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Contrats Civils Et Commerciaux

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CONTRATS CIVIL ET COMMERCIAUX

Introduction
« Nous vivons de plus en plus contractuellement ». Cette affirmation de Étienne Louis
Josserand (1868 – 1941) s'avère pertinente. La vie courante est jonchée de contrats. Une multitude
de contrats se nouent et se dénouent tous les jours. Certains sont écrits, d’autres ne le sont pas.
D’autres encore sont réglementés et obéissent à des règles de forme prescrites à peine de nullité.

Le droit des contrats civils et commerciaux est un prolongement naturel de l’étude de la


Théorie Générale des Obligations (voir cours L2). L’étude des contrats spéciaux en fournit la mise
en œuvre dans les divers types de contrats, et qui met l’accent sur la particularité des règles qui
régissent les parties dès la conclusion du contrat jusqu’à son extinction.

Le droit des contrats, qu’ils soient civils ou commerciaux, est un domaine transversal du
droit qui repose sur les trois grands principes fondamentaux que sont la liberté contractuelle, le
consensualisme et la force obligatoire des contrats. A cet effet, il regroupe les règles qui régissent
les contrats entre deux particuliers, entre un commerçant et un particulier, entre deux commerçants.

A ce titre, l’article 1134 du Code civil dispose que, « Les conventions légalement formées
tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites. Elles ne peuvent être révoquées que de leur
consentement mutuel, ou pour les causes que la loi autorise. Elles doivent être exécutées de bonne
foi ».

Comprendre les contrats civils et commerciaux impose à savoir lire entre les lignes en ce
qui concerne le type de contrat soulevé. Faire des rapprochements analytiques des clauses
existantes par rapport aux textes en vigueur et la jurisprudence.

Au début de XXI siècle, le contrat était caractérisé par son extrême vitalité. Demeuré
longtemps le fait de certaines personnes, commerçants des villes, bourgeois des campagnes, le
contrat s'est étendu à toutes les catégories socioprofessionnelles : ménages, chefs d'entreprise,
salariés, jeunes gens...

L'expansion du phénomène contractuel n'est pas seulement d'ordre quantitatif. Les contrats
se diversifient et se spécialisent.

1
Ex : la vente, mais des types de vente obéissant à des régimes différents selon le contrat est
mobilier ou immobilier, national ou transnational.

La passerelle est infime entre droit des contrats et droits des contrats spéciaux. Au cours
du XIXème siècle et pendant une bonne partie du XXème, le droit contractuel s'articule
principalement sur la Théorie Générale des Obligations. Les contrats spéciaux ne sont conçus que
comme des exemples de cette théorie. Quant au Code civil, il définit quelques contrats particuliers
en leur donnant un nom : la vente, le louage, la société, le mandat, le prêt, le dépôt, etc…

Le droit commun (droit des contrats) impose une autorité supérieure au droit spécial (droit
des contrats spéciaux) qui est un droit d'illustration, car il énonce les règles communes à l'ensemble
des contrats. Actuellement, la situation est inversée. Le droit commun n'est plus qu'un droit
résiduel appelé à n'intervenir que dans les interstices laissés.

Ainsi, Chaque situation litigieuse, en matière de droit des contrats spéciaux, impose une
connaissance minutieuse des règles applicables avec ses particularités, la détermination des droits
et obligations des parties et engage la responsabilité de la partie défaillante.

Les sources du droit des contrats spéciaux sont diversifiées. Le Code civil et la LTGO est
à la base. Venant s'ajouter à cela, les diverses règles spécifiques à chaque contrat ainsi que la
jurisprudence.

L’architecture de ce cours sera subdivisée en deux grandes parties. A savoir :

Partie I : Contrats translatifs de propriété


Partie II : Contrats non translatifs de propriété

2
Partie Première : Contrats translatifs de propriété
Chapitre I : La vente
 Rappelle sur le droit des contrats :

 Definition :

L'article 1582 du Code civil : "La vente est une convention par laquelle l'un s'oblige à livrer
une chose et l'autre à la payer. Elle peut être faite par acte authentique ou sous seing privé".

L’article 1701 du Code civil : ‘’ un contrat par lequel une personne, le vendeur, transfert
la propriété d’une chose lui appartenant, à une autre personne, l’acheteur, qui s’oblige à lui payer
un prix en argent’’.

Le contrat de vente est évoqué aux articles 1582 à 1701, ce qui montre indéniablement
l'intérêt du législateur pour ce contrat particulier, qui est l'une des bases de notre civilisation.

Elle apparaît comme un perfectionnement de l’échange. L’état primaire de ce dernier


illustre son imperfection au regard du progrès que le monde ait connu, et qui requiert une forme
plus moderne, la vente. Elle est l’une des premières conquêtes de la civilisation, le principal
moteur du développement économique.

En droit Malagasy n’apport pas une nette distinction entre la vente civile et la vente
commerciale, sauf sur les questions de preuve et prescription.

LA vente est donc un des principaux contrats qui transfèrent la propriété d’une chose. Ce
transfert de propriété qui est un effet automatique de la vente, varie selon le cas. Endroit Romain,
il se réalisait au moment de la livraison de la chose. D’après le Code civil et la LTGO, il intervient
dès l’échange des consentements

 Caractère
Consensuel : la vente est conclue entre les parties « dès qu’elles ont convenu de la chose et du
prix, quoique la chose n’ait pas encore été livrée, ni le prix payé (1583 du CCF).
Synallagmatique : fait naitre des obligations à l’égard des deux parties
A titre onéreux : moyennant un prix

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De gré à gré (un principe) : Négociable

Vente civile et commerciale


Vente civile :
Le principe posé est que toute vente est un acte civil.
Vente commerciale :
Art 632 du Code de Com : « tout achat de biens meubles pour les revendre, soit en nature,
soit après les avoir travaillés et mis en œuvre ; - Tout achat de biens immeubles aux fins de les
revendre, à moins que l’acquéreur n’ait agi en vue d’édifier un ou plusieurs bâtiments et de les
revendre en bloc ou par locaux… »

Achat pour une revente peut être commercial pour :


 les deux (02) parties. Ex : Un commerçant en gros et un détaillant
 l’une des parties : un détaillant et acheteur

La vente comme étant un contrat, répond aux règles du droit commun des contrats. Des
touches de particularité qui s’incruste dans les détails viennent s’ajouter à ces règles communes.
A ce titre, le contrat de vente doit remplir les conditions de fonds nécessaire à sa
formation avant de voir de près le forme. A savoir :
1- Le consentement
2- La capacité
3- L’objet
4- La cause

Section I : LE CONSENTEMENT
Le consentement est un élément essentiel de la vente. Il conditionne la conclusion de la
vente, car il représente l’accord des deux parties sur la chose objet de la vente et le prix à payer.

Des règles spécifiques sont analysées dans le cadre d’un consentement en matière de la
vente.

4
§1- Règles communes au consentement
A- L’autonomie de la volonté : restriction au droit de vendre et d’acheter.

1- Principe
Le principe est que toute personne est libre de vendre ou non, d’acheter ou non, à des
conditions fixées selon un consentement libre des parties.

Les restrictions ci-après constitueront une exception à la règle de l’autonomie de la volonté


dans le sort à donner ç un bien (vendre ou non, acheter ou non).

2- Les exceptions
Elles sont d’ordre :
 Légales à la liberté de vendre et d’acheter : Sanctionner pénalement
Vente prohibées ou réglementées :
Un objet contraire aux bonnes mœurs
Procédé de vente présumé illicite : vente avec prime ou avantage, vente par envois forcés.
Condition de la vente illicite : vente avec prix ou condition discriminatoire, vente subordonnée
de l’achat concomitant d’autres produits ou à l’achat d’une quantité imposée.
Vente soumise à une autorisation administrative :
Vente d’armes, vente aux enchères publiques, vente au déballage.
Ventes réglementées :
Vente de certains produits alimentaires, soumises à des prix et condition d’étiquetage ou
d’affichage fixés par l’autorité administrative.

Ventes forcées :
Obligation de vendre une marchandise disponible ; vente sur saisie, vente d’un bien indivis

Ventes réservées à certains acheteurs bénéficiant :


Le droit de préemption, droit d’exercer un retrait conférant la faculté de se substituer à
l’acheteur (retrait litigieux).

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B- Conventionnelle à la liberté de vendre et d’acheter
1- A la liberté de vendre : entente entre les vendeurs d’une marchandise pour ne pas se
concurrencer dans une zone répartie, d’une quantité limitée, d’un prix convenu.
2- A la liberté d’acheter : dans un marché de fourniture, un acheteur ne pourra acheter à
aucun autre fournisseur- ou que l’acheteur s’engage à acheter chaque année une quantité
minima de marchandise au vendeur.

§2- Règles particulière du consentement


A- Les règles applicables
1- Le principe :
Le principe est que le consentement doit émaner des deux parties, notamment du vendeur
et de l’acheteur. Lorsque l’offre rencontre la demande, c’est le consentement qui est ici
matérialisé par les parties contractantes.

Toutefois, quelques atténuations ont vu le jour face à ce principe.

2- Atténuations :

 Vente avec déclaration de command :


Cas : L’acheteur se réserve, dans le contrat, la faculté de se substituer une autre personne, non
désignée (le command), qui prendra le contrat à son compte. Le véritable acheteur ne se révèle
donc pas le jour de la vente.

Ex : vente judiciaire d’immeuble où l’acheteur est représenté par son avocat.

Effet : ne constitue ni une acquisition par mandataire, s’il ne déclare pas command, il reste
personnellement acquéreur, ni une revente.

 Vente ave promesse de porte-fort


Cas : Engagement pris par une personne qu’un tiers exécutera une prestation (1120 CCF)
LTGO ???.
Ex : vente d’immeuble dont un mineur est copropriétaire.
Effet : Seul le promettant est tenu, si celui pour qui la promesse a été faite, ne ratifie pas la vente.

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B- Les vices du consentement
1- Erreur : sur la qualité de propriétaire du vendeur.
2- Dol : Moyen frauduleux pour surprendre le consentement du cocontractant.
 Doit être repréhensible : ex publicité mensongère
 Doit être déterminant : se portant sur une qualité substantielle de la chose, sans lequel
l’autre partie n’aurait pas contracté.
3- Lésion :

Section 2 : Modalité de la vente affectant le consentement


§1- Promesse de vente
Il existe deux (02) sortes de promesses de vente :
 Promesse unilatérale de vendre ou d’acheter
 Promesse synallagmatique de vendre et d’acheter

A- Promesse unilatérale de vendre ou d’acheter


1- Cas :
Promesse de vente :

Une personne s’engage vis-à-vis d’un acquéreur éventuel, à lui vendre une chose précise,
moyennant un prix déterminé au cas où il (l’éventuel acheteur) entendrait l’acquérir.

Promesse d’achat :

Une personne s’engage, vis-à-vis d’un vendeur éventuel, à acquérir un objet précis,
moyennant un tel prix au cas où il (l’éventuel vendeur) entendrait le vendre.

 Nature juridique de la promesse unilatéral de vente.


Le contrat unilatéral lie seulement le promettant lorsque aucune obligation n’est mise à la
charge du bénéficiaire.

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Pacte de préférence : une convention par laquelle le propriétaire (d’un immeuble) promet
à un acquéreur éventuel de lui réserver la chose s’il se décide à le vendre, moyennant un prix, ou
un prix équivalent à celui qui serait ultérieurement offert par un tel autre acquéreur éventuel.

Effet : Le propriétaire ne prend aucun engagement de vendre. Mais s’il n’honore pas les
clauses dans le pacte, il engage sa responsabilité qui est contractuelle.

A la différence de la promesse de vente, le vendeur prend l’engagement e vendre, et que la


conclusion du contrat dépend de la volonté du bénéficiaire de la promesse.

2- Effet de la promesse unilatérale de vente.

a) La conclusion du contrat est subordonnée à la volonté du bénéficiaire.


Aucun effet translatif de propriété n’intervient que lorsque l’offre rencontre l’acceptation.
Promettant demeure propriétaire de la chose.
Le bénéficiaire est créancier d’une obligation de faire. Il peut réclamer des dommages-
intérêts au promettant et au tiers acquéreur s’il est de mauvaise foi, c’est-à-dire ayant acquis en
connaissance de cause. Peut demander la nullité de la vente (le Juge a le choix de prononcer entre
la nullité et le D-I).

b) Au moment où l’autre partie décide d’acheter ou vendre : la vente est réalisée par la
rencontre de l’offre et de la demande :

Transfert de la propriété
Appréciation de la valeur de l’immeuble.
Sanction de l’obligation du promettant :
Si l’acheteur a levé l’option et le promettant s’abstient d’exécuter la promesse, le
bénéficiaire est non seulement créancier d’une obligation de faire (donne droit à des D-I), peut
assigner le vendeur devant le tribunal du lieu de l’immeuble pour demander la régularisation de la
vente déjà formée dans un tel délai, devant le notaire.

c) Délai d’option
Un délai peut être stipulé dans la promesse où à l’expiration de celle-ci la faculté de lever
l’option disparait. A défaut de ce délai, le promettant est indéfiniment lié par sa promesse
(Expiration de la prescription trentenaire).

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Toutefois, une mise en demeure du bénéficiaire d’accepter dans un délai déterminé délie
ce dernier si le premier ne lève pas l’option. De même, le promettant peut également s’adresser à
la justice pour que cette dernière interprète la volonté des parties, plus précisément du bénéficiaire
du levé de l’option ou non. Le silence de ce dernier vaut une renonciation.

La prochaine fois…

B- Promesse synallagmatique de vendre et d’acheter


1- Cas :
Un propriétaire promet de vendre telle chose moyennant tel prix à tel acquéreur qui
promet de l'acheter au prix fixé.

Caractère : « La promesse de vente vaut vente ...(art. 1589).

A moins que la vente en requière, pour sa formation :

 un acte authentique.

Ex. la vente d'immeuble à construire.

 ou un acte sous seing privé écrit.

Ex. la vente de fonds de commerce.

2- Effets :

La propriété est transférée au moment de la double promesse :

 volonté contraire des parties ;


 ou si la promesse est assortie d'une condition suspensive ou d'un terme suspensif.

Ex. (condition suspensive) que l'acquérir trouve les crédits nécessaires ; (terme suspensif)
promesse valable jusqu'à telle date ;

 ou s'il s'agit d'une chose de genre dont la propriété n'est transférée qu'au moment où la
chose est individualisée.

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§-2. - Autres modalités de la vente, relatives au consentement.
A. - Vente avec dédit et vente avec arrhes.
1. Vente avec dédit.
 Clause de dédit :
Clause insérée dans un contrat de vente, en vertu de laquelle l'une des parties ou les deux
peuvent « se dédire », C-à-d. effacer le contrat par volonté unilatérales.

 Effet :

Le contrat, formé par l'accord des parties sur la chose et le prix, peut être rétroactivement
effacé par la volonté unilatérale de celle des parties qui, ayant aux termes du contrat de droit de
le faire, se dédit,

La clause de dédit peut être assortie d’un délai pour se dédire et de l’obligation, pour la
partie qui se dédit, de payer à l’autre une somme à titre d’indemnité.

2. Vente avec arrhes (art. 1690).


Arrhes:
Une somme remise au vendeur par l'acheteur et que celui-ci perdra s'il ne réalise pas le
contrat ; mais qui lui sera restituée au double si la non-réalisation est le fait du vendeur.

Dans une vente mobilière, le vendeur qui a reçu des arrhes doit verser, après trois mois,
des intérêts aux taux légal à l’acheteur, pour toute somme versée d’avance et jusqu’à la réalisation
de la vente ou la restitution des sommes versées

La stipulation d'arrhes est, en général, une clause accessoire de la faculté de dédit.

Cas:
La stipulation peut être insérée
-aussi bien dans une vente réalisée par promesse synallagmatique de vendre ou d'acheter (art.
1590);

- que dans une promesse unilatérale (bien qu'il ne s'agisse pas alors de dédit) puisque la vente
n'est pas formée.

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Effet :
Si la promesse de vente a été faite avec des arrhes, chacun des contractants est maitre de
s'en départir : celui qui les a données en les perdant, et celui qui les a reçues, en restituant le
double (art. 1590).

Arrhes et acompte :
L’acompte est une fraction du prix que paie l'acheteur, dès la formation du contrat, en
attendant la livraison ; le versement d'un compte constitue un commencement d'exécution du
contrat ; - l'acompte stipulé et versé ne comporte, pour aucune des deux parties, la faculté de se
dédire.

Il est difficile de distinguer, au vu d’un contrat, s’il s’agit d’arrhes ou d’acompte. Les
parties appel souvent « arrhes » les sommes versées à titre d’acompte. Ex : les arrhes versées à un
tailleur.

Les deux termes peuvent être cumulativement utilisés « … à titre d’arrhes et à valoir ». Si
des ambiguïtés se présentent dans l’intention des parties, il appartiendra au juge de recherche leur
intention.

B. - Ventes subordonnées à certaines opérations ultérieures.


1- Vente aux conditions d’individualisation :
- Vente « au poids, au compte et à la mesure, subordonnée au pesage, au comptage ou au
mesurage des choses ou quantités vendues » (art. 1585) ;
- ou vente en bloc (art. 1586).

2- Vente au goûter du vin, de l'huile ou des autres choses que l'on est dans l'usage de goûter
avant d'en faire l'achat » (art. 1587).
c) Vente à l'essai (art. 1588).

Caractère :
Ventes sous condition suspensive du pesage, du comptage, du mesurage, etc.

« Sauf pour la vente en bloc qui est parfaite, quoique les marchandises n’aient pas été
encore pesées, comptées ou mesurées ».

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Section II : LA CAPACITE
Le principe est posé par l’article art. 1594 CCF, soit l’application du droit commun :
« Tous ceux auxquels la loi ne l’interdit pas peuvent acheter ou vendre ».

§1- Incapacités spéciales en matière de vente


A- Incapacité spéciale de vendre et d'acheter : interdiction de la vente entre peux.
art. 1594 : Le contrat de vente ne peut avoir lieu entre époux.

Justification:
1) éviter l'abus d'influence

2) empêcher les deux de se faire, sous forme de ventes, des donations Irrévocables

3) ou dépassant la quotité disponible. (Par rapport aux descendants et ascendants, seulement une
partie de son patrimoine qu’il peut disposer. La réserve ou l’autre partie restante, revient aux
réservataires (conjoint survivant).

4) protéger les créanciers des époux contre les fraudes consistant, pour l'un deux, de vendre ses
biens pour un prix fictif à son conjoint. (On parle ici d’un RSB)

Sanction :
La nullité (relative) de la vente :

 Pouvant être invoquée par chacun des époux – et par les créanciers (appl. art. 1166).
 Confirmation possible après cessation de l’incapacité de mariage c.-à-d. après dissolution
du mariage.
 prescription de cinq (5) ans (art. 1304) à compter de la même

Dérogation dans trois cas de dation en paiement (art. 1595) :

1. Un époux « cède des biens à l’autre, séparé judiciairement de lui, en paiement de ses
droits ».

2. « cession par le mari à sa femme, pour cause légitime telle que le remploi de ses immeubles
aliénés ».

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3. cession par la femme à son mari de biens, en paiement d'une somme qu'elle lui aurait promise
en dot.

B. Incapacité spéciale de vendre : Incapacité du saisi.

La personne dont un bien (meuble ou immeuble) a été saisi ne peut le vendre : -- en matière
immobilière, le saisi ne peut aliéner l'immeuble ou constituer des droits réels, à partir de la
publication du commandement au Bureau des hypothèques. (déc. du 1er mars 1967, art. 9).

Sanctions :
a. Civile : nullité (relative) de la vente, pouvant être invoquée seulement par le saisissant et
(en matière immobilière) par les créanciers Inscrits.

b. Pénale (en matière mobilière) : délit de détournement d'objet saisi (C. pen., art. 100, al. 3).

C. Incapacités spéciales d'acheter.

1. Incapacité des tuteurs, mandataires et administrateurs des communes ou


établissements publics (art. 1596).

• Ne peuvent se rendre adjudicataires (incapacité sur toutes les ventes et non seulement
pour les ventes aux enchères publics) ... ni par eux-mêmes ni par personne interposée :

Les tuteurs, des biens de ceux dont ils ont la tutelle.

Les mandataires, des biens qu'ils sont chargés de vendre.


Les administrateurs, de ceux des communes ou des établissements publics confiés à leurs
soins...).
2. Incapacité des magistrats, auxiliaires de Justice, notaires.

Ne peuvent acquérir des droits litigieux (à expliquer) dans la mesure où le procès est ou
serait de la compétence de la juridiction près de laquelle ils exercent leurs fonctions (art. 1597).

3. Incapacité du saisi et des personnes notoirement Insolvables : dans les ventes aux
enchères publiques sur saisie immobilière, l'avocat (qui porte les enchères pour un acquéreur
éventuel) ne peut enchérir pour « le saisi, ni pour les personnes notoirement insolvables » (C. pr.
civ. anc., art. 711, al. 2 et déc. du 1er mars 1967, art. 16, al. 2).

13
4. Interdiction pour le syndic, d'acquérir personnellement soit directement soit
indirectement à l'amiable ou par vente en justice, tout ou partie de l'actif mobilier ou immobilier
du débiteur en état de règlement judiciaire ou de liquidation des biens (loi du 13 juill. 1967 sur les
règlements judiciaires, la liquidation des biens, la faillite personnelle et banqueroutes, art. 95).

Sanction :
Nullité (relative) de la vente ou de l'adjudication pouvant être invoquée seulement par le
vendeur.
Dans tous les cas ci-dessus, il est interdit d'acquérir par soi-même ou par personne
interposée.
– OBLIGATION DE L’ACHETEUR.

Triple obligation. 1° prendre livraison de la chose ; -- 2° payer le prix ; -- 3° et les frais de la vente.

SECTION 1. —OBLIGATION DE PRENDRE LIVRAISON DE LA CHOSE.

L’acheteur est tenu de prendre livraison de la chose.


Epoque, lieu et frais de la prise de livraison : l’obligation étant corrélative de celle de délivrance, la
chose doit être enlevée dès la formation du contrat, au lieu où elle se trouve à ce moment et aux frais
de l’acheteur ; -- sauf convention contraire.

Sanctions : si l’acheteur ne prend pas livraison, le vendeur peut, suivant le droit commun

Demander l’exécution, après sommation faite à l’acheteur et demande à la juridiction compétente


soit d’ordonner l’enlèvement, au besoin sous astreinte ; soit de l’autoriser à mettre la chose en dépôt
« dans quelque autre lieu » (art. 1264) ;
-- ou faire prononcer résolution de la vente et demander des dommages intérêts.
Règle particulière aux ventes « de denrées et effets mobiliers » : la vente est résolue « de plein droit
et sans sommation, au profit du vendeur, après l’expiration du terme convenu pour le retirement »
(art. 1657).

SECTION 2. – OBLIGATION DE PAYER LE PRIX.

* 1. – Epoque, lieu et frais du paiement.

1. – Epoque du paiement.

En principe, au jour « réglé par la vente » (art. 1650).


Si le jour du paiement n’a pas été fixé : paiement au jour de la délivrance (art. 1651).
Si un terme a été prévu pour la délivrance, l’acheteur devrait, en principe, payer
immédiatement le prix, le terme n’affectant que l’une des obligations réciproques, celle de délivrer la
chose ; mais dans la vente, en raison de l’interdépendance particulière des obligations, le prix n’est
payable qu’à la délivrance ; -- sauf convention contraire.

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Dans la vente à crédit ou à tempérament, un délai est fixé pour le paiement de tout ou partie
du prix (vente à crédit), ou des échéances sont prévues pour le paiement fractionné du prix (vente à
tempérament) (supra. P. 20).

1. Lieu de paiement.
En principe, au lieu « réglé par la vente » (art. 1650).
Si le lieu du paiement n’a pas été fixé, paiement au lieu de la délivrance (art.1651) le plus
souvent dans les magasins du vendeur : le prix est « portable » et non « quérable » (1).
Si la chose ne peut être localisée au moment de la vente, notamment s’il s’agit d’une chose de
genre, paiement au domicile du vendeur.

2. Frais du paiement : si un acte de vente a été établi, « les frais d’acte et autres accessoires de la
vente sont à la charge de l’acheteur » (art. 1593) ;
-- ce sont, notamment, les honoraires du rédacteur de l’acte, les frais d’enregistrement et, pour
les ventes d’immeubles, les honoraires de notaire et les frais de publication ; -- sauf convention
contraire.
*2. – Montant du paiement.
En principe, l’acheteur doit payer le prix convenu.

Cas où le prix n’est pas déterminé au moment de la vente, mais est déterminable.
a) Prix au cours du jour, ou à dire d’expert (supra, p. 18, n. 1).

b) Prix indexé.

L’indexation : modalité de l’obligation de somme d’argent payable à terme, qui a pour but
d’en faire varier automatiquement le montant en fonction des variations d’un élément de base
appelé indice, choisi comme critère (1).
Sont interdites les indexations « fondées sur le salaire minimum interprofessionnel garanti (S.M.I.G)
(2), sur le niveau général des prix ou des salaires ou sur le prix des biens, produits ou services
n’ayant pas de relation directe avec l’objet… de la convention ou avec l’activité de l’une de parties »
(ord. Du 30 déc. 1958, art. 79 mod. Par ord. Du 4 févr. 1959, art. 14 et loi du 9juill. 1970) ; -- p. ex. le
prix de vente d’un immeuble payable à terme pourrait être indexé sur l’indice du coût de la
construction ou, vendu à un boulanger, sur le prix du quintal de farine.
Sanction : nullité (absolue) du contrat entier, si la clause en a été la condition déterminante.

Intérêt du prix : est dû par l’acheteur jusqu’au paiement (art. 1652),

--« s’il en a été ainsi convenu lors de la vente » ;


--« si la chose vendue et livre produit des fruits ou autre revenus » ;
--« si l’acheteur a été sommé de payer ».

*3. – Garantie du paiement (1).

1. Droit de rétention.

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Le vendeur non payé peut refuser la livraison de la chose (meuble ou immeuble) jusqu’au
paiement du prix (art.1612) (2) ; ce faisant, il exerce le droit de rétention sur la chose dont
il n’est plus propriétaire, mais simple détenteur.
Condition : que le prix soit exigible, non si le vendeur a accordé un délai pour le
paiement ; -- mais, même dans ce cas, le vendeur peut refuser la livraison « si, depuis la
vente, l’acheteur est tombé en faillite (3) ou en état de déconfiture… » (art. 1613).

2. Droit de revendication.
Si la venue a été faite sans terme (vente au comptant), le vendeur non payé, peut
revendiquer les meubles « tant qu’ils sont en la possession de l’acheteur et en empêcher
la revente, pourvu que la revendication soit faite dans la huitaine de la livraison et se
trouvent dans le même état… » (Art. 2102, 4°, al. 2) (4) ; -- le droit de revendication
disparait au cas de règlement judiciaire ou de liquidation des biens du débiteur
commerçant, sauf clause de réserve de propriété.

3. Privilège sur la chose vendue, meuble (art. 2102, 4°) ou immeuble (art. 2103, 1°) ; -- le
privilège disparait encas de règlement judiciaire ou de liquidation des biens du débiteur commerçant

4. Résolution de la vente.

« Si l’acheteur ne paie pas le prix, le vendeur peut demander la résolution de la vente » (art.
1654) (5), qu’il s’agisse de meuble ou d’immeuble.

Conditions : outre que le prix soit exigible, il faut

1° que le non-paiement (total ou partie) soit injustifié : le vendeur qui n’a pas exécuté ses
obligations ou ne les a exécutées que partiellement ne peut obtenir la résolution de la vente ;

2°que le non-paiement soit fautif ; -- non dû à un cas de force majeure.

Mise en œuvre de la résolution.

Application du droit commun ; --« … le contrat n’est point résolu de plein droit » (art. 1184, al.2) : la
résolution doit être prononcée par le tribunal.

Deux cas prévus pour les ventes d’immeuble (art. 1655 et 1656) mais applicables aux ventes mobilières :

a) Le contrat ne contient pas de clause résolutoire (art. 1655) :


--« le juge peut accorder à l’acquéreur un délai plus ou moins long suivant les circonstances. Ce
délai passé sans que l’acquéreur ait payé, la résolution de la vente sera prononcée » ;
-- mais si le vendeur est « en danger de perdre la chose et le prix », la résolution est prononcée
« de suite ».
b) Le contrat contient une clause résolutoire stipulant que « faute de paiement du prix dans le terme
convenu, la vente serait résolue de plein droit » (art. 1656) : »l’acquéreur peut néanmoins payer après
l’expiration du délai tant qu’il n’a pas été mis en demeure par une sommation ; mais après cette
sommation, le juge ne peut pas lui accorder de délai » ; -- toutefois, même dans ce cas, la résolution doit

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être constatée par le tribunal qui pourra ainsi contrôler les conditions de la non-exécution de son
obligation par l’acheteur, inexécution qui peut être due , p. ex. à la non-conformité de la chose vendue,
auquel cas la résolution ne serait pas acquise.

Dans les ventes mobilières, « la résolution aura lieu de plein droit et sans sommation au profit du
vendeur après l’expiration du terme convenu pour le retirement » (art.1657) c.-à-d. pour l’enlèvement
de la chose, qu’il s’agisse d’une vente civile ou d’une vente commerciale de corps certain ou de choses
fongibles ; -- mais à condition que le défaut de retirement soit imputable à l’acheteur.

Effets de la résolution.

A. Anéantissement rétroactif de la vente.


a) Entre parties :
--l’acheteur restitue au vendeur la chose et les fruits perçue et est comptable des
détériorations ;
-- le vendeur restitue à l’acheteur les acomptes reçus sur le prix et doit les intérêts.
b) Dans la vente d’immeuble, à l’égard des tiers, -- sous acquéreurs, titulaires de droit réels
(servitudes, hypothèques, etc.) acquis dans l’intervalle, -- leurs droit sont anéantis
rétroactivement.
B. Dommages-intérêts : peuvent être accordés au vendeur s’il subit un préjudice du fait de la
résolution ; -- p. ex. s’il n’a pu revendre qu’à un prix inférieur.

C. Impense : le vendeur doit rembourser à l’acheteur les impenses nécessaires ou, utiles, dans la
limite de la plus-value.

Extinction et limitation du droit du vendeur impayé de demander la résolution (1).

a) Extinction.
1. L’action résolution ne peut être exercée après l’extinction du privilège (2) (art. 2108, al. 2, réf.
à art. 1654 et loi du 17 mars 1909, art. 2, pour le privilège du vendeur de fonds de commerce).
2. Le jugement prononçant le règlement judiciaire ou la liquidation des biens met obstacle à
l’action résolutoire du vendeur impayé, -- à moins que l’action n’ait été introduite avant
jugement.
3. Dans les ventes d’immeubles, l’adjudication sur saisie immobilière met obstacle à l’action
résolutoire.
b) Limitation.
1. Ventes dont le prix est une rente :
--rente perpétuelle : résolution possible seulement si le débirentier ( l’acheteur) a cessé de
payer la rente pendant deux ans (1912, 1°) ;
--rente viagère : pas de résolution possible ; le vendeur peut seulement « saisir et faire vendre
les biens de son débiteur » (art. 1978) ; -- sauf convention contraire.
2. Usucapion du tiers acquéreur, par 10 ou 20 ans s’il est de bonne foi (3).
3. Pour les ventes de meubles, application de l’art, 2279 si le tiers acquéreur est de bonne foi (4).

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CHAPITRE III. – ESPECES PARTICULIERES DE VENTES

Enumération. Le code civil réglemente :

1. La vente à réméré (art. 1659 à 1673).


2. La licitation (art. 1686 à 1688) (5).
3. Le transport de créance (art. 1689 à 1695) (6).
4. La vente d’hérédité (art.1696 à 1698).
5. La cession de droit litigieux (art. 1699 à 1701).
6. La vente d’immeuble à construire (art. 1601-1 et s).

SECTION 1. -- VENTE A REMERE.

Vente dans laquelle le vendeur se réserve la faculté de « reprendre » la chose, en remboursant le prix
et les frais (art. 1659 et s.) ;--c’est un moyen de crédit permettant au vendeur de se procurer des fonds
en vendant sa chose qu’il pourra reprendre une fois revenu à meilleure fortune.

Caractère : vente sous condition résolutoire(1).

Conditions, prescrites dans l’intérêt des tiers

1. La faculté de rachat doit avoir été stipulée dans l’acte même, non après coup.
2. Et pour un délai n’excédant pas cinq ans ; -- sanction délai réduit à cinq ans.
3. S’il s’agit d’un immeuble, pour la validité à l’égard des tiers : publication au Bureau des
hypothèques (appl. déc. Du 4 janv. 1955, art. 28-1°).
Effets.
A. Avant l’exercice du réméré :
--l’acheteur est propriétaire sous condition résolutoire : il peut aliéner la chose ou la grever
de droits réels ;
--le vendeur est propriétaire sous condition suspensive : les droits qu’il consent seront validés
s’il exerce le réméré.

B. Après l’expiration du délai, sans qu’ait été exercé le réméré : l’acheteur conserve la propriété, la
vente devenant pure et simple.
C. Après l’exercice du réméré (v. art. 1675) : la vente est résolue rétroactivement.
a) Entre parties,
--l’acheteur rend la chose, non les fruits ;
--le vendeur restitue le prix, -- les frais du contrat, mais sans intérêts (car l’acheteur
conserve les fruits) ; -- et rembourse les impenses nécessaires ou utiles dans la limite de la
plus-value. Tant que le vendeur n’a pas remboursé, l’acheteur peut exercer le droit de
rétention.
b) A l’égard des tiers,

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-- le vendeur reprend la chose exempte de toutes charges du chef de l’acheteur, --à
condition que le pacte ait été publié au Bureau des hypothèques antérieurement à la publication des
charges ;

-- les actes d’administration faits dans l’intervalle sont maintenus : notamment « les baux
fait sans fraude par l’acquéreur », à condition qu’ils aient date certaine avant l’exercice du réméré.

SECTION 2. – VENTE D’HEREDITE.

A. -- Vente D’hérédité proprement dite (art. 1696).

Vente par laquelle un héritier, auquel une succession est échue, en tout ou en partie, cède ses
droits héréditaires à un tiers.
Le cas envisagé est celui où il n’existe qu’un seul héritier.
Condition : que la succession soit ouverte ; --sinon, il y a pacte sur succession future,
interdit : « On ne peut vendre la succession d’une personne vivante, même de son
consentement » (art. 1600).
Effets.

a) Entre parties.
Le cessionnaire acquiert tous les droits du cédant.
Obligation de garantie : « Celui qui vend une hérédité sans en spécifier en détail les objets,
n’est tenu de garantir que sa qualité d’héritier ».
Comptes entre acquéreur et vendeur (art. 1697 et 1698) :
--si le vendeur a déjà profité des fruits ou reçu paiement de créances héréditaires ou vendu
des effets de la succession, il est tenu de les rembourser à l’acquéreur « s’il ne les a expressément
réservés lors de la vente » ;
-- « L’acquéreur doit, de son coté, rembourser au vendeur ce que celui-ci a payé pour les
dettes et charges de la succession s’il n’y a stipulation contraire ».
A l’égard des créanciers, la vente est inopposable aux créanciers héréditaires : l’héritier reste tenu des
dettes.

B. – Cession de droit indivis : droit de préemption ou de substitution des indivisaires.

1. Droit de préemption (en cas de cession amiable).

« L’indivisaire qui entend céder à titre onéreux à une personne étrangère à l’indivision tout ou
partie de ses droits dans les biens indivis … est tenu de notifier par acte extra-judiciaire aux autres
indivisaires le prix et le conditions de la cession projetée, ainsi que les nom, domicile et profession
de la personne qui se propose d’acquérir. Tous indivisaire peut dans le délai d’un mois … faire
connaitre au acte ………………qu’il notifiés. En cas de préemption, celui qui l’exerce dispose pour la
réalisation de l’acte de vente, d’un délai de deux mois à compter de la date de m’envoi de sa
réponse au vendeur. Passé ce délai sa déclaration de préemption est nulle de plein droit, quinze
jours après une remisa en demeure restée sans préjudice des dommages-intérêts qui peuvent

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être demandés par le vendeur » (art. 815-14).

2. Droit de la substitution (en cas d’adjudication).


« S’il y a lieu à l’adjudication de tout ou partie des droits d’un indivisaire…l’avocat ou le notaire
doit en informer les indivisaires par notification un mois avant la date prévue pour la vente.
Chaque indivisaire peut se substituer à l’acquéreur dans un délai d’un mois à compter de
l’adjudication par déclaration au secrétariat-greffe ou auprès du notaire » (art. 815-15).
Sanction des formalités prévues par les deux textes ci-dessus : nullité de la cession ou de
l’adjudication ; -- prescription : cinq ans (art.815-16).
C. —Droits des créanciers (art. 815-17).

a) Créanciers de l’indivision ; -- ce sont les créanciers « qui auraient pu agir sur les biens indivis
avant qu’il n’y ait indivision et ceux dont la créance résulte de la conservation ou de la gestion des biens
indivis » : droit 1° d’être payés par prélèvement sur l’actif avant le partage ; --2° de poursuivre la saisie
et la vente des biens indivis.
b) Créanciers personnels des indivisaires.

1. « Ne peuvent saisir la part (indivise) du débiteur dans les biens indivis, meubles ou
immeubles.

2. Peuvent provoquer le partage au nom de leur débiteur (par l’action oblique, appl. art.
1 :66), -- ou intervenir au partage provoqué par lui.

3. « Les Co indivisaires peuvent arrêter le cours de l’action en partage en acquittant


l’obligation au nom et en l’acquit du débiteur » et pourront se rembourser par prélèvement sur les biens
indivis.

SECTION 3. – CESSION DE DROIT LITIGIEUX.

Droit litigieux : droit faisant l’objet d’un procès déjà engagé, ou dont on est fondé à croire qu’il pourra
devenir l’objet d’une contestation judiciaire.

Principes.

1. Validité de la cession de droit litigieux.


2. Mais le débiteur cédé peut exercer le retrait litigieux, c.-à-d. se substituer au cessionnaire, en lui
remboursant le prix de cession effectivement payé par lui.
Le droit pour le débiteur cédé d’exercer le retrait s’explique par la méfiance du législateur à
l’égard des cessions de droits litigieux.

A. Validité de la cession (c.-à-d. de la vente) d’un droit litigieux, -- qu’il s’agisse (le plus souvent)
d’un droit de créance ou de tout autre droit (droit réel, droit intellectuel).
B. Le retrait litigieux (art. 1699 et s.).

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Le retrait met en présence le débiteur cédé, défendeur au procès, qui devient le retrayant,
exerçant le retrait, -- et le cessionnaire du droit litigieux qui a acquis du cédant la qualité de
demandeur au procès et qui est le retrayé, contre qui est exercé le retrait
Condition du retrait.
1. Qu’il y ait procès en cours au moment de la cession, c.-à-d. qu’une assignation ait été délivrée et
que l’instance ne soit pas terminée par une décision définitive.

2. Que le procès porte « sur le fond du droit » ; --non p. ex. sur la compétence ou la recevabilité de
l’action.

3. Que la cession ait été faite à titre onéreux et à prix d’argent ; --non à titre gratuit ou p. ex. par
échange.
4. Que la cession n’ait pas une cause légitime ; p. ex. faite à un créancier en paiement de ce qu’il
lui est dû (v. art. 1701).

Exercice du retrait :

--Si le retrait est exercé avant le jugement : le retrayant dépose des conclusions notifiant au
cessionnaire du droit litigieux sa volonté d’exercer le retrait ;
--Si le retrait est exercé après le jugement et avant que la décision ne soit devenue définitive, il agit
par exploit signifié au cessionnaire.
Le retrayant rembourse au retrayé « le prix réel de cession avec les frais » et verse les intérêts à
compter du jour où le retrayé a payé le prix de la cession.

Effets du retrait.

a) Entre le retrayant et le retrayé : le retrayant est substitué au retrayé ; de sorte que de défendeur
qu’il était, il devient demandeur et, ces deux qualités étant confondues, le procès est terminé, le
cédant ayant perdu le droit litigieux par la cession qu’il a faite au futur retrayé, et ce dernier ayant
perdu le même droit par l’exercice du retrait.
Effet rétroactif du retrait : le retrayé est censé n’avoir jamais été titulaire du droit litigieux ; les
droits qu’il a concédés sur la chose litigieuse disparaissent.

b) Entre le retrayé et le cédant : pas d’effet ; -- le retrayé reste débiteur du prix de cession à l’égard
du cédant, s’il ne l’a pas payé ; -- le cédant reste tenu à garantie.
c) Entre le retrayant et le cédant : pas d’effet ; -- si le retrayé n’a pas payé le prix de la cession au
cédant, celui-ci n’a aucun droit sur la somme que le retrayant versera au retrayé.
Garantie due par le cédant : le cédant n’est tenu de garantir ni la solvabilité du débiteur, ni même
l’existence de la créance ; -- contrairement à la cession de créance de la droit commune
entrainante obligation du cédant de garantir l’existence de la créance au temps de la cession (art.
1693), sinon la solvabilité du débiteur (art. 1694).

SECTION 4. – VENTE D’IMMEUBLE A CONSTRUIRE (1)

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