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Cours Lutte Chomage Spe Term Hachette 2020

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SCIENCE ECONOMIQUE

CHAPITRE 6 : Comment lutter contre le chômage ?


Objectifs :
- Savoir définir le chômage et le sous-emploi et connaître les indicateurs de taux de chômage et
de taux d’emploi.
- Comprendre que les problèmes d’appariements (frictions, inadéquations spatiales et de
qualifications) et les asymétries d’information (salaire d’efficience) sont des sources de chômage
structurel.
- Comprendre les effets (positifs ou négatifs) des institutions sur le chômage structurel
(notamment salaire minimum et règles de protection de l'emploi).
- Comprendre les effets des fluctuations de l’activité économique sur le chômage conjoncturel.
- Connaître les principales politiques mises en oeuvre pour lutter contre le chômage : politiques
macroéconomiques de soutien de la demande globale, politiques d’allégement du coût du travail,
politiques de formation et politiques de flexibilisation pour lutter contre les rigidités du marché du
travail.

Consignes : Visualisez les vidéos pour prendre des notes sur votre cours. Je vous
poserez des questions et vous proposerez des exercices d'application en cours.
Vous trouverez également les liens des vidéos sur le site :
https://battujcsiteses.000webhostapp.com/Terminale/Sciences%20economiques.html

A ) Les mesures et les causes du chômage


VIDEO 1 : https://www.youtube.com/watch?v=5apJq_zVKZY

B ) Les politiques de lutte contre le chômage


VIDEO 2: https://www.youtube.com/watch?v=pQiEQ2MthIw

SYNTHESE : Comment lutter contre le chômage ?


Le chômage s'est développé à partir des années 1970, alors que la croissance ralentissait. Cependant, il
n'est pas seulement lié au faible niveau de croissance, ce que montre le maintien d'un chômage élevé en
France. Rechercher les causes du chômage est donc un préalable pour comprendre les mesures qui
permettent de lutter contre ce phénomène.
A ) Les sources du chômage
1. Comment définir et mesurer le chômage ?
Le chômage comprend les personnes sans emploi, à la recherche d'un emploi et disponibles pour l'occuper.
Il est mesuré selon les conventions du Bureau international du travail (BIT), reprises en France par l'INSEE
pour des statistiques officielles qui permettent les comparaisons entre pays. Cependant, le nombre de
demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi est bien plus élevé car il intègre des personnes sans emploi qui
ont travaillé quelques heures, ou des personnes dispensées de recherche d'emploi compte tenu de
situations particulières (âge, santé, en formation).
Les chômeurs sont donc des actifs, et le taux de chômage mesure [a part des chômeurs parmi ces actifs.
Une baisse du taux de chômage peut refléter un retour important vers l'emploi, mais aussi une sortie du
marché du travail de chômeurs découragés. Il est donc crucial de suivre aussi les évolutions du taux
d'emploi, mesurant la part des personnes en emploi parmi celles en âge de travailler. Enfin, au-delà du
chômage, il faut prendre en compte aussi le sous-emploi des personnes à temps partiel qui souhaiteraient
travailler davantage.
Taux de chômage = Chômage / Population active

Taux d'emploi = Emploi / Population en âge de travailler


2. Quelles sont les causes du chômage conjoncturel ?
Les fluctuations de l'activité économique ont également une incidence sur l'emploi et peuvent générer un
chômage conjoncturel. Selon le raisonnement élaboré par John Maynard Keynes, c'est la demande
anticipée par les employeurs, sous la forme de consommation ou d'investissement, qui les conduit à
produire et donc à embaucher. L'emploi et le chômage suivent donc les fluctuations de la croissance.
Cependant, compte tenu des rigidités plus ou moins fortes des règles de l'emploi, quand les perspectives
de l'activité économique s'améliorent, les employeurs peuvent choisir d'en répercuter une partie sur une
hausse de la productivité du travail, et une autre sur l'emploi.
3. Quelles sont les causes du chômage structurel ?
Le chômage structurel est la partie du chômage qui ne résulte pas des variations de l'activité économique. Il
peut résulter d'un problème d'adéquation sur le marché du travail entre l'offre de travail des travailleurs et la
demande de travailleurs des employeurs. Les institutions jouent un rôle essentiel dans cette adéquation,
quantitative et qualitative.
En effet, si les conditions de la concurrence parfaite sont vérifiées, le salaire s'ajuste jusqu'à aboutir à une
situation d'équilibre entre offre et demande de travail. Mais la mise en place d'un salaire minimum supérieur
au salaire d'équilibre peut générer un chômage structurel en empêchant le retour à l'équilibre. De même,
une asymétrie d'information entre travailleurs et employeurs peut conduire les seconds à proposer un
salaire d'efficience, c'est-à-dire un salaire supérieur au salaire d'équilibre, pour sélectionner les meilleurs
travailleurs et les inciter à être plus productifs.
Mais le problème d'adéquation que doit résoudre le marché du travail est également qualitatif, lié à des
frictions, comme le fait que les travailleurs et les emplois ont des caractéristiques hétérogènes (localisation,
qualifications, etc.). Un temps de recherche est donc nécessaire aux travailleurs et aux employeurs pour
trouver un appariement. Des règles de protection de l'emploi trop rigides peuvent nuire à la rapidité de cet
appariement et générer du chômage de longue durée.
B ) Les politiques de lutte contre le chômage
4. Le soutien de la demande globale permet-il de baisser le chômage ?
Une première manière de relancer la demande globale pour lutter contre le chômage conjoncturel est pour
l'État de mettre en œuvre une politique budgétaire de relance. Dans l'esprit de ce que préconisait Keynes, il
s'agit d'augmenter les dépenses et de baisser les recettes des administrations publiques afin de creuser le
déficit public, en empruntant les sommes nécessaires.
La Banque centrale peut également pratiquer une politique monétaire de relance en baissant ses taux
d'intérêt directeurs. Comme les banques empruntent à un taux plus faible, elles prêtent à leurs clients à un
taux plus faible, et ceux-ci s'endettent pour consommer ou investir, ce qui relance la demande.
5. La baisse du coût du travail peut-elle réduire le chômage ?
Selon l'interprétation néoclassique, le chômage provient d'un coût du travail trop élevé : le niveau des
salaires et cotisations sociales incite les entreprises à substituer du capital au travail ou à délocaliser la
production. La modération des hausses de salaires, qui augmentent moins vite que la productivité du
travail, favorise alors les embauches, ainsi que les allégements de cotisations du travail.
La baisse du coût du travail peut aussi passer par une amélioration de la productivité du travail. Celle-ci
dépend de nombreux paramètres, comme les investissements en capital humain (formation),
infrastructures, innovations, mais aussi de la qualité des institutions qui encadrent le marché du travail. En
effet, les gains de productivité passent parun bon appariement sur le marché du travail entre les
caractéristiques des emplois et celles des travailleurs.
6. La formation et la flexibilisation du marché du travail permettent-elles de lutter
contre le chômage ?
Les politiques de flexibilisation cherchent à améliorer la capacité du marché du travail à générer de bons
appariements. Elles consistent à supprimer des rigidités, comme certaines règles de protection de l'emploi
(salaire minimum, règles d'embauché, de rupture des contrats de travail, de durée de travail,
d'indemnisation du chômage, etc.), afin d'augmenter les flux de sorties et d'entrées dans l'emploi. Cette
augmentation de la flexibilité du marché du travail doit permettre de diminuer la durée de chômage et donc
le chômage structurel, car la durée du chômage pénalise l'employabîlité des chômeurs.
La lutte contre le chômage structurel passe aussi par des politiques de formation, qui doivent permettre aux
demandeurs d'emploi et aux personnes en emploi de s'adapter aux besoins des employeurs. Les effets de
ces politiques sont très inégalitaires : la flexibilisation touche surtout les moins qualifiés, qui alternent des
CDD de plus en plus courts, alors même qu'ils bénéficient moins des dépenses de formation permanente.
Définitions :
Chômage : Ensemble des personnes sans emploi, à la recherche d'un emploi et disponibles pour l'occuper.
Les chômeurs font partie de la population active.
Sous-emploi : Ensemble des personnes qui ont un emploi mais travaillent à temps partiel et souhaiteraient
travailler davantage.
Chômage conjoncturel : Partie du chômage qui varie quand la conjoncture, c'est-à-dire la croissance,
s'améliore ou se détériore, ce qu'on appelle aussi les fluctuations.
Chômage structurel : Partie du chômage qui ne varie pas quand la conjoncture s'améliore ou se détériore.
Le chômage structurel résulte des structure. du marché du travail, et en particulier des institutions qui
['encadrent.
Institutions : Ensemble des organisations et des règles, formelles et informelles, qui encadrent et
favorisent les relations entre les agents économiques.
Salaire d'efficience : En présence d'asymétrie d'information, fixation par les employeurs d'un niveau de
salaire supérieur au salaire d'équilibre afin de sélectionner les travailleurs les pli: efficaces et de les inciter à
être productif.
Appariement : Capacité du marché du travail à réaliser une adéquation entre les caractéristiques des
emplois et celles des travailleurs, notamment en termes de localisation spatiale et de qualification.
Politiques conjoncturelles : Les politiques conjoncturelles utilisent le budget des administrations
publiques (politiques budgétaires) ou la création de monnaie (politique monétaire) pour soutenir ou freiner la
demande dans l'économie. Dans le premier cas, il s'agit de politiques de relance, et dans le second cas de
politiques de rigueur.
Demande globale : Compte tenu du niveau général des prix dans l'économie, demande adressée aux
producteurs du pays. Elle se compose de la demande intérieure (consommation et investissement) et de la
demande extérieure (exportations).
Coût du travail : Ensemble des coûts supportés par un employeur pour chaque heure de travail utilisée. Il
résulte principalement du salaire net versé sur le compte bancaire du salarié et des cotisations sociales
versées aux organismes de protection sociale.
Flexibilisation : Mesures qui visent à diminuer les rigidités sur le marché du travail, qui constituent des
obstacles à l'adéquation quantitative et qualitative entre offre et demande de travail.
Rigidités du marché du travail : Éléments, comme l'existence d'un salaire minimum, de règles sur les
embauches (CDI, CDD...) et les licenciements, qui entravent l'ajustement du facteur travail (prix et quantité).

Exemples de sujets type Baccalauréat


EC1 : Mobilisation de connaissances:
• Montrez à l’aide d’exemples que les problèmes d’appariements peuvent créer du chômage
structurel.
• Montrez comment les asymétries d’information sont des sources de chômage structurel.
• Quelles sont les limites du salaire minimum pour réduire le chômage structurel ?
• Donnez un effet positif de l’existence d’un salaire minimum pour lutter contre le chômage.
• Quels sont les effets des règles de protection de l’emploi sur le niveau du chômage conjoncturel ?
• Comment des fluctuations de l’activité économique peuvent causer un chômage conjoncturel ?
• Donnez des exemples de politiques mises en œuvre pour lutter contre le chômage.
• Montrez que les politiques macroéconomiques de soutien de la demande globale peuvent réduire le
chômage.
• Comment les politiques d’allégement du coût du travail peuvent-elles réduire le chômage ?
• A l’aide d’exemples, montrez que les politiques de formation et de flexibilisation peuvent lutter contre
le chômage.
EC3 : Raisonnement appuyé sur un dossier documentaire :
• Vous montrerez que le chômage structurel a plusieurs sources
• Vous montrerez les effets des institutions sur le chômage structurel.
• Vous montrerez comment les politiques d’allègement du coût du travail permettent de lutter contre le
chômage.
• Vous montrerez comment les politiques de soutien de la demande globale permettent de lutter
contre le chômage.
• Vous montrerez comment les politiques de formation et de flexibilisation permettent de lutter contre
le chômage.
Dissertation :
• Comment lutter contre le chômage ?
• Quelles sont les sources du chômage structurel ?
• Les politiques d’allègement du coût du travail suffisent-elles pour réduire le chômage ?
• Les politiques de soutien de la demande globale permettent-elles à elles seules de lutter contre le
chômage ?

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