Ouvrage Fertilisation Non Conventionnelle de Lolivier
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FERTIGATION
_____________________________________________
2020
3
Résumé
___________________________________________________________________________
4
Abstract
___________________________________________________________________________
This work is intended for the experienced olive grower and the technical staff
concerned with the intensive irrigated olive tree cultivation. The tools needed to
ensure optimal management of the olive grove are presented. It includes a
bibliographical review, research results obtained in Tunisia and around the
Mediterranean basin relative to conventional and non-conventional methods of
fertilization, applications and procedures for calculating fertigation parameters
that make this document original and from which the user can draw inspiration
for the establishment of a fertigation program specific to his plantation.
5
Sommaire
Page
Résumé 4
Abstract 5
Liste des tableaux 7
Liste des photos 8
Liste des figures 9
Introduction 10
Chapitre 1. Généralités 12
1. Principes de base de la fertilisation / fertigation 12
2. Rôles des éléments nutritifs 12
3. Besoins de l’olivier en éléments nutritifs, absorption et mode de transfert, 15
symptômes de déficience et d’excès
4. Facteurs de variation des éléments minéraux chez l’olivier 22
5. Normes 24
6. Exportations des éléments minéraux 26
Chapitre 2. La fertigation 31
1. Définition 31
2. Avantages et limites de la fertigation 31
3. Schéma général d’un système d’irrigation fertilisante 32
4. Les engrais utilisés en fertigation 38
5. Efficience d’utilisation des engrais 42
6. Elaboration d’un programme de fertigation 43
7. Préparation de la solution nutritive (solution mère, solution fertilisante) 43
8. Pilotage de la fertigation 45
9. Unités et conversions 46
10. Précautions à prendre 46
11. Entretien du réseau 47
Chapitre 3. La fertilisation foliaire 48
1. Introduction 48
2. Engrais azotés utilisés en application foliaire 48
3. Facteurs affectant l’absorption foliaire des engrais 49
Chapitre 4. Valorisation des margines comme fertilisant naturel au sol 50
Chapitre 5. Injection des fertilisants au tronc 54
1. Principe 54
2. Méthodes d’injection 54
3. Avantages et limites 55
4. Objectifs 56
5. Mode opératoire 56
Chapitre 6. Programmes intégrés de fertilisation /fertigation 57
1. Facteurs d’ajustement du plan de fumure 57
2. Base d’un programme de fertilisation intégrée 58
3. Les différentes pratiques de la fertilisation / fertigation 59
4. Exemples de programmes de fertigation appliqués à des oliveraies intensives 65-68
Exemple 1: Fertilisation de fond en pré-plantation d’une oliveraie à conduire sous
irrigation fertilisante
Exemple 2 : Programmes de fertigation pour de jeunes oliviers
Exemple 3: Pour des oliviers en production, irrigués et alternants
6
Exemple 4: Fertigation d’une oliveraie à huile intensive
Exemple 5 : Fertigation d’une oliveraie sans fumure de fond préalable
Exemple 6. Fertigation d’une oliveraie adulte à haut rendement en fonction des stades
phénologiques.
Exemple 7 : Programme de ferti-irrigation d’une parcelle d’olivier selon l’âge et la
période de l’année
5. Exemples en ligne de programme de fertigation 69
6. Nutrition au sol par des engrais à libération contrôlée 72
Chapitre 7. Travaux de recherches menés en Tunisie et autour de la Méditerranée 73
Chapitre 8. Recommandations 80
Chapitre 9. Etapes à suivre pour la fertilisation intégrée de l’oliveraie 82
Chapitre 10 : Applications 83
Conclusion 88
Références Bibliographiques 89
Page
Tableau 1. Rôles des éléments minéraux majeurs, mineurs et oligo-éléments. 12
Tableau 2. Besoin de l’olivier en éléments nutritifs, absorption et transfert, symptômes de 16
déficience et d’excès pour N, P, K et Ca.
Tableau 3. Variation des teneurs en N, P, K, Mg, B et Fe au niveau des feuilles chez les 22
variétés ‘Chondrolia Chalkidikis’ et ‘Amphissis’ en fonction du stade phénologique, 30–60-
90-120 jours après la pleine floraison.
Tableau 4. Concentrations en N, P et K (%) chez l’olivier en pleine production en fonction 24
de la nature du matériel végétal. Les ratios N:P:K sont rapportés pour chaque organe.
Tableau 5. Guide des teneurs du sol en Phosphore (P2O5). 25
Tableau 6. Guide des teneurs optimales du sol (ppm) en potassium (K), magnésium (Mg) 25
et calcium (Ca) en fonction de sa texture.
Tableau 7. Teneurs critiques du sol en micro-éléments extractibles (ppm). 25
Tableau 8. Degrés de limitation du sodium, chlore et bore 25
Tableau 9. Teneurs minimales, optimales et toxiques des éléments nutritifs au niveau des 26
feuilles d’olivier (%MS ou ppm) analysées au mois de Juillet.
Tableau 10. Exportations de N, P2O5 et K2O (g/année/arbre) chez l’olivier dans les 27
principaux pays producteurs (g /arbre/année).
Tableau 11. Quantités de N, P, K et Ca (kg) nécessaires chaque année par une oliveraie 27
pour la production de 100 kg de fruits, 50 kg de feuilles et 50 kg de bois.
Tableau 12. Nutriments (kg/ha) prélevés par la culture de l’olivier (pour une production de 27
5 tonnes d’olives /ha) et disponibles à partir des antécédents culturaux.
Tableau 13. Exportations de N, P et K (masse de l’élément en masse de fruit, %) au cours 29
des stades de nouaison, durcissement du noyau et de maturation des olives.
Tableau 14. Exportation des macroéléments (kg/ha) selon le niveau de production. 29
Cas des oliveraies en Tunisie.
Tableau 15. Exportations de N, P, K et Mg (t/ha) en fonction du niveau de production. 29
Tableau 16. Variation des niveaux d’exportation des éléments majeurs (kg/ha) en fonction 29
de la densité de plantation.
Tableau 17. Principaux engrais utilisés en fertigation, leurs formules chimiques, leur 40
composition en éléments minéraux (en % du poids) et leur effet sur le PH du sol.
Tableau 18. pH préférentiels pour l’assimilation des éléments nutritifs chez l’olivier. 42
Tableau 19. Correspondance des unités. 46
Tableau 20. Table de conversion des éléments minéraux, de la forme élémentaire à la 46
forme oxydée (gauche) et inversement (droite).
7
Tableau 21. Engrais azotés utilisés en application foliaire. 48
Tableau 22. Ajustement du plan de fumure en fonction du problème posé. 57
Tableau 23. Composition et solubilité de quelques engrais utilisés en irrigation fertilisante 60
(en % du poids).
Tableau 24. Quels modes de fertilisation peut-on adopter pour la correction des états de 62
déficience et de toxicité chez l’olivier ?
Tableau 25. Quantité de potasse nécessaire (kg K2O/ha) pour la correction du sol en 64
relation avec sa texture et le niveau de sa richesse.
Tableau 26. Quantités d’engrais recommandées pour des oliviers adultes plantés à 500 65
pieds/ha et conduits sous fertigation.
Tableau 27. Quantités et taux d’azote recommandés pour de jeunes oliviers. 65
Tableau 28. Besoins en N et K et quantités d’engrais appliquées pour des oliviers jeunes 66
(kg/ha).
Tableau 29. Programme de fertigation sous des conditions Méditerranéennes de culture 66
pour une oliveraie à huile de 500 arbres/ha ayant un rendement de 30T/ha. Apports
exprimés en kg/ha.
Tableau 30. Quantités d’engrais recommandées par saison pour des oliviers jeunes. 67
Tableau 31. Programme de fertigation de l’olivier intensif hautement productif selon la 67
saison.
Tableau 32. Programme mensuel de fertigation sous des conditions de culture 67
Méditerranéennes d’une oliveraie intensive conduite en fertigation. Apports exprimés en
kg/ha.
Tableau 33. Programme de ferti-irrigation d’une parcelle d’olivier selon l’âge et la période 68
de l’année. Apports exprimés en g/arbre.
Tableau 34. Paramètres de production obtenus chez l’olivier Arbéquina amendé en 74
potasse (0 K Témoin sans apport de ‘solupotasse’, 100 Ksol apport de 100% des besoins en
application au sol, 100 Kfoliaire : apport de 100% des besoins en pulvérisation foliaire).
Tableau 35. Effet de la fertilisation azotée sur le rendement et la taille des fruits en année 74
de forte charge en olives, cv. Mission, (Palermo, Italie).
Tableau 36. Effet des différents traitements potassiques sur les caractéristiques 79
pomologiques.
Page
Photo 1. Déficience en azote (COI, 2007). 17
Photo 2. Déficience en potassium (Fergusson et al., 1999). 17
Photo 3. Déficience en phosphore (chlorose étendue) (Haifa, 2016). 17
Photo 4. Déficience en calcium (nervure blanchâtre) (Haifa, 2016). 17
Photo 5. Déficience en bore sur fruits ‘Monkey face’ et feuilles. 19
Photo 6. Déficience en zinc (Haifa, 2016). 19
Photo 7. Déficience en fer (COI, 2007). 21
Photo 8. L’urée. 30
Photo 9. Matériel d’injection des engrais (Phocaides, 2008). 34
Photo 10. Pulvérisation d’engrais foliaires sur olivier. 49
Photo 11. Epandage de margines fraîches au moyen du tracteur muni d’une citerne vide 51
fosse actionnée par la prise de force de celui-ci (Ben Rouina et al., 2015).
Photo 12. Déversement contrôlé des margines dans des espaces de stockage réservés où 52
elles se dessèchent naturellement. A gauche, bassin en terre filtrante pour la collecte des
margines dans la région de Sfax qui produit en moyenne 350.000 tonnes de margines/an.
A droite : bassins couverts d’une membrane géotherme isolante, de faibles capacités (400
m3) qui servent de station de relai pour l’approvisionnement des tracteurs d’épandage
8
(Ben Rouina et al., 2015).
Photo 13. Photo illustrant l’amélioration de la biodiversité naturelle dans les oliveraies en 52
milieu aride tunisien à faibles précipitations (< 250 mm de pluie par an) (Ben Rouina et al.,
2015).
Photo 14. Epandage de margines fraîches (Ben Rouina et al., 2015) 53
Photo 15. Injection des fertilisants (fer) dans les troncs de palmiers (Saleh, 2016). 56
Photo 16. Deux modalités d’apport du potassium chez l’olivier de table : Pulvérisation 64
foliaire et application au sol sous goutteur.
Page
Figure 1. Symptômes de carence en éléments nutritifs (COI, 1997). 21
Figure 2. Variation saisonnière de la teneur des feuilles d’olivier cvs. ‘Amphissis’ et 23
‘Chondrolia Chalkidikis’ en bore durant deux campagnes successives (Chatzissavvidis et al.,
2004 ; Haifa, 2016).
Figure 3. Evolution de la teneur des feuilles d’olivier en azote (%MS) selon leur âge au 23
cours d’un cycle de croissance. Par ordre d’apparition dans la figure : Quiescence, pousse
en croissance, floraison, sclérification de l’endocarpe, feuille d’un an, feuille de 2 ans,
feuille de trois ans et stade de maturation (Braham, 1999).
Figure 4. Evolution saisonnière des besoins en N, P, K (Kg/arbre) chez l’olivier au cours 28
d’un cycle de croissance (Haifa, 2016).
Figure 5. Evolution saisonnière des besoins en éléments nutritifs dans les différents 28
organes de l’olivier (Haifa, 2016).
Figure 6. Besoins de l’olivier en éléments nutritifs : N, P2O5, K2O et Mg en fonction de 30
l’écartement entre les arbres et de la nature de la fertilisation (minérale ou organique).
Figure 7. Représentation schématique d’un réseau d’irrigation localisée (Phocaides, 2008) 33
Figure 8. Représentation schématique d’un réseau d’irrigation localisée montrant 34
l’installation du système d’injection des engrais (Phocaides, 2008).
Figure 9. Détermination de l’uniformité de distribution de l’eau fertilisée (Zayani, 1996 ; 36
CEMAGREF, 1990).
Figure 10. Choix de l’engrais en fonction du stade phénologique. 39
Figure 11. Schéma des besoins en nutriments des feuilles d’olivier (courbe grise), des 58
fleurs (courbe blanche) et des fruits (courbe noire) (Haifa, 2016).
9
Introduction
-----------------------------------------------------
L’expansion rapide de la culture irriguée de l’olivier a montré le besoin d’intégrer les études
relatives aux aspects physiologiques, agronomiques…à celles qui concernent les outils de production,
notamment la fertilisation et l’irrigation. Celles-ci constituent la base du modèle réussi de toute
plantation oléicole. Pour l’olivier, l’azote, le phosphore, le potassium et le bore sont les éléments
nutritifs les plus importants pour sa nutrition minérale.
La fertilisation est destinée à restituer les nutriments prélevés par la culture pour assurer le
renouvellement des pousses et la production d’olives et d’huile. Ces prélèvements dépendent de
nombreux paramètres qui sont liés à la plante et au sol (Fernández-Escobar et al., 1999 ; Xiloyannis
et al., 2002 ; Chatzissavvidis et Therios, 2003 ; Gargouri et Mhiri, 2003 ; Chatzissavvidis et al., 2004 ;
Barranco et al., 2010 ; Gargouri et al., 2012). Les éléments N, P, K et B sont impliqués dans différents
processus métaboliques et physiologiques. Une fois absorbés, ils doivent se mettre en équilibre les
uns avec les autres (Xiloyannis et al., 2002).
Les diagnostics effectués durant ces dernières années dans les plantations intensives en Tunisie et
dans le monde ont révélé une utilisation abusive des engrais qui a conduit à une augmentation des
coûts de production et à la pollution des terres (Fernández-Escobar et al., 2006 ; Cameira et al.,
2014 ; Albornoz ; 2016). Une étude récente a montré que seulement 20% des engrais apportés sont
effectivement utilisés ; le reste est perdu par lessivage. Par ailleurs, il a été remarqué que la
fertilisation est pratiquement limitée à l’apport de l’azote et que bien souvent, les oléiculteurs ne
tiennent pas compte de la fertilité du sol (Gargouri et Mhiri, 2003 ; López-Granados et al., 2004 ;
Rapport de la Commission Nationale pour l’Amélioration de la productivité de l’olivier, 2011) ni des
apports effectués par l’eau d’irrigation, ce qui augmente le gaspillage des engrais et leur mauvaise
utilisation.
Pour augmenter l'efficience de l'utilisation des engrais chimiques (Barranco et al., 2010 ; Boulal
et al., 2013 ; Cameira et al., 2014 ; Niederholzer, 2013 ; Fernández-Escobar et al., 2014 ; Fernández-
Escobar et al., 2015), la fertigation est proposée comme alternative aux pratiques classiques,
associant l’apport d’engrais solubles à l’eau d’irrigation. Durant ces dernières années, la fertigation a
connu un progrès remarquable en oléiculture hyper intensive. Elle est d'autant plus intéressante qu'il
s'agit de culture exigeante pour laquelle on réalise déjà en fertilisation au sol des apports très
fractionnés. L’utilisation de solutions nutritives spécifiques permet d'atteindre un équilibre ionique
optimal au niveau de la rhizosphère et d’aboutir au développement d’un système radiculaire et d’une
frondaison équilibrés, une mise à fruits précoce et une production économiquement rentable. Une
telle pratique permet de maintenir la fertilité du sol et de couvrir de manière régulière les
exportations des éléments nutritifs qui sont prélevés de manière régulière et continue au cours du
cycle de croissance. Son efficacité dépend de nombreux facteurs, notamment le type d’engrais
utilisé, le mode d’apport, les conditions culturales et les pratiques horticoles associées. D’autres
méthodes, non moins intéressantes, sont utilisées comme la pulvérisation des engrais azotés ou
boriques qui permettent de redresser rapidement un bilan déficient. L’injection des engrais au tronc
est une autre méthode de fertilisation pratiquée sur olivier (Fernández-Escobar et al., 1993), palmier
(Saleh et al., 2016) et autres espèces comme le hêtre (Veldeman, 1980), pour corriger les carences
ferriques. Le choix de l’une ou de l’autre des méthodes dépend de la culture, de la conviction de
l’agriculteur à les utiliser, du coût de l’opération et des conditions environnementales (texture du sol,
salinité de l’eau d’irrigation…).
En Tunisie, la fertigation des plantations intensives n’est pas encore maîtrisée (Commission
Nationale pour l’Amélioration de la productivité de l’olivier, 2011) et encore moins généralisée.
L’absence de normes propres à la Tunisie en adéquation avec le potentiel de production des variétés
utilisées et des conditions environnementales a conduit à une mauvaise utilisation de cette pratique
10
et à l’apparition de troubles nutritionnels et physiologiques, engendrant une baisse des productions
et une perte des engrais, lesquels sont souvent utilisés à tort et bien massivement.
Sur le plan pratique, l’établissement d’un programme de fertigation passe obligatoirement par
l’analyse foliaire des éléments majeurs (azote, potassium et phosphore) ainsi que de certains
éléments mineurs et oligo-éléments. Les teneurs issues de ces analyses devront être comparées aux
normes appliquées en oléiculture en vue de procéder aux corrections nécessaires au fur et à mesure
de l’avancement de la campagne (IOBC, 2002 ; Fernández-Escobar et al., 2004 ; Morales-Sillero et
al., 2006 ; Connel et Vossen, 2007 ; Niederholzer, 2013 ; AFIDOL, 2018). Ils devront tenir compte
aussi et essentiellement du niveau de production escompté. En effet, le plan de fertigation doit être
basé sur l'objectif de production, qui ne peut être atteint que lorsque l'irrigation et la fertilisation
sont toutes les deux correctement réalisées. Dans le cas contraire, des anomalies apparaissent:
élévation du taux de salinité, sur-fertilisation ou sous alimentation hydrique et minérale, pertes des
éléments nutritifs par lessivage...etc. Ces anomalies sont à l'origine de la détérioration de la qualité
des olives et de la production. Les analyses au niveau du sol sont indispensables pour définir les
limites de la fertigation pour un cas de culture donné.
Cet ouvrage est destiné à l’oléiculteur averti et au cadre technique concerné par la culture
intensive irriguée de l’olivier. Nous y présentons les outils nécessaires pour assurer une gestion
optimale de l’oliveraie. On y trouve, une revue bibliographique, des résultats de recherches obtenus
en Tunisie et autour du bassin Méditerranéen, des applications et les procédures de calcul des
paramètres de la fertigation, permettant à l’oléiculteur l’établissement d’un programme de
fertigation propre à sa plantation.
One said:
“Olive trees are not big feeders”.
11
Chapitre 1
-----------------------------------------------------
GENERALITES
La fertilisation est l’action d’enrichir un sol en l’un ou plusieurs éléments chimiques pour ramener sa
teneur à la concentration critique relative à une culture donnée afin d’augmenter la production
végétale. L’élément chimique rajouté ne reste plus facteur limitant de la production.
Si ces éléments fertilisants sont dissous dans l’eau d’irrigation pour être apportés aux racines, on
parle de fertigation.
Pour certains éléments comme le bore, l’analyse des fruits matures donne de meilleurs résultats que
celle des feuilles (Sanz et Montanes, 1995 ; Bouranis et al., 1999 ; Ben Khélil et al., 2010a et 2010b).
A ce stade la correction profitera aux organes qui se développeront durant la saison qui suivra.
Comme tous les végétaux, l’olivier puise le carbone, l’hydrogène et l’oxygène (95% de la masse
végétale) dans l’air et dans l’eau. Les autres éléments sont prélevés du sol. Les éléments nutritifs sont
classés selon leur importance en :
12
N P K Mg Ca B Zn Fe Mo Cu Mn
Métabolisme
général
Métabolisme azoté
Croissance
Respiration
Photosynthèse
Synthèse de sucres
Synthèse de la
Chlorophylle
Synthèse des
auxines et activation
des enzymes
Transport et
accumulation des
sucres
Autres synthèses
(ADN-lipides-
enzymes)
Résistance aux
maladies
Floraison- Nouaison
Induction florale
Floraison
Fécondation
Nouaison
Production
Grossissement
Maturité (Précocité)
Qualité
Fermeté du produit
Qualité gustative
Conservation
Résistance au stress
et régulation
stomatique
Stress et régulation
Source : Yermiyahu et al., (2009) et Huber et Schaub (2011) – Amélioré par Masmoudi-Charfi.
13
L’azote est l’élément le plus consommé par l’olivier (Tableau 2). Il stimule sa croissance
végétative, augmente le pourcentage de fleurs parfaites (Fernández-Escobar, 1999 ; Tsambardoukas,
2006; Chatzissavvidis et al., 2007 ; Erel et al., 2008; Fernández-Escobar et al., 2008 ; Therios, 2009)
et améliore la qualité de l’huile (composition acidique et teneurs en antioxydants) lorsqu’il est
convenablement apporté (Fernández-Escobar et al., 2006 ; Tekaya et al., 2013a et 2013b, 2016 ; Erel
et al., 2013 ; Albornoz, 2016). Il augmente la proportion de pulpe lorsqu’il est associé au potassium
(Morales-Sillero et al., 2008a ; Caporali, 2015). La forme de N appliquée affecte la photosynthèse et
la disponibilité des autres éléments (Tsambardoukas, 2006). L’apport de l’azote doit se faire avant la
période de croissance des pousses de printemps et couvrir toute la période de floraison, de nouaison
et de développement des olives (surtout au début de l’été) (Belguerri et al., 2016). Mais l’apport
excessif d’azote avant la nouaison conduit à une charge élevée en olives et favorise la formation de
petits fruits et l’alternance de la production (Fernández-Escobar et al., 2011).
Le phosphore est essentiel pour la synthèse des phospholipides (Olsen and Sommers, 1982), la
croissance des racines, le processus de fructification (floraison, nouaison, précocité de la production
et le grossissement des olives) (Erel et al., 2008) et la photosynthèse. Son application précoce
renforce le système radiculaire.
Le soufre est responsable des saveurs de l’huile d’olive (Kailis et Harris, 2007).
Le bore est nécessaire pour la pollinisation des fleurs, la germination et l’élongation du tube
pollinique, le développement des fruits et la translocation des sucres. Il a un rôle majeur dans la
formation du pollen et sa fertilité (Delgado et al., 1994 ; Perica et al., 2001 ; Larbi et al., 2008 et
2011 ; Stellacci et al., 2010 ; Spinardi et Bassi, 2012).
Le zinc stimule la croissance précoce des pousses et des fruits. Il est indispensable pour la
biosynthèse des auxines.
Le cuivre est impliqué dans les mécanismes cellulaires de défense, dans la respiration et la
photosynthèse.
Le chlore contrôle le fonctionnement des stomates et la photosynthèse. Il réduit les effets des
infections fongiques mais aussi l'activité de photosynthèse.
14
Le maintien d’une nutrition minérale équilibrée est essentiel pour optimiser le développement
de l’olivier et sa production. Une attention particulière doit être attribuée aux éléments N, B et K
pour réduire l’alternance de la production et garantir une bonne qualité des olives et des huiles.
De grandes quantités d’éléments nutritifs sont prélevées chaque année par l’olivier pour assurer
diverses fonctions (croissance, développement, production, métabolisme…).
Les tailles de formation ou d’entretien, les productions et les chutes de feuilles et de fruits (dues à
divers stress), éliminent de l’arbre une part des éléments absorbés. Ces éléments doivent être
quantifiés et restitués annuellement à la plantation à travers un programme de fertilisation adéquat
qui tient compte des facteurs suivants:
➢ Rendement estimé (évaluer les exportations par les fruits).
➢ Exportations des éléments nutritifs faites par le bois de taille (analyse foliaire et du bois).
➢ Fraction fixée par le sol (analyse de sol).
Le Tableau 2 résume les besoins de l’olivier en éléments nutritifs, les modes d’absorption et de
transfert et les symptômes de carence et d’excès.
15
Tableau 2a. Besoin de l’olivier en éléments nutritifs, absorption et transfert, symptômes de déficience et d’excès pour N, P, K et Ca
16
Excès -Un temps couvert et froid Consommation de luxe. P interagit avec K : lorsque la teneur - Freine l’absorption de K.
entraîne l'accumulation des L’excès de K limite l’absorption de en P dépasse la valeur critique, celle
nitrates dans la plante ce qui N de K diminue.
déprécie la qualité de l’huile,
favorise le développement de
pathogènes et accentue
l’alternance de la production.
Photos :
Symptômes de
carence
Photo 1 : Déficience en azote Photo 2: Déficience en Photo 3 : Déficience en phosphore Photo 4 : Déficience en Calcium
(COI, 2007). potassium (Fergusson et al., (chlorose étendue) (Haifa, 2016). (nervure blanchâtre) (Haifa, 2016).
1999).
Observations L’efficience d’utilisation de -Le potassium pose des -P interagit avec K -La concentration de Ca dans les
l’azote (EUN) est le rapport de la problèmes de déficience dans les -Les fortes teneurs du sol en HCO3 feuilles est affectée par la forme de
quantité de N absorbée par la plantations à haut rendement. augmentent la solubilité de P et son N appliqué.
Recommandations plante/quantité totale appliquée. -Interagit avec N (même modalité absorption. -L’excès de Ca freine l’absorption
EUN est comprise entre 25 et de fixation) : après une -P est sujet à la formation de de K.
50%. Comme l’azote n’est pas production élevée, il faut précipités insolubles avec le calcium
totalement absorbé par l’arbre, il apporter du potassium. Les et au complexe argilo humique grâce
est recommandé de fractionner quantités à appliquer doivent au pont calcique
-La proportion de P2O5 apportée ne
ses apports et de l’appliquer en être déterminées en combinaison
doit pas dépasser 20-30% de celle de
partie au sol (fertigation) et en avec celles de N et fonction des
N.
partie sur la frondaison teneurs du sol en Ca et Mg.
-N’appliquer P que lorsque la plante
(pulvérisation foliaire). -L’efficience d’application de K
en a besoin (analyse foliaire) sinon
diffère selon la modalité de son
risque de précipité ou
apport.
d’antagonisme, ou de perte dans le
sol
17
Tableau 2b. Besoin de l’olivier en éléments nutritifs, absorption et transfert, symptômes de déficience et d’excès pour Mg, S, B et Zn
18
sécheresse. La majeure partie de B
disponible est retenue par la fraction
organique.
Excès Réduit l’absorption de K. -Toxicité de l’arbre, même si l’olivier Lié à un travail superficiel de sol
est tolérant au Bore (accepte une concentrant les fumures en surface
eau de 1-2mg/litre) ou/et un excès de fumure, pH trop
Chlorose à nécrose des feuilles acide.
adultes, chute prématurée.
Photos
Tableau 2c. Besoin de l’olivier en éléments nutritifs, absorption et transfert, symptômes de déficience et d’excès pour Fe, Mn, Cu, Cl et Na
Fer (Fe) Manganèse (Mn) Cuivre (Cu) Chlore (Cl) Sodium (Na)
Besoin 300 à 2000 g de Fer / ha. 160 à 500 g Mn / ha selon les 25 à 100 g Cu / ha. Requis en très petites
variétés, quantités, semblable au
Les teneurs dans les feuilles fer, la concentration
se situent entre 16 et 150 normale est de 100 ppm.
ppm.
Forme absorbée -Fe++ - Mn2+ par les racines Cu++ -Amené par l'eau -Na+, très mobile et
Etat -Présent dans le sol à -Les sols hydromorphes d'irrigation ou les engrais chasse K+.
Transfert des teneurs qui vont de contiennent des (chlorure de potassium et L'augmentation de la
200 ppm à plus de 10%. concentrations élevées de Mn de calcium), salinité du sol entraîne
et Fe solubles. -S'accumule dans les l'accumulation de Na et
19
-Mn est lessivable. marges des feuilles, Cl dans les feuilles, les
produisant des nécroses - pousses et les racines des
L’utilisation d'eau chlorée oliviers. diminuant la
(Ca/Cl <2) limite concentration de K et de
l’utilisation des engrais Ca, mais la teneur en Mg
riches en chlorures n'est pas affectée par le
stress salin
Symptômes de carence -Les nervures des -Chlorose inter veineuse des -Croissance rabougrie, Rare
feuilles restent vertes, feuilles matures, feuilles déformées en
croissance réduite des développement incomplet rosettes, colorées en
pousses. des bourgeons à fleurs et jaune- pâle.
- La déficience en Fe est avortement, jaunissement -La déficience Cu est
observée dans les sols à des feuilles jeunes, apparition observée dans le sol
pH élevé, en cas de de spots nécrotiques. sableux et d’autant plus
déséquilibre entre -Déficiences répandues dans qu’il reçoit des
Fe/Cu et Mn, ou sous les sols à pH élevé. Risque de applications excessives
une concentration carence si Mn<20 ppm. Elle d'engrais phosphoreux. La
élevée en P, une peut être induite suite à un carence induite est
humidité de sol sur-chaulage du sol, une provoquée par l’alcalinité,
excessive, des sécheresse excessive ou un l'excès de chaulage,
températures trop pH trop bas du sol. l'excès de Mo, P et Zn.
basses, un niveau élevé
du sol en HCO3.
Excès A lieu : pH<6, fumigation du -Toxicité des arbres et des -Nécrose des feuilles -Entrave l’absorption des
sol, apports de compost, sol microorganismes, arrêt de et de la pointe de la autres éléments, toxique si
asphyxiant, mal drainant et croissance; jaunissement tige. Brûlure de la CE> 4dS/m, rabougrissement
riche en matière organique des feuilles; décoloration; bordure des feuilles et de l’arbre et réduction de la
mal décomposée. flétrissement et nécrose leur chute (>50 mM taille des fruits;
de l’extrémité des feuilles. NaCl) flétrissement, nécrose.
20
Photos
Photo 7. Déficience en
Fer. (COI, 2007)
Observations Fe entre en compétition Les symptômes de Cl concurrence l’absorption du nitrate au profit de
Recommandations. avec P, Mg, Zn et K, ce carence en Cu se l’ammonium,
qui peut induire une confondent avec la Na chasse le potassium
chlorose ferrique. carence azotée. Na+ donne des déséquilibres avec K,
Sources : Benlloch et al., (1991), Fernández-Escobar et al., (1993); Delgado et al., (1994); Tsadilas et Chartzoulakis (1999) ; (Source sel : Al-Absi, Qrunfleh et Abu-Sharar, 2002) ; Benitez et al., (2002);
Chatzissavvidis, (2002); Chatzissavvidis et Therios (2003); Parra et al., (2003) ; Chartzoulakis et Therios (2003) ; Chatzissavvidis et al., (2005) ; Van der Gulik et Tam, (2006) ; Fernández-Escobar et al., (2006) ;
COI, (2007); Boussadia et al., (2008), Boussadia et al., (2008); Vossen (2009) ; Saidane et al., (2014).
Sources électroniques: http://www.summerlandolives.com.au; http://www.oliveoilsource.com;http://www.summerlandolives.com.au/ http://www.oliveoilsource.com,
Remarques
-Les symptômes de déficience peuvent induire des confusions (surtout entre
N/P – Ca/B – B/Mn/Fe). Un bon diagnostic ne peut se faire qu’avec
l’analyse des feuilles.
-Les déficiences en K, Fe et B sont souvent observées en sols calcaires.
-Les éléments majeurs atteignent rarement le seuil de toxicité.
-Les oligoéléments qui peuvent présenter des toxicités sont : le bore, le chlore,
le cuivre, le manganèse et le zinc. Des métaux lourds peuvent être indirectement
apportés dans le compost (plomb, mercure et chrome).
-Les déficiences en éléments traces sont souvent associées aux sols alcalins, ou
calcaires où ces éléments sont retenus sous forme oxydée. L’abaissement du pH
en ajoutant un élément sulfuré, qui est converti en forme acide par les
microorganismes, peut résoudre ce problème (ce ne sont pas des produits
acidifiants).
-Le fait que les argiles retiennent B plus efficacement que les sols sablonneux
n’implique pas nécessairement une bonne absorption. Au contraire, les plantes
prélèvent B beaucoup plus à partir des sols sableux. Concrètement ceci revient
à utiliser des taux d'engrais B hydrosolubles plus bas en sol sableux que sur des
sols à texture fine pour le même degré de prévision.
Figure 1. Symptômes de carence en éléments nutritifs (COI, 1997).
21
4. Facteurs de variation des éléments minéraux chez l’olivier
Tableau 3. Variation des teneurs de N, P, K, Mg, B et Fe des feuilles chez les variétés
‘Chondrolia Chalkidikis’ et ‘Amphissis’ en fonction du stade phénologique, 30, 60, 90 et 120
jours après la pleine floraison.
Les expérimentations menées dans la région de Sidi Bouzid (Institut de l’Olivier, 2014) ont
montré que les teneurs en N et en P sont élevées avant le démarrage de la phase de croissance
rapide des pousses. Des teneurs élevées en N sont aussi observées lorsque la fin de l’hiver est
pluvieuse mais clémente. Ces conditions favorisent l’absorption des nitrates et leur
accumulation dans les feuilles avant la vague de croissance du printemps. Lorsque l’hiver est
sec, le phosphore s’accumule au niveau de la frondaison avant le démarrage des pousses. Un
bois de taille riche en pousses donne des niveaux élevés en N mais pauvres en P.
Les teneurs de K au niveau des feuilles sont plus élevées en période de croissance active
des pousses et surtout en année pluvieuse. Les valeurs sont plus faibles en année ’on’. Une
charge élevée en olives implique une mobilisation importante de K dès le stade de
différenciation florale (fin de l’hiver, en période de taille).
22
A l’échelle de l’année, les teneurs en bore diminuent dans les jeunes feuilles et dans les
pousses au printemps et en été et augmentent en automne (Figure 2) aussi bien en année de
forte charge en olives dite année ‘on’ qu’en année de faible charge en fruits appelée année
‘off’ (Thérios, 2009). Leurs baisses sont significatives après le stade de floraison; le minimum
est observé au moment du durcissement du noyau. La période hivernale est caractérisée par
des concentrations stables de N, P, K, Ca et Mg.
Amphissis
---feuilles de l’année
Figure 2. Variation saisonnière de la teneur des feuilles d’olivier cvs., ‘Amphissis’ et ‘Chondrolia
Chalkidikis’ en bore durant deux campagnes successives (Chatzissavvidis et al., 2004 ; Haifa,
2016).
Organe : Les teneurs maximales de N sont observées dans les feuilles et particulièrement dans
les plus jeunes parmi-elles (Figure 3, Tableau 5). Les concentrations en N varient également en
fonction de la charge en olives. Elles sont plus ou moins constantes durant les années ‘off’ et
diminuent au cours des années ‘on’ suite aux exportations massives faites par les fruits.
Figure 3. Evolution de la teneur des feuilles d’olivier en azote (%MS) selon leur âge au cours
d’un cycle de croissance. Par ordre d’apparition dans la figure : Quiescence, pousse en
croissance, floraison, sclérification de l’endocarpe, feuille d’un an, feuille de 2 ans, feuille de
trois ans et stade de maturation (Braham, 1999).
23
Tableau 4. Concentrations en N, P et K (%) chez l’olivier en pleine production en fonction de la
nature du matériel végétal. Les ratios N:P:K sont rapportés pour chaque organe.
5. Normes
L’olivier puise dans le sol les éléments nutritifs (majeurs N, P et K, secondaires Ca, Mg et S
et oligo-éléments Fe, Zn, Mn, Cu, B...) nécessaires pour subvenir à ses besoins. De fait de sa
longévité, ses exportations présentent une masse considérable d’éléments minéraux, qu’il faut
restituer à temps et en quantités adéquates. Pour ce faire, et dans le but de compléter
l’analyse chimique au sol, l’oléiculteur fait recours au diagnostic foliaire (analyse minérale des
feuilles), qui a été mise au point vers les années 50 (Buchman et al., 1959 ; Cottenie et al.,
1983 ; Freeman et al., 2005).
L’analyse du sol permet d’évaluer la richesse du sol en éléments nutritifs (fertilité) mais
elle ne fait qu’approcher leur disponibilité à la plante. L’interprétation du diagnostic foliaire est
basée sur la comparaison des valeurs obtenues avec des normes qui sont établies après
plusieurs années d’observations et qui intègrent les variations nutritionnelles dues aux
facteurs influençant l’alimentation minérale.
La méthode Kjeldahl est couramment utilisée pour le dosage de l’azote. La méthode d’Olsen
est la plus utilisée pour le dosage du phosphore et convient pour la gamme de sols calcaires.
Une teneur en P2O5 de 9 ppm est considérée comme faible pour l’olivier (Tableau 5).
24
La disponibilité du potassium, du calcium et du magnésium est liée à la capacité du sol à
échanger ces cations (CEC), elle-même dépendante de la texture du sol. On doit tenir compte
du rapport K/Mg car l’excès de potassium induit une déficience en magnésium. Ces éléments
sont dosés par spectrophotométrie. Les teneurs moyennes sont portées au Tableau 6.
Les niveaux critiques de fer, de manganèse, de cuivre et de zinc sont portés au Tableau 7.
Les ions sodium, chlore et bore causent la phytotoxicité de l’olivier même à des niveaux faibles
de CE. Le Tableau 8 rapporte les degrés de limitation de ces éléments en termes de salinité, de
sodicité et d’excès pour le bore et le chlore.
Tableau 6. Guide des teneurs optimales du sol (ppm) en potassium (K), magnésium (Mg) et
calcium (Ca) en fonction de sa texture.
Degré de limitation
Type de limitation Faible Modérée Sévère
Salinité du sol CE (dS/m) 4 5 8
Pourcentage de sodium échangeable (%) - 20-40 -
Toxicité du bore (ppm) 2 - -
Toxicité du chlore (méq/l) 10-15 - -
Source : Para et al., (2003).
25
5.2. Eléments minéraux dans la plante
Les concentrations en éléments nutritifs sont relativement stables en été. Les échantillons
de feuilles sont donc prélevés en juillet, 5-8 semaines après la pleine floraison. Un échantillon
de 2-4 feuilles/arbre (totalisant 100 feuilles/compartiment homogène) est considéré comme
représentatif du compartiment. Les analyses portent sur des feuilles saines et matures,
récoltées sur l’ensemble de la frondaison, au niveau de la partie apicale des jeunes pousses de
3-5 mois qui ont accompli leur expansion (sans fruits). Les rameaux vigoureux, chétifs et se
trouvant à l’intérieur de la canopée ne sont pas pris en compte. Chaque type de feuilles (saine,
malade, mature….) est analysé à part (COI, 2007).
Tableau 9. Teneurs minimales, optimales et toxiques des éléments nutritifs au niveau des
feuilles d’olivier (%MS ou ppm) analysées au mois de Juillet.
6.1. Définition
L'exportation d'un élément minéral est définie par la quantité de cet élément prélevé par
les racines, de la solution du sol au cours d’une année (Favreau, 1982).
26
6.2. Facteurs de variation
Tableau 10. Exportations de N, P2O5 et K2O (g/arbre/année) chez l’olivier dans les principaux
pays producteurs (g/arbre/année).
Les exportations d’éléments majeurs d’une jeune oliveraie intensive (Mornag-Tunisie) ont
varié durant les cinq premières années de culture de 9,2 kg/ha à 185,9 kg/ha pour l’azote, de
8,6 à 163,1 kg/ha pour le potassium et de 1,3 à 30,7 kg/ha pour le phosphore (Masmoudi-
Charfi et Ben Mechlia, 2009). Pour une superficie de 1000 m2 cultivée en oliviers en
production, Therios (2009) rapporte des quantités annuelles d’azote, de phosphore, de
potassium et de calcium, respectivement, de 1,5-3,5 kg, 0,8 kg, 1-5 kg et 2-5 kg. Par type
d’organe, les quantités sont pour l’azote de 0,5 kg /100 kg de fruits, 1,0 kg/100kg de feuilles et
0,76 kg/100kg de bois. Pour le potassium, les valeurs sont respectivement pour les fruits,
feuilles et bois de 0,95, 0,56 et 0,39 kg/100 kg. Les quantités prélevées pour 100 kg de fruits,
50 kg de feuilles et 50 kg de bois sont portées au Tableau 11. Le Tableau 12 présente les
quantités de nutriments (kg/ha) fournies par les antécédents culturaux, celles prélevées par
l’arbre et celles exportées par la production de 5 tonnes d’olives / ha au niveau d’une oliveraie
en production.
Tableau 11. Quantités de N, P, K et Ca (kg) nécessaires chaque année par une oliveraie pour la
production de 100 kg de fruits, 50 kg de feuilles et 50 kg de bois.
Tableau 12. Nutriments (kg/ha) prélevés par la culture de l’olivier (pour une production de 5
tonnes d’olives /ha) et disponibles à partir des antécédents culturaux.
27
Juin et Juillet. Le Tableau 13 montre que le potassium est l’élément le plus exporté, suivi de
l’azote. Les exportations de K sont maintenues à des niveaux plus ou moins stables (31,4-
35,1%) entre les stades de nouaison et de maturation alors que celles de N et de P ont varié
respectivement de 28,5% (phase de durcissement du noyau) à 39,5% (Nouaison) et de 24,6
(phase de nouaison) à 38,9% (phase de durcissement du noyau), enregistrant une hausse plus
importante durant les premiers stades de développement des olives.
Figure 5. Evolution saisonnière des besoins en éléments nutritifs dans les différents
organes de l’olivier (Haifa, 2016).
Retenons :
1Kg de fruits exporte 10 g d’azote alors qu’un 1Kg de feuilles exporte 15 g d’azote.
Une tonne de fruits exporte 9,8 kg de N, 11,3kg de P, 10,3 kg de K, (25,9 kg de P 2O5 et 12,4 kg
K2O) (Source: Haifa 2016).
28
Tableau 13. Exportations de N, P et K (masse de l’élément en masse de fruit, %) au cours des
stades de nouaison, durcissement du noyau et de maturation des olives.
Tableau 16. Variation des niveaux d’exportation des éléments majeurs (kg/ha) en fonction de
la densité de plantation (Haifa, 2016).
29
.
Sources : Le Verge S., et Zazzaron C., (2017). Centre Technique Olivier, AFIDOL.
NB : Valeurs présentées à titre d’exemple pour montrer la variabilité des teneurs en fonctions de
plusieurs facteurs.
Photo 8. Urée.
30
Chapitre 2
-------------------------------------------------
LA FERTIGATION
1. Définition
Mhiri (1996) définit la fertigation comme étant une technique agricole d’intensification
des cultures qui a pour objectifs :
✓ Augmenter les productions et assurer une haute qualité des produits récoltés,
✓ Optimiser les coûts économiques et écologiques,
✓ Satisfaire tous les besoins hydriques et nutritionnels des cultures en apportant
simultanément l’eau et les éléments nutritifs selon leurs exigences spécifiques.
✓ Contrôler les pertes des engrais minéraux et mieux maitriser la salinité du sol induite
par les apports excessifs d’engrais.
La fertigation est une technique de fertilisation économe, qui permet de corriger les
carences en éléments nutritifs en temps réel. Elle consiste dans l'application d'engrais
hydrosolubles à travers le système d'irrigation. Les apports sont adéquatement calculés et
fractionnés dans le temps en rapport avec le besoin spécifique de chaque stade phénologique
et la production escomptée. Les éléments minéraux apportés doivent être mis en équilibre les
uns avec les autres interactions sont souvent observées entre N et P, P et Zn et K et Mg
(Bustan et al., 2013). Ceci permet d'atteindre un équilibre ionique optimal au niveau de la
rhizosphère et la réduction des coûts.
La fertigation se base sur le principe fondamental d’affranchir le plus possible la plante des
contraintes édaphiques qu’elle rencontre en culture classique au niveau de son alimentation
hydrique et sa nutrition minérale.
✓ Automatisable,
✓ Bonne efficience de l'utilisation de l'eau et des engrais
✓ Diminution du lessivage et amélioration de la fertilité du sol
✓ Contrôle de l'état ionique de la rhizosphère.
✓ Economie de main d'œuvre (application des engrais).
✓ Correction possible du pH du sol
✓ Eviter la toxicité.
✓ Elimination du colmatage au niveau des goutteurs (en utilisant l’acide phosphorique ou
l’acide nitrique 0,5% HNO3, qui apportent en plus le phosphore et l’azote).
La fertigation s’oppose à l’apport excessif d’engrais qui peut provoquer une dégradation
de l'environnement et affecter la productivité et la qualité de l'huile d'olive. La fertigation
31
assure une nutrition équilibrée des plantes tout au long de la saison de croissance,
garantissant la disponibilité des engrais en temps voulu.
NB: La fertigation n'est pas recommandée en aspersion à cause des risques élevés de brulure
des feuilles et l’apparition de maladies fongiques.
Le système d’irrigation localisé est constitué par trois dispositifs pour le fonctionnement,
la distribution de l’eau et le contrôle, permettant l’écoulement de l’eau de la station de tête
vers la parcelle (Phocaides, 2008). La fertigation nécessite en plus du système d’irrigation, un
dispositif composé d'un réservoir fertiliseur, un injecteur d’engrais ou d'une pompe doseuse,
une valve de non-retour et un système de filtration branché sur le réseau d'eau, soit en
dérivation, soit directement. L'installation peut être très simple, cas du tank fertiliseur, ou plus
complexe avec gestion automatisée et centralisation de l'injection de l'engrais.
La figure 7 présente le schéma général du système d’irrigation au niveau de la parcelle. Il
est constitué de conduites enterrées (conduites principales) et de bornes de prise qui
émergent à la surface du réseau. Ces bornes sont connectées aux ‘adducteurs’ qui, à leur tour,
alimentent des conduites latérales posées le long des rangs de la culture et munies de
distributeurs posés à des intervalles réguliers distribuant uniformément l’eau avec une
pression donnée (Masmoudi – Charfi et al., 2012).
C’est l’unité de contrôle et de commande. Elle est constituée par une ligne d’alimentation
de l’eau en PVC rigide ou en acier galvanisé fileté, installée horizontalement à une hauteur
minimale de 60 cm au-dessus du sol. Elle est équipée d’un purgeur d’air, d'une valve de
contrôle, d'une vanne de sectionnement, d'un injecteur d’engrais et d'une unité de filtration.
On y trouve :
32
sable et est utilisé pour filtrer une eau moins chargée. Le filtre à disques est utilisé pour des
eaux d’une charge moyenne. Il est généralement associé à un filtre à tamis.
Les faibles sections de passage de l’eau dans les distributeurs imposent l’utilisation d’une eau
propre. De ce fait, le niveau de filtration de l’eau va dépendre de son origine. Pour les eaux de
surface (rivière, lac) il est recommandé d’utiliser des filtres à sable et à tamis. Pour les eaux
provenant de nappes (puits ou forages), les filtres à tamis sont à privilégier.
Remarque : La station de filtration est un poste couteux qui s’amortit sur 3 à 4 ha au moins.
Bornes
- Mélangeur d’engrais : C’est une cuve étanche (50 à 300 litres) dans laquelle sont solubilisés
les engrais (solide mais soluble). Elle est montée en dérivation sur la conduite principale
d’irrigation, à l’amont du filtre à tamis. La solution fertilisante ressort par le haut de la cuve et
est injectée dans la conduite d’irrigation. Outre son usage pour la fertigation, ce système est
utilisé pour nettoyer les conduites d’irrigation à travers l’injection de produits acides.
Le bac de préparation de la solution nutritive est surélevé. Il est muni d'un robinet monté à
une dizaine de centimètres du fond du réservoir pour empêcher les précipités de passer au bac
suivant. Un autre bac, récoltant le surnageant, doit être positionné au-dessous du premier ; on
prendra soin pour faire passer le surnageant de la SN à travers un filtre à tamis très fin.
La pompe doseuse est un appareil qui aspire et refoule alternativement une quantité
constante et connue de solution fertilisante dans la conduite d’irrigation. Le fonctionnement
du dispositif nécessite une pression minimale de 2 bars (Figure 8).
33
Figure 8. Représentation schématique d’un réseau d’irrigation localisée montrant l’installation
du système d’injection des engrais (Phocaides, 2008).
Ce système est constitué par des canalisations primaires, secondaires, des rampes
d’irrigation (Figure 7) et des bornes de distribution de l’eau. Les conduites primaires véhiculent
l’eau de la station de pompage vers les conduites secondaires, qui à leur tour conduisent l’eau
vers les rampes d’irrigation, encore appelées portes-distributeurs d’eau. On y trouve les :
34
- Les conduites principales : Elles sont généralement enterrées, de diamètre compris entre 63
et 160 mm selon la dimension de l’exploitation.
- Les conduites secondaires : sont branchées sur la conduite principale et sont de même type.
- Les bornes de prise : Elles sont branchées sur les conduites principales ou secondaires en
amont de la parcelle et permettent la sectorisation de l’irrigation (équipées d’une vanne de
sectionnement). Elles fournissent une partie ou la totalité de l’écoulement aux adducteurs.
Les conduites sont fabriquées en polyéthylène basse et haute pression ou en polypropylène.
Ce dernier est utilisé pour les conduites de faible diamètre.
- Les adducteurs (conduites d’alimentation): ce sont des conduites de diamètre compris entre
50 mm et 75 mm qui sont connectées aux bornes et posées généralement en surface le long
des limites de la parcelle pour alimenter les conduites latérales. Tous les types de matériaux à
conduites disponibles peuvent convenir.
- Les conduites latérales ou rampes d’irrigation: ce sont des tuyaux d’irrigation en
polyéthylène noir flexible, placés à des endroits fixes, le long des lignes de culture et
perpendiculairement aux adducteurs. Longueur maximale souhaitée de 100m.
- Les distributeurs de l’eau : sont insérés dans les rampes à intervalles réguliers. L’eau y entre
avec une pression de 1 bar et en ressort sous pression.
*faible débit (1 à 8 l/h): ce sont des goutteurs simples, extensibles ou auto-régulants.
*débit élevé (20 à 60 l/h), l’eau y passe sous forme de jet (mini-diffuseurs ou ajutages calibrés).
Rampe 1
Rampe 2
Rampe 3
Rampe 4
35
CU = Qmin / Qmoy des 16 goutteurs
Q est la moyenne des 4 valeurs les plus faibles (au niveau de chaque rang de goutteur : premier-
au 1/3 – au 2/3 – le dernier).
L’injection se fait par un matériel d’injection qui peut être un dilueur, une pompe doseuse ou
un injecteur Venturi (Papadopoulos, 1996).
36
du haut du réservoir, qui doit être rincé après chaque opération. Ce dispositif a un faible coût,
et sa fabrication est aisée.
-L’injecteur Venturi
Cet injecteur fonctionne grâce à une différence de pression entre l’entrée et la sortie de
l’injecteur. Il est installé sur une dérivation placée sur une cuve ouverte contenant la solution
de fertilisant. Le taux d’injection varie avec les variations de pression. Les pertes de charge
dues à la friction sont d’environ 1 bar. Les injecteurs sont en plastique avec des taux d’injection
qui varient de 40 à 2000 litres/heure. Le dispositif n’est pas couteux et facile à installer.
Cependant, la variation du taux d’injection peut compromettre l’uniformité de distribution des
engrais surtout si la solution fertilisante va desservir plusieurs secteurs. Dans ce cas, il est
nécessaire de déterminer la durée d’un poste pour atteindre l’uniformité de distribution
escomptée à partir de l’équation suivante : l’équation de dilution de Bresler est :
avec:
C(t) : concentration dans le réservoir à l’instant t (h) en kg/m3
V : volume du réservoir (m3)
Q1 et Q2 (m3/h) : Débits entrée et sortie du réservoir.
Co et Ct : les concentrations initiale et à l’instant t dans la cuve.
37
4. Les engrais utilisés en fertigation
4.1. Définitions
La solution mère est la solution fertilisante ou solution nutritive qui sera injectée. La
solution fille est l’eau d’irrigation fertilisée. La solution mère doit avoir un pH acide variant
entre 5 et 6. L’acidité produite par diverses formes d'azote varie selon le type d’engrais, l’eau
d’irrigation et le type de sol. Une vérification du pH du sol doit se faire au début et à la fin de la
saison d’irrigation.
La concentration de la solution mère est définie par la masse d’engrais dissoute (g) par unité
de volume de la solution mère (litre).
Le taux d’injection (litre/m3) est défini par le rapport de débit de la pompe doseuse (l/h) par le
débit de la conduite d’irrigation (m3/h).
La salinité de l’eau d’irrigation fertilisée est le produit de la concentration de la solution mère
et du taux d’injection (l/m3 ou pour mille). Il est recommandé de veiller à ce que la salinité
reste inférieure à 4g/litre. L’irrigation fertilisante est déconseillée lorsque la conductivité
électrique de l’eau dépasse 3 dS/m.
Les engrais sont formulés en fonction de leur richesse en Azote (% N), en phosphore (%
P2O5), en potasse (% K2O) et en magnésie (%MgO). A titre d’exemple un engrais dosé 8-4-12
apporte 8% d’azote, 4% de P2O5 et 12% de K2O; 100 Kg de cet engrais procure 8 kg d’azote, 4
kg de P2O5 et 12 Kg de K2O.
Les engrais utilisés en fertigation et leurs caractéristiques sont portés au Tableau 17. Le
choix des engrais à utiliser dépend de la dynamique des éléments minéraux qui le constituent,
de la forme sous laquelle il est présenté (NO3- et NH4+ pour N, H2PO4- ou HPO42- pour P), de sa
solubilité, du prix et de sa compatibilité avec d’autres engrais, sachant que l’excès d'un
élément risque de bloquer un autre élément, qui devient alors peu disponible à la plante
malgré sa présence dans le sol (cas de l'antagonisme K/Mg et K/Ca). Ce blocage peut être
direct ou induit, par exemple par une augmentation du pH. Il est impératif de choisir des
engrais hydrosolubles (solides ou liquides), compatibles et qui n’inter-réagissent pas.
Exemple
La fertigation ammoniacale fait augmenter la concentration en ions hydroxydes dans l’eau. Il
s’en suit une augmentation du pH, avec une précipitation possible du calcium et du
magnésium qui risque de colmater les distributeurs et les canalisations (Zayani, 1996).
Remarques
- Le nitrate de potassium (13-0-46) a une faible solubilité avec un ratio 1:8 (1 kg d’engrais sec
dans 8 litres d’eau).
- La solubilité du chlorure de potassium (0-0-62) est de 1:3, tandis que celle du nitrate
d’ammonium (34-0-0) et du nitrate de calcium (15,5-0-0) est d’environ 1:1.
-Les engrais secs phosphoreux ont une plus faible solubilité que les nitrates, soit environ 1:2,5.
38
utilisés le Mono-phosphate d'ammonium et le Di-ammonium phosphate. L’ammonium se fixe
sur les particules du sol, mais il présente l’avantage de se convertir facilement en nitrate, qui
est très mobile et facilement absorbé par les racines. Les apports azotés sont d’autant plus
bénéfiques qu’ils sont fractionnés.
Pour avoir une bonne efficacité de l’engrais azoté, il est nécessaire d’adapter la forme
d’azote utilisée à la période d’épandage. Les engrais riches en nitrate sont à employer en avril
lorsque l’olivier est en pleine végétation. On évitera aussi les lessivages par la pluie. L’azote
ammoniacal et l’urée sont à privilégier à la sortie de l’hiver ; ils seront assimilés après
transformation par la faune microbienne du sol. En fertigation, il est conseillé d’appliquer 25%
de la quantité annuelle d’azote après la nouaison pour favoriser la production de l’année
suivante (Haifa, 2016).
Figure 10. Choix de l’engrais en fonction du stade phénologique (Le verge, 2017).
NB : L’ammoniaque c’est NH4+OH- n’est pas utilisée. La forme ici dans ce tableau en bleu c’est
l’ammonium NH4+
Remarque :
La figure 10 est élaborée pour les pays nord-méditerranée. Il faut donc prévoir un décalage des
stades de 2-3 semaines vers le début de l’année pour l’Afrique du Nord.
39
Tableau 17. Principaux engrais utilisés en fertigation, leurs formules chimiques, leur composition
en éléments minéraux (en % du poids) et leur effet sur le pH du sol.
40
4.3.3. Les engrais potassiques
Le nitrate de potasse, le sulfate de potasse et le mono-potassium phosphate (0-34-52)
sont les engrais potassiques les plus utilisées en fertigation (Ben Mimoun et al., 2004). Le
Nitrate de Potasse (13-0-46) est très soluble. Il apporte l’azote sous forme de nitrate, qui a un
pouvoir nutritif élevé à tous les stades de développement de l’olivier. Cependant sa présence
fait augmenter le pH du sol. Le Sulfate de Potasse (0-0-50) a par contre une faible solubilité. Le
Phosphate mono-potassique (0-32-54) est très soluble, apportant une grande quantité de
phosphate et a un pouvoir nutritif élevé à tous les stades. Le Chlorure de potassium (0-0-60)
peut conduire à une toxicité en chlorure par son accumulation dans la zone des racines si les
chlorures n’ont pas pu être lixiviés faute de quantité suffisante d’eau.
Dans les plantations qui n’ont pas été amendées en potassium, il est nécessaire
d’appliquer deux fois plus de K que de N. Si l'eau d’irrigation est riche en Ca et Mg, une
majoration des apports potassiques est nécessaire. Des quantités adéquates de K
augmenteraient la tolérance de l’olivier à la sécheresse (Restrepo et al., 2002).
La minéralisation des engrais dépend de l’activité microbienne du sol. C’est pourquoi il est
recommandé ‘d’incorporer’ les engrais de manière superficielle et de stimuler l’activité
microbienne du sol par des apports réguliers de matière végétale (compost pas trop mûr,
broyat de bois de taille, engrais vert, fumier pailleux).
L’apport d’engrais doit être suffisamment anticipé pour que les éléments nutritifs soient
libérés aux périodes requises. L’olivier assimilera un engrais minéral s’il est solubilisé.
L’efficacité des engrais organiques dépend de l’état hydrique du sol. Les apports précoces, à la
sortie d’hiver, permettent de libérer les éléments nutritifs au printemps. Les engrais
organiques à libération rapide peuvent être épandus après la seconde quinzaine de mars. La
régularité des apports optimise le rendement et la qualité des olives et de l’huile.
Les éléments nutritifs sont assimilés à des pH préférentiels (Tableau 18). Le pH optimal est
compris entre 6,3 et 7,2. La rectification du pH évite les précipités de phosphate de calcium, de
sulfate de calcium, de carbonate de calcium et de magnésium, qui obstruent les orifices des
goutteurs. En sols à pH acides (pH < 7), l’emploi des engrais acidifiants (azote ammoniacal,
urée) doit être limité au risque d’accroître la décalcification du sol. Dans ces sols, et pour la
fumure phosphatée, les engrais riches en calcium sont préférables comme le phosphate
naturel. Le recours à un amendement calcique est indispensable si le pH < 6. En sols à pH
basique (pH > 7), les engrais organiques ou les engrais minéraux solubles sont à privilégier. En
sol à pH très alcalin (pH > 8), les engrais organiques à action acidifiante sont à préférer ainsi
que les engrais minéraux acidifiants comme le superphosphate, le phosphate d’ammoniaque,
l’azote ammoniacal, l’urée... Le pH peut être baissé en apportant l’azote sous forme de
(NH4)2SO4.
41
Tableau 18. PH préférentiels pour l’assimilation des éléments nutritifs chez l’olivier.
L’efficience d’utilisation des engrais (EUEn) est tributaire du régime hydrique adopté étant
donné que la mobilité des engrais est largement conditionnée par l’état hydrique du sol et de
la plante (Zayani, 1996). Une eau qui percole emporte avec elle des nutriments : c’est le
lessivage. L’urée et les nitrates suivent la migration de l’eau dans le sol, ce qui les rend
hautement vulnérables aux pertes par percolation. Par ailleurs, l’ammonium est souvent fixé
dès qu’il est en contact avec des particules argileuses qui ont une forte capacité d’échange
cationique, rendant difficile son absorption par les racines. Ceci engendre ‘la perte’ de ces
nutriments et la baisse de l’EUEn. De plus, certains éléments comme l’ammonium sont sujets à
des pertes par volatilisation lorsqu’ils sont présents au voisinage de la surface du sol (en zones
arides et semi-arides) et d’autant plus que la température s’élève. Ces pertes sont importantes
en irrigation par aspersion et atténuées en fertigation localisée. Des essais de traçage
isotopique ont montré que seulement 50-70% de l’azote appliqué est utilisé, le reste étant
volatilisé, lessivé ou dénitrifié (Zayani, 1996).
Un réseau d’irrigation bien dimensionné et une conduite d’arrosage bien raisonnée, réduisent
ces pertes et engendrent une uniformité de distribution adéquate de l’eau et des fertilisants.
Recommandations :
- Fractionner les apports autant que possible pour réduire les lessivages,
-Apporter aux stades phénologiques où les besoins sont les plus élevés (prélèvement rapide
des engrais),
-Adopter le pH adéquat (correction) pour solubiliser les engrais et éviter les précipitations
-Ne pas associer les engrais qui précipitent et nettoyer les conduites à la fin de chaque saison.
-Utiliser l’irrigation localisée pulsée qui consiste à appliquer l’eau par intermittence ce qui
permet une meilleure aération du sol (arrêt de l’application de l’eau fertilisée) et d’atteindre
un bulbe d’humidification plus large (au moins de 33%) que ceux observés en irrigation
continue (bien choisir l’écart entre goutteurs et celui séparant les rampes afin d’avoir une
couverture maximale).
-Tester l’uniformité au moins une fois par saison et contrôler les fuites.
42
6. Elaboration d’un programme de fertigation
La fertigation azotée et potassique est facile à conduire dans la majorité des cas en raison
de la mobilité des éléments N et K et de la solubilité des engrais azotés et potassiques.
Cependant, si le potassium est adsorbé au sol, ce qui rend son lessivage plus difficile, l’azote
est facilement lixivié. C’est pourquoi, les besoins en P et en K s’expriment après que les
besoins en azote soient satisfaits. La fertigation phosphatée est plus difficile à mener vus les
risques de précipitation en sols ayant des teneurs élevées en calcium et en magnésium ou
irrigués avec des eaux riches en Ca et Mg, pouvant aboutir à un colmatage des conduites et
des goutteurs.
L’établissement d’un programme de fertigation doit tenir compte de ces faits. Elle se fait sur la
base des quantités de minéraux exportés annuellement (Xiloyannis, 2002 ; Gargouri et Mhiri,
2003 ; Masmoudi-Charfi et Ben Mechlia, 2009), en utilisant soit la méthode des équilibres soit
celle des normes (http://www.omafra.gov.on.ca/french/crops/hort/soil_fruit.htm#
AssessingNutrientNeeds, 5 Juin, 2020).
Cette méthode est basée sur l’établissement des équilibres entre les éléments fertilisants
(azote, phosphore, potassium, calcium et magnésium) selon les exigences de la culture, sa
physiologie et son stade de développement. Les équilibres sont obtenus sur la base de la
fertilisation azotée. L’azote est désigné par le chiffre 1, le phosphore est exprimé en termes
de P2O5 et le potassium en termes de K2O. Le calcium et le magnésium sont exprimés
respectivement sous forme de CaO et MgO.
Elle consiste à donner à la plante des solutions nutritives qui ont été établies sur la base
des besoins en fonction des stades végétatifs. Ces solutions ont un niveau de fertilité croissant
en azote ammoniacal et nitrique (10, 12, 14,4 et 18 milliéquivalent par litre). Les quantités
d’éléments présents dans le sol et dans l’eau d’irrigation doivent être soustraites des doses
préconisées.
La solution mère est la solution nutritive ou fertilisante qui sera injectée dans le réseau de
distribution. Elle est caractérisée par sa concentration :
C (g/L) = m/V
Avec :
m : la masse d’engrais dissoute dans le volume d’eau V de la solution mère.
La solution fille est constituée par l’eau d’irrigation enrichie par injection de la solution mère.
Sa salinité doit être inférieure à 4g/L. Elle est calculée par :
Avec :
Tx : le taux d’injection défini par : Tx (L/m3) = q/Q
43
Avec,
q : débit de la pompe doseuse (L/h) et Q le débit de la conduite principale (m3/h).
La quantité d’engrais à dissoudre dans le dilueur de volume Vc (L) est donnée par :
mengrais (kg) = Ce Q V / q
Source: Zayani (1996).
Les solutions nutritives utilisées en fertigation se basent sur l'estimation des besoins de
l’arbre en éléments nutritifs en fonction de son stade physiologique, de la fertilité du sol, des
conditions climatiques et de la charge en fruits. Les éléments sont exprimés en N, P2O5, K2O,
CaO et MgO et les quantités à fournir en kg/ha. La solution mère (concentrée nécessitant une
dilution) est préparée 1 à plusieurs fois par jour; parfois, 1 fois /10 jours (définir la cadence de
préparation de la solution nutritive selon la taille du réservoir et la superficie à fertiguer).
L’apport de NPK nécessite en général un seul bac. Si l'apport concerne aussi Ca et Mg, il est
préférable d’utiliser un 2ème bac. Le calcium est ajouté séparément des sulfates et des
phosphates. Les engrais sont versés dans l’eau du bac par ordre d’alcalinité et de solubilités
croissantes (Zayani, 1996).
Bac 1 :
-remplir le bac d’eau au 1/3. L’utilisation d’une eau tiède (20-25 °C) facilite la solubilisation des
engrais.
-y ajouter l'acide nitrique (en cas de nécessité de réduire le pH),
- pré solubiliser les engrais
- ajouter les engrais à utiliser un par un, dans l'ordre suivant, en mélangeant :
✓ phosphates (puis ajouter de l'eau au bac, 10- 20 litres),
✓ nitrate de potasse, puis ajouter de l'eau au bac, 10- 20 litres),
✓ nitrate de magnésie puis ajouter de l'eau au bac, 10- 20 litres),
✓ sulfate de magnésie (+ eau),
✓ sulfate d'ammoniaque (+ eau),
✓ sulfate de potasse (+ eau),
✓ oligoéléments si nécessaire.
-Compléter le bac avec de l'eau.
Bac 2 :
-Remplir le bac d’eau au 1/3 de son volume.
-Ajouter l'acide nitrique.
- Pré solubiliser le nitrate de magnésie et l'ajouter. Ajouter de l'eau (10- 20 litres).
- Ajouter le nitrate de calcium pré solubilisé. Ajouter de l'eau au bac (20- 30 litres),
-Ajouter le nitrate de potasse
- Ajouter les oligoéléments
- Compléter le bac avec de l'eau.
- Ne jamais ajouter de sulfate ni de phosphates dans ce bac.
Remarques
-La première phase d'une culture (phase végétative) nécessite plus de N et de P que de K. Les
phases reproductives nécessitent plus de K que de N ou de P.
44
-Le sulfate de potasse est l'engrais qui pose le plus de problème à cause de sa faible solubilité
et les fortes doses à apporter. Il est préférable de l’apporter à part. Toutefois son mélange
avec les autres engrais s’impose pendant les périodes de grossissement des fruits ; la potasse
n'est pas injectée seule, mais en mélange avec les autres engrais. Il est nécessaire alors de
respecter les équilibres entre N, P et K par exemple (1 N- 0,2 P2O5- 2 à 2,5 K2O). Le chélate de
fer doit être apporté en dernier lieu.
-Il existe des solutions ‘fille’ prêtes à l'emploi’ préparées pour de petites superficies.
8. Pilotage de la fertigation
Une fois la méthode d’apport des engrais est fixée, la solution d’engrais est injectée. Le
débit de l’injecteur doit être réglé de manière à maintenir un taux constant durant toute
l’irrigation. Il est nécessaire de commencer l’irrigation par de l’eau claire afin de chasser l’air
du réseau et d’imbiber le bulbe. Ensuite, l’irrigation est poursuivie par l’injection d’engrais en
veillant à ce que la concentration des engrais dans l’eau d’irrigation ne dépasse pas 2‰. Une
fois l’injection des engrais terminée, l’irrigation continue par de l’eau claire en quantité
suffisante pour garantir le passage complet du fertilisant vers la zone radiculaire et de
l’évacuer des rampes d’irrigation. Certains recommandent de commencer l’irrigation par une
eau claire, puis de ferti-irriguer, l'apport des engrais est laissé à la fin de l'irrigation afin d'éviter
leur lessivage.
La fertigation peut est pilotée / contrôlée (chaque semaine) par la conductivité électrique
(CE) du sol et de la solution nutritive (SN) qui est ajustée en fonction des besoins du stade de
développement. Les faibles valeurs de CE (mesurée au conductimètre) sont réservées à la
croissance végétative (1,5 à 1,8 mS/cm en cours de végétation) et les plus élevées au
grossissement des fruits (2 à 2,5 mS/cm).
45
9. Unités et conversions
La correspondance des unités et les conversions sont portées aux Tableaux 19 et 20.
Tableau 20. Table de conversion des éléments minéraux, de la forme élémentaire à la forme
oxydée (gauche) et inversement (droite).
46
- Il ne faut pas utiliser les phosphates et les acides avec les sels de calcium ou de magnésium
ou avec les eaux riches en ces éléments. Les eaux riches en calcium (> 70 mg/l) sont
incompatibles avec les sulfates.
La fertigation peut être complétée par des pulvérisations d'engrais foliaires à base
d'oligoéléments lors des stades (floraison-nouaison) et par un apport hivernal de fumier.
47
Chapitre 3
-------------------------------------------------
LA FERTILISATION FOLIAIRE
1. Introduction
Les engrais azotés utilisés en application foliaire sont portés au Tableau 21. L’urée
contient un pourcentage élevé d’azote (46%). Son absorption est rapide (60–70% de l’urée
appliquée peut être absorbée par les feuilles), se produisant au cours des quelques heures qui
suivent son application.
48
3. Facteurs affectant l’absorption foliaire des engrais
Les pulvérisations foliaires présentent l’avantage de donner une réponse rapide et efficace
pour traiter les carences en nutriments (Therios, 2009 ; Policarpo et al., 2008). Le meilleur
moment pour pulvériser l’engrais est tôt le matin ou le soir, lorsque les températures sont plus
faibles et que l'humidité relative de l’air est relativement élevée.
Les pulvérisations foliaires faites sous température élevée et faible humidité causent des
brulures sur le feuillage. L’absorption des engrais pulvérisés est réduite si les oliviers pulvérisés
sont soumis à un stress hydrique (stomates partiellement ouverts).
Les produits humidificateurs ou surfactants améliorent l’absorption des engrais en
augmentant l’humidité autour du feuillage.
L’application des engrais foliaires au printemps après l’apparition des nouvelles feuilles
améliore leur absorption. Lorsque l’application foliaire est faite en automne, la teneur des
feuilles en azote augmente de manière consistante (+50%).
L’absorption de l’urée n’est pas influencée par le statut des feuilles en azote. Sa
translocation des feuilles matures vers les autres tissus végétatifs dans les plantes déficientes
est plus faible que dans les plantes ayant des teneurs suffisantes. Les feuilles âgées absorbent
plus difficilement les engrais. L’urée est véhiculée de manière acropète et basipète, cependant,
la translocation de N-urée aux racines des plantes déficientes est moins efficace que dans les
pousses.
Le type d’engrais et le degré de sa solubilité est déterminant du niveau d’absorption des
engrais.
49
Chapitre 4
-------------------------------------------------
Les margines sont des effluents générés par l’activité agroindustrielle de transformation
des olives en huile (novembre-janvier). En moyenne 1 m3 de margine est produit par le
pressage de 1 à 1,5 tonnes d'olives. La Tunisie en produit annuellement 800.000 tonnes (0,8
tonne par tonne d’olives triturée) et plus de 10 millions de tonnes sont produites autour du
bassin Méditerranéen (Ben Rouina, 2019).
Exemple :
Par rapport à une fertilisation classique sur oliviers, un apport de 100 m3/ha de margines
correspond à une fertilisation normale en magnésie, élevée en phosphore, très élevée en
potasse, variable en azote mais généralement très élevée. Ces enrichissements justifient
l'intérêt de la valorisation agricole des margines qui peuvent être utilisées comme fumure
d'entretien par épandage sur le sol. Cependant les doses à appliquer doivent être
judicieusement étudiées sur la base des teneurs en potasse.
Remarque :
L'apport d'eau par les margines est négligeable.
Les travaux menés par Cadillon et Lacassin (1992) ont montré que les margines sont des
effluents acides (pH de 4,8) à forte charge saline (conductivité de 10 mS/cm due à la présence
d’ions potassium 8 g/l, chlorures 800 mg/l, calcium 570 mg/l et magnésium 200 mg/l) et à
forte teneur en matière organique (100-150 g/l). Elles contiennent de fortes teneurs en azote
organique et en phosphore (285 mg/l). La fourniture d'azote nitrique par les margines se fait
progressivement par minéralisation lente. Ces composants, minéraux et organiques,
apparaissent sous forme soluble et concentrée ce qui les rend peu épurables, mais, cependant,
valorisables. L’épandage des margines en hiver s’avère peu profitable étant donné que l’azote
peut être lessivé. Ces auteurs suggèrent le stockage des margines (bassin de stockage muni de
pompe) et leur application au mois de février. Après avoir élaboré une étude préalable sur le
sol et défini les précautions à prendre pour éviter sa contamination, celle de la plante
(mouillage des feuilles, application sur une culture en végétation) et celle de la nappe, Cadillon
50
et Lacassin (1992) recommandent son utilisation sur sols à texture grossière. Les sols acides
devront être neutralisés avec de la chaux avant l’épandage des margines du fait de leur acidité.
L’épandage des margines doit être suivi rapidement par un labour d’enfouissement afin de
faciliter l’adhésion des composants des margines aux particules du sol et éviter leur
percolation.
Les travaux menés en Tunisie (Ben Rouina et al., 2015) ont abouti à la mise au point d’une
législation officielle permettant l’épandage de 50 m3 de margines par hectare (Décret 1306 du
26 février 2013) en remplacement des engrais chimiques de synthèse. L’étude a été réalisée
sur 12 ans entre 1995 et 2012 par une équipe multidisciplinaire de chercheurs de l’Institut de
l’Olivier touchant à la plupart des aspects allant de l’agronomie, aux sciences du sol, jusqu’à la
microbiologie et la technologie. Les expérimentations ont été réalisées en plein champs sur
des parcelles d’olivier d’une surface de quatre hectares dans cinq sites géographiques
éloignés. 3 doses de margines ont été testées (50, 100 et 200 m3/ha/an) (photo 11).
Photo 11. Epandage de margines fraîches au moyen du tracteur muni d’une citerne vide fosse
actionnée par la prise de force de celui-ci (Ben Rouina et al., 2015).
Les résultats ont montré que l’utilisation des margines comme fertilisant des terres
agricoles a permis une amélioration du statut organique et minéral du sol. Après dix années
d’utilisation, le taux de matière organique est passé de 0,15 % à 0,74 %. Celui de l’azote total a
évolué de 176 ppm à 425 ppm. De même la vie micro organique du sol a été améliorée en
passant de 2105 à 8106 UFC. La production de l’olivier a augmenté de +27% durant 12
campagnes agricoles.
51
Photo 12. Déversement contrôlé des margines dans des espaces de stockage réservés où elles
se dessèchent naturellement. A gauche, bassin en terre filtrante pour la collecte des margines
dans la région de Sfax qui produit en moyenne 350.000 tonnes de margines/an. A droite :
bassins couverts d’une membrane géotherme isolante, de faibles capacités (400 m3) qui
servent de station de relai pour l’approvisionnement des tracteurs d’épandage (Ben Rouina et
al., 2015).
Suite aux résultats obtenus durant ces longues années de recherches et consolidés par le
Projet CFC / IOOC / 04 (Utilisation des margines et des grignons d’olives sur des terres
agricoles), une multitude de journées d’information ont été réalisées au profit des utilisateurs
potentiels (propriétaires des huileries, agriculteurs, …).
Photo 13. Photo illustrant l’amélioration de la biodiversité naturelle dans les oliveraies en
milieu aride tunisien à faibles précipitations (< 250 mm de pluie par an).
(Ben Rouina et al., 2015)
Outre l’amélioration du statut microbiologique des sols induisant une durabilité des
écosystèmes fragiles des zones arides et semi arides, l’épandage direct des margines dans les
oliveraies a amélioré le statut minéral du sol et a induit de ce fait, une meilleure croissance et
production de l’olivier. De plus, l’utilisation rationnelle des margines comme fertilisant naturel
des terres agricoles par épandage a permis la réduction de la pollution générée par l’usage
52
massif des engrais chimiques (engrais azotés principalement). Pour réussir cette opération
d’épandage homogène et uniforme sur le terrain, l’industrie métallurgique de fabrication des
citernes, nécessaires pour l’opération, est développée. De plus, l’amélioration des productions
d’olives et de l’huile d’olives a induit une augmentation des revenus des agriculteurs et a
majoré les besoins en main d’œuvre et en outils d’aide, nécessaires pour la récolte des olives.
Les travaux de synthèse de Regni et al., (2017), présentent les avantages et les risques de
l'utilisation des déchets des huileries comme amendement du sol et les recommandations sur
leur application correcte. En effet, les teneurs élevées en phosphore, en potassium et en
matière organique des déchets ont une incidence positive sur les caractéristiques physico-
chimiques du sol, améliorant la productivité des cultures. Cependant, l'application de ces
déchets aux sols devrait être mise en œuvre avec rationalité, étant donné que la forte
concentration de phénols a un effet bactériostatique bien connu sur les microorganismes et un
certain effet phytotoxique sur les cultures. De plus, une gestion prudente de cette application
est requise en raison de la nature acide des déchets et de sa forte concentration en sels.
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
53
Chapitre 5
--------------------------------------------------
1. Principe
La technique consiste à injecter des engrais dans le système vasculaire. Elle est utilisée
lorsque les autres méthodes d’application des engrais n’apportent pas de satisfaction, en
particulier dans le cas de la chlorose ferrique. L’avantage principal réside dans le fait que la
totalité du produit injecté reste dans la plante (pas d’effet polluant). Bien que cette méthode
de fertilisation s’avère la plus rapide, elle peut occasionner des problèmes de toxicité aigus.
Les premiers essais ont été réalisés sur des hêtres en cours de dépérissement (Veldeman,
1980) par injection de solutions nutritives (N, P, K, sucres et hormones) sous pression (4-5
bars) dans le système vasculaire de l’arbre, au niveau de la base. L’essai a abouti à une
renaissance des radicelles.
Saleh et al. (2016) ont étudié l’effet de l’injection de fer (solution de FeSO4, injection de
25g FeSO4/arbre) au palmier dattier variété ‘Piarom’ - Iran en comparaison avec d’autres
traitements (témoin, application en surface de Fe-EDDHA, application en profondeur de FeSO4)
pour corriger des déficiences ferriques. Le traitement « injection de solution de FeSO4 » aux
arbres de 12 ans a donné les meilleurs rendements (120 kg/arbre), un niveau de sucres
réducteurs élevé (71%) avec les index brix les plus élevés.
2. Méthodes d’injection
La perfusion consiste à frotter le produit sur l’écorce (produit riche en fer), qui sera
véhiculé par le xylème vers les autres parties de l’arbre en bénéficiant de l’effet de la
transpiration. Le passage du soluté à travers l’écorce peut être entravé par son épaisseur
(barrière solide).
54
de 3 ans. L’injection se fait soit en hiver par temps clair soit au courant de l’été. Au printemps,
des risques de toxicité existent.
3. Avantages et limites
L’injection au tronc est une nouvelle méthode de fertilisation qui présente plusieurs
avantages tels que la diminution de la pollution de l’environnement, la longue période de
validité de l’injection et son efficacité (Haifa, 2016). Cette technique a été testée sur olivier en
injectant des produits ferriques (sulfate de fer) à basse pression dans le but de combattre les
chloroses ferriques.
Les dispositifs d’injection ont connu des améliorations pour faciliter l’injection des engrais
(avec ou sans pesticides) aux arbres. Les dispositifs actuels sont constitués d’un connecteur et
d’une bouteille sous pression. Il contient un engrais spécial auquel on peut ajouter la dose
nécessaire de produit phytosanitaire à injecter dans le tronc.
L’application simplifie toutes les opérations liées aux traitements, sans avoir besoin
d'utiliser d'équipements de protection. Le système permet l'application à tout moment de la
journée, sans qu'il soit besoin de clore ou d'isoler les zones à traiter et indépendamment des
conditions météorologiques. On évite ainsi l'émission de produits phytosanitaires qui
pourraient être préjudiciables aux personnes et animaux.
Comme le produit appliqué est directement introduit dans le système vasculaire de l'arbre
ou du palmier, on en multiplie les effets et l'efficacité.
Le système d'injection augmente la persistance et la durée des effets du produit appliqué.
Il permet de réduire le nombre d'applications nécessaires pour réaliser n'importe quel
traitement, ce qui représente une importante économie en produits phytosanitaires, en eau,
énergie, temps d'application et main d'œuvre.
Ce système peut être utilisé pour appliquer directement des engrais ou pour réaliser des
traitements sur des organismes nuisibles et maladies en leurs ajoutant un produit
phytosanitaire.
55
4. Objectifs
5. Mode opératoire
Photo 15. Injection des fertilisants (fer) dans les troncs de palmiers (Saleh, 2016).
Sources : www.joaat.com/uploadfile/2016/1205/20161205032133485.pdf.
56
Chapitre 6
--------------------------------------------------
Légende :
- : légère réduction de la fumure
+ : léger renforcement de la fumure
- - : forte réduction de la fumure
+ + : renforcement soutenu de la fumure
// : Fractionnement des apports
* : pas d’apport si le sol est bien pourvu
57
2. Base d’un programme de fertilisation intégrée
Les amendements au sol sont effectués préférentiellement à la fin de l’hiver, les engrais
foliaires sont appliqués entre les périodes de préfloraison et de grossissement des fruits
(première phase) alors que la fertigation se pratique au cours de la période d’irrigation.
Figure 11. Schéma des besoins en nutriments des feuilles d’olivier (courbe grise), des fleurs
(courbe blanche) et des fruits (courbe noire) (Haifa, 2016).
58
3- Les différentes pratiques de la fertilisation / fertigation
La solution mère est la solution fertilisante ou solution nutritive qui sera injectée. La solution
fille est l’eau d’irrigation fertilisée après injection de la solution mère.
La concentration de la solution mère est définie par le poids d’engrais dissout (g) par unité de
volume de la solution mère (litre).
Le taux d’injection (l/m3) est défini par le rapport de débit de la pompe doseuse (l/h) par le
débit de la conduite d’irrigation (m3/h).
La solution d’engrais sous forme liquide est injectée dans le système en quantité limitée mais
de manière répétée et en continu pendant l’irrigation (Phocaides, 2008). Le débit de l’injecteur
doit être réglé de manière à maintenir un taux constant durant tout le temps de fertigation.
Mais il est nécessaire de commencer l’irrigation par de l’eau claire afin de chasser l’air du
réseau et de garantir l’imbibition du bulbe. Ensuite, l’irrigation est poursuivie par l’injection
d’engrais en veillant à ce que la concentration des engrais dans l’eau d’irrigation ne dépasse
pas 2‰. Suite à l’injection d’engrais, il faut s’assurer que l’irrigation continue par de l’eau
claire en quantité suffisante pour garantir le passage complet du fertilisant vers la zone
radiculaire.
Le choix des engrais dépend de leur solubilité, de leur acidité, de leur compatibilité et de leur
coût. Il est impératif de choisir des engrais solubles (solides ou liquides). L’élément
communément appliqué est l'azote. Toutefois, l’application du phosphore et du potassium est
courante pour certains modes de conduites (olivier en hyper-intensif).
Acidité : La solution mère doit avoir un pH acide variant entre 5 et 6. L’acidité produite par
diverses formes d'azote varie selon le type d’engrais, l’eau d’irrigation et le type de sol. Une
vérification du pH du sol au début de la saison est nécessaire, puis à la fin de la saison
d’irrigation.
Les engrais généralement utilisés sont: l’urée(N), l'acide nitrique (N), le nitrate d'ammonium
(N), l'acide phosphorique (P), le sulfate de potassium(K), le phosphate mono potassique (P K),
59
le nitrate de potasse (N K) et le nitrate de calcium (N). Certains produits apportent aussi des
éléments mineurs comme le sulfate de magnésie ou le nitrate de magnésie (Tableau 23).
Il est possible d’utiliser des engrais composés ou certains engrais (solides et liquides)
contenant des oligo-éléments, des matières organiques (acides fulviques, acides humiques,
acides aminés…).
Les engrais azotés et potassiques ne posent généralement pas de problèmes d’injection. Mais,
lorsque l’eau est dure, les phosphates peuvent précipiter. Il faut utiliser dans ce cas un engrais
phosphaté acidifiant (phosphate mono-ammonique).
60
3.2. Comment corriger le pH du sol
- Sol acide : la chaux est couramment utilisée pour corriger le pH des sols acides. Les quantités
à appliquer varient selon la texture du sol. Pour augmenter d’une unité le pH d'une couche de
sol de 18 cm partant d'un pH initial de 4,5 ou de 5,5, la quantité de calcaire nécessaire est de
1,36 t/ha pour un sol sableux à 5,45 t/ha pour un limon argileux.
- Sol sodique : Il peut être corrigé par l'application de gypse. Le taux d'application peut être
déterminé par une analyse de laboratoire. Une fois que le gypse est appliqué, le sodium
déplacé doit être lessivé au-dessous de la zone des racines. Les matières organiques (fumier,
cultures de couverture, résidus de cultures) aident à améliorer la structure du sol.
NB :
Le pH diminue avec l’augmentation de l’amendement azoté sous forme (NH4)2SO4.
Il faut 606 ml d'acide nitrique 38° Baumé pour neutraliser l'effet alcalinisant de 1 kg de
phosphate bi-ammoniaque (20%N et 53% P2O5).
(Source: http://www.oliveoilsource.com/page/fertilizers-and-mendments)
Le Tableau 24 résume l’ensemble des pratiques à ‘adopter’ pour corriger les déficiences et
les excès d’éléments minéraux majeurs et mineurs et quelques éléments traces. Le Tableau 25
présente les quantités de potasse à apporter pour corriger le sol en fonction de sa texture.
61
Tableau 24. Quels modes de fertilisation peut-on adopter pour la correction des états de déficience et de toxicité chez l’olivier ?
Azote (N) Potassium (K) Phosphore (P) Calcium (Ca)
Correction Amendement au sol, L'apport de K en conditions de stress peut -Fertigation à l’acide -Chaulage en incorporant
Fertigation ou Pulvérisation améliorer la résistance des oliviers. phosphorique (0,5 kg au sol du CaCO3 (A titre
foliaire d’urée (A titre indicatif : Adopter les techniques culturales qui P/arbre) sous-forme de indicatif 200 à 1000 kg de
2000L solution/ha, solubiliser améliorent la croissance des racines et phosphate d'ammoniaque 1000 m2) en automne
0,5-2 kg d'urée/hl, soit 4,6 à l’humidification de la rhizosphère. (l'ion NH4+ favorise -Pulvérisation foliaire de
18,4 kg N/ha). Apport d’engrais: Epandage au sol, l'absorption des ions H2PO4- chlorure de calcium
irrigation fertilisante (à titre indicatif on et HPO4-), anhydre 0,4% ou 1% de
peut prendre une Dose : 0,5-1,0 kg de -Pulvérisation foliaire de nitrate de calcium.
sulfate de potasse ou de nitrate de potasse phosphate d'ammoniaque (A Le nitrate de calcium (15,5-
/100 L d'eau ou par pulvérisation foliaire). titre indicatif : 0,7 à 1 kg/100 0-0-26,5) est un engrais
Le maintien d’un pH=6.5 est critique pour L d'eau). soluble qui peut être
optimiser l’absorption du potassium. appliqué en fertigation.
62
d'eau. L’urée a un effet synergique poudre plus soluble que le Borax en
pour l'absorption. application foliaire ou au sol sous forme
de solution (1 – 1,5 g / L).
Fer (Fe) Manganèse (Mn) Cuivre (Cu) Chlore (Cl) Sodium (Na)
Correction Application foliaire (rapide et courte) ou Application au sol : fumier -Application de fumier (apporte 3 g Lessivage.
Des fertigation (effet prolongé): chélates de Fer- (40 g Mn/Tonne), Cu/Tonne).
déficiences EDDHA (12% Fe), applicable à 50 g / L d’eau. Pulvérisation foliaire de -Application au sol : sulfate de cuivre
Injection dans le tronc des arbres : utiliser le sulfate de manganèse à 0.5 kg/arbre,
sulfate de fer (20% Fe, 20g/m2) 0.2% (200 g /hl) ou de -Pulvérisation foliaire de sulfate de
Pulvérisation foliaire : nitrate de fer à la dose fongicides (Mancozèbe et cuivre (0,05% ou 100 g d'oxychlorure
de 500 g/hl. Manèbe), de cuivre /100L eau).
Correction Le remède est le lessivage, le chaulage, le Remède : élévation du pH Le remède est le lessivage.
des excès drainage et l'arrêt des traitements à base de du sol, augmentation du
Mn. taux de la matière
organique et arrêt des
traitements cupriques.
Sources: Fernández-Escobar et al., (1993) ; Delgado et al., (1994); Parra et al., (2003) ; Chatzissavvidis et al., (2005) ; Fernández-Escobar et al., (2006) ; COI, (2007); Vossen (2009) ;
Boussadia et al., (2008); Saidane et al., (2014) ; Van der Gulik et Tam, 2006. Sources électroniques: http://www.summerlandolives.com.au/; http://www.oliveoilsource.com.
63
Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020
Tableau 25. Quantité de potasse nécessaire (kg K2O /ha) pour la correction du sol en relation avec sa
texture et le niveau de sa richesse.
Type de sol
Richesse en potassium Sol sableux Sol limoneux Sol argileux
Sol riche 0 0 0
Sol bien pourvu 25 15 10
Sol peu pauvre 45 45 50
Sol pauvre 70 75 85
Sol très pauvre 90 105 120
Lorsque la concentration de K dans les feuilles baisse en deçà de 0,3%MS les symptômes de
déficience apparaissent.
-Pour une concentration de 0,3–0,5%, une application de 4–10 kg K2O/arbre est recommandée, avec
un maximum toléré de 20 kg K2O/arbre pour les sols lourds.
-Pour une concentration de 0,7%, la quantité de K à appliquer est double de N. Si on applique 0,5 kg
N / arbre (c.-à-d. 2,5 kg de sulfate d’ammonium) on doit apporter 1 kg de K2O/ arbre (c.-à-d. 2,0 kg de
sulfate de potassium).
-Pour K > 0,9%, pas d’application de K.
-Une alternative, consiste à appliquer au sol 2,3 à 4,6 kg de K2O /arbre en hiver sous forme de sulfate
d’ammonium. Les petites quantités sont destinées aux sols sableux et les plus élevées aux sols
lourds. Dans ce cas le fertilisant potassique devra être épandu tout le long de la rangée des arbres ou
de manière circulaire autour des arbres. En dehors de cet espace il ne pourra pas être utilisé par les
racines. Après la période de nouaison, un deuxième apport est effectué, en injectant le potassium
dans le système d’irrigation sous forme de nitrate de potassium (300 – 500 g / arbre).
-Lorsque le potassium n’est pas déficient, une pulvérisation foliaire de 1,2% de nitrate de potassium
peut induire une nouvelle végétation rapidement, donnant un résultat la semaine même.
NB : L’échec de réponse à la fertilisation phosphatée est un problème général dans les plantations
d’olivier.
64
Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020
Un programme de fertigation doit être établi pour chaque parcelle en tenant compte des conditions
du milieu et de l’état et du potentiel productif des arbres. Les exemples présentés ci-dessous sont
utilisés dans différents pays Méditerranéens (Haifa, 2016) et en Tunisie (Gargouri, 2012).
La concentration de l’eau d’irrigation devra être de 0,3 g / L pour les plantes sensibles à la salinité,
1,0-2,0 g / L pour plantes semi-tolérantes (olivier) et 2,0-4,0 g/L pour les cvs., tolérants.
Pour une oliveraie à planter selon la densité de 500 arbres/ha, sur un sol léger à moyen, le
programme de fertigation suivant a été appliqué (région méditerranéenne).
Tableau 26. Quantités d’engrais recommandées pour des oliviers adultes plantés à 500 pieds/ha et
conduits sous fertigation.
Après la plantation, les auteurs (Haifa, 2016) recommandent l’application des éléments N et K dans
un rapport 1:1 durant les 3 premières années de culture. Le phosphore sera appliqué après la 3ième
année sur la base de l’analyse foliaire.
65
Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020
Le programme présenté dans le Tableau 28 a été appliqué pour de jeunes oliviers âgés de 1 à 3 ans
avec des apports de N et de K en fertigation, associés à des pulvérisations foliaires.
Tableau 28. Besoins en N et K et quantités d’engrais appliquées pour des oliviers jeunes (kg/ha).
Besoins Apport
N K2O Urée
Année 1 50 - 80 50 -70 78 - 130
Année 2 80 - 120 70 -120 130 - 170
Année 3 120 - 150 120 - 145 170 - 240
(Haifa, 2016).
Dans les plantations intensives (densité > 400 arbres/ha), produisant entre 15 et 50 kg d’olives/arbre
(6 à 20 tonnes d’olives/ha), la fertigation est pratiquée tout au long de l’année en utilisant des
engrais azotés solubles / urée 46%N, le nitrate d’ammonium 33,5% N, le nitrate de potassium (13% N
et 46% K2O), le nitrate de calcium (15,5% N et 26,5% CaO) et le mono-phosphate ammonium (12% N,
61% P2O5).
La fertilisation d’entretien consiste à apporter pour chaque arbre entre 500 et 1000 g de N, 150 à 350
g de P2O5, 250 à 350 g de K2O et 200-400 g de bore en fonction du niveau de production. Ces
quantités devront être ajustées en fonction de l’analyse foliaire.
Pour des oliviers produisant entre 3 et 5 tonnes d’olives / ha, le programme suivant a été appliqué
avec 4 à 6 applications entre le début du printemps jusqu’au début de l’été.
Azote, apport de 190 kg/ha, K2O : apport de 300 kg/ha et P2O5 : apport de 50 à 100 kg/ha si
nécessaire. L’engrais recommandé est un engrais composé 17-10-27 à la dose de 1100 kg/ha.
Pour une oliveraie à huile de 500 arbres / ha, plantée sur un sol léger à moyen avec un rendement
attendu de 30 tonnes / ha, le programme de fertigation suivant a été appliqué.
Tableau 29. Programme de fertigation sous des conditions Méditerranéennes de culture pour une
oliveraie à huile de 500 arbres/ha ayant un rendement de 30T/ha. Apports exprimés en kg/ha.
Ce programme est basé sur un engrais composé 17-10-27 + micro-éléments (Haifa, 2016)
et hydrosoluble.
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Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020
Tableau 30. Quantités d’engrais recommandées par saison pour des oliviers jeunes
Age
Saison Engrais composé 17-10-27 + ME (g/arbre) Zone des racines (m)
1 Printemps 83 0,6
1 Début de l’été 99 0,9
1 mi-été 99 - 124 1,2
2 Printemps 217 2,1
2 Eté 236 2,7
2 Fin été 168 1,8
3 Hiver 246 3,4
3 Printemps 276 3,7
3 Eté 295 4,3
A partir de la 4ième année, l’engrais est appliqué sur la base de l’analyse foliaire
Exemple 6. Fertigation d’une oliveraie adulte à haut rendement en fonction des stades
phénologiques.
Pour une oliveraie intensive (500 arbres / ha) à haut rendement (≈30 tonnes / ha) conduite sur un sol
léger à moyen, le programme de fertigation suivant est préconisé à titre indicatif selon la saison. Les
auteurs recommandent d’arrêter la fertigation 50 jours avant la récolte et de diviser les doses en
applications hebdomadaires.
Tableau 31. Programme de fertigation de l’olivier intensif hautement productif selon la saison.
Tableau 32. Programme mensuel de fertigation sous des conditions de culture Méditerranéennes
d’une oliveraie intensive conduite en fertigation. Apports exprimés en kg/ha.
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Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020
Tableau 33. Programme de ferti-irrigation d’une parcelle d’olivier selon l’âge et la période de l’année.
Apports exprimés en g/arbre.
Age (an)
Mois Elément 2-3 3-4 4-5 5-6 6-7 7-8 8-9 9-10 >10
Février Azote 1 2 5 30 60 120 150 190 220
P2O5 2 2 5 11 10 25 45 100 125
K2O 2 2 4 10 20 35 65 90 110
Mars Azote 1 4 6 35 70 140 170 210 240
P2O5 2 5 5 18 35 70 160 180 205
K2O 2 4 7 20 35 70 125 180 220
Avril Azote 2 4 7 40 80 160 200 250 290
P2O5 2 5 5 18 35 70 160 180 205
K2O 2 4 10 20 35 75 125 180 220
Mai Azote 2 5 7 45 90 180 220 275 320
P2O5 2 2 5 11 20 45 100 115 125
K2O 4 7 10 20 35 70 125 180 220
Juin Azote 3 6 10 60 120 240 300 375 430
P2O5 2 2 5 11 20 45 100 115 125
K2O 4 10 15 30 55 110 255 360 440
Juillet Azote
P2O5
K2O 2 5 9 20 35 70 125 180 220
Aout Azote
P2O5
K2O 2 5 9 20 35 70 125 180 220
Septembre Azote 2 7 8 50 100 200 250 300 345
P2O5 2 2 5 5 10 22 55 70 70
K2O 2 20 20 55 110 220 510 710 855
Octobre Azote 2 7 6 35 70 140 170 210 240
P2O5 2 - 2 2 5 10 20 20 20
K2O 20 15 55 110 220 510 710 855
Novembre Azote 2 5 6 35 70 140 170 210 240
P2O5 2 2 5 10 20 20 45
K2O 4 10 35 70 145 325 455 545
Source : Gargouri (2012).
68
Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020
Exemple de l’application :
Accéder à : http://www.haifa-nutrinet.com/default.asp
Orchards
fig
grapefruit
grapes-table
grapes-w ine
hazelnut
lemon
nectarine
olive
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Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020
Méthode de croissance :
Antécédent cultural
Eléments disponibles par le recyclage des antécédents culturaux
Avec l’option (full production’ et un antécédent de blé, on a les valeurs sous indiquées (exemple).
70
Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020
olive
Previous crop
Available nutrients from recycled previous crop
8 2 14 3 3
Pour un rendement attenu de 2 T/ha, les besoins sont rapportés dans le tableau suivant :
D’autres options sont possibles comme l’entrée des données relatives aux analyses du sol, au stade
de développement, au mode d’irrigation……pour mieux cerner les quantités de nutriments exportées
et les doses à apporter.
Des essais sont en cours pour voir si cette application peut être validée pour les conditions
tunisiennes basée sur une comparaison des exportations fournies par cette application et calculées à
partir de teneurs réelles.
71
Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020
Le produit composé 17-9-16 + 2MgO en est un exemple, il est appliqué à la fin de l'hiver avant le
démarrage de la croissance végétative (fin février - mi-mars).
* Oliviers extensifs : application de 3 - 7 kg / arbre
* Oliviers intensifs : application de 300 à 400 kg/ha de produit.
72
Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020
Chapitre 7
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Les résultats d’une vingtaine d’années de recherches menées autour du bassin méditerranéen
sont ci-dessous synthétisés.
Romero-Gámez et al., (2017) ont entrepris une étude sur la reconversion des oliveraies
traditionnelles en vergers intensifs. L’objectif de l’étude étant de comparer les impacts
environnementaux de la diversité des systèmes de conduite. La méthodologie de “ Life Cycle
Assessment” a été utilisée pour calculer et évaluer les impacts potentiels environnementaux associés
à la production d’olives. L’étude a été menée en utilisant 8 systèmes traditionnels, 3 systèmes
intensifs et un système hyper intensif. Les résultats ont montré que la fertilisation est la composante
la plus influente et par conséquent elle doit être prise en compte en priorité pour optimiser le
système de production. Les systèmes qui montrent l’impact le plus large sont : le système irrigué, le
système intégré et le système hyper intensif en dépit de sa haute productivité.
Francisco Albornoz (2016) a étudié l’impact de l’excès de la fertilisation azotée sur les cultures à
court et à long termes tel que la réduction de la qualité des produits, évaluée par les caractéristiques
organoleptiques et les composés liés à la santé, tels que les nitrates, en plus des pertes de
rendement. Cette revue de littérature résume la recherche des 20 dernières années et décrit la
réponse des cultures à des taux élevés de fertilisation azotée, avec une analyse détaillée des
conditions et des pratiques qui conduisent à l'accumulation de nitrates dans les parties de la plante.
L’auteur recommande la réduction des apports des engrais et l’utilisation de la fertigation ou des
engrais à libération contrôlée qui présentent l’avantage de fournir aux cultures les quantités de
fertilisants dont elles ont besoin au bon moment. Ceci va réduire la contamination des cultures et du
sol en NO3 même si la réduction des apports en N peut occasionner une baisse des rendements. Les
bio fertilisants ont également des effets positifs et réduisent l’accumulation de NO3. Les producteurs
sont encouragés à réduire et à appliquer efficacement les engrais azotés à leurs champs pour réduire
les effets négatifs sur l'environnement et d'accroître la durabilité de leurs agro écosystèmes. En tant
qu’avantage supplémentaire, les producteurs peuvent commercialiser des produits biologiques
avantageux pour la santé. Les programmes actuels devraient cibler le développement de cultivars
avec une efficacité d'utilisation élevée de N pour que les applications d'engrais azotés soient réduites
sans réduction des rendements.
Des essais récents ont été menés par Dbara et al., (2016) durant 4 années consécutives, portant
sur l’amendement potassique d’une oliveraie de table cv., ‘Picholine’ cultivée à 6*8m sous climat
semi-aride supérieur (localité de Bouficha, Tunisie), présentant des symptômes de carences. Les
oliviers ont été amendés en potasse avec des quantités répondant à 100% de leurs besoins, en se
basant sur les exportations moyennes (Loussert et Brousse 1978). Certains arbres ont reçu 0,7 kg de
‘solupotasse’ (1 kg en contient 0.5 Kg de K2O) en application au sol et d’autres en pulvérisation
foliaire, fractionnés en 2 apports. Les résultats relatifs aux paramètres de production sont comparés
à ceux du témoin (Tableau 34). Les résultats ont montré que l’amendement en potasse a amélioré le
rendement et le pourcentage de pulpe. Un indice de maturité plus important a été observé au niveau
73
Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020
des olives récoltées sur les arbres recevant le potassium selon les deux modes d’apport (sol et
foliaire). Les feuilles recevant le traitement 100Kf (potassium en pulvérisation foliaire) ont présenté
des teneurs plus élevées en potassium. La pulvérisation foliaire de la potasse a été plus profitable
que son application au sol.
Tableau 34. Paramètres de production obtenus chez l’olivier Arbéquina amendé en potasse (0 K
Témoin sans apport de ‘solupotasse’, 100 Ksol apport de 100% des besoins en application au sol, 100
K foliaire : apport de 100% des besoins en pulvérisation foliaire).
Les essais conduits en Italie sur l’olivier cv. Mission ont montré que le rendement en olives a
quadruplé en augmentant l’amendement azoté de 0,225 à 1,35 kg/arbre, atteignant les 100 kg
d’olives/arbre (Tableau 35). Cependant l’excès d’azote a entrainé son accumulation dans les fruits, la
réduction du contenu en polyphénols et la stabilité oxydative de l’huile. La part des fruits destinés à
la mise en conserve a également baissé.
Tableau 35. Effet de la fertilisation azotée sur le rendement et la taille des fruits en année de forte
charge en olives, cv. Mission, (Palermo, Italie).
La fertilisation N et K augmente généralement la teneur en huile d'olive ainsi que la taille des
fruits et le rapport pulpe sur noyau. L'objectif de ce travail était d'examiner si l'augmentation de la
teneur de fruit en huile se produit via l'augmentation de la concentration de l'huile dans la pulpe, ou
via une fraction accrue de pulpe dans le fruit. Rosati et al., (2015) ont mené un travail sur des oliviers
Leccino situés en Italie centrale à 500 m du niveau de la mer, et plantés en 1992 avec un espacement
de 6 × 5m. Le verger a reçu 30 tonnes de fumier ha-1 à la plantation sans aucun autre apport. Le sol a
été géré avec un paillis vert de végétation naturelle fauchée deux fois par an en mai et en juin, et
conservée en place. En 2009, les oliviers (3 arbres sélectionnés aléatoirement) ont été pulvérisés
74
Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020
avec l'équivalent de 180 kg d'urée-N/ha, répartis en trois doses égales en avril, avant la vague de
croissance, en juin, au cours de la nouaison et en septembre. En avril, le sulfate de potassium a été
appliqué en pulvérisation foliaire à la dose de 100 kg de K2O par hectare. Le poids frais et sec des
fruits, de la pulpe, l'huile de pulpe, la teneur en eau, la fermeté de la pulpe et l'indice de maturité des
fruits ont été mesurés sur des échantillons de 50 fruits tout au long de la croissance des fruits
provenant d'arbres fertilisés et témoins. Les résultats ont montré que les oliviers fertilisés ont eu un
poids plus élevé des fruits, à la fois frais (+ 23% en moyenne) et sec (+ 17% en moyenne). Le rapport
pulpe / noyau a également augmenté significativement avec la fertilisation (+23%, à la fois frais et
sec). Les fruits récoltés sur les oliviers fertilisés ont eu une teneur en huile (%MS) significativement
plus élevée (+ 9% en moyenne). La teneur en eau était également et significativement plus élevée
dans le fruit des plantes fertilisées (+ 5% en moyenne), mais pas dans la pulpe. La fertilisation n'a pas
affecté la maturation des fruits (fermeté, couleur et pulpe).
Au Portugal, Cameira et al., (2014) ont utilisé un modèle Root Zone Water Quality Model
(RZWQM2) pour étudier l’impact de la fertigation sur la culture intensive de l’olivier Arbequina. Le
modèle a fourni une prédiction acceptable de l’évapotranspiration, de l’humidité du sol et des
contenus en nitrates. Le modèle a montré que les pratiques en cours (de fertigation) entrainent une
perte de 57% de l’eau d’irrigation par drainage, une perte de l’azote de 71% par lessivage et de 5%
par dénitrification. Environ 64% des besoins de l’olivier en N sont satisfaits par la matière organique.
Le modèle a été aussi utilisé pour prédire l’impact de la pleine irrigation (FI) et de l’irrigation
déficitaire régulée (RDI75, RDI50) sur le drainage et le lessivage de N. Comparés aux pratiques en
cours, FI a occasionné une baisse du drainage et du lessivage de N de 47% et 90% respectivement. Le
traitement RDI75 est le plus approprié pour les agro-systèmes étudiés en relation avec FI : économie
de l’eau de 13%, réduction du lessivage de 15%, augmentation de la minéralisation de la matière
organique de 19%, ce qui optimise le prélèvement de N. Ces résultats montrent que l’N doit être
appliqué selon les besoins de la plante sur la base de l’analyse foliaire (indicateur en temps réel) ou
des mesures de la chlorophylle.
En Espagne, une grande partie de l’oliveraie est cultivée sur les sols calcaires, dont la plupart ont
le potentiel d'induire une chlorose en fer (Fe). Dans le travail de Sánchez-Rodríguez et al., (2013),
l'effet de fertilisation au phosphore sur la chlorose ferrique a été étudié sur les cultivars Arbequina,
Ocal, Manzanilla et Picudo cultivés dans quatre vergers situés dans le sud de l'Espagne avec des sols
très calcaires et pauvres en oxydes de Fe (principale source de Fe pour la plante). Les résultats ont
montré que l’application de P aux sols diminue la concentration en chlorophylle des feuilles (estimée
par SPAD) et leur poids, particulièrement chez les cvs., Manzanilla et Picudo. Ces différences entre les
cultivars étaient dues à la différence des teneurs des sols en oxyde de fer. La réponse des arbres à
l’application de P n’a pas été rapide probablement à cause des réserves d'éléments nutritifs dans les
arbres. Cela peut aussi expliquer pourquoi le volume de la canopée, le diamètre du tronc et le
rendement n'ont pas été affectés par la fertilisation au phosphore. Les résultats de cette étude
soulignent la nécessité de freiner l'application de P aux sols induisant la chlorose ferrique des
oliveraies intensives.
Ben Khelil et Sanaa (2013) ont étudié durant trois années consécutives (2006-2007-2008) le
comportement de jeunes oliviers irrigués, cv., Arbequina (Nord de la Tunisie), vis à vis de
75
Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020
l’amendement en azote (N), en phosphore (P2O5) et en potassium (K2O), appliqués à différents stades
phénologiques (inflorescence, durcissement des noyaux, maturité). Les résultats ont montré une
amélioration significative de l’état nutritionnel des arbres en micro et macro éléments. Les fruits qui
ont reçu les traitements combinés NPK ont montré une meilleure assimilation du potassium, des
valeurs plus élevées du poids moyen des fruits, du contenu en huile et de rendement. Ben Khalil et
al., (2009), Ben Khalil (2010) et Ben Khalil et al., (2010a, 2010b) se sont également intéressés à
l’évaluation du statut nutritionnel de l’olivier en se basant sur l’analyse foliaire des inflorescences.
Les résultats ont montré des corrélations significative entre les concentrations des feuilles et celles
des inflorescences obtenues au cours du stade de durcissement des noyaux pour N (r=-0,604*), K (r=-
0,527*), P (r=-0,760**) et Ca (r=-0,824**).
Tekaya et al., (2013 a et b) ont conduit un essai de fertilisation foliaire de l’olivier pour évaluer
l’impact de divers engrais sur la qualité de l’huile (teneur en acides gras libres, valeur du peroxyde et
caractéristiques spectrophotométriques UV, profil des acides gras, phénols totaux, o-diphénols et
composition en phytostérols de l'huile d'olive). Les 6 applications foliaires ont été réalisées sur deux
années successives et comprenaient les traitements: TC (contrôle, sans nutrition foliaire), T1 (riche
en azote, appliqué au début de végétation, 10 jours plus tard et 20 jours plus tard), T2 (riche en bore,
magnésium, soufre et manganèse, appliqué au début de floraison et 10 jours plus tard), T3 (riche en
phosphore et en potassium), T4 (riche en phosphore et en calcium), T5 (application de T1 et T2) et T6
(application de T1, T2, T3 et T4). Les applications foliaires ont été réalisées pendant deux saisons de
croissance successives et les huiles ont été extraites et analysées à la fin de l'expérience. Les
traitements T3 et T6 ont amélioré la stabilité de l'huile en augmentant la teneur en antioxydants,
tandis que T2 et T4 ont eu un effet négatif sur le profil antioxydant des huiles. Les résultats ont
montré que le total des phénols avait la valeur la plus élevée (R = 0,937, p= 0,001), suivi par l'a-
tocophérol (R = 0,775, p= 0,001) et le rapport oléique / linoléique (R = 0,625, p=0,05). Aucun effet n'a
été trouvé sur les caractéristiques physicochimiques générales ou la composition en acides gras. La
fertilisation foliaire a causé une diminution significative des teneurs en polyphénols et en o-diphénol.
La teneur totale en stérols n'a pas été affectée par les traitements foliaires. Cependant, la
composition de l'huile en phytostérols en particulier son taux de β-sitostérol est nettement amélioré
après application foliaire d'éléments nutritifs. L'analyse en composantes principales de la
composition des huiles en phytostérol a montré une discrimination entre le témoin et les différents
traitements.
L'azote (N) et le bore (B) sont des éléments mobiles dans le sol. Par conséquent, l'application de
ces nutriments est généralement effectuée annuellement, en dose fractionnée pour N et tous les 3
ou 4 ans pour le bore. Ainsi, les effets de ces éléments sur le rendement en olives, les teneurs en N et
B des feuilles, ainsi que sur les N et B disponibles des sols ont été étudiés lors d'un essai de terrain
dans une oliveraie situé au nord-est du Portugal durant quatre saisons consécutives (Rodrigues et al.,
2011). Les traitements d'engrais consistaient en: le contrôle, qui était un plan complet de fertilisation
où N et B étaient inclus (traitement N + B); -N traitement, avec N exclu du plan de fertilisation; et -B
76
Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020
Larbi et al., (2011) ont montré dans un essai entrepris au Nord de la Tunisie, que l’application de
traitements foliaires de bore (300 mg L−1, Solubor Début floraison) pendant deux années successives
à deux dates différentes, avant la floraison et juste après la nouaison, sur des oliviers ne présentant
pas de symptômes de carence, a augmenté le niveau de B foliaire. Ces applications n’ont pas affecté
significativement la croissance végétative. L’effet significatif du bore n’a été perçu qu’au cours de la
deuxième année d’application. Le rythme de la floraison a augmenté de 20 à 30% et le rendement
de 27%.
L’application foliaire de N, K et B donne une réponse très rapide avec une augmentation substantielle
des teneurs foliaires (Vossen, 2009). Les essais n’ont pas montré d’effet significatif sur l’alternance
de la production.
Policardo et al., (2008) ont mené un essai sur de jeunes oliviers cv., 'Nocellara del Belice' de huit
ans plantés dans la région centrale de la Sicile pour évaluer leur réponse à la fertilisation foliaire.
Différents types/combinaisons d’engrais minéraux foliaires et organiques ont été utilisés : Floral 20-
20-20 (minéral N, P, K, + macroéléments; FLO), Alga (extrait d’algues brunes; ALG), FLO+ALG, Azomin
(N organique, aminoacides et peptides; AZO), Supernat93 (engrais N-K organique, résidus distillés;
SUP), et comparés au témoin. Les traitements ont eu lieu durant l’été (4 fois). Le rendement, les
paramètres végétatifs (circonférence de la frondaison) ont été mesurés au printemps suivant. Les
traitements AZO et SUP ont eu des productions plus élevées que celles obtenues chez le témoin et
les arbres recevant le traitement ALG. Le nombre d’inflorescences par pousse a été plus grand au
niveau des oliviers FLO et ALG et plus faible au niveau du témoin. Le pourcentage d’avortement
ovarien et la chute de juin ont été plus faibles au niveau des arbres AZO et plus élevés pour les
oliviers ayant reçu les traitements FLO+ALG and ALG. L’engrais ALG est le seul qui a provoqué une
forte chute de fruits à la récolte. La croissance des pousses a été considérablement réduite au niveau
des arbres ALG et FLO, alors que les feuilles des arbres AZO ont présenté des feuilles avec de faibles
poids spécifiques. La fertilisation foliaire organique avec les engrais AZO et SUP ont donné en général
des niveaux de production et de croissance plus performants que chez le témoin ou les arbres
fertilisés aux engrais foliaires en réduisant le taux d’avortement ovarien et la chute de juin et en
augmentant la croissance des pousses.
Erel et al., (2008) ont montré que l’injection d’engrais N, P, K à des teneurs respectives de 0,4-
14,1 mM, de 0,2-5,33 mM et de 0,01-0,62 mM dans l’eau d’irrigation d’une oliveraie cv., Barnea a
augmenté les teneurs des feuilles en éléments nutritifs lorsqu’elle est appliquée à faibles doses. La
nouaison est affectée par les engrais N et P, alors que la charge en olives est maximale pour des
teneurs foliaires de 0.06 mol/kg de P et 0,35 mol /kg de K dans les feuilles. Elle augmente lorsque les
teneurs en azote augmentent de 0,7 à 1,3 mol/kg et diminue au-delà de 1,5mol N /kg.
Morales-Sillero et al., (2007 ; 2008) ont montré que la fertigation d’oliviers Manzanilla de 14 ans
plantés à 7m*7m à la dose de 600g N, 150 g P et 450 g / saison de la mi-mai jusqu’à fin septembre,
augmente significativement le poids frais et sec des olives, ses diamètres et le rapport pulpe/noyau
(+19%), ce qui est avantageux pour les olives de table. Le contenu en eau est plus élevé dans les fruits
77
Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020
traités comparativement au témoin. Ces auteurs ont montré que 60% de la croissance du fruit et 90%
de celle du noyau se produisent dans les 12 semaines qui suivent la pleine floraison
indépendamment des apports d’engrais.
Morales-Sillero et al., (2008) ont évalué la réponse des oliviers Manzanilla de Sevilla-Spain à
différents traitements de fertigation : Témoin sans fertilisation, traitements T200, T400 et T600
recevant respectivement 200, 400 et 600 g N /saison d’irrigation en utilisant un engrais composé 4N–
1P–3K. La fertigation est appliquée quotidiennement durant cinq années consécutives. Les résultats
ont montré que le contenu des fruits et le rendement en huile ont augmenté linéairement et
significativement avec la quantité de fertilisants appliquée et ce suite à l’augmentation du nombre de
fruits et à la disponibilité en potassium. Les olives récoltées sur les arbres recevant les plus grandes
quantités de fertilisants ont des valeurs plus faibles d’antioxydant, de stabilité oxydative et de
contenu en acide oléique. Les teneurs en acides gras polyinsaturés / acide linoléique ont, par contre
diminué.
Une étude effectuée en Grèce septentrionale sur des oliviers irrigués avec une eau enrichie en
bore (3,6 mg/L), a montré une évolution de B similaire chez les variétés Chondrolia Chalkidikis et
Amphissis (Chatzissavvidis et al., 2007). La concentration maximale a été de 175 mg/kg MS pour les
feuilles de Chondrolia Chalkidikis et 70 mg/kg MS chez Amphissis. Celle des fleurs était supérieure à
celle des feuilles. Le nombre de fleurs par inflorescence a baissé, passant de 13,4 à 10,8 pour
Chondrolia Chalkidikis et de 21,5 à 19,7 pour Amphissis (Chatzissavidis et al., 2004). Cette diminution
est expliquée par une teneur faible en N (1,53%) pendant la floraison. La concentration des fruits en
bore a augmenté de 160% pour Chondrolia Chalkidikis, avec une valeur maximale de 122 mg/kg. Ces
auteurs ont également montré que la forme de N utilisée (NO3, NH4) a modifié les niveaux
d’absorption des autres nutriments (Chatzissavvidis et al., 2007).
Fernandez-Escobar et al., (2006) ont mené des essais de fertilisation intégrée dans 2 localités en
Espagne (Cordoba et Jaen) qui consistent à appliquer annuellement de 0 à 1,5 kg de N/arbre, 50% au
sol et 50% par pulvérisation foliaire. Les analyses effectuées après 3 ans ont montré un contenu des
fruits en N élevé, une baisse des teneurs en antioxydants (polyphénols) résultat de l’excès de N et
une réduction de la stabilité oxydative de l’huile d’olive Picual. Le niveau des tocophérols (alpha) a
par contre augmenté. La fertilisation azotée n’a eu d’impact ni sur le niveau des pigments
(chlorophylle – caroténoïdes) ni sur la composition en acides gras.
Fernández –Escobar (1997 et 2004), Fernández-Escobar et Marín (1999), Fernández-Escobar et al.,
(1999) se sont également intéressés à la variation des teneurs en nutriments en fonction de la saison
et de l’alternance de la production ainsi que leur impact sur la longévité des ovules et la qualité des
fleurs (Fernández-Escobar et al., 2008).
Dans un essai réalisé dans la région de Sfax sur des oliviers Chemlali conduits en pluvial sous 200 mm
de pluie annuelle, Ben Mimoun et al., (2004) ont estimé les besoins en potassium sur la base d'un
rendement de 200 kg/arbre. Deux traitements de nitrate de potassium ont été appliqués par
pulvérisation foliaire : F50 (couverture de 50% des besoins estimés) et F100 (couverture de 100% des
besoins estimés). Les applications ont été réalisées pendant le gonflement des bourgeons de fleurs
(30%), pendant la deuxième phase de développement des fruits (40%) et à la véraison (30%). Les
applications au sol (S) ont été réalisées de manière à couvrir les besoins des arbres de 100 et 200%,
avec un témoin sans fertilisation. Les résultats ont montré que le traitement S100 a donné une
surface foliaire (SF de 3,94 cm2) similaire à celle du témoin (3,89 cm2). Les applications foliaires ont
montré une augmentation significative de la surface foliaire (SF = 4,38 cm2). Le traitement foliaire
100% a accéléré la maturation des olives, a augmenté significativement le poids des fruits, le ratio
pulpe/noyau et le niveau des polyphenols dans les huiles, atteignant respectivement 0,81 g, 3,65 et
39 ppm. Le contenu en huile a été de 21,7% pour le témoin, 20% pour les traitements foliaires, 21,3%
pour S100 et 22% pour S200, qui sont significativement différents. La fertilisation n’a pas montré
78
Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020
d’effet sur la composition acidique. L’acidité a augmenté avec les pulvérisations foliaires (0,26% et
0,32% contre 0,24% pour le témoin). La fertilisation potassique a augmenté significativement le
contenu foliaire en K. les feuilles d’arbres ayant reçu les 2 traitements foliaires sont plus riches en N
et K, plus larges en surface et ont une meilleure capacité photosynthétique qui s’est répercutée
positivement sur le développement et la valeur des fruits. Le rapport chair / fruits et le poids des
fruits sont plus élevés dans le traitement F100. L’effet des traitements potassiques est illustré dans le
tableau 36.
Tableau 36. Effet des différents traitements potassiques sur les caractéristiques pomologiques.
Traitement Poids des olives (g) ratio L/D Contenu en huile (%)
Témoin 0,61 a 2,94 a 21,68 bc
F50 0,66 b 3,19 b 20,30 a
F100 0,81 d 3,65 c 20,18 a
S100 0,70 c 3,25 bc 21,26 b
S200 0,69 bc 3,10 b 22,01c
F: pulvérisation foliaire – S:application au sol. Doses : 50% - 100% et 200% des besoins déterminés sur la base
de l’analyse foliaire.
Dans le but d'améliorer la productivité de l'olivier de table "Meski", variété locale, des
pulvérisations foliaires d’urée (46% d'azote) ont été effectuées sur des oliviers âgés de 10 ans (Borj El
Amr), à la floraison, à la nouaison et à la sclérification du noyau durant 4 années consécutives
(Msallem et Charfi-Masmoudi, 1997). Les doses utilisées ont varié de 0,6% à 2%. Les résultats ont
montré que le meilleur traitement à l'urée est de 2%, correspondant à deux applications, la première
à la nouaison et la seconde à la sclérification du noyau, toutes les deux à la dose de 2%. Le traitement
a augmenté les pourcentages de sclérification et de maturation des olives. Il a également amélioré la
production par arbre, le poids moyen de l'olive, sa longueur et le pourcentage de chair, mais il n'a
pas induit d'effet dépressif notable sur la croissance des pousses.
79
Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020
Chapitre 8
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RECOMMANDATIONS
1. Le déséquilibre ionique des éléments minéraux du sol provoque des carences induites ou des
toxicités. L’excès d'engrais est encore plus dangereux pour une culture qu'un manque. Il est donc
conseillé de faire une analyse de sol et des feuilles dans un laboratoire spécialisé avant d'appliquer
les engrais, de se conformer aux prescriptions du fabricant et de nettoyer les appareils.
3. L’utilisation d’un système d’irrigation goutte-à-goutte pour la distribution d’engrais peut donc
nécessiter des mesures d’entretien particulières, comme la chloration ou l’utilisation d’algicides ou
de bactéricides, ou un traitement préalable de l’eau d’irrigation avec des agents chélateurs.
4. Choix des engrais : choisir les plus solubles parmi eux. Il ne faut jamais mélanger un nitrate de
chaux avec un sulfate (de NH4 ou de potasse ou de magnésie) ou un phosphate avec un engrais
calcique. Par contre, le nitrate de potasse et l'acide nitrique peuvent être mélangés à tous les
engrais. L'engrais utilisé doit être bien solubilisé dans l'eau afin d'éviter le colmatage. Ne pas
appliquer d'engrais composés, sauf dans des cas exceptionnels de carences de plus de un nutriment,
en tenant compte des interactions entre les éléments.
Pour les applications au sol, appliquer du potassium près des racines, en particulier dans les sols
argileux. Vérifiez que le rapport K / Mg n'est pas supérieur à un. Eviter les carences en magnésium
causées par des concentrations élevées de potassium.
Ne pas appliquer la fertilisation azotée de maintenance annuelle lorsque la concentration d'azote
des feuilles se trouve à l'intérieur de la gamme adéquate. Ne pas appliquer plus de 150 kg d'azote par
hectare. Ne pas appliquer tout l'azote en une fois. Ne pas appliquer d'azote pendant le repos
hivernal.
Viser les applications foliaires au printemps, lorsque les jeunes feuilles sont encore tendres.
Éviter d’appliquer les nutriments au milieu de la journée; les applications de nuit sont recommandées
80
Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020
en période d’évaporation intense. Utiliser des agents mouillants pour favoriser l'absorption des
produits.
Ne pas effectuer des applications foliaires de composés de fer, car ils ne sont pas efficaces pour
remédier à cette déficience. Ne pas injecter de composés de fer dans le système vasculaire des
arbres pendant la période d’expansion des feuilles.
Ne pas appliquer de bore sur des oliveraies plantées sur des sols calcaires de pH> 8 ou sur des
terres sèches.
5. Le choix du système d'injection des l'engrais est primordial ; le plus utilisé est le venturi bien qu’il
soit petit et ne permet pas l’injection d’une grande quantité de solution nutritive. Dans le cas de
systèmes gérés à l’aide d’un programmateur, on peut préparer la quantité de solution nécessaire
pour toutes les zones à fertiliser puis régler la durée d’injection en fonction des besoins de chaque
zone.
6. N’injecter les engrais que lorsque les canalisations d’irrigation sont remplies d’eau sous pression.
Après la fertigation il faut nettoyer tout le système d’irrigation et ce en le faisant fonctionner avec de
l’eau ; ainsi la solution fertilisante est éliminée ; les engrais restants peuvent provoquer le bouchage
des conduites et des goutteurs et la corrosion des matériaux. Les eaux d’irrigation peuvent renfermer
des concentrations élevées de carbonates ou de fer, lesquels peuvent réagir avec les engrais pour
former des composés insolubles. Certaines bactéries dont le métabolisme dépend du fer causent des
dépôts de matière visqueuse ou gélatineuse sur les parois internes des canalisations. L’addition
d’éléments nutritifs à l’eau d’irrigation peut favoriser la prolifération d’algues. Il est possible de
déterminer le temps requis pour éliminer la totalité de la solution fertilisante des canalisations en
utilisant un colorant.
7. Il faut contrôler le pH du sol, surtout lorsqu’on distribue des engrais ammoniacaux au goutte-à-
goutte. Le risque d’acidification dépend du pouvoir tampon du sol. Le choix d’un type d’engrais
approprié réduira le risque d’acidification du sol.
8. Afin de limiter les risques d’accumulation du sodium, l'eau d'irrigation devrait avoir un taux élevé
de calcium et de magnésium par rapport au sodium. Une sécheresse accentuée provoque la salinité
et, par conséquent, les accidents physiologiques dus à cette salinité. La mauvaise hygrométrie, par
excès ou par défaut, provoque la fermeture des stomates et l'arrêt du fonctionnement de la plante.
9. Il faut arrêter la fertigation 50 jours avant la récolte, établir un programme de fertigation (N)
hebdomadaire et ajuster le fertilisant selon les résultats de l’analyse foliaire.
10. Le système de fertigation doit être muni d'un dispositif d'anti-retour pour empêcher la solution
nutritive de retourner à la source d'eau à l'arrêt de la distribution d'eau et protéger la nappe d'eau de
la contamination par les nitrates. La pression doit être maximale en tête de station et au niveau des
rampes afin de permettre l'injection de la solution nutritive et la pénétration de l'air dans les
conduites ce qui mènerait à une mauvaise répartition de l'eau dans la parcelle. Les filtres doivent
être installés avant le système d'injection des engrais et régulièrement nettoyés. Le système de
fertigation doit être commandé à partir du système de pompage afin d'arrêter la fertigation en
même temps que celui-ci.
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Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020
Chapitre 9
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NB.
-Lors de l'utilisation de fertigation, appliquer la quantité correspondante chaque jour d'irrigation. Ne
pas appliquer d'engrais après l'été.
-Divisez l'application foliaire de potassium.
-Dans le cas d'une application au sol, répartissez l'engrais sur toute la surface, pas seulement sous les
arbres, sauf en fertigation.
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Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020
Chapitre 10
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Application 1
Le besoin de la culture est de 31 U d’azote / hectare (c.-à-d. 31 kg d’azote pur / ha). Quelle est la
quantité apportée pour 3000 m2 si on utilise un engrais contenant 15,5%N ?
Pour calculer la quantité d’engrais à 15,5% N à apporter, on divise l’apport recommandé par le % de
N contenu dans l’engrais, puis on multiplie par 100 pour obtenir la quantité à épandre sur 1 hectare.
-Si on utilise un engrais azoté contenant 15,5% N : (31 / 15,5) x 100 = 200 kg d’engrais / ha
-Si le terrain mesure 3000 m2, la quantité correspondante sera de (200/10) x 3 = 60 kg d’engrais
(on divise la quantité obtenue à l’hectare par 10 pour la rapporter à 1000 m2 puis on multiplie par 3).
Application 2
Apport de 60 U de N / ha pour faire reverdir la culture et reconstruire la fertilité du sol. Quel engrais
peut on utiliser et à quelle quantité ?
On peut utiliser le nitrate d’ammonium (30% de N dont 15% sous forme ammoniacale et 15% sous
forme nitrique). L’azote nitrique est directement assimilable (reverdissement rapide) ; l’azote
ammoniacal sera disponible après transformation par les bactéries nitrifiantes du sol; ainsi, la culture
sera pourvue en azote jusqu’à la récolte. Pour apporter 60 U (60 kg) de N à l’hectare, il faut diviser la
quantité à apporter par le % de N dans le produit : (60/30) x 100 = 200 kg de nitrate d’ammonium
POUR 1 HECTARE
Si la superficie est de 2000 m2, la quantité à apporter sera de : 200 / 10 (pour 1000 m2) x 2 (pour
2000 m2) soit 40 kg de nitrate d’ammonium pour 2000 m2.
Application 3
Un engrais est recommandé à la dose de 50 kg/ha. Quelle quantité doit-on épandre sur une surface
de 2000 m2 ?
Quantité correspondante à 2000 m2: 50 kg/ha : 10 (pour 1000 m2) x 2 (pour 2000 m2)= 10 kg pour
2000 m2 ou (50 kg/ha : 10000 (1ha)) x 2000 (m2) = 10 kg
Application 4
Le sulfate d’ammoniaque contient 20% d’azote. Combien de kg d’azote y a-t-il dans 150 kg de sulfate
d’ammoniaque ?
Le sulfate d’ammoniaque contient 20% d’azote ce qui veut dire que dans 100kg de sulfate
d’ammoniaque il y a 20kg d’azote (N). En appliquant la règle de 3, on obtient 30 kg d’N pour 150 kg
de sulfate d’ammoniaque : (20 kg d’N/100kg de sulfate d’ammoniaque) x (150 kg de sulfate
d’ammoniaque), soit (20/100) x150 = 30 kg d’N.
Application 5
Si l'on considère un besoin de 300 g d'azote / arbre /an (par exemple pour de jeunes oliviers de 3-4
ans), cela signifie qu'il faut 3 kg d'engrais à 10%; si l'engrais n'est qu'à 8%, il en faut: 300g/0,08 = 3,75
kg d'engrais par an et par arbre.
83
Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020
Application 6
Un engrais calcique (cyanamide calcique) contient 19% d’N. Quelle quantité doit-on en apporter pour
avoir 38 kg d’azote ?
L’engrais calcique contient 19% d’azote, c.-à-d. que dans 100kg de cet engrais il y a 19 kg d’azote (N).
En appliquant la règle de 3, on obtient 38 kg d’N pour 200 kg d’engrais calcique:
Soit (38/19) x100 = 200 kg d’engrais calcique.
Application 7
L’analyse d’échantillons de sol en laboratoire vous indique qu’il faut apporter 57 U d’N/ha pour
corriger une déficience en azote, sachant que l’oliveraie couvre 1 ha. Quel engrais peut on choisir et à
quelle dose ?
+Le nitrate d’ammoniaque est un engrais couramment utilisé, il contient 27% d’N.
Pour apporter 57U d’N/ha il faut : (57/27) x 100 = 211 kg de nitrate d’ammoniaque/ha.
+On peut aussi utiliser le sulfate d’ammoniaque qui contient 20,5% d’N.
Pour apporter 57U d’N/ha il faut : (57/20,5) x 100 = 278 kg de sulfate d’ammoniaque/ha.
Application 8
Une oliveraie de 5000 m2 nécessite les apports suivants : 31U de N, 7U de P et 25 U de K pour corriger
la déficience en éléments majeurs. Quel engrais peut on utiliser et à quelles quantités pour une
oliveraie de 0,5 ha ?
Pour corriger la fumure de ce sol on peut utiliser :
+Le nitrate d’ammoniaque à 27%d’N : (31U/27) x 100 = 115kg de nitrate d’ammoniaque/ha
+Le superphosphate à 14% de P : (7/14) x 100= 50 kg de superphosphate/ha
+Le sulfate de potasse K2SO4 à 50% de K : (25U/50) * 100 = 50kg de sulfate de potasse/ha.
Comme l’oliveraie a une superficie de 5000 m2 (0,5 ha), toutes les quantités devront être : 2.
L’oléiculteur apportera donc : 57Kg de nitrate d’ammoniaque, 50 kg de superphosphate et 50 Kg de
sulfate de potasse (faible solubilité).
Application 9
Un oléiculteur peut produire de l’huile biologique sur un terrain de 10 ha. Les analyses au laboratoire
ont montré qu’il a besoin d’un amendement de 30 U de N, 20 U de P et 10 U de K, sachant qu’il peut
utiliser de la poudre d’une céréale (10% N et 5,5% P) et de la cendre de bois (3,5% P et 10% K).
Quelle quantité d’engrais organiques (biologiques) faut-il apporter ?
La poudre de céréale contient 10% d’N, 5,5% de P et 0% de K. Pour avoir 30 U d’N/ha il faut apporter
300 kg de poudre de céréale, qui apportera aussi 16,5 kg de P.
Selon les analyses au laboratoire, on doit apporter aussi 20 U de P, il manque donc 3,5 U de P, qu’on
peut apporter par 100 kg de cendres en utilisant de la cendre de bois qui contient 3,5 kg de P pour
100 kg de cendres.
Les centres de bois contiennent aussi du potassium. Les 100 kg apportés pour couvrir les besoins en
phosphore apportent aussi 10U (kg) de K, juste la dose nécessaire.
Pour 1 ha l’oléiculteur apportera : 300 kg de poudre de céréales/ha, qui fourniront 30 kg de N et 16,5
kg de P, 100 kg de cendre de bois/ha, qui apporteront 3,5 kg de P et 10 kg de K.
Comme le terrain a une superficie de 10 ha, l’oléiculteur apportera 3 tonnes de poudre de céréales et
1 tonne de cendre de bois comme fumure de correction.
NB :
300 kg de poudre de céréale/ha = 300 kg /10 000 m2 = 0,03 kg pour 1m2
100 kg de cendre de bois/ha = 100 kg/ 10 000m2 = 0,01 kg pour1m2.
84
Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020
Application 10
Données:
• Culture: X
• Concentration d’engrais en ppm NPK: 180-50-250 (exemple)
• Type d’engrais disponible:
Nitrate d’ammonium (33,5-0-0) NH4NO3
Phosphate bi-ammonium DAP (16–48–0) (NH4)2HPO4
Chlorure de potassium (0-0-60) KCl
• Débit du système: 23 m3/h
• Dose d’irrigation: 18 m3 (avec un débit de 23m3/h pour donner la dose de 18m3 il faut 0,78 h soit
47mn qu’on peut mettre en 12-24-12 mn donc le temps de fertigation est de 24 mn).
Réponse: Les phosphates et le potassium sont donnés sous forme d’oxydes, par conséquent ils sont
convertis en éléments P et K en les multipliant respectivement par 0,44 et 0,83.
Les quantités d’eau requises pour la dilution des quantités d’engrais ci-dessus sont estimées en
tenant en compte de la solubilité des engrais (Tableau 23):
9,036 kg de KCL x 3 l = 27 litres.
4,30 kg Ca (H2PO4) x 2,5 l = 10,75 l.
7,63 kg NH4NO3 x 1 l = 7,63 l.
85
Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020
Application 11
Données:
Culture: plantation d’olivier de 3 ha cultivée selon un écartement de 4m x 1,5m soit 6 m2 par arbre et
1666 arbres/ha
Dispositif d’irrigation : 1 goutteur de 4 l/h/arbre (soit un débit d’irrigation/ha de 4 l/h x 1666 = 6664
l/h/ha ou 6,7 m3/h/ha et une pluviométrie fictive de 4 l/h : 6 = 0,66 mm/h). Soit un débit d’irrigation
de 20 litres pour les 3 hectares.
Besoins en eau journaliers de 3 mm : couverts par une irrigation par jour soit un temps d’arrosage
Temps d’arrosage = Besoin en eau / Pluviométrie horaire = 3mm : 0,66 mm/h = 4 h 30 mn / ha
Les besoins de la culture en éléments majeurs sont de 10 kg N/ha, 10 kg P2O5 /ha et 13 kg K2O/ha
Engrais utilisés :
Phosphate mono-ammoniaque (12 - 61 - 0) : 12%N ; 61% P2O5 et 0% K2O
Nitrate de potasse (13 - 0 - 46) : 13%N ; 0% P2O5 et 46% K2O
Nitrate d’ammonium (33,5 – 0 – 0) : 33,5%N
Question : Quelle est la quantité d’engrais à utiliser et quel est le débit de la pompe doseuse ?
Réponse:
Apport du phosphore :
Se fait par un seul engrais : c’est le phosphate mono-ammoniaque 12-61-0 à 61% P2O5, soit un apport
de 10 kg/ha : 0,61 = 16,4 kg d’engrais avec un apport d’azote de 16,4 x 0,12=1,97 Kg de N
Apport du potassium :
Se fait par un seul engrais : c’est le Nitrate de Potasse 13-0-46 à 46% K2O, soit un apport de
13 kg K2O/ha : 0,46 = 28,3 kg d’engrais avec un apport d’azote de 28,3 x 0,13 = 3,66 Kg de N.
Apport de l’azote :
Se fait simultanément par :
- 3,66 kg de N apportés par le Nitrate de Potasse 13-0-46 à 13%N.
- 1,97 kg de N apportés par le Phosphate mono-ammoniaque 12-61-0 à 12%N,
Soit au total 3,66 + 1,97 = 5,63 kg N apportés / ha
Comme les besoins de la culture sont de 10 kg N/ha, la quantité d’azote doit être complémentée par
le nitrate d’ammonium à 33,5% : 10 – 5,63 = 4,37 Kg N/ha,
La quantité de nitrate d’ammonium (33,5-0-0) à apporter est de 4,37/0,335 = 13 Kg.
Soit en conclusion
16,4 Kg de Phosphate mono-ammonique / ha.
28,3 Kg de Nitrate de potasse / ha.
13 kg de Nitrate d’ammonium / ha.
86
Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020
Par mesure de sécurité, le volume d’eau calculé sera majoré de 20% soit 170 l/ha.
Pour les 3 ha on aura besoin de 510 litres de solution mère.
Les postes d’irrigation ont une durée d’arrosage t(h) = 4 h30 mn.
L’injection des engrais doit être réalisée au milieu de la durée d’irrigation.
La loi du 1/4-1/2-1/4 donne environ1h d’irrigation - 2h30 de fertigation -1h d’irrigation
Le temps de rinçage pour obtenir une eau claire dans tout le réseau est de 1h.
Toute la solution mère doit être injectée dans les 2h30mn, ce qui conduit à un débit d’injection de :
Débit de la pompe d’injection : 510 litres / 2h30 soit 204 litres/h.
Taux d’injection = Débit de la pompe doseuse (litre/h) / Débit d’irrigation (m3/h) soit: 200/20 = 10
litres/m3 soit un facteur de dilution de 100.
Salinité de l’eau d’irrigation = 0,34 /100 soit 3,4 g/litre, valeur correcte (Salinité < 4g/litre).
Si on dépasse cette valeur on réduit l’apport des engrais. Ou on utilise des engrais foliaires.
87
Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020
Conclusion
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L’ASSOCIATION DE METHODES DE
FERTILISATION/IRRIGATION
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Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020
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__________________________________________________________________________________
Remerciements : Les auteurs remercient Dr. Dbara Soumaya, Maitre Assistante au Centre Technique
de Chatt Mériem, Sousse et Dr. Bchir Amani et Dr Gragouri Kamel, Chercheurs à l’Institut de l’Olivier
pour leur précieuse aide dans la recherche bibliographique.
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Dr. Naima KOLSI BENZINA, née en mars 1956 à Sfax, Tunisie. Professeur à l’Institut National
Agronomique de Tunisie (INAT) en Sciences du Sol et Environnement. Ingénieur de l’Ecole Nationale Supérieure
Agronomique de Montpellier puis titulaire d’un doctorat à la Faculté des Sciences Agronomiques et Biologiques Appliquées
de Gand puis d’une habilitation universitaire à l’INAT. Expérience académique d’enseignement des sciences du sol et
environnement et de la fertilité et fertilisation/fertigation des sols depuis 1985. Mène une activité de recherche dans des
domaines reliés à la fertilité des sols. Collaborant avec plusieurs organismes. Travaux et publications portant principalement
sur des problématiques nationales de valorisation agronomique de divers résidus agronomiques, industriels
(phosphogypse, boues résiduaires, boues de désencrage,…) et de composts, se penchant aussi bien sur les aspects positifs
de ces sous produits en amendements de sols agricoles que sur les risques de pollution engendrés par leur utilisation.
Dr. Chiraz MASMOUDI CHARFI, née en Décembre 1965 à Tunis, Tunisie. Chercheur spécialiste en
Oléiculture, Maitre de Conférences à l’Institut de l’Olivier (IO, 2014). Ayant obtenu le titre
d’Ingénieur Agronome Spécialisé en Horticulture à l’Institut National Agronomique de Tunisie
(INAT, 1992), du Diplôme d’Etudes Approfondies en Physiologie Végétale à la Faculté des Sciences
de Tunis (1997) et du Docteur d’Etat en Agronomie à l’INAT (1998). Prix de l’Association Tunisienne
des Sciences Horticoles (1992). Thème de recherche actuel : Gestion des plantations intensives
d’olivier. Coordinatrice des projets nationaux ‘Nutrition hydrique et minérale de l’olivier’ au
Laboratoire d’Amélioration de la Productivité de l’olivier (2007-2015) et ‘Ressources Génétiques’
au Laboratoire ‘Production Oléicole Intégrée’ (2016-2020). Membre du Groupe ‘Productivité de l’eau’ du Projet FAO SIDA
(2018-2021) et coordinatrice des activités de la convention FAO/IO « Appui aux activités du projet GCP/RNE/009/SWE
« Mise en œuvre du programme 2030 pour l'efficacité / la productivité de l'eau et la durabilité de l'eau dans les pays NENA»
(2017-2020). Impliquée dans des projets de recherches multilatéraux : DIMAS/2004/2008 (Contrat n°INCO-CI-2004-509087)
/ Projet de Coopération bilatérale et échanges de chercheurs Tunisie-Portugal (1999) / Projet Tuniso-Belge INAT/CGRE
(1998/1999), Projet SIDA/FAO (2018-2021). Auteur de 2 ouvrages (Presses Académiques Francophones), de chapitres
d’ouvrages (5, Eds. Nova Sciences Publishers NY), d’articles scientifiques (30) et de communications orales (35). Evaluateur
d’articles scientifiques pour 14 revues internationales. Maitrise des logiciels courants et de gestion de l’eau (CropWat et
AquaCrop6.1). Activités de Développement : Animation de cours de formation au profit des jeunes promoteurs et du
personnel technique du ministère de tutelle. Assistance aux oléiculteurs et élaboration d’études pour la mise en place et la
gestion des plantations oléicoles (17). Publications de documents techniques (9). Expérience de terrain : 17 ans. Bonne
maitrise de l’arabe, français et anglais, parlés et écrits.
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