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Ouvrage Fertilisation Non Conventionnelle de Lolivier

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Ouvrage Fertilisation non conventionnelle de l'olivier Juillet 2022

Book · July 2022

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0 244

2 authors, including:

Chiraz Masmoudi Charfi


Institut de l'Olivier Tunisie
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1
2
FERTILISATION
NON CONVENTIONELLE
DE L’OLIVIER

FERTIGATION

_____________________________________________

Dr. Chiraz MASMOUDI CHARFI* et Pr. Naïma KOLSI BENZINA**

*Maître de Conférences, Institut de l'Olivier, Tunisie


** Professeur de l’Enseignement Supérieur, Institut National Agronomique de Tunisie.

2020

3
Résumé
___________________________________________________________________________

La fertilisation est une composante essentielle dans la conduite d’une oliveraie.


Elle est destinée à restituer les éléments nutritifs prélevés par la culture au cours
de son cycle de développement pour assurer le renouvellement des pousses et la
production d’olives et d’huile. Chez l’olivier, les éléments N, P, K et B sont les plus
utilisés. Leur restitution se fait principalement par un apport au sol ou par
pulvérisation foliaire. Mais d’autres méthodes plus ciblées, sont de plus en plus
utilisées dans les plantations intensives d’oliviers comme la fertigation et
l’injection au tronc de certains éléments nécessaires au bon déroulement de la
culture, auxquelles l’agriculteur associe un épandage de broyat de bois de taille.
L’apport de certains additifs tels que les acides aminés et les hormones s’est
avéré efficace dans des situations diverses donnant une augmentation
substantielle de rendement. L’établissement d’un programme de fertilisation est
basé principalement sur l'objectif de production, c.-à-d. ciblant un rendement
bien déterminé. Mais le diagnostic foliaire reste de première importance afin de
corriger ce programme.
En Tunisie, si la technique de fertilisation classique semble de plus en plus être
supplantée par la fertigation et l’application foliaire d’engrais dans les
plantations intensives, ces dernières techniques ne sont pas encore maîtrisées
du fait de l’absence de normes propres à la Tunisie en adéquation avec le
potentiel de production des variétés utilisées et des conditions
environnementales. Les recherches actuelles ont permis de mettre en place pour
certains modes culturaux des guides et des normes pour les principales variétés
d’olivier. En intensif, la diversité des conduites, des variétés, des conditions de
culture rendent difficiles l’élaboration de calendriers de références.

Cet ouvrage est destiné à l’oléiculteur averti et au cadre technique concerné


par la culture intensive irriguée de l’olivier. Les outils nécessaires pour assurer
une gestion optimale de l’oliveraie y sont présentés. On y trouve, une revue
bibliographique, des résultats de recherches obtenus en Tunisie et autour du
bassin Méditerranéen relatifs aux méthodes conventionnelles et non
conventionnelles de fertilisation de l’oliveraie, des applications et des procédures
de calcul des paramètres de la fertigation qui font l’originalité de ce document et
à partir desquelles l’utilisateur peut s’inspirer pour l’établissement d’un
programme de fertigation propre à sa plantation.

Mots cles : olea europea, éléments nutritifs, exportations, programme de fertilisation,


fertigation.

4
Abstract
___________________________________________________________________________

Fertilization is an essential component in the management of an olive grove. It


is intended to restore the nutrients taken up by the crop during its development
cycle to ensure the renewal of shoots and the production of olives and oil. In the
olive tree, the elements N, P, K and B are the most used. Their restitution is
mainly carried out by applying them to the soil or by foliar spraying. Other more
targeted methods are increasingly being used in intensive olive tree plantations,
such as fertigation and the injection into the trunk of certain elements necessary
for the good progress of the crop, to which the farmer associates a spreading of
ground material of pruned wood. Additive elements such as amino acids and
hormones have proven to be effective in various situations giving a substantial
increase in yields. The establishment of a fertilization program is based primarily
on the production objective, i.e. targeting a specific yield. However, foliar
diagnosis remains of primary importance in order to correct this program.
In Tunisia, fertigation and foliar application of fertilizers in intensive
plantations are not yet under control due to the absence of specific Tunisian
standards in line with the production potential of the varieties used and
environmental conditions. Current research has made it possible to set up guides
and standards for certain farming methods for the main olive varieties. In
intensive olive plantations, the diversity of behavior, varieties and growing
conditions makes it more difficult to draw up reference calendars.

This work is intended for the experienced olive grower and the technical staff
concerned with the intensive irrigated olive tree cultivation. The tools needed to
ensure optimal management of the olive grove are presented. It includes a
bibliographical review, research results obtained in Tunisia and around the
Mediterranean basin relative to conventional and non-conventional methods of
fertilization, applications and procedures for calculating fertigation parameters
that make this document original and from which the user can draw inspiration
for the establishment of a fertigation program specific to his plantation.

Key words: olea europea, nutrients, removals, fertilization, fertigation program.

5
Sommaire

Page
Résumé 4
Abstract 5
Liste des tableaux 7
Liste des photos 8
Liste des figures 9

Introduction 10
Chapitre 1. Généralités 12
1. Principes de base de la fertilisation / fertigation 12
2. Rôles des éléments nutritifs 12
3. Besoins de l’olivier en éléments nutritifs, absorption et mode de transfert, 15
symptômes de déficience et d’excès
4. Facteurs de variation des éléments minéraux chez l’olivier 22
5. Normes 24
6. Exportations des éléments minéraux 26
Chapitre 2. La fertigation 31
1. Définition 31
2. Avantages et limites de la fertigation 31
3. Schéma général d’un système d’irrigation fertilisante 32
4. Les engrais utilisés en fertigation 38
5. Efficience d’utilisation des engrais 42
6. Elaboration d’un programme de fertigation 43
7. Préparation de la solution nutritive (solution mère, solution fertilisante) 43
8. Pilotage de la fertigation 45
9. Unités et conversions 46
10. Précautions à prendre 46
11. Entretien du réseau 47
Chapitre 3. La fertilisation foliaire 48
1. Introduction 48
2. Engrais azotés utilisés en application foliaire 48
3. Facteurs affectant l’absorption foliaire des engrais 49
Chapitre 4. Valorisation des margines comme fertilisant naturel au sol 50
Chapitre 5. Injection des fertilisants au tronc 54
1. Principe 54
2. Méthodes d’injection 54
3. Avantages et limites 55
4. Objectifs 56
5. Mode opératoire 56
Chapitre 6. Programmes intégrés de fertilisation /fertigation 57
1. Facteurs d’ajustement du plan de fumure 57
2. Base d’un programme de fertilisation intégrée 58
3. Les différentes pratiques de la fertilisation / fertigation 59
4. Exemples de programmes de fertigation appliqués à des oliveraies intensives 65-68
Exemple 1: Fertilisation de fond en pré-plantation d’une oliveraie à conduire sous
irrigation fertilisante
Exemple 2 : Programmes de fertigation pour de jeunes oliviers
Exemple 3: Pour des oliviers en production, irrigués et alternants

6
Exemple 4: Fertigation d’une oliveraie à huile intensive
Exemple 5 : Fertigation d’une oliveraie sans fumure de fond préalable
Exemple 6. Fertigation d’une oliveraie adulte à haut rendement en fonction des stades
phénologiques.
Exemple 7 : Programme de ferti-irrigation d’une parcelle d’olivier selon l’âge et la
période de l’année
5. Exemples en ligne de programme de fertigation 69
6. Nutrition au sol par des engrais à libération contrôlée 72
Chapitre 7. Travaux de recherches menés en Tunisie et autour de la Méditerranée 73
Chapitre 8. Recommandations 80
Chapitre 9. Etapes à suivre pour la fertilisation intégrée de l’oliveraie 82
Chapitre 10 : Applications 83
Conclusion 88
Références Bibliographiques 89

Liste des tableaux

Page
Tableau 1. Rôles des éléments minéraux majeurs, mineurs et oligo-éléments. 12
Tableau 2. Besoin de l’olivier en éléments nutritifs, absorption et transfert, symptômes de 16
déficience et d’excès pour N, P, K et Ca.
Tableau 3. Variation des teneurs en N, P, K, Mg, B et Fe au niveau des feuilles chez les 22
variétés ‘Chondrolia Chalkidikis’ et ‘Amphissis’ en fonction du stade phénologique, 30–60-
90-120 jours après la pleine floraison.
Tableau 4. Concentrations en N, P et K (%) chez l’olivier en pleine production en fonction 24
de la nature du matériel végétal. Les ratios N:P:K sont rapportés pour chaque organe.
Tableau 5. Guide des teneurs du sol en Phosphore (P2O5). 25
Tableau 6. Guide des teneurs optimales du sol (ppm) en potassium (K), magnésium (Mg) 25
et calcium (Ca) en fonction de sa texture.
Tableau 7. Teneurs critiques du sol en micro-éléments extractibles (ppm). 25
Tableau 8. Degrés de limitation du sodium, chlore et bore 25
Tableau 9. Teneurs minimales, optimales et toxiques des éléments nutritifs au niveau des 26
feuilles d’olivier (%MS ou ppm) analysées au mois de Juillet.
Tableau 10. Exportations de N, P2O5 et K2O (g/année/arbre) chez l’olivier dans les 27
principaux pays producteurs (g /arbre/année).
Tableau 11. Quantités de N, P, K et Ca (kg) nécessaires chaque année par une oliveraie 27
pour la production de 100 kg de fruits, 50 kg de feuilles et 50 kg de bois.
Tableau 12. Nutriments (kg/ha) prélevés par la culture de l’olivier (pour une production de 27
5 tonnes d’olives /ha) et disponibles à partir des antécédents culturaux.
Tableau 13. Exportations de N, P et K (masse de l’élément en masse de fruit, %) au cours 29
des stades de nouaison, durcissement du noyau et de maturation des olives.
Tableau 14. Exportation des macroéléments (kg/ha) selon le niveau de production. 29
Cas des oliveraies en Tunisie.
Tableau 15. Exportations de N, P, K et Mg (t/ha) en fonction du niveau de production. 29
Tableau 16. Variation des niveaux d’exportation des éléments majeurs (kg/ha) en fonction 29
de la densité de plantation.
Tableau 17. Principaux engrais utilisés en fertigation, leurs formules chimiques, leur 40
composition en éléments minéraux (en % du poids) et leur effet sur le PH du sol.
Tableau 18. pH préférentiels pour l’assimilation des éléments nutritifs chez l’olivier. 42
Tableau 19. Correspondance des unités. 46
Tableau 20. Table de conversion des éléments minéraux, de la forme élémentaire à la 46
forme oxydée (gauche) et inversement (droite).

7
Tableau 21. Engrais azotés utilisés en application foliaire. 48
Tableau 22. Ajustement du plan de fumure en fonction du problème posé. 57
Tableau 23. Composition et solubilité de quelques engrais utilisés en irrigation fertilisante 60
(en % du poids).
Tableau 24. Quels modes de fertilisation peut-on adopter pour la correction des états de 62
déficience et de toxicité chez l’olivier ?
Tableau 25. Quantité de potasse nécessaire (kg K2O/ha) pour la correction du sol en 64
relation avec sa texture et le niveau de sa richesse.
Tableau 26. Quantités d’engrais recommandées pour des oliviers adultes plantés à 500 65
pieds/ha et conduits sous fertigation.
Tableau 27. Quantités et taux d’azote recommandés pour de jeunes oliviers. 65
Tableau 28. Besoins en N et K et quantités d’engrais appliquées pour des oliviers jeunes 66
(kg/ha).
Tableau 29. Programme de fertigation sous des conditions Méditerranéennes de culture 66
pour une oliveraie à huile de 500 arbres/ha ayant un rendement de 30T/ha. Apports
exprimés en kg/ha.
Tableau 30. Quantités d’engrais recommandées par saison pour des oliviers jeunes. 67
Tableau 31. Programme de fertigation de l’olivier intensif hautement productif selon la 67
saison.
Tableau 32. Programme mensuel de fertigation sous des conditions de culture 67
Méditerranéennes d’une oliveraie intensive conduite en fertigation. Apports exprimés en
kg/ha.
Tableau 33. Programme de ferti-irrigation d’une parcelle d’olivier selon l’âge et la période 68
de l’année. Apports exprimés en g/arbre.
Tableau 34. Paramètres de production obtenus chez l’olivier Arbéquina amendé en 74
potasse (0 K Témoin sans apport de ‘solupotasse’, 100 Ksol apport de 100% des besoins en
application au sol, 100 Kfoliaire : apport de 100% des besoins en pulvérisation foliaire).
Tableau 35. Effet de la fertilisation azotée sur le rendement et la taille des fruits en année 74
de forte charge en olives, cv. Mission, (Palermo, Italie).
Tableau 36. Effet des différents traitements potassiques sur les caractéristiques 79
pomologiques.

Liste des photos

Page
Photo 1. Déficience en azote (COI, 2007). 17
Photo 2. Déficience en potassium (Fergusson et al., 1999). 17
Photo 3. Déficience en phosphore (chlorose étendue) (Haifa, 2016). 17
Photo 4. Déficience en calcium (nervure blanchâtre) (Haifa, 2016). 17
Photo 5. Déficience en bore sur fruits ‘Monkey face’ et feuilles. 19
Photo 6. Déficience en zinc (Haifa, 2016). 19
Photo 7. Déficience en fer (COI, 2007). 21
Photo 8. L’urée. 30
Photo 9. Matériel d’injection des engrais (Phocaides, 2008). 34
Photo 10. Pulvérisation d’engrais foliaires sur olivier. 49
Photo 11. Epandage de margines fraîches au moyen du tracteur muni d’une citerne vide 51
fosse actionnée par la prise de force de celui-ci (Ben Rouina et al., 2015).
Photo 12. Déversement contrôlé des margines dans des espaces de stockage réservés où 52
elles se dessèchent naturellement. A gauche, bassin en terre filtrante pour la collecte des
margines dans la région de Sfax qui produit en moyenne 350.000 tonnes de margines/an.
A droite : bassins couverts d’une membrane géotherme isolante, de faibles capacités (400
m3) qui servent de station de relai pour l’approvisionnement des tracteurs d’épandage

8
(Ben Rouina et al., 2015).
Photo 13. Photo illustrant l’amélioration de la biodiversité naturelle dans les oliveraies en 52
milieu aride tunisien à faibles précipitations (< 250 mm de pluie par an) (Ben Rouina et al.,
2015).
Photo 14. Epandage de margines fraîches (Ben Rouina et al., 2015) 53
Photo 15. Injection des fertilisants (fer) dans les troncs de palmiers (Saleh, 2016). 56
Photo 16. Deux modalités d’apport du potassium chez l’olivier de table : Pulvérisation 64
foliaire et application au sol sous goutteur.

Liste des figures

Page
Figure 1. Symptômes de carence en éléments nutritifs (COI, 1997). 21
Figure 2. Variation saisonnière de la teneur des feuilles d’olivier cvs. ‘Amphissis’ et 23
‘Chondrolia Chalkidikis’ en bore durant deux campagnes successives (Chatzissavvidis et al.,
2004 ; Haifa, 2016).
Figure 3. Evolution de la teneur des feuilles d’olivier en azote (%MS) selon leur âge au 23
cours d’un cycle de croissance. Par ordre d’apparition dans la figure : Quiescence, pousse
en croissance, floraison, sclérification de l’endocarpe, feuille d’un an, feuille de 2 ans,
feuille de trois ans et stade de maturation (Braham, 1999).
Figure 4. Evolution saisonnière des besoins en N, P, K (Kg/arbre) chez l’olivier au cours 28
d’un cycle de croissance (Haifa, 2016).
Figure 5. Evolution saisonnière des besoins en éléments nutritifs dans les différents 28
organes de l’olivier (Haifa, 2016).
Figure 6. Besoins de l’olivier en éléments nutritifs : N, P2O5, K2O et Mg en fonction de 30
l’écartement entre les arbres et de la nature de la fertilisation (minérale ou organique).
Figure 7. Représentation schématique d’un réseau d’irrigation localisée (Phocaides, 2008) 33
Figure 8. Représentation schématique d’un réseau d’irrigation localisée montrant 34
l’installation du système d’injection des engrais (Phocaides, 2008).
Figure 9. Détermination de l’uniformité de distribution de l’eau fertilisée (Zayani, 1996 ; 36
CEMAGREF, 1990).
Figure 10. Choix de l’engrais en fonction du stade phénologique. 39
Figure 11. Schéma des besoins en nutriments des feuilles d’olivier (courbe grise), des 58
fleurs (courbe blanche) et des fruits (courbe noire) (Haifa, 2016).

9
Introduction
-----------------------------------------------------

L’expansion rapide de la culture irriguée de l’olivier a montré le besoin d’intégrer les études
relatives aux aspects physiologiques, agronomiques…à celles qui concernent les outils de production,
notamment la fertilisation et l’irrigation. Celles-ci constituent la base du modèle réussi de toute
plantation oléicole. Pour l’olivier, l’azote, le phosphore, le potassium et le bore sont les éléments
nutritifs les plus importants pour sa nutrition minérale.

La fertilisation est destinée à restituer les nutriments prélevés par la culture pour assurer le
renouvellement des pousses et la production d’olives et d’huile. Ces prélèvements dépendent de
nombreux paramètres qui sont liés à la plante et au sol (Fernández-Escobar et al., 1999 ; Xiloyannis
et al., 2002 ; Chatzissavvidis et Therios, 2003 ; Gargouri et Mhiri, 2003 ; Chatzissavvidis et al., 2004 ;
Barranco et al., 2010 ; Gargouri et al., 2012). Les éléments N, P, K et B sont impliqués dans différents
processus métaboliques et physiologiques. Une fois absorbés, ils doivent se mettre en équilibre les
uns avec les autres (Xiloyannis et al., 2002).
Les diagnostics effectués durant ces dernières années dans les plantations intensives en Tunisie et
dans le monde ont révélé une utilisation abusive des engrais qui a conduit à une augmentation des
coûts de production et à la pollution des terres (Fernández-Escobar et al., 2006 ; Cameira et al.,
2014 ; Albornoz ; 2016). Une étude récente a montré que seulement 20% des engrais apportés sont
effectivement utilisés ; le reste est perdu par lessivage. Par ailleurs, il a été remarqué que la
fertilisation est pratiquement limitée à l’apport de l’azote et que bien souvent, les oléiculteurs ne
tiennent pas compte de la fertilité du sol (Gargouri et Mhiri, 2003 ; López-Granados et al., 2004 ;
Rapport de la Commission Nationale pour l’Amélioration de la productivité de l’olivier, 2011) ni des
apports effectués par l’eau d’irrigation, ce qui augmente le gaspillage des engrais et leur mauvaise
utilisation.

Pour augmenter l'efficience de l'utilisation des engrais chimiques (Barranco et al., 2010 ; Boulal
et al., 2013 ; Cameira et al., 2014 ; Niederholzer, 2013 ; Fernández-Escobar et al., 2014 ; Fernández-
Escobar et al., 2015), la fertigation est proposée comme alternative aux pratiques classiques,
associant l’apport d’engrais solubles à l’eau d’irrigation. Durant ces dernières années, la fertigation a
connu un progrès remarquable en oléiculture hyper intensive. Elle est d'autant plus intéressante qu'il
s'agit de culture exigeante pour laquelle on réalise déjà en fertilisation au sol des apports très
fractionnés. L’utilisation de solutions nutritives spécifiques permet d'atteindre un équilibre ionique
optimal au niveau de la rhizosphère et d’aboutir au développement d’un système radiculaire et d’une
frondaison équilibrés, une mise à fruits précoce et une production économiquement rentable. Une
telle pratique permet de maintenir la fertilité du sol et de couvrir de manière régulière les
exportations des éléments nutritifs qui sont prélevés de manière régulière et continue au cours du
cycle de croissance. Son efficacité dépend de nombreux facteurs, notamment le type d’engrais
utilisé, le mode d’apport, les conditions culturales et les pratiques horticoles associées. D’autres
méthodes, non moins intéressantes, sont utilisées comme la pulvérisation des engrais azotés ou
boriques qui permettent de redresser rapidement un bilan déficient. L’injection des engrais au tronc
est une autre méthode de fertilisation pratiquée sur olivier (Fernández-Escobar et al., 1993), palmier
(Saleh et al., 2016) et autres espèces comme le hêtre (Veldeman, 1980), pour corriger les carences
ferriques. Le choix de l’une ou de l’autre des méthodes dépend de la culture, de la conviction de
l’agriculteur à les utiliser, du coût de l’opération et des conditions environnementales (texture du sol,
salinité de l’eau d’irrigation…).

En Tunisie, la fertigation des plantations intensives n’est pas encore maîtrisée (Commission
Nationale pour l’Amélioration de la productivité de l’olivier, 2011) et encore moins généralisée.
L’absence de normes propres à la Tunisie en adéquation avec le potentiel de production des variétés
utilisées et des conditions environnementales a conduit à une mauvaise utilisation de cette pratique

10
et à l’apparition de troubles nutritionnels et physiologiques, engendrant une baisse des productions
et une perte des engrais, lesquels sont souvent utilisés à tort et bien massivement.

Sur le plan pratique, l’établissement d’un programme de fertigation passe obligatoirement par
l’analyse foliaire des éléments majeurs (azote, potassium et phosphore) ainsi que de certains
éléments mineurs et oligo-éléments. Les teneurs issues de ces analyses devront être comparées aux
normes appliquées en oléiculture en vue de procéder aux corrections nécessaires au fur et à mesure
de l’avancement de la campagne (IOBC, 2002 ; Fernández-Escobar et al., 2004 ; Morales-Sillero et
al., 2006 ; Connel et Vossen, 2007 ; Niederholzer, 2013 ; AFIDOL, 2018). Ils devront tenir compte
aussi et essentiellement du niveau de production escompté. En effet, le plan de fertigation doit être
basé sur l'objectif de production, qui ne peut être atteint que lorsque l'irrigation et la fertilisation
sont toutes les deux correctement réalisées. Dans le cas contraire, des anomalies apparaissent:
élévation du taux de salinité, sur-fertilisation ou sous alimentation hydrique et minérale, pertes des
éléments nutritifs par lessivage...etc. Ces anomalies sont à l'origine de la détérioration de la qualité
des olives et de la production. Les analyses au niveau du sol sont indispensables pour définir les
limites de la fertigation pour un cas de culture donné.

Cet ouvrage est destiné à l’oléiculteur averti et au cadre technique concerné par la culture
intensive irriguée de l’olivier. Nous y présentons les outils nécessaires pour assurer une gestion
optimale de l’oliveraie. On y trouve, une revue bibliographique, des résultats de recherches obtenus
en Tunisie et autour du bassin Méditerranéen, des applications et les procédures de calcul des
paramètres de la fertigation, permettant à l’oléiculteur l’établissement d’un programme de
fertigation propre à sa plantation.

One said:
“Olive trees are not big feeders”.

« La fertilisation, c’est l'art de compenser les manques en anticipant les


besoins des cultures, dans les limites du raisonnable » JM Parmentier.
“Fertigation is an environmental friendly method of fertilization”

11
Chapitre 1
-----------------------------------------------------

GENERALITES

1. Principes de base de la fertilisation / fertigation

La fertilisation est l’action d’enrichir un sol en l’un ou plusieurs éléments chimiques pour ramener sa
teneur à la concentration critique relative à une culture donnée afin d’augmenter la production
végétale. L’élément chimique rajouté ne reste plus facteur limitant de la production.
Si ces éléments fertilisants sont dissous dans l’eau d’irrigation pour être apportés aux racines, on
parle de fertigation.

Les 3 outils d’une gestion optimale de la fertilisation / fertigation sont:


L’analyse foliaire : Les premiers résultats d’analyses foliaires effectués en Tunisie en oliveraies
irriguées datent de 1959 (Buchman et al., 1959).
Au champ, la première analyse se fait à l’âge de 2 ans sur des feuilles prélevées en Juillet dans la
partie médiane des rameaux et qui se sont développées au cours de la saison écoulée, puis
régulièrement tous les 1 an / 2 ans. Les feuilles qui présentent des anomalies ou des affections
doivent faire l’objet d’un diagnostic à part. L’analyse foliaire est indispensable pour ajuster le
programme de fertilisation de l’oliveraie.
L’analyse du sol : permet de diagnostiquer les déséquilibres nutritionnels et d’évaluer les besoins en
amendements ; elle est nécessaire pour ajuster le pH et le rapport Ca/Mg. Les teneurs obtenues sont
comparées aux normes pour les sols et aux valeurs fournies par l’analyse des feuilles (Exemple). Les
arbres plantés sous des conditions différentes de sol, de microclimat ou de système d’irrigation sont
analysés à part.
L’observation critique des arbres et des conditions environnementales : Les symptômes visuels sont
complémentaires aux analyses du sol et des feuilles. Les anomalies de la croissance et les variations
significatives des rendements sont révélateurs de déficiences (N, K et B).

Pour certains éléments comme le bore, l’analyse des fruits matures donne de meilleurs résultats que
celle des feuilles (Sanz et Montanes, 1995 ; Bouranis et al., 1999 ; Ben Khélil et al., 2010a et 2010b).
A ce stade la correction profitera aux organes qui se développeront durant la saison qui suivra.

2. Rôles des éléments nutritifs

Comme tous les végétaux, l’olivier puise le carbone, l’hydrogène et l’oxygène (95% de la masse
végétale) dans l’air et dans l’eau. Les autres éléments sont prélevés du sol. Les éléments nutritifs sont
classés selon leur importance en :

➢ Eléments majeurs: azote (N), phosphore (P) et potassium (K).


➢ Éléments secondaires: calcium (Ca), magnésium (Mg) et soufre (S).
➢ Oligo-éléments: zinc (Zn), fer (Fe), manganèse (Mn), cuivre (Cu), bore (B), molybdène (Mo) et
chlore (Cl).

Les rôles des éléments nutritifs sont résumés au Tableau 1.

Tableau 1. Rôles des éléments minéraux majeurs, mineurs et oligo-éléments.

12
N P K Mg Ca B Zn Fe Mo Cu Mn
Métabolisme
général
Métabolisme azoté
Croissance
Respiration
Photosynthèse
Synthèse de sucres
Synthèse de la
Chlorophylle
Synthèse des
auxines et activation
des enzymes
Transport et
accumulation des
sucres
Autres synthèses
(ADN-lipides-
enzymes)
Résistance aux
maladies
Floraison- Nouaison
Induction florale
Floraison
Fécondation
Nouaison
Production
Grossissement
Maturité (Précocité)
Qualité
Fermeté du produit
Qualité gustative
Conservation
Résistance au stress
et régulation
stomatique
Stress et régulation
Source : Yermiyahu et al., (2009) et Huber et Schaub (2011) – Amélioré par Masmoudi-Charfi.

13
L’azote est l’élément le plus consommé par l’olivier (Tableau 2). Il stimule sa croissance
végétative, augmente le pourcentage de fleurs parfaites (Fernández-Escobar, 1999 ; Tsambardoukas,
2006; Chatzissavvidis et al., 2007 ; Erel et al., 2008; Fernández-Escobar et al., 2008 ; Therios, 2009)
et améliore la qualité de l’huile (composition acidique et teneurs en antioxydants) lorsqu’il est
convenablement apporté (Fernández-Escobar et al., 2006 ; Tekaya et al., 2013a et 2013b, 2016 ; Erel
et al., 2013 ; Albornoz, 2016). Il augmente la proportion de pulpe lorsqu’il est associé au potassium
(Morales-Sillero et al., 2008a ; Caporali, 2015). La forme de N appliquée affecte la photosynthèse et
la disponibilité des autres éléments (Tsambardoukas, 2006). L’apport de l’azote doit se faire avant la
période de croissance des pousses de printemps et couvrir toute la période de floraison, de nouaison
et de développement des olives (surtout au début de l’été) (Belguerri et al., 2016). Mais l’apport
excessif d’azote avant la nouaison conduit à une charge élevée en olives et favorise la formation de
petits fruits et l’alternance de la production (Fernández-Escobar et al., 2011).

Le potassium a un rôle fondamental dans la régulation stomatique, dans la résistance de l’olivier


au gel et à la sécheresse (il diminue le potentiel osmotique des cellules) (Mengel et Ameke, 1982 ;
Arquero et al., 2006 ; Restrepo-Diaz et al., 2008). Il est indispensable pour la division cellulaire et
pour la synthèse des sucres et des protéines (Erel et al., 2008 ; Hegazi et al., 2011). L’excès de
potassium réduit le prélèvement de N.

Le phosphore est essentiel pour la synthèse des phospholipides (Olsen and Sommers, 1982), la
croissance des racines, le processus de fructification (floraison, nouaison, précocité de la production
et le grossissement des olives) (Erel et al., 2008) et la photosynthèse. Son application précoce
renforce le système radiculaire.

Le calcium intervient dans la construction de l’ossature des structures aériennes, dans le


développement des racines et leur fonctionnement. Il est nécessaire pour la division cellulaire.

Le magnésium influence l'absorption et la translocation des phosphates. C’est un constituant


essentiel de la chlorophylle ; il est impliqué dans le métabolisme des carbohydrates et leur transport
vers les parties supérieures de l’arbre.

Le soufre est responsable des saveurs de l’huile d’olive (Kailis et Harris, 2007).

Le bore est nécessaire pour la pollinisation des fleurs, la germination et l’élongation du tube
pollinique, le développement des fruits et la translocation des sucres. Il a un rôle majeur dans la
formation du pollen et sa fertilité (Delgado et al., 1994 ; Perica et al., 2001 ; Larbi et al., 2008 et
2011 ; Stellacci et al., 2010 ; Spinardi et Bassi, 2012).

Le zinc stimule la croissance précoce des pousses et des fruits. Il est indispensable pour la
biosynthèse des auxines.

Le fer et le manganèse sont impliqués dans la photosynthèse, dans la fixation de N et dans la


réduction des nitrates (Larbi, 2002 ; Chatzissavvidis et al., 2006 ; Chatzistathis et al., 2006). Le
Manganèse est nécessaire pour le développement des fleurs.

Le cuivre est impliqué dans les mécanismes cellulaires de défense, dans la respiration et la
photosynthèse.

Le chlore contrôle le fonctionnement des stomates et la photosynthèse. Il réduit les effets des
infections fongiques mais aussi l'activité de photosynthèse.

14
Le maintien d’une nutrition minérale équilibrée est essentiel pour optimiser le développement
de l’olivier et sa production. Une attention particulière doit être attribuée aux éléments N, B et K
pour réduire l’alternance de la production et garantir une bonne qualité des olives et des huiles.

3. Besoins de l’olivier en éléments nutritifs, absorption et mode de transfert, symptômes de


déficience et d’excès

De grandes quantités d’éléments nutritifs sont prélevées chaque année par l’olivier pour assurer
diverses fonctions (croissance, développement, production, métabolisme…).
Les tailles de formation ou d’entretien, les productions et les chutes de feuilles et de fruits (dues à
divers stress), éliminent de l’arbre une part des éléments absorbés. Ces éléments doivent être
quantifiés et restitués annuellement à la plantation à travers un programme de fertilisation adéquat
qui tient compte des facteurs suivants:
➢ Rendement estimé (évaluer les exportations par les fruits).
➢ Exportations des éléments nutritifs faites par le bois de taille (analyse foliaire et du bois).
➢ Fraction fixée par le sol (analyse de sol).

Le Tableau 2 résume les besoins de l’olivier en éléments nutritifs, les modes d’absorption et de
transfert et les symptômes de carence et d’excès.

15
Tableau 2a. Besoin de l’olivier en éléments nutritifs, absorption et transfert, symptômes de déficience et d’excès pour N, P, K et Ca

Azote (N) Potassium (K) Phosphore (P) Calcium (Ca)


Besoin 3-4 g N / kg olives 4,5 g K / kg olives 0,7 g P / kg olives
Fortement consommé au Fortement consommé au cours du Nécessaire en sols pauvres, en sols Nécessaire au cours des premiers
cours des vagues de développement des olives et en riches en CaCO3 et en sols acides et stades de développement de la
croissance. année de forte charge en fruits. dans les jeunes plantations (<10 ans) culture.
ou celles qui ont été longuement
fertilisées en azote.
- +
Forme absorbée -Sous forme de nitrates NO3 -Sous forme de K -Sous forme d’ions H2PO4– (sols Sous forme de Ca2+.
+
Etat et d’ammonium NH4 -Très mobile dans la plante, prélevé acides) ou HPO42– (sols alcalins) -Sa présence dans les solutions
Transfert par le bois, les feuilles et les fruits. -Présent dans le sol sous forme nutritives minimise l’effet toxique
-Peu mobile dans le sol et inorganique en combinaison avec Fe, de NH4-N et augmente son
s’accumule en surface. Al, Ca ou organique dans l’humus. absorption.
-Précipite dans les sols alcalins sous
forme de phosphate de calcium.
Symptômes de -Végétation chétive, plante -Raccourcissement des entre-nœuds, -Croissance lente, plante rabougrie, Chlorose des feuilles, veines
déficience rabougrie, croissance jaunissement de la bordure des faible formation de fruits, retard de blanchâtres, croissance réduite des
retardée. feuilles colorées en feuilles, nécrose. Enroulement du la floraison et de la maturation, points végétatifs (tiges et racines),
vert pâle, réduites en taille et bord des feuilles et coloration bleue feuilles ou tiges violacées; extrémité feuilles anormalement foncées, ne
en nombre, mourant grisâtre. Augmentation de la des feuilles nécrosée. parvenant pas à se déployer; chute
prématurément. Réduction transpiration des oliviers (Lechin de prématurée des fleurs et des
des niveaux de floraison, de Granada), réduction de l’EUE bourgeons, renouvellement des
nouaison et de la production (Chemlali de Sfax) et du % de fruits pousses freiné (différence avec la
et augmentation du nombre destinés à la conservation. déficience en bore).
de fleurs imparfaites. -Déficience de K : liée à la baisse de -La carence peut être vraie ou -Ca atteint le seuil de déficience
l’humidité du sol, au taux élevé de induite (pH élevé en sol calcaire, pH dans les sols acides.
calcium et à sa fixation au niveau des bas avec présence de Al, excès d'ions
particules argileuses. Elle peut être nitrate ou sulfate, excès de Zn ou
vraie (manque de K) ou induite d'autres métaux lourds, température
(antagonisme avec Mg ou Ca, excès du sol trop basse).
de N).

16
Excès -Un temps couvert et froid Consommation de luxe. P interagit avec K : lorsque la teneur - Freine l’absorption de K.
entraîne l'accumulation des L’excès de K limite l’absorption de en P dépasse la valeur critique, celle
nitrates dans la plante ce qui N de K diminue.
déprécie la qualité de l’huile,
favorise le développement de
pathogènes et accentue
l’alternance de la production.
Photos :
Symptômes de
carence

Photo 1 : Déficience en azote Photo 2: Déficience en Photo 3 : Déficience en phosphore Photo 4 : Déficience en Calcium
(COI, 2007). potassium (Fergusson et al., (chlorose étendue) (Haifa, 2016). (nervure blanchâtre) (Haifa, 2016).
1999).
Observations L’efficience d’utilisation de -Le potassium pose des -P interagit avec K -La concentration de Ca dans les
l’azote (EUN) est le rapport de la problèmes de déficience dans les -Les fortes teneurs du sol en HCO3 feuilles est affectée par la forme de
quantité de N absorbée par la plantations à haut rendement. augmentent la solubilité de P et son N appliqué.
Recommandations plante/quantité totale appliquée. -Interagit avec N (même modalité absorption. -L’excès de Ca freine l’absorption
EUN est comprise entre 25 et de fixation) : après une -P est sujet à la formation de de K.
50%. Comme l’azote n’est pas production élevée, il faut précipités insolubles avec le calcium
totalement absorbé par l’arbre, il apporter du potassium. Les et au complexe argilo humique grâce
est recommandé de fractionner quantités à appliquer doivent au pont calcique
-La proportion de P2O5 apportée ne
ses apports et de l’appliquer en être déterminées en combinaison
doit pas dépasser 20-30% de celle de
partie au sol (fertigation) et en avec celles de N et fonction des
N.
partie sur la frondaison teneurs du sol en Ca et Mg.
-N’appliquer P que lorsque la plante
(pulvérisation foliaire). -L’efficience d’application de K
en a besoin (analyse foliaire) sinon
diffère selon la modalité de son
risque de précipité ou
apport.
d’antagonisme, ou de perte dans le
sol

17
Tableau 2b. Besoin de l’olivier en éléments nutritifs, absorption et transfert, symptômes de déficience et d’excès pour Mg, S, B et Zn

Magnésium (Mg) Soufre (S) Bore (B) Zinc (Zn)


Besoin 12 à 85 kg MgO / ha selon -80 à 200 g B / ha -50 à 500 g Zn / ha.
le rendement. Mobilisé au cours de la floraison et
du développement des fruits
Forme absorbée -Sous forme de Mg2+ -Déficient dans les sols acides -Sous forme d’acide borique H3BO3.
Etat et Transfert -Stimule le prélèvement de -Peu mobile des feuilles adultes vers
P et son transport. les feuilles jeunes (comme Ca).
Symptômes de carence -Chlorose des feuilles qui -Jaunissement des feuilles jeunes, -Apparaissent sur les jeunes feuilles -Faible allongement des pousses;
commence en haut de la plantes petites et faibles, en premier. Feuilles colorées en gris, formation réduite de bourgeons à
frondaison et se propage à croissance lente; maturation distordues, fragiles et finissent par fleurs, chlorose des feuilles
toute la surface ; retardée, tiges rigides et chuter, décoloration en marron de (auréoles jaunes), plantes naines,
végétation chétive ; cassantes. l’intérieur des tiges (nécrose du port en rosette, mauvaise nouaison
décoloration des feuilles cambium), chlorose et due à la perturbation du
âgées en sols sableux ou dessèchement des apex, retard du métabolisme du phosphore.
acides qui commence entre développement végétatif, formation -La carence s’observe dans les sols
les nervures, aboutissant à de rosettes, épaississement et acides. La carence induite est due à
la nécrose. craquement des rameaux, un pH>7, ou sur-chaulage, à l'excès
-Carence en Mg est vraie raccourcissement des entre-nœuds de P et par temps froid et humide.
ou induite par excès de K et développement de rejets à la base
en condition de jour court de l’arbre avec épaississement et
ou sombre, par asphyxie enroulement des racines,
racinaire ou par manque branchements excessifs, stérilité des
d'eau. fleurs et coulure, mauvaise nouaison
et croissance réduite des fruits.
-S’installent à partir de 0,3 ppm dans
le sol pendant la saison sèche.
Les carences sont induites par le pH
alcalin, un chaulage excessif, des
rapports Ca/B et K/B élevés dans le
sol, une faible luminosité et par la

18
sécheresse. La majeure partie de B
disponible est retenue par la fraction
organique.
Excès Réduit l’absorption de K. -Toxicité de l’arbre, même si l’olivier Lié à un travail superficiel de sol
est tolérant au Bore (accepte une concentrant les fumures en surface
eau de 1-2mg/litre) ou/et un excès de fumure, pH trop
Chlorose à nécrose des feuilles acide.
adultes, chute prématurée.
Photos

Photo 5 : Déficience en bore sur Photo 6 : Déficience en zinc (Haifa,


fruits ‘Monkey face’ et feuilles. 2016)
Observations (confusion Mg stimule le prélèvement Les symptômes de carence en B Antagonisme Zn/P
des symptômes de P et son transport. peuvent se confondre avec ceux de
concurrence) la carence en Ca
Recommandations

Tableau 2c. Besoin de l’olivier en éléments nutritifs, absorption et transfert, symptômes de déficience et d’excès pour Fe, Mn, Cu, Cl et Na
Fer (Fe) Manganèse (Mn) Cuivre (Cu) Chlore (Cl) Sodium (Na)
Besoin 300 à 2000 g de Fer / ha. 160 à 500 g Mn / ha selon les 25 à 100 g Cu / ha. Requis en très petites
variétés, quantités, semblable au
Les teneurs dans les feuilles fer, la concentration
se situent entre 16 et 150 normale est de 100 ppm.
ppm.
Forme absorbée -Fe++ - Mn2+ par les racines Cu++ -Amené par l'eau -Na+, très mobile et
Etat -Présent dans le sol à -Les sols hydromorphes d'irrigation ou les engrais chasse K+.
Transfert des teneurs qui vont de contiennent des (chlorure de potassium et L'augmentation de la
200 ppm à plus de 10%. concentrations élevées de Mn de calcium), salinité du sol entraîne
et Fe solubles. -S'accumule dans les l'accumulation de Na et

19
-Mn est lessivable. marges des feuilles, Cl dans les feuilles, les
produisant des nécroses - pousses et les racines des
L’utilisation d'eau chlorée oliviers. diminuant la
(Ca/Cl <2) limite concentration de K et de
l’utilisation des engrais Ca, mais la teneur en Mg
riches en chlorures n'est pas affectée par le
stress salin
Symptômes de carence -Les nervures des -Chlorose inter veineuse des -Croissance rabougrie, Rare
feuilles restent vertes, feuilles matures, feuilles déformées en
croissance réduite des développement incomplet rosettes, colorées en
pousses. des bourgeons à fleurs et jaune- pâle.
- La déficience en Fe est avortement, jaunissement -La déficience Cu est
observée dans les sols à des feuilles jeunes, apparition observée dans le sol
pH élevé, en cas de de spots nécrotiques. sableux et d’autant plus
déséquilibre entre -Déficiences répandues dans qu’il reçoit des
Fe/Cu et Mn, ou sous les sols à pH élevé. Risque de applications excessives
une concentration carence si Mn<20 ppm. Elle d'engrais phosphoreux. La
élevée en P, une peut être induite suite à un carence induite est
humidité de sol sur-chaulage du sol, une provoquée par l’alcalinité,
excessive, des sécheresse excessive ou un l'excès de chaulage,
températures trop pH trop bas du sol. l'excès de Mo, P et Zn.
basses, un niveau élevé
du sol en HCO3.
Excès A lieu : pH<6, fumigation du -Toxicité des arbres et des -Nécrose des feuilles -Entrave l’absorption des
sol, apports de compost, sol microorganismes, arrêt de et de la pointe de la autres éléments, toxique si
asphyxiant, mal drainant et croissance; jaunissement tige. Brûlure de la CE> 4dS/m, rabougrissement
riche en matière organique des feuilles; décoloration; bordure des feuilles et de l’arbre et réduction de la
mal décomposée. flétrissement et nécrose leur chute (>50 mM taille des fruits;
de l’extrémité des feuilles. NaCl) flétrissement, nécrose.

20
Photos

Photo 7. Déficience en
Fer. (COI, 2007)
Observations Fe entre en compétition Les symptômes de Cl concurrence l’absorption du nitrate au profit de
Recommandations. avec P, Mg, Zn et K, ce carence en Cu se l’ammonium,
qui peut induire une confondent avec la Na chasse le potassium
chlorose ferrique. carence azotée. Na+ donne des déséquilibres avec K,
Sources : Benlloch et al., (1991), Fernández-Escobar et al., (1993); Delgado et al., (1994); Tsadilas et Chartzoulakis (1999) ; (Source sel : Al-Absi, Qrunfleh et Abu-Sharar, 2002) ; Benitez et al., (2002);
Chatzissavvidis, (2002); Chatzissavvidis et Therios (2003); Parra et al., (2003) ; Chartzoulakis et Therios (2003) ; Chatzissavvidis et al., (2005) ; Van der Gulik et Tam, (2006) ; Fernández-Escobar et al., (2006) ;
COI, (2007); Boussadia et al., (2008), Boussadia et al., (2008); Vossen (2009) ; Saidane et al., (2014).
Sources électroniques: http://www.summerlandolives.com.au; http://www.oliveoilsource.com;http://www.summerlandolives.com.au/ http://www.oliveoilsource.com,

Remarques
-Les symptômes de déficience peuvent induire des confusions (surtout entre
N/P – Ca/B – B/Mn/Fe). Un bon diagnostic ne peut se faire qu’avec
l’analyse des feuilles.
-Les déficiences en K, Fe et B sont souvent observées en sols calcaires.
-Les éléments majeurs atteignent rarement le seuil de toxicité.
-Les oligoéléments qui peuvent présenter des toxicités sont : le bore, le chlore,
le cuivre, le manganèse et le zinc. Des métaux lourds peuvent être indirectement
apportés dans le compost (plomb, mercure et chrome).
-Les déficiences en éléments traces sont souvent associées aux sols alcalins, ou
calcaires où ces éléments sont retenus sous forme oxydée. L’abaissement du pH
en ajoutant un élément sulfuré, qui est converti en forme acide par les
microorganismes, peut résoudre ce problème (ce ne sont pas des produits
acidifiants).
-Le fait que les argiles retiennent B plus efficacement que les sols sablonneux
n’implique pas nécessairement une bonne absorption. Au contraire, les plantes
prélèvent B beaucoup plus à partir des sols sableux. Concrètement ceci revient
à utiliser des taux d'engrais B hydrosolubles plus bas en sol sableux que sur des
sols à texture fine pour le même degré de prévision.
Figure 1. Symptômes de carence en éléments nutritifs (COI, 1997).
21
4. Facteurs de variation des éléments minéraux chez l’olivier

Les teneurs en éléments minéraux varient en fonction de la variété, du stade


phénologique (Tableau 3), de l’âge des feuilles (Figures 2 et 3), du matériel végétal considéré
(Tableaux 3 et 4), et de la saison (Perica et al., 1994 et 2001). Les travaux de Chatzistathis et
al., (2004, 2005 et 2006) ont montré que la variété Picual accumule moins de Mn que les
variétés Manaki’, ‘Kalamon’ et ‘Koroneiki’.

Tableau 3. Variation des teneurs de N, P, K, Mg, B et Fe des feuilles chez les variétés
‘Chondrolia Chalkidikis’ et ‘Amphissis’ en fonction du stade phénologique, 30, 60, 90 et 120
jours après la pleine floraison.

Jours après la pleine floraison Chondrolia Chalkidikis Amphissis


N (%MS) 30 1,22 0,93
60 0,73 0,78
90 0,83 0,76
120 0,90 0,65
P (%MS) 30 0,15 0,11
60 0,11 0,08
90 0,10 0,11
120 0,11 0,06
K (%MS) 30 0,94 0,65
60 0,89 0,73
90 1,71 1,18
120 1,63 1,32
Mg (%MS) 30 0,09 0,06
60 0,06 0,06
90 0,07 0,05
120 0,06 0,05
B (ppm) 30 47 52
60 47 61
90 96 84
120 122 44
B (ppm) 30 56 58
60 84 97
90 18 27
120 17 29
Source : Chatzissavvidis et al., (2004).

Les expérimentations menées dans la région de Sidi Bouzid (Institut de l’Olivier, 2014) ont
montré que les teneurs en N et en P sont élevées avant le démarrage de la phase de croissance
rapide des pousses. Des teneurs élevées en N sont aussi observées lorsque la fin de l’hiver est
pluvieuse mais clémente. Ces conditions favorisent l’absorption des nitrates et leur
accumulation dans les feuilles avant la vague de croissance du printemps. Lorsque l’hiver est
sec, le phosphore s’accumule au niveau de la frondaison avant le démarrage des pousses. Un
bois de taille riche en pousses donne des niveaux élevés en N mais pauvres en P.
Les teneurs de K au niveau des feuilles sont plus élevées en période de croissance active
des pousses et surtout en année pluvieuse. Les valeurs sont plus faibles en année ’on’. Une
charge élevée en olives implique une mobilisation importante de K dès le stade de
différenciation florale (fin de l’hiver, en période de taille).

22
A l’échelle de l’année, les teneurs en bore diminuent dans les jeunes feuilles et dans les
pousses au printemps et en été et augmentent en automne (Figure 2) aussi bien en année de
forte charge en olives dite année ‘on’ qu’en année de faible charge en fruits appelée année
‘off’ (Thérios, 2009). Leurs baisses sont significatives après le stade de floraison; le minimum
est observé au moment du durcissement du noyau. La période hivernale est caractérisée par
des concentrations stables de N, P, K, Ca et Mg.

Amphissis

---feuilles de l’année

__ feuilles de l’année passée

Figure 2. Variation saisonnière de la teneur des feuilles d’olivier cvs., ‘Amphissis’ et ‘Chondrolia
Chalkidikis’ en bore durant deux campagnes successives (Chatzissavvidis et al., 2004 ; Haifa,
2016).

Organe : Les teneurs maximales de N sont observées dans les feuilles et particulièrement dans
les plus jeunes parmi-elles (Figure 3, Tableau 5). Les concentrations en N varient également en
fonction de la charge en olives. Elles sont plus ou moins constantes durant les années ‘off’ et
diminuent au cours des années ‘on’ suite aux exportations massives faites par les fruits.

Figure 3. Evolution de la teneur des feuilles d’olivier en azote (%MS) selon leur âge au cours
d’un cycle de croissance. Par ordre d’apparition dans la figure : Quiescence, pousse en
croissance, floraison, sclérification de l’endocarpe, feuille d’un an, feuille de 2 ans, feuille de
trois ans et stade de maturation (Braham, 1999).

23
Tableau 4. Concentrations en N, P et K (%) chez l’olivier en pleine production en fonction de la
nature du matériel végétal. Les ratios N:P:K sont rapportés pour chaque organe.

Eau % N (%) P (%) K (%) Ratio (N:P:K)


Racines secondaires 37,7 0,33 0,113 0,402 2,9 : 1 : 3,5
Racines primaires 45,5 0,37 0,123 0,477 3,0 : 1 : 3,8
Tronc 32,3 0,26 0,070 0,219 3,7 : 1 : 3,1
Branches principales 31,9 0,29 0,090 0,354 3,2 : 1 : 3,9
Branches secondaires 27,4 0,23 0,099 0,191 1,2 : 1 : 1,9
Pousses 40,3 0,64 0,179 1,000 3,5 : 1 : 5,5
Feuilles d’1 an 42,7 1,63 0,271 0,994 6,0 : 1 : 3,6
Feuilles de 2 ans 40,5 1,24 0,201 0,678 6,1 : 1 : 3,4
Fruits non mûrs 60,6 0,90 0,333 2,760 2,7 : 1 : 8,3
Fruits mûrs 46,1 0,97 0,397 3,220 2,4 : 1 : 8,1
Source : Therios (2009).

5. Normes

L’olivier puise dans le sol les éléments nutritifs (majeurs N, P et K, secondaires Ca, Mg et S
et oligo-éléments Fe, Zn, Mn, Cu, B...) nécessaires pour subvenir à ses besoins. De fait de sa
longévité, ses exportations présentent une masse considérable d’éléments minéraux, qu’il faut
restituer à temps et en quantités adéquates. Pour ce faire, et dans le but de compléter
l’analyse chimique au sol, l’oléiculteur fait recours au diagnostic foliaire (analyse minérale des
feuilles), qui a été mise au point vers les années 50 (Buchman et al., 1959 ; Cottenie et al.,
1983 ; Freeman et al., 2005).
L’analyse du sol permet d’évaluer la richesse du sol en éléments nutritifs (fertilité) mais
elle ne fait qu’approcher leur disponibilité à la plante. L’interprétation du diagnostic foliaire est
basée sur la comparaison des valeurs obtenues avec des normes qui sont établies après
plusieurs années d’observations et qui intègrent les variations nutritionnelles dues aux
facteurs influençant l’alimentation minérale.

5.1. Teneurs dans le sol et normes

5.1.1. Principe d’échantillonnage du sol pour analyse minérale

Les échantillons de sol sont prélevés dans différents emplacements et profondeurs en


raison de la variabilité possible de sa composition. Les compartiments de sol à analyser doivent
être différenciés selon la texture, la variété cultivée, la pente….

Principe : Subdiviser chaque compartiment en 5 unités parcellaires et y prélever à l’aide


d’une tarière 1 à 3 échantillons de 0,5 kg de terre de chaque horizon (0-30 cm ; 30-60cm ; 60-
90 cm). Sécher les échantillons à l’air libre et procéder aux analyses minérales au Laboratoire
(COI, 2007). Il est généralement admis qu'une analyse de sol est suffisante pour 2 hectares de
verger. Toutefois, en cas de forte hétérogénéité du sol sur une même parcelle, plusieurs
analyses sont recommandées.

5.1.2. Méthodes d’analyse au laboratoire et interprétation des teneurs du sol en éléments


minéraux

La méthode Kjeldahl est couramment utilisée pour le dosage de l’azote. La méthode d’Olsen
est la plus utilisée pour le dosage du phosphore et convient pour la gamme de sols calcaires.
Une teneur en P2O5 de 9 ppm est considérée comme faible pour l’olivier (Tableau 5).

24
La disponibilité du potassium, du calcium et du magnésium est liée à la capacité du sol à
échanger ces cations (CEC), elle-même dépendante de la texture du sol. On doit tenir compte
du rapport K/Mg car l’excès de potassium induit une déficience en magnésium. Ces éléments
sont dosés par spectrophotométrie. Les teneurs moyennes sont portées au Tableau 6.
Les niveaux critiques de fer, de manganèse, de cuivre et de zinc sont portés au Tableau 7.
Les ions sodium, chlore et bore causent la phytotoxicité de l’olivier même à des niveaux faibles
de CE. Le Tableau 8 rapporte les degrés de limitation de ces éléments en termes de salinité, de
sodicité et d’excès pour le bore et le chlore.

Tableau 5. Guide des teneurs du sol en Phosphore (P2O5).

Echelle d’évaluation Teneur en phosphore (Méthode d’Olsen, ppm)


Très élevé > 25
Elevé 18-25
Moyen 10-17
Faible 5-9
Très faible <5
Source : FAO (1984).

Tableau 6. Guide des teneurs optimales du sol (ppm) en potassium (K), magnésium (Mg) et
calcium (Ca) en fonction de sa texture.

Texture CEC (mmolc/kg) K (ppm) Mg (ppm) Ca (ppm)


Grossière <5 30-60 10-25 200-500
Moyenne 5-15 100-175 40-80 1000-1600
Fine > 15 150-300 60-120 2000-3000
Source : FAO (1984).

Tableau 7. Teneurs critiques du sol en micro-éléments extractibles (ppm).

Micro nutriment Niveau critique (ppm) Niveau suffisant


Fer (Fe) 3,0 50-150
Manganèse (Mn) 1,4 50-150
Cuivre (Cu) 0,2 5-20
Zinc (Zn) 0,8 10-30
Source : Para et al., (2003). Therios (2009).

Tableau 8. Degrés de limitation du sodium, du chlore et du bore.

Degré de limitation
Type de limitation Faible Modérée Sévère
Salinité du sol CE (dS/m) 4 5 8
Pourcentage de sodium échangeable (%) - 20-40 -
Toxicité du bore (ppm) 2 - -
Toxicité du chlore (méq/l) 10-15 - -
Source : Para et al., (2003).

25
5.2. Eléments minéraux dans la plante

5.2.1. Principe de l’analyse foliaire

Les concentrations en éléments nutritifs sont relativement stables en été. Les échantillons
de feuilles sont donc prélevés en juillet, 5-8 semaines après la pleine floraison. Un échantillon
de 2-4 feuilles/arbre (totalisant 100 feuilles/compartiment homogène) est considéré comme
représentatif du compartiment. Les analyses portent sur des feuilles saines et matures,
récoltées sur l’ensemble de la frondaison, au niveau de la partie apicale des jeunes pousses de
3-5 mois qui ont accompli leur expansion (sans fruits). Les rameaux vigoureux, chétifs et se
trouvant à l’intérieur de la canopée ne sont pas pris en compte. Chaque type de feuilles (saine,
malade, mature….) est analysé à part (COI, 2007).

5.2.2. Interprétation des teneurs de la plante en éléments minéraux

La comparaison de l’analyse foliaire avec les normes pour l’olivier permet de


diagnostiquer les déficiences, la suffisance ou l’excès (Tableau 9). Les teneurs optimales
d’éléments nutritifs dans les feuilles, définies pour la Méditerranée se situent aux alentours
de 2%MS pour N ; 0,3% pour P ; 1% pour K et 1,4% pour Ca. Pour l’azote, Fernández-Escobar
(2004) recommandent une teneur de 1,5%, au-delà de laquelle le niveau de polyphenols dans
les huiles et la qualité des olives de table diminuent (Morales-Sillero et al., 2006).

Le seuil critique indique la teneur de la feuille en un élément donné, en deçà de laquelle la


plante est en situation de carence en cet élément. Pour le sodium et le Chlore les valeurs
toxiques se situent au-delà de 0,20% et 0,50% respectivement.

Tableau 9. Teneurs minimales, optimales et toxiques des éléments nutritifs au niveau des
feuilles d’olivier (%MS ou ppm) analysées au mois de Juillet.

Elément nutritif Déficient Optimum Toxique


Azote < 1,4% 1,5 – 2,0% > 2,55%
Phosphore < 0,05% 0,1 – 0,3% > 0,34%
Potassium < 0,4% 0,8 – 1,0% > 1,65%
Calcium < 0,6% 1,0 – 1,43% > 3,15%
Magnésium < 0,08% 0,1 – 0,16% > 0,69%
Soufre < 0,02% 0,08 – 0,16% > 0,32%
Fer (ppm) < 40 90 – 124 > 460
Zinc (ppm) <8 10 - 24 > 84
Bore (ppm) < 14 19 – 150 >185
Manganèse (ppm) <5 20 – 36 > 164
Cuivre (ppm) < 1,5 4-9 > 78
Source : Connel et Vossen (2007).

6. Exportations des éléments minéraux

6.1. Définition

L'exportation d'un élément minéral est définie par la quantité de cet élément prélevé par
les racines, de la solution du sol au cours d’une année (Favreau, 1982).

26
6.2. Facteurs de variation

A partir des teneurs moyennes de N, P, K et Ca et des productions de bois de taille et


d’olives, les exportations en éléments minéraux sont évaluées. Leur niveau varie en fonction
de la zone de culture comme le montre le Tableau 10. En Tunisie, les exportations en
phosphore et en potassium sont plus élevées dans la région du Centre (Braham, 1984).

Tableau 10. Exportations de N, P2O5 et K2O (g/arbre/année) chez l’olivier dans les principaux
pays producteurs (g/arbre/année).

Pays Source N P2O5 K2O


Tunisie Braham (1999) 578 67 502
France Bouat (1968) 300 60 200
Espagne (Jaen) Llamas (1983) 310 75 560
Italie Pantanelli 276 142 488

Les exportations d’éléments majeurs d’une jeune oliveraie intensive (Mornag-Tunisie) ont
varié durant les cinq premières années de culture de 9,2 kg/ha à 185,9 kg/ha pour l’azote, de
8,6 à 163,1 kg/ha pour le potassium et de 1,3 à 30,7 kg/ha pour le phosphore (Masmoudi-
Charfi et Ben Mechlia, 2009). Pour une superficie de 1000 m2 cultivée en oliviers en
production, Therios (2009) rapporte des quantités annuelles d’azote, de phosphore, de
potassium et de calcium, respectivement, de 1,5-3,5 kg, 0,8 kg, 1-5 kg et 2-5 kg. Par type
d’organe, les quantités sont pour l’azote de 0,5 kg /100 kg de fruits, 1,0 kg/100kg de feuilles et
0,76 kg/100kg de bois. Pour le potassium, les valeurs sont respectivement pour les fruits,
feuilles et bois de 0,95, 0,56 et 0,39 kg/100 kg. Les quantités prélevées pour 100 kg de fruits,
50 kg de feuilles et 50 kg de bois sont portées au Tableau 11. Le Tableau 12 présente les
quantités de nutriments (kg/ha) fournies par les antécédents culturaux, celles prélevées par
l’arbre et celles exportées par la production de 5 tonnes d’olives / ha au niveau d’une oliveraie
en production.

Tableau 11. Quantités de N, P, K et Ca (kg) nécessaires chaque année par une oliveraie pour la
production de 100 kg de fruits, 50 kg de feuilles et 50 kg de bois.

Fruits Feuilles Bois Total


N 0,500 0,500 0,380 1,380
P 0,120 0,120 0,150 0,390
K 0,950 0,280 0,795 1,425
Ca 0,960 0,500 0,300 1,760
Source: Therios (2009)

Tableau 12. Nutriments (kg/ha) prélevés par la culture de l’olivier (pour une production de 5
tonnes d’olives /ha) et disponibles à partir des antécédents culturaux.

N P2O5 K2O CaO MgO


Disponible à partir des antécédents culturaux 8 2 14 3 3
Prélevé par la plante 78 19 98 53 25
Exporté par la production 40 7 60 15 4
Source: Haifa Chemicals website (2018).

Les figures 4 et 5 montrent l’évolution saisonnière des exportations en éléments majeurs


dans différents organes chez l’olivier en production. Les niveaux maxima sont atteints entre

27
Juin et Juillet. Le Tableau 13 montre que le potassium est l’élément le plus exporté, suivi de
l’azote. Les exportations de K sont maintenues à des niveaux plus ou moins stables (31,4-
35,1%) entre les stades de nouaison et de maturation alors que celles de N et de P ont varié
respectivement de 28,5% (phase de durcissement du noyau) à 39,5% (Nouaison) et de 24,6
(phase de nouaison) à 38,9% (phase de durcissement du noyau), enregistrant une hausse plus
importante durant les premiers stades de développement des olives.

Figure 4. Evolution saisonnière des besoins en N, P, K (Kg/arbre) chez l’olivier


au cours d’un cycle de croissance (Haifa, 2016).

Figure 5. Evolution saisonnière des besoins en éléments nutritifs dans les différents
organes de l’olivier (Haifa, 2016).

Retenons :
1Kg de fruits exporte 10 g d’azote alors qu’un 1Kg de feuilles exporte 15 g d’azote.
Une tonne de fruits exporte 9,8 kg de N, 11,3kg de P, 10,3 kg de K, (25,9 kg de P 2O5 et 12,4 kg
K2O) (Source: Haifa 2016).

28
Tableau 13. Exportations de N, P et K (masse de l’élément en masse de fruit, %) au cours des
stades de nouaison, durcissement du noyau et de maturation des olives.

Nouaison Durcissement du noyau Maturation


N 39,5 28,5 32,0
P 24,6 38,9 36,5
K 33,5 31,4 35,1
Source: Therios (2009)

Le niveau des exportations varie en fonction de celui de la production, passant de 7 à 120


kg d’azote pour un rendement évoluant entre 0,7 et 10 T/ha (Tableau 14; Boulal et al., 2013).
Braham (1999) obtient pour des rendements de 2300 kg ha-1 d’olives à Enfidha et 700 kg ha-1 à
Kondar (localités du centre tunisien), des niveaux d’exportations de 7,0 kg d’azote, 1,7 kg de
phosphore et 11,5 kg de potassium à Kondar et 15,6 kg d’azote, 4,2 kg de phosphore et de 30,0
kg de potassium à Enfidha (oliveraie irriguées). Therios (2009) obtient des valeurs respectives
de 70-50-50 en pluvial et 84-60-60 kg/ha/année en irrigué pour N-P2O5-K2O. Le Tableau 15
présente les quantités d’éléments majeurs exportées en fonction du niveau de production
d’olives. Le Tableau 16 montre la variation des niveaux d’exportation en fonction de la densité
de plantation.

Tableau 14. Exportations des macroéléments (kg/ha) selon le niveau de production


Cas des oliveraies en Tunisie.

Rendement tonne/ha N P2O5 K2O Références


0,7 7 1,7 11,5 Braham (1999)
2,3 1115,6 114.2 30 Braham (1999)
10 120 40 160 (Khélil et Sanaa, 2009)
Source : Boulal et al., (2013).

Tableau 15. Exportations de N, P, K et Mg (t/ha) en fonction du niveau de production.

Niveau de productivité des vergers Azote Phosphore Potassium Magnésium


(tonnes d’olives / ha) (N) (P2O5) (K2O) (MgO)
Verger assez productif (2-3t /ha) 30 à 50 15 à 25 50 à 60 15
Vergers productifs (3-5 t/ha) 50 à 60 20 à 30 60 à 70 20
Vergers très productifs (5-7t/ha) 60 à 70 25 à 40 70 à 80 25
Source: Therios, (2009).

Tableau 16. Variation des niveaux d’exportation des éléments majeurs (kg/ha) en fonction de
la densité de plantation (Haifa, 2016).

Densité Rendement Exportation (kg/ha)


Pieds/ha kg/tree T/ha N P2O5 K2O
417 10 4,2 150 50 145
556 9 5,0 160 55 155
1250 6 7,5 170 60 165
1905 5 9,5 180 65 175

29
.

Figure 6. Besoins de l’olivier en éléments nutritifs N, P2O5, K2O et Mg en fonction de


l’écartement entre les arbres et de la nature de la fertilisation (minérale ou organique).

Sources : Le Verge S., et Zazzaron C., (2017). Centre Technique Olivier, AFIDOL.

NB : Valeurs présentées à titre d’exemple pour montrer la variabilité des teneurs en fonctions de
plusieurs facteurs.

Photo 8. Urée.

30
Chapitre 2
-------------------------------------------------

LA FERTIGATION

1. Définition

Mhiri (1996) définit la fertigation comme étant une technique agricole d’intensification
des cultures qui a pour objectifs :

✓ Augmenter les productions et assurer une haute qualité des produits récoltés,
✓ Optimiser les coûts économiques et écologiques,
✓ Satisfaire tous les besoins hydriques et nutritionnels des cultures en apportant
simultanément l’eau et les éléments nutritifs selon leurs exigences spécifiques.
✓ Contrôler les pertes des engrais minéraux et mieux maitriser la salinité du sol induite
par les apports excessifs d’engrais.

La fertigation est une technique de fertilisation économe, qui permet de corriger les
carences en éléments nutritifs en temps réel. Elle consiste dans l'application d'engrais
hydrosolubles à travers le système d'irrigation. Les apports sont adéquatement calculés et
fractionnés dans le temps en rapport avec le besoin spécifique de chaque stade phénologique
et la production escomptée. Les éléments minéraux apportés doivent être mis en équilibre les
uns avec les autres interactions sont souvent observées entre N et P, P et Zn et K et Mg
(Bustan et al., 2013). Ceci permet d'atteindre un équilibre ionique optimal au niveau de la
rhizosphère et la réduction des coûts.

La fertigation se base sur le principe fondamental d’affranchir le plus possible la plante des
contraintes édaphiques qu’elle rencontre en culture classique au niveau de son alimentation
hydrique et sa nutrition minérale.

2. Avantages et limites de la fertigation

2.1. Principaux avantages de la fertigation

✓ Automatisable,
✓ Bonne efficience de l'utilisation de l'eau et des engrais
✓ Diminution du lessivage et amélioration de la fertilité du sol
✓ Contrôle de l'état ionique de la rhizosphère.
✓ Economie de main d'œuvre (application des engrais).
✓ Correction possible du pH du sol
✓ Eviter la toxicité.
✓ Elimination du colmatage au niveau des goutteurs (en utilisant l’acide phosphorique ou
l’acide nitrique 0,5% HNO3, qui apportent en plus le phosphore et l’azote).

La fertigation s’oppose à l’apport excessif d’engrais qui peut provoquer une dégradation
de l'environnement et affecter la productivité et la qualité de l'huile d'olive. La fertigation

31
assure une nutrition équilibrée des plantes tout au long de la saison de croissance,
garantissant la disponibilité des engrais en temps voulu.

2.2. Principales limites de la fertigation

✓ Nécessite une conception adéquate du système et une uniformité élevée de la


distribution de l’eau (le coefficient d’uniformité d’un système goutte-à-goutte doit être de 90
% ou plus).
✓ Ne convient pas à tous les engrais, notamment ceux de faible solubilité. Certains
engrais sont corrosifs et peuvent altérer le système d’irrigation.
✓ Nécessite l’emploi de dispositifs de sécurité (éviter le retour des engrais).
✓ Augmentation de la salinité du sol.
✓ Connaissance parfaite du mode de réglage de l’injecteur, des vannes d’isolement et
des dispositifs anti-retour (compétence de l’opérateur).
✓ Un déséquilibre se crée entre les zones irriguées (bulbe humide) et celles qui se
trouvent en dehors des frondaisons.
✓ Le coût des engrais solubles est nettement supérieur à celui des engrais
conventionnels.

NB: La fertigation n'est pas recommandée en aspersion à cause des risques élevés de brulure
des feuilles et l’apparition de maladies fongiques.

3. Schéma général d’un système d’irrigation fertilisante

Le système d’irrigation localisé est constitué par trois dispositifs pour le fonctionnement,
la distribution de l’eau et le contrôle, permettant l’écoulement de l’eau de la station de tête
vers la parcelle (Phocaides, 2008). La fertigation nécessite en plus du système d’irrigation, un
dispositif composé d'un réservoir fertiliseur, un injecteur d’engrais ou d'une pompe doseuse,
une valve de non-retour et un système de filtration branché sur le réseau d'eau, soit en
dérivation, soit directement. L'installation peut être très simple, cas du tank fertiliseur, ou plus
complexe avec gestion automatisée et centralisation de l'injection de l'engrais.
La figure 7 présente le schéma général du système d’irrigation au niveau de la parcelle. Il
est constitué de conduites enterrées (conduites principales) et de bornes de prise qui
émergent à la surface du réseau. Ces bornes sont connectées aux ‘adducteurs’ qui, à leur tour,
alimentent des conduites latérales posées le long des rangs de la culture et munies de
distributeurs posés à des intervalles réguliers distribuant uniformément l’eau avec une
pression donnée (Masmoudi – Charfi et al., 2012).

3.1. Ouvrage de tête

C’est l’unité de contrôle et de commande. Elle est constituée par une ligne d’alimentation
de l’eau en PVC rigide ou en acier galvanisé fileté, installée horizontalement à une hauteur
minimale de 60 cm au-dessus du sol. Elle est équipée d’un purgeur d’air, d'une valve de
contrôle, d'une vanne de sectionnement, d'un injecteur d’engrais et d'une unité de filtration.
On y trouve :

- Le tableau de contrôle : muni de compteurs horaire et métrique et d’un programmateur de


fonctionnement automatique.
- Le système de filtres : à sable, à tamis ou à disques. Le filtre à sable est constitué par un
empilement de matériaux plus ou moins fins (0,6-18 mm). Dans le cas d’une eau chargée, il est
recommandé d’utiliser du gravier fin. Le filtre à tamis est généralement monté après le filtre à

32
sable et est utilisé pour filtrer une eau moins chargée. Le filtre à disques est utilisé pour des
eaux d’une charge moyenne. Il est généralement associé à un filtre à tamis.
Les faibles sections de passage de l’eau dans les distributeurs imposent l’utilisation d’une eau
propre. De ce fait, le niveau de filtration de l’eau va dépendre de son origine. Pour les eaux de
surface (rivière, lac) il est recommandé d’utiliser des filtres à sable et à tamis. Pour les eaux
provenant de nappes (puits ou forages), les filtres à tamis sont à privilégier.

Remarque : La station de filtration est un poste couteux qui s’amortit sur 3 à 4 ha au moins.

Ouvrage de tête Conduite secondaire


Conduite principale

Bornes

Distributeurs Adducteurs Conduites


latérales

Figure 7. Représentation schématique d’un réseau d’irrigation localisée (Phocaides, 2008).

- Mélangeur d’engrais : C’est une cuve étanche (50 à 300 litres) dans laquelle sont solubilisés
les engrais (solide mais soluble). Elle est montée en dérivation sur la conduite principale
d’irrigation, à l’amont du filtre à tamis. La solution fertilisante ressort par le haut de la cuve et
est injectée dans la conduite d’irrigation. Outre son usage pour la fertigation, ce système est
utilisé pour nettoyer les conduites d’irrigation à travers l’injection de produits acides.
Le bac de préparation de la solution nutritive est surélevé. Il est muni d'un robinet monté à
une dizaine de centimètres du fond du réservoir pour empêcher les précipités de passer au bac
suivant. Un autre bac, récoltant le surnageant, doit être positionné au-dessous du premier ; on
prendra soin pour faire passer le surnageant de la SN à travers un filtre à tamis très fin.
La pompe doseuse est un appareil qui aspire et refoule alternativement une quantité
constante et connue de solution fertilisante dans la conduite d’irrigation. Le fonctionnement
du dispositif nécessite une pression minimale de 2 bars (Figure 8).

33
Figure 8. Représentation schématique d’un réseau d’irrigation localisée montrant l’installation
du système d’injection des engrais (Phocaides, 2008).

Photo 9. Matériel d’injection des engrais (Phocaides, 2008).

3.2. Conduites de distribution de l’eau vers le champ

Ce système est constitué par des canalisations primaires, secondaires, des rampes
d’irrigation (Figure 7) et des bornes de distribution de l’eau. Les conduites primaires véhiculent
l’eau de la station de pompage vers les conduites secondaires, qui à leur tour conduisent l’eau
vers les rampes d’irrigation, encore appelées portes-distributeurs d’eau. On y trouve les :

34
- Les conduites principales : Elles sont généralement enterrées, de diamètre compris entre 63
et 160 mm selon la dimension de l’exploitation.
- Les conduites secondaires : sont branchées sur la conduite principale et sont de même type.
- Les bornes de prise : Elles sont branchées sur les conduites principales ou secondaires en
amont de la parcelle et permettent la sectorisation de l’irrigation (équipées d’une vanne de
sectionnement). Elles fournissent une partie ou la totalité de l’écoulement aux adducteurs.
Les conduites sont fabriquées en polyéthylène basse et haute pression ou en polypropylène.
Ce dernier est utilisé pour les conduites de faible diamètre.
- Les adducteurs (conduites d’alimentation): ce sont des conduites de diamètre compris entre
50 mm et 75 mm qui sont connectées aux bornes et posées généralement en surface le long
des limites de la parcelle pour alimenter les conduites latérales. Tous les types de matériaux à
conduites disponibles peuvent convenir.
- Les conduites latérales ou rampes d’irrigation: ce sont des tuyaux d’irrigation en
polyéthylène noir flexible, placés à des endroits fixes, le long des lignes de culture et
perpendiculairement aux adducteurs. Longueur maximale souhaitée de 100m.
- Les distributeurs de l’eau : sont insérés dans les rampes à intervalles réguliers. L’eau y entre
avec une pression de 1 bar et en ressort sous pression.
*faible débit (1 à 8 l/h): ce sont des goutteurs simples, extensibles ou auto-régulants.
*débit élevé (20 à 60 l/h), l’eau y passe sous forme de jet (mini-diffuseurs ou ajutages calibrés).

Le coefficient d’uniformité de distribution de l’eau est un indicateur de performance fiable à


travers lequel on cherche autant que possible l’équité d’application de l’eau (Zayani, 1996). Il
est défini pour l’eau ‘pure’ par CU (%) = Qmin/Qmoy où Qmin est la lame d’eau moyenne infiltrée
sur le quart de l’unité d’arrosage le moins desservi en eau et Qmoy est la lame d’eau moyenne
infiltrée sur toute la surface irriguée.
Cependant, comme en fertigation, l’uniformité de distribution des engrais est liée à celle de
l’eau, on étendra cette notion à l’eau enrichie en fertilisants quoique la masse volumique et la
viscosité de l’eau changent en fonction de la concentration de la solution nutritive, et ce en
absence de résultats expérimentaux.
Pour mesurer le coefficient d’uniformité, on installe un récipient sous le goutteur qui sera
contrôlé pendant un temps donné mesuré par un chronomètre. Le goutteur débite une
quantité d’eau mesurée par éprouvette. Ainsi connaissant le volume d’eau délivré dans un
temps donné on détermine le débit d’un goutteur (l/h).
Les goutteurs qui seront contrôlés sont pris au moins sur 4 rampes : la première, la dernière,
celles situées au 1/3 et au 2/3 de la longueur du porte rampe.

Test d’uniformité des goutteurs

Dernier 2/3 1/3 1ier goutteur

Rampe 1

Rampe 2

Rampe 3

Rampe 4

Je prends le débit de 4 goutteurs / rampe (16 goutteurs)

35
CU = Qmin / Qmoy des 16 goutteurs
Q est la moyenne des 4 valeurs les plus faibles (au niveau de chaque rang de goutteur : premier-
au 1/3 – au 2/3 – le dernier).

CU > 90 : Bonne uniformité


CU < : 70 chercher les causes
CU compris entre 70 et 90 : nettoyer le réseau.
-Colmatage physique : purger in situ sinon démonter et nettoyer le réseau.
-Colmatage chimique : nettoyer à l’acide nitrique ou phosphorique à 2-5 pour mille
-Colmatage organique : nettoyer à l’eau de javel : 1-5 mg/l eau

Figure 9. Détermination de l’uniformité de distribution de l’eau fertilisée (Zayani, 1996 ;


CEMAGREF, 1990).

3.3. Matériel utilisé pour l’injection des éléments minéraux

L’injection se fait par un matériel d’injection qui peut être un dilueur, une pompe doseuse ou
un injecteur Venturi (Papadopoulos, 1996).

-Le dilueur (fermé)


C’est un réservoir étanche et résistant à la pression du système. Il est monté en dérivation sur
la conduite d’alimentation de l’ouvrage de tête, à l’amont du filtre à tamis. Il est réglé par la
pression différentielle créée par une vanne partiellement fermée, placée sur la conduite entre
l’entrée et la sortie du réservoir. Une partie du débit est dirigée vers la conduite d’entrée du
réservoir, où il se mélange avec la solution de fertilisants, puis la dilution est injectée dans le
système. Les taux de dilution et d’injection ne sont pas constants. La solution fertilisante sort

36
du haut du réservoir, qui doit être rincé après chaque opération. Ce dispositif a un faible coût,
et sa fabrication est aisée.

-L’injecteur Venturi
Cet injecteur fonctionne grâce à une différence de pression entre l’entrée et la sortie de
l’injecteur. Il est installé sur une dérivation placée sur une cuve ouverte contenant la solution
de fertilisant. Le taux d’injection varie avec les variations de pression. Les pertes de charge
dues à la friction sont d’environ 1 bar. Les injecteurs sont en plastique avec des taux d’injection
qui varient de 40 à 2000 litres/heure. Le dispositif n’est pas couteux et facile à installer.
Cependant, la variation du taux d’injection peut compromettre l’uniformité de distribution des
engrais surtout si la solution fertilisante va desservir plusieurs secteurs. Dans ce cas, il est
nécessaire de déterminer la durée d’un poste pour atteindre l’uniformité de distribution
escomptée à partir de l’équation suivante : l’équation de dilution de Bresler est :

C(t)= Co (Q2/Q1) exp(-(Q2/V)t)

ce qui donne t = (V/Q2) Ln ((Co/C). (Q2/Q1))

avec:
C(t) : concentration dans le réservoir à l’instant t (h) en kg/m3
V : volume du réservoir (m3)
Q1 et Q2 (m3/h) : Débits entrée et sortie du réservoir.
Co et Ct : les concentrations initiale et à l’instant t dans la cuve.

-La pompe doseuse


La pompe est activée par la pression de l’eau dans le système et peut être directement
installée en ligne. L’écoulement de l’eau dans le système active des pistons qui permettent à la
pompe d’injecter la solution d’engrais stockée dans une cuve (ouverte) dans l’eau d’irrigation,
tout en maintenant un taux d’injection constant. Ces injecteurs sont plus chers que les
injecteurs Venturi et fabriqués de matière plastique résistante et durable. Les pompes peuvent
être électriques ou hydrauliques ou électromagnétiques à commande électronique.

37
4. Les engrais utilisés en fertigation

4.1. Définitions

La solution mère est la solution fertilisante ou solution nutritive qui sera injectée. La
solution fille est l’eau d’irrigation fertilisée. La solution mère doit avoir un pH acide variant
entre 5 et 6. L’acidité produite par diverses formes d'azote varie selon le type d’engrais, l’eau
d’irrigation et le type de sol. Une vérification du pH du sol doit se faire au début et à la fin de la
saison d’irrigation.
La concentration de la solution mère est définie par la masse d’engrais dissoute (g) par unité
de volume de la solution mère (litre).
Le taux d’injection (litre/m3) est défini par le rapport de débit de la pompe doseuse (l/h) par le
débit de la conduite d’irrigation (m3/h).
La salinité de l’eau d’irrigation fertilisée est le produit de la concentration de la solution mère
et du taux d’injection (l/m3 ou pour mille). Il est recommandé de veiller à ce que la salinité
reste inférieure à 4g/litre. L’irrigation fertilisante est déconseillée lorsque la conductivité
électrique de l’eau dépasse 3 dS/m.

4.2. Formulation des engrais

Les engrais sont formulés en fonction de leur richesse en Azote (% N), en phosphore (%
P2O5), en potasse (% K2O) et en magnésie (%MgO). A titre d’exemple un engrais dosé 8-4-12
apporte 8% d’azote, 4% de P2O5 et 12% de K2O; 100 Kg de cet engrais procure 8 kg d’azote, 4
kg de P2O5 et 12 Kg de K2O.

4.3. Types et formes d’engrais

Les engrais utilisés en fertigation et leurs caractéristiques sont portés au Tableau 17. Le
choix des engrais à utiliser dépend de la dynamique des éléments minéraux qui le constituent,
de la forme sous laquelle il est présenté (NO3- et NH4+ pour N, H2PO4- ou HPO42- pour P), de sa
solubilité, du prix et de sa compatibilité avec d’autres engrais, sachant que l’excès d'un
élément risque de bloquer un autre élément, qui devient alors peu disponible à la plante
malgré sa présence dans le sol (cas de l'antagonisme K/Mg et K/Ca). Ce blocage peut être
direct ou induit, par exemple par une augmentation du pH. Il est impératif de choisir des
engrais hydrosolubles (solides ou liquides), compatibles et qui n’inter-réagissent pas.

Exemple
La fertigation ammoniacale fait augmenter la concentration en ions hydroxydes dans l’eau. Il
s’en suit une augmentation du pH, avec une précipitation possible du calcium et du
magnésium qui risque de colmater les distributeurs et les canalisations (Zayani, 1996).

Remarques
- Le nitrate de potassium (13-0-46) a une faible solubilité avec un ratio 1:8 (1 kg d’engrais sec
dans 8 litres d’eau).
- La solubilité du chlorure de potassium (0-0-62) est de 1:3, tandis que celle du nitrate
d’ammonium (34-0-0) et du nitrate de calcium (15,5-0-0) est d’environ 1:1.
-Les engrais secs phosphoreux ont une plus faible solubilité que les nitrates, soit environ 1:2,5.

4.3.1. Les engrais azotés


Les engrais azotés et potassiques ne posent généralement pas de problèmes d’injection.
L’urée, le nitrate d’ammonium et le nitrate de potasse sont les engrais les plus utilisés
(Sánchez-Zamora et Fernández-Escobar R., 2002 ; Morales-Sillero et al., 2007). Sont aussi

38
utilisés le Mono-phosphate d'ammonium et le Di-ammonium phosphate. L’ammonium se fixe
sur les particules du sol, mais il présente l’avantage de se convertir facilement en nitrate, qui
est très mobile et facilement absorbé par les racines. Les apports azotés sont d’autant plus
bénéfiques qu’ils sont fractionnés.

Pour avoir une bonne efficacité de l’engrais azoté, il est nécessaire d’adapter la forme
d’azote utilisée à la période d’épandage. Les engrais riches en nitrate sont à employer en avril
lorsque l’olivier est en pleine végétation. On évitera aussi les lessivages par la pluie. L’azote
ammoniacal et l’urée sont à privilégier à la sortie de l’hiver ; ils seront assimilés après
transformation par la faune microbienne du sol. En fertigation, il est conseillé d’appliquer 25%
de la quantité annuelle d’azote après la nouaison pour favoriser la production de l’année
suivante (Haifa, 2016).

Figure 10. Choix de l’engrais en fonction du stade phénologique (Le verge, 2017).

NB : L’ammoniaque c’est NH4+OH- n’est pas utilisée. La forme ici dans ce tableau en bleu c’est
l’ammonium NH4+

Remarque :
La figure 10 est élaborée pour les pays nord-méditerranée. Il faut donc prévoir un décalage des
stades de 2-3 semaines vers le début de l’année pour l’Afrique du Nord.

4.3.2. Les engrais phosphatés


En fertigation on utilise le mono-phosphate d'ammonium MAP (12% N et 61% P2O5), le di-
ammonium phosphate DAP (21-53-0) et le mono-potassium phosphate (0-34-52). Le ratio P:N
doit être égal à 1:3. Si le phosphore est apporté sous forme de MAP, une grande partie de N
doit être fournie sous forme nitrique (le MAP apporte de l’NH4+N). Lorsque l’eau est dure
(calcaire), le phosphore peut précipiter, dans ce cas on peut utiliser l’acide sulfurique pour le
solubiliser ou du MAP (engrais phosphaté acidifiant).

39
Tableau 17. Principaux engrais utilisés en fertigation, leurs formules chimiques, leur composition
en éléments minéraux (en % du poids) et leur effet sur le pH du sol.

Engrais Formule N (%) %P2O5 %K2O %CaO %S Effet sur Solubilité


chimique pH (g/l 25°)
Engrais azotés
Urée CO(NH2)2 46 - 119
Nitrate NH4NO3 33,5 - 1190
d’ammonium
Nitrate de Ca(NO3)2 ++ 2190
calcium 16 34
Nitrate de KNO3 ++
potassium 13 46 0,5 0,2 335
Nitrate de
magnésium 11 2600
Sulfate (NH4)2SO4 ---
d’ammonium 21 24 760
Acide nitrique HNO3 12,6 Liquide
Engrais potassiques
Chlorure de KCl =
potasse* 60 350
Sulfate de K2SO4 =
potassium 48-50 125
Engrais phosphatés
Acide phosphorique 52 Liquide
Mono- NH4H2PO4 ---
ammonium
phosphate
(MAP) 12 61 2 1à3 280
Di-ammonium 24 60
phosphate
(DAP) 400
Super - 18 18-21 12 =
phosphate
simple (SPS)
Acides composés
4-8-12 4 8 12 Liquide
12-4-6 12 4 6 Liquide
6-8-8 6 8 8 Liquide
Papadopoulos (1996)
Remarque : Le MAP, le nitrate de potassium et le nitrate de calcium sont des engrais composés.
* Précaution : peut causer la toxicité par accumulation du chlore.

NB : 1 unité d’azote correspond à un 1 kg d’azote à l’hectare. 1U = 1kg/ha

40
4.3.3. Les engrais potassiques
Le nitrate de potasse, le sulfate de potasse et le mono-potassium phosphate (0-34-52)
sont les engrais potassiques les plus utilisées en fertigation (Ben Mimoun et al., 2004). Le
Nitrate de Potasse (13-0-46) est très soluble. Il apporte l’azote sous forme de nitrate, qui a un
pouvoir nutritif élevé à tous les stades de développement de l’olivier. Cependant sa présence
fait augmenter le pH du sol. Le Sulfate de Potasse (0-0-50) a par contre une faible solubilité. Le
Phosphate mono-potassique (0-32-54) est très soluble, apportant une grande quantité de
phosphate et a un pouvoir nutritif élevé à tous les stades. Le Chlorure de potassium (0-0-60)
peut conduire à une toxicité en chlorure par son accumulation dans la zone des racines si les
chlorures n’ont pas pu être lixiviés faute de quantité suffisante d’eau.
Dans les plantations qui n’ont pas été amendées en potassium, il est nécessaire
d’appliquer deux fois plus de K que de N. Si l'eau d’irrigation est riche en Ca et Mg, une
majoration des apports potassiques est nécessaire. Des quantités adéquates de K
augmenteraient la tolérance de l’olivier à la sécheresse (Restrepo et al., 2002).

4.3.4. Les engrais calciques


Le nitrate de calcium (15.5-0-0-26.5) est un fertilisant très soluble qui peut être utilisé en
fertigation. Une application de 5–10 kg CaO/arbre, permet d’éviter les déficiences, à condition
que le pH soit convenable pour éviter sa précipitation.

4.3.5. Les engrais soufrés


Le soufre peut être fourni sous forme de sulfate d’ammonium ou de sulfate de potassium.
Les engrais soufrés réduisent le pH du sol.

4.3.6. Les engrais magnésiques


Si l'eau d'irrigation est riche en sulfate, il est préférable d'apporter Mg sous forme de
nitrate de magnésie.

La minéralisation des engrais dépend de l’activité microbienne du sol. C’est pourquoi il est
recommandé ‘d’incorporer’ les engrais de manière superficielle et de stimuler l’activité
microbienne du sol par des apports réguliers de matière végétale (compost pas trop mûr,
broyat de bois de taille, engrais vert, fumier pailleux).

L’apport d’engrais doit être suffisamment anticipé pour que les éléments nutritifs soient
libérés aux périodes requises. L’olivier assimilera un engrais minéral s’il est solubilisé.
L’efficacité des engrais organiques dépend de l’état hydrique du sol. Les apports précoces, à la
sortie d’hiver, permettent de libérer les éléments nutritifs au printemps. Les engrais
organiques à libération rapide peuvent être épandus après la seconde quinzaine de mars. La
régularité des apports optimise le rendement et la qualité des olives et de l’huile.

Les éléments nutritifs sont assimilés à des pH préférentiels (Tableau 18). Le pH optimal est
compris entre 6,3 et 7,2. La rectification du pH évite les précipités de phosphate de calcium, de
sulfate de calcium, de carbonate de calcium et de magnésium, qui obstruent les orifices des
goutteurs. En sols à pH acides (pH < 7), l’emploi des engrais acidifiants (azote ammoniacal,
urée) doit être limité au risque d’accroître la décalcification du sol. Dans ces sols, et pour la
fumure phosphatée, les engrais riches en calcium sont préférables comme le phosphate
naturel. Le recours à un amendement calcique est indispensable si le pH < 6. En sols à pH
basique (pH > 7), les engrais organiques ou les engrais minéraux solubles sont à privilégier. En
sol à pH très alcalin (pH > 8), les engrais organiques à action acidifiante sont à préférer ainsi
que les engrais minéraux acidifiants comme le superphosphate, le phosphate d’ammoniaque,
l’azote ammoniacal, l’urée... Le pH peut être baissé en apportant l’azote sous forme de
(NH4)2SO4.

41
Tableau 18. PH préférentiels pour l’assimilation des éléments nutritifs chez l’olivier.

Elément nutritif pH préférentiel d’assimilation


Azote 6-8
Acide phosphorique 6,25-7
Potasse et soufre 6-8,5
Calcium et Magnésium 7-8,5
Fer et Manganèse 4,5-6
Bore, Cuivre et Zinc 5-7
Molybdène 7-8,5
Source : file:///C:/Users/hp/Desktop/FERTIGATION/Les engrais en oléiculture.html.

La quantité d’engrais à appliquer est répartie tout au long du cycle de croissance en


fonction des besoins spécifiques de chaque stade phénologique. Il est primordial de
comptabiliser à chaque étape les quantités de nutriments et de sels naturellement présents
dans l’eau d’irrigation et celles du sol.

5. Efficience d’utilisation des engrais

L’efficience d’utilisation des engrais (EUEn) est tributaire du régime hydrique adopté étant
donné que la mobilité des engrais est largement conditionnée par l’état hydrique du sol et de
la plante (Zayani, 1996). Une eau qui percole emporte avec elle des nutriments : c’est le
lessivage. L’urée et les nitrates suivent la migration de l’eau dans le sol, ce qui les rend
hautement vulnérables aux pertes par percolation. Par ailleurs, l’ammonium est souvent fixé
dès qu’il est en contact avec des particules argileuses qui ont une forte capacité d’échange
cationique, rendant difficile son absorption par les racines. Ceci engendre ‘la perte’ de ces
nutriments et la baisse de l’EUEn. De plus, certains éléments comme l’ammonium sont sujets à
des pertes par volatilisation lorsqu’ils sont présents au voisinage de la surface du sol (en zones
arides et semi-arides) et d’autant plus que la température s’élève. Ces pertes sont importantes
en irrigation par aspersion et atténuées en fertigation localisée. Des essais de traçage
isotopique ont montré que seulement 50-70% de l’azote appliqué est utilisé, le reste étant
volatilisé, lessivé ou dénitrifié (Zayani, 1996).
Un réseau d’irrigation bien dimensionné et une conduite d’arrosage bien raisonnée, réduisent
ces pertes et engendrent une uniformité de distribution adéquate de l’eau et des fertilisants.

Recommandations :
- Fractionner les apports autant que possible pour réduire les lessivages,
-Apporter aux stades phénologiques où les besoins sont les plus élevés (prélèvement rapide
des engrais),
-Adopter le pH adéquat (correction) pour solubiliser les engrais et éviter les précipitations
-Ne pas associer les engrais qui précipitent et nettoyer les conduites à la fin de chaque saison.
-Utiliser l’irrigation localisée pulsée qui consiste à appliquer l’eau par intermittence ce qui
permet une meilleure aération du sol (arrêt de l’application de l’eau fertilisée) et d’atteindre
un bulbe d’humidification plus large (au moins de 33%) que ceux observés en irrigation
continue (bien choisir l’écart entre goutteurs et celui séparant les rampes afin d’avoir une
couverture maximale).
-Tester l’uniformité au moins une fois par saison et contrôler les fuites.

42
6. Elaboration d’un programme de fertigation

La fertigation azotée et potassique est facile à conduire dans la majorité des cas en raison
de la mobilité des éléments N et K et de la solubilité des engrais azotés et potassiques.
Cependant, si le potassium est adsorbé au sol, ce qui rend son lessivage plus difficile, l’azote
est facilement lixivié. C’est pourquoi, les besoins en P et en K s’expriment après que les
besoins en azote soient satisfaits. La fertigation phosphatée est plus difficile à mener vus les
risques de précipitation en sols ayant des teneurs élevées en calcium et en magnésium ou
irrigués avec des eaux riches en Ca et Mg, pouvant aboutir à un colmatage des conduites et
des goutteurs.
L’établissement d’un programme de fertigation doit tenir compte de ces faits. Elle se fait sur la
base des quantités de minéraux exportés annuellement (Xiloyannis, 2002 ; Gargouri et Mhiri,
2003 ; Masmoudi-Charfi et Ben Mechlia, 2009), en utilisant soit la méthode des équilibres soit
celle des normes (http://www.omafra.gov.on.ca/french/crops/hort/soil_fruit.htm#
AssessingNutrientNeeds, 5 Juin, 2020).

6.1. Méthode des équilibres

Cette méthode est basée sur l’établissement des équilibres entre les éléments fertilisants
(azote, phosphore, potassium, calcium et magnésium) selon les exigences de la culture, sa
physiologie et son stade de développement. Les équilibres sont obtenus sur la base de la
fertilisation azotée. L’azote est désigné par le chiffre 1, le phosphore est exprimé en termes
de P2O5 et le potassium en termes de K2O. Le calcium et le magnésium sont exprimés
respectivement sous forme de CaO et MgO.

6.2. Méthode des normes

Elle consiste à donner à la plante des solutions nutritives qui ont été établies sur la base
des besoins en fonction des stades végétatifs. Ces solutions ont un niveau de fertilité croissant
en azote ammoniacal et nitrique (10, 12, 14,4 et 18 milliéquivalent par litre). Les quantités
d’éléments présents dans le sol et dans l’eau d’irrigation doivent être soustraites des doses
préconisées.

7. Préparation de la solution nutritive (solution mère, solution fertilisante)

7.1. Terminologie et formules

La solution mère est la solution nutritive ou fertilisante qui sera injectée dans le réseau de
distribution. Elle est caractérisée par sa concentration :

C (g/L) = m/V

Avec :
m : la masse d’engrais dissoute dans le volume d’eau V de la solution mère.
La solution fille est constituée par l’eau d’irrigation enrichie par injection de la solution mère.
Sa salinité doit être inférieure à 4g/L. Elle est calculée par :

Ce (g/m3) = C (g/L) x Tx (L/m3)

Avec :
Tx : le taux d’injection défini par : Tx (L/m3) = q/Q

43
Avec,
q : débit de la pompe doseuse (L/h) et Q le débit de la conduite principale (m3/h).
La quantité d’engrais à dissoudre dans le dilueur de volume Vc (L) est donnée par :

mengrais (kg) = Ce Q V / q
Source: Zayani (1996).

Ce : concentration en g engrais/l de la solution fille.


V : volume du réservoir en litre.
Q et q : les débits d’irrigation et d’injection en l/h.

7.2. Mode opératoire

Les solutions nutritives utilisées en fertigation se basent sur l'estimation des besoins de
l’arbre en éléments nutritifs en fonction de son stade physiologique, de la fertilité du sol, des
conditions climatiques et de la charge en fruits. Les éléments sont exprimés en N, P2O5, K2O,
CaO et MgO et les quantités à fournir en kg/ha. La solution mère (concentrée nécessitant une
dilution) est préparée 1 à plusieurs fois par jour; parfois, 1 fois /10 jours (définir la cadence de
préparation de la solution nutritive selon la taille du réservoir et la superficie à fertiguer).
L’apport de NPK nécessite en général un seul bac. Si l'apport concerne aussi Ca et Mg, il est
préférable d’utiliser un 2ème bac. Le calcium est ajouté séparément des sulfates et des
phosphates. Les engrais sont versés dans l’eau du bac par ordre d’alcalinité et de solubilités
croissantes (Zayani, 1996).

Bac 1 :
-remplir le bac d’eau au 1/3. L’utilisation d’une eau tiède (20-25 °C) facilite la solubilisation des
engrais.
-y ajouter l'acide nitrique (en cas de nécessité de réduire le pH),
- pré solubiliser les engrais
- ajouter les engrais à utiliser un par un, dans l'ordre suivant, en mélangeant :
✓ phosphates (puis ajouter de l'eau au bac, 10- 20 litres),
✓ nitrate de potasse, puis ajouter de l'eau au bac, 10- 20 litres),
✓ nitrate de magnésie puis ajouter de l'eau au bac, 10- 20 litres),
✓ sulfate de magnésie (+ eau),
✓ sulfate d'ammoniaque (+ eau),
✓ sulfate de potasse (+ eau),
✓ oligoéléments si nécessaire.
-Compléter le bac avec de l'eau.
Bac 2 :
-Remplir le bac d’eau au 1/3 de son volume.
-Ajouter l'acide nitrique.
- Pré solubiliser le nitrate de magnésie et l'ajouter. Ajouter de l'eau (10- 20 litres).
- Ajouter le nitrate de calcium pré solubilisé. Ajouter de l'eau au bac (20- 30 litres),
-Ajouter le nitrate de potasse
- Ajouter les oligoéléments
- Compléter le bac avec de l'eau.
- Ne jamais ajouter de sulfate ni de phosphates dans ce bac.

Remarques
-La première phase d'une culture (phase végétative) nécessite plus de N et de P que de K. Les
phases reproductives nécessitent plus de K que de N ou de P.

44
-Le sulfate de potasse est l'engrais qui pose le plus de problème à cause de sa faible solubilité
et les fortes doses à apporter. Il est préférable de l’apporter à part. Toutefois son mélange
avec les autres engrais s’impose pendant les périodes de grossissement des fruits ; la potasse
n'est pas injectée seule, mais en mélange avec les autres engrais. Il est nécessaire alors de
respecter les équilibres entre N, P et K par exemple (1 N- 0,2 P2O5- 2 à 2,5 K2O). Le chélate de
fer doit être apporté en dernier lieu.

-Il existe des solutions ‘fille’ prêtes à l'emploi’ préparées pour de petites superficies.

-A titre indicatif : Un bac de 1 m3 peut couvrir de 200 à 300 m².

Les recommandations doivent être considérées comme un guide général uniquement.


Le programme exact de fertigation doit être déterminé en fonction des besoins spécifiques
de la culture.
Il n'y a pas de solution nutritive ‘passe par tout’. Il faut raisonner la composition des
solutions nutritives en fonction des données du milieu et des contraintes.

8. Pilotage de la fertigation

Une fois la méthode d’apport des engrais est fixée, la solution d’engrais est injectée. Le
débit de l’injecteur doit être réglé de manière à maintenir un taux constant durant toute
l’irrigation. Il est nécessaire de commencer l’irrigation par de l’eau claire afin de chasser l’air
du réseau et d’imbiber le bulbe. Ensuite, l’irrigation est poursuivie par l’injection d’engrais en
veillant à ce que la concentration des engrais dans l’eau d’irrigation ne dépasse pas 2‰. Une
fois l’injection des engrais terminée, l’irrigation continue par de l’eau claire en quantité
suffisante pour garantir le passage complet du fertilisant vers la zone radiculaire et de
l’évacuer des rampes d’irrigation. Certains recommandent de commencer l’irrigation par une
eau claire, puis de ferti-irriguer, l'apport des engrais est laissé à la fin de l'irrigation afin d'éviter
leur lessivage.

La fertigation peut est pilotée / contrôlée (chaque semaine) par la conductivité électrique
(CE) du sol et de la solution nutritive (SN) qui est ajustée en fonction des besoins du stade de
développement. Les faibles valeurs de CE (mesurée au conductimètre) sont réservées à la
croissance végétative (1,5 à 1,8 mS/cm en cours de végétation) et les plus élevées au
grossissement des fruits (2 à 2,5 mS/cm).

Des contrôles périodiques du pH et de la CE de la solution sortante des goutteurs doivent


être effectués à l’aide d’un pH-mètre et d’un conductimètre. Le contrôle concerne aussi la
vérification de l'état du matériel d'injection ou de distribution, celui des filtres (par mesure de
la pression au moyen de manomètres). Le nettoyage des filtres est important à la fin de
chaque campagne ou en cas de présence de précipités dans le réservoir. L’injecteur doit être
placé en amont du filtre de sorte que, s’il se forme des précipités, ceux-ci seront interceptés
avant que l’eau ne soit acheminée dans les canalisations d’arrosage.

45
9. Unités et conversions

La correspondance des unités et les conversions sont portées aux Tableaux 19 et 20.

Tableau 19. Correspondance des unités.

1 méq (milliéquivalent) mg 1 mmol mg Poids de l’ion


+ +
NH4 14 mg N NH4 14 mg N 18 mg NH4+
- 3-
NO3 14 mg N NO 14 mg N 62mg NO3-
H2PO4- 31 mg P H2PO4- 31 mg P 99 mg H2PO4-
-- 4- -
HPO4 15.5mg P HPO 31 mg P 98 mg HPO4--
Ca++ 20 mg Ca Ca++ 40 mg Ca 40 mg Ca++
+ +
K 39 mg K K 39 mg K 39 mg K+
++ ++
Mg 12 mg Mg Mg 24 mg Mg 24 mg Mg++
SO4-- 16 mg S SO4 - - 32 mg S 96 mg SO4--
+ +
Na 23 mg Na Na 23 mg Na 23mg Na+
Cl- 35,5 mg Cl
NB : 1 méq donne une milli mole d’un ion monovalent ou une demi-milli mole d’ion bivalent.

Tableau 20. Table de conversion des éléments minéraux, de la forme élémentaire à la forme
oxydée (gauche) et inversement (droite).

De à multiplier par De à multiplier par


P P2O5 2,29 P2O5 P 0,44
P PO4 3,06 PO4 P 0,32
H3PO4 H2PO4 0,98 H2PO4 H3PO4 1,38
K K2O 1,20 K2O K 0,83
Ca CaO 1,40 CaO Ca 0,71
Mg MgO 1,60 MgO Mg 0,60
S SO3 2,50 SO3 S 0,40
S SO4 3,00 SO4 S 0,33
N NH4 1,28 NH4 N 0,82
N NO3 4,43 NO3 N 0,22
Source : Papadopoulos (1996).

10. Précautions à prendre

- Les équipements d’irrigation doivent être fabriqués en matériaux résistants à la corrosion.


- Le stockage des engrais à proximité des produits inflammables, des métaux, de la paille…
peut présenter des risques d’explosion ou d’inflammation.
- Le stock de solution d’engrais doit être toujours dissout dans un contenant séparé, puis versé
dans le réservoir d'amorçage.
- Les engrais solides doivent être très solubles et ne doivent pas former d’écume ni de
sédiments susceptibles de causer des problèmes de colmatage des distributeurs lorsqu'ils sont
dissouts dans l'eau.
- La solution doit toujours être agitée et bien brassée.
- Il faut retirer régulièrement les boues déposées au fond du réservoir.
- Le tuyau d’aspiration de l’injecteur ne doit pas reposer sur le fond du réservoir.
- L’eau chaude peut aider à dissoudre l’engrais desséché.

46
- Il ne faut pas utiliser les phosphates et les acides avec les sels de calcium ou de magnésium
ou avec les eaux riches en ces éléments. Les eaux riches en calcium (> 70 mg/l) sont
incompatibles avec les sulfates.

11. Entretien du réseau

La purge du réseau est effectuée lors de la 1ière mise à l’eau.


Nettoyer les rampes en cours de campagne si nécessaire. Les pompes doseuses peuvent être
utilisées pour l’injection de l’acide nitrique ou chlorhydrique dont la concentration en acide
pur est de 2 à 5 pour mille pour prévenir le colmatage chimique des distributeurs (Zayani,
1996).

Nettoyage des filtres:


➢ Filtre à sable. Si la différence de pression (Pentrée – Psortie) au niveau du manomètre > 0,5
bar faire un contre lavage dans le sens inverse de l’eau. Changer le filtre à sable une fois / an
➢ Filtre à tamis (métallique) : brosser avec une brosse métallique. Si les mailles sont
altérées, changer le filtre.

La fertigation peut être complétée par des pulvérisations d'engrais foliaires à base
d'oligoéléments lors des stades (floraison-nouaison) et par un apport hivernal de fumier.

47
Chapitre 3
-------------------------------------------------

LA FERTILISATION FOLIAIRE

1. Introduction

L’application d'engrais foliaires permet de compléter les besoins en nutriments en période


de pointe, rapidement et efficacement en augmentant l’efficience d’utilisation de l’azote
(EUN), en particulier et de réduire le coût de la fertilisation en raison de la réduction des
quantités d’engrais utilisées et de la possibilité d’associer les traitements phytosanitaires aux
engrais à pulvériser. L'azote et le potassium sont les éléments nutritifs les mieux absorbés par
le feuillage. La pulvérisation des engrais foliaires sur olivier au printemps et à la fin de l'été
permet d’accélérer la croissance végétative, d'augmenter le rendement en olives et
d'améliorer la qualité nutritionnelle de l'huile. De bons résultats sont obtenus au delà d’une
concentration de 3-4% (urée). Il est recommandé de procéder à ce genre de fertilisation en
dehors des périodes de pluie.

2. Engrais azotés utilisés en application foliaire

Les engrais azotés utilisés en application foliaire sont portés au Tableau 21. L’urée
contient un pourcentage élevé d’azote (46%). Son absorption est rapide (60–70% de l’urée
appliquée peut être absorbée par les feuilles), se produisant au cours des quelques heures qui
suivent son application.

Tableau 21. Engrais azotés utilisés en application foliaire.

Engrais azoté Composition %


Urée 46%N
Nitrate d’ammonium 33,5%N
Sulfate d’ammonium 20,5%N
Nitrate de potassium 13% N et 46% K2O
Nitrate de magnésium 11%N
Nitrate de calcium 15,5% N et 26,5% CaO
Masmoudi- Charfi et al., (2012).

48
3. Facteurs affectant l’absorption foliaire des engrais

Les pulvérisations foliaires présentent l’avantage de donner une réponse rapide et efficace
pour traiter les carences en nutriments (Therios, 2009 ; Policarpo et al., 2008). Le meilleur
moment pour pulvériser l’engrais est tôt le matin ou le soir, lorsque les températures sont plus
faibles et que l'humidité relative de l’air est relativement élevée.
Les pulvérisations foliaires faites sous température élevée et faible humidité causent des
brulures sur le feuillage. L’absorption des engrais pulvérisés est réduite si les oliviers pulvérisés
sont soumis à un stress hydrique (stomates partiellement ouverts).
Les produits humidificateurs ou surfactants améliorent l’absorption des engrais en
augmentant l’humidité autour du feuillage.
L’application des engrais foliaires au printemps après l’apparition des nouvelles feuilles
améliore leur absorption. Lorsque l’application foliaire est faite en automne, la teneur des
feuilles en azote augmente de manière consistante (+50%).
L’absorption de l’urée n’est pas influencée par le statut des feuilles en azote. Sa
translocation des feuilles matures vers les autres tissus végétatifs dans les plantes déficientes
est plus faible que dans les plantes ayant des teneurs suffisantes. Les feuilles âgées absorbent
plus difficilement les engrais. L’urée est véhiculée de manière acropète et basipète, cependant,
la translocation de N-urée aux racines des plantes déficientes est moins efficace que dans les
pousses.
Le type d’engrais et le degré de sa solubilité est déterminant du niveau d’absorption des
engrais.

Photo 10. Pulvérisation d’engrais foliaires sur olivier.


(Source: https://www.google.tn/images-pulvrisation+foliaire+azote+olivier, Juin 2018)

49
Chapitre 4
-------------------------------------------------

VALORISATION DES MARGINES


COMME FERTILISANT NATUREL AU SOL

Les margines sont des effluents générés par l’activité agroindustrielle de transformation
des olives en huile (novembre-janvier). En moyenne 1 m3 de margine est produit par le
pressage de 1 à 1,5 tonnes d'olives. La Tunisie en produit annuellement 800.000 tonnes (0,8
tonne par tonne d’olives triturée) et plus de 10 millions de tonnes sont produites autour du
bassin Méditerranéen (Ben Rouina, 2019).

Cependant, l’écoulement illicite et anarchique des margines dans la nature a généré de


grands problèmes environnementaux (eutrophisation, anoxie, pollution..). Pour résoudre ces
problèmes de pollution et en vue d’améliorer la fertilité des terres agricoles dégradées, des
études de valorisation de ces effluents ont été réalisées. Ainsi, dans de nombreux pays
producteurs d'olives (par exemple, l'Italie, la France), ces déchets sont appliqués en tant
qu'amendements aux sols agricoles selon des exigences spécifiques (Cadillon et Lacassin,
1992 ; Ben Rouina et al., 2015 ; Regni et al., 2017). Une telle application a suscité un intérêt
non seulement en raison de son coût relativement faible (le coût d’une fertilisation classique
est égal au cout d’épandage + stockage des margines), mais aussi pour son potentiel à
améliorer la fertilité du sol.

Exemple :
Par rapport à une fertilisation classique sur oliviers, un apport de 100 m3/ha de margines
correspond à une fertilisation normale en magnésie, élevée en phosphore, très élevée en
potasse, variable en azote mais généralement très élevée. Ces enrichissements justifient
l'intérêt de la valorisation agricole des margines qui peuvent être utilisées comme fumure
d'entretien par épandage sur le sol. Cependant les doses à appliquer doivent être
judicieusement étudiées sur la base des teneurs en potasse.

Remarque :
L'apport d'eau par les margines est négligeable.

Les travaux menés par Cadillon et Lacassin (1992) ont montré que les margines sont des
effluents acides (pH de 4,8) à forte charge saline (conductivité de 10 mS/cm due à la présence
d’ions potassium 8 g/l, chlorures 800 mg/l, calcium 570 mg/l et magnésium 200 mg/l) et à
forte teneur en matière organique (100-150 g/l). Elles contiennent de fortes teneurs en azote
organique et en phosphore (285 mg/l). La fourniture d'azote nitrique par les margines se fait
progressivement par minéralisation lente. Ces composants, minéraux et organiques,
apparaissent sous forme soluble et concentrée ce qui les rend peu épurables, mais, cependant,
valorisables. L’épandage des margines en hiver s’avère peu profitable étant donné que l’azote
peut être lessivé. Ces auteurs suggèrent le stockage des margines (bassin de stockage muni de
pompe) et leur application au mois de février. Après avoir élaboré une étude préalable sur le
sol et défini les précautions à prendre pour éviter sa contamination, celle de la plante
(mouillage des feuilles, application sur une culture en végétation) et celle de la nappe, Cadillon

50
et Lacassin (1992) recommandent son utilisation sur sols à texture grossière. Les sols acides
devront être neutralisés avec de la chaux avant l’épandage des margines du fait de leur acidité.
L’épandage des margines doit être suivi rapidement par un labour d’enfouissement afin de
faciliter l’adhésion des composants des margines aux particules du sol et éviter leur
percolation.

Les travaux menés en Tunisie (Ben Rouina et al., 2015) ont abouti à la mise au point d’une
législation officielle permettant l’épandage de 50 m3 de margines par hectare (Décret 1306 du
26 février 2013) en remplacement des engrais chimiques de synthèse. L’étude a été réalisée
sur 12 ans entre 1995 et 2012 par une équipe multidisciplinaire de chercheurs de l’Institut de
l’Olivier touchant à la plupart des aspects allant de l’agronomie, aux sciences du sol, jusqu’à la
microbiologie et la technologie. Les expérimentations ont été réalisées en plein champs sur
des parcelles d’olivier d’une surface de quatre hectares dans cinq sites géographiques
éloignés. 3 doses de margines ont été testées (50, 100 et 200 m3/ha/an) (photo 11).

Photo 11. Epandage de margines fraîches au moyen du tracteur muni d’une citerne vide fosse
actionnée par la prise de force de celui-ci (Ben Rouina et al., 2015).

Les résultats ont montré que l’utilisation des margines comme fertilisant des terres
agricoles a permis une amélioration du statut organique et minéral du sol. Après dix années
d’utilisation, le taux de matière organique est passé de 0,15 % à 0,74 %. Celui de l’azote total a
évolué de 176 ppm à 425 ppm. De même la vie micro organique du sol a été améliorée en
passant de 2105 à 8106 UFC. La production de l’olivier a augmenté de +27% durant 12
campagnes agricoles.

51
Photo 12. Déversement contrôlé des margines dans des espaces de stockage réservés où elles
se dessèchent naturellement. A gauche, bassin en terre filtrante pour la collecte des margines
dans la région de Sfax qui produit en moyenne 350.000 tonnes de margines/an. A droite :
bassins couverts d’une membrane géotherme isolante, de faibles capacités (400 m3) qui
servent de station de relai pour l’approvisionnement des tracteurs d’épandage (Ben Rouina et
al., 2015).

En effet, riches en matières organiques (6 à 14 %) et minérales (1,5 à 4%), les margines


apportent au sol, par mètre cube, entre 75 et 107 kg de matière organique et de 12 à 23 kg de
matière minérale, contenant du potassium (4,32 à 9,8 kg), du calcium (0,34 à 0,62 kg), des
chlorures (1,5 à 1,8 kg) et du sodium (0,75 à 1,6 kg). Malgré son contenu en polyphénols (4,6 à
6,5 kg), son pH acide (4,5 à 5,5) et sa conductivité électrique élevée (12,5 à 18,6 dS m -1), aucun
effet négatif n’a été enregistré aussi bien sur le sol que sur le végétal. De ces résultats, des
gains économiques et environnementaux sont réalisés.

Suite aux résultats obtenus durant ces longues années de recherches et consolidés par le
Projet CFC / IOOC / 04 (Utilisation des margines et des grignons d’olives sur des terres
agricoles), une multitude de journées d’information ont été réalisées au profit des utilisateurs
potentiels (propriétaires des huileries, agriculteurs, …).

Photo 13. Photo illustrant l’amélioration de la biodiversité naturelle dans les oliveraies en
milieu aride tunisien à faibles précipitations (< 250 mm de pluie par an).
(Ben Rouina et al., 2015)

Outre l’amélioration du statut microbiologique des sols induisant une durabilité des
écosystèmes fragiles des zones arides et semi arides, l’épandage direct des margines dans les
oliveraies a amélioré le statut minéral du sol et a induit de ce fait, une meilleure croissance et
production de l’olivier. De plus, l’utilisation rationnelle des margines comme fertilisant naturel
des terres agricoles par épandage a permis la réduction de la pollution générée par l’usage

52
massif des engrais chimiques (engrais azotés principalement). Pour réussir cette opération
d’épandage homogène et uniforme sur le terrain, l’industrie métallurgique de fabrication des
citernes, nécessaires pour l’opération, est développée. De plus, l’amélioration des productions
d’olives et de l’huile d’olives a induit une augmentation des revenus des agriculteurs et a
majoré les besoins en main d’œuvre et en outils d’aide, nécessaires pour la récolte des olives.
Les travaux de synthèse de Regni et al., (2017), présentent les avantages et les risques de
l'utilisation des déchets des huileries comme amendement du sol et les recommandations sur
leur application correcte. En effet, les teneurs élevées en phosphore, en potassium et en
matière organique des déchets ont une incidence positive sur les caractéristiques physico-
chimiques du sol, améliorant la productivité des cultures. Cependant, l'application de ces
déchets aux sols devrait être mise en œuvre avec rationalité, étant donné que la forte
concentration de phénols a un effet bactériostatique bien connu sur les microorganismes et un
certain effet phytotoxique sur les cultures. De plus, une gestion prudente de cette application
est requise en raison de la nature acide des déchets et de sa forte concentration en sels.

Photo 14. Epandage de margines fraîches (Ben Rouina et al., 2015).

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53
Chapitre 5
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INJECTION DES FERTILISANTS AU TRONC

1. Principe

La technique consiste à injecter des engrais dans le système vasculaire. Elle est utilisée
lorsque les autres méthodes d’application des engrais n’apportent pas de satisfaction, en
particulier dans le cas de la chlorose ferrique. L’avantage principal réside dans le fait que la
totalité du produit injecté reste dans la plante (pas d’effet polluant). Bien que cette méthode
de fertilisation s’avère la plus rapide, elle peut occasionner des problèmes de toxicité aigus.
Les premiers essais ont été réalisés sur des hêtres en cours de dépérissement (Veldeman,
1980) par injection de solutions nutritives (N, P, K, sucres et hormones) sous pression (4-5
bars) dans le système vasculaire de l’arbre, au niveau de la base. L’essai a abouti à une
renaissance des radicelles.
Saleh et al. (2016) ont étudié l’effet de l’injection de fer (solution de FeSO4, injection de
25g FeSO4/arbre) au palmier dattier variété ‘Piarom’ - Iran en comparaison avec d’autres
traitements (témoin, application en surface de Fe-EDDHA, application en profondeur de FeSO4)
pour corriger des déficiences ferriques. Le traitement « injection de solution de FeSO4 » aux
arbres de 12 ans a donné les meilleurs rendements (120 kg/arbre), un niveau de sucres
réducteurs élevé (71%) avec les index brix les plus élevés.

2. Méthodes d’injection

De nombreuses méthodes d'injection ont été développées. Cependant, au vu de leur coût


élevé, elles sont peu pratiquées ou à petite échelle. L’'injection des engrais se fait soit par
perfusion soit par injection.

La perfusion consiste à frotter le produit sur l’écorce (produit riche en fer), qui sera
véhiculé par le xylème vers les autres parties de l’arbre en bénéficiant de l’effet de la
transpiration. Le passage du soluté à travers l’écorce peut être entravé par son épaisseur
(barrière solide).

L’injection consiste à incorporer des capsules d’engrais (8-13 mm de diamètre et entre 3


et 4 cm de longueur) dans le tronc. Le contenu est diffusé dans la sève brute et distribué dans
les parties de la plante grâce au flux transpiratoire. L’efficacité du système dépend du nombre
de capsules et de leurs emplacements. La contrainte réside dans la formation de cal cicatriciel
au niveau de l’emplacement de la capsule ce qui entrave le passage du produit. Pendant la
période d'activité du cambium, la cicatrisation peut être très rapide, la capsule peut former
alors un obstacle au passage de la sève.
La deuxième méthode d’injection consiste à incorporer un engrais liquide sous pression
allant de 100KPa à 1,4 MPa ce qui permet la diffusion de l’engrais dans le système conducteur.
Le nombre d’injections varie de 1 à 3 selon l’état de la chlorose (ferrique). Son effet dure plus

54
de 3 ans. L’injection se fait soit en hiver par temps clair soit au courant de l’été. Au printemps,
des risques de toxicité existent.

3. Avantages et limites

L’injection au tronc est une nouvelle méthode de fertilisation qui présente plusieurs
avantages tels que la diminution de la pollution de l’environnement, la longue période de
validité de l’injection et son efficacité (Haifa, 2016). Cette technique a été testée sur olivier en
injectant des produits ferriques (sulfate de fer) à basse pression dans le but de combattre les
chloroses ferriques.
Les dispositifs d’injection ont connu des améliorations pour faciliter l’injection des engrais
(avec ou sans pesticides) aux arbres. Les dispositifs actuels sont constitués d’un connecteur et
d’une bouteille sous pression. Il contient un engrais spécial auquel on peut ajouter la dose
nécessaire de produit phytosanitaire à injecter dans le tronc.

Ce dispositif permet d'injecter directement son contenu dans le système vasculaire en


offrant une répartition et une action plus efficace et plus homogène du produit dans l'arbre Il
est conçu pour favoriser l'efficacité du traitement en permettant d'obtenir de meilleurs
résultats avec un nombre moindre d'applications. Cette efficacité, conjuguée à la facilité et au
confort de l'application, offre des traitements des arbres et palmiers beaucoup plus
économiques. En outre, la méthode d'application permet d'éliminer les risques et impacts sur
la santé de l'applicateur, des personnes, des animaux domestiques et insectes bénéfiques et
en général sur l'environnement. De plus l’injection au tronc est une pratique alternative qui
permet de diminuer la consommation de produits phytosanitaires et qui réduisent les risques
et effets sur la santé humaine.

L’application simplifie toutes les opérations liées aux traitements, sans avoir besoin
d'utiliser d'équipements de protection. Le système permet l'application à tout moment de la
journée, sans qu'il soit besoin de clore ou d'isoler les zones à traiter et indépendamment des
conditions météorologiques. On évite ainsi l'émission de produits phytosanitaires qui
pourraient être préjudiciables aux personnes et animaux.
Comme le produit appliqué est directement introduit dans le système vasculaire de l'arbre
ou du palmier, on en multiplie les effets et l'efficacité.
Le système d'injection augmente la persistance et la durée des effets du produit appliqué.
Il permet de réduire le nombre d'applications nécessaires pour réaliser n'importe quel
traitement, ce qui représente une importante économie en produits phytosanitaires, en eau,
énergie, temps d'application et main d'œuvre.
Ce système peut être utilisé pour appliquer directement des engrais ou pour réaliser des
traitements sur des organismes nuisibles et maladies en leurs ajoutant un produit
phytosanitaire.

55
4. Objectifs

- Traitement des carences et reverdissement rapide du feuillage,


- Traitement des insectes/organismes nuisibles et des champignons (Charançon rouge /
Hylésine / Pucerons, Psylles, Mouches blanches et Cochenilles / Phytophthora et Pourritures).

5. Mode opératoire

Etape 0. Débouchonner le dispositif contenant l’engrais ou le produit phytosanitaire.

Etape 1. Pratiquer les orifices dans le tronc.

Etape 2. Insérer le dispositif d’injection (seringue, …)

Etape 3. Injecter le produit.

Etape 4. Retirer le dispositif et colmater l’orifice de mastic.

Photo 15. Injection des fertilisants (fer) dans les troncs de palmiers (Saleh, 2016).

Sources : www.joaat.com/uploadfile/2016/1205/20161205032133485.pdf.

file:///C:/Users/hp/Desktop/FERTIGATION/Kit d'injection pour le traitement des palmiers. 15 Mai 2018 -


http://www.amrisys.com/comment-injecter-engrais-liquide-pour-les-arbres-adultes-05.html. 15 Mai 2018.

56
Chapitre 6
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PROGRAMME INTEGRE DE FERTILISATION


LA FERTIGATION

1. Facteurs d’ajustement du plan de fumure

Plusieurs facteurs liés au sol ou à la plante imposent la correction de la fumure par


l’adoption d’un plan adéquatement élaboré. Des problèmes physiologiques, tels que le
brunissement ou pathologiques tels que la verticilliose peuvent être atténués par un
ajustement de la fumure, comme le montre le Tableau 22.

Tableau 22. Ajustement du plan de fumure en fonction du problème posé.

Facteurs de correction de N P2O5 K2O MgO Matière


fumure organique
Sol très calcaire + + *// + + *// + *// ++
Sol très argileux + + *// + + *// + *// ++
Sol filtrant // +// +// ++
Faible teneur en matière + // ++* +* ++
organique
Carence du sol en l'élément à + + // ++ +* +
apporter
Fumure d’entretien de type // // // // ++
minéral
Combustion du bois de taille + + + + +
Enherbement à base de + -
graminées
Enherbement à base de -- + -
légumineuses
Faible récolte potentielle - -
Forte récolte potentielle + +
Vigueur excessives des arbres -- --
Brunissement des olives -- + - -
Verticilliose -- **
Le Verge et Zazzaron (2017).

Légende :
- : légère réduction de la fumure
+ : léger renforcement de la fumure
- - : forte réduction de la fumure
+ + : renforcement soutenu de la fumure
// : Fractionnement des apports
* : pas d’apport si le sol est bien pourvu

57
2. Base d’un programme de fertilisation intégrée

Le programme de fumure prend en compte plusieurs paramètres liés au sol et à la plante,


parmi lesquels le stade de développement de la culture. Pour établir un programme intégré de
fertilisation on peut se baser sur la Figure 11.

Les amendements au sol sont effectués préférentiellement à la fin de l’hiver, les engrais
foliaires sont appliqués entre les périodes de préfloraison et de grossissement des fruits
(première phase) alors que la fertigation se pratique au cours de la période d’irrigation.

Figure 11. Schéma des besoins en nutriments des feuilles d’olivier (courbe grise), des fleurs
(courbe blanche) et des fruits (courbe noire) (Haifa, 2016).

Remarque : Différence entre engrais et amendement


- L'engrais est un fertilisant qui apporte des éléments nutritifs utiles pour favoriser la
croissance végétative, améliorer la floraison…. Son effet est relativement rapide et sert à
nourrir les plantes.
- L'amendement est davantage utilisé à long terme. Il améliore ou rééquilibre la structure du
sol, l'enrichit aussi mais de façon plus diffuse (la chaux, les résidus de bois de taille, le soufre, le
sulfate de fer et d'aluminium..). Leur diffusion est lente mais régulière et constante. Le
compost et le fumier sont à la fois des amendements organiques et des engrais...Les
amendements sont utilisés pour améliorer la qualité du sol.

58
3- Les différentes pratiques de la fertilisation / fertigation

3.1. Quel engrais utiliser ?

La solution mère est la solution fertilisante ou solution nutritive qui sera injectée. La solution
fille est l’eau d’irrigation fertilisée après injection de la solution mère.

La concentration de la solution mère est définie par le poids d’engrais dissout (g) par unité de
volume de la solution mère (litre).

Le taux d’injection (l/m3) est défini par le rapport de débit de la pompe doseuse (l/h) par le
débit de la conduite d’irrigation (m3/h).

La salinité de l’eau d’irrigation fertilisée est le produit de la concentration de la solution mère


et du taux d’injection (l/m3 ou pour mille). Il est recommandé de veiller à ce que la salinité
reste inférieure à 4g/l. L’irrigation fertilisante est déconseillée lorsque la conductivité
électrique de l’eau dépasse 3 dS/m.

La solution d’engrais sous forme liquide est injectée dans le système en quantité limitée mais
de manière répétée et en continu pendant l’irrigation (Phocaides, 2008). Le débit de l’injecteur
doit être réglé de manière à maintenir un taux constant durant tout le temps de fertigation.
Mais il est nécessaire de commencer l’irrigation par de l’eau claire afin de chasser l’air du
réseau et de garantir l’imbibition du bulbe. Ensuite, l’irrigation est poursuivie par l’injection
d’engrais en veillant à ce que la concentration des engrais dans l’eau d’irrigation ne dépasse
pas 2‰. Suite à l’injection d’engrais, il faut s’assurer que l’irrigation continue par de l’eau
claire en quantité suffisante pour garantir le passage complet du fertilisant vers la zone
radiculaire.

Le choix des engrais dépend de leur solubilité, de leur acidité, de leur compatibilité et de leur
coût. Il est impératif de choisir des engrais solubles (solides ou liquides). L’élément
communément appliqué est l'azote. Toutefois, l’application du phosphore et du potassium est
courante pour certains modes de conduites (olivier en hyper-intensif).

Solubilité : Le degré de solubilité des engrais varie en fonction du leur type.


-Le nitrate de potassium (13-0-46) a une faible solubilité, d’environ 1:8 (1 kg d’engrais sec dans
8 litres d’eau).
-La solubilité du chlorure de potassium (0-0-62) est de 1:3, tandis que celle du nitrate
d’ammonium (34-0-0) et du nitrate de calcium (15,5-0-0) est d’environ 1:1.
-Les engrais secs phosphoreux ont une solubilité plus faible que les nitrates, soit environ 1:2,5.

Acidité : La solution mère doit avoir un pH acide variant entre 5 et 6. L’acidité produite par
diverses formes d'azote varie selon le type d’engrais, l’eau d’irrigation et le type de sol. Une
vérification du pH du sol au début de la saison est nécessaire, puis à la fin de la saison
d’irrigation.

Quantité : La quantité d’engrais à appliquer est répartie le long du cycle de croissance en


fonction des besoins spécifiques de chaque stade phénologique mais également en fonction
du nombre d’irrigations. Il est primordial de comptabiliser les quantités naturellement
présentes dans l’eau d’irrigation.

Les engrais généralement utilisés sont: l’urée(N), l'acide nitrique (N), le nitrate d'ammonium
(N), l'acide phosphorique (P), le sulfate de potassium(K), le phosphate mono potassique (P K),

59
le nitrate de potasse (N K) et le nitrate de calcium (N). Certains produits apportent aussi des
éléments mineurs comme le sulfate de magnésie ou le nitrate de magnésie (Tableau 23).

Tableau 23. Composition et solubilité de quelques engrais utilisés en irrigation fertilisante


(en % du poids).

Engrais Azote Phosphore Potassium Autres Solubilité (g/l)


%N % P2O5 % K2O sels %
0°C 25°C
Sulfate d’ammonium 21 - - Sulfate (59,2) 700 760
Urée 46 - - - - -
Azote

Nitrate d’ammonium 33,5 - - 670 1190


Nitrate de calcium 15 - - CaO (27) 1180 2190
Nitrate de magnésium 11 - - MgO (15,7) 1000 2600
Acide nitrique 12,6 - - - Liquide Liquide
Phosphore

DAP 24 60 - - 225 400


Acide phosphorique - 52 - - Liquide Liquide
Potassium

Sulfate de potassium - - 50 Sulfate (45,6) 74 125


Nitrate de potassium 13 - 46 130 335
composés

4-8-12 4 8 12 Liquide Liquide


Engrais

12-4-6 12 4 6 Liquide Liquide


6-8-8 6 8 8 Liquide Liquide

Il est possible d’utiliser des engrais composés ou certains engrais (solides et liquides)
contenant des oligo-éléments, des matières organiques (acides fulviques, acides humiques,
acides aminés…).
Les engrais azotés et potassiques ne posent généralement pas de problèmes d’injection. Mais,
lorsque l’eau est dure, les phosphates peuvent précipiter. Il faut utiliser dans ce cas un engrais
phosphaté acidifiant (phosphate mono-ammonique).

60
3.2. Comment corriger le pH du sol

Cas 1. Correction du pH du sol

- Sol acide : la chaux est couramment utilisée pour corriger le pH des sols acides. Les quantités
à appliquer varient selon la texture du sol. Pour augmenter d’une unité le pH d'une couche de
sol de 18 cm partant d'un pH initial de 4,5 ou de 5,5, la quantité de calcaire nécessaire est de
1,36 t/ha pour un sol sableux à 5,45 t/ha pour un limon argileux.

- Sol sodique : Il peut être corrigé par l'application de gypse. Le taux d'application peut être
déterminé par une analyse de laboratoire. Une fois que le gypse est appliqué, le sodium
déplacé doit être lessivé au-dessous de la zone des racines. Les matières organiques (fumier,
cultures de couverture, résidus de cultures) aident à améliorer la structure du sol.

- Sol alcalin : peut être acidifié par l'application de soufre élémentaire.

NB :
Le pH diminue avec l’augmentation de l’amendement azoté sous forme (NH4)2SO4.
Il faut 606 ml d'acide nitrique 38° Baumé pour neutraliser l'effet alcalinisant de 1 kg de
phosphate bi-ammoniaque (20%N et 53% P2O5).

(Source: http://www.oliveoilsource.com/page/fertilizers-and-mendments)

Cas 2. Acidification du sol d'une oliveraie existante

Creuser 4-8 trous par arbre de 30 cm de profondeur et de 10 à 20 cm de diamètre près de la


ligne des goutteurs. La terre retirée est mélangée avec du soufre S élémentaire. Remettre le
sol fertilisé et gardez le sol autour de la plante humide.
Sol sableux : 450 à 900 kg de S élémentaire / ha.
Sol argileux : 1,8 à 2,25 tonnes de S élémentaire / ha.
Sols à haute teneur en matière organique et à teneur moyenne en argile : 1,8-2,25 T de S/ha.
Le sol ayant une teneur élevée en matière organique requiert plus de S élémentaire que le sol
sablonneux, pour obtenir la même diminution du pH.
Cette opération est à pratiquer de préférence en automne. Tester le pH du sol au printemps.
Le processus doit être répété si le pH désiré n'a pas été atteint.
Le soufre sous forme de sulfate n'est pas un matériau acidifiant.
L’application fractionnée sur deux ou plusieurs années est préférable à un apport en bloc.
Les changements du pH sont à vérifier chaque année à la même période.

3.3. Comment corriger les états de déficiences et d’excès

Le Tableau 24 résume l’ensemble des pratiques à ‘adopter’ pour corriger les déficiences et
les excès d’éléments minéraux majeurs et mineurs et quelques éléments traces. Le Tableau 25
présente les quantités de potasse à apporter pour corriger le sol en fonction de sa texture.

61
Tableau 24. Quels modes de fertilisation peut-on adopter pour la correction des états de déficience et de toxicité chez l’olivier ?
Azote (N) Potassium (K) Phosphore (P) Calcium (Ca)
Correction Amendement au sol, L'apport de K en conditions de stress peut -Fertigation à l’acide -Chaulage en incorporant
Fertigation ou Pulvérisation améliorer la résistance des oliviers. phosphorique (0,5 kg au sol du CaCO3 (A titre
foliaire d’urée (A titre indicatif : Adopter les techniques culturales qui P/arbre) sous-forme de indicatif 200 à 1000 kg de
2000L solution/ha, solubiliser améliorent la croissance des racines et phosphate d'ammoniaque 1000 m2) en automne
0,5-2 kg d'urée/hl, soit 4,6 à l’humidification de la rhizosphère. (l'ion NH4+ favorise -Pulvérisation foliaire de
18,4 kg N/ha). Apport d’engrais: Epandage au sol, l'absorption des ions H2PO4- chlorure de calcium
irrigation fertilisante (à titre indicatif on et HPO4-), anhydre 0,4% ou 1% de
peut prendre une Dose : 0,5-1,0 kg de -Pulvérisation foliaire de nitrate de calcium.
sulfate de potasse ou de nitrate de potasse phosphate d'ammoniaque (A Le nitrate de calcium (15,5-
/100 L d'eau ou par pulvérisation foliaire). titre indicatif : 0,7 à 1 kg/100 0-0-26,5) est un engrais
Le maintien d’un pH=6.5 est critique pour L d'eau). soluble qui peut être
optimiser l’absorption du potassium. appliqué en fertigation.

Magnésium (Mg) Soufre (S) Bore (B) Zinc (Zn)


Correction La déficience en magnésium est -Chaulage (engrais à base de Déficiences : se fait au Borax (11% B), -Apport de fumier (apporte
mieux contrôlée par la fertilisation sulfate). produit cristallisé utilisable au sol sec ou 20 g Zn/tonne),
au sol ou par application foliaire de -Fumier : donne 0,5 kg en pulvérisation foliaire, lessivable, à -Pulvérisation foliaire au
sulfate de magnésium ou de nitrate S/tonne. pratiquer chaque année à faible dose début du printemps de
de magnésium. pour éviter les risques de toxicité. fongicides (Zineb, Zirame et
On peut appliquer soit : Meilleurs engrais sulfurés : Apport de fumier (4 g Bore/Tonne) Mancozèbe),
-Fumier (fournit 2 kg Mg /tonne), sulfate d’ammonium et Apports d'engrais au sol à raison de 113 -Apport du sulfate de Zinc
-Nitrate de chaux et de magnésie sulfate de potassium – 225 g de fertilisant/arbre (28 – 56 0.1% (25-75 kg/ha), du
(8% MgO) kg/ha), épandage tout au long de la nitrate de Zn (15-70 kg/ha),
-Sulfate de Magnésie (16% MgO, Remarque : ligne d’oliviers durant l’hiver. -Apport de compost
2,0 kg/arbre de MgSO4•7H2O). Les précipitations Application foliaire : 0,05% – 0,1% de
-Pulvérisation d’une solution à 2% atmosphériques fournissent Borax, avant l’initiation des bourgeons
de MgSO4•7H2O, ou apport de 1- 2 une dizaine de kg de S/ha/an floraux ou immédiatement avant la
kg de sulfate ou de nitrate de floraison (améliore la nouaison).
magnésie (11-0-0-16MgO) en En fertigation, 1-2 mg/L (1– 2 ppm).
mélange avec 0,5 kg d'urée/100 L Autres produits Solubor, (20,5 %B)

62
d'eau. L’urée a un effet synergique poudre plus soluble que le Borax en
pour l'absorption. application foliaire ou au sol sous forme
de solution (1 – 1,5 g / L).

Remarque : Pour apporter 1kg de Bore,


il faut apporter 8,85 kg de Borax (11,3 %
B) ou 7,15 kg de Boracine (14 % B) ou
5,71 kg de Solubor (17,3 % B).
Un apport de 50 kg de Borax peut être
toxique.
Excès Réduit l’absorption de K. Correction par chaulage et
dilution par lessivage.

Fer (Fe) Manganèse (Mn) Cuivre (Cu) Chlore (Cl) Sodium (Na)
Correction Application foliaire (rapide et courte) ou Application au sol : fumier -Application de fumier (apporte 3 g Lessivage.
Des fertigation (effet prolongé): chélates de Fer- (40 g Mn/Tonne), Cu/Tonne).
déficiences EDDHA (12% Fe), applicable à 50 g / L d’eau. Pulvérisation foliaire de -Application au sol : sulfate de cuivre
Injection dans le tronc des arbres : utiliser le sulfate de manganèse à 0.5 kg/arbre,
sulfate de fer (20% Fe, 20g/m2) 0.2% (200 g /hl) ou de -Pulvérisation foliaire de sulfate de
Pulvérisation foliaire : nitrate de fer à la dose fongicides (Mancozèbe et cuivre (0,05% ou 100 g d'oxychlorure
de 500 g/hl. Manèbe), de cuivre /100L eau).

Correction Le remède est le lessivage, le chaulage, le Remède : élévation du pH Le remède est le lessivage.
des excès drainage et l'arrêt des traitements à base de du sol, augmentation du
Mn. taux de la matière
organique et arrêt des
traitements cupriques.

Sources: Fernández-Escobar et al., (1993) ; Delgado et al., (1994); Parra et al., (2003) ; Chatzissavvidis et al., (2005) ; Fernández-Escobar et al., (2006) ; COI, (2007); Vossen (2009) ;
Boussadia et al., (2008); Saidane et al., (2014) ; Van der Gulik et Tam, 2006. Sources électroniques: http://www.summerlandolives.com.au/; http://www.oliveoilsource.com.

63
Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020

Tableau 25. Quantité de potasse nécessaire (kg K2O /ha) pour la correction du sol en relation avec sa
texture et le niveau de sa richesse.

Type de sol
Richesse en potassium Sol sableux Sol limoneux Sol argileux
Sol riche 0 0 0
Sol bien pourvu 25 15 10
Sol peu pauvre 45 45 50
Sol pauvre 70 75 85
Sol très pauvre 90 105 120

Lorsque la concentration de K dans les feuilles baisse en deçà de 0,3%MS les symptômes de
déficience apparaissent.
-Pour une concentration de 0,3–0,5%, une application de 4–10 kg K2O/arbre est recommandée, avec
un maximum toléré de 20 kg K2O/arbre pour les sols lourds.
-Pour une concentration de 0,7%, la quantité de K à appliquer est double de N. Si on applique 0,5 kg
N / arbre (c.-à-d. 2,5 kg de sulfate d’ammonium) on doit apporter 1 kg de K2O/ arbre (c.-à-d. 2,0 kg de
sulfate de potassium).
-Pour K > 0,9%, pas d’application de K.

Photo 16. Deux modalités d’apport du potassium chez l’olivier de table :


Pulvérisation foliaire et application au sol sous goutteur.

-Une alternative, consiste à appliquer au sol 2,3 à 4,6 kg de K2O /arbre en hiver sous forme de sulfate
d’ammonium. Les petites quantités sont destinées aux sols sableux et les plus élevées aux sols
lourds. Dans ce cas le fertilisant potassique devra être épandu tout le long de la rangée des arbres ou
de manière circulaire autour des arbres. En dehors de cet espace il ne pourra pas être utilisé par les
racines. Après la période de nouaison, un deuxième apport est effectué, en injectant le potassium
dans le système d’irrigation sous forme de nitrate de potassium (300 – 500 g / arbre).
-Lorsque le potassium n’est pas déficient, une pulvérisation foliaire de 1,2% de nitrate de potassium
peut induire une nouvelle végétation rapidement, donnant un résultat la semaine même.

NB : L’échec de réponse à la fertilisation phosphatée est un problème général dans les plantations
d’olivier.

64
Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020

4. Exemples de programmes de fertigation appliqués à des oliveraies intensives

Un programme de fertigation doit être établi pour chaque parcelle en tenant compte des conditions
du milieu et de l’état et du potentiel productif des arbres. Les exemples présentés ci-dessous sont
utilisés dans différents pays Méditerranéens (Haifa, 2016) et en Tunisie (Gargouri, 2012).

La concentration de l’eau d’irrigation devra être de 0,3 g / L pour les plantes sensibles à la salinité,
1,0-2,0 g / L pour plantes semi-tolérantes (olivier) et 2,0-4,0 g/L pour les cvs., tolérants.

Exemple 1: Fertilisation de fond en pré-plantation d’une oliveraie à conduire sous irrigation


fertilisante

Pour une oliveraie à planter selon la densité de 500 arbres/ha, sur un sol léger à moyen, le
programme de fertigation suivant a été appliqué (région méditerranéenne).

Tableau 26. Quantités d’engrais recommandées pour des oliviers adultes plantés à 500 pieds/ha et
conduits sous fertigation.

Elément N P2O5 K2O CaO MgO


fertilisant
Apport 4 125 40 16 13
(kg/ha)
Engrais Nitrate Superphosphate Sulfate de Dolomite Sulfate de
d’ammonium (45% P2O5) potassium (26% magnesium
(34% N) (50% K2O) CaO) (16%MgO)
Apport 12 500 80 62 81
(kg/ha)

Après la plantation, les auteurs (Haifa, 2016) recommandent l’application des éléments N et K dans
un rapport 1:1 durant les 3 premières années de culture. Le phosphore sera appliqué après la 3ième
année sur la base de l’analyse foliaire.

Exemple 2 : Programmes de fertigation pour de jeunes oliviers

Le Tableau 27 est un exemple de programme de fertilisation azotée pour de jeunes plantations


d’olivier âgées de 1 à 5 ans plantées à des densités supérieures à 400 pieds/ha et conduites sous
fertigation. Les taux d'application mentionnés devraient être utilisés comme lignes directrices, à
ajuster en fonction des résultats de l’analyse foliaire.

Tableau 27. Quantités et taux d’azote recommandés pour de jeunes oliviers.

Année Application Taux recommandés en fonction de la Diamètre de la zone


annuelle de N saison (%) des racines (m)
g/arbre Printemps Début de l’été Fin de l’été
1 100 – 200 25% 33% 42% 0,9
2 140 – 280 27% 36% 37% 2,7
3 200 – 400 30% 35% 35% 3,7
Hiver Printemps Eté
4 300 – 600 30% 33% 37% 4,5
5 300 – 600 30% 33% 37% 6,0
Source: Producing Table Olives, by Stan Kailis, David Harris, 2007.

65
Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020

Le programme présenté dans le Tableau 28 a été appliqué pour de jeunes oliviers âgés de 1 à 3 ans
avec des apports de N et de K en fertigation, associés à des pulvérisations foliaires.

Tableau 28. Besoins en N et K et quantités d’engrais appliquées pour des oliviers jeunes (kg/ha).

Besoins Apport
N K2O Urée
Année 1 50 - 80 50 -70 78 - 130
Année 2 80 - 120 70 -120 130 - 170
Année 3 120 - 150 120 - 145 170 - 240
(Haifa, 2016).

Exemple 3: Pour des oliviers en production, irrigués et alternants

Dans les plantations intensives (densité > 400 arbres/ha), produisant entre 15 et 50 kg d’olives/arbre
(6 à 20 tonnes d’olives/ha), la fertigation est pratiquée tout au long de l’année en utilisant des
engrais azotés solubles / urée 46%N, le nitrate d’ammonium 33,5% N, le nitrate de potassium (13% N
et 46% K2O), le nitrate de calcium (15,5% N et 26,5% CaO) et le mono-phosphate ammonium (12% N,
61% P2O5).
La fertilisation d’entretien consiste à apporter pour chaque arbre entre 500 et 1000 g de N, 150 à 350
g de P2O5, 250 à 350 g de K2O et 200-400 g de bore en fonction du niveau de production. Ces
quantités devront être ajustées en fonction de l’analyse foliaire.
Pour des oliviers produisant entre 3 et 5 tonnes d’olives / ha, le programme suivant a été appliqué
avec 4 à 6 applications entre le début du printemps jusqu’au début de l’été.
Azote, apport de 190 kg/ha, K2O : apport de 300 kg/ha et P2O5 : apport de 50 à 100 kg/ha si
nécessaire. L’engrais recommandé est un engrais composé 17-10-27 à la dose de 1100 kg/ha.

Exemple 4: Fertigation d’une oliveraie à huile intensive

Pour une oliveraie à huile de 500 arbres / ha, plantée sur un sol léger à moyen avec un rendement
attendu de 30 tonnes / ha, le programme de fertigation suivant a été appliqué.

Tableau 29. Programme de fertigation sous des conditions Méditerranéennes de culture pour une
oliveraie à huile de 500 arbres/ha ayant un rendement de 30T/ha. Apports exprimés en kg/ha.

Application / mois N P2O5 K2O


Février 25 91.5 0
Mars 38 61 0
Avril 48 57 0
Mai 76 57 12
Juin 89 29 35
Juillet 85 58
Aout 45 90
Septembre 26 92
Octobre 26 92

Exemple 5 : Fertigation d’une oliveraie sans fumure de fond préalable

Ce programme est basé sur un engrais composé 17-10-27 + micro-éléments (Haifa, 2016)
et hydrosoluble.

66
Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020

Tableau 30. Quantités d’engrais recommandées par saison pour des oliviers jeunes

Age
Saison Engrais composé 17-10-27 + ME (g/arbre) Zone des racines (m)
1 Printemps 83 0,6
1 Début de l’été 99 0,9
1 mi-été 99 - 124 1,2
2 Printemps 217 2,1
2 Eté 236 2,7
2 Fin été 168 1,8
3 Hiver 246 3,4
3 Printemps 276 3,7
3 Eté 295 4,3
A partir de la 4ième année, l’engrais est appliqué sur la base de l’analyse foliaire

Exemple 6. Fertigation d’une oliveraie adulte à haut rendement en fonction des stades
phénologiques.

Pour une oliveraie intensive (500 arbres / ha) à haut rendement (≈30 tonnes / ha) conduite sur un sol
léger à moyen, le programme de fertigation suivant est préconisé à titre indicatif selon la saison. Les
auteurs recommandent d’arrêter la fertigation 50 jours avant la récolte et de diviser les doses en
applications hebdomadaires.

Tableau 31. Programme de fertigation de l’olivier intensif hautement productif selon la saison.

Nutriments (kg/ha) Engrais (kg/ha)


Période N K2O P2O5 MAP Ammonium nitrate
d’application (12-61-0) (34-0-0)
Printemps- 125-185 200-240 246-300 320-390 190-200
début Eté
Post-récolte 75-115 - 150-180 - 50-130
Total 200-300 200-240 395-480 320-390 240-330
Source: Haifa (2016)

Si le programme est établi mensuellement, les mêmes auteurs recommandent le calendrier


suivant avec les mêmes conditions culturales que dans l’option précédente (Tableau 32).

Tableau 32. Programme mensuel de fertigation sous des conditions de culture Méditerranéennes
d’une oliveraie intensive conduite en fertigation. Apports exprimés en kg/ha.

Application par mois MAP (12-61-0) Nitrate d’ammonium (3,5-0-0)


Février 150 21
Mars 100 78
Avril 94 111
Mai 94 183
Juin 47 219
Juillet 0 205
Aout 0 60
Septembre 0 0
Octobre 0 0
Source: Haifa (2016). MAP: Mono-ammonium phosphate.

67
Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020

Exemple 7 : Programme de ferti-irrigation d’une parcelle d’olivier selon l’âge et la période de


l’année (Gargouri, 2012)

A titre d’exemple, le Tableau 33 présente un programme d’irrigation fertilisante d’une parcelle


d’olivier à huile plantée à une densité de 204 arbres/ha selon l’âge (Gargouri, 2012). Les besoins
rapportés dans ce tableau sont exprimés pour les éléments N, P2O5 et K2O à l’état pur. De ce fait il est
nécessaire de prendre en considération la concentration de ces éléments dans les fertilisants
commerciaux.

Tableau 33. Programme de ferti-irrigation d’une parcelle d’olivier selon l’âge et la période de l’année.
Apports exprimés en g/arbre.

Age (an)
Mois Elément 2-3 3-4 4-5 5-6 6-7 7-8 8-9 9-10 >10
Février Azote 1 2 5 30 60 120 150 190 220
P2O5 2 2 5 11 10 25 45 100 125
K2O 2 2 4 10 20 35 65 90 110
Mars Azote 1 4 6 35 70 140 170 210 240
P2O5 2 5 5 18 35 70 160 180 205
K2O 2 4 7 20 35 70 125 180 220
Avril Azote 2 4 7 40 80 160 200 250 290
P2O5 2 5 5 18 35 70 160 180 205
K2O 2 4 10 20 35 75 125 180 220
Mai Azote 2 5 7 45 90 180 220 275 320
P2O5 2 2 5 11 20 45 100 115 125
K2O 4 7 10 20 35 70 125 180 220
Juin Azote 3 6 10 60 120 240 300 375 430
P2O5 2 2 5 11 20 45 100 115 125
K2O 4 10 15 30 55 110 255 360 440
Juillet Azote
P2O5
K2O 2 5 9 20 35 70 125 180 220
Aout Azote
P2O5
K2O 2 5 9 20 35 70 125 180 220
Septembre Azote 2 7 8 50 100 200 250 300 345
P2O5 2 2 5 5 10 22 55 70 70
K2O 2 20 20 55 110 220 510 710 855
Octobre Azote 2 7 6 35 70 140 170 210 240
P2O5 2 - 2 2 5 10 20 20 20
K2O 20 15 55 110 220 510 710 855
Novembre Azote 2 5 6 35 70 140 170 210 240
P2O5 2 2 5 10 20 20 45
K2O 4 10 35 70 145 325 455 545
Source : Gargouri (2012).

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Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020

5. Exemples en ligne de programme de fertigation (www.haifa-group.com)

L’adresse « http://www.haifa-nutrinet.com/default.asp » accède à une application qui permet de


déterminer les taux d'engrais recommandés en fonction du rendement attendu en olives dans les
conditions réelles et des reliquats de l’antécédent cultural. Les calendriers fournis ont été
développés pour des conditions autres que les nôtres, c’est pourquoi l’analyse foliaire et
l’estimation des exportations restent nécessaires pour ajuster les valeurs recommandées.

Exemple de l’application :

Accéder à : http://www.haifa-nutrinet.com/default.asp

➢ Choisir le type de culture et de plantation

Orchards

fig
grapefruit
grapes-table
grapes-w ine
hazelnut
lemon
nectarine
olive

➢ Choisir : ‘Primary level’ ou ‘Advanced level’ selon le niveau de précision du programme


recherché. Dans le second cas, des données supplémentaires sont nécessaires.

Choisir les données nécessaires


Niveau primaire Niveau avancé
Sortie Programme détaillé de nutrition Programme très détaillé de nutrition
de la culture de la culture
Données Type de sol Type de sol
nécessaires Rendement attendu Rendement attendu
C.E.C.
Analyse du sol

69
Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020

Un tableau de ce genre s’affiche :

Méthode de croissance :

Niveau de rendement : 1-7


tons/ha
Rendement attendu: tons/ha
Antécédent cultural :

Besoins en nutriments (kg/ha)


N P2O5 K2O CaO MgO
Exportations par la production

Prélevé par toutes les plantes

Antécédent cultural
Eléments disponibles par le recyclage des antécédents culturaux

Taux recommandés pour application (par défault)

➢ Choisir entre: ‘Full production/ Production 70%/After planting/First production’


➢ Le niveau de production attendu
➢ L’antécédent cultural / résidu à recycler
➢ Une fois que vous avez fait entrer le rendement prévu dans le tableau, les taux d'application
recommandés seront affichés. Un calcul rapide fournit un ordre de grandeur des exportations et les
besoins en N, P2O5, K2O, CaO et MgO.

Avec l’option (full production’ et un antécédent de blé, on a les valeurs sous indiquées (exemple).

70
Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020

Growth method : full production 100%

Yield range : 1-7


tons/ha
Expected Yield : 2
tons/ha
Previous crop : orchard

Nutrients requirements (kg/ha)


N P2O5 K2O CaO MgO
Removal by yield
16 3 24 6 2

Uptake by whole plants


37 10 45 27 14

olive
Previous crop
Available nutrients from recycled previous crop
8 2 14 3 3

Recommended application rates (default)


36 95 31 11 11

Pour un rendement attenu de 2 T/ha, les besoins sont rapportés dans le tableau suivant :

Rendement attendu 2 tonnes / ha


Besoins en nutriments (Kg / Ha)
N P2O5 K2O CaO MgO
16 3 24 6 2
Prélevé par la plante
37 10 45 27 14
Nutriments fournis par l’antécédent cultural
8 2 14 3 3
Dose recommandée
36 95 31 11 11

D’autres options sont possibles comme l’entrée des données relatives aux analyses du sol, au stade
de développement, au mode d’irrigation……pour mieux cerner les quantités de nutriments exportées
et les doses à apporter.
Des essais sont en cours pour voir si cette application peut être validée pour les conditions
tunisiennes basée sur une comparaison des exportations fournies par cette application et calculées à
partir de teneurs réelles.

6. Nutrition au sol par des engrais à libération contrôlée (Haifa, 2016)

71
Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020

Le concept de Teaspoon-Feeding s'applique également à l’olivier par l’utilisation de composés


contenant de l'azote, de phosphore et de potassium avec une longévité de 2 à 8 mois. Ces produits
libèrent progressivement et régulièrement les nutriments aux plantes en fonction des besoins de
l’olivier tout au long de la saison de croissance. Les nutriments sont fournis en une seule fois mais
libérés selon le besoin spécifique de l’olivier assurant un développement optimal. Leurs avantages
sont nombreux :
o réduction du travail sur le terrain (réduire les taux d'application).
o baisse des coûts d'application
o réduction du compactage du sol.
o réduction des pertes d’engrais par lixiviation, volatilisation ou fixation dans le sol
o disponibilité de nutriments tout au long du cycle de croissance est assurée.
o utilisation plus efficace des engrais sans gaspillage,
o pas de pollution de l'air ou du sol.
o fertilisation totalement indépendante de l'irrigation
o Non besoin de maintenir des systèmes de dosage sophistiqués

Le produit composé 17-9-16 + 2MgO en est un exemple, il est appliqué à la fin de l'hiver avant le
démarrage de la croissance végétative (fin février - mi-mars).
* Oliviers extensifs : application de 3 - 7 kg / arbre
* Oliviers intensifs : application de 300 à 400 kg/ha de produit.

72
Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020

Chapitre 7
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TRAVAUX DE RECHERCHES MENES EN TUNISIE


ET AUTOUR DE LA MEDITERRANNEE

Les résultats d’une vingtaine d’années de recherches menées autour du bassin méditerranéen
sont ci-dessous synthétisés.

Romero-Gámez et al., (2017) ont entrepris une étude sur la reconversion des oliveraies
traditionnelles en vergers intensifs. L’objectif de l’étude étant de comparer les impacts
environnementaux de la diversité des systèmes de conduite. La méthodologie de “ Life Cycle
Assessment” a été utilisée pour calculer et évaluer les impacts potentiels environnementaux associés
à la production d’olives. L’étude a été menée en utilisant 8 systèmes traditionnels, 3 systèmes
intensifs et un système hyper intensif. Les résultats ont montré que la fertilisation est la composante
la plus influente et par conséquent elle doit être prise en compte en priorité pour optimiser le
système de production. Les systèmes qui montrent l’impact le plus large sont : le système irrigué, le
système intégré et le système hyper intensif en dépit de sa haute productivité.

Francisco Albornoz (2016) a étudié l’impact de l’excès de la fertilisation azotée sur les cultures à
court et à long termes tel que la réduction de la qualité des produits, évaluée par les caractéristiques
organoleptiques et les composés liés à la santé, tels que les nitrates, en plus des pertes de
rendement. Cette revue de littérature résume la recherche des 20 dernières années et décrit la
réponse des cultures à des taux élevés de fertilisation azotée, avec une analyse détaillée des
conditions et des pratiques qui conduisent à l'accumulation de nitrates dans les parties de la plante.
L’auteur recommande la réduction des apports des engrais et l’utilisation de la fertigation ou des
engrais à libération contrôlée qui présentent l’avantage de fournir aux cultures les quantités de
fertilisants dont elles ont besoin au bon moment. Ceci va réduire la contamination des cultures et du
sol en NO3 même si la réduction des apports en N peut occasionner une baisse des rendements. Les
bio fertilisants ont également des effets positifs et réduisent l’accumulation de NO3. Les producteurs
sont encouragés à réduire et à appliquer efficacement les engrais azotés à leurs champs pour réduire
les effets négatifs sur l'environnement et d'accroître la durabilité de leurs agro écosystèmes. En tant
qu’avantage supplémentaire, les producteurs peuvent commercialiser des produits biologiques
avantageux pour la santé. Les programmes actuels devraient cibler le développement de cultivars
avec une efficacité d'utilisation élevée de N pour que les applications d'engrais azotés soient réduites
sans réduction des rendements.

Des essais récents ont été menés par Dbara et al., (2016) durant 4 années consécutives, portant
sur l’amendement potassique d’une oliveraie de table cv., ‘Picholine’ cultivée à 6*8m sous climat
semi-aride supérieur (localité de Bouficha, Tunisie), présentant des symptômes de carences. Les
oliviers ont été amendés en potasse avec des quantités répondant à 100% de leurs besoins, en se
basant sur les exportations moyennes (Loussert et Brousse 1978). Certains arbres ont reçu 0,7 kg de
‘solupotasse’ (1 kg en contient 0.5 Kg de K2O) en application au sol et d’autres en pulvérisation
foliaire, fractionnés en 2 apports. Les résultats relatifs aux paramètres de production sont comparés
à ceux du témoin (Tableau 34). Les résultats ont montré que l’amendement en potasse a amélioré le
rendement et le pourcentage de pulpe. Un indice de maturité plus important a été observé au niveau

73
Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020

des olives récoltées sur les arbres recevant le potassium selon les deux modes d’apport (sol et
foliaire). Les feuilles recevant le traitement 100Kf (potassium en pulvérisation foliaire) ont présenté
des teneurs plus élevées en potassium. La pulvérisation foliaire de la potasse a été plus profitable
que son application au sol.

Tableau 34. Paramètres de production obtenus chez l’olivier Arbéquina amendé en potasse (0 K
Témoin sans apport de ‘solupotasse’, 100 Ksol apport de 100% des besoins en application au sol, 100
K foliaire : apport de 100% des besoins en pulvérisation foliaire).

0K 100 K sol 100 K foliaire


Rendement moyen (Kg) 11,1 11,2 14
Diamètre (mm) 17 18,75 18,5
Indice de maturité 1,2 5,3 6,8
Pourcentage de la pulpe (%) 86,5 89 89,5
K (% MS) 1,19 1,10 1,39
Source : Dbara et a., (2016).

Le traitement d’oliviers intensifs (3x7m) âgés de 8 ans de la variété Barnea (4 applications


foliaires) à trois stades phénologiques différents (inflorescence, après nouaison et après
durcissement du noyau) par un engrais NPK multiple (15-7-30) + 2MgO enrichi en micro nutriments
(Bore à 2%) a permis une augmentation de la taille des fruits de 2,3 à 2,6 g et de l’indice de maturité
qui est passé de 2,5 à 3,25. Le rendement moyen précédant les traitements était de 15 T / ha / an.
Après traitement le rendement a augmenté de 11 à 43% selon la dose appliquée. L’application
effectuée au cours de la période de durcissement des noyaux est celle qui a donné le meilleur
rendement (Erel et al., 2008).

Les essais conduits en Italie sur l’olivier cv. Mission ont montré que le rendement en olives a
quadruplé en augmentant l’amendement azoté de 0,225 à 1,35 kg/arbre, atteignant les 100 kg
d’olives/arbre (Tableau 35). Cependant l’excès d’azote a entrainé son accumulation dans les fruits, la
réduction du contenu en polyphénols et la stabilité oxydative de l’huile. La part des fruits destinés à
la mise en conserve a également baissé.

Tableau 35. Effet de la fertilisation azotée sur le rendement et la taille des fruits en année de forte
charge en olives, cv. Mission, (Palermo, Italie).

Quantité de N appliquée Rendement (kg / arbre) Part du rendement convenable pour


(kg / arbre) la conserve (%)
Témoin 22,1 97
0,225 77,4 92
0,450 88,2 63
1,350 101,7 43
Source: H.T. Hartmann, UC Davis – Haifa, (2016)

La fertilisation N et K augmente généralement la teneur en huile d'olive ainsi que la taille des
fruits et le rapport pulpe sur noyau. L'objectif de ce travail était d'examiner si l'augmentation de la
teneur de fruit en huile se produit via l'augmentation de la concentration de l'huile dans la pulpe, ou
via une fraction accrue de pulpe dans le fruit. Rosati et al., (2015) ont mené un travail sur des oliviers
Leccino situés en Italie centrale à 500 m du niveau de la mer, et plantés en 1992 avec un espacement
de 6 × 5m. Le verger a reçu 30 tonnes de fumier ha-1 à la plantation sans aucun autre apport. Le sol a
été géré avec un paillis vert de végétation naturelle fauchée deux fois par an en mai et en juin, et
conservée en place. En 2009, les oliviers (3 arbres sélectionnés aléatoirement) ont été pulvérisés

74
Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020

avec l'équivalent de 180 kg d'urée-N/ha, répartis en trois doses égales en avril, avant la vague de
croissance, en juin, au cours de la nouaison et en septembre. En avril, le sulfate de potassium a été
appliqué en pulvérisation foliaire à la dose de 100 kg de K2O par hectare. Le poids frais et sec des
fruits, de la pulpe, l'huile de pulpe, la teneur en eau, la fermeté de la pulpe et l'indice de maturité des
fruits ont été mesurés sur des échantillons de 50 fruits tout au long de la croissance des fruits
provenant d'arbres fertilisés et témoins. Les résultats ont montré que les oliviers fertilisés ont eu un
poids plus élevé des fruits, à la fois frais (+ 23% en moyenne) et sec (+ 17% en moyenne). Le rapport
pulpe / noyau a également augmenté significativement avec la fertilisation (+23%, à la fois frais et
sec). Les fruits récoltés sur les oliviers fertilisés ont eu une teneur en huile (%MS) significativement
plus élevée (+ 9% en moyenne). La teneur en eau était également et significativement plus élevée
dans le fruit des plantes fertilisées (+ 5% en moyenne), mais pas dans la pulpe. La fertilisation n'a pas
affecté la maturation des fruits (fermeté, couleur et pulpe).

En Espagne, la fertigation hebdomadaire de l’olivier Arbequina conduit en hyper- intensif avec


des apports réguliers de deux doses d’azote (solution azotée de 16% acide uréique, 8% ammonium et
8% nitrate) de 0 et 50 kg N ha−1 et deux doses de potassium de 0 et 100 kg de K2O/ha (solution
potassique 0-0-15) (Rufata et al., 2014) a conduit à une amélioration significative de la productivité
de l’oliveraie. L’effet du potassium n’a été perceptible que lorsque le potassium est appliqué l’année
qui précède. Les niveaux élevés de croissance et de productivité ne sont obtenus que dans les blocs
correctement amendés en azote.

Au Portugal, Cameira et al., (2014) ont utilisé un modèle Root Zone Water Quality Model
(RZWQM2) pour étudier l’impact de la fertigation sur la culture intensive de l’olivier Arbequina. Le
modèle a fourni une prédiction acceptable de l’évapotranspiration, de l’humidité du sol et des
contenus en nitrates. Le modèle a montré que les pratiques en cours (de fertigation) entrainent une
perte de 57% de l’eau d’irrigation par drainage, une perte de l’azote de 71% par lessivage et de 5%
par dénitrification. Environ 64% des besoins de l’olivier en N sont satisfaits par la matière organique.
Le modèle a été aussi utilisé pour prédire l’impact de la pleine irrigation (FI) et de l’irrigation
déficitaire régulée (RDI75, RDI50) sur le drainage et le lessivage de N. Comparés aux pratiques en
cours, FI a occasionné une baisse du drainage et du lessivage de N de 47% et 90% respectivement. Le
traitement RDI75 est le plus approprié pour les agro-systèmes étudiés en relation avec FI : économie
de l’eau de 13%, réduction du lessivage de 15%, augmentation de la minéralisation de la matière
organique de 19%, ce qui optimise le prélèvement de N. Ces résultats montrent que l’N doit être
appliqué selon les besoins de la plante sur la base de l’analyse foliaire (indicateur en temps réel) ou
des mesures de la chlorophylle.

En Espagne, une grande partie de l’oliveraie est cultivée sur les sols calcaires, dont la plupart ont
le potentiel d'induire une chlorose en fer (Fe). Dans le travail de Sánchez-Rodríguez et al., (2013),
l'effet de fertilisation au phosphore sur la chlorose ferrique a été étudié sur les cultivars Arbequina,
Ocal, Manzanilla et Picudo cultivés dans quatre vergers situés dans le sud de l'Espagne avec des sols
très calcaires et pauvres en oxydes de Fe (principale source de Fe pour la plante). Les résultats ont
montré que l’application de P aux sols diminue la concentration en chlorophylle des feuilles (estimée
par SPAD) et leur poids, particulièrement chez les cvs., Manzanilla et Picudo. Ces différences entre les
cultivars étaient dues à la différence des teneurs des sols en oxyde de fer. La réponse des arbres à
l’application de P n’a pas été rapide probablement à cause des réserves d'éléments nutritifs dans les
arbres. Cela peut aussi expliquer pourquoi le volume de la canopée, le diamètre du tronc et le
rendement n'ont pas été affectés par la fertilisation au phosphore. Les résultats de cette étude
soulignent la nécessité de freiner l'application de P aux sols induisant la chlorose ferrique des
oliveraies intensives.

Ben Khelil et Sanaa (2013) ont étudié durant trois années consécutives (2006-2007-2008) le
comportement de jeunes oliviers irrigués, cv., Arbequina (Nord de la Tunisie), vis à vis de

75
Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020

l’amendement en azote (N), en phosphore (P2O5) et en potassium (K2O), appliqués à différents stades
phénologiques (inflorescence, durcissement des noyaux, maturité). Les résultats ont montré une
amélioration significative de l’état nutritionnel des arbres en micro et macro éléments. Les fruits qui
ont reçu les traitements combinés NPK ont montré une meilleure assimilation du potassium, des
valeurs plus élevées du poids moyen des fruits, du contenu en huile et de rendement. Ben Khalil et
al., (2009), Ben Khalil (2010) et Ben Khalil et al., (2010a, 2010b) se sont également intéressés à
l’évaluation du statut nutritionnel de l’olivier en se basant sur l’analyse foliaire des inflorescences.
Les résultats ont montré des corrélations significative entre les concentrations des feuilles et celles
des inflorescences obtenues au cours du stade de durcissement des noyaux pour N (r=-0,604*), K (r=-
0,527*), P (r=-0,760**) et Ca (r=-0,824**).
Tekaya et al., (2013 a et b) ont conduit un essai de fertilisation foliaire de l’olivier pour évaluer
l’impact de divers engrais sur la qualité de l’huile (teneur en acides gras libres, valeur du peroxyde et
caractéristiques spectrophotométriques UV, profil des acides gras, phénols totaux, o-diphénols et
composition en phytostérols de l'huile d'olive). Les 6 applications foliaires ont été réalisées sur deux
années successives et comprenaient les traitements: TC (contrôle, sans nutrition foliaire), T1 (riche
en azote, appliqué au début de végétation, 10 jours plus tard et 20 jours plus tard), T2 (riche en bore,
magnésium, soufre et manganèse, appliqué au début de floraison et 10 jours plus tard), T3 (riche en
phosphore et en potassium), T4 (riche en phosphore et en calcium), T5 (application de T1 et T2) et T6
(application de T1, T2, T3 et T4). Les applications foliaires ont été réalisées pendant deux saisons de
croissance successives et les huiles ont été extraites et analysées à la fin de l'expérience. Les
traitements T3 et T6 ont amélioré la stabilité de l'huile en augmentant la teneur en antioxydants,
tandis que T2 et T4 ont eu un effet négatif sur le profil antioxydant des huiles. Les résultats ont
montré que le total des phénols avait la valeur la plus élevée (R = 0,937, p= 0,001), suivi par l'a-
tocophérol (R = 0,775, p= 0,001) et le rapport oléique / linoléique (R = 0,625, p=0,05). Aucun effet n'a
été trouvé sur les caractéristiques physicochimiques générales ou la composition en acides gras. La
fertilisation foliaire a causé une diminution significative des teneurs en polyphénols et en o-diphénol.
La teneur totale en stérols n'a pas été affectée par les traitements foliaires. Cependant, la
composition de l'huile en phytostérols en particulier son taux de β-sitostérol est nettement amélioré
après application foliaire d'éléments nutritifs. L'analyse en composantes principales de la
composition des huiles en phytostérol a montré une discrimination entre le témoin et les différents
traitements.

Tekaya et al., (2016) se sont également intéressés à la modification de la composition chimique


des feuilles d'olivier en réponse à la fertilisation foliaire. Les feuilles ont été prélevées sur des arbres
ayant reçu les 6 traitements précédemment énumérés. L'analyse minérale des feuilles d'olivier a
montré une augmentation des concentrations de la plupart des nutriments avec des changements
dans la composition biochimique: une augmentation de la teneur en chlorophylle, une réduction des
phénols totaux et des concentrations d'oleuropéine couplées à une augmentation du niveau
d'hydroxytyrosol, en plus d’une augmentation du contenu en sucres totaux et de la plupart des
sucres individuels. Les changements ont également affecté la translocation des formes de sucres
(mannitol, saccharose et raffinose). Ceci suggère une amélioration de la performance physiologique
et de la capacité photosynthétique des oliviers traités. Les résultats de l'étude montrent la possibilité
d'améliorer l'accumulation de certains composés bioactifs, tels que l'hydroxytyrosol et le mannitol,
via l'apport de nutriments foliaires chez certaines plantes d'intérêt médicinal

L'azote (N) et le bore (B) sont des éléments mobiles dans le sol. Par conséquent, l'application de
ces nutriments est généralement effectuée annuellement, en dose fractionnée pour N et tous les 3
ou 4 ans pour le bore. Ainsi, les effets de ces éléments sur le rendement en olives, les teneurs en N et
B des feuilles, ainsi que sur les N et B disponibles des sols ont été étudiés lors d'un essai de terrain
dans une oliveraie situé au nord-est du Portugal durant quatre saisons consécutives (Rodrigues et al.,
2011). Les traitements d'engrais consistaient en: le contrôle, qui était un plan complet de fertilisation
où N et B étaient inclus (traitement N + B); -N traitement, avec N exclu du plan de fertilisation; et -B

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Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020

traitement, avec B exclu. Le rendement en olives a diminué significativement dans le traitement -N


par rapport au témoin. Une légère diminution du rendement du traitement -B par rapport au
contrôle a été observée. Les concentrations de N et B dans les feuilles ont diminué significativement
dans les traitements -N et -B, respectivement, par rapport au traitement N + B. Les teneurs des sols
en N et B disponibles à la fin de l'expérience étaient significativement plus faibles dans les
traitements -N et -B, comparativement au témoin N + B. Les résultats ont montré une diminution
continue des concentrations de N et B dans les feuilles, ce qui reflète la réduction de N et B
disponibles dans le sol dans les traitements sans nutriments respectifs. Par conséquent, il semble
prudent de recommander des ajustements aux taux de N et de B chaque année pour éviter la
réduction des rendements et améliorer l'efficacité de l'utilisation des nutriments.

Larbi et al., (2011) ont montré dans un essai entrepris au Nord de la Tunisie, que l’application de
traitements foliaires de bore (300 mg L−1, Solubor Début floraison) pendant deux années successives
à deux dates différentes, avant la floraison et juste après la nouaison, sur des oliviers ne présentant
pas de symptômes de carence, a augmenté le niveau de B foliaire. Ces applications n’ont pas affecté
significativement la croissance végétative. L’effet significatif du bore n’a été perçu qu’au cours de la
deuxième année d’application. Le rythme de la floraison a augmenté de 20 à 30% et le rendement
de 27%.
L’application foliaire de N, K et B donne une réponse très rapide avec une augmentation substantielle
des teneurs foliaires (Vossen, 2009). Les essais n’ont pas montré d’effet significatif sur l’alternance
de la production.

Policardo et al., (2008) ont mené un essai sur de jeunes oliviers cv., 'Nocellara del Belice' de huit
ans plantés dans la région centrale de la Sicile pour évaluer leur réponse à la fertilisation foliaire.
Différents types/combinaisons d’engrais minéraux foliaires et organiques ont été utilisés : Floral 20-
20-20 (minéral N, P, K, + macroéléments; FLO), Alga (extrait d’algues brunes; ALG), FLO+ALG, Azomin
(N organique, aminoacides et peptides; AZO), Supernat93 (engrais N-K organique, résidus distillés;
SUP), et comparés au témoin. Les traitements ont eu lieu durant l’été (4 fois). Le rendement, les
paramètres végétatifs (circonférence de la frondaison) ont été mesurés au printemps suivant. Les
traitements AZO et SUP ont eu des productions plus élevées que celles obtenues chez le témoin et
les arbres recevant le traitement ALG. Le nombre d’inflorescences par pousse a été plus grand au
niveau des oliviers FLO et ALG et plus faible au niveau du témoin. Le pourcentage d’avortement
ovarien et la chute de juin ont été plus faibles au niveau des arbres AZO et plus élevés pour les
oliviers ayant reçu les traitements FLO+ALG and ALG. L’engrais ALG est le seul qui a provoqué une
forte chute de fruits à la récolte. La croissance des pousses a été considérablement réduite au niveau
des arbres ALG et FLO, alors que les feuilles des arbres AZO ont présenté des feuilles avec de faibles
poids spécifiques. La fertilisation foliaire organique avec les engrais AZO et SUP ont donné en général
des niveaux de production et de croissance plus performants que chez le témoin ou les arbres
fertilisés aux engrais foliaires en réduisant le taux d’avortement ovarien et la chute de juin et en
augmentant la croissance des pousses.

Erel et al., (2008) ont montré que l’injection d’engrais N, P, K à des teneurs respectives de 0,4-
14,1 mM, de 0,2-5,33 mM et de 0,01-0,62 mM dans l’eau d’irrigation d’une oliveraie cv., Barnea a
augmenté les teneurs des feuilles en éléments nutritifs lorsqu’elle est appliquée à faibles doses. La
nouaison est affectée par les engrais N et P, alors que la charge en olives est maximale pour des
teneurs foliaires de 0.06 mol/kg de P et 0,35 mol /kg de K dans les feuilles. Elle augmente lorsque les
teneurs en azote augmentent de 0,7 à 1,3 mol/kg et diminue au-delà de 1,5mol N /kg.

Morales-Sillero et al., (2007 ; 2008) ont montré que la fertigation d’oliviers Manzanilla de 14 ans
plantés à 7m*7m à la dose de 600g N, 150 g P et 450 g / saison de la mi-mai jusqu’à fin septembre,
augmente significativement le poids frais et sec des olives, ses diamètres et le rapport pulpe/noyau
(+19%), ce qui est avantageux pour les olives de table. Le contenu en eau est plus élevé dans les fruits

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Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020

traités comparativement au témoin. Ces auteurs ont montré que 60% de la croissance du fruit et 90%
de celle du noyau se produisent dans les 12 semaines qui suivent la pleine floraison
indépendamment des apports d’engrais.

Morales-Sillero et al., (2008) ont évalué la réponse des oliviers Manzanilla de Sevilla-Spain à
différents traitements de fertigation : Témoin sans fertilisation, traitements T200, T400 et T600
recevant respectivement 200, 400 et 600 g N /saison d’irrigation en utilisant un engrais composé 4N–
1P–3K. La fertigation est appliquée quotidiennement durant cinq années consécutives. Les résultats
ont montré que le contenu des fruits et le rendement en huile ont augmenté linéairement et
significativement avec la quantité de fertilisants appliquée et ce suite à l’augmentation du nombre de
fruits et à la disponibilité en potassium. Les olives récoltées sur les arbres recevant les plus grandes
quantités de fertilisants ont des valeurs plus faibles d’antioxydant, de stabilité oxydative et de
contenu en acide oléique. Les teneurs en acides gras polyinsaturés / acide linoléique ont, par contre
diminué.

Une étude effectuée en Grèce septentrionale sur des oliviers irrigués avec une eau enrichie en
bore (3,6 mg/L), a montré une évolution de B similaire chez les variétés Chondrolia Chalkidikis et
Amphissis (Chatzissavvidis et al., 2007). La concentration maximale a été de 175 mg/kg MS pour les
feuilles de Chondrolia Chalkidikis et 70 mg/kg MS chez Amphissis. Celle des fleurs était supérieure à
celle des feuilles. Le nombre de fleurs par inflorescence a baissé, passant de 13,4 à 10,8 pour
Chondrolia Chalkidikis et de 21,5 à 19,7 pour Amphissis (Chatzissavidis et al., 2004). Cette diminution
est expliquée par une teneur faible en N (1,53%) pendant la floraison. La concentration des fruits en
bore a augmenté de 160% pour Chondrolia Chalkidikis, avec une valeur maximale de 122 mg/kg. Ces
auteurs ont également montré que la forme de N utilisée (NO3, NH4) a modifié les niveaux
d’absorption des autres nutriments (Chatzissavvidis et al., 2007).

Fernandez-Escobar et al., (2006) ont mené des essais de fertilisation intégrée dans 2 localités en
Espagne (Cordoba et Jaen) qui consistent à appliquer annuellement de 0 à 1,5 kg de N/arbre, 50% au
sol et 50% par pulvérisation foliaire. Les analyses effectuées après 3 ans ont montré un contenu des
fruits en N élevé, une baisse des teneurs en antioxydants (polyphénols) résultat de l’excès de N et
une réduction de la stabilité oxydative de l’huile d’olive Picual. Le niveau des tocophérols (alpha) a
par contre augmenté. La fertilisation azotée n’a eu d’impact ni sur le niveau des pigments
(chlorophylle – caroténoïdes) ni sur la composition en acides gras.
Fernández –Escobar (1997 et 2004), Fernández-Escobar et Marín (1999), Fernández-Escobar et al.,
(1999) se sont également intéressés à la variation des teneurs en nutriments en fonction de la saison
et de l’alternance de la production ainsi que leur impact sur la longévité des ovules et la qualité des
fleurs (Fernández-Escobar et al., 2008).

Dans un essai réalisé dans la région de Sfax sur des oliviers Chemlali conduits en pluvial sous 200 mm
de pluie annuelle, Ben Mimoun et al., (2004) ont estimé les besoins en potassium sur la base d'un
rendement de 200 kg/arbre. Deux traitements de nitrate de potassium ont été appliqués par
pulvérisation foliaire : F50 (couverture de 50% des besoins estimés) et F100 (couverture de 100% des
besoins estimés). Les applications ont été réalisées pendant le gonflement des bourgeons de fleurs
(30%), pendant la deuxième phase de développement des fruits (40%) et à la véraison (30%). Les
applications au sol (S) ont été réalisées de manière à couvrir les besoins des arbres de 100 et 200%,
avec un témoin sans fertilisation. Les résultats ont montré que le traitement S100 a donné une
surface foliaire (SF de 3,94 cm2) similaire à celle du témoin (3,89 cm2). Les applications foliaires ont
montré une augmentation significative de la surface foliaire (SF = 4,38 cm2). Le traitement foliaire
100% a accéléré la maturation des olives, a augmenté significativement le poids des fruits, le ratio
pulpe/noyau et le niveau des polyphenols dans les huiles, atteignant respectivement 0,81 g, 3,65 et
39 ppm. Le contenu en huile a été de 21,7% pour le témoin, 20% pour les traitements foliaires, 21,3%
pour S100 et 22% pour S200, qui sont significativement différents. La fertilisation n’a pas montré

78
Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020

d’effet sur la composition acidique. L’acidité a augmenté avec les pulvérisations foliaires (0,26% et
0,32% contre 0,24% pour le témoin). La fertilisation potassique a augmenté significativement le
contenu foliaire en K. les feuilles d’arbres ayant reçu les 2 traitements foliaires sont plus riches en N
et K, plus larges en surface et ont une meilleure capacité photosynthétique qui s’est répercutée
positivement sur le développement et la valeur des fruits. Le rapport chair / fruits et le poids des
fruits sont plus élevés dans le traitement F100. L’effet des traitements potassiques est illustré dans le
tableau 36.

Tableau 36. Effet des différents traitements potassiques sur les caractéristiques pomologiques.

Traitement Poids des olives (g) ratio L/D Contenu en huile (%)
Témoin 0,61 a 2,94 a 21,68 bc
F50 0,66 b 3,19 b 20,30 a
F100 0,81 d 3,65 c 20,18 a
S100 0,70 c 3,25 bc 21,26 b
S200 0,69 bc 3,10 b 22,01c
F: pulvérisation foliaire – S:application au sol. Doses : 50% - 100% et 200% des besoins déterminés sur la base
de l’analyse foliaire.

Dans le but d'améliorer la productivité de l'olivier de table "Meski", variété locale, des
pulvérisations foliaires d’urée (46% d'azote) ont été effectuées sur des oliviers âgés de 10 ans (Borj El
Amr), à la floraison, à la nouaison et à la sclérification du noyau durant 4 années consécutives
(Msallem et Charfi-Masmoudi, 1997). Les doses utilisées ont varié de 0,6% à 2%. Les résultats ont
montré que le meilleur traitement à l'urée est de 2%, correspondant à deux applications, la première
à la nouaison et la seconde à la sclérification du noyau, toutes les deux à la dose de 2%. Le traitement
a augmenté les pourcentages de sclérification et de maturation des olives. Il a également amélioré la
production par arbre, le poids moyen de l'olive, sa longueur et le pourcentage de chair, mais il n'a
pas induit d'effet dépressif notable sur la croissance des pousses.

79
Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020

Chapitre 8

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RECOMMANDATIONS

La remarque générale est de ne pas appliquer de nutriments à moins que le diagnostic de la


feuille ne le justifie. La seule exception est le fer, parce que l'analyse des feuilles n'est pas efficace
pour diagnostiquer la carence en fer (Van der Gulik et Tam, 2006). Les recommandations sont ci-
dessous présentées :

1. Le déséquilibre ionique des éléments minéraux du sol provoque des carences induites ou des
toxicités. L’excès d'engrais est encore plus dangereux pour une culture qu'un manque. Il est donc
conseillé de faire une analyse de sol et des feuilles dans un laboratoire spécialisé avant d'appliquer
les engrais, de se conformer aux prescriptions du fabricant et de nettoyer les appareils.

3. L’utilisation d’un système d’irrigation goutte-à-goutte pour la distribution d’engrais peut donc
nécessiter des mesures d’entretien particulières, comme la chloration ou l’utilisation d’algicides ou
de bactéricides, ou un traitement préalable de l’eau d’irrigation avec des agents chélateurs.

4. Choix des engrais : choisir les plus solubles parmi eux. Il ne faut jamais mélanger un nitrate de
chaux avec un sulfate (de NH4 ou de potasse ou de magnésie) ou un phosphate avec un engrais
calcique. Par contre, le nitrate de potasse et l'acide nitrique peuvent être mélangés à tous les
engrais. L'engrais utilisé doit être bien solubilisé dans l'eau afin d'éviter le colmatage. Ne pas
appliquer d'engrais composés, sauf dans des cas exceptionnels de carences de plus de un nutriment,
en tenant compte des interactions entre les éléments.

Concrètement l’opération de fertilisation se fait comme suit :


-Diviser le verger d'oliviers en blocs uniformes selon la nature du sol, l'âge, les variétés, le système de
culture,…etc.
- Analyser le profil du sol, de préférence avant de planter le verger, pour identifier les carences, puis
tous les trois ou cinq ans, en fonction du degré de fertilité du sol et le degré d'intensification de la
culture.
- Prendre des échantillons de sol au niveau des horizons 0-30 cm et 30-60 cm
-Si l'analyse foliaire révèle une concentration d'azote supérieure aux limites, analyser l'eau
d'irrigation ou trouver les raisons de ces valeurs.

Pour les applications au sol, appliquer du potassium près des racines, en particulier dans les sols
argileux. Vérifiez que le rapport K / Mg n'est pas supérieur à un. Eviter les carences en magnésium
causées par des concentrations élevées de potassium.
Ne pas appliquer la fertilisation azotée de maintenance annuelle lorsque la concentration d'azote
des feuilles se trouve à l'intérieur de la gamme adéquate. Ne pas appliquer plus de 150 kg d'azote par
hectare. Ne pas appliquer tout l'azote en une fois. Ne pas appliquer d'azote pendant le repos
hivernal.

Viser les applications foliaires au printemps, lorsque les jeunes feuilles sont encore tendres.
Éviter d’appliquer les nutriments au milieu de la journée; les applications de nuit sont recommandées

80
Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020

en période d’évaporation intense. Utiliser des agents mouillants pour favoriser l'absorption des
produits.
Ne pas effectuer des applications foliaires de composés de fer, car ils ne sont pas efficaces pour
remédier à cette déficience. Ne pas injecter de composés de fer dans le système vasculaire des
arbres pendant la période d’expansion des feuilles.
Ne pas appliquer de bore sur des oliveraies plantées sur des sols calcaires de pH> 8 ou sur des
terres sèches.

5. Le choix du système d'injection des l'engrais est primordial ; le plus utilisé est le venturi bien qu’il
soit petit et ne permet pas l’injection d’une grande quantité de solution nutritive. Dans le cas de
systèmes gérés à l’aide d’un programmateur, on peut préparer la quantité de solution nécessaire
pour toutes les zones à fertiliser puis régler la durée d’injection en fonction des besoins de chaque
zone.

6. N’injecter les engrais que lorsque les canalisations d’irrigation sont remplies d’eau sous pression.
Après la fertigation il faut nettoyer tout le système d’irrigation et ce en le faisant fonctionner avec de
l’eau ; ainsi la solution fertilisante est éliminée ; les engrais restants peuvent provoquer le bouchage
des conduites et des goutteurs et la corrosion des matériaux. Les eaux d’irrigation peuvent renfermer
des concentrations élevées de carbonates ou de fer, lesquels peuvent réagir avec les engrais pour
former des composés insolubles. Certaines bactéries dont le métabolisme dépend du fer causent des
dépôts de matière visqueuse ou gélatineuse sur les parois internes des canalisations. L’addition
d’éléments nutritifs à l’eau d’irrigation peut favoriser la prolifération d’algues. Il est possible de
déterminer le temps requis pour éliminer la totalité de la solution fertilisante des canalisations en
utilisant un colorant.

7. Il faut contrôler le pH du sol, surtout lorsqu’on distribue des engrais ammoniacaux au goutte-à-
goutte. Le risque d’acidification dépend du pouvoir tampon du sol. Le choix d’un type d’engrais
approprié réduira le risque d’acidification du sol.

8. Afin de limiter les risques d’accumulation du sodium, l'eau d'irrigation devrait avoir un taux élevé
de calcium et de magnésium par rapport au sodium. Une sécheresse accentuée provoque la salinité
et, par conséquent, les accidents physiologiques dus à cette salinité. La mauvaise hygrométrie, par
excès ou par défaut, provoque la fermeture des stomates et l'arrêt du fonctionnement de la plante.

9. Il faut arrêter la fertigation 50 jours avant la récolte, établir un programme de fertigation (N)
hebdomadaire et ajuster le fertilisant selon les résultats de l’analyse foliaire.

10. Le système de fertigation doit être muni d'un dispositif d'anti-retour pour empêcher la solution
nutritive de retourner à la source d'eau à l'arrêt de la distribution d'eau et protéger la nappe d'eau de
la contamination par les nitrates. La pression doit être maximale en tête de station et au niveau des
rampes afin de permettre l'injection de la solution nutritive et la pénétration de l'air dans les
conduites ce qui mènerait à une mauvaise répartition de l'eau dans la parcelle. Les filtres doivent
être installés avant le système d'injection des engrais et régulièrement nettoyés. Le système de
fertigation doit être commandé à partir du système de pompage afin d'arrêter la fertigation en
même temps que celui-ci.

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Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020

Chapitre 9
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ETAPES A SUIVRE POUR LA FERTILISATION INTEGREE


DE L’OLIVERAIE

1) Evaluation de la fertilité du sol par analyse d’échantillons représentatifs pour chaque


horizon et pour chaque compartiment,
2) Evaluer les quantités de bois de taille et de production de la campagne écoulée
3) Analyse foliaire au mois de juillet, permettant de déterminer les besoins nutritionnels de
l'oliveraie. Les comparer aux standards (teneurs optimales).
4) Compléter le diagnostic foliaire par une inspection visuelle des symptômes.
5) Evaluer les exportations totales
6) Etablir un calendrier de fertilisation en rapport avec les stades phénologiques et du
niveau de production escompté,
7) Choisir les engrais à utiliser, vérifier leur compatibilité.
8) Préparer les solutions nutritives, capsules…et appliquer le programme adapté à la culture
étudiée.

NB.
-Lors de l'utilisation de fertigation, appliquer la quantité correspondante chaque jour d'irrigation. Ne
pas appliquer d'engrais après l'été.
-Divisez l'application foliaire de potassium.
-Dans le cas d'une application au sol, répartissez l'engrais sur toute la surface, pas seulement sous les
arbres, sauf en fertigation.

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Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020

Chapitre 10
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APPLICATIONS (ET CONVERSIONS)

Application 1
Le besoin de la culture est de 31 U d’azote / hectare (c.-à-d. 31 kg d’azote pur / ha). Quelle est la
quantité apportée pour 3000 m2 si on utilise un engrais contenant 15,5%N ?
Pour calculer la quantité d’engrais à 15,5% N à apporter, on divise l’apport recommandé par le % de
N contenu dans l’engrais, puis on multiplie par 100 pour obtenir la quantité à épandre sur 1 hectare.
-Si on utilise un engrais azoté contenant 15,5% N : (31 / 15,5) x 100 = 200 kg d’engrais / ha
-Si le terrain mesure 3000 m2, la quantité correspondante sera de (200/10) x 3 = 60 kg d’engrais
(on divise la quantité obtenue à l’hectare par 10 pour la rapporter à 1000 m2 puis on multiplie par 3).

Application 2
Apport de 60 U de N / ha pour faire reverdir la culture et reconstruire la fertilité du sol. Quel engrais
peut on utiliser et à quelle quantité ?
On peut utiliser le nitrate d’ammonium (30% de N dont 15% sous forme ammoniacale et 15% sous
forme nitrique). L’azote nitrique est directement assimilable (reverdissement rapide) ; l’azote
ammoniacal sera disponible après transformation par les bactéries nitrifiantes du sol; ainsi, la culture
sera pourvue en azote jusqu’à la récolte. Pour apporter 60 U (60 kg) de N à l’hectare, il faut diviser la
quantité à apporter par le % de N dans le produit : (60/30) x 100 = 200 kg de nitrate d’ammonium
POUR 1 HECTARE
Si la superficie est de 2000 m2, la quantité à apporter sera de : 200 / 10 (pour 1000 m2) x 2 (pour
2000 m2) soit 40 kg de nitrate d’ammonium pour 2000 m2.

Application 3
Un engrais est recommandé à la dose de 50 kg/ha. Quelle quantité doit-on épandre sur une surface
de 2000 m2 ?
Quantité correspondante à 2000 m2: 50 kg/ha : 10 (pour 1000 m2) x 2 (pour 2000 m2)= 10 kg pour
2000 m2 ou (50 kg/ha : 10000 (1ha)) x 2000 (m2) = 10 kg

Application 4
Le sulfate d’ammoniaque contient 20% d’azote. Combien de kg d’azote y a-t-il dans 150 kg de sulfate
d’ammoniaque ?
Le sulfate d’ammoniaque contient 20% d’azote ce qui veut dire que dans 100kg de sulfate
d’ammoniaque il y a 20kg d’azote (N). En appliquant la règle de 3, on obtient 30 kg d’N pour 150 kg
de sulfate d’ammoniaque : (20 kg d’N/100kg de sulfate d’ammoniaque) x (150 kg de sulfate
d’ammoniaque), soit (20/100) x150 = 30 kg d’N.

Application 5
Si l'on considère un besoin de 300 g d'azote / arbre /an (par exemple pour de jeunes oliviers de 3-4
ans), cela signifie qu'il faut 3 kg d'engrais à 10%; si l'engrais n'est qu'à 8%, il en faut: 300g/0,08 = 3,75
kg d'engrais par an et par arbre.

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Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020

Application 6
Un engrais calcique (cyanamide calcique) contient 19% d’N. Quelle quantité doit-on en apporter pour
avoir 38 kg d’azote ?
L’engrais calcique contient 19% d’azote, c.-à-d. que dans 100kg de cet engrais il y a 19 kg d’azote (N).
En appliquant la règle de 3, on obtient 38 kg d’N pour 200 kg d’engrais calcique:
Soit (38/19) x100 = 200 kg d’engrais calcique.

Application 7
L’analyse d’échantillons de sol en laboratoire vous indique qu’il faut apporter 57 U d’N/ha pour
corriger une déficience en azote, sachant que l’oliveraie couvre 1 ha. Quel engrais peut on choisir et à
quelle dose ?
+Le nitrate d’ammoniaque est un engrais couramment utilisé, il contient 27% d’N.
Pour apporter 57U d’N/ha il faut : (57/27) x 100 = 211 kg de nitrate d’ammoniaque/ha.
+On peut aussi utiliser le sulfate d’ammoniaque qui contient 20,5% d’N.
Pour apporter 57U d’N/ha il faut : (57/20,5) x 100 = 278 kg de sulfate d’ammoniaque/ha.

Application 8
Une oliveraie de 5000 m2 nécessite les apports suivants : 31U de N, 7U de P et 25 U de K pour corriger
la déficience en éléments majeurs. Quel engrais peut on utiliser et à quelles quantités pour une
oliveraie de 0,5 ha ?
Pour corriger la fumure de ce sol on peut utiliser :
+Le nitrate d’ammoniaque à 27%d’N : (31U/27) x 100 = 115kg de nitrate d’ammoniaque/ha
+Le superphosphate à 14% de P : (7/14) x 100= 50 kg de superphosphate/ha
+Le sulfate de potasse K2SO4 à 50% de K : (25U/50) * 100 = 50kg de sulfate de potasse/ha.
Comme l’oliveraie a une superficie de 5000 m2 (0,5 ha), toutes les quantités devront être : 2.
L’oléiculteur apportera donc : 57Kg de nitrate d’ammoniaque, 50 kg de superphosphate et 50 Kg de
sulfate de potasse (faible solubilité).

Application 9
Un oléiculteur peut produire de l’huile biologique sur un terrain de 10 ha. Les analyses au laboratoire
ont montré qu’il a besoin d’un amendement de 30 U de N, 20 U de P et 10 U de K, sachant qu’il peut
utiliser de la poudre d’une céréale (10% N et 5,5% P) et de la cendre de bois (3,5% P et 10% K).
Quelle quantité d’engrais organiques (biologiques) faut-il apporter ?

La poudre de céréale contient 10% d’N, 5,5% de P et 0% de K. Pour avoir 30 U d’N/ha il faut apporter
300 kg de poudre de céréale, qui apportera aussi 16,5 kg de P.
Selon les analyses au laboratoire, on doit apporter aussi 20 U de P, il manque donc 3,5 U de P, qu’on
peut apporter par 100 kg de cendres en utilisant de la cendre de bois qui contient 3,5 kg de P pour
100 kg de cendres.
Les centres de bois contiennent aussi du potassium. Les 100 kg apportés pour couvrir les besoins en
phosphore apportent aussi 10U (kg) de K, juste la dose nécessaire.
Pour 1 ha l’oléiculteur apportera : 300 kg de poudre de céréales/ha, qui fourniront 30 kg de N et 16,5
kg de P, 100 kg de cendre de bois/ha, qui apporteront 3,5 kg de P et 10 kg de K.
Comme le terrain a une superficie de 10 ha, l’oléiculteur apportera 3 tonnes de poudre de céréales et
1 tonne de cendre de bois comme fumure de correction.

NB :
300 kg de poudre de céréale/ha = 300 kg /10 000 m2 = 0,03 kg pour 1m2
100 kg de cendre de bois/ha = 100 kg/ 10 000m2 = 0,01 kg pour1m2.

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Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020

Application 10

Quantités d’engrais nécessaires en ferti-irrigation


Procédure de calcul

Données:

• Culture: X
• Concentration d’engrais en ppm NPK: 180-50-250 (exemple)
• Type d’engrais disponible:
Nitrate d’ammonium (33,5-0-0) NH4NO3
Phosphate bi-ammonium DAP (16–48–0) (NH4)2HPO4
Chlorure de potassium (0-0-60) KCl
• Débit du système: 23 m3/h
• Dose d’irrigation: 18 m3 (avec un débit de 23m3/h pour donner la dose de 18m3 il faut 0,78 h soit
47mn qu’on peut mettre en 12-24-12 mn donc le temps de fertigation est de 24 mn).

Question : Quantité d’engrais à utiliser ?

Réponse: Les phosphates et le potassium sont donnés sous forme d’oxydes, par conséquent ils sont
convertis en éléments P et K en les multipliant respectivement par 0,44 et 0,83.

Calcul des quantités d’engrais requises en grammes par m3 d’eau :


K = 250 x 100 ÷ (60 x 0, 83) = 502g = 0,502 kg KCl
P = 50 x 100 ÷ (48 x 0, 44) = 0,237 kg (NH4)2HPO4
Cette quantité procure aussi 0,237 x 0,16 = 38 g de N.
N = (180-38) x 100 ÷ 33,5 = 424 g = 0,424 kg NH4NO3

Ainsi pour 18 m3 d’eau, les quantités exactes sont:


0,502 kg x 18 = 9,036 kg KCL
0,237 kg x 18 = 4,30 kg (NH4)2HPO4
0,424 kg x 18 = 7,63 kg NH4NO3

Les quantités d’eau requises pour la dilution des quantités d’engrais ci-dessus sont estimées en
tenant en compte de la solubilité des engrais (Tableau 23):
9,036 kg de KCL x 3 l = 27 litres.
4,30 kg Ca (H2PO4) x 2,5 l = 10,75 l.
7,63 kg NH4NO3 x 1 l = 7,63 l.

La quantité minimale d’eau nécessaire est de 45 litres.


Si les engrais sont dilués dans 60 litres d’eau et que la durée de l’irrigation est de 24 mn, le débit
d’injection ou taux d’injection est de 60*60/24 soit 150 litre/heure ; faire passer de l’eau claire 12
min avant et 12 min après.

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Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020

Application 11

Calcul des paramètres de la fertigation


Cas de l’olivier conduit en hyper intensif

Données:

Culture: plantation d’olivier de 3 ha cultivée selon un écartement de 4m x 1,5m soit 6 m2 par arbre et
1666 arbres/ha
Dispositif d’irrigation : 1 goutteur de 4 l/h/arbre (soit un débit d’irrigation/ha de 4 l/h x 1666 = 6664
l/h/ha ou 6,7 m3/h/ha et une pluviométrie fictive de 4 l/h : 6 = 0,66 mm/h). Soit un débit d’irrigation
de 20 litres pour les 3 hectares.
Besoins en eau journaliers de 3 mm : couverts par une irrigation par jour soit un temps d’arrosage
Temps d’arrosage = Besoin en eau / Pluviométrie horaire = 3mm : 0,66 mm/h = 4 h 30 mn / ha
Les besoins de la culture en éléments majeurs sont de 10 kg N/ha, 10 kg P2O5 /ha et 13 kg K2O/ha

Engrais utilisés :
Phosphate mono-ammoniaque (12 - 61 - 0) : 12%N ; 61% P2O5 et 0% K2O
Nitrate de potasse (13 - 0 - 46) : 13%N ; 0% P2O5 et 46% K2O
Nitrate d’ammonium (33,5 – 0 – 0) : 33,5%N

Question : Quelle est la quantité d’engrais à utiliser et quel est le débit de la pompe doseuse ?

Réponse:

Calcul de la quantité d’engrais à apporter :

Apport du phosphore :
Se fait par un seul engrais : c’est le phosphate mono-ammoniaque 12-61-0 à 61% P2O5, soit un apport
de 10 kg/ha : 0,61 = 16,4 kg d’engrais avec un apport d’azote de 16,4 x 0,12=1,97 Kg de N
Apport du potassium :
Se fait par un seul engrais : c’est le Nitrate de Potasse 13-0-46 à 46% K2O, soit un apport de
13 kg K2O/ha : 0,46 = 28,3 kg d’engrais avec un apport d’azote de 28,3 x 0,13 = 3,66 Kg de N.
Apport de l’azote :
Se fait simultanément par :
- 3,66 kg de N apportés par le Nitrate de Potasse 13-0-46 à 13%N.
- 1,97 kg de N apportés par le Phosphate mono-ammoniaque 12-61-0 à 12%N,
Soit au total 3,66 + 1,97 = 5,63 kg N apportés / ha

Comme les besoins de la culture sont de 10 kg N/ha, la quantité d’azote doit être complémentée par
le nitrate d’ammonium à 33,5% : 10 – 5,63 = 4,37 Kg N/ha,
La quantité de nitrate d’ammonium (33,5-0-0) à apporter est de 4,37/0,335 = 13 Kg.

Soit en conclusion
16,4 Kg de Phosphate mono-ammonique / ha.
28,3 Kg de Nitrate de potasse / ha.
13 kg de Nitrate d’ammonium / ha.

La quantité totale d’engrais nécessaire pour 3 ha sera de:


Phosphate mono-ammoniaque 16,4x 3 = 49,2 Kg / 3ha
Nitrate de potasse 28,3 x 3 = 84,9 Kg / 3ha
Nitrate d’ammonium 13 x 3 = 39 Kg / 3ha

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Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020

Soit au total 57,7 Kg x 3 = 173,1 Kg d’engrais tous types confondus.


Volume de la solution du sol :

La solubilité détermine le volume d’eau nécessaire pour dissoudre l’engrais en question.


Phosphate : le max qu’on peut dissoudre est de 37 kg / 100 litres d’eau
Donc pour solubiliser 16,4 kg on utilise: V eau - phosphate = 100 x 16,4 / 37 = 44 litres eau.
Potasse : le max qu’on peut dissoudre est de 31,6kg / 100 litres d’eau
Donc pour solubiliser 28,3 kg on utilise: V eau-potasse = 100 x 28,3 / 31,6 = 90 litres eau.
Azote : le max qu’on peut dissoudre est de 192 kg /100 litres d’eau
Donc pour solubiliser 13 kg de nitrate d’ammonium on utilise: V eau-azote = 100 x 13 / 192 = 7 litres eau

- Volume total d’eau : 141 l.

Par mesure de sécurité, le volume d’eau calculé sera majoré de 20% soit 170 l/ha.
Pour les 3 ha on aura besoin de 510 litres de solution mère.

Débit de la pompe doseuse :

Les postes d’irrigation ont une durée d’arrosage t(h) = 4 h30 mn.
L’injection des engrais doit être réalisée au milieu de la durée d’irrigation.
La loi du 1/4-1/2-1/4 donne environ1h d’irrigation - 2h30 de fertigation -1h d’irrigation
Le temps de rinçage pour obtenir une eau claire dans tout le réseau est de 1h.
Toute la solution mère doit être injectée dans les 2h30mn, ce qui conduit à un débit d’injection de :
Débit de la pompe d’injection : 510 litres / 2h30 soit 204 litres/h.

On réglera le débit de la pompe doseuse à 200 litres/heure.

Concentration de la solution mère = 173 Kg / 510 litres = 0,34 kg/litre.

Taux d’injection = Débit de la pompe doseuse (litre/h) / Débit d’irrigation (m3/h) soit: 200/20 = 10
litres/m3 soit un facteur de dilution de 100.

Salinité de l’eau d’irrigation = 0,34 /100 soit 3,4 g/litre, valeur correcte (Salinité < 4g/litre).
Si on dépasse cette valeur on réduit l’apport des engrais. Ou on utilise des engrais foliaires.

Préparation de la solution mère :


On verse dans l’ordre : l’eau, le phosphore mono - ammoniaque, le nitrate de potasse et à la fin le
nitrate d’ammonium.

Le débit d’irrigation est de 6,7 m3/h/ha x 3 = 20 m3/h.

Sources : http://hortidact.eklablog.com/calculer-la-bonne-dose-d-engrais-site p829016. Ajusté par


Masmoudi C. et Benzina N. (30-4-2020).

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Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020

Conclusion
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L’ASSOCIATION DE METHODES DE

FERTILISATION/IRRIGATION

DOIT ETRE TOUJOURS ENVISAGEE.

Par conséquent, il faut piloter l'irrigation correctement (utilisation


d'outils adaptés: tensiomètres, bac classe A, lysimètres, formules
empiriques...etc) et raisonner la fertilisation en fonction du niveau de
rendement recherché et des facteurs de variation (fertilité du sol, …).

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Fertilisation non conventionnelle de l’olivier. Masmoudi C., Benzina N., 2020

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Remerciements : Les auteurs remercient Dr. Dbara Soumaya, Maitre Assistante au Centre Technique
de Chatt Mériem, Sousse et Dr. Bchir Amani et Dr Gragouri Kamel, Chercheurs à l’Institut de l’Olivier
pour leur précieuse aide dans la recherche bibliographique.

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Biographie des auteurs

Dr. Naima KOLSI BENZINA, née en mars 1956 à Sfax, Tunisie. Professeur à l’Institut National
Agronomique de Tunisie (INAT) en Sciences du Sol et Environnement. Ingénieur de l’Ecole Nationale Supérieure
Agronomique de Montpellier puis titulaire d’un doctorat à la Faculté des Sciences Agronomiques et Biologiques Appliquées
de Gand puis d’une habilitation universitaire à l’INAT. Expérience académique d’enseignement des sciences du sol et
environnement et de la fertilité et fertilisation/fertigation des sols depuis 1985. Mène une activité de recherche dans des
domaines reliés à la fertilité des sols. Collaborant avec plusieurs organismes. Travaux et publications portant principalement
sur des problématiques nationales de valorisation agronomique de divers résidus agronomiques, industriels
(phosphogypse, boues résiduaires, boues de désencrage,…) et de composts, se penchant aussi bien sur les aspects positifs
de ces sous produits en amendements de sols agricoles que sur les risques de pollution engendrés par leur utilisation.

Dr. Chiraz MASMOUDI CHARFI, née en Décembre 1965 à Tunis, Tunisie. Chercheur spécialiste en
Oléiculture, Maitre de Conférences à l’Institut de l’Olivier (IO, 2014). Ayant obtenu le titre
d’Ingénieur Agronome Spécialisé en Horticulture à l’Institut National Agronomique de Tunisie
(INAT, 1992), du Diplôme d’Etudes Approfondies en Physiologie Végétale à la Faculté des Sciences
de Tunis (1997) et du Docteur d’Etat en Agronomie à l’INAT (1998). Prix de l’Association Tunisienne
des Sciences Horticoles (1992). Thème de recherche actuel : Gestion des plantations intensives
d’olivier. Coordinatrice des projets nationaux ‘Nutrition hydrique et minérale de l’olivier’ au
Laboratoire d’Amélioration de la Productivité de l’olivier (2007-2015) et ‘Ressources Génétiques’
au Laboratoire ‘Production Oléicole Intégrée’ (2016-2020). Membre du Groupe ‘Productivité de l’eau’ du Projet FAO SIDA
(2018-2021) et coordinatrice des activités de la convention FAO/IO « Appui aux activités du projet GCP/RNE/009/SWE
« Mise en œuvre du programme 2030 pour l'efficacité / la productivité de l'eau et la durabilité de l'eau dans les pays NENA»
(2017-2020). Impliquée dans des projets de recherches multilatéraux : DIMAS/2004/2008 (Contrat n°INCO-CI-2004-509087)
/ Projet de Coopération bilatérale et échanges de chercheurs Tunisie-Portugal (1999) / Projet Tuniso-Belge INAT/CGRE
(1998/1999), Projet SIDA/FAO (2018-2021). Auteur de 2 ouvrages (Presses Académiques Francophones), de chapitres
d’ouvrages (5, Eds. Nova Sciences Publishers NY), d’articles scientifiques (30) et de communications orales (35). Evaluateur
d’articles scientifiques pour 14 revues internationales. Maitrise des logiciels courants et de gestion de l’eau (CropWat et
AquaCrop6.1). Activités de Développement : Animation de cours de formation au profit des jeunes promoteurs et du
personnel technique du ministère de tutelle. Assistance aux oléiculteurs et élaboration d’études pour la mise en place et la
gestion des plantations oléicoles (17). Publications de documents techniques (9). Expérience de terrain : 17 ans. Bonne
maitrise de l’arabe, français et anglais, parlés et écrits.

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