Concours Centrale-Supélec 2021: Mathématiques 2 MP
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MATHÉMATIQUES 2 MP
Inégalités de Bernstein
Le but de ce problème est d’étudier les inégalités dites de Bernstein dans deux cadres différents.
La première partie s’intéresse à la démonstration de l’inégalité de Bernstein pour les polynômes et à certaines
applications.
La deuxième partie introduit la notion de transformée de Fourier et permet d’établir une inégalité de Bernstein
pour des fonctions dont la transformée de Fourier vérifie certaines propriétés.
Les deux parties de ce sujet sont complètement indépendantes et peuvent être traitées dans l’ordre désiré.
On admet que f 7→ kf kL∞ (I) définit une norme sur le C -espace vectoriel des fonctions bornées de I dans C. I.
Q 6. Soit A ∈ C2n [X], scindé à racines simples, et (α1 , . . . , α2n ) ses racines. Montrer que
2n
A(X)
(I.1)
X
∀B ∈ C2n−1 [X], B(X) = B (αk )
(X − αk ) A0 (αk )
k=1
Soit P dans C2n [X], et, pour tout λ ∈ C, Pλ (X) = P (λX) − P (λ)
1
Q 7. Si λ ∈ C, vérifier que X − 1 divise Pλ .
Pour tout λ dans C, on note Qλ le quotient de Pλ par X − 1 :
P (λX) − P (λ)
Qλ (X) = ∈ C2n−1 [X]
X −1
Q 8. Montrer que, pour tout λ dans C, Qλ (1) = λP 0 (λ).
On considère le polynôme R(X) = X 2n + 1. Pour k dans J1, 2nK, on note ϕk = π
2n + kπ
n et ωk = eiϕk .
Q 9. Montrer que
2n
Y
R(X) = (X − ωk )
k=1
Q 12. Montrer qu’il existe U ∈ C2n [X] tel que, pour tout θ ∈ R, f (θ) = e−inθ U eiθ .
2n
1 X (−1)k
∀θ ∈ R, f 0 (θ) = f (θ + ϕk ) 2 (I.3)
2n 2 sin (ϕk /2)
k=1
2
II Inégalités de Bernstein et transformée de Fourier
Dans cette partie,
− pour k ∈ N, on dit qu’une fonction f de R dans C est de classe C k si elle est k fois dérivable sur R, de dérivée
k -ième continue sur R( si k = 0, f est continue ); on dit que f est C ∞ si f est C k pour tout k ∈ N. On note
C k (R) (respectivement C ∞ (R)) l’ensemble des fonctions de classe C k (respectivement C ∞ ) sur R ; − on note L1 (R)
l’ensemble des fonctions de R dans CZ continues et intégrables sur R ;
+∞
− pour f ∈ L1 (R), on note kf k1 = |f (t)|dt .
−∞
− on note L∞ (R) l’ensemble des fonctions de R dans C continues et bornées sur R ;
− pour f ∈ L∞ (R), on note kf k∞ = supx∈R |f (x)|.
On admet que L1 (R), L∞ (R) et C k (R)(k ∈ N) sont des sous-espaces vectoriels de CR . On admet également que
f 7→ kf k1 définit une norme sur L1 (R) et que f 7→ kf k∞ définit une norme sur L∞ (R). On dispose ainsi des espaces
vectoriels normés L1 (R), k · k1 et (L∞ (R), k · k∞ ) .
Q 20. Montrer que, pour toute fonction f ∈ L1 (R), fˆ est définie et continue sur R.
Q 21. Montrer que l’application f 7→ fˆ est une application linéaire continue de l’espace vectoriel normé
L (R), k · k1 dans l’espace vectoriel normé (L∞ (R), k · k∞ ).
1
Q 22. Soit f ∈ L1 (R), λ ∈ R∗+ et soit g la fonction de R dans C telle que g(x) = f (λx) pour tout réel x.
Montrer que g ∈ L1 (R) et, pour tout réel ξ, exprimer ĝ(ξ) à l’aide de fˆ, de ξ et de λ.
Q 26. On suppose toujours que f ∈ L1 (R) et g ∈ L∞ (R) et on suppose de plus que g ∈ L1 (R) et f ∗ g ∈ L1 (R).
En admettant que, pour tout ξ réel,
Z +∞ Z +∞ Z +∞ Z +∞
e−ixξ
f (t)g(x − t)dt dx et e −ixξ
f (t)g(x − t)dx dt
−∞ −∞ −∞ −∞
3
II.C Introduction d’une fonction plateau
On cherche dans cette sous-partie à construire une fonction réelle positive ρ, définie et de classe C ∞ sur R, telle
que ρ(t) = 1 pour tout t ∈ [−1, 1] et ρ(t) = 0 pour tout t ∈ R\[−2, 2].
Soit ϕ la fonction définie sur R par
si t 6 0
(
0
∀t ∈ R, ϕ(t) =
e −1/t
sinon.
si t ∈
(
0 / ]−1, 1[
∀t ∈ R, ψ(t) = 1/ t2 −1
sinon.
e
On remarque que ces résultats permettent d’affirmer que, si f et g sont deux fonctions continues telles que f, g, fˆ
et ĝ sont intégrables et si fˆ = ĝ, alors f = g.
On considère toujours la fonction ρ définie à la question 30.
Soit r la fonction de R dans C telle que, pour tout réel x,
Z +∞
1
r(x) = eixξ ρ(ξ)dξ
2π −∞
Q 31. Montrer que r est dérivable sur R et donner une expression de sa fonction dérivée (faisant éventuellement
intervenir une intégrale).
Q 32. Montrer que x 7→ x2 r(x) est bornée sur R et en déduire que r est intégrable et bornée sur R.
On admet qu’en utilisant la même méthode, on montre que r0 est intégrable et bornée sur R.
Soit λ > 0 et soit f ∈ L1 (R) ∩ C 1 (R) telle que fˆ ∈ L1 (R) et telle que fˆ soit nulle en dehors du segment [−λ, λ].
On note rλ la fonction de R dans C telle que rλ (x) = r(λx) pour tout réel x.
Q 33. On admet que f ∗ rλ est intégrable. Montrer que f = λf ∗ rλ .
Q 34. En déduire que, si f ∈ L∞ (R), il existe une constante C ∈ R?+ , indépendante de λ et de f , telle que
kf 0 k∞ 6 Cλkf k∞ .
• • • Fin • • •