Mémentos: Droit Des Entreprises en Difficulté
Mémentos: Droit Des Entreprises en Difficulté
Mémentos: Droit Des Entreprises en Difficulté
2020/21
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Laetitia Antonini-Cochin
est Maître de conférences HDR à l'Université Côte D'Azur, Directrice adjointe du CERDP,
Directrice du Master 2 Droit des responsabilités et Directrice de l'IEJ de Nice.
Laurence Caroline Henry
est Avocat général en service extraordinaire à la Cour de cassation et Professeur agrégé.
Contactez-nous gualino@lextenso.fr
2020/21
APPRENDRE UTILE
Droit
des entreprises
en difficulté
3e
——
1. Roussel Galle P., Entreprises en difficulté, 2012, LexisNexis, Droit 360º, Présentation.
6 MÉMENTOS – DROIT DES ENTREPRISES EN DIFFICULTÉ
objectifs premiers de la loi. Ce n’est qu’au XIXe siècle (L. 4 mars 1889) que
son sort commence à émouvoir. Il n’est pas nécessairement malhonnête, il
peut manquer de chance.
Le droit des procédures collectives devient donc une terre de compromis2
entre les intérêts contradictoires du débiteur, des créanciers, des créanciers
entre eux... Il émerge une prise de conscience de l’enjeu économique : la
disparition de l’activité générée par l’entrepreneur débiteur entraîne une
perte de richesse néfaste à long terme pour ses partenaires (salariés,
contractants, créanciers...) et pour le tissu économique. Le redressement
du débiteur devient un véritable sujet de droit et s’impose à côté de la liqui-
dation de ses biens pour désintéresser ses créanciers.
Deux procédures apparaissent :
– la première, le concordat, est l’exception pour le débiteur malchanceux,
mais honnête ;
– la seconde, la faillite, est le droit commun, toujours marquée par l’idée
d’une sanction du débiteur malhonnête.
Ce n’est qu’en 1955 (D. 20 mai 1955) que l’exception, le redressement,
devient le principe.
La loi nº 67-563 du 13 juillet 1967 marque une rupture avec l’introduction
de procédures reposant sur des critères économiques et non moraux et avec
l’élargissement du champ d’application du droit des procédures collectives à
toutes les personnes morales de droit privé, les commerçants ne sont plus
les seuls concernés3. Depuis, le sort du débiteur devient progressivement la
préoccupation centrale du législateur, on distingue le débiteur et l’entre-
prise, plus précisément le sort des dirigeants est dissocié de celui de l’entre-
prise, on évoque le droit des entreprises en difficulté4. Les réformes se
succèdent et montrent l’évolution des équilibres caractérisant le compromis
des droits antagonistes. Les intérêts des créanciers sont plus ou moins
sacrifiés5 au redressement de l’entreprise, les procédures collectives s’appli-
quent aux entreprises artisanales, agricoles au-delà des entreprises
commerciales.
Le droit positif actuel est la résultante de cette longue évolution. La loi de
sauvegarde nº 2005-845 du 26 juillet 2005 s’inscrit dans le prolongement
des réformes antérieures. Pragmatique, elle entend améliorer la rédaction
des textes et la technique des procédures. Elle consacre la procédure de
sauvegarde destinée à être le symbole de cette réforme : la sauvegarde
——
2. Roussel Galle P., Entreprises en difficulté, op. cit.
3. Pérochon F., Entreprises en difficulté, 10e éd., 2014, LGDJ-Lextenso, Manuels, p. 22, nº 7.
4. Pérochon F., Entreprises en difficulté, op. cit.
5. La loi du 25 janvier 1985 est caractérisée par un fort recul des droits des créanciers tandis qu’un
retour vers une solution plus équilibrée est la marque de la loi du 10 juin 1994 qui prend davantage
en compte les droits des créanciers privilégiés.
INTRODUCTION 7
PARTIE 1
Traitement non judiciaire
2 Mécanisme de l’alerte 42
A - Questions des associés 42
B - Réponse des dirigeants 42
PLAN
Section 2 Déroulement de la procédure de conciliation 64
1 Rôle du conciliateur 64
A - Statut du conciliateur 64
B - Mission du conciliateur 66
2 Incitation à la négociation 67
A - Remises de dettes des créanciers publics 67
B - Délais de paiement 67
C - Menace de sauvegarde 68
Section 3 Issues de la procédure de conciliation 69
1 Échec de la négociation 69
2 Conclusion d’un accord 70
A - Effets de l’accord de conciliation 70
1) En cas de constatation de l’accord 70
2) En cas d’homologation de l’accord de conciliation 72
a) Conditions de l’homologation 72
b) Effets de l’homologation 73
B - Inexécution de l’accord de conciliation 76
1) Résolution de l’accord 77
2) Ouverture d’une procédure collective 78
PARTIE 2
Le traitement judiciaire des entreprises en difficulté
PLAN
139
PLAN
2) Les limites du dessaisissement 182
B - Le sort de l’entreprise 183
1) La finalité liquidative de la procédure 184
2) Le principe de la cessation de l’activité 184
Section 2 Les issues de la procédure de liquidation judiciaire 185
1 La réalisation de l’actif 186
A - Les dispositions communes à toutes les cessions 186
B - Les dispositions spécifiques de cession des actifs 187
C - Les cessions d’actifs isolés 187
1) La cession d’immeuble 187
2) La cession de meuble 188
2 La cession de l’entreprise 189
A - La préparation et la décision de la cession 189
1) L’élaboration de la cession 189
a) Les offres de reprise 190
b) La publicité des offres 191
2) Jugement arrêtant la cession 191
B - Le devenir de la cession 193
1) L’exécution du plan 193
2) L’inexécution du plan 195
Section 3 La clôture de la procédure 196
1 Le préalable : l’apurement du passif 196
2 Les deux modalités de clôture de la procédure 197
A - La clôture pour extinction du passif 197
B - La clôture pour insuffisance d’actif 198
C - La clôture en présence d’actifs résiduels 199
DE COURS Chapitre 12 Le rétablissement professionnel : alternative
à la liquidation judiciaire 201
simplifiée 206
2 Les caractéristiques de la liquidation judiciaire simplifiée 206
PARTIE 3
Les sanctions
PLAN
personnes physiques 226
3) Les cas de faillite personnelle visant les seuls dirigeants
de la personne morale débitrice 226
4) Les cas de faillite personnelle propres à l’EIRL 227
B - Les effets de la faillite personnelle 227
2 L’interdiction de gérer 228
A - Les cas d’interdiction de gérer 228
B - Les effets de l’interdiction de gérer 229
Section 2 L’unicité de régime 229
1 Le prononcé des sanctions personnelles 229
2 La durée des sanctions 230
Bibliographie 245
Index 247
Liste des principales abréviations
Traitement
non judiciaire
Le traitement non judiciaire des difficultés des entreprises peut revêtir différentes
formes. Des mesures de nature très diverse et à l’efficacité variable ont en effet
été mises en place par le législateur.
Certaines mesures sont ainsi purement préventives, elles sont alors fondées sur
l’information tant des dirigeants que des tiers sur la santé de l’entreprise.
D’autres sont destinées à alerter les dirigeants sur les difficultés rencontrées au
sein de l’entreprise pour les faire réagir.
Enfin, des procédures amiables sont prévues favorisant un traitement conven-
tionnel des difficultés.
TITRE 1
La prévention
par l’information
L’information économique et comptable sur l’entreprise est sans aucun doute un moyen
efficace de détecter des anomalies ou des difficultés. Donnée en premier lieu aux diri-
geants, cette information économique s’adresse également aux tiers et aux partenaires
de l’entreprise.
Ce « droit économique de l’information » ne relève cependant pas directement du
droit des entreprises en difficulté mais davantage du droit des sociétés et du droit
comptable1. Aussi, seules les principales mesures méritent d’être envisagées dans cet
ouvrage.
Section 1
Information des dirigeants
En premier lieu, outre l’obligation traditionnelle de tenir une comptabilité et de produire
des comptes annuels, une information prévisionnelle est instituée depuis la loi du
1er mars 1984. Désormais, les entreprises employant au moins 300 salariés ou réalisant
un chiffre d’affaires hors taxes au moins égal à 18 millions d’euros ont l’obligation d’éta-
blir des documents prévisionnels.
Plus précisément, deux documents à caractère plutôt rétrospectif sont exigés
permettant alors de donner une situation précise de l’entreprise à savoir :
– un document relatif à la situation de l’actif réalisable et disponible et du passif
exigible, établi chaque semestre dans les quatre mois qui suivent la clôture de
l’exercice ;
– un tableau de financement établi dans les quatre mois de la clôture de l’exercice.
Et enfin, deux autres documents, véritablement prévisionnels cette fois, doivent
être établis annuellement (dans les quatre mois de la clôture de l’exercice) destinés à
anticiper sur la situation comptable future de l’entreprise :
– le compte de résultat prévisionnel ;
– le plan de financement prévisionnel.
——
1. V. Code des sociétés et autres groupements
24 MÉMENTOS – DROIT DES ENTREPRISES EN DIFFICULTÉ
Ces différents documents sont analysés dans des rapports écrits établis deux fois par an
par les dirigeants de la personne morale. Ils sont ensuite communiqués au conseil de
surveillance éventuellement (si SA à directoire), au comité social et économique et
enfin au commissaire aux comptes ; ces deux derniers pouvant éventuellement déclen-
cher une procédure d’alerte.
Cette comptabilité prévisionnelle obligatoire doit ainsi permettre aux dirigeants d’anti-
ciper les difficultés économiques et d’adopter toutes les mesures adéquates.
Section 2
Information des tiers
Les tiers bénéficient de certains renseignements sur la situation comptable et financière
de leurs partenaires économiques.
D’abord, toute société est tenue de déposer ses comptes sociaux annuels au
greffe du tribunal ; à défaut, une sanction pécuniaire est encourue (1 500 €) et tout
intéressé peut demander en référé au président du tribunal d’adjoindre sous astreinte
les dirigeants sociaux de procéder au dépôt des comptes. L’article L. 611-2-II du Code
de commerce précise que le président du tribunal (de commerce ou du tribunal judi-
ciaire) peut d’office adresser au dirigeant une injonction de déposer les comptes à bref
délai sous astreinte. L’ordonnance du président fixe le taux de l’astreinte et n’est pas
susceptible de recours. Si l’injonction n’est pas respectée, le greffier constate le non-
dépôt des comptes par procès-verbal. Le président du tribunal statue sur la liquidation
de l’astreinte versée au Trésor public et la loi lui ouvre un pouvoir d’investigation sur la
situation économique et financière du débiteur2.
Toutes ces règles sont applicables à l’EIRL (C. com., art. L. 526-14). Elle est également
astreinte au dépôt de ses comptes annuels au Registre du dépôt de la déclaration
d’affectation dans les six mois de la clôture de l’exercice. À défaut, le président du
tribunal, statuant en référé, peut à la demande de tout intéressé ou du Ministère
public, enjoindre sous astreinte l’entrepreneur de procéder au dépôt de ses comptes
annuels.
Sont également tenues à publicité de leurs comptes annuels, sur le site internet de la
Direction des Journaux officiels, les associations ayant reçu annuellement des autorités
administratives, ou des établissements publics à caractère industriel et commercial une
ou plusieurs subventions dont le montant global dépasse 153 000 € (C. com., art.
L. 621-4). À la demande de tout intéressé, le président du tribunal, statuant en référé,
peut enjoindre sous astreinte aux dirigeants de l’association d’assurer la publicité des
——
2. C. com., art. L. 611-2-I : en cas d’inexécution prolongée, « le président du tribunal peut, nonobstant
toute disposition législative ou réglementaire contraire, obtenir communication, par les commissaires
aux comptes, les membres et représentants du personnel, les administrations publiques, les orga-
nismes de sécurité et de prévoyance sociales ainsi que les services chargés de la centralisation des
risques bancaires et des incidents de paiement, des renseignements de nature à lui donner une
exacte information sur la situation économique et financière du débiteur ».
CHAPITRE 1 – L’information économique 25
——
3. À défaut de publicité de ces privilèges, ces créanciers seront traités dans la procédure collective
comme des créanciers chirographaires.