Estampe 1255
Estampe 1255
Estampe 1255
232 | 2010
Varia
L’estampe à la Renaissance
Séverine Lepape
Édition électronique
URL : http://journals.openedition.org/estampe/1255
DOI : 10.4000/estampe.1255
ISSN : 2680-4999
Éditeur
Comité national de l'estampe
Édition imprimée
Date de publication : 1 décembre 2010
Pagination : 44-45
ISSN : 0029-4888
Référence électronique
Séverine Lepape, « L’estampe à la Renaissance », Nouvelles de l’estampe [En ligne], 232 | 2010, mis en
ligne le 15 octobre 2019, consulté le 24 septembre 2020. URL : http://journals.openedition.org/
estampe/1255 ; DOI : https://doi.org/10.4000/estampe.1255
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L’estampe à la Renaissance 1
L’estampe à la Renaissance
Séverine Lepape
1 L’exposition organisée par le Musée des beaux-arts d’Orléans est une bonne occasion de
voir des grands noms de l’estampe européenne des XVe et des XVIe siècles et de
découvrir le fonds de gravures fort riche de ce musée.
2 Bénédicte De Doncker, commissaire de l’exposition et conservateur en charge de ce
domaine au musée, a choisi d’en dévoiler une partie en puisant dans la collection de
Jean-Michel Constant Leber (1790-1859). Érudit orléanais passionné et souhaitant
constituer, comme bon nombre à son époque, une histoire de France par divers
documents, Leber a acheté et rassemblé pendant plus de trente ans près de 3400
estampes, qu’il fit monter dans de grands portefeuilles. Parmi cet ensemble, près d’une
centaine de pièces gravées en Europe du XVe au XVIe siècle sont aujourd’hui exposées et
permet de juger de l’importance de la collection acquise en vente publique par le Musée
des beaux-arts d’Orléans en 1860.
3 L’exposition est articulée en grandes sections chronologiques et stylistiques. Elle suit
en cela le dessein d’origine de Leber, qui qualifiait avec beaucoup de modestie sa
collection de « pantochronochalcographique » : le classement de ses estampes devait
permettre d’un coup d’œil rapide de comprendre l’essor d’une école et son déclin.
Leber voyait en l’ensemble de ses recueils, « rien moins que la Chronique universelle de
l’Art par les vingt générations d’artistes qui se sont succédées depuis sa naissance
jusqu’à nous ». La collection de Leber souhaitait offrir une vision encyclopédique de
l’histoire de l’estampe, et on trouve dans l’exposition un échantillon des grands artistes
qui ont contribué à façonner l’histoire de l’estampe au XVe et au XVIe siècle.
Hans Baldung Grien (1484 ou 1485-1545), Le Palefrenier ensorcelé, vers 1544, bois, 337 x 198 mm,
Orléans, Musée des beaux-arts, 2008.0.156
6 La scénographie de l’exposition est sobre et efficace avec une petite fantaisie autour de
la célèbre suite des Simulachres de la mort, gravée d’après Holbein, présentée selon une
disposition en accordéon qui imite le pas d’une danse macabre. Le catalogue, édité par
les éditions Fage et vendu à un prix très raisonnable, propose deux essais sur la vie de
Leber et sur sa collection, et des notices assez copieuses pour chaque gravure exposée.
Elles sont de bonne tenue et offrent une synthèse très claire sur les œuvres.
7 De Dürer à Mantegna : gravures Renaissance de la collection Leber est donc une exposition
intelligente, présentant des gravures emblématiques de l’estampe de la Renaissance. En
ces temps où défendre un projet scientifique axé sur la gravure n’est pas chose aisée, et
où peu d’institutions font le choix de mettre en valeur ce medium, une telle initiative
mérite d’être soulignée et saluée.
Andrea Mantegna, Bacchanale à la cuve, v. 1470-1480, burin, 307 x 440 mm, Orléans, Musée des
beaux-arts, 2008.0.79
INDEX
Index géographique : France, Allemagne, Italie
Index chronologique : 15e siècle, 16e siècle
AUTEUR
SÉVERINE LEPAPE
Conservateur, responsable du service de l’estampe ancienne et de la Réserve au département des
Estampes et de la Photographie de la BnF