CC 0188 FR
CC 0188 FR
CC 0188 FR
FORMATION ET MANUEL
PRATIQUE SUR
L’AQUACULTURE DURABLE
Ana MENEZES
Pierre MUREKEZI
Elisabetta MARTONE
Abdoul Aziz BADIANE
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ISBN 978-92-5-138522-7
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iii
©C. Byakusenge
Table des matières
INTRODUCTION 3
FORMATION 9
Méthodes de formation et supports pédagogiques 9
Structure de la formation et du manuel 9
Logistique et conseils pour les formateurs 11
v
Niveau 3 – Alimentation dans les élevages semi-intensifs 53
Niveau 4 – Élevage intensif (alimentation avec des aliments complets) 54
Niveau 5 – Élevage intensif avec interventions complémentaires 54
Niveau 6 – Réutilisation de l’eau dans les élevages intensifs
(nourrissage avec réutilisation de l’eau) 55
Niveau 7 – Échange d’eau à passage unique dans les élevages intensifs
(raceways et cages) 55
ALIMENTATION ET NUTRITION 64
Nutrition adéquate 66
Alimentation du tilapia 67
Types d’aliments 68
vi
Qu’est-ce que la production de semences aquacoles? 105
Gestion de la production de semences aquacoles 106
Production de semences de poisson-chat 107
Stock de géniteurs 107
Hormones 108
Récolte des œufs et de la laitance 108
Fécondation 110
Étapes de la production de semences de tilapia 113
Stock de géniteurs et reproduction 113
Réversion sexuelle 115
Gestion des larves 116
Production d’alevins 117
Récolte, transport et acclimatation des alevins 118
vii
Cadres juridiques et réglementaires adéquats 141
Principaux problèmes 141
Objectifs d’amélioration 141
Directives 141
Politique et gestion adéquates des licences 141
Principaux problèmes 141
Objectifs d’amélioration 142
Directives 142
Participation adéquate d’acteurs non étatiques à la prise de décision
et à la mise en œuvre d’un permis social d’exploitation 142
Principaux problèmes 142
Objectifs d’amélioration 142
Directives 143
Statistiques aquacoles rigoureuses et travaux de recherche adéquats
pour soutenir la politique de planification 143
Principaux problèmes 143
Objectifs d’amélioration 143
Directives 143
viii
RISQUES FINANCIERS ET DANGERS LIÉS AU DÉVELOPPEMENT
DE L’AQUACULTURE DANS SA DIMENSION COMMERCIALE 178
Définition des risques et des dangers 178
Quel type de risques peut-on identifier dans l’aquaculture? 178
Risques financiers 179
Risques de marché et risques de production 179
Analyse de risque 181
Caractéristiques de l’analyse des risques financiers, sa mise
en œuvre et ses défis 181
Défis pour les entreprises aquacoles en matière d’analyse des risques 181
ix
les investissements en aquaculture de la FAO 251
Se familiariser avec l’outil 251
Évaluer la rentabilité: exercice 2 en groupe de travail 256
Perfectionner les compétences pour évaluer les impacts probables des
risques financiers de l’aquaculture 259
Risques financiers et dangers liés au développement de l’aquaculture
dans sa dimension commerciale 259
BIBLIOGRAPHIE 265
Tableaux
1. Thèmes, objectifs et calendrier 13
2. Influence de la densité de mise en charge et de la croissance des
poissons sur le taux de production 45
3. Exemple de système d’alimentation piscicole pour les tilapias 67
4. Exemple d’ingrédients primaires composant habituellement
l’alimentation du tilapia 67
5. Comparaison entre aliments extrudés et aliments granulés 69
6. Exemples d’ingrédients 69
7. Liste de contrôle pour l’échantillonnage des poissons et mesures à prendre 127
8. Présentation des outils financiers utilisés dans l’aquaculture 166
9. Liste de contrôle des éléments d’un plan d’affaires 168
10. Image de certaines pages composant UTIDA 170
11. Liste des «choses à ne pas faire» lors de l’utilisation de l’outil UTIDA 172
12. Aperçu des feuilles de résultats dans UTIDA 173
13. Types de processus de fumage et leurs caractéristiques 202
14. Procédé de fumage à chaud 203
15. Traitement des poissons destinés au fumage, par taille 204
16. Détails sur l’évaluation organoleptique des poissons 229
17. Résumé de l’évaluation organoleptique de certains fruits de mer 230
18. Résumé de l’évaluation organoleptique du poisson congelé et séché salé 231
19. Exercices pour le module technique (module 1) 241
20. Tâches relevant de la biosécurité dans les élevages et les écloseries 250
21. Exercices pour le module économique (module 3) 251
22. Paramètres techniques et financiers de l’élevage de tilapias en étang 253
23. Performances économiques et financières de l’élevage de tilapias
en étang 254
24. Solutions pour le tableau 23 (Performances économiques et
financières de l’élevage de tilapias en étang) 254
25. Paramètres techniques et financiers de la pisciculture en étang:
tilapia ou poisson-chat africain 257
26. Performance économique et financière de la pisciculture en étang:
tilapia ou poisson-chat africain 258
x
Figures
xi
44. Aménagement d’une pente 81
45. Mesurer par étapes 81
46. Exemples de courbes de niveau 83
47. Exemples d’étangs 84
48. Site identifié d’un étang en Zambie orientale et schéma 84
49. Disposition générale d’une petite ferme piscicole 85
50. Plan d’aménagement de l’étang avec système de dérivation unilatéral 85
51. Plan d’aménagement d’un étang avec système de dérivation bilatéral
(étangs parallèles) 85
52. Exemple d’aménagement d’un étang en chapelet 86
53. Vue d’ensemble des parties d’un étang de terre 86
54. Le barrage en tant que source d’eau: bornage du système d’amenée d’eau 87
55. Bornage et jalonnement d’un étang 88
56. Schéma du processus de jalonnement et jalonnement effectif d’un étang
en Ouganda 89
57. Exemple de conception d’un réseau de drainage dans le fond d’un étang 90
58. Section transversale d’un étang de production 90
59. Schéma montrant le niveau de l'eau dans la partie peu profonde et dans
la partie profonde d’un étang 90
60. Schéma montrant une tranchée centrale dans une digue 93
61. Forme de la digue après compactage et avant arasement 93
62. Pentes et arasement de la digue 94
63. Processus de construction de l’étang 94
64. Schéma montrant le réseau des systèmes d’amenée et d’évacuation
de l’eau 95
65. Différents exemples de canaux d’amenée d’eau 95
66. Exemple de système de drainage 96
67. Systèmes d’amenée et d’évacuation de l’eau 96
68. Construction de réservoirs d’eau/barrages 99
69. Tracer le canal de remplissage le long d’une courbe de niveau 100
70. Barrage en béton et revêtement de barrage 100
71. Schéma permettant de visualiser des barrages et des systèmes d’amenée
et d’évacuation de l’eau 103
72. Étapes de la récolte des œufs et de la laitance 109
73. Production d’alevins en aquarium, hapa ou bassin 117
74. Exemples de paramètres de production aquacole 120
75. Exemple de ferme intégrée 122
76. Cycle de l’eau 123
77. Comparaison de la gouvernance dans différentes institutions 138
78. Cadre conceptuel de la contribution de l’aquaculture commerciale
à la croissance économique 152
79. Définition de l’aquaculture commerciale 153
80. Ce que l’aquaculture commerciale génère 153
81. Formule de calcul des bénéfices 154
82. Pisciculture en étang: exemple de formulaire de saisie
des intrants variables 157
83. Pisciculture en étang: exemple de formulaire de saisie
de données concernant
la main-d’œuvre 157
84. Pisciculture en étang: exemple de formulaire de saisie
de données concernant la récolte des poissons 157
xii
85. Pisciculture en cage: exemple de formulaire de saisie hebdomadaire
de données concernant les aliments 158
86. Pisciculture en cage: exemple de formulaire de saisie mensuelle de données
pour la gestion piscicole 158
87. Exemple de budget d’entreprise 160
88. Exemple de compte d’exploitation 162
89. Exemple de bilan financier 164
90. Exemple de formulaire de solde de trésorerie 165
91. Structure de l’outil UTIDA en ligne 171
92. Exemple de saisie de données 171
93. Indicateur de solvabilité 174
94. Formule d’analyse de la structure des coûts 174
95. Poids des coûts totaux par catégorie 175
96. Analyse de sensibilité 175
97. Exemple de graphique sur l’analyse de sensibilité; revenu par scénario 176
98. Données utilisées pour les scénarios 176
99. Schéma illustrant les dangers, les risques et les conséquences 179
100. Synthèse des éléments d’une analyse des risques financiers 181
101. Humidité de l’air et séchage du poisson 194
102. Comment sécher un poisson 195
103. Filet de type papillon sur un bâton 205
104. Filets de type papillon sur deux bâtons 205
105. Viscères de poisson 210
106. Qualité du poisson au fil du temps 210
107. Température et qualité du poisson 211
108. Évaluation organoleptique de la qualité du poisson 212
109. Voyez comment des bactéries peuvent contaminer directement
un poisson 213
110. Utilisation d’une boîte isotherme pour conserver un poisson au frais 218
111. Bactéries et température 219
112. Comment la glace élimine-t-elle la chaleur? 219
113. Chute de température et zone critique 221
114. Cristaux dans le processus de congélation rapide 221
115. Cristaux dans le processus de congélation lente 221
116. Durée de congélation 222
117. Circulation de l’air dans la chambre frigorifique 223
118. Danger de la déshydratation 223
xiii
Avant-propos
Ce document a été conçu comme un guide de ressources et répond aux besoins des pisciculteurs,
des agents de vulgarisation agricole, des fonctionnaires et des institutions financières, qu’ils
connaissent de manière précise ou non le secteur aquacole. Le programme et le manuel de
formation ont également été conçus de manière à améliorer les connaissances et les compétences
des écoles techniques (enseignants et étudiants) en matière de pratiques aquacoles durables.
Dr Audun Lem
Directeur adjoint
Division des pêches et de l’aquaculture de la FAO
xiv
Remerciements
Les auteurs souhaitent remercier les responsables zambiens pour le soutien qu’ils leur
ont apporté tout au long du processus d’élaboration de ce document. Les auteurs sont
particulièrement reconnaissants du soutien apporté par les fonctionnaires techniques du
Ministères de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, qui leur a permis d’améliorer la qualité
du contenu. Les auteurs sont également reconnaissants envers M. Lewis Bangwe, expert
en agriculture de la Banque africaine de développement, les aquaculteurs et les institutions
financières de divers pays subsahariens pour leur aide dévouée et leurs contributions
techniques substantielles lors de différents ateliers de formation au cours desquels les
documents en cours d’élaboration ont pu être soumis au public, ce qui a permis d’aboutir au
présent manuel de formation pratique.
xv
Sigles, acronymes et abréviations
AC agriculture contractuelle
CO2 dioxyde de carbone
FAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et
l’agriculture
FFU Fonds fiduciaire unilatéral
GT Groupe de travail
NFI Division des pêches et de l’aquaculture de la FAO
NH3 ammoniac non ionisé
OD oxygène dissous
PB protéine brute
PEHD polyéthylène de haute densité
PPP partenariat public-privé
PVC chlorure de polyvinyle
SAR système aquacole de recyclage
SPG (GPS) Système de positionnement global
TCA taux de conversion alimentaire
UTF/ZAM/077/ZAM Fonds fiduciaire unilatéral intitulé «Assistance technique
au projet de développement du secteur aquacole commercial
en Zambie»
UTIDA Outil convivial d’aide à la prise de décision sur les
investissements en aquaculture
ZAEDP Projet de développement du secteur aquacole commercial
en Zambie
xvi
PARTIE I
Élaboration du programme
de formation
3
4
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
©Mukasa Agrosolutions
©Maxar
ÉLABORATION DU PROGRAMME DE FORMATION ET
MOTIVATIONS
L’aquaculture durable ne peut être envisagée du seul point de vue biologique, technique,
environnemental ou économique. La durabilité de toute entreprise aquacole nécessite d’allier des
principes techniques à des principes environnementaux, socioéconomiques et de gouvernance. À
cet égard, il est nécessaire de mettre en place des programmes d’éducation et de formation innovants
pour produire ou renforcer les connaissances et les compétences et améliorer la sécurité alimentaire,
la nutrition, la croissance économique et l’emploi, autant d’éléments indispensables pour
faire progresser le secteur aquacole en Afrique.
Le présent document comprend un programme de formation (Partie I), accompagné d’un manuel
de formation complet sur l’«aquaculture durable» (Partie II – modules 1 à 5). Ce document a été
conçu comme un guide de ressources et répond aux besoins des pisciculteurs, des agents de
vulgarisation agricole, des fonctionnaires et des institutions financières, qu’ils connaissent de
manière précise ou non le secteur aquacole. De plus, le programme et le manuel de formation ont
également été conçus de manière à améliorer les connaissances et les compétences des écoles
techniques (enseignants et étudiants) en matière de pratiques aquacoles durables.
Principaux objectifs
1. Mettre au point des programmes éducatifs/formatifs sur l’aquaculture durable pour permettre
aux utilisateurs du programme de formation et du manuel qui l’accompagne d’adopter de
manière interchangeable et grâce à l’apprentissage pratique une approche holistique du
développement du secteur aquacole, de sa gouvernance et des principes économiques qui le
gouvernent tout au long de la chaîne de valeur.
2. Renforcer les compétences en matière de connaissances pour permettre aux utilisateurs
d’être innovants et de mettre en pratique les informations et les compétences acquises de
manière appropriée, que ce soit depuis la planification de l’activité jusqu’à l’objectif final de
l’aquaculture, qui est la table du consommateur, en utilisant les bases techniques acquises au
cours de la formation pour aider à la prise de décision, à la gestion et à la mise en place de
systèmes de production.
3. Dans le cadre des projets aquacoles existants, la réflexion et la planification pour la création
d’un programme-cadre de développement de l’aquaculture durable sont en cours. Il intégrera
de manière holistique toutes les disciplines requises pour une formation professionnelle
pratique (aquaculteurs et vulgarisateurs) et pour un programme d’enseignement à moyen et
long terme pouvant servir aux écoles et instituts d’enseignement technique et supérieur.
5
Sous-objectifs
1. Renforcer les capacités des acteurs de l’aquaculture (aquaculteurs, négociants et institutions
financières) sur les principes techniques, financiers, économiques et de gouvernance clés
régissant le secteur aquacole.
2. Améliorer la capacité des stagiaires et des formateurs, des étudiants et des enseignants des
écoles techniques et des universités à bien comprendre les principes clés et les principaux
facteurs affectant ou stimulant le développement de l’aquaculture avec des exemples
concrets grâce à l’apprentissage pratique et aux échanges.
3. Acquérir une bonne connaissance de la gouvernance aquacole à travers des séances
théoriques et la capacité de concevoir leur application dans des situations réelles.
4. Parvenir à une bonne compréhension des principaux facteurs affectant l’économie de
l’aquaculture et des éléments clés d’un plan d’affaires pour une exploitation aquacole
commerciale.
5. Créer des cours de formation sur les aspects techniques, économiques, sociaux et de
gouvernance de l’aquaculture durable.
6. Mettre au point une formation pratique qui pourra se dérouler en classe et sur le terrain
(dans une exploitation) pour permettre aux stagiaires d’appliquer et de maîtriser les
compétences (aptitudes) issues des connaissances acquises lors des séances théoriques.
Les sections suivantes donnent un aperçu des sujets couverts par le programme de formation,
qui seront étoffés lors des modules conçus pour répondre à un nombre précis d’objectifs
d’apprentissage.
6
Module 1 – DIMENSION TECHNIQUE DE L’AQUACULTURE DURABLE
Le module portant sur les aspects techniques («module technique») est le plus complet de
tous puisqu’il aborde une grande partie des connaissances élémentaires nécessaires pour créer
et faire prospérer une ferme aquacole commerciale (FAO, 2017a). Il couvre des sujets tels
que le choix d’un emplacement approprié, la mesure des dimensions et la construction d’un
étang, l’introduction des semences aquacoles et l’ensemble du processus jusqu’à la récolte de
poissons destinés à la vente au consommateur.
Le module technique est divisé en deux parties. La première partie présente les principes
clés et les définitions des termes nécessaires pour permettre aux participants de comprendre
les aspects élémentaires de l’aquaculture durable et de progresser vers des aspects plus
techniques. La seconde partie présente les différents types d’aquaculture, la production de
semences aquacoles, la gestion d’une exploitation, les rations alimentaires et la nutrition, ainsi
que les connaissances de base requises pour la sélection des sites et la construction des étangs
(FAO, 2010).
La partie relative à la dimension sociale définit la manière dont le secteur peut être perçu par
le public et la raison pour laquelle cet aspect revêt une certaine importance dans le cadre de
l’aquaculture. Elle évoque également les perceptions, les méprises, les mythes et les vérités
connus. Plus précisément, elle montre comment gérer l’acceptabilité sociale et pourquoi la
perception du public et l’implication des médias de masse sont importantes.
7
Module 4 – LECTURES ET PRATIQUES COMPLÉMENTAIRES: ACTIVITÉS D’APRÈS
RÉCOLTE, TRAITEMENT ET VALEUR AJOUTÉE
Pour une planification aquacole réussie, il convient de veiller à considérer la situation dans
son ensemble, de la production au consommateur. En outre, les technologies d’après récolte
sont importantes pour améliorer la qualité des poissons et la durée de conservation, et ajouter
de la valeur aux produits, tout en facilitant l’accès aux marchés.
Bien qu’il existe de nombreux facteurs qui entravent le développement intégral des chaînes
de valeur aquacoles, ce programme de formation et le manuel qui l’accompagne permettent
d’acquérir une bonne compréhension des techniques, des méthodes et des procédures de base
à suivre pendant la production, la manipulation et le traitement après la récolte, permettant
au producteur de découvrir et d’assimiler les aptitudes et les compétences élémentaires
nécessaires à la commercialisation de produits aquatiques de meilleure qualité et au maintien
d’une exploitation durable (INFOSA, 2009a, b, c, d, e; Menezes et al., 2016a, b).
8
FORMATION
La formation fournira à la fois un solide bagage théorique sur les différents sujets et la possibilité
de bénéficier d’une expérience pratique et d’un échange avec et entre les participants. La
formation adoptera plusieurs formats: conférences, séminaires, séances de groupes de travail et
visites de terrain dans les fermes aquacoles. Une approche interactive étant essentielle, pendant
et après les conférences, les participants pourront appliquer leurs connaissances sur les sujets et
relier les principes biologiques, économiques et de gouvernance de base des systèmes agricoles à
la planification globale de l’aquaculture.
Pendant les séances en groupes de travail et les autres exercices pratiques, les participants pourront
se servir des outils Internet, des présentations et des polycopiés pour se remémorer les principes
théoriques, car l’objectif n’est pas tant de tester la connaissance littérale des sujets que de comprendre
et de savoir utiliser les outils.
1
Pour une référence approfondie, voir FAO, 2017a.
9
Module 2 – GOUVERNANCE ET DIMENSION SOCIALE DE L’AQUACULTURE DURABLE2
Les sujets spécifiques abordés dans le cadre de cette formation sont les suivants:
h Importance d’une manipulation correcte des poissons, des étapes suivant la récolte et des
activités d’ajout de valeur
h Salage et séchage du poisson
h Fumage du poisson
h Refroidissement du poisson
h Congélation du poisson
h Conditions sanitaires des marchés aux poissons
10
Des exemples et des exercices sont proposés comme suit:
Les stagiaires et les formateurs doivent collecter des données et des informations auprès des
exploitations aquacoles afin de pouvoir mettre au point des exercices pratiques.
4
Ministères de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche. 2018. Manuel de formation sur le programme d’incubation des
entrepreneurs du secteur de l’aquaculture en Zambie. Projet de développement du secteur aquacole commercial en Zambie,
Lusaka, Zambie.
11
Résumé du programme de formation
Profil des Le programme de formation est conçu pour les participants des
participants organisations privées et publiques qui jouent un rôle de production et
de conseil dans le secteur aquacole, ainsi que pour les étudiants et les
formateurs de l’enseignement technique agricole/aquacole et tout agent
des médias sociaux.
La formation suppose une connaissance élémentaire théorique ou
pratique de l’aquaculture; elle vise à sensibiliser le public et à promouvoir
des chaînes de valeur de l’aquaculture durable à différentes échelles
(petite-moyenne-grande) et à différents niveaux d’entreprise/de
commerce.
À la fin de la formation sur l’aquaculture durable, les stagiaires seront capables d’adopter
et de concrétiser de manière interchangeable une approche holistique du développement,
de la gouvernance et des principes économiques de l’aquaculture tout au long de la chaîne
de valeur, de la planification de l’activité à la table du consommateur, en utilisant les bases
techniques acquises au cours de la formation pour éclairer la prise de décision et la gestion et
mettre en œuvre des systèmes de production (tableau 1).
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
12
Tableau 1: Thèmes, objectif et calendrier
Durée
Thème Objectif Formations courtes Moyen à long
(7-12 jours, travaux terme (de 26 à
pratiques inclus) 30 semaines)
13
Durée
Thème Objectif Formations courtes Moyen à long
(7-12 jours, travaux terme (de 26 à
pratiques inclus) 30 semaines)
14
Durée
Thème Objectif Formations courtes Moyen à long
(7-12 jours, travaux terme (de 26 à
pratiques inclus) 30 semaines)
15
©FAO/A. Menezes ©FAO/A. Menezes
PARTIE II
MANUEL DE FORMATION
Le manuel de formation est composé des modules suivants:
MODULE 1 DIMENSION TECHNIQUE DE L’AQUACULTURE DURABLE
MODULE 2 GOUVERNANCE ET DIMENSION SOCIALE DE L’AQUACULTURE DURABLE
MODULE 3 DIMENSION ÉCONOMIQUE DE L’AQUACULTURE DURABLE
MODULE 4 LECTURES ET PRATIQUES COMPLÉMENTAIRES: ACTIVITÉS D’APRÈS RÉCOLTE,
TRAITEMENT ET VALEUR AJOUTÉE
MODULE 5 TRAVAUX PRATIQUES ©FAO/A. Menezes
Module 1
DIMENSION TECHNIQUE DE
L’AQUACULTURE DURABLE
©FAO/M. Reantaso
INTRODUCTION À LA TERMINOLOGIE DE BASE
La première partie de ce module consiste en la présentation des principes clés et des définitions
de termes nécessaires pour permettre aux participants de comprendre les aspects élémentaires
de l’aquaculture durable et de progresser vers ses aspects plus techniques.
21
Figure 1. Éléments nutritionnels dans les produits piscicoles
ACIDES GRAS,
OMÉGA 3 VITAMINE B12
VITAMINE A PROTÉINE
SÉLÉNIUM
CALCIUM
Une aquaculture prospère repose sur la compréhension des principes écologiques qui
déterminent le poids d’un organisme pouvant être récolté (ou capturé) dans une unité d’eau
pendant une période donnée et à un niveau de culture donné. Pour réussir, l’aquaculteur doit
comprendre la relation entre l’organisme cultivé, sa densité de mise en charge, les apports en
éléments nutritifs dans l’unité d’élevage et l’effet de tous ces éléments sur la qualité de l’eau.
Le premier segment de ce chapitre s’ouvre sur quelques termes et concepts de base, dont
certains seront précisés dans ce chapitre et les suivants (FAO, 2017a; Lovshin, 1999).
22
L’élevage d’organismes et de plantes aquatiques peut être fait à plusieurs fins, telles que
la consommation (humaine) mais aussi pour des bijoux ou pour la culture de poissons
ornementaux. La figure 2 montre les différentes utilisations des produits issus de l’aquaculture.
h Alimentation
h Poissons
ornementaux
h Appâts
h Bijoux
h Produits
pharmaceutiques
h Loisirs
h Amélioration
des stocks
d’empoissonnement
Photos dans le sens des aiguilles d’une montre, en partant du coin gauche supérieur: ©FAO Zambia, ©L. Lovshin, ©FAO/A. Stankus.
La capacité de charge est le poids de poissons en fin de croissance par unité d’eau donnée.
Les unités utilisées pour consigner la capacité de charge sont: kg/ha, kg/m3 et lb/acre, entre
autres. La capacité de charge mesure la biomasse maximale d’une espèce cultivée pouvant
être accueillie dans une unité de surface donnée sans excéder les limites d’impact maximales
acceptables pour le stock d’élevage et son environnement (figure 3) (Stigebrandt, 2011). La
durée n’est pas un facteur permettant de déterminer quand la capacité de charge est atteinte.
23
Quel que soit le système de production aquacole utilisé, la capacité de charge est essentielle.
Capacité de
charge
Stock exploitable
Durée
Le stock exploitable correspond à la biomasse dans une unité de surface à un moment donné
où la croissance ralentit par rapport à la ligne de croissance maximale (figure 4). Le stock
exploitable peut être exprimé, par exemple, en livres par acre (lb/acre), en kilogrammes par
hectare (kg/ha) ou en kilogrammes par mètre cube (kg/m3).
kg/ha
kg/ha
Stock
exploitable
Durée Durée
24
Rendement brut contre rendement net
kg/m3/an lb/acre/an
kg/m3/an
Exemple: 5 000 kg/ha/an
Par exemple, les poissons d’espèces et de tailles différentes ont des besoins différents en
ce qui concerne la qualité de l’eau. Les aliments influencent la capacité de charge en raison
de leur incidence sur la quantité de biomasse de poissons dans l’unité et sur la qualité de
l’eau. Le débit et le volume d’eau influencent la capacité de charge car ils déterminent la
qualité de l’eau et la présence ou l’absence d’aliments naturels.
25
Qualité de l’eau
La qualité de l’eau détermine le succès ou l’échec de toute opération aquacole. Cette section
explique pourquoi la qualité de l’eau est importante pour la production et décrit comment
gérer les facteurs associés pendant la production.
Une unité d’eau ne peut produire et maintenir qu’un certain poids de poissons (appelé
«capacité de charge»), en fonction d’un certain nombre de facteurs et de leurs interactions.
L’eau possède une certaine capacité de charge; comme indiqué ci-dessus, plusieurs facteurs
naturels influencent cette capacité. L’interférence humaine se traduit par des facteurs
supplémentaires qui influencent la capacité de charge.
Les eaux alcalines sont normalement plus fertiles et plus productives que les eaux acides.
En effet, les eaux alcalines contiennent davantage de sels minéraux (éléments nutritifs)
disponibles pour la croissance des plantes que les eaux acides.
L’eau douce dont le pH est compris entre 5,5 et 6,5 et/ou dont l’alcalinité est inférieure à
20 mg/L doit être chaulée pour améliorer la productivité hydrique.
Comme indiqué précédemment, le poids des poissons qui peuvent être produits dans les
étangs fertilisés dépend de la capacité de l’eau à produire les plantes nécessaires. La capacité
de l’eau à produire des plantes dépend de facteurs tels que la lumière, la température, la
quantité de sels minéraux, de carbone et d’oxygène dissous. Chacune de ces ressources, seule
ou combinée, peut constituer un facteur limitant et réduire la production photosynthétique.
26
h Loi de tolérance (ou loi de Shelford)
Une production réussie repose sur 2 aspects d’un organisme: son niveau d’exigence minimale et
son niveau maximal de tolérance. Ainsi, les organismes présentent un minimum et un maximum
écologiques avec une fourchette intermédiaire qui représente les limites de leur tolérance.
Les organismes peuvent afficher une large gamme de tolérance pour un facteur et une gamme
étroite pour un autre. Par exemple, la tolérance du tilapia à la température est restreinte,
tandis que sa tolérance quant à la qualité de l’eau est étendue.
Relation entre les niveaux d’un facteur environnemental et son influence sur la croissance de
l’organisme aquatique cultivé
h Espèce
Stress Stress
h Âge Optimum
Performance
h Génétique
Mortalité
Mortalité
h Interactions
environnementales et
rythme des changements
Oxygène dissous
Le maintien de niveaux adéquats d’oxygène dissous dépend davantage de la photosynthèse
que de la diffusion atmosphérique.
En l’absence de végétation enracinée, plus l’eau est fertile, plus la concentration de phytoplancton
est dense, plus la pénétration de la lumière est faible et plus les niveaux de photosynthèse sont bas,
ce qui réduit la quantité d’oxygène dissous dans les eaux profondes. Les fortes concentrations de
phytoplancton dans les couches superficielles d’une retenue d’eau entraînent des niveaux élevés
d’oxygène dissous dans les eaux de surface et des niveaux d’oxygène dissous faibles dans les
eaux plus profondes. La photosynthèse ne peut se produire à des taux supérieurs à la respiration
cellulaire dans des profondeurs où l’intensité lumineuse est inférieure à 1 %.
À RETENIR
Oxygène dissous:
• Les plantes et les animaux aquatiques ont besoin d’oxygène, tout comme les animaux qui
respirent de l’air.
• L’oxygène contenu dans l’eau est appelé «oxygène dissous».
27
Demande d’oxygène biologique: En surveillant attentivement l’oxygène dissous tôt le matin,
l’aquaculteur peut observer le lent déclin des concentrations d’oxygène dissous et prédire le
moment où l’oxygène dissous pourrait atteindre des niveaux critiques. Si des populations
de phytoplancton subsistent, l’oxygène dissous augmente rapidement avec la photosynthèse
pendant la journée.
Plus l’étang piscicole est profond, plus le pourcentage du volume total déficient en oxygène
dissous est élevé et plus le danger de mortalité des poissons est grand.
La stratification thermique est fréquente dans les étangs d’eau profonde pendant la saison
chaude/pluvieuse (voir figure 6). Au fur et à mesure que l’été avance, un pourcentage plus
important du volume total de l’étang se retrouve dépourvu d’oxygène dissous. Pendant les
mois d’été, le mélange d’eau appauvrie en oxygène dans l’hypolimnion avec l’epilimnion riche
en oxygène peut réduire la quantité d’oxygène dissous et provoquer la mort des poissons.
Température élevée
Mésolimnion Haute teneur en oxygène
Epilimnion dissous
Le mélange des couches d’eau dans un étang est appelé «renouvellement». Le renouvellement
est causé par le refroidissement des eaux de surface, généralement en raison de fortes
pluies accompagnées de vents forts lors d’un orage (figure 7). La meilleure façon d’éviter
la stratification thermique est de mélanger l’eau de l’étang à l’aide d’un aérateur ou d’un
mélangeur d’eau. Cependant, comme l’utilisation d’un aérateur peut être coûteuse en raison
du coût du carburant ou de l’électricité qui augmente les coûts de production, la décision de
l’utiliser doit être mise en balance avec les objectifs de production.
Renouvellement
28
Le renouvellement est difficile à prévoir car les tempêtes qui le provoquent sont également
difficiles à prévoir. Une fois que le renouvellement a eu lieu, les niveaux d’oxygène dissous
(OD) peuvent diminuer rapidement et les poissons risquent de mourir rapidement, en
l’espace de quelques minutes.
La biomasse maximale de poisson pouvant être produite dans une eau statique sans aération
dépend de la qualité des aliments et de la quantité d’aliments pouvant être distribués
quotidiennement dans l’étang sans que les concentrations d’oxygène dissous dans l’étang ne
tombent à des niveaux dangereux ou mortels pour les poissons.
La quantité d’aliments qui peut être distribuée par unité de surface et par jour est limitée par
l’efficacité de l’évacuation des déchets et de la réoxygénation de l’écosystème. La quantité
d’aliments qui peut être donnée par unité d’eau et par jour dépend du type d’espèces de
poissons élevées. Ces sujets seront précisés dans la section «Alimentation et nutrition».
Poids des
poissons et Oxygène
alimentation dissous
journalière mg/L
kg/ha Poids des
poissons
Alimentation Oxygène
quotidienne dissous
Durée
29
Échange d’eau et ammoniac
La capacité de charge par unité de surface peut être augmentée en échangeant des masses
d’eau pour réduire la concentration d’ammoniac et de matière organique et augmenter les
niveaux d’oxygène dissous, ce qui permet des taux d’alimentation plus élevés.
1. Échange d’eau partiel – moins de 2 volumes totaux d’échange d’eau par jour.
2. Échange d’eau continu – 1 à 10 volumes totaux d’échange d’eau par heure.
La figure 9 montre une attention particulière portée à l’évacuation des déchets dans le cas de
la pisciculture en cage. Les poissons doivent être placés de manière à ce que l’espace et le site
d’évacuation des déchets soient adéquats.
30
Taille des poissons
Pour une capacité de charge donnée, le poids des poissons peut correspondre à un grand
nombre de petits poissons ou à un petit nombre de grands poissons de la même espèce.
Exemple:
ou
16 000 poissons × 250 g chacun =
4 000 kg/ha
Habitudes alimentaires
Certains poissons étant herbivores, d’autres omnivores et d’autres carnivores, et ayant donc
des besoins nutritionnels et des temps de digestion différents, les heures de distribution des
aliments (heures de nourrissage) doivent être planifiées en conséquence.
Pour les espèces de poissons cultivés, le taux de croissance maximal se produit dans une
eau présentant un niveau optimal de pH, d’oxygène dissous (OD), de dioxyde de carbone
(CO2), de salinité, d’ammoniac non ionisé (NH3), etc. Cette qualité optimale de l’eau doit
être déterminée, car elle varie pour chaque espèce de poisson. En général, un bon taux de
croissance est obtenu dans des eaux dont:
Vous pouvez contrôler la capacité de charge en fournissant des conditions de niveau supérieur.
31
Lorsque les niveaux d’oxygène dissous deviennent un facteur limitant dans les étangs
d’alimentation et d’eau stagnante, l’aération peut être utilisée pour augmenter les
concentrations d’oxygène dissous, ce qui permet d’augmenter les taux d’alimentation et
donc d’accroître la capacité de charge par unité de surface de l’étang (voir figure 10 et
figure 11).
Poisson-chat
30 kg/ha/jour 80 kg/ha/jour
Tilapia
Roue à
palettes Pompe verticale
électrique
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
Roue à
Aérateur palettes
(de type) actionnée par
pulvérisateur un tracteur
©L. Lovshin
32
Alimentation
Si les espèces de poisson consomment tous les organismes alimentaires naturels existants dans un
étang et que la capacité de charge de l’étang lui-même est atteinte, il est possible d’augmenter cette
capacité de charge en fournissant des aliments complémentaires.
Lorsque de la nourriture est ajoutée en supplément dans un étang, sa qualité doit être
relevée grâce à des organismes naturels destinés à l’alimentation des poissons. Les aliments
complémentaires ne sont pas complets d’un point de vue nutritionnel, mais ils constituent
une source d’énergie qui complète les aliments naturels riches en protéines. Citons par
exemple le son de riz, le son de blé et la farine de graines de coton. La conversion des aliments
complémentaires par les tilapias est généralement de 3-5 kg d’aliments par kilogramme de
poids gagné.
Les aliments peuvent également poser des problèmes s’ils ne sont pas correctement gérés;
ils constituent normalement la principale source d’azote. Lorsque les poissons mangent les
aliments, ils excrètent de l’ammoniac, qui est toxique pour les animaux aquatiques.
33
Les aliments complémentaires ne sont pas complets sur le plan nutritionnel mais fournissent
une source d’énergie qui complète les aliments naturels riches en protéines tels que le
phytoplancton et le zooplancton (figure 13).
©FAO
©FAO
©FAO
Éléments nutritifs
La fertilité naturelle de l’eau – c’est-à-dire la quantité de sels minéraux qu’elle contient – dépend
de la fertilité du bassin versant, de la terre où est creusé l’étang, ainsi que de la qualité et de la
quantité d’eau utilisée pour remplir l’étang. En général, l’eau des régions à forte pluviométrie est
pauvre en sels minéraux en raison du lessivage excessif des sols; en revanche, l’eau des régions à
faible pluviométrie est riche en sels minéraux en raison de l’évaporation qui laisse les minéraux
sur place. Si les engrais et les pesticides introduits dans les bassins versants pénètrent dans l’unité
d’élevage, ils sont susceptibles d’influencer la productivité des organismes cultivés (FAO, 2017a).
Les principaux sels minéraux limitants sont les macronutriments que sont l’azote (N), le
phosphore (P), le potassium (K), le calcium (Ca), le magnésium (Mg) et les micronutriments
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
(ou oligoéléments).
En résumé: la productivité primaire d’une unité d’eau et sa capacité à produire des organismes
naturels peuvent être augmentées en ajoutant des engrais inorganiques et organiques – par
exemple, de l’azote, du phosphore et du potassium – à l’eau afin d’accroître sa capacité de charge.
Engrais
Les engrais inorganiques granulaires et liquides (chimiques) apportent des avantages en libérant
des éléments nutritifs utiles à la croissance des plantes et en augmentant la productivité primaire
(figure 14).
Les engrais organiques (fumier) sont bénéfiques puisqu’ils libèrent directement des éléments nutritifs
pour la croissance des plantes par décomposition bactérienne, en tant que source d’alimentation pour
les animaux capables de les utiliser et en agissant comme substrat pour la croissance bactérienne. Les
particules organiques sont consommées par certaines espèces de poisson.
Les meilleurs résultats liés à l’apport d’engrais sont généralement obtenus en combinant des engrais
inorganiques et des engrais organiques.
34
Figure 14. Application d’engrais (éléments nutritifs)
Aliment non consommé Cycle de l’azote dans l’eau des étangs
Sels minéraux
(éléments nutritifs) :
Cycle de l’azote dans l’eau des NH4+
phytoplancton
étangs :
NH4+
Décomposition bactérienne
30-35 %
Azote 65 %
Le phosphore n’est pas toxique pour les poissons mais peut engendrer une prolifération
importante du phytoplancton et diminuer les taux d’oxygène dissous (figure 15).
Sels minéraux
Aliment et engrais
(éléments nutritifs) : Étang piscicole
Libération
Phosphore Déchets et cadavres de
plantes et d’animaux de phosphate
Décomposition
bactérienne
Sol du fond de l’étang
40 %
Phosphore 60 %
Le régime alimentaire du
poisson-chat contenant 32 % de
protéines entraîne le rejet de
60-70 % de phosphore
Un autre élément important est l’alcalinité de l’eau et du sol. Les eaux alcalines sont
normalement plus fertiles et productives que les eaux acides, car les eaux alcalines contiennent
plus de sels minéraux (éléments nutritifs) disponibles pour la croissance des plantes.
L’eau douce dont le pH est compris entre 5,5 et 6,5 doit être chaulée pour en améliorer la
productivité. En revanche, il convient d’éviter l’eau douce dont le pH est inférieur à 5,5 pour
l’aquaculture, car le coût de la neutralisation de l’eau avec de la chaux est souvent élevé.
35
Les besoins précis en chaulage peuvent être déterminés en mesurant la capacité du sol à
résister aux variations du pH (figure 16).
©K. Li
36
Figure 17. Première étape: ajout d’engrais
Capacité de charge
Niveaux d’intervention
Augmentation de la capacité de charge grâce à une meilleure alimentation et au
contrôle de la qualité de l’eau
Stock exploitable (kg/ha)
Fertilisé
Non fertilisé
Quantité de la nourriture
Niveau d’intervention
Dans la figure 18, deux autres étapes d’intervention sont ajoutées, d’abord par l’utilisation
d’un aliment complémentaire, en plus de l’engrais, et ensuite par l’ajout d’un aliment complet
dans l’eau.
Capacité de charge
Niveaux d’intervention
Aliments complets
Aliment complémentaire
Qualité des aliments, qualité de l’eau
Fertilisé
Quantité de nourriture
Non fertilisé
Quantité de nourriture
Niveau d’intervention
37
Le graphique de la figure 19 indique également le type d’avantage que procure chaque étape:
les engrais sont essentiellement importants pour la quantité de nourriture; les compléments
alimentaires augmentent la qualité de la nourriture et de l’eau, tandis qu’une alimentation
complète améliore également la qualité de l’eau et accroît les niveaux d’oxygène dissous.
Capacité de charge
Niveaux d’intervention
Augmentation de la capacité de charge grâce à une meilleure alimentation et au
contrôle de la qualité de l’eau
Stock exploitable (kg/ha)
Aération
Aliments complets
Qualité de l’eau, oxygène dissous
Aliment complémentaire
Qualité des aliments, qualité de l’eau
Fertilisé
Quantité de nourriture
Non fertilisé
Quantité de nourriture
Niveau d’intervention
Quelques concepts de base qu’un aquaculteur doit retenir sont la densité de mise en charge,
le poids à la récolte, le taux de survie, le taux de mortalité et le stock exploitable.
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
Le stock exploitable indique la biomasse dans une unité de surface à un moment donné.
Il peut être exprimé, par exemple, en livres par acre (lb/acre), en kilogrammes par hectare
(kg/ha) ou en kilogrammes par mètre cube (kg/m3). Lorsque la densité de mise en charge des
poissons augmente, le stock exploitable par unité d’eau augmente; la quantité de nourriture
disponible par poisson diminue alors et la croissance ralentit pour finir par s’arrêter.
38
Capacité de charge / Poids à la récolte
Densité de mise en charge = (1)
Taux de survie
Capacité de charge
Poids à la récolte = (2)
Densité de mise en charge – Taux de mortalité
Le taux de survie correspond au pourcentage de poissons mis en charge qui sont récoltés:
Le taux de mortalité est le pourcentage de poissons mis en charge qui meurent avant la récolte5:
Le stock exploitable (SE) à l’heure de la récolte peut être calculé comme suit:
Les figures 20, 21 et 22 illustrent l’application simple des équations ci-dessus. Si la qualité de
l’eau n’est pas un facteur limitant pendant la période d’élevage, pour une capacité de charge
donnée, le poids du poisson peut correspondre à un grand nombre de petits poissons ou à un
petit nombre de grands poissons de la même espèce.
Si l’on dispose d’une estimation de la capacité de charge, on peut l’utiliser pour déterminer le
taux de charge nécessaire à la récolte d’un poisson de taille donnée (équation 1), ou le poids
à la récolte d’un poisson pour une densité de mise en charge donnée (équation 2), ou le stock
exploitable au moment de la récolte (équation 5).
5
où: Taux de survie + Taux de mortalité = 100 %;
ou: Nombre de poissons récoltés + Nombre de poissons morts = Nombre de poissons mis en charge.
39
Figure 20. Application de l’équation 1 pour déterminer la densité de mise en charge
Capacité de charge
Densité de stockage =
Poids à la récolte/poisson
Exemple:
Densité de mise en charge de 8 000 poissons/ha x Poids à la récolte/poisson de 400 g (0,4 kg) =
Stock exploitable de 3 200 kg/ha
Capacité de charge
Poids à la récolte/poisson =
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
AVERTISSEMENT:
La détermination de la capacité de charge est difficile, mais elle peut être calculée sur
la base de l’expérience personnelle en matière d’élevage et/ou des informations publiées
par d’autres personnes ayant travaillé dans ce domaine.
40
Segment 3: Facteurs influençant le taux de croissance
Dans ce segment, nous allons voir dans quelle mesure le taux de croissance et le taux de
production sont liés et l’étroite corrélation entre ces taux (figure 23).
Le taux de croissance est défini comme la vitesse à laquelle un organisme ou une population
d’organismes prend du poids au cours d’une période donnée.
Selon que nous parlons d’un organisme individuel (un poisson) ou d’une population (un lot
de poissons dans un vivier spécifique), nous utilisons différentes mesures pour indiquer le
taux de croissance:
1. Organisme individuel: exprimé en g/jour.
2. Population: exprimé en kg/ha/jour, kg/m3/jour ou lb/acre/jour.
Le taux de croissance et le taux de production d’une population de poissons, par exemple
dans un étang, sont deux termes désignant le même indicateur.
Croissance
Poids moyen (g)
réelle
Augmentation du poids Croissance
individuel moyen des poissons calculée
entre la mise en charge (T1) et
la récolte (T2)
41
Qualité de l’eau
Le taux de croissance maximal se produit lorsque l’eau présente des niveaux optimaux de
pH, d’oxygène dissous, de CO2, de salinité et d’ ammoniac non ionisé, entre autres facteurs.
Âge et génétique
Si les facteurs environnementaux et nutritionnels ne sont pas pris en compte, le taux de
croissance est directement proportionnel à la taille maximale potentielle atteinte. Les poissons
de grande taille arrivés à maturité (âge adulte) croissent plus rapidement que les petits
poissons à maturité (figure 24).
Maturité sexuelle
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
Âge
La mauvaise santé des poissons peut avoir plusieurs causes, parmi lesquelles:
42
Figure 25. Exemples de problèmes de santé des poissons
© L. Lovshin
©L. Lovshin
Maladie bactérienne
Absence d’oxygène dissous
Taille
Plus le poisson est petit, plus son potentiel de croissance relative est élevé, mais plus son
potentiel de croissance absolue est faible. Plus le poisson est grand, plus son potentiel de
croissance relatif est faible et plus son potentiel de croissance absolu est élevé.
Plus le poisson est petit, plus son métabolisme de base est élevé. Ainsi, une plus grande
quantité de nourriture par unité de poids corporel est nécessaire pour qu’un petit poisson
atteigne et maintienne une capacité de croissance maximale que pour un poisson plus grand
(figure 26). Voici quelques exemples:
43
Densité de mise en charge
Lorsque le seuil critique du stock exploitable est atteint, la règle suivante s’applique: plus la
densité de mise en charge est élevée, plus le poids moyen des poissons récoltés est faible.
La figure 27 montre la relation entre le poids moyen à la récolte et la densité de mise en charge
d’un poisson de 50 g au fil du temps à un certain niveau d’apport en élément nutritif.
Figure 27. Relation entre la densité de mise en charge et la taille des poissons au
moment de la récolte
Faible
densité
Densité moyenne
Haute densité
Poids commercialisable
Cela signifie que la densité de mise en charge doit être contrôlée: pour ce faire, il existe
plusieurs techniques, présentées dans l’encadré ci-dessous.
44
Lorsque les poissons se reproduisent pendant la période d’élevage, la densité peut être
contrôlée en recourant à la polyculture avec un prédateur (poisson carnivore). L’utilisation
d’espèces carnivores pour contrôler la densité des poissons augmentera le taux de croissance
moyen et le pourcentage de poissons exploitables mais peut diminuer le rendement total.
ATTENTION!
L’utilisation d’espèces carnivores pour contrôler la densité des poissons augmentera le
taux de croissance moyen et le pourcentage de poissons exploitables mais peut diminuer
le rendement total.
Taux de production
Au-delà du seuil critique du stock exploitable, si le taux de croissance diminue moins vite que
l’augmentation de la densité de mise en charge, le taux de production augmente. Si le taux de
croissance diminue à un rythme plus élevé que l’augmentation du taux de charge, le taux de
production diminue. Le taux de production maximal est un point situé entre le seuil critique
de stock exploitable et la capacité de charge.
Tableau 2. Influence de la densité de mise en charge sur la croissance des poissons et sur
le taux de production
Taux de charge Croissance (g/jour) Taux de production
(d’empoissonnement) (ha) (kg/ha/jour)
1 000 2 2
45
Segment 4: Facteurs influençant le rendement et
l’économie
Rappel des termes clés
Rendement
Le rendement brut est la biomasse totale des organismes récoltés par unité de surface
(volume) au cours d’une période donnée (kg/ha/an; lb/acre/an; kg/m3/an). Le rendement net
correspond au poids total des organismes récoltés moins le poids total des organismes mis en
charge par unité de surface (volume) au cours d’une période de temps donnée.
Le rendement dépend d’un certain nombre de facteurs et de leurs interactions. Ces facteurs
sont la capacité de charge, la période de croissance, le poids à la récolte, la survie et la
fréquence des récoltes.
Capacité de charge
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
Période de croissance
Poids à la récolte
Survie
Les rendements par unité de surface peuvent être augmentés en accroissant les densités de
mise en charge (stock exploitable), en introduisant des poissons de tailles très diverses et en
procédant à des récoltes partielles.
46
Figure 28. Relation entre le rendement et la capacité de charge
Durée (jours)
Il est possible d’obtenir des rendements plus élevés par unité de surface en empoissonnant
à l’aide d’un nombre optimal d’alevins de différentes tailles, en procédant à une récolte
partielle, puis en réempoissonnant avec un nombre de petits alevins équivalant au nombre de
poissons récoltés.
Poids à la récolte
Pour procéder à deux récoltes de poissons par an au lieu d’une seule, il convient de tenir
compte des éléments suivants:
Survie
On obtient des rendements élevés en introduisant le nombre
maximal de poissons par unité de surface qui permet aux
poissons d’atteindre une taille commercialisable au cours de
la période de croissance. Si la mortalité entraîne une
réduction du nombre de poissons en dessous du nombre
optimal par zone, le rendement sera réduit.
47
Les causes d’une faible survie sont indiquées dans l’encadré ci-dessous.
©L. Lovshin
h Maladie
h Mauvaise qualité de l’eau
h Vols Oiseaux aquatiques
©L. Lovshin
©L. Lovshin
Maladie bactérienne
Absence d’oxygène dissous
48
Économie
Les rendements les plus élevés par unité de surface ne sont pas les plus économiques dans
les étangs recevant des aliments et/ou un apport d’engrais. Les profits économiques les plus
élevés sont obtenus à un niveau de production inférieur au point de rendement maximal
(figures 29 et 30).
Bénéfices (USD)
Bénéfice
Stock exploitable
Durée (jours)
Pertes
Recettes (USD/ha)
Recettes
Coût (USD)
Bénéfice
Coût
Durée (jours)
Nous devons trouver le moment où la récolte nous apportera un profit maximal (figure 30).
En temps normal, le point de profit maximal se situe entre le seuil critique de stock exploitable
et la capacité de charge.
49
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
50
Pisciculture en étang -
échelle de subsistance
Dans le district de Mbala, située dans la province septentrionale de la
Zambie, quelques petits étangs piscicoles construits à proximité de la
route D1 par des agriculteurs du village de Kawala sont clairement
visibles sur cette image satellite.
Les systèmes aquacoles sont souvent classés selon les critères suivants:
h Salinité de l’eau, c’est-à-dire mariculture (élevage en eau de mer), eau douce et eau saumâtre.
h Vocation commerciale, c’est-à-dire aquaculture non commerciale et commerciale6.
h Type de système de production aquacole, par exemple étang, cage, enclos, bassin ou raceway.
h Produit aquacole, tel que des truites, des tilapias, des crevettes, des huîtres et des algues.
h Intensité de la gestion, c’est-à-dire extensive, semi-intensive et intensive.
Les systèmes extensifs reposent sur une production primaire dans l’eau. L’élément de contrôle
humain n’affecte qu’une partie du cycle de vie de l’espèce cultivée. Les œufs de poisson sont
généralement obtenus dans la nature. Ce système se caractérise par un faible rapport intrants/
extrants, c’est-à-dire la proportion d’intrants introduits dans le système de production aquacole
par rapport aux extrants produits, car les intrants de production tels que les aliments et les engrais
sont rarement utilisés.
Les systèmes semi-intensifs comprennent l’ajout intentionnel par l’homme d’engrais et/ou
d’aliments complémentaires, tels que les déchets agroindustriels, en plus de la nourriture naturelle
provenant de la production primaire. Les œufs de poisson sont également introduits à dessein.
En résumé
h Gestion extensive – pas ou peu de contrôle de la qualité de l’eau; tous les besoins
nutritionnels sont dérivés de sources naturelles sans intervention humaine intentionnelle.
h Gestion semi-intensive – contrôle partiel de la qualité de l’eau; les besoins nutritionnels sont
améliorés par un apport d’engrais intentionnel et/ou une alimentation complémentaire.
h Gestion intensive – contrôle (complet) de la qualité de l’eau; tous les besoins nutritionnels
sont satisfaits par des sources extérieures.
Les sections ci-après décrivent les caractéristiques par niveau d’intensité de gestion. Veuillez
noter qu’au sein du type de gestion intensive, des variations sont possibles, avec une intensité
accrue de l’intervention humaine (gestion).
6
Les concepts d’aquaculture commerciale et non commerciale sont abordés dans le module 3: Dimension économique de
l’aquaculture durable.
51
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
52
Pisciculture en étang –
grande échelle
Près de 20 exploitations aquacoles à grande échelle pratiquant la pisciculture
en étang sont actives en Zambie. On les trouve dans les provinces de
Copperbelt, de Lusaka et du Sud. Ces grandes fermes piscicoles possèdent
généralement leurs propres écloseries pour la production de semences
destinées à leurs propres étangs ainsi qu’à la vente à d’autres pisciculteurs.
©L. Lovshin
les agents pathogènes. Les stocks
de semences animales et végétales
proviennent de la nature. Le coût, la
technologie, les taux de charge et les
Étang de crevettes marines géré de manière extensive.
niveaux de production sont faibles.
53
Farine de graines Son de riz
de coton
©R. Roubach
©R. Roubach
Aliments complémentaires
L’aquaculture intensive implique un degré élevé de contrôle des Aliments pour animaux
systèmes. Le stock de semences aquacoles est produit à partir de complets d’un point de vue
nutritionnel
géniteurs domestiques au sein du système. Les coûts, la technologie, la
densité de mise en charge et les niveaux de production sont tous élevés.
©R. Roubach
h Les aliments ajoutés constituent la principale source de nutrition,
bien que les aliments naturels soient souvent importants; les
aliments sont généralement complets et équilibrés.
h En règle générale, les étangs de terre sont modifiés pour
permettre un drainage complet et une récolte à la demande. Complets d’un point
de vue nutritionnel
h Pas d’aération mais un échange d’eau périodique est recommandé;
le soleil ou la photosynthèse sont essentiels en tant que principal
©R. Roubach
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
54
Niveau 6 – Réutilisation de l’eau dans les élevages intensifs
(nourrissage avec réutilisation de l’eau)
h L’alimentation est nutritionnellement complète et équilibrée; la quantité d’aliments
est telle qu’elle remplace essentiellement les aliments naturels (des algues peuvent être
ajoutées).
h L’environnement de l’élevage est modifié pour permettre un drainage complet et une
récolte à la demande.
h Contrôle de la qualité de l’eau par sédimentation, filtration mécanique et biologique,
désinfection et aération et/ou supplémentation en oxygène pur; lumière artificielle ou
soleil, mais la photosynthèse n’est plus le principal système de maintien de la qualité de
l’eau.
h Très énergivore.
©L. Lovshin
h L’oxygène dissous et les déchets azotés nécessitent une
gestion permanente; le soleil ou la photosynthèse ne sont pas
55
Conseil pour les formateurs:
Montrez la série de photos ci-dessous «récapitulant» les sujets et le processus,
«depuis le choix du site, le type de système de production aquacole et la
production de semences aquacoles depuis l’écloserie jusqu’au consommateur».
Montrez les photos dans un diaporama avec une photo par diapositive, afin
que les participants puissent voir les détails de chaque photo.
S’il reste assez de temps, demandez aux participants de commenter les photos
en appliquant les principes théoriques.
©V. Schmidt.
©V. Schmidt.
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
©V. Schmidt.
©V. Schmidt.
56
De la semence à la table
Écloserie: incubation Alevinière: élevage des larves dans des bassins
en béton
©V. Schmidt
©V. Schmidt
Alevinière: élevage de larves Alevinière: alevins dans des hapas
©V. Schmidt
©FAO
Alimentation manuelle dans les petites Plateforme de nourrissage dans les
exploitations exploitations industrielles
©V. Schmidt
©V. Schmidt
©V. Schmidt
De l’étang à la table
©FAO Zambie
©FAO Zambie
57
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
58
©Esri
Pisciculture en cage
dans le lac Kariba
L’image satellite montre un autre site d’élevage en cage à
grande échelle dans le lac Kariba.
©FAO/Xiaowei Zhou
Les systèmes utilisant des étangs peuvent être classés de plusieurs façons, notamment en fonction
de l’intensité de la gestion, de la salinité et de l’altitude ou de la température. Les principes généraux
de l’élevage en étang sont similaires pour toutes ces catégories.
Un élevage en étang typique doit être situé à proximité d’une source d’eau fiable, sur un type de sol
pouvant retenir l’eau. Afin de réduire les coûts de pompage, l’élevage doit être situé sur une pente
douce pour permettre à l’eau de s’écouler dans les étangs par gravité, et idéalement pas trop loin de
la résidence de l’aquaculteur.
Les étangs doivent avoir une profondeur moyenne d’environ 1,5 mètre pour permettre l’installation
d’une protection adéquate contre les oiseaux prédateurs et le réchauffement de l’eau en surface
pendant la journée.
Les intrants les plus élémentaires d’un élevage en étang sont l’eau et la terre. Sans un approvisionnement
en eau de bonne qualité, tous les autres processus ou unités de gestion s’arrêtent. D’autres facteurs
importants pour la production comprennent des aliments et des semences aquacoles de bonne
qualité (alevins); une main-d’œuvre bien formée est également essentielle.
Les équipements et les machines utilisés comprennent des aérateurs, des sennes, des bateaux
d’épandage de produits chimiques et les trousses de test de la qualité de l’eau. Un hangar est
nécessaire pour stocker le matériel, les aliments aquacoles et les autres intrants, ainsi que les registres
Ces photos montrent des élevages de tilapias dans des étangs de terre avec écoulement gravitationnel de l’eau, Rwanda.
59
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
60
Pisciculture en cage
dans le lac Tanganyika
Dans la province septentrionale de la Zambie, on peut voir sur cette
image satellite une ferme d’élevage piscicole avec un bâtiment
abritant son écloserie et des étangs d’élevage sur le rivage, ainsi que
des cages circulaires flottantes en PEHD prévues pour le
grossissement dans le lac Tanganyika.
Compte tenu de la taille relativement petite des cages, la récolte est simple et rapide à réaliser.
L’investissement par unité de poids de poisson produit est relativement faible par rapport aux
systèmes d’élevage en étang (FAO, 1984). En outre, la construction des cages est moins coûteuse et
plus facile à exécuter que celle d’un étang.
L’une des principales caractéristiques d’un système basé sur les cages est que l’aquaculteur exerce un
contrôle limité sur les paramètres physiques et chimiques du site choisi. Par conséquent, la sélection
du site doit garantir que des facteurs tels que le courant, la qualité et la profondeur de l’eau, le vent et
l’action des vagues sont tous propices à la pratique de l’élevage en cage.
Les principaux intrants d’un système basé sur des cages sont les aliments et les alevins. Tous les
éléments nutritifs nécessaires aux poissons doivent être fournis par l’aquaculteur.
L’équipement comprend le système de cages, qui se compose de matériaux tels que les filets, les
flotteurs et le cadre. Un hangar est également nécessaire sur le rivage pour stocker les aliments et les
autres intrants, ainsi que pour servir de bureau pour l’archivage des données d’élevage et d’autres
activités de gestion. Un canoë ou un bateau est nécessaire pour les activités de nourrissage et de
récolte.
61
Aquaponie
Qu’est-ce que l’aquaponie?
L’aquaponie7 est une technique moderne d’élevage, utilisant les fèces de poisson pour
fertiliser les plantes dans un système de production fermé qui associe l’aquaculture à la
culture hydroponique ou culture hors-sol des plantes. L’aquaponie se compose de trois
éléments principaux: poissons, bactéries et plantes.
Les poissons fournissent des éléments nutritifs aux plantes; les bactéries aident à traiter les
déchets, à mettre les éléments nutritifs à disposition des plantes et à éliminer les métabolites
qui sont toxiques pour les poissons. Les plantes nettoient l’eau en absorbant les déchets
dissous. À la fin du cycle, l’eau retourne dans le vivier (réservoir à poissons) (figures 31
et 32).
Pompe à air
Réservoir à poissons
Eau (gravité)
Puisard
Pompe à eau
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
©Austin Stankus.
7
Austin Stankus, communication personnelle ©FAO-NFI, 2018.
62
Utilisations et avantages de l’aquaponie
h Les exploitations peuvent être à la fois
commerciales et petites structurellement.
h L’aquaponie permet une production
intense de grandes quantités de poissons
et de légumes en utilisant un espace limité
et des ressources minimales.
h Utilisation efficace de l’eau, de l’espace et
d’autres ressources.
h Fournit une source d’engrais bon marché
pour les cultures hydroponiques –
bon pour les producteurs de légumes
commerciaux.
h Une méthode à valeur ajoutée de filtrage
des réservoirs à poissons – bon pour les
©Austin Stankus
producteurs aquacoles commerciaux.
h Système de production alimentaire durable
et intensif.
h Deux produits agricoles (poissons et
légumes frais).
h Extrêmement économe en eau.
h Ne nécessite pas de sol.
h N’utilise pas d’engrais ni de pesticides
chimiques.
h Rendements plus élevés.
h Un meilleur contrôle de la production
signifie moins de pertes.
h Peut être utilisée sur des terres non
arables, telles que les déserts, les sols
dégradés ou les terres inondées de sel.
Inconvénients de l’aquaponie
Comme pour les autres systèmes d’élevage aquacole, l’aquaponie a aussi ses avantages et ses
inconvénients. Les inconvénients sont les suivants:
h Les coûts initiaux de démarrage sont élevés par rapport à la production en terre ou à la
culture hydroponique traditionnelle.
h Des connaissances sur les poissons, les plantes et les bactéries sont nécessaires pour ce
type d’élevage.
h Non recommandé lorsque les conditions environnementales ne correspondent pas aux
besoins des poissons ou des plantes (trop chaud ou trop froid).
h Choix réduits en matière de lutte contre les ravageurs et les maladies.
h Toute erreur peut avoir des conséquences catastrophiques.
h Nécessite un apport important d’énergie.
h Nécessite un accès fiable à l’électricité, aux œufs de poisson et aux semences de plantes.
h Nécessite une analyse financière et de marché minutieuse pour que l’entreprise soit
couronnée de succès.
63
En résumé, l’aquaponie allie aquaculture (élevage d’organismes aquatiques dans un
environnement contrôlé) et hydroponie (culture de plantes sans terre).
ALIMENTATION ET NUTRITION
Contrairement aux plantes, les poissons ne peuvent pas combiner la lumière du soleil et les éléments
nutritifs pour synthétiser des tissus corporels. Au lieu de cela, les poissons ont besoin de matières
organiques (figure 33) – telles que d’autres animaux et des plantes, ou des aliments formulés de
manière à contenir ces matières – pour survivre, grandir et se reproduire (Gopalakrishnan et Coche,
1994). L’efficacité avec laquelle les poissons convertissent les aliments en chair est connue sous le
nom de taux de conversion alimentaire (TCA). Un TCA de 1,2 signifie que 1,2 kg d’aliments sont
nécessaires pour produire 1 kg de poissons. Un TCA inférieur correspond à une efficacité plus
élevée.
Les aliments pour poissons peuvent être regroupés en trois catégories principales: les aliments
naturels, les aliments complémentaires et les aliments complets (Hasan et New, 2013).
La nourriture naturelle est créée par des processus naturels dans l’étang et comprend le phytoplancton
et le zooplancton, les détritus, les mollusques gastéropodes (escargots), les insectes, les vers, les
autres poissons et les plantes aquatiques. L’abondance de ces aliments dépend directement de la
concentration des différents niveaux de paramètres de qualité de l’eau et peut être améliorée par le
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
Les aliments complémentaires sont utilisés pour compenser les carences en éléments nutritifs
et les insuffisances quantitatives des aliments naturels. Il s’agit de la méthode d’alimentation la
plus courante dans les systèmes semi-intensifs. Les aliments complémentaires sont généralement
constitués de sous-produits agroindustriels tels que les sons de blé, de maïs et de riz, ainsi que de
déchets de cuisine tels que les restes de nourriture (Gopalakrishnan et Coche, 1994). Les feuilles (par
exemple les feuilles de taro et de pomme de terre) et l’herbe, hachées ou entières, peuvent également
être utilisées pour les espèces herbivores, telles que le Coptodon zillii (Poisson de Saint-Pierre)
(Mulonga, 2014). Les aliments du commerce sont considérés comme complémentaires lorsqu’ils
sont utilisés en combinaison avec des engrais servant à fertiliser les étangs. Dans plusieurs cas, des
sous-produits agroindustriels secs sont mélangés et granulés à l’aide d’une machine productrice
d’aliments; les aliments sont ensuite séchés avant d’être donnés aux poissons.
Les aliments complets sont formulés de manière à satisfaire tous les besoins nutritionnels permettant
aux poissons de bien grandir. Ils sont généralement fabriqués dans le commerce et sont coûteux.
Les principaux éléments nutritifs ciblés pour l’alimentation des poissons sont les glucides, les
protéines, les lipides, les vitamines et les sels minéraux. Il est essentiel que les usines d’aliments pour
animaux disposent d’installations de laboratoire pour procéder à une analyse proximale des matières
premières et des aliments finis afin d’en garantir la qualité. Toutefois, les types et les quantités
d’éléments nutritifs nécessaires aux poissons varient en fonction de l’espèce et de la taille.
64
Nutrition
A
L
I
M
E
N
T
©R. Roubach
©R. Roubach
S
À RETENIR
La productivité hydrique naturelle est toujours le premier aliment!
Figure 33. Critères de base d’un étang piscicole (eau, lumière et éléments nutritifs)
Ali Lum
me ièr
e
an nts p
im
au our
x
Porcs
Poulets et canards
©R. Roubach
Vaches et chèvres
65
Nutrition adéquate
Une nutrition adéquate8 dépend de l’espèce cultivée et du choix de l’intensité de la gestion.
Remarque: pour obtenir de bons résultats en aquaculture, il faut connaître chaque espèce et
leur phase de croissance.
©R. Roubach
– Acides aminés (protéines)
– Acides gras
– Hydrate de carbone (glucides)
– Vitamines
– Sels minéraux
h Espèce
h Taille
h Âge
h Sexe
h Stade de reproduction/maturité
h Température de l’eau
©R. Roubach
8
Rodrigo Roubach, communication personnelle ©FAO-NFI, 2018.
66
Alimentation du tilapia
La forme d’alimentation, la fréquence et la quantité nécessaire pour les tilapias dépendent de
la taille et de la phase de croissance du poisson. Le tableau 3 fournit un exemple de bonnes
pratiques alimentaires à utiliser dans les élevages de tilapia.
Le tableau 4 montre les types appropriés d’ingrédients bruts qui peuvent être utilisés pour
l’alimentation des tilapias. Dans le cas des tilapias, les fretins sont nourris à un taux journalier
de 15 % de leur poids corporel. À la fin de la période d’élevage, le taux d’alimentation devrait
être réduit à 6 % de leur poids corporel. En ce qui concerne plus particulièrement le tilapia,
le tableau 3 présente le tableau d’alimentation utilisant des aliments formulés dans le cadre
d’un élevage semi-intensif en étang.
Il est important de connaître le poids total des poissons dans un étang afin de calculer la
ration alimentaire quotidienne. Quelques poissons individuels peuvent être capturés au
67
Types d’aliments
Lorsque les organismes naturels pour l’alimentation des poissons sont limités, une ration
complète contenant des éléments nutritifs essentiels doit être fournie pour obtenir une
augmentation de la capacité de charge. Il existe de nombreux types d’aliments.
Ce qu’il faut retenir, c’est qu’un aliment nutritionnellement complet contient tous les acides
aminés, les lipides, les glucides (énergie), les vitamines et les sels minéraux pour permettre aux
poissons de bien se développer en l’absence d’aliments naturels.
Les aliments du commerce sont considérés comme complémentaires lorsqu’ils sont utilisés
en combinaison avec des engrais servant à fertiliser les étangs. Dans plusieurs cas, des
sous-produits agroindustriels secs sont mélangés et granulés à l’aide d’une machine
productrice d’aliments; les aliments sont ensuite séchés avant d’être donnés aux poissons.
Les aliments complets sont formulés de manière à satisfaire tous les besoins nutritionnels
permettant aux poissons de bien grandir. Ils sont généralement fabriqués dans le commerce
et sont coûteux.
Les principaux éléments nutritifs ciblés pour l’alimentation des poissons sont les glucides,
les protéines, les lipides, les vitamines et les sels minéraux. Il est essentiel que les usines
d’aliments pour animaux disposent d’installations de laboratoire pour procéder à une analyse
proximale des matières premières et des aliments finis afin d’en garantir la qualité. Toutefois,
les types et les quantités d’éléments nutritifs nécessaires aux poissons varient en fonction de
l’espèce et de la taille.
Il convient de noter que les aliments commerciaux peuvent être extrudés, granulés, coulants
ou flottants. Chaque type est fabriqué selon des processus différents, comme indiqué dans
la figure 34, et comporte des caractéristiques différentes, comme décrites dans les tableaux 5
et 6 et indiquées dans la figure 35.
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
Procédé de Ingrédients
fabrication
d’aliments pour Broyage
animaux Mélange
Granuler
Granulation Cuire et granuler
Extrusion
©R. Roubach
Aspersion d’huile
68
Tableau 5. Comparaison entre aliments extrudés et aliments granulés
Caractéristiques Aliments extrudés Aliments granulés
Flottabilité Flotte Coule
Observation de l’alimentation Plus facile Difficile
Stabilité dans l’eau Élevée Faible à moyenne
Déchets (potentiel de pertes) Réduit Accru
Efficacité de l’alimentation Accrue Réduite
Pollution (potentielle) Réduite Accrue
Coût Accru Réduit
©R. Roubach
Tableau 6. Exemples d’ingrédients
Remarque:
Le fonctionnement de l’équipement fait appel à des compétences très pointues et est plus
onéreux. Une extrudeuse n’est pas facile à utiliser.
69
ASPECTS TECHNIQUES IMPORTANTS
DE L’ÉLEVAGE AQUACOLE ©FAO/M. Reantaso
h Les systèmes de pisciculture en étang se caractérisent par des dépressions dans un terrain,
remplies d’eau, contenant des espèces d’élevage à différents niveaux d’intensité de gestion.
h Un élevage en étang typique doit être situé à proximité d’une source d’eau fiable, sur un
type de sol pouvant retenir l’eau. Afin de réduire les coûts de pompage, l’élevage doit être
situé sur une pente douce pour permettre à l’eau de s’écouler dans les étangs par gravité, et
idéalement pas trop loin de la résidence de l’aquaculteur.
h Les étangs doivent avoir une profondeur moyenne d’environ 1,5 mètre pour permettre
l’installation d’une protection adéquate contre les oiseaux prédateurs et le réchauffement de
l’eau en surface pendant la journée.
h Les intrants les plus élémentaires d’un élevage en étang sont l’eau et la terre. Sans un
approvisionnement en eau de bonne qualité, tous les autres processus ou unités de gestion
s’arrêtent.
h Comme pour tout système de production aquacole, le facteur le plus important à prendre
en compte lors du choix d’un site pour un élevage en étang est la disponibilité d’un
approvisionnement constant en eau de bonne qualité (FAO, 2006a). Parmi les sources d’eau,
on peut citer les sources naturelles, les précipitations, les canaux d’irrigation, les réservoirs,
h L’adéquation des terres sélectionnées doit être confirmée. Toutefois, les terres considérées
comme des friches ou inadaptées à l’agriculture seront moins chères. Les sols de type argile
sableuse ou limon argileux sont recommandés, à la fois pour leur rétention de l’eau et
leur capacité à soutenir la production primaire (FAO, 2006c). L’analyse en laboratoire des
caractéristiques chimiques du sol (pH, phosphore, etc.) est également recommandée. Les
facteurs hydrologiques tels que la susceptibilité aux inondations en raison d’une élévation et
d’une pente suffisantes (2 % d’inclinaison ou moins) doivent également être pris en compte.
Le niveau de la nappe phréatique doit être vérifié pour permettre un drainage complet et
éviter les inondations dues aux précipitations (FAO, 2006c).
71
production. Tous ces facteurs sont utilisés pour calculer la superficie de terre nécessaire à
l’exploitation (FAO, 2006b).
h La conception et la construction des étangs, notamment leur taille, leur profondeur et leur
forme:
– La superficie d’un étang doit être comprise entre 1 000 m2 et 2 000 m2 (et ne pas être
inférieure à 300 m2) (Mulonda, 2014). En général, les dimensions des étangs ne doivent
pas permettre une production totale supérieure à 100 tonnes par étang, afin d’en faciliter
la gestion et de limiter les risques potentiels. Idéalement, le remplissage d’un étang ne
doit pas prendre plus de 10 jours. Pour les élevages intensifs, un drainage complet est
indispensable.
– La profondeur maximale doit être comprise entre 1,2 et 2 m. Dans les régions où les
températures sont élevées, les étangs doivent être plus profonds, entre 1,8 et 2 m. Les
formes carrées ou rectangulaires sont les plus faciles à construire et à gérer. Toutefois,
toute forme peut être choisie en fonction de la configuration du terrain.
– Les distances à parcourir lors du transport des aliments piscicoles de l’entrepôt aux
étangs et du transport des produits récoltés vers les installations de conservation doivent
être les plus courtes possible.
– Un hangar est nécessaire pour stocker le matériel, les aliments aquacoles et les autres
intrants, ainsi que les registres pour consigner les données d’élevage.
– Les zones qui nécessitent une attention particulière ou une présence fréquente, telles que
les écloseries, doivent être proches des bâtiments de l’exploitation aquacole.
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
– Chaque étang doit avoir son propre système de remplissage et de vidange, si possible
indépendant des autres étangs.
– Les crêtes des digues utilisées comme routes sans revêtement doivent avoir une largeur
d’au moins 3 mètres. Les routes avec revêtement sur les crêtes des digues doivent
également avoir des accotements sans revêtement de 1 m de large.
– Les dimensions des canaux qui transportent l’eau de la zone d’apport d’eau vers
les différents étangs doivent permettre de remplir tous les étangs dans les délais
recommandés. Tous les étangs d’une exploitation aquacole doivent être remplis dans un
délai de 50 jours.
72
©FAO Zambie ©FAO Zambie
©FAO Zambie
Les premières étapes
Levé de terrain: une Le levé de terrain est une méthode scientifique qui consiste
définition à mesurer la Terre et ses caractéristiques, et à dresser des
cartes et des graphiques pour les représenter. Le levé de
terrain appliqué est parfois également appelé topographie
appliquée. Le type, le nombre et la forme des étangs à
construire dépendent du profil topographique d’un site.
Mesures et autres étapes Les étapes suivantes sont indispensables à la mise en place
du chantier de construction:
h La distance entre la source d’eau et l’emplacement des
étangs;
h La meilleure façon d’alimenter les étangs en eau;
h La façon la plus facile de drainer les étangs.
Lignes de mesure
Pour mesurer et maîtriser la distance, la surface de
terrain disponible, la pente du terrain, l’élévation
figures 36 et 37).
Ligne courbe
75
Figure 37. Définition d’une ligne droite entre deux points
Tracer une ligne droite entre deux points visibles l’un de l’autre
Remarque: Pour tracer une ligne droite, il faut toujours s’assurer que les jalons
topographiques sont placés à la verticale.
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Remarque: Pour évaluer un site d’élevage piscicole, on utilisera à la fois les lignes de mesure (en
suivant le sol) et les lignes de mire (à partir de votre œil) pour déterminer les distances et la pente.
76
Outils de levé de terrain et types de mesures
Les outils utilisés pour un levé de terrain comprennent un système de positionnement global
(SPG, également connu sous son acronyme anglais GPS), un niveau à main, des théodolites,
un niveau de maçon, un mètre ruban, des règles, de la ficelle (ou corde), un niveau optique et
des piquets. Ces outils sont principalement utilisés pour mesurer des distances horizontales
et verticales, des différences de hauteur et des pentes (figure 39).
Niveau de ligne
Niveau à
bulle
Tube de visée
Outils utilisés
pour les relevés
topographiques par
satellite (SPG ou GPS) Outils utilisés pour les relevés topographiques
par satellite (SPG ou GPS)
Niveau à bulle
77
Mesure de distances et de superficies
Dans le cadre d’un levé topographique, les distances doivent être mesurées le long de lignes
droites. Ces lignes relient deux points fixes ou partent d’un point fixe, dans une seule
direction. Elles sont tracées («relevées») sur le terrain à l’aide de piquets, de piliers ou de
jalons. En topographie (ou levé de terrain), une distance est toujours horizontale (comme le
niveau d’eau d’un étang ou d’un lac; voir la figure 40). Cette condition s’applique également
aux pentes de terrain inférieures à 5%. Mais lorsque la pente d’un terrain est supérieure à
5%, il convient de trouver la distance verticale.
Distance horizontale
Distance
te
verticale Pen
Remarque: Les lignes de mesure doivent toujours être droites et horizontales même si le sol
n’est pas nivelé.
Remarque: Sachez que votre allure est réduite lorsque vous marchez dans une végétation haute
par rapport à une végétation rase, en montée par rapport à la descente, sur un terrain en pente
par rapport à un terrain plat, sur un terrain mou par rapport à un terrain dur. Il en va de même
pour la taille de la personne qui mesure: si vous êtes grand(e), votre allure sera différente de
celle d’un individu plus petit. C’est pourquoi les mesures doivent être effectuées par la même
personne afin de minimiser les erreurs; elle doit également mesurer sa propre allure dans des
circonstances différentes.
78
Utilisation de pas et d’une formule pour mesurer une distance
Distance (mètre) = N x FA
FA = facteur d’allure
Exemple: Pour mesurer ABCD. Distance en pas AB = 127 pas; BC = 214 pas; et CD = 83 pas.
ABCD = 127 + 214 + 83 = 424 pas. Si FA = 0,75 m; ABCD = 424 x 0,75 = 318 m.
Remarque: Chaque personne marche à sa propre allure, elle a donc son propre facteur
d’allure qu’elle doit déterminer en obtenant la moyenne sur une distance donnée. Le facteur
d’allure est souvent inférieur à 1, par exemple 0,7; 0,8 ou 0,9
Exemple:
Imaginez que vous avez un étang de dimensions suivantes: largeur 1 = 20 m, largeur 2 = 24 m,
longueur 1 = 40 m et longueur 2 = 44 m.
79
Mesure des différences de hauteur et détermination des pentes
La différence de hauteur est l’espace vertical entre deux points. Une pente est l’élévation ou
l’abaissement vertical entre deux points divisé par la distance horizontale (voir figure 41).
Distance horizontale
te
Pen
Distance Distance
verticale verticale te
Pen
Distance horizontale
Déterminer la pente est l’un des aspects les plus importants d’un levé de terrain et de la
sélection d’un site parce que vous allez compter sur la gravité pour faire entrer et sortir l’eau
de vos étangs.
h Pour construire un étang, il faut déterminer les hauteurs des digues que vous allez
construire et les profondeurs des étangs que vous allez creuser.
Pour déterminer le tracé des canaux d’alimentation en eau entre la source et les étangs,
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
h
il faut aussi mesurer les hauteurs et les profondeurs.
h Lorsque vous planifiez un réservoir, vous devez également effectuer des mesures de
hauteur afin de déterminer l’emplacement de son rivage.
Mesurez les différences de hauteur entre une série de points au sol et comparez-les. À partir
des résultats de cette comparaison, calculez les hauteurs de points donnés pour dresser
une carte précise. C’est ce qu’on appelle le relevé des niveaux des points, ou nivellement
(figure 42).
80
Calcul des différences de hauteur
Localiser des points qui sont à la même hauteur s’appelle tracer des courbes de niveau (voir
figure 43).
Pour localiser des points qui ont une différence de hauteur donnée, vous tracerez des lignes
de pente avec un gradient défini en calculant la différence de hauteur.
La différence de hauteur entre deux points est égale à la différence d’élévation entre deux
points (voir le schéma des figures 42 et 44).
81
Détermination et calcul des pentes
Pour déterminer la pente d’un étang ou d’un réservoir utilisé à des fins piscicoles, il faut
d’abord mesurer la différence de hauteur entre deux points.
Élévation 1,63 m
Digue
5
= 0,3
35 m
5% Pente 2:1
e=3
Pent
1m
Fond de l’étang
100 m 2m
300 m 30 cm
10 m
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
Comment
calculer une
pente
Pour calculer une pente, mesurez la distance verticale (la différence d’élévation) entre un point d’intérêt
et un autre (appelé dénivelé) et divisez-la par la distance horizontale entre les deux mêmes points.
Multipliez le produit final par 100 pour obtenir le pourcentage de la pente. Par exemple, la différence
d’élévation entre le sommet des chutes Victoria, en Afrique du Sud, et le bas des chutes est d’environ
100 m, et la distance horizontale est également d’environ 100 m. Par conséquent, 100 m/100 m = 1 ×
100 = 100%. Il s’agit en effet d’une pente raide.
% pente = 100 × élévation/distance
Pour calculer un rapport de pentes, mesurez la distance verticale entre 2 points (c’est-à-dire la
différence d’élévation), coupez un bâton de la même mesure et comptez combien de bâtons il faut
pour parcourir la distance horizontale. Le produit final s’exprime par X:1, X représentant le nombre
de bâtons nécessaires pour parcourir la distance horizontale.
Une pente idéale pour l’élevage piscicole présente un profil transversal de 2-8 % et un profil
longitudinal de 1-5%.
82
Une fois que l’on connaît la pente moyenne entre deux points, on peut calculer la différence
de hauteur entre ces deux points. La formule pour ce faire est la suivante:
D × P = H (la distance horizontale multipliée par la pente est égale à la différence de hauteur).
D = Distance horizontale
H = Hauteur
P = Pente
Exemple:
Vous mesurez
D = 20 m (c’est la distance horizontale); P = 5 % = 0,05; H = 20 m × 0,05 = 1 m.
Courbes de niveau
Lors du levé de terrain d’un site choisi pour un élevage piscicole, l’emplacement des points
qui sont à la même hauteur correspond au tracé des lignes de contour ou courbes de niveau
(figure 46).
Barrage
court
Direction de
Nivellement d’un canal d’amenée principal à Sélection du site pour la construction du barrage/de la Courbes de niveau d’eau d’un barrage avant la
partir du point de capture de l’eau sans barrage. retenue à l’aide de techniques de définition de courbes construction du barrage
de niveau.
Remarque: Toutes les caractéristiques physiques de votre élevage piscicole dépendent directement de
la topographie du site. Ces caractéristiques comprennent le type, le nombre, la taille et la forme des
étangs piscicoles et la façon dont ils sont placés les uns par rapport aux autres. L’approvisionnement
en eau et le type de drainage dépendent également de la topographie du site.
Séance d’entraînement sur cette section; se référer au module 5 pour les détails.
1. Mesure de distance;
2. Calcul de la pente sur un site donné;
3. Calcul de facteurs d’allure;
4. Tracé de courbe de niveau.
83
Plan de construction d’un étang
Les matériaux de construction sont sélectionnés en fonction du type d’étang voulu et de la
source d’eau. Selon les matériaux de construction utilisés, il existe plusieurs types d’étangs
piscicoles commerciaux: les étangs en béton, les étangs de terre et les étangs avec revêtement
en chlorure de polyvinyle (PVC) (voir les exemples de la figure 47).
©Mulonda Boniface
©Donard Namwisi
©Donard Namwisi
Étang en béton, Zambie. Étang de terre, Ouganda. Revêtement pour étang, Zambie.
Triangle (a)
Rectangle (b)
Longueur du
barrage Trapèze (c)
Trapèze (d)
Profondeur
©Donard Namwisi
moyenne de
l’eau Trapèze (e)
Trapèze (f)
Largeur moyenne du
barrage
Site identifié en Zambie orientale. Site sélectionné et topographié pour des étangs piscicoles
(FAO, 2006,d).
84
Pour concevoir un bon plan d’aménagement du site ou de l’étang, une étude plus détaillée
doit confirmer le choix, en fonction du profil longitudinal et du profil transversal de la vallée
(voir la section «Sélection du site, construction d’étangs et de réservoirs d’eau»). Le choix du
type d’étang à construire dépendra également des résultats de la prospection topographique
longitudinale et transversale de la vallée.
Des exemples de schémas d’aménagement typique des élevages piscicoles sont présentés dans
les figures 49, 50, 51 et 52 (FAO, 2006d).
X Y
Niveau du
fond en
entrée
Niveau du
fond en
sortie
Plan
Groupe A d’étangs
Limite de la surface
(5 étangs plus petits)
utilisable
Rivière
Groupe B d’étangs
(6 étangs plus
grands)
Figure 51. Plan d’aménagement d’un étang avec système de dérivation bilatéral (étangs
parallèles)
Canal de dérivation
naturelle
P = Point de capture de l’eau E = Drainage
85
Figure 52. Exemple d’aménagement d’un étang en chapelet
Canal de
dérivation
naturelle Drain
Un étang de terre est composé de digues, d’un fond d’étang, d’un canal d’amenée d’eau, d’un
canal d’évacuation de l’eau, de tuyaux d’amenée et d’évacuation de l’eau, d’un franc-bord et
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
de la zone de capture ou d’un moine (des deux côtés de la vallée) sans réservoir (figure 53).
Pente extérieure de
la digue Étang
Évacuation de
l’eau Pente Amenée
intérieure de l’eau
de la digue Alimentation
en eau
Moine
Étang
Crête
Digue
86
Bornage/jalonnement/mesure des systèmes d’amenée et
d’évacuation de l’eau
Système d’amenée (acheminement de l’eau vers l’étang): le système comprend un réservoir
d’eau ou un barrage, un sillon d’approvisionnement en eau et des tuyaux d’amenée.
Remarque: Cette tâche requiert l’expertise de l’équipe technique. Par conséquent, pour réaliser
cette tâche correctement, demandez de l’aide à l’équipe d’assistance technique.
Figure 54. Le barrage en tant que source d’eau: bornage du système d’amenée d’eau
Pieux
Pieux
Évacuation
de l’eau
87
Bornage et jalonnement
Après avoir sélectionné le site et dressé un plan de l’étang, il est nécessaire de délimiter les
dimensions de l’étang en indiquant les bords extérieurs (limites extérieures) et en nettoyant
le site pour le bornage de l’étang, de la digue et du fond, comme le montrent la figure 55
(FAO, 2006c), la figure 56 illustrant le bornage/jalonnement de la digue et du fond de l’étang,
la figure 57 montrant le système de drainage au fond de l’étang, la figure 58 schématisant
la section transversale d'un étang et la figure 59 présentant le niveau de profondeur d’eau
souhaité.
Mesure des dimensions externes d’un étang Jalonnement du site comme guide pour le retrait de terre
(FAO, 2006c). en surface.
88
Figure 56. Schéma du processus de jalonnement et jalonnement effectif d’un étang
en Ouganda
Côté
humide
2:1 2
m
©Mulonda Boniface
b
2-3 m
2 Côté sec m
1:5:1 10
2
m
m
b 10
1
h=2m
Calcule de la largeur
1:2 1:2 inférieure d’une digue = (hauteur x
h
rapport intérieur) + (hauteur x rapport
extérieur) + largeur supérieure de la
digue
4m 1m 4m
Exemple: Voir le schéma:
Volume de la digue = 10 m3 par mètre largeur inférieure = 4 m + 1
Exemple de jalonnement
d’une digue sur un terrain en pente
h Pour jalonner le fond de chaque étang, il convient de savoir quelle quantité de terre est à
enlever et où la transporter (déblai et remblai).
h Si l’étang est rempli d’eau, il faut le drainer avant de le borner.
h Cette opération nécessite un savoir-faire et dépend de la pente du fond de l’étang
(utiliser des outils de topographie).
Remarque: Il est important de maintenir une profondeur moyenne de 1 m d’eau dans l’étang
pour la croissance rapide des poissons et pour éviter la prédation.
89
Figure 57. Exemple de conception d’un réseau de drainage dans le fond d’un étang
Amenée de l’eau
Réseau de drainage
dans un étang
rectangulaire
Motif en
Évacuation de l’eau arêtes
20 m
Digue supérieure 1m
3,3 m
ou Bords
intérieurs
4,4 m
Fond de l’étang
15 m
3,9 m
Pente ou
5,2 m
Digue inférieure
Trop-plein
Pente extérieure 2:1 Bords extérieurs
Digue de 1 m de
large
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
Figure 59. Schéma montrant le niveau de l'eau dans la partie peu profonde et dans la
partie profonde d’un étang
0,50 m
1-1,50 m
Remarque: Une profondeur d’eau suffisante est nécessaire pour une croissance rapide des poissons et pour
réduire la prolifération de la végétation aquatique.
90
Étang piscicole commercial standard
Le choix d’un site approprié et la construction d’étang(s) sont des éléments essentiels, en
particulier lors de la planification et de l’exploitation d’un élevage piscicole commercial.
D’après certaines observations faites en Afrique subsaharienne, un étang peut avoir une
superficie de surface comprise entre 1 000 et 2 000 m2 (et pas moins de 300 m2) (Mulonda,
2014). En général, les dimensions des étangs ne doivent pas permettre une production totale
supérieure à 100 tonnes par étang, afin d’en faciliter la gestion et de limiter les risques
potentiels. Idéalement, le remplissage d’un étang ne doit pas prendre plus de 10 jours. Pour
les élevages intensifs, un drainage complet est indispensable. Voici quelques recommandations
générales basées sur ces observations (FAO, 1984).
Les caractéristiques recommandées d’un étang piscicole commercial standard sont comme suit:
h Pente/rapport du pied de la digue 2-3:1 pour les pentes intérieures de la digue et 1,5-2:1
pour les pentes extérieures.
91
Construction de l’étang
La construction d’un étang nécessite une planification et une préparation minutieuses.
Quelques idées et conseils très pratiques à prendre en considération en fonction du site et des
contextes spécifiques à l’élevage envisagé sont indiqués ci-après.
©FAO/M. Boniface
©FAO/M. Boniface
©FAO/M. Boniface
Déblai et remblai, Ghana. Construction d’une digue, Ouganda. Construction d’un étang à l’aide d’un
bulldozer, Ouganda.
Remarque: La construction de la digue doit être progressive, se faire étape par étape.
Dans les régions où le sol est sablonneux, vous devez commencer la construction d’un étang
par ce que l’on appelle une «tranchée d’ancrage central» (figure 60).
h Une tranchée d’ancrage central est une tranchée d’environ 50 cm de large qui va d’un bout
à l’autre d’une digue.
h Il faut creuser aussi profondément que nécessaire, jusqu’à ce que l’on trouve une couche
d’argile imperméable, puis remplir toute la tranchée d’argile.
h L’objectif d’une tranchée d’ancrage central est de rendre la digue plus solide et moins
perméable à l’eau, et donc moins susceptible d’être sujette à des fuites ou à des
infiltrations d’eau.
92
Figure 60. Schéma montrant une tranchée centrale dans une digue
Matériau à
granulométrie
Niveau Côté grossière au pied
de l’eau humide Côté sec de la digue du
côté sec
Noyau (ancrage) central en
matériau imperméable
Le compactage et l’arasement des digues (figures 61 et 62) sont des processus nécessaires pour
achever la construction d’un étang (figure 63)
h Pour réduire les fuites et les infiltrations, lorsque vous ajoutez de la terre pour construire
une digue ou des pentes de digue, vous devez compacter chaque couche de 30-40 cm.
h Dans les zones où l’eau a été élevée au-dessus de la nappe phréatique naturelle (ce qui est
fréquent dans les sillons villageois), les étangs subiront des fuites au niveau de leur fond.
Pour réduire la quantité d’infiltration, utilisez de la terre provenant de termitières.
h Enlevez toutes les racines et autres matériaux en bois, et après chaque couche de 30-40 cm
de terre, compactez-la avec des compacteurs (voir l’illustration et la photo de la figure 61).
Compacter toute la
zone
©FAO/M. Boniface
93
Figure 62. Pentes et arasement de la digue
de la végétation aquatique.
Donner une forme
à la digue en
h La digue doit être arasée arasant la terre
humide en escalier
pour lui donner une bonne
forme et éviter l’érosion
(FAO, 2006d).
Largeur de la
crête
Pente
latérale
Pente
latérale
Hauteur
©Donard Namwisi
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
94
Construction des systèmes d’amenée et d’évacuation de l’eau
La construction d’un système d’amenée d’eau comprend les éléments suivants:
h Construction du canal d’amenée ou de dérivation.
h Le canal d’amenée doit être bien conçu (voir figure 64).
h Le canal d’amenée ou de dérivation doit être construit avec des tuyaux en ciment ou en
PVC (voir la figure 65 présentant les différents canaux).
Figure 64. Schéma montrant le réseau des systèmes d’amenée et d’évacuation de l’eau
Barrage
Cours d’eau
Canaux d’évacuation
Drainage
Canal d’amenée principal en béton, Guinée-Bissau. Canal d’amenée principal en béton construit sur une digue
en terre, Tchad.
Lit du canal
terminal
©FAO/M. Boniface
Ajouter 25-30 cm de
limon et bien malaxer
95
Système d’évacuation ou système de drainage
Un système d’évacuation ou de drainage peut être fabriqué à partir d’un morceau de tuyau
coudé (figures 66 et 67). Le tuyau d’évacuation doit être installé 10 ou 20 cm au-dessus du
sillon d’amenée (voir la section «Conception/bornage d’un étang»).
Dans certains cas, le bassin de récolte peut être construit dans un étang pour faciliter la
capture des poissons. Ce bassin peut être construit en béton, en ciment ou en briques. Il peut
être situé à l’intérieur ou à l’extérieur du fond de l’étang.
Pour finir:
h Mise en place des tuyaux d’amenée et de la grille pour que les «poissons de rebut» ne
pénètrent pas dans l’étang et que vos poissons ne s’échappent pas.
h Mise en place des tuyaux d’évacuation et des tuyaux de trop-plein avec grille.
©FAO/M. Boniface
Planche
©Mammina
©Mulonda Boniface
©Ica Barry
Orifice d’évacuation en PVC, Guinée-Bissau. Tuyau d’amenée en PVC et agencement Utilisation de pierres lors du remplissage
de l’étang, Tchad. d’un étang par un tuyau d’amenée en PVC,
Guinée-Bissau.
©Mulonda Boniface
©Donard Namwisi
©FAO/L.Kinadjian
Mauvaise fixation du tuyau d’amenée en Plantation d’herbe sur une digue achevée, Digue recouverte d’herbe entourant un
PVC, Zambie. Zambie. étang, Gabon.
96
Remplissage de l’étang
Le remplissage de l’étang avec de l’eau doit se faire progressivement et être surveillé en
raison du risque d’effondrement de la digue. Il convient de noter qu’il y aura un compactage
naturel pendant le remplissage de l’étang. Remarquez également que la quantité d’eau dans
l’étang peut être estimée ainsi que le nombre de jours nécessaires au remplissage; et que
l’enherbement des digues diminue l’érosion et augmente la longévité des grilles de ces tuyaux
de manière à ce que les «poissons de rebut» ne pénètrent pas dans l’étang.
©Donard Namwisi
©Donard Namwisi
NON
©Donard Namwisi
©Donard Namwisi
97
En résumé
L’étang doit:
h Avoir une superficie supérieure à 300 m2 pour élever des poissons à des fins
d’alimentation et de revenus.
h Avoir une forme carrée ou rectangulaire.
h Être peu profond, avec une profondeur d’eau de 80 cm (extrémité supérieure) à 120 cm
(extrémité inférieure).
©FAO Zambie
98
Barrages pour la construction d’étangs piscicoles
Pourquoi un barrage/réservoir?
Réservoir Déversoir
Infiltration
Premier étang à au
Canal de drainage moins 25 m de la
paroi du barrage
©Donard Namwisi
Cours d’eau
Canal d’alimentation
Schéma d’un barrage alimentant un élevage piscicole (FAO, 2006c). Barrage en terre, Copperbelt, Zambie.
99
Figure 69. Tracer le canal de remplissage le long d’une courbe de niveau
Barrage court
Direction de
l’écoulement
Large vallée avec une extrémité étroite, un endroit approprié pour la construction d’un barrage (FAO, 2006d).
©Donard Namwisi
Barrage en béton, Gabon. Revêtement pour barrage, Zambie.
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
100
Procédures de construction du barrage:
h Dans un premier temps, dévier le cours d’eau sur un site et extraire toute la matière organique
(sol) qui ne servira pas à la construction. Une fois la construction terminée, utiliser la terre
pour recouvrir le haut de la digue et planter de l’herbe pour la protéger de l’érosion.
h Laisser la partie centrale du barrage ouverte pour permettre le passage de l’eau (il est
généralement impossible d’empêcher toute l’eau de s’écouler dans le lit du cours d’eau,
même avec un déversoir et un sillon temporaire).
h Utiliser de l’argile ou de la terre de fourmilière (en Zambie). Le sol ne doit pas contenir de
pierres, de bâtons ou d’autres matières organiques.
h La terre doit être posée et compactée par couches de 20-30 cm (voir les étapes de construction
d’un étang).
h La partie centrale du barrage doit être construite en dernier pour permettre au cours d’eau
de continuer à couler.
h Lorsque le moment est venu de construire la partie centrale, informer les utilisateurs
potentiels de la zone que l’approvisionnement en eau peut être interrompu pour permettre
la construction de l’étang en toute sécurité et sans inonder la zone.
h La partie centrale doit être construite rapidement tout en étant bien compactée. Si le cours
d’eau n’est pas complètement détourné, l’eau vive qui s’écoule rendra le sol impossible à
compacter.
h Dans les sols sablonneux, il convient de construire une tranchée d’ancrage central, qui est
incorporée au barrage afin d’éviter les problèmes d’érosion susceptible de se produire dans le
corps d’un barrage en terre. La tranchée d’ancrage central est constituée d’une terre argileuse
fermement tassée et profondément ancrée dans le sol ordinaire.
h Creuser un déversoir/sillon provisoire pour faire passer l’eau du cours d’eau autour
(contournement) du chantier. Cela permet à l’eau excédentaire provenant des précipitations
101
Byakusenge
©C.©FAO Zambie
Figure 71. Schéma permettant de visualiser des barrages et des systèmes d’amenée et
d’évacuation de l’eau
Retenue
Fossés de garde Cours d’eau
Cours d’eau
Déversoir et
trop-plein
Amenée
d’eau dans
l’étang
Barrage Évacuation
de l’eau
Rénovation de l’étang
Cette section aide à identifier les problèmes posés par les étangs nécessitant une rénovation
en vue de satisfaire aux exigences techniques de l’aquaculture commerciale. Elle explique
également comment appliquer les techniques appropriées pour rénover une digue, le fond
d’un étang et les systèmes d’amenée et d’évacuation d’un ancien étang.
Expérience passée
L’expérience passée montre que la rénovation d’un étang piscicole est souvent difficile parce
que sa construction antérieure et les facteurs de conception (taille de l’étang, dimension des
h La plupart des étangs traditionnels sont caractérisés par une absence de pente et des
digues dont les sommets sont étroits, ce qui nécessite un remblai abondant (terre).
h La plupart des étangs traditionnels sont peu profonds. Il faut les creuser jusqu’à la
profondeur requise.
h Certains étangs sont trop grands ou trop petits ou ne répondent pas aux normes d’un
étang commercial; il est nécessaire de les reconstruire à une taille raisonnable.
103
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
104
Écloseries et fermes d’élevage
sur les rives du lac Kariba
Les images satellites révèlent la présence d’écloseries et d’étangs d’élevage sur les
rives du lac Kariba appartenant à de grandes entreprises de pisciculture en cage.
La reproduction naturelle est particulièrement utilisée pour propager les tilapias. Une proportion
déterminée de mâles et de femelles est réunie dans un étang de reproduction ou un autre enclos
où ils peuvent frayer naturellement. D’autres espèces peuvent nécessiter des modifications
supplémentaires de l’environnement. Par exemple, le poisson-chat africain (Clarias) ne se reproduit
qu’en cas d’augmentation soudaine du niveau de l’eau de l’étang; les poissons-chats américains
et européens (Ictalurus et Silurus, respectivement) nécessitent la présence de nids artificiels; et
la carpe commune a besoin d’une végétation herbeuse. Du fait de l’écologie et de l’éthologie
de certaines espèces, le poisson-chat et le tilapia du Nil sont les espèces les plus fréquemment
sélectionnées pour l’élevage en Afrique subsaharienne. Il a été démontré que l’élevage de tilapias
unisexués est plus rentable que celui d’un élevage de sexes mélangés. Concernant le poisson-
chat africain (Clarias spp.), une reproduction artificielle est nécessaire.
Dans la reproduction artificielle, on injecte aux femelles poissons des produits chimiques pour
faire mûrir les œufs dans leurs ovaires, après quoi on les débarrasse des œufs matures. Les œufs
sont ensuite fécondés artificiellement avec du sperme mâle et soumis aux procédures d’alevinage.
Les stocks de géniteurs peuvent être obtenus dans la nature ou transportés dans l’élevage, ou
Les jeunes géniteurs de taille relativement petite sont préférés aux géniteurs plus âgés de taille
plus importante. Les premiers produisent des œufs de meilleure qualité qui utilisent plus
efficacement les aliments (meilleur rendement). Les géniteurs doivent être remplacés
régulièrement pour
améliorer la synchronisation du frai (Badiane, 2015).
Cette section comprend des exercices pratiques pour la salle de classe et sur le terrain
(exploitations). Veuillez vous référer aux exercices et aux instructions dans le module 5 –
Travaux pratiques.
105
Il convient de noter que la production de semences aquacoles est un domaine spécialisé
au sein de la chaîne de valeur de l’aquaculture et qu’elle ne doit être effectuée que par des
aquaculteurs qui possèdent les aptitudes et les compétences adéquates; dans le cas contraire,
elle peut ne pas être rentable et conduire à la production de semences de mauvaise qualité.
Frai Frai
0,1 hectare
• Protection et reproduction (frai) des géniteurs.
• Éclosion des œufs.
Alevins
1 hectare
Croissance des fretins pour produire des alevins.
106
Installations et préparation du matériel pour la production de semences en écloserie
Matériel nécessaire:
©Aziz Badiane
h Désinfection: eau de Javel à 12 % ou autre
désinfectant approprié.
Stock de géniteurs
Sélection des géniteurs
Un stock de géniteurs de bonne qualité est essentiel pour obtenir
des œufs de qualité satisfaisante et donc un bon taux d’éclosion.
Matériel nécessaire:
h Serviettes.
107
Hormones
Injection d’hormones
La méthode la plus courante d’administration des hormones est l’injection intramusculaire dans
le muscle dorsal. Les femelles sélectionnées recevront une injection d’hormones ou de glande
pituitaire pour induire la maturation des œufs.
Matériel nécessaire:
h Hormone ou glande pituitaire pour induire la maturation finale. Hormone synthétique
(Ovaprim) à une dose de 0,5 mL/kg.
h Seringue de 5 ml avec graduation de 0,2 mL.
h Serviettes.
h Zatch.
h Cahier et stylo pour la saisie des données (poids corporel, volume d’hormones, heure
d’injection, numéro du bassin).
108
Figure 72. Étapes de la récolte des œufs et de la laitance
©Aziz Badiane
©Aziz Badiane
©Aziz Badiane
©Aziz Badiane
©Aziz Badiane
Matériel nécessaire pour la récolte des œufs et de la laitance chez les poissons-chats
Aiguille, fil chirurgical, scalpel pour l’opération chirurgicale sur les mâles, seringue de 5 mL,
Betadine®, phénoxyéthanol, carnet et stylo pour la saisie des données (volume de laitance,
heure de la récolte, poids corporel).
©FAO/P. Murekezi
109
Fécondation
Fécondation des œufs
Le sperme est ajouté aux œufs récoltés et la fécondation des œufs est déclenchée par l’ajout d’un
volume égal d’eau propre. La masse d’eau et d’œufs est ensuite mélangée en agitant doucement
le bol pendant une minute.
©Aziz Badiane
©Aziz Badiane
h Infrastructure
– Bassin en béton, aquarium ou système d’écoulement de
1 000 litres dans un réservoir en plastique usagé ou système
aquacole de recyclage (SAR).
h Matériel
©Aziz Badiane
110
©FAO/P. Murekezi
©FAO/A. Menezes
Étapes de la production de semences de tilapia
Production de tilapias unisexués
Du fait de l’écologie et de l’éthologie de certaines espèces, telles que le tilapia du Nil, il a été démontré
que l’élevage de tilapias unisexués est plus rentable que celui d’un élevage de sexes mélangés. Les
caractéristiques des femelles, comme le fait de couver les œufs par la bouche (au lieu de se nourrir) et
la reproduction prolifique à un jeune âge (au lieu d’augmenter la masse corporelle), rendent préférable
l’élevage des mâles. La méthode la plus courante pour produire des tilapias exclusivement mâles
consiste à appliquer l’hormone 17α-méthyltestostérone.
L’hormone est liée aux aliments par mélange avec de l’éthanol. Il est recommandé d’utiliser
300 mL d’éthanol pour 1 kg d’aliments (Badiane, 2015). La combinaison est ensuite séchée
pour permettre à l’éthanol de s’évaporer.
La méthode de reproduction naturelle susmentionnée est employée pour produire des fretins
dans des hapas (10 m × 4 m × 1 m) et dans des étangs. Les œufs peuvent également être
collectés dans la bouche des géniteurs tous les 10 jours et éclos dans un système d’incubation.
Pendant une brève période après l’éclosion, les fretins n’ont pas de sexe phénotypique
(manifeste). La nourriture imprégnée d’hormones est ensuite donnée aux fretins du deuxième
au 28e jour afin de transformer presque tous les alevins génotypiquement femelles en mâles
phénotypiques (apparents).
200 g).
h Présence de laitance pour les mâles et d’œufs pour les
femelles.
h Stocks de géniteurs en bonne santé (pas de blessure,
pas de difformité ou de maladie).
Matériel nécessaire:
h Reproducteurs sains.
©Aziz Badiane
113
Étapes après la sélection
2 jours après la sélection, les géniteurs peuvent être stockés dans l’installation (étang, hapa, bassin
en béton) avec une proportion relative des sexes de trois femelles pour un mâle par mètre carré.
Trois options sont possibles:
h Récolter les œufs tous les 10 jours, à envoyer à l’unité d’incubation pour l’éclosion.
h Récolter les fretins tous les 21 jours.
h Garder les fretins dans l’installation utilisée jusqu’à ce qu’ils soient élevés pendant 2 mois.
La récolte des œufs d’un hapa est la meilleure option pour produire un lot homogène du
même âge et dont le sexe peut aisément être inversé de façon à obtenir une population de
mâles uniquement.
Les œufs sont collectés dans la bouche des femelles tous les 10 jours.
Matériel nécessaire:
h Bassines pour transférer les géniteurs vers l’installation où ils seront stockés.
h Une épuisette présentant un filet intérieur à mailles plus larges pour retenir les géniteurs
femelles et empêcher les poissons d’écraser les œufs.
h Une épuisette présentant un filet extérieur à mailles fines pour récolter les œufs.
h Boîte de 5 litres avec couvercle pour contenir les œufs à différents stades.
Matériel nécessaire:
h Unité d’incubation (fabriquée localement ou importée).
h Cylindre gradué (100 mL) pour compter les œufs
Différents stades des œufs (1 mL = 100 œufs).
h Formol pour désinfecter les œufs (1 mL/L d’eau et agiter
©Aziz Badiane
114
Réversion sexuelle
Qu’est-ce que la réversion sexuelle?
©Aziz Badiane
rentable que l’élevage de tilapias de sexes mélangés. La
croissance des mâles est 1,57 fois supérieure à celle des
femelles.
Mélange de 17α-méthyltestostérone et d’éthanol
Après l’éclosion, les fretins doivent être inversés
sexuellement dans un hapa ou un bassin pendant
28 jours pour produire des organismes de sexe
©Aziz Badiane
EXERCICE PRATIQUE
Veuillez vous référer au module 5 «Travaux pratiques» pour les instructions concernant
les exercices sur les sujets discutés ci-dessus.
115
Gestion des larves
La surveillance quotidienne de l’état de santé des larves, du taux de survie, de la qualité de l’eau
et de l’alimentation (calcul des rations, technique d’alimentation et fréquence) est essentielle
pour obtenir de bons taux de croissance et de survie au cours des deux premières semaines.
©Alexander Kefi
©Alexander Kefi
©Alexander Kefi
116
Production d’alevins
La gestion quotidienne de l’eau et de l’alimentation des alevins est essentielle pour obtenir de
bons taux de croissance et de survie. Les poissons doivent être classés avant chaque transfert
dans de nouveaux bassins. La figure 73 présente les paramètres possibles pour la production
d’alevins (aquarium, hapas et bassins).
©Aziz Badiane
– Trieur (calibreuse).
– Épuisette.
– Trieur réglable (4-17 mm).
Calibrage Échantillonnage – Balance d’une capacité de 50 kg.
– Enregistreur de données.
– Seaux de 10-15 litres.
– Enregistrement des données relatives à la
survie, au poids et au taux de croissance
des poissons.
h Aliments et gestion de l’alimentation
– Seau en plastique de 5 à 10 litres avec
couvercle pour la ration alimentaire
quotidienne de chaque bassin.
– Différentes tailles d’aliments: 0,5 mm
©Aziz Badiane
©Aziz Badiane
Calibrage Calibrage
117
Récolte, transport et acclimatation des alevins
Comment préparer les alevins pour la récolte et les maintenir en bon état (après récolte)
Achat d’alevins
Assurez-vous que les poissons ont la taille requise et sont en bonne santé. Il convient de garantir
que les fretins/alevins sont exempts de maladies. Demandez au vendeur d’indiquer par écrit les
conditions de remplacement si les alevins tombent malades et meurent peu de temps après leur
réception. Vous serez tenu responsable de toute perte de poisson si le vendeur peut prouver que
vous n’avez pas respecté les procédures de manipulation et de stockage recommandées.
Transport
Si les poissons doivent être expédiés par autobus ou par avion, déterminez si le fournisseur ou
l’expéditeur assumera la responsabilité d’un acheminement sûr des poissons. Les petits poissons
peuvent souvent être facilement expédiés dans des sacs en plastique contenant de l’eau et de
l’oxygène. Il est préférable de transporter un grand nombre d’alevins dans un réservoir de transport
équipé d’un système d’aération ou d’apport en oxygène. L’eau doit rester propre et fraîche pendant
le transport. Les poissons doivent être chargés et déchargés avec un minimum de manipulation et
de stress. Dans la plupart des cas, le fournisseur doit organiser la livraison des poissons ou s’assurer
que l’acheteur dispose de l’équipement nécessaire pour les transporter efficacement.
118
Réempoissonnement des étangs/bassins ou cages
Les poissons doivent être «tempérés» (acclimatation lente à tout changement important de
température ou de composition chimique de l’eau) lorsqu’on se prépare à les placer dans un nouvel
environnement. Cette acclimatation nécessite au moins 20 minutes d’adaptation progressive pour
chaque différence de 10 degrés Fahrenheit (en valeur absolue, ~12,22 °C) dans la température de
l’eau. En l’absence de thermomètre, les différences de température entre les deux environnements
doivent être ajustées progressivement jusqu’à ce qu’aucune différence ne soit perceptible lorsque l’on
y trempe la main. Si les poissons sont reçus emballés dans des sacs en plastique avec oxygène, laissez
flotter les sacs dans l’eau de réception sans les ouvrir jusqu’à ce que les poissons soient acclimatés à
la température. L’ouverture des sacs permet à l’oxygène de s’échapper et les poissons doivent être
rapidement relâchés après cela. Si les poissons sont déchargés d’un réservoir de transport, mélangez
progressivement la nouvelle eau à celle du réservoir jusqu’à ce que les températures soient égales.
L’exercice pratique prévu pour cette section permet aux stagiaires de mettre en pratique
les techniques, les compétences et les bonnes pratiques de base en matière d’écloserie.
Veuillez vous référer au module 5 – Travaux pratiques.
119
HYGIÈNE AQUACOLE ET CONTRÔLE DE LA SANTÉ DES
POISSONS
Considérations initiales
h L’environnement aquatique est confronté à de graves problèmes, tels que la pollution
par toutes sortes de déchets, une pêche excessive et la mauvaise gestion des ressources.
h L’élevage piscicole dans des étangs et des bassins produit de la nourriture pour la
consommation humaine. Cependant, certains élevages ne respectent pas l’environnement;
l’eau peut faire l’objet d’une certaine concurrence entre les utilisateurs, en particulier les
animaux sauvages, et des maladies frappant les poissons peuvent apparaître, entre autres
problèmes. La figure 74 illustre les bonnes conditions sanitaires dans certains lieux de
production (étangs de terre, bassins en ciment, cages flottantes).
©Yaw Ansah
©Yaw Ansah
©Yaw Ansah
©Yaw Ansah
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
Dans des étangs de terre... ...dans des bassins en béton, couverts ...ou dans des cages flottantes.
ou non...
Cette section (Menezes et al., 2016a) fournit une introduction aux bonnes pratiques d’élevage
piscicole, qui produisent des poissons sains et de bonne qualité, propres à la consommation et
facilement commercialisables.
120
Quels dangers peuvent affecter le produit final au
cours de la production?
Des dangers susceptibles de survenir pendant la production peuvent affecter le produit final.
Voici quelques dangers qui peuvent apparaître dans l’environnement aquatique:
Comme indiqué dans les principes généraux, chaque phase de préparation et de production
h Les poissons sont élevés dans des étangs, des bassins ou des cages jusqu’à ce qu’ils
atteignent une taille marchande. Pour faciliter le nettoyage des basins, ceux-ci doivent
être munis d’un drain permettant leur vidange totale afin d’éviter l’accumulation de
matières organiques, de parasites et de pathogènes d’un système de production à l’autre.
h Élevages qui utilisent des pesticides et des engrais.
h Les élevages de bétail (bovins, porcs, canards, poulets et autres animaux) ou leurs
eaux usées (drains agricoles et eaux usées domestiques et industrielles) peuvent être
une source importante de contamination par des agents pathogènes (par exemple des
bactéries telles que la Salmonella).
h Le sol peut être contaminé.
h Les transmetteurs de parasites, tels que les escargots et les insectes, doivent être éliminés.
h Une attention particulière est requise lors de la mise en œuvre des systèmes aquacoles
intégrés (figure 75).
121
L’aquaculture intégrée est pratiquée dans de nombreuses régions du monde (Afrique, Asie et
Amérique latine) depuis que l’élevage de poissons est devenu une activité économique. L’un des
objectifs de cette pratique ancienne est la production de divers produits alimentaires (poissons,
légumes, bétail, fruits) sur une même parcelle de terre et d’eau disponible, et en traitant les
effluents et les résidus provenant des pratiques d’élevage comme des ressources plutôt que
comme des polluants. Grâce à l’élevage intégré, les agriculteurs sont en mesure de diversifier
leur alimentation et leurs produits alimentaires, d’améliorer leur nutrition et d’accroître leurs
moyens de subsistance. Un autre aspect positif du système intégré est le maintien/la création
d’un équilibre écologique dans la zone.
Cependant, l’aquaculture intégrée, si elle n’est pas correctement gérée, peut également créer
des problèmes, notamment la prolifération d’agents pathogènes et de parasites provenant
des excréments du bétail et la contamination par les pesticides utilisés pour les cultures. Des
précautions doivent être prises pour éviter ces risques.
Eau
Élevage
résiduelle
d’animaux (par
ex., vaches)
Déchets
végétaux
Fumier Élevage
d’animaux
(par ex.
canards) Eau
résiduelle
Exploitation
agricole (par ex.
banane, papaye)
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
Étang
aquacole
©Yaw Ansah
©Yaw Ansah
122
Rappel des principes élémentaires
Qualité de l’eau
Pour faciliter la planification de la production aquacole, le pisciculteur doit connaître le
fonctionnement du cycle de l’eau (figure 76).
Condensation
Précipitations
Évapotranspiration
Évaporation Écoulement
Ruissellement
Infiltration
La pratique consistant à fertiliser les bassins avec des matières fécales humaines ou animales
peut aboutir à un produit final (poisson d’élevage) contaminé par des parasites et/ou des
bactéries pathogènes.
Les fèces animales peuvent également être contaminées par des résidus de médicaments ajoutés
aux aliments, qui peuvent se retrouver dans les fruits de mer par l’intermédiaire de l’eau.
123
Sélection d’espèces adaptées à l’élevage
La sélection d’espèces compatibles (viables) avec l’élevage est l’un des aspects les plus importants
de l’aquaculture. Quelle que soit l’espèce choisie par un aquaculteur pour l’élevage, il est important
d’éviter la contamination et la propagation de parasites et d’animaux nuisibles par le biais de leurs
œufs, des larves, des poissons de consommation, etc.
©FAO
©FAO
©FAO
Production générale
Afin de prévenir les risques sanitaires pour le consommateur, les principales précautions à
prendre au cours de la production sont les suivantes:
Les maladies posent des problèmes ou peuvent avoir des effets négatifs tels que d’importantes
pertes économiques; c’est pourquoi il ne faut jamais négliger les pratiques aquacoles saines.
Des protocoles internationaux spécifiques ont été mis en place pour contrôler l’utilisation
de produits chimiques destinés à prévenir et à combattre les maladies chez les poissons, ce
qui entraîne une contamination et une réduction de la qualité de l’eau qui retourne dans
l’environnement.
124
Les photos suivantes montrent quelques séquences potentielles de contamination des étangs
piscicoles.
©FAO
©FAO
©FAO
Un poisson peut être malade, Les poissons reçoivent Une partie du médicament
par exemple de la maladie des des médicaments par reste dans la chair et se
points noirs (infection par des l’intermédiaire de la diffuse.
métacercaires de trématodes), nourriture.
de la saprolegniose (causée par
le champignon microscopique
Saprolegnia spp.) ou de la
branchiomycose (champignon
Branchiomyces), qui attaquent
les branchies.
©FAO
©FAO
©FAO
Une autre partie part dans L’eau s’écoule ensuite du Par ailleurs, il peut y avoir
l’environnement (par les fèces). bassin dans un lac ou une des espaces de latrines et de
rivière; il alimente des puits «défécations en plein air» à
que les gens utilisent pour se proximité, ainsi que de lavage
procurer de l’eau potable. (avec du savon, qui est un
Le poisson malade doit être mis en quarantaine chaque fois que cela est nécessaire et
approprié (la quarantaine est la période pendant laquelle un animal est observé à l’écart des
autres animaux).
125
Récolte
Il convient d’utiliser des techniques de récolte
appropriées afin de réduire au minimum les
dommages physiques et le stress.
©V. Schmidt
contenu et les polluants éventuels qui se sont
accumulés dans leur tube digestif.
h Les poissons ne doivent pas être nourris pendant la conservation et le transport après
la récolte, car les aliments pollueraient rapidement l’eau dans les bassins. En général, les
poissons ne sont pas nourris pendant environ 24 heures avant le transport.
126
Étapes pratiques et outils de suivi
En cas de valeurs anormales des paramètres de l’eau, de nombreuses actions peuvent être
entreprises pour corriger ces anomalies et sauver les poissons.
128
PROCÉDURES ÉLÉMENTAIRES À METTRE EN ŒUVRE
POUR GARANTIR LA SÉCURITÉ DE LA PRODUCTION
Protocoles
Lorsque l’on introduit des alevins ou des géniteurs issus d’autres élevages dans le but
de lancer la production ou de les vendre, il convient de respecter strictement les
protocoles de quarantaine et de suivre les étapes élémentaires, telles que celles indiquées ci-
dessous.
Protocole de quarantaine
Matériel nécessaire:
h Bassins en béton ou étangs de terre qui doivent avoir une source d’eau ou un circuit
d’écoulement séparé et un type quelconque d’effluent d’eau à l’intérieur ou à l’extérieur de
l’exploitation.
h Épuisettes et bassines exclusivement utilisées dans cette zone.
h Médicament thérapeutique: sulfate de cuivre ou permanganate de sodium et sel non ionisé.
h Désinfectant: eau de Javel à 25 %, désinfectant pour les mains.
129
Protocole d’assainissement et de désinfection
Des procédures d’assainissement et de désinfection efficaces réduisent le nombre d’organismes
pathogènes présents dans un système donné et empêchent ou réduisent la propagation de ces
organismes d’un système à l’autre.
Recommandations générales pour les élevages:
h Installer des robinets pour le lavage des mains, des distributeurs de désinfectant pour les
mains et des pédiluves à l’entrée principale de l’élevage.
h Nettoyer et désinfecter tous les équipements nécessaires à l’élevage. Le nettoyage et la
désinfection de l’équipement nécessitent les éléments suivants: savon liquide, chlore, eau de
Javel à 25 %, filet profond, bassines (40 à 60 L) et étagères pour ranger l’équipement.
h Désinfection de l’exploitation:
– L’exploitation doit toujours rester très propre.
– Le sol doit toujours rester sec.
©Aziz Badiane
©Aziz Badiane
130
©Alexander Kefi
Module 2
GOUVERNANCE ET DIMENSION
SOCIALE DE L’AQUACULTURE
DURABLE
DURABLE
INTRODUCTION GÉNÉRALE À LA GOUVERNANCE
Le module comprend deux parties, chacune d’entre elles étant formulée comme une séance
séparée conçue pour répondre à un nombre spécifique d’objectifs d’apprentissage. Il se
compose de supports pédagogiques pour la présentation et d’un exercice de groupe pour
évaluer les acquis de l’apprentissage.
La première séance sur le rôle et les types de gouvernance dans le secteur de l’aquaculture
présente les facteurs de durabilité comme un objectif principal et définit son cadre conceptuel
plus large. La séance présente la notion de développement de l’aquaculture durable tel qu’il
apparaît dans le Code de conduite pour une pêche responsable de la FAO (le Code), qui
regroupe des directives communément appelées «outils de gouvernance» (FAO, 1995).
La deuxième séance examine les principes directeurs clés d’une bonne gouvernance dans le
secteur de l’aquaculture et les tendances en la matière, en soulignant l’importance croissante
de les intégrer dans la conception et la mise en œuvre des stratégies et des plans relatifs à
l’aquaculture. La séance se penche sur les défis de la gouvernance dans le cadre de la création
d’un environnement politique favorable, de l’amélioration de l’efficacité et de l’efficience de
la prestation de services, du renforcement de l’obligation de rendre compte des institutions
responsables de la prestation de services et de la promotion d’une approche participative de
la fourniture d’intrants et de l’accès au capital par l’intermédiaire de partenariats public-privé
et de l’agriculture contractuelle (Murekezi, Menezes et Ridler, 2018).
Les exercices de groupe ont été conçus dans ce module comme un outil permettant à l’animateur
135
Qu’est-ce que la gouvernance aquacole?
La gouvernance dans le secteur de l’aquaculture est un ensemble de processus sur la manière dont:
qu’utilisatrices des ressources, mais aussi en tant que gardiennes des ressources.
Les mesures doivent démarrer au plus tôt.
h Conflits autour des sites marins et épidémies qui pourraient être évitées.
h Méfiance du public à l’égard de l’aquaculture, en particulier de la pisciculture en cage,
dans certains pays.
h Absence de développement de l’aquaculture dans certaines juridictions malgré des
conditions d’offre et de demande favorables.
136
Enjeux de la gouvernance
La FAO a identifié les principaux problèmes de la gouvernance de l’aquaculture:
• Particuliers
Peuple • Foyers
• Communautés
• Populations
• Nations
• Bassins
Territoires • Foncier
• Écosystèmes
• Secteurs
137
Piliers et principes de gouvernance
Pour le secteur de l’aquaculture, 4 principes généraux de gouvernance sont proposés. Il s’agit
d’une combinaison d’indicateurs de la Banque asiatique de développement et de la Banque
mondiale qui peuvent être appliqués au niveau sectoriel pour atteindre l’objectif d’une
aquaculture durable (figure 77).
138
En ce qui concerne l’aquaculture, cela implique que:
h Les gouvernements fournissent des services essentiels de la manière la plus rentable
possible.
h Les politiques, stratégies, plans et règlements sectoriels sont conformes aux objectifs de
la politique nationale.
h Des systèmes de gestion fondés sur la performance sont en place pour accroître l’efficacité
et l’efficience de la prestation de services par le secteur public.
h L’intégration, la participation et la subsidiarité sont appliquées pour permettre une
gestion axée sur les performances.
139
Directives de la FAO: prévisibilité de l’État de droit
La prévisibilité de l’État de droit signifie que:
h L’application des lois et des règlements est juste et cohérente.
h Le processus décisionnel est transparent, ouvert et clair.
Directives
1. Les rôles et les responsabilités de l’agence-chef de file doivent être clairement spécifiés et
inclure:
– La coordination de l’intégration horizontale et verticale avec d’autres institutions.
– Un examen régulier de la législation et de la réglementation du secteur de l’aquaculture.
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
Rôles et responsabilités
Les rôles et les responsabilités de l’agence-chef de file doivent être clairement spécifiés et inclure:
h L’élaboration de politiques, de stratégies et de plans sectoriels nationaux.
h Une révision continue de la législation et de la réglementation du secteur de l’aquaculture.
h La coordination des processus consultatifs et participatifs avec les parties prenantes.
h L’établissement de normes de performance (obligation de rendre des comptes).
140
Cadres juridiques et réglementaires adéquats
Principaux problèmes
h Absence de législation spécifique dans certains pays.
h Réglementations contradictoires sur l’accès à l’eau et à la terre, et sur les exigences
environnementales.
h Droits de propriété ambigus ou incertains.
Objectifs d’amélioration
h Les producteurs aquacoles bénéficient d’un environnement réglementaire prévisible.
h L’arbitraire est réduit au minimum. La réglementation garantit que le risque commercial
peut être évalué de manière rationnelle et gouvernementale.
h La sécurité des droits de propriété est inscrite dans la législation.
h Le cadre juridique garantit l’approvisionnement en eau de bonne qualité.
h La propriété des poissons d’élevage est garantie (droits exclusifs pour le propriétaire/
producteur).
Directives
1. Les points nécessitant le recours à une législation contraignante, à une législation non
contraignante ou à des incitations économiques doivent être identifiés en fonction de leur
Principaux problèmes
h Plusieurs niveaux d’approbation pour une licence:
– Longs délais et coûts élevés.
– Critères peu clairs pour l’obtention de la licence.
– Pouvoirs discrétionnaires excessifs des fonctionnaires.
141
Objectifs d’amélioration
h Une procédure claire, transparente et rapide pour l’évaluation des demandes et les
recours.
h Les droits de licence couvrent les coûts d’administration et d’exécution.
h L’octroi de licences prend en compte les objectifs politiques de l’aquaculture tels que
l’équité intragénérationnelle et la durabilité environnementale.
Directives
1. L’exigence d’une licence doit être inscrite dans la loi pour confirmer le droit de l’État à:
– Réglementer directement l’exploitant d’une installation aquacole.
– Faire respecter les règles élémentaires de l’aquaculture.
– Restreindre la localisation et le nombre d’installations aquacoles.
2. La législation et la réglementation doivent permettre à l’autorité compétente d’accorder
et d’administrer les licences aquacoles.
3. Toutes les opérations aquacoles doivent être autorisées par l’autorité compétente désignée
et un registre de ces autorisations doit être tenu.
4. Les annonces publiques concernant les demandes d’autorisation doivent être programmées
et prévisibles, et donner au public la possibilité de s’y opposer.
5. La licence doit être accordée pour une durée suffisamment longue pour permettre
l’amortissement des investissements et encourager la planification à long terme.
6. La licence doit être transférable ou cessible (location) afin de pouvoir être utilisée comme
garantie et de permettre la réalisation de plus-values et de gains d’efficacité économique.
7. Lorsque les licences sont transférables, le registre doit inclure les intérêts de tiers.
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
Objectifs d’amélioration
h Participation rentable des acteurs non étatiques à la conception et à l’examen des
instruments juridiques, réglementaires et politiques pour l’aquaculture.
142
Directives
1. La consultation des communautés locales potentiellement affectées par une opération
aquacole doit être obligatoire avant l’approbation du permis.
2. Pour le zonage côtier et la gestion intégrée des zones côtières, la participation des
communautés locales est essentielle.
3. Si les communautés locales disposent d’un droit de véto, elles doivent être informées de
la perte d’emplois éventuelle et des perspectives de revenus en tant que parties prenantes
à la discussion.
4. Les associations de producteurs doivent jouer un rôle important dans la gouvernance
de l’aquaculture. Elles doivent être incluses en tant que participantes actives dans les
discussions sur la législation et peut-être dans la cogestion du secteur.
5. Les intérêts géographiquement éloignés, susceptibles de diverger de ceux des communautés
locales, ne doivent pas prévaloir sur les priorités des communautés.
Objectifs d’amélioration
h Collecte de données ciblée et peu coûteuse; recherche appliquée et axée sur la demande,
qui répond aux besoins du secteur; large diffusion des activités et des résultats de la
recherche, qui sont importants pour l’acceptabilité.
h Amélioration de la communication avec le public par le gouvernement et l’industrie.
Directives
1. L’analyse et la communication des données doivent être régulières et opportunes, et
permettre aux communautés locales, aux producteurs et aux autres parties prenantes de
contribuer, de contrôler et de vérifier régulièrement les données.
2. L’obligation de fournir des données régulièrement recueillies ou des enquêtes par sondage
comme condition d’approbation/de renouvellement de la licence doit être mise en œuvre.
3. L’industrie doit être tenue de contribuer à la recherche appliquée et orientée vers la demande.
Cette contribution pourrait être l’une des conditions requises pour remettre/renouveler une
licence d’exploitation aquacole. Les partenariats de recherche public-privé se sont avérés
efficaces et devraient être encouragés dans ce domaine et dans d’autres.
143
INTRODUCTION À L’ACCEPTABILITÉ SOCIALE
Ce module présente l’acceptabilité sociale comme une composante à part entière de
l’aquaculture durable. Il se compose de supports pédagogiques destinés à faciliter les
présentations.
• Une bonne compréhension des principes clés qui définissent l’acceptabilité sociale.
• La capacité de mettre en pratique les mesures nécessaires à l’acceptabilité sociale.
• Une compréhension des perceptions du public et de l’implication des médias.
• La capacité d’appliquer l’acceptabilité sociale au lancement de nouvelles fermes aquacoles
dans un contexte personnel.
notion de “contrat social” et à la mesure dans laquelle les activités aquacoles sont acceptées
par la communauté locale, par divers groupes d’intérêt et par la société dans son ensemble»
(Hishamunda, Ridler et Martone, 2014).
144
h L’élaboration de produits de communication et la poursuite des efforts visant à améliorer
l’image du poisson dans les médias.
h La fourniture au public d’informations correctes et de faits pertinents sur les produits
aquatiques et la mise en place et le renforcement des efforts en matière de communication
et de médias.
145
L’aquaculture comme source de préoccupations et arguments
h L’aquaculture peut entrer en conflit avec d’autres utilisateurs des espaces aquatiques,
tels que l’industrie du tourisme, les pêcheurs et les poissons migrateurs (également, les
algues marines).
h Les produits aquacoles peuvent menacer les moyens de subsistance des pêcheurs et de
l’industrie halieutique concernée.
h L’ajout d’éléments nutritifs (aliments destinés aux poissons et les déchets excrétés), de
produits chimiques et d’antibiotiques peut engendrer une pollution des systèmes aquatiques.
h Provoque l’apparition de maladies chez les poissons élevés dans les unités aquacoles et
requiert l’utilisation d’antibiotiques.
h Entraîne un transfert des maladies et des parasites aux populations de poissons sauvages.
h Exerce une pression sur les stocks sauvages nécessaires à la production d’aliments pour
poissons.
h Compromet les pools de gènes indigènes lorsque les poissons d’élevage et les espèces
indigènes se reproduisent entre eux.
h Provoque une concurrence mondiale et une incapacité à soutenir le marché.
h Compromet la beauté esthétique des côtes.
h Ne profite qu’à une petite partie de la société.
Bien que la théorie des effets des médias soit complexe et qu’il s’agisse d’un domaine d’étude
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
en constante évolution, des travaux de recherche en la matière ont démontré que les médias
de masse peuvent avoir une influence considérable sur la sensibilisation du public à certaines
thématiques, sur ses perceptions à l’égard de la question posée et, dans certains cas, peuvent
même influencer les comportements individuels (Macnamara, 2005).
Dans le cas de l’aquaculture, les médias n’ont peut-être pas la capacité de dire aux gens ce
qu’ils doivent penser, mais ils peuvent en revanche parvenir à leur dire ce à quoi ils doivent
penser.
146
Perceptions, méprises et acceptation de l’aquaculture
Comment s’attaquer à certains problèmes et améliorer l’acceptabilité:
h Faciliter une gouvernance adéquate du secteur aquacole avec une participation plus large
à la prise de décision permet d’assurer une certaine responsabilisation et d’accroître
l’acceptabilité sociale:
– Le choix du site garantit non seulement l’optimisation environnementale, mais aussi
sociale et économique de l’écosystème dans lequel une exploitation aquacole est
établie.
– La sélection des espèces (vérifier la préférence du public et étudier les possibilités de
créer de nouveaux produits et des niches de marché spécifiques).
– Mercatique. Éco-étiquetage.
– Responsabilité sociale des entreprises.
– Directives soutenant l’acceptabilité sociale.
– Travailler avec des journalistes et d’autres médias pour les renseigner sur l’aquaculture
et les produits aquacoles.
– S’efforcer d’incarner l’approche «Une seule santé» de l’aquaculture.
h La FAO prépare des Directives pour une aquaculture durable qui consacrent un chapitre
au commerce et proposent des recommandations visant à soutenir l’acceptabilité sociale
de l’aquaculture.
147
Module 3
DIMENSION ÉCONOMIQUE DE
L’AQUACULTURE DURABLE ©C. Byakusenge
L’aquaculture commerciale peut également être une source de devises étrangères. Dans les
pays où des machines (telles que les aérateurs) et des intrants (nourriture) sont importés,
le coût des importations doit être déduit des recettes brutes en devises étrangères.
L’aquaculture commerciale peut également avoir d’autres effets positifs. Lorsqu’elle est
implantée dans des zones rurales isolées, elle permet d’améliorer les infrastructures, de
créer des petites communautés et d’inciter les jeunes à ne pas migrer vers la ville.
151
Figure 78. Cadre conceptuel de la contribution de l’aquaculture commerciale à la
croissance économique
SÉCURITÉ ALIMENTAIRE
ET NUTRITIONNELLE
Consommation
humaine
Ventes Augmentation de la
Investissements production de poisson
Impôts et
publics taxes Plus Monnaie
d’exportations étrangère
de poisson
Moins
CROISSANCE AQUACULTURE d’importations AMÉLIORATION
ÉCONOMIQUE COMMERCIALE de poisson DE LA BALANCE
NATIONALE COMMERCIALE
Achats
Emploi et revenus
Intrants de production
Bénéfices Denrées
alimentaires
Augmentation de
RÉDUCTION DE LA
la productivité
PAUVRETÉ
Le module portant sur les aspects économiques comprend des séances théoriques et pratiques.
La bibliographie de référence utilisée pour préparer ce module économique figure dans la
section «Bibliographie».
Planifier correctement la conduite des opérations aquacoles et l’aide apportée aux aquaculteurs.
Évaluer le niveau de rentabilité et la richesse financière des fermes aquacoles.
Identifier les risques financiers potentiels pour le développement de l’aquaculture en Zambie et
renforcer les compétences pour une évaluation critique des risques financiers.
L’aquaculture commerciale fait référence aux «activités d’élevage piscicole visant à maximiser
les profits, les profits étant définis comme les recettes moins les coûts de fonctionnement
(éventuellement escomptés)» (Ridler et Hishamunda, 2001; Percy et Hishamunda, 2001). Elle
fournit des produits aquatiques pour la consommation, tels que des poissons, des mollusques,
des crustacés et des plantes aquatiques, génère des profits, crée des emplois, verse des salaires et
des traitements, et rapporte des recettes fiscales (Cai, Leung et Hishamunda, 2009).
Les principes clés permettant de distinguer l’aquaculture commerciale de son homologue non
commerciale sont la présence dans la première d’une orientation commerciale et l’adoption de
facteurs de production rémunérés, tels que la main-d’œuvre. Les exploitations non commerciales
152
reposent essentiellement sur les membres de la famille de l’exploitant pour la main-d’œuvre,
tandis que les élevages commerciaux ont tendance à embaucher de la main-d’œuvre (Ridler
et Hishamunda, 2001). Les pisciculteurs commerciaux participent activement aux marchés en
achetant leurs intrants et en assurant la vente de leurs produits.
Les différents termes présentés dans la figure 79 sont utilisés de manière interchangeable
pour indiquer les activités de l’aquaculture commerciale et pour donner une indication du
type d’exploitation et de son inclination éventuelle à générer des profits.
L’aquaculture commerciale désigne une entreprise dont l’objectif est de maximiser les profits,
quel(le) que soit:
h La taille de l’élevage.
h Le système de production aquacole.
Les caractéristiques définissant l’aquaculture commerciale sont:
Génère des
bénéfices
L’aquaculture,
en tant Crée des emplois
qu’activité
commerciale Paie des
salaires et des
traitements
Rapporte des
recettes fiscales
153
De quoi avez-vous besoin pour démarrer une entreprise aquacole?
Les conditions préalables à la création d’une entreprise aquacole sont les suivantes:
Sur la base des préférences et du comportement des consommateurs, les aquaculteurs ayant
le sens des affaires s’efforceront d’identifier:
h Quoi produire: les produits issus de l’aquaculture (par ex., poissons, mollusques,
crustacés et/ou plantes aquatiques) et leur forme (par ex., vivant, congelé, transformé).
h Combien produire: la quantité cible.
h Comment produire: définir les ressources nécessaires et la manière de les combiner
pour une production efficace.
h Pour qui produire: les marchés cibles.
L’aquaculteur devra préparer des états financiers appropriés, ainsi que des plans de marketing
et d’affaires.
Si les recettes totales sont supérieures aux coûts totaux, l’entreprise génère un bénéfice. Si, en
revanche, les coûts totaux sont supérieurs aux recettes totales, l’entreprise génère une perte.
154
En bref:
Les aquaculteurs commerciaux participent activement aux marchés en achetant leurs intrants et en
assurant la vente de leurs extrants.
Les aquaculteurs non commerciaux peuvent également acheter des intrants, principalement des
semences aquacoles et des aliments, et vendre leurs produits. Cependant, ils utilisent principalement de
la main-d’œuvre familiale et la vente éventuelle des surplus d’extrant se fait généralement sur place.
Une exploitation qui a débuté dans un but de subsistance peut éventuellement se transformer en une
petite entreprise commerciale dans de bonnes conditions.
h Augmentation de la production;
h Taux de charge, taux de survie, taux de croissance, etc.;
h Augmentation des prix à la ferme;
h Qualité du poisson, saisonnalité et coutumes sociales, commercialisation coopérative,
différents marchés et produits, stade de distribution, etc.;
h Réduction des coûts;
h Coût de la construction, des engrais, des semences aquacoles, des aliments, de la main-
d’œuvre, de l’eau, des intérêts, des frais de commercialisation, du bail foncier, etc.
Coûts de production
Les coûts fixes restent les mêmes quelle que soit Les coûts variables sont les coûts qui
la quantité de poisson produite dans un élevage sont directement liés à la production et
donné. Ils sont liés aux facteurs de production correspondent aux dépenses pour les
fixes. facteurs variables.
Exemples: coût de dépréciation, location Exemples: coût des semences aquacoles,
de terrain, intérêts sur les prêts et autres coût des aliments, coût énergétique, coûts
paiements fixes tels que les licences et les de gestion et frais de bureau.
primes d’assurance.
155
Conservation des informations
Les registres peuvent être tenus sur une base annuelle, saisonnière et quotidienne.
Les figures 82 à 86 sont des exemples des différents formulaires nécessaires à la bonne tenue
des registres dans une ferme aquacole commerciale.
156
Figure 82. Pisciculture en étang: exemple de formulaire de saisie des intrants variables
Numéro de l’étang:
Superficie de l’étang:
157
Figure 85. Pisciculture en cage: exemple de formulaire de saisie hebdomadaire
de données concernant les aliments
Échantillonnage terminé:
50 poissons pesés, avec un poids moyen = 112 g
Nbre de poissons ___ et biomasse estimée ___
Source: Adapté de Piccolotti (2014).
Cage n° ___ Nombre initial de poissons Poids moyen Biomasse initiale ___
___ initial ___
Mois (à Nombre de Poids moyen Biomasse Aliments TCA (fin Notes et
partir poissons en g (fin du en kg (fin distribués en kg du mois) observations
du mois (fin du mois) du mois)
Type 1 Type 2
d’élevage) mois)
Un élevage commercial requiert un capital adéquat pour créer, maintenir et développer une
entreprise, accroître l’efficacité et répondre aux besoins saisonniers de trésorerie d’exploitation.
158
Facteurs limitant h Perception par les banques du risque élevé d’échec de l’aquaculture
les prêts commerciale.
bancaires h Exigences des banques en matière de nantissement.
h Taux d’intérêt élevés.
h Manque de connaissances sur la manière de préparer une demande de
prêt auprès d’une banque.
Pourquoi planifier?
La planification comprend un certain nombre d’étapes, notamment l’identification et la
définition du problème ou de la prise de décision, l’acquisition des informations initiales,
l’identification des solutions alternatives et l’analyse de chaque alternative.
La planification est la fonction de gestion la plus fondamentale, car elle consiste à décider
L’analyse des plans potentiels fait appel à des principes économiques et à des techniques de
budgétisation, qui seront examinés plus loin.
Budget d’entreprise
Qu’est-ce qu’un budget d’entreprise?
Il s’agit d’une estimation des coûts, des revenus et de la rentabilité d’un élevage piscicole pour
une période donnée, compte tenu d’un ensemble choisi d’hypothèses et de valeurs.
Les entrées montrent les produits typiques utilisés dans ce secteur d’activité, clarifiant
les éléments importants et les coûts nécessaires au bon fonctionnement d’un élevage. La
figure 87 fournit des informations supplémentaires sur la manière de remplir les formulaires
pour établir un budget.
159
Figure 87. Exemple de budget d’entreprise
Élément Description Unité Quantité Prix Total
unitaire
Recettes brutes
Ventes de tilapias Recette moyenne des tilapias
kg Q P =Q*P
commercialisables entiers de taille commercialisable
Ventes d’autres Recette moyenne des autres
kg
espèces de poisson catégories de poisson
Total des recettes brutes $ (A) = Σ
Coûts variables
Dépenses moyennes des poissons
Alevins Nbre
utilisés pour l’empoissonnement
Dépenses moyennes pour les
Alimentation kg
aliments artificiels
Engrais
Dépenses moyennes pour les
Urée kg
engrais inorganiques à base d’azote
Dépenses moyennes pour les
Phosphate
engrais inorganiques à base de kg
diammonique
phosphore
Dépenses moyennes pour les
Chaux matières utilisées pour corriger kg
l’acidité de l’eau
Dépenses moyennes pour
Engrais organiques le compost, les déchets kg
organiques, etc.
Produits vétérinaires et pharmaceutiques
Dépenses moyennes pour ce
Formol kg
désinfectant/produit de nettoyage
Permanganate de Dépenses moyennes pour ce
kg
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
potassium désinfectant
Employés
Niveau moyen des rémunérations
Travailleurs sur le versées aux personnes employées à
Nbre
terrain temps plein pour des activités sur
le terrain
Niveau moyen des rémunérations
Gardes Nbre
versées au personnel de sécurité
Niveau moyen des rémunérations
Gestionnaires Nbre
versées aux administrateurs
Niveau moyen des rémunérations
versées aux personnes participant
Secrétaires Nbre
aux activités de secrétariat de
l’exploitation
Niveau moyen des rémunérations
versées aux personnes exerçant des
Comptables Nbre
activités de comptabilité au sein de
l’exploitation
Niveau moyen des rémunérations
versées aux conducteurs de
Chauffeurs Nbre
véhicules et autres machines
agricoles
Coût annuel des
Niveau moyen de rémunération du
prestataires de Nbre
personnel spécialisé temporaire
services
160
Figure 87. (suite)
Prix
Élément Description Unité Quantité Total
unitaire
Dépréciation
161
Compte d’exploitation
Le compte d’exploitation est un état financier qui résume les transactions financières de
l’élevage piscicole au cours d’une période donnée, généralement une année. Il présente
les recettes, les coûts et le résultat net (ou bénéfices nets) et est nécessaire pour évaluer la
rentabilité de l’élevage piscicole sur la période donnée.
162
Figure 88. (suite)
Élément Année 1
(B) TOTAL DES DÉPENSES DE TRÉSORERIE VARIABLES (B) = Σ
Frais de trésorerie fixes
Intérêt sur le prêt d’investissement
Assurance de l’exploitation
Autres coûts directs fixes d’exploitation
(C) TOTAL DES DÉPENSES DE TRÉSORERIE FIXES (C) = Σ
(D) TOTAL DES DÉPENSES DE TRÉSORERIE (D) = B + C
(Dépenses de trésorerie variables plus dépenses de trésorerie fixes)
(E) REVENU NET DE L’EXPLOITATION EN ESPÈCES (RNEE) SUPÉRIEUR AUX DÉPENSES DE
TRÉSORERIE (E) = A – D
(Recettes moins dépenses de trésorerie)
Ajustements hors trésorerie du revenu
Ajustement de l’inventaire piscicole
Dépréciation
Infrastructure de soutien
Équipements et machines
Étangs
(F) TOTAL DES AJUSTEMENTS HORS TRÉSORERIE DU REVENU (F) = Σ
(G) REVENU NET DES OPÉRATIONS DE L’EXPLOITATION (RNOE) SUPÉRIEUR AUX
DÉPENSES DE TRÉSORERIE ET DÉPENSES HORS TRÉSORERIE (G) = E– F
(RNEE moins ajustements hors trésorerie)
Gains et pertes sur la vente d’actifs en capital
Terrain
Équipements et machines
Autre
(H) TOTAL DES GAINS ET DES PERTES SUR LA VENTE D’ACTIFS EN CAPITAL (H) = Σ
(I) REVENU NET DE L’EXPLOITATION (RNE)
(I) = G ± H
163
Bilan financier
Bilan financier
Quoi?
Déclaration de la valeur de tous les actifs et passifs de l’exploitation piscicole au cours d’une
période donnée.
Pourquoi?
Mesurer la situation financière et la robustesse de l’exploitation piscicole au moyen de la valeur
nette et des coefficients de solvabilité et de liquidité.
164
Flux de trésorerie
Flux de trésorerie
Quoi?
Déclaration présentant le total des encaissements et des décaissements de l’exploitation piscicole
sur une période donnée.
Pourquoi?
Identifier les besoins de financement et le moment où ils sont susceptibles de se produire, la capacité
de remboursement des emprunts et le moment où il pourrait être possible de rembourser un prêt.
165
Analyse financière
Après avoir utilisé tous ces outils et les avoir remplis correctement avec les informations sur
votre entreprise que vous recueillez tous les jours, toutes les semaines, tous les mois et tous
les ans, ces outils vous aideront à dresser un tableau clair de la situation financière de votre
entreprise – ainsi qu’à soutenir et à justifier votre demande de prêt, par exemple (tableau 8).
166
Plan d’affaires
Définition
Un plan d’affaires est un document écrit détaillé qui aborde tous les aspects majeurs de
l’entreprise (tableau 9).
Le plan d’affaires doit décrire dans un format structuré, avec un flux logique d’informations,
l’entreprise, son environnement opérationnel, ses objectifs à court et à long terme, et la manière
dont elle se propose d’atteindre ces objectifs.
Objectifs
Le plan d’affaires doit servir de guide aux entrepreneurs, avec une série d’objectifs permettant de
contrôler les performances financières de l’entreprise.
• En tant qu’outil de mobilisation de capitaux, le plan d’affaires doit anticiper les questions
que peuvent se poser les personnes qui envisagent de risquer de l’argent dans une
entreprise.
• Il doit démontrer que l’entrepreneur a réfléchi au développement de l’entreprise en termes
de produits, de gestion, de finances, de marchés et de concurrence.
• Il peut aider l’entrepreneur à éviter des erreurs ou à détecter des occasions cachées.
Le plan d’affaires proposé pour une entreprise aquacole commerciale comprend deux parties
principales:
• La première partie contient la page de titre, la table des matières et un résumé.
• La deuxième partie est constituée du corps principal du plan.
Le corps principal d’un plan d’affaires d’une exploitation aquacole peut être divisé en trois
sections:
1. Anatomie de l’entreprise aquacole proposée:
– Projet d’entreprise aquacole
– Site
– Système de production
– Structure juridique de l’entreprise
– Capacité de gestion de l’entreprise
– Historique financier de l’emprunteur
2. Plan mercatique
3. Documents financiers:
– Estimation du financement nécessaire: résumé des besoins financiers, déclaration de
distribution des fonds empruntés
– États financiers pro forma: compte d’exploitation pro forma, bilan financier pro
forma, tableau des flux de trésorerie pro forma
167
Tableau 9. Liste de contrôle des éléments d’un plan d’affaires
Éléments essentiels Ce qu’il faut Remarques complémentaires
inclure
Première partie Page de titre, table des Ne pas les oublier!
du plan matières, résumé
168
INTRODUCTION À L’OUTIL CONVIVIAL D’AIDE À LA
PRISE DE DÉCISION SUR LES INVESTISSEMENTS EN
AQUACULTURE DE LA FAO (UTIDA)
La version bêta de l’outil convivial d’aide à la prise de décision sur les investissements
en aquaculture (UTIDA) est basée sur un modèle interactif et facile à utiliser conçu dans
Microsoft Excel, qui permet une saisie rapide des données par les utilisateurs. UTIDA
ne nécessite pas de connaissances avancées des concepts économiques ni de compétences
avancées dans l’utilisation des tableurs. L’outil est destiné à aider les petits et moyens
pisciculteurs dans leur décision d’investir ou non dans l’aquaculture en fonction d’hypothèses
spécifiques. Utilisé correctement, UTIDA peut apporter une aide précieuse aux petites et
moyennes exploitations piscicoles pour améliorer la gestion financière de leurs opérations.
h Contexte
h Définition et champ d’application
h Structure et utilisation
La version bêta de l’outil convivial d’aide à la prise de décision sur les investissements en
aquaculture (UTIDA):
• Repose sur un modèle interactif, facile à utiliser et conçu dans Excel, qui permet une saisie
rapide des données par les utilisateurs.
• Nécessite des connaissances techniques, économiques et financières de base pour effectuer
la saisie des données.
UTIDA est conçu pour aider les petits et moyens pisciculteurs à prendre des décisions en matière
d’investissement dans l’aquaculture en fonction d’hypothèses spécifiques.
UTIDA est conçu pour:
h Couvrir un certain nombre de systèmes de production aquacole:
– Grossissement
– Alevinage
h Analyser deux espèces de poisson:
– Tilapia
– Poisson-chat africain
169
Structure et utilisation: téléchargement et premier accès
L’outil est disponible sous la forme d’une archive zip appelée «UTIDA_ Attention!
FR.zip» sur la page Internet de la FAO https://www.fao.org/fishery/fr/ L’outil étant constitué d’une
utida. série de fichiers de classeurs
Les utilisateurs doivent d’abord télécharger l’archive UTIDA_FR.zip et Excel liés dans un dossier, il est
très important de conserver la
l’enregistrer sur un disque dur local.
structure du fichier zippé lors
Ensuite, les utilisateurs doivent décompresser l’archive tout en conservant de l’extraction.
la même structure de dossier.
Enfin, pour commencer à utiliser l’outil, les utilisateurs doivent
ouvrir le fichier «INDEX-FR.xls», qui contient les «pages d’accueil»
(tableau 10).
Page Internet d’UTIDA (anglais): https://www.fao.org/fishery/en/utida
Page Internet d’UTIDA (français): https://www.fao.org/fishery/fr/utida
Monoculture
Hapa* Cage*
(étang)
Grossissement
Page d’accueil Polyculture Intégré Système à
pour les (étang)* (étang)* recyclage*
tilapias Alevinage
Fretins Alevins Juvéniles
(bassins)* (étang)* (étang)*
Page Monoculture
Page d’accueil Hapa* Cage*
d’accueil (étang)
pour les Grossissement
poissons-chats Polyculture Intégré Système à
africains (étang)* (étang)* recyclage*
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
Alevinage
Manuel Fretins Alevins Juvéniles
d’utilisation (bassins)* (étang)* (étang)*
Attention!
Veuillez noter que chaque fichier est protégé. L’utilisateur est autorisé à effectuer les actions
suivantes: enregistrer; enregistrer sous; imprimer; aperçu avant impression; modifier la largeur des
colonnes; insérer des données dans les cellules vertes; et cliquer sur les flèches.
170
Saisie des données
On dénombre 4 feuilles de saisie de données (les tableaux dans Excel): chacune est destinée à
saisir des données relatives à un aspect spécifique de l’élevage aquacole commercial, et chacune
doit être remplie complètement pour que le programme puisse fournir des conseils sur vos
décisions d’investissement. Les 4 feuilles concernent (1) les informations sur l’exploitation; (2)
les informations sur l’empoissonnement et la production; (3) les informations sur les intrants
de production autres que les semences aquacoles et les aliments; et (4) les informations sur
l’investissement et le financement.
La figure 91 indique le type de données requises dans chacune des feuilles. Toutes les
informations demandées doivent être saisies, car la précision des résultats en dépend. Plus
bas, la figure 92 montre un exemple de saisie de données et comment la cellule verte devient
blanche une fois les données demandées saisies.
1 2 3 4
INFORMATIONS DÉTAILS SUR LA INFORMATIONS INFORMATIONS
DÉTAILLÉES SUR MISE EN CHARGE SUR LES INTRANTS SUR LES
L’EXPLOITATION (EMPOISSONNEMENT) DE PRODUCTION INVESTISSEMENTS
Zone de l’élevage ET LA PRODUCTION Fertilisation, ET LE
piscicole, zone des Densité de mise en employés perma- FINANCEMENT
étangs, superfi- charge, poids des ale- nents rémunérés Coûts associés
cie moyenne des vins mis en charge, taux et non rémunérés, au terrain, prêts,
étangs, nombre de survie, etc. coût de l’électrici- durée de vie utile
d’étangs, etc. té, etc. moyenne d’un
étang piscicole,
impôts fonciers, etc.
Élément
Densité de mise en charge
Définition
30 000
Nombre d’alevins mis en charge par mètre
carré d’étang
Unité
Alevins/m2
Il est également possible de cliquer sur les «cellules vertes»; l’outil affiche alors des messages
de saisie, par exemple, «faites attention aux unités de mesure lorsque vous saisissez des
valeurs dans les cellules vertes».
171
Une fois que l’utilisateur a saisi toutes les
informations demandées dans les cellules
vertes, l’outil calcule automatiquement Attention!
• Toutes les informations doivent être
les valeurs dans les «cellules oranges»
exclusivement saisies dans les «cellules
des quatre feuilles de saisie. Comme les
vertes» dans la colonne intitulée «valeur».
calculs sont déjà programmés dans les • Ne laissez aucune cellule verte vide, car la
feuilles, l’utilisateur doit se concentrer sur précision de l’analyse des résultats en dépend.
plusieurs points essentiels afin d’éviter de Chaque cellule verte doit contenir une valeur.
commettre une erreur. Bien que certains • Lorsque l’utilisateur saisit l’information
soient énumérés dans les pages ci-dessus, demandée, la couleur de la cellule passe du
le tableau 11 recense toutes les «choses vert au blanc.
à ne pas faire» susceptibles de nuire à la
précision de l’outil UTIDA.
Tableau 11. Liste des «choses à ne pas faire» lors de l’utilisation de l’outil UTIDA
NE PAS FAIRE
L’utilisateur ne peut pas modifier les valeurs calculées dans les cases oranges. 150 000
Ne laissez aucune cellule verte vide, car la précision de l’analyse des résultats en
dépend. Chaque cellule verte doit contenir une valeur.
Veuillez noter que chaque fichier est protégé. L’utilisateur est autorisé à effectuer les
actions suivantes: enregistrer, enregistrer sous, imprimer, aperçu avant impression,
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
modifier la largeur des colonnes, insérer des données dans les cellules vertes et
cliquer sur les flèches.
172
Feuilles de résultats
On obtient 6 feuilles de résultats une fois que toutes les données requises sont correctement
saisies (tableau 12).
Attention!
Dans le «Résumé des informations fournies», les «cellules jaunes»
Structure de l’analyse
L’analyse financière permet aux pisciculteurs d’avoir une vision claire de leur élevage, grâce à
l’évaluation des éléments suivants:
h Les indicateurs de solvabilité se réfèrent à la valeur des actifs par rapport au montant des
passifs de l’élevage piscicole.
h Les indicateurs de liquidité se réfèrent à la capacité de l’élevage piscicole à satisfaire à ses
obligations en matière de flux de trésorerie.
h Les indicateurs de rentabilité sont généralement calculés en soustrayant le total des coûts
du total des recettes.
h Les indicateurs d’efficience sur le plan financier se réfèrent à l’efficacité avec laquelle un
élevage piscicole peut générer des revenus.
173
Dans la figure 93, l’indicateur de solvabilité est représenté dans un graphique. Les données
nécessaires pour le calcul de ce taux d’endettement proviennent du bilan financier.
Indicateur de solvabilité
Taux d’endettement = Total des passifs / Total des actifs
Taux d’endettement
1,00
Indice
0,50
0,00
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Moyenne
Années
L’analyse de la structure des coûts fournit aux pisciculteurs une image claire de la manière
dont les ressources financières sont réparties entre les facteurs de production:
La figure 94 représente la formule utilisée pour procéder à l’analyse de la structure des coûts
et un exemple de la distribution de quelques variables; ainsi, on peut voir les coûts pour le
«poids» des alevins par rapport au poids des coûts des employés permanents et des autres
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
coûts (figure 95). Dans cet exemple, le coût le plus important correspond manifestement à
l’alimentation. Les données nécessaires à cette analyse sont tirées du compte d’exploitation.
174
Figure 95. Poids des coûts totaux par catégorie
Alevins 9%
62 %
COÛTS VARIABLES
Alimentation
Engrais 0%
Vétérinaires et... 0%
Employés permanents 16 %
Employés occasionnels 0%
Autres coûts variables 12 %
Dépréciation 1 %
COÛTS
FIXES
L’analyse de sensibilité (figure 96) montre aux pisciculteurs les effets combinés sur le résultat
net moyen de l’exploitation du/de la:
Veuillez remplir
2 toutes les
cellules vertes
Veuillez remplir
3 toutes les
cellules vertes
Veuillez remplir
4 toutes les
cellules vertes
Veuillez remplir
5 toutes les
cellules vertes
Remarque: TCA = taux de conversion alimentaire; ML = monnaie locale.
175
À RETENIR:
Veuillez noter que l’analyse de sensibilité ne peut être réalisée qu’après avoir saisi toutes les
données demandées et exploré tous les résultats.
h Toutes les informations doivent être exclusivement saisies dans les «cellules vertes»
correspondantes.
h Ne laissez aucune cellule verte vide, car la précision de l’analyse en dépend. Chaque
cellule verte doit contenir une valeur.
h Lorsque l’utilisateur saisit l’information demandée, la couleur de la cellule passe du vert
au blanc.
30 000
Dans la figure 97, le graphique réalisé pour l’analyse de sensibilité, à partir des données du compte
d’exploitation et du flux de trésorerie, montre le revenu net possible pour différents scénarios.
Les données de base du scénario 1 sont utilisées comme exemple dans ce graphique (figure 98).
Figure 97. Exemple de graphique sur l’analyse de sensibilité; revenu par scénario
16 000 000
14 000 000
12 000 000
Monnaie locale
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
10 000 000
8 000 000
6 000 000
4 000 000
2 000 000
0
-2 000 000
Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3 Scénario 4 Scénario 5
(scénario de
référence) Scénarios
Scénario 1
Coût des aliments = 800 (monnaie locale/kg)
Revenu net de l’exploitation = recettes totales - [(800 * qa + cvb + ... + cvn) +
total des coûts fixes]
176
Test de l’outil
EXERCICE
177
RISQUES FINANCIERS ET DANGERS LIÉS AU
DÉVELOPPEMENT DE L’AQUACULTURE DANS SA
DIMENSION COMMERCIALE
L’aquaculture, comme toute autre activité agricole, est confrontée à des menaces et à
des risques et a le potentiel de créer des vulnérabilités. Certaines menaces sont internes,
directement liées à l’aquaculteur et à la gestion de l’élevage, et d’autres sont externes, telles
que les conditions météorologiques, le climat, les marchés mondiaux et l’ordre social. Il est
important de disposer d’une méthode objective, systématique, normalisée et rigoureuse pour
évaluer la probabilité que des conséquences négatives se produisent en raison d’une action ou
d’une activité proposée et l’ampleur probable de ces conséquences.
De nombreux risques peuvent être identifiés dans une entreprise aquacole, certains n’affectant
que l’élevage lui-même et son propriétaire, tandis que d’autres ont un impact plus important
dépassant la sphère de l’aquaculteur et de son exploitation (Arthur et al., 2009). Voici les
différentes catégories de risques financiers:
Dans ce module, nous étudions spécifiquement les éléments qui contribuent aux risques
financiers.
178
Risques financiers
Menaces sur la
production
Dans l’aquaculture,
les risques financiers
peuvent être classés
comme suit: Menaces pour
le marché (ou
Figure 99. Schéma illustrant les dangers, les risques et les conséquences
179
Les menaces pesant sur la production entraînent des pertes financières
dues à une baisse de rendement
h Ces impacts peuvent être dus à des conditions environnementales défavorables, à une
défaillance de l’équipement ou d’autres actifs, à un stock de mauvaise qualité, à une
maladie ou à une infestation par des ravageurs, etc.
h Bon nombre de ces facteurs externes peuvent être améliorés par un personnel bien
informé:
– Stock de géniteurs de mauvaise qualité ou disponibilité limitée
– Stock de semences aquacoles de mauvaise qualité ou disponibilité limitée
– Défaillance de l’équipement/des actifs
– Baisse des taux de croissance
– Propagation des maladies
– Manque/perte de main-d’œuvre qualifiée
– Catastrophes naturelles
– Disponibilité limitée des aliments
– Acceptabilité sociale
180
Analyse de risque
Une analyse de risque (Arthur et Bondad-Reantaso, 2012) est une méthode objective,
systématique, normalisée et défendable d’évaluation de la probabilité que des conséquences
négatives se produisent en raison d’une action ou d’une activité proposée et de l’ampleur
probable de ces conséquences (figure 100).
Figure 100. Synthèse des éléments d’une analyse des risques financiers
EXERCICE
181
Module 4
LECTURES ET PRATIQUES
COMPLÉMENTAIRES: ACTIVITÉS
D’APRÈS‑RÉCOLTE, TRAITEMENT ET
VALEUR AJOUTÉE
Ce module a été préparé sous l’égide de l’initiative Croissance bleue (FMM/
GLO/112/MUL) et du Fonds fiduciaire africain de solidarité (GCP/SFE/001/MUL).
La version originale a été préparée par Luisa Arthur, Carlos Lima dos Santos et
Esperanza Silva (INFOSA, 2009a, b, c, d, e).
Ces manuels ont surtout été enrichis d’une série de guides et de brochures préparés dans le cadre
d’un projet de l’INFOSA intitulé «Aumento da eficiencia nos mercados do sector de pesca de
pequena escala em Angola e Mocambique» (Améliorer l’efficacité du marché dans le secteur de
la pêche artisanale en Angola et au Mozambique). Pour compulser les documents de référence et
approfondir vos connaissances sur ces sujets, consultez la section sur la bibliographie (INFOSA,
2009a, b, c, d, e).
Bien qu’il existe de nombreux facteurs qui entravent le développement intégral des chaînes
de valeur aquacoles, ce programme de formation et le manuel qui l’accompagnent permettent
d’acquérir une bonne compréhension des techniques, des méthodes et des procédures de
base à suivre pendant la production, la manipulation et le traitement après la récolte qui sont
Cette section présente brièvement quelques principes, informations et techniques clés pour
appliquer correctement les mesures sanitaires nécessaires pendant les activités d’après la récolte
et les différentes techniques de traitement du poisson. Cette section vise à permettre à tous les
acteurs de la chaîne de valeur aquacole d’acquérir des aptitudes et des compétences de base,
en particulier ceux qui participent au traitement du poisson et au développement des marchés.
Cette section aborde les méthodes et les pratiques de traitement des poissons et de
commercialisation sur les marchés, telles que le fumage, la réfrigération et la congélation, et
les conditions sanitaires des marchés aux poissons. Tout au long de la section, les bonnes et
les mauvaises pratiques sont illustrées.
À la fin de ce module/cette séance, les participants auront acquis:
Module 4
Une bonne compréhension des techniques, des méthodes et des procédures à suivre lors de la
préparation des produits aquatiques pour leur commercialisation après la récolte.
La capacité à appliquer les bonnes pratiques pour la manipulation d’après la récolte et un
renforcement de la valeur ajoutée.
Les connaissances nécessaires pour appliquer correctement les mesures sanitaires nécessaires
dans les processus qui suivent la récolte.
185
Salage et séchage du poisson
Matières premières pour le salage
Les matières premières pour le salage sont le poisson et le sel; les deux doivent être de bonne
qualité organoleptique, sanitaire et nutritionnelle.
Poisson
Seuls les poissons de bonne qualité (frais) peuvent être salés et séchés, car ni le séchage ni le
salage n’améliorent la qualité des poissons avariés.
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
Sel
Le sel est le principal ingrédient utilisé dans le salage
du poisson et sa qualité est très importante.
©Bernard Adrien
h Les résidus insolubles, tels que le sable et d’autres
particules étrangères, doivent représenter moins
de 0,5 % du poids.
h Le sel doit être exempt de toute contamination
par des bactéries halophiles (bactéries de
putréfaction qui vivent sur le sel et sont rouges).
h En résumé, le principe de la conservation par le salage repose sur:
1. Le pouvoir déshydratant du sel par équilibre
chimique ou osmotique, qui provoque
l’évaporation de l’eau à l’intérieur du tissu
des poissons, donc l’assèchement de leur
chair.
©Bernard Adrien
186
Méthodes de salage
Le salage est réalisé à l’aide de méthodes industrielles et non industrielles.
Il existe deux méthodes de salage du poisson: (i) le salage à sec (ou salage à sec par
empilement); et (ii) le salage en saumure (salage humide). Dans les deux cas, la quantité de
sel doit représenter environ 30 % du poids du poisson afin d’obtenir du poisson salé stable.
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
Procédez au traitement du poisson ...et pas directement ...mais toujours sur une table ou
dans des endroits propres, où il n’y sur le sol ou sur la une bâche.
a pas d’ordures... plage...
187
ÉTAPE 2
LAVAGE ET SÉLECTION DANS UN BOL OU UN RÉCIPIENT (AVEC DES TROUS)
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
Triez les poissons par taille, lavez-les avec de l’eau propre sur une ...et utilisez si possible de l’eau
bâche... courante (de préférence).
ÉTAPE 3
RETRAIT DES ÉCAILLES D’UN POISSON
SUR UNE TABLE, UN PLATEAU OU UNE BÂCHE, EN ÉVITANT TOUT CONTACT AVEC LE SOL
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
Si le poisson a de grandes écailles qui ...à l’aide d’une brosse ou d’un écailleur à
pourraient ralentir l’entrée du sel, enlevez-les... poisson fabriqué avec des capsules de bouteilles.
ÉTAPE 4
PRÉPARATION DU POISSON
TOUJOURS UTILISER DE L’EAU PROPRE
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
Ouvrez le poisson et retirez les ...mais PAS sur le sable Ne lavez pas le poisson dans de
viscères et les branchies... de la plage ou dans un l’eau sale, en particulier dans
environnement sale. une eau contenant des parties
et des résidus de poisson.
188
REMARQUE: Les viscères
peuvent être utilisés pour
la fabrication d’aliments
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
pour animaux, par exemple
pour les poulets (farine
de poisson ou ensilage de
poisson); sinon, ils doivent
être enterrés ou brûlés pour
éviter de polluer la zone.
Photos: ©Bernard Adrien.
ÉTAPE 5
PRÉPARATION DES GROS POISSONS
SUR UNE TABLE, UN PLATEAU OU UNE BÂCHE, EN ÉVITANT TOUT CONTACT
AVEC LE SOL
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
Les gros poissons (plus de Ensuite, ouvrez-les à la manière d’un papillon (ouverture par
100 g) doivent être éviscérés et l’arrière), en gardant la tête intacte.
189
Il n’est pas recommandé de saler des poissons d’une épaisseur supérieure à 2-3 cm, car les
poissons risquent de se gâter avant d’être correctement salés. Des exemples d’épaisseurs
appropriées sont présentés dans l’illustration.
ÉTAPE 6
PRÉPARATION DES PETITS POISSONS
SUR UNE TABLE, UN PLATEAU OU UNE BÂCHE, EN ÉVITANT TOUT
CONTACT AVEC LE SOL
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
ÉTAPE 7
LAVAGE ADDITIONNEL DANS UN RÉCIPIENT OU UN BOL, EN IMMERGEANT UNE BOÎTE OU UN
PANIER AVEC DES TROUS
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
Lavez le poisson dans de l’eau propre (potable ou, à titre N’utilisez pas de boîtes qui
subsidiaire, de l’eau de mer collectée loin des zones sales telles ont été réparées, car elles
que les plages et les ports). pourraient endommager
physiquement le poisson.
190
Tout au long du processus de préparation des poissons pour le salage, veillez à ce que les
poissons soient toujours bien mélangés à de la glace. Consignez également leur lieu d’origine
afin que les poissons puissent être tracés.
Salage à sec
Résumé des étapes pour le salage à sec
ÉTAPE 1
SALAGE DU POISSON
DESCRIPTION
Alternez les couches de poisson et de sel, en commençant et en terminant par une couche de sel.
En général, la durée du salage est de un à cinq jours.
L’ENDROIT
©Bernard Adrien.
ÉTAPE 2
LAVAGE DU POISSON APRÈS LE SALAGE
DANS UN RÉCIPIENT OU UN BOL
DESCRIPTION
Module 4
De préférence, après avoir retiré le poisson de l’empilement formé pour le salage à sec,
plongez-le rapidement dans une saumure légère à 10 % pour éliminer l’excès de sel.
191
Salage en saumure
L’avantage de la saumure est qu’elle permet d’obtenir des produits fiables et qu’elle est en
outre plus facile à contrôler que le salage à sec.
Dans cette méthode, le mélange de poisson et de sel est placé dans un récipient qui ne
comporte aucun système de drainage, un seau en plastique par exemple. Normalement, on
place une couche de sel au fond, puis une couche de poisson entier, puis une autre de couche
de sel, pour finir cette alternance de couches par une couche de sel sur le dessus. On ne
rajoute pas d’eau au mélange.
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
ATTENTION:
Le sel doit être de bonne qualité.
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
Comme il n’y a pas d’écoulement de l’eau dans le récipient, de la saumure se forme à partir de
l’eau provenant de l’action du sel sur le poisson. Ce type de salage humide (par empilement)
est recommandé pour les espèces semi-huileuses et huileuses, telles que la sardinelle, le thon,
le maquereau, le chinchard et l’anguille.
Les poissons doivent être conservés dans cet empilement humide pendant au moins trois
jours, mais ils y restent généralement deux à quatre semaines.
On peut également préparer une saumure et y plonger les poissons: la proportion est d’une
mesure de sel pour trois mesures d’eau; soit environ 3,5 kg de sel dans 10 L d’eau.
192
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
La saumure est un mélange de sel et d’eau. Elle est préparée dans un seau ou un bol. Les poissons
sont placés dans le mélange à raison d’une mesure de sel pour trois mesures d’eau; soit environ
3,5 kg de sel dans 10 L d’eau. Les poissons absorbent le sel; l’eau sort de la chair et dissout la
saumure.
Cette méthode suit les mêmes étapes que le salage à sec, en immergeant le poisson dans la
saumure qui a été préparée au préalable. La durée du salage dans cette saumure doit être d’au
moins deux à trois jours.
En résumé
Module 4
193
Séchage du poisson
Le principe du séchage du poisson repose sur une augmentation de la chaleur qui entraîne une
réduction de la quantité d’humidité dans le poisson par évaporation de l’eau contenue dans
ses muscles dans l’air ambiant (figure 101).
Si vous essayez de sécher des vêtements par une journée très chaude mais pluvieuse (trop
humide), les vêtements ne sèchent pas très bien parce qu’il y a déjà de l’humidité dans l’air
et que l’humidité des vêtements ne peut donc pas s’échapper facilement dans l’air. Il en va de
même pour le poisson: un jour pluvieux et humide n’est pas propice au séchage du poisson.
Par contre, un jour où l’humidité de l’air est faible et où il y a du vent, les vêtements sèchent
beaucoup plus vite car le vent élimine l’humidité qui se forme autour des vêtements lorsqu’ils
commencent à sécher. Comme l’air qui entoure les vêtements ne contient déjà que peu
d’humidité, il peut en recevoir davantage émanant des vêtements.
Le séchage initial (première étape du séchage) est la période de séchage continu, l’eau s’évaporant
de la surface du poisson (le poisson se comporte comme une éponge et perd en permanence de
l’eau à sa surface). L’air entourant le poisson absorbe l’humidité sous forme de vapeur.
194
Cette phase doit être la plus courte possible car les conditions sont optimales pour que les
insectes déposent leurs œufs sur les surfaces humides du poisson en cours de séchage, ce qui
détériore la qualité du poisson.
Le séchage proprement dit (deuxième étape du séchage) est la période de séchage réduit
au cours de laquelle l’eau contenue dans le poisson se diffuse à la surface de ce dernier et
s’évapore.
Pendant cette étape, la vitesse de séchage est limitée par la diffusion de l’eau dans les couches
internes de la chair. L’eau à l’intérieur du muscle du poisson migre vers la surface et s’évapore,
asséchant le poisson (figure 102).
En outre, si le séchage superficiel est trop rapide, il se forme une couche externe dure qui
bloque l’eau à l’intérieur du poisson (humidité interne) et empêche son évaporation. En
conséquence, le poisson ne sèche pas. C’est pourquoi il est déconseillé de commencer le
séchage à midi par temps très ensoleillé.
Module 4
195
Types de séchage
Le séchage naturel est la méthode la plus simple, qui consiste à placer les poissons sur des
plateaux ou des claies et à les exposer directement à la lumière du soleil. Quelques exemples
figurent sur les deux photos suivantes.
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
Le séchage naturel s’effectue à température Des claies sont utilisées pour étaler le
ambiante, généralement sous le soleil. poisson à sécher, en une seule couche et sans
chevauchement.
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
Les plateaux et le poisson ...car le poisson doit être Les séchoirs solaires peuvent
ne doivent jamais être posés protégé de la contamination être utilisés par temps de
directement sur le sol, mais par des animaux; l’air doit pluie ou dans un climat
doivent être surélevés (par circuler facilement pour humide.
exemple sur des claies)... faciliter le séchage.
196
Entrepôts et emballages
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
Les entrepôts doivent être bien Les sacs sont de préférence Ils doivent être fermés pour
ventilés; le poisson doit être en jute. empêcher les mouches de
emballé en ballots (ne forcez pondre leurs œufs sur le
pas le passage du poisson dans poisson!
le sac avec vos pieds).
197
Fumage du poisson
Que faire lorsqu’il pleut pendant des jours et qu’il est difficile de faire sécher
le poisson?
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
198
Boîte B – Préparation de la chambre de fumage
h Vous pouvez également utiliser une boîte en carton,
de préférence plus haute et plus large, pour avoir plus
de place pour le poisson à fumer (boîte B) (étape 1).
h À la base de la boîte B, qui est directement reliée à
la partie supérieure de la boîte A qui a été percée,
une ouverture est pratiquée afin que le carton du
©Bernard Adrien
fond n’empêche pas la fumée de pénétrer depuis le
four de la boîte A. Laisser un peu de carton sur les
côtés de l’ouverture pour que la boîte B puisse être
correctement fixée au fumoir (boîte A) (étape 2).
Sur les côtés de la boîte B, pratiquer des trous pour les tiges sur lesquelles le poisson sera
accroché, ou pour insérer les plateaux (étape 5).
Module 4
199
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
AVANT
Les gens coupaient les arbres de la mangrove et en plantaient de nouveaux; avec
le bois, ils faisaient un feu pour fumer le poisson.
Ce poisson conservait une bonne qualité grâce à la chaleur et aux particules de
fumée, qui donnent au poisson fumé plusieurs caractéristiques uniques, à savoir
le goût et la couleur.
MAINTENANT
On utilise des fumoirs; une flamme produit de la fumée qui entre dans la
chambre de fumage et passe à travers la surface du poisson.
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
200
Types de fumoirs
La préservation du poisson par fumage repose sur une combinaison des facteurs suivants:
©Bernard Adrien
Tambours préparés à cet effet
Fumoirs en blocs
©Bernard Adrien
Module 4
201
Types de fumages
Les processus de fumage peuvent être regroupés en trois grands types: fumage à chaud,
fumage à froid et fumage liquide (tableau 13).
souhaité
Fumage Le poisson est mis dans un liquide obtenu par condensation de la fumée, qui
liquide améliore les caractéristiques organoleptiques des aliments, principalement
de la chair, et accélère le processus de fumage. Il est appliqué par injection et
pulvérisation.
Le fumage à chaud ou à froid peut être utilisé sur la même espèce de poisson, en fonction
des traditions locales et des caractéristiques des marchés et des consommateurs. La qualité
des produits fumés dépend principalement du degré de fraîcheur du poisson et du type de
fumage.
Le schéma (tableau 14) résume le processus de fumage à chaud. En outre, les sections
suivantes détaillent certaines des étapes du processus de fumage à chaud.
202
Tableau 14. Procédé de fumage à chaud
LAVAGE SALAGE
FUMAGE PRÉPARATION
EMBALLAGE STOCKAGE
L’épaisseur d’un poisson entier ou des filets de poisson entier ne doit pas dépasser 1,5-2 cm.
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
203
Le tableau 15 résume les différents types de traitement en fonction de la taille du poisson.
Selon la taille des filets de poisson, il est possible de tailler la chair en portefeuille de manière
à obtenir des filets de type «papillon».
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
Sans enlever la tête, le poisson est ouvert le long du ...et on obtient un filet de type
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
204
Il existe deux techniques de salage du poisson avant le fumage:
©Bernard Adrien
– Dans un bol, avec des trous à la base, pour les plus
petites quantités.
©Bernard Adrien
Le poisson est ensuite placé sur des plateaux ou suspendu à des
tiges, des crochets ou des clous pour être égoutté et prêt pour le
fumage, comme le montrent les photographies ci-dessous et les
figures 103 et 104.
©Bernard Adrien
bactéries responsables de l’altération des poissons, ce qui permet
de conserver la qualité des poissons plus longtemps.
Filets de type
papillon sur un
bâton
deux bâtons
205
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
Les filets sont placés sur des plateaux avant d’être fumés.
Fumage
Lorsque la préparation et la période de séchage partiel sont terminées, les poissons sont placés
dans la chambre de fumage.
Pendant le fumage, la fumée transporte divers produits chimiques qui se déposent à la surface
des poissons et leur donnent une couleur et une saveur spécifiques. Ces particules de fumée
agissent également contre les bactéries, contribuant ainsi à la conservation des poissons.
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
L’élément le plus important pour obtenir les caractéristiques du poisson fumé n’est pas
seulement l’adhésion des particules de fumée à la surface du poisson, mais aussi l’absorption
de la vapeur dégagée par l’eau de surface sur le poisson.
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
Pour produire de la fumée, utilisez du bois d’anacardier, des N’utilisez pas de bois ou de
fruits de palmier, de la sciure, des coques de noix de coco, des carton peint, mouillé ou moisi.
copeaux de bois provenant de scieries ou d’autres produits
similaires.
206
Le fumage à chaud se déroule en 3 phases
1re PHASE
h Chaleur: le fumoir doit déjà être prêt (la source de chaleur doit être allumée); la température
à l’intérieur de la chambre atteint environ 100 ˚C.
h Préparation du poisson: le poisson doit être réparti uniformément à l’intérieur du fumoir.
h Température: réduisez la température à environ 70 °C.
h Durée du fumage: la durée dépend de la taille du poisson (30 minutes à 4 heures).
2e PHASE
Production de fumée
Pour produire de la fumée, vous pouvez utiliser n’importe quel bois disponible, à condition
qu’il ne soit pas dur et résineux.
À la fin de la première phase, on réduit la chaleur en versant de la sciure de bois sur les braises;
on ferme les portes et le fumoir commence à produire de la fumée.
Dans la deuxième phase, le bois doit couver (combustion lente).
Pour accélérer la combustion, on peut imbiber une couche de sciure de 2 cm d’alcool.
Il convient d’utiliser de la sciure uniforme et comprimée et non de très gros morceaux de bois.
207
3e PHASE
©Bernard Adrien
progressivement et à haute température, se fixant ainsi
à la surface du poisson.
Cette étape peut durer entre 2 et 16 heures.
Après le fumage, dans les climats chauds et humides, il est nécessaire de sécher le poisson fumé.
À la fin du processus, refroidir le poisson jusqu’à ce qu’il soit complètement froid (environ 1 heure
suffit). Ensuite, le poisson doit être emballé.
Emballage et stockage
L’emballage du poisson fumé doit être aéré, de préférence dans des sacs en corde. Des sacs en
raphia peuvent également être utilisés. Il ne faut en aucun cas utiliser des sacs en plastique.
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
Commercialisation du poisson fumé
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
Sur les marchés, on trouve de nombreuses formes de poisson fumé, y compris des filets de
poisson entiers, tranchés ou papillons, comme le montre la photo suivante.
Les méthodes susmentionnées de traitement/vente des parties de poisson ou de présentation pour
leur commercialisation confèrent au poisson une valeur optimale (valeur ajoutée) et permettent
d’augmenter les ventes.
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
208
Refroidissement du poisson
La qualité du poisson commence à se dégrader peu après la capture.
nchie s,
ues (bra
e la m er, les alg
mm
Odeur: co ac)
om
Yeu peau, est
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illan
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Co
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©Bernard Adrien
Processus de rigidité cadavérique (rigor mortis) Processus de rigidité cadavérique (rigor mortis)
en cours terminé
Module 4
209
Le processus d’altération
Les aliments
et les
enzymes se
trouvent dans
les intestins
ENZYMES
ALIMENTATION
ENZYMES
Autolyse BACTÉRIES
Activité bactérienne
JOURS
210
Signes d’un poisson sain
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
Odeur agréable... texture ferme...
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
branchies rouges... et bon goût
Dans
Undercertaines circonstances,
bacteriales bactéries
15 °C
5 °C
Module 4
0 °C
211
Comment conserver le poisson dans un panier fabriqué localement?
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
212
Certaines bactéries vivent dans la saleté et contaminent facilement les poissons
(figure 109).
Il faut donc appliquer les bonnes pratiques d’hygiène.
HYGIÈNE – TOUJOURS LAVER LE BATEAU, LES BOÎTES, LES MAINS ET LE POISSON!
Figure 109. Voyez comment des bactéries peuvent contaminer directement un poisson
et ceci est
Ceci est un un agent
poisson frais contaminant,
et sain... plein de
bactéries.
ET LE
CONTAMINE!
L’agent
contaminant
vient se coller
au poisson...
Sur un étal de marché, cette Le poisson de sa voisine d’étal est ...et manipule son poisson
poissonnière manipule son propre et exempt de bactéries; elle avec le couteau sale et
poisson avec un couteau sale emprunte le couteau sale ... contaminé; son poisson finit
Module 4
213
Que peut-on faire pour éviter une détérioration rapide du poisson?
Glace
©Bernard Adrien
Herbe sèche Panier
ou journal artisanal
Couvrez le poisson avec un sac de jute (toile ...ou encore dans un sac en plastique rempli
de jute lourde) imbibé d’eau de mer, ou même d’eau et avec le poisson placé dans un panier
avec de vieux vêtements propres... en paille...
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
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©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
Il existe des bateaux de toutes les formes et de toutes les tailles, mais sur tous les bateaux, il convient
de protéger le poisson des rayons du soleil en le couvrant ou en le mélangeant à de la glace.
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
214
Quelques conseils pratiques utiles pour conserver la fraîcheur des poissons
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
Ne laissez pas le poisson directement exposé Le poisson doit toujours être conservé à
aux rayons du soleil. l’ombre.
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
Ne nettoyez pas et n’évidez pas les poissons déchargés sur la plage ou en plein soleil. Ne
préparez pas et n’emballez pas les poissons avec de la glace sur la plage.
Module 4
215
Comment la glace permet-elle de conserver le poisson frais à la
bonne température?
La glace peut absorber la chaleur des poissons. En absorbant la chaleur, la glace fond et le poisson
devient plus froid; simultanément, la surface du poisson est lavée par l’eau de la glace fondue.
©Bernard Adrien
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
Tous les types de glace peuvent être utilisés; La glace en bloc non broyée ne refroidit qu’une
toutefois, la glace en flocons refroidit plus partie du poisson dans ce bol.
rapidement le poisson car elle épouse les formes
du produit.
216
Comment casser un bloc de glace en petits morceaux?
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
La glace doit être placée dans un sac propre, qui est ensuite La glace est prête lorsqu’elle est
noué. La glace est écrasée à l’aide d’un bâton (ne touchez pas en petits morceaux.
directement la glace, mais frappez-la à travers le sac); ne posez
jamais la glace à même le sol.
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
Module 4
Dans une boîte en plastique ou isotherme... ...dans une boîte ouverte ou sur un plateau.
(figure 110)
217
Figure 110. Utilisation d’une boîte isotherme pour conserver un poisson au frais
La chaleur pénètre
par les parois de la
La chaleur boîte isotherme
entre lorsque le
couvercle de la
boîte isotherme est
ouvert
POISSON
GLACE
Pour éviter que le poisson n’entre en contact direct avec la glace (afin de mieux préserver la surface
muqueuse de la peau du poisson), la glace peut être séparée du poisson à l’aide d’une feuille de
plastique propre, comme le montrent les photographies suivantes.
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
Placez la glace sur un plateau propre et... ...posez une feuille de plastique sur la glace.
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
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Placez le poisson éviscéré sur la feuille de Alternez les positions des poissons, tête-bêche,
plastique, puis placez dessus une nouvelle avec la face ventrale vers le bas.
feuille de plastique, puis de la glace, à nouveau
une feuille de plastique, puis le poisson, etc.
Pour vendre le poisson à un prix plus élevé, il convient de le traiter en vue de satisfaire les
consommateurs (augmenter la valeur du poisson). Il s’agit par exemple d’enlever l’opercule
pour révéler les branchies fraîches (voir les photographies).
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
Au lieu de vendre des petits poissons ...enlevez l’opercule pour montrer la fraîcheur
pélagiques (par ex., mulet, sardine, chinchard) des branchies et réaliser une meilleure vente!
empilés les uns sur les autres...
218
CONGÉLATION DU POISSON
• Le poisson laissé au soleil se détériore en une journée.
• Le poisson conservé dans de la glace restera frais pendant 15 jours maximum.
• Le poisson congelé peut être conservé pendant 1 an maximum.
• Le froid «endort» les bactéries qui provoquent la décomposition du poisson.
Dans la figure 111, observez les températures indiquées sur le thermomètre pour voir ce qui
arrive aux bactéries.
nt
ure
s me
Elle
65 °C
Theyne
Elles dosenot multiply pas
multiplient
60 °C
45 °C
They
Ellesmultiply very well
se multiplient trèsbien
bien
37 °C
15 °C They dose
Elles not multiply well
multiplient mal
0 °C
- 30 °C
DÉPERDITION DE LA CHALEUR
Module 4
GEL DE L’EAU
219
Le processus de congélation n’est considéré comme achevé que lorsque la température interne
du poisson dans son centre thermique est égale ou inférieure à -18 ˚C.
t le
p oin sson
le oi
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iqu rface
e rm u
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h
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t d
cen igné
Le lo
sé
plu
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
Ne congelez que des poissons ...et non des branchies brunes, ...et avec des yeux brillants et
de bonne qualité (frais) avec car cela indique qu’ils sont globuleux.
des branchies rouges... pourris...
TRÈS IMPORTANT:
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
220
La congélation se déroule en trois phases, en fonction du temps et de la température auxquels
elle a lieu:
Congélation rapide
Figure 114. Cristaux dans le processus de
Si la congélation est rapide, les cristaux sont congélation rapide
221
La congélation lente peut se produire lors de la congélation de fruits de mer dans
des congélateurs inadaptés et dans les réfrigérateurs domestiques, qui n’ont pas la
capacité nécessaire pour cette activité.
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
La capacité de refroidissement des réfrigérateurs domestiques est signalée par une à trois
étoiles. Les réfrigérateurs ayant une capacité de congélation correcte affichent 4 étoiles: trois
petites étoiles et une grande étoile. En outre, l’endroit où il convient de placer chaque type de
produit est indiqué sur chaque réfrigérateur. Les poissons doivent être congelés aux endroits
indiqués dans les appareils ménagers.
Dans le cas du congélateur domestique de la photo, la lumière jaune doit être allumée afin
d’augmenter la puissance et de mieux congeler le poisson.
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
Le temps de congélation dépend de nombreux facteurs, tels que la forme et l’épaisseur des
produits de la mer (figure 116). Un poisson très épais est plus long à congeler qu’un petit
poisson épais car la chaleur de l’intérieur met plus de temps à atteindre la surface du poisson.
222
Juste après la congélation, les poissons doivent être retirés du congélateur et stockés dans une
chambre froide.
1. Ne pas empêcher une bonne circulation de l’air le long des murs de la pièce et ne pas
empêcher l’air d’atteindre l’évaporateur.
Glace
2. Éviter d’ouvrir fréquemment les portes, car cela provoque des variations de
température et une décongélation partielle du poisson congelé.
Module 4
©Bernard Adrien
223
3. Les produits doivent être stockés sur des palettes, si possible.
©Bernard Adrien
4. Dans le cas de chambres froides conteneurisées, le poisson doit être placé dans des
zones propres.
5. Une autre méthode de contrôle importante concerne le respect de bonnes pratiques
d’hygiène: même les rats peuvent survivre à l’intérieur de l’isolation murale d’une
chambre de conservation.
Mur
Isolation
Des rongeurs
perforent le matériau Boîtes endommagées
isolant et font leur nid
à l’intérieur
Isolation
Sol
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
©Bernard Adrien
Toutes les chambres sont des pièces fermées conçues pour absorber la chaleur du poisson,
qui doivent être refroidies et reliées entre elles par des tuyaux remplis d’un liquide de
refroidissement, également appelé réfrigérant.
224
Il existe différents types de congélateurs
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
Le tunnel de congélation convient mieux aux Le congélateur à plaques ne convient que
poissons de différentes tailles et de formes pour la congélation de produits en blocs (par
irrégulières, ainsi qu’aux poissons entiers. exemple, les boîtes de crevettes).
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
Une façon d’augmenter la valeur commerciale du poisson congelé est, par exemple, de le
découper en tranches et de l’emballer au lieu de le vendre entier.
Module 4
225
Conditions sanitaires des marchés aux poissons
QUELQUES RÈGLES ÉLÉMENTAIRES
• Mettre en œuvre de bonnes pratiques d’hygiène et de manipulation pour maintenir la qualité
des produits tout au long de la chaîne de valeur, de la capture au consommateur.
• Toujours transporter le poisson mélangé à de la glace et, si possible, conservé dans une glacière.
• Un marché aux poissons doit disposer d’un point d’eau fiable (eau du robinet, si possible).
• L’un des aspects les plus importants d’un marché aux poissons ou d’une poissonnerie est la zone
de traitement et d’exposition (vente) aux clients.
• Séparer les poissons à l’achat, c’est-à-dire les poissons à vendre frais et les poissons à saler ou à
sécher.
• L’hygiène (des poissons, des personnes, des installations et des équipements) dans les marchés
est primordiale.
h Le vendeur doit capturer ou acheter des poissons, les laver et les conserver dans une
boîte isotherme remplie de glace.
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
h Le vendeur doit calculer le prix de vente des poissons, en incluant toutes les dépenses
(«y»), plus le montant qu’il souhaite gagner (bénéfice).
h Si le vendeur souhaite obtenir un bénéfice de 20 %, son prix de vente sera: y +
(y × 20 %).
226
La qualité n’est pas une question de chance ou de malchance. La qualité est un résultat; elle
est uniforme et doit être conforme à une norme préétablie.
On dit que «la qualité est la satisfaction des exigences»: un filet de poisson sans arêtes ou
écailles n’a pas plus de qualités qu’un poisson entier. Si le consommateur souhaite préparer un
filet de poisson pané, un filet de poisson désarêté et écaillé, du poids souhaité et présenté dans
un emballage plastique satisfera à la qualité requise. Si le consommateur souhaite cuire un
poisson entier au four, un poisson entier, écaillé mais avec toutes ses arêtes, du poids souhaité
et présenté dans un emballage en plastique satisfera à la qualité requise.
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
227
Lorsqu’il choisit un poisson frais, le consommateur utilise ses propres sens pour observer
les caractéristiques révélant la qualité organoleptique du poisson frais et pour en vérifier sa
fraîcheur (bonne qualité).
Aspect
Odeur
Goût
Texture
228
Le tableau 16 montre comment procéder à une évaluation organoleptique.
Tableau 16. Détails sur l’évaluation organoleptique des poissons
Poisson frais Poisson avarié
La peau est brillante, Peau pâle et terne.
humide, de couleur
vive, non coupée.
229
L’un des tests les plus utilisés pour évaluer la
fraîcheur d’un poisson consiste à exercer une
pression du doigt sur la chair. La chair du poisson
doit être ferme et élastique; si la chair tarde à
reprendre sa position initiale ou n’y revient pas, le
poisson est déjà dans un certain état d’altération.
©Bernard Adrien
En ce qui concerne les autres produits de la mer, le tableau 17 donne un aperçu des exigences
de qualité à vérifier au moment de l’achat.
230
Le tableau 18 présente un résumé des exigences de qualité à vérifier lors de l’achat de poisson
congelé et séché salé.
231
Les installations au sein d’un petit marché sont importantes
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
Dans l’idéal, un étal est ...où les plateaux en acier ...avec des étagères pour les
constitué d’une structure en inoxydable peuvent être balances.
ciment... retirés pour être lavés et où
tout le revêtement est en acier
inoxydable...
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
Les installations doivent Le poisson ne doit pas être ©Bernard Adrien Un entretien adéquat des étals
être faciles à nettoyer et à contaminé par des ustensiles est nécessaire pour éviter leur
désinfecter. en bois abîmés. détérioration.
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
Au minimum, un sac en plastique ou en jute ...pour éviter le contact direct des fruits de mer
doit être placé sur le dessus de l’étal... avec le bois. Remarque: le bois n’est pas facile
à laver.
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
232
Illustration des mesures de bonnes pratiques concernant le transport des
poissons jusqu’au marché
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
1. Conditions d’hygiène du véhicule qui transporte le poisson et du poisson lui-même: le poisson
est protégé du soleil, de la poussière, etc., pendant le transport, et l’odeur n’incommode pas les
passagers.
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
2. Les poissons congelés, 3. Les fruits de mer séchés et salés peuvent parfois arriver à
lorsqu’ils sont transportés destination par des moyens de transport individuels; ils doivent
sur un vélo ou une moto, cependant être protégés de la pluie, de la poussière, etc.
doivent arriver rapidement à pendant le voyage.
©Bernard Adrien
4. Les outils utilisés pour le transport et l’emballage du produit, tels que les glacières où le
poisson est mélangé à de la glace et protégé de la lumière du soleil, doivent être propres et
bien entretenus.
Module 4
233
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
5. Le marché doit mettre 6. Les vendeurs du marché doivent également savoir qu’ils
en place un système doivent déposer les abats de poisson dans des poubelles
d’échantillonnage pour l’analyse fermées situées dans un environnement propre et non dans
organoleptique et l’évaluation des contenants débordants de détritus tombant sur le sol.
de la température du poisson
reçu. Cette procédure doit être
effectuée par un personnel
dûment formé.
Remarque:
L’accès à une eau propre – si possible de l’eau du robinet - est une nécessité absolue dans
un marché aux poissons.
L’accès à de la glace, à des congélateurs et même à des chambres froides est indispensable
pour le stockage des poissons frais; les entrepôts pour le poisson salé et séché doivent être
bien aérés et être équipés d’un système adéquat de contrôle des nuisibles.
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
L’une des étapes les plus importantes de la vente de produits de la mer dans les marchés aux
poissons et les poissonneries est la mise en place de la zone de traitement et d’exposition
(point de vente) pour les clients.
Le traitement du poisson, par exemple le salage, est effectué afin de présenter un produit
plus attrayant aux consommateurs. Normalement, les marchés ne disposent pas de conditions
d’hygiène appropriées pour préparer le poisson salé.
Les photos ci-dessous montrent différentes manières de stocker les produits piscicoles, ainsi
que des façons attrayantes de les présenter.
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
La procédure correcte serait Certains marchés utilisent des D’autres marchés disposent
de stocker ce poisson mélangé congélateurs, qui doivent être de chambres froides et
à de la glace dans une pièce nettoyés et conformes aux réfrigérées adaptées.
réfrigérée. règles d’utilisation.
234
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
Morceaux de poisson dans un panier artisanal ...ou présentés de manière attrayante sur un
et un bol en plastique... plateau en bois propre.
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
Poulpes et calmars présentés de différentes manières.
Remarque:
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
Remarque:
Toujours respecter les règles d’hygiène et toujours utiliser
de la glace.
Module 4
235
Dans les marchés plus sophistiqués, le poisson est vendu emballé dans de la glace et présenté
dans des vitrines. Dans certains magasins de vente de poisson au détail, ces vitrines sont très
attrayantes et constituent un outil efficace pour ventre le poisson.
©Bernard Adrien
Remarque: ©Bernard Adrien
Toujours utiliser de la glace.
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
Sur les étals, à l’aide d’outils de mesure improvisés. Le verre Une boîte de conserve ne doit
n’est pas une bonne solution, car il risque de se briser sur le pas être rouillée, car la rouille
poisson. infecte le poisson.
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
Les poissons peuvent également être vendus sur des bâches à même le sol...
©Bernard Adrien
©Bernard Adrien
...ou dans des marchés offrant des conditions d’hygiène optimales et un abri adéquat.
236
L’hygiène est très importante dans les marchés. Les clients préfèreront toujours un étalage
propre à un étalage sale. Le vendeur lui-même doit être propre sur lui, porter des vêtements
propres, respecter les règles d’hygiène et manipuler ses produits avec soin.
Module 4
237
Module 5
TRAVAUX PRATIQUES
L’exercice suivant sera effectué sur le terrain et devra être complété par des supports
pédagogiques. Le matériel adéquat devra être fourni.
241
Exercice de sélection du site et de construction d’un
étang
Exemple de pratique sur le terrain pour la sélection du site et la
construction de l’étang
Outils à utiliser: corde, niveau de ligne/SPG (GPS)/niveau optique, mètre ruban, piquets,
machettes, pelles, ficelle/corde, carnet de notes, de l’eau, entre autres choses.
Les participants seront répartis en groupes. Les animateurs attribueront une zone à chaque
groupe où les participants entreprendront les activités suivantes:
h Évaluer l’état du site et déterminer s’il est adapté à l’aquaculture commerciale. Expliquer
pourquoi il est ou non adapté à l’aquaculture commerciale.
h Établir un profil topographique longitudinal et transversal du site et indiquer la pente.
h Déterminer la courbe de niveau du futur canal et indiquer le point de captage de l’eau.
h À l’aide des résultats du levé de terrain, identifier l’endroit où les étangs doivent être
construits, en déterminant le nombre d’étangs pouvant être construits sur ce site, et
délimiter un étang avec des dimensions précises.
h Borner/jalonner les étangs et indiquer le point d’évacuation, le canal/la conduite
d’amenée, le point de drainage, l’extrémité profonde, l’extrémité peu profonde et le fond
de l’étang.
h Dessiner le schéma sur une feuille de papier.
h Analyser les résultats en classe le lendemain ou sur place.
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
242
Identifier les parties dégradées de l’étang ou des étangs et les autres
problèmes du site
Afin d’obtenir une bonne visualisation de l’étang, l’aquaculteur doit drainer complètement
l’eau, si l’approvisionnement en eau le permet, et aménager l’étang en fonction des
objectifs (digues, fond d’étang, systèmes d’évacuation et d’amenée, et finitions). Parmi les
techniques appropriées pour rénover l’étang, citons: (i) réparer (reconstruire) les digues
avec de la bonne terre si elles sont érodées afin de revenir à leur forme antérieure; (ii)
compacter et araser les digues; (iii) enlever la vase et les racines au fond de l’étang et sur
les digues; et (iv) réparer les systèmes d’amenée et d’évacuation de l’eau.
©Mulonda Boniface
©Mulonda Boniface
Jalonnement raté et mauvaise construction de l’étang, Congo. Pente dégradée de la digue, Ouganda.
©Mulonda Boniface
©Mulonda Boniface
©Mulonda Boniface
Bornage/jalonnement des digues en vue d’une rénovation, Jalonnement de la hauteur d’une digue en vue de sa rénovation,
Ouganda. Ouganda.
243
©FAO/Mulonda Boniface
©Ica Barry
Préparation de la rénovation d’un étang par le nettoyage du site, Réalisation d’une tranchée d’ancrage central pour le renforcement
Guinée-Bissau. de la digue d’un étang, Guinée-Bissau.
©FAO/Mulonda Boniface
©FAO/Mulonda Boniface
Réparation d’un canal de drainage lors de la rénovation d’un étang, Arasement d’une digue pendant la rénovation, Ouganda.
Ouganda.
Compactage de la digue
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
©Owan Simon
©Ica Barry
Façonner la digue de l’étang après la rénovation. Forme Digue vulnérable à l’érosion en raison de l’absence de
finale d’une digue après rénovation, Ouganda. couvert végétal après la rénovation, Guinée- Bissau.
244
Préparation de l’étang avant l’empoissonnement et après la récolte
©Edouard Kikashi
©Rany Brummett
Fond de l’étang après la récolte. Digue très dégradée Mauvaise préparation de l’étang après la récolte.
et fond d’étang envasé, Égypte. Fond d’étang plein de boue, Congo.
Évaluer les étangs ci-dessus après la récolte des poissons (et noter les problèmes éventuels).
245
h Mise en place de protocoles biosécuritaires dans l’écloserie (robinets pour le lavage des
mains, distributeurs de désinfectant pour les mains, pédiluves).
h Identification de chaque unité de production et des installations en général.
h Accrocher une fiche d’information à chaque bassin (pour consigner la date d’incubation,
le nombre d’œufs mis en charge, le poids corporel des femelles, le nombre de larves
récoltées et la qualité de l’eau).
Étape 3: Peser chaque femelle et isoler chaque poisson dans une bassine pouvant contenir
50-70 L d’eau, suffisamment grande pour contenir les poissons sans stress.
Étape 4: Injecter l’hormone hypophysaire ou une hormone synthétique dans le muscle dorsal
au-dessus de la ligne latérale. La dose doit être de 0,5 mL/kg de femelle.
Étape 5: Au bout de 10 à 30 heures, dépouiller le poisson (c’est-à-dire presser les œufs hors
du poisson). S’assurer que les bols utilisés pour recueillir les œufs sont secs.
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
Étape 6: Peser les œufs récoltés et les placer dans des bols séparés de 1 à 2 L à raison de 30 g.
Étape 7: Enlever le mâle, le retourner sur le ventre et l’ouvrir. Utiliser une seringue pour
prélever le volume de laitance nécessaire et recoudre le ventre.
Étape 8: Ajouter quelques gouttes de laitance aux œufs récoltés dans les bols, puis ajouter de
l’eau (même volume que les œufs) et mélanger en agitant doucement le bol pendant 1 minute.
Étape 10: Attendre 20 à 30 heures pour l’éclosion; une fois les œufs éclos, ils se déplaceront
lentement dans le récipient.
Étape 13: 48 heures après l’éclosion, commencer à nourrir les larves avec des artemias ou un
aliment artificiel de 0,1 mm (50-55 % de protéines brutes).
246
Comment récolter la laitance du poisson-chat
Les étapes suivantes décrivent des méthodes pratiques pour récolter la laitance du poisson mâle.
Étape 1: Retirer le mâle de l’eau et couvrir sa tête et sa queue avec une serviette humide.
Anesthésier le poisson jusqu’à ce qu’il soit complètement endormi.
Étape 2: Placer le poisson sur une table, le dos tourné vers le haut.
Étape 4: Introduire les doigts dans l’abdomen pour faire ressortir les testicules.
Étape 5: Nettoyer les testicules et une seringue avec du papier hygiénique pour éviter tout
contact avec l’eau.
Étape 6: Ponctionner les testicules avec l’aiguille pour prélever la laitance avec la seringue
jusqu’à obtenir la bonne quantité (0,25 mL pour 100 g d’œufs).
Étape 11: Suivre l’état de santé du mâle pendant deux jours et ne pas hésiter à appliquer un
traitement en ajoutant 40 g d’oxytétracycline par mètre cube d’eau.
247
Aliments et pratiques de nourrissage dans l’écloserie
Le nourrissage des larves dans l’écloserie est un processus très délicat qui comprend certaines
des tâches suivantes:
Contrôle de la production
Échantillonnage
h Déterminer le poids moyen des poissons dans les différents bassins à un intervalle de 1 à
2 semaines pour suivre la croissance des poissons.
h Consigner le poids des poissons sur la fiche d’information attachée au bassin et sur des
fiches d’enregistrement sur papier/ordinateur/téléphone portable.
h Les conseils suivants servent à déterminer si les poissons se développent correctement
ou non et permettent aux aquaculteurs de prendre des mesures si nécessaire:
– Prélever au moins trois échantillons pour 200 poissons (après avoir retiré les plus
grands et les plus petits). Peser chaque échantillon.
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
248
h Utiliser des filets de manutention appropriés, sans bords rugueux ou déchirés.
h Utiliser un aérateur dans le cas des tilapias.
h Trier par petits lots. Il est préférable d’avoir plusieurs échantillons de petits lots
car cela permet d’obtenir des informations plus précises sur la taille, la longueur, le
poids corporel et la croissance moyenne des poissons, ainsi que sur l’observation des
conditions sanitaires, etc.
h Déplacer les poissons triés dès que possible vers leur zone de récupération ou de
destination.
h Consigner le nombre de poissons et le poids corporel sur la fiche d’information apposée
au bassin.
h Fichier Excel
h Gestion des stocks d’intrants (dépenses)
h Enregistrement et analyse des données de reproduction
h Enregistrement et analyse des paramètres de l’eau
h Enregistrement et analyse des aliments (taux de conversion alimentaire)
h Enregistrement et analyse de la biomasse de l’élevage
h Analyse de la rentabilité et de la performance (efficacité)
– Branchies
– Peau
– Rognage de la nageoire
h Identification des parasites.
h Traitement.
249
Des tâches de base sont requises pour le maintien des conditions biosécuritaires de l’élevage/
écloserie. Le tableau 20 résume ces tâches.
Tableau 20. Tâches relevant de la biosécurité dans les élevages et les écloseries
Tâche clé relevant de Point de contrôle critique Fréquence
la biosécurité
Véhicules Dans les situations à haut risque, tous les À l’arrivée
véhicules entrant sur le site doivent passer
par un bac à roues rempli de désinfectant
Biosécurité personnelle
Pédiluves Placer des pédiluves à toutes les entrées, sur Lors de la traversée de la
les quais et à proximité des cages zone
Hygiène de la peau Les mains doivent être lavées et Lors de la traversée de la
désinfectées entre les zones à l’aide d’un zone
désinfectant prévu à cette fin
Vêtements de Rincer les vêtements avec de l’eau propre, Après chaque période
protection les immerger dans du désinfectant pendant d’utilisation
10 minutes et les suspendre pour les sécher
Matériel
Réservoirs et Nettoyés au savon (visiblement propres), Après chaque période
équipements de désinfectés et séchés à la lumière du soleil d’utilisation
transport
Bacs de transport, Nettoyés au savon (visiblement propres), Après chaque période
filets à main, désinfectés et séchés à la lumière du soleil d’utilisation
équipement de
pesage
Épuisettes et brosses Immersion d’au moins 2 minutes Tous les jours après
pour bassin utilisation
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
Matériel de calibrage Nettoyer avec une solution puis désinfecter Tous les jours après
soigneusement utilisation
Évacuation des déchets
Zone d’évacuation Rincer la zone avec de l’eau propre; Tous les jours
des déchets, y immerger les objets dans du désinfectant
compris les bennes et pendant 10 minutes et sécher à l’air
les poubelles
Barrières de biosécurité
Chemins et chaussées Brosser ou ratisser, puis désinfecter avec Chaque semaine
une solution
250
EXERCICES LIÉS AU MODULE PORTANT SUR LES
ASPECTS ÉCONOMIQUES
Le tableau 21 recense les exercices pour ce module et renvoie à la section à laquelle il se réfère.
Pour les exercices, chaque groupe de travail désignera un président pour mener la
discussion, un rapporteur pour noter et saisir les données et un porte-parole pour présenter
les résultats lors de la séance plénière portant sur la mise en pratique de l’outil UTIDA de
la FAO.
Supposons que le gouvernement vous fournisse 12 hectares (ha) de terres pour promouvoir
le développement de l’aquaculture. Le terrain peut être utilisé pour construire des étangs
d’une superficie totale de 10 ha. L’utilisation du terrain est gratuite, mais vous devrez le
restituer au gouvernement au bout de 10 ans.
251
Supposons que vous disposiez de 100 000 dollars US de fonds propres pour des investissements
à long terme (élément n° 1 dans le tableau 22). Il se peut que cet argent ne suffise pas à couvrir
les coûts d’investissement pour la construction des étangs et d’autres installations et l’achat
de machines ou d’autres actifs fixes, mais vous pouvez contracter un prêt d’investissement
à long terme auprès de la banque pour couvrir le manque à gagner. Les conditions de crédit
disponibles sont précisées dans le tableau 22 (éléments n° 14 et n° 15).
Vous pouvez également emprunter de l’argent pour couvrir une éventuelle insuffisance au
niveau des fonds d’exploitation. Supposez que les taux d’intérêt des prêts de fonctionnement
sont les mêmes que ceux des prêts d’investissement à long terme.
Utilisez UTIDA pour calculer certains indicateurs clés de production et financiers des
opérations aquacoles précisées dans le tableau 22, comme suit:
h Choisir l’opération aquacole spécifiée dans le tableau 22: élevage de tilapias par
monoculture en étang.
h Saisir les paramètres techniques et financiers du tableau 22 dans UTIDA.
h Sur la base des informations fournies, UTIDA produira une série de formulaires
financiers standard et proposera des conseils personnalisés en fonction des résultats
de l’analyse: utilisez ces résultats pour remplir les indicateurs clés énumérés dans le
tableau 22.
h Les paramètres du tableau 22, qui sont basés sur des études de cas issus de la littérature
bibliographique, peuvent ne pas être entièrement cohérents avec l’expérience de tous les
participants.
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
h Afin de faciliter la comparaison des résultats des différents groupes, veuillez ne pas
modifier ces paramètres mais les considérer comme acquis.
h Afin de simplifier les exercices, le tableau 22 ne spécifie que les paramètres techniques
ou financiers clés, tandis qu’UTIDA permet à l’utilisateur de saisir des informations
plus détaillées.
h Lors de la saisie des données dans UTIDA, les paramètres non spécifiés dans le
tableau 22 doivent être considérés comme nuls.
h Faites attention aux unités de mesure dans le tableau 22 et aux unités de mesure
demandées dans UTIDA.
h Sauf indication contraire, reproduisez les données du tableau 22 dans UTIDA de
l’année 1 à l’année 10.
252
Tableau 22. Paramètres techniques et financiers de l’élevage de tilapias en étang
253
En ce qui concerne le tableau 23, les solutions de l’exercice du tableau se trouvent dans le tableau 24.
3
(moyenne décennale; USD/an)
4 Dépréciation des actifs fixes (moyenne décennale; USD/an)
Revenu net des opérations de l’exploitation – RNOE (supérieur aux dépenses de
5
trésorerie et aux dépenses hors trésorerie) (moyenne décennale; USD/an)
6 Revenu net (bénéfice) par exploitation/an (moyenne décennale; USD/an)
7 Revenu net (bénéfice) par ha/an (moyenne décennale; USD/ha/an)
FLUX DE TRÉSORERIE
8 Total des encaissements pour l’année 1 (USD)
9 Total des décaissements pour l’année 1 (USD)
Solde de trésorerie disponible avant tout nouveau crédit de fonctionnement à
10
la fin de l’année 1 (USD)
Solde de trésorerie après nouveau crédit de fonctionnement à la fin de
11
l’année 1 (USD)
BILAN FINANCIER
12 Total des actifs à la fin de l’année 10 (USD)
13 Total des passifs à la fin de l’année 10 (USD)
14 Valeur nette à la fin de l’année 10 (USD)
Remarque: ha = hectare; kg = kilogramme.
254
Tableau 24. Solutions pour le tableau 23 (Performances économiques et financières de
l’élevage de tilapias en étang)
N° Indicateurs de performance Tilapia
COMPTE D’EXPLOITATION MOYEN
1 Revenu total (moyenne décennale; USD/an) 351 562,50
1.1 Production de l’espèce ciblée (moyenne décennale; kg/an) 140 625,00
1.2 Prix des poissons récoltés (moyenne décennale; USD/kg) 2,50
2 Total des dépenses de trésorerie (moyenne décennale; USD/an) 287 651,12
2.1 Total des dépenses variables de trésorerie (moyenne décennale; USD/an) 279 494,22
2.1.1 Semences aquacoles (moyenne décennale; USD/an) 45 000,00
2.1.2 Aliments (moyenne décennale; USD/an) 145 800,00
2.1.3 Engrais (moyenne décennale; USD/an) 750,00
2.1.4 Produits vétérinaires et pharmaceutiques (moyenne décennale; USD/an) 0,00
Total des employés (permanents et occasionnels) (moyenne décennale; 57 600,00
2.1.5
USD/an)
2.1.6 Entretien et réparations (moyenne décennale; USD/an) 3 000,00
2.1.7 Carburant et lubrifiants (moyenne décennale; USD/an) 10 000,00
2.1.8 Électricité (moyenne décennale; USD/an) 3 000,00
2.1.9 Eau (moyenne décennale; USD/an) 0,00
2.1.10 Intérêts sur les prêts de fonctionnement (moyenne décennale; USD/an) 14 344,22
2.2 Total des dépenses fixes de trésorerie (moyenne décennale; USD/an) 8 156,90
2.2.1 Intérêts sur les prêts d’investissement (moyenne décennale; USD/an) 8 156,90
Revenu net de l’exploitation en espèces (supérieur aux dépenses de 63 911,38
3
trésorerie) (moyenne décennale; USD/an)
4 Dépréciation des actifs fixes (moyenne décennale; USD/an) -23 000,00
Revenu net des opérations de l’exploitation – RNOE (supérieur aux 40 911,38
5 dépenses de trésorerie et aux dépenses hors trésorerie) (moyenne
décennale; USD/an)
6 Revenu net (bénéfice) par exploitation/an (moyenne décennale; USD/an) 40 911,38
7 Revenu net (bénéfice) par ha/an (moyenne décennale; USD/ha/an) 4 091,14
FLUX DE TRÉSORERIE
8 Total des encaissements pour l’année 1 (USD) 499 750,00
Module 5 TRAVAUX PRATIQUES
255
Évaluer la rentabilité: exercice 2 en groupe de travail
Dans cet exercice, vous évaluerez la rentabilité économique et la faisabilité financière des
élevages aquacoles avec les paramètres de votre choix.
L’exercice 2 en groupe de travail a pour but de vous aider à apprendre à utiliser la version
bêta de l’outil UTIDA de la FAO pour évaluer la rentabilité des opérations aquacoles afin de
faciliter l’élaboration de politiques et la gestion du secteur sur la base de données probantes.
Exercice
Utilisez UTIDA pour vous aider à décider d’investir ou non dans ce projet selon le scénario
ci-dessus. Si vous décidez d’investir, utilisez UTIDA pour vous aider à choisir l’espèce de
poisson et le système de production aquacole.
lignes du tableau 25 (100 000 dollars US pour le financement des investissements à long
terme, un horizon de planification sur 10 ans, une superficie totale d’exploitation de
12 ha et une superficie totale d’étang de 10 ha pour la pisciculture en étang).
h S’ils sont disponibles dans UTIDA, vous pouvez ajouter, supprimer et/ou modifier les
autres paramètres du tableau 23 en fonction de vos spécifications.
h Dans UTIDA, insérez les paramètres techniques et financiers que vous avez spécifiés
dans le tableau 25. Sur la base des informations que vous avez fournies, UTIDA produira
une série de formulaires financiers standard et proposera des conseils personnalisés en
fonction des résultats de l’analyse.
h Veuillez utiliser ces résultats pour remplir les indicateurs clés de production ou financiers
énumérés dans le tableau 25. Sur la base de ces indicateurs, vous déciderez d’élever des
tilapias ou des poissons-chats africains dans un étang ou de ne pas participer ou investir
dans ce projet.
h Veuillez enregistrer vos résultats pour effectuer l’exercice 3 en groupe de travail.
Séance plénière
Veuillez décrire les raisons qui ont motivé votre décision d’élever des tilapias ou des poissons-
chats africains dans un étang, ou votre décision de ne pas participer ou investir dans ce projet.
Afin d’aider les autres à comprendre vos décisions, vous devriez remplir les tableaux 25 et 26:
h Présenter les résultats des tableaux 24 et 25.
h Mettre en évidence les paramètres clés considérés comme étant les plus importants.
h Expliquer pourquoi les paramètres sélectionnés sont importants.
256
Tableau 25. Paramètres techniques et financiers de la pisciculture en étang: tilapia ou
poisson-chat africain
N° Poisson-chat
Paramètres techniques et financiers Tilapia
africain
A. SCÉNARIO
1 Fonds de démarrage pour les investissements à long terme* (USD) 100 000 100 000
2 Planification de l’activité (années) 10 10
A ACTIFS FIXES
1 Superficie totale de l’exploitation 12 12
2 Superficie totale des étangs (ha) 10 10
3 Superficie moyenne des étangs (m2)
4 Coût de construction des étangs (K/ha)
5 Durée de vie des étangs (années)
6 Coût de l’infrastructure de soutien aquacole (K)
7 Durée de vie de l’infrastructure de soutien aquacole (années)
8 Coût de l’équipement et des machines aquacoles (K)
9 Durée de vie de l’équipement et des machines aquacoles (années)
B PRÊTS
1 Taux d’intérêt annuel sur les prêts d’investissement (%)
2 Durée de remboursement des prêts d’investissement (années)
3 Taux d’intérêt annuel pour les prêts de fonctionnement (%)
C SEMENCES AQUACOLES
1 Taille des alevins (g)
2 Prix des alevins (K/pièce)
3 Densité de mise en charge (pièce/m2)
4 Taux de survie (%)
D ALIMENTS
1 Taux de conversion alimentaire des aliments commerciaux (rapport)
2 Prix des aliments commerciaux (K/kg)
E ENGRAIS
1 Quantité d’engrais utilisée par an (kg/an)
2 Prix unitaire moyen des engrais (K/kg)
F AUTRES COÛTS
1 Carburant et lubrifiants (K/an)
2 Électricité (K/an)
3 Entretien et réparation (K/an)
4 Eau (K/an)
5 Autres coûts variables annuels (K/an)
G MAIN-D’ŒUVRE
1 Travailleurs permanents sur le terrain (nombre)
2 Salaire des travailleurs permanents sur le terrain (K/personne/mois)
3 Gestionnaires (nombre)
Module 5 TRAVAUX PRATIQUES
257
Tableau 26. Performance économique et financière de la pisciculture en étang: tilapia ou
poisson-chat africain
N° Poisson-chat
Indicateurs de performance Tilapia
africain
COMPTE D’EXPLOITATION MOYEN
1 Revenu total (moyenne décennale; K/an)
1.1 Production de l’espèce ciblée (moyenne décennale; kg/an)
1.2 Prix des poissons récoltés (moyenne décennale; K/kg)
2 Total des dépenses de trésorerie (moyenne décennale; K/an)
2.1 Total des dépenses variables de trésorerie (moyenne décennale; K/an)
2.1.1 Semences aquacoles (moyenne décennale; K/an)
2.1.2 Aliments (moyenne décennale; K/an)
2.1.3 Engrais (moyenne décennale; K/an)
2.1.4 Produits vétérinaires et pharmaceutiques (moyenne décennale; K/an)
Total des employés (permanents et occasionnels) (moyenne
2.1.5
décennale; K/an)
2.1.6 Entretien et réparations (moyenne décennale; K/an)
2.1.7 Carburant et lubrifiants (moyenne décennale; K/an)
2.1.8 Électricité (moyenne décennale; K/an)
2.1.9 Eau (moyenne décennale; K/an)
2.1.10 Intérêts sur les prêts de fonctionnement (moyenne décennale; K/an)
2.2 Total des dépenses fixes de trésorerie (moyenne décennale; K/an)
2.2.1 Intérêts sur les prêts d’investissement (moyenne décennale; K/an)
Revenu net de l’exploitation en espèces (supérieur aux dépenses de
3
trésorerie) (moyenne décennale; USD/an)
4 Dépréciation des actifs fixes (moyenne décennale; K/an)
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
258
Perfectionner les compétences pour évaluer les impacts
probables des risques financiers de l’aquaculture
Veuillez utiliser les données et les résultats connexes que vous avez obtenus au cours de
l’exercice 2 en groupe de travail comme scénario de référence (scénario 1).
Afin d’évaluer les incidences probables des menaces pesant sur la production et la
commercialisation, veuillez modifier les paramètres techniques et financiers des espèces de
poisson élevées en étang, à savoir tilapias ou poissons-chats africains, obtenus au cours de
l’exercice 2 en groupe de travail et/ou procéder à l’analyse de sensibilité.
Insérez les nouveaux paramètres techniques et financiers dans UTIDA. Sur la base des
informations que vous avez fournies, UTIDA produira une série de formulaires financiers
standard.
Séance plénière
Afin d’aider les autres à comprendre vos décisions, vous devez présenter les résultats en:
h Soulignant les paramètres clés que vous avez sélectionnés pour évaluer les effets
probables de la menace qui pèse sur la production ou le marché.
h Expliquant pourquoi les paramètres sélectionnés sont importants.
259
EXERCICES LIÉS AU MODULE PORTANT SUR LA
GOUVERNANCE
Objectifs
h Évaluer dans quelle mesure les participants saisissent le sens et la substance des
documents présentés de manière formelle par un animateur de la formation.
h Évaluer dans quelle mesure les participants peuvent appliquer les connaissances acquises
pour résoudre des problèmes.
h Évaluer l’efficacité de la formation dispensée quant à son potentiel à former des
professionnels de la bonne gouvernance des petites exploitations piscicoles.
Méthode
Le défi
PROGRAMME ET MANUEL DE FORMATION SUR L’AQUACULTURE DURABLE
Les membres du groupe doivent réfléchir aux questions suivantes, lister leurs réponses et
préparer un rapport de groupe à présenter aux autres participants.
260
©Ana Menezes ©Ana Menezes
BIBLIOGRAPHIE
©K. Prosper
BIBLIOGRAPHIE
Arthur, J.R. et Bondad-Reantaso, M.G. 2012. Risk analysis for movements of live aquatic animals: an
introductory training course. FAO SAP, Samoa. 167 pp. www.fao.org/3/a-i2571e.pdf
Arthur, J.R., Bondad-Reantaso, M.G., Campbell, M.L., Hewitt, C.L., Phillips, M.J. et Subasinghe, R.P. 2009.
Understanding and applying risk analysis in aquaculture: a manual for decision-makers. FAO Document
technique sur les pêches et l’aquaculture, n° 519/1. Rome, FAO. www.fao.org/3/i1136e/i1136e.pdf
Bacher, K. 2015. Perceptions and misconceptions of aquaculture: a global overview. Programme de recherche
GLOBEFISH, 120. 35 pp. https://www.fao.org/3/bc015e/bc015e.pdf
Badiane, A.A. 2015. Final consultancy report on hatchery design, construction, management, and
fish seed management. Promoting agricultural diversification to reduce poverty, fight malnutrition
and enhance youth employment opportunities in Eastern Africa. Rome. Rapport remis à la FAO.
Cai, J., Leung, P. et Hishamunda, N. 2009. Aquaculture commerciale et croissance économique, réduction
de la pauvreté et sécurité alimentaire: cadre d’évaluation. FAO Document technique sur les pêches et
l’aquaculture, n° 512. Rome, FAO. https://www.fao.org/3/i0974f/i0974f00.pdf
FAO. 1984. Inland aquaculture engineering. Programme de mise en valeur et de coordination de l’aquaculture.
Rapports de projet – ADCP/REP/84/21 éd. Rome.
FAO. 1988. Topography for freshwater fish culture: topographical surveys. Collection FAO: Formation:
Méthodes simples pour l’aquaculture. Volume 2 de Topography for Freshwater Fish Culture, A. G. Coche.
FAO. 1992. Simple economics and bookkeeping for fish farmers. Collection FAO: Formation, 19.
FAO. 1995. Code de conduite pour une pêche responsable. Rome, FAO. https://www.fao.org/3/v9878f/v9878f.pdf
FAO. 1999. Management of freshwater fish culture – fish stocks and farm management. Collection FAO:
Formation, 2012.
FAO. 2006a. Manuel de pisciculture. Méthodes simples pour l’aquaculture. Version 2. CD-ROM. Rome.
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INFOSA (INFOPECHE). 2009a. Guião sobre Sanidade em Aquicultura. Projecto «Aumento da eficiencia
nos mercados do sector de pesca de pequena escla em Angola e Mocambique» de Luisa Arthur, Carlos Lima
dos Santos et Esperanza Silva.
INFOSA (INFOPECHE). 2009b. Guião sobre Refrigeração do Pescado. Projecto «Aumento da eficiencia
nos mercados do sector de pesca de pequena escala em Angola e Mocambique» d’Abreu Dias, Filomena da
Mata et Luisa Arthur.
INFOSA (INFOPECHE). 2009c. Guião sobre Salgagem e Secagem do Pescado. Projecto «Aumento da
eficiencia nos mercados do sector de pesca de pequena escala em Angola e Mocambique» de Luisa Arthur,
Açucena Jamisse et Hector Lupin.
INFOSA (INFOPECHE). 2009d. Guião sobre Fumagem do Pescado. Projecto. «Aumento da eficiencia nos
mercados do sector de pesca de pequena escala em Angola e Mocambique» d’Angelica Augusto et Luisa
Arthur.
INFOSA (INFOPECHE). 2009e. Guião sobre Sanidade nos Mercados de Pescado. Projecto «Aumento da
eficiencia nos mercados do sector de pesca de pequena escala em Angola e Mocambique» de Luisa Arthur,
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solidarité (GCP/SFE/001/MUL). Rome, FAO.
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Mulonga, B.K. 2014. Final consultancy report on feed formulation, manufacturing, and quality control
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Ridler, N. et Hishamunda, N. 2001. Promotion of sustainable commercial aquaculture in sub-Saharan Africa.
Volume 1: Policy framework. FAO Document technique sur les pêches, n° 408/1. Rome, FAO. ftp://ftp.fao.
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Shang, Y.C. 1981. Aquaculture economics: basic concepts and methods of analysis. Boulder, CO, Westview
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Somerville, C., Cohen, M., Pantanella, E., Stankus, A. et Lovatelli, A. 2014. Small-scale aquaponic food
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Stigebrandt, A. 2011. Carrying capacity: general principles of model construction. Aquaculture Research,
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266
La première version du présent programme et manuel de formation
était initialement destinée à tous les pays africains subsahariens
intéressés par le développement d’un secteur aquacole durable.
Suite à la demande émanant du Gouvernement de la République
de Zambie et de nombreux acteurs de l’aquaculture en Afrique et
adressée à la FAO de transformer des sujets scientifiques et
politiques complexes en connaissances pratiques et utiles
susceptibles de permettre aux gens ordinaires de développer ce
secteur, la Division des pêches et de l’aquaculture de la FAO a
préparé le présent programme de formation complet sur
l’aquaculture durable et le manuel pratique qui l’accompagne. Le
programme de formation et le manuel sont principalement destinés
aux écoles techniques, aux aquaculteurs et aux agents de
vulgarisation agricole, ainsi qu’aux personnes travaillant avec des
entreprises aquacoles commerciales. Ce document a bénéficié du
Fonds fiduciaire unilatéral « Assistance technique au projet de
développement du secteur aquacole commercial en Zambie »
(UTF/ZAM/077/ZAM), financé par la Banque africaine de
développement et le Gouvernement de la République de Zambie
dans le cadre du projet de développement du secteur aquacole
commercial zambien (ZAEDP).