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CHAPITRE 3 Eco Terminale

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CHAPITRE 3: COMMENT LUTTER CONTRE LE CHÔMAGE?

Lutter contre le chômage implique de définir au préalable ce qu’on entend par


chômage puis de le mesurer. Or cerner la nature du chômage est complexe.

Dossier 1 : Comment appréhender le chômage ?

I. Comment définir et mesurer l’emploi, le chômage et le sous-emploi ?

https://www.youtube.com/watch?v=0AJLLsL2mZg

a. Chômage et emploi : de quoi parle-t-on ?

 Le marché du travail met en relation une offre de travail (personnes en


emploi ou au chômage) et une demande de travail (employeurs) qui
s’ajustent sur un niveau de prix, le salaire. Le chômage correspond alors à
un déséquilibre lorsque l’offre de travail est supérieure à la demande de
travail.

 Le chômage est la situation d’une population sans emploi et qui en


recherche un. Les chômeurs font partie de la population active.

 Différence entre un chômeur et un inactif : ils sont tous les deux sans
emploi, mais le chômeur cherche un emploi alors que l’inactif n’en
cherche pas. Entre un chômeur et un actif occupé : ils sont tous les deux
actifs, mais le 1er n’a pas d’emploi (actif inoccupé) tandis que le second
oui.

 Les chômeurs font partie de la population active car ils ont vocation à
participer à l’activité de production même s’ils en sont temporairement
empêchés. Il faut donc les distinguer des étudiants, qui sont encore en
formation pour atteindre une position socioprofessionnelle, mais aussi des
retraités (qui n’ont plus vocation à travailler), ou des personnes au foyer
(dont l’activité est non rémunérée et non déclarée).

 L’emploi désigne une activité rémunérée et déclarée. Les personnes en


emploi sont considérées comme actives occupées et les chômeurs à la
recherche d’un emploi sont dits actifs inoccupés.

1
 Taux d’emploi = (Population active occupée/population en âge de
travailler) x 100.

 Taux de chômage = (Nombre de chômeurs/population active) x 100.

 Page 74 doc 1.

b. Deux façons de mesurer le chômage :

 En France, deux organismes aux objectifs différents, Pôle emploi et


l’Insee, publient des données sur le chômage. Le premier accompagne les
chômeurs (recense le nombre d’inscrits) tandis que le second produit des
études statistiques (sondages). Ils n’ont donc pas les mêmes critères pour
définir et mesurer le chômage.

 Points communs: disponible pour travailler et tenu de faire des recherches


actives d’emploi.
Différences: l’interprétation de « sans emploi » est plus stricte pour le
BIT (une semaine contre un mois).

2
 EXEMPLE : Chômeur BIT qui ne le serait pas au sens de Pôle
emploi : caissière sans emploi à la recherche d’un emploi, disponible
pour travailler mais non inscrite à Pôle emploi. Chômeur Pôle emploi
qui ne le serait pas au sens du BIT : électricien sans emploi à la
recherche d’un emploi, mais qui aurait eu quelques heures de travail
dans la semaine précédant l’enquête.

c. Le sous-emploi et le halo autour du chômage :

 Le sous-emploi englobe les personnes occupant un emploi à temps partiel


mais souhaitant travailler davantage ou encore une activité partielle en
raison de difficultés financières de leur employeur (chômage partiel).
Autrement dit, Une situation de sous-emploi est la situation d’une
personne qui a un emploi mais qui travaille involontairement une durée
moindre que ce qu’elle souhaiterait en raison d’un temps partiel subi ou
d’autres causes (mauvais temps, baisse saisonnière d’activité…).
EXEMPLE : un employé de Décathlon qui travaille vingt heures, mais
souhaiterait travailler plus (temps partiel subi).

 Le halo autour du chômage est composé de personnes sans emploi qui ne


sont pas considérées comme chômeurs au sens du BIT. Ces personnes
déclarent souhaiter travailler ou rechercher un emploi, mais elles :
 Ne sont pas disponibles dans les 15 jours pour occuper un emploi
(elles suivent une formation, des problèmes de santé, s’occuper de
leurs enfants…).
 Et/ou n’ont pas fait de démarche active de recherche d’emploi au
cours des 4 dernières semaines.

 Le halo désigne la frontière floue entre inactifs et chômeurs, tandis que le


sous-emploi désigne celle entre emplois et chômeurs. une personne dans
le halo autour du chômage n’est pas considérée comme chômeuse si elle
n’est pas disponible dans les quinze jours pour exercer un emploi et si
elle n’a pas cherché activement un emploi dans le dernier mois : elle est
alors considérée comme inactive.

 Un individu en sous-emploi en raison d’un temps partiel subi n’est pas


comptabilisé comme chômeur par l’Insee alors qu’il l’est par Pôle emploi
s’il cherche activement un autre emploi. De même, un individu qui n’est
3
pas disponible dans les quinze jours pour exercer un emploi peut être
comptabilisé comme chômeur par Pôle emploi, mais pas par l’Insee, qui
le considère comme inactif (dans le halo autour du chômage).

II. Evolution de l’emploi, du chômage et du sous-emploi :

Dossier 2 : Quelles sont les causes du chômage ?

https://www.youtube.com/watch?v=-dR3mNxAO50

I. Les effets positifs et négatifs des institutions sur le chômage


structurel :

a. Les effets négatifs des institutions sur le chômage structurel :

4
 Institutions : règles qui encadrent les relations de travail et d’emploi.

 Chômage structurel est une partie du chômage qui est indépendante de la


croissance économique et des coûts du travail mais qui s’explique par les
rigidités du marché du travail et l’inadéquation entre l’offre et la demande
de travail.

 Le salaire minimum est une rigidité pour une entreprise car elle n’est pas
en mesure de baisser le salaire à un niveau inférieur à ce salaire-plancher.

 Les pouvoirs publics protègent l’emploi et fixent un salaire minimum afin


que le rapport de force ne soit pas trop déséquilibré entre les employeurs
et leurs salariés et que ceux-ci reçoivent une rémunération décente.

 Les règles de protection de l’emploi rendent difficiles l’ajustement aux


changements de l’environnement pour les entreprises : en cas de
ralentissement de l’activité économique, elles doivent respecter des règles
(préavis, versement d’indemnités de licenciement, solutions de
reclassement ou créations d’activités nouvelles) avant de pouvoir
licencier une partie des salariés.

b. Les effets négatifs et positifs des règles de protection de l’emploi


sur le chômage structurel :

 Des licenciements trop règlementés freinent les embauches : en cas de


retournement de l’activité économique, compte tenu du temps (préavis) et
du coût (indemnités de licenciement, indemnités prudhommales), les
employeurs peuvent être désincités à embaucher. Les entreprises

5
subiraient trop de règles à respecter et anticiperaient les difficultés et les
indemnités à payer en cas de licenciement, ce qui conduirait à une peur de
l’embauche.
 Les règles de protection de l’emploi contribuent au chômage structurel,
notamment des personnes les moins qualifiées de deux manières :
 Les entreprises sont réticentes à embaucher, ce qui fait baisser le
niveau global d’emploi.
 Elles sont plus sélectives : l’employeur doit embaucher les
candidats au profil adéquat afin de ne pas avoir à les licencier
ultérieurement.

En freinant les embauches et les licenciements, les règles de protection de


l’emploi nuisent au processus de destruction créatrice : des activités
obsolètes perdurent alors que les secteurs innovants ne se développent pas
assez rapidement. Le redéploiement des salariés entre secteurs,
professions ou régions ne s’effectue pas correctement.

 Les règles de protection de l’emploi peuvent être favorables à l’emploi :


désincitées à licencier, les entreprises adoptent des stratégies fondées sur
la formation et la polyvalence de leurs salariés afin que leur profil soit en
adéquation avec les besoins de la production. Il en résulte des gains de
productivité et une baisse des coûts unitaires favorable à la compétitivité-
prix. Des salariés formés et polyvalents sont davantage capables
d’innover, d’où des gains de compétitivité hors-prix. Ces gains de
compétitivité stimulent la hausse de la production, donc la hausse de
l’emploi.

6
c. Salaire minimum et chômage structurel :

 La flexibilité du salaire réel permet l’autorégulation du marché du


travail : en situation de chômage, l’offre de travail des actifs est
supérieure à la demande de travail des employeurs, le salaire réel doit
donc baisser. Cette baisse provoque la baisse de l’offre de travail (certains
actifs renoncent à offrir leur travail en raison du niveau jugé trop faible
du salaire réel) et la hausse de la demande de travail (le coût marginal du
travail devient inférieur à la productivité marginale, il est donc profitable
d’embaucher).

 L’instauration d’un salaire minimum supérieur au salaire d’équilibre


empêche la flexibilité à la baisse du salaire réel : l’offre de travail reste
durablement supérieure à la demande de travail.

 Le salaire minimum est trop élevé pour convaincre les employeurs


d’embaucher les chômeurs les moins qualifiés : le coût marginal du
travail est supérieur à leur productivité marginale. À l’inverse, le coût
marginal du travail des plus qualifiés est inférieur à leur productivité
marginale, d’où leur taux de chômage plus faible.

7
d. Les effets positifs et négatifs du salaire minimum sur le chômage
structurel :

 L’employeur dispose d’un pouvoir de marché : il peut fixer le salaire de


telle sorte que le coût marginal du travail soit inférieur à la productivité
marginale du dernier salarié embauché.

 L’offre de travail étant une fonction croissante du salaire, la hausse du


salaire minimum provoque la hausse de l’offre de travail : des inactifs
peuvent entrer sur le marché du travail.

 Compte tenu du pouvoir de marché des employeurs, même si le salaire


minimum augmente, s’il reste inférieur à la productivité marginale du
travail, l’embauche d’un salarié supplémentaire rapporte plus qu’elle ne
coûte. L’instauration d’un salaire minimum n’a des effets négatifs sur
l’emploi que si le coût marginal du travail devient supérieur à sa
productivité marginale.

II. Les problèmes d’appariement, sources de chômage structurel :

a. Le chômage d’appariement :

 Appariement : adéquation (accord) entre l’offre et la demande de travail,


c’est-à-dire entre un travailleur et un emploi. Dans le cas contraire, on
parle d’inadéquation sur le marché du travail.

 Page 80 doc 1.

 Le paradoxe des emplois vacants : Les entreprises créent des emplois


qualifiés ou à temps partiel et font face à une pénurie de candidats pour
ces emplois. Les chômeurs ne disposent pas des diplômes ou des
compétences correspondant à ces emplois.

8
b. Les inadéquations spatiales et de qualification : causes du chômage
structurel

 L’information est imparfaite : le chômeur n’a pas connaissance


immédiate de la création ou de la vacance d’un emploi. Il doit s’informer
et cette recherche a des coûts de prospection (délai de recherche
d’emploi, abonnements à des sites d’offres d’emploi…).

 L’éloignement géographique renvoie à une inadéquation spatiale entre la


localisation du poste et celle du candidat. Le diplôme et la spécialité de la
formation du candidat renvoient à une inadéquation de la qualification de
l’individu en termes de savoir. L’expérience du candidat et ses
compétences techniques renvoient à une inadéquation de la qualification
de l’individu en termes de savoir-faire. Les qualités personnelles du
candidat renvoient à une inadéquation de la qualification de l’individu en
termes de savoir-être.

 L’inadéquation des compétences : Les travailleurs ne possèdent pas les


compétences appropriées en lecture et en écriture, en calcul et culture
numérique. Si la formation des chômeurs peut pallier cette difficulté, elle
induit des délais d’ajustement aux emplois proposés.

 L’inadéquation spatiale : la part involontaire du chômage structurel, Les


chômeurs n’habitent pas là où les emplois sont créés. Du côté des
travailleurs: en raison de la distance, ils disposent de moins
d’informations sur les offres d’emploi existantes (affichettes) ou ils ne
candidatent pas car les trajets sont trop longs. Or la mobilité induit des
surcoûts éventuels (déménagement) que les moins qualifiés, aux
rémunérations plus basses, ont plus de difficultés à assumer. Du côté des
entreprises: en raison de possibles discriminations raciales envers ces
minorités.

c. Inadéquations entre l’offre et la demande de travail par groupe


socioprofessionnel et qualifications en France

9
d. Les frictions dans le processus de rencontre des chômeurs et des
employeurs :

 Les frictions sur le marché du travail sont liées au temps structurellement


nécessaire à la personne en recherche d’emploi pour trouver un emploi et
au recruteur pour pourvoir un poste.

 Un jour de recherche supplémentaire peut procurer un avantage financier


au chômeur, par exemple l’espérance de trouver un emploi bien
rémunéré.

 Il y a des frictions dans le processus de rencontre entre les chômeurs et


les employeurs car des délais sont nécessaires pour que les personnes en
recherche d’emploi trouvent un emploi et pour que les employeurs
parviennent à pourvoir un emploi.

 Ces frictions sont à l’origine d’un chômage structurel car l’adéquation


entre l’offre et la demande de travail n’est pas immédiate et est
indépendante des fluctuations de l’activité économique.

 Si l’indemnisation chômage est élevée, un chômeur peut se permettre de


rester durablement au chômage : la durée du chômage et le taux de
chômage sont donc corrélés positivement au niveau de la prestation
chômage.

III. Les asymétries d’information, sources de chômage structurel :

a. Les asymétries d’information sur le marché du travail :

 A.E : Les employeurs ne connaissent pas le niveau de productivité des


actifs qu’ils recrutent. Lors d’un contrat ou d’un échange, l’une des
parties dispose d’informations que l’autre ignore.

10
 A.E Ex ante (avant la signature du contrat de travail) : caractéristiques
cachées L’employeur ne connaît pas les caractéristiques productives
du candidat avant de l’embaucher.

 A.E Ex-post (après la signature du contrat de travail) : actions cachées


L’employeur n’est pas en mesure de contrôler parfaitement les efforts
fournis par l’employé.

b. Le risque de sélection adverse sur le marché du travail :

 La sélection adverse (sur le marché de travail) : situation dans laquelle un


employeur ne connait pas les caractéristiques productives des candidats à
l’embauche. Il peut être conduit à sélectionner un candidat faiblement
productif.

 Un candidat à l’embauche se fixe un salaire de réservation (salaire-


plancher) qui dépend de son niveau de productivité : plus il est élevé, plus
le salaire de réservation l’est également. Une entreprise a donc
rationnellement intérêt à proposer un salaire supérieur au salaire
d’équilibre du marché du travail pour attirer les candidats les plus
productifs, baisser le taux de rotation, éviter les tire-au-flanc. C’est le
salaire d’efficience.

 Proposer un salaire au niveau du salaire d’équilibre se retournerait contre


(adverse) les intérêts de l’employeur car cela le conduirait à sélectionner
(sélection) les candidats les moins productifs.

11
c. Le risque d’aléa moral sur le marché du travail :

 L’A.M : situation dans laquelle l’employeur peut difficilement contrôler


les efforts fournis par les salariés qui peuvent en profit pour « tirer au
flanc ». Ainsi, si 2 parties s’accordent sur un contrat, rien ne garantit
qu’elles le respecteront. Si l’une des 2 parties ne peut contrôler le
comportement de l’autre, cette dernière peut avoir la tentation de ne pas
respecter ses engagements.

 L’Ets peut surmonter ce risque en augmentant les salaires par exemple de


500 euros par mois, ce qui contribuera à une hausse de la productivité des
salariés, qui se sentent davantage responsabilisés.

 Le salarié a intérêt à être productif car, s’il perdait cet emploi, il serait
contraint de cumuler des emplois moins bien rémunérés et verrait ses
conditions de travail et de vie se dégrader.

 Ainsi, L’entreprise n’a licencié aucun salarié, les démissions sont très peu
nombreuses, ce qui limite les coûts de rotation liés au recrutement et à la
formation de la main-d’œuvre.

d. Les effets du salaire d’efficience sur le chômage structurel :

 Un salaire d’efficience est un salaire supérieur au salaire d’équilibre :


l’entreprise attire ainsi les candidats à l’embauche les plus productifs (et

12
surmonte ainsi la sélection adverse) et incite ses salariés à fournir les
efforts attendus (et surmonte ainsi le risque d’aléa moral).

 Cependant, la fixation de salaires plus élevés que le salaire d’équilibre


augmente le coût du travail pour les Ets. Celles-ci préfèrent donc moins
embaucher, ce qui est source de chômage et l’offre de travail est
durablement supérieure à la demande de travail, d’où l’existence d’un
chômage structurel.

 le chômage est involontaire dans la théorie du salaire d’efficience : les


chômeurs ne refusent pas de travailler pour un salaire jugé trop faible. Par
ailleurs, ce ne sont pas l’État ou les syndicats qui sont à l’origine de cette
rigidité sur le marché du travail, mais les entreprises elles-mêmes.

IV. Les effets des fluctuations de l’activité économique sur le chômage


conjoncturel :

La conjoncture est l’état de l’économie à court terme. La variation du PIB


ou encore le taux de chômage font partie des indicateurs de la
conjoncture.

 Quand la croissance est instable, on parle de fluctuations économiques.


Celles-ci désignent l’ensemble des mouvements de ralentissement ou
d’accélération du rythme de la croissance économique à court terme. Pour
décrire l’instabilité de l’activité économique, on parle souvent de cycles.
Un cycle se décompose en 4 phases :
 Expansion ou croissance
 Crise (positif au négatif)
 Récession ou dépression
 Reprise

 Keynes, économiste britannique montre que le niveau de l’emploi ne se


détermine pas sur le marché du travail mais dépend du marché des
produits. Ainsi la production réalisée ne correspond pas toujours au
niveau de production qui permettrait le plein-emploi.

13
 Dans une économie, la somme des ressources (ce qui est produit) est
égale à la somme des emplois (l’usage de ces ressources) : c’est
l’équilibre emploi-ressources :
 Y = Production, PIB
 M = Importations
 X = Exportations
 CF = Consommation finale des ménages
 FBCF ou I = Investissement
 ΔS = Variation de stocks
On a alors l’équation suivante :
 Y + M = CF + I + / - ΔS + X
 Y = CF + I + / - ΔS + X - M

 Keynes explique le chômage par une insuffisance de la demande effective


(demande globale), soit de la demande attendue par les chefs d’entreprise
en biens de production et en biens de consommation. Les entrepreneurs
ne prennent pas le risque de produire plus et encore moins d’embaucher,
faute de débouchés. Les composantes de la demande effective : En
économie fermée la consommation et l’investissement. Si la
propension à consommer et le montant de l’investissement nouveau
engendrent une demande effective insuffisante, les entreprises fixeront un
faible niveau de production auquel correspondra un niveau de l’emploi
inférieur à l’offre de travail.

 Ainsi, selon Keynes, le chômage résulte des décisions de production des


chefs d’entreprise compte tenu de leurs anticipations de demande.
Autrement dit, L’insuffisance de la demande effective est à l’origine du
chômage.

a. Chômage conjoncturel et chômage structurel :

 Page 84 doc 1.

b. La demande effective influence le niveau d’emploi :

14
 Si le revenu d’un individu augmente de 100 euros et que sa propension à
consommer est de 0,8, la hausse de sa consommation sera alors de 80
euros.

 La faiblesse de l’investissement dans le schéma s’explique par des taux


d’intérêt élevés ou une rentabilité attendue trop faible de l’investissement.

 La demande effective détermine directement le niveau de production,


donc celui de l’emploi.

c. Les chocs macroéconomiques négatifs et leurs conséquences sur le


chômage conjoncturel :

15
 Les chocs sont liés à des évènements provoquant une variation des Q.O
et/ ou Q.D.

 Chocs d’offre négatifs : crise pétrolières de 1974 et de 1979, forte hausse


du prix du pétrole (matières premières) / augmentation des salaires >
gains de productivité.
 La hausse du coût des facteurs de production dégrade les
conditions de l’offre car les entreprises sont conduites à augmenter
leurs prix : elles perdent ainsi en compétitivité-prix.

 Chocs de demande négatifs : Politiques monétaires et budgétaires de


rigueur pour lutter contre l’inflation / baisse de la consommation, baisse
de l’investissement, baisse de la masse monétaire.
 Des politiques de rigueur pour lutter contre l’inflation se traduisent
par une hausse des taux d’intérêt (politique monétaire), une baisse
des dépenses publiques et/ou une hausse des prélèvements
obligatoires : elles conduisent donc à une baisse de la
consommation et de l’investissement, qui sont des composantes de
la demande globale réalisée. Par conséquent, les producteurs
anticipent une baisse de la demande (effective) : la production, la
demande de travail et le niveau de l’emploi baissent, d’où une
hausse possible du chômage conjoncturel si l’offre de travail reste
constante.

 Les chocs d’offre et de demande négatifs se traduisent par des


mouvements de ralentissement de l’activité économique, donc par un
chômage conjoncturel dû aux fluctuations économiques.

d. L’exemple de la dépression des années 1930 aux États-Unis :

 Page 85 doc 3 (1,2).

 La crise de 1929 s’explique par un choc de demande : le ralentissement


de la hausse des salaires provoque le ralentissement de la consommation
(choc de demande négatif). Dans le même temps, la production devient
une production de masse : l’offre augmente donc plus vite que la
demande.
16
e. Des économies inégalement sensibles aux fluctuations de l’activité
économique :

 Le chômage n’est donc pas seulement lié aux fluctuations économiques :


il augmente en France et stagne en Allemagne alors que celle-ci a connu
une récession plus forte, parce que, pour des raisons structurelles, le taux
de chômage y est moins sensible à la conjoncture économique.

Dossier 3 : Quelles sont les politiques mises en œuvre pour lutter contre le
chômage ?

https://www.youtube.com/watch?v=uXbhE73E8EQ

I. Les politiques macroéconomiques de soutien de la demande


globale :

a. Les politiques de relance de la demande : instruments et effets


attendus.

 L’existence d’un chômage conjoncturel appelle des politiques


macroéconomiques de soutien des principales composantes de la
demande globale. On parle de politiques de relance (politiques

17
expansives). Deux instruments, monétaires et budgétaires, peuvent être
combinés.
 Les politiques monétaires sont menées par la BC baisse du
taux d’intérêt directeurs, qui se répercute sur les taux d’intérêt
pratiqués par les banques, qui va inciter les agents économiques à
investir, ce qui stimule la demande globale (le crédit pour financer
l’investissement des entreprises et des ménages est moins coûteux).
Ainsi, les Ets anticipent une hausse de la demande et ajustent leur
niveau de production en conséquence. Elles vont embaucher
davantage, diminuant ainsi le nombre de chômeurs.
 Les politiques budgétaires expansives diminuer les recettes
publiques (impôts sur le revenu pour augmenter le revenu
disponible des ménages) afin de favoriser la consommation. En
augmentant les dépenses budgétaires, sous forme d’investissements
publics, les pouvoirs publics soutiennent également la demande
globale.

b. Les conditions d’efficacité des politiques macroéconomiques de


soutien de la demande globale.

 Une politique de relance keynésienne n’agit que sur le chômage


conjoncturel et non sur le chômage structurel : elle est donc inefficace si
les causes du chômage sont structurelles :

18
 Si les agents anticipent une hausse des impôts suite à une hausse
des dépenses publiques, ils choisissent d’épargner plutôt que de
consommer ou investir : l’effet de relance est annulé.

 Si les entreprises ne peuvent pas répondre à la hausse de la


demande, celle-ci va se traduire par une hausse des importations,
qui profite aux partenaires commerciaux et non au pays lui-même.

 Si les politiques économiques entre les pays ne sont pas


coordonnées, la relance isolée d’un pays profite aux autres pays
(hausse de leurs exportations) : chaque pays a intérêt à se
comporter en passager clandestin, à attendre que les autres mènent
une politique de relance sans en supporter les coûts tout en
profitant des avantages de la relance.

 Bulle 1 : une politique de relance de la demande vise à pallier


l’insuffisance de la demande anticipée.

 Bulle 4 : la hausse de la demande doit être suffisamment massive pour


convaincre les entreprises d’embaucher afin de produire davantage.

 Bulle 5 : les banques doivent répercuter la baisse du taux directeur de la


Banque centrale dans leur taux d’intérêt afin que les crédits soient moins
coûteux pour les agents non financiers.

 Bulle 6 : un pays de la zone euro ne peut pas pratiquer de politique de


relance budgétaire si son déficit public excède 3 % du PIB et si sa dette
publique excède 60 % du PIB car une telle politique conduirait à creuser
le déficit et la dette.

c. Une illustration : les politiques conjoncturelles depuis la crise de 2008

II. Les politiques d’allègement du coût du travail :

19
a. Les effets directs et indirects de la baisse du coût du travail

 Coût du travail : Salaires nets + cotisations salariales et patronales.

 Effets substitution : réduction du coût travail par rapport au capital fixe.


par conséquent, l’emploi augmente, ce qui contribue à la baisse du
chômage.

 Le chômage trouve son origine dans un coût du travail trop élevé. Les Ets
ne décident d’embaucher que si le coût du travail < productivité
marginale. Les travailleurs à plus faible productivité ont ainsi plus de
risque d’être confrontés à ce type de chômage en l’absence de flexibilité
des salaires.

 La baisse du coût du travail peut être répercutée en une baisse des prix
des entreprises, qui gagnent alors en compétitivité prix : elles exportent
davantage. La baisse des prix élève le pouvoir d’achat des ménages qui
consomment et investissent davantage. La baisse du coût du travail peut
aussi conduire à une hausse des profits des entreprises qui sont incitées à
investir davantage du fait de la hausse de la consommation et des
exportations. La demande, intérieure et extérieure, augmente, d’où une
hausse de la production et de l’emploi qui contribue à la baisse du
chômage.

b. L’efficacité de la baisse du coût du travail ciblée sur les bas salaires

20
 Une baisse du coût du travail ciblée sur les bas salaires est efficace car la
demande de travail peu qualifié est sensible à son coût : la substitution
capital/travail est plus aisée pour les moins qualifiés.

 Pour les salariés les moins qualifiés, le coût marginal du travail au niveau
du SMIC est plus élevé que leur productivité marginale : la baisse du coût
du travail, le rendant inférieur à la productivité marginale, doit inciter les
entreprises à embaucher des actifs peu qualifiés. Une baisse du coût du
travail se traduit par une baisse des prix et/ou une hausse des profits : la
demande et la production augmentent, incitant aussi les entreprises à
créer des emplois plus qualifiés.

c. La politique de la baisse des cotisations sociales employeurs

 La baisse du coût du travail passe par plusieurs voies:

 Baisse des charges sociales ➙ coût du travail pour les entreprises


➙ le prix relatif du travail baisse ➙ moindre « substitution du
capital au travail » ➙ hausse de l’emploi.

 Baisse des charges sociales ➙ baisse des coûts de production des


entreprises ➙ baisse du prix de vente ➙ hausse compétitivité-prix
➙ hausse de la demande pour les produits français ➙ hausse de
l’emploi.

 Baisse des charges sociales ➙ baisse des coûts de production ➙


hausse de la rentabilité ➙ hausse des profits ➙ hausse des moyens
pour investir ➙ hausse des capacités de production ➙ hausse de
l’offre ➙ impact positif sur l’emploi.

d. L’allégement du coût du travail : effets mitigés

21
 Les données 2012 : L’allègement de cotisations est d’environ 27 milliards
en 2012, et l’emploi non qualifié représente 21 % de l’emploi total la
même année.

 ces allègements ont eu un effet positif car la part de l’emploi non qualifié
dans l’emploi total augmente dès 1994, mais seulement jusqu’en 2002,
date à laquelle cette part baisse, relativisant l’effet des allègements de
cotisations sociales.

 Les allègements incitent les entreprises à embaucher à des niveaux de


salaires proches du SMIC pour en bénéficier.

 Les entreprises auraient embauché, même en l’absence d’allègements.


Elles en profitent pour bénéficier des allègements sans créer plus
d’emplois.

e. Un comparatif du coût du travail au niveau du salaire minimum

 Page 89 doc 4 (1,2,3).

III. Les politiques de flexibilisation pour lutter contre les rigidités du


marché du travail :

a. Les différentes formes de flexibilité du travail

22
 La flexibilité du travail cherche à lutter contre le chômage structurel lié
aux institutions qui induisent des rigidités sur le marché du travail

 La flexibilité quantitative joue sur les quantités de travailleurs ou


d’heures de travail, tandis que la flexibilité qualitative, en particulier
interne, joue sur la qualité des travailleurs.

 La flexibilité quantitative externe ➙ assouplissement des contrats de


travail ➙ facilite les licenciements et ruptures de contrat en cas de
ralentissement de la croissance ➙ la peur d’embaucher baisse ➙ hausse
de la demande de travail en cas de reprise ➙ baisse du chômage.

 La flexibilité quantitative interne permet d’adapter le nombre d’heures


travaillées au niveau de l’activité ➙ l’entreprise conserve sa main-
d’œuvre et n’a pas à supporter de coûts de recrutement et de formation en
cas de reprise ➙ baisse des coûts de production ➙
1) hausse de la compétitivité-prix ➙ gains de parts de marché ➙ hausse
des ventes à l’origine de création d’emplois ou
2) ➙ amélioration de la rentabilité et de la profitabilité ➙ hausse de
l’investissement ➙ hausse de la production et donc de l’emploi.

 L’annualisation du temps de travail : les Ets ont la possibilité de faire


varier la durée du travail au cours de l’année.

 Grâce à la flexibilité du travail, les entreprises peuvent ajuster le volume


de l’emploi à la production et à la demande.

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 Les entreprises sont moins sélectives lorsqu’elles embauchent
puisqu’elles ont davantage « droit à l’erreur » : elles peuvent prendre le
risque d’embaucher des jeunes peu expérimentés ou des chômeurs de
longue durée puisqu’il leur sera moins coûteux de les licencier si
nécessaire.

b. Les formes particulières d’emploi dans l’Union européenne

 Les emplois atypiques : emplois précaires (CDD, intérim, emploi à temps


partiel).

 Les emplois stables : Les emplois stables, contrairement aux emplois


atypiques, sont des contrats à durée indéterminée (CDI). Ils sont
également à temps plein.

 L’emploi à temps partiel représentait 16 % de l’emploi total en


Allemagne en 1995 et 26,8 % de l’emploi total en 2018 : sa part dans
l’emploi salarié a donc été multipliée par 1,7. L’emploi temporaire
représentait 7,2 % de l’emploi salarié en Italie en 1995 et 17,1 % de
l’emploi salarié en 2018 : sa part dans l’emploi salarié a donc été
multipliée par 2,4.

 Grâce aux emplois atypiques, les entreprises peuvent mieux ajuster le


volume de l’emploi à la production et à la demande, en quantité, mais
elles recourent ainsi à des salariés dont les compétences ne sont pas
nécessairement immédiatement adaptées à leurs besoins. Les emplois
atypiques peuvent être un sas d’entrée sur le marché du travail pour de
jeunes salariés ou des actifs peu qualifiés, avant l’obtention d’un CDI,

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mais ce sont des emplois précaires, instables, et souvent moins
rémunérés.

 Effets pervers pour l’entreprise : Flexibilité excessive ➙ manque de


formation et de motivation ➙ baisse de productivité et d’innovation.

 Effets pervers pour le travailleur: Flexibilité excessive ➙ précarisation ➙


faibles revenus et difficultés à se constituer une retraite ➙ développement
de maladies car faible accès aux soins.

Effets positifs de la flexibilité Effets négatifs de la flexibilité


Baisse des coûts de production, donc Baisse de productivité
amélioration de la compétitivité et de la Baisse de l’innovation
rentabilité Risque de pauvreté
Sauvegarde de l’emploi Transfert sur la collectivité des risques
Création d’emplois associés à la pauvreté

c. La flexicurité : un équilibre entre flexibilité et sécurité

 La flexicurité cherche à surmonter le dilemme entre la flexibilité


quantitative externe (recours aux emplois atypiques), qui présente des
avantages pour les entreprises, et la précarité que subissent les salariés.

 Le modèle danois permet de concilier la flexibilité du marché du travail et


la sécurité pour les actifs qui perçoivent des indemnités généreuses en cas
de chômage et sont accompagnés (recherche, formation, reconversion)
afin de retrouver rapidement un emploi.

IV. Les politiques de formation : Lutter contre le chômage structurel en


améliorant les appariements

a. Les gains liés à l’éducation et à la formation

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 Il y a une corrélation positive et une relation de causalité entre le niveau
d’éducation et l’accès à l’emploi : près de 10 % des titulaires d’un CAP
ou d’un BEP sont au chômage en France en 2018, soit un point de plus
que la moyenne ; 5,4 % des titulaires d’un diplôme à bac + 2 sont au
chômage, soit 3,6 points de moins que la moyenne des actifs.

 L’éducation et la formation rendent les actifs plus productifs. Elles


permettent d’améliorer l’appariement entre l’offre et la demande de
travail : dans un contexte de mondialisation et de progrès technique, le
nombre d’emplois peu qualifiés baisse et la demande de qualification
augmente ; de plus, les actifs sont davantage polyvalents, capables de
s’adapter aux exigences changeantes des entreprises en termes de
compétences, et de se reconvertir.

 La formation initiale : formation des jeunes dans le système éducatif


jusqu’à l’université avant d’entrer dans la vie active.

 La formation continue : système d’acquisition ou de renouvellement


continu de compétences lors de la vie active.

 il faut privilégier la formation initiale car la formation continue profite


davantage aux plus qualifiés qui savent apprendre et se former.

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b. La formation initiale : défis et reforme

 Des inégalités liées à l’origine sociale persistent : le nombre d’élèves


décrocheurs et le taux de chômage sont deux fois plus élevés dans les
quartiers défavorisés qu’en moyenne nationale.

 Le dédoublement des classes de CP et de CE1 dans les quartiers


défavorisés facilite les apprentissages des savoirs de base : les élèves
seront ainsi plus aptes à poursuivre leur scolarité et leurs études dans de
bonnes conditions. Ce développement du capital humain devrait rendre
les futurs actifs plus productifs et plus polyvalents, donc employables.

 Comment le dédoublement des classes de CP et CE1 contribue à la


croissance de long terme et a la réduction du chômage ? La hausse
du stock de capital humain est l’une des sources du progrès technique et
de la croissance de long terme, elle-même favorisant la création
d’emplois et la baisse du chômage. Une meilleure employabilité
contribue aussi à la réduction du chômage.

c. Des plans de formation pour lutter contre l’inadéquation des


compétences

 Le plan d’investissement cible les jeunes et les moins qualifiés car ils
sont les plus touchés par le chômage.

 Il est essentiel de former les offreurs d’emploi Pour améliorer leur


adaptabilité, faciliter leur reconversion vers des métiers en tension et
donc permettre un retour à l’emploi.

 Le CPF (compte personnel de formation) inclut aussi les salariés ayant un


emploi car cela permet de transformer les compétences liées à la
transition écologique et numérique.

 Les politiques de formation limitent le chômage structurel d’inéquation


car Ils améliorent les compétences des chômeurs et des travailleurs et
baissent le chômage d’inadéquation. Cela entraîne une hausse de

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l’employabilité des chômeurs et des capacités d’adaptation aux nouvelles
technologies des travailleurs.

 Les publics ciblés prioritairement par les politiques de formation sont les
moins qualifiés, les jeunes, les travailleurs âgés et les chômeurs de longue
durée car ce sont les actifs qui manquent davantage de compétences
(expérience, qualifications) et sont les moins employables.
Mais en réalité le problème des politiques de formation est que ce sont les
travailleurs les moins en besoin qui en bénéficient le plus: travailleurs qualifiés,
dans les secteurs à faible automatisation, en CDI à temps plein.

Formation initiale et Accompagnement des chômeurs


professionnelle
Intérêts Augmenter l’employabilité des jeunes Aide ciblée, rapide pour les chômeurs et
et des moins qualifiés travailleurs précaires
Améliorer l’adaptabilité des
travailleurs
Limites Profite davantage aux plus diplômés Existence de freins à la mobilité
Manque de personnels pour accompagner

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