Mathématiques 2: I Décompositions de Matrices
Mathématiques 2: I Décompositions de Matrices
Mathématiques 2: I Décompositions de Matrices
2020
TSI
4 heures Calculatrice autorisée
Ce sujet se compose de deux problèmes indépendants l’un de l’autre.
I Décompositions de matrices
Notations et rappels
Dans tout ce problème, 𝑛 désigne un entier naturel supérieur ou égal à 2.
L’espace vectoriel ℝ𝑛 est muni de sa structure euclidienne canonique et on note ⟨⋅|⋅⟩ son produit scalaire.
ℳ𝑛 (ℝ) désigne l’espace vectoriel des matrices carrées de taille 𝑛 à coefficients réels.
𝐼𝑛 désigne la matrice identité de ℳ𝑛 (ℝ).
La transposée d’une matrice 𝑀 ∈ ℳ𝑛 (ℝ) est notée 𝑀 ⊤ .
On rappelle qu’une matrice 𝑀 ∈ ℳ𝑛 (ℝ) est orthogonale lorsque 𝑀 ⊤ 𝑀 = 𝑀 𝑀 ⊤ = 𝐼𝑛 .
Une matrice 𝐴 = (𝑎𝑖,𝑗 ) ∈ ℳ𝑛 (ℝ) est triangulaire supérieure lorsque 𝑎𝑖,𝑗 = 0 dès que 1 ⩽ 𝑗 < 𝑖 ⩽ 𝑛.
On pourra utiliser sans preuve les deux résultats suivants :
— le produit de deux matrices triangulaires supérieures est une matrice triangulaire supérieure ;
— l’inverse d’une matrice triangulaire supérieure inversible est triangulaire supérieure.
Objectifs
Ce problème étudie deux types de décompositions matricielles, d’abord pour une matrice inversible, puis pour
une matrice dont le polynôme caractéristique est scindé sur ℝ.
I.C – Décomposition d’une matrice dont le polynôme caractéristique est scindé sur ℝ
Q 10. Soit 𝐴 une matrice de ℳ𝑛 (ℝ) dont le polynôme caractéristique 𝜒𝐴 est scindé sur ℝ. En utilisant
la décomposition 𝑄𝑅 d’une matrice inversible bien choisie, démontrer qu’il existe une matrice 𝑄 ∈ ℳ𝑛 (ℝ)
orthogonale et une matrice 𝑇 ∈ ℳ𝑛 (ℝ) triangulaire supérieure telles que 𝐴 = 𝑄𝑇 𝑄⊤ .
Objectifs
On s’intéresse dans ce problème à une méthode numérique de calcul approché de
1
𝐼(𝑓) = ∫ 𝑓(𝑡) d𝑡
−1
pour une fonction 𝑓 continue sur [−1, 1] à valeurs dans ℝ. Le principe de cette méthode, dite par quadrature,
consiste à approcher 𝐼(𝑓) par une somme, pondérée par des poids (𝜔𝑖 )0⩽𝑖⩽𝑛 , de valeurs prises par la fonction 𝑓
en 𝑛 + 1 points distincts (𝑟0 , 𝑟1 , …, 𝑟𝑛 ) de l’intervalle [−1, 1].
𝑛
On note 𝑟 le (𝑛 + 1)-uplet (𝑟0 , 𝑟1 , …, 𝑟𝑛 ) et Σ𝑟 (𝑓) la somme ∑ 𝜔𝑘 𝑓(𝑟𝑘 ).
𝑘=0
Les réels (𝑟0 , …, 𝑟𝑛 ) ∈ [−1, 1]𝑛+1 sont appelés nœuds de la quadrature. La performance de cette méthode d’ap-
proximation dépend du nombre de nœuds, du choix de ces nœuds et de la régularité de la fonction 𝑓. Ces trois
aspects sont abordés dans ce problème.
𝑁 (𝑓 (𝑛+1) )𝑁 (𝑄𝑟 )
|𝑓(𝑥) − 𝑇𝑟,𝑓 (𝑥)| ⩽ . (II.1)
(𝑛 + 1)!
On suppose que 𝑔 est une fonction de classe 𝒞𝑛+1 sur [−1, 1] s’annulant en au moins 𝑛 + 2 points distincts de
[−1, 1].
Q 22. Démontrer que 𝑔′ s’annule en au moins 𝑛 + 1 points distincts de ]−1, 1[.
Q 23. Démontrer que 𝑔(𝑛+1) s’annule en au moins un point de l’intervalle ]−1, 1[.
Q 24. Démontrer que l’inégalité (II.1) est vérifiée si 𝑥 ∈ {𝑟0 , …, 𝑟𝑛 }.
Q 25. On suppose que 𝑥 ∉ {𝑟0 , …, 𝑟𝑛 }. Montrer qu’il existe un réel 𝜆𝑥 pour lequel la fonction 𝑔𝑥 définie sur
[−1, 1] par
∀𝑡 ∈ [−1, 1], 𝑔𝑥 (𝑡) = 𝑓(𝑡) − 𝑇𝑟,𝑓 (𝑡) − 𝜆𝑥 𝑄𝑟 (𝑡)
vérifie 𝑔𝑥 (𝑥) = 0.
Q 26. En utilisant le résultat de la question 23, démontrer qu’il existe un réel 𝑐𝑥 ∈ ]−1, 1[ tel que
1
𝜆𝑥 = 𝑓 (𝑛+1) (𝑐𝑥 )
(𝑛 + 1)!
et conclure.
𝑁 (𝑓 (𝑛+1) )𝑁 (𝑄𝑟 )
Q 27. En déduire que |𝐼(𝑓) − Σ𝑟 (𝑓)| ⩽ 2 .
(𝑛 + 1)!
On admet dans la suite que ce maximum est atteint sur [0, 1].
2
Q 30. Démontrer que max 𝜑2 = √ .
[0,1] 3 3
1
Q 31. Démontrer par récurrence que, pour tout entier 𝑛 ⩾ 1, max 𝜑𝑛+1 ⩾ (𝑛 − 1)!.
[0,𝑛] 4
Q 32. En déduire une minoration de 𝑁 (𝑄𝑠 ).
import numpy as np
def Tchebychev(n):
T = np.linspace(np.pi/2, np.pi, 1000)
U = np.cos(T)
Y = . . .
return U, Y
En reliant les points de coordonnées (𝑢𝑘 , 𝑦𝑘 ) pour deux valeurs du paramètre 𝑛, on a obtenu les deux courbes
suivantes.
Courbe 1 Courbe 2
1 1
0,5 0,5
0 0
−0,5 −0,5
−1 −1
−1 −0,8 −0,6 −0,4 −0,2 0 −1 −0,8 −0,6 −0,4 −0,2 0
Q 41. Pour chacune de ces deux courbes, préciser, en la justifiant, la valeur utilisée pour le paramètre 𝑛.
Q 42. On choisit les racines obtenues en question 39 comme nœuds du jeu 𝑐 = (𝑐0 , …, 𝑐𝑛 ). Donner la valeur
de 𝑁 (𝑄𝑐 ).
II.B.3) Comparaison des ces deux jeux de nœuds
√ 𝑁 (𝑄𝑐 )
Q 43. En admettant que 𝑛! ∼ 2𝜋𝑛 e−𝑛 𝑛𝑛 , calculer la limite, lorsque 𝑛 tend vers +∞, du rapport .
𝑁 (𝑄𝑠 )
Q 44. À l’aide de ce résultat et de celui de la question 27, comparer la qualité des estimations de l’intégrale
sur [−1, 1] par quadrature, selon le choix de 𝑠 ou 𝑐 comme jeu de nœuds.
• • • FIN • • •