sur les banques canadiennes en matière de diversification d’où la
montée du risque de crédit et l’augmentation conséquente des provisions pour créances
douteuses. L’on comprend ainsi pourquoi la diversification internationale n’a pas eu d’impact
positif sur la performance dans ce cas présent.
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Cela étant dit, nous retrouvons après une étude sur l’impact de la diversification sur la
rentabilité et le risque d’un portefeuille de crédit par l’application de la théorie de Markowitz
au portefeuille de crédit des banques commerciales congolaises. L’auteur de cette étude Birali
M FAUSTIN, cherche à évaluer l’applicabilité de la diversification efficiente de Markowitz
sur le marché bancaire congolais. Pour cela, il a fallu tout d’abord identifier les types de crédit
les plus rentables, le crédit le plus risqué, le portefeuille de crédit le plus rentable et le
portefeuille de crédit le plus risqué ; ensuite chercher à déterminer l’impact de la
diversification de différents facteurs macroéconomiques et macro financiers sur la rentabilité.
L’approche de Markowitz a servi de cadre pour ce travail avec une méthode de régression
multiple pour une période de 2005 y compris à 2014. Les résultats de cette étude montrent
que la rentabilité globale des crédits octroyés est influencée par la diversification qu’elle soit
géographique, sectorielle ou par type de crédits. Ainsi, le couple risque/ rentabilité à travers la
diversification prend tout son sens. La diversification des banques commerciales congolaises
a donc un impact positif sur leur rentabilité. Le crédit constituant l’activité principale de ces
banques, une bonne maitrise de ce risque engendre sans nul doute l’augmentation de la
rentabilité par une baisse du montant des provisions pour risque.
Dans le rapport de gestion des risques de 2013 de la BMCE bank of africa du Maroc, nous
retenons que la BMCE bank of africa Maroc a adopté une diversification très poussée de ses
engagements par secteurs d’activités. Il en résulte la montée du taux des niveaux de risques
élevé et très élevé, une conséquence de la diversification de l’activité de crédit. En effet, s’il
est vrai que plus le risque est élevé et plus la rentabilité est élevée, une banque ayant bien
diversifiée son portefeuille de crédit peut prendre certains risques pour améliorer sa
rentabilité.
Le document suivant est d’Emery NIWARI, il porte sur la gestion du risque de crédit bancaire
dans un contexte de crise économique au sein de la BNDE. L’objectif de ce travail consistait à
savoir comment la BNDE a géré le risque de crédit durant la période de crise économique
engendrée par la crise socio-politique que venait de connaitre la Burundi. Deux hypothèses
sont retenues comme base dans le cadre de cette étude à savoir la diversification et l’octroi du
crédit à court terme. L’étude a été réalisée sur une période de 20 ans de 1986 à 2005. La
gestion du risque de crédit à la BNDE durant cette période est très intéressante. D’abord elle
consista à une diversification sectorielle que l’on remarque par le volume de crédits accordés
par secteur d’activité puis selon la durée. Cette diversification sectorielle témoigne de la
gestion du risque de crédit durant la crise socio-politique en Burundi. Plus le secteur est risqué
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et moins la BNDE accordait du crédit dans ce secteur. A côté de cette diversification
sectorielle, la BNDE a aussi adopté une politique d’octroi de crédit à court terme au détriment
des crédits à moyen et long termes. En conclusion, la BNDE a su tirer son épingle du jeu par
les stratégies de diversification et d’octroi de crédits essentiellement à court terme dans un
environnement risqué et très instable. La diversification du portefeuille d’activité par secteurs
d’activités ou types de crédits contribue à une gestion efficace du risque de crédit bancaire
surtout dans un contexte de crise.
Toujours dans cette optique de gestion du risque de crédit, nous avons eu à analyser ce
document du Groupe Crédit Agricole sa sur les facteurs de risque et pilier 3. Dans ce
document de référence, il ressort au 31 décembre 2014, une exposition maximale du risque de
crédit et de contrepartie du Groupe Crédit Agricole sa d’un montant de 1330 millions d’euros
contre 1218 millions d’euros en 2013. La ventilation du périmètre par zone géographique
s’élève à 664,96 millions d’euros en décembre 2014 contre 677,3 millions en 2013. Le
portefeuille des engagements par secteur d’activité économique du groupe s’élève à 615,7
milliards d’euros en 2014 contre 603,6 milliards en 2013. Le portefeuille des prêts et créances
encours au 31 décembre 2014 a légèrement progressé à 94,6% d’encours sains par rapport à
2013 qui était de 94,2%. Par ailleurs le cout du risque était de 2,2 milliards en 2014 contre 2,9
milliards en 2013 soit une baisse de 24% environ. Le degré de diversification du groupe crédit
agricole est très impressionnant et c’est pourquoi le montant de ses engagements continue
d’augmenter d’où une exposition du risque de crédit et de contrepartie plus élevée en 2014 par
rapport à 2013. Cela sous-entend aussi, une bonne maitrise de cette diversification par le
groupe crédit agricole sa comme les changements constatés sur des secteurs d’activités en
hausse ou en baisse selon leur niveau de risque respectif.
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bancaire. Ainsi nous allons commencer la sous-section suivante qui porte sur les risques de
crédits et la qualité du portefeuille.
Dans cette seconde partie, nous allons voir les effets du risque de crédit sur la qualité du
portefeuille de crédit bancaire. Cette gestion demande des souplesses et conditions qui ne
laissent pas neutre la qualité des portefeuilles de crédit des établissements financiers. Ainsi,
diverses stratégies sont mises en œuvre par les établissements financiers pour réduire et
maitriser ces risques liés au crédit afin de garantir leur pérennité et leur rentabilité.
Dans ce sens, nous avons eu à consulter certains documents exemplaires en la matière. L’un
d’entre eux est la revue portfolio Crédit Risk Review 2011 de la banque africaine de
développement (BAD). Le montant des expositions de la banque africaine de développement
sur les encours croit constamment de 2008 à 2011 soit de 5,9% à 9,2% en milliards d’UC.
L’endettement global du continent a accentué la vulnérabilité et une augmentation du risque.
A côté, il y a aussi une lenteur des décaissements et l’augmentation des annulations de prêts.
Ainsi, parallèlement de 2007 à 2011, nous observons une nette amélioration de la qualité du
portefeuille de la BAD. Ces changement et variations de taux résultent de la montée du risque
de crédit sur cette période. La BAD a ainsi malgré la contrainte d’un portefeuille plus
concentré et de politiques de gestion de l’exposition limitant le degré de diversification de son
portefeuille, usé de techniques et outils adéquats pour garder un bon niveau de qualité de son
portefeuille de crédit. Les enjeux d’une bonne qualité du portefeuille de crédit sont d’autant
plus importants pour la BAD que chez une simple banque commerciale. L’environnement
macroéconomique accroit le risque de défaut des créanciers et influence de façon négative la
qualité des crédits.
En parlant de banque commerciale, ce prochain document porte encore sur la Scotia Bank. Il
survole l’état de la gestion du risque au sein de cette banque notamment celle de la gestion du
risque de crédit. La Scotia Bank dans sa gestion du risque de crédit se fonde sur des stratégies
en matière de contrôle du risque comme le processus d’octroi du crédit, la diversification des
portefeuilles, des techniques de pointe d’analyse de crédit et de surveillance rigoureuse des
encours. Le montant net des encours douteux en pourcentage des prêts et acceptations quitte
d’environ 1,6% en 1995 à -0,1% en 1999. En effet, la qualité du suivi des crédits s’est
accompagnée de la vente d’éléments d’actifs pour une amélioration de la qualité des
portefeuilles de crédit comme le témoignent les chiffres du document.
50
Une autre illustration de la gestion du risque de crédit dans le canal de la qualité des
portefeuilles de crédit est celle de la Société Générale, un rapport de 2017 sur les risques
pilier3 2016. En effet face au risque général, la société générale a obtenu l’autorisation des
autorités pour se limiter à la notation interne du risque de crédit. La bonne diversification du
groupe par secteurs d’activités, zone géographique et par types de crédits, contribue à la
bonne qualité des portefeuilles du groupe. De 2015 à 2016, sur la clientèle entreprise, 65%
des crédits ont un niveau de risque de catégorie supérieur ou égale BBB, pour la clientèle
bancaire 93% ont un niveau de risque de notation supérieur ou égale à BBB. La gestion du
risque de crédit au sein de la société générale peut être qualifiée d’exemplaire vu la qualité de
ses portefeuilles de crédits. Le montant des encours restructurés est en baisse de 7028 millions
d’euros en 2015 à 6850 millions d’euros en 2016. La charge nette totale du risque du groupe
en 2016 de 7028 millions d’euros baisse de 38% par rapport à 2015.
En continuant sur cette voie, nous retrouvons Catherine GOUTEROUX dans un article sur le
système bancaire et financier français en 2005. La montée des risques de crédit en 2005 des
sept grands groupes bancaires en France de 95,6% pour une croissance de 15,8%, a engendré
une hausse du pourcentage du montant total des provisions de 1,44% en 2004 à 1,53 en 2005.
De 2004 à 2005, parmi les actifs dans le secteur bancaire français, les instruments dérivés de
couverture ont augmenté de 86,4%, le cout du risque a connu une variation de -9,8% pour un
résultat net en augmentation de 29%, un produit net bancaire de 11,1% et les dotations aux
amortissements et provisions de -2,1%. Sur l’ensemble du secteur français, les résultats
provisoires montrent un produit net bancaire de +7,2%, des dotations aux provisions et pertes
sur créances irrécupérables de -54,9% et un résultat net de +17,5%. La gestion du risque de
crédit dans le secteur bancaire français détermine la qualité du portefeuille de crédit des
banques françaises. Cette exigence de qualité s’est formalisée par une bonne mesure du risque
de crédit et d’un suivi rigoureux conduisant à l’augmentation des instruments de couverture
du risque de crédit. La qualité du portefeuille de crédit peut être maintenue par les instruments
dérivés du crédit à condition de faire un bon suivi des crédits.
Dans une revue de sciences de gestion de 2007 sur les risques, comportements bancaires et
déterminants de la surliquidité, l’auteur Robert WANDA analyse le secteur bancaire
camerounais de 2002 à 2005. Le risque de crédit, la réglementation, la surtarification des
prestations bancaires et l’absence d’arbitrage pour la résolution des différends entre banques
et clients sont les variables retenues pour ce travail. Cette surtarification conduit à la
surliquidité face à la montée du risque de crédit. En effet, l’environnement macroéconomique
51
camerounais a favorisé la montée de ce risque. Selon les données de la BEAC, les grandes
entreprises ont un taux de distribution du crédit de 43,9% à 82,26% sur la période, avec des
couts moyens du crédit au Cameroun de 9,19% pour les grandes entreprises, 13,86% pour les
PME et 17,17% pour les particuliers. La majorité des crédits est octroyée aux grandes
entreprises, le risque de défaut est nettement plus faible puisque leur cout du crédit est le plus
bas. Le cout des autres clients des banques camerounaises reste assez élevé ce qui favorise
fortement le risque de défaut, des provisionnements et une baisse de la rentabilité.
L’assainissement du portefeuille de crédit des banques camerounaises de l’étude a été
possible par un choix de la clientèle vis-à-vis du risque et de l’environnement économique.
Dans cette vision globale du monde, le trésor français retrace la situation du secteur bancaire
du Bangladesh. Dans ce document, le secteur bancaire du Bangladesh est affaibli par les
banques publiques en 2017. La compétitivité est grevée par ces banques publiques en raison
des interventions politiques récurrentes dans l’activité d’octroi de crédits en faveur de secteurs
à risque élevé et des populations les plus défavorisées lésant les autres banques. Le risque de
crédit détériore la qualité du portefeuille bancaire et occasionne sans cesse des
provisionnements réduisant ainsi une rentabilité bancaire.
Toujours sur les prêts non performants, Ahlem S MESSAI et Fathi JOUIMI dans la revue de
gestion et organisations 2013, font une étude exploratoire sur les déterminants des prêts non
performants. Les résultats obtenus montrent une relation négative et significative entre le taux
de croissance du PIB et les prêts non performants, une relation positive et significative entre
52
le taux de chômage, l’inflation et les prêts non performants à un niveau de 1%. Ces résultats
prouvent ainsi l’incidence des variables macroéconomiques sur le niveau du risque de crédit.
Le niveau du risque est conditionné par ces changements macroéconomiques. La qualité du
portefeuille, des banques et particulièrement les banques commerciales de l’échantillon, est
affectée par le degré du risque de crédit d’où une proportionnalité avec le montant des prêts
non performants. Le suivi des crédits bancaires garantie la bonne qualité du portefeuille et
évite des dotations aux provisions hasardeuses source de baisse de la rentabilité bancaire.
La gestion du risque de crédit dans l’environnement bancaire et financier reste un enjeu pour
tous les acteurs économiques et la priorité des établissements financiers. Les méthodes de
gestion du risque de crédit sont bien nombreuses et elles ne cessent d’évoluées.
Celles dites traditionnelles de gestion du risque de crédit ont perdu leur place de favori dans
les pays développés mais restent toujours d’actualité dans les pays en développement et
notamment en Afrique. L’usage de ces nouvelles techniques de gestion n’est en fait pas
donner à tous du fait de la mobilisation de ressources et capitaux y afférant. Heureusement,
nos méthodes traditionnelles sont toujours efficaces quand elles sont utilisées de manière
adéquate et au bon moment sans contrainte de politiques interne et externe.
Quant aux nouvelles techniques de gestion du risque de crédit bancaire, elles ont une
incidence sur la stabilité économique et financière mondiale. Certes les établissements
financiers assainissent leurs portefeuilles de crédits, mais ils devront ensuite venir au secours
des agents financiers défaillants ou ayant été touchés par ricochet par ces risques. Le
développement d’une évaluation juste et précise du risque de crédit ainsi qu’un suivi
rigoureux sont en réalité les deux points clés pour une gestion efficace du risque de crédit.
Dans cette première partie, nous avons eu à définir et présenter les concepts de risque et de
rentabilité ainsi que les différents aspects et paramètres entrant en jeux. La relation risque
rentabilité semble évidente mais il reste maintenant à mieux l’identifier et à déterminer dans
quelle mesure et de quelle façon le risque de crédit impacte sur la rentabilité bancaire.
Ainsi dans la deuxième partie, nous allons entamer notre cadre pratique qui consiste à l’aide
de nos informations recueillies, de déterminer la nature et la manière dont le risque de crédit
influence la rentabilité bancaire. Cette deuxième partie se compose en bref d’une présentation
générale du contexte de l’étude, de la méthodologie adoptée et des résultats obtenus.
53
Deuxième partie :
La deuxième partie de notre travail consiste essentiellement d’une part à faire un état des lieux
sur les concepts de risque et de rentabilité bancaire dans le paysage bancaire au Mali plus
précisément celui de la BNDA sa et d’autre part à constituer, traiter, analyser les données
recueillies selon nos hypothèses préétablies d’où son appellation cadre pratique. Ce qui nous
donne alors une composition de deux chapitres pour cette deuxième partie de notre travail.
54
Dans cette section, il s’agit pour nous de présenter non seulement le secteur financier du Mali
de manière générale mais aussi et surtout de mettre en évidence les aspects de gestion de
risque de crédit de ce secteur financier dominé à plus de 95% par les établissements de
crédits.
Le Mali est membre de l’union économique et monétaire ouest africain UEMOA. Etant une
économie libérale à faible revenu, peu diversifiée et axée principalement sur le secteur
agricole, elle est donc exposée aux fluctuations des matières premières. Le Mali traverse une
période de crise depuis le coup d’Etat militaire 2012 et l’occupation du nord du pays par les
groupes armés.
Cette économie est appuyée par le secteur financier. Le secteur financier au Mali est détenu
par le secteur bancaire à 97% des actifs. Le secteur bancaire au Mali comprend
essentiellement 14 banques et 3 établissements financiers. Le secteur n’est que moyennement
concentré, les trois plus grandes banques contrôlant 48 % des dépôts et 40 % des prêts. Le
taux de bancarisation élargi était de 23,15% en 2016. Le secteur bancaire a connu un
développement considérable au cours de ces dernières années. En effet en 2016, le secteur
bancaire a engendré un bénéfice de plus de 49 milliards de FCFA. Le niveau de capitalisation
du secteur bancaire semble suffisant et rentable avec des variations de résultats selon les
banques dues à une qualité médiocre des actifs. La structure du capital se compose de 50% de
banques marocaines, 16% de banques de l’UEMOA et le reste étant des banques maliennes.
Le secteur bancaire malien est caractérisé par la constitution de groupes bancaires. C’est un
phénomène récent en partie favorisé par l’approbation du système de l’agrément unique des
banques et établissements financiers dans la sous-région. La qualité des actifs semble
relativement faible et les provisions insuffisantes. Le ratio du crédit privé au PIB se situait à
21,8% en 2013, supérieur à la médiane pour l’Afrique (17,4%) et à la médiane pour les pays à
revenu faible (16,4%). Le ratio de dépôts intérieurs au PIB en 2013 de 23,1% était du même
ordre de grandeur que la médiane pour les pays à revenu faible (23,5%). Les prêts bancaires
ont augmenté plus rapidement que les dépôts au cours des dernières années. Les prêts
improductifs bruts de 19.3% du total bilan en 2013 et les prêts improductifs nets de 8,3%,
étaient supérieurs aux moyennes de l’UEMOA respectivement de 15,3% et 6,6%. (Tableau 1 :
confère annexe 1)
55
2012 2013 2014 2015 2016 2017
Le secteur bancaire malien continue de faire face à un taux de créances en souffrance élevé et
même en croissance. De 2012 à 2016 le montant nominal des impayés se chiffrait à plus de
380 milliards de francs CFA. Le taux brut des créances en souffrance, s’est élevé à 17,5%
en 2017, alors qu’il était en moyenne pour le système bancaire de l’UMOA de 12,9% pour
cette même année. La norme d’adéquation des fonds propres globale du système (bale I) était
de 12,9% en fin 2013, niveau supérieur à la moyenne UEMOA (10,6%). La concentration des
risques, la qualité du crédit et les contraintes de liquidité grandissantes sont les facteurs les
plus importants pouvant compromettre la solidité et la sécurité du secteur. La politique de la
monnaie et du crédit prise en 2015 par la banque centrale assèche les liquidités des banques
au Mali car assez restrictive. Le ratio des encours de crédit des banques à l’économie par
rapport au PIB est de 27% contre 45% à 50% dans les autres pays de la sous-région. Les
carences du système de classification des prêts et de dotations aux provisions, les lacunes de
la règlementation prudentielle et le manque de rigueur dans leur application sont des sources
de doutes sur la validité des informations quant à la santé et la capitalisation du système. Avec
un rendement de l’actif 1,2%, une rentabilité des fonds propres 14,1%, la marge brute
56
d’intermédiation était de 8% en moyenne ces trois dernières années et 7,7% en 2013, une
moyenne inférieure aux médianes de l’Afrique 8,8% et des pays à revenu faible 9,6%.
(Tableau n°2 : confère annexe 2)
Tableau établi par nous : source commission bancaire de l’UMOA (en pourcentage pour les
taux et coefficients et en millions de FCFA pour les montants)
57
opérations avec la clientèle a conduit à une forte augmentation positive du résultat net 17,7%
en 2017 par rapport à 2016. Les insuffisances des normes prudentielles et le manque
d’application de ces normes pourraient compromettre la solidité des banques, mais des
réformes sont toutefois en cours. Les banques au Mali accordent généralement du crédit à une
gamme relativement limitée de sociétés, une chose que la concurrence a atténuée avec
l’arrivée de nouvelles institutions financières. Le secteur bénéficiant des plus importants
engagements du secteur bancaire est celui des échanges et du commerce avec 33% du total
des crédits, suivi du secteur manufacturier 17%. Le secteur minier est financé par l’étranger.
Les prêts à court terme représentaient 65% du total crédit. Le crédit-bail reste peu développé
et insuffisant à cause de la législation en cours. Ainsi, les banques recherchent activement de
nouvelles opportunités de financement plus rentables au niveau de la clientèle de détail
(salariés urbains et les PME). La part des financements aux 50 plus gros emprunteurs, a donc
diminué pour tomber de 60% du portefeuille total en 2012 à 39,4% en décembre 2014.
Les enjeux essentiels du secteur bancaire malien sont : l’évolution du bureau d’information
sur le crédit, l’application des normes de bale II et III, la gouvernance bancaire, la
sectorisation de la clientèle, la lutte contre la cybercriminalité, le problème des immeubles
dans le bilan des banques et aussi l’application effective des fonds de garantie. Ces éléments
sont en réalité les solutions préconisées pour rendre le secteur bancaire malien plus compétitif
et assurant un plus grand apport du financement des établissements bancaires à l’économie.
Le secteur bancaire malien comme toute l’économie du Mali, est très contraint par la crise
sociopolitique que traverse le pays. Cette crise multidimensionnelle crée une instabilité
conduisant à la réduction ou l’arrêt total des opérations bancaires dans certaines régions, mais
aussi l’augmentation du risque de certaines activités d’où une forte frilosité chez les banques
58
dans l’octroi de crédits. L’expansion de l’activité économique et cette sortie de crise
nécessitent un financement bancaire conséquent et une bonne gestion du risque des crédits.
Après, cette brève introduction sur le secteur bancaire au Mali, la sous-section suivante porte
sur l’état de gestion du risque de crédit par les banques dans l’activité du crédit.
Parlant de la situation du crédit bancaire, les banques restent vulnérables compte tenue du
taux des créances en souffrance élevés. En 2017, ce taux brut était de 17,5% contre 12,9%
pour la moyenne des banques de l’UMOA. Ce stock de créances est pour une large part,
ancien et le FMI considère donc qu’il pourrait être, pour cette part du moins, sorti du bilan de
ces banques. Par ailleurs, de nombreuses banques maliennes détiennent des actifs
immobiliers, acquis à la suite de défauts d’emprunteurs, dont la valorisation affichée dans les
bilans n’est sans doute pas en ligne avec leur valeur de marché. Une revue de la qualité des
actifs, financiers et non financiers, pourrait donc être utile pour nombre de banques
maliennes.
Comme dans la plupart des pays de la Zone franc, la part des crédits à court terme est
prédominante au Mali : elle était de 59% en 2017 contre 50% pour l’UMOA. Cette part a
cependant régulièrement reculé au cours des dernières années. Dans un contexte de forte
asymétrie d’information, d’instabilité politique et de troubles sécuritaires, les banques
maliennes sont en effet peu enclines à prêter à plus longue échéance. Même si une part
importante de ces crédits à court terme est continuellement reconduite par les banques, elle ne
suffit pas à favoriser les projets d’investissement de long terme dont a besoin l’économie.
Ainsi, la rentabilité des banques maliennes, même si elle demeure confortable, reste
légèrement inférieure aux autres banques de la région. Le dynamisme des opérations avec la
clientèle bancaire a conduit à une progression des résultats et de la rentabilité en 2017. En
effet, la hausse du produit net bancaire de 9,1% en ligne avec celle des opérations avec la
clientèle a conduit à une forte augmentation du résultat net de 17,7% en 2017 par rapport
59
à 2016. Parallèlement, le taux brut des créances en souffrance, s’est élevé à 17,5% en 2017,
alors qu’il était en moyenne pour le système bancaire de l’UMOA de 12,9% pour cette même
année.
En dépit du manque de données récentes, ces informations de l’année 2017 en disent long sur
la gestion du risque de crédit dans le système bancaire au Mali surtout sur l’évaluation du
risque de crédit de ces établissements financiers. En effet, dans l’espace UEMOA et
particulièrement au Mali, l’évaluation du risque de crédit est encore peu avancée. Pour le cas
du crédit au particulier, l'évaluation porte sur la constitution du dossier, l'étude du dossier,
l'étude des garanties et l'étude financière. De même, celle des entreprises passe par l’analyse
financière traditionnelle, qui concerne en gros le bilan, le compte de résultat, le compte
d’exploitation des trois derniers exercices de l’entreprise demandeuse et en plus des états
financiers prévisionnels ou même éventuellement du dernier rapport de leur commissaire aux
comptes.
Les carences de ces méthodes d’évaluation en application dans les établissements financiers
tiennent aux difficultés de la mise en place des nouvelles méthodes d’évaluation du risque de
crédit. Ces difficultés sont surtout d’ordre temporel et financier. C’est pourquoi, au sein même
de l’UEMOA, il y a eu de nouvelles réformes et en plus de la création du bureau
d’information sur le crédit de l’UMOA en juin 2015. Ce bureau vient en effet s’ajouter aux
autres institutions et organismes déjà en place pour réduire ce défi de gestion du risque lié à
l’activité du crédit et ainsi permettre aux établissements financiers de mieux remplir sa
fonction de financier de l’économie nécessaire pour une sortie de crise et de reprise
économique dynamique et effective.
Les institutions et organismes liés à l’activité bancaire sont généralement mis en place sous
l'autorité de l'UEMOA avec la BCEAO comme institution d'application des politiques
monétaires. Ce sont des organisations régionales ayant leur représentation dans tous les Etats
membres de l’UEMOA. Parmi elles nous avons la commission bancaire, la centrale des
risques, la centrale des incidents de paiements, la centrale des bilans et enfin les accords de
classements. En plus de celles-ci, vient s’ajouter le Bureau d’information sur le crédit (BIC)
qui est une structure indépendante à statut privé dont les actions sont réglementées par la
Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) dans le cadre du système de
partage d’informations sur le crédit dans les États membres de l'Union économique et
monétaire ouest-africaine (UEMOA). Les banques ont ainsi l'obligation de fournir au BIC
60
toutes les informations sur les prêts en cours avec le consentement des clients, et ce, depuis le
13 janvier 2015 an Mali.
Les règles de gestion du risque de crédit sont nombreuses en ce qui concerne l’activité
d’octroi de crédit. Dans l’espace UEMOA, nous retenons certaines règles relatives à l’octroi
du crédit bancaire par les établissements financiers.
Dans les conditions d'exercice de la profession, la banque est assujettie à des règles minimales
de provisionnement des risques en souffrance. Selon les types de risques en particulier celui
du risque de crédit, il est obligatoire ou non de provisionner :
Ø si elles ne sont pas garanties, la provision est à 100% pendant l'exercice encours ;
Ø si elles sont assorties de garanties réelles, la provision est facultative pour les deux premiers
exercices et doit porter au moins sur 50% du total du risque pour la troisième année mais dès
qu'on est à la quatrième année, la provision est de 100%.
61
dépassé et si un concours atteint au moins 5% des fonds propres de la banque,
celle-ci est tenue de mettre au courant la BCEAO ou la commission bancaire.
62
2-1 présentation générale de la BNDA sa
La Banque Nationale de Développement Agricole a été créée en 1981 par la loi n°81-08 AN-
RM du 03 février 1981. Elle a débuté ses activités en février 1982 avec l’ouverture des
agences de Bamako et Koutiala. Le capital social de la BNDA en 2017 s’élevait à
26.522.201.000 FCFA composé de 7213 actions au nominal de 3.677.000 FCFA. Les actions
en 2017 étaient réparties comme suit : 36,48% pour la république du Mali ; 9,72% pour la
BPCE IOM ; 9,70% pour le crédit coopératif ; 22,67% pour l’agence française de
développement et 21,43% pour Deutsche Investitions und Entwicklungsgesellschaft GmbH
(DEG).
La BNDA comptait au 31/12/2017, un effectif de 428 agents dont 171 au siège principal et
257 dans les agences. Premier réseau bancaire national, la BNDA sa a au total plus d’une
cinquantaine d’agences à travers le pays dont 14 à Bamako et le reste disséminé dans les
différentes régions. Elle a aussi un bureau de représentation à l’extérieur plus particulièrement
à Paris. Avec un parc de 57 (guichets automatiques de banque) Gabs actifs et 10 en cours
d’installation, la BNDA reste l’instrument pilote de la bancarisation de la population
malienne. Comme son nom l’indique, la BNDA a pour mission de financer le monde rural au
Mali c’est-à-dire le développement agricole. Depuis la BNDA s’est largement diversifiée et
intervient dans tous les secteurs de l’économie malienne. Elle est le partenaire financier de
plus de 6000 organisations paysannes et d’une vingtaine de systèmes financiers décentralisés
au Mali. Ce qui lui permet de couvrir l’ensemble des zones rurales du pays. Elle intervient
aussi auprès des entreprises partenaires en amont et en aval du secteur agricole. Elle injecte
plus de 60 milliards par an dans le secteur agricole pour la culture du coton, du riz, les
produits maraichers, céréales sèches ; les équipements de production agricole comme les
charrues, tracteurs, bœufs de labour, magasin ; l’hydraulique villageoise avec des puits,
diguettes, petits barrages ; ainsi que des infrastructures villageoises et la commercialisation
des céréales et produits maraichers.
Cependant, son caractère de banque de développement bien qu’axé sur l’agriculture, touche
aussi les secteurs du commerce et de l’industrie d’où l’élargissement de son domaine
d’activité soutenu par l’acquisition d’outils technologiques performants. Ces outils lui
permettront d’atteindre son unique objectif de satisfaction de sa clientèle par l’offre de
services de qualité aux entreprises, aux particuliers, aux ONG et aux institutions. Son offre
comprend diverses gammes de produits et services (crédits, épargne, transfert, monétique,
63
banque en ligne, BNDA MOBILE) en évolution permanente, et couvrant l’ensemble des
besoins des différents clients.
La BNDA possède certaines valeurs qui font toute sa force. Le nombre élevé de salariés ayant
un même objectif de satisfaction de la clientèle, une politique de recrutement axée sur les
jeunes diplômés et une formation interne de haut niveau, entre autres ont permis à la banque
depuis de longues années d’être dotée d’une capacité d’adaptation importante face à
l’évolution du marché bancaire et à la technologie. Sa culture d’entreprise basée sur les
valeurs traditionnelles du Mali, l’écoute, le partage, fait de la Banque une entreprise sereine,
créative et dynamique. Toutes ses actions sont axées sur l’amélioration permanente des
services offerts à la clientèle.
64
Directeur des Affaires Juridiques et du Contentieux
Directeur de Conformité et des risques
Chargé de Mission pour la Coordination des relations avec le comité
d'Audit
Avec plus de trente années d’expérience, la BNDA sa principale partenaire du monde rural,
s’est transformée peu à peu pour devenir une banque universelle en subvenant aux besoins de
toute la clientèle effective et potentielle. De 2012 à 2016, la BNDA sa affiche clairement une
bonne performance sur l’ensemble de ses activités avec quelques légères baisses dues à
l’instabilité du pays. (Tableau n°3 : confère annexe 3)
Nombre de 37 40 42 42 43 44 46 46
représentations
Total des crédits 172882 252626 274128 311147 341294 449591 423788 -
Produit net 21692 21891 24247 26615 29671 31883 33817 36447
bancaire
65
Résultats avant 6279 3785 7285 11278 10153 10389 11010 10086
impôts
Tableau en millions de FCFA sauf les effectifs et le nombre de représentations : source BNDA sa
66
2-2 Les organes de décision et de gestion du crédit à la BNDA
Ce sont les instances de la BNDA ayant le pouvoir d'octroi de prêt. Elles sont déterminées par
les articles 3, 4 et 5 du nouveau règlement général de la BNDA qui fixe les plafonds de
concours que peuvent autoriser le Comité de Crédit et la Direction Générale de la banque.
Le Comité de Crédit (CC) institué par l'article 20 des statuts de la BNDA est composé comme
suit : Le Président Directeur Général (PDG), président avec les fonctions de secrétaire et
rapporteur ; un administrateur représentant le Ministre en charge du développement rural,
membre ; un administrateur représentant la BCEAO, membre et d’un administrateur
représentant l'Agence Française de Développement (AFD), membre. Le CC se réunit chaque
fois que les nécessités de fonctionnement de la banque l'exigent. Les convocations sont
adressées à ses membres par le PDG en sa qualité de mandataire permanent du Conseil
d'Administration, 8 jours au moins avant la date de chaque séance. Á ces convocations sont
joints l'ordre du jour et les notes de présentation des dossiers à traiter par le Comité.
Le Comité de Crédit a tous pouvoirs pour consentir des autorisations d'engagements en faveur
des clients. Ses décisions sont prises à la majorité des ¾ des membres présents ou représentés.
A défaut les dossiers sont soumis à la sanction du Conseil d'Administration. Le Comité pourra
renvoyer avec son avis motivé, à la décision du Conseil d'administration, tout dossier relevant
de sa compétence. Un relevé de décision du Comité dressé et signé par le PDG ou le Directeur
Général adjoint (DGA) est transmis dans un délai de 10 jours aux autres membres du Comité.
67
PDG/2005/038 du 14/06/2005 (signature unique) : clients individuels 10 millions de FCFA et
personnes morales 50 millions de FCFA.
Les délégations de pouvoirs : le Président Directeur Générale est autorisé à subdéléguer ses
pouvoirs dans les zones où le recouvrement est sécurisé soit par une domiciliation des
recettes, pour les seuls crédits intrants, sans autres limites que celles approuvés par le Conseil
d'Administration, dans le cadre du volume prévisionnel de crédits intrants de l'exercice. Il
subdélègue son pouvoir d'octroi aux chefs de représentation dans les limites suivantes :
Crédits standardisés aux groupements agricoles dans un plafond de 2 millions de FCFA par
prêts ; 8 millions de FCFA d'engagements global sur le bénéficiaire du crédit. Signature
unique pour les directeurs de la DCOM de la DFC et les chefs de représentations (Agences et
bureaux autonomes) : Clients individuels 2 millions de FCFA ; Personnes morales 8 millions
de FCFA.
Les subdélégations relatives aux crédits ordinaires : Elles s'adressent exclusivement aux
responsables de représentations autonomes : directeurs d'agence et chef de bureau autonome :
Crédits standardisés aux groupements agricoles dans un plafond de 2 millions de FCFA par
prêts ; 8 millions de FCFA d'engagement global sur le bénéficiaire du crédit.
Les subdélégations concernant les crédits immédiats sur valeurs à encaisser : S'agissant des
crédits immédiats, les plafonds suivants ont été fixés par note d'instruction PDG/2005/038 du
14/06/2005 (signature unique) : Signature unique pour DGA (Clients individuels 10 millions
de FCFA, Personnes morales 50 millions de FCFA) ; Signature unique pour les directeurs de
la DCOM et de la DFC (Clients individuels 2 millions de FCFA, Personnes morales 8
millions de FCFA). Dans les représentations, la signature unique est valable par le directeur
d'agence ou chef de bureau autonome, et ce, dans les limites suivantes : Clients individuels : 2
millions de FCFA ; Personnes morales : 8 millions de FCFA. Concernant les chèques ils
doivent être des chèques de banque ou des chèques tirés sur des institutions publiques ou
internationales dont la solvabilité ne fait aucun doute.
68
et aux nouveaux marchés. La DCOM intervient aussi dans le suivi quotidien des opérations
clientèles en matière de crédits et dans la gestion des recouvrements.
L'Inspection Générale des Méthodes (IGM) : assure le respect des textes et procédures
régissant le fonctionnement de la Banque. Détectant les fraudes et détournements, elle est
chargée de l'inspection et l'audit interne des services, et veille à l'amélioration des méthodes et
de l'organisation des services.
La Direction des Engagements et des Risques (DER) : Elle est chargée de l'évaluation des
risques ainsi que des couvertures avant leur présentation aux instances de décisions. Elle
vérifie l'exécution des résolutions avant l'autorisation de mise en forme du crédit. Elle est
aussi chargée du suivi de l'évolution des risques clientèle. Elle s'occupe de l'analyse et de
l'appréciation des risques du client et de son secteur d'activité à partir des informations
collectées par la DCOM.
La Direction des Opérations (DO) : Elle assure l'exécution et le contrôle de l'ensemble des
opérations du back office pour les opérations nationales et internationales. Elle enregistre les
mises à disposition des crédits et engagement par signature hors AV.
69
Chapitre 4 : méthodologie, analyses des données et résultats
Ce deuxième chapitre de notre cadre pratique se compose d’une part de la méthodologie
adoptée pour notre recherche et d’autre part des différents analyses et résultats obtenus, plus
la conclusion générale venant en confirmation ou infirmation de nos hypothèses préétablies.
Selon Hlady Rispal (2002), la méthodologie consiste à établir la « façon dont on va analyser,
découvrir, décrypter un phénomène », que ce soit de manière quantitative ou qualitative. La
méthode utilisée renvoie aux instruments de collecte et d’analyse des données. Il s’agit de
préciser par quelle méthode se font l’appréciation et la validation de nos hypothèses de
recherche issues de la littérature théorique, et comment est abordée la dimension empirique
ainsi que les résultats obtenus. La description consiste à déterminer la nature et les
caractéristiques des phénomènes et parfois à établir les associations entre eux. Notre
recherche est donc de type descriptif puisqu’après définition et compréhension des concepts
de risque de crédit et de rentabilité bancaire, notre objectif principal est de faire ressortir
l’impact du risque de crédit sur cette rentabilité.
Notre approche est une approche quantitative. Elle vise à recueillir des données observables et
quantifiables. Ce type de recherche consiste à décrire, expliquer, contrôler et à prédire en se
fondant sur l’observation de faits et événements positifs, c’est-à-dire existant
indépendamment du chercheur, des faits objectifs. Elle consiste ainsi dans le cadre de notre
recherche à recueillir les informations du bilan principalement les soldes de gestion et ratios
70
de rentabilité, puis de les analyser. Les analyses statistiques vont nous permettre de recenser
les variables explicatives et ainsi mettre en exergue l’impact du risque de crédit sur la
rentabilité bancaire.
Dans le cadre de cette recherche, le modèle que nous avons adopté s’articule principalement
en une combinaison d’analyses statistiques visant à mettre en lumière l’effet du risque de
crédit sur la rentabilité de la BNDA sa. Il s’agit essentiellement de faire des analyses pour
permettre la comparaison entre les différents ratios obtenus et mettre en évidence les rapports
entre ces derniers à travers notamment les coefficients de corrélation. Notre méthodologie
descriptive qui consiste à mettre en évidence l'impact du risque de crédit sur la rentabilité
bancaire, convient bien avec ce modèle.
Le modèle vise à partir de nos hypothèses préétablies à évaluer l’impact de ce risque sur la
rentabilité. Pour cela nous allons utiliser différentes variables dont certains ratios financiers
représentants d’une part le risque de crédit et d’autre part la rentabilité bancaire. Elles vont
ainsi permettre de faire ressortir la relation existante entre ces deux concepts. Ces éléments
financiers composent en effet l’ensemble des variables dépendantes et indépendantes de notre
analyse.
Une variable dépendante est une variable à expliquer lors d’une analyse. Ici ce sont les ratios
de mesure de la rentabilité bancaire, permettant des observations par rapport au risque de
crédit. Selon la littérature, les ratios de rentabilité le plus souvent utilisés sont la NIM (Net
Interest Margin), le ROE (Return On Equity) et le ROA (Return On Assets).
La NIM est généralement calculée en rapportant soit la marge d’intérêt ou le Produit Net
bancaire (PNB) au Total Bilan (ou encore au Total Bilan moyen de deux années
consécutives) :
Quant au ROA, il rapporte un indicateur de résultat (soit le résultat net de l’exercice RNE ou
le Résultat avant impôts) au Total Bilan (ou encore au Total Bilan moyen de deux années
consécutives, auquel cas l’appellation utilisée est ROAA : Return On Average Assets) :
ROA (ou ROAA) = RNE ou Résultat avant impôts /Total Bilan ou Total Bilan moyen
71
Enfin, le ROE qui exprime la rentabilité des capitaux propres (et sa variante ROAE : Return
On Average Equity) est mesuré par le rapport entre le RNE et les Fonds Propres (FP) ou les
FP moyens :
A ces trois ratios, nous ajoutons deux soldes que sont le Résultat et le PNB. Ils sont déjà
présents dans le calcul de ces ratios mais leur prise en compte de façon individuel permet de
plus affiner notre analyse :
Résultat net d’exploitation = résultat brut d’exploitation – cout du risque [dotations aux
provisions – reprises de provisions (des créances douteuses bilan et hors bilan)]
Pour les variables indépendantes, elles regroupent les éléments explicatifs de la variation des
variables dépendantes. Elles sont formées de variables simples et de ratios démonstratifs de la
manifestation du risque de crédit au sein de la banque. Les ratios sont tirés soit d’impayés
partiels ou totaux des crédits, soit de la dégradation de la qualité du portefeuille. Pour les deux
cas on a les ratios de provisionnements et le ratio d’abandon de créances irrécouvrables et
enfin le ratio de suivi de la qualité du portefeuille. Celles retenues pour la suite de notre
recherche sont les suivantes : Encours de crédit ; Créances en souffrance ; Taux de couverture
des risques de crédit ; PROV = provisions/ total actif ; PROC = dotations aux provisions pour
créances douteuses/ total des crédits ; RPNP = provisions pour pertes de créances/ prêts non
performants
Encours de crédit : il s’agit du montant global de crédit en cours en un temps donné. Cette
somme correspond donc au montant total des emprunts restant à rembourser.
Créances en souffrance : ce sont des créances restructurées et des créances douteuses. C’est-à-
dire des crédits octroyés qui n’ont pas été remboursés soit globalement ou partiellement à leur
échéance donc toujours en suspens, ou des crédits impayés mais dont le contrat a été
renégocié.
Taux de couverture : c’est le ratio de fonds propres couvrant l’ensemble des encours de crédit.
PROV : il s’agit d’un ratio permettant de mesurer le poids des provisions sur l’ensemble des
actifs bancaires.
72
PROC : ce ratio indique juste le poids des provisions pour créances douteuses sur l’ensemble
des crédits octroyés.
RPNP : ce rapport montre le degré de provisionnement pour pertes de créances par rapport
aux créances douteuses.
H3 : les créances en souffrances constituent une perte pour la banque donc réduisent la
création de richesse de cette dernière.
Concrètement, il s’agit de recueillir les informations du bilan de la banque faisant ressortir les
états du risque de crédit et de la rentabilité au sein de la banque. Les données utilisées dans le
cadre de notre analyse proviennent du site officiel de la BNDA sa de 2006 à 2017 soit une
période de 12 ans. Nous avons préconisé pour les analyses à suivre la méthode traditionnelle
d’analyse financière compte tenu de la faible disponibilité des données. Ainsi nous allons voir
sous divers angles, les évolutions du risque de crédit et de la rentabilité bancaire sur la
période.
Les crédits octroyés par la BNDA et leur évolution (les données du tableau 4 confère
annexe) : Le tableau 4 retrace l’évolution du total des crédits et du total des engagements de la
banque envers sa clientèle sur la période de 2006 à 2017 sous le regard du total des bilans
respectifs. Le bilan a été multiplié d’environ 3,34 de 2006 à 2017, le total financement par
73
2,76, le total crédit par 3,67. La part des crédits dans le total bilan sur la période est toujours
supérieur à 50% sauf en 2010 où il était de 48,9%. Ce taux était de 85,56% en 2007 son plus
fort taux sur la période. Globalement, les crédits octroyés sur la période représentent plus de
la moitié du bilan annuel de la BNDA sa sur la période avec une moyenne de 65,93%. La part
des crédits octroyés dans le financement global avec une moyenne de 69,78% connait ses plus
forts et faibles taux sur le début de la période 57,43% en 2006 et 87,14% en 2007. Plus de la
moitié des financements effectués par la BNDA sa sur la période, ont été émis sous forme de
crédit. Avec une moyenne de 94,62%, le rapport financement global sur le total bilan de 2006
à 2017 démontre la volonté de la banque à satisfaire les besoins d’intermédiation financière
dont elle a vocation. Son plus faible taux est de 75,57% en 2009 contre 110,37% en 2016.
74
Années 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Total 1402000 1451560 1598920 1762050 2091730 2434300 2443150 2934130 3149355 3689690 4073410 4696655
bilan 00000 00000 00000 00000 00000 00000 00000 00000 70980 00000 11799 59774
Total 1533280 1425200 1225230 1331630 1690720 2588460 2526260 2741280 3111470 3412940 4495910 4237890
finance 00000 00000 00000 00000 00000 00000 00000 00000 00000 00000 00000 00000
ments
Total 8807160 1241970 8851200 9710800 1023020 1728820 1664640 1682660 2166960 2476120 3357320 3233560
crédits 0000 00000 0000 0000 00000 00000 00000 00000 00000 00000 00000 00000
Part
crédit 62,81 85,56 55,35 55,11 48,9 71,01 68,13 57,34 68,80 67,10 82,24 68,84
dans le
bilan
Part
crédit
dans le 57,43 87,14 72,24 72,92 60,50 66,78 65,89 61,38 69,64 72,55 74,67 76,30
finance
ment
Total
finance
ment / 109,29 98,18 76,62 75,57 80,82 106,33 103,40 93,42 98,79 92,50 110,37 90,23
total
bilan
Tableau n°4 : crédits octroyés par la BNDA et leur évolution (les taux sont en pourcentage %)
Tableau établi par nous sur les données de la BNDA sa (part en pourcentage et les montants en FCFA)
75
La répartition des financements par durée en millions de FCFA (les données du tableau 5
confère annexe) :
Ce tableau n°5 montre les engagements de la BNDA de 2006 à 2017 suivants les crédits
octroyés (court terme, moyen et long terme), les engagements par signature ainsi que ceux en
faveur des systèmes financiers décentralisés. Les crédits à court terme connaissent de 2006 à
2017 une progression de 2,29 points sur la période. Celle des crédits à moyen et long terme
est de 21,35 et 2,87 pour les engagements par signature. Globalement, le montant des crédits à
moyen et long terme a connu un accroissement exceptionnel. Le financement des SFD connait
une croissance de 2006 à 2008 mais depuis 2009 jusqu’en 2017 elle reste assez fluctuante.
Années 200 200 200 200 201 201 201 201 201 201 201 201
6 7 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7
Crédits 110 115 799 868 928 153 130 132 175 195 247 253
à court 451 802 85 50 63 673 162 260 095 890 931 067
terme
Crédits
à 312 360 240 575 673 149 322 338 392 496 857 666
moyen 0 4 4 9 9 34 52 66 52 52 51 33
et long
terme
SFD 475 479 612 449 270 427 405 214 235 207 205 365
7 1 3 9 0 4 0 0 0 0 0 6
Engage 350 183 340 360 667 859 861 105 944 936 113 100
ments 00 23 11 55 70 64 62 862 51 82 859 433
par
signatur
e
Total 153 142 122 133 169 258 252 274 311 341 449 423
des 328 538 523 163 072 845 626 128 148 294 591 789
engage
ments
Tableau établi par nous sur les données de la BNDA sa (en millions de FCFA)
La part des crédits à court, moyen et long terme et des engagements par signature sur le total
des engagements sur la période (les données du tableau 6 confère annexe) : Les crédits à court
terme constituent la majeure partie des engagements de la BNDA sa avec une moyenne de
60,52% sur la période. Cette part croit de 2006 à 2007 pour atteindre 81,24% puis baisse
successivement pour se stabiliser dans les environs de 55% sauf en 2013 où elle était de
48,24%. Quant aux crédits à moyen et long terme, avec une moyenne de 8,96%, leur part très
faible en début de la période, croit pour atteindre 19,07% en 2016. La moyenne des
76
engagements par signature sur cette période est de 28,56%. Ses plus faible et fort taux sont
respectivement de 12,85% en 2007 et 39,49% en 2010. Les opérations d’octrois de crédits
bancaires à la BNDA sa, changent globalement de tendance sur la période en faveur des
crédits à moyen et long terme et des engagements par signature aux dépends des crédits à
court termes.
Tableau n°6 : la part des crédits à court, moyen et long terme et des engagements par
signature sur le total des engagements sur la période
Années 200 200 200 200 201 201 201 201 201 201 201 201
6 7 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7
Part des
crédits à 72,0 81,2 65,2 65,2 54,9 59,3 51,5 48,2 56,2 57,4 55,1 59,7
court 3 4 8 2 2 6 2 4 7 0 4 1
terme
Part des
crédits à 2,03 2,52 1,96 4,32 3,98 5,76 12,7 12,3 12,6 14,5 19,0 15,7
moyen et 6 5 1 4 7 2
long
terme
Par des
engageme 22,8 12,8 27,7 27,0 39,4 33,2 34,1 38,6 30,3 27,4 25,3 23,7
nts par 2 5 5 7 9 1 0 1 5 5 2 0
signature
Tableau établi par nous sur les données de la BNDA sa en pourcentage
La répartition en millions de FCFA des octrois de crédits par secteurs, ainsi que les
engagements de signature sur la période 2006-2017 (les données du tableau 7 confère
annexe) : Dans ce tableau-ci, nous observons principalement la baisse de la part des crédits
destinés à l’agriculture sur la période qui chute de 41.03% en 2006 à 2,08% en 2017.
Parallèlement la part des crédits aux entreprises et institutionnels croit de 55,07% en 2006 à
96,78% en 2017. Quant aux crédits SFD, ils ont augmenté de 2006 à 2008 de 3,9% à 6,93%
puis ont commencé à chuter pour représenter 1,14% en 2017. Leurs moyennes sont
respectivement de 8,54% pour l’agriculture, 88,80% pour les entreprises et institutionnels et
2,62% pour les SFD. Cette répartition par secteur d’activité des crédits de la BNDA sa montre
d’une part sa concentration sur l’agriculture mais aussi une diversification progressive vers
une clientèle privée.
77
Tableau n°7 : sur la répartition en millions de FCFA des octrois de crédits par secteurs, ainsi
que les engagements de signature sur la période 2006-2017
Années 200 200 200 200 201 201 201 201 201 201 201 201
6 7 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7
Agriculture 485 311 497 547 534 665 470 544 557 656 930 675
59 07 8 6 4 8 5 5 4 6 1 1
Particuliers,
entreprises 651 882 774 871 942 161 157 160 208 238 324 312
et 69 99 11 33 58 950 709 681 901 976 381 949
institutionn
els
SFD 460 479 612 449 270 427 405 214 235 207 205 365
0 1 3 9 0 4 0 0 0 0 0 6
Total crédit 118 124 885 971 102 172 166 168 216 247 335 323
328 197 12 08 302 882 464 266 696 612 732 356
Engagemen 350 183 340 360 667 859 861 105 944 936 113 100
ts par 00 23 11 55 70 64 62 862 51 82 859 433
signature
Total 153 142 122 133 169 258 252 274 311 341 449 423
engagement 328 520 523 163 072 846 626 128 147 294 591 789
Part
agriculture/ 41,0 25,0 5,62 5,63 5,22 3,85 2,82 3,23 2,57 2,65 2,77 2,08
crédit 3 4
Part des
particuliers, 55,0 71,1 87,4 89,7 92,1 93,6 94,7 95,5 96,4 96,5 96,6 96,7
entreprises 7 0 5 2 3 7 4 0 0 0 1 8
et
institutionn
els/crédit
Part 3,9 3,5 6,93 4,65 2,65 2,48 2,44 1.27 1,03 0,85 0,62 1,14
SFD/crédit
Tableau établi par nous sur les données de la BNDA sa (part en pourcentage et les montants en millions de
FCFA)
78
Encours, créances en souffrance, crédits douteux, à la BNDA sur la période de 2006 à 2017
(les données du tableau 8 confère annexe) :
Les crédits octroyés par la BNDA sa ont été multiplié de 2,73 sur la période, soit une
augmentation d’un montant de 205.028.000.000 FCFA de 2006 à 2017. Les années 2008,
2009, 2010 ont enregistrés les plus faibles montants octroyés en tout sur la période.
Les crédits douteux croissent de manière discontinue sur la période mais connaissent
globalement de 2006 à 2017 une progression de 1,63 soit une augmentation de
13.005.000.000 FCFA. Ils sont à part 2006 majoritairement couverts à environ 80% et plus.
Le taux de couverture des crédits douteux est de 88,89% en moyenne sur la période. Ce taux
croit de 65,60% en 2006 à 98,40% 2012, puis reste instable avec une tendance à la baisse.
Le taux des créances en souffrance sur le total crédit est d’une moyenne de 17,41%. Entre
2008 et 2010 elle reste au-dessus des 20% puis chute en 2011 en connaissant un rebond en
2012 mais depuis décroit progressivement jusqu’à 10,95% en 2017. Aussi la part des créances
en souffrances sur les encours totaux en moyenne sur la période est de 19,62%, donc environ
20% des encours de crédits à la BNDA restent impayés sur la période. Cette part reste
supérieure à la moyenne de 2006 jusqu’à 2012 où elle enregistre son plus fort taux 25,46%,
mais depuis elle baisse pour un taux de 12,46% en 2017.
79
Tableau n°8 : Encours, créances en souffrance, crédits douteux, à la BNDA sur la période de 2006 à 2017
Années 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Total crédit 118328 124197 88512 97108 102302 172882 166464 168266 216696 247612 335732 323356
Encours totaux 100900 82512 89079 92538 113206 147648 149065 167129 184768 196860 256331 284348
Encours sains 87300 78176 85463 90121 110939 145266 144502 163894 181641 193514 256323 284316
Crédits 20579 20530 21566 21124 21354 27224 33946 27822 29330 33249 30541 33584
Douteux
Créances en
souffrance 20600 20558 21545 21233 22718 29052 37963 29889 31813 34937 31965 35429
Provisions 13500 16200 17900 18800 20500 26143 33403 26654 26912 32148 26244 29756
Taux d’encours
sains/total 73,77 62,94 96,55 92,80 108,44 84,02 86,80 97,40 89,82 78,15 76,34 87,92
crédit
Taux de
couverture des 65,60 79,90 83 89 96 96,03 98,40 95,80 91,75 96,69 85,93 88,60
crédits douteux
Taux des
crédits
douteux/ total 17,39 16,53 24,36 21,75 20,87 15,74 20,40 16,53 13,53 13,42 9,10 10,38
crédit
Taux de
créances en
souffrance/total 17,40 16,55 24,34 21,86 22,20 16,80 22,80 17,76 14,68 14,10 9,52 10,95
crédit
Taux des
Créances en 20,42 24,92 24,18 22,94 20,06 19,67 25,46 17,88 17,21 17,74 12,47 12,46
souffrance/
encours totaux
Tableau établi par nous sur les données de la BNDA sa (part en pourcentage et les montants en millions de FCFA
80
Les principaux soldes bancaires, les ratios de rentabilité bancaire et de mesure du risque de
crédit (les données du tableau 9 confère annexe) : De 2006 à 2017, le montant du total bilan
de la BNDA sa a été multiplié par 3,34 soit de 140.234.929.337 FCFA à 469.665.599.774
FCFA. Les fonds propres évoluent de 26.354.400.000 FCFA à 67.000.000.000 FCFA soit
2,54 fois leur montant. Le résultat net de la BNDA sa va de 886.367.172 FCFA à
8.942.773.148 FCFA, soit plus de 10 fois celui de 2006.
Le total crédit annuel octroyé quitte de 153.328.000.000 FCFA à 423.789.000.000 soit 2,76
fois le montant. Les encours ont augmenté de 100.900.000.000 de FCFA à 284.348.428.676
de FCFA soit 2,82 fois le montant. Au même moment les provisions ont quitté de
13.513.600.000 FCFA à 29.756.000.000 FCFA soit 2,20 fois leur montant. Quant aux
créances en souffrance, elles ont été multipliées de 1,72 sur la période.
De manière générale sur la période, la moyenne des ROA est de 2,0042% ; son plus faible
taux est de 0,42% en 2007 et son plus fort taux est de 3,49% en 2014. Sur la période, la
rentabilité économique reste très instable. Pour les ROE la moyenne est de 15,215% sur la
période ; ses taux les plus faible et fort sont respectivement de 2,52% en 2007 et 32% en
2014. La rentabilité financière, elle aussi connait des hauts et des bas sur cette période. Quant
à la marge nette d’intérêt, sa moyenne est de 7,82% ; un taux de 5,77% en 2006 contre 8,96%
en 2012. La marge nette d’intérêt croit de 2006 à 2012 puis chute à partir de 2013 jusqu’en
2017.
Le ratio PROV (provisions/ total actif*100) a une moyenne de 9,61% sur la période. Elle croit
de manière discontinue de 2006 à 2012 puis décroit de 2013 jusqu’à 2017. Le ratio PROC
(provisions/total crédit*100) avec une moyenne de 12,12% augmente de 2006 à 2010, connait
une forte baisse en 2011 puis reste instable de 2012 à 2017. Le ratio RPNP (provisions/ prêts
non performants*100) : le taux de provisionnement des prêts non performants est de 84,67%
en moyenne. De 2006 à 2010 elle croit progressivement, mais à partir de 2011 ce taux reste
instable même si toujours très proche de la moyenne. Le taux de couverture (fonds propres/
encours totaux*100) : les fonds propres couvraient les encours d’un taux de 24,83% en
moyenne sur la période. Globalement, ce taux connait des hauts et des bas sur la période mais
reste toujours très proche de la moyenne.
81
Tableau n°9 : les principaux soldes bancaires, les ratios de rentabilité bancaire et de mesure du risque de crédit
Taux
Anné Résul Total RNE PNB Fonds Encour Total Créan Provis RO ROE NIM PRO PRO RPN de
es tats bilan propre s totaux crédit ces en ions A V C P couv
s souffr ertur
ances e
31/12 88636 1,40235 13633 81000 26354 1,009E 1,5332 20600 13513
/2006 7172 E+11 67172 00000 40000 +11 8E+11 00000 60000 0,97 5,17 5,77 9,64 8,81 65,6 26,1
0 0 0 1
31/12 44877 1,45156 68600 10539 27200 825120 1,2419 20558 16200
/2007 4200 E+11 0000 00000 00000 00000 7E+11 00000 00000 0,47 2,52 7,26 11,1 13,0 78,8 32,9
0 0 0 0 6 4 0 6
31/12 57600 1,59892 15090 11925 27039 890790 88512 21545 17900
/2008 0000 E+11 00000 00000 00000 00000 00000 00000 00000 0,94 5,58 7,45 11,2 20,2 83,0 30,3
0 0 0 0 0 0 2 8 5
31/12 20190 1,76205 31800 13951 27362 925380 97108 21233 18800
/2009 00000 E+11 00000 00000 00000 00000 00000 00000 00000 1,80 11,6 7,91 10,6 19,3 88,5 29,5
0 0 0 0 0 2 7 6 4 6
31/12 35500 2,09173 46510 17807 28678 1,1320 1,0230 22718 20500
/2010 00000 E+11 00000 00000 00000 6E+11 2E+11 00000 00000 2,22 16,2 8,51 9,80 20,0 90,2 25,3
0 0 0 0 1 4 3 3
31/12 48720 2,4343 62790 21692 31102 1,4764 2,5884 29052 26143
/2011 00000 E+11 00000 00000 00000 8E+11 6E+11 00000 00000 2,57 20,1 8,91 10,7 10,1 90 21,0
0 0 0 0 8 3 0 6
31/12 30970 2,44315 37850 21891 35878 1,4906 2,5262 37963 33403
/2012 00000 E+11 00000 00000 00000 5E+11 6E+11 00000 00000 1,55 10,5 8,96 13,6 13,2 88 24,0
0 0 0 0 4 7 2 6
31/12 55620 2,93413 72850 24247 35102 1,6712 2,7412 29889 26654
/2013 00000 E+11 00000 00000 00000 9E+11 8E+11 00000 00000 2,48 20,7 8,26 9,08 9,72 89,1 21,0
0 0 0 0 5 7 0
31/12 90531 3,42E+ 11963 26667 37388 1,8476 3,1114 31813 26912
82
/2014 29395 11 88157 00000 00000 8E+11 7E+11 00000 00000 3,50 32 7,79 7,86 8,65 84,6 20,2
1 0 0 0 0 0 3
31/12 79731 3,68969 10153 29651 41815 1,9686 3,4129 34937 32148
/2015 31069 E+11 00000 00000 00000 E+11 4E+11 00000 00000 2,75 24,2 8,03 8,71 9,42 92,0 21,2
0 0 0 0 0 8 1 4
31/12 80237 4,07341 10039 31883 58000 2,5633 4,4959 31965 26244
/2016 47131 E+11 00000 00000 00000 1E+11 1E+11 00000 00000 2,46 17,3 7,82 6,44 5,83 82,1 22,6
0 0 0 0 0 0 0 2
31/12 89427 4,69666 11010 33817 67000 2,8434 4,2378 35429 29756
/2017 73148 E+11 00000 00000 00000 8E+11 9E+11 00000 00000 2,34 16,4 7,20 6,33 7,02 83,9 23,5
0 0 0 0 0 3 8 6
Tableau établi par nous sur les données de la BNDA sa (part en pourcentage et les montants en FCF
83
Voilà en résumé l’ensemble de la présentation et de l’analyse des données recueillies sur la
BNDA sa de 2006 à 2017. Les analyses effectuées vont permettre de vérifier nos différentes
hypothèses et comprendre réellement l’impact du risque de crédit sur la rentabilité bancaire.
Cela met fin à cette sous-section et constitue la base de la sous-section suivante portant sur la
vérification des hypothèses ainsi que la présentation des résultats obtenus.
2-2-1 Hypothèse 1 : Pour la première hypothèse, nous cherchons à voir si la couverture du
risque de crédit jouait négativement sur la rentabilité bancaire. Dans le tableau n°6 se trouvent
les données relatives à la couverture du risque du crédit. Nous constatons que plus le taux de
couverture augmente plus la rentabilité diminuait à l’instar du ROA, ROE et du résultat net
tandis que le NIM croit inversement. Les années 2007 et 2008 sont les deux années sur
lesquelles ce constat a été effectué. En 2007 le taux de couverture était de 32,9% contre
26,1% en 2006, avec un ROA de 0,47% contre 0,97, un ROE de 2,52 contre 5,17, un bénéfice
de 448774200 contre 886367172 et un NIM de 7,26 contre 5,77. En 2008, le taux de
couverture a baissé et était de 30,3% pour un ROA de 0,94%, un ROE de 5,58%, un bénéfice
de 567.000.000 et un NIM de 7,45%. Le NIM reste inchangé car ce ratio retrace la marge
nette d’intérêt acquise à partir des différentes opérations de crédits tandis que les ROA, ROE
et le résultat net ont comme base de calcul le résultat net d’exploitation d’où leur variation.
Sur le reste de la période, l’augmentation des fonds propres n’affecte plus directement la
rentabilité de la BNDA. Le taux de couverture en somme n’affecte la rentabilité que si elle
dépasse un certain seuil lequel se trouve être ici de 30% car en 2009 elle était de 29,5% mais
les variables de rentabilité n’ont pas été affectées par ce taux. L’augmentation du taux de
couverture est fonction de la quantité des encours. L’accroissement de ce taux étant lié à la
masse de crédits octroyés par la banque, cela nous conduit à notre deuxième hypothèse.
Les tableaux suivants concernent l’étude de la corrélation entre le ratio PROV et les variables
de rentabilité ROA et ROE.
84
Variables
Année ROA ROE PROV
2006 0,97 5,17 9,63
2007 0,42 2,52 11,16
2008 0,94 5,58 11,19
2009 1,8 1,62 10,66
2010 2,22 16,26 9,8
2011 2,58 20,18 10,73
2012 1,55 10,55 13,67
2013 2,48 20,75 9,08
2014 3,49 32 7,86
2015 2,75 24,28 8,71
2016 2,46 17,3 6,44
2017 2,34 16,43 6,33
Tableau n10 : les données de la première hypothèse :
La dernière ligne du tableau 11 montre une corrélation négative entre le ratio PROV et les
variables ROA et ROE, ce qui corrobore notre idée. Le degré de significativité est de
0,04829555 pour la variable ROA. Donc P supérieur à 95%.
2-2-2 Hypothèse 2 : La deuxième hypothèse montre qu’une montée du risque de crédit
entraine la dégradation de la qualité des actifs bancaires. Plus le risque de crédit s’accroit et
moins il y‘a d’actifs sains. L’environnement socioéconomique et politique peut affecter la
qualité des crédits bancaires. Les retards ou défauts de paiement d’un client résultent de la
montée du risque de crédit dû aux évènements extérieurs et sont donc indépendants du client
sauf en cas de mauvaise foi de ce dernier depuis le début.
Pour la BNDA, les crédits douteux de 2006 à 2017 croissent sur la période mais de manière
discontinue. Ils quittent de 20.579.000.000 FCFA à 33.584.000.000 FCFA soit une
augmentation de 13.005.000.000 FCFA en douze ans. En 2012, les crédits douteux étaient de
33.946.000.000 FCFA avec un montant des créances en souffrance d’environ 38.000.000.000
85
FCFA. En 2015, les crédits douteux un peu en baisse mais se chiffraient à 33.249.000.000
FCFA contre 34.937.000.000 FCFA pour les créances en souffrance et en 2017
respectivement de 33.584.000.000 FCFA contre 35.429.000.000 FCFA.
Ces trois années sont caractérisées par l’instabilité sociopolitique et économique que vit notre
pays depuis maintenant 8 ans. L’année 2012 fut le début de cette crise, celle de 2015 a été une
transformation de la crise et enfin celle de 2017 une autre phase de cette même crise.
L’environnement extérieur joue sur le niveau du risque de crédit qui en s’augmentant mène à
la détérioration de la qualité des portefeuilles bancaires.
Les tableaux suivants portent sur les données de l’hypothèse 2 et la recherche de la corrélation
entre le ration PROV et la variables taux de couverture des crédits douteux et le ratio PROC.
Variables
Année PROV Taux de couverture des crédits douteux PROC
2006 90,37 65,6 8,81
2007 88,84 79,9 13,04
2008 88,81 83 20,22
2009 89,34 89 19,36
2010 90,2 96 20,03
2011 89,27 96,03 10,1
2012 86,33 98,4 13,22
2013 90,92 95,8 9,72
2014 92,14 91,75 8,65
2015 91,29 96,69 9,42
2016 93,56 85,93 5,83
2017 93,67 88,6 7,02
Tableau n12 : les données pour la deuxième hypothèse
Le tableau de corrélation montre bien pour nos variables choisies que la montée du risque de
crédit dégrade la qualité du portefeuille bancaire. F est de 0,04172763 donc P est supérieur à
95% pour celle du ratio PROC, c’est significatif.
86
2-2-3 Hypothèse 3 : Alors la dernière hypothèse soutient l’idée que les créances en
souffrance constituent une perte pour la banque, elles réduisent ainsi la création de richesse.
L’augmentation de ces créances entraine celle des provisions et la diminution des bénéfices.
Dans le cas présent de la BNDA, les années 2012, 2015 et 2017 ont enregistrés les plus forts
montants de créances en souffrance sur la période. Celui de 2012 a été le plus élevé près de
38.000.000.000 FCFA d’impayés entrainant une provision de 33.403.000.000 FCFA et la
chute du ROA de 2,6% à 1,55% et du ROE de 20,18% à 10,54% ainsi que le résultat de
4.872.000.000 FCFA à 3.097.000.000 FCFA. En 2015, le montant des créances en souffrance
s’est élevé à près de 35 milliards de FCFA d’où le ROA tombe à 2,75% contre 3,50% en
2014, le ROE quitte de 32% en 2014 à 24,28% et le bénéfice de 9.053.129.395 FCFA à
7.973.131.069 FCFA. Pour 2017, le montant des créances en souffrance reste toujours élevé
avec 35.429.000.000 FCFA, mais les ratios de rentabilité sont peu affectés avec les ROA et
ROE qui quittent respectivement de 2,46% et 17,3% en 2016 à 2,34% et de 16,43%. Quant au
bénéfice, au contraire il a bien évolué en passant de 8.023.747.131 FCFA à 8.942.773.148
FCFA. Cela peut s’expliquer par la diversification poussée de la banque vers d’autres activités
financières que le crédit bancaire traditionnel. D’où la baisse de la marge nette d’intérêt de
7,82% en 2016 à 7,20% en 2017. En somme, le risque de crédit bancaire lorsqu’il se réalise
fait monter le niveau de provisions et les impayés viennent ainsi en diminution du bénéfice
réalisé. Alors dès que la diversification est bien effective et que les sources de création de
richesse sont nombreuses, la banque peut encaisser une perte pour la couverture de ces
créances en souffrance mais cette perte ne pèsera pas autant sur sa rentabilité. Les créances en
souffrance de façon générale viennent en diminution du bénéfice réalisé et donc constituent
une perte pour tout établissement bancaire.
En résumé, pour les trois hypothèses formulées nous avons les résultats suivants :
Pour le taux de couverture, sur la période d’observation, elle peut influencer négativement la
rentabilité bancaire lorsqu’elle atteint un certain seuil dans notre cas présent au taux de 30% ;
87
En ce qui concerne les créances en souffrance, elles constituent en général une perte pour la
banque car les intérêts plus le nominal de la dette restent perdus sauf en cas de recouvrement
favorable. Mais le poids de cette perte sur la rentabilité bancaire ne devient significatif que
lorsque les sources de richesse bancaire sont peu diversifiées. Comme dans notre cas présent,
pour l’année 2017 où des créances en souffrance élevées n’ont pas eu une grande incidence
sur la rentabilité à cause de la diversification des activités de la BNDA.
Variables
Année RPNP ROA ROE
2006 34,4 0,97 5,17
2007 21,2 0,42 2,52
2008 16,92 0,94 5,58
2009 11,46 1,8 11,62
2010 9,77 2,22 16,21
2011 10 2,58 20,18
2012 12 1,55 10,56
2013 10,83 2,48 20,75
2014 15,4 3,49 32
2015 7,99 2,75 24,28
2016 17,9 2,46 17,3
2017 16 2,34 16,43
Tableau n14 : données pour la troisième hypothèse
Tableau n15 : corrélation entre le ratio RPNP et les variables ROA et ROE.
Colonne 1 Colonne 2 Colonne 3
Colonne 1 1
Colonne 2 -0,55389862 1
Colonne 3 -0,54118867 0,98078599 1
Dans le tableau 15 nous observons que la corrélation est négative entre le ratio RPNP et les
ratios ROA et ROE. Cela rejoint cette hypothèse que les créances en souffrance sont des
pertes pour la banque donc réduisent la création de richesse.
Hypothèse 1 Oui
Hypothèse 2 Oui
88
Hypothèse 3 Oui
A la lumière de ces résultats, l’activité de crédit est bien l’une des activités les plus risquées
dans le paysage bancaire. Les crédits bancaires constituent l’essentiel de la rentabilité des
banques. Les risques liés aux crédits bancaires ont un impact certain sur la rentabilité de ces
établissements financiers. Qu’il s’agisse de la couverture des risques de crédits, de la
dégradation de la qualité du portefeuille bancaire ou des créances en souffrance, l’avènement
du risque de crédit conduit au final à une perte financière pour la banque. L’impact est en
somme négatif car d’une part il y’a les couts d’opportunités pour les créances irrécouvrables
et d’autre part les provisions constatées pour la couverture des pertes sur ces créances.
89
Conclusion générale :
Dans ce mémoire, notre objectif principal visait essentiellement à déterminer l’impact du
risque de crédit sur la rentabilité bancaire face à l’existence de créances en souffrance de plus
en plus importantes et pesantes sur les établissements bancaires dans le système bancaire
malien et surtout dans ce contexte de crise. Ainsi, nous avons eu d’abord à définir et
contextualiser les concepts de risque de crédit et de rentabilité bancaire, puis à faire les liens
existants entre eux.
La relation entre nos deux concepts tient sa source dans la gestion du risque de crédit. Les
différentes analyses effectuées conformément à nos hypothèses formulées, montrent que le
risque de crédit est inhérent à l’activité d’intermédiation financière et surtout qu’il peut
impacter négativement la rentabilité bancaire. Ainsi, la gestion du risque de crédit vise à
garantir la rentabilité future et à prévenir toutes les pertes découlant de crédits impayés. Mais,
notons que cette gestion peut être source de baisse de rentabilité lorsqu’elle est mal appliquée.
Certaines insuffisances sont à retenir dans le cadre de cette recherche. Elles portent
principalement sur la deuxième partie de notre travail. Les difficultés d’obtention des
données, la faible quantité de ces dernières et par conséquent l’usage de l’analyse
traditionnelle. Un traitement sur logiciel aurait été mieux avec une analyse poussée pour un
résultat meilleur.
Nos remarques concernant le risque de crédit portent sur les méthodes de gestion du risque de
crédit. En effet il est grand temps que les banques africaines et surtout maliennes s’adaptent
très rapidement aux nouvelles méthodes de gestion du risque de crédit particulièrement les
techniques d’évaluation du risque de crédits bancaires. En outre, le suivi des encours
bancaires et la diversification restent de véritables enjeux pour les banques dans un
environnement très dynamique et instable. Pour la rentabilité bancaire, en dépit de l’avidité
des banques pour le risque, les règles de gestion en général handicapent celles dotées de peu
de liquidité.
Au terme de cette recherche, notre volonté reste la même à savoir la maitrise de la gestion du
risque de crédit bancaire. Avec plus de disponibilité sur les données et l’accord des banques
90
maliennes nous pourrions dans les travaux à venir, trouver parmi ces méthodes de gestion
celle appropriée au contexte bancaire africain en général et malien en particulier. Sinon les
créances en souffrance restent de nos jours très élevées et les banques ont de la peine à
transformer les garanties dont elles disposent en liquidité. Sur base de la réalité du secteur
bancaire au Mali, une remise en question est nécessaire quant à l’application correcte des
méthodes en pratique. En effet, il est temps de s’interroger d’autant sur les indélicatesses du
personnel que sur l’adoption de nouvelles techniques de gestion.
Quelles peuvent être les conséquences du capital humain dans le processus d’octroi du crédit
sur l’activité bancaire ?
Existe-t-il pour les banquiers une alternative à la prise de garantie lors de l’octroi des crédits ?
91
Les annexes :
Annexe 1 : Tableau n°1 la situation du secteur bancaire malien de 2012 à 2017
92
Annexe 3 : [Tableau n°3 : Les chiffres clés de la BNDA sa]
93
Années 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Total 1402000 1451560 1598920 1762050 2091730 2434300 2443150 2934130 3149355 3689690 4073410 4696655
bilan 00000 00000 00000 00000 00000 00000 00000 00000 70980 00000 11799 59774
Total 1533280 1425200 1225230 1331630 1690720 2588460 2526260 2741280 3111470 3412940 4495910 4237890
finance 00000 00000 00000 00000 00000 00000 00000 00000 00000 00000 00000 00000
ments
Total 8807160 1241970 8851200 9710800 1023020 1728820 1664640 1682660 2166960 2476120 3357320 3233560
crédits 0000 00000 0000 0000 00000 00000 00000 00000 00000 00000 00000 00000
Part
crédit 62,81 85,56 55,35 55,11 48,9 71,01 68,13 57,34 68,80 67,10 82,24 68,84
dans le
bilan
Part
crédit
dans le 57,43 87,14 72,24 72,92 60,50 66,78 65,89 61,38 69,64 72,55 74,67 76,30
finance
ment
Total
finance
ment / 109,29 98,18 76,62 75,57 80,82 106,33 103,40 93,42 98,79 92,50 110,37 90,23
total
bilan
Annexe 4 : Tableau n°4 crédits octroyés par la BNDA et leur évolution (les taux sont en pourcentage %)
Tableau établi par nous sur les données de la BNDA sa (part en pourcentage et les montants en FCFA)
94
Annexe 5 : Tableau n°5 : répartition des financements par durée en millions de FCFA
Années 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Crédits à 110451 115802 79985 86850 92863 15367 130162 13226 175095 195890 24793 253067
court terme 3 0 1
Crédits à
moyen et 3120 3604 2404 5759 6739 14934 32252 33866 39252 49652 85751 66633
long terme
SFD 4757 4791 6123 4499 2700 4274 4050 2140 2350 2070 2050 3656
Engagement 35000 18323 34011 36055 66770 85964 86162 10586 94451 93682 11385 100433
s par 2 9
signature
Total des 153328 142538 12252 133163 169072 25884 252626 27412 311148 341294 44959 423789
engagements 3 5 8 1
Tableau établi par nous sur les données de la BNDA sa (en millions de FCFA)
Annexe 6 : Tableau n°6 : la part des crédits à court, moyen et long terme et des engagements par signature sur le total des engagements sur la
période
Années 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Part des
crédits à 72,03 81,24 65,28 65,22 54,92 59,36 51,52 48,24 56,27 57,40 55,14 59,71
court terme
Part des
crédits à 2,03 2,52 1,96 4,32 3,98 5,76 12,76 12,35 12,61 14,54 19,07 15,72
moyen et
long terme
Par des
engagements 22,82 12,85 27,75 27,07 39,49 33,21 34,10 38,61 30,35 27,45 25,32 23,70
par signature
Tableau établi par nous sur les données de la BNDA sa en pourcentage
95
96
Annexe 7 : Tableau n°7 sur la répartition en millions de FCFA des octrois de crédits par secteurs, ainsi que les engagements de signature sur la
période 2006-2017
Années 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Agriculture 48559 31107 4978 5476 5344 6658 4705 5445 5574 6566 9301 6751
Particuliers,
entreprises et 65169 88299 77411 87133 94258 161950 157709 160681 208901 238976 324381 312949
institutionnels
SFD 4600 4791 6123 4499 2700 4274 4050 2140 2350 2070 2050 3656
Total crédit 118328 124197 88512 97108 102302 172882 166464 168266 216696 247612 335732 323356
Engagements par 35000 18323 34011 36055 66770 85964 86162 105862 94451 93682 113859 100433
signature
Total engagement 153328 142520 122523 133163 169072 258846 252626 274128 311147 341294 449591 423789
Part agriculture/
crédit 41,03 25,04 5,62 5,63 5,22 3,85 2,82 3,23 2,57 2,65 2,77 2,08
Part des particuliers,
entreprises et 55,07 71,10 87,45 89,72 92,13 93,67 94,74 95,50 96,40 96,50 96,61 96,78
institutionnels/crédit
Part SFD/crédit 3,9 3,5 6,93 4,65 2,65 2,48 2,44 1.27 1,03 0,85 0,62 1,14
Tableau établi par nous sur les données de la BNDA sa (part en pourcentage et les montants en millions de FCFA)
97
Annexe 8 : Tableau n°8 : Encours, créances en souffrance, crédits douteux, à la BNDA sur la période de 2006 à 2017
Années 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Total crédit 118328 124197 88512 97108 102302 172882 166464 168266 216696 247612 335732 323356
Encours totaux 100900 82512 89079 92538 113206 147648 149065 167129 184768 196860 256331 284348
Encours sains 87300 78176 85463 90121 110939 145266 144502 163894 181641 193514 256323 284316
Crédits 20579 20530 21566 21124 21354 27224 33946 27822 29330 33249 30541 33584
Douteux
Créances en
souffrance 20600 20558 21545 21233 22718 29052 37963 29889 31813 34937 31965 35429
Provisions 13500 16200 17900 18800 20500 26143 33403 26654 26912 32148 26244 29756
Taux d’encours
sains/total 73,77 62,94 96,55 92,80 108,44 84,02 86,80 97,40 89,82 78,15 76,34 87,92
crédit
Taux de
couverture des 65,60 79,90 83 89 96 96,03 98,40 95,80 91,75 96,69 85,93 88,60
crédits douteux
Taux des
crédits
douteux/ total 17,39 16,53 24,36 21,75 20,87 15,74 20,40 16,53 13,53 13,42 9,10 10,38
crédit
Taux de
créances en
souffrance/total 17,40 16,55 24,34 21,86 22,20 16,80 22,80 17,76 14,68 14,10 9,52 10,95
crédit
Taux des
Créances en 20,42 24,92 24,18 22,94 20,06 19,67 25,46 17,88 17,21 17,74 12,47 12,46
souffrance/
encours totaux
Tableau établi par nous sur les données de la BNDA sa (part en pourcentage et les montants en millions de FCFA)
98
Annexe 9 : Tableau n°9 : les principaux soldes bancaires, les ratios de rentabilité bancaire et de mesure du risque de crédit
Taux
Anné Résul Total RNE PNB Fonds Encour Total Créan Provis RO ROE NIM PRO PRO RPN de
es tats bilan propre s totaux crédit ces en ions A V C P couv
s souffr ertur
ances e
31/12 88636 1,40235 13633 81000 26354 1,009E 1,5332 20600 13513
/2006 7172 E+11 67172 00000 40000 +11 8E+11 00000 60000 0,97 5,17 5,77 9,64 8,81 65,6 26,1
0 0 0 1
31/12 44877 1,45156 68600 10539 27200 825120 1,2419 20558 16200
/2007 4200 E+11 0000 00000 00000 00000 7E+11 00000 00000 0,47 2,52 7,26 11,1 13,0 78,8 32,9
0 0 0 0 6 4 0 6
31/12 57600 1,59892 15090 11925 27039 890790 88512 21545 17900
/2008 0000 E+11 00000 00000 00000 00000 00000 00000 00000 0,94 5,58 7,45 11,2 20,2 83,0 30,3
0 0 0 0 0 0 2 8 5
31/12 20190 1,76205 31800 13951 27362 925380 97108 21233 18800
/2009 00000 E+11 00000 00000 00000 00000 00000 00000 00000 1,80 11,6 7,91 10,6 19,3 88,5 29,5
0 0 0 0 0 2 7 6 4 6
31/12 35500 2,09173 46510 17807 28678 1,1320 1,0230 22718 20500
/2010 00000 E+11 00000 00000 00000 6E+11 2E+11 00000 00000 2,22 16,2 8,51 9,80 20,0 90,2 25,3
0 0 0 0 1 4 3 3
31/12 48720 2,4343 62790 21692 31102 1,4764 2,5884 29052 26143
/2011 00000 E+11 00000 00000 00000 8E+11 6E+11 00000 00000 2,57 20,1 8,91 10,7 10,1 90 21,0
0 0 0 0 8 3 0 6
31/12 30970 2,44315 37850 21891 35878 1,4906 2,5262 37963 33403
/2012 00000 E+11 00000 00000 00000 5E+11 6E+11 00000 00000 1,55 10,5 8,96 13,6 13,2 88 24,0
0 0 0 0 4 7 2 6
31/12 55620 2,93413 72850 24247 35102 1,6712 2,7412 29889 26654
/2013 00000 E+11 00000 00000 00000 9E+11 8E+11 00000 00000 2,48 20,7 8,26 9,08 9,72 89,1 21,0
0 0 0 0 5 7 0
31/12 90531 3,42E+ 11963 26667 37388 1,8476 3,1114 31813 26912
99
/2014 29395 11 88157 00000 00000 8E+11 7E+11 00000 00000 3,50 32 7,79 7,86 8,65 84,6 20,2
1 0 0 0 0 0 3
31/12 79731 3,68969 10153 29651 41815 1,9686 3,4129 34937 32148
/2015 31069 E+11 00000 00000 00000 E+11 4E+11 00000 00000 2,75 24,2 8,03 8,71 9,42 92,0 21,2
0 0 0 0 0 8 1 4
31/12 80237 4,07341 10039 31883 58000 2,5633 4,4959 31965 26244
/2016 47131 E+11 00000 00000 00000 1E+11 1E+11 00000 00000 2,46 17,3 7,82 6,44 5,83 82,1 22,6
0 0 0 0 0 0 0 2
31/12 89427 4,69666 11010 33817 67000 2,8434 4,2378 35429 29756
/2017 73148 E+11 00000 00000 00000 8E+11 9E+11 00000 00000 2,34 16,4 7,20 6,33 7,02 83,9 23,5
0 0 0 0 0 3 8 6
Tableau établi par nous sur les données de la BNDA sa (part en pourcentage et les montants en FCFA
100
Variables
Année ROA ROE PROV
2006 0,97 5,17 9,63
2007 0,42 2,52 11,16
2008 0,94 5,58 11,19
2009 1,8 1,62 10,66
2010 2,22 16,26 9,8
2011 2,58 20,18 10,73
2012 1,55 10,55 13,67
2013 2,48 20,75 9,08
2014 3,49 32 7,86
2015 2,75 24,28 8,71
2016 2,46 17,3 6,44
2017 2,34 16,43 6,33
Annexe 10 : tableau n10 les données de la première hypothèse
Variables
Année PROV Taux de couverture des crédits douteux PROC
2006 90,37 65,6 8,81
2007 88,84 79,9 13,04
2008 88,81 83 20,22
2009 89,34 89 19,36
2010 90,2 96 20,03
2011 89,27 96,03 10,1
2012 86,33 98,4 13,22
2013 90,92 95,8 9,72
2014 92,14 91,75 8,65
2015 91,29 96,69 9,42
2016 93,56 85,93 5,83
2017 93,67 88,6 7,02
Annexe 12 : tableau n12 les données de la deuxième hypothèse
101
Annexe 13 : tableau n13 corrélation pour la deuxième hypothèse
Variables
Année RPNP ROA ROE
2006 34,4 0,97 5,17
2007 21,2 0,42 2,52
2008 16,92 0,94 5,58
2009 11,46 1,8 11,62
2010 9,77 2,22 16,21
2011 10 2,58 20,18
2012 12 1,55 10,56
2013 10,83 2,48 20,75
2014 15,4 3,49 32
2015 7,99 2,75 24,28
2016 17,9 2,46 17,3
2017 16 2,34 16,43
Annexe 14 : tableau n14 les données de la troisième hypothèse
102
Liste des tableaux :
Tableau n°1 : la situation du secteur bancaire malien de 2012 à 2017 (millions de FCFA)
Tableau n°2 : Indicateurs d’activité du système bancaire du Mali (millions de FCFA pour les
montants et le pourcentage pour les taux)
Tableau n°4 : les crédits octroyés par la BNDA sa et leur évolution (taux en pourcentage)
Tableau n°5 : la répartition des financements par durée en millions de FCFA sur la période
2006-2017
Tableau n°6 : les parts des crédits à court terme, à moyen et long terme et des engagements
par signature sur le total des engagements sur la période
Tableau n°7 : la répartition en millions de FCFA des octrois de crédits par secteur, ainsi que
les engagements de signature de 2006-2017
Tableau n°8 : les encours, les créances en souffrance et les crédits douteux à la BNDA sa sur
la période
Tableau n°9 : les principaux soldes bancaires, les ratios de rentabilité et la mesure du risque
de crédit
103
Références bibliographiques :
Ouvrages
ARNAUD de Servigny « le risque de crédit : nouveaux enjeux bancaires », 2ième édition
Dunod, 2003.
OLIVIER Hassid : « la gestion des risques », 2ième édition Dunod, Paris, 2008.
104
Revues
AHLEM S Messai, FATHI Jouini: « les déterminants des prêts non performants », revue de
gestion et organisation, 2013.
DANIELLE Nouy : « la rentabilité des banques françaises », revue d’économie financière
n°27, l’industrie bancaire, 1993.
ELIWALDE A : « credits risks models: structure model», CEMFI and Universidad publica de
Navarra.
105
MALICK PAUL Ndiaye « prévention du risque de défaillance des banques de l’UEMOA :
impact des fonds propres sur le risque de défaillance », 2014.
MEYER Aaron, JIM Armstrong et MARK Zelmer: « la gestion des risques dans les banques
canadiennes : un survol de la question ».
MICHAEL Rouach et al : « le contrôle de gestion bancaire et financier », revue bancaire,
Paris 1998.
Thèses et mémoires
106
IMELDA C Housinou : « Management du risque de crédit dans les établissements bancaires :
construction de scores sectoriels adaptés aux entreprises commerciales et industrielles au
Sénégal », mémoire 2015.
KAROUS Ouafa, KARDI Halim : « l’octroi de crédit, risque et garanties : cas d’un crédit
d’investissement à la BNA agence 587 », mémoire 2016.
ROMAIN Sublet : « la gestion du risque de crédit bancaire sur les protefeuilles professionnels
et particuliers », mémoire 2016.
SEBASTIEN Cousin : « quels sont les facteurs qui permettent d’expliquer les différences de
performance entre les banques françaises, pendant la crise de 2007 à 2009 », mémoire 2011.
Documents techniques
Accords de bale
107
Banque mondiale, pôle financier et marchés « programme d’évaluation du secteur financier au
Mali : le système bancaire et le crédit à l’économie », Aout 2015.
CHRISTIAN Gourieroux : « le risque de crédit, une approche avancée », les cahiers du CREF
2007.
RACHIDA Hennani « Etudes et synthèses bale I à Bale 3 : principales avancées des accords
prudentiels pour un système financier plus résilient », ES n°2015-01.
108
Tables des matières :
Introduction ……………………………………………………………. 1
109
c- notation ou rating ……………………………………………………….. 13
d- RAROC …………………………………………………………………. 13
e- La VAR …………………………………………………………………. 14
110
2-2 les déterminants et mesure de la rentabilité bancaire ………………………. 29
Chapitre 2 : liens entre gestion du risque de crédit et la rentabilité bancaire …….. 32
I Introduction ………………………………………………………………….. 32
1-1 la gestion du risque de crédit et la rentabilité bancaire dans les pays hors Afrique ... 37
1-2 la gestion du risque de crédit et la rentabilité bancaire sur le continent africain ….. 39
111
Chapitre 2 : méthodologie, analyse des données et résultats …………………… 63
112