Tumeurs Bénignes Des Maxillaires A) Odontogènes Et B) Non Odontogènes. PR Ayat
Tumeurs Bénignes Des Maxillaires A) Odontogènes Et B) Non Odontogènes. PR Ayat
Tumeurs Bénignes Des Maxillaires A) Odontogènes Et B) Non Odontogènes. PR Ayat
Scientifique
Faculté de médecine
Département de médecine dentaire
2019-2020
Module : Pathologie Bucco-dentaire
3ème année
Pr A. Ayat
Service d’implantologie orale
Hôpital central de l’armée
19 Avril 2020
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INTRODUCTION :
Très dissemblables sur les plans étiopathogénique, diagnostique et évolutif, les kystes, tumeurs
et pseudotumeurs bénignes des maxillaires sont des lésions relativement fréquentes, elles sont
d’une grande diversité.
L’identification de la tumeur implique une authentique réflexion diagnostique basée sur des
arguments cliniques et iconographiques.
Cette réflexion diagnostique permet le plus souvent d’opter pour une solution thérapeutique
conservatrice dans l’attente des certitudes anatomopathologiques qui reste l’examen
incontournable pour confirmer un diagnostic et prévoir, le cas échéant, un suivi pour les cas
suspects.
I- DEFINITIONS
Tumeur : néoformation tissulaire excessive et anormal, dont la croissance échappe au processus
homéostatique de l’organisme.
Pseudotumeur : tuméfaction déformant un organe et qui a pour origine une dystrophie, une
inflammation ou une malformation mais non une tumeur.
Kyste : Selon Schear 1983 : « un kyste est une cavité pathologique qui présente un contenu liquide,
semi-liquide, ou aérique et qui n’est pas créé par l’accumulation de pus. Il est bordé par
un épithélium qui peut être soit continu soit discontinu ».
1- Etude clinique :
Les TBM sont indolores, à évolution lente, limitées et circonscrites, présentent un plan de clivage
avec les tissus voisins, refoulant ces tissus mais sans les infiltrer, se développant sur place,
grossissant à l’endroit même où elles ont pris naissance mais sans jamais donner de métastases.
Elles se développent selon les phases suivantes :
- Phase de latence
- Phase de déformation
- Phase d’extériorisation
- Phase de complications
Les images radio-denses : caractérisées par l’opacité des images, qui sont ± forte, ±
homogène.
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III- TUMEURS ODONTOGÉNIQUES
1- Tumeurs épithéliales sans induction du mésenchyme :
1-1- Améloblastome :
Définit comme étant une néoformation bénigne mais localement invasive consistant en une
prolifération de l’épithélium odontogène au sein d’un stroma fibreux.
Etiopathogénie :
- Théorie des germes surnuméraires.
- Théorie des débris épithéliaux.
- Théorie de l’origine à partir du revêtement épithélial de la muqueuse buccale.
- Théorie de l’origine à partir de la paroi des kystes dentigéres.
Examen anatomopathologique (histologie) : la masse est de couleur blanc grisâtre, molle, parfois
creusée de petits kystes ; deux principales variétés sont d'observation courante : Améloblastome
folliculaire ; Améloblastome plexiforme.
Evolution :
- S’accroît lentement, l’expansion se fait principalement dans le sens vestibulo-lingual,
pouvant atteindre un volume considérable.
- Il est doué d'une agressivité singulière surtout récidivantes avec possibilités de
transformation malignes.
Cliniquement : l’évolution peut être associée à des douleurs et mobilité dentaire avec des signes
inflammatoires.
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1-3- Tumeur épithéliale odontogénique calcifiante (T de pindborg) :
- Dériverait de l’épith de l’émail réduit.
- La localisation mandibulaire dans 2/3 des cas.
- Clinique : généralement asymptomatique.
- Rx : Elle montre un foyer ostéolytique irrégulier, aux contours ± précis par rapport à l’os sain
adjacent. L’image est parsemée de fines opacités pouvant converger vers la couronne d’une
dent incluse.
L’aspect histologique est très variable. Il réalise des nappes denses de cellules polyédriques aux
limites nettes, reliées par des ponts intercellulaires plus ou moins nombreux. Les noyaux sont
souvent volumineux, pourvus de plusieurs nucléoles.
Dans d’autres cas, la composante épithéliale, plus réduite, est constituée de petits îlots ou travées
cellulaires, souvent claires avec des signes de dégénérescence. Les calcifications et les dépôts
amyloïdes sont plus abondants.
- Rx : vaste géode cloisonnée, centrée généralement par une image radio-opaque dont la
périphérie est ponctuée par un semis ou des amas ± circonscrits d'opacités très denses, de
type dentaire.
2-3- Odonto-améloblastome :
- Exceptionnel.
- Associe des îlots améloblastiques et un ecto-mésenchymateux aboutissant à la production
de dentine et d'émail.
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- Rx : image géodique évoquant un améloblastome, si elle n'était pas ponctuée par des
opacités d'épaisseur variable. éventuellement regroupées en amas irréguliers.
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2-6- Odontomes :
- Caractérisés par la présence de tous les tissus dentaires normaux et minéralisés, qui sont
disposés de manière anarchique.
- Rx :
Petites masses radio-opaques denses groupées dans une zone radioclaire.
Situé souvent entre les racines dentaires.
L’inclusion d’une dent est fréquente
- Dc différentiel :
Odonto-améloblastome
Cémentome
Ostéome
- Clinique : Silencieuse, évolue lentement peut entrainer une voussure osseuse, quelquefois
déplacement et mobilisation dentaire.
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- Clinique : asymptomatique.
- Rx : masse opaque accolée ou fusionnée à la racine d'une dent définitive, voire déciduale ;
très bien limité en sa périphérie par une mince bande claire uniforme. Une
résorption des racines dentaires intéressées peut être observée.
- En distingue :
Torus palatin : Disposé sur la ligne médiane de la voûte palatine, réalise une tuméfaction dure
et ovalaire. Qui dépasse rarement 2 à 3 cm.
Torus mandibulaire : Tuméfaction oss aux dépens de la corticale interne de la mandibule en
regard des PM, peut être bilatéral et symétrique.
1-3- Ostéoblastome :
- Localisé généralement au niveau des os longs et des vertèbres.
- Rare, caractérisé par une tuméfaction osseuse qui évolue progressivement.
- Rx : géode, bien limitée, ponctuée par des zones calcifiées.
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- Examen anatomopathologique : met en évidence une prolifération d’ostéoblastes sans
atypies cyto-nucléaires au sein d’un stroma très vascularisé.
Rx : image bien circonscrite, de tonalité variable selon les proportions de matériel minéralisé
produit :
Fibrome ossifiant au stade précoce, l’image est essentiellement radio transparente,
voire pseudo kystique.
Fibrome ossifiant ancien : presque totalement opaque.
Fibrome cémentifiant : opacité homogène de faible tonalité.
3- Tumeurs cartilagineuses :
Ne sont traitées ici que les tumeurs des maxillaires en excluant les tumeurs articulaires
provenant de l’ATM.
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3-4- Chondroblastome :
- Affecte généralement les épiphyses des os longs.
- Il se manifeste par une tuméfaction indolore, lentement évolutive.
- Rx : ostéolyse mal circonscrite et parfois parsemée de calcifications.
- Histo : de nombreuses cellules rondes ou polygonales mêlées à des cellules géantes avec une
trame conjonctive intercellulaire, peu abondante de type chondroide.
4- Tumeurs fibroblastiques :
Due à la prolifération de cellules et de fibres mésenchymateuses. Elles comportent souvent des
caractères d’agressivité voir de malignité.
- Caractérisé par une tuméfaction oss recouverte d’une muq brunâtre, les dents adjacentes sont
fréquemment mobiles et déplacées ; Les corticales peuvent ê amincies.
- Rx : vaste géode au contour arrondi ou festonné en nid d’abeille.
- Examen anatomopathologique : double population cellulaire composée de cellules
mononuclées et de cellules géantes multinucléées.
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5-3- T. brunes de l’hyperparathyroïdie :
- C’est des lésions osseuses inhérentes à l’hyperparathyroïdie.
- Récemment un génome à l’origine de la T.a été identifié « HRPT2 tumor suppressor gène»
- Siègent principalement au niv des os longs, du squelette costo-vertébral, mais aussi des
maxillaires.
6- Tumeurs vasculaires :
7- Tumeurs nerveuses :
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7-1- Neurilemmome : (Schwannome bénin)
- Fréquent, atteint surtout la mandibule.
- Tumeursvt dérivant des cellules de Schwann (origine neuro-ectodermique).
- Caractérisée par une tuméfaction osseuse isolée, avec paresthésie.
- Le pronostic est excellent après trt chirurgical.
- Rx : image radioclaire monogéodique centro-osseuse refoulant le canal dentaire.
7-2- Neurofibrome :
- Issue des éléments conjonctifs de la gaine de Schwann.
- Les neurofibromes accompagnent souvent (svt) la maladie de VON
RECKLINGHAUSEN
- Cliniquement similaire au Schwannome bénin.
- Rx : image moins limitée, multiloculaire, avec élargissement du canal mandibulaire.
- Le tableau clinique est le plus souvent celui d’une déformation faciale progressive,
indolore et asymétrique qui peut aller d’une minime déformation asymptomatique à des
déformations monstrueuses.
- L’aspect Rx ; diffère selon le stade évolutif ; le secteur osseux est augmenté globalement
de volume et décalcifié, voire radio-claire dans les lésions jeunes. Puis, la trame prend un
aspect en verre dépoli.
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- Constituée d’un tissu conjonctif, elle se peuple de nodules cémentaires peu à peu confluents.
- Au terme de l’évolution, la masse devient dure et radio opaque ;
- On distingue actuellement 3 maladies qui sont les variantes d’un seul et même processus
pathogénique :
- Devant ce tableau Il faut rechercher d'autres foyers d’ostéolyse : bilan biologique complet,
ponction de moelle, scintigraphie et Rx de tout le squelette.
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V- TRAITEMENT :
1- Traitement chirurgical conservateur :
Certains auteurs complètent l’énucléation par une cryothérapie des parois osseuses, D’autres
recourent à des applications d’eau oxygénée ou d’acide acétique de façon à irriter
chimiquement les parois et les éventuels reliquats tissulaires.
1-2- Marsupialisation :
- Consiste à réaliser une fenêtre dans la paroi du kyste pour réduire la pression intra kystique et
permettre ainsi à la cavité de diminuer progressivement de taille.
- Cette tech facilite, de plus, le clivage du kyste car sa paroi s'épaissit pendant la phase de
décompression. Cependant :
L'énucléation est le trt de choix lorsqu'elle peut être réalisée sans dommage pour les
structures adjacentes.
2- Traitement chirurgical radical : résection osseuse :
- Permet une exérèse tumorale en zone saine au large des limites de l’envahissement de l’os et
des parties molles environnantes.
- Elle doit être réalisée selon un plan extra-périosté par une voie d’abord cutanée.
- La résection maxillaire se fait par simple abord muqueux au niveau des futurs traits d’ostéotomie.
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3- Le remodelage :
- Au niveau mandibulaire ; la reconstruction osseuse peut être réalisée, de manière
concomitante, par le biais d’un greffon (le plus fréquemment d’origine iliaque).
- Ce greffon est fixé par une attelle métallique ou des mini-plaques vissées.
4- Surveillance :
- Une surveillance clinique et Rx ultérieure est nécessaire pour parer contre une éventuelle
récidive.
- En général, le 1e contrôle Rx s’effectue entre 3-4mois après exérèse de la tumeur, ce délai est
nécessaire pour qu’apparaissent des éléments Rx permettant au praticien d’être renseigné sur la
normalité du processus de cicatrisation osseuse ou de suspecter une récidive précoce.
- Elle sera limitée dans le temps pour les kystes odontogéniques jusqu’à obtention d’une
réossification complète et doit, en revanche, s’étendre sur plusieurs années (5 à 10 ans) dans le
cadre des lésions réputées récidivantes.
CONCLUSION :
Le diagnostic est basé sur la clinique qui doit être confrontée avec l’examen histologique. La
chirurgie conservatrice de 1e intention faisant appel à l’énucléation curettage apparaît le plus
souvent indiquée.
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