Risque Routier
Risque Routier
Risque Routier
2
1 - INTRODUCTION .............................................................................................. 3
2 - UN DISTINGO .................................................................................................. 4
3 - REGLEMENTATION........................................................................................ 5
3.1 Définitions ........................................................................................................ 5
3.1.1 L’accident de mission...................................................................................... 5
3.1.2 L’accident de trajet.......................................................................................... 5
3.2 Les codes applicables......................................................................................... 6
5 - PREVENTION................................................................................................... 9
5.1 Risques routier en mission ................................................................................. 9
5.2 Risques routier trajet .......................................................................................... 10
8 - CONCLUSION .................................................................................................. 16
ANNEXES .............................................................................................................. 17
BIBLIOGRAPHIE................................................................................................... 23
3
Le risque routier est aujourd’hui le premier de tous les risques
professionnels quant au nombre de décès provoqués.
En effet, sur 3 morts liés au travail, 2 personnes se tuent sur la route,
ainsi chaque année plus de 300 salariés sont victimes d’accidents
pendant leur mission.
Environ 88% des accidents mortels sur le trajet sont des accidents
routiers et 22% des accidents mortels de travail sont des accidents
routiers.
L’accident de circulation est à la fois un accident de travail et un
accident de la route.
Sont principalement exposés les personnels itinérants comme les
chauffeurs routiers, les commerciaux, les salariés des chantiers du BTP,
les technico-commerciaux, les visiteurs médicaux, les livreurs, les
coursiers,…
Les accidents de trajet ou lors des déplacements professionnels
représentent un tiers des déclarations d’accidents mortels du travail. Ces
risques engendrent des coûts humains et économiques importants. C’est
pourquoi ils constituent des priorités en termes de prévention.
Chaque année, plus de 600 salariés sont tués dans des accidents de trajet
ou de mission. C’est dire tout le poids social et économique des
accidents routiers professionnels. Leur réduction constitue en
conséquence un enjeu essentiel (chiffres 2008 CRAM Languedoc Roussillon).
Un grand nombre de salariés passent une grande partie de la journée au volant d’un véhicule, dans le
cadre d’une mission qu’ils effectuent pour leur entreprise. Dirigeants, cadres, techniciens et ouvriers, se
déplacent dans le cadre de leur travail ou pour des missions, alors que la conduite n’est pas leur métier.
Ces salariés sont exposés à un risque d’accident de la route. L’accident routier du travail est à la fois un
accident du travail et un accident de la route.
La branche AT/MP est compétente pour l’aspect « accident du travail ».
En revanche, la gestion de l’accident de la route obéit à des règles de droit générales, qui découlent en
particulier du code de la route. Dans ce domaine la branche AT/MP n’a pas de compétence particulière. 4
Cependant, il paraît nécessaire de rappeler la règle de droit, car elle n’est pas sans conséquences dans la
relation employeurs / salariés.
Le conducteur-salarié est regardé, sur l’espace public, comme un conducteur. Cela signifie concrètement
qu’il ne peut être exonéré de son éventuelle responsabilité pénale du seul fait de son statut de salarié, et
qu’il est soumis à l’ensemble des obligations contenues dans le code de la route.
Le boulot,
c’était toute
sa vie…
Selon l'article L411-1 du code de la sécurité sociale créé par Décret 85-1353 1985-12-17 art. 1 JORF 21 décembre
1985, est considéré comme accident du travail, quelle qu’en soit la cause, l’accident survenu par le fait ou à
l’occasion du travail, qu'il se passe sur le lieu du travail habituel ou non, ou pendant le déplacement nécessaire à
l'exécution de ce travail.
En application de la jurisprudence, 3 conditions complètent les règles légales : 5
une action soudaine a provoqué une ou plusieurs lésions,
l'accident est intervenu pendant le temps de travail et sur le lieu de travail,
un rapport de cause à effet existe entre l'accident et les lésions. à toute personne salariée ou travaillant, à quelque
titre ou en quelque lieu que ce soit, pour un ou plusieurs employeurs ou chefs d’entreprise.
Selon l'article L 411-2 du code de la sécurité sociale, modifié par Loi n°2001-624 du 17 juillet 2001 - art. 27 JORF 18
juillet 2001 est considéré comme accident du travail, l'accident survenu sur le trajet d'aller et de retour entre :
• la résidence principale, une résidence secondaire présentant un caractère de stabilité ou tout autre lieu où le
travailleur se rend de façon habituelle pour des motifs d'ordre familial et le lieu de travail;
• le lieu de travail et le lieu où le travailleur prend habituellement ses repas (cantine, restaurant..),
et, dans la mesure où le parcours n'a pas été interrompu ou détourné pour un motif dicté par l'intérêt personnel et
étranger aux nécessités essentielles de la vie courante et indépendant de l'emploi. Ce trajet peut ne pas être le plus
direct lorsque le détour effectué est rendu nécessaire dans le cadre d'un co-voiturage régulier.
Code de la route : 6
- Dispositions générales relatives à la circulation routière et applicables à tous les usagers de la route
(art. R.2 à R.53-3)
- Dispositions spéciales applicables aux véhicules automobiles y compris les trolleybus et aux ensembles de
véhicules (art. R.54 à R.137)
- Dispositions spéciales applicables aux véhicules et appareils agricoles, aux matériels de travaux publics et à
certains engins spéciaux (art. R.138 à R.168)
- Dispositions spéciales applicables aux motocyclettes, tricycles et quadricycles à moteur et à leurs remorques
(art. R.169 à R.187)
- Dispositions spéciales applicables aux cycles et aux cyclomoteurs et à leurs remorques (art. R.188 à R.200-1)
Le chef d’établissement met en œuvre ces mesures sur la base des principes généraux de prévention suivants :
• éviter les risques,
• évaluer ceux qui ne peuvent être évités,
• combattre le risque à la source,
• adapter le travail à l’homme, en particulier en ce qui concerne la conception des postes de travail, le choix
des équipements et des méthodes de travail, en vue notamment de limiter le travail monotone et le travail
cadencé, et de réduire les effets de ceux-ci sur la santé,
• tenir compte de l’état d’évolution des techniques,
• remplacer ce qui est dangereux par ce qui n’est pas dangereux ou moins dangereux,
• planifier la prévention en y intégrant dans un ensemble cohérent la technique, l’organisation du travail, les
relations sociales et l’influence des facteurs ambiants,
• prendre des mesures de protection collective en leur donnant la priorité sur les mesures de protection
individuelle,
• donner les instructions appropriées aux travailleurs.
L’article L.4122-1 complète cet article en y intégrant la dimension formation des salariés dans les principes
généraux de la prévention.
Aux termes de L.4122-3 du code du travail, l’obligation générale de sécurité qui incombe à l’employeur doit
le conduire à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé des
travailleurs. 7
Cette disposition générale du code du travail prévoit la mise en œuvre de mesures de prévention, fondées sur
des principes généraux qui peuvent aider et guider l’employeur dans sa démarche globale de prévention.
• Réalisation d’un état des lieux des déplacements, en tenant compte des conditions réelles de conduite
(durée de déplacement, amplitudes horaires de travail, types et caractéristiques des véhicules, état du
trafic, conditions météo…) ;
• Examen des motifs et caractéristiques des missions. Analyse des accidents de mission survenus au
cours des dernières années (accidents matériels et corporels, coûts directs ou indirects) ;
EVALUER RISQUES
1. Intégrer l'évaluation du risque routier dans la démarche globale d'évaluation des risques professionnels.
2. Engager une démarche de prévention proportionnelle à cette évaluation.
3. Préparer les étapes d'implication de l'ensemble du personnel et de diagnostic : ce sont les clés de la
réussite de la démarche.
4. Mener des actions dans les 4 domaines : l'organisation du travail et des déplacements, les véhicules, les
salariés, l'environnement et communiquer sur ces actions.
5. Les partenaires sociaux ont adoptés 2 textes sur la prévention du risque routier en mission (adopté le
5/11/03) et sur la prévention du risque routier en trajet (adopté le 28/01/04) qui constituent désormais des
guides de bonnes pratiques pour l’évaluation et la prévention du risque routier encouru par les salariés,
dans le respect des principes généraux de prévention.
6. Évaluer les actions mises en place et les corriger si nécessaire.
Il convient de proposer tout d’abord des mesures permettant l’évitement ou la réduction du risque.
Aménager les accès à l’entreprise et faciliter le Inciter les salariés à veiller au bon état de
stationnement des véhicules des salariés. leur véhicule. 11
L’aménagement des abords de l’entreprise, le balisage, La vérification de l’état des véhicules
l’éclairage, l’organisation de la circulation interne, la favorisée par l’entreprise, les campagnes
mise à disposition de parkings en nombre suffisant est visant l’éclairage, les pneumatiques ou
une mesure collective qui peut contribuer à une d’autres organes essentiels de sécurité et
diminution de l’incidence et de la gravité du risque. réalisées à certains moments précis de
Lorsque certains aménagements de l’espace public l’année (par exemple au début de l’hiver)
apparaissent nécessaires, des accords peuvent être sont des moyens efficaces de
utilement recherchés avec les autorités sensibilisation et de responsabilisation
gestionnaires. des salariés.
Apporter une aide aux salariés pour qu’ils Informer et sensibiliser les salariés.
puissent prendre la route dans des conditions En ce qui concerne le risque routier lié au trajet :
aussi sûres que possible. - des campagnes de sensibilisation,
Un certain nombre de mesures telles que : - des journées d'information,
- un aménagement concerté des horaires, - des actions ciblées de formation,
- un accès aux informations sur les conditions permettent d’accroître la vigilance et la compétence
de circulation telles que les conditions météos des salariés sur ce risque.
et les travaux en cours sur le réseau routier
local, permettent aux salariés de mieux préparer
et mieux gérer leurs trajets, ce qui est facteur
d’accroissement de leur sécurité.
La mise à disposition d’un plan précis des accès
à l’entreprise est également un bon moyen
d’aide à la préparation du trajet.
La commission des accidents du travail et des maladies professionnelles demande que soient mises en
place dans les entreprises des mesures de prévention adaptées au risque routier encouru par les salariés en
mission en s’inspirant des principes généraux de prévention tels que formulés par la Directive-cadre
89/391/CEE du 12 juin 1989, transcrite en droit français par l’article L.4121-1 du code du travail.
Ces mesures sont aujourd’hui possibles du fait de la prise de conscience partagée de l’importance et de
l’actualité de ce risque, tant du côté employeurs que du côté salariés.
Ce sont les accidents qui surviennent entre le Ce sont les accidents qui ont lieu à l’occasion
domicile du salarié et son lieu de travail. Ils d’un déplacement nécessaire à l’exécution du
concernent 25 % des accidents de deux roues ce travail. Ils représentent environ 1 % des
qui génèrent environ 90 % des arrêts de travail. accidents du travail en France.
Les secteurs d’activité les plus touchés Que dit le code du travail sur ce risque ?
La réglementation est commune aux transports et
- Entreprise de livraison
aux déplacements, quelque en soit le mode.
- Services postaux et financiers
Les équipements de travail sont réglementés par la loi
- Entreprises de messagerie express
(code du travail, 4e partie, livre 3e), mais elle ne prend
- Imprimeurs
pas en compte le travailleur mobile, ni le véhicule, qui
- Services Santé/Soins à domicile
sont réglementés pour leur part par le code de la route.
Un salarié sur la route, c’est une personne au travail. Le risque auquel il est exposé est un risque
professionnel. Son employeur doit lui garantir les conditions nécessaires à une conduite en toute sécurité.
Même si le salarié est sur la route, il n’en reste pas moins lié à son employeur par un contrat de travail. En
cas d’accident, la responsabilité du chef d’entreprise peut donc être engagée si celui-ci n’a pas respecté la
réglementation (évaluation du risque routier dans le document unique).
La prévention du risque routier passe par un effort d’organisation et de bonnes pratiques. Des alternatives à
la route doivent être envisagées (transports en commun, mails,…). Les déplacements sont à préparer à
l’avance. Un protocole de communication est à mettre en place pour éviter absolument l’utilisation du
téléphone portable au volant (y compris avec un kit « mains libres »). Les véhicules doivent par ailleurs être
équipés, adaptés aux missions et bien entretenus. Enfin, les salariés-conducteurs sont formés à la conduite
en sécurité.
Les accidents de circulation routière représentent un enjeu économique et social pour l’entreprise
notamment en :
Art. L. 4121-2.
- I. - Le chef d'établissement prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé des 17
travailleurs de l'établissement, y compris les travailleurs temporaires.
Ces mesures comprennent des actions de prévention des risques professionnels, d'information et de formation
ainsi que la mise en place d'une organisation et de moyens adaptés.
Il veille à l'adaptation de ces mesures pour tenir compte du changement des circonstances et tendre à
l'amélioration des situations existantes. <<Sans préjudice des autres dispositions du présent code, lorsque
dans un même lieu de travail les travailleurs de plusieurs entreprises sont présents, les employeurs doivent
coopérer à la mise en œuvre des dispositions relatives à la sécurité, à l'hygiène et à la santé selon des
conditions et des modalités définies par décret en Conseil d'Etat.
- II. - Le chef d'établissement met en œuvre les mesures prévues au I ci-dessus sur la base des principes
généraux de prévention suivants:
- a) Eviter les risques;
- b) Evaluer les risques qui ne peuvent pas être évités;
- c) Combattre les risques à la source;
- d) Adapter le travail à l'homme, en particulier en ce qui concerne la conception des postes de travail ainsi que
le choix des équipements de travail et des méthodes de travail et de production, en vue notamment de limiter
le travail monotone et le travail cadencé et de réduire les effets de ceux-ci sur la santé;
- e) Tenir compte de l'état d'évolution de la technique;
- f) Remplacer ce qui est dangereux par ce qui n'est pas dangereux ou par ce qui est moins dangereux;
- g) Planifier la prévention en y intégrant, dans un ensemble cohérent, la technique, l'organisation du travail,
les conditions de travail, les relations sociales et l'influence des facteurs ambiants;
- h) Prendre des mesures de protection collective en leur donnant la priorité sur les mesures de protection
individuelle;
- i) Donner les instructions appropriées aux travailleurs.
- III. - Sans préjudice des autres dispositions du présent code, le chef d'établissement doit, compte tenu de la
nature des activités de l'établissement:
- a) Evaluer les risques pour la sécurité et la santé des travailleurs, y compris dans le choix des procédés de
fabrication, des équipements de travail, des substances ou préparations chimiques, dans l'aménagement ou le
réaménagement des lieux de travail ou des installations et dans la définition des postes de travail; à la suite de
cette évaluation et en tant que de besoin, les actions de prévention ainsi que les méthodes de travail et de
production mises en œuvre par l'employeur doivent garantir un meilleur niveau de protection de la sécurité et
de la santé des travailleurs et être intégrées dans l'ensemble des activités de l'établissement et à tous les
niveaux de l'encadrement;
Art. L.4122-1. – Conformément aux instructions qui lui sont données par l'employeur, dans les conditions
prévues au règlement intérieur pour les entreprises tenues d'en élaborer un, il incombe à chaque travailleur de
prendre soin, en fonction de sa formation et selon ses possibilités, de sa santé et de sa sécurité ainsi que de
celles des autres personnes concernées par ses actes ou ses omissions au travail.
Les instructions de l'employeur précisent, en particulier lorsque la nature des risques le justifie, les conditions 18
d'utilisation des équipements de travail, des moyens de protection, des substances et préparations
dangereuses. Elles sont adaptées à la nature des tâches à accomplir.
Les dispositions du premier alinéa sont sans incidence sur le principe de la responsabilité de l'employeur.
1° D'un non-respect par l'employeur des principes généraux de prévention prévus par les articles L. 4121-1 à
L. 4121-5 et L. 4522-1 ;
2° D'une infraction à l'obligation générale de santé et de sécurité résultant des dispositions de l'article L.
4221-1.
- prise en compte de la - prise en compte de l’état des - lorsque des déplacements sont
fatigue lors de la routes (travaux éventuels) et nécessaires, préférer les moyens de
conduite de nuit des conditions transport les plus sûrs : par
météorologiques dans le calcul exemple, préférer le train ou
- contrôle lors de du temps de déplacement l’avion 22
l’embauche
- contrôle périodique
de validité du permis
Technique - matériel de sécurité: - évaluer l’état et remplacer le - pas de charge dans l’habitacle
extincteur, gilet cas échéant le parc automobile
réfléchissant, triangle - séparation de la partie habitacle de
de signalisation - carnet de bord par véhicule la partie chargement (cloison)
- témoin de surcharge
- règles d’usage du portable en
déplacement: communication
lors des pauses, déviation de
tous les appels entrants vers la
messagerie,…
Humain - note - informer sur les dangers de - règlements intérieurs interdisant
d’information sur les l’alcool et supprimer en interne l’usage du téléphone portable au
dangers liés au réseau les pots avec alcool volant, y compris le kit mains libres
routier - rubrique risque routier dans
le livret d’accueil - stages de sensibilisation via un
- sensibilisation des - information ponctuelle sur les organisme spécialisé
salariés actions en matière de sécurité
routière - formation via un organisme
- assimilation du spécialisé incluant les procédures en
véhicule à l’image de - cours de secourisme vigueur dans l’entreprise
marque de - mise à disposition de matériel
l’entreprise interactif (p.ex. cd-rom)
o INRS :
http://www.inrs.fr/
o Légifrance : 23
http://www.legifrance.gouv.fr/
o CRAM :
http://www.cram-sudest.fr/
http://www.cramra.fr/
http://www.cram-lr.fr/
http://www.cram-aquitaine.fr/
o Travailler mieux :
http://www.travailler-mieux.gouv.fr/Deplacements-professionnels-ou.html
o Risque-routier-professionnel :
http://www.risque-routier-professionnel.fr/
o Bossons futé :
http://www.bossons-fute.fr/
o Sécurité routière :
http://www.securiteroutiere.equipement.gouv.fr/