Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                

Cours de Droit Fiscal N-1

Télécharger au format docx, pdf ou txt
Télécharger au format docx, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 123

COURS DE DROIT FISCAL

Ecole Supérieure des affaires

Chargé du cours : M. Joseph Kodzo SIPOTOU

Expert fiscal agrée près des Cours et Tribunaux du Togo


Juriste d’affaires – SCPMA, société d’avocats
GSM : 90 31 86 58 / 97 27 97 07/22 45 79 30
E-mail : sipotou@yahoo.fr
Année 2019 - 2020

LICENCE

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


1
INTRODUCTION

Le droit fiscal a pour objet l'étude de l'impôt. Ressource fondamentale de l'Etat, le


rôle de l'impôt ne cesse de s'accroître dans le monde contemporain, d'où l'intérêt de
l'appréhender. En effet, pour accepter l'impôt, il faut au moins le comprendre.

On peut définir le droit fiscal comme l'ensemble des règles de droit relatives à l'impôt.
Il importe donc de préciser la notion d'impôt avant de bien la distinguer de notions
voisines. Enfin il faudra préciser comment l'on classe les différents impôts.

Il existe beaucoup de définitions de l'impôt en fonction des différents domaines


(économique, politique, ...). La Cour de Cassation en a donné une définition juridique
dès 1950 : « L'impôt est un prélèvement pratiqué par voie d'autorité par l'Etat, les
provinces, les communes sur les ressources des personnes vivant sur leurs
territoires ou y possédant des intérêts, pour être affectés aux services d'utilité
générale ».
La gestion fiscale des entreprises s'exerce dans un cadre précis, tracé également pour
tous les contribuables, personnes physiques ou morales redevables d'impôts ou de
taxes de natures diverses.
Selon le professeur Gaston JEZE, « l’impôt est un prélèvement pécuniaire requis
des personnes physiques ou morales de droit privé et éventuellement de droit
public d’après leur faculté contributive, d’une façon autoritaire, définitive et
sans contrepartie en vue de la couverture des charges publiques de l’Etat et
des autres collectivités territoriales ».
Pour assurer la veille juridique nécessaire à une bonne application des obligations
fiscales, des connaissances techniques fondamentales sont à mettre en œuvre. Elles
permettront également de bien identifier les impositions diverses qui concernent les
entreprises et leurs opérations.

I. SOURCES ET FONCTIONS DE L'IMPOT

1. Définition de l'impôt
L'impôt est un prélèvement pécuniaire subi par les contribuables : les individus et les
sociétés (personnes physiques et morales).
► Ce prélèvement est obligatoire : l'obligation résulte de la loi ; des sanctions
s'appliquent en cas de non-paiement ou de retard.
► Ce prélèvement est opéré à titre définitif : l'impôt diffère de l'emprunt public, il
n'est pas remboursé.

► Ce prélèvement est réalisé sans contrepartie (directe en tout cas) : il ne


correspond pas à un service rendu, rémunéré par une redevance.
Remarque : La distinction traditionnelle faite entre les impôts (prélèvements sans
contrepartie) et les taxes (payées en échange d'un service particulier) n'a plus de

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


2
fondement aujourd'hui, bien que quelques taxes aient une justification précise (par
exemple la taxe d'enlèvement des ordures ménagères).
► Ce prélèvement est destiné à couvrir les dépenses publiques : les impôts
alimentent les budgets de l'État et des collectivités locales.
2. Sources du droit fiscal
II existe une hiérarchie des sources du droit fiscal :
a) Les lois togolaises et les conventions internationales
Selon la Constitution togolaise du 14 octobre 1992, la loi est la source fondamentale
du droit fiscal.
Mais la Constitution prévoit la primauté de certaines conventions ou dispositions
internationales (traités ou accords internationaux).
b) Les règlements
Des décrets et arrêtés conformes à la loi et émanant du pouvoir exécutif assurent la
mise en application de la loi.
c) La doctrine administrative
La doctrine administrative permet de donner des précisions sur l'interprétation des
textes légaux ou réglementaires et sur les modalités de leur application : des
instructions, circulaires, notes sont établies par l'Administration ;
- des réponses ministérielles sont données aux questions posées par les
parlementaires.
d) La jurisprudence
Les décisions des tribunaux administratifs ou judiciaires rendues à la suite de
conflits opposant des contribuables à l'Administration au sujet de l'interprétation de
la loi, constituent une jurisprudence importante. Elles guident l'appréciation d'autres
situations et sont parfois même à l'origine de modifications de la loi ou de
règlements.

II. FONCTIONS DE L’IMPOT

La fiscalité est l'ensemble des pratiques relatives à la perception des impôts et autres
prélèvements obligatoires qui permettent de financer les besoins des Etats et des
collectivités territoriales. Elle est à l'heure actuelle un système complexe visant en
réalité divers objectifs.
L’impôt a deux fonctions :

La fonction fiscale

Le rôle initial de l’impôt est d’alimenter essentiellement le budget de l’Etat. Il est


destiné à la couverture les charges publiques. Ainsi l’impôt doit être productif et
élastique.
L’impôt productif est celui qui est universel, inéluctable, juste, discret, diversifié et
adapté.
L’impôt est élastique légalement lorsque l’augmentation du tarif correspond à une
augmentation équivalente du rendement.
Il est élastique économiquement lorsque son rendement est fonction du mouvement
de la conjoncture économique.
Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée
3
2. La fonction moderne : instrument de politique économique et sociale de
l’Etat
Sur le plan économique :

L’impôt, est un moyen d’action conjoncturelle :

Il permet de lutter contre l’inflation. Ainsi, l’Etat peut procéder à une augmentation
de l’impôt pour réduire les disponibilités des citoyens et des entreprises en vue de
diminuer la demande globale et de limiter ainsi les achats à l’étranger qui
déséquilibrent la balance commerciale.
En revanche, pour contrecarrer les tensions déflationnistes, l’Etat peut procéder à
une baisse du niveau de l’impôt, relançant ainsi la consommation, en créant un
contexte favorable à la réduction du sous-emploi.
L’impôt, est un moyen d’incitation à l’épargne et l’investissement :

L’Etat peut procéder à une modulation, c'est-à-dire faire varier le poids relatif de
l’impôt entre les citoyens et les entreprises de façon à orienter leurs activités dans un
sens jugé favorable pour l’économie nationale.

Ex : 27% pour toutes sociétés à compter du 1er janvier 2019.

L’impôt, est un moyen d’action sur les structures économiques


La taxation des exportations au taux zéro (taux 0) et au taux réduit de 10 % sur
certains produits avec la possibilité pour l’entreprise de demander remboursement de
la TVA payée à ses fournisseurs est un encouragement à l’exportation et favorise
ainsi une certaine compétitivité sur le marché international.

- Sur le plan social :

L’Etat peut procéder à une amputation discriminée des ressources de manière à faire
des prélèvements plus élevé pour les titulaires de hauts revenus et moins élevé pour
les catégories sociales modestes (IRPP).
En outre, par le biais de la redistribution, les recettes fiscales servent à financer les
prestations sociales.

Ex : les allocations familiales, les aides aux démunis, aux sinistrés à la suite d’une
catastrophe naturelle.
L’impôt joue aussi un rôle de moralisation sociale. C’est le cas des droits élevés qui
frappent la consommation de l’alcool et du tabac.

III. LE CHAMP D'APPLICATION D'UN IMPOT

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


4
Le champ d'application définit les personnes ou opérations imposables. Il correspond
à la définition des critères qui permettent de savoir si une personne, une opération
ou une situation donnée est soumise à l'impôt ou exonérée, en fonction :
- de sa nature ou de ses caractéristiques ;
- de la notion de territorialité, notion de plus en plus importante du fait du
développement des échanges internationaux.

1. L'assiette d'un impôt


L'assiette d'un impôt est la base sur laquelle repose l'imposition. Des éléments divers
ont été retenus par le législateur : le revenu, le bénéfice, le prix de vente ou chiffre
d'affaires, la valeur des immobilisations, les salaires payés par l'entreprise, la valeur
du patrimoine, etc.

2. Le fait générateur et l'exigibilité


Le fait générateur est l'événement qui fait naître une créance au profit du Trésor
public.
L'exigibilité est l'événement ou l'opération qui permet au Trésor public de réclamer le
paiement de sa créance.
Pour de nombreux impôts, ces événements coïncident dans le temps.

3. La liquidation de l'impôt
La liquidation de l'impôt est le calcul de la somme exigible. On applique le plus
souvent à la base imposable (l'assiette) :
- un taux (calcul de la TVA, de l'impôt sur les sociétés) ;
- un barème en cas d'impôt progressif (calcul de l'impôt sur le revenu...) un tarif
(calcul de certains droits d'enregistrement...).

4. Le recouvrement de l'impôt
Le recouvrement de l'impôt est l'encaissement des sommes par le Trésor public. Il est
réalisé :
- soit par versement spontané des redevables (c'est le cas des impôts dont ils
ont eux-mêmes calculé le montant : impôt sur les sociétés, impôt sur le revenu des
personnes physiques, TVA...) ;
- soit après émission par le Trésor d'un avis d'imposition établi à partir des «
rôles » administratifs (impôts fonciers, taxe professionnelle...) ;
- soit par retenue effectuée à la source pour le compte du Trésor sur un revenu
payé au contribuable réel (revenus des capitaux mobiliers, retenue sur les loyers...).

IV. LES CLASSIFICATIONS DES IMPOTS

II existe trois (3) principales classifications


1. Classification administrative
Retenue dans la présentation de la loi de finances annuelle, la classification
administrative est fondée essentiellement sur la distinction entre deux modalités
différentes de recouvrement de l'impôt : les impôts directs et impôts indirects.
2. Classification budgétaire
Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée
5
Les impôts sont perçus pour financer les dépenses publiques. Ces dépenses sont
réparties entre les budgets de l'État et des collectivités locales (régions, préfectures,
communes).
Bien que l'État participe par des dotations budgétaires au financement des besoins
des collectivités locales, des impôts sont perçus directement au profit de ces
dernières.
Cette classification conduit à distinguer les impôts d'État (par exemple l'impôt sur le
revenu, l'impôt sur les sociétés...) et les impôts des collectivités locales (par exemple
la taxe professionnelle, les impôts fonciers, la taxe d'habitation...).
3. Classification économique
La classification économique est fondée sur la différenciation des bases de calcul,
l'impôt étant en fait un prélèvement sur la richesse, qui peut être réalisé soit :
- à sa source, lorsqu’apparaît le revenu ;
- lors de son utilisation, par une consommation qui engendre une dépense ;
- à la suite de son accumulation ou de mouvement en capital.

VI. LES REGIMES D'IMPOSITION AU TOGO

I. Définitions

Conformément à l’article 15 du livre de procédure fiscale du Togo :

1- Sont soumis au régime du bénéfice réel d'imposition les contribuables dont le


chiffre d'affaires est supérieur à soixante millions (60 000 000) de francs CFA.
2- Sont soumis au régime synthétique d'imposition les contribuables dont le chiffre
d'affaires est inférieur ou égal à soixante millions (60 000 000) de francs CFA.
Sont toutefois exclues, quel que soit le montant du chiffre d'affaires réalisé, les
personnes morales, les personnes physiques exerçant une profession libérale ainsi
que les titulaires de charges et offices.

II. Les régimes de déclaration fiscale

Conformément à l’article 16 du livre de procédure fiscale du Togo :

Les contribuables soumis aux obligations déclaratives, à l'endroit de l'Administration


fiscale, sont éligibles aux régimes de déclaration comptable selon le système normal
ou selon le système minimal de trésorerie comme suit :

- les contribuables relevant du régime de bénéfice réel d'imposition dont le chiffre


d'affaires hors taxe est supérieur à soixante millions (60.000.000) de francs CFA sont
placés sous le régime de la déclaration selon le système normal ;
- les contribuables relevant du régime synthétique d'imposition dont le chiffre
d'affaires est supérieur à trente millions (30 000 000) de francs CFA et inférieur ou
égal à soixante millions (60 000 000) de francs CFA sont placés sous le régime de la
déclaration selon le système minimal de trésorerie ;

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


6
Les obligations comptables des contribuables soumis au régime synthétique
d'imposition dont le chiffre d'affaires est inférieur à trente millions (30 000 000) de
francs CFA sont réduites à la tenue d'un livre de recettes et de dépenses aux pages
numérotées sur lequel est inscrit jour par jour, sans blanc ni rature, le montant de
chacune de leurs opérations.

Les contribuables placés sous le régime de la déclaration selon le système minimal de


trésorerie peuvent opter pour le régime de la déclaration selon le système normal.
Cette option est faite par lettre adressée au Commissaire des Impôts. Cette option est
irrévocable en cas d'acceptation.
Les exigences minimales de l'Administration fiscale en ce qui concerne la tenue d'une
comptabilité telles que prescrites ci-dessus ne dispensent pas les contribuables de
respecter les obligations prévues en la matière par l'acte uniforme relatif au droit
commercial général et le Système Comptable de l'Organisation pour l'Harmonisation
en Afrique du Droit des Affaires (SYSCOHADA).

VII. L'ORGANISATION DE L'ADMINISTRATION FISCALE

Le précurseur de la Direction Générale des Impôts fût l’arrêté du 09 Janvier 1943


modifié en Février de la même année portant création du Service des contributions
Directes. Suivra ensuite le Décret n°68-33 du 19 février 1968 portant la mise sur
pied de l’Administration des Impôts.

Dans le souci de coordonner les activités relatives aux impôts sur le plan national, il
a été créé sous l’autorité du Ministère de l’Économie et des Finances, la Direction
Générale des Impôts. Ceci à travers le décret N°85-2 du 10 Janvier 1985 portant
création, attribution et organisation de la DGI. Depuis 2006, le Ministère de
l’Economie et des Finances a procédé à plusieurs aménagements dans le
fonctionnement de la Direction Générale des impôts et ceci, dans le cadre général des
réformes des finances publiques au Togo.

Le décret N°2006-122/PR du 20 Septembre 2006 relatif à la mise en place du


projet de réforme et de modernisation de l’administration des impôts a posé les bases
de la nouvelle organisation. C’est le décret n°2007-011/PR du 28 février 2007
portant attributions et organisation de la Direction Générale des impôts qui fixera la
nouvelle organisation de l’administration des impôts dans sa phase avant
l’avènement de la réforme de l’OTR.

L’administration fiscale togolaise a donc connu d’importantes réformes depuis la


période des indépendances jusqu’ à ce jour qui ont influencé ses structures et son
organisation. L’organisation actuelle du commissariat des impôts est héritée des
dispositions du décret n°2007-011/PR du 28 février 2007 portant attributions et
organisation de la Direction Générale des impôts.

Ce texte définissait les différentes structures de l’ancienne direction générale des


impôts ainsi que leurs compétences et missions respectives. Avec l’avènement de
l’Office Togolais des Recettes (OTR), nouvelle structure qui intègre les impôts et les
douanes en une administration unique, certaines directions ont été supprimées et

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


7
d’autres rattachées au commissariat des services généraux conformément au nouvel
organigramme du management mis en place.

 Décret n°2007-011/PR du 28 février 2007 portant attributions et


organisation de la Direction Générale des impôts

 Loi N° 2012-016 du 14 décembre 2012 portant création de l’Office Togolais


des Recettes (OTR)

Ainsi, la direction de l’administration, de l’organisation et des services d’appui et la


direction de l’informatique ont été rattachées au commissariat des services généraux
alors que la direction de la conservation foncière et des domaines est placé désormais
sous le ministère de l’Economie et des finances.

L’OTR est un établissement public à caractère administratif doté d’une autonomie de


gestion administrative et financière et comprend quatre (04) commissariats : le
commissariat général, le commissariat des services généraux, le commissariat des
impôts et le commissariat des douanes et droits indirects.

Le Commissariat des impôts est la structure de l’OTR chargée de la gestion de la


fiscalité intérieure. A ce titre, il a principalement pour mission :

 Proposer des projets des lois fiscales ou de décrets pour la modification de la


législation fiscale ;
 Coordonner l’élaboration et/ou la mise à jour des manuels de procédures du
Commissariat des Impôts ;
 Coordonner et superviser la planification stratégique et opérationnelle des
activités du Commissariat des impôts ;
 Coordonner et superviser l’élaboration des prévisions mensuelles,
trimestrielles et annuelles des recettes des impôts ;
 S’assurer que les plans de vérification et du contrôle fiscal ont été préparés sur
la base d’une analyse des risques et superviser la mise en œuvre de ces plans ;
 Coordonner et superviser l’identification, l’immatriculation des contribuables
et maintenir la base des données afférentes ;
 Assurer une gestion efficace des comptes courants fiscaux des contribuables et
coordonner le recouvrement des impôts et taxes sur toute l’étendue du
territoire ;
 Fournir des données statistiques au Commissaire Général sur les recettes
fiscales sur une base mensuelle et annuelle ;
 Evaluer et améliorer les performances du Commissariat matière de :
o → collecte des droits et taxes fiscales ;
o → collecte des arriérés dus à l’État ;
o → éradication des opérations frauduleuses et la corruption.

Le Cabinet du Commissaire des impôts et les directions se composent comme suit :

1. Le Bureau

→ L’Assistant administratif
→ la Secrétaire
→ la division de l’immatriculation
→ le service chargé des programmes, procédures et suivi

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


8
2. Les directions

→ La direction de la législation fiscale et du contentieux ;


→ La direction du contrôle fiscal ;
→ La direction des grandes entreprises ;
→ La direction des moyennes entreprises ;
→ La direction régionale des impôts ;
→ La direction des impôts du Golfe.

Chacune de ses directions garde techniquement ses compétences.

Le service de l’enregistrement et timbre est rattaché à la division du recouvrement de


la direction des grandes entreprises. Un service chargé des programmes, procédures
et suivi a été créé et rattaché au bureau du commissaire des impôts.

Toutefois certaines directions héritées du Décret n°2007-011/PR du 28 février 2007


ont été transférées au Commissariat des Services Généraux. C’est le cas de :

 Direction de l’Informatique ;
 Direction de l’Administration, de l’Organisation et des Services d’Appui

Cependant, la Direction des Affaires Domaniales et Cadastrales autrefois rattachée à


la Direction Générale des Impôts relève désormais du Ministère de l’Economie et des
Finances.

VIII. LES PRINCIPAUX CONCEPTS DE LA TECHNIQUE FISCALE

Valeur locative : Valeur exprimant le rendement théorique brut d’une propriété


immobilière (terrain, maison, immeuble). C’est le loyer annuel ou le revenu qui
pourrait être tirée de la location ou la vente. Cette valeur est parfois déterminée par
l’Administration lors d’opérations de révision effectuées à partir de visites des locaux
et de biens. Cette valeur est utilisée dans l’assiette des impôts suivants : taxe
d’habitation, taxes foncières, patente (pour partie).

Transaction : En matière fiscale, elle désigne l’engagement pris par le contribuable


de régler les droits et pénalités convenus avec l’administration, en contrepartie d’une
remise partielle des montants initialement dus.

Taxe parafiscale : La taxe parafiscale est un prélèvement perçu dans un intérêt


économique ou social au profit d’une personne morale de droit public ou privé autre
que l’Etat, les collectivités décentralisées et les établissements publics administratifs.

Taxe : La taxe est une contribution fixée par la puissance publique et perçue des
usagers effectifs ou potentiels à l’occasion d’un service public qui leur est rendu et
dont le produit est affecté.

Taxation d'office : Procédure par laquelle l’administration est autorisée sous


certaines conditions prévues par le Livre des Procédures Fiscales à déterminer de
façon unilatérale, les bases d’imposition et les impôts dus par un contribuable.

Résidence principale : Habitation où réside habituellement un contribuable.


Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée
9
Redressement : Le redressement est le rappel des impôts, droits et taxes assorties
ou non de sanctions auquel l’administration fiscale procède suite à un contrôle qui a
permis de constater soit une erreur d’application de taux ou de tarif, soit une
inexactitude, une insuffisance, une omission, une dissimulation dans la
détermination de l’assiette de l’impôt.

Redevance : La redevance est une prestation pécuniaire perçue des usagers à


l’occasion d’un service qui leur est rendu et représentant généralement le prix du
service public.

Recouvrement : Synonyme d'encaissement. Le recouvrement peut être défini comme


l’ensemble des procédures légales, des ensembles des moyens juridiques et
comptables mis en œuvre par l’administration en vue d’assurer la perception au
profit du Trésor public, des impôts, droits et taxes dus par le contribuable.

Recours Gracieux : Demande adressée à l’administration, à l’effet d’obtenir une


faveur, un avantage, une grâce. Généralement, il s’agit d’une réduction de droits, de
pénalités ou de transaction, adressée par le contribuable lorsqu’il ne conteste pas les
impôts.

Prescription : Délai au terme duquel l'action publique ne peut plus être entreprise.

Personne morale : Groupement ayant une existence juridique propre.

Patrimoine : Ensemble des biens d'une personne physique ou d'une personne


morale.

Obligation : Titre de créance négociable productif d'intérêts, émis par une société ou
une collectivité publique, en contrepartie d'un prêt.

Meubles meublants : Objets servant à garnir et à meubler un appartement ou une


maison.

Mesures conservatoires : Ce sont des dispositions d’urgence prises par le comptable


public ou le receveur en vue de sauvegarder la créance fiscale dont le recouvrement
risque d’être compromis notamment du fait de manœuvres du contribuable tendant
à organiser son insolvabilité.

Liquidation : Liquider l’impôt c’est calculer en appliquant le taux ou le tarif


légalement perçu à la base d’imposition déterminée, le cas échéant, après les
abattements, majorations et déductions prévus par la loi.

Imputation : L’imputation consiste à soustraire du montant d’un impôt à payer une


somme qui a été préalablement acquittée au titre ou non de l’impôt considérée.

Impôt Synthétique : Terme générique utilisé pour désigner le régime d’imposition


forfaitaire auquel sont soumis tous les contribuables dont le chiffre d’affaires toutes
taxes comprises se situe entre 5 et 50 millions pour les commerces et assimilés, et
moins de 25 millions pour toutes les autres activités. La cotisation forfaitaire
annuelle couvre la patente, le BIC, la TVA et l’IGR.

Impôt : L’impôt est une prestation pécuniaire requise des personnes physiques ou
morales, de droit privé ou de droit public, dans le respect de la loi d’après leurs
Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée
10
facultés contributives par voie d’autorité à titre définitive, sans contrepartie directe et
immédiate déterminée en vue de la couverture des charges publiques ou comme
moyen d’intervention de la puissance publique dans le domaine économique et
social.

Imposable : Désigne la situation fiscale d'une personne ou d'une opération qui, par
son activité ou sa nature, entre dans le champ d'application de l'impôt.

Hypothèque Légale : Sûreté réelle au profit du comptable public ou du Receveur qui


porte sur des biens immeubles des redevables et qui a pour objet de garantir le
recouvrement des impôts, droits et taxes de toutes nature y compris les pénalités.

Gérance de fait : Exercice clandestin ou irrégulier des fonctions de direction d’une


société ; ainsi, dans le cadre des sociétés à responsabilité limitée, le gérant de fait est
assimilé au gérant de droit quant aux obligations fiscales. La gérance de fait est
démontrée par l’Administration à partir de critère variés : disposition de la signature
sociale, exercice des pouvoirs, rémunérations.

Fraude fiscale : Forme de délinquance consistant à réduire de manière illégale les


impôts dus. Ses modalités sont très variées : omission volontaire de déclaration,
minoration de recettes, majorations de charges, travail clandestin.

Franchise : Technique consistant à ne pas percevoir l'impôt lorsque le montant


théoriquement dû de l'impôt ou du chiffre d'affaires n'atteint pas un chiffre
minimum.

Foyer fiscal : Le foyer fiscal est le lieu où un contribuable habite normalement, c'est-
à-dire le lieu de la résidence habituelle, à condition que cette résidence (en Côte
d'Ivoire) ait un caractère permanent

Exonération : L’exonération fiscale est une dispense de payer l’impôt. Elle consiste à
exclure exceptionnellement, en totalité ou en partie, pour une durée limitée ou
permanente, des opérations, des éléments ou tout simplement des personnes du
paiement d’un impôt ou d’une taxe.

Exigibilité : Droit que le Trésor public peut faire valoir, à partir d'un moment donné,
auprès du débiteur de l'impôt pour obtenir le paiement de cet impôt.

Déduction : Somme soustraite du bénéfice brut ou du revenu brut.

Décote : Méthode de diminution de l'impôt théoriquement dû.

Crédit d'impôt : Créance fiscale imputable sur un impôt.

Corrections symétriques de bilan : Le bénéfice est établi par comparaison entre


l’actif net à la clôture et à l’ouverture de l’exercice concerné. Si l’Administration
rectifie un bilan de clôture d’un exercice donné, la jurisprudence l’oblige à rectifier
également le bilan d’ouverture de l’exercice suivant afin de ne pas faire apparaître de
redressements fictifs. La théorie des corrections symétriques s’applique entre autres
aux redressements sur stocks.

Centre de gestion agrée : Organismes soumis à l’agrément de l’Administration


fiscale qui assistent leurs adhérents dans leurs obligations fiscales et les font
Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée
11
bénéficier de certains avantages. Les personnes physiques ou morales peuvent
adhérer à des centres de gestion constitués et fondés par des experts comptables,
comptables agrées ou organisations professionnelles. L’Administration donne son
agrément à ces centres et leur apporte son assistance technique. En contrepartie, les
adhérents bénéficiant d’allégements fiscaux.

Bénéfice non commercial (BNC) : Le bénéfice non commercial recouvre les


bénéfices des professions libérales, les revenus de charges et d’offices, les profits
provenant de toutes occupations lucratives et ne se rattachant pas à une autre
catégorie de revenus

B.I.C. (BIC) : Bénéfices Industriels et Commerciaux

Avoir fiscal : Fraction de l'impôt sur les sociétés déjà payée par une société à raison
des bénéfices mis en distribution.

Avis d'imposition : Document administratif sur lequel figurent les éléments servant
de base au calcul de l'impôt, le montant des sommes à payer, les conditions de leur
exigibilité et la date de leur mise en recouvrement.

Avis de non-imposition ou d'imposition : Document administratif adressé au


contribuable précisant qu’il a ou n'a pas d'impôt à payer.

Avis de mise en recouvrement : Titre exécutoire adressé par le comptable public ou


le receveur des impôts, à un contribuable ou redevable qui n’a pas acquitté ou a
acquitté partiellement dans les délais réglementaires sa dette fiscale, en vue
d’authentifier la créance fiscale qu’il détient.

Avis à tiers détenteur (ATD) : C’est un acte par lequel, le comptable public ou le
receveur demande à un ou des tiers débiteurs ou dépositaire de deniers appartenant
à un contribuable, de verser dans ses caisses, les sommes qu’il détient à concurrence
du montant de la dette fiscale de ce contribuable.

Avis : Document envoyé au contribuable par l’Administration pour lui signifier une
étape importante de procédure. Ainsi, il existe des avis d’imposition, avis de mise en
demeure, avis de mise en recouvrement, avis de passage, avis de vérification etc.

Assujetti : L’assujetti est la personne physique ou morale tenue de souscrire une


déclaration fiscale pour exercer une profession. Ainsi, en matière de taxes sur le
chiffre d’affaires, sont considérées comme assujettis toutes les personnes physiques
ou morales qui effectuent, d’une manière indépendante, à titre habituel ou
occasionnel, une ou plusieurs livraisons de biens ou de prestations de services
relevant d’une activité économique.

Assiette de l’impôt : C’est la partie de la matière imposable généralement exprimée


en montant qui doit être soumis à l’impôt (bénéfice, chiffre d’affaires, loyer …).

Action : Titre de propriété négociable émis par une société de capitaux en


représentation d'une partie de son capital.

Acte sous seing privé : Acte écrit rédigé par un particulier et comportant la
signature manuscrite des parties.

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


12
Acte anormal de gestion : Un acte anormal de gestion est un acte contraire à
l’intérêt de l’entreprise et qui ne relève pas d’une gestion normale. Il ne peut pas être
opposé à l’Administration fiscale pour le calcul de l’impôt. Par exemple, les
libéralités, abandons de créances, avances sans intérêt peuvent être réintégrés dans
les bénéfices si le contribuable ne peut pas prouver qu’ils correspondent à l’intérêt de
l’entreprise.

Acompte provisionnel : Modalité de paiement qui permet au redevable d’étaler dans


le temps la charge de l’impôt. La loi fiscale prévoit en général pour les impôts annuels
le versement d’acomptes destinés à éviter au contribuable d’avoir à faire des sorties
de fonds trop importantes en une seule fois. Il est généralement établi sous la forme
de paiement par tiers provisionnels (BIC) ou mensuels selon le cas

Abattement : Somme forfaitaire déduite de la base imposable.

Ce cours va s’articuler autour de deux parties : les impôts directs et les impôts
indirects.

Dans le cadre de ce cours, nous passerons d’abord les impositions de l’entreprise qui
passera par sa création (1èmee partie), sa vie à travers l’imposition de son chiffre
d’affaire (3ème partie) et de son résultat (2 ème partie) ainsi que celle d’un acteur
principal, et l’imposition de revenu au titre de l’IRPP (4ème).

1ERE PARTIE : LA CREATION DE L’ENTREPRISE

Si la création d’une entreprise individuelle n’appelle pas d’imposition particulière, il


en va autrement de l’entreprise sociétaire.

CHAPITRE UNIQUE : LA CREATION DE L’ENTREPRISE SOCIETAIRE

Dans le cadre de la fiscalité des entreprises, les droits d’enregistrement sont payés
par l’entreprise lors de sa création et lors d’un évènement important lié à sa vie
(augmentation de capital, réduction de capital, Amortissement de capital, fusion,
dissolution de l’entreprise…).

Les droits d’enregistrement sont payés par toutes les entreprises à caractère
commerciale à l’exception des sociétés d’état, des sociétés à économies mixtes, les
sociétés mutualistes

Les droits d’enregistrement ont été introduits au Togo en 1992. L’enregistrement au


sens propre est une formalité donnant lieu à la perception d’un droit.

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


13
Cette formalité consiste à analyser sur un registre public l’acte présenté au bureau
d’enregistrement. Le droit d’enregistrement désigne la perception à laquelle cette
formalité donne lieu. De façon générale, les droits d’enregistrement portent sur des
mouvements de patrimoine. Les auteurs les rangent parmi les impôts sur le capital.

On distingue quatre (4) catégories : le droit fixe, le droit proportionnel, le droit


progressif et les droits de timbre. Les droits d’enregistrement ont été introduits au
Togo en 1992. L’enregistrement au sens propre est une formalité donnant lieu à la
perception d’un droit.

Cette formalité consiste à analyser sur un registre public l’acte présenté au bureau
d’enregistrement. Le droit d’enregistrement désigne la perception à laquelle cette
formalité donne lieu. De façon générale, les droits d’enregistrement portent sur des
mouvements de patrimoine. Les auteurs les rangent parmi les impôts sur le capital.

Section 1 : LES DIFFERENTES CATEGORIES

On distingue quatre (4) catégories :

- Le droit fixe

- Le droit proportionnel

- Le droit progressif

- Les droits de timbre

A- LE DROIT PROPORTIONNEL

Aux termes de l’article 404 CGI, il est établi un droit proportionnel pour les
obligations, libéralités et pour les transmissions de propriété d’usufruit ou de
jouissance de biens meubles soit entre vifs par décès… ainsi que pour les actes
constatant un apport en mariage, un apport en société, un partage.

B- LE DROIT FIXE

Il est prévu à l’article 403 de CGI aux termes duquel le droit fixe s’applique aux actes
qui ne constatent ni transmission de propriété, d’usufruit ou de jouissance de biens
meubles ou immeubles… ni apport en mariage ni apport en société.

On peut dire que le droit fixe s’applique à tous les actes qui ne sont assujettis au
droit proportionnel.

Le droit fixe qui frappe la cession de créance est de 6000. Soulignons que ce droit
fixe n’est même pas perceptible en vertu du principe du non- cumul des droits fixes
et des droits proportionnels.

C- LES DROITS DE TIMBRE

Il est prévu par les articles 607 et suiv. du CGI. Le droit de timbre est une forme
particulière de droit d’enregistrement. Il est analysé comme un impôt de
consommation dont la perception est assurée soit par la fourniture de papiers

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


14
nécessaires à la confection des actes, soit par l’apposition d’un timbre sur le papier
des contribuables.

Le droit de timbre n’ajoute rien à la valeur probante de l’acte. Il n’est exigible que
dans les cas énumérés par la loi.

PARAGRAPHE 1 : L’ANALYSE DE L’ENREGISTREMENT

A- LE DOMAINE DES DROITS D’ENREGISTREMENT

L’enregistrement concerne à la fois les actes et les mutations. Les actes sont soumis
à l’enregistrement en raison de l’existence d’un titre juridique. Ici, il s’agit donc d’un
écrit qui constate et prouve une opération juridique. Ex : les statuts

La mutation s’entend de tout passage d’un patrimoine à un autre.

Un acte peut comporter un transfert de propriété et la mutation peut résulter d’un


acte. Dans tous les cas, la mutation doit être enregistrée quand bien même elle ne
résulterait pas d’un acte. Cela amène à distinguer les actes soumis à enregistrement
en raison de leur forme et les actes soumis à enregistrement en raison de leur objet.

Les actes soumis à l’enregistrement en raison de leur forme (les actes notariés, actes
huissier, actes judiciaires : jugement…)

Les actes soumis à l’enregistrement en raison de leur objet. Ce sont les actes de
l’autorité administrative et les actes sous seing privé portant transmission de
propriété ou d’usufruit de biens meubles ou immeubles. Il peut s’agir également de
bail, de partage, d’inventaire… Les particuliers ont la faculté de présenter à
l’enregistrement n’importe quel acte en vue de bénéficier des effets qui y sont
attachés.

B- LES EFFETS DE L’ENREGISTREMENT

Trois effets en général sont reconnus à la formalité d’enregistrement : la validité, la


publicité et la date.

1. La validité

Le principe est posé par la Jurisprudence de la Cour de Cassation dans un vieil arrêt
du 13 décembre 1900. Selon cet arrêt « l’enregistrement d’un acte est étranger à
sa substance. Il n’est qu’une formalité extrinsèque dont l’irrégularité ou
l’omission ne peut rendre l’acte nul » (Crim. 13 décembre 1900, S. 1904,
1.431).

Donc l’enregistrement n’est pas une condition de validité de l’acte. Ce principe


posé par le droit français est repris par le législateur togolais à l’article 400 al. 2 qui
dispose que « l’enregistrement a un but fiscal à titre principal et civil
accessoirement ». L’alinéa 3 de cet article ajoute que l’enregistrement n’est pas une
condition de validité de l’acte sauf exception légale.

2. La publicité

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


15
En principe, l’enregistrement ne répond pas à une préoccupation de publicité à
l’instar de l’immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier (RCCM).

En pratique, l’enregistrement aboutit à une forme de publicité dans la mesure où les


parties contractantes ou leurs ayants droit ont la faculté de se faire communiquer le
contenu des actes enregistrés. Sur demande, les agents de l’administration fiscale
peuvent délivrer des extraits de registre contre rémunération.

3. La date (certaine)

S’agissant d’un acte par un officier ministériel, l’enregistrement n’a aucun effet quant
à la date parce que celle-ci fait foi jusqu’à inscription de faux.

L’enregistrement des actes sous seing privé leur confère date certaine. La date
certaine étant celle qui ne peut être contestée par les tiers.

Les parties peuvent se prévaloir de la date d’enregistrement contre les tiers (article
1328 C.Civ). Cette date fait foi jusqu’à preuve du contraire (article 400 al. 4 CGI).
Cependant, la mention d’acte sous seing dans un autre acte ne confère pas date
certaine au premier acte sous seing privé.

Ainsi, en a décidé le juge dans un arrêt du 21 janvier 1958, GP 1958, 1, 360.

Il convient de préciser que le fait de conférer date certaine à un acte permet au


contribuable de prendre date auprès de l’administration et de démontrer que l’acte
ou la convention avait pris effet au jour de l’enregistrement.

Paragraphe 2 : LE PAIEMENT DES DROITS D’ENREGISTREMENT

Selon les dispositions des articles 1205 et s. du CGI, les officiers ministériels et les
autorités administratives sont tenus d’acquitter les droits afférents aux actes dressés
par eux. Habituellement, les officiers, ministériels avancent le montant des droits et
le récupèrent auprès de leurs clients.

S’agissant des actes sous-seing privé, les droits incombent aux parties qui sont
solidaires vis-à-vis du trésor pour le paiement des droits et les pénalités exigibles.
Selon l’article 1211 CGI, les actes emportant translation de propriété, de jouissance
ou d’usufruit de meubles ou d’immeubles sont supportés par les nouveaux
possesseurs.

De façon générale et sauf dispositions conventionnelles contraires, ce sont les


parties auxquelles les actes profitent qui acquittent les droits.

Ces droits sont exigibles au moment de la formalité, c'est-à-dire au moment de


l’enregistrement. On peut aussi fractionner le paiement. Cela est prévu par les
articles 1212 à 1217 CGI.

Paragraphe 3 : LE CONTROLE DE L’ADMINISTRATION

Bien souvent, la fiscalité se présente comme un jeu subtil d’options prévues par le
législateur lui-même. Il est souvent certain qu’un bon père de famille diligent et

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


16
soigneux placé devant deux options l’une plus onéreuse et l’autre moins, choisirait
l’option la moins onéreuse.

L’habilité du contribuable ne peut pas être considérée comme un vice de nature à


justifier un redressement. Cela à condition que l’opération ainsi faite n’ait pas un
caractère fictif ou frauduleux.

La théorie de l’abus de droit va être invoquée pour limiter la liberté du contribuable


dans ses choix parce que cette liberté ne peut être exercée dans le but d’éluder
l’impôt.

En droit fiscal togolais, la procédure de répression des abus de droit est prévue par
l’article 919 CGI.

Le contrôle de l’administration fiscale dans le cadre de cette répression de l’abus de


droit va s’exercer sur la réalité de l’acte et sur la réalité de la valeur déclarée.

A- LE CONTROLE DE LA REALITE DE L’ACTE

L’acte apparaît dissimulé sous la convention réelle.

Sous couvert de société, une donation est consentie. L’administration est en droit de
restituer comme le précise l’article 919 al. 2 son véritable caractère à l’opération
litigieuse parce que selon le même texte, les actes qui dissimulent la portée véritable
d’un contrat ou d’une convention à l’aide de clause donnant ouverture à des droits
d’enregistrement moins élevés ne peuvent être opposés à l’administration.

B- LA DECLARATION CONTROLEE

En matière de société, il arrive souvent que l’acte indique une valeur inférieure à la
valeur du bien en matière d’apport. L’administration, sur le fondement de l’article
885 CGI peut rectifier le prix ou l’évaluation d’un bien ayant servi de base à la
perception d’un droit d’enregistrement lorsque cette évaluation paraît inférieure à la
valeur réelle des biens.

Ce droit de reprise de l’administration s’exerce jusqu’à l’expiration de la 3 ème année


suivant celle de l’enregistrement de l’acte ou de l’accomplissement de cette formalité.

SECTION II : L’IMPOSITION DE LA CONSTITUTION DE LA SOCIETE

Les mesures prises relativement à la création d’entreprise et au transfert de propriété


immobilière portent sur les droits d’enregistrement. Elles sont sans doute l’écho des
recommandations issues des rapports Doing Business de la Banque Mondiale. Elles
constituent un allègement sérieux de la charge fiscale pour l’investisseur étranger ou
national.

PARAGRAPHE 1 : LA THEORIE FISCALE DES APPORTS

A- L’ANALYSE FISCALE DES APPORTS

DEFINITION

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


17
Le droit fiscal s’aligne sur la définition du droit commun et distingue d’une part, les
apports en numéraire et d’autre part les apports en nature qui sont des apports de
biens meubles ou immeubles corporels autre que l’argent.

Ce sont des apports de valeur immobilière, mobilières, fonds de commerce, apport


de marchandises.

Le droit fiscal distingue également l’apport en industrie constitué des connaissances


techniques et professionnelle de l’apporteur qui est égale selon le code civil au
montant de l’apport de l’apporteur qui a le moins apporté en numéraire.

CARACTERES

Le droit fiscal s’éloigne du droit commun en distinguant les apports purs et simples,
les apports à titre onéreux et une catégorie intermédiaire appelée apport mixe.

 Les apports purs et simples

Les apports sont purs et simples lorsqu’ils sont exclusivement rémunérés par des
droits sociaux correspondants à la valeur des apports. Les apports purs et simples
donnent droit à une part du bénéfice et sont exposés aux aléas de l’entreprise.

 Les apports à titre onéreux

Les apports sont à titre onéreux lorsque l’apporteur reçoit une rémunération autre
que les droits sociaux. L’apporteur reçoit une contrepartie indépendante des risques
de l’entreprise.

Ces apports sont de faux apports qui s’analysent comme une cession faite par
l’apporteur à une société. La société acquiert un bien ou un droit qu’elle ne rémunère
pas par la remise des droits sociaux mais par la prise en charge d’un passif.

 Les apports mixtes

Il peut arriver que l’apport soit pur et simple pour partie et onéreux pour partie.

Exemple:

Un immeuble d’une valeur de 20.000.000F est grevé d’un emprunt de 15.000.000F.


Nous dirons que pour 20.000.000F, il y a 15.000.000F d’apport à titre onéreux et
5.000.000F d’apport pur et simple.

Paragraphe 2 : LES DIFFERENTS DROITS D’APPORT

De manière générale, les actes constatant un apport en société (actes de formation de


société) sont soumis à l’enregistrement.

A. Sur les actes de formation de société

Jusqu’en 2017, à l’occasion de cette formalité, il était notamment perçu des droits
d’apport de 2% sur les apports en numéraire et sur les apports de biens meubles, et

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


18
4% sur les apports de biens immeubles. Les droits de timbre sont généralement de
1 500 FCFA par feuille de papier normal.

Avec l’entrée en vigueur de la loi de finances 2018, les actes de formation de


société sont à viser pour timbre et à enregistrer gratis conformément aux
dispositions de l’article 761 du Code Général des Impôts. Corrélativement, les
références à l’enregistrement des actes de formation de société ont été supprimées
aux articles 404, 440, 474 et 591.

A l’article 592 du CGI traitant du droit d’apport sur les apports immobiliers ou de
fonds de commerce, le nouvel alinéa prévoit que : « Cette disposition ne s’applique
pas aux actes de formation de société ».

Il s’ensuit que les actes de la vie de l’entreprise (augmentations de capital, fusions


…), les actes de dissolution ou les cessions d’actions ou de parts demeurent, en règle
générale, soumis aux droits d’enregistrement et de timbre.

B. Sur le transfert de propriété

La loi de finances, gestion 2018 consacre une réduction de trois (3) points sur le taux
des droits d’enregistrement dus au titre des adjudications, ventes, reventes, cessions,
rétrocessions, les retraits exercés après expiration des délais convenus par les
contrats de vente sous faculté de réméré, et tous autres actes civils et judiciaires
translatifs de propriété ou d’usufruit de biens immeubles à titre onéreux. Désormais,
ces droits sont réduits de 5 à 2% suivant les nouvelles dispositions de l’article
598 du CGI.

II. CALCUL DES DROITS LORS DE LA MODIFICATION DES STATUTS 

On parle de modification de statut lorsqu’un élément important intervient dans la vie


de l’entreprise. Ces évènements sont par exemple, l’augmentation de capital, la
diminution de capital, les fusions scissions et apport partiel.

A.  AUGMENTATION DE CAPITAL 

Il existe deux types d’augmentation de capital : augmentation par apports nouveaux


et par incorporation.

1-  Augmentation de capital par apport nouveau

On parle d’augmentation de capital par nouvel apport lorsque les ressources


viennent de l’extérieur. C’est le cas dans les situations suivantes :

-          nouvel apport en numéraire ou en nature


-          la transformation des dettes en actions et la transformation des obligations
en actions.

Les  droits lors de l’augmentation du capital par nouvel apport se calcul comme à la
création, à la seule différence qu’il faut tenir compte du capital ancien ayant déjà
supporté les droits d’enregistrements. Les ATO sont taxé comme à la constitution.

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


19
2-  Augmentation du capital par incorporation

On parle d’augmentation de capital par incorporation lorsque les ressources déjà


existantes au sein de l’entreprise sont transformées en capital. Cette situation se
rencontre dans les cas suivants :
-          la transformation de réserves en capital
-          la transformation de subvention en capital.
Pour obtenir les droits à payer, à la valeur de l’incorporation sera appliqué le taux de
5%.

B. L’IMPOSITION DES ACTES DE LA VIE DE LA SOCIETE : CAS DE FUSIONS,


SCISSION ET APPORT PARTIEL D’ACTIF DE SOCIETES

La fusion est l’opération par laquelle une ou plusieurs sociétés transmettent leurs
patrimoines à une société existante ou à une nouvelle société.

Les membres des sociétés apporteuses reçoivent des titres de la société absorbante et
sont soumis aux aléas sociaux.

Les fusions peuvent s’opérer de deux manières :

- Par absorption
Cette opération est la plus courante. En cas de fusion par absorption l’une des
sociétés survit et absorbe les autres qui disparaissent

- Par création d’une société nouvelle


Dans cette hypothèse toutes les sociétés apporteuses sont dissoutes et
disparaissent pour constituer une nouvelle société

La fusion consiste alors en apport global de la totalité des éléments actifs et passifs
du patrimoine des sociétés absorbées ou qui disparaissent.

Régime fiscal des fusions de sociétés

Pour l’application des droits il faut savoir distinctement la partie de l’apport qui est
rémunérée en actions ou en part sociale c'est-à-dire à caractère d’un apport pur et
simple et celle qui est rémunérée d’une autre manière notamment par la prise en
charge du passif de la société absorbée et qui a le caractère d’un apport à titre
onéreux.

a. l’apport pur et simple

La partie de l’apport rémunérée par des actions ou des part sociales et qui est
pratiquement l’actif net apporté est soumise à un droit d’apport réglé à un taux
réduit de 1 % et la partie de l’actif net qui excède le capital appelé non remboursé est
réglé au taux de 5 % appelé la prime de fusion.

b. détermination de l’actif net


L’actif net est constitué par la différence entre l’actif brut et le passif de la société
absorbée

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


20
- l’actif brut
Il composé de tous les éléments corporels et incorporels compris dans l’apport de
fusion

c. apport à titre onéreux


Les fusions donnent normalement lieu, soit au droit d’apport, soit au droit de
mutation ou conjointement les deux. Ainsi, quand une société fusionne avec une
autre ou est absorbée par une autre en apportant son actif et son passif le droit
d’apport est liquidé sur la valeur réelle de l’actif diminuée du passif et le droit de
mutation est liquidé sur le montant du passif.

C. DISSOLUTION ET PARTAGE DES ACQUETS SOCIAUX (Art. 585 et suiv. du


CGI)

Lors de la dissolution de l’entreprise, le patrimoine doit fait l’objet de partage entre


les différents associés. Le patrimoine est appelé acquêt social. Lors du partage des
acquêts sociaux, l’on applique le droit de partage au taux de 1% sur l’actif net
partageable. En cas de soulte ou retour, il est perçu le droit de mutation.

Les partages de biens meubles et immeubles entre copropriétaires, cohéritiers et


coassociés, à quelque titre que ce soit, pourvu qu'il en soit justifié, sont assujettis à
un droit de 1 franc par 100 francs.

S'il y a retour, le droit sur ce qui en est l'objet, est perçu au taux réglé pour les
ventes conformément à l'article 586.
Les retours de partages de biens meubles sont assujettis au droit de 7 francs par
100 francs. Les retours de partages de biens immeubles sont assujettis au droit de
mutation immobilière à titre onéreux.

2ème PARTIE : LE FONCTIONNEMENT DE LA SOCIETE : IMPOT SUR LES


SOCIETES

Chapitre Préliminaire : LES PRINCIPES DU DROIT FISCAL DES AFFAIRES

En outre en dehors de ces conditions de déductibilité, il existe certains principes qui


s’appliquent en matière de l’impôt sur les sociétés pour la déduction des charges et les droits
d’enregistrements : Ces principes sont dits : «  les grands principes de la fiscalité des affaires »
Il s’agit :

1. Principe de l’indépendance des exercices

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


21
Ce principe est reproduit dans l’article 39, 4 ème tiret du CGI selon lequel les charges et les frais
qui pourront être déduits du résultat doivent se rapporter à l’exercice au cours duquel ils ont
été engagés.
De façon générale, l’inventaire doit se faire à la clôture d’une période de 12 mois au plus
dénommée exercice. Dès lors, il ne faut prendre en considération que les charges, les produits
et les valeurs existant à la fin de la période, même s’ils se rattachent à des exercices antérieurs.
Cela signifie qu’on peut prendre en considération ce que ce qui est passé mais jamais ce qui est
futur. Ce principe de spécialité des exercices se traduit par le défaut de prise en considération
en droit fiscal de la rétroactivité d’une convention.
Il n’existe cependant une dérogation. Elle concerne les charges enregistrées au cours de
l’exercice et qui seront réparties sur plusieurs exercices en raison de leur importance ou par
suite d’une décision de gestion.
2. Principe de la comptabilité d’engagement

En vertu de la comptabilité d’engagement, doivent seulement être enregistrées en


comptabilité, les créances acquises et les dettes certaines, dans leurs principes et certaines dans
leur montant. On devra, par conséquent, tenir compte des opérations réalisées même, si elles
ne sont effectivement payées qu’ultérieurement. On tient compte de la date de réalisation du
profit car seuls les bénéfices réalisés peuvent être pris en considération
3. Principe du nominalisme monétaire ou du coût historique

Ce principe signifie que l’entrée d’un bien dans le patrimoine de l’entreprise doit être
constatée au cout historique, c’est-à-dire au cout auquel on l’a acheté. On tient compte ici de la
valeur nominale sans tenir compte du pouvoir d’achat. Le bien acquis à titre onéreux sera
enregistré à leur cout d’acquisition (prix d’achat + frais accessoires).
Les biens qui sont produits par l’entreprise sont évalués à leur cout de production
Cette théorie comporte l’inconvénient de ne pas traduire la valeur réelle des éléments
composants l’actif immobilisé. Pour éviter cet inconvénient la loi autorise spécialement (à
l’occasion) l’entreprise à procéder) une réévaluation des éléments de l’actif. Cette réévaluation
va générer des plus-values qui, en principe doivent être imposées. Très souvent, le législateur,
lorsqu’il autorise la réévaluation du bilan, exonère les plus-values ainsi dégagées.
4. principe de la conformité à l’intérêt de l’entreprise

Par la théorie de l’acte anormal de gestion, le droit fiscal tend à protéger l’intérêt de
l’entreprise. L’administration prétend que l’acte est contraire à l’intérêt de l’entreprise et que
de ce fait, cet acte ne lui est pas opposable pour le calcul de l’impôt.
En principe, les dirigeants de la société sont les maitres de sa gestion. Cela interdit à
l’administration fiscale de critiquer la politique suivie par l’entreprise quand bien même le
résultat définit aura été désastreux. C’est le principe de la non-immixtion auquel la théorie de
l’acte anormal de gestion représente l’exception.

L’acte anormal de gestion peut être défini comme l’acte étranger à l’entreprise. Il est fait dans
l’intérêt d’un tiers ou d’un membre de l’entreprise. Il en résulte une absence de contrepartie
pour l’entreprise ou un déséquilibre manifeste .Il en est ainsi des libéralités, d’avances ou
d’avantages accordés par l’entreprise à des tiers sans contrepartie.

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


22
C’est également le cas pour un achat fait l’entreprise pour son dirigeant à un prix excessif.
Il y a aussi acte anormal de gestion lorsque l’entreprise verse des intérêts excédentaires pour
des sommes déposées en compte courant par un associé. Il y a aussi des abandons de créances.

L’acte anomal de gestion ne se confond pas avec l’acte illicite. Il n’est pas non plus forcément
constitutif d’un abus de biens sociaux dans la mesure où le juge pénal, dans l’appréciation de
l’abus tient compte de l’intérêt du groupe alors qu’en droit fiscale, l’intérêt du groupe n’est
pas pris en considération
En principe, la preuve incombe à l’administration. En pratique, il y a une présomption
d’anormalité. Les actes seront suspectés par l’administration.

Cela s’applique si l’acte s’est traduit en comptabilité par l’écriture portant sur des créances de
tiers, des amortissements, des provisions ou des frais généraux lesquels viennent tout en
déduction de bénéfice net. C’est au contribuable de justifier dans son principe et dans son
montant de l’exactitude de l’écriture comptable. Ce faisant, il renverse la présomption.
L’acte anormal de gestion va être réprimé pour réparer le préjudice subi par le fisc. Le fisc
calculera l’impôt en faisant abstraction des charges abusives ou en retenant à l’inverse des
resettes irrégulièrement omises.

La répression a également pour but de punir le contribuable qui a transgressé la morale des
affaires. Le bénéficiaire de l’acte anormal de gestion sera imposé sur la valeur de l’avantage
qui lui a été consenti.

5. L’abus de droit

Bien souvent, la fiscalité se présente comme un jeu subtil d’options prévues par le législateur
lui-même. Il est souvent certain qu’un bon père de famille diligent et soigneux placé devant
deux options l’une plus onéreuse et l’autre moins, choisirait l’option la moins onéreuse.

L’habilité du contribuable ne peut pas être considérée comme un vice de nature à justifier un
redressement. Cela à condition que l’opération ainsi faite n’ait pas un caractère fictif ou
frauduleux.

La théorie de l’abus de droit va être invoquée pour limiter la liberté du contribuable dans ses
choix parce que cette liberté ne peut être exercée dans le but d’éluder l’impôt
En droit fiscal togolais, la procédure de répression des abus de droit est prévue par l’article
919 CGI.
Le contrôle de l’administration fiscale dans le cadre de cette répression de l’abus de droit va
s’exercer sur la réalité de l’acte et sur la réalité de la valeur déclarée.
L’acte apparaît dissimulé sous la convention réelle.

Sous couvert de société, une donation est consentie. L’administration est en droit de restituer
comme le précise l’article 919 al. 2 son véritable caractère à l’opération litigieuse parce que
selon le même texte, les actes qui dissimulent la portée véritable d’un contrat ou d’une

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


23
convention à l’aide de clause donnant ouverture à des droits d’enregistrement moins élevés ne
peuvent être opposés à l’administration.

En matière de société, il arrive souvent que l’acte indique une valeur inférieure à la valeur du
bien en cas d’évaluation d’apport.
L’administration, sur le fondement de l’article 885 CGI peut rectifier le prix ou l’évaluation
d’un bien ayant servi de base à la perception d’un droit d’enregistrement lorsque cette
évaluation paraît inférieure à la valeur réelle des biens.
Ce droit de reprise de l’administration s’exerce jusqu’à l’expiration de la 4 ème année suivant
celle de l’enregistrement de l’acte ou de l’accomplissement de cette formalité.

6. principe de la distinction des erreurs et des décisions de gestion

Les décisions de gestions traduisent l’exercice d’un choix pour l’entreprise entre plusieurs
options également licites. Pour un exploitant individuel, le fait d’inscrire un bien à l’actif du
bilan ou de la garder dans son patrimoine personnel constitue un acte de gestion.
Les erreurs de gestion naissent du défaut de respect d’une prescription fiscale obligatoire. Par
exemple, erreur d’évaluation de stocks ou défaut d’enregistrement d’une recette ;
On distingue l’erreur de fait et l’erreur de droit.
L’erreur de fait porte sur l’existence, la nature, la consistance ou la valeur des éléments du
patrimoine ou des opérations que la comptabilité a la tâche d’enregistrer.
L’erreur de droit concerne le mode d’enregistrement comptable des opérations dont la nature
n’est pas contestée quand la loi fiscale impose une imputation comptable déterminée.
Ex. une immobilisation est imputée en charge alors que l’immobilisation ne constitue pas une
charge. C’est l’amortissement qui constitue la charge.
Des décisions de gestion régulières sont opposables au contribuable. Le droit de corriger les
erreurs de gestion irrégulières appartient à l’administration, mais le contribuable a le droit
d’agir par voie de réclamation.

7. Le principe de la liberté d’affection comptable

En vertu du principe de la liberté d’affection, l’exploitant est libre de faire figurer ou non au
bilan certain bien lui appartenant. C’est ainsi qu’un exploitant est libre d’inscrire ou non sa
maison d’habitation à l’actif du bilan de l’exploitation.
Certains biens sont compris obligatoirement dans l’actif professionnel même s’ils ne sont pas
inscrits dans le bilan.
Ex. droit au bail ou fonds de commerce.

CAPITRE I : IMPOT SUR LES SOCIETES

L’article 91 nouveau du CGI (art. 137) dispose que : « II est établi un impôt annuel
sur l'ensemble des bénéfices ou revenus réalisés par les sociétés et autres personnes

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


24
morales ou entités énumérées à l'article 92 (art. 138) ci-dessous. Cet impôt est
désigné sous le nom d'impôt sur les sociétés (IS) ».

Section 1 - : Champ d'application

Paragraphe 1 : Personnes morales passibles de l'impôt sur les sociétés

Aux termes de l’article 92 – 1 nouveau du CGI (article 138) sont passibles de l'impôt
sur les sociétés quel que soit leur objet, les sociétés anonymes, les sociétés anonymes
unipersonnelles, les sociétés par action simplifiées, les sociétés à responsabilité
limitée, les entreprises unipersonnelles à responsabilité limitée lorsque l'associé
unique est une personne morale.

2- Sont également assujettis audit impôt :

a- les sociétés en nom collectif, les sociétés en commandite simple, les sociétés par
action simplifiées, les sociétés en participation, les sociétés de fait, les groupements
d'intérêt économique ;
b- les sociétés coopératives, les groupements et leurs unions et fédérations, ainsi que
les confédérations des sociétés coopératives et des groupements ; quelle que soit leur
activité ;
c- les personnes morales et sociétés se livrant à des opérations d'intermédiaires pour
l'achat ou la vente d'immeubles ou de fonds de commerce ou qui habituellement,
achètent en leur nom les mêmes biens en vue de les revendre, et les sociétés de
crédit foncier ;
d- les personnes morales et sociétés qui procèdent au lotissement et à la vente des
terrains leur appartenant ;
e- les personnes morales et sociétés qui donnent en location un établissement
commercial ou industriel muni du mobilier et du matériel nécessaire à son
exploitation, que la location comprenne ou non tout ou partie des éléments
incorporels du fonds de commerce ou d'industrie.
f- les adjudicataires, concessionnaires et fermiers de droits communaux ;
g- les sociétés d'assurances et de réassurances, quelle que soit leur forme ;
h- les banques et établissements financiers ;
i- les loueurs d'appartements meublés ;
j- les établissements publics, les organismes de l'Etat ou des collectivités
décentralisées qui jouissent de l'autonomie financière et qui se livrent à une activité à
caractère industriel ou commercial ;
k- toutes autres personnes morales se livrant à une exploitation ou à des opérations
à caractère lucratif, y compris les sociétés et autres entités non-résidentes disposant
d'un établissement stable au Togo.
3 - Les associés ou membres des sociétés en nom collectif, des sociétés en
commandite simple, des sociétés en participation, des sociétés de fait, les
groupements d'intérêt économique ; des sociétés civiles professionnelles l'associé
unique, personne physique, de la société à responsabilité limitée, peuvent opter pour
le régime de l'impôt sur le revenu.

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


25
Pour être valable, la demande d'option doit être signée par tous les associés et
notifiée au service du lieu d'imposition dans les trois (03) mois du début de l'exercice
fiscal.
L'option est irrévocable et ne peut être exercée par les sociétés de personnes issues
de la transformation antérieure de sociétés de capitaux.

Paragraphe 2 - : Exonérations

Conformément à l’article 93 nouveau du CGI (article 139) :

Sont exonérés de l'impôt sur les sociétés :

- les sociétés coopératives à forme civile et leurs unions à forme civile également, de
production, de transformation, de conservation et de vente de produits agricoles sauf
pour certaines opérations à caractère commercial telles que : les ventes effectuées
dans un magasin de détail distinct de l'établissement principal, les opérations de
transformation de produits ou sous-produits autres que ceux destinés à l'alimentation
humaine ou animale ou pouvant être utilisés comme matière première dans l'agriculture
ou l'industrie et les opérations effectuées avec des non sociétaires ;
- les sociétés coopératives et syndicats agricoles d'approvisionnement et
d'achat fonctionnant conformément aux dispositions qui les régissent ;
- les sociétés coopératives de consommation qui se bornent à grouper les
commandes de leurs adhérents et à distribuer dans leurs magasins de dépôt, les
denrées, produits ou marchandises qui ont fait l'objet de ces commandes ;

- les caisses de crédit agricole mutuel ;


- les sociétés, organismes, coopératives et associations reconnus d'utilité publique
chargés du développement rural ou de la promotion agricole ;

- les sociétés et unions de sociétés de secours mutuel ;


- les offices, établissements publics et sociétés d'économie mixte ainsi que les unions
de ces offices, établissements et sociétés, chargés de l'aménagement et de la
construction d'habitations à loyer modéré ainsi que des opérations de lotissement et
de vente de terrains leur appartenant en vue de la
construction d'habitations économiques ou d'opérations d'aménagement urbain ;
- les sociétés coopératives de construction, les sociétés d'économie mixte et
groupements qui procèdent sans but lucratif au lotissement et à la vente de terrains
leur appartenant ;
- les offices publics et sociétés de crédit immobilier ainsi que leurs unions pour les
financements de constructions économiques ;

- les mutuelles scolaires ;

- les collectivités locales, les syndicats de communes ainsi que leurs régies de services
publics ;
- les chambres de commerce, d'industrie, d'artisanat et d'agriculture et des métiers
lorsqu'elles ne se livrent pas à des activités de nature commerciale ;

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


26
- les plus-values provenant de la cession des titres de participation par les sociétés
de holding de droit national si le portefeuille desdites sociétés est composé d'au
moins 60% de participation dans les sociétés dont le siège est situé dans l'un des
Etats de l'UEMOA ;
- les revenus des obligations émises par les collectivités publiques et par leurs
démembrements lorsque leur durée est supérieure à dix (10) ans ;
- les opérations de collectes de l'épargne et de distribution du crédit effectuées par les
Institutions Mutualistes Coopératives d'Épargne et de Crédit (IMCEC) à condition
que ces opérations ou activités accessoires s'inscrivent dans le cadre prévu par la
loi régissant le secteur. Il en est ainsi également pour les membres de ces
institutions pour les parts sociales, les revenus tirés de leur épargne et les
paiements d'intérêts sur les crédits qu'ils ont obtenus de l'institution. Toutefois,
toutes opérations ou activités exercées par ces institutions en dehors du cadre
prévu par la loi régissant le secteur, sont soumises au droit commun ;
- les bénéfices réalisés par les associations sans but lucratif légalement constituées
organisant, avec le concours de l'Etat, des Préfectures et des Communes, des foires,
expositions, réunions sportives et autres manifestations publiques correspondant à
l'objet défini par leurs statuts et présentant un intérêt économique et social certain
pour la Région, la Préfecture ou la Commune ;
- les organismes sans but lucratif légalement constitués et dont la gestion est
désintéressée, pour les services de caractère social, éducatif, culturel ou sportif
rendus à leurs membres ;

- les clubs et cercles privés pour leurs activités autres que le bar, la restauration et les
jeux ;

- les associations de mutilés de guerre et d'anciens combattants reconnues d'utilité


publique ;
- les entreprises d'investissement à capital fixe exerçant leur activité sur le
territoire des Etats membres de l'Union Économique et Monétaire Ouest Africaine
(UEMOA), pendant une période de douze (12) ans à compter de la date de création
de l'entreprise ;
- les revenus générés par les fonds déposés en gestion pour une durée
minimale de trois (03) ans auprès des entreprises de capital-risque exerçant
leur activité sur le territoire des Etats membres de l'UEMOA.
Sont exonérées à titre temporaire totalement ou partiellement, dans le
cadre des dispositions d'un code des investissements, toutes sociétés et
autres personnes morales bénéficiant d'un agrément. (94 nouveau du CGI
(Art. 140)

Paragraphe 3 : Territorialité

L’article 95 nouveau du CGI ( art.141) dispose que: L'impôt sur les sociétés est dû
en tenant compte uniquement des bénéfices réalisés dans les entreprises exploitées
au Togo ainsi que de ceux dont l'imposition est attribuée au Togo par une convention
internationale relative aux doubles impositions.

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


27
1) Sont réputées exploitées au Togo :

a) les sociétés et autres entités résidentes au Togo, c'est-à-dire dont le siège


social ou le lieu de direction effective est situé au Togo ;

b) les sociétés et autres entités non-résidentes disposant d'un établissement


stable au Togo sous réserve des dispositions des conventions internationales
relatives aux doubles impositions.

L'exploitation d'une entreprise s'entend de l'exercice habituel d'une activité


commerciale qui peut soit s'effectuer dans le cadre d'un établissement stable, soit
résulter de la réalisation d'opérations formant un cycle commercial complet.

2) L'expression établissement stable désigne une installation fixe d'affaires


par l'intermédiaire de laquelle l'entreprise exerce tout ou partie de son activité.

Constituent notamment des établissements stables :

a) un siège de direction ou d'exploitation ;


b) une succursale ;
c) un magasin de vente ;
d) un entrepôt ;
e) un bureau ;
f) une usine ;
g) un atelier ;
h) une mine, carrière ou autre lieu d'extraction de ressources naturelles ;
i) un chantier de construction ou de montage ou des activités de surveillance s'y
exercent, lorsque ce chantier, ce projet ou ces activités ont une durée supérieure à six
(06) mois.

3) On ne considère pas qu'il y a établissement stable si :

a) il est fait usage d'installations aux seules fins de stockage ou d'exposition


de marchandises appartenant à l'entreprise ;
b) des marchandises appartenant à l'entreprise sont entreposées aux seules
fins de stockage ou d'exposition ;
c) des marchandises appartenant à l'entreprise sont entreposées aux seules
fins de transformation par une autre entreprise ;
d) une installation fixe d'affaires est utilisée aux seules fins de publicité ;
e) une installation fixe d'affaires est utilisée aux seules fins d'exercer, pour
l'entreprise, toute autre activité de caractère préparatoire ou auxiliaire ;
f) une installation fixe d'affaires est utilisée aux seules fins de l'exercice
cumulé d'activités mentionnées aux points a) à e) à condition que l'activité d'ensemble
de l'installation fixe d'affaires résultant de ce cumul garde un caractère préparatoire ou
auxiliaire.

4) Une personne agissant au Togo pour le compte d'une entreprise non résidente au
Togo, autre qu'un agent jouissant d'un statut indépendant visé au point 7 ci-après,
est considérée comme établissement stable :
Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée
28
a) si elle dispose au Togo de pouvoirs généraux qu'elle y exerce habituellement lui
permettant de négocier et de conclure des contrats au nom ou pour le compte de
l'entreprise ;
b) si elle conserve habituellement au Togo un stock de marchandises sur
lequel elle prélève régulièrement des marchandises aux fins de livraison au nom ou
pour le compte de l'entreprise.

5) Une entreprise d'assurances ou de réassurances non résidente au Togo est


considérée comme ayant un établissement stable au Togo si elle y perçoit des primes
ou assure des risques qui y sont courus par l'intermédiaire d'un employé ou par
l'intermédiaire d'un représentant qui n'entre pas dans la catégorie de personnes
visées au point 7 ci-après.

6) On ne considère pas qu'une entreprise non résidente au Togo a un établissement


stable au Togo du seul fait de l'achat de marchandises pour le compte de
l'entreprise.

7) On ne considère pas qu'une entreprise non résidente au Togo a un établissement


stable au Togo du seul fait qu'elle y exerce son activité par l'entremise d'un
courtier, d'un commissionnaire ou de tout autre intermédiaire jouissant d'un statut
indépendant à condition que ces personnes agissent dans le cadre ordinaire de leur
activité.

Ces principes sont applicables pour déterminer la situation au regard de l'impôt


togolais tant des opérations extraterritoriales réalisées par les sociétés togolaises que
des opérations réalisées au Togo par les sociétés étrangères.

Section 2 - Détermination de la base d'imposition

Paragraphe 1 : Principes

Conformément à l’article 96 Nouveau du CGI: L'impôt est établi chaque année sur les
bénéfices réalisés l'année précédente.

Les contribuables sont tenus d'arrêter chaque année leurs comptes à la date du 31
décembre, sauf en cas de cession ou de cessation d'activités en cours d'année.

Les sociétés nouvelles, créées antérieurement au 30 juin, sont tenues d'arrêter leur
premier exercice comptable au 31 décembre de la même année. Celles créées
postérieurement au 30 juin sont autorisées à arrêter leur premier exercice comptable
au 31 décembre de l'année suivante. L'impôt est établi sur les bénéfices réalisés au
cours de cette période.

Paragraphe 2 : Détermination du bénéfice net

II. Les Produits

L’article 97 nouveau du CGI (art.38) dispose que :

1-Le bénéfice imposable est le bénéfice net déterminé d'après les résultats
d'ensemble des opérations de toute nature effectuées par les entreprises, y compris
notamment, les produits accessoires, les produits financiers, les plus-values de
cessions d'éléments quelconques de l'actif soit en cours, soit en fin d'exploitation et

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


29
les plus-values de réévaluation libre des bilans ;

2-Le bénéfice net est constitué par la différence entre les valeurs de l'actif net à
la clôture et à l'ouverture de la période dont les résultats servent de base à l'impôt,
diminuée des suppléments d'apports et augmentée des prélèvements effectués au
cours de cette période par le ou les associés. L'actif net s'entend de l'excédent des
valeurs d'actif sur le total formé au passif par les créances des tiers, les
amortissements et les provisions justifiés.

Pour l'application des alinéas ci-dessus, les produits correspondant à des créances
sur la clientèle ou à des versements reçus à l'avance en paiement du prix, sont
rattachés à l'exercice au cours duquel intervient la livraison des biens pour les ventes
ou opérations assimilées et l'achèvement des prestations pour les fournitures de
services.

Toutefois, ces produits doivent être pris en compte :

- pour les prestations continues rémunérées notamment par des intérêts ou des
loyers et pour les prestations discontinues, mais à échéances successives échelonnées
sur plusieurs exercices, au fur et à mesure de l'exécution ;
- pour les travaux d'entreprise donnant lieu à réception complète ou partielle, à
la date de cette réception même si elle est seulement provisoire ou faite avec réserves,
ou à celle de la mise à disposition du maître de l'ouvrage si elle est antérieure.

Pour l'application des dispositions du présent article, les stocks sont évalués au prix
de revient ou au cours du jour de la clôture de l'exercice si ce cours est inférieur au
prix de revient.

Les travaux en cours sont évalués au prix de revient.

Les avoirs et dettes en monnaies étrangères, sont évalués à la clôture de chaque


exercice d'après, le dernier cours officiellement connu. Les pertes et profits découlant
de cette évaluation doivent être rattachés exercice par exercice aux résultats nets de
l'entreprise en tant que pertes et profits exceptionnels.

Les bénéfices passibles de l'impôt sur les sociétés sont déterminés d'après les règles
fixées ci-après.

A. Les Ventes

Ce sont toutes les sommes perçues, les créances acquises en rémunération des
marchandises vendues ou des services rendus au cours de l’exercice. Seuls sont pris
en considération les produits qui correspondent aux opérations ayant donné
naissance aux créances acquises au cours de la période d’imposition. On peut hésiter
entre 3 dates : celle de la commande, celle de la livraison et celle du paiement.

En droit civil, on retient la date de la commande ; en droit fiscal, on donne la


primauté à la date d’exécution. La solution retenue se trouve dans l’art 38-3 du CGI
(97 nouveau du CGI)selon lequel les produits correspondant à des créances sur la
clientèle ou des versements reçus à l’avance en paiement du prix sont rattachés à
l’exercice au cours duquel intervient la livraison des biens pour les ventes ou
opérations assimilées et l’achèvement des prestations ou la fourniture de service. Le
produit d’une vente est rattaché à l’exercice au cours duquel intervient la livraison

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


30
des biens même en cas d’acompte ou de versement de prix à l’avance.

La livraison doit s’entendre de la délivrance du bien, de sa remise en la puissance et


possession de l’acquéreur. Pour cette raison, une vente avec clause de réserve de
propriété est enregistrée en comptabilité, si la livraison est intervenue alors même que
le transfert de propriété est reporté au moment du paiement intégral du prix.

La vente sous condition résolutoire est rattachée à la période de livraison.

B. Les Prestations de Services (97 nouveau du CGI)

Les prestations de service sont enregistrées en comptabilité à la date de leur


achèvement.

C. Les Stocks

Selon l’art 38-4 du CGI (97 nouveau du CGI), les stocks sont évalués au prix de
revient ou au cours du jour de la clôture de l’exercice si ce cours est inférieur au prix
de revient.

Le prix de revient ou coût réel est constitué :

- pour les marchandises, les matières premières et les emballages commerciaux


achetés par le prix d’achat augmenté des frais accessoires (transport, assurances etc.)

- pour les produits semi-ouvrés, les produits finis et les emballages commerciaux
fabriqués, par le coût d’achat des matières premières augmenté de toutes les charges
directes ou indirectes de production.

Le cours du jour est la valeur que l’entreprise retirerait de la vente effectuée dans les
conditions normales à la date de l’inventaire des produits pour lesquels ce mode
d’évaluation est retenu. En aucun cas, le cours du jour ne doit signifier le prix que
l’entreprise devait payer pour acquérir ces produits.

Les stocks comprennent l’ensemble des marchandises, les matières ou


fournitures, des travaux en cours, des produits finis et emballages détenus par
l’entreprise à la clôture de l’exercice.

Ces biens doivent appartenir à l’entreprise et ne doivent pas être immobilisés.

De façon générale, il convient de retenir que le bénéfice brut (appelé chiffre d’affaires
s’il s’agit de société de prestation de service) représente la différence, pour une période
déterminée (exercice), entre les recettes et les achats majorée ou diminuée de la
variation positive ou négative des stocks.

II- Charges déductibles

L’article 98 nouveau du CGI (art 39)dispose que : Le bénéfice est établi sous
déduction de toutes les charges remplissant les conditions suivantes :

- être exposées dans l'intérêt direct de l'entreprise ou se rattacher à la gestion


normale de l'entreprise ;

- correspondre à une charge effective et être appuyée de justifications suffisantes


Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée
31
- se traduire par une diminution de l'actif net de l'entreprise ;

- être comprises dans les charges de l'exercice au cours duquel elles ont été
engagées ;

- concourir à la formation d'un produit non exonéré d'impôt sur le bénéfice.

- Sous les conditions générales ci-dessus et spécifiques ci-après, sont


notamment déductibles les charges énumérées aux articles 99 à 102.

A- Frais généraux de toute nature

Conformément à l’article 99 Nouveau du CGI :

2. Frais du personnel

a) Les rémunérations directes ou indirectes y compris les indemnités, allocations,


avantages en nature et remboursements de frais alloués par les entreprises ne sont
admis en déduction des résultats que dans la mesure où ils correspondent à un
travail effectif et ne sont pas excessifs eu égard à l'importance du
service rendu et à la condition qu'ils soient justifiés et qu'ils aient donnés lieu aux
prélèvements sociaux et fiscaux en vigueur.

3. Les congés payés

b) L'indemnité légale pour congés payés revêt, d'un point de vue fiscal, le caractère
d'un salaire de substitution qui constitue une charge normale de l'exercice au cours
duquel le salarié prend le congé correspondant.

Ainsi, sont à réintégrer dans le résultat fiscal :


- Provision pour congés payés
- Les frais de congés comptabilisés en charge à payer

3. les rémunérations allouées aux dirigeants des sociétés

c) Les rémunérations allouées aux dirigeants des sociétés anonymes, des sociétés
à responsabilité limitée, des sociétés par actions simplifiées, des sociétés de
personnes, des sociétés civiles, sont admises en déduction des résultats dans la
mesure où elles correspondent à un travail effectif et ne sont pas excessives eu égard
à l'importance du service rendu.

Il en est ainsi des traitements fixes ou proportionnels, jetons de présence et tantièmes


spéciaux alloués au président du conseil d'administration, au directeur général, à
l'administrateur provisoirement délégué, aux administrateurs remplissant des
fonctions techniques, aux membres du directoire, aux membres du conseil de
surveillance, aux gérants majoritaires et minoritaires, aux gérants non associés qu'ils
appartiennent ou non à un collège de gérance majoritaire, aux gérants commandités,
aux administrateurs de sociétés civiles, aux associés en nom des sociétés en nom
collectif, aux commandités des sociétés en commandite simple et aux membres des
sociétés en participation.

4. Frais divers de gestion : Personnels occasionnels

d) Les frais de manœuvres occasionnels embauchés et payés à la tâche et dont le


Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée
32
temps d'emploi continu pour une personne n'excède pas un (01) mois, sont
déductibles des résultats à condition :

- que l'entreprise déclare à la fin de chaque année civile sur un état modèle
spécial fourni par l'Administration fiscale, la liste des bénéficiaires avec indication de
leurs nom, prénoms, adresse et du montant total payé à chacun ;

- qu'elle acquitte sur le total de ces frais les cotisations patronales de sécurité
sociale y afférentes.

5. Les charges sociales accessoires

e) Les charges sociales accessoires au versement des rémunérations allouées aux


salariés sont déductibles au même titre que les rémunérations proprement dites. Il en
est de même pour les cotisations versées par les entreprises au titre des régimes de
retraites résultant d'obligations légales. Sont déductibles également, à condition de
constituer un supplément de salaire imposable entre les mains du bénéficiaire, les
parts patronales des cotisations volontaires ou complémentaires découlant d'un
régime institué par l'employeur ou du contrat d'embauché. Elles ne sont pas
considérées comme telles si le
régime est institué par le syndicat de la profession et homologué par la Direction
Générale du Travail et des Lois Sociales en faveur de tout le personnel salarié ou des
catégories les moins favorisées.

Ainsi,
 Charges sociales déductibles
- Part patronale cotisation CNSS
- cotisation à la chambre du commerce
- cotisation au titre de membre à un organisme professionnel (Ex. association
Togolaise des banques et établissements financiers)

 Charges sociales déductibles à condition d’être considérées comme des


avantages en nature
- les parts patronales des cotisations volontaires ou complémentaires découlant d'un
régime institué par l'employeur ou du contrat d'embauche (Ex. assurance maladie
souscrite au profit des salariés, cotisation CRAEE etc.….

6. allocations forfaitaires des dirigeants

f) Les allocations forfaitaires qu'une entreprise attribue à ses dirigeants ou aux


cadres pour frais de représentation et de déplacement, sont déductibles pour l'assiette
de l'impôt lorsque parmi ces charges ne figurent pas déjà les frais habituels de cette
nature remboursés aux intéressés. Les dirigeants
s'entendent :

- dans les sociétés de personnes et sociétés en participation lorsqu'ils n'ont pas


opté pour leur imposition à l'impôt sur le revenu, des associés en nom et des
membres de ces sociétés ;

- dans les sociétés à responsabilité limitée, des gérants ;

- dans les sociétés anonymes et les sociétés par actions simplifiées, du président
du conseil d'administration, du directeur général, de l'administrateur provisoirement
Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée
33
délégué, des membres du directoire et de tout administrateur ou membre du conseil
de surveillance chargé de fonctions spéciales.

7. Les loyers et charges locatives

g) Les loyers et charges locatives des locaux professionnels et du matériel pris en


location par l'entreprise constituent des charges déductibles à concurrence de la
fraction échue ou courue au titre de l'exercice.

Il en résulte que le loyer y compris les charges locatives et les dépenses accessoires
mis à la charge du preneur par le contrat afférant aux terrains, locaux et matériels
affectés à l’exploitation et n’appartenant pas à l’entreprise sont déductibles du
résultat imposable.

Une difficulté peut apparaître lorsqu’il est réclamé une somme supplémentaire au
nouveau locataire à l’entrée dans les lieux loués. Dans ce cas, il convient de
distinguer 2 hypothèses :

1ère : la somme est réclamée au nouveau locataire par le propriétaire. Il s’agira le


plus souvent d’un droit d’entrée. Là encore il faut distinguer 2 situations :

- le loyer stipulé au contrat est un loyer normal qui correspond à la valeur locative des
locaux. Le droit d’entrée représente alors le prix d’acquisition d’un droit de propriété
commerciale (droit au bail) d’un élément incorporel : le droit au bail. Il n’est donc pas
déductible puisqu’il constitue une immobilisation.

- Le loyer est anormalement bas. Le supplément exigé à l’entrée est traité comme un
loyer payé à l’avance donc c’est une charge déductible qui sera répartie sur la durée
de bail.

2ème : la somme supplémentaire est réclamée par l’ancien locataire (ancien locataire
titulaire du droit au bail). On considère que c’est le prix de cession du droit au bail
c'est-à-dire qu’il y a acquisition d’un droit incorporel (immobilisation) non déductible.

Il en va ainsi notamment des droits d’entrée, pas de porte, les cautions et les
garanties.

8. Les frais d'entretien et de réparation

h) Les frais d'entretien et de réparation sont déductibles si conformément à leur objet


ils sont destinés à maintenir en état les immobilisations et installations de l'entreprise
sans donner une plus-value à ces biens ou à prolonger leur durée probable
d'utilisation au-delà de la période d'amortissement retenue à l'origine.

9. les primes d'assurances

i) II y a lieu de comprendre parmi les charges déductibles de l'exercice en cours à la


date de leur échéance, les primes d'assurances payées en vue de garantir les risques
courus par les divers éléments de l'actif ou celles versées pour obtenir la couverture
de charges éventuelles.

En outre, les primes d'assurances versées à des compagnies agréées au Togo dans le
cadre d'un contrat de groupe d'épargne et de retraite souscrit en faveur du personnel
salarié de l'entreprise, sont déductibles pour l'assiette de l'impôt.

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


34
10. Les frais de recherches et rémunérations d'intermédiaires

j) Les frais de recherches, rémunérations d'intermédiaires et honoraires sont


déductibles lorsqu'ils remplissent les conditions générales de déduction des charges.

11. Les redevances de cession ou concession de licences d'exploitation

k) Les redevances de cession ou concession de licences d'exploitation, de brevets


d'invention, de marques de fabrique, procédés ou formules de fabrication et autres
droits analogues en cours de validité sont déductibles dans la limite de 5% du chiffre
d'affaires hors taxes. Toutefois, les sommes payées ne sont admises en déduction du
bénéfice que si le débiteur apporte la preuve que ces dépenses correspondent à des
opérations réelles et qu'elles ne présentent pas de caractère exagéré.

12. Les frais d'assistance technique

1) Les frais d'assistance technique et la quote-part des frais de siège incombant aux
sociétés résidentes au Togo ne peuvent dépasser 10% du bénéfice imposable
desdites sociétés avant déduction des frais en cause.

En cas de déficit, cette disposition s'applique sur les résultats de l'exercice


bénéficiaire le plus récent non prescrit. Si aucun exercice non prescrit n'est
bénéficiaire, le droit à déduction est définitivement perdu.

Les frais de siège correspondent aux frais de secrétariat, rémunérations du personnel


employé au siège et autres frais engagés par la société mère pour les besoins de
l'ensemble des filiales et/ou établissements stables.

13. Les comptes courant d’associé ou Frais financiers


m) Les intérêts servis aux associés à raison des sommes versées par eux dans la
caisse sociale, en sus de leur part de capital, quelle que soit la forme de la société,
sont déductibles dans la limite de ceux calculés au taux d'intérêt légal majoré de trois
(03) points.

Les intérêts des emprunts réalisés par les sociétés auprès de personnes physiques ou
morales étrangères domiciliées ou résidentes hors du Togo autres que les banques et
établissements financiers sont déductibles, à condition que ces emprunts soient
justifiés et ce, dans la limite du taux d'intérêt légal.

Cette déduction est subordonnée à la condition que le capital de la société ait été
entièrement libéré, qu'il s'agisse de constitution de société ou d'augmentation de
capital.

Toutefois, le montant total des intérêts déductibles ne peut pas excéder trente
pour cent (30 %) de l'excédent brut d'exploitation ; cette disposition ne s'applique
pas aux banques et aux établissements financiers.

14. Les impôts, taxes et dégrèvements

n) Les impôts, taxes et droits à la charge de l'entreprise et mis en recouvrement au


cours de l'exercice sont déductibles sauf disposition expresse d'un texte de loi. Si des
dégrèvements sont ultérieurement accordés sur les impôts déductibles, leur montant
entre dans les recettes de l'exercice au cours duquel l'exploitant est avisé de ces

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


35
dégrèvements.

15. frais d'hôtels et de restaurants, les cadeaux et objets publicitaires

o) L'ensemble des frais d'hôtels et de restaurants, les cadeaux et objets spécialement


conçus pour la publicité justifiés par des factures sont admis en déduction dans la
limite de 3%o du montant du chiffre d'affaires hors taxes.

16. Dons et libéralités au profit des associations sportives et culturelles,


d'œuvres ou organismes d'intérêt général

p) Les versements effectués au profit des associations sportives et culturelles,


d'œuvres ou organismes d'intérêt général à caractère philanthropique, éducatif,
culturel, scientifique, social reconnus d'utilité publique par l'autorité compétente,
sont déductibles dans la limite de 5%o du chiffre d'affaires hors taxe.

Le bénéfice de cette disposition est subordonné à la double condition que :

- soit joint à la déclaration des résultats un relevé indiquant les montants, la


date des versements et
- l'identité des bénéficiaires ;
- le résultat net imposable avant déduction de ces versements soit positif.

17. Les frais et charges de fournitures de biens et services

q) Les frais et charges de fournitures de biens et services sont déductibles, lorsqu'ils


remplissent les conditions générales de déductibilité des charges.

18. Frais d’émission et l'achat de parts de fonds commun de placement


d'entreprise

r) Les abondements ou versements complémentaires effectués à l'occasion de


l'émission et l'achat de parts de fonds commun de placement d'entreprise sont
déductibles, à la condition que ledit fonds soit établi dans un Etat membre de
l'UEMOA.

19. Rémunération des prestations étrangères

s) 1. Toutes sommes correspondant à des dépenses déductibles en vertu des


dispositions du présent code payées ou dues par une personne physique ou morale
domiciliée ou établie au Togo à des personnes physiques ou morales qui sont
domiciliées ou établies dans un Etat étranger ou un territoire situé hors du Togo et y
sont soumises à un régime fiscal privilégié, ou un pays non coopératif, ne sont admis
comme charges déductibles pour l'établissement de l'impôt que si le débiteur apporte
la preuve que les dépenses correspondent à des opérations réelles et qu'elles ne
présentent pas un caractère anormal ou exagéré.

2. Cette limitation s'applique également aux transactions effectuées entre les


entreprises établies sur le territoire togolais, dont l'une bénéficie d'un régime fiscal
privilégié en vertu d'une loi, d'une convention, ou de toutes autres dispositions.

3. Les personnes sont considérées comme soumises à un régime fiscal privilégié,


dans l'Etat ou le territoire considéré, si elles n'y sont pas imposables ou si elles y sont
assujetties à des impôts sur les bénéfices ou sur les revenus, dont le montant est
Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée
36
inférieur de plus de la moitié à celui de l'impôt sur les bénéfices ou sur les revenus
dont elles auraient été redevables dans les conditions
de droit commun au Togo, si elles y avaient été domiciliées ou établies.

4. Sont considérés comme non coopératifs, les Etats et territoires qui ne se


conforment pas aux standards internationaux en matière de transparence et
d'échange d'informations dans le domaine fiscal, de manière à favoriser l'assistance
administrative nécessaire à l'application de la législation fiscale togolaise et qui
observe une fin de non-recevoir à une demande de signature
de convention en matière d'échange de renseignements formulée par le Togo.

La liste desdits Etats et territoires est fixée par arrêté du ministre chargé des finances.

B - Les amortissements

Conformément à l’art. 100 Nouveau du CGI (art.39-2), Les amortissements sont soit
linéaires, dégressifs ou accélérés.

Les amortissements réellement effectués par l'entreprise dans la limite généralement


admise d'après les usages de chaque nature d'industrie, de commerce ou
d'exploitation y compris les amortissements qui auraient été différés au cours
d'exercices antérieurs déficitaires, à l'exception des amortissements du matériel et
mobilier domestiques mis gratuitement à la disposition des dirigeants et
membres du personnel.

En cas de cession desdits matériels et mobiliers domestiques la plus-value ou la


moins-value n'est pas considérée pour la détermination du résultat fiscal.

Les entreprises peuvent opter pour un amortissement suivant la méthode des


composants conformément au droit comptable OHADA.

Les entreprises ont la possibilité de comprendre dans leurs charges déductibles pour
la détermination de leur bénéfice imposable, le prix d'acquisition :

- du petit outillage et petit matériel, lorsque la valeur unitaire hors taxes n'excède
pas cent mille (100 000) francs CFA ;

- des petits équipements de bureau, lorsque la valeur unitaire hors taxes


n'excède pas cinquante mille (50 000) francs CFA.

Pour ces matériels et outillages, le montant de la première annuité


d'amortissement calculé d'après leur durée d'utilisation normale peut être
doublé, cette durée étant alors réduite d'une (01) année.

L'amortissement des matériels et outillages neufs acquis ou fabriqués par les


entreprises relevant de l'impôt sur les sociétés, peut être calculé suivant un système
d'amortissement dégressif.
Le taux dégressif est obtenu par application aux taux d'amortissement linéaire affecté
d'un coefficient fixé en fonction de la durée de vie du bien comme ci-après :
- 1,5 lorsque la durée normale d'utilisation du bien est de trois (03) ou quatre
(04) ans ;
- 2 lorsque cette durée normale est de cinq (05) ou six (06) ans ;
Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée
37
- 2,5 lorsque cette durée normale est supérieure à six (06) ans.

Le point de départ du calcul de l'amortissement dégressif est constitué par le premier


jour du mois d'acquisition ou de création du bien.

Le montant de la première annuité d'amortissement dégressif est déterminé en


appliquant au prix de revient de l'immobilisation le taux utilisable tel que défini ci-
dessus. Les annuités suivantes se calculent en appliquant le taux d'amortissement
retenu au prix de revient du bien diminué du cumul des annuités précédentes.

Lorsque l'annuité dégressive, pour un exercice, devient inférieure au montant


correspondant au rapport de la valeur résiduelle au nombre d'années restant à courir,
l'entreprise peut pratiquer un amortissement égal à ce montant pour chacune des
années restantes.

Sont exclus du bénéfice de l'amortissement dégressif, les immobilisations autres


que les matériels et outillages, ainsi que les matériels et outillages qui sont déjà
usagés au moment de leur acquisition, et ceux dont la durée normale d'utilisation est
inférieure à trois (03) ans.

Les entreprises bénéficiant d'un agrément dans le cadre des dispositions d'un code
des investissements peuvent pratiquer des amortissements dits accélérés sur les
matériels et outillages neufs remplissant simultanément la triple condition :

- d'avoir été acquis ou mis en service après la date d'agrément ;

- d'être utilisés exclusivement pour des opérations industrielles de fabrication ou


de montage, de transport ou de gestion d'exploitation agricole, minière artisanale ou
touristique ;

- d'être normalement utilisables pendant plus de cinq (05) ans.

Les frais d'établissement engagés au moment de la constitution de l'entreprise


ou de l'acquisition par celle-ci de ses moyens permanents d'exploitation bien
que ne constituant pas des dépenses qui comportent une contrepartie dans
l'actif de l'entreprise, peuvent faire l'objet d'un amortissement échelonné sur les
trois (03) premiers exercices de l'activité. Cet amortissement s'il est pratiqué en
l'absence de bénéfices peut être considéré comme régulièrement différé en période
déficitaire et reporté sur les premiers résultats bénéficiaires sans limitation de durée.

Les biens donnés en location sont amortis sur leur durée normale d'utilisation quelle
que soit la durée de la location.

L'amortissement des biens loués, ne peut excéder la différence entre le montant des
loyers perçus pendant l'exercice considéré et le montant des autres charges afférentes
au bien donné en location. Ces mêmes dispositions sont applicables aux biens mis
par une entreprise à la disposition de l'un de ses dirigeants ou d'un membre de son
personnel.

Dans ce cas, le loyer versé par l'intéressé est augmenté s'il y a lieu de la valeur
déclarée à l'Administration fiscale au titre de l'avantage en nature accordé à celui-ci.

L'amortissement des constructions et aménagements édifiés sur sol d'autrui doit être
réparti :
Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée
38
- sur la durée normale d'utilisation de chaque élément lorsque le transfert a
lieu contre une indemnité ou lorsque la durée de location est
supérieure à celle d'utilisation de l'immobilisation ;

- sur la durée du bail lorsque le transfert de la construction est opéré


gratuitement à la fin du bail.

Les biens donnés en location dans le cadre d'une opération de crédit-bail sont
amortissables sur la durée de location prévue dans le contrat de crédit-bail.

Toutefois, les immobilisations acquises au moyen d'un contrat de crédit-bail doivent


obligatoirement être inscrites à l'actif du bilan du crédit-preneur et être amorties sur
leur durée normale d'utilisation.

Pour la détermination du résultat fiscal, les retraitements extracomptables


suivants doivent être opérés :

- réintégration des amortissements et des frais financiers ;


- déductions des loyers ou redevances courus.

Par contre, lorsque l'option est levée, l'amortissement du bien déjà immobilisé est
poursuivi jusqu'à son terme et chacune des dotations comptabilisées est fiscalement
déductible.

A la clôture de chaque exercice, la somme des amortissements effectivement pratiqués


depuis l'acquisition ou la création d'un élément donné, ne peut être inférieure au
montant cumulé des amortissements calculés suivant le mode linéaire et répartis sur
la durée normale d'utilisation. A défaut de se conformer à cette obligation, l'entreprise
perd définitivement le droit de déduire la fraction des amortissements qui a été ainsi
différée.

Les amortissements ainsi exclus des charges déductibles sont néanmoins pris en
compte pour le calcul des plus-values réalisées ou des moins-values subies lors de la
cession ultérieure de l'élément correspondant.

Lorsque le montant des amortissements pratiqués excède celui des amortissements


susceptibles d'être admis en déduction pour l'assiette de l'impôt, la différence est
réintégrée dans le bénéfice imposable.

Toutefois, les amortissements exagérés qui ont été réintégrés dans les bénéfices
imposables d'un exercice peuvent être admis en déduction des bénéfices imposables
des exercices suivants au cours desquels l'entreprise a pratiqué des amortissements
inférieurs à ceux auxquels elle pouvait prétendre ou même pour lesquels elle a cessé
tout amortissement, sans pour autant enfreindre la règle d'amortissement minimum
obligatoire résultant de l'application des dispositions ci-avant.

Les amortissements pratiqués et réputés différés en période déficitaire sont


reportables sans aucune limitation de durée. Le report est toutefois subordonné à
l'inscription de ces amortissements dans le relevé des amortissements et des
provisions. Pour l'application de ces dispositions, le caractère déficitaire de l'exercice
doit s'apprécier par référence au résultat fiscal, établi sous déduction de toutes les
charges, y compris les amortissements de l'exercice.

L'imputation des déficits reportables sur les exercices ultérieurs s'opère, sauf
Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée
39
option de l'entreprise, après celle de l'amortissement de l'exercice et avant le
report des amortissements réputés différés antérieurs. Les déficits
correspondant aux amortissements réputés différés doivent, comme les déficits
ordinaires, être obligatoirement imputés sur les résultats du ou des premiers
exercices qui laissent apparaître un bénéfice fiscal suffisant.

Les terrains, les œuvres d'art, les objets antiques, les bijoux et les autres actifs qui ne
sont pas sujets à détérioration et à l'obsolescence ne sont pas amortissables.

1. Le calcul de l’amortissement

L’amortissement ne tient pas compte de la valeur du bien à amortir. Le bien doit être
amorti même si exceptionnellement, il a pris de la valeur ou a perdu plus qu’il ne doit.
Dans ce dernier cas, on doit procéder à un amortissement exceptionnel.

Pour calculer l’amortissement, on prend en considération le prix de revient et la durée


probable d’utilisation.

a. Le prix de revient

C’est le prix d’achat augmenté des frais accessoires (transport, droit de douane, droit
d’assurance, frais d’installation)

b. Les techniques d’amortissement

Le droit fiscal n’impose aucune technique d’amortissement. Il renvoie aux usages.


Mais l’amortissement linéaire apparaît comme une technique d’amortissement de
droit commun.

La possibilité est laissée aux entreprises de procéder à un amortissement rapide tel


que l’amortissement dégressif ou l’amortissement accéléré dans des conditions bien
déterminées.

- L’amortissement linéaire

C’est une technique qui correspond au minimum obligatoire. L’annuité est constante.
Elle se détermine en divisant la valeur d’origine par la durée probable d’utilisation. Le
taux d’amortissement s’exprime en pourcentage en fonction de la durée.

Le point de départ de la période d’utilisation est constitué par la mise en service du


bien. En principe, on se référer au 1er jour du mois le plus proche.

En cas de cession en cours d’année, la dernière annuité est en principe réduite au


prorata temporis (fraction du temps écoulé sur le temps normal d’utilisation).

- L’amortissement dégressif

Il a pour objectif d’inciter l’entreprise au renouvellement des investissements. IL


permet un suramortissement au cours des 1ères années d’utilisation puis par la suite
l’annuité décroît. L’annuité d’amortissement est déterminée en appliquant au prix de
revient pour la 1ère année et à la valeur résiduelle pour les autres années un taux
d’amortissement constant déterminé en fonction de la durée d’utilisation fixée par les
usages.
Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée
40
Sont exclus de l’amortissement dégressif, les immobilisations autres que les matériels
et outillages ainsi que les matériels et outillages qui sont déjà usagés au moment de
leur acquisition et ceux dont la durée normal d’utilisation est inférieure à 3 ans.

L’amortissement dégressif est caractérisé par 3 éléments :

- 1er un taux d’amortissement constant


- 2è une base d’amortissement décroissant
- 3è des annuités décroissantes

Le calcul des dernières annuités

Lorsque l’annuité dégressive d’amortissement devient à la clôture de l’exercice,


inférieure à l’annuité correspondant au quotient de la valeur résiduelle par le nombre
d’années restant à courir à compter de l’ouverture dudit exercice, l’entreprise peut
pratiquer un amortissement égal à cette annuité.

Cas Pratique :

Un bien de 15 000 000 F amortissable sur 8 ans acheté en janvier 2012. Présenté le


tableau d’amortissement de ce bien.

- L’amortissement accéléré

Il est prévu par l’art 100 Nouveau du CGI. Selon ce texte, les entreprises bénéficiant
d’un agrément dans le cadre des dispositions du code des investissements peuvent
pratiquer des amortissements dits accélérés sur les matériels et outillage neufs
remplissant la triple condition.

- Premièrement d’avoir été mis en service ou acquis après la date d’agrément


- Deuxièmement d’être utilisés exclusivement pour des opérations industrielles,
de fabrication, de montage, de transport ou de gestion, d’exploitation agricole,
minière, artisanale ou touristique
- troisièmement d’être normalement utilisable plus de 5 ans.

Pour le calcul de l’amortissement accéléré, la loi prévoit que le montant de la 1ère


année d’amortissement d’après la durée normale d’utilisation pourra être doublé.
Cette durée pourra alors réduite d’une année.

Cas pratique :

Par hypothèse, une entreprise acquiert matériel d’élevage d’une valeur de 5 000 000
F. Elle bénéficie d’un agrément avant l’acquisition. Le matériel est amortissable sur
10 ans et est acquis en 2002.

Par ailleurs par la décision N° 484 du 25 juillet 1981, il est autorisé la détermination
sur la base taxable à l’impôt sur le BIC, la déduction d’amortissement exceptionnel
portant sur les immeubles destinés au logement du personnel des entreprises
industrielle et commerciale. Ces immeubles font l’objet d’un 1 er amortissement à
raison de 40% de leur prix de revient.

- L’amortissement différé

L’art 100 Nouveau du CGI (art.39-2) fait obligation aux entreprises de pratiquer un
amortissement minimum même en période difficile à la clôture de chaque exercice. La
Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée
41
somme des amortissements effectivement pratiqués depuis la création ou l’acquisition
d’un élément donné ne peut être inférieure au montant des amortissements calculés
suivant le mode linéaire et réparti sur la durée normale d’utilisation.

Ce texte de l’art 39-2 crée une véritable obligation pour les entreprises de constater
un amortissement minimal. Faute de respecter l’obligation de l’art 39-2, l’entreprise
perd définitivement le droit de déduire la fraction d’amortissement différé en
infraction aux dispositions de ce texte. On parle alors d’amortissement
irrégulièrement différé.

Cependant, lorsque l’amortissement est constaté mais déduit de manière


extracomptable, on dit que cet amortissement est régulièrement différé. Les
amortissements irrégulièrement différés et les amortissements régulièrement différés
forment ce que l’on appelle amortissements réellement différés qui se distinguent des
amortissements réputés différés. Ceux-ci se définissent comme des amortissements
qui ont été effectivement comptabilisés au cours d’un exercice déficitaire mais qui
sont isolés en totalité ou en partie du résultat fiscal et mentionné sur un document
prévu à cet effet.

Les amortissements réputés différés font l’objet d’une intégration extracomptable de


sorte que le déficit fiscal va se trouver inférieur au déficit comptable.

Cette possibilité n’existe que lorsque les résultats sont déficitaires. Cela s’explique par
le fait qu’en période déficitaire le fait de pratiquer l’amortissement minimum
obligatoire ne fait qu’augmenter le déficit.

L’amortissement différé en période déficitaire est reportable sans limitation de durée


de la même façon que si l’amortissement avait été régulièrement différé.

En clair lorsque l’amortissement est régulièrement différé ou réputé différé, le déficit


correspondant à cet amortissement va être déduit des résultats des premiers
exercices laissant apparaître un bénéfice fiscal suffisant sans limitation de durée. Ce
montant vient s’ajouter aux amortissements normaux de l’exercice.

Cas pratique :

Un bien est acquis le 1er mars 2016 avec une durée de vie de 5 ans. Le prix est de
15 000 000F. L’entreprise pratique le mode d’amortissement dégressif. En 2017,
l’entreprise omet de pratiquer l’amortissement. La question est de savoir si l’annuité
2017 est régulièrement différée.

2. Cas spéciaux d’amortissement

Cette rubrique est composée de 3 choses : les biens somptuaires, les véhicules autos
et les biens donnés en location

a. Les biens somptuaires

Le régime des biens somptuaires est fondé sur le principe énoncé par l’art 39-1q
(article 103 nouveau du CGI)selon lequel les charges relatives aux biens
somptuaires ne sont pas déductibles (avion personnel, matériel de chasse, de pêche,
résidence secondaire …). En conséquence, les amortissements qui s’y rapportent ne
peuvent pas être déductibles du bénéfice imposable.

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


42
b. Les biens donnés en location

L'amortissement des biens loués, ne peut excéder la différence entre le montant des
loyers perçus pendant l'exercice considéré et le montant des autres charges afférentes
au bien donné en location. Ces mêmes dispositions sont applicables aux biens mis
par une entreprise à la disposition de l'un de ses dirigeants ou d'un membre de son
personnel.

Ils sont amortis sur leur durée normale d’utilisation quel que soit la durée de la
location. Le montant de l’annuité ne peut excéder la différence entre le montant des
loyers perçus pendant l’exercice et le montant des autres charges afférentes aux biens
(frais d’entretien, d’assurance et de gestion).

Cas pratique :

Soit un immeuble d’une valeur de 50 000 000 F dont la durée est de 50 ans donné en
location à la société X pour un montant de 1 400 000 F annuel. Pendant l’exercice,
l’entreprise a supporté des frais de gérance, d’entretien et de gestion d’un montant
total de 500 000 F. Calculer l’amortissement déductible.

Taux = 2%

C. Déficit

Conformément à l’article 101 Nouveau du CGI (article 141), Le déficit subi


pendant un exercice est considéré comme une charge de l'exercice suivant et déduit
dans la limite de 50% du bénéfice réalisé pendant ledit exercice.

Le solde du déficit est reporté sur les exercices suivants sans limitation de durée dans
le temps sous les conditions définies à l'alinéa précédent.

D. Les provisions

Conformément à l’article 102 Nouveau du CGI (article 39-3),Sont déductibles


également, les provisions constituées en vue de faire face à des pertes ou charges
nettement précisées et que des événements en cours rendent probables à condition
qu'elles aient été effectivement constatées dans les écritures comptables de l'exercice
et figurent dans le relevé des provisions en annexe de la liasse fiscale.

Les banques et établissements financiers peuvent déduire les provisions pour


dépréciation de créances constituées en application des normes de prudence
édictées par la BCEAO.

Les compagnies d'assurances peuvent déduire les provisions techniques


constituées conformément aux prescriptions du Code de la Conférence
Interafricaine des Marchés d'Assurances (CIMA). Il en est de même des
provisions pour renouvellement passées par les entreprises dans le cadre des
contrats dits de « construction-exploitation-transfert ».

Toutefois, la déduction de ces provisions ne peut être cumulable avec celle de toute
autre provision déterminée forfaitairement. La déductibilité des provisions prévue aux
alinéas 2 et 3 ne préjudicie pas à l'exercice par l'administration fiscale du droit de
communication et du droit de contrôle vis-à-vis des banques et établissements
financiers.
Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée
43
Les provisions qui, en tout ou en partie, reçoivent un emploi non conforme à leur
destination ou deviennent sans objet au cours d'un exercice ultérieur sont rapportées
aux résultats dudit exercice sauf dispositions réglementaires contraires. Lorsque le
rapport n'a pas été effectué par l'entreprise elle-même, l'Administration fiscale peut
procéder aux redressements nécessaires dès qu'elle constate que les provisions sont
devenues sans objet.

Dans ce cas les provisions sont, s'il y a lieu, rapportées aux résultats du plus ancien
des exercices soumis à vérification.

En tout état de cause et quel que soit son objet, une provision constituée en vue de
faire face à une perte, à une charge ou à un risque divers, n'est admise en déduction
des résultats que si les pertes ou charges prévues sont :

- elles-mêmes déductibles par nature ;

- nettement précisées ;

- probables et non simplement éventuelles et résultent d'événements en cours à


la clôture de l'exercice.

On appelle provision la fraction du bénéfice brut qui est affectée en comptabilité à


un compte spécial en vue de faire face ultérieurement soit une dépréciation ou à une
perte d’un élément d’actif soit à une charge qui n’est pas encore effective à la date de
clôture de l’exercice mais que des évènements en cours rendent probables.

La provision et l’amortissement ont un objet identique ; celui de couvrir la


dépréciation d’un élément d’actif ; seulement en matière de provision, cette
dépréciation n’est que probable.

L’amortissement est obligatoire alors que la provision est une simple faculté.

Il existe une grande variété de provision que l’on range habituellement dans 2
catégories principales : d’une part les provisions pour dépréciation et provision pour
charge et risque d’autre part.

1 - Les provisions pour dépréciation

Elles ont pour objet de constater la dépréciation d’un élément d’actif résultant des
causes dont les effets ne sont pas jugés irréversibles.

Ces provisions ont pour effet la diminution de la valeur brute des éléments d’actif
traduisant ainsi une application du principe de la prudence.

Les éléments concernés sont les immobilisations, le stock et les valeurs réalisables et
disponibles (VRD).

- Les immobilisations

On peut raisonner à partir d’un exemple particulier d’un terrain à bâtir.

Une entreprise acquiert un terrain à bâtir au prix de 10 000 000 f qui par la suite a
été déclaré non constructible. Il s’en est suivi une diminution de valeur, le prix étant
désormais fixé à 6 000 000 F, l’entreprise devra constater cette diminution de valeur
en constituant une provision équivalente à la perte de valeur
Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée
44
- Les stocks

La provision pour dépréciation du stock se rattache généralement à l’exploitation.


Elle traduit la différence entre la valeur actuelle (valeur d’inventaire) et le coût
d’entrée des éléments dans le patrimoine de l’entreprise. La provision doit être
calculée d’après la valeur de revente.

- La dépréciation des créances sur les tiers.

Ex : la créance douteuse, la créance irrécouvrable (la créance doit être certain, liquide
et exigible).

2 - Les provisions pour risques et charges

Il s’agit notamment des provisions pour frais d’entretien et de réparation, ces


provisions sont possibles lorsque les travaux excèdent par leur nature et leur
importance les charges normales de l’exercice. Les provisions sont également
possibles pour les litiges, les impôts etc.

3 - Les conditions de déductibilité

Ces conditions sont contenues dans l’art 39-3 al.1 (art102 Nouveau du CGI) selon
lequel sont déductibles également les provisions constituées en vue de faire face à des
pertes ou charges nettement précisées et que des évènements en cours rendent
probable à condition qu’elles aient été effectivement constatées dans l’exercice et
figurent dans le relevé des provisions prévues à l’art 49 ancien. Le texte de l’art 39-3
al 1 soumet la déductibilité à des conditions de fond et de forme.

III. Charges non déductibles

Conformément à l’article 103 Nouveau du CGI : Ne sont pas déductibles :

a) l'impôt sur les sociétés ou l'impôt sur le revenu ;

b) les jetons de présence et les tantièmes ordinaires alloués par les sociétés
anonymes aux administrateurs et aux membres du conseil de surveillance, es
qualités ainsi que les jetons de présence et tantièmes spéciaux alloués aux
administrateurs membres du comité d'études sont considérés comme des
distributions de bénéfices imposables au nom des bénéficiaires à l'impôt sur le revenu
du capital ;

c) les provisions de propre assureur constituées par les entreprises ;

d) les provisions que constitue une entreprise en vue de faire face au versement
d'allocations
en raison du départ à la retraite ou préretraite des membres de son personnel ;

e) les primes d'assurances sur la vie contractées au profit des dirigeants de


sociétés et du personnel salarié de l'entreprise ;

f) les montants des transactions, amendes, confiscations, pénalités et sanctions


de toute nature mises à la charge des contrevenants à la législation fiscale, douanière
et sociale, à la réglementation des prix, et d'une manière générale aux lois et
règlements de l'Etat ;

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


45
g) les frais ayant le caractère de dépenses somptuaires, les libéralités, subventions
et les charges de toute nature ayant trait à l'exercice de la chasse ainsi qu'à l'exercice
non professionnel de la pêche ;

h) les charges résultant de l'achat, de la location ou de toute autre opération faite en


vue d'obtenir la disposition de résidences de plaisance ou d'agrément, ainsi que de
l'entretien de ces résidences ;

i) les amortissements des voitures de tourisme pour la fraction de un tiers (1/3)


correspondant à un usage réputé non professionnel. Cette limite s'applique à
l'ensemble des véhicules immatriculés dans la catégorie des voitures particulières ; la
fraction de l'amortissement des véhicules de tourisme exclue des charges déductibles
par les limitations ci-dessus est néanmoins retenue pour la détermination des plus-
values ou moins-values résultant de la vente ultérieure des véhicules ainsi amortis ;

j) les amortissements du matériel et mobilier domestiques mis gratuitement à la


disposition des dirigeants et membres du personnel non imposés au titre des
avantages en nature ;

k) les dépenses somptuaires de toute nature résultant de l'achat, de la location ou de


toute autre opération faite en vue d'obtenir la disposition d'avions, de yachts ou de
bateaux de plaisance à voile ou à moteur ainsi que de leur entretien.

Section 3 : Prix de transfert

Paragraphe 1 : Le principe de pleine concurrence

Conformément à l’article 104 Nouveau du CGI (article 112) :

1-Aux fins de l'application des règles relatives à la détermination du résultat fiscal


lorsqu'une entreprise s'engage dans une ou plusieurs transactions commerciales ou
financières avec une entreprise associée qui n'est pas établie au Togo chacune de ces
entreprises doit déterminer le montant de ses bénéfices imposables de manière
conforme au principe de pleine concurrence.

Le montant des bénéfices imposables établi par une entreprise qui effectue une ou
plusieurs transactions commerciales ou financières avec une entreprise associée
respecte le principe de pleine concurrence si les conditions de ces transactions ne
diffèrent pas de celles qui seraient convenues entre des entreprises indépendantes
pour des transactions comparables dans des circonstances comparables.

2 - Lorsque les conditions convenues ou imposées dans des transactions


commerciales ou financières entre entreprises associées auxquelles les dispositions
exposées au point 1 s'applique ne sont pas conformes au principe de pleine
concurrence, les bénéfices qui, sans ces conditions, auraient été réalisés par l'une des
entreprises et imposés à la charge de cette entreprise au Togo mais n'ont pu l'être en
fait à cause de ces conditions, peuvent être inclus dans les bénéfices de cette
entreprise et imposés en conséquence.

Paragraphe 2 : Définitions

Conformément à l’article 105 Nouveau du CGI :

1 - Deux entreprises sont considérées comme associées ou liées lorsque :


Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée
46
a- une entreprise participe directement ou indirectement à la direction, au contrôle
ou au capital de l'autre entreprise, ou b- la même personne ou les mêmes personnes
participent directement ou indirectement à la direction, au contrôle ou au capital des
deux (02) entreprises.

2- Une personne ou une entreprise participe directement ou indirectement à la


direction, au contrôle ou au capital d'une entreprise si :

a- elle détient, directement ou indirectement, plus de 50 % du capital social de


l'entreprise, ou
b- b- elle a la capacité effective d'influer sur les décisions commerciales de
l'entreprise.

3- Des entreprises indépendantes sont des entreprises qui ne sont pas associées
l'une à l'autre.

4- Une transaction contrôlée est une transaction entre des entreprises associées.

5- Une transaction sur le marché libre est une transaction entre des entreprises
qui sont indépendantes.

Paragraphe 3 : Obligations documentaires

Conformément à l’article 106 Nouveau du CGI :

Les contribuables doivent réunir des informations et mener des analyses suffisantes
pour s'assurer que les conditions de leurs transactions avec des entreprises associées
sont conformes aux dispositions de l'article 104 du présent code. Ces informations et
analyses doivent être communiquées à l'Administration fiscale dans les conditions
fixées par l'article 206 du livre de procédures fiscales.

Section 4 - Régimes spéciaux

Paragraphe 1 - Régime des sociétés mères et filiales

Conformément à l’article 107 Nouveau du CGI (article 142) :

Les produits bruts des participations d'une société mère dans le capital d'une société
filiale sont retranchés du bénéfice net total défalcation faite d'une quote-part
représentative de frais et charges. Cette quote-part est fixée uniformément à 5 % du
produit total des participations mais elle ne peut excéder, pour chaque période
d'imposition, le montant total des frais et charges de toute nature exposés par la
société participante au cours de ladite période.

Le bénéfice de ces dispositions est appliqué sous les conditions suivantes :

- la société mère doit revêtir la forme d'une société par actions ou à


responsabilité limitée ayant son siège social au Togo ;
- la société filiale doit revêtir l'une des formes ci-dessus et son siège peut être
situé au Togo ou dans un Etat de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique
de l'Ouest (CEDEAO) ;
- les titres de participation détenus par la société mère doivent revêtir la forme
nominative ou être déposés dans un établissement agréé par l'Administration fiscale
et représenter au moins 10 % du capital de la société filiale ; toutefois, aucun

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


47
pourcentage minimal n'est exigé pour les titres reçus en rémunération d'apports
partiels admis au régime fiscal des fusions ;
- les titres de participation doivent avoir été souscrits à l'émission. A défaut, la
personne morale participante doit avoir pris l'engagement écrit de les conserver
pendant un délai de deux (02) ans. La lettre portant cet engagement doit être annexée
à la déclaration de résultat ;
- les titres doivent appartenir à la société mère en pleine propriété.

En cas d'absorption par une tierce société d'une société détenant une participation
satisfaisant aux conditions exigées par le présent article, le bénéfice des sociétés
mères est transporté de plein droit de la société absorbée à la société absorbante ou
nouvelle.

De même une société participante est fondée à se prévaloir du régime de faveur


lorsque la société dont elle détient les actions ou parts absorbe une tierce société ou
est absorbée par celle-ci sous réserve que la fusion ne soit pas réalisée pour faire
échec aux conditions susvisées et sans que la participation puisse bénéficier d'un
traitement plus favorable que si l'opération n'avait pas eu lieu.

La qualité de société mère doit s'apprécier à la date de mise en distribution des


produits de la filiale.

Le régime fiscal des sociétés mères n'est pas applicable aux actions à dividende
prioritaire sans droit de vote qui ne sont pas considérées comme des titres de
participation.

Paragraphe 2 - Fusions de sociétés et opérations assimilées

Conformément à l’article 108 Nouveau du CGI (article 143) :

Les plus-values autres que celles réalisées sur les marchandises, résultant de
l'attribution gratuite d'actions ou de parts sociales à la suite de fusions, scissions,
apport partiel d'actif par des sociétés par actions ou à responsabilité limitée sont
exonérées de l'impôt sur les sociétés.

Le même régime est applicable lorsqu'une société anonyme, ou en commandite par


actions ou à responsabilité limitée apporte l'intégralité de son actif à deux (02) ou
plusieurs sociétés constituées à cette fin sous l'une de ces formes à condition que :

1 - les sociétés bénéficiaires soient toutes de nationalité togolaise ou d'une


nationalité d'un des Etats membres de la Communauté Economique des Etats de
l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ;

2 - l'apport ait été préalablement agréé par le ministre chargé des finances.

L'application des dispositions du présent article est subordonnée à l'obligation


constatée dans l'acte de fusion ou d'apport de calculer les amortissements annuels à
prélever sur les bénéfices ainsi que les plus-values ultérieures résultant de la
réalisation de ces éléments d'après le prix de revient qu'ils comportaient pour les
sociétés fusionnées ou pour les sociétés apporteuses, déduction faite des
amortissements déjà réalisés par elles.

Les dispositions des articles 107 et 108 ci-dessus s'appliquent aux opérations
auxquelles participent exclusivement des personnes morales ou organismes passibles
Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée
48
de l'impôt sur les sociétés.

Elles ne sont applicables, dans tous les cas, que lorsque les opérations en cause ont
été préalablement agréées par le ministre chargé des finances et s'il s'agit d'apports
faits à des personnes morales étrangères par des personnes morales togolaises, après
avis du ministre chargé de la planification.

Paragraphe 3 : Revenus des propriétés immobilières situées au Togo et service


extérieurs

A. Revenus des propriétés immobilières situées au


Togo

Personnes morales dont le siège est situé hors du Togo et disposant de propriétés
immobilières situées au Togo et cas des rémunérations perçues par une personne
morale ayant son siège hors du Togo.

Conformément à l’article 110 -1 Nouveau du CGI :

1- Si une personne morale dont le siège est situé hors du Togo à la disposition d'une ou
de plusieurs propriétés immobilières situées au Togo ou en concède la jouissance
gratuitement ou moyennant un loyer inférieur à la valeur locative réelle, elle est
soumise à l'impôt sur les sociétés sur une base qui ne peut être inférieure à trois (03)
fois la valeur locative réelle de cette ou de ces propriétés. Lorsque l'occupant à son
domicile fiscal au Togo, il est solidairement responsable du paiement de cette
imposition.

Ces dispositions ne sont toutefois pas applicables aux organismes à but non lucratif
qui exercent une activité désintéressée de caractère social ou philanthropique,
éducatif ou culturel et qui établissent que l'exercice de cette activité au Togo, justifie
la possession ou la disposition des propriétés immobilières en cause.

B. Rémunération des services extérieurs

Conformément à l’article 110 -2 Nouveau du CGI :

2 - Nonobstant toute disposition contraire, les sommes perçues par une société ou
une autre personne morale ayant son siège hors du Togo en rémunération des
services rendus à une ou plusieurs personnes domiciliées au Togo sont imposables au
nom de ces dernières à l'impôt sur le revenu :

- soit, lorsqu'elles détiennent le contrôle direct ou indirect de ces sociétés ou


personnes morales ;
- soit, lorsqu'elles n'établissent pas que ces sociétés ou personnes morales ont
une activité industrielle ou commerciale autre que la prestation de services ;
- soit, en tout état de cause, lorsque ces sociétés ou personnes morales ont leur
siège dans un pays qui n'est pas lié au Togo par une convention fiscale générale en
matière d'impôt sur le revenu.

Paragraphe 4 - Cas particuliers de rémunérations déductibles pour certaines


sociétés

Conformément à l’article 111 Nouveau du CGI :

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


49
Dans les sociétés à responsabilité limitée dont les gérants sont majoritaires, de même
que dans les sociétés en commandite simple, les sociétés en nom collectif et les
sociétés en participation ayant exercé l'option prévue aux articles 9, 30 du CGI, les
traitements et toutes autres rémunérations alloués aux associés gérants majoritaires,
à l'associé unique personne physique, aux commandités des sociétés en commandite
simple, aux associés en nom et aux membres des sociétés en participation, sont, sous
réserve des dispositions des articles 28 et 99-f du CGI, admis en déduction du
bénéfice de la société pour l'établissement de l'impôt à la condition que ces
rémunérations correspondent à un travail effectif et ne soient pas excessives eu égard
à l'importance du service rendu.

Les sommes retranchées du bénéfice de la société en vertu de l'alinéa précédent sont


soumises à l'impôt sur le revenu au nom des bénéficiaires dans les conditions prévues
à l'article 28 du CGI.

Pour l'application du présent article, les gérants qui n'ont pas personnellement la
propriété des parts sociales sont considérés comme associés si leur conjoint ou leurs
enfants non émancipés ont la qualité d'associés.

Dans ce cas, comme dans celui où le gérant est associé, les parts appartenant en
toute propriété ou en usufruit au conjoint et aux enfants non émancipés du gérant
sont considérées comme possédées par ce dernier.

Section 5 - Etablissement et calcul de l'impôt

Paragraphe 1 : Etablissement de l'impôt

Conformément à l’article 112 Nouveau du CGI :

L'impôt sur les sociétés est établi sous une cote unique au nom de la personne morale
ou association pour l'ensemble de ses activités imposables au Togo au lieu de son
principal établissement.

Toutefois, l'Administration fiscale peut désigner comme lieu d'imposition :

- soit celui où est assurée la direction effective de la société ;


- soit celui de son siège social s'il est situé au Togo.

Les personnes morales exerçant des activités au Togo ou y possédant des biens sans
y avoir leur siège social, sont imposables au lieu de leur direction effective telle que
stipulée à l'article 11 du livre de procédures fiscales.

Paragraphe 2 : Taux de l'impôt

Conformément à l’article 113 Nouveau du CGI :

Pour le calcul de l'impôt, toute fraction du bénéfice imposable inférieure à mille (1


000) francs CFA est négligée.

Le taux de l'impôt sur les sociétés est fixé à 27 % du bénéfice imposable.

Les obligations déclaratives et de paiement, le régime des sanctions et les procédures


contentieuses et de recouvrement sont ceux prévus par le livre de procédures fiscales.

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


50
CAPITRE II : IMPOT SUR LE REVENU DES PERSONS PHYSIQUES

Section 1 : Définition et structure

L’article 1 Nouveau CGI (article 1)dispose que : il est établi un impôt annuel sur le
revenu des personnes physiques désigné sous le nom d'impôt sur le revenu, assis sur
les revenus nets catégoriels ci-après :

- revenus fonciers ;

- traitements, salaires, indemnités, émoluments, pensions et rentes viagères ;

- rémunérations allouées aux gérants et aux associés de certaines sociétés


énumérées à l'article 17 Nouveau du CGI ;

- bénéfices industriels, commerciaux et artisanaux ;

- bénéfices des exploitations agricoles ;

- bénéfices des professions non commerciales et revenus assimilés ;

- revenus de capitaux mobiliers.

Pour la détermination du revenu imposable : les traitements, salaires, indemnités,


émoluments et rémunérations des gérants sont constitutifs des revenus d'emplois.

Sont constitutifs des revenus d'affaires en vue de l'imposition les bénéfices


commerciaux, et artisanaux, les bénéfices des exploitations agricoles et les bénéfices
des professions non commerciales et assimilés.

Les revenus nets catégoriels sont déterminés conformément aux dispositions des
articles 14 à 68 nouveaux du CGI.

Section 2 : Personnes imposables - Domicile fiscal - Exemptions

A. Personnes imposables

L’article 2 : 1 nouveau du CGI (art. 2) dispose que Sous réserve de l'application des
conventions fiscales internationales relatives aux doubles impositions, sont passibles
de l'impôt sur le revenu :

- les personnes physiques togolaises ou étrangères qui ont au Togo leur domicile
fiscal à raison de l'ensemble de leurs revenus qu'ils soient de source togolaise ou de
source étrangère ;
- les personnes physiques de nationalité togolaise ou étrangère qui n'ont pas au
Togo leur domicile fiscal, à raison de leurs revenus de source togolaise ou si elles
disposent au Togo d'une ou plusieurs habitations.

2 - Sont également passibles de l'impôt sur le revenu, les personnes physiques de


nationalité togolaise ou étrangère ayant ou non leur domicile fiscal au Togo, qui
recueillent des bénéfices ou revenus dont l'imposition est attribuée au Togo par une
convention internationale relative aux doubles impositions.

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


51
B. Domicile fiscal

L’article 3 nouveau du CGI (art. 3) dispose que : Sont considérés comme ayant leur
domicile fiscal au Togo au sens de l'article 2 du présent code:

a) les personnes qui ont au Togo leur foyer ou le lieu de leur séjour principal ;

b) les personnes qui exercent au Togo une activité professionnelle salariée ou non,
à moins qu'elles ne justifient que cette activité y est exercée à titre accessoire ;

c) les personnes qui ont au Togo le centre de leurs intérêts économiques ;

d) les agents de l'Etat qui exercent leurs fonctions ou sont chargés de mission
dans un pays étranger et qui ne sont pas soumis dans ce pays à un impôt personnel
sur l'ensemble de leurs revenus.

C. Exemptions

L’article 4 nouveau du CGI (art. 4) dispose que: Sont affranchis de l'impôt sur le
revenu :

- les Ambassadeurs et Agents diplomatiques, les Consuls et Agents Consulaires


de nationalité étrangère sous conditions de réciprocité. Cette exemption ne vise
toutefois que les rémunérations officielles des intéressés et les revenus privés de
source étrangère perçus par eux ;
- les personnes physiques soumises à un impôt synthétique.

Section 3 : Principes généraux d'imposition

L’article 5nouveau du CGI dispose que: L'impôt sur le revenu est établi sur
l'ensemble des ressources personnelles du contribuable. Les enfants mineurs
lorsqu'ils tirent un revenu de leur propre travail ou d'une fortune doivent déclarer
eux-mêmes leurs propres revenus.

La personne considérée comme ayant les enfants à charge au sens de l'article 72 du


présent Code est déterminée par les conjoints d'accord partie au moyen d'une
déclaration adressée à l'employeur au plus tard au 15 janvier de l'année d'imposition.
A défaut de déclaration dans le délai indiqué, cette qualité appartient au mari sauf
lorsque celui-ci est empêché, notamment s'il est hors d'état de manifester sa volonté
en raison de son incapacité, de son absence, de son éloignement ou de toute autre
cause. Dans ce cas, elle est attribuée à l'épouse ou à l'une des épouses. A défaut, elle
peut être attribuée à un ascendant ou descendant qui a la responsabilité morale et
patrimoniale des enfants mineurs.

Le conjoint bénéficiant de revenus propres ou chacun des conjoints en cas de mariage


polygame est imposé séparément à raison de l'ensemble de ses revenus. Mais le
conjoint est alors considéré pour le calcul de l'impôt comme célibataire sans pouvoir
obtenir les réductions prévues à l'article 73 du présent code pour enfants à charge,
sauf s'il apporte la preuve qu'il a effectivement à sa charge personnelle et exclusive un
ou plusieurs de ses enfants.(L’article 6nouveau du CGI)

En aucun cas, le bénéfice des réductions prévues à l'article 73 du présent code ne


peut être accordé pour les mêmes enfants à deux (02) ou plusieurs conjoints.

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


52
Pour toute personne majeure atteinte d'une infirmité, et qui ne peut de ce fait
souscrire par elle-même la déclaration de revenus, cette déclaration est souscrite en
son nom par la personne qui en assurait la charge avant sa majorité ou qui assure sa
tutelle.(L’article 7nouveau du CGI)

Il en va de même pour les enfants mineurs disposant de revenus propres qui ne


peuvent souscrire eux-mêmes leur déclaration.

En cas de décès du contribuable, l'impôt afférent aux bénéfices ou revenus non taxés
est établi au nom du défunt. L'imposition est établie au nom du défunt par ses
héritiers.(L’article 8nouveau du CGI)

Section 4 : Cas particuliers de personnes imposables

Conformément à l’article 9 nouveau du CGI (article 10):

L'associé unique d'une entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée domiciliée


au Togo, lorsqu'il s'agit d'une personne physique, les associés des sociétés en nom
collectif et les commandités des sociétés en commandite simple sont, lorsque ces
sociétés ont opté pour le régime fiscal des personnes physiques, personnellement
soumis à l'impôt sur le revenu pour la part de bénéfices sociaux correspondant à
leurs droits dans la société.

Il en est de même :

1 - des membres de sociétés civiles qui ne revêtent pas en droit ou en fait l'une
des formes des sociétés

visées à l'article 92 du présent code et qui ne se livrent pas à une exploitation ou à


des opérations visées aux articles 29 à 35 du présent code;

2 - des membres des sociétés en participation y compris les syndicats financiers


qui sont indéfiniment responsables et dont les noms et adresses ont été indiqués à
l'Administration fiscale ;

3 - des indivisaires, des membres de sociétés de fait et des membres personnes


physiques de groupements d'intérêt économique (GIE) ;

4 - des sociétés coopératives, des groupements et leurs unions et fédérations,


ainsi que des confédérations des sociétés coopératives et groupements, quelle que soit
leur activité.

Section 5 : Lieu d'imposition- Revenu imposable

A. Lieu d'imposition

Conformément à l’article 10nouveau du CGI(article 11):

Pour les contribuables domiciliés au Togo, l'impôt est établi au lieu de leur résidence,
s'ils ont une résidence unique au Togo. En cas de pluralité de résidence au Togo,
l'impôt est établi au lieu où le contribuable est réputé posséder son principal
établissement.

Le lieu du principal établissement est celui où réside l'intéressé de façon effective et


habituelle sans qu'il y ait à se préoccuper du fait que le logement dont il dispose soit
Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée
53
ou non sa propriété, qu'il corresponde ou non à son domicile civil ou au lieu
d'exercice de sa profession ou même qu'il soit loué au nom d'un tiers. Pour les
contribuables exerçant des activités au Togo ou y possédant des biens sans y avoir
leur domicile fiscal ainsi que pour les personnes désignées à l'article 3-d du présent
code, le lieu d'imposition est le lieu d'exercice de ses activités, le lieu de situation de
ses biens ou le siège du service qui les administre.

La date à retenir pour apprécier le lieu d'imposition est le 31 décembre de l'année de


perception des revenus. Toutefois, lorsqu'un contribuable a déplacé sa résidence ou le
lieu de son principal établissement, les cotisations dont il est redevable au titre de
l'impôt sur le revenu pour les années antérieures non atteintes par la prescription
peuvent valablement être établies au lieu d'imposition qui correspond à sa nouvelle
situation. (L’article 11 nouveau du CGI)

B. Revenu imposable

Conformément à l’article 12 nouveau du CGI :

L'impôt sur le revenu est dû chaque année à raison des bénéfices ou revenus de
source togolaise ou étrangère que le contribuable réalise ou dont il dispose au cours
de la même année.

Section 6 : Détermination de l'assiette de l'Impôt sur le Revenu des Personnes


Physiques

Conformément à l’article 13 nouveau du CGI:

Le bénéfice ou revenu net de chaque catégorie de revenus est déterminé


distinctement suivant les règles propres à chacune d'elles.

Le résultat d'ensemble de chaque catégorie de revenus est obtenu en totalisant s'il y a


lieu le bénéfice ou le revenu afférent à chacune des entreprises, exploitations ou
professions ressortissant à cette catégorie et déterminé dans les conditions prévues
pour cette dernière.

Pour l'application du premier alinéa du présent article, il est fait état le cas échéant
du montant des bénéfices correspondant aux droits que le contribuable ou les
personnes définies à l'article 5 du présent code possèdent en tant qu'associés ou
membres de sociétés indiquées à l'article 9 du présent code.

Section 7 : Détermination du revenu net des catégories de l’impôt sur le Revenu
des personnes physiques

Paragraphe 1 : Revenus fonciers

I - Définition et revenu imposable

Conformément à l’article 14 nouveau du CGI (article 15) :

Sont compris dans la catégorie des revenus fonciers lorsqu'ils ne sont pas inclus dans
les bénéfices d'une entreprise industrielle, commerciale ou artisanale, d'une
exploitation agricole ou d'une profession non commerciale :

1- les revenus des propriétés bâties telles que maisons, usines, magasins ou bureaux,
ainsi que les revenus :
Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée
54
a) de l'outillage des établissements industriels considéré comme immeuble par
nature ou par destination au sens du code civil ou reposant sur des fondations
spéciales faisant corps avec l'immeuble ;

b) de toutes installations commerciales ou industrielles assimilables à des


constructions ;

c) des bateaux utilisés en un point fixe, et aménagés pour l'habitation, le


commerce ou l'industrie même s'ils sont seulement retenus par des amarres ;

2- les revenus des propriétés non bâties de toute nature y compris ceux des terrains
occupés par les carrières, les mines, les étangs, les salines et les marais salant3- les
revenus provenant de la location du droit de chasse, de pêche, de cueillette,
d'affichage, de la concession du droit d'exploitation des carrières, de redevances
tréfoncières ou d'autres redevances analogues ayant leur origine dans le droit de
propriété ou d'usufruit.

II - Exonérations

Conformément à l’article 15 nouveau du CGI :

Ne sont pas compris dans les revenus imposables à l'impôt sur le revenu des
personnes physiques :

a) les revenus nets des propriétés affectées de manière permanente et exclusive à


un usage agricole ;

b) les revenus fictifs des logements dont le propriétaire se réserve la jouissance.

III - Détermination du revenu imposable

Conformément à l’article 16 nouveau du CGI :

Le revenu net foncier est égal à la différence entre le montant du revenu brut et le
total des charges de la propriété.

Le revenu brut est constitué par le montant des recettes brutes perçues chaque année
par le propriétaire y compris le cas échéant les recettes accessoires, augmenté du
montant des dépenses qui lui incombent normalement et qui sont mises par
convention à la charge des locataires et diminué du montant des dépenses supportées
par le propriétaire pour le compte de ses locataires.

Le revenu net imposable est obtenu après :

1 - une déduction forfaitaire exclusive de toute justification égale à 50 % des


revenus bruts et représentant les frais de gestion, d'assurance, d'amortissement et de
frais divers ;

2 - et une déduction des taxes foncières dont le paiement incombe normalement


au propriétaire.

La détermination du revenu net compte tenu des règles ci-dessus exposées est
effectuée pour chacune des propriétés appartenant au contribuable.

Paragraphe 2 : Revenus d'emplois, Pensions et Rentes viagères

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


55
I - Définition et champ d'application

Conformément à l’article 17 nouveau du CGI (Art. 19): Sont imposables au titre de


cette catégorie les traitements, émoluments, salaires, indemnités, rémunérations
assimilées, pensions et rentes viagères ainsi que les avantages en nature perçus ; les
rémunérations des gérants des sociétés en nom collectif, des sociétés en commandite
simple, des sociétés à responsabilité limitée et de sociétés civiles ainsi que les
rémunérations de l'associé unique de la société anonyme s'ils sont admis en
déduction des bénéfices soumis à l'impôt sur les sociétés par application de l'article
111 du présent code, même si les résultats de l'exercice social sont déficitaires.

Sont aussi considérés comme des salaires, les gains réalisés par les travailleurs à
domicile qui exécutent moyennant une rémunération forfaitaire et avec les concours
de leur(s) conjoint(s), de leurs enfants mineurs pouvant être considérés comme étant
en apprentissage, de leurs enfants majeurs poursuivant leurs études ou infirmes ou
malades chroniques dans l'impossibilité permanente de se livrer à une activité
salariée et d'un auxiliaire, un travail confié par un ou plusieurs établissements
industriels, artisanaux, non commerciaux ou agricoles.(article 18 nouveau du CGI)

Conformément à l’article 19 nouveau du CGI (Art. 21) : Sont imposables et suivent


le sort de la rémunération proprement dite, les rémunérations accessoires telles que :

1 - les allocations afférentes à la qualité et aux conditions du travail notamment


primes d'ancienneté et d'assiduité, de rendement, primes ou indemnités de sujétion et
de risques généraux pour travail pénible, intempéries, de responsabilité, pour heures
supplémentaires ;

2 - les allocations ou indemnités pour frais professionnels dès lors qu'elles ne


répondent pas aux conditions posées par l'article 23-1 du présent code pour être
exonérées ;

3 - les indemnités, remboursements et allocations forfaitaires pour frais versés


aux dirigeants de sociétés et cadres assimilés, quel que soit leur objet ;

4 - les allocations afférentes à la situation personnelle ou familiale du salarié


notamment les primes pour gratification de mariage, de naissance, les allocations de
caractère social sauf celles prévues à l'article 23-2 du présent code et lorsque ces
allocations revêtent le caractère d'un secours compte tenu des
circonstances et des modalités de leur attribution ;

5 - les participations allouées en espèces aux salariés en application d'un


contrat facultatif d'intéressement ;

6 - les prestations sociales telles que :

a) les indemnités de congé pour motifs d'ordre familial ;

b) les rémunérations servies durant les congés formation ;

c) les sommes et avantages alloués par l'employeur aux salariés accomplissant un


stage de formation ou de perfectionnement ou un service national ;

d) les indemnités journalières de maladie versées par les organismes de la


Sécurité Sociale et de la mutualité sociale agricole ou pour leur compte à l'exclusion
Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée
56
cependant :

- des indemnités allouées aux victimes d'accident du travail ;

- des indemnités journalières de maladies versées à des personnes atteintes des


maladies figurant sur la liste, établie par décret, des affections comportant un
traitement prolongé et une thérapeutique particulièrement coûteuse.

7- les prestations en espèces versées aux femmes enceintes bénéficiant d'un congé
de maternité ;

8- les primes dites de dépaysement ou d'éloignement et toutes autres


rémunérations ayant le même objet.

Conformément à l’article 20 nouveau du CGI (Art. 22) :

Les rémunérations en nature entrent également dans le champ d'application de


l'impôt au même titre que les rémunérations en espèces, que ces rémunérations
couvrent l'intégralité de l'activité du salarié ou seulement une partie de celle-ci.

Ces rémunérations consistent dans la concession gratuite au salarié d'un bien dont
l'employeur est propriétaire ou locataire ou dans la fourniture de services.

Toutefois, la valeur des avantages en nature perçus par des employés au pair ne
recevant, ni rémunérations en espèces, ni allocation représentative de frais, est
négligée pour l'assiette de l'impôt. Sont constitutifs d'avantages en nature le logement,
la domesticité, l'eau, l'électricité, le téléphone, la mise à disposition d'un véhicule, la
prise en charge des frais de voyage et de séjour-congé et la nourriture.

Les avantages en nature sont pris en compte pour leur montant réel.

En ce qui concerne la mise à disposition d'un logement, la valeur retenue est le loyer
ou la valeur locative cadastrale.

En ce qui concerne la mise à disposition d'un véhicule, la valeur retenue est de 10%
du salaire brut taxable.

Conformément à l’article 21 nouveau du CGI(art.23): Les allocations, primes ou


indemnités perçues par un salarié en fin d'activité pour cause de démission volontaire
ou de départ à la retraite constituent un supplément de rémunération entrant dans le
champ d'application de l'impôt sur le revenu.

Toutefois, l'indemnité de départ à la retraite n'est comptée pour l'application de


l'impôt que pour 50 % de son montant.

Conformément à l’article 22 nouveau du CGI(art.24) : Les indemnités de


licenciement sont imposables pour la fraction représentant l'indemnité compensatrice
de préavis ou de délai-congé, l'indemnité compensatrice de congés payés et celle
représentant une quote-part des primes, gratifications et autres avantages acquis par
le salarié avant son départ de l'entreprise.

II- Exonérations

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


57
Conformément à l’article 23 nouveau du CGI (Art. 25): Sont affranchis de l'impôt :

1) les allocations spéciales destinées à couvrir les frais inhérents à la fonction ou à


l'emploi et effectivement utilisées conformément à leur objet sauf ce qui est édicté à
l'article 19-3 du présent code concernant les dirigeants de sociétés ou de
remboursements de frais réels ;

2) les prestations familiales légales selon les dispositions du code de la sécurité


sociale ;

3) les rentes viagères, les pensions de retraite ainsi que les majorations de retraite
ou de pension pour charge de famille dont le montant total annuel n'excède pas deux
millions quatre cent mille (2 400 000) francs CFA ;

4) les salaires ou indemnités versés aux apprentis munis d'un contrat


d'apprentissage répondant aux conditions posées par le code du travail et des lois
sociales ;

5) les traitements et gratifications attachés à une distinction ayant un caractère


de reconnaissance nationale ainsi que les traitements attachés à d'autres distinctions
étrangères ;

6) les pensions militaires d'invalidité et des victimes de guerre ainsi que la retraite
et les retraites mutualistes du combattant et des victimes de guerre ;

7) les rentes viagères servies en représentation de dommages-intérêts en vertu


d'une condamnation prononcée judiciairement pour la réparation d'un préjudice
corporel ayant entraîné pour la victime une incapacité permanente totale l'obligeant à
avoir recours à l'assistance d'une tierce personne pour
effectuer les actes ordinaires de la vie ; les indemnités temporaires, prestations et
rentes viagères servies aux victimes d'accidents du travail
ou à leurs ayants-droit ;

8) les allocations, bourses, indemnités et prestations servies sous quelque forme


que ce soit par l'Etat, les collectivités et les établissements publics en application des
lois et décrets d'assistance et d'assurance ;

9) La provision alimentaire perçue par la femme mariée en instance de séparation


de corps ou de divorce.

III - Détermination du revenu imposable

Conformément à l’article 24 nouveau du CGI (Art. 26): Pour la détermination des


bases d'imposition, il est tenu compte du montant net de toutes les sommes qui ont
été mises à la disposition du contribuable, à titre de traitements, indemnités et
émoluments, salaires, pensions et rentes viagères soit par voie de paiement soit par
voie d'inscription au crédit d'un compte sur lequel l'intéressé a fait ou aurait pu faire
un prélèvement durant l'année d'imposition.

A - Revenus d'emplois

Conformément à l’article 2 nouveau du CGI:

Le revenu d'emploi inclut tout paiement en espèces ou avantage en nature reçu par

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


58
une personne physique à titre de rémunération tels que les salaires, traitements,
indemnités de congés, indemnités de maladie, indemnités d'annulation de congés
payés, les commissions, les primes, les allocations au titre du coût de la vie, les
allocations de subsistance, les allocations de logement, les frais de représentation ou
de déplacement, tout paiement occulte ou autre avantage que l'employé reçoit
d'une tierce personne indépendamment de leur caractère légal ou illégal, ou de
leur origine douteuse.

En vertu à l’article 26 nouveau du CGI :

Le montant net du revenu imposable est déterminé en déduisant du montant brut des
sommes payées et des avantages en espèces ou en nature accordés :

1- les retenues faites par l'employeur en vue de la constitution de pensions ou de


retraites relevant d'un régime obligatoire de prévoyance dans la limite de 6 % des
rémunérations brutes ;

2 - les cotisations salariales aux assurances sociales et assurances maladies


obligatoires ;

3 - les retenues pratiquées par l'employeur en représentation de tout ou partie


des avantages en nature concédés ;

4 - les frais inhérents à la fonction ou à l'emploi lorsqu'ils ne sont pas couverts


par des allocations spéciales.

5 - les intérêts des dix (10) premières annuités des emprunts contractés pour
la construction,

l'acquisition ou les grosses réparations du logement dont le propriétaire se réserve la


jouissance à titre d'habitation principale ainsi que les dépenses de ravalement
nécessitées par la remise en état des façades de ce logement sous réserve de la
production du tableau d'amortissement du prêt certifié par l'organisme prêteur ;

6 - les intérêts des emprunts contractés pour faire un apport en capital à une
entreprise industrielle ou commerciale ou à une exploitation agricole togolaise ;

7 - les arrérages des rentes payées par le contribuable à titre obligatoire et


gratuit et les pensions alimentaires fixées par l'article 109 et suivants du code des
personnes et de la famille ;

8 - les versements volontaires pour la constitution de retraite ou de


complément de retraite dans la limite de 6 % du revenu net taxable ;

9 - les primes d'assurances versées aux compagnies agréées au Togo,


afférentes aux contrats d'assurances dont l'exécution dépend de la durée de vie
humaine lorsque ces contrats comportent la garantie d'un capital en cas de décès et
sont d'une durée effective au moins égale à six (06) ans ou bien comportent la
garantie d'une rente viagère ou d'un capital avec jouissance effectivement différée d'au
moins six (06) ans, quelle que soit la date de souscription. Ces primes sont
déductibles du revenu imposable du souscripteur dans la limite de deux cent mille
(200 000) francs CFA majorées de trente mille (30 000) francs CFA par enfant à
charge dans la limite de six (06) enfants.

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


59
Il est appliquée une déduction calculée forfaitairement en fonction du revenu brut
après défalcation des retenues et cotisations visées aux alinéas 1, 2 et 3 ci-dessus.
Elle est fixée à 28 % sur la fraction du revenu n'excédant pas dix millions (10 000
000) de francs CFA.

B-Pensions et rentes viagères

Conformément à l’article 27 nouveau du CGI: Pour ces rémunérations, le revenu


brut est constitué par le montant total des arrérages perçus en espèces ou en nature
au cours de l'année d'imposition.

Le cas échéant, peuvent être déduites de ce revenu brut, les cotisations à caractère
social incombant obligatoirement au pensionné ou au rentier.

Le revenu net à retenir pour le calcul est de :

- 25% lorsque le montant annuel est compris entre deux millions quatre cent
mille (2 400 000) et trois millions six cent mille (3 600 000) francs CFA ;

- 50% lorsque le montant annuel excède trois millions six cent mille (3 600 000)
francs CFA.

C-Rémunérations allouées aux gérants et aux associés de certaines sociétés

L’article 28 nouveau du CGI dispose que : Le revenu net imposable des


rémunérations allouées aux gérants et aux associés de certaines sociétés visées à
l'article 17 du présent code est déterminé en déduisant du montant brut des
rémunérations, les frais inhérents à l'exploitation sociale et fixés forfaitairement à
20% desdites rémunérations. Cet abattement est fait sur la fraction du revenu
n'excédant pas dix millions (10 000 000) de francs CFA.

Le montant brut des rémunérations comprend : l'ensemble des sommes dont le


contribuable a disposé au cours de l'année d'imposition, qu'elles soient effectivement
versées ou créditées en compte et la valeur réelle des avantages en nature à lui
concédés.

Le revenu net ainsi déterminé est pris en compte pour le calcul de l'impôt à raison de
son montant total sans abattement d'aucune sorte.

Paragraphe 3 : Revenus d'affaires

I- Définitions et champ d'application

Conformément à l’article 29 nouveau du CGI (Art. 30): Sont considérés comme


revenus d'affaires, qu'ils soient payés en espèces ou en nature, les revenus réalisés
par des personnes physiques et provenant de l'exercice à titre indépendant d'une
profession commerciale ou non commerciale, industrielle, artisanale, agricole
ou financière.

Les revenus d'affaires incluent les produits de toute vente et location d'actifs et tous
produits dont l'origine est incertaine.

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


60
Par personnes physiques, il faut entendre non seulement les exploitants individuels,
mais encore les membres des sociétés civiles, des sociétés de personnes et assimilées
ayant opté pour l'impôt sur le revenu des personnes physiques.
L'exercice d'une profession industrielle et commerciale s'entend de
l'accomplissement habituel, par des personnes agissant pour leur propre
compte et poursuivant un but lucratif, d'opérations de caractère industriel ou
commercial telles que :
- les achats de marchandises, matières ou objets en vue de leur revente en l'état
ou après transformation ;
- les acquisitions de meubles ou d'immeubles en vue de la location ;
- les transports, le transit, les manutentions ;
- les exploitations d'établissements destinés à fournir le logement, la nourriture,
les soins personnels ou les distractions ;
- les opérations de commission et de courtage, les opérations d'assurance.
Sont également considérés comme relevant des bénéfices industriels et
commerciaux :
- les profits réalisés par les agriculteurs sur la vente des produits achetés ;
- les profits réalisés par les contribuables qui ne participent pas eux-mêmes à la
culture des produits ou à l'élevage des animaux qu'ils vendent ;
- les profits que les agriculteurs retirent de la vente des produits de leur récolte
réalisée dans une installation commerciale permanente agencée pour la vente au
détail ou à l'aide d'un personnel spécialisé ;
- les profits réalisés par les agriculteurs qui font subir des transformations aux
produits qu'ils récoltent eux-mêmes lorsque les opérations de transformation portent
sur des produits ou sous- produits autres que ceux qui sont destinés à l'alimentation
de l'homme et des animaux ou qui peuvent être utilisés à titre de matière première
dans l'agriculture et l'industrie ;
- le commerce de l'argent et des valeurs.
Les professions artisanales et assimilées sont celles des contribuables qui exercent
pour leur propre compte, une activité manuelle et qui tirent principalement leur
profit de la rémunération de leur propre travail.
Présentent également le caractère de bénéfices industriels et commerciaux pour
l'application de l'impôt sur le revenu, les bénéfices réalisés par les personnes
physiques désignées ci-après :
1- celles qui donnent en location un établissement commercial ou industriel muni
du mobilier ou du matériel nécessaire à son exploitation, que la location comprenne
ou non tout ou partie des éléments incorporels du fonds de commerce ou
d'industrie ;
2- les adjudicataires, concessionnaires et fermiers de droits communaux ;

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


61
3- les membres de copropriété de navires pour la part correspondant à leurs
droits dans les résultats déclarés par la copropriété ;
4- les personnes qui louent ou sous-louent des locaux meublés ;
5- les personnes qui, habituellement, achètent en leur nom, en vue de les
revendre, des immeubles, des fonds de commerce, des actions ou parts de sociétés
immobilières ou qui, habituellement, souscrivent, en vue de les revendre, des actions
ou parts créées ou émises par les mêmes sociétés.
Ces personnes s'entendent notamment de celles qui achètent des biens immeubles
en vue d'édifier un ou plusieurs bâtiments et de les vendre en bloc ou par locaux ;
6- les personnes se livrant à des opérations d'intermédiaire pour l'achat, la
souscription ou la vente des biens visés à l'alinéa 5 du présent article ;
7- les personnes ayant la qualité de marchand de biens qui procèdent à la
cession d'un terrain divisé en lots destinés à être construits ;
8- les personnes bénéficiaires d'une promesse unilatérale de vente portant sur un
immeuble qui est vendu par fractions ou par lots à la diligence de ces personnes.
Pour l'application du présent article, les donations entre vifs ne sont pas opposables
à l'administration.
Conformément à l’article 34 nouveau du CGI : Sont considérés comme bénéfices
de l'exploitation agricole pour l'application de l'impôt sur le revenu, les revenus que
l'exploitation de biens ruraux procure soit aux fermiers ou métayers, soit aux
propriétaires exploitants eux-mêmes.
Les revenus provenant de l'exploitation de biens ruraux s'entendent de ceux
résultant de la culture et de l'élevage.
Ils comprennent notamment ceux qui proviennent de la production forestière même
si les propriétaires se bornent à vendre les coupes de bois sur pied. Ils comprennent
également les produits des exploitations agricoles, avicoles, piscicoles, ostréicoles,
mytilicoles et conchylicoles ainsi que les profits réalisés par les chercheurs et
obtenteurs de nouvelles variétés végétales.
Art. 35 : Sont considérés comme provenant de l'exercice d'une profession non
commerciale ou comme revenus assimilés aux bénéfices non commerciaux, les
bénéfices des professions libérales, des charges et offices dont les titulaires n'ont pas
la qualité de commerçants et de toutes occupations, exploitations lucratives et
sources de profits ne se rattachant pas à une autre catégorie de bénéfices ou
revenus.
Ces bénéfices comprennent notamment :
- les produits des opérations de bourse effectuées à titre habituel par les
particuliers ;
- les produits de droits d'auteurs perçus par les écrivains ou compositeurs,
qu'ils assurent ou non l'édition et la vente de leurs œuvres et par leurs héritiers ou
légataires ;
- les produits perçus par les inventeurs au titre soit de la concession de licences
d'exploitation de leurs brevets, soit de la cession ou concession de marques de
fabrique, procédés ou formules de fabrication ;
Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée
62
- les bénéfices réalisés par les greffiers titulaires de leur charge sous déduction
des traitements et indemnités alloués par l'Etat qui sont imposés en tant que tels ;
- les revenus non dénommés et profits divers même occasionnels dès lors que
leur source est susceptible de renouvellement. Il en est de même des subsides
régulièrement versés par des tiers à certaines personnes et qui constituent pour
celles-ci, dès lors qu'elles en disposent librement, des moyens habituels d'existence.
Les membres des professions libérales qui apportent leur collaboration à des
confrères sans être placés vis-à-vis de ceux-ci en état de subordination sont
considérés comme exerçant eux-mêmes une profession non commerciale. Ils relèvent
en conséquence, à raison des revenus retirés de cette collaboration, de la catégorie
des bénéfices non commerciaux.

II-Exonérations
Les bénéfices réalisés par des personnes physiques et provenant de l'exercice
d'une profession agréée dans le cadre des dispositions d'un code des
investissements sont exonérés de l'impôt sur le revenu dans les conditions
fixées par ledit code.
Les revenus agricoles provenant de cultures vivrières sur une surface inférieure à
vingt-cinq (25) hectares sont exonérés.
Sont également exclus, les gains retirés de la pratique des jeux de hasard et
régulièrement justifiés.
III. Détermination du revenu imposable
Le bénéfice imposable est le bénéfice net déterminé d'après les résultats d'ensemble
des opérations de toute nature effectuées par les entreprises, y compris notamment,
les produits accessoires, les produits financiers, les plus-values de cessions
d'éléments quelconques de l'actif soit en cours, soit en fin d'exploitation et les plus-
values de réévaluation libre des bilans.
2 - Le bénéfice net est constitué par la différence entre les valeurs de l'actif net à
la clôture et à l'ouverture de la période dont les résultats doivent servir de base à
l'impôt, diminuée des suppléments d'apport et augmentée des prélèvements effectués
au cours de cette période par l'exploitant ou par les associés. L'actif net s'entend de
l'excédent des valeurs d'actif sur le total formé au passif par les créances des tiers,
les amortissements et les provisions justifiés.
3 - Pour l'application des alinéas 1 et 2 du présent article, les produits
correspondant à des créances sur la clientèle ou à des versements reçus à l'avance
en paiement du prix, sont rattachés à l'exercice au cours duquel intervient la
livraison des biens pour les ventes ou opérations assimilées et l'achèvement des
prestations pour les fournitures de services.
4 - La plus-value du fonds de commerce, éléments corporels et incorporels,
constatée à l'occasion du décès de l'exploitant n'est pas comprise dans le bénéfice
imposable lorsque l'exploitation est continuée soit par un ou plusieurs héritiers ou
successibles en ligne directe ou par le conjoint survivant, soit par une société en nom
collectif ou en commandite simple constituée exclusivement, soit entre lesdits

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


63
héritiers ou successibles en ligne directe, soit entre eux et le conjoint survivant.
L'application de cette disposition est subordonnée à l'obligation pour les nouveaux
exploitants de n'apporter aucune augmentation aux évaluations des éléments de
l'actif figurant au dernier bilan dressé par le défunt.
Sous réserve des dispositions particulières ci-après, le bénéfice imposable est
déterminé dans les mêmes conditions que celles prévues en matière d'impôt sur
les sociétés.
1-Le salaire du conjoint de la personne physique peut être déduit du bénéfice
imposable, dans la mesure où il correspond à un travail effectif à temps complet, et
n'est pas excessif eu égard à la consistance du service rendu, à la condition qu'il soit
justifié que ce salaire a donné lieu aux prélèvements sociaux et fiscaux en vigueur.
2-Lorsque les dépenses revêtent un caractère mixte, usage privé et
professionnel, un tiers (1/3) desdites dépenses est réputé correspondre à un usage
non professionnel.
3-Les appointements que les exploitants individuels prélèvent sur leurs recettes
professionnelles à titre de rémunération de leur travail personnel sont exclus
des charges déductibles. Il en est de même des dépenses exposées dans l'intérêt
personnel de l'exploitant.
4-Les rémunérations allouées aux membres des sociétés de personnes et organismes
dont les bénéfices sont imposés dans les conditions de l'article 9 du présent code, ne
sont pas déductibles desdits bénéfices.
5-Lorsque le contribuable est propriétaire des locaux affectés à l'exercice de sa
profession, aucune déduction au titre des loyers n'est apportée de ce chef au bénéfice
imposable.
Conformément à l’article 39 nouveau du CGI :
Dans le cas de bail à portion de fruits, le bailleur et le métayer sont personnellement
imposés pour la part de revenu imposable revenant à chacun d'eux
proportionnellement à leur participation dans les bénéfices ou dans les produits.
Dans le cas de décès ou de changement d'exploitant, le bénéfice de l'exploitation
transférée est imposable au nom de l'exploitant qui a levé les récoltes au cours de
l'année de l'imposition. Si l'exploitant sortant et l'exploitant entrant ont participé l'un
et l'autre aux récoltes, le bénéfice est partagé au prorata de la durée d'exploitation de
chacun d'eux au cours de l'année considérée.
Toutefois, ce bénéfice est partagé au prorata de la part de produits revenant
respectivement à l'exploitant sortant et à l'exploitant entrant sur demande expresse
et conjointe des intéressés indiquant les conditions exactes dans lesquelles ces
produits ont été ou seront répartis.
IV-Période d'imposition
Conformément à l’article 40 nouveau du CGI : L'impôt est établi chaque année sur
les bénéfices réalisés l'année précédente.
Les contribuables sont tenus d'arrêter chaque année leurs comptes à la date du 31
décembre, sauf en cas de cession ou cessation d'activités en cours d'année.

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


64
Les entreprises nouvelles, créées antérieurement au 30 juin sont tenues d'arrêter
leur premier exercice comptable au 31 décembre de la même année. Celles créées
postérieurement au 30 juin sont autorisées à arrêter leur premier exercice comptable
au 31 décembre de l'année suivante. L'impôt est établi sur les bénéfices réalisés au
cours de cette période.
Paragraphe 4 : Revenus de capitaux mobiliers
I - Définition et champ d'application
Conformément à l’article 41 nouveau du CGI: Les revenus des capitaux mobiliers
sont les revenus tirés des placements financiers. Ils comprennent :
1 - les produits de placements à revenu variable ;
2 - les produits de placements à revenu fixe.
Les produits de placements à revenu variable sont les revenus des actions et parts
sociales et revenus assimilés distribués par les personnes morales passibles de
l'impôt sur les sociétés.
Les produits de placements à revenu fixe sont les revenus de créances, dépôts,
cautionnements, comptes courants, revenus de fonds d'Etat, revenus des obligations
et autres titres négociables émis par des personnes morales de droit public ou privé
et les revenus de bons de caisse.
Art. 42 : Les distributions imposables dans la catégorie des revenus de capitaux
mobiliers sont celles qui sont réalisées par :
- les sociétés et autres collectivités assujetties obligatoirement à l'impôt sur les
sociétés ;
- les collectivités qui seraient normalement passibles de l'impôt sur les sociétés
mais qui en sont expressément exonérées par l'article 93 du présent code ;
- les Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières (OPCVM) et toutes
autres formes de placement collectif agréées par le Conseil Régional de l'Epargne
Publique et des Marchés Financiers (CREPMF)
Sont considérés comme revenus distribués, tous les bénéfices qui ne demeurent
pas investis dans l'entreprise, notamment :
1) Tous les produits ou bénéfices qui ne sont pas mis en réserve ou incorporés au
capital. Les bénéfices et réserves capitalisés étant eux-mêmes imposables lorsqu'ils
sont remboursés aux associés, par voie de réduction du capital ;
2) Toutes les sommes ou valeurs mises à la disposition des associés actionnaires,
ou porteurs de parts et non prélevées sur les bénéfices notamment :
a) sauf preuve contraire, les sommes mises à la disposition des associés
directement ou par personnes ou sociétés interposées à titre d'avances, de prêts ou
d'acomptes, lorsque ces sommes sont remboursées à la personne morale, elles
viennent en déduction des revenus imposables pour la période d'imposition au cours
de laquelle le remboursement est effectivement intervenu ;
b) les sommes ou valeurs attribuées aux porteurs de parts bénéficiaires ou de
fondateur au titre de rachat de ces parts, pour la partie excédant leur valeur initiale ;
Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée
65
c) les rémunérations et avantages occultes ;
d) les rémunérations et avantages divers alloués aux associés des sociétés
anonymes ou à responsabilité limitée, et réintégrés dans les bénéfices dans le cadre
des procédures de contrôle.

3) Les rémunérations allouées aux membres des Conseils d'Administration des


sociétés anonymes et à l'exclusion des salaires et des redevances de propriété
industrielle ;
4) Les rémunérations allouées aux membres des Conseils d'Administration des
établissements publics, des entreprises du secteur public et parapublic à quelque
titre que ce soit. Sous réserve des conventions internationales, les bénéfices des
sociétés n'ayant pas leur domicile ou leur siège social au Togo, sont réputés
distribués au titre de chaque exercice à des personnes n'ayant pas leur domicile ou
siège social au Togo.
Lorsqu'une personne morale soumise à l'impôt sur les sociétés cesse d'y être
assujettie, ses bénéfices et réserves capitalisés ou non sont réputés distribués
aux associés en proportion de leurs droits. Cette disposition est applicable, le
cas échéant, au prorata des résultats qui cessent d'être soumis à cet impôt.
Ne sont pas considérés comme revenus distribués et échappent à l'imposition dans la
catégorie des revenus de capitaux mobiliers :
1) les répartitions présentant pour les associés ou actionnaires le caractère de
remboursement d'apports ou de primes d'émission. Toutefois, une répartition n'est
réputée présenter ce caractère que si tous les bénéfices et les réserves autres que la
réserve légale ont été auparavant réparties.
Ne sont pas considérés comme des apports pour l'application de la présente
disposition :
a) les réserves incorporées au capital ;
b) les sommes incorporées au capital ou aux réserves (primes de fusion) à
l'occasion d'une fusion de sociétés ;
2) les amortissements de tout ou partie de leur capital, parts d'intérêts ou de
commandite effectués par les sociétés concessionnaires de l'Etat, des communes ou
autres collectivités publiques lorsque ces amortissements sont justifiés par la
caducité de tout ou partie de l'actif social notamment par
dépérissement progressif ou par l'obligation de remise de la concession à l'autorité
concédante ;
3) les remboursements consécutifs à la liquidation de la société et portant sur le
capital amorti, à concurrence de la fraction ayant, lors de l'amortissement, supporté
au Togo l'impôt sur le revenu des valeurs mobilières ou l'impôt sur le revenu ;
4) les sommes mises à la disposition des associés dès lors qu'elles constituent la
rémunération d'un prêt, d'un service ou d'une fonction et qu'elles sont valablement
comprises dans les charges déductibles pour l'assiette de l'Impôt sur les Sociétés ;

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


66
5) les sommes attribuées aux remboursements des actionnaires pour le rachat de
leurs titres par une société d'investissement.
La dissolution des personnes morales soumises à l'impôt sur les sociétés
entraîne la taxation du boni de liquidation entre les mains des associés.
Le boni attribué lors de la liquidation d'une société aux titulaires de droits
sociaux en sus de leur apport n'est compris, le cas échéant, dans les bases de
l'impôt sur le revenu que jusqu'à concurrence de l'excédent du remboursement
des droits dans les cas où ce dernier est supérieur au montant de l'apport.
La même règle est applicable dans le cas où la société rachète au cours de son
existence, les droits de certains associés actionnaires ou porteurs de parts
bénéficiaires.
En cas de fusion de sociétés, les attributions gratuites d'actions ou parts de capital
de la société absorbante ou nouvelle aux membres de la société absorbée ne sont pas
considérées comme des attributions imposables si la société absorbante ou nouvelle
a son siège social au Togo.
Les dispositions ci-dessus s'appliquent également en cas d'apport partiel d'actif
lorsque la répartition des titres a lieu dans un délai d'un (01) an à compter de la
réalisation de l'apport.
Les produits de placements à revenu fixe entrent dans la catégorie des revenus
de capitaux mobiliers. Ils s'analysent d'une manière générale comme des prêts
d'argent consentis à des personnes physiques ou à des personnes morales de
droit privé ou public et assortis d'une rémunération revêtant la forme d'un
intérêt.
Ils comprennent :
- les revenus des fonds d'Etat ou produits des emprunts émis par le Trésor
Public ;
- les revenus de bons du Trésor et assimilés ;
- les intérêts, arrérages et produits de toute nature des obligations, effets et tous
autres titres d'emprunt négociables émis par les personnes morales togolaises de
droit public et de droit privé, les lots et primes de remboursement payés aux porteurs
des mêmes titres ;
- les produits des bons de caisse émis en contrepartie d'un prêt par les banques,
les entreprises industrielles et commerciales et quel que soit leur objet par les
collectivités passibles de l'impôt sur les sociétés même si elles sont en fait exonérées
dudit impôt par une disposition particulière ;
- les revenus des créances, dépôts, cautionnements et comptes courants ;
- les rentes viagères constituées à titre onéreux ;
- les revenus des obligations émises par les Etats membres de l'Union
Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), les collectivités publiques et
leurs démembrements.
II - Exonérations

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


67
Sont exonérés de l'impôt, les intérêts des sommes inscrites sur les livrets
d'épargne à hauteur d'un plafond de dépôts de dix millions (10 000 000) de
francs CFA.
Les dispositions des articles 47 et 59 du présent code ne sont pas applicables aux
intérêts, arrérages et tous autres produits des comptes courants figurant dans les
recettes provenant de l'exercice d'une profession industrielle, commerciale ou
agricole ou d'une exploitation minière, sous la double condition :
1 - que les contractants aient l'un et l'autre, l'une des qualités d'industriel, de
commerçant ou d'exploitant agricole ou minier ;
2 - que les opérations inscrites au compte courant se rattachent exclusivement à
l'industrie, au commerce ou à l'exploitation agricole ou minière des deux (02) parties.
L'impôt sur le revenu n'est pas applicable aux emprunts ou obligations des
sociétés de toute nature dites de coopération et des associations de toute
nature, quels qu'en soient l'objet et la dénomination, constituées exclusivement
par ces sociétés coopératives.
Il en est de même des revenus des membres des Institutions Mutualistes
Coopératives d'Epargne et de Crédit pour les parts sociales, les revenus tirés de leur
épargne et les paiements d'intérêts sur les crédits qu'ils ont obtenus de ces
institutions.
Les dispositions des articles 47 et 59 du présent code ne s'appliquent pas :
1 - aux parts d'intérêts, emprunts ou obligations de sociétés ou unions de sociétés
coopératives agricoles, ou caisses locales de crédit agricole, associations agricoles,
constituées conformément à la réglementation en vigueur ;
2 - aux emprunts contractés par les caisses centrales de crédit mutuel agricole ;
3 - aux intérêts, arrérages et tous autres produits des comptes courants ouverts
dans les établissements de crédit au nom des caisses de crédit mutuel agricole.
L'exonération prévue au numéro 3 ci-dessus n'est pas étendue aux intérêts des
dépôts effectués par les non adhérents auxdites caisses. Elle s'applique aux sociétés
coopératives de pêche et d'élevage et à leurs unions.
Sont affranchis de l'impôt sur le revenu, les intérêts, arrérages et tous autres
produits des rentes, obligations et autres effets publics émis par l'Etat togolais
et les collectivités territoriales lorsque leur durée est supérieure à dix (10) ans.
Sont également affranchis dudit impôt, les intérêts, arrérages et tous autres produits
des emprunts contractés par l'Etat, les collectivités territoriales et établissements
publics auprès des organismes de financement en vertu de conventions ou accords
liant ces organismes à l'Etat, aux collectivités territoriales et établissements publics.
Conformément à l’article 53 nouveau du CGI : Sont exonérés de l'impôt sur le
revenu :
1- les intérêts, arrérages et autres produits des prêts consentis sous une forme
quelconque par les personnes exerçant le commerce de banque ou une profession s'y
rattachant ainsi que par toutes sociétés togolaises, au moyen des fonds qu'elles se

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


68
procurent en contractant des emprunts eux-mêmes soumis à
l'impôt sur le revenu des valeurs ou capitaux mobiliers ;
2- les intérêts, arrérages et autres produits des prêts consentis sous une forme
quelconque et des dépôts effectués par les associations constituées en vue de mettre
à la disposition de leurs membres ou des associations similaires auxquelles elles sont
affiliées, les fonds qu'elles se procurent en contractant des
emprunts ou en recevant des dépôts.
Le montant des prêts exonérés ne peut excéder celui des emprunts contractés ou des
dépôts reçus et il doit en être justifié par la société, la personne ou l'association.
3- les revenus distribués par les Organismes de Placement Collectif en Valeurs
Mobilières (OPCVM) et les autres formes de placement collectif agréées par le Conseil
Régional de l'Epargne Publique et des Marchés Financiers (CREPMF) ;
4- les plus-values résultant des cessions de parts ou actions d'Organismes de
Placement Collectif en Valeurs Mobilières (OPCVM) et de toute autre forme de
placement collectif agréée par le Conseil Régional de l'Epargne Publique et les
Marchés Financiers (CREPMF) effectuées par leurs adhérents ;
5- les revenus des valeurs mobilières des entreprises d'investissement à capital
fixe exerçant leur activité sur le territoire des Etats membres de l'Union Economique
et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) pendant une période de douze (12) ans à
compter de la date de création de l'entreprise ;
6- les plus-values de cession des titres détenus par les entreprises
d'investissement à capital fixe exerçant
leur activité sur le territoire des Etats membres de l'UEMOA lorsque les titres cédés
ont été conservés dans leurs portefeuilles pendant une période minimale de trois (03)
ans à compter de leur date d'acquisition.
Les plus-values de cession de titres réinvestis dans d'autres titres dans un délai de
douze (12) mois à compter de l'exercice de cession sont exonérées quelle que soit la
durée de leur séjour dans le portefeuille de l'entreprise.
7- les revenus générés par les fonds déposés en gestion pour une durée minimale de
trois (03) ans auprès des entreprises de capital-risque.
8 - les lots et les primes de remboursement attachés aux bons et obligations émis au
Togo avec l'autorisation du ministre chargé des finances ;
Les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux banquiers,
établissements de banque, entreprises de placement ou de gestion de valeurs
mobilières et aux sociétés autorisées par le gouvernement à faire des opérations de
crédit foncier.
Sont exonérés de l'impôt sur le revenu lorsqu'ils sont encaissés par et pour le
compte des personnes et établissements visés au dernier alinéa de l'article 53
ci-dessus, les produits des prêts non représentés par des titres négociables ainsi
que les revenus de créances, dépôts, cautionnements et comptes courants visés
à l'article 47 du présent code.
Toutefois, cette exonération ne s'applique pas aux produits des opérations réalisées
par les personnes et établissements susvisés au moyen de leurs fonds propres.
Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée
69
L'impôt sur le revenu n'est pas applicable aux avances faites aux sociétés au
moyen d'endossement de warrants.
III - Détermination du revenu imposable
Conformément à l’article 56 nouveau du CGI : Les produits de placements à
revenu variable sont constitués par le montant brut des dividendes versés.
Le revenu brut s'entend du montant brut des produits distribués effectivement
perçus par le bénéficiaire.
Lorsqu'ils sont payables en espèces, les revenus de cette nature sont imposables au
titre de l'année soit de leur paiement en espèces ou par chèque soit de leur
inscription au crédit d'un compte. Il n'est donc pas tenu compte de leur date
d'échéance.
Les produits de placements à revenu fixe sont déterminés de la façon suivante :
- pour les obligations, effets publics et emprunts, par l'intérêt ou le revenu
distribué dans l'année ;
- pour les lots, par le montant même du lot ;
- pour les primes de remboursement, par la différence entre la somme
remboursée et le taux d'émission des emprunts ;
- pour les revenus des créances, dépôts, cautionnements et comptes courants,
par le montant brut des intérêts, arrérages ou tous autres produits des valeurs
désignées à l'article 47 du présent code. L'impôt est dû par le seul fait, soit du
paiement des intérêts de quelque manière qu'il soit effectué, soit de leur
inscription au débit ou au crédit d'un compte dès lors que le créancier a son domicile
fiscal au Togo ou y possède un établissement industriel ou commercial dont dépend
la créance, le dépôt ou le cautionnement.
En cas de capitalisation des intérêts d'un prix de vente de fonds de commerce, le fait
générateur de l'impôt est reporté à la date du paiement effectif des intérêts.
- pour les rentes viagères constituées à titre onéreux, par une fraction de la rente
d'après l'âge du crédirentier lors de l'entrée en jouissance de la rente comme suit :
• 70 % si l'intéressé est âgé de 50 ans au plus ;
• 50 % si l'intéressé est âgé de 51 à 59 ans ;
• 40 % si l'intéressé est âgé de 60 à 69 ans ;
• 30 % si l'intéressé est âgé de plus de 69 ans.
Les pertes réalisées au cours d'une année à l'occasion de cessions à titre
onéreux de valeurs mobilières et de droits sociaux sont imputables
exclusivement sur les gains de même nature réalisés au cours de la même
année.
Les modalités de taxation des revenus de capitaux mobiliers sont prévues aux
articles 79 et 80 du présent code.
Section 9 : Revenus perçus par des personnes non domiciliées au Togo et
revenus de valeurs mobilières étrangères
Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée
70
Paragraphe 1 - Personnes physiques dont le domicile fiscal est situé hors du
Togo
Conformément à l’article 60 nouveau du CGI : : Sous réserve de l'application des
conventions internationales, les revenus distribués par des sociétés passibles de
l'impôt sur les sociétés au Togo comme il est dit à l'article 95 du présent code et qui
présentent le caractère de produits d'actions, de parts sociales ou de revenus
assimilés, de produits de placements à revenus fixes, font l'objet d'une retenue à la
source lorsqu'ils bénéficient à des personnes dont le domicile fiscal est situé hors du
Togo, conformément aux dispositions en matière de retenue prévues aux articles 32 à
34 du livre de procédures fiscales.
Paragraphe 2 - Revenus de valeurs mobilières étrangères
Conformément à l’article 61 nouveau du CGI : Lorsque les revenus de valeurs
mobilières étrangères sont compris dans les recettes d'une entreprise industrielle,
commerciale, artisanale ou non commerciale, ils interviennent pour la détermination
du résultat imposable dans la catégorie correspondante du revenu. Mais pour
permettre aux exploitants individuels et aux associés de sociétés ou d'organismes
dont les bénéfices sont imposés dans les conditions prévues à l'article 9 du présent
code de bénéficier des crédits d'impôts dont certains revenus de capitaux mobiliers
peuvent être assortis, il est admis que ces revenus soient retranchés des résultats
professionnels et déclarés par l'exploitant ou par les associés dans la catégorie des
revenus de capitaux mobiliers.
Les revenus de valeurs mobilières émises hors du Togo et les revenus assimilés
sont en principe et sous réserve de l'application des conventions
internationales, soumis à l'impôt sur le revenu togolais lorsqu'ils sont perçus à
titre privé par des personnes physiques ayant leur domicile fiscal au Togo.
Le revenu est déterminé par la valeur brute en monnaie togolaise des produits
encaissés d'après le cours du change au jour des paiements sans autre déduction
que celle des impôts établis dans le pays d'origine et dont le paiement incombe au
bénéficiaire.
Le montant des lots est fixé par le montant même du lot en monnaie togolaise.
Pour les primes de remboursement, le revenu est déterminé par la différence entre la
somme remboursée et le taux d'émission des emprunts.
- pour les rentes viagères constituées à titre onéreux, par une fraction de la rente
d'après l'âge du crédirentier lors de l'entrée en jouissance de la rente comme suit :
• 70 % si l'intéressé est âgé de 50 ans au plus ;
• 50 % si l'intéressé est âgé de 51 à 59 ans ;
• 40 % si l'intéressé est âgé de 60 à 69 ans ;
• 30 % si l'intéressé est âgé de plus de 69 ans.
Les pertes réalisées au cours d'une année à l'occasion de cessions à titre onéreux de
valeurs mobilières et de droits sociaux sont imputables exclusivement sur les gains
de même nature réalisés au cours de la même année.

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


71
Les modalités de taxation des revenus de capitaux mobiliers sont prévues aux
articles 79 et 80 du présent code.
Section 10 : Dispositions communes aux revenus catégoriels de l'IRPP
Paragraphe 1 : - Revenus des personnes domiciliées hors du Togo
Conformément à l’article 64 nouveau du CGI : Les revenus de source togolaise des
personnes qui n'ont pas leur domicile fiscal au Togo sont déterminés selon les règles
applicables aux revenus de même nature perçus par les personnes qui ont leur
domicile fiscal au Togo.
Sont imposables selon une base forfaitaire fixée à l'article 65 du présent code les
contribuables qui disposent d'une ou de plusieurs habitations au Togo et qui n'ont
pas de revenus de source togolaise ou dont les revenus de source togolaise ne sont
pas supérieurs à la base forfaitaire.
Les retenues à la source ou prélèvements effectués sur les revenus en cause
viennent, le cas échéant, s'imputer sur l'impôt sur le revenu calculé sur les bases ci-
dessus.
Les revenus de source togolaise sont, pour l'application du présent article :
- les revenus d'immeubles sis au Togo ou des droits relatifs à ces immeubles ;
- les revenus de valeurs mobilières togolaises et de tous autres capitaux
mobiliers placés au Togo ;
- les revenus d'exploitations sises au Togo ;
- les revenus tirés d'activités professionnelles salariées ou non, exercées au Togo
ou d'opérations de caractère lucratif au sens de l'article 35 du présent code et
réalisées au Togo ;
- les plus-values réalisées par les particuliers et visées aux articles 82 à 90 du
présent code ;
- lorsque le débiteur des revenus a son domicile fiscal ou est établi au Togo, les
pensions et rentes viagères quel que soit le pays où ont été rendus les services que la
pension rémunère, les produits définis à l'article 35 du présent code et perçus par les
inventeurs ou au titre de droits d'auteur, ceux
perçus par les obtenteurs de nouvelles variétés végétales ainsi que tous produits tirés
de la propriété industrielle ou commerciale et de droits assimilés et les sommes
payées en rémunération des prestations de toute nature matériellement fournies ou
effectivement utilisées au Togo.
Les personnes qui n'ont pas leur domicile fiscal au Togo, mais qui y disposent
d'une ou de plusieurs habitations à quelque titre que ce soit, directement ou sous le
couvert d'un tiers, sont passibles de l'impôt sur le revenu d'après une base forfaitaire
minimum égale à trois (03) fois la valeur locative réelle de cette ou de ces habitations
à moins que les revenus de source togolaise des intéressés ne soient supérieurs à
cette base auquel cas le montant de ces revenus sert de base à l'impôt.
Les dispositions ci-dessus ne s'appliquent pas aux contribuables de nationalité
togolaise qui justifient être soumis dans le pays où ils ont leur domicile fiscal à un
impôt personnel sur l'ensemble de leurs revenus.

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


72
Les personnes physiques exerçant des activités au Togo ou y possédant des
biens sans y avoir leur domicile fiscal ainsi que les personnes mentionnées à
l'article 3-d du présent code peuvent être invitées par l'Administration fiscale à
désigner dans un délai de trois (03) mois à compter de la réception de cette demande,
un représentant au Togo autorisé à recevoir les communications relatives à l'assiette,
au recouvrement et au contentieux de l'impôt.
Paragraphe 2 - Transferts de domicile
Conformément à l’article 67 nouveau du CGI : Lorsqu'un contribuable
précédemment domicilié à l'étranger transfère son domicile au Togo, les revenus dont
l'imposition est entraînée par l'établissement du domicile au Togo ne sont comptés
que du jour de cet établissement.
Le contribuable domicilié au Togo qui transfère son domicile à l'étranger est
passible de l'impôt sur le revenu à raison des revenus dont il a disposé pendant
l'année de son départ jusqu'à la date de celui-ci, des bénéfices industriels et
commerciaux qu'il a réalisés depuis la fin du dernier exercice taxé et de tous
revenus qu'il a acquis sans en avoir la disposition antérieurement à son départ. En
ce qui concerne les revenus évalués forfaitairement, il est fait état s'il y a lieu, du
montant du forfait fixé pour l'année précédente, ajusté à la durée de la période
écoulée entre le 1er janvier et la date du départ.
Une déclaration provisoire des revenus imposables en vertu du présent article est
produite dans les trente (30) jours qui précèdent la demande de passeport. Elle est
soumise aux règles et sanctions prévues à l'égard des déclarations annuelles et elle
peut être complétée s'il y a lieu jusqu'à l'expiration des deux (02) premiers mois de
l'année suivant celle du départ. A défaut de déclaration rectificative souscrite dans ce
délai, la déclaration provisoire est considérée comme confirmée par l'intéressé avec
toutes les conséquences qui découlent des indications y contenues.
Les mêmes règles sont applicables dans le cas d'abandon de toute résidence au Togo.
Section 11 - Modalités particulières de détermination des revenus imposables
Conformément à l’article 69 nouveau du CGI:
1 - Les revenus nets des diverses catégories sont évalués d'après les règles fixées aux
articles 14 à 68 du présent code sans qu'il y ait lieu de distinguer suivant que les
revenus ont leur source au Togo ou hors du Togo. Toutefois, en ce qui concerne les
entreprises et exploitations situées hors du Togo, les règles fixées par le présent code
pour la détermination forfaitaire des bénéfices imposables ne sont pas applicables.
2 - Dans le cas des revenus d'affaires imposés suivant le régime du réel dont les
résultats d'ensemble comprennent des revenus relevant de plusieurs catégories ou
provenant d'exploitations situées hors du Togo, il est fait état de ces résultats
d'ensemble sans qu'il y ait lieu de les décomposer entre leurs divers
éléments dans la déclaration prévue à l'article 38 du livre de procédures fiscales.
3 - Les produits de contrats de capitalisation et placements de même nature sont
imposés dans les mêmes conditions que les revenus énumérés à l'article 47 du
présent code. Par placements de même nature, il faut comprendre tous ceux qui font
appel à la technique de la capitalisation, notamment tous les contrats

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


73
d'assurance sur la vie qui comportent une valeur de rachat ou la garantie du
paiement d'un capital à leur terme.
Cependant, certaines modalités particulières sont mises en place :
a) - Lorsque la durée réelle du contrat est au moins égale à six (06) ans, les produits
correspondants ne sont pas retenus pour le calcul de l'impôt ;
- lorsque la durée réelle du contrat est inférieure à six (06) ans, les produits
correspondants ne sont considérés comme un revenu pour l'application de l'impôt
que pour une fraction de leur montant. Cette fraction est fixée à :
_ 100 % si la durée réelle du contrat est inférieure à deux (02) ans ;
- 70 % si la durée réelle du contrat est de deux (02) ans au moins ;
- 50 % si la durée réelle du contrat est de trois (03) ans au moins ;
- 40 % si la durée réelle du contrat est de quatre (04) ans au moins ;
- 30 % si la durée réelle du contrat est de cinq (05) ans au moins.

b) Les produits des contrats de capitalisation et placements de même nature ne


sont pas retenus pour le calcul de l'impôt si l'option pour la conversion en une rente
viagère était prévue dans le contrat initial et a été exercée au plus tard à la date
d'échéance du contrat.
c) Lorsque le dénouement du contrat de capitalisation ou du placement de même
nature intervient à la suite du licenciement ou de la mise à la retraite anticipée ou de
l'invalidité du bénéficiaire ou de son conjoint, les produits dégagés ne sont pas
retenus pour le calcul de l'impôt quelle que soit la durée
effective réelle du contrat.
L’article 70 nouveau du CGI dispose que : 1 - Les sommes provenant des
remboursements et amortissements totaux ou partiels effectués par les sociétés
togolaises ou étrangères sur le montant de leurs actions, parts d'intérêts ou
commandites avant leur dissolution ou leur mise en liquidation, sont exonérées de
l'impôt sur le revenu lorsqu'elles ne sont pas considérées comme revenus distribués
par application des articles 43 et 44 du présent code.
2 - L'attribution gratuite d'actions ou de parts sociales opérée, soit dans le cadre de
l'article 108 du présent code, soit en conséquence de l'incorporation de réserves au
capital, est également exonérée de l'impôt sur le revenu. Il en est de même des plus-
values résultant de cette attribution.
Par contre, les distributions provenant ultérieurement de la répartition entre les
associés ou actionnaires des réserves ou bénéfices incorporés au capital ou des
sommes incorporées au capital ou aux réserves -primes de fusion - à l'occasion d'une
fusion de société ou d'un apport partiel assimilé à une fusion, sont comprises dans
les bases de l'impôt sur le revenu.
Les associés des sociétés en nom collectif, les commandités des sociétés en
commandite simple, les membres des sociétés en participation et l'associé unique,
personne physique, d'une entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée sont

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


74
réputés ne disposer de la quote-part leur revenant dans les bénéfices sociaux affectés
à la constitution de réserve qu'au moment de la mise en distribution desdites
réserves.
Section 12 : Calcul de l'impôt
Paragraphe 1 : Salaires traitements et revenus assimilés
En vertu de l’article 72 Nouveau du CGI: Avant le calcul de l'impôt, et
exclusivement en matière de revenus d'emplois visés à l'article 25 du présent code, le
revenu net imposable est réduit en considération des charges de famille dans les
conditions suivantes : Sont considérés comme étant à la charge du contribuable :
- le (ou les) conjoint(s) ne disposant pas de ressource ;
- les enfants s'ils sont âgés de moins de vingt et un (21) ans ou s'ils sont
infirmes ;
- les enfants jusqu'à l'âge de vingt-cinq (25) ans lorsqu'ils poursuivent des
études ou sont en apprentissage ;
- les enfants recueillis au propre foyer du contribuable dont celui-ci a la charge
effective et exclusive et dans les mêmes limites d'âge que les enfants légitimes,
adoptifs ou nés hors mariage ;
- les ascendants ou collatéraux du contribuable ou ceux de son (ou ses)
conjoint(s) même si ce (ou ces) dernier(s) est (ou sont) décédé(s), lorsque invalides ou
incapables de subvenir à leur existence, ces ascendants ou collatéraux vivent en
permanence sous le toit du contribuable qui pourvoit seul à la
satisfaction de tous leurs besoins.
En tout état de cause, le nombre de personnes à charge telles qu'elles sont définies
ci-dessus est limité à six (06).
Les charges de famille à retenir pour le calcul de l'impôt sont celles existant au 1 er
janvier de l'année de l'imposition, année de réalisation des revenus. Toutefois, en cas
d'augmentation de ses charges de famille en cours d'année, il est tenu compte de la
nouvelle situation dans la déclaration qui suit les événements ayant occasionné la
charge.
Le revenu net déterminé est réduit d'un montant fixe par personne à charge.
Ce montant est égal à une somme de dix mille (10 000) francs CFA par
personne à charge et par mois.
Barème par tranches de revenu et taux
Conforment à l’article 74 nouveau du CGI : Pour le calcul de l'impôt, le revenu net
annuel imposable arrondi au millier de francs inférieur fait l'objet de l'application du
barème par tranches de revenu et à taux progressifs ci-après :
Tableau 1 : Barème par tranches de revenu et taux

de 0 A 900 000 0,5%


de 900 001 A 4 000 000 7%
de 4 000 001 A 6 000 000 15%

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


75
de 6 000 001 A 10 000 000 25%
de 10 000 001 A 15 000 000 30%
Plus de 15 000 000 35%

Le produit obtenu par application du barème ci-dessus est arrondi à la dizaine de


francs inférieure. Le minimum de perception de l'impôt ne peut être inférieur à
trois mille (3 000) francs CFA par an.
Paragraphe 2 : Rémunérations allouées aux gérants et aux associés de certaines
sociétés
Le barème prévu à l'article 74 ci-dessus s'applique également au revenu net des
rémunérations allouées aux gérants et aux associés de certaines sociétés visées à
l'article 28 du présent code.
Paragraphe 3 : Pensions et rentes viagères
Le barème prévu à l'article 74 ci-dessus s'applique également aux pensions et rentes
viagères.
Paragraphe 4 : Revenus fonciers
Le barème prévu à l'article 74 ci-dessus s'applique également aux revenus fonciers.
Paragraphe 5 : Revenus d'affaires
Pour les contribuables qui réalisent des revenus d'affaires visés à l'article 29 du
présent code, l'impôt est déterminé par application du taux de 30%.
Paragraphe 6 : Revenus des capitaux mobiliers
A. les produits de placements à revenus variables

Pour les produits de placements à revenus variables, les taux de la retenue sont fixés
comme suit :
Personne morale
13% du montant des revenus distribués ;
7% du montant des dividendes distribués par les sociétés cotées sur une bourse des
valeurs agréées par le Conseil Régional de l'Épargne Publique et des Marchés
Financiers (CREPMF) au sein de l'Union Économique et Monétaire Ouest Africaine
(UEMOA) ;
Personne physique
13% du montant des revenus distribués ;
3% du montant des dividendes distribués par les sociétés cotées sur une bourse des
valeurs agréées par le Conseil Régional de l'Épargne Publique et des Marchés
Financiers (CREPMF) au sein de l'Union Économique et Monétaire Ouest Africaine
(UEMOA).
Pour les personnes physiques, ces retenues sont libératoires de l'impôt sur le revenu
pour les produits auxquels la retenue est appliquée.
Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée
76
B. les produits de placements à revenus fixes
En vertu de l’article 80 Nouveau du CGI: Pour les produits de placements à
revenus fixes les taux de la retenue sont fixés comme suit :
Personne morale
- 6% pour les lots payés aux créanciers ;
- 6% pour les revenus des obligations quel que soit l'émetteur desdites
obligations ;
- 3% pour les revenus des obligations émises par les collectivités publiques et
par leurs
démembrements lorsque leur durée est comprise entre cinq (05) et dix (10) ans ;
- 0% pour les revenus des obligations émises par les collectivités publiques et
par leurs
démembrements lorsque leur durée est supérieure à dix (10) ans ;
- 3% pour les plus-values de cession des obligations ;
- 6% pour les autres revenus.
Personne physique
13% libératoire de l'impôt sur le revenu pour les produits auxquels la retenue est
appliquée.
Section 13 : Obligations et sanctions
En vertu de l’article 81 Nouveau du CGI : Les obligations déclaratives et de
paiement, le régime des sanctions et les procédures contentieuses et de
recouvrement sont ceux prévus par le livre de procédures fiscales.

CAPITRE III : DISPOSITIONS COMMUNES A L'IRPP ET A L'IS

Section 1 : Régimes des acomptes provisionnels et minimum forfaitaire de


perception
Paragraphe 1 : Régimes des acomptes provisionnels I-Acomptes prévisionnels
au titre de l'impôt sur les sociétés et de l'impôt sur le revenu
En vertu de l’article 114 Nouveau du CGI: L'impôt sur les sociétés et l'impôt sur le
revenu catégorie revenus d'affaires donnent lieu au versement de quatre (04)
acomptes chacun arrondi au millier de franc inférieur et égal au quart des
cotisations mises à la charge des contribuables au titre du dernier exercice clos.
Lorsque le montant des acomptes payés est supérieur à l'impôt définitivement
exigible, l'excédent est remboursé sous déduction des autres impôts, droits et taxes
directs éventuellement dus par le contribuable.

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


77
L'impôt minimum forfaitaire prévu à l'article 120 du présent code peut s'imputer sur
les acomptes. La partie de l'impôt minimum forfaitaire non imputée est
définitivement acquise au Trésor.
Le contribuable qui estime que les acomptes déjà versés au titre de l'année
d'imposition est égal ou supérieur aux cotisations dont elle sera finalement redevable
pour ladite année et qui désire être dispensée du versement des autres acomptes doit
présenter une requête dans ce sens au Commissaire des Impôts, lequel, après
vérification, peut lui délivrer une dispense, quinze (15) jours au moins avant la date
d'exigibilité des autres versements. Copie de cette dispense est transmise au service
chargé du recouvrement.
Les acomptes sont calculés par le contribuable et versés par lui, sans bulletin
d'imposition, avant les dates limites fixées à l'article 55 du livre de procédures
fiscales et sous réserve des sanctions prévues.
II-Acomptes de la patente
En vertu de l’article 118 Nouveau du CGI : La patente donne lieu au versement
d'un acompte égal à 50% du montant de la taxe mise en recouvrement au titre de
l'année précédente.
L'acompte n'est pas dû si ce montant est inférieur ou égal à cinquante mille (50 000)
francs CFA.
Le redevable qui estime que sa base d'imposition sera réduite d'au moins 25% ou qui
prévoit la suppression de son activité en cours d'année et qui désire réduire le
montant de son acompte doit présenter une requête dans ce sens au Commissaire
des Impôts, lequel, après vérification, peut lui accorder une autorisation de
réduction, quinze (15) jours au moins avant la date d'exigibilité de l'acompte. Copie
de cette dispense est transmise au service chargé du recouvrement.
Paragraphe 2 : Minimum forfaitaire de perception au titre de l'impôt sur les
sociétés et de l'impôt sur le revenu
En vertu de l’article 120 Nouveau du CGI : Les personnes physiques passibles de
l'impôt sur le revenu en raison de leurs activités industrielles, commerciales ou non
commerciales et les sociétés et autres personnes morales soumises à l'impôt sur les
sociétés sont passibles d'un minimum forfaitaire d'imposition. Il est dû en cas de
déficit ou lorsque le résultat fiscal ne permet pas de déterminer un impôt supérieur à
celui-ci.
Il est fait application d'un taux de 1% du chiffre d'affaires hors taxe sur la valeur
ajoutée (TVA), du dernier exercice clos. En aucun cas son montant ne peut être
inférieur à six cent mille (600 000) francs CFA pour les contribuables qui sont au
régime du réel normal d'imposition.
Le chiffre d'affaires correspond à celui de l'ensemble des opérations réalisées par les
contribuables dans l'exercice de ses activités professionnelles courantes.
Toutefois, pour ces mêmes contribuables commercialisant des produits dont la
marge brute autorisée est fixée à un montant spécifique par quantité ou unité de
produit vendu, la base est constituée par cette marge.
Sont toutefois dispensés du versement du minimum forfaitaire d'imposition :
Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée
78
- les sociétés coopératives, les groupements et leurs unions et fédérations, ainsi
que les confédérations des sociétés coopératives et des groupements ; quelle que soit
leur activité ;
- les sociétés et personnes morales exonérées de l'impôt sur les sociétés ;
- les entreprises nouvelles pour le premier exercice de leur exploitation. Les
sociétés issues de transformations d'une autre personne morale ne sont pas
considérées comme des entreprises nouvelles ;
- les entreprises agréées dans le cadre des dispositions du code des
investissements et pendant la période d'exemption d'impôt sur les sociétés ou
d'impôt sur le revenu ;
- les entreprises ayant cessé toute activité professionnelle antérieurement au 1 er
janvier de l'année d'imposition et non assujetties à la patente dans les bulletins
d'émissions de l'année précédente;
- les entreprises ayant pour objet exclusif l'édition, l'imprimerie ou la vente de
feuilles périodiques ;
- les personnes physiques relevant d'un régime synthétique pour l'imposition de
leurs bénéfices industriels, artisanaux, agricoles ou commerciaux ;
- les bénéficiaires du régime fiscal des travailleurs à domicile par application de
l'article 18 du présent code.
Section 2 : Réévaluation des bilans
En vertu de l’article 122 Nouveau du CGI :
La réévaluation libre des bilans entraîne l'exigibilité immédiate des plus-values
latentes.
2) Toutefois, lorsque la situation économique le justifie, un décret en conseil des
ministres peut autoriser temporairement l'application du régime de faveur prévu ci-
dessous.
Art. 123 : 1) Peuvent bénéficier du régime de faveur, les personnes morales soumises
à l'impôt sur les sociétés et les personnes physiques soumises à l'impôt sur le revenu
au titre des revenus d'affaires à l'exclusion des sociétés en participation, des
associations à but non lucratif, des fondations et des sociétés de fait, à condition
qu'elles relèvent d'un régime du bénéfice réel et tiennent une comptabilité complète
et régulière.
2) Les biens sont réévalués, en fonction de l'utilité que leur possession présente
pour l'entreprise, à leur coût estimé d'acquisition ou de reconstitution en l'état.
3) Pour les biens non amortissables, les plus-values de réévaluation sont
inscrites, en franchise d'impôt, à un compte « Réserve de Réévaluation » au passif du
bilan. Cette réserve ne peut être distribuée et ne doit pas être utilisée pour
compenser des pertes. Elle peut être incorporée au capital social. En cas de cession
d'éléments réévalués, la plus-value ou la moins-value fiscale est calculée à partir de
la valeur d'origine du bien.

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


79
4) Pour les biens amortissables, les nouvelles valeurs affectées aux
immobilisations dont la réévaluation a été calculée ne doivent pas dépasser :
l'évaluation fournie par le service chargé des domaines ou par un expert agréé pour
les constructions ; les montants résultant de l'application d'indices officiels
représentatifs de l'évolution des prix des matériels et outillages.
Les plus-values de réévaluation sont portées à un compte « Provisions Spéciales de
Réévaluation » figurant au passif du bilan. Cette provision spéciale est réintégrée
dans les résultats annuels à concurrence des suppléments d'amortissements
engendrés par la réévaluation.
Les annuités d'amortissements sont majorées en fonction des nouvelles valeurs, sans
modification de la durée d'amortissement.
En cas d'aliénation d'un élément réévalué, la fraction résiduelle de la provision est
réintégrée aux résultats de l'exercice au cours duquel l'aliénation a eu lieu. La plus-
value ou la moins-value est déterminée à partir de la valeur réévaluée.
5) Sont exclus de la réévaluation les matériels de transport, les matériels et
mobiliers de bureau ou d'habitation, les matériels et outillages d'une durée de vie
n'excédant pas cinq (05) ans et les immobilisations totalement amortis.
Section 3 : Régime des plus-values
En vertu de l’article 124 Nouveau du CGI: Les plus-values professionnelles
provenant de la cession d'éléments d'actif immobilisé en fin d'exploitation ou en cas
de cession partielle d'entreprise et les indemnités reçues en contrepartie de la
cessation de l'exercice de la profession ou du transfert de la clientèle sont comptées
dans les bénéfices industriels et commerciaux, les bénéfices agricoles ou les
bénéfices des professions non commerciales constitutifs des revenus d'affaires
imposables, pour la moitié de leur montant.
Toutefois lorsque la cession, le transfert ou la cessation interviennent plus de cinq
(05) ans après la création ou l'achat du fonds, de l'office ou de la clientèle, la plus-
value n'est retenue dans les bénéfices que pour le tiers de son montant.
Le délai fixé ci-dessus n'est pas applicable aux conjoints survivants ni aux héritiers
en ligne directe lorsque la cession, le transfert ou la cessation de l'exercice de la
profession, est la conséquence du décès de l'exploitant.
Pour les petites entreprises soumises au régime de l'imposition synthétique, les plus-
values sont toujours exonérées dès lors que les biens cédés faisant partie de l'actif
immobilisé ne constituent pas des terrains à bâtir ou biens assimilés et si l'activité
est exercée depuis au moins cinq (05) ans, qu'il s'agisse d'activité principale ou
secondaire.
Section 4 : Suspension, cessation d'activités ou cession d'entreprise
En vertu de l’article 125 Nouveau du CGI
: 1 - Dans le cas de suspension, cessation ou de cession en totalité ou en partie
d'une entreprise commerciale, industrielle, artisanale ou minière ou d'une
exploitation agricole dont les résultats sont imposés d'après le régime du bénéfice
réel, l'impôt sur le revenu dû en raison des bénéfices réalisés dans cette entreprise
ou exploitation et qui n'ont pas encore été imposés, est immédiatement établi.
Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée
80
Les contribuables doivent dans un délai de quinze (15) jours, déterminé comme il est
dit ci-après, aviser l'Administration fiscale de la suspension, cessation ou de cession
et lui faire connaître la date à laquelle elle a été effective ainsi que, s'il y a lieu, les
noms, prénoms et adresse du cessionnaire.
Le délai de quinze (15) jours commence à courir lorsqu'il s'agit:
- de la vente ou de la cession d'un fonds de commerce, du jour où la vente ou la
cession a été publiée dans un journal d'annonces légales ;
- de la vente ou de la cession d'autres entreprises, du jour où l'acquéreur ou le
cessionnaire a pris effectivement la direction des exploitations ;
- d'une cessation d'entreprise, du jour de la fermeture définitive des
établissements ;
- d'une suspension, du jour de la fermeture provisoire des établissements.
2 - Les contribuables sont tenus de faire parvenir à l'Administration fiscale dans le
délai de trente (30) jours ci-dessus, outre les renseignements visés au deuxième
alinéa du présent article, la déclaration de leur bénéfice réel accompagnée des
documents prescrits en matière de tenue de comptabilité prévus par le livre de
procédures fiscales.
A défaut de production dans le délai fixé ci-dessus des renseignements et de la
déclaration visés au paragraphe précédent ou si, invités à fournir ces renseignements
et cette déclaration, les contribuables s'abstiennent de les donner dans les quinze
(15) jours qui suivent la réception de l'avis qui leur est adressé à cet effet, les bases
d'impositions sont arrêtées d'office sans préjudice de l'application des sanctions
prévues.
Les impositions établies dans les conditions prévues par le présent article sont
immédiatement exigibles pour leur totalité.
Les dispositions du présent article sont applicables dans le cas de décès de
l'exploitant. Les renseignements nécessaires pour l'établissement de l'impôt sont
alors produits par les ayants droit du défunt dans les douze (12) mois suivant de la
date de décès.
En cas de cession ou de cessation d'entreprise, les provisions constituées en matière
d'impôt sur les sociétés et sur le revenu d'affaires et non encore employées sont
considérées comme un élément du bénéfice immédiatement imposable.
Le contribuable peut solliciter du Commissaire des impôts une prorogation du
délai de dépôt des déclarations d'impôt s'il apporte des preuves suffisantes des
difficultés incontournables qu'il éprouve pour remettre la déclaration dans le
délai légal. Sauf cas de force majeure, le contribuable adresse une demande
écrite au Commissaire des impôts quinze (15) jours avant l'expiration du délai
de dépôt de la déclaration. Le Commissaire des impôts peut accorder par écrit au
contribuable un report de la date limite prévue pour le dépôt de la déclaration
d'impôt. Le report de cette date proroge également la date limite de paiement de
l'impôt.
Section 5 : Départ du Togo

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


81
Conforment à l’article 127 du CGI nouveau : Avant la délivrance du permis
d'embarquement, le service de l'émigration de la sûreté nationale est tenu d'exiger, de
toute personne ayant son domicile fiscal au Togo mais quittant définitivement ou
provisoirement ce pays, la présentation d'une attestation de non créance ou d'un
quitus fiscal.
Les services d'émigration de la police portuaire et de la police frontalière sont aussi
tenus d'exiger la présentation d'une attestation de non créance ou d'un quitus fiscal
avant d'autoriser le départ de toute personne ayant son domicile fiscal au Togo et
quittant définitivement ce pays.

CAPITRE IV : TAXE SUR LES PLUS-VALUES DE CESSION A TITRE


ONEREUX DE BIENS IMMEUBLES, D'ACTIONS OU DE PARTS SOCIALES
ET DE TITRES MINIERSOU LICENCES D'EXPLOITATION DELIVREES PAR
L'ETAT

Section 1 : Champ d'application

Conforment à l’article 82 du CGI nouveau : Les plus-values immobilières


effectivement réalisées par les personnes physiques ou des sociétés de personnes lors
de la cession à titre onéreux de biens immeubles ou de droits immobiliers de toute
nature sont soumises à titre libératoire à une taxe sur les plus-values.

Il en est de même en ce qui concerne :

1. les plus-values réalisées par les personnes physiques ou morales résidentes


ou non-résidentes
au Togo qui cèdent directement ou indirectement des actions ou parts de
sociétés immatriculées
au Togo ;

2. les plus-values de cession réalisées par les personnes physiques ou


morales qui cèdent
directement ou indirectement des titres miniers ou des licences
d'exploitations délivrés au Togo.

Conforment à l’article 83 du CGI nouveau: Sont considérées comme des cessions

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


82
indirectes, les cessions d'actions, de parts sociales et de toute prise de participation,
directe ou indirecte, égale ou supérieure à 10 % dans une personne morale titulaire
d'un titre minier ou d'une licence délivrés au Togo, y compris par voie de fusion,
scission ou apport partiel d'actif.

Par cession à titre onéreux, on entend :

1. en ce qui concerne les cessions de biens immeubles et de droits immobiliers :

- les ventes ;
- les expropriations pour cause d'utilité publique ;
- les échanges ;
- les apports en société à titre onéreux ;
- toutes autres opérations assimilées.

2. en ce qui concerne les cessions d'actions et de parts sociales les mutations à


titre onéreux ou gratuit, entraînant le changement de propriété des titres de
la société, quel qu'en soit le mode opératoire, notamment :

- la vente ;
- l'échange ;
- l'apport en société ;
- la distribution de titres ;
- les donations et les successions.

La taxe est à la charge du cédant nonobstant toute disposition contraire.

Section 2 : Exonérations

L’article 84 du CGI nouveau dispose que: Sont exonérées, les plus-values résultant
de la cession :
- d'actifs autres que les titres miniers et les licences d'exploitations délivrés au
Togo, consentie par les sociétés passibles de l'impôt sur les sociétés ;
- de l'immeuble constituant la résidence principale du contribuable lorsqu'il
s'agit d'une première mutation ;
- d'immeubles autres et de droits immobiliers dont le prix de cession n'excède
pas la somme de deux millions (2 000 000) de francs CFA ;
- de terrains agricoles ou destinés à la culture ;
- des biens immobiliers inscrits dans le patrimoine d'exploitation des personnes
physiques soumises à l'impôt sur les revenus catégoriels relevant des bénéfices
industriels, commerciaux et agricoles ou non commerciaux.

Pour les immeubles, la plus-value est intégralement taxable dès lors que le bien est
cédé moins de cinq (05) ans après son acquisition ; et pour les biens actions et parts
sociales, moins de deux (02) ans après leur acquisition.

Section 3 : Détermination de la base imposable

Paragraphe 1 : Pour les cessions de biens immeubles et de droits immobiliers

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


83
En vertu l’article 85 du CGI nouveau, La plus-value imposable est constituée par
la différence entre le prix de cession ou l'indemnité d'expropriation du bien ou du
droit, et le prix d'acquisition ou la valeur vénale de la mutation à titre gratuit.

Le prix de cession à retenir est le prix réel tel qu'il est stipulé dans l'acte, majoré de
toutes les charges et indemnités que le contrat impose à l'acquéreur.

L'indemnité d'expropriation à retenir pour le calcul de la plus-value imposable est


constituée par l'ensemble des indemnités allouées au bénéficiaire à l'exception de
celles qui ne sont pas représentatives de la valeur de cession des biens expropriés.

Conforment à l’article 87 du CGI nouveau :

a) Le prix d'acquisition est le prix effectivement payé par le cédant tel qu'il a été
stipulé dans l'acte, majoré le cas échéant, de toutes les charges et indemnités.

b) Lorsque le bien a été acquis à titre gratuit, la valeur vénale du bien est celle du
jour de la mutation à titre gratuit.

c) Le prix d'acquisition est majoré des frais afférents à l'acquisition, et le cas


échéant, des dépenses de construction, de reconstruction, d'agrandissement, de
rénovation ou d'amélioration effectivement réalisées depuis l'acquisition lorsqu'elles
ne présentent pas le caractère de dépenses locatives dûment justifiés ou à défaut fixés
forfaitairement à 15% du prix d'acquisition.

Paragraphe 2 : Pour les cessions d'actions ou de parts sociales

Conforment à l’article 88 du CGI nouveau :

a) La plus-value imposable est constituée par la différence entre le prix de cession et


le prix d'acquisition.
b) En principe, les prix de cession et d'acquisition à retenir sont les prix réels tels
qu'ils sont stipulés dans l'acte correspondant.
c) Lorsque le bien a été acquis ou cédé à titre gratuit, le prix à retenir pour le
calcul de la plus-value est la valeur vénale du bien au jour de la mutation à titre
gratuit.

Paragraphe 3 : Pour les titres miniers ou des licences d'exploitations délivrées


au Togo

L’article 89 du CGI nouveau dispose que :

La plus-value imposable est constituée par la différence entre le prix de cession ou la


valeur vénale du titre et le prix d'acquisition, et dans les autres cas notamment les
ventes forcées, les expropriations et retrait de titres, par le prix réclamé.
Les revenus ainsi taxés ne sont pas pris en compte dans la détermination du bénéfice
imposable à l'impôt sur les sociétés.

Section 4 : Taux
Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée
84
L’article 90 du CGI nouveau dispose que: Le taux de la taxe est fixé à :

1. 7% en ce qui concerne les cessions d'immeubles ou de droits immobiliers et


d'actions ou de parts sociales ;
2. 15% en ce qui concerne les titres miniers ou des licences d'exploitations
délivrés au Togo.

Les obligations déclaratives et de paiement, le régime des sanctions et les procédures


contentieuses et de recouvrement sont ceux prévus par le livre de procédures fiscales.

CAPITRE V : LA TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE

Section 1 - Champ d'application de la taxe


Paragraphe 1 : Opérations imposables
1 - Opérations imposables de plein droit
L’article 172 du CGI nouveau dispose que (article 308): Sont soumises à la taxe
sur la valeur ajoutée perçue au profit du budget de l'Etat, les livraisons de biens
meubles et les prestations de service effectuées à titre onéreux par un assujetti
agissant en tant que tel.
Conformément à L’article 173 du CGI nouveau:
1 - La livraison d'un bien meuble s'entend du transfert de propriété d'un bien meuble
corporel même si ce transfert est opéré en vertu d'une réquisition de l'autorité
publique.
2 - L'électricité, l'eau, le gaz, la chaleur, le froid, les télécommunications et les
biens similaires sont considérés comme des biens meubles corporels au sens de la
taxe sur la valeur ajoutée.
3 - Est assimilée à une livraison de bien meuble, la délivrance d'un bien meuble
corporel lorsqu'elle est faite en exécution d'un contrat qui prévoit la vente à
tempérament ou la location de bien pendant une période et qui est assortie d'une
clause selon laquelle la propriété du bien est normalement acquise au détenteur ou à
ses ayants-droit au plus tard lors du paiement de la dernière échéance.
4 - II en est de même, lorsque la livraison intervient en vertu d'un contrat de
crédit-bail ou « leasing ».
5 - L'échange qui s'analyse en une double vente et le prêt à la consommation qui
comporte restitution des marchandises livrées, donnent lieu à exigibilité de la taxe
sur la valeur ajoutée sur chacune des opérations qui les constituent, soit : double
vente d'une part, livraison et restitution des marchandises d'autre part.
Conformément à L’article 174 du CGI nouveau:
1 - Les opérations relevant d'une activité économique autre que celles définies à
l'article 173 ci-dessus sont considérées comme des prestations de service notamment
Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée
85
la livraison de biens meubles incorporels, les travaux immobiliers, les opérations de
commission, de courtage et de façon, les ventes à consommer sur place de produits
alimentaires ou de boissons, les travaux d'études, de recherches et d'expertises, les
transports de personnes et de marchandises, et d'une manière générale toutes les
opérations de louage de choses ou de services, de louage d'industrie ou de contrat
d'entreprise par lesquelles une personne s'oblige à faire moyennant une
rémunération déterminée ou en échange d'un autre service, un travail d'ordre
quelconque ou à exercer des activités qui donnent lieu à la perception d'un gain en
numéraire ou en nature.
2 - Les prestations de services portuaires et aéroportuaires sauf exemptions
légales particulières.
Sont également soumises à la taxe sur la valeur ajoutée sauf exemptions
particulières :
1 - les opérations d'importation faites au Togo par toute personne physique ou
morale. Par importation, il faut entendre le franchissement du cordon douanier ;
A ce titre, les produits obtenus dans la zone franche à partir des matières premières
locales ou originaires des Etats membres de la CEDEAO sont soumis à la taxe sur la
valeur ajoutée et à tous autres droits et taxes douanières lors de l'importation de la
zone franche par le territoire douanier. Ces autres droits et taxes étant composantes
de la base de calcul de la taxe sur la valeur ajoutée conformément à l'article 187 du
présent code ;
2 - les livraisons à soi-même de biens et services utilisés par un assujetti pour
ses propres besoins ou pour les besoins de ses exploitations ;
3 - les livraisons de marchandises par les sociétés coopératives et leurs unions
ainsi que les groupements d'achats en commun créés par des commerçants ou des
particuliers quelle que soit la forme juridique de ces groupements ;
4 - les opérations faites par les coopératives et leurs unions.

II - Opérations imposables par option


Conformément à L’article 176 du CGI nouveau:
Peuvent être soumises à la taxe sur la valeur ajoutée sur option du redevable :
- les ventes et les prestations réalisées par les personnes dont le chiffre d'affaires
annuel est inférieur à soixante millions (60 000 000) de francs CFA ;
- les livraisons en l'état des produits de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche
faites par les agriculteurs, éleveurs et pêcheurs et artisans.
L'option qui doit être formulée avant le 30 novembre s'exerce pour une période
de cinq (05) ans à compter du 1er janvier de l'exercice suivant. Elle est
subordonnée à l'agrément du Commissaire des Impôts et se renouvelle par
tacite reconduction à l'issue de la période, sauf dénonciation avant le 30
novembre de la dernière année.
Paragraphe 2 : Personnes redevables ou assujetties

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


86
A. Personnes redevables
L’article 177 du CGI nouveau dispose que :
Sont assujetties à la taxe sur la valeur ajoutée, les personnes physiques ou morales
qui effectuent d'une manière indépendante à titre habituel ou occasionnel, une ou
plusieurs opérations soumises à la taxe quels que soient le statut juridique de ces
personnes, leur situation au regard des autres impôts et la forme ou la nature de
leur intervention, lorsqu'elles réalisent un chiffre d'affaire supérieur à soixante
millions (60 000 000) de francs CFA.
Toutefois, les personnes morales ou physiques exerçant une profession libérale ainsi
que les titulaires de charges et offices, sont assujettis de plein droit à la taxe sur la
valeur ajoutée, quel que soit le montant du chiffre d'affaires réalisé. Il en est de
même pour les personnes physiques ou morales exerçant la profession de
commissionnaires de transports aériens et maritimes, d'agent de fret aérien et
maritime, de commissionnaires agréés portuaires, des consignataires de navire et les
professions d'expertise maritime.
Les entreprises dont le chiffre d'affaires s'abaisse au-dessous de la limite prévue au
paragraphe précédent, continuent d'observer leurs obligations déclaratives et de
paiement pendant trois (03) exercices consécutifs.
Cependant, lorsqu'en cours d'année, le chiffre d'affaires limite est atteint,
l'assujettissement à la TVA prend effet à compter du 1 er jour du mois de la réalisation
de la condition.
B. Personnes non assujetties
L’article 178 du CGI nouveau dispose que :
Ne sont pas considérés comme agissant de manière indépendante et en conséquence
ne sont pas assujettis à la taxe sur la valeur ajoutée :
- les salariés et les autres personnes qui sont liés par un contrat de travail ou
par tout autre rapport juridique créant des liens de subordination en ce qui concerne
les conditions de travail, les modalités de rémunération et la responsabilité de
l'employeur ;
- les travailleurs à domicile dont les gains sont considérés comme des salaires
au sens de l'article 18 du présent code.
Les personnes morales de droit public ne sont pas assujetties à la taxe sur la valeur
ajoutée pour l'activité de leurs services administratifs, sociaux, éducatifs, culturels et
sportifs lorsque leurs opérations n'entrent pas en concurrence avec celles effectuées
par les entreprises privées.
Ces mêmes personnes morales sont assujetties en tout état de cause pour les
opérations suivantes :
- les livraisons de biens neufs fabriqués en vue de la vente ;
- les distributions de gaz, d'électricité et d'énergie de toute origine ;
- les télécommunications ;
- les opérations d'économats et d'établissements similaires ;
Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée
87
- les transports de biens ;
- les transports de personnes et organisations de voyages ou de circuits
touristiques ;
- les organisations d'expositions à caractère commercial ;
- les prestations de services portuaires ou aéroportuaires ;
- les fournitures d'eau ;
- les entreposages de biens meubles ;
- la diffusion ou la redistribution de programmes publicitaires de radiodiffusion
et de télévision.
Paragraphe 3 : opérations non imposables et exonérations
Conformément à L’article 180 du CGI nouveau :
Sont exonérés de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) :

I - Affaires ou opérations soumises à un autre impôt:


1) les opérations ayant pour objet la transmission de propriété ou d'usufruit
d'immeubles nus, de fonds de commerce ou de clientèle soumise à la formalité de
l'enregistrement ;
2) les opérations bancaires et financières soumises à la taxe sur les activités
financières (TAF) ;
3) les affaires effectuées par les sociétés ou compagnies d'assurance qui sont
soumises à la taxe sur les conventions d'assurance, ainsi que les prestations de
services réalisées par les courtiers et les intermédiaires d'assurances ;
4) les recettes de transports de personnes réalisées par les transporteurs
passibles de la taxe professionnelle unique à titre d'impôt synthétique à l'article 135
du présent code ;
5) les opérations qui entrent dans le champ d'application de la taxe sur les
spectacles et la taxe sur les jeux du hasard ;
6) les affaires réalisées par les personnes physiques soumises à la taxe
professionnelle unique à titre d'impôt synthétique aux articles 128 et suivants du
présent code.
II - Agriculture, pêche et élevage
Les livraisons en l'état des produits de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche faites
par les agriculteurs, éleveurs et pêcheurs artisans.

III - Professions libérales:

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


88
1) les consultations médicales, les soins présentant un caractère médical, toutes
les prestations médicales fournies par les hôpitaux, les cliniques et autres
établissements assimilés ainsi que les soins prodigués par les vétérinaires, les soins
paramédicaux, les frais d'hospitalisation, les fournitures de prothèses et les analyses
de laboratoire ;
2) les activités d'enseignement réalisées par les établissements d'enseignement
scolaire, universitaire, technique ou professionnel ;
4) les livraisons de journaux et de publications périodiques d'information, à
l'exception des recettes de publicité ;
5) les ventes par leurs auteurs d'œuvres d'art originales.
IV - Organismes d'utilité générale:
1) les services rendus bénévolement ou à un prix égal ou inférieur au prix de revient
par les associations sans but lucratif légalement constituées et les établissements
d'utilité publique.
Toutefois, demeurent soumises à la taxe, les opérations d'hébergement et de
restauration ainsi que l'exploitation des bars et buvettes ;
2) les opérations réalisées par des organismes et œuvres sans but lucratif,
groupements d'aveugles ou de travailleurs handicapés qui présentent un
caractère social ou philanthropique dont la gestion est désintéressée ;
3) les opérations effectuées par les cantines scolaires et d'entreprises au profit
des élèves et de leur personnel.
V - Autres exonérations:
1) l'importation, la production et la vente de produits énumérés à l'annexe au
présent chapitre ;(annexe TVA)
2) les ventes, cessions ou prestations réalisées par l'Etat, les collectivités
territoriales et les établissements publics n'ayant pas un caractère industriel ou
commercial, à l'exception des opérations visées à l'article 179 du présent code ;
3) les opérations réalisées par les artisans concernant leurs œuvres d'art ;
4) les opérations de crédit-bail ou "leasing" faites avec les entreprises qui sont-
elles mêmes exonérées de la TVA par la réglementation en vigueur ;
5) les opérations de crédit-bail réalisées dans le cadre d'un programme
national de renouvellement du parc automobile en ce qui concerne la TVA sur les
loyers de crédit-bail et sur l'acquisition des biens objet du crédit-bail ;
6) les entreprises agréées au statut de la zone franche industrielle, pour les biens
et services exclusivement nécessaires à leur installation et fonctionnement.
Sont également exonérés de la taxe sur la valeur ajoutée (art 181 nouveau et
art. 311) :
1 - les exportations de biens et les services assimilés à des exportations ;
2 - les affaires de vente, de réparation ou de transformation portant sur des
bâtiments destinés à la navigation maritime et immatriculés comme tels ;
Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée
89
3 - les ventes aux compagnies de navigation et aux pêcheurs professionnels de
produits destinés à être incorporés dans leurs bâtiments ou à l'entretien de ceux-ci
ainsi que d'engins et de filets pour la pêche maritime ;
4 - ravitaillement des navires et aéronefs à destination de l'étranger ;
5 - les affaires de vente, de réparation, de transformation et d'entretien
d'aéronefs destinés aux compagnies de navigation aérienne dont les services à
destination de l'étranger représentent au moins 60 % de l'ensemble des lignes
qu'elles exploitent ;
6 - les entrées en entrepôt fictif, en entrepôt réel, en entrepôt spécial ou tout
autre régime
suspensif, dans les mêmes conditions que pour les droits d'entrée et sous réserve
d'exportation effective des biens concernés ;
7 - les transports aériens ou maritimes de voyageurs en provenance ou à
destination de l'étranger.
Pour la réalisation des opérations visées ci-dessus, les entreprises exportatrices
bénéficient du droit à déduction de la taxe sur la valeur ajoutée acquittée auprès des
fournisseurs dans les conditions prévues par les articles 196 et suivants du présent
chapitre ;
8 - les prestations de services directement liées aux opérations du marché financier
et effectuées par les intermédiaires financiers agréés par le Conseil Régional de
l'Epargne Publique et des Marchés Financiers (CREPMF), sont assimilées à des
exportations.
Les services visés sont les suivants :
- le conseil en ingénierie financière lié aux opérations de marché ;
- la structuration et l'arrangement d'opérations liées au marché financier ;
- le placement et la garantie de placement de titres ;
- l'introduction de titres en bourse ;
- la souscription et le rachat de titres d'Organismes de Placement Collectif en
Valeurs Mobilières(OPCVM) et de toute forme de placement collectif agréé par le
Conseil Régional de l'Epargne Publique et des Marchés Financiers(CREPMF) ;
- le conseil en placement ou investissements boursiers ;
- la négociation de valeurs mobilières ;
- l'animation de titres sur le marché secondaire ;
- la tenue de compte titres ;
- la conservation de titres ;
- le service financier de titres ;
- la gestion sous mandat ;
- le transfert et le nantissement de titres ;
- tout autre service lié aux activités du marché financier et considéré comme tel
par le Conseil Régional de l'Epargne Publique et des Marchés Financiers (CREPMF).
Paragraphe 4 : Territorialité
Conformément à L’article 182 du CGI nouveau :

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


90
1 - La livraison d'un bien est soumise à la taxe sur la valeur ajoutée dès lors que le
bien se trouve au Togo, soit au moment du départ à destination de l'acquéreur si le
bien est expédié ou transporté, soit au moment de la délivrance à l'acquéreur si
l'opération effectuée n'entraîne aucun déplacement du bien.
Toutefois, lorsque le lieu de départ de l'expédition ou du transport des biens est situé
à l'étranger, la livraison de ces biens effectuée par l'importateur ou pour son compte
est imposable au Togo.
En tout état de cause, lorsqu'un bien fait l'objet d'un montage ou d'une installation
au Togo avant livraison, celle-ci est toujours imposable au Togo.
2 - Une opération d'importation est soumise à la taxe sur la valeur ajoutée dès lors
que la mise à la consommation intervient au Togo au sens douanier du terme.
Le lieu d'imposition d'une prestation de services est le lieu de son exécution.
Cependant, lorsque la prestation est utilisée dans un lieu autre que celui de son
exécution, l'imposition s'effectue à son lieu d'utilisation.
Pour l'application des règles de territorialité, il convient d'entendre par
l'expression "au Togo", les territoires où s'applique la législation relative à la taxe
sur la valeur ajoutée, à savoir : le Togo continental, les eaux territoriales, le plateau
continental et la zone économique.
D'une manière générale, les entreprises non installées au Togo et qui y effectuent
des importations, des livraisons de biens ou des prestations de services dont le
lieu d'imposition se situe au Togo en vertu des dispositions des articles 182 à
184 ci-dessus, supportent la même imposition que les entreprises togolaises
réalisant les mêmes opérations.
Section 2 - Base imposable
Conformément à L’article 186 du CGI nouveau :
La base d'imposition est constituée :
1 - pour les livraisons de biens et les prestations de services par toutes les
sommes, valeurs, biens ou services reçus ou à recevoir par le fournisseur ou le
prestataire en contrepartie de la livraison ou de la prestation.
En cas d'échange, le chiffre d'affaires imposable est constitué par la valeur des objets
perçus en contrepartie de ceux livrés, majorée de la soulte ;
2 - pour les livraisons à soi-même :
- lorsqu'elles portent sur des biens, par le prix d'achat de biens similaires ou, à
défaut de prix d'achat, par le prix de revient déterminé dans le lieu et au moment où
la taxe devient exigible ;
- lorsqu'il s'agit de services, par les dépenses engagées pour leur exécution ;
3 - pour les travaux immobiliers, par le montant total des marchés, mémoires,
factures ou acomptes ;
4 - pour les ventes à consommer sur place, par la totalité du prix acquitté par la
clientèle sans réfaction d'aucune sorte ;

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


91
5 - pour les prestations de services assorties de fournitures de matériels, objets,
pièces détachées ou de rechange, par la totalité du prix facturé, déduction faite de la
valeur de revient d'achat de ces fournitures à l'exclusion des fournitures accessoires
consommées au cours de l'opération de pose ou de réparation ou incorporées
définitivement à l'objet, au matériel ou à la pièce détachée ou de rechange.
Pour obtenir la déduction ci-dessus, la facture doit faire ressortir distinctement la
valeur des objets, matériels ou pièces fournis.
Les dispositions ci-dessus ne s'appliquent pas aux travaux immobiliers. Toutefois,
dans le cadre de ces derniers, les fournitures d'appareils et objets qui conservent leur
caractère mobilier après leur installation sont considérées comme des ventes en l'état
et suivent le régime de ces ventes ;
6 - pour la vente des biens d'occasion, par la différence entre le prix de vente et
le prix d'achat justifié, et à défaut de justification de ce prix, par le total de la
transaction ;
7 - pour les importations de biens neufs ou d'occasion, par la valeur en douane
augmentée des droits et taxes de toutes natures perçus par l'Administration des
Douanes à l'exclusion de la taxe sur la valeur ajoutée ;
8 - pour les autres affaires, par le montant brut des rémunérations reçues ou
des transactions réalisées.
Sont à comprendre dans la base d'imposition :
1 - les impôts, droits, taxes et prélèvements de toute nature y compris les droits
de douane, les droits d'accises (droits de consommation) ou taxes spécifiques portant
sur certaines marchandises ou produits énumérés par la loi, à l'exception de la taxe
sur la valeur ajoutée elle-même ;
2 - les frais accessoires aux livraisons de biens ou prestations de services tels
que les commissions, surestaries, intérêts, frais d'emballages, de transport et
d'assurance demandés aux clients.
II - Sont exclus de la base d'imposition :
1 - les escomptes de caisse, remises, rabais, ristournes et autres réductions de
prix consenties directement aux clients ;
2 - les sommes remboursées aux intermédiaires qui effectuent des dépenses sur
l'ordre et pour le compte de leurs commettants, dans la mesure où ces intermédiaires
rendent compte à leurs commettants et justifient auprès de l'Administration fiscale,
de la nature et du montant exact de ces débours.
III - Les sommes perçues lors des livraisons d'emballages consignés peuvent
être exclues de la base d'imposition à la condition que la taxe afférente à ces
sommes ne soit pas facturée.
Elles doivent être incorporées dans la base d'imposition lorsque les emballages n'ont
pas été rendus au terme des délais en usage dans la profession.
Lorsqu'une personne effectue concurremment des opérations se rapportant à
plusieurs des catégories prévues à l'article 186 du CGI, son chiffre d'affaires est

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


92
déterminé en appliquant à chacun des groupes d'opérations, les règles fixées par cet
article.
Section 3 - Fait générateur et exigibilité
Paragraphe 1 : Définition
L’article 189 du CGI nouveau dispose que:
Le fait générateur de la taxe se définit comme le fait par lequel sont réalisées les
conditions légales nécessaires pour l'exigibilité de la taxe.
L'exigibilité de la taxe est définie comme le droit que le Trésor Public peut faire valoir
à partir d'un moment donné, auprès du redevable, pour obtenir le paiement de la
taxe.
Paragraphe 2 : Fait générateur
Le fait générateur de la taxe est constitué :
- pour les biens meubles corporels et assimilés, par la délivrance des biens ;
- pour les importations, par la mise à la consommation au sens douanier du
terme ;
- pour les prestations de services y compris les travaux immobiliers, par
l'exécution des services ou des travaux ;
- pour les livraisons à soi-même, par la première utilisation du bien ou service.
Paragraphe 3 : Exigibilité
Conformément à L’article 191 du CGI nouveau :
L'exigibilité intervient :
1 - pour les livraisons de biens meubles corporels et assimilés ainsi que pour les
importations, lors de la réalisation du fait générateur ;
2 - pour les prestations de services y compris les travaux immobiliers, lors de
l'encaissement des acomptes, du prix, de la rémunération ou sur autorisation du
Commissaire des Impôts, sur les débits.
Cette autorisation, lorsqu'elle est accordée s'applique à l'ensemble des opérations
réalisées. Elle demeure valable tant que les redevables n'expriment pas, par demande
écrite, leur désir de revenir au régime du paiement d'après les encaissements.
Les redevables autorisés à acquitter la taxe d'après les débits doivent en faire
mention sur les factures ou documents en tenant lieu qu'ils délivrent à leurs clients.
L'autorisation d'acquitter la taxe d'après les débits ne doit pas avoir pour effet de
permettre de payer la taxe postérieurement à l'encaissement.
Les redevables doivent alors déclarer le montant des avances ou acomptes perçus
sans attendre l'établissement d'une facture définitive ;
3 - pour les livraisons de biens autres que ceux faisant l'objet d'une vente à
tempérament ou d'une location-vente et qui donnent lieu à l'établissement des

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


93
décomptes ou de paiements successifs lors de l'expiration des périodes auxquelles se
rapportent ces décomptes et encaissements ;
4 - pour les livraisons à soi-même de biens et de travaux immobiliers, à la date
de la première utilisation du bien ou de l'immeuble ;
5-toute personne qui mentionne la taxe sur la valeur ajoutée sur une facture ou tout
autre document en tenant lieu est redevable de la taxe du seul fait de sa facturation.
Lorsque la facture ou le document ne correspond pas à la livraison d'une
marchandise ou à l'exécution d'une prestation de service ou fait état d'un prix qui ne
doit pas être acquitté effectivement par l'acheteur, la taxe est due par la personne qui
l'a facturée.
Dans le cas de travaux sous-traités, l'entrepreneur principal de travaux
immobiliers est redevable de la totalité des taxes dues sur le marché mais peut
récupérer celles dues par les sous-traitants sur les paiements de factures
établies par ces derniers.
En contrepartie, les sous-traitants sont libérés du versement de la taxe sur cette
portion de leur activité, par la production de l'attestation des retenues ainsi opérées
par l'entrepreneur principal.
Les taxes afférentes aux opérations résiliées, annulées ou dont le règlement est,
après justification, reconnu irrécouvrable, peuvent être déduites des taxes dues
au titre de la période au cours de laquelle la résiliation ou l'annulation est
intervenue ou au cours de laquelle le caractère irrécouvrable de la créance est
devenu certain.
Section 4 - Calcul de la Taxe
Paragraphe 1 : - Liquidation
Art. 194 : La taxe sur la valeur ajoutée est liquidée :
- par les assujettis dans les conditions prévues l'article 60 du livre de
procédures fiscales. Elle frappe les sommes imposables préalablement arrondies à la
dizaine de francs la plus proche ;
- lors de l'intervention du fait générateur, au cordon douanier.
Paragraphe 2 : Taux
Conformément à L’article 195 du CGI nouveau :
Le taux de la taxe sur la valeur ajoutée est un taux unique de 18% applicable à
toutes les activités et à tous les produits à l'exception de ceux exonérés en vertu de
l'article 180 du présent code.
Toutefois, pour ce qui concerne les opérations de crédit-bail ou « leasing », le taux à
appliquer aux loyers est celui du bien au moment de son achat.
Paragraphe 3 : Régime de déduction
I - Principe du droit à déduction
La taxe sur la valeur ajoutée qui grève les éléments du prix d'une opération
imposable est déductible de la taxe sur la valeur ajoutée applicable à cette opération.
Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée
94
Il s'agit notamment de :
1 - la taxe sur la valeur ajoutée facturée ou acquittée lors de l'achat ou de
l'importation des matières premières qui entrent intégralement ou pour partie dans
la composition d'opérations taxables, effectivement taxées ou bénéficiant du régime
des exportations ;
2 - la taxe sur la valeur ajoutée figurant sur les factures d'achat ou acquittée
lors de l'importation ou de la livraison à soi-même de biens meubles ou immeubles
inscrits à l'actif du bilan et affectés à la réalisation d'opérations taxables
effectivement taxées ou bénéficiant du régime des exportations ;
3 - la taxe sur la valeur ajoutée figurant sur les factures d'achat ou acquittée
lors de l'importation ou de la réalisation de biens meubles ou immeubles affectés à
une opération de crédit-bail ou « leasing » ;
4 - la taxe sur la valeur ajoutée facturée ou acquittée sur des services se
rapportant aux mêmes opérations que celles visées ci-dessus.
La taxe sur la valeur ajoutée ayant grevé les biens et services qui entrent dans des
opérations d'exportation ou qui s'y rapportent n'est déductible que si lesdites
opérations sont imposables localement.
II - Exclusion du droit à déduction
En vertu de l’article 197 du CGI nouveau :
Sont exclus du droit à déduction, y compris lorsque les biens ou services concernés
sont utilisés pour la réalisation d'opérations ouvrant droit à déduction, l'achat ou la
livraison à soi-même des biens et services ci-après :
1 - les voitures de tourisme ainsi que leurs parties, pièces détachées ou
accessoires, à l'exclusion :
- des véhicules utilitaires ;
- des voitures de tourisme achetées pour la réalisation d'une opération de crédit-
bail ou « leasing » au regard du crédit-bailleur ;
- des véhicules affectés à l'enseignement de la conduite ;
- des véhicules affectés au transport de la clientèle des établissements hôteliers ;
- des véhicules affectés au transport public de personnes.
L'exclusion s'applique également aux parties, pièces et accessoires desdits véhicules ;
2 - les dépenses exposées pour assurer le logement ou l'hébergement des
dirigeants et du personnel de l'entreprise ainsi que les dépenses de réception, de
restaurant, de spectacles et de déplacement, à l'exclusion des dépenses de transport
engagées en vertu d'un contrat permanent de transport et des dépenses exposées
pour la satisfaction des besoins collectifs du personnel sur le lieu de travail ;
3 - le mobilier et le matériel de logement ;
4 - les objets qui ne sont pas strictement indispensables à l'activité de
l'entreprise ;

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


95
5- les biens cédés et les services rendus gratuitement ou à prix sensiblement
inférieur au prix de revient à titre de commission, salaire, gratification, rabais,
bonification, cadeau quelle que soit la qualité des bénéficiaires sauf lorsqu'il s'agit
d'objets publicitaires d'une valeur unitaire inférieure à cinq mille (5 000) francs CFA
hors TVA ;
6 - les services se rapportant à des biens exclus du droit à déduction ;
7 - les frais de carburant pour véhicules.
III - Limitations
La taxe sur la valeur ajoutée ayant grevé l'acquisition de biens et services est :
- déductible en totalité lorsqu'ils concourent à la réalisation d'affaires
imposables ou à des exportations ;
- déductible partiellement lorsque ces biens et services ne concourent pas en
totalité à des affaires imposables ou à des exportations ;
- exclue du droit à déduction lorsqu'ils concourent à la réalisation d'affaires non
imposables ou lorsque le chiffre d'affaires est réduit à une marge brute autorisée,
déterminée par un arrêté du ministre chargé du commerce.
IV. Les assujettis partiels
La fraction de la taxe sur la valeur ajoutée déductible par les assujettis qui ne
réalisent pas exclusivement des opérations ouvrant droit à déduction est déterminée
par le rapport existant entre les opérations soumises à la taxe qu'elles soient
effectivement taxées ou exportées et la totalité du chiffre d'affaires réalisé par
l'entreprise.
Ce rapport ou prorata de déduction exprimé en pourcentage est un ratio comprenant
:
- au numérateur, le chiffre d'affaires ou les recettes provenant des opérations
ouvrant droit à déduction, c'est-à-dire les opérations taxables et les exportations au
sens de l'article 196 du CGI ;
- au dénominateur, l'ensemble du chiffre d'affaires ou recettes globales, à l'exception
des recettes provenant des cessions d'immobilisations, des livraisons à soi-même,
des subventions d'équipement, du remboursement des débours perçus par un
intermédiaire et non assujettis à la taxe sur la valeur ajoutée.
Les recettes à retenir s'entendent tous droits et taxes compris, à l'exception de la taxe
sur la valeur ajoutée.
Le prorata prévu à l'alinéa précédent est déterminé provisoirement en fonction du
chiffre d'affaires de l'année, ou pour les nouveaux assujettis, en fonction du chiffre
d'affaires prévisionnel.
Le prorata définitif est arrêté au plus tard trois (03) mois après la clôture de l'exercice
comptable ; les déductions opérées sont régularisées en conséquence.
IV - Modalités d'exercice du droit à déduction

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


96
Le droit à déduction prend naissance dès lors que la taxe déductible devient exigible
chez le redevable.
Le droit à déduction de la taxe sur la valeur ajoutée facturée s'exerce dans le mois de
comptabilisation des factures la mentionnant ou de tout autre document en tenant
lieu. Toutefois, ce droit s'exerce :
- pour les prestations de services et les travaux immobiliers, dans le mois de
paiement ;
- pour les livraisons à soi-même, dans le mois d'affectation des biens.
Les déductions qui n'ont pas été effectuées dans les délais prévus à l'article 199 ci-
dessus peuvent néanmoins être opérées sur les déclarations ultérieures déposées au
plus tard le 30 avril de l'année suivante.
La taxe déductible est celle qui figure sur les factures délivrées par les fournisseurs
conformément aux dispositions de l'article 64 du livre de procédures fiscales, celle
qui a été perçue à l'importation et celle qui a été acquittée par l'assujetti lui-même
lors de la livraison à soi-même des biens.
La déduction ne peut être opérée si les assujettis ne sont pas en possession, soit
desdites factures, soit des déclarations d'importation sur lesquelles ils sont désignés
comme destinataires réels.
Les factures susceptibles de justifier la déduction sont exclusivement celles qui ont
été délivrées à l'assujetti ou en son nom par ses fournisseurs de biens et services soit
directement, soit par l'intermédiaire d'un commissionnaire agissant pour le compte
des fournisseurs.
La taxe n'est pas déductible lorsque la facture ou le document sur lequel elle est
mentionnée ne correspond pas à la livraison d'une marchandise ou à l'exécution d'un
service, ou fait état d'un prix qui ne doit pas être acquitté effectivement par
l'acheteur.
De même, la taxe sur la valeur ajoutée mentionnée pour mémoire sur les
factures relatives aux marchés publics de travaux, fournitures ou services
financés en totalité ou en partie par voie d'emprunts extérieurs contractés par
l'État, les collectivités locales et les établissements publics, n'est pas
déductible.
Lorsqu'il s'agit d'une erreur de facturation et si la bonne foi des parties n'est pas
mise en cause, le client peut être placé rétroactivement dans la situation qui aurait
été la sienne si la facturation avait été régulière.
Paragraphe 4 - Régularisation de la TVA déduite
En cas de modification intervenue dans l'activité de l'entreprise, notamment la
cessation d'activité, la destruction, le vol ou la disparition justifiée ou non du bien, la
cession séparée à titre onéreux ou gratuit d'éléments d'actif, l'abandon de la qualité
de redevable de la taxe sur la valeur ajoutée, l'affectation d'un bien à une activité ou
à un usage n'ouvrant pas droit à déduction, le changement de réglementation, les
redevables doivent reverser :

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


97
- s'il s'agit de biens non soumis à amortissement, le montant des taxes déduites
lors de l'acquisition de ces biens, à concurrence de la partie restant en stock à la
date de l'événement motivant la remise en cause de la déduction ;
- s'il s'agit de biens amortissables, une fraction de la même taxe calculée au
prorata du temps d'amortissement restant à courir.
Le reversement est effectué par le redevable dans les vingt (20) jours qui suivent
l'événement ayant motivé la remise en cause du droit à déduction. Tout retard ou
irrégularité entraîne l'application des sanctions prévues par les articles 167 et
suivants du livre de procédures fiscales.
Les assujettis à la taxe sur la valeur ajoutée opèrent les déductions sous leur
responsabilité et sont tenus de justifier à tout moment l'affectation réelle des
biens dont l'acquisition a ouvert droit à déduction. Toute déduction injustifiée
donne lieu au reversement du montant de la taxe correspondante sans
préjudice de l'application des pénalités prévues par l'article 170 du livre de
procédures fiscales.
Si le montant de la déduction autorisée est supérieur au montant de la taxe exigible
au titre d'une déclaration donnée, l'excédent est imputé sur la taxe exigible au titre
de la ou
Les déductions susvisées ne peuvent, sauf ce qui est prévu à l'article 206 ci-
dessous, aboutir à un remboursement de la taxe payée en amont.
Paragraphe 5 - Remboursement de la TVA
A. Les personnes pouvant bénéficier du remboursement
Peuvent bénéficier du remboursement des crédits de taxe sur la valeur ajoutée dont
ils disposent :
- les assujettis qui réalisent, pour plus de la moitié de leur chiffre d'affaires
annuel, des opérations d'exportation de produits taxables en régime intérieur ou des
opérations assimilées à l'issue d'un bimestre civil ;
- les assujettis qui acquièrent des biens d'investissement ouvrant droit à
déduction pour une valeur supérieure à quarante millions (40 000 000) de francs
CFA toutes taxes comprises au cours du bimestre concerné ;
- les assujettis agréés suivant les dispositions du code des investissements, à
l'issue d'une période de déclaration ;
- les assujettis qui cessent leurs activités ;
- les représentations diplomatiques ou consulaires et les organisations
internationales, sous réserve d'accord formel de réciprocité ou d'accord de siège
lorsque celles-ci ont au préalable acquitté la taxe.
Les assujettis visés à l'article 206 ci-dessus qui, pour les périodes concernées,
n'ont pas la possibilité d'imputer totalement la taxe déductible sur la taxe
exigible au titre d'opérations imposables, peuvent obtenir le remboursement de
cet excédent. A cet effet, ils sont tenus de déposer une demande de
remboursement au plus tard le dernier jour du mois suivant les délais précisés à
l'article précédent, sous peine de forclusion du droit à remboursement pour lesdites
périodes.

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


98
B. La demande de remboursement
La demande de remboursement est adressée au Commissaire général.
Elle est accompagnée d'un exemplaire des documents portant TVA déductible, des
déclarations d'exportation, de la facture d'acquisition de biens d'investissement ou de
toutes pièces justificatives.
Les exportateurs sont en outre tenus d'annexer à leur déclaration les références du
rapatriement de fonds sur les ventes à l'exportation dont le remboursement est
demandé.
Aucune demande de remboursement ou de compensation de la taxe sur la valeur
ajoutée ne peut être introduite sur la base de factures payées en espèces.
Elle ne peut porter que sur le crédit de TVA constaté à la fin de chaque période visée
à l'article 206 du présent code.
Les demandes de remboursement de la TVA doivent être instruites dans les
délais de deux (02) mois, s'agissant de celles formulées à l'issue d'un bimestre
civil.
Celles qui seront reconnues fondées par l'Administration fiscale après instruction
donnent lieu à l'établissement d'un certificat de détaxe délivré par le Commissaire
général.
Le remboursement s'effectue dans un délai de trente (30) jours à compter de la
date d'établissement du certificat de détaxe.
Le remboursement ne peut être obtenu que si l'assujetti n'est redevable, vis-à-vis du
trésor public, d'une somme quelconque due au titre des impôts et taxes de toute
nature.
C. Le un compte de remboursement des crédits de TVA
Conformément à L’article 211 du CGI nouveau :
1 - II est créé un compte de remboursement des crédits de TVA.
Ce compte est alimenté par affectation d'un pourcentage du montant total de la TVA
perçue au cordon douanier et versé sur le compte du Trésor ouvert à cet effet dans
les livres de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO).
Le pourcentage d'affectation est déterminé par arrêté du ministre chargé des
finances.
2 - Les modalités de gestion de ce compte sont fixées par arrêté du ministre chargé
des finances.
En ce qui concerne les stocks de crédits non ordonnancés et de crédits ordonnancés
non remboursés existant avant la date d'entrée en vigueur de la présente loi, les
modalités de remboursement de ces crédits sont déterminées par le Directeur général
du Trésor et de la Comptabilité publique.
Les obligations déclaratives et de paiement, le régime des sanctions et les procédures
contentieuses et de recouvrement de la taxe sur la valeur ajoutée sont ceux prévus
par le livre de procédures fiscales.
Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée
99
CAPITRE VI : LA PATENTE

Section 1 : Dispositions générales


Conformément à L’article 250 du CGI nouveau:
II est créé au profit des budgets de l'Etat et des collectivités locales une taxe annuelle
dénommée « Patente » qui frappe les activités lucratives non salariées exercées au
Togo à titre habituel par les personnes physiques ou morales sous réserve des
exemptions prévues par les présentes dispositions.
Sont également imposables à la patente, les établissements publics à caractère
industriel ou commercial et les sociétés d'Etat.
Section 2 : Exonération de la patente
Sont exonérés de la patente :
1. l'Etat et les collectivités locales, de même que les établissements et organismes
publics pour leurs activités d'utilité générale de caractère essentiellement culturel,
éducatif, sanitaire, social, sportif ou touristique ;
2. les exploitants agricoles dont la superficie n'excède pas vingt-cinq (25) hectares
;
3. les coopératives agricoles, sociétés d'intérêt collectif agricole ;
4. les sociétés coopératives de pêche maritimes ou fluviales lorsqu'elles sont
constituées et fonctionnent conformément aux dispositions législatives et
réglementaires qui les régissent ;
5. les sociétés coopératives d'artisans et leurs unions ainsi que les sociétés
coopératives de consommation qui se bornent à grouper les commandes de leurs
adhérents et à distribuer dans leurs maisons ou dépôt les denrées, produits ou
marchandises qui font l'objet de ces commandes ;
6. les sociétés mutualistes agréées par l'autorité de tutelle à condition que les
opérations ou activités accessoires exercées par ces institutions se fassent dans le
cadre prévu par la loi régissant le secteur ;
7. les caisses d'épargne ou de prévoyance administrées gratuitement, les
organismes d'habitations à loyer économique et les organismes divers, lorsque leur
activité considérée dans son ensemble, s'exerce dans des conditions telles qu'elle
peut être tenue pour désintéressée ;
8. les établissements scolaires privés d'enseignement du premier, second,
troisième et quatrième degré, technique ou supérieur ayant fait l'objet d'une
reconnaissance d'utilité publique ;
9. les cercles et associations à but non lucratif sous réserve qu'ils ne vendent
qu'à leurs adhérents
dans la limite de leurs statuts ;
Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée
100
10. les personnes soumises à la Taxe Professionnelle Unique (TPU).
Art. 252 : La patente est établie suivant la capacité contributive des redevables
appréciée d'après des critères économiques en fonction de l'importance des activités
exercées par eux sur le territoire national.
Art. 253 : La patente est annuelle. Toutefois, les contribuables qui débutent
nouvellement leurs activités sont exonérées pour la première année d'exercice.
Section 3 : Liquidation
L’article 254 du CGI dispose que:
La base de calcul de la patente se compose du chiffre d'affaires hors taxes réalisé au
cours de l'année civile précédant celle de l'imposition.
Tableau 1 : Détermination de la patente en fonction du chiffre d'affaires
annuel :

N° Tranches d'imposition Patente à payer

1 0 5 000 000 12 500


2 5 000 001 15 000 000 50 000
3 15 000 001 30 000 000 112 500
4 30 000 001 60 000 000 225 000
5 60 000 001 100 000 000 600 000
6 100 000 001 250 000 000 1 315 000
7 250 000 001 500 000 000 2 815 000
8 500 000 001 1 000 000 000 5 625 000
9 1 000 000 001 5 000 000 000 22 500 000
10 5 000 000 001 10 000 000 000 56 250 000
11 10 000 000 001 20 000 000 000 112 500 000
12 20 000 000 001 50 000 000 000 262 500 000
13 50 000 000 001 100 000 000 000 562 500 000
14 Plus de 100 000 000 000 750 000 000

Le produit de la patente est ristourné selon la répartition suivante :


- 30% au budget général ;
- 50% aux collectivités locales ;
- 5% au fonds spécial pour le développement de l'habitat ;
- 5% au fonds national d'apprentissage, de formation et de perfectionnement
professionnel ;
- 10% à l'Office Togolais des Recettes pour couvrir les frais de gestion.

- Section 4 : Obligations déclaratives et de paiement

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


101
Les obligations déclaratives et de paiement, le régime des sanctions et les procédures
contentieuses et de recouvrement sont ceux prévus par le livre des procédures
fiscales.

CAPITRE VII : TAXE SUR LES VEHICULES A MOTEUR

II est institué au profit du budget de l'Etat une taxe dénommée Taxe sur les
véhicules à moteur (TVM).
Section 1 : Champ d'application
L’article 155 du CGI nouveau dispose que : La taxe sur les véhicules à moteur est
due pour tous les véhicules à moteur à l'exception de ceux visés à l'article 157 du
présent code immatriculés au Togo.
Pour l'application des dispositions qui précèdent, le groupe de mots « véhicules à
moteur » désigne, sous réserve des exemptions prévues à l'article 157 du CGI, les
véhicules automobiles, les camions, les camionnettes, les tracteurs routiers ainsi que
les motocyclettes.
Section 2 : Exemptions
L’article 157 du CGI nouveau dispose que : Sont exemptés de la taxe sur les
véhicules à moteur :
1) les véhicules dont les propriétaires bénéficient du privilège diplomatique ou
consulaire ;
2) les véhicules des Forces Armées, de la Gendarmerie, de la Police et des
sapeurs-pompiers ;
3) les véhicules d'essai des maisons concessionnaires ;
4) les véhicules en transit ;
5) les ambulances ou véhicules spéciaux de transport des malades ;
6) les véhicules spéciaux des personnes à mobilité réduite ;
7) les engins à usage agricole ;
8) les motocyclettes de 125 cm3 et moins.

Section 3 : Fait générateur et exigibilité - Période d'imposition


L’article 158 du CGI nouveau dispose que : Pour les motocyclettes le fait
générateur et l'exigibilité sont constitués par l'immatriculation.
Pour les autres véhicules, le fait générateur et l'exigibilité sont constitués par
l'immatriculation à la première année. Pour les autres années, ils sont constitués par
la visite technique.
La taxe sur les véhicules à moteur est annuelle.

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


102
Sa période d'imposition s'étend du 1 er janvier au 31 décembre de chaque année sous
réserve des dispositions de l'article 161 ci-dessous en matière de paiement.
En cas d'immobilisation des véhicules automobiles, les redevables de la taxe sur les
véhicules à moteur n'en seront dispensés qu'à condition que cette immobilisation
couvre une période d'une (01) année au moins.
Le bénéfice de la dispense est conditionné par le dépôt préalable auprès des services
compétents de l'Administration fiscale d'une lettre d'information justifiant les causes
d'immobilisation du véhicule.
Section 4 : Tarifs de la taxe
Le tarif de la vignette sur les véhicules à moteur est fixé comme suit : 1.
Motocyclettes

Cylindrée Tarif (CFA)

Motocyclettes de plus de 125 cm3 15 000 francs

Motocyclettes à trois (03) roues 40 000 francs

2. Véhicules affectés au transport de personnes :

Puissance fiscale Tarif (CFA)

Moins de 5 CV 10 000 francs par an

5à7CV 20 000 francs par an

8àllCV 25 000 francs par an

12 à 15 CV 60 000 francs par an

Camionnettes 40 000 francs par an

Autocars 60 000 francs par an

Autobus 60 000 francs par an

3. Véhicules affectés au transport de marchandises et autres :(en CFA)

Joseph kodzo SIPOTOU juriste d’affaires – expert fiscal agrée


103
Camion de 3 à 6 tonnes 65 000 francs par an
Camion de 7 à 9 tonnes 85 000 francs par an
Camion de 10 à 12 tonnes 110 000 francs par an
Plus de 12 tonnes 130 000 francs par an
Semi-remorque 65 000 francs par an
Tracteurs 65 000 francs par an

Section 5 : Paiement de la taxe et recouvrement


La taxe est payable en totalité en un seul terme pour l'année civile.
Toutefois en ce qui concerne les véhicules autres que les motocyclettes acquis
en cours d'année, il est appliqué un prorata temporis.
Pour les motocyclettes, le paiement est dû en une seule fois au moment de leur
immatriculation.
La taxe est établie au nom du propriétaire ou du possesseur du véhicule.
Le redevable de la taxe est la personne dont le nom figure sur la carte grise
ou le possesseur du véhicule.
Les personnes qui, dans le courant de l'année, deviennent propriétaires ou
possesseurs d'éléments imposables, ne pourront procéder à leur mutation en
leur nom sans justifier du paiement de la taxe ou de son exemption.
Lorsque le cédant a déjà effectué le paiement de la taxe, le nouvel acquéreur en
sera dispensé jusqu'à la date de la prochaine échéance.
Le paiement de la taxe est constaté par la délivrance d'une quittance.
Le certificat de visite technique délivré doit faire mention du paiement de la taxe
et obligatoirement apposé sur les véhicules automobiles.
: La quittance du paiement ou le certificat de visite technique comportant la
mention du paiement de la taxe doit être produit à toute réquisition des agents
chargés du contrôle prévu par l'article 212 du livre de procédures fiscales.
Le produit de la TVM est réparti comme suit :
- 85% à la SAFER pour le financement de l'entretien routier ;
- 10% au Trésor Public;
- 5% à l'Office Togolais des Recettes pour couvrir les frais de gestion.
Les obligations déclaratives et de paiement, le régime des sanctions, les
procédures contentieuses et de recouvrement sont ceux prévus par le livre de
procédures fiscales.

104

Joseph SIPOTOU Juriste d’affaires – expert fiscal agrée


CHAPITRE VIII: TAXE SUR LES ACTIVITES FINANCIERES (TAF)

II est créé une taxe spéciale dénommée taxe sur les activités financières (TAF),
perçue au profit du budget général.
Section 1 : Champ d'application
Paragraphe 1 : Opérations et personnes imposables
L’article 214 du CGI nouveau dispose que: Les opérations qui se rattachent
aux activités bancaires, financières et d'une manière générale au commerce des
valeurs et de l'argent sont soumises à la taxe sur les activités financières.
Les activités bancaires ou financières s'entendent des activités exercées par les
banquiers, les établissements financiers, les agents de change, les changeurs,
escompteurs et remisiers.
Les opérations se rattachant aux activités énumérées à l'article 214 ci-dessus et
réalisées par des personnes non visées audit article sont également passibles de
la taxe sur les activités financières lorsqu'elles constituent l'activité principale
de ces personnes.
Paragraphe 2 : Exonérations
Sont exonérées de la taxe sur les activités financières, les opérations bancaires
suivantes :
1 - l'octroi et la négociation des crédits ci-après énumérés ainsi que la
gestion de ces mêmes crédits par celui qui les a octroyés :
- crédits accordés au Trésor Public et aux collectivités locales ;
- les opérations de prêts consentis par les banques aux entreprises de
constructions de logements économiques agréées comme tel et dont les prix de
référence sont fixés par les pouvoirs publics ;
- les opérations de prêts consentis par les banques aux personnes
physiques pour la construction ou l'acquisition de la première maison ou du
premier appartement destiné à leur habitation principale dont le montant
n'excède pas quinze millions (15 000 000) de francs CFA ;
- prêts directement liés à une émission d'obligations et qui sont accordés
dans les mêmes conditions d'intérêts, de durée et d'amortissement que
l'emprunt dont ils sont issus ;
2 - la négociation et la prise en charge d'engagements, de cautionnements
et d'autres sûretés et garanties de crédits visés au 1 ci-dessus ainsi que la
gestion de garanties des mêmes crédits effectuée par celui qui a octroyé ces
crédits ;

105

Joseph SIPOTOU Juriste d’affaires – expert fiscal agrée


3 - les opérations autres que celles de garde et de gestion portant sur les
actions, les parts de sociétés ou d'associations, les obligations et les autres
titres à l'exclusion des titres représentatifs de marchandises et de parts
d'intérêts dont la possession assure en droit ou en fait l'attribution en propriété
ou en
jouissance d'un bien immeuble ou d'une fraction d'un bien immeuble ;
4 - la gestion de fonds communs de placement ;
5 - les affaires effectuées par les sociétés ou compagnies d'assurances qui
sont soumises à la taxe sur les conventions d'assurances ainsi que les
prestations de service réalisées par les courtiers et les intermédiaires
d'assurances ;
6 - les agios afférents à la mobilisation par voie de réescompte et de pension
des effets publics ou privés figurant dans le portefeuille des banques, des
établissements financiers et des organismes publics ou semi-publics habilités à
réaliser des opérations d'escompte ainsi que ceux afférents à la première
négociation des effets destinés à mobiliser les prêts consentis par les mêmes
organismes ;
7 - les marges réalisées par les banques sur les opérations de change autres
que manuelles ;
8 - les opérations de collecte et de l'épargne et de distribution du crédit
effectuées par les Institutions Mutualistes Coopératives d'Epargnes et de Crédit
(IMCEC) à condition que ces opérations ou activités accessoires s'inscrivent
dans le cadre prévu par la loi régissant le secteur.
Il en est ainsi pour les membres de ces institutions pour les parts sociales, les
revenus tirés de leur épargne et les paiements d'intérêts sur les crédits qu'ils
ont obtenus de l'institution.
Toutefois, les opérations ou activités exercées par ces institutions en dehors du
cadre prévu par la loi régissant le secteur, sont soumises au droit commun ;
9 - les prestations de services directement liées aux opérations du marché
financier et effectuées par les intermédiaires financiers agréés par le Conseil
Régional de l'Epargne Publique et des Marchés Financiers (CREPMF) au sein de
l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et assimilées à des
exportations.
Les services visés sont les suivants :
- le conseil en ingénierie financière lié aux opérations de marché ;
- la structuration et l'arrangement d'opérations liées au marché financier ;
- le placement et la garantie de placement de titres ;
- l'introduction de titres en bourse ;
- la souscription et le rachat de titres d'Organismes de Placement Collectif
en Valeurs Mobilières (OPCVM) et de toute forme de placement collectif agréé

106

Joseph SIPOTOU Juriste d’affaires – expert fiscal agrée


par le Conseil Régional de l'Epargne Publique et des Marchés Financiers
(CREPMF) ;
- le conseil en placement ou investissements boursiers ;
- la négociation de valeurs mobilières ;
- l'animation de titres sur le marché secondaire ;
- la tenue de compte titres ;
- la conservation de titres ;
- le service financier de titres ;
- la gestion sous mandat ;
- le transfert et le nantissement de titres ;
- tout autre service lié aux activités du marché financier et considéré comme tel
par le Conseil Régional de l'Epargne Publique et des Marchés Financiers
(CREPMF).
Les contrats de cession de portefeuille de l'Etat à des tiers ne doivent contenir
aucune clause d'exonération fiscale.
Toutes conventions, tous accords ou protocoles conclus en méconnaissance des
présentes dispositions ne sont pas opposables aux Administrations fiscales.
Paragraphe 3 : Territorialité
La définition des affaires faites au Togo donnée à l'article 183 et suivants du
présent code est applicable à la taxe sur les activités financières.
Section 2 : Base Imposable
La taxe sur les activités financières est assise et liquidée sur le montant brut
des profits réalisés à l'occasion des opérations imposables, la taxe elle-même
étant exclue de la base d'imposition.
Section 3 : Fait générateur et exigibilité
Le fait générateur de la taxe sur les activités financières est constitué par
l'encaissement du prix ou de la rémunération qui rend la taxe exigible.
Section 4 : Taux
Le taux de cette taxe est fixé à 10 %.
Les obligations déclaratives et de paiement, le régime des sanctions et les
procédures contentieuses et de recouvrement sont ceux prévus au livre des
procédures fiscales.

CHAPITRE III : TAXE SUR LES CONVENTIONS D'ASSURANCE (TCA)

107

Joseph SIPOTOU Juriste d’affaires – expert fiscal agrée


Section 1 : Champ d'application - Base de l'imposition
Paragraphe : 1 - Conventions imposables
Toute convention d'assurance ou de rente viagère conclue avec une société ou
compagnie d'assurance ou avec tout autre assureur togolais ou étranger, est
soumise, quels que soient le lieu et la date auxquels elle est ou a été conclue, à
une taxe annuelle et obligatoire.
Le paiement de la taxe dispense du droit de timbre tout écrit qui constate sa
formation, sa modification ou sa résiliation amiable, ainsi que les expéditions,
extraits ou copies qui en sont délivrés quel que soit le lieu où ils ont été rédigés.
Ils sont enregistrés gratis lorsque la formalité d'enregistrement est requise.
Paragraphe 2 - Exonérations et dispenses
I - Exonérations
Sont exonérés de la taxe :
1- les réassurances, sous réserve de ce qui est dit à l'article 224 ci-dessous ;
2- les assurances bénéficiant, en vertu de dispositions exceptionnelles, de
l'exonération des droits de timbre et d'enregistrement notamment les actes
contre les accidents de travail, les actes ayant exclusivement pour objet le
service de l'assistance aux familles nombreuses et nécessiteuses, les actes
exclusivement relatifs au service de l'assistance médicale gratuite, les
assurances passées par les sociétés ou caisses d'assurances mutuelles
agricoles, les actes intéressant les sociétés de secours mutuels approuvées, les
unions de sociétés de secours mutuels, les actes intéressant les syndicats
professionnels ;
3- les contrats d'assurances de toute nature passés au bénéfice des sociétés
de prévoyance et des sociétés mutuelles de production rurale ;
4- les contrats d'épargne et de retraite et les contrats de groupe souscrits en vue
de la retraite par tout groupement ou association, ainsi que par les employeurs
au profit du personnel salarié de l'entreprise. Ces contrats doivent être souscrits
auprès de compagnies d'assurances agréées au Togo.
II - Dispense de la taxe
L’article 224 dispose que: Sont dispensés de la taxe :
1- tous les contrats d'assurances sur la vie ou de rentes viagères souscrits
par des personnes n'ayant pas au Togo leur domicile fiscal ;
2- tous les autres contrats, si et dans la mesure où le risque se trouve situé
hors du Togo ou ne se rapporte pas à un établissement industriel, commercial
ou agricole sis au Togo. A défaut de situation matérielle certaine ou de rapport
certain avec un établissement industriel, commercial ou agricole,

108

Joseph SIPOTOU Juriste d’affaires – expert fiscal agrée


les risques sont réputés situés au lieu du domicile ou du principal
établissement du souscripteur.
Néanmoins, il ne peut être fait usage au Togo de ces contrats, soit par acte
public, soit en justice ou devant toute autre autorité constituée s'ils n'ont été
préalablement soumis à la formalité du visa pour timbre et de l'enregistrement.
Cette formalité est donnée moyennant le paiement de la taxe sur l'ensemble des
sommes stipulées au profit de l'assureur, afférentes aux années restant à
courir.

Paragraphe 3 - Base d'imposition, fait générateur et exigibilité


La taxe est perçue sur le montant des sommes stipulées au profit de l'assureur
et de tous accessoires dont celui-ci bénéficie directement ou indirectement du
fait de l'assuré.
Sont notamment assujettis à la taxe : le coût des polices et avenants et de leurs
copies, les indemnités de résiliation, les intérêts des avances sur polices.
La perception de la taxe couvre le droit de timbre de quittance exigible sur les
reçus délivrés exclusivement pour constater le versement des primes ou des
accessoires.
Le fait générateur de la taxe se place à la date de l'échéance des primes et
cotisations dues à l'assureur.
L'exigibilité de la taxe intervient lors de l'encaissement des sommes visées à
l'article 225 du CGI.
Section 2 : Tarif et liquidation
Paragraphe 1 - Tarif
Le tarif de la taxe est fixé à :
1 - 5% pour les assurances contre les risques de toute nature de navigation
maritime, fluviale ou aérienne, y compris les assurances contre les risques
d'incendie du transport maritime, fluvial et aérien ;
2 - 25 % pour les assurances contre l'incendie ;
Toutefois le taux de la taxe est réduit à 20% pour les assurances contre
l'incendie des biens affectés de façon permanente et exclusive à une activité
industrielle, commerciale, artisanale ou agricole, ainsi que des bâtiments
administratifs ;
3 - 3% pour les assurances sur la vie autres que les contrats d'épargne et
de retraite et les contrats de groupe souscrits en vue de la retraite par tout
groupement ou association, ainsi que par les employeurs au profit du personnel
salarié de l'entreprise ;
4 - 6% pour toutes autres assurances y compris celle couvrant les risques
d'incendie en matière de transport terrestre ;

109

Joseph SIPOTOU Juriste d’affaires – expert fiscal agrée


5 - 0,20% pour les assurances en matière de crédit à l'exportation.
Les obligations déclaratives et de paiement, le régime des sanctions et les
procédures contentieuses et de recouvrement sont ceux prévus au livre des
procédures fiscales.

CHAPITRE IX : TAXE FONCIERE

II est institué au profit des budgets de l'Etat et des collectivités locales une taxe
foncière due sur les propriétés bâties et non bâties.
Section 1 : Champ d'application
Paragraphe 1 : Propriétés bâties
L’article 258 : Sont imposables à la taxe :
1 - les propriétés bâties sises au Togo ;
2 - les installations destinées à abriter des personnes ou des biens et
assimilées à des constructions telles que : ateliers, hangars et bâtiments
industriels de toute nature ;
3 - les installations de stockage telles que : réservoirs, cuves, silos, trémies,
gazomètres ou châteaux d'eau à l'exclusion des matériels de stockage qui, en
raison de leurs dimensions et des conditions de leur assemblage, peuvent être
déplacés sans faire appel à des moyens de levage exceptionnels.
Par contre, les outillages fixes ou mobiles et autres installations et moyens
matériels d'exploitation des établissements industriels restent en dehors du
champ d'application de la taxe ;
4 - les ouvrages d'art et les voies de communication à usage privé ou des
établissements industriels ;
5 - les bateaux utilisés en un point fixe et aménagés pour l'habitation, le
commerce ou l'industrie même s'ils sont seulement retenus par des amarres ;
6 - les sols des bâtiments de toute nature et les terrains formant une
dépendance indispensable et immédiate de ces constructions ;
7 - les terrains non cultivés employés à un usage commercial ou industriel
tels que chantiers, lieux de dépôt de marchandises et autres emplacements de
même nature, soit que le propriétaire les occupe, soit qu'il les fasse occuper par
d'autres à titre gratuit ou onéreux ;
8 - les terrains sur lesquels sont édifiées des installations n'entrant pas
dans le champ d'application de la taxe ;
9 - les terrains cultivés ou non, utilisés pour la publicité commerciale ou
industrielle par panneaux - réclame, affiches-écrans ou affiches sur portatif

110

Joseph SIPOTOU Juriste d’affaires – expert fiscal agrée


spécial établis au-delà d'une distance de cent (100) mètres autour de toute
agglomération de maisons ou de bâtiments.
Paragraphe 2 : Propriétés non bâties
Sont imposables au titre des propriétés non bâties les immeubles urbains
constitués par des terrains situés dans l'étendue d'une agglomération déjà
existante ou en voie de formation et compris dans les limites des plans de
lotissement régulièrement approuvés et les terrains qui, se trouvant en dehors
du périmètre des agglomérations visées ci-dessus, sont destinés à
l'établissement de constructions lorsque ces dernières ne se rattachent pas à
une exploitation agricole.
Section 2 : Personnes imposables
Sont soumis à la taxe foncière :
- les titulaires du droit de propriété ou de superficie ;
- les usufruitiers d'immeubles et de terrains ;
- les preneurs à bail emphytéotique ;
- les preneurs de bail à construction ou à réhabilitation.
Section 3 : Exemptions et exonérations
Paragraphe 1 : Propriétés bâties
I - Exonérations permanentes
L’article 261 dispose que:
Sont exonérés de la taxe :
1- les propriétés de l'Etat, des préfectures, des communes et des
établissements et organismes publics affectées à un service public ou d'utilité
générale et non productives de revenus ;
2- les installations qui, dans les ports maritimes, fluviaux ou aériens et sur
les voies de navigation intérieure, font l'objet de concessions d'outillage public
accordées par l'Etat et sont exploitées dans les conditions fixées par un cahier
des charges ;
3- les ouvrages établis pour la distribution de l'eau potable ou de l'énergie
électrique et appartenant à l'Etat, à des préfectures ou à des communes ;
4- les édifices servant à l'exercice public des cultes ;
5- les immeubles à usage scolaire et universitaire non productifs de revenus
fonciers ;
6- les immeubles affectés à des œuvres d'assistance médicale ou sociale ;
7- les bâtiments et installations qui servent aux exploitations rurales pour
loger les animaux ou serrer les récoltes ;
8- les immeubles servant exclusivement à l'habitation et effectivement
habités par leurs propriétaires, les ascendants ou descendants directs de

111

Joseph SIPOTOU Juriste d’affaires – expert fiscal agrée


ces propriétaires lorsque la valeur locative annuelle est inférieure à un
million deux cent mille (1 200 000) francs CFA. Cette exonération vaut
pour un seul immeuble ;
9- les bâtiments et installations des chemins de fer de l'Etat ;
10- les immeubles et leurs dépendances appartenant à des Etats étrangers et
affectés à la résidence officielle de leurs missions diplomatiques et consulaires
accréditées auprès du gouvernement togolais ;
11-les immeubles servant exclusivement à l'activité des sociétés mutualistes
agréées par l'autorité de tutelle à condition que les opérations ou activités
accessoires exercées par ces institutions se fassent dans le cadre prévu par la
loi régissant le secteur.
II - Exonérations temporaires
Les constructions nouvelles, les reconstructions et les additions de
constructions régulièrement déclarées, bénéficient de l'une des exonérations
temporaires suivantes accordées à compter de l'année qui suit celle de
l'achèvement des travaux :
1 - exonération de deux (02) ans : les immeubles ou parties d'immeubles
affectés à un usage commercial, industriel ou professionnel ;
2 - exonération de cinq (05) ans : les immeubles ou parties d'immeubles
affectés à l'habitation.
Les immeubles acquis par les établissements financiers agréés au Togo ou par
les entreprises publiques à caractère économique sur réalisation par eux-mêmes
soit d'une hypothèque, soit d'une dation en paiement, et destinés à être
revendus ou loués en vue du recouvrement de leurs créances.
Les conversions de bâtiment rural en maison d'habitation locative ou usine
bénéficient d'une exonération temporaire de cinq (05) ans à partir de
l'année suivant celle de l'achèvement des travaux de conversion.
Aucune exonération temporaire n'est applicable aux terrains à usage
commercial ou industriel, qui sont imposables à partir de l'année suivant celle
de leur affectation.
Il en est de même pour les terrains utilisés pour la publicité commerciale ou
industrielle par panneaux réclame, affiches écrans ou affiches sur portatif
spécial et définis à l'article 258 du présent code.
Les immeubles édifiés sur des lotissements irréguliers ne bénéficient de
l'exonération prévue à l'article 262 du présent code que pour la période qui reste
à courir à compter de l'année au cours de laquelle ces lotissements sont
régulièrement autorisés.
Pour bénéficier de l'exonération temporaire spécifiée à l'article 262 du présent
code, le propriétaire doit, soit présenter un permis de construire, soit souscrire
auprès des services chargés du cadastre, dans le délai de quatre (04) mois à
partir du jour de l'ouverture des travaux, une déclaration indiquant la nature
112

Joseph SIPOTOU Juriste d’affaires – expert fiscal agrée


du nouveau bâtiment et sa destination, la superficie qu'il couvrira, la
désignation d'après les documents cadastraux ou fonciers du terrain sur lequel
il doit être construit. Cette déclaration doit être appuyée d'un plan sommaire ou
d'un croquis coté. Le propriétaire doit, en outre, dans les quatre (04) mois de
l'achèvement des travaux, faire parvenir aux services chargés du cadastre, une
déclaration de fin de travaux.
Les déclarations doivent être faites par écrit sur imprimé délivré par
l'Administration fiscale. A défaut de déclaration dans les délais prévus au
présent article, les constructions nouvelles, additions de constructions et
reconstructions sont imposées dès le 1 er janvier de l'année qui suivra celle
de leur achèvement.
L'année où elles figureront pour la première fois dans les bulletins d'émissions,
leurs cotisations seront majorées d'autant de fois lesdites cotisations qu'il s'est
écoulé d'années entre celles où elles auront été achevées et celles où elles
auront été découvertes y compris cette dernière année, sans toutefois que la
majoration puisse dépasser le quintuple des cotisations de l'année en cours.
La souscription des déclarations de construction et de fin de travaux après
l'expiration des délais fixés à l'article 266 ci-dessus donne droit aux
exonérations d'impôt prévues à l'article 262 du CGI pour la fraction de la
période d'exonération restant à courir à partir du 1er janvier de l'année suivant
celle de leur production.
Toutefois, la déclaration tardive ne saurait entraîner l'exonération pour la
première année suivant l'achèvement des travaux.
Paragraphe 2 : Propriétés non bâties
Sont exonérés de la taxe foncière sur les propriétés non bâties :
1 - les terrains et voies de communications appartenant à l'Etat, aux
préfectures, aux communes, aux établissements et organismes publics, affectés
ou non à l'usage public mais non productifs de revenus ;
2 - les pépinières et jardins d'essai créés par l'Administration ou les sociétés
d'intérêt collectif agricole et les sociétés de prévoyance dans un but de sélection
et d'amélioration des plants ;
3 - les terrains à usage scolaire ;
4 - les sols et terrains passibles de la taxe foncière sur les propriétés
bâties ;
5 - les terrains cultivés ou effectivement utilisés au premier janvier de
l'année de l'imposition pour la culture maraîchère, florale ou fruitière ou pour la
production de plants et semis ;
6 - les voies des chemins de fer de l'Etat.
Sont exemptés de la taxe les immeubles ruraux.
Section 4 : Base de l'imposition - Revenu imposable

113

Joseph SIPOTOU Juriste d’affaires – expert fiscal agrée


Paragraphe 1 : Propriétés bâties
L’article 270 déclare que :
Les propriétés bâties sont imposées à raison de la valeur locative cadastrale de
ces propriétés au 1er janvier de l'année de l'imposition sous déduction de 50 %
de cette valeur en considération des frais de gestion, d'assurances,
d'amortissement, d'entretien, de réparations et de frais divers.
La valeur locative des sols des bâtiments de toute nature et des terrains formant
une dépendance indispensable et immédiate des constructions entre, le cas
échéant, dans l'estimation de la valeur locative cadastrale servant de base à la
taxe foncière des propriétés bâties afférente à ces constructions.
La valeur locative des biens passibles de la taxe foncière sur les propriétés est
déterminée par les services chargés du cadastre, au moyen de baux
authentiques ou de locations verbales passées dans des conditions normales.
En l'absence d'actes de l'espèce l'évaluation est établie par comparaison avec les
locaux dont le loyer aura été régulièrement constaté ou sera notoirement connu.
Si aucun de ces procédés n'est applicable, la valeur locative est déterminée par
voie d'appréciation directe, par évaluation de la valeur vénale à laquelle est
appliqué un taux moyen d'intérêt des placements immobiliers dans la région
considérée.
La valeur locative des terrains à usage industriel et commercial est déterminée à
raison de l'usage auquel ils sont affectés y compris la valeur locative du sol.
Paragraphe 2 : Propriétés non bâties
Les propriétés non bâties sont imposables à raison de leur valeur vénale au 1 er
janvier de l'année d'imposition.
La valeur vénale résulte des actes translatifs récents de propriété concernant les
terrains imposables ou les terrains voisins, ou à défaut d'actes translatifs ou si
ces actes sont trop anciens pour s'y référer utilement, d'une estimation directe.
La valeur vénale est déterminée par les services chargés du cadastre.
Section 5 : Taux de l'impôt
L’article 275 nouveau dispose que:
Le taux de la taxe foncière sur les propriétés bâties est fixé à 15 % du revenu
net cadastral.
En ce qui concerne les propriétés bâties à usage d'habitation, effectivement
occupées par leurs propriétaires, les ascendants ou descendants directs de ces
propriétaires, le taux de la taxe est fixé à 4%.
Le taux de la taxe foncière sur les propriétés non bâties est fixé à 2 % de la
valeur vénale.
Section 6 : Répartition du produit des taxes foncières

114

Joseph SIPOTOU Juriste d’affaires – expert fiscal agrée


Le produit des taxes foncières est ristourné selon la répartition suivante :
- 1/3 pour le budget de l'Etat ;
- 1/2 pour les communes et préfectures du lieu de la situation des biens
imposables ;
- 1/6 pour l'Office Togolais des Recettes pour couvrir les frais des
opérations d'assiette et de
recouvrement au profit des collectivités locales.
Section 7 : Dispositions communes aux taxes foncières
Paragraphe 1 : Dégrèvements spéciaux
Les contribuables peuvent obtenir le dégrèvement de la taxe foncière en cas de
vacance ou d'inexploitation d'un immeuble à usage commercial ou industriel, à
partir du premier jour du mois suivant celui du début de la vacance ou de
l'inexploitation jusqu'au dernier jour du mois au cours duquel la vacance ou
l'inexploitation a pris fin.
Le dégrèvement est subordonné à la triple condition que la vacance ou
l'inexploitation soit indépendante de la volonté du contribuable, qu'elle ait une
durée de trois (03) mois au moins et qu'elle affecte soit la totalité de l'immeuble
soit une partie susceptible de location ou d'exploitation séparée. Les
réclamations sont introduites dans les formes et délais prévus par les articles
374 et suivants du livre de procédures fiscales.
Dans le cas de destruction totale ou partielle ou démolition volontaire en cours
d'année de leurs immeubles, les propriétaires peuvent demander le dégrèvement
de la taxe foncière correspondante. Le dégrèvement est accordé à partir du
premier jour du mois suivant la destruction ou l'ouverture des travaux de
démolition. Les réclamations sont introduites dans les formes et délais prévus
par les articles 374 et suivants du livre de procédures fiscales.
En cas de disparition d'un immeuble non bâti par suite d'un événement
extraordinaire, le dégrèvement de la taxe foncière est accordé au
contribuable à partir du premier jour du mois suivant la disparition, sur
réclamation présentée dans les formes et délai prévus par les articles 374
et suivants du livre de procédures fiscales.
Paragraphe 2 : Lieu d'imposition
Les propriétés foncières bâties ou non bâties sont imposées par voie de bulletins
d'émissions nominatifs dans la préfecture ou commune où elles sont situées.
Paragraphe 3 : Mutations cadastrales et mutations de cote.
Les mutations cadastrales consécutives aux mutations de propriété sont faites à
la diligence des propriétaires intéressés. Dans les parties du territoire où le
cadastre est établi et pour toutes parcelles objet de titres fonciers, aucune
modification à la situation juridique d'un immeuble ne peut faire l'objet d'une
mutation si l'acte ou la décision judiciaire constatant cette modification n'a pas

115

Joseph SIPOTOU Juriste d’affaires – expert fiscal agrée


été préalablement, soit inscrite sur la matrice cadastrale, soit transcrite au livre
foncier.
Tant que la mutation cadastrale n'a pas été faite, l'ancien propriétaire continue
à être imposé et lui ou ses héritiers naturels peuvent être contraints au
paiement de la taxe foncière, sauf leur recours contre le nouveau propriétaire.
1 - Lorsqu'un immeuble est imposé au nom d'un contribuable autre que celui
qui en était propriétaire au 1er janvier de l'année de l'imposition, la mutation de
cote peut être prononcée soit d'office, soit sur la réclamation du propriétaire ou
de celui sous le nom duquel la propriété a été cotisée à tort.
Toutefois, pour les parcelles objet de titres fonciers, les mutations de cotes sont
subordonnées à la transcription au livre foncier de l'acte ou de la décision
constatant le transfert de propriété.
2 - Les réclamations sont présentées, instruites et jugées comme les demandes
en décharge ou réduction de la taxe foncière. S'il y a contestation sur le droit à
la propriété, les parties sont renvoyées devant les tribunaux civils et la décision
sur la demande en mutation de côte est ajournée jusqu'après jugement définitif
sur leur droit à la propriété.
Les décisions de l'Administration fiscale et les jugements des tribunaux
prononçant les mutations de cote ont effet, tant pour l'année qu'elles
concernent que pour les suivantes, jusqu'à ce que les rectifications
nécessaires aient été effectuées dans les bulletins d'émissions.
II est procédé aux frais de l'Etat, à l'établissement et à la conservation d'un
cadastre parcellaire destiné à servir de support aux évaluations à retenir pour
l'assiette des taxes foncières des propriétés bâties et non bâties et des taxes
annexes. Ce cadastre est également destiné à servir de moyen d'identification et
de détermination physique des immeubles.
La documentation cadastrale peut recevoir les utilisations prévues au fur et à
mesure de sa constitution.
Les obligations déclaratives et de paiement, le régime des sanctions et les
procédures contentieuses et de recouvrement sont ceux prévus par le livre de
procédures fiscales.

CHAPITRE I : TAXE D'HABITATION (TH)

Section 1 : Dispositions générales


II est institué au profit des budgets des collectivités locales, une taxe dénommée
taxe d'habitation (TH).
La taxe d'habitation est due par toute personne physique ayant au Togo sa
résidence habituelle au 1er janvier de l'année d'imposition.

116

Joseph SIPOTOU Juriste d’affaires – expert fiscal agrée


Section 2 : Champ d'application
Paragraphe 1 : Personnes imposables - Lieu d'imposition
L’article 289 nouveau du CGI dispose que: La taxe d'habitation est due par
tout ménage ayant en République Togolaise, la disposition ou la jouissance
d'une habitation.
Est considéré comme habitation, au sens des présentes dispositions, tout local
occupé à des fins personnelles ou familiales, soit à titre de résidence principale,
soit à titre de résidence secondaire, y compris les dépendances de toute nature
non affectées à un usage exclusivement professionnel.
Dans le cas d'habitation formant un ensemble unique occupé par plusieurs
ménages, l'imposition est due par chaque chef de ménage.
Est considérée comme ménage au sens des présentes dispositions, la cellule
familiale composée du mari, de l'épouse ou des épouses et des enfants à charge
à l'exception des enfants majeurs.
Le ou la célibataire ou la femme mariée n'habitant pas sous le même toit que
son mari constitue, séparément, un ménage.
La taxe d'habitation est établie dans la localité où est située l'habitation.
Paragraphe 2 : Personnes exonérées
Sont exonérés de la taxe d'habitation :
- les personnes de moins de dix-huit (18) ans ;
- les personnes admises à la retraite ou âgées de cinquante-cinq (55) ans et
plus ;
- les personnes reconnues indigentes par l'autorité compétente (communes,
préfectures) ;
- les infirmes ou invalides munis d'un titre justificatif délivré par l'autorité
compétente et qui ne disposent d'autres revenus que d'une pension allouée en
raison de leur incapacité ;
- les élèves et étudiants effectivement inscrits dans les établissements et les
apprentis ne disposant pas de revenus professionnels ;
- les agents diplomatiques ou consulaires de nationalité étrangère dans la
localité de leur résidence officielle et pour cette résidence seulement à la
condition de n'exercer ni commerce, ni industrie et dans la mesure où les pays
qu'ils représentent, accordent des avantages analogues à leurs homologues
togolais.
Des attestations d'exonération pourront être délivrées par le service des Impôts.
Section 3 : Modalités d'imposition
Paragraphe 1 : Annualité
La taxe est établie pour l'année entière quelle que soit la durée d'occupation des
locaux.

117

Joseph SIPOTOU Juriste d’affaires – expert fiscal agrée


Toutefois, en cas de changement de résidence, le contribuable n'est pas
imposable en raison de sa nouvelle habitation lorsqu'il justifie avoir été imposé
au titre de son ancienne habitation pour l'exercice concerné.
Paragraphe 2 - Liquidation
La taxe d'habitation est liquidée forfaitairement selon le type d'habitation et
selon les modalités définies par les articles qui suivent.
Les différents types d'habitation sont constitués par les villas, les appartements
et les concessions.
Les tarifs de la taxe d'habitation sont déterminés en fonction du type
d'habitation conformément au tableau ci-après :

TYPE D'HABITATION TARIF

Concession 4 000 francs CFA par ménage

Appartement à une pièce (studio) 2 000 francs CFA

Appartement à deux (02) pièces 6 000 francs CFA

Appartement à trois (03) pièces et plus 9 000 francs CFA

Villa ou concession individuelle 30 000 francs CFA

Etage à un (01) niveau 40 000 francs CFA

Etage à deux (02) niveaux 75 000 francs CFA

Etage à plus de deux (02) niveaux 100 000 francs CFA

Etage sur superficie supérieure à 600 100 000 francs CFA


mètres carrés

CHAPITRE V : REGIME FISCAL SYNTHETIQUE DE L'ENTREPRENANT ET


DESENTREPRISES INDIVIDUELLES

Nonobstant les dispositions en matière d'impôt sur le revenu des personnes


physiques et de l'impôt sur les sociétés, il est institué un régime d'imposition
synthétique dénommé régime de Taxe Professionnelle Unique (TPU).
La TPU se compose d'un régime forfaitaire et d'un régime déclaratif. La TPU
selon le régime déclaratif est établi pour le budget de l'Etat.

118

Joseph SIPOTOU Juriste d’affaires – expert fiscal agrée


La TPU selon le régime forfaitaire est établi au profit des collectivités locales et le
produit est réparti conformément aux dispositions de l'article 139 du présent
code.
Elle n'est pas due, par les personnes physiques assujetties, pour la première
année de création de leurs entreprises, régulièrement enregistrées au Centre de
Formalité des Entreprises (CFE).
Section 1 : Champ d'application
L’article 129 nouveau dispose que : La taxe professionnelle unique est
libératoire des impôts et taxes ci-après, dus par les personnes concernées pour
leurs activités professionnelles :
- l'impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) catégorie revenus
d'affaires ;
- le minimum forfaitaire de perception ;
- la patente ;
- la taxe sur la valeur ajoutée (TVA).
Pour les autres impôts, droits et taxes, le droit commun s'applique.
Art. 130 : Sont assujetties à la Taxe Professionnelle Unique, les personnes
physiques dont le chiffre d'affaires annuel est inférieur ou égal à soixante
millions (60 000 000) de francs CFA quelle que soit la nature de l'activité.
La TPU se compose d'un régime forfaitaire et d'un régime déclaratif.
1) Sont soumises au régime forfaitaire les personnes physiques dont le
chiffre d'affaires annuel est inférieur ou égal à trente millions (30 000 000) de
francs CFA.
La TPU selon le régime forfaitaire ne s'applique pas :
- aux personnes physiques relevant des bénéfices non commerciaux (BNC) ;
- aux planificateurs industriels (boulangerie pâtisserie) ;
- aux personnes physiques qui effectuent des importations et ou des
exportations.
2) Sont soumises au régime déclaratif les personnes physiques dont le
chiffre d'affaires annuel est supérieur à trente millions (30 000 000) de francs
CFA et inférieur ou égal à soixante millions
(60 000 000) de francs CFA quelle que soit la nature de l'activité.
Le dépassement de la limite prévue à l'article 131 ci-dessus en cours d'année
entraîne une dénonciation systématique par l'Administration fiscale du régime
synthétique concerné.
Section 2 : Modalités d'imposition

119

Joseph SIPOTOU Juriste d’affaires – expert fiscal agrée


La TPU selon le régime déclaratif est établie et due pour l'année entière sur la
base des déclarations souscrites au titre du dernier exercice clos.
La TPU selon le régime déclaratif est assise sur le chiffre d'affaires à partir de la
déclaration souscrite par le contribuable tel que visé à l'alinéa ci-dessus.
La TPU suivant le régime forfaitaire est déterminée conformément à l'article 135
ci-dessous.
La TPU suivant le régime déclaratif est déterminée par application des taux ci-
après à la base d'imposition :
- 2% du chiffre d'affaires pour les activités de production et/ou de
commerce ;
- 8% du chiffre d'affaires pour les activités de prestation de services.
Toutefois, pour les contribuables commercialisant des produits dont la marge
brute autorisée est fixée à un montant spécifique par quantité ou unité de
produit vendu, la base est constituée par cette marge.
En tout état de cause, le montant annuel dudit impôt ne peut être inférieur à
trois cent mille (300 000) francs CFA.
La TPU suivant le régime forfaitaire est déterminée suivant les tarifs ci-après :
1-) : La taxe professionnelle unique des transporteurs routiers de marchandises
par trimestre :

eu/ Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5 A partir de


Tonnage la

0à2 22 500 18 000 14 625 11250 6 750 4 390

+2 à 5 33 500 27 000 21 937 16 875 10 125 6 585

+5 à 10 50 625 40 500 31 906 25 312 15 190 9 875

+10 à 15 72 500 58 000 47 125 36 250 21 750 14 140

+15 à 20 90 000 72 000 58 500 45 000 27 000 17 550

+20 à 25 131250 105 85 312 65 625 39 375 25 595


000
+25 à 30 156 250 125 101 562 78 125 46 875 30 475
000
+ de30 175 000 140 113 750 87 500 52 500 34 130
000

2-) : La taxe professionnelle unique des transporteurs routiers de marchandises


par trimestre sable et autres gravats :

Tonnage Tarif (francs CFA)

120

Joseph SIPOTOU Juriste d’affaires – expert fiscal agrée


0 à 10 Tonnes 9 000

11 à 20 Tonnes 11000

Plus de 20 Tonnes 13 500

3-) : La taxe professionnelle unique des transporteurs routiers de personnes par


trimestre (en francs CFA):

Nombre de lère Année 2 ème Année 3 ème Année A partir de la


places 4ème année

0à5 7 500 6 000 5 625 4 500

6à9 11250 9 000 8 440 6 750

10 à 15 16 875 13 500 12 656 10 125

16 à 20 22 500 18 000 16 875 13 500

21 à 30 31250 25 000 23 437 18 750

31 à 40 41250 33 000 30 937 24 750

41 à 50 50 000 40 000 37 500 30 000

51 et plus 75 000 60 000 56 250 45 000

4-) : La taxe professionnelle unique des autres transporteurs par trimestre :

Type Lomé Villes autres Zone rurale


d'activités Commune/Golfe/Ago
Transport des 1 250 francs 1 francs 6 francs
personnes par CFA par 250
CFA par 2
CFA par
motocyclette
motocyclettes
motocyclette motocyclette
375 francs 6 francs
6 250 francs CFA pour CF pour C pour
chaque
véhicule A
cha F
ch
véh
que vé
aq
icul hi
650 francs 6 francs
Autres par 2 500 francs CFA par CF par C par
ctivités
pirogue pirogue A F
pir pi
ue ro
g
Autres par 12 500 francs CFA par
bateau à moteur
moteur

121

Joseph SIPOTOU Juriste d’affaires – expert fiscal agrée


La taxe professionnelle unique selon le régime forfaitaire est due pour l'année
entière, quelle que soit la période au cours de laquelle les opérations auront été
entreprises, par les assujettis dont les activités ne peuvent, par leur nature, être
exercées qu'une partie de l'année ou par ceux qui reprennent l'exercice d'une
profession qu'ils ont déjà exercée l'année antérieure.
Les contribuables qui remplissent les conditions d'admission au régime de la
TPU selon le régime déclaratif peuvent exercer, avant le 30 novembre de l'année,
une option pour leur assujettissement au régime du bénéfice réel d'imposition
dans les conditions de droit commun. Cette option prend effet à compter du
premier janvier de l'année suivante et est irrévocable.
Les contribuables qui remplissent les conditions d'admission au régime de la
TPU selon le régime forfaitaire peuvent exercer, avant le 30 novembre de
l'année, une option pour leur assujettissement au régime de la TPU déclaratif.
Cette option prend effet à compter du premier janvier de l'année suivante et est
irrévocable. L'option est faite au moyen d'une simple lettre adressée à
l'Administration fiscale sur papier timbré à mille (1 000) francs CFA.
Le changement de régime d'imposition est également appliqué au contribuable,
qui effectue des opérations au profit d'une administration, d'un établissement
public, d'un projet public ou de toute autre structure assimilée, ou au profit
d'une entreprise au sein de laquelle et sous quelque forme que ce soit l'Etat ou
ses démembrements détiennent une participation.
Le changement de régime court à compter de la date de réalisation des
opérations motivant ce changement. Pour ces contribuables, il est tenu compte,
le cas échéant, des cotisations déjà établies au titre de la TPU.
Les obligations comptables des contribuables soumis à la TPU selon le régime
forfaitaire sont réduites à la tenue d'un livre de recettes et de dépenses aux
pages numérotées sur lequel est inscrit jour par jour sans blanc ni rature le
montant de chacune de leurs opérations.
Les contribuables soumis à la TPU selon le régime déclaratif tiennent leur
comptabilité selon le système minimal de trésorerie du SYSCOHADA. Ils sont
tenus à cet effet de produire :
- le bilan ;
- le compte de résultat ;
- les notes annexes.
Ils joignent en outre la liste des fournisseurs et un état des clients pour
lesquels le montant des ventes excède cinq cent mille (500 000) francs
CFA hors taxe.
Affectation du produit de la TPU suivant le régime forfaitaire La TPU selon le
régime forfaitaire est reversée à raison de :
- 90% aux budgets des collectivités locales (communes et préfectures) ;

122

Joseph SIPOTOU Juriste d’affaires – expert fiscal agrée


- 10% à l'Administration chargée de la gestion de la TPU pour couvrir les
frais des opérations d'assiette et de recouvrement.
les obligations déclaratives et de paiement, le régime des sanctions, les
procédures contentieuses et de recouvrement sont ceux prévus par le livre de
procédures fiscales.

123

Joseph SIPOTOU Juriste d’affaires – expert fiscal agrée

Vous aimerez peut-être aussi