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td11 Processus Corrige

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Processus aléatoires Thomas Budzinski

ENS Paris, 2017-2018 Bureau V2


thomas.budzinski@ens.fr

TD 11 : Chaînes de Markov
Corrigé

Mercredi 29 Novembre

1 Chaînes de Markov
Exercice 1 (Markov ou pas Markov ?)
Soit (Sn ) une marche aléatoire simple sur Z. Lesquels des processus suivants sont des chaînes de Markov
sur Z ? Pour ceux qui le sont, donner la matrice de transition.

1. A = (Sn )n≥0 , 5. E = (Sn + (−1)n )n≥0 ,


2. B = (Sn + n)n≥0 , 6. F = (|Sn |)n≥0 ,
 
3. C = Sn + n2 n≥0 , 7. G = Sn2 − n n≥0 ,
4. D = (Sn + 10n )n≥0 , 8. H = (S2n )n≥0 .

Solution de l’exercice 1
1
1. Oui. La matrice de transition est Q(x, y) = 2 si |x − y| = 1 et 0 sinon.
1
2. Oui. La matrice de transition est Q(x, y) = 2 si y = x ou y = x + 2, et 0 sinon.
3. Non. Si C était une chaîne de Markov de matrice de transition Q, on aurait d’une part

P (C0 = 0, C1 = 0) = Q(0, 0)

soit Q(0, 0) = P (S1 = −1) = 12 , et d’autre part

P (C0 = 0, C1 = 0, C2 = 0) = Q(0, 0)2 ,

mais C2 ≥ −2 + 22 = 2 donc P (C2 = 0) = 0 donc Q(0, 0)2 = 0 et Q(0, 0) = 0, d’où la contradiction.


4. Oui. La matrice de transition est la suivante : pour tous n ∈ N et k ∈ Z de même parité que n tel
que |k| ≤ n, on pose Q(10n + k, 10n+1 + k + 1) = Q(10n + k, 10n+1 + k − 1) = 12 , et Q(10n + k, y) = 0
pour tous les autres y. Cette définition a bien un sens car chaque entier peut s’écrire d’au plus une
manière comme 10n + k avec |k| ≤ n. Notons que cet argument ne marche plus pour l’exemple
précédent, car par exemple 0 peut s’écrire 02 + 0, mais aussi 12 + (−1).
5. Oui. La matrice de transition est la suivante : si x est pair alors Q(x, y) = 21 si y = x−1 ou y = x−3
et 0 sinon. Si x est impair alors Q(x, y) = 21 si y = x + 1 ou y = x + 3 et 0 sinon.
6. Oui. La matrice de transition est la suivante : on a Q(0, 1) = 1 et Q(0, y) = 0 pour tout y 6= 1 et,
pour x ≥ 1, on a Q(x, y) = 21 si |y − x| = 1 et 0 sinon.

1
7. Non. Si G était une chaîne de Markov de matrice de transition Q, on aurait d’une part

Q(0, 0) = P (G1 = 0) = P S12 = 1 = 1




et d’autre part
Q(0, 0)2 = P (G1 = G2 = 0) ≤ P (G2 = 0) = P S22 = 2 = 0,


d’où la contradiction.
8. Oui. La matrice de transition est

1
2
 si x = y,
1
Q(x, y) = si |x − y| = 1,
4
0 sinon.

Exercice 2 (Bricoler une chaîne de Markov à partir de variables indépendantes)


Soient S un ensemble dénombrable et (G, G) un ensemble mesurable. Soient aussi (Zn )n≥1 une suite de
variables i.i.d. à valeurs dans (G, G) et φ : S × G → S une application mesurable. On définit une suite de
variables (Xn )n≥0 à valeurs dans S par X0 = x ∈ S et Xn+1 = φ(Xn , Zn+1 ) pour tout n ≥ 0. Montrer
que (Xn )n≥0 est une chaîne de Markov et déterminer sa matrice de transition.
Solution de l’exercice 2 Soient n ≥ 0 et (x0 , . . . , xn ) ∈ S n . On a par indépendance :

P(X0 = x0 , . . . , Xn = xn ) =P(X0 = x0 , φ(x0 , Z1 ) = x1 , φ(x1 , Z2 ) = x2 , . . . , φ(xn−1 , Zn ) = xn )


=P(X0 = x0 )P(φ(x0 , Z1 ) = x1 )P(φ(x1 , Z2 ) = x2 ) . . . P(φ(xn−1 , Zn ) = xn )
=P(X0 = x0 )P(φ(x0 , Z1 ) = x1 )P(φ(x1 , Z1 ) = x2 ) . . . P(φ(xn−1 , Z1 ) = xn ).

On pose Q(y, z) = P(φ(y, Z1 ) = z) pour tout (y, z) ∈ S 2 . On peut alors écrire

P(X0 = x0 , . . . , Xn = xn ) = P(X0 = x0 )Q(x0 , x1 )Q(x1 , x2 ) . . . Q(xn−1 , xn ).

Cela signifie que (Xn )n≥0 est une chaîne de Markov de matrice de transition Q.
Exercice 3 On dit qu’un graphe G est transitif si pour tous sommets u et v de G, il existe un automor-
phisme Φ de G tel que Φ(u) = v (autrement dit, les sommets de G jouent tous le même rôle). Soit G un
graphe (fini ou infini) transitif et localement fini, et soit X une marche aléatoire simple sur G issue d’un
sommet u.
1. Montrer que pour tout sommet v et tout k ≥ 0, on a

P (X2k = u) ≥ P (X2k = v) .

2. En déduire que P (X2k = u) est décroissante en k.

Solution de l’exercice 3
1. Notons que si le graphe est transitif, alors tous les sommets ont le même degré d. Soit Q la matrice
de transition de la marche aléatoire simple sur G, i.e. Q(x, y) = d1 si x et y sont voisins et 0 sinon.
L’énoncé se réécrit :
Q2k (u, v) ≤ Q2k (u, u).
Or, on a
!1/2 !1/2
X X X X
2k k k k k k 2 k 2
Q (u, v) = Q (u, w)Q (w, v) = Q (u, w)Q (v, w) ≤ Q (u, w) Q (v, w) ,
w w w w

en utilisant la symétrie de Q,  puis l’inégalité de Cauchy-Schwarz. De plus, comme


 le graphe est
transitif, la famille Qk (v, w) w∈G est une permutation de la famille Qk (u, w) w∈G . En effet, si Φ

2
est un automorphisme qui envoie u sur v, on a Qk (u, w) = Qk (v, Φ(w)) pour tout sommet w.
de G P
On a donc w Q (v, w) = w Qk (u, w)2 , d’où
k 2
P

X X
Q2k (u, v) ≤ Qk (u, w)2 = Qk (u, w)Qk (w, u) = Q2k (u, u),
w w

en réutilisant à la fin la symétrie de Q. Notons que même si G est infini, Xk et X2k ne peuvent
prendre qu’un nombre fini de valeurs, donc toutes les sommes manipulées sont en fait finies, donc
il n’y a pas de problème de convergence.
2. Soit k ≥ 0. On a
X
Q2k+2 (u, u) = Q2k (u, v)Q2 (v, u)
v
X
≤ Q2k (u, u) Q2 (v, u)
v
X
2k
= Q (u, u) Q2 (u, v)
v
2k
= Q (u, u)

en utilisant successivement la question précédente, et la symétrie de Q. Cela conclut.

Remarque La première question est fausse sans l’hypothèse de transitivité (prendre par exemple un
graphe avec un sommet de très gros degré), et en remplaçant 2k par un entier impair (prendre un grand
cycle de longueur impaire).
Exercice 4 (h-transformée d’une chaîne de Markov)
Soit S un ensemble dénombrable et (Xn )n≥0 une chaîne de Markov sur S de matrice de transition Q.
Soit h : S → R+ . Soit P la matrice définie sur S+ = {x ∈ S|h(x) > 0} par la formule

h(j)
P (i, j) = Q(i, j).
h(i)

1. Donner une hypothèse sur h qui garantit que P est la matrice de transition d’une chaîne de Markov
sur S + . Que signifie cette hypothèse si X est la marche aléatoire simple sur un graphe ? On dit
alors que P est la h-transformée de Q.
2. Soit Y une chaîne de Markov de matrice de transition P . Déterminer la dérivée de Radon-Nikodým
de la loi de (Yi )0≤i≤n par rapport à celle de (Xi )0≤i≤n .
3. On considère la marche aléatoire simple S sur Z. On note Ti = inf{n ≥ 0|Sn = i}. Pour N > 0 et
k ∈ [[0, N ]], on définit
(N )
Pk = Pk ( · |TN < T0 ).
k (N )
(a) On rappelle que Pk (TN < T0 ) = N . Montrer que sous Pk , (Sn∧TN )n≥0 est une chaîne de
Markov et donner sa matrice de transition.
(b) Trouver une fonction h : [[0, N ]] → R+ telle que la matrice de transition de la question précé-
dente soit la h-transformée de la matrice de transition de la marche aléatoire simple.
(c) Proposer une définition de la "marche aléatoire simple sur Z conditionnée à rester positive".

Solution de l’exercice 4
1. Il faut avoir j∈S + P (i, j) = 1 pour tout i ∈ S + , soit
P

X
Q(i, j)h(j) = h(i).
j∈S +

3
Par définition de S + , le membre de gauche est égal à j∈S Q(i, j)h(j) car les contributions pour
P

j ∈ S\S + sont nulles. Une condition suffisante est donc


X
∀i ∈ S + , h(i) = Q(i, j)h(j).
j∈S

Si X est une marche aléatoire simple, i.e. Q(i, j) = 1


deg(i) 1i↔j , cette condition signifie que h est
harmonique sur S + .
2. Soient y0 , . . . , yn ∈ S + . On a

P (Y0 = y0 . . . , Yn = yn ) = P (X0 = y0 ) P (y0 , y1 ) . . . P (yn−1 , yn )


h(y1 ) h(yn )
= P (X0 = y0 ) Q(y0 , y1 ) . . . Q(yn−1 , yn )
h(y0 ) h(yn−1 )
h(yn )
= P (X0 = y0 . . . , Xn = yn ) .
h(y0 )
h(Xn )
La dérivée de Radon-Nikodym recherchée vaut donc h(X0 ) .
3. On calcule
(N )
Pk (Xn+1 = xn+1 |X0 = x0 , . . . , Xn = xn )
Pk (X0 = x0 , . . . , Xn = xn , Xn+1 = xn+1 et TN < T0 )
= .
Pk (X0 = x0 , . . . , Xn = xn et TN < T0 )

Par la propriété de Markov simple, on a Pk (X0 = x0 , . . . , Xn = xn et TN < T0 ) = 21n · xNn , ainsi


1
que Pk (X0 = x0 , . . . , Xn = xn , Xn+1 = xn+1 et TN < T0 ) = 2n+1 · xn+1
N . Par conséquent,

(N ) xn+1
Pk [Xn+1 = xn+1 |X0 = x0 , . . . , Xn = xn ] = .
2xn
(N )
La marche arrêtée sous la proba Pk est donc une chaîne de Markov de matrice de transition
y
Q(x, y) = 1|x−y|=1 et Q(N, N ) = 1.
2x
Il s’agit de la h-transformée de la marche simple stoppée en N avec h(x) = x.
Conditionner une marche aléatoire simple sur Z (issue, par exemple, de 1) à ne pas taper 0 n’a a
priori pas de sens. Une manière de lui donner un sens est de la conditionner à taper N avant 0 puis
de faire tendre N vers +∞. D’après la discussion qui précède, pour tous n et x0 , x1 , . . . , xn avec
x0 = 1 on a
n−1
Y xi+1
(N )
P1 (X0 = x0 , . . . , Xn = xn ) −−−−−→ 1|xi+1 −xi |=1 .
n→+∞
i=0
2xi

Un candidat naturel est donc la h-transformée de la marche simple avec h(x) = x1x>0 .

Remarque L’utilisation d’une h-transformée pour "conditionner" une marche aléatoire à un événement
de probabilité nulle (par exemple ne pas taper un état ou un ensemble d’états donné) fonctionne dans
des cas assez variés.

2 Propriété de Markov forte


Exercice 5 Soit (Sn )n≥0 une marche aléatoire simple sur Z issue de 0. Pour tout i ≥ 0, on pose
Ti = min{n ≥ 0|Sn = i} (on rappelle que tous les Ti sont finis p.s. par récurrence de S).
1. Montrer que les variables Ti+1 − Ti sont i.i.d.

4
2. On suppose maintenant que S est une marche biaisée négativement, i.e. les Sn+1 − Sn sont i.i.d. et
1
P (Sn+1 − Sn = −1) = 1 − P (Sn+1 − Sn = +1) > .
2
Montrer sans calcul que M = max{Sn |n ≥ 0} est une variable géométrique.

Solution de l’exercice 5
1. On propose deux manières de rédiger le résultat : une manière plutôt intuitive, et une manière
formelle en utilisant la formule vue en cours.
Preuve intuitive :
Soit i ≥ 0. Par la propriété de Markov forte, conditionnellement à FTi , le processus (STi +n )n≥0
a la loi d’une marche simple issue de i, donc Se = (STi +n − i)n≥0 est une marche simple sur Z
conditionnellement à FTi . De plus, on a

Ti+1 − Ti = min{n ≥ 0|Sen = 1},

donc conditionnellement à FTi , la variable Ti+1 − Ti a la même loi que T1 . Comme cette loi est
toujours la même, la variable Ti+1 −Ti est indépendante de FTi . Or, les variables T1 , T2 −T1 , . . . , Ti −
Ti−1 sont FTi -mesurables, donc Ti+1 − Ti a la loi de T1 et est indépendante de (Tj+1 − Tj )0≤j≤i−1 ,
d’où le résultat.
Preuve formelle :
Soit i ≥ 0. On rappelle la formule donnant la propriété de Markov forte pour le temps d’arrêt Ti :
pour toute variable FTi -mesurable F et toute variable G qui est une fonction mesurable de S, on a

E0 [1Ti <+∞ F × G ◦ θTi ] = E0 1Ti <+∞ F ESTi [G] .


 

Notons que dans notre cas, on a Ti < +∞ p.s. (déjà vu précédemment) et STi = i par définition de
i, donc la formule s’écrit
E0 [F × G ◦ θTi ] = E0 [F Ei [G]] .
On prend G = 1Ti+1 =ti+1 , avec ti+1 ∈ N. On a alors

G ◦ θTi = min{t ≥ 0|STi +t = i + 1} = Ti+1 − Ti ,

donc dans ce cas la formule s’écrit

E0 F 1Ti+1 −Ti =ti+1


 
= E0 [F Pi (Ti+1 = ti+1 )]
= E0 [F P0 (T1 = ti+1 )]
= P0 (T1 = ti+1 )E0 [F ]

en utilisant le fait qu’une marche aléatoire simple issue de i a la même loi qu’une marche issue de
0 à laquelle on a ajouté i, donc Ti+1 en partant de i a la même loi que T1 en partant de 0. Cela est
vrai pour toute variable FTi -mesurable F . En particulier, en prenant

F = 1T1 =t1 ,T2 −T1 =t2 ,...,Ti −Ti−1 =ti ,

on obtient

P (T1 = t1 , T2 − T1 = t2 , . . . , Ti+1 − Ti = ti+1 ) = P (T1 = ti+1 ) P (T1 = t1 , T2 − T1 = t2 , . . . , Ti − Ti−1 = ti ) .

Par une récurrence immédiate sur i, on obtient donc


i
Y
P (T1 = t1 , T2 − T1 = t2 , . . . , Ti − Ti−1 = ti ) = P (T1 = ti ) ,
j=1

donc les variables Ti+1 − Ti sont bien des copies i.i.d. de T1 .

5
2. Le raisonnement est similaire. Soit i ≥ 0. Conditionnellement à FTi , si Ti < +∞, le processus
Se = (STi +n − i)n≥0 est une marche simple sur Z par la propriété de Markov forte, donc
 
P (Ti+1 < +∞|Ti < +∞) = P ∃n ≥ 0, Sen = +1 = P (T1 < +∞) .

i
Par récurrence, on en déduit P (Ti < +∞) = P (T1 < +∞) pour tout i ≥ 0, d’où le résultat car
Ti < +∞ équivaut à M ≥ i.
On pourrait aussi rédiger une preuve formelle dans le même esprit que celle de la question précédente,
en prenant G = 1Ti+1 <+∞ . La seule différence est que les temps d’arrêt auxquels on applique Markov
forte ne sont pas finis p.s., donc on doit garder l’indicatrice jusqu’au bout dans la formule.

Remarque Le résultat de la deuxième question a déjà été obtenu (avec le paramètre de la loi géométrique)
de manière plus calculatoire dans l’exercice 4 du TD4.
Exercice 6 (La fourmi et la montre)
Une fourmi se promène sur une montre de la manière suivante : elle démarre sur le chiffre 0 et, toutes
les minutes, elle se déplace avec proba 21 d’un chiffre vers la gauche et avec proba 12 d’un chiffre vers la
droite. La fourmi s’arrête quand elle a visité tous les chiffres de la montre. On note C le dernier chiffre
de la montre visité par la fourmi. Montrer que C est une variable uniforme sur {1, 2, . . . , 11}.
Solution de l’exercice 6 Notons d’abord que C existe bien p.s. car la fourmi finit forcément par faire 12
pas consécutifs vers la gauche (argument déjà vu en TD, par exemple exercice 9 du TD5), donc par
visiter tous les chiffres de la montre. Pour tout i ∈ Z\12Z, on note Ti le premier temps auquel la fourmi

découvre i. Pour tout i ∈ (Z/12Z) , on a

P (C = i) = P (Ti > Ti−1 , Ti > Ti+1 )


= P (Ti−1 < Ti+1 < Ti ) + P (Ti+1 < Ti−1 < Ti )
= P (Ti−1 < Ti+1 ) P (Ti+1 < Ti |Ti−1 < Ti+1 ) + P (Ti+1 < Ti−1 ) P (Ti−1 < Ti |Ti+1 < Ti−1 ) .

Mais d’après la propriété de Markov forte, conditionnellement à FTi−1 , la marche de la fourmi après Ti−1
a la même loi qu’une marche aléatoire démarrée de i − 1, donc P (Ti+1 < Ti |Ti−1 < Ti+1 ) est égale à la
probabilité qu’une marche démarrée en i − 1 atteigne i + 1 avant i. Par invariance par rotation, cette
probabilité ne dépend pas de i, donc vaut P (T2 < T1 ). De même, on a

P (Ti−1 < Ti |Ti+1 < Ti−1 ) = P (T10 < T11 ) = P (T2 < T1 ) ,

où la dernière égalité s’obtient par symétrie. On obtient donc

P (C = i) = P (Ti−1 < Ti+1 ) P (T2 < T1 ) + P (Ti+1 < Ti−1 ) P (T2 < T1 )
= P (T2 < T1 ) .

Comme cela ne dépend pas de i, on en déduit que C est bien uniforme sur {1, 2, . . . , 11}.
1
Remarque On peut déduire de la fin de la preuve que P (T2 < T1 ) = 11 , c’est-à-dire que pour la marche
1
simple sur Z on a P (T−10 < T1 ) = 11 , résultat qu’on avait déjà obtenu par le théorème d’arrêt.
Exercice 7 (Un petit résultat technique utile) Pn
Soient (Xi )i∈N des variables i.i.d. à valeurs entières. Pour tout n ≥ 0, soient Sn = i=1 Xi et Sn∗ =
max{|Sk ||0 ≤ k ≤ n}. On se fixe n ≥ 0, et ε, A > 0 tels que pour tout 0 ≤ k ≤ n,

P (|Sk | ≥ A) ≤ ε.

Montrer que
P (|Sn∗ | ≥ 2|A|) ≤ 2ε.

6
Solution de l’exercice 7 Commençons par remarquer que S est une chaîne de Markov. Si on note pi =
P (X1 = i), sa matrice de transition est Q(x, y) = py−x .
Soit τ = min{k ≥ 0||Sk | ≥ 2A}. On applique la propriété de Markov forte au temps d’arrêt τ . La
propriété de Markov forte nous dit que conditionnellement à Fτ , le processus (Sτ +k )k≥0 est une chaîne
de Markov issue de Sτ , de matrice de transition Q. Soit Se le processus (Sτ +k − Sτ )k≥0 . La loi de Se
conditionnellement à Fτ est donc celle d’une chaîne de Markov issue de 0 et de matrice de transition Q.
En particulier, cette loi ne dépend pas de Fτ , donc Se est une copie de S, indépendante de Fτ .
L’idée de la preuve est maintenant la suivante : si τ ≤ n, alors soit |Sn | ≥ A, ce qui arrive avec proba
au plus ε, soit |Sn | ≤ A, mais alors |Sn − Sτ | ≥ A, soit |Sen−τ | ≥ A, ce qui arrive aussi avec proba au plus
ε.
Plus précisément, si τ = k ≤ n, alors
    
P |Sn | ≤ A Fτ ≤ P |Sen−τ | ≥ A Fτ = P |Sen−k | ≥ A Fτ ≤ ε,

en utilisant notre hypothèse sur A et ε et le fait que la loi de Se conditionnellement à Fτ est celle de S.
On en déduit, en utilisant la définition de l’espérance conditionnelle sur Fτ :

P (τ ≤ n, |Sn | ≤ A) = E 1τ ≤n P |Sn | ≤ A Fτ ≤ E [1τ ≤n ε] ≤ ε.


 

On a donc finalement :

P (τ ≤ n) ≤ P (|Sn | ≥ A) + P (τ ≤ n, |Sn | ≤ A) ≤ ε + ε = 2ε,

en utilisant l’hypothèse de départ pour k = n.


Exercice 8 Que représente cette la jolie image ci-dessous ?
Solution de l’exercice 8 Il s’agit d’une illustration de l’exercice 6. On a représenté la trajectoire de la
fourmi, en la faisant s’éloigner progressivement du centre de la montre pour rendre sa trajectoire plus
visible. La fourmi s’arrête une fois qu’elle a découvert tous les chiffres. On a ici pris une montre à 100
chiffres, et la fourmi a fait 3631 pas.

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