TD 12 Veepee
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ESSEC DE TUNIS 2021-2022 TD 12 FONDAMENTAUX DU MANAGEMENT
Fort de son positionnement de leader sur le secteur des ventes événementielles en ligne,
Veepee.com ne cesse de faire évoluer son business model en introduisant de nouveaux
services pour les marques clientes et les membres. Selon JAG, l’entreprise préserve son
indépendance vis-à-vis des Gafa, grâce aux 150 000 commandes et 4,5 millions de visiteurs
par jour, ce site est le deuxième le plus visité en France. Le deuxième site préféré des
millennials et leur quatrième marque de mode préférée ! Ce qui importe, c’est d’aller chercher
de la croissance profitable. Aujourd’hui encore, de nouvelles activités promettent de belles
perspectives, comme les smartphones reconditionnés, avec un objectif de croissance de 80 %
en 2020 sur ce marché.
L’entreprise a toujours été rentables. Dernièrement, elle a réalisé de nombreuses évolutions
afin d’améliorer l’expérience consommateur. Ils ont baissé les frais de livraison, notamment
en point relais. L’impact a été important sur la rentabilité, de l’ordre de plusieurs dizaines de
millions d’euros. Ensuite, ils ont réalisé un gros travail sur les délais. Ils sont désormais de
huit jours, contre treize à quatorze, avant. Ceci a été rendu possible grâce au développement
de l’entreprise, à l’origine commerciale, est devenu beaucoup plus technologique. La data est
gérée avec la capacité d’anticiper les ventes avec une marque en recevant les produits qui
seront plébiscités en premier, ou en lui demandant de nous livrer au rythme des commandes.
Désormais, la personne qui achète le premier jour n’attend pas le huitième, à la fermeture de
la vente, pour être livrée. Par ailleurs, maturité du secteur fait que presque toutes les marques
animent elles-mêmes leur e-commerce. C’est pourquoi Veepee.com a développé le
dropshipment (lorsqu’une paire de chaussures est achetée sur Veepee.com, la marque reçoit le
bon de commande et livre, au client, sous deux à trois jours).
La puissance de l’e-commerce, c’est de pouvoir vendre une gamme infinie de produits au
monde entier. C’est puissant, et beaucoup peuvent disparaitre rapidement. Soit on parvient à
la taille critique de profitabilité, et c’est une course permanente à la croissance, à l’innovation,
à l’optimisation de la qualité de service face aux volumes traités… et c’est très coûteux. Soit
on reste petit et on se spécialise sur une niche. La croissance de Veepee.com ? Elle s’effectue
en trois temps. D’abord par la croissance organique, puis par la géographie. Ils sont
aujourd’hui présents dans 12 pays européens et se sont retirés du Royaume-Uni en raison de
l’incertitude liée au Brexit. Auxquels il faut ajouter le Mexique et le Brésil, des marchés gérés
de façon indépendante. Faut-il les garder ? JAG dit n’en savoir rien, ça marche bien, même
s’ils n’arrivent pas à créer de la synergie avec l’Europe. L’ambition est avant tout européenne.
La troisième branche de leur modèle de croissance, c’est le développement de nouvelles
activités, en étant en permanence l’interlocuteur des marques pour toutes leurs problématiques
d’écoulement de stock, de discount, y compris dans les magasins via leur solution InShop. Ce
service permet une connexion aux systèmes d’information des enseignes avec accès aux
produits et à leurs photos, volumes, fiches techniques… Il est alors possible de monter une
opération pour écouler les produits désirés en stock dans les magasins.
L’avantage de Veepee.com réside, entre-autre, dans ses 800 développeurs, dont une partie est
dévolue à l’entretien des systèmes, l’autre au développement des produits. L’innovation, chez
cette entreprise, est d’abord « in house », pour travailler sur ce qui est améliorable, ou
inventer. Ensuite ils ont monté un accélérateur, Veepe Impulse, chez Station F, et ont mis en
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place des labs avec les écoles 42 et Epitech. Ils utilisent aussi les services de certaines
entreprises moyennant une visibilité et des volumes leur permettant de grandir, ou alors le
choix est fait de les acquérir, comme cela a été le cas avec Daco et Scalia, strat-up
spécialisées dans la modetech.
Sa présence dans plusieurs pays a fait que chaque filiale par pays est indépendante dans la
gestion de ses fournisseurs, de ses stocks, ainsi que dans celle de toutes ses fonctions.
En plus des commerçants classique (boutiques), de nouveaux acteurs et un nouveau mode de
consommation de la mode viennent s’ajouter au paysage, qui est le e-commerce durable, avec
la vente du deuxième main (second hand), tels que la plateforme Vinted, ou encore les tuniso-
britanniques Save your wardrobe.
Avec son environnement jeune et dynamique, Veepee.com offre un cadre de travail convivial
et amical, où le personnel prend plaisir à travailler. Toutefois, une étude récente a montré
qu’il n’y a pas de perspective de carrière dans cette entreprise, ni une bonne communication.
Le stress a aussi, été cité dans cette étude, où le personnel se plaint de la pression continue et
des 39h de travail par semaine. C’est un travail à la chaine, à taille peu humaine, où les
supérieurs sont autoritaires et ne consultent pas leurs collaborateurs, qui sont de simples
exécutants.
Dans l’e-commerce, c’est «commerce» qui prime et le volume des ventes avant tout, au
moindre coût, et c’est le cas de Veepee.com. Sans une offre forte, les «pure players»
(entreprise exerçant uniquement sur Internet) ne réussissent pas. Depuis quinze ans et jusqu’à
récemment, les entrepreneurs du numérique maîtrisaient leur outil, s’appropriaient un métier
et levaient des sommes considérables en partant de ce principe : le monde entier va entrer
dans notre boutique. C’est révolu. On assiste petit à petit à la disparition des pure players. On
le voit avec tous ces entrepreneurs qui jettent l’éponge. La vente de PriceMinister à Rakuten a
eu lieu au bon moment. Les fondateurs n’arrivaient plus à faire grossir l’entreprise. Cela
nécessitait trop d’investissements pour peu de rentabilité. A l’avenir, l’e-commerce
appartiendra à la distribution et aux marques.
Le défaut des entrepreneurs en ce moment, c’est qu’ils ne cherchent pas à se rémunérer en
s’appuyant sur un business model marchand – «Qu’est-ce que je vends ? Quel service je
procure ?» –, mais pensent d’abord à lever des fonds. Parfois, c’est utile pour démarrer, mais,
souvent, l’objectif se résume à valoriser leur entreprise pour la vendre à plus gros qu’eux. Ils
en arrivent à être davantage obsédés par ces levées de fonds que par leur offre. Et quand ils
n’ont pas véritablement innové avec un nouveau produit, un nouveau service, et qu’ils
pensent qu’ils vont quand même créer du trafic car l’idée a l’air sympa, ils se disent : «On va
faire appel à une régie et on va vendre de l’espace publicitaire.» Mais l’argent de la publicité
n’est pas extensible à l’infini. La publicité ne pourra pas faire vivre toutes les entreprises
digitales. C’est pourquoi, de nombreux modèles vont dans le mur. Ils ne sont pas marchands
ou ne changent pas la vie des gens. Une entreprise comme Veepee.com met en vente des
produits de marque (Chanel, Louis Vuitton, Cuizon…) et des produits entrée de gamme (Bata,
Tefal, NafNaf,…) proposés avec une forte décote pour des raisons industrielles, et dégage la
marge nécessaire à son développement parce que l’outil numérique a permis de faire muter
son ancien métier de soldeur.
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