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Affections de L'appareil Urinaire Semiologie

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IPFM AGORA HEALTH LEKIE CENTRE

AFFECTIONS DU SYSTEME URINAIRE

Par

Dr BAH Joseph Landry (MD)

Cibles : IDE2
Année académique 2022/2023

Dr. BAH Joseph Landry 1


Objectifs : A la fin de ce cours, l’étudiant IDE 2 doit être capable de :
 Décrire la sémiologie du système urinaire
 Expliquer les pathologies du système urinaire ;
 Expliquer la prescription des médicaments dans un but thérapeutique du système urinaire ;
 Elaborer le diagnostic infirmier et le plan de soins pour chaque pathologie urinaire.

PLAN
PARTIE I : RAPPELS ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES
PARTIE II : SEMIOLOGIE DES AFFECTIONS URINAIRES
PARTIE III : PRINCIPALES PATHOLOGIES URINAIRES
PARTIE IV : SOINS INFIRMIERS EN UROLOGIE
PARTIE V : PHARMACOLOGIE EN UROLOGIE

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PARTIE II : SEMIOLOGIE DES AFFECTIONS URINAIRES

I. GENERALITES
L’urologie est une discipline médicale et chirurgicale qui porte sur l’étude, le diagnostic et les traitements
des affections touchant l’appareil urinaire, chez l’homme comme chez la femme.
La sémiologie urinaire est l’étude des symptômes et des signes des maladies du système urinaire.
Les différents signes à analyser peuvent être classés en trois catégories : les signes fonctionnels, les signes
généraux et les signes physiques :
→ Les symptômes (ou signes fonctionnels) sont les manifestations pathologiques ressenties par le malade.
Ils sont recueillis par l’interrogatoire du malade et/ou de son entourage.
→ Les signes généraux sont mesurés de manière précise en unités de mesure : le poids (kilogramme), la
taille (centimètre), la température (degré centigrade), la diurèse (litre), la pression artérielle (centimètre
de mercure). Ils constituent également des éléments de surveillance objectifs qui peuvent être recueillis
par l'infirmier. Et désignent aussi les manifestations de la maladie qui affectent l’ensemble de
l’organisme (Amaigrissement, asthénie, anorexie).
→ Les signes (ou signes physiques) sont constatés par le médecin ou l’infirmier lors de l’examen clinique
grâce à ses organes des sens : la vue, le toucher et l'ouïe, ils sont analysés lors des différents temps de
l'examen clinique : l'inspection, la palpation, la percussion et l'auscultation (IPPA).

A. LES SIGNES FONCTIONNELS


Deux catégories seront à différentier :
1. Les troubles mictionnels

a. Les anomalies de la miction

→ Dysurie est une miction douloureuse ou gênante, associée classiquement à une sensation de brulures
intense. La miction est lente, pénible, goutte-à-goutte, avec poussée abdominale, résidu et rétention
vésicale.
→ Pollakiurie est l’augmentation de la fréquence des mictions (> 7 fois par jour et en petite quantité) ou
des besoins avec diurèse normale. Elle peut être légère, intense, diurne, nocturne…
→ Impériosité mictionnelle se définit par un besoin urgent et irrépressible d'uriner.
→ Miction par regorgement se caractérise par des fuites urinaires qui surviennent par véritable
débordement de la vessie. Dans ce cas, il s'agit d'une rétention le plus souvent chronique avec distension
vésicale.
→ La rétention aiguë d'urine est définie par l'incapacité soudaine d'uriner. Même si la vessie est pleine,
le patient ne peut la vider, il est incapable d'évacuer ses urines.

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→ La nycturie est une miction nocturne fréquente.

b. Les anomalies de la diurèse


→ La polyurie est un trouble urinaire caractérisé par une augmentation des quantités d'urines émises sur la
journée. On parle habituellement de polyurie pour une diurèse, c'est-à-dire la quantité d'urines émises
sur 24 heures, supérieure à 3 litres par jour pour un adulte, 50 cc/Kg par kilogramme chez les enfants ;
→ L’oligurie est la diminution de l'excrétion urinaire en dessous de 500 ml par 24 heures ;
→ L’anurie est l’émission d'urine inférieure à 100 cc par jour.

c. Les anomalies de la continence


→ L'incontinence urinaire est la perte involontaire des urines ou une incapacité à retenir les urines.
 Incontinence à l’effort ;
 Incontinence par impériosité c’est-à-dire la perte d’urines par jet lors d’un besoin urgent malgré un
effort important de retenue ;
 Incontinence complète c’est-à-dire l’émission d’urines en continu (section sphinctérienne)
→ Énurésie c’est la miction involontaire nocturne de l’enfant > 5 ans.
 Elle peut être primaire (enfant jamais propre)
 Ou secondaire

d. Les anomalies qualitatives des urines


→ L’hématurie est la présence de sang dans les urines. Elle peut être :
 Macroscopique (lithiase, tumeur, lésion…)
 Microscopique (urines claires)
→ La pyurie est la présence de pus dans les urines généralement d’origine infectieuse ;
→ La chylurie est la présence de lymphe dans les urines > aspect laiteux (parasite…)
→ La pneumaturie est la présence de gaz dans les urines (communication intestin-vessie, post
cystoscopie…)

2. La douleur
Elle peut être :
→ Une douleur localisée en regard de l’organe concerné
→ Ou une douleur irradiante ou projetée (ressentie à distance de l’organe concerné)

 La colique néphrétique : désigne une douleur aiguë et violente de survenue brutale. Généralement
unilatérale elle est située dans la région lombaire et peut irradier au flanc, à l'aine et aux organes
génitaux. Elle résulte d'une mise sous tension brutale de la voie excrétrice du haut appareil urinaire ;

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 La douleur lombaire est une douleur à type de pesanteur, continue ou intermittente et siégeant au
niveau d’une ou des 2 fosses lombaires. Elle n’est pas influencée par les changements de position ou les
efforts ;
 La cystalgie est une douleur siégeant au niveau de l’hypogastre à type de brûlure permanente, rythmée
par les mictions et par l’état de réplétion vésicale
 La douleur périnéale est située en arrière des bourses, et est en rapport avec une pathologie urétrale ou
prostatique ou testiculaire ;
 La brûlure mictionnelle est une sensation de cuisson au niveau de l’urètre lors de l’écoulement des
urines. Elle peut être per ou post mictionnelle, elle témoigne d’une inflammation du bas appareil.

B. LES SIGNES GENERAUX


1. Fièvre
Le plus fréquent est celui de l’infection bactérienne d’un parenchyme appartenant à l’appareil urogénital, à
savoir les reins, et, chez l’homme, la prostate ou les testicules ; l’autre bien plus exceptionnel est celui des
syndromes paranéoplasiques

2. Altération de l’état général


L’amaigrissement, l’anorexie, l’asthénie, la pâleur (Insuffisance rénale chronique, cancer évolué)

C. LES SIGNES PHYSIQUES


→ Les œdèmes c’est l’augmentation de liquide interstitiel assez importante pour devenir apparente au
niveau du tissu sous cutané. Ils peuvent être localisés ou généralisés avec prise de poids et prédominent
dans les zones déclives ;
→ Signe du Godet est la dépression cutanée durable à la suite d’une pression localisée ;
→ Le globe vésical est une masse hypogastrique rénitente, élastique, lisse et qui plonge derrière la
symphyse pubienne.

II. LES EXAMENS COMPLEMENTAIRES EN UROLOGIE


A. Examens biologiques urinaires
1. L’examen cytobactériologique des urines (ECBU)
a. Définition
C’est le fait de recueillir des urines soit sans sondage (personne autonome ⇒ fait seule ou IDE le fait) soit avec
sondage (malade porteur d’une sonde urinaire ou sondage intermittent avec sonde plus petite) après une toilette
locale minutieuse dans le but de rechercher des germes. L’étude bactériologique comporte la recherche de
germes à l’examen direct et surtout l’examen quantitatif après culture sur certain milieu (48 h).

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Les urines doivent si possible avoir séjourné 3-4 h dans la vessie (le faire le matin au réveil par exemple) pour
permettre la mise en évidence d’une prolifération microbienne.

b. Objectifs
→ Recueillir les urines de manière aseptique ;
→ Respecter les conditions techniques nécessaires au prélèvement, à son identification et à son transport.

c. Indications
→ Suspicion d’une infection urinaire
→ BU positive aux leucocytes et aux nitrites
→ Surveillance des infections urinaires récidivantes.
→ Surveillance des suites de l’ablation d’une sonde à demeure.
→ Bilan préopératoire ou avant les examens complémentaires en urologie (KT sus pubien, cystographie)
→ Surveillance post opératoire.

d. Déroulement du soin

i. ECBU chez un patient continent


→ Lavage de mains ;
→ 1ère toilette génito-urinaire à l'eau et au savon ;
→ 2ème toilette génito-urinaire antiseptique (compresses stériles + béta gynéco/Dakin), de l’avant vers
l’arrière, du méat vers l’extérieur, décalotter
→ Recueil du milieu du jet dans le flacon stérile
→ Étiqueter le flacon, remplir les bons d'analyse et acheminer au laboratoire ;
→ Noter sur les bons d'analyse la température du patient, son traitement antibiotique...

ii. ECBU chez un patient incontinent


→ Effectuer un sondage intermittent : stérile, sonde sans poche, au-dessus d’un bassin ;
→ Recueil du milieu du jet dans le flacon stérile

iii. ECBU chez un patient porteur d’une SAD (Sonde Urinaire à demeure)
→ Clamper la sonde au-dessous du site de ponction au minimum 15min avant
→ Adapter l'aiguille à la monovette pour ECBU / seringue (certains systèmes clos ont maintenant des sites
de prélèvements sans aiguilles, top !)
→ Désinfecter le site de ponction avec une compresse stérile imbibée d'antiseptique
→ Prélever les urines à travers le site de ponction avec la monovette / seringue

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e. Ce que l’on recherche lors d’un E.C.B.U.
→ Cytologie = recherche d’une quantité anormalement élevée de différents éléments. La recherche se fait
sur le culot urinaire obtenu après centrifugation. On recherche : des hématies (N = 0), des leucocytes (N
= 0), des cylindres protéiques, des cristaux, autres cellules.
 Cytologie quantitative : Numération d’hématies et de leucocytes : N < 10 / mm3 ou < 2 éléments /
ml. La majorité des patients présentant une infection urinaire ont une leucocyturie > 100 / mm3.
 Cytologie qualitative : Les hématies ont un aspect différent si elles viennent des voies urinaires ou
du glomérule et le diagnostic est différent en fonction des éléments trouvés.
→ Bactériologie : Normalement l’urine est stérile mais elle peut être contaminée lors de son émission ⇒
attention à l’asepsie : les précautions de recueil des urines sont essentielles à l’interprétation
bactériologique.

2. La bandelette urinaire (BU)


C’est une méthode d'analyse biologique instantanée des urines qui sont mises en contact avec des réactifs
spécifiques.
→ Ph (acidité des urines, types de calculs)
→ Leucocytes (infection urinaire)
→ Nitrites (infection urinaire)
→ Densité (concentration urinaire)
→ Glucose (hyperglycémie)
→ Cétone (hyperglycémie, diabète, jeûne...)
→ Protéine (dysfonctionnement des reins, insuffisance rénale)
→ Sang (traumatisme, menstruations, infections graves des reins, des voies urinaires, calculs, tumeur)
→ Bilirubine (lésions du foie, des voies biliaires)
→ Urobilinogène (lésions du foie, des voies biliaires)
→ Acide ascorbique (avertissement de résultats erronés glucose, sang)

a. Indications
→ Surveillance ou suspicion d'un trouble biologique
→ Infection urinaire ;
→ Diabète ;
→ Lésion rénale…

b. Déroulement du soin
→ Vérifier péremption des BU
→ Recueil antiseptique des urines un pot à ECBU

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→ Prélever des urines avec une seringue stérile
→ Déposer quelques gouttes d'urines sur chaque réactif de la bandelette
→ Tamponner le rebord de la bandelette sur la compresse pour éliminer l'excès d'urine
→ Maintenir la bandelette horizontalement pour éviter le mélange des réactifs
→ Attendre 1 minute et comparer les résultats obtenus à la réglette comparative / l’introduire dans le
lecteur à BU
→ Noter les résultats

B. Examens biologiques sanguins


→ Ionogramme sanguin

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→ Urée/créatinine
→ Calcium et phosphore : bilan pour les lithiases urinaires (prise de sang + prélèvement d’urine sur 3 jours
consécutifs) ;

C. Examens radiologiques
1. Echographie
→ Rénale
→ Vésicale
→ Prostatique
Rôle de l’IDE : informer le patient et surveiller l’efficacité du Normacol (écho prostatique)

2. Urographie intraveineuse
→ Elle permet la visualisation des voies urinaires supérieures après injection I.V. d’un produit de contraste.
→ Permet d’évaluer la présence, la position, la taille et la forme des reins, des uretères et de la vessie.
→ Les kystes, les tumeurs, les lésions et les obstructions causent une distorsion de l’apparence normale de
ces structures.
→ Cet examen pourrait exiger une forme d’anesthésie ou de sédation.
→ Les patients dont la fonction rénale est gravement compromise ne peuvent subir cet examen parce que
les produits de contraste peuvent être néphrotoxiques et aggraver le dysfonctionnement rénal.
Rôle de l’IDE : informer le patient par rapport à la durée (1H), à la préparation intestinale et surveiller la
miction au retour de l’examen.

D. Examens endoscopiques
1. Cystoscopie
→ C’est l’inspection de l’intérieur de la vessie à l’aide d’un endoscope (cystoscope)
→ Peut servir à insérer des cathéters urétéraux, à retirer des calculs, à pratiquer une biopsie des lésions
vésicales et à traiter des lésions qui saignent.
→ Le patient est placé en position gynécologique. Selon ses besoins et son état, une anesthésie locale ou
une anesthésie générale peut être utilisée pour pratiquer l’examen.
→ Les complications comprennent la rétention urinaire, l’hémorragie des voies urinaires, l’infection de la
vessie et la perforation de la vessie.
Rôle de l’IDE : information et accompagnement du patient, surveillance du risque infectieux et
hémorragique…

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