Gyneco
Gyneco
Gyneco
Gynécologie
DCEM2
2003
Polycopié National
Sommaire
3 Sommaire
53 Chapitre 2 : Sexualité
53 2.1 Introduction
63 Chapitre 3 : Leucorrhées
63 3.1 Introduction
63 3.2 Rappel
64 3.3 Conduite de l’examen d’une femme consultant pour des leucorrhées anormales
64 3.3.1 Interrogatoire
64 3.3.2 Examen clinique
65 3.4 Quelles sont les indications des prélèvements ?
66 3.5 Quelles sont les causes des leucorrhées pathologiques ? Choix thérapeutiques ?
66 3.5.1 Causes infectieuses
68 3.5.2 Néoplasiques
69 3.5.3 Femme ménopausée
69 3.5.4 Jeune fille
69 3.6 Points essentiels
71 Chapitre 4 : Salpingites
71 4.1 Introduction
71 4.2 Dans quelles circonstances surviennent les salpingites aigues ? Quels sont les
principaux germes responsables ?
72 4.3 Une jeune femme consulte en urgences pour des douleurs pelviennes. Quels
éléments pourront vous orienter vers le diagnostic de salpingite ? Quelle
stratégie diagnostique proposez-vous ?
72 4.3.1 Terrain
72 4.3.2 Symptomatologie
81 5.1 Introduction
81 5.2 CAT devant une ulcération génitale
81 5.2.1 L’interrogatoire
81 5.2.2 L’examen physique
82 5.2.3 Les examens complémentaires
82 5.3 Quelles sont les étiologies des ulcérations génitales ?
82 5.3.1 Infectieuses
86 5.3.2 Dermatologique
88 5.3.2.1 Les cancers invasifs
88 5.4 Points essentiels
91 Chapitre 6 : MST
91 6.1 Introduction
91 6.2 Quelles sont les principales données épidémiologiques concernant les MST ?
92 6.3 Quelles sont les principales conséquences des MST ?
92 6.4 Dans quelles circonstances sommes nous amenés à évoquer le diagnostic de
MST ?
93 6.4.1 Signes fonctionnels
93 6.4.2 Signes physiques
93 6.4.3 Signes extra génitaux
94 6.4.4 Signes chez le partenaire
94 6.5 Comment diagnostiquer les principales MST ?
94 6.5.1 Les virus
94 6.5.1.1 Papillomavirus Humain (HPV)
102 6.5.1.2 Herpès simplex (HSV)
108 6.5.1.3 Cytomégalovirus (CMV)
108 6.5.1.4 Virus de l’immunodéficience humaine (HIV)
108 6.5.1.5 Hépatites
249 20.1 Quels sont les critères pouvant justifier la mise en place d’un dépistage ?
251 20.2 Quelle est l’incidence du cancer dans la population féminine ?
252 20.3 Faut-il mettre en place un dépistage du cancer de l’ovaire ?
252 20.3.1 Epidémiologie descriptive
252 20.3.2 Epidémiologie analytique
253 20.3.3 Histoire naturelle
255 20.3.4 Dépistage
255 20.3.5 Prévention
256 20.4 Faut-il mettre en place un dépistage du cancer de l’endomètre ?
256 20.4.1 Epidémiologie descriptive
256 20.4.2 Epidémiologie analytique
256 20.4.3 Dépistage
257 20.4.4 Histoire naturelle
293 22.5 Quel bilan est réalisé en cas de diagnostic de cancer du col utérin ?
294 22.6 Enumérez les principaux facteurs pronostiques
295 22.7 Quels sont les principes thérapeutiques ?
295 22.7.1 Méthodes
296 22.7.2 Indications thérapeutiques
296 22.8 Quelles sont les principales complications ?
297 22.9 Quelle est la surveillance clinique et paraclinique d’une patiente traitée pour un
cancer du col utérin ?
297 22.10 Points essentiels
299 23.1 Quels sont les principaux facteurs de risque de cancer de l’endomètre ?
300 23.2 Dans quelles circonstances, le diagnostic est évoqué ?
300 23.3 Quelle stratégie diagnostique envisagez-vous en cas de métrorragies post-
ménopausiques ?
300 23.3.1 A l’examen clinique
301 23.3.2 Examens complémentaires à visée diagnostique
302 23.4 Quelle est la stratégie thérapeutique en cas de carcinome de l’endomètre ?
302 23.4.1 Appréciation du stade
302 23.4.1.1 Terrain
302 23.4.1.2 Extension locorégionale
303 23.4.1.3 Extension générale
303 23.4.2 Traitement
303 23.4.2.1 Principes
303 23.4.2.2 Les moyens
304 23.4.2.3 Les indications
304 23.5 Enumérez les facteurs pronostiques des carcinomes endométriaux
305 23.6 Surveillance clinique et paraclinique d’une patiente traitée pour un
adénocarcinome de l’endométre
306 23.7 Points essentiels
312 25.2 Quelle est la stratégie diagnostique devant la découverte d’un nodule du sein ?
312 25.2.1 Les données cliniques
312 25.2.2 Examen physique
317 25.2.3 Examen général
317 25.2.4 Examens complémentaires
318 25.2.4.1 La mammographie
323 25.2.4.2 L’échographie
325 25.2.4.3 Etude anatomocytopathologique
326 25.2.4.4 Les microbiopsies
328 25.2.4.5 Examen anatomopathologique
331 25.2.5 Conduite à tenir
331 25.3 Comment un clinicien doit lire un compte-rendu anatomopathologique ?
332 25.4 Attitude thérapeutique et suivi en cas de lésion bénigne du sein
332 25.4.1 Adénofibrome
336 25.4.2 Tumeur phyllode
338 25.4.3 Harmatome
339 25.4.4 Cytostéatonécrose
340 25.5 CAT en cas d’écoulement mamelonnaire
344 25.6 Quelle est la conduite à tenir en cas de mastopathie fibrokystique ?
350 25.7 CAT devant une mastopathie à risque
350 25.7.1 Hyperplasie épithéliale atypique
352 25.7.2 Neoplasies lobulaires
354 25.7.3 Radial scar
355 25.7.4 Adénose sclerosante
356 25.8 CAT devant une lésion infraclinique
357 25.9 Quelles sont les circonstances de diagnostic d’un cancer du sein ?
360 25.10 Quelle est la stratégie diagnostique ?
361 25.11 Quels sont les résultats des explorations devant un nodule en cas de cancer du
sein ?
361 25.11.1 Explorations
366 25.11.2 Anatomie pathologique
367 25.11.3 Classification des tumeurs sur sein
367 25.11.3.1 Les cancers in situ
369 25.11.3.2 Carcinomes infiltrants
371 25.11.3.3 Autres tumeurs malignes non épithéliales rares
372 25.12 Quelle est la stratégie thérapeutique en cas de cancer du sein ?
372 25.12.1 Bilan d’extension
373 25.12.2 Facteurs pronostiques
375 25.12.3 Traitement
375 25.12.3.1 Méthodes thérapeutiques
378 25.12.3.2 Indications : décision multidisciplinaire
379 25.13 Comment réaliser la surveillance d’une femme ayant eu un cancer du sein ?
383 25.14 Epidémiologie analytique et dépistage mammographique
383 25.14.1 Épidémiologie
384 25.14.2 Dépistage
384 25.14.3 Prévention
Chapitre 1
Examen gynécologique
Deux situations vont amener une patiente à « subir » un examen gynécologique :
— La patiente présente une pathologie qui nécessite un examen gynécologique, il s’agit donc
d’une consultation dans le cadre d’une démarche diagnostique, s’adressant à une patiente pré-
sentant une pathologie,
— La patiente ne présente pas de pathologie gynécologique, elle vient pour un examen gynéco-
logique systématique, il s’agit alors d’une démarche de dépistage, s’adressant à une patiente
ne présentant pas a priori, de pathologie.
Bien que le suivi gynécologique systématique des patientes soit recommandé, il n’est pas obliga-
toire dans notre pays (comme le suivi des grossesses par exemple), ainsi beaucoup de patientes ne
consulteront leur gynécologue qu’en cas de problème.
Quoi qu’il en soit, l’examen gynécologique obéit à des règles simples qui doivent être toujours ap-
pliquées. La première de ces règles est que l’examen ne doit pas être une corvée douloureuse pour
la patiente. Il appartient donc au médecin de rendre cette consultation aussi peu traumatisante que
possible pour la patiente et de s’adapter à la situation et à son psychisme.
1.1.1 L’interrogatoire
Il s’agit d’un temps capital et indispensable. Il doit dans un premier temps être l’occasion de
« détendre l’atmosphère », de mettre la patiente en confiance pour qu’elle puisse se confier en toute
quiétude à son médecin.
L’interrogatoire a trois objectifs principaux :
L’examen au spéculum
Le toucher vaginal
Définition
C’est l’introduction de deux doigts dans le vagin, il permet, couplé au palper abdo-
minal, d’explorer la cavité pelvienne.
Technique
On utilise deux doigts (index et médius) ou un seul en cas d’atrophie vaginale (l’in-
dex), protégés par un doigtier stérile à usage unique
Pour que l’exploration soit la plus profonde possible, il faut que le maximum de lon-
gueur digitale soit utilisable.
L’index appuyant fortement sur la fourchette, le médius se dégage et vient très aisé-
ment se mettre à côté de l’index. Les doigts sont tout d’abord orientés en bas et en
arrière (45° environ) puis on les horizontalise.
La main abdominale « ramène » vers les doigts vaginaux le contenu viscéral pel-
vien
Résultats
Le TV permet d’apprécier les éléments suivants :
— La face postérieure de la vessie et l’urètre terminal,
L’inspection
— Les dissymétries : on recherchera dès l’inspection une dissymétrie des deux seins dans
leur taille et leur forme.
— Les anomalies de forme du sein : certaines tumeurs déforment le sein,
— Les anomalies cutanées : il peut exister des phénomènes dits « de peau d’orange » ou
des zones inflammatoire rougeâtres,
— Les anomalies de l’aréole : l’existence d’un mamelon ombiliqué, d’un aspect d’eczé-
ma du mamelon.
La palpation
Elle doit être réalisée mains réchauffées, bien à plat en faisant rouler la glande sur le grill
costal. Elle doit être méthodique, quadrant par quadrant, la topographie des éventuelles
anomalies doit être précisée. On recherchera les nodules, les zones empâtées correspondant
à de la mastose. Les zones douloureuses seront également répertoriées.
Il est parfois utile de rechercher un écoulement mamelonnaire, par pression du sein. La pal-
pation des seins doit être accompagnée de la palpation des aires ganglionnaires axillaires et
sus-claviculaires.
1.3.1.1 Technique
Cette courbe trace le relevé de la température rectale prise tous les matins au réveil, à la même heu-
re, avec le même thermomètre. Elle est inscrite sur un papier où la patiente devra porter, outre la
température du matin :
— les règles
— les douleurs pelviennes,
— les saignements intermenstruels,
— les thérapeutiques prises,
— les dates des rapports sexuels
1.3.1.2 Résultats
La courbe ménothermique normale comporte deux plateaux (Figure 1 : Aspect normal de la
courbe ménothermique) :
— l’ovulation,
— la durée du corps jaune,
— la grossesse.
L’ovulation
La courbe thermique ne fournit qu’une probabilité d’ovulation en montrant l’existence
vraisemblable d’un corps jaune. La certitude de l’ovulation ne peut être fournie que par la
survenue d’une grossesse ou l’examen cœlioscopique en période ovulatoire. On peut ainsi
dépister des cycles anovulatoires et des ovulations tardives dans le cycle.
La durée du corps jaune
Elle est jugée sur la durée du plateau hyperthermique. Normalement, la phase progestative
du cycle varie peu dans sa durée, de 14 jours plus ou moins 2 jours. Mais on peut observer
des plateaux progestatifs courts évoquant une insuffisance du corps jaune, voire un corps
jaune abortif.
La grossesse
— Un plateau progestatif de 21 jours permet d’affirmer avec certitude une grossesse au
tout début, renseignements particulièrement précieux chez une femme suivie pour sté-
1.3.1.3 Indications
La courbe ménothermique est utile en cas de bilan d’infertilité. Elle permet de déterminer la qualité
des ovulations de la patiente.
La technique
Il doit être réalisé avant le toucher vaginal, lors de l’examen au spéculum. Il est préférable
qu’il soit pratiqué en début de cycle en dehors des règles et de tout épisode infectieux,
quand la glaire cervicale est abondante et claire. La présence de leucorrhées sales accom-
pagnées d’irritations muqueuses doit faire reporter la réalisation du frottis. De même, chez
les femmes ménopausées présentant une atrophie vaginale, il est préférable de traiter loca-
lement par une estrogénothérapie avant de réaliser le FCV. Le FCV est un geste simple qui
peut (devrait) être réalisé par tout médecin.
Le prélèvement doit être précédé d’un essuyage doux du col à l’aide d’une compresse mon-
tée à l’extrémité d’une pince longuette. Cette exposition du col va permettre de réaliser un
frottis étagé à trois niveaux.
Le prélèvement vaginal
Il est réalisé à l’aide de l’extrémité arrondie de la spatule d’Ayre, on balaie le cul de
sac vaginal postérieur en remontant dans les culs de sacs latéraux. Le matériel cel-
lulaire recueilli à l’extrémité de la spatule est ensuite étalé sur une lame de verre, en
évitant de repasser au même endroit, pour obtenir un étalement régulier des cellules.
La fixation se fait immédiatement à l’aide d’un spray, projeté perpendiculairement
à la lame, à une vingtaine de cm de distance pour éviter le décollement des cellules.
L’exocol
Le but est d’obtenir les cellules de la zone de jonction entre épithélium malpighien
et glandulaire, lieu de naissance des dysplasies du col. Cette zone se situe à la fron-
tière circulaire entre la surface lisse et rosée exocervicale et la zone rouge périorifi-
cielle plus granitée (ce repère est approximatif, il se définit bien sûr de façon plus
précise à la colposcopie après application d’acide acétique). On positionne l’extré-
mité effilée de la spatule d’Ayre au contact de l’orifice cervical externe et, par un
mouvement rotatif, on balaie concentriquement la totalité de la zone de jonction. Le
matériel cellulaire recueilli est également étalé sur une lame et fixé.
L’endocol
Un écouvillon est introduit dans le premier centimètre du canal endocervical et, par
un mouvement de va et vient à l’intérieur de l’endocol, on recueille les cellules
glandulaires et le mucus endocervical. On déroule sur plusieurs lignes le suc re-
cueilli sur le coton, sur toute la surface de la lame. Les cellules sont ainsi retrouvées
en traînée et en file indienne, ce qui permet une meilleure interprétation lors de la
lecture du frottis. La fixation doit également être immédiate. Les prélèvements à la
brosse ne sont pas conseillés systématiquement car ils sont souvent plus hémorra-
giques.
Tout frottis doit être accompagné de renseignements cliniques facilitant l’interpré-
tation de l’histologiste. L’âge de la patiente, le statut ménopausée ou non, enceinte
ou non, la date des dernières règles doivent être notés. L’existence d’antécédent de
pathologies cervicales doit être également précisée à l’histologiste.
Indications, contre-indications
La réalisation systématique des FCV a permis de faire régresser la fréquence du cancer du
col de l’utérus qui est le 4e cancer de la femme en France alors qu’il reste le premier dans
les pays sous-développés qui n’ont pas mis en place de politique de dépistage.
Il faut commencer à réaliser les FCV au moment du début de la vie sexuelle. A cette pério-
de, les frottis doivent être réalisés tous les ans pendant 3 ans, puis, s’ils sont normaux, on
peut espacer les frottis tous les 2 à 3 ans (en fonction des facteurs de risque). Toute anoma-
lie à type de dysplasie, découverte au frottis, doit être confirmée par une biopsie, au mieux
réalisée sous colposcopie
Le frottis n’est pas un bon examen en présence d’une lésion végétante du col, il vaut mieux
alors réaliser une biopsie.
Il faut éviter de réaliser le frottis dans certaines circonstances : l’infection vaginale et l’hé-
morragie génitale. Il est des moments où le frottis est plus difficile à interpréter : la gros-
sesse, la deuxième moitié du cycle est la manopause.
Les résultats du frottis
L’interprétation hormonale des frottis vaginaux.
Elle repose sur le fait que l’épithélium vaginal est sensible aux sécrétions ovariennes et
principalement aux estrogènes.
Sous l’effet des estrogènes :
— la muqueuse vaginale s’épaissit,
— les cellules superficielles qui desquament sont éosinophiles et ont un noyau pycnoti-
que.
Tout ce que l’on peut dire, c’est que « plus il y a de cellules superficielles éosinophiles, plus
grande est l’imprégnation estrogénique ». Mais les causes d’erreurs sont nombreuses, ve-
nant de phénomènes modifiant cette cytologie (infection vaginale, influence de la proges-
Actuellement, c’est la classification de Bethesda qui doit être utilisée pour les anomalies
des cellules épithéliales. Une grille de réponse aux FCV a été récemment proposée par
l’ANAES (Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé) faisant tout
d’abord état de la qualité du prélèvement puis du diagnostic. Chacune des réponses du FCV
aboutit à une prise en charge bien codifiée, tenant compte du fait que le frottis peut avoir
sur- ou sous-estimé une lésion.
Résultats des frottis tels qu’il doivent être rendus (recommandations ANAES)
Qualité du prélèvement :
— Satisfaisant pour évaluation,
— Satisfaisant mais limité par :
— Non satisfaisant en raison de :
Diagnostic
FCV normal
Modifications cellulaires bénignes
— Infection (trichomonas, mycose, herpes, Actinomycose …),
— Modifications réactionnelles (inflammation, atrophie, radiation, stérilet…).
Anomalies des cellules épithéliales :
— Cellules malpighiennes,
— Atypies cellulaires malpighiennes de signification indéterminée (ASCUS),
— Lésions intra épithéliales de bas grade,
— Lésions intra épithéliales de haut grade,
— Carcinomes malpighiens,
— Cellules glandulaires,
Biopsie du col
On la fait avec une pince spéciale dite pince à biopsie de col, après épreuve au Lugol sur le
col et, au mieux, sous repérage colposcopique. Le prélèvement est fait au niveau d’une zone
iodo-négative, à la jonction entre les deux épithéliums pavimenteux et cylindrique (zone de
jonction squamo-cylindrique). La réponse fournie par l’anatomopathologiste est plus pré-
cise que celle du cytologiste. En fonction de la hauteur de l’épithélium concerné par les
anomalies cellulaires, on parlera de CIN1 (cervical intra epitheliale neoplasia), de CIN2, de
CIN3 ou de CIS (carcinome in situ). L’une des limites de la biopsie est cependant qu’elle
peut ne pas avoir portée sur la zone la plus anormale, et donc sous-estimer le stade de la
lésion.
Biopsie de l’endomètre
Technique
Elle se fait à la sonde de Novak ou à la pipelle de Cornier.
Résultats
Elle fournit deux types de renseignements.
Renseignements d’ordre fonctionnel :
La biopsie de l’endomètre, faite 10 jours après l’ovulation, renseigne sur la fonction lutéale.
L’imprégnation progestative est très aisément reconnue par l’anatomopathologiste qui juge
de la qualité de l’endomètre en fonction de la date de la biopsie dans le cycle.
Renseignements d’ordre pathologique :
— diagnostic d’une hyperplasie ou au contraire d’une atrophie de l’endomètre, les deux
pouvant être responsables de métrorragies.
— diagnostic d’un adénocarcinome de l’endomètre : la biopsie ramène des débris dont
l’abondance même et l’aspect macroscopique sont déjà suspects. L’examen par l’ana-
tomopathologiste confirme le diagnostic.
— beaucoup plus rarement le diagnostic d’une tuberculose de l’endomètre : il faut que la
biopsie soit faite en fin de cycle car, pour être identifiable, un follicule tuberculeux
doit avoir évolué 25 jours au moins.
Indications
La biopsie d’endomètre peut être réalisée en présence de métrorragies, chez la femme mé-
nopausée ou non. Elle est également utile dans le cadre d’un bilan d’infertilité pour appré-
cier la maturation endométriale en cours de cycle.
Contre-indications
— La suspicion de grossesse : on pourrait en effet interrompre une grossesse.
La vulvoscopie
C’est la visualisation de la région vulvaire à l’aide d’une loupe binoculaire grossissante.
Ceci permet de mieux repérer les lésions de petites tailles et d’orienter de manière optimale
les éventuelles biopsies. Cet examen reste cependant peu employé en pratique quotidienne.
La colposcopie
Définition
C’est l’étude de la muqueuse cervicale grâce à une loupe binoculaire grossissant 10
fois.
Technique
L’examen ne nécessite aucune anesthésie, le col doit être nettoyé avant l’examen.
Une imprégnation d’acide acétique permet de repérer les zones acidophyles suspec-
tes. Une imprégnation de Lugol ensuite permet de localiser les lésions à biopsier. Il
existe tout une séméiologie colposcopique décrite qui permet à un opérateur entraî-
né de présumer avec une bonne corrélation des résultats histologiques.
Indications
Son intérêt essentiel est le repérage des zones suspectes permettant de guider la
biopsie. Examen sans danger, mais nécessitant une grande habitude, la colposcopie
a une grande importance dans le dépistage et le diagnostic précoces des cancers du
col. Pour être utile la colposcopie doit permettre de bien visualiser la zone de jonc-
tion squamo-cylindrique ; si cette dernière n’est pas bien vue, la colposcopie doit
être considérée comme non satisfaisante.
L’hystéroscopie
Définition
L’hystéroscopie est l’exploration endoscopique de la cavité utérine réalisée grâce à
un hystéroscope relié à une source de lumière froide. Il existe plusieurs types d’hys-
téroscopie (HSC). Cet examen peut être réalisé dans un but diagnostique, on se con-
tente de visualiser l’intérieur de la cavité utérine, aucune anesthésie n’est
nécessaire. L’HSC peut également permettre des gestes chirurgicaux, il s’agit alors
de l’hystéroscopie opératoire qui est habituellement réalisée sous anesthésie géné-
rale et que nous n’envisagerons pas dans ce cours.
Figure 2 Aspect hystéroscopique d’un utérus normal. Petite synéchie de l’ostium tubaire
gauche
Technique
L’HSC doit être réalisée en période pré-ovulatoire, du 8 au 14e jour du cycle chez
la femme en période d’activité génitale. Chez la femme ménopausée, il est préféra-
ble de prescrire avant l’examen des estrogènes à faible dose par voie générale, de
manière à obtenir une ouverture du canal cervical et réaliser facilement cet examen
en ambulatoire.
Il existe des hystéroscopes rigides et des hystéroscopes souples (fibroscopes). Le
calibre est compris entre 2,5 et 5,2 mm. La source de lumière froide est identique à
celle utilisée en cœlioscopie.
Après badigeonnage du col avec une solution aseptique, le col est saisi avec une
pince de Pozzi. La préhension du col n’est pas nécessaire avec le fibroscope souple.
L’introduction de l’hystéroscope doit être douce et progressive. En ambulatoire, la
distension de la cavité utérine doit être obtenue avec du sérum physiologique. En
cas d’utilisation de CO2 pour distendre l’utérus sous AG, l’appareil d’insufflation
doit être à débit contrôlé et réglable. L’endocol s’entrouvre devant l’extrémité de
l’optique de l’hystéroscope qui doit progresser de façon douce et régulière. Le pas-
sage de l’orifice interne du col demande parfois beaucoup de patience. L’introduc-
tion de l’hystéroscope doit être atraumatique et l’appareil doit suivre les méandres
du canal endocervical. Lorsque l’endocol est franchi, l’hystéroscope pénètre dans
la cavité utérine dont l’exploration peut commencer. Les faces, les bords, le fond,
les ostia tubaires sont ainsi successivement examinés. Des prélèvements peuvent
être réalisés. L’examen se termine par l’exploration rétrograde de la cavité de l’en-
docol et du canal cervical.
Incidents et accidents
L’orifice interne du col ne peut être franchi
Ceci est plus fréquent chez la femme ménopausée. Il est possible sous anesthésie
locale de pratiquer une dilatation douce du col avec des bougies gommes de 2 à 5
mm.
La fausse route
Elle est liée à la non-observance des différents temps de la procédure. Il est indis-
pensable de prendre du recul avec l’endoscope et l’on peut en général retrouver
l’orifice cervical interne. Si la fausse route est importante avec un saignement, il est
préférable d’interrompre la procédure.
L’hémorragie
Liée à un traumatisme de la muqueuse avec la pointe biseautée de l’endoscope. Il
faut nettoyer l’endoscope, mais si le saignement est trop important il faut interrom-
pre la procédure.
L’embolie gazeuse
Les quelques accidents décrits ont été observés après HSC sous anesthésie générale
avec distension au CO2 de la cavité utérine. Elle ne doit pas exister avec les appa-
reils modernes de surveillance de la pression qui ne doivent pas dépasser 100ml/
min de débit de perfusion du CO2
Les images normales
En période d’activité génitale, l’endomètre est de teinte orange, mince, régulier en
première partie de cycle. Il s’épaissit après l’ovulation et prend un aspect irrégulier,
frangé en période prémenstruelle. Les orifices glandulaires sont visibles dès la pha-
se proliférative sous la forme de petits points blancs. Les orifices tubaires présentent
des mouvements contractiles traduisant une dynamique satisfaisante. En période
post ménopausique, la muqueuse est atrophique au point d’épouser le relief du myo-
mètre.
Les indications
Les indications de l’HSC se sont élargies très rapidement du fait de son innocuité
par rapport à l’HSG, dont elle recouvre la plupart des indications. L’HSC permet
d’explorer la muqueuse endométriale et la cavité utérine et de guider d’éventuelles
biopsies. Ces meilleures indications sont :
— les troubles hémorragiques du cycle menstruel ou post-ménopausiques
— les bilans d’infertilité
— les bilans d’avortements à répétition
les contre-indications
La principale contre indication à l’HSC diagnostique est l’hémorragie abondante
qui rend l’examen ininterprétable. La grossesse est une contre-indication ainsi que
les infections utérines ou annexielles en cours.
La cœlioscopie
Définition
La cœlioscopie est l’exploration endoscopique de la cavité abdomino-pelvienne,
préalablement distendue par un pneumopéritoine artifriciel. La C n’est pas un geste
anodin, elle est réalisée habituellement sous anesthésie générale, et doit être prati-
quée par un chirurgien capable de réaliser une laparotomie rendue nécessaire par
une découverte per-opératoire ou par une complication iatrogène.
C’est un examen essentiel, qui a connu ces dernières années un essors très important
grâce aux progrès technologique en matière de lumière froide, de contrôle du pneu-
mopéritoine, et de toute l’instrumentation. Comme l’HSC, la C peut être réalisée à
titre diagnostique ou à titre chirurgical, nous nous limiterons dans ce cours à la
cœlioscopie diagnostique.
Technique de la cœlioscopie
L’anesthésie
La C se pratique sous anesthésie générale avec intubation car le pneumopéritoine et
la position de Trendelenbourg de la patiente peuvent entraîner des troubles hémo-
dynamiques graves.
La technique
La patiente est installée sous anesthésie en Trendelenbourg, on crée un
pneumopéritoine : plusieurs points d’insufflation peuvent être utilisés (Tableau 2) :
— En sous ombilical : c’est le point classique,
— En sus ombilical : ce point est préféré par de nombreuses équipes car le péri-
toine y est adhérent à l’aponévrose musculaire, rendant le risque d’insufflation
extra péritonéal minime,
— En sous costal gauche : cette voie est conseillée à chaque fois qu’il existe des
risques d’adhérence sur la ligne médiane.
femme en période d’activité génitale, une simple dilatation à la bougie suffit en gé-
néral. Chez la femme ménopausée, il est possible de prescrire une estrogénothérapie
par voie générale 4 jours avant l’HSG.
Incidents et accidents de l’HSG
Les classiques complications de l’HSG sont très rares si l’on respecte les contre-in-
dications.
Les incidents liés à la technique
— L’hémorragie du col est liée à la préhension du col à la pince, c’est pourquoi
on utilise plus volontiers la tulipe de Bommelaer,
— Les troubles neuro-végétatifs, à type de lipothymies ou de malaise vagal se
rencontrent plus souvent sur les terrains anxieux,
— Les douleurs en cours d’examen sont liées à la dilatation utérine et tubaire. A
distance il faut se méfier d’un processus infectieux,
— La perforation utérine est très rare.
L’extravasation du produit de contraste
Elle se traduit par l’apparition d’une image arborescente péri-utérine. Elle est liée à
une effraction muqueuse interstitielle, lymphatique ou vasculaire. Elle est due à une
trop forte pression d’injection ou à une atrophie muqueuse.
Les accidents liés au produit de contraste
En France seuls les produits hydrosolubles à 25 % d’iode sont utilisés. Les produits
iodés sont tous potentiellement allergisants. On observe 0,5 % d’effets secondaires.
Les accidents infectieux
La physiopathologie des accidents infectieux fait appel à deux mécanismes
— soit un foyer d’endométrite « acheminé » par le produit de contraste dans les
trompes et la cavité péritonéale
— soit le réveil, par le produit de contraste, d’une salpingite latente au sein d’un
hydrosalpinx
— soit le réveil, par le produit de contraste, d’une salpingite latente au sein d’un
hydrosalpinx
Certaines règles simples diminuent ce risque. Si les images de l’HSG évoquent
des lésions infectieuses, une antibiothérapie et du repos seront prescrits. Après
une endométrite, il faut se donner au moins 2 mois de délai, et après une sal-
pingite au moins 3 mois avant de faire une HSG.
Résultats
Le col utérin
L’orifice externe est mal visible en HSG, on peut le situer par rapport à la canule
d’injection. Si le produit a diffusé un peu dans le vagin, on voit mieux le col.
Le canal cervical
Il est fusiforme, en barillet ou parfois cylindrique, il mesure 3 à 4 cm de longueur
et 1 à 2 cm de largeur. Ses contours habituellement lisses présentent parfois un as-
pect dentelé, correspondant aux cryptes de l’endocol.
L’isthme
Mal individualisé, il correspond au segment de transition entre le col et le corps. Il
est parfois marqué radiologiquement par une légère striction. Sa largeur est de 0,5
cm en moyenne, mais subit des variations physiologiques puisqu’il s’élargit en pha-
se prémenstruelle (on parle de « béance » de l’isthme lorsqu’elle dépasse 11 mm).
A l’inverse du canal cervical, les images d’addition sont pathologiques et traduisent
l’existence d’une endomètriose.
La cavité utérine
De face en réplétion complète et après traction sur le col, de manière à placer la ca-
vité utérine dans le prolongement du col, elle à la forme d’un triangle isocèle à base
supérieure. Sa capacité oscille entre 3 et 10 ml environ. La longueur du fond et des
bords est en moyenne de 3 à 4 cm. Le fond et les bords utérins sont rectilignes. Dans
certains cas, il est possible au cours du cliché de remplissage de mettre en évidence,
dans la région sus-isthmique, des images linéaires parallèles aux bords qui corres-
pondent à des plis muqueux. De profil, la cavité utérine est fusiforme. Lorsque
l’utérus est antéversé, elle forme avec le canal cervical un angle de 120° environ.
Lorsque l’utérus est en position intermédiaire, le fond utérin se projette en direction
de l’ombilic. En cas rétroversion utérine, il se projette en regard du promontoire (ré-
troversion du premier degré), de la première pièce sacrée (deuxième degré) ou de
l’articulation sacro-iliaque (troisième degré)
Les trompes
Elles comportent 4 segments :
— La portion intra-murale traverse le myomètre et mesure 1 à 2 cm environ de
longueur sur 0,4 de largeur. Son origine est souvent marquée par un renflement
triangulaire,
— L’isthme mesure 3 à 4 cm de longueur. Il est fin, souvent sinueux et parfois
mal visible, du fait des superpositions d’images. Son calibre réduit s’explique
par l’épaisseur de sa paroi qui empêche son expansion,
— L’ampoule mesure 6 à 8 cm de longueur sur 0,5 à 1 cm de largeur. Son calibre
s’élargit insensiblement et sa limite radiographique avec l’isthme est très nette,
— Le pavillon et l’ostium tubaire sont difficilement visibles lorsque le produit hy-
drosoluble diffuse largement le long des franges du pavillon. En cas de rétré-
cissement lié à un phimosis tubaire, cette région devient particulièrement
nette.
La position de la trompe est très variable et varie suivant la parité et l’âge. L’exis-
tence de plis muqueux, parallèles à l’axe de l’ampoule traduit un aspect normal.
Après diffusion le long des franges du pavillon, le produit cerne assez fréquemment
la surface externe des ovaires, réalisant l’image des fossettes ovariennes. On peut
ainsi indirectement apprécier le volume des ovaires (normalement 3,5 cm de long
sur 2 cm de large)
Le passage péritonéal
Affirmé parfois dès les premiers clichés, il s’apprécie en fait sur le cliché tardif. Il
se traduit par un aspect marécageux occupant le petit bassin et qui est obtenu par le
brassage du produit provoqué par la mobilité des anses intestinales
Les contre-indications
— La grossesse (et l’examen sera pratiqué au 5e ou 6e jour du cycle, dès la fin de
règles),
— L’infection pelvienne et génitale évolutive où l’hystérographie risque de pro-
voquer une flambée,
— L’intolérance aux produits iodés, d’ailleurs exceptionnelle,
— Les hémorragies abondantes d’origine utérine : les caillots accumulés dans la
cavité rendraient impossible l’interprétation des clichés. Il faut avant de prati-
quer l’hystérographie tarir l’hémorragie (par la prescription de progestatifs par
exemple),
— La réalisation récente d’une opacification digestive (lavement baryté) empê-
cherait l’analyse correcte des images.
Les indications
— La stérilité : l’HSG fait partie du bilan d’infertilité, elle permet de juger de l’as-
pect et de la perméabilité tubaire. Elle montre également des anomalies de la
cavité utérine,
— Les antécédents d’avortements à répétition (recherche d’une anomalie utérine
portant sur le corps ou d’une béance cervico-isthmique),
— Les ménométrorragies, l’examen sera fait après avoir tari l’hémorragie.
L’HSG a cependant perdu beaucoup de sa place dans cette indication.
Le scanner pelvien
Le scanner n’a pas révolutionné l’imagerie en gynécologie comme dans d’autres spéciali-
tés. Autrefois intéressant dans le bilan des masses pelviennes et dans l’évaluation de l’en-
vahissement ganglionnaire iliaque, le scanner est désormais supplanté dans ces deux
indications par l’IRM.
L’imagerie par résonance magnétique nucléaire
Seule la faible disponibilité des appareils d’IRM limite l’utilisation de ce procédé en gyné-
cologie. En effet l’IRM offre une qualité d’imagerie particulièrement intéressante dans bien
des pathologies gynécologique.
L’IRM est devenue irremplaçable en cancérologie gynécologique, notamment dans les bi-
lans pré-thérapeutiques des cancers du col utérin et de l’endomètre. Moins performante
dans les cancers ovariens, elle est néanmoins l’examen le moins décevant avec l’échogra-
phie. L’IRM est également un excellent moyen d’évaluation des pathologies bénignes du
myomètre (fibromes, adénomyose). L’IRM est également dotée d’une bonne spécificité
pour évaluer les lésions endométriosiques. Plus récemment, des indications dans l’évalua-
tion des prolapsus ont été également été proposées.
L’échographie
Technique
L’échotomographie a, en gynécologie, un intérêt plus limité qu’en obstétrique, ce-
pendant dans de nombreuses situations elle est indiquée. L’échographie par voie va-
ginale a constitué un progrès incontestable, il reste cependant licite dans certaines
situations de compléter l’examen par voie vaginal par l’échographie par voie sus-
pubienne.
Indications
Pathologie ovarienne
L’échographie permet surtout de bien visualiser les ovaires qui, par leur situation
profonde sont difficiles à explorer cliniquement. Toute la pathologie ovarienne sera
donc une indication potentielle à l’échographie. On peut utiliser l’échographie dans
le bilan d’une tumeur pelvienne afin de reconnaître la nature de la masse : liquidien-
ne, on évoquera un kyste ovarien ; solide, on évoquera une tumeur ovarienne (par-
fois maligne) ou un fibromyome utérin.
L’échographie reste indispensable lors d’une stimulation ovarienne et, en cas de FI-
VETE, pour la surveillance de la croissance folliculaire et la ponction des follicules
mûrs : on utilise alors une sonde vaginale.
Pathologie utérine
L’utérus est également bien vu en échographie, l’endomètre se distinguant nette-
ment du myomètre.
— L’écho est le premier examen à proposer dans l’évaluation des malformations
de l’appareil génital féminin,
— Pathologies du myomètre.
— L’écho est l’examen de référence dans le diagnostic des fibromes dont elle per-
met d’établire une cartographie précise,
— L’écho est moins performante pour le diagnostic d’adénomyose.
— Pathologies de l’endomètre.
— Polypes, myomes sous muqueux, hyperplasie et atrophie peuvent être recon-
nus en échographie,
— L’injection d’un liquide dans la cavité utérine constitue l’hystérosonographie
et améliore les performances de l’échographie dans l’évaluation des patholo-
gies intra cavitaires.
Hystérosonographie
— Il peut être réalisé dans les urines le taux d’HCG totales est généralement exprimé en Unités
Internationales (ancien dosage des prolans). Il est également possible de doser quantitative-
ment la sous-unité de l’HCG dans les urines.
— En fait le dosage quantitatif le plus utilisé parce que le plus sensible et le plus spécifique est
le dosage plasmatique de HCG qui permet d’obtenir le diagnostic biologique de certitude de
la grossesse très tôt, avant même le retard des règles. Soulignons qu’un taux plasmatique de
HCG inférieur à 10 g/ml permet d’affirmer l’absence de grossesse, ce qui en fait un examen
précieux lorsqu’on évoque la possibilité de grossesse extra-utérine. On dose la sous unité et
non la sous unité ? ou l’HCG totale car seule cette partie de la molécule d’HCG est spécifique,
la sous unité existe aussi dans la LH notamment ce qui peut donner des faux positifs du dosa-
ge.
• qu’ils portent sur des prélèvements sanguins, les dosages plasmatiques ayant malgré leurs im-
La fonction ovarienne
L’ovaire sécrète trois types d’hormones stéroïdiennes : des estrogènes, de la progestérone et des
androgènes.
L’exploration de la fonction estrogénique
Elle fait appel au dosage radio-immunologique du 17 estradiol plasmatique qui est le principal es-
trogène produit par l’ovaire. Le prélèvement sera volontiers effectué vers le 12e jour d’un cycle
normal. En fait, les indications de ce dosage sont rares en pratique courante et l’appréciation de
l’imprégnation estrogénique de l’organisme peut bien souvent se faire avantageusement par l’étude
de la glaire cervicale ou par le test à la progestérone. Si l’arrêt du traitement est suivi d’une mens-
truation, on peut affirmer l’intégrité du récepteur utérin et conclure à l’existence d’un certain ni-
veau d’imprégnation estrogénique de l’organisme.
La fonction progestative
Elle reste très difficile à explorer avec précision. En pratique, l’établissement de la courbe méno-
thermique suffit bien souvent à apprécier qualitativement la sécrétion progestéronique grâce à
l’existence d’un plateau thermique qui dure normalement douze à quatorze jours (effet hyperther-
miant de la progestérone). Cependant, une courbe normale n’exclut pas la possibilité d’une insuf-
fisance lutéale. Il est alors parfois nécessaire, pour la mettre en évidence, de recourir au dosage de
la progestérone plasmatique et à la condition de réaliser trois prélèvements par exemple aux 5ème,
6ème, 7ème et 9ème jours du plateau thermique.
L’exploration de la fonction androgénique
Elle fait actuellement appel à quatre principaux dosages :
• la testostérone plasmatique a une valeur d’orientation capitale bien que d’origine mixte, ova-
rienne et surrénalienne. Devant un hirsutisme, un taux de testostérone normal avec des cycles
menstruels réguliers et ovulatoires est en faveur d’un hirsutisme idiopathique. Un taux légè-
rement élevé associé à des troubles du cycle est en faveur d’une dystrophie ovarienne. Un taux
franchement élevé doit faire évoquer une tumeur ovarienne ou surrénalienne, une hyperthé-
cose ovarienne ou un bloc enzymatique surrénalien,
• le dosage de la 4 androsténédione plasmatique permet d’affirmer le diagnostic. Bien qu’elle
soit elle aussi d’origine mixte, une élévation de la 4 androsténédione est plutôt en faveur d’une
hyperandrogénie ovarienne car la voie 4 est la voie métabolique essentielle au niveau ovarien.
Cette hormone est modérément augmentée dans les dystrophies ovariennes. Elle est encore
plus franchement élevée dans les hyperandrogénies tumorales,
• le dosage plasmatique du sulfate de déhydroépiandrostérone remplace avantageusement celui
des 17 cétostéroïdes urinaires. Son élévation correspond à une hyperandrogénie surrénalien-
ne,
• le dosage urinaire du 3 androstanediol qui est le métabolite de la dihydrotestérone est un ex-
cellent critère d’appréciation de la consommation périphérique des androgènes : constam-
ment élevée dans tous les types d’hirsutisme ovarien et surtout dans l’hirsutisme idiopathique
où elle témoigne de la consommation périphérique exagérée alors que les androgènes plasma-
tiques y sont subnormaux.
La fonction hypothalamo-hypophysaire
L’exploration de la fonction gonadotrope repose sur les dosages plasmatiques de FSH et de FH,
Ils ont supplanté les anciens dosages des gonatrophines urinaires. Le taux de FSH est élevé dans
les aménorrhées d’origine ovarienne comme par exemple en période post-ménopausique. Le taux
de LH est plus particulièrement intéressant dans le cadre des dystrophies ovariennes. L’épreuve dy-
namique au Lh-RH est d’un certain secours dans le diagnostic des dystrophies ovariennes et des
retards pubertaires.
Le dosage radio-immunologique de la prolactine plasmatique
Ce dosage a pris une importance capitale dans l’exploration des aménorrhées et des dysovulations.
Une hyperprolactinémie franche devra faire éliminer avant tout un adénome hypophysaire à pro-
lactine par des radiographies de la selle turcique avec tomographies et surtout un examen au scan-
ner. A l’inverse, certaines hyperprolactinémies discrètes sont parfois très difficiles à mettre en
évidence en raison de la pulsatilité sécrétoire de cette hormone. Dans ces cas, un test de stimulation
à la TRH peut présenter un intérêt.
Tels sont les principaux dosages hormonaux mis à la disposition du gynécologue, particulièrement
précieux dans l’étude étiologique d’une aménorrhée, d’une stérilité ou d’un dysfonctionnement
ovarien. Il importe cependant de souligner la trop grande fréquence des dosages hormonaux abu-
sifs, venant masquer l’insuffisance de l’examen clinique qui permet à un médecin compétent de
faire le diagnostic sans avoir recours aux laboratoires. Ces dosages sont d’une utilité certaine, mais
ils ne doivent pas constituer les « caches-misères » de l’insuffisance de l’examen clinique.
1.4.1 La mammographie
1.4.1.1 Technique
La valeur de la mammographie est d’autant plus grande que la patiente est plus âgée et notamment
ménopausée. En effet, le sein devient moins dense après la ménopause, ce qui se traduit sur le plan
radiologique par une meilleure visualisation de sa trame, et donc une meilleure visualisation des
éventuelles anomalies de cette trame. Chez la femme plus jeune non ménopausée, la mammogra-
phie doit être réalisée en début de cycle.
La mammographie standard comprend 3 clichés par sein : une face, un profil et un oblique. La
mammographie réalisée dans le cadre des campagnes de dépistage ne comprend qu’un seul cliché
par sein, en général un oblique ; il ne s’agit alors que d’un test de dépistage qui sera confirmé par
une mammographie normale (à 6 clichés) en cas d’anomalie.
1.4.2 Galactographie
Cet examen consiste à injecter par l’orifice d’un galactophore un produit de contraste iodé, ce qui
permet d’opacifier tout le galactophore.
La galactographie est indiquée devant un écoulement unipore, surtout s’il se produit spontanément
et a un aspect séreux ou séro-sanglant. Un cliché objectivant des images lacunaires, des végétations
papillaires intracanalaires multiples est suspect.
1.4.3 L’échographie
L’échographie des seins est d’autant plus performante que la patiente sera jeune avec des seins den-
se, elle est donc très complémentaire de la mammographie. L’échographie est peu utile dans les
seins graisseux des patientes anciennement ménopausées. L’échographie n’est pas un bon examen
de dépistage du cancer du sein car les images sont trop polymorphes et difficiles à interpréter.
L’échographie est aussi indiquée en cas d’anomalie ACR 5 en apparence unique sur seins denses
pour mettre en évidence des lésions multifocales uni ou bilatérales radiologiquement latentes.
L’échographie n’est pas indiquée dans les anomalies ACR2.
— pour les microbiopsies, comme pour les cytoponctions la méthode stéréotaxique semble pré-
férable pour les petites lésions profondes,
— pour les microbiopsies, la ponction sous stéréotaxie sur un sein immobilisé est probablement
mieux supportée qu’un échoguidage sur sein non immobilisé.
Lorsque l’on utilise la cytoponction ou la microbiopsie, il est recommandé de s’assurer que le pré-
lèvement a bien eu lieu dans la lésion en cause par des clichés de contrôle, aiguille en place en cas
de repérage stéréotaxique, ou par le contrôle en temps réel de la place de l’aiguille avec prise
d’image en cas de repérage échographique.
Au total, en sénologie les investigations sont orientées pour éliminer ou confirmer le diagnostic de
cancer du sein qui reste le problème essentiel. Il est impératif de ne pas méconnaître un cancer et
de ne pas surtraiter une lésion bénigne. Le recours large aux biopsies évite en général ces deux
écueils.
Chapitre 2
Sexualité
Objectifs :
2.1 Introduction
Fréquence 15 % à 70 %.
Elle est en réalité difficile à apprécier car il est difficile de répondre par oui ou par non à la QCM :
êtes vous frigide ? anorgasmique ?
Quelles sont les conditions de la réussite sexuelle féminine ?
— On peut comparer la faim et la satiété avec l’appétit sexuel et la satisfaction sexuelle orgas-
mique,
— Pour qu’il y ait réussite sexuelle féminine il faut :
• Une intégrité anatomique avec équilibre neurohormonal,
• Des conditions socioculturelles favorables (milieu d’éducation),
• Que le vécu individuel de la femme ait été exempt de traumatismes psychiques ou géni-
taux souvent provoqués par des hommes.
— En cas de réussite sexuelle, la femme obtiendra la satisfaction sexuelle ou l’orgasme (clitori-
dien ou vaginal).
— Le rapport sexuel normal (ou eupareunie) comporte 3 aspects :
— La libido
— L’activité sexuelle
— La satisfaction sexuelle ou orgasme.
— Si il y a trouble, il y aura :
— frigidité, hyper sexualité, apareunie,
— vaginisme, dyspareunie.
L’existence de plaisir
pendant l’enfance ou l’adolescence témoigne au médecin d’une sexualité latente d’où la né-
cessité de rechercher les flirts et les amours d’adolescentes. L’absence de tout souvenir à
cette époque est un mauvais élément de pronostic.
Les épisodes traumatisants
Les épisodes traumatisants de l’enfance ou de l’adolescence, viol (ne pas s’attacher à le fai-
re dire à la première consultation), aventure homosexuelle.
Les débuts de la vie amoureuse
la nuit de noce avec un mari trop ardent, pas assez tendre et patient, rapport accepté dans
l’inconscience d’une ivresse non voulue, grossesse immédiate, non désirée ; avortement à
la suite de la fuite du garçon, profond chagrin d’amour.
Le partenaire
il peut faire des fautes tactiques au cours de la courtisation qui peuvent choquer.
Fautes techniques
il peut faire des fautes techniques dans « l’ars amendi »
• Choc émotionnel de la défloration,
• Omission des caresses préliminaires. « Il ne me caresse jamais »,
• Impuissance ou éjaculation précoce du mari ==> nécessité d’éduquer le mari, etc,
• Le discours du mari peut choquer,
• La nudité peut être mal acceptée,
• Certaines techniques font horreur (levrette),
• Le manque de synchronisation peut être en cause, certaines femmes préfèrent le matin
d’autres ne sont disponibles que le soir.
Les conditions sociales
Les conditions sociales de la vie du couple peuvent être en cause :
• Cohabitation déplaisante de la belle-famille (peur que les plaintes amoureuses ne
soient perçues de toute la famille),
• Exiguïté de l’appartement avec intrusion fréquente des enfants,
• Infidélité du mari.
2.2.3 Le vaginisme
C’est une contraction involontaire et invincible des muscles releveurs de l’anus et adducteurs qui
empêche l’écartement des cuisses et rend impossible tout rapport sexuel (le vaginisme est à l’in-
tromission du pénis, ce qu’est le clignement de l’œil à la pénétration du moucheron).
Il existe des vaginismes primaires les plus fréquents, des vaginismes secondaires qui sont presque
toujours organiques.
1. La peur de l’acte sexuel (70 % des cas) Ces femmes ont une personnalité infantile, elles re-
doutent la douleur, se croient étroites, elles aiment leur partenaire mais craignent d’être anéan-
ties par la possession.
2. L’hostilité envers le partenaire (25 %) : ce sont des femmes masculines qui ont choisi un par-
tenaire timide, inexpérimenté, à l’érection parfois défaillante. C’est souvent un névrotique qui
aime être dominé par sa femme.
3. L’aversion pour la sexualité normale (5 %) : il peut s’agir d’une homosexuelle active.
— Une éducation sexuelle avec rigorisme religieux, conformisme social, avec culpabilisation
des plaisirs du corps,
— Un traumatisme affectif : viol, inceste,
— Une tendance homosexuelle latente,
— Parfois il s’agit d’un problème psychologique entraînant le rejet du partenaire. Le vaginisme
symbolise le refus d’une relation vécu comme état d’infériorité avec un homme que l’on mé-
prise.
1. C’est un petit névrotique, il est patient, gentil, il est anxieux, il ne tient pas longtemps, il est
souvent barbu,
2. C’est un grand maladroit, peu expérimenté, parfois brutal, qui se heurte à la double barrière
de l’hymen et de l’incompréhension ou il se contente d’un rapport externe pendant des années
ou il organise sa vie de son coté.
2.2.3.3 Traitement
Si lésion organique : on fait un traitement spécifique.
Si il n’y a pas de lésion organique : séance de traitement psychosomatique.
Il comprend 2-3 séances avec explication anatomique lui montrant sur des schémas comment est
constitué l’appareil génital. Il faut faire prendre conscience à la femme de son appareil génital et
l’aider à surmonter son angoisse.
Puis des séances où la femmes explore son corps.
Elle introduit ensuite elle mêmes des bougies de Héggar de calibre croissant avec exercice de con-
traction et de relâchement. Quand elle est parvenue à un calibre correct elle est invitée à explorer
elle même sa cavité vaginale avec son index. On lui demande de pratiquer à domicile des exercices
de contractions et relâchement des releveurs sur son doigt.
Les rapports sont autorisés quand la femme est capables d’introduire elle même la bougie n° 3O
sans traumatisme.
— Les facteurs psychiques sont importants. Ce peut être une fridigité douloureuse ou ce sont des
douleurs vraiment liées au coït avec retentissement sur la vie sexuelle et son équilibre psycho-
affectif.
• Endocrinienne : au moment de la ménopause, Certaines femmes ne sont plus attirées par les
relations sexuelles : « je dois me forcer et pourtant j’aime toujours mon mari »,
• Equilibre nerveux perturbé lors de la ménopause.
Troubles de l’humeur. L’équilibre nerveux est fonction des rapports du couple et des aléas de
la vie conjugale.
Nouvelle infidélité devient frigide.
Frigidité après un avortement.
Psychotrope : ils permettent de retrouver un équilibre ou entraînent une anaphrodisie.
• La pilule favorise quelquefois la frigidité :
— certaines pilules diminuent le degré d’œstrogènie, changer de pilule,
— perte par la femme du risque de grossesse,
— perte par la femme du choix de ses rapports. Elle ne peut plus se refuser en prétextant le
risque de grossesse,
— trouble du métabolisme de la vitamine B6.
• La frigidité secondaire à une stérilité ; il existe une sensation d’inutilité voire de futilité de
tout rapport d’où la nécessité de ne jamais dire à une femme qu’elle ne pourra jamais avoir
d’enfant.
Ailleurs ce sont les conseils pointilleux du gynécologue qui ont ôté toute spontanéité aux re-
lations sexuelles : « rapport à date fixe concentré sur les périodes de fécondité quand le sper-
me du mari est limite ».
• Femme devant subir une hystérectomie qui devient frigide avant l’intervention.
• Lésions infectieuses de l’appareil génital Herpès, vaginites, peur de transmettre la maladie au
mari, les inhibent, peur de la dyspareunie, vaginale, restes hyménéaux qui sont l’épine irrita-
tive prétexte.
2.3.2 L’apareunie
— par absence congénitale de vagin ou syndrome de Rokitansky-Küster-Hauser : trompes, ovai-
res normaux mais utérus atrophique réduit à deux cornes rudimentaire,
— par pseudo-hermaphrodisme masculin avec une absence de vagin, d’utérus et la présence de
gonades souvent en situation ectopique (Testicules féminisant). Il s’agit d’une insensibilité
complète aux androgènes. Il s’agit d’une maladie héréditaire récessive lié au chromosome X.
Le génotype est XY, les gonades sont males. Le phénotype est féminin à la naissance et le
reste à la puberté avec développement des seins et d’une morphologie féminine parfaite hor-
mis l’appareil génital.
— Dans ces tableaux le syndrome de Rokitansk représente 90 % des absences congénitales de
vagin, le syndrome d’insensibilité aux androgènes 8 %, l’absence isolée de vagin partielle ou
totale 2 %,
— Dans tous ces cas il existe un petit récessus inférieur vestibulaire qui dérive de la paroi posté-
rieure du sinus urogénital et dont l’origine est différente des canaux de Muller. Ce petit vagin
est susceptible de se distendre à la suite de rapports naturels persévérants qu’il faut encourager
(méthode non opératoire de Franc). Si le résultat est insuffisant un clivage intervesico-rectal
permettra de créer un neovagin que l’on pourra recouvrir en partie de muqueuse. Dans le cas
d’insensibilité aux androgènes par mutation du gène du récepteur, le risque de dégénérescence
maligne des gonades impose après la puberté une castration complétée par un traitement es-
trogénique substitutif à vie.
Chapitre 3
Leucorrhées
Objectifs :
3.1 Introduction
Pertes non sanglantes provenant de l’appareil génital féminin, les leucorrhées sont un motif fré-
quent de consultation en gynécologie et doivent toujours poser le problème d’une MST sous
jacente. Il est parfois difficile pour le clinicien de faire la part des choses entre des leucorrhées phy-
siologiques mais mal vécues par la patiente et des leucorrhées pathologiques passées au second
plan dont il faudra chercher et traiter la cause.
3.2 Rappel
Les leucorrhées physiologiques proviennent
Ces secrétions physiologiques n’engendrent aucune irritation, ne sentent pas mauvais et ne con-
tiennent pas de polynucléaires. Toutefois leur abondance peut parfois être source de gène pour la
patiente et justifier la prise en charge thérapeutique de l’ectropion retrouvé et présumé responsable.
Ecosystème vaginal :
Le vagin est un écosystème dynamique où chaque femme possède 8 à 10 germes en équilibre. La
flore dominante est le bacille de Döderlein : lactobacille tapissant la muqueuse vaginale. Il trans-
forme le glycogène abondamment contenu dans les cellules vaginales et cervicales grâce à l’im-
prégnation œstrogénique en acide lactique. Cet acide lactique explique le pH acide du vagin qui est
un facteur protecteur de la pullulation microbienne. Cette flore vaginale évolue selon :
Cette flore aéro-anaérobie équilibrée s’oppose à l’adhérence et à la colonisation des germes patho-
gènes dans le vagin.
3.3.1 Interrogatoire
• Caractéristiques de l’écoulement :
— Couleur, abondance, odeur (une mauvaise odeur oriente vers un Gardnerella),
— Importance du caractère récent, nouveau de ces caractéristiques.
• Les signes fonctionnels d’accompagnement
— Le prurit oriente vers une mycose, la brûlure vers un trichomonas,
— Les métrorragies (endométrite, néoplasies) ou les douleurs pelviennes (annexite).
• Les circonstances de survenue
— Post coïtale (MST, néoplasie cervicale),
— Après un traitement antibiotique (mycose),
— Lors d’une grossesse (physiologique, mycose),
— Port d’un stérilet (endométrite, salpingite),
— Terrain favorisant (diabète, corticothérapie, immunodépression),
— Notion de MST.
• Signes éventuels chez le partenaire (rougeur, brûlure, écoulement, irratation)
Quoi prescrire ?
• Bactériologie standard,
• Recherche de mycoplasme et de chlamydia,
• Recherche de gonocoque,
• Mycogramme,
• Le suivi post thérapeutique ne nécessite pas de contrôle systématique par prélèvement sauf en
cas de persistance des signes.
Autres examens :
• Infectieuses basses,
• Néoplasiques cervico-vaginales,
• Atteinte du haut appareil génital :
— Endométrite, salpingite,
— Néoplasie endomètre, tubaire.
Plus rarement l’expression d’un Abcès du douglas, d’une sigmoïdite perforée ou d’une pelvi-
péritonite.
me du yaourt), grumeleuses, tapissant les parois du vagin. La vulve est sèche, œdématiée avec
fréquentes lésions de grattage, le vagin est rouge faisant ressortir le blanc des leucorrhées.
L’examen au microscope montre des filaments mycéliens. Le Candida albicans est le germe
le plus souvent retrouvé.
La prescription comprend un traitement spécifique anti mycosique, tel Econazole (Gynope-
varyl LP®), Fenticonazole (Lomexin®), Miconazole (Gynodaktarin®), Butoconazole (Gy-
nomyk®) ou Isoconazole (Fazol®), en ovule gynécologique et crème. Le traitement
monodose favorise l’observance et ainsi diminue les rechutes. Le traitement de confort uti-
lise des solutions apaisantes comme Gyn-hydralin®, Saforelle® ou Opalgine®. Un traitement
favorisant la remise en place d’une flore saprophyte locale peut aider la guérison et éviter les
récidives : géliofil. De même les règles d’hygiène locale, associant l’usage de savon peu
agressif pour la toilette « intime », l’usage de sous vêtements en coton peu serrés, permet de
prévenir les récidives. Le traitement du partenaire se fait par pommade anti mycosique lo-
cale, 10 j.
En cas de récidive :
Il faut rechercher des facteurs favorisants comme une antibiothérapie, un diabète ou une gros-
sesse.
Eliminer une autre cause infectieuse (herpes).
Réaliser un mycogramme pour éliminer une résistance aux traitement.
Envisager un traitement de longue durée per os ([Miconazole] Daktarin® 8 cp/j pendant 8j ou
[Amphotericine B] Fungyzone® 6 gel/j pendant 20j).
c. Gardnerella vaginalis
Gardnerella vaginalis est responsable d’une vaginite fréquente dont l’élément caractéristique
est la mauvaise odeur (poisson pourri). Ce germe est pour certains un hôte normal de la flore
vaginale car isolé chez près de 10 % des patientes. Pour être pathogène il doit être associé avec
différents germes anaérobies. En fait c’est la décarboxylation par les germes anaérobies des
acides aminés élaborées par le gardnerella qui est responsable de cette odeur caractéristique.
A l’état de sels non volatils in vivo ces amines peuvent être libérées lors de l’alcalinisation du
vagin, en particulier suite à un rapport ou en fin de règles. Les leucorrhées sont grisâtres, flui-
des, peu abondantes, adhérentes à la paroi vaginale. L’examen au spéculum note peu d’irrita-
tion locale.
Le germe est mis en évidence par culture mais son association avec des anaérobies est facile-
ment reconnu par le test à la potasse (SNIFF test) qui révèle, par application d’une goutte de
potasse à un prélèvement sur lame, l’odeur caractéristique de poisson pourri.
Le traitement est justifié du fait de l’inconfort. Soit un traitement monodose par Metronida-
zole (Flagyl®) 2g, soit un traitement associant Amoxicilline (Clamoxyl®) 2g/j pendant 7 j et
Metronidazole (Flagyl®) ovule pendant 7j. Le traitement du partenaire est discuté, les récidi-
ves font proposer un traitement complémentaire pour améliorer la flore vaginale (géliofil®).
d. Gonocoque
Hautement pathogène il est responsable d’infection génitale hautes (endométrite, salpingite).
Les leucorrhées sont jaunes ou verdâtres, purulentes avec parfois des signes d’urèthrite ou de
skénite. L’examen au spéculum trouve une cervicite avec glaire purulente, les parois vagina-
les sont rouges, saignant au contact.
La notion d’urèthrite chez le partenaire ou d’écoulement méatique doit faire penser au dia-
gnostic.
Actuellement, les techniques d’amplification génique sur prélèvement d’endocol ou prélève-
ment uréthral permettent de faire le diagnostic d’infection à Gonocoque avec une sensibilité
voisine de 95 % et une spécificité de 99 %. L’examen direct permet de trouver le diplocoque
gram négatif mais le prélèvement doit être fait idéalement au laboratoire car la bactérie est
fragile (germe de couloir). La culture sur milieu spécifique, malgré sa faible sensibilité
(60 %), reste utile si l’on a besoin d’un antibiogramme.
Le traitement concerne tous les partenaires, symptomatiques ou non.(cf QCM MST).
e. Mycoplasme, chlamydia
Ils ne sont pas habituellement associés à des leucorrhées mais il faut les rechercher lorsqu’une
MST est suspectée. En particulier en cas de glaire louche, de cervicite chez une femme jeune,
la hantise d’une infection à chlamydia et de ces conséquences sur le haut appareil génital im-
pose leur recherche systématique.
Les leucorrhées retrouvées sont banales, jaunâtres, parfois accompagnées d’une urèthrite ou
une endocervicite. Avec Mycoplasme on peut avoir des brûlures post coïtales.
Le diagnostic d’infection à Mycoplasme se fait par culture sur bouillon de croissance A3 et
titrage du germe en UFC/ml (Unités Formant des Colonies).
La technique de référence de diagnostic d’infection à Chlamydia est l’amplification génique
(par PCR ou LCR notamment) sur prélèvement d’endocol à l’aide d’un écouvillon standard
avec ampoule. Un prélèvement vaginal simple peut suffire de même qu’un prélèvement uri-
naire dans les programmes de dépistage. La sensibilité de ces techniques peut atteindre 95 à
100 % avec une spécificité de 99 %. Les autres techniques (diagnostic direct par culture ou
par immunofluorescence directe, diagnostic indirect par technique immunoenzymatique) sont
reléguées au 2ème plan. Une séroconversion de la sérologie Chlamydia reste une preuve for-
melle mais a posteriori de l’infection acquise profonde ; cette séroconversion ne se produit pas
habituellement en cas de cervicite à Chlamydia sans infection génitale haute.
Autant la pathogénie de chlamydia ne se discute pas, autant celle des mycoplasmes est con-
troversé tant ils sont retrouvés fréquemment dans les prélèvements cervico-vaginaux (30 à
40 %).
Le traitement est basé sur les cyclines pour Mycoplasme et Zithromax® en prise unique pour
chlamydia.
f. Germes banals
Les vaginites bactériennes sont source d’embarras pour le médecin, les troubles fonctionnels
sont dominés par la leucorrhée non spécifique, gênant par son abondance, sa couleur et sa per-
sistance. Il s’y associe parfois des signes d’irritation locale.
Les germes retrouvés sont variés : streptocoque B, staphylocoque, colibacilles, protéus etc.
Les traitements sont basés sur des produits locaux : Polygynax®, amphocycline®, colposep-
tine® en ovule.
Il ne faut pas oublier de rétablir l’écosystème et de rétablir la flore de Doderlein.
3.5.2 Néoplasiques
Les leucorrhées peuvent être révélatrices d’une lésion cervicale tel CIN ou cancer. Il est important
après avoir traité l’infection de vérifier l’état du col surtout si la patiente n’a pas eu de frottis récent.
Une hydrorrhée doit faire évoquer une pathologie utérine ou tubaire.
• L’atrophie par carence hormonale et dont la modification de la flore explique l’aspect de va-
ginite sénile dont le traitement sera hormonal,
• L’origine néoplasique cervicale, endométriale ou tubaire.
Un examen gynécologique complet s’impose pour ne pas passer à côté d’une lésion néoplasique.
De même il faut garder à l’esprit qu’une infection vulvo-vaginale, mycosique par exemple, peut
très bien masquer une lésion vulvaire sous jacente. Après un traitement local il faut revoir ces pa-
tientes et surtout en cas de persistance des signes ne pas hésiter à réaliser des biopsies vulvaires.
Chapitre 4
Salpingites
Objectifs :
4.1 Introduction
La salpingite correspond à une infection tubaire secondaire à l’ascension de germes du vagin à tra-
vers le col vers l’endomètre puis les trompes et souvent vers les structures voisines. La particularité
des tableaux cliniques actuels de salpingite est le caractère pauci-symptomatique ; beaucoup de
formes sont silencieuses de telle sorte que l’évolution se fera progressivement vers des séquelles
tubaires sources de stérilité. Chaque année, 15.000 cas de stérilité tubaires sont diagnostiqués en
France. 55 % des patientes atteintes de salpingite ont moins de 25 ans. Ceci constitue réellement
un problème de santé publique qui justifie une information orientée essentiellement vers les jeunes.
4.3.1 Terrain
• Recherche de facteurs de risque : femme jeune, notion de partenaires multiples, antécédents
de MST ou de salpingite, urétrite chez le partenaire, notion de gestes endo-utérins.
4.3.2 Symptomatologie
• Douleurs hypogatriques récente uni ou bilatérales, parfois intenses, irradiant vers les lombes,
les cuisses, les organes génitaux externes,
• Syndrome infectieux : fièvre souvent élevée +/- frissons ; le plus souvent l’état général est
conservé.,
• Leucorrhées abondantes et jaunâtres (parfois purulentes),
• Parfois métrorragies,
• Signes fonctionnels urinaires : pollakiurie, brûlures mictionnelles,
• Signes d’irritation péritonéale discrets : nausées, ballonnement, constipation.
A l’interrogatoire, on demande la date des dernières règles, les antécédents médicaux et chirurgi-
caux (appendicectomie), les antécédents gynécologiques et obstétricaux (parité).
4.3.5 La Cœlioscopie
C’est l’examen de choix pour affirmer le diagnostic et éliminer les diagnostic différentiels. Systé-
matique pour certains, son indication doit être large chez la nulligeste, chez une patiente ayant un
désir de grossesse ou en cas de doute diagnostique.
Elle permet de confirmer le diagnostic, de réaliser un bilan pronostic (bilan lésionnel) et de prati-
quer des gestes à visée thérapeutique (lavage péritonéal, drainage d’un pyosalpinx) et de réaliser
des prélèvements bactériologiques +++.
Certains proposent devant un tableau clinique et biologique évocateur de salpingite, de traiter
d’emblée par antibiotiques et de ne pratiquer la cœlioscopie qu’à distance (2 mois plus tard) afin
de faire un bilan lésionnel et de traiter à froid d’éventuelles séquelles.
Parfois :
N.B. : Une hystérosalpingographie, une hystéroscopie, autres gestes endo utérins seront formelle-
ment contre indiqués dès que le diagnostic de salpingite est suspecté.
• température
• et douleurs pelviennes.
Sous le traitement, les douleurs doivent disparaître en 2-3 jours de même que la défervescence ther-
mique (sinon suspecter un abcès).
La surveillance paraclinique comportera :
• une NFS et une VS (ou un CRP) qui seront renouvelées deux fois par semaine jusqu’à dispa-
rition de l’hyperleucocytose et normalisation de la VS.
• Un contrôle bactériologique de contrôle
Une cœlioscopie de contrôle à 3 mois pourra être indiquée en cas de désir de grossesse chez une
nullipare ou de persistance des douleurs ou du syndrome inflammatoire, ou pour libérer des adhé-
rences après une forme sévère de salpingite (pelvipéritonite, collection abcédée). Le meilleur cri-
tère clinique de guérison est la grossesse intra utérine évolutive.
• Tableau d’abdomen chirurgical avec syndrome infectieux sévère par pelvipéritonite, pyosal-
pinx, abcès de contact, fistule…,
• Le traitement est chirurgical préférentiellement par voie cœlioscopique,
• En cas d’abcès du Douglas collecté, isolé, on pourra envisager un drainage par colpotomie
postérieure (incision du cul de sac vaginal postérieure).
• Inflammation résiduelle avec adhérences dans 25 à 100 % des cas en fonction du tableau ini-
tial,
• Les lésions tubaires possibles sont :
— Lésions de la muqueuse tubaire,
— Adhérences péritubo-ovariennes,
— Phimosis tubaire,
— Obstruction tubaire avec hydrosalpynx.
• Il peut exister une dystrophie kystique ovarienne liée à des adhérences péritubo-ovariennes,
• Le risque de grossesse extra utérine est multiplié par 10.Les manifestations cliniques persis-
tantes peuvent être des algies pelviennes chroniques (20 à 40 % des cas), une dyspareunie pro-
fonde, une irrégularité menstruelle.
• Des récidives infectieuses peuvent survenir dans 20 % des cas.
Chapitre 5
Ulcérations génitales
Objectifs :
5.1 Introduction
C’est la perte d’intégrité des muqueuses (ou de la peau génitale) laissant à découvert le derme et
s’accompagnant presque toujours d’adénopathies satellites.
Elles doivent essentiellement faire discuter trois diagnostic : l’herpès, la syphilis, le cancer.
5.2.1 L’interrogatoire
— Evaluer le comportement sexuel du patient,
— Préciser le mode de survenue, les circonstances déclenchantes, la notion de récidive, l’exis-
tence d’une automédication générale ou locale,
— Déterminer le délai séparant la date du rapport et les premiers symptômes,
— Evaluer l’état général du patient,
— Antécédents (MST, terrain).
5.3.1 Infectieuses
Plus de la moitié des ulcérations sont d’origine infectieuse.
• L’herpès génital est la cause la plus fréquente dans nos pays industrialisés.
Ulcérations superficielles souvent multiples, parfois groupées en bouquet, parfois précédées
de vésicules à base inflammatoire ou œdématiée, non indurées.
• La syphilis
chancre syphilitique
lymphogranulomatose
— Le chancre mou (haemophilus ducreyi), avec une ulcération unique ou multiple, doulou-
reuse, étendue, creusante, sale, surinfectée,
— La lymphogrannulomatose vénérienne (Chlamydia trachomatis de sérotype L1, L2 ou
L3) ou maladie de Nicolas et Favre,
— Le granulome inguinal (calymmatobacterium granulomatis) ou Donovanose,
— Le chancre scabieux.
5.3.2 Dermatologique
— L’eczéma vulvaire
— Les maladies bulleuses
• L’aphtose :
Elle se manifeste par des poussées douloureuses à rythme capricieux. Les aphtes se présentent
comme des ulcérations ovalaires de 2 à 10 mm de diamètre, caractérisées par un fondjaunâtre,
des bords taillés à pic et cernés d’un liseré rouge vif. Ces ulcérations peuvent apparaître si-
multanément au niveau buccal (aphtose bipolaire) ; penser dans ces cas d’aphtose bipolaire à
la maladie de Behcet (+ iritis à hypopion).
Ils représentent 3 à 5 % des cancers génitaux et surviennent 10 ans après la ménopause. Dans plus
de 50 %, ils se développent sur des états de dystrophie vulvaire préexistants, dont le prurit reste le
symptôme révélateur.
La forme ulcérée d’emblée est à base indurée à limite externe irrégulière, survenant le plus souvent
sur une zone de leucoplasie, dans un contexte clinique de chronicité et doit toujours entraîner un
examen histologique.
cellulaire pour recherche d’herpes, une sérologie HIV, TPHA et VDRL qui seront refaites à
3 mois,
• Les ulcérations herpétiques et de la varicelle sont assez proches sur le plan clinique avec des
vésicules en bouquet sur un fond inflammatoire,
• L’ulcération syphilitique est très spécifique : unique, superficielle, non douloureuse, de 5 à 15
mm de diamètre, à fond propre, à limite nette et à base indurée avec une adénopathie inguinale
satellite,
• Les ulcérations génitales jouent un rôle important dans la transmission et dans l’acquisition
de l’infection par le V.I.H.
Chapitre 6
MST
Objectifs :
6.1 Introduction
Il s’agit de toute infection transmise de façon exclusive ou non par voie sexuelle (au cours des rap-
ports sexuels) responsable d’une infection gynécologique ou générale. On exclu de ce cadre les in-
fections gynécologiques conséquences d’une maladie systémique comme la tuberculose génitale.
Nous verrons successivement :
Il faut garder à l’esprit d’une part qu’un nombre important de MST passe inaperçu et ainsi
favorise l’extension du germe et sa transmission et d’autre part qu’il ne faut jamais oublier
de traiter le ou les partenaires.
Certains types viraux sont rarement ou jamais associés à une lésion dysplasique comme les
HPV6, 11, 30, 34, 40, 42, 43, 44, 53, 54, 55, 61, 62, 64, 69-74, 79-87.
D’autres ont un potentiel oncogène dont le principal est l’HPV16 (retrouvé dans 50 % des
dysplasies graves) et moins fréquemment HPV18, 31, 33, 35, 39, 45, 51, 52, 56, 58 etc.
Epidémiologie
La prévalence du virus peut varier de 3 à 20 % dans la population générale.
Elle varie en fonction de l’âge : 25 à 50 % chez les femmes de moins de 25 ans et 5 à 15 %
chez celles de plus de 35 ans. La co-infection par plusieurs génotypes est observée dans 20
à 40 % des cas.
Ces infections sont transitoires, régressant dans 60 à 90 % des cas selon l’immunité natu-
relle des patientes, dans un délai de 8 à 14 mois. L’importance de la charge virale et la per-
sistance du virus oncogène sont des facteurs d’évolution vers une lésion précancéreuse et
cancéreuse du col de l’utérus.
Mais cela ne correspond qu’à 10 à 20 % des patientes.
Les facteurs favorisant ces infections sont :
— Une activité sexuelle précoce,
— L’existence de nombreux partenaires sexuels,
— L’immunodépression,
— Le tabac,
— Une contraception orale prolongée,
— D’autres MST associées,
— Un bas niveau socio-économique.
Diagnostic
Les HPV sont des virus non cultivables et ne sont détectables que par des techniques de bio-
logie moléculaires.
Les techniques traditionnelles, comme le Southern blot ou le dot blot qui étaient référentes,
ne sont actuellement plus d’utilisation courante au profit de la PCR ou de la capture d’hy-
bride (sonde ARN révélée par chémoluminescence). Les seuils de sensibilité sont de l’ordre
de 0,1 pg d’ADN viral soit 1 copie virale pour 104 cellules. La technique d’hybridation in
situ permet, à l’aide de sonde, de localiser dans le tissu l’ADN viral. Cette technique est
Condylome vulvo-périnéal
Condylome en histologie
Ce sont des plaques épaisses, limitées et blanches qui prennent un aspect erythro-
leucoplasique en s’étendant. Ces lésions sont généralement localisées. Elles évo-
lueront dans 20 % à 30 % des cas vers un épithélioma épidermoïde. On ne peut
pas distinguer ces deux affections, tant sur le plan clinique, histologique que vi-
rologique. Ayant vu d’authentiques cancers invasifs chez des femmes jeunes, il
nous semble logique de considérer et de traiter ces affections comme des VuIN
3 sans distinction.
Bushke-Lœwenstei
Virologie :
L’Herpes simplex appartient à la famille des Herpesviridae. Cette famille comprend entre
autre chez l’homme outre les virus de l’herpes type 1 (HSV-1) ou type 2 (HSV-2), les virus
de la varicelles et du zona, celui du cytomégalovirus CMV) et le virus d’Epstein-Barr
(EBV). Il s’agit d’un virus à ADN de 152 kb. Lors de la primo-infection le virus se multiplie
au niveau de la porte d’entrée qui est soit pharyngée soit génitale. Les cellules infectées,
ensuite peuvent rester quiescentes dans des gîtes dermoneurotropes et ne s’exprimer que
sous l’influence de facteurs déclenchants donnant les récurrences.
Epidémiologie
L’incidence exacte de l’infection herpétique est difficile à estimer en raison de la grande
variabilité des manifestations cliniques allant des formes parfaitement asymptomatiques
aux formes très sévères voire létales. On constate une augmentation globale de l’infection
avec une incidence croissante des formes symptomatiques et une augmentation des séro-
prévalences HSV1 et HSV2.
a. Les infections génitales symptomatiques
En France le nombre actuel d’infections herpétiques génitales symptomatiques pri-
maires ou récurrentes est estimé à environ 600.000 par an. L’incidence des infections
symptomatiques a augmenté de 200 % entre 1981 et 1994 au Royaume-Uni. Dans cer-
tains pays dont les USA et le Royaume Uni, 20 à 60 % des primo-infections génitales
sont associées à HSV1. Cette proportion a augmenté au cours des années en raison des
changements des habitudes sexuelles. Les infections génitales féminines à l’HSV1
sont plus précoces et plus souvent symptomatiques que les infections par HSV2. L’in-
fection initiale par HSV1 diminue la fréquence de l’infection ultérieure par HSV2, en
augmente la proportion de formes asymptomatiques et en diminue le durée des mani-
festations cliniques.
b. séroprévalence HSV1 et HVS2
Globalement 60 à 85 % de la population de plus de 60 ans est séropositive pour HSV1.
L’âge, le bas niveau socio-économique, la race et l’intensité de l’activité sexuelle sont
Récurrence herpétique
6.5.1.5 Hépatites
La principale maladie de contamination sexuelle est l’hépatite B. L’hépatite C est rarement de con-
tamination sexuelle et pose surtout le problème de la contamination materno-fœtale.
Nous ne traiterons que de l’hépatite B.
Virologie
Il s’agit d’un virus à ADN. On distingue différents antigènes : d’enveloppe (Ag HBs), de
capside (Ag HBc) et un antigène témoin de la multiplication virale (Ag Hbe). Ces antigènes
induisent des anticorps spécifiques.
Epidémiologie
La contamination se fait par voie sexuelle ou sanguine.
La prévalence a partout progressé depuis 20 ans ; elle est variable en fonction des pays et
des groupes à risque (drogués, transfusés, homosexuels). On estime cette prévalence entre
0,1 et 0,5 %. L’incidence annuelle est de 100 000 cas par an.
L’hépatite B est responsable :
6.5.2 Bactéries
Nous verrons essentiellement les infections à chlamydia trachomatis et celles à gonocoque.
reproductivité de la bactérie à ce stade. L’action doit donc porter sur la prévention de la contami-
nation par dépistage et traitement systématique de l’infection des voies génitales basses chez le su-
jet jeune.
Physiopathologie et bactériologie
Les Chlamydiae sont des parasites intracellulaires obligatoires qui nécessitent pour leur
isolement l’utilisation de cultures cellulaires. Leur développement intra-cytoplasmique
s’effectue selon un cycle complexe de 48 heures. Le corps élémentaire, particule infectieu-
se de 200 mµ environ pénètre par phagocytose à l’intérieur de la cellule hôte ; quelques
heures après, il se transforme en corps réticulé capable de se diviser. Au début du cycle,
l’inclusion est formée par l’accumulation de corps réticulés dans la vacuole de phagocyto-
se. Puis à un moment du développement, les corps réticulés se transforment en corps élé-
mentaires mais l’inclusion continue à se développer. Elle entraîne l’éclatement de la cellule
avec libération de corps réticulés non infectieux et de corps élémentaires qui pourront in-
fecter de nouvelles cellules-hôtes, amorçant un nouveau cycle de développement.
chlamydia MO chlamydia ME
nification Familiale ont montré en France une fréquence de prés de 20 % chez les moins de
20 ans, 10 % de 20 à 25 ans, 5 % au delà. Ces chiffres ont évolué sur les dix dernières an-
nées avec une diminution sur les dernières années du siècle du fait de l’effet « préservatif »
et une reprise depuis 2 ans.
Diagnostic
La mise en évidence de l’infection à Chlamydia se fait soit par diagnostic direct (mise ené-
vidence de la bactérie par culture ou de ses antigènes par immunofluorescence directe ou
de ses acides nucléiques par amplification génique), soit par diagnostic indirect souvent ap-
pelé sérologie Chlamydia (identification des anticorps produits par l’organisme en réponse
à l’infection, par immunofluorescence indirecte).
L’amplification génique des acides nucléiques par techniques type PCR (polymerase chain
reaction) ou LCR (ligase chain reaction) est le mode de diagnostic qui a actuellement sup-
planté toutes les autres techniques. Elle peut être appliquée à des prélèvements porteurs de
peu d’antigènes de Chlamydia tel le premier jet d’urine de réalisation plus commode qu’un
prélèvement endocervical ou vaginal. Sa sensibilité est supérieure à celle de la culture, voi-
sine de 95 %, avec une spécificité de l’ordre de 99 % dans des populations à forte préva-
lence de l’infection.
La culture a été reléguée au second plan du fait d’une sensibilité imparfaite.
La détection des antigènes de Chlamydia en immunofluorescence directe est difficile car
l’infection, intracellulaire et lente, comporte peu d’éléments antigéniques en dehors des in-
fections aiguës récentes.
En cas d’infection isolée des voies génitales basses (col ou urètre), la sérologie est le plus
souvent négative. En cas d’infection génitale profonde, la sérologie est constamment posi-
tive en IgG, à condition d’être faite sur deux sérums pris à quelques semaines d’intervalle ;
elle est fréquemment positive en IgA, exceptionnellement positive en IgM.
Signes cliniques
L’infection génitale basse est le plus souvent asymptomatique ou pauci symptomatique ;
dans ce cas à l’examen au spéculum note une glaire louche, une cervicite ou des leucorrhées
sales.
le haut appareil génital : L’infection atteint ensuite, sans doute après plusieurs mois ou
plusieurs semaines le haut appareil génital : une endométrite est possible, rarement aiguë,
parfois subaiguë et se manifestant par des métrorragies ou le plus souvent latente et décou-
verte d’examen systématique (biopsie d’endomètre) à l’occasion du bilan d’une salpingite
ou d’une infertilité.
Les salpingites aiguës quand elles sont symptomatiques se manifestent par des douleurs
pelviennes (90 % des cas), des leucorrhées (60 à 80 % des cas) et une hyperthermie > 38°3
(10 % à 20 % des cas). Le toucher vaginal retrouve une douleur à la palpation de l’utérus,
une douleur à la mobilisation du col et une douleur à la palpation des annexes. Ces trois
signes associés sont présents 8 à 9 fois sur 10.
L’hyperleucocytose est présente une fois sur deux. La VS et/ou la CRP sont augmentées
dans 75 à 80 % des cas ; leur normalité n’élimine pas le diagnostic.
La symptomatologie est volontiers discrète, limitée à la douleur pelvienne, ou trompeuse,
simulant une colite, une infection urinaire, une appendicite...
cœlioscopie
La contamination masculine peut donner lieu à une uréthrite subaiguë avec léger prurit,
écoulement de type séreux. On trouve également Chlamydia lors des uréthrites aiguës pu-
rulentes, mais en ce cas le rôle de l’association d’autres germes doit être discuté. L’infec-
tion est fréquemment latente. L’infection peut atteindre les voies génitales hautes et donner
des orchites et des prostatites subaiguës ou chroniques. La prostatite est souvent latente et
se découvre lors d’une recherche de Chlamydia dans les sécrétions prostatiques ou le sper-
me lors du bilan d’un couple stérile. Le rôle de Chlamydia trachomatis dans la stérilité mas-
culine a été discuté, il semble faible. La plupart des hommes porteurs chroniques de
Chlamydia ont un sperme de fertilité conservée.
Retentissement à distance de l’infection à chlamydia
Dans les deux sexes, l’infection à Chlamydia trachomatis peut donner lieu, chez certains
sujets, à un déchaînement de la cascade inflammatoire avec rhumatisme, spondylarthrite
ankylosante, syndrome de Fiessinger-Leroy-Reiter comportant arthralgie et diarrhée.
L’arthrite réactionnelle évolue par poussées aiguës ou subaiguës, pauci-articulaires,
asymétriques ; elle atteint de façon préférentielle les grosses articulations des membres in-
férieurs (genoux), mais aussi le talon (ténosynovite du tendon d’Achille) ; des sacro-iléites
ont été décrites.
La radiographie est normale. La ponction synoviale ramène un liquide riche en lymphocy-
tes, dans lequel la technique de PCR ou LCR peuvent mettre en évidence C. trachomatis.
On a décrit chez l’homme, à titre exceptionnel, des évolutions sévères avec endocardite,
glomérulonéphrite, manifestations cutanées.
Le groupe tissulaire HLA-B27 est retrouvé plus fréquemment chez les sujets faisant une
arthrite réactionnelle aiguë à Chlamydia, comme à différentes bactéries.
Chez le nouveau-né
Chlamydia trachomatis peut être responsable de conjonctivites purulentes et de broncho-
pneumonies néonatales.
Traitement
Les chlamydioses nécessitent des antibiotiques à diffusion intracellulaire : tétracyclines de
synthèse, fluoroquinolones ou macrolides.
La durée du traitement est fonction du site et de l’ancienneté de l’infection : les infections
cervicales basses isolées guérissent en 8 jours dans 80 % des cas : à ce stade de contagion
maximum il est indispensable de traiter les différents partenaires.
La mauvaise compliance habituelle des jeunes et des sujets à M.S.T. amène à préférer les
traitements en une prise avec effet retard sur huit jours, comme l’Azithromycine (Zithro-
max®) qui peut être donnée à la dose de un gramme en une prise chez les deux partenaires
avec autant de chances de succès (80 %) que huit jours de Tétracyclines de synthèse. Chez
la femme, la possibilité d’une infection haute associée et sa gravité amènent à proposer un
mois après le dépistage outre un prélèvement de contrôle, une sérologie : si elle est positive
en IgG, il faut penser à une infection haute, en rechercher les signes et administrer en com-
plément un traitement de trois semaines de Tétracyclines.
Les salpingites aiguës demandent trois à six semaines d’un traitement qui associe à l’anti-
chlamydien au moins dix jours d’un antibiotique à large spectre, en raison des fréquentes
associations avec des germes aéro-anaérobies, l’association Augmentin®-Oflocet® est de-
puis quelques années en France le traitement de référence.
Les salpingites chroniques, on l’a vu, peuvent persister après deux mois de traitement ;
une association de plusieurs antichlamydiens nous semble indiquée : deux mois d’une Té-
6.5.2.2 Gonocoque
Le gonocoque ou Neisseria gonorrhoeae est un diplocoque à Gram négatif très fragile. Il est res-
ponsable d’urèthrite aiguë chez l’homme alors qu’il est souvent peu symptomatique chez la femme
lors des infections génitales basses. Ce qui fait que le diagnostic est souvent évoqué chez une pa-
tiente dont le partenaire se plaint de brûlures urinaires.
Leur fréquence semble en diminution en France.
Diagnostic
Actuellement, les techniques d’amplification génique sur prélèvement d’endocol ou prélè-
vement uréthral permettent de faire le diagnostic d’infection à Gonocoque avec une sensi-
bilité voisine de 95 % et une spécificité de 99 %. L’examen direct permet de trouver le
diplocoque gram négatif mais le prélèvement doit être fait idéalement au laboratoire car la
bactérie est fragile. La culture sur milieu spécifique, malgré sa faible sensibilité (60 %), res-
te utile si l’on a besoin d’un antibiogramme.
Signes cliniques
Chez l’homme
Urèthrite symptomatique, épididymite et prostatite sont les atteintes habituelles. Les signes
rencontrés sont les brûlures urinaires, les dysuries, hématuries, des écoulements purulents
au niveau du méat, douleurs éjaculatoires, douleurs scrotales et ténesme rectal.
Le toucher rectal note une prostate augmentée de volume et douloureuse. La palpation scro-
tale trouve un cordon épididymaire douloureux.
Chez la femme
Souvent asymptomatique (dans 40 à 60 % des cas) on doit l’évoquer et rechercher le gono-
coque devant des leucorrhées jaunes, verdâtres, purulentes surtout si elles sont associées à
une urèthrite ou une skénite. L’aspect au spéculum est celui d’une endocervicite purulente.
L’infection ascendante sera responsable d’une endomètrite et une salpingite qui est le plus
souvent aiguë avec fièvre, douleurs pelviennes, leucorrhées purulentes. Le gonocoque re-
présente encore 10 % des salpingites aiguës. L’évolution se fait vers le pyosalpinx ou l’ab-
cès tubo-ovarien et vers la péri hépatite. Les séquelles seront des adhérences avec stérilité
tubaire.
Chez le nouveau-né
On ne voit plus les conjonctivites purulentes néonatal à gonocoque depuis l’utilisation sys-
tématique d’instillation à la naissance d’un antibiotique en collyre.
Traitement
On assiste depuis quelques années à une augmentation des résistances du germe à la péni-
cilline et aux cyclines.
Le traitement de première intention utilise une céphalosporine de 3ème génération en trai-
tement minute (Rocephine®, 500 mg IM) ou une fluoroquinolone (Oflocet®, 400 mg per
os).
6.5.2.3 Syphilis
Le germe est le tréponème pallidum. C’est un germe fragile qui n’est pas toujours facile à mettre
en évidence. Les sérologie posent des problèmes de faux positifs et de réactions croisées avec
d’autres tréponèmes.
Diagnostic
La mise en évidence du tréponème au microscope à fond noir se fait à partir de sérosités
du chancre primaire (grattage au vaccinostyle).
Les sérologies ne permettent pas de distinguer une syphilis d’une tréponématose non vé-
nérienne (Pian, Bejel, Pinta) qui peut se rencontrer chez des patientes originaires d’Afrique.
Les tests de base sont le TPHA et le VDRL
VDRL (veneral disease research laboratory) est une réaction non spécifique utilisant le car-
diolipide. C’est un bon marqueur d’efficacité thérapeutique ou de recontamination. Il existe
des faux positifs (lèpre, LED, grossesse, toxicomanie)
TPHA (treponema pallidum hemagglutination assay) est une réaction spécifique.
Le FTA Abs (fluorescent treponemal antibody test-absorbed) se positive précocément, 5 à
8 jours après le chancre. Il détecte les IgM spécifiques. FTA et TPHA sont souvent longs à
se négativer après traitement.
Le test de référence est le test de Nelson. Il est réservé aux diagnostics difficiles.
La sérologie syphilitique est obligatoirement prescrite lors de la déclaration de grossesse.
Signes cliniques
Le diagnostic est le plus souvent évoqué devant une ulcération génitale ou une adénopathie
inguinale récente.
L’ulcération est unique, superficielle, non douloureuse de 5 à 15 mm de diamètre, à fond
propre, limite nette et à base indurée.
Les adénopathies sont fermes, indolores et souvent bilatérales.
Traitement
Le traitement de référence reste la pénicilline G qui est constamment efficace.
Pour une syphilis récente (primo-secondaire de moins d’un an), une dose unique de Ben-
zathine benzylpenicilline G (Extencilline®) 2,4 Millions d’unités en IM.
Pour une syphilis tardive on fera trois injection d’extencilline® IM espacées d’une semai-
ne chacune.
En cas d’allergie à la pénicilline on utilisera la doxycycline à la dose de 100 mg per os, 2
fois par jour pendant 2 semaines.
6.5.2.5 Mycoplasmes
Cf cours sur les leucorrhées, chapitre 3 page 63.
6.5.3 Mycologiques
Cf cours sur les leucorrhées, chapitre 3 page 63.
6.5.4 Parasitaires
Cf cours sur les leucorrhées, chapitre 3 page 63.
Chapitre 7
Contraception
Objectifs :
7.1 Introduction
En France, plus de 2 femmes sur 3 utilisent un moyen de contraception. Le principal moyen utilisé
est actuellement la contraception orale. L’épidémie d’infections à V.I.H a conduit à utiliser plus
souvent les préservatifs qui sont efficaces contre les MST mais sont une méthode contraceptive
moyennement efficace. Le choix dépend de nombreux facteurs : facteurs culturels et médicaux,
mode de vie, période de la vie. De plus, la surveillance systématique des femmes prenant une con-
traception est l’occasion de donner des conseils éducatifs sur la sexualité, la grossesse et les MST.
Définition d’une méthode contraceptive : méthode permettant d’empêcher la survenue d’une
grossesse pendant une période désirée (d’où le terme parfois utilisé de centre de planification fa-
miliale pour les lieux où sont données une information et une prescription sur la contraception).
• Informer la patiente sur les avantages, les inconvénients, les échecs et le mode d’action de la
méthode,
• Eliminer les contre-indications éventuelles à la contraception désirée et proposer le produit le
plus adapté à la patiente,
• Surveiller le risque vasculaire en cas de contraception œstro-progestative,
• Surveiller le risque d’infection et de grossesse en cas de DIU,
• Enseigner l’utilisation de la contraception vaginale.
— Les micro-pilules très faiblement dosées en progestatifs entraînent essentiellement une mo-
dification de la glaire et facultativement une action sur les secrétions de LH et FSH. Elles sont
administrées en non-stop 30 jours/30 qu’il s’agisse de Milligynon®, Microval® (la seule
remboursée S.S.) Exluton®, Ogyline®, Cérazette® (avec un progestatif de 3e génération au
désogestrel).
— Les macro-progestatifs : Certains progestatifs dérivés des 19 Nor-pregnane sont contracep-
tifs par inhibition des gonadotrophines hypophysaires et action sur la glaire, ils sont adminis-
trés du 5e (6) au 25e jour de chaque cycle ou 20 jours/28. Trois produits sont utilisés ainsi à
1 cp/jour : Lutenyl®, Surgestone 500® Luteran 10®. Ils risquent toutefois de ne pas être rem-
boursés car ils n’ont pas l’AMM dans cette indication.
— Implanon® est un nouveau concept de contraception progestative exclusive, réalisée par la
pose d’un implant d’étonogestrel, sous la peau, à la face interne du bras non dominant dans le
sillon entre le biceps et le triceps. Sa durée d’action est de 3 ans et son taux de succès très pro-
che de 100 %.
Bilan clinique
— Le risque essentiel est pour les rapports ayant lieu après l’oubli de pilule : il faut se méfier et
prendre toute précaution jusqu’aux règles suivantes.
— Le risque est maximal au début de la plaquette car une croissance folliculaire peut déjà être
en cours.
— Si l’oubli est de moins de 24 heures, compenser le comprimé oublié par la prise de 2 compri-
més puis continuer jusqu’à la fin du pilulier.
— Si l’oubli est de plusieurs comprimés, il y a souvent des métrorragies et le plus simple est de
stopper de reprendre au 1er jour des règles.
— La pilule du lendemain est un bon recours s’il y a eu un rapport le jour de l’oubli.
Modifications métaboliques
Les OP −> :
• Diminuent la tolérance orale au glucose chez les femmes normales,
• Entrainent un hyperinsulinisme modéré,
• Hyperagrégabilité plaquettaire, augmentation des facteurs VII, VIII, X,
• Action sur le métabolisme lipidique :
— Estrogènes −> augmentation dose-dépendante des triglycérides et de l’HDL-cho-
lestérol.
— Progestatifs (19 nor) −> diminution modérée du cholestérol total et de l’HDL-
cholestérol.
Cancers gynécologiques
— La pilule diminue significativement le risque de cancer de l’ovaire et de l’endomètre
(+).
— Elle augmente discrètement le risque de dysplasie cervicale.
— On ne sait pas répondre pour le sein (contradictoire).
Pathologies hépatiques
Risque :
• D’ictère cholestatique,
• De lithiase biliaire,
• De tumeur du bénigne du foie (hyperplasie nodulaire et adénome).
• DIU en Cuivre
Adjonction d’un fil de cuivre.
Modèles commercialisés : Nova T, U T 38O, ML Cu 375, MLCu Short Gyne-Fix.
Durée d’utilisation 5 ans
Leur mode d’action est multiple : au niveau de l’endomètre (réaction inflammatoire) de la
glaire cervicale (diminution de la mobilité des spermatozoïdes)…
• DIU aux Progestatifs
Modèles commercialisés : Progestasert : durée d’utilisation 18 mois, Mirena : durée d’utilisa-
tion 5 ans.
Surtout indiqués chez les patientes présentant une dysménorrhée ou des ménorragies.
Outre les modes d’action précités, le progestatif est responsable d’une atrophie endométriale
et d’une raréfaction de la glaire.
Moment de l’insertion
• pose en fin de règles (4ème et 6ème jour),
• peut être placé immédiatement après une IVG ou après un accouchement, même par
césarienne mais complications + fréquentes,
• En Europe, attendre le retour de couches après un accouchement normal et 6 mois
après une césarienne,
• Utilisable en contraception du lendemain après un rapport supposé fécondant, jusqu’à
6 jours après.
Technique d’insertion
• TV pour connaître l’orientation de l’utérus (anté ou rétroversé),
• Mise en place du spéculum et désinfection cervico-vaginale
• Pose d’une pince de Pozzi sur la lèvre antérieure du col pour tracter l’utérus afin de
mettre le col dans l’axe du corps utérin,
• Hystérométrie,
• Introduction douce de l’inserteur jusqu’au fond utérin (sensation de butée),
• Retrait de l’inserteur en fonction du modèle,
• Section des fils à 1 cm de l’orifice externe du col,
Les incidents possibles lors de la pose sont :
• Douleurs à type de crampes ou de contractions, surtout chez les anxieuses,
• spasme du col,
• malaise vagal, surtout chez les anxieuses.
Un accident rare : la perforation, souvent isthmique, douleur +++
Hémorragies
Inconvénient le + fréquent.
Méthodes
— spermicides : crème, ovules, tampons
— diaphragme, cape
— préservatif féminin
Indications
— vie sexuelle épisodique,
— suites de couches ou d’IVG,
— contraception de relais,
— contre-indications à la pilule et au DIU
Contre-indications
— Femmes non motivées
— retard mental,
— mycose vaginale récidivante.
— Effets définitifs,
— Section des canaux déférents, sans modifier la fonction endocrine du testicule,
— Efficacité non immédiate : seulement après 90 j (délai correspondant à la période de matura-
tion),
— Reperméabilisation possible mais résultats < 70 %.
— doivent faire l’objet d’une consultation médicale initiale, au cours de laquelle la personne
sera informée des risques médicaux qu’elle encourt et des conséquences de l’intervention, et
un dossier d’information écrite (servant de support à l’information orale) lui sera remis,
— doivent disposer d’un délai de réflexion de 4 mois après la consultation médicale initiale,
avant de confirmer leur volonté, par écrit.
Tout médecin sollicité par une personne demandeuse d’une stérilisation dispose d’une clause de
conscience, mais doit l’informer de son refus dès la consultation initiale.
Leur réalisation n’est possible chez les handicapés mentaux majeurs sous tutelle que s’il existe
une contre-indication médicale absolue aux méthodes de contraception, ou une impossibilité de les
mettre en œuvre efficacement. Elle fera alors l’objet d’une décision du juge des tutelles qui se pro-
nonce après avoir entendu parents ou représentant légal, confirmé le consentement de la personne
concerné, et présenté le dossier à une commission spécifique.
nients, ménorragies en particulier. Il doit être évité chez les nulligestes du fait des risques in-
fectieux.
La contraception est le seul moyen préventif de l’IVG ; quand elle a été oubliée, il reste la pilule
du lendemain, c’est une urgence.
Chapitre 8
IVG
Objectifs :
8.1 Introduction
• L’interruption volontaire de grossesse, légale en France depuis 1975, reste toujours un pro-
blème de santé publique, compte tenu du nombre de femmes concernées chaque année. Reflet
de l’évolution des mentalités et des pratiques, la nouvelle loi du 4 juillet 2001 sur la contra-
ception et l’IVG a été élaborée dans le souci de faciliter l’accès à l’IVG ainsi qu’à la prescrip-
tion et la délivrance de contraceptifs.
• Cet acte médical n’est jamais anodin pour la femme, tant d’un point de vue médico-chirurgi-
cal que psychologique, d’où l’attention qui doit être portée au choix de la technique d’avorte-
ment, mais aussi à l’accueil et à l’écoute de la patiente.
L’IVG (interruption volontaire de grossesse) ne peut être pratiquée qu’à l’issue d’une procédure
qui vise d’une part la prescription de la méthode la plus adaptée et d’autre part à s’assurer que l’in-
téressée désire effectivement cette intervention. Cette procédure a été récemment mise à jour par
la loi n° 2001-588 du 4 juillet 2001 relative à l’IVG et à la contraception. Une nouvelle loi s’im-
posait car celles de 1967 et 1974 sur la contraception et celles de 1975 et 1979 sur l’IVG n’étaient
plus totalement adaptées, selon le gouvernement, à la réalité sociale et à la réalité médicale. Partant
de ce constat, le gouvernement avait demandé en 1998 des enquêtes plus approfondies dans ces 2
domaines. Quelques chiffres ressortaient de ces travaux : 220 000 IVG pour 730 000 naissances,
en 1998 ; la proportion de ces interventions par rapport aux accouchements varie largement d’une
région à l’autre (20 en Alsace, 45 en Corse, 70 en Guadeloupe). En 1990, 22 des IVG concernaient
des femmes en ayant déjà subi au moins une ; 10 000 mineures par an étaient confrontées à une
grossesse non désirée et 7000 d’entre elles avaient eu recours à une IVG ; 5 000 femmes par an,
avec une grossesse non désirée qui dépassait 12 semaines d’aménorrhée (SA), étaient obligées de
l’interrompre dans un pays européen proche.
Le gouvernement a donc présenté un projet de loi en juillet 2000, afin de faciliter l’accès à la con-
traception et à l’IVG qui allait aboutir à la nouvelle loi publiée au Journal officiel le 7 juillet 2001.
de la grossesse, son évolution ou sa localisation. Toutes les patientes doivent disposer d’un groupe
sanguin Rhésus avec recherche d’agglutinines irrégulières.
par méthode médicamenteuse à son cabinet. Afin d’en garantir la sécurité sanitaire, une convention
sera établie entre le praticien et un établissement qui pratique des IVG, dans des conditions qui vont
être fixées par décret en Conseil d’État. La mise en œuvre de cette nouvelle possibilité nécessite
l’intervention de dispositions réglementaires en cours de préparation, d’après la circulaire DGS/
DHOS n° 2001-467 du 28 septembre 2001. Jusqu’à 12 semaines d’aménorrhée, les structures qui
pratiquent l’IVG sont soit intégrées soit en convention avec des établissements disposant d’un pla-
teau technique permettant la gestion de l’ensemble des complications de cette intervention. Au-
delà de 12 semaines d’aménorrhée, les IVG doivent être réalisées dans une structure disposant d’un
plateau technique chirurgical. Ces structures doivent être connues de tous les centres du départe-
ment. Les établissements de santé privés ne sont plus tenus à effectuer un nombre d’IVG inférieur
au quart du total de leurs actes chirurgicaux et obstétricaux. Dans les territoires d’outre-mer, qui
étaient sous l’incidence de la loi de 1920, des structures pour la prise en charge de l’IVG peuvent
être organisées conformément à la loi du 4 juillet 2001.
nes anti-D). Lors d’une IVG médicamenteuse avec prise du misoprostol à domicile, l’injec-
tion de gammaglobulines se fait le jour de la prise de mifépristone.
4. Prévention des complications infectieuses. L’antibioprophylaxie systématique n’est pas
justifiée à la suite d’IVG. Une antibiothérapie est prescrite en cas d’antécédents connus d’in-
fection génitale haute ou de cardiopathie valvulaire. Face à un risque de MST on doit proposer
un prélèvement vaginal et/ou la recherche de Chlamydiae trachomatis par PCR dans les urines
suivi d’un traitement de la patiente et du(des) partenaire(s) en cas de positivité.
5. Contraception. L’utilisation d’un moyen de contraception est fortement recommandée dans
le cadre de l’IVG. La contraception œstroprogestative peut être débutée le jour même de
l’IVG ou le lendemain. La pose d’un dispositif intra-utérin est possible en fin d’aspiration. La
pose d’un dispositif sous-cutané (Implanon) peut se faire le jour même de l’IVG.
6. La visite de contrôle est prévue entre le 14e et le 21e jour post IVG. Il faut vérifier la vacuité
utérine par un examen clinique et si besoin par une échographie. Il faut également insister sur
le problème de la contraception et s’assurer de sa bonne utilisation. La visite de contrôle per-
met de s’assurer que l’IVG n’est pas suivie de complications. C’est aussi le moment d’évaluer
le retentissement psychologique de l’IVG sur la patiente et lui proposer, si besoin, un accom-
pagnement spécifique.
7. La déclaration obligatoire de l’IVG à la DRASS se fait à l’aide d’un bulletin statistique
anonyme, signé par le médecin qui a pratiqué l’IVG.
8.4 Complications
Les avortements clandestins d’autrefois ont fait place à des gestes codifiés, précis, dans des struc-
tures adéquates. Cela a entraîné la diminution du nombre et de la gravité des complications liées à
l’interruption de grossesse.
8.4.1 La mortalité
La mortalité imputée aux IVG clandestines commence à être répertoriée à partir des années 50 mais
il n’y a pas d’estimations exactes pour la période précédant la législation sur l’IVG. Dix morts ont
été déclarées en France par avortement légal pour la période 1975-1985. L’OMS retient les valeurs
de 0,6 à 1,2 décès pour 100 000 avortements légaux avant 13 SA. Le risque létal est principalement
en rapport avec le terme de la grossesse et avec l’expérience de l’opérateur. Le risque est double
pour les médecins réalisant moins de 50 avortements annuels par comparaison avec ceux qui ont
une pratique de 100 à 150 par an.
pratiques précaires et en mettant en place de liens entre les départements d’anesthésie et les
structures de prise en charge de l’IVG.
2. Hémorragies. Elles surviennent pendant et dans l’heure qui suit l’intervention. Leur fréquen-
ce est plus importante si anesthésie générale et augmente avec l’âge gestationnel.
Les hémorragies dans les suites immédiates de l’IVG, outre la plaie du col, sont dues soit à
une atonie utérine, soit à une rétention ovulaire. L’atonie répond parfaitement à une injection
d’utérotonique.
3. Lésions cervicales. Elles sont habituellement bénignes, saignant peu et laissant une cicatrice
sans conséquences. Pour un petit nombre, une suture hémostatique est nécessaire. Pour l’IVG
du premier trimestre, l’OMS donne un taux de lésions cervicales entre 0,10 et 1,18 %. Elles
sont plus fréquentes en cas d’anesthésie générale.
4. Perforations utérines.
5. La fausse route correspond à l’effraction du col et de l’isthme lors de la dilatation. Celle-ci
nécessite la réalisation de l’IVG sous contrôle échographique, afin de retrouver le trajet cer-
vical normal.
6. Le malaise vagal est en relation le plus souvent avec la dilatation. Une information précise,
un bon accompagnement de la patiente, une prémédication anxiolytique, une préparation cer-
vicale médicamenteuse et l’anesthésie locale diminuent facilement le risque.
7. L’embolie gazeuse est extrêmement rare lors d’une IVG. Elle est possible s’il y a une erreur
dans l’utilisation de la source de vide. La production du vide doit être obtenue par un matériel
à dépression réglable.
Chapitre 9
Stérilité du couple
Objectifs :
9.1 Introduction
On parle de fécondité lorsque l’individu a conçu. Le contraire est l’infécondité, qu’elle soit volon-
taire ou involontaire.
Un individu fertile est un individu apte à concevoir. On parle de stérilité lorsqu’un couple reste sans
enfant après deux ans de rapports complets, de fréquence suffisamment rapprochée et sans contra-
ception d’aucune sorte. La stérilité est toujours involontaire.
Une stérilité est dite « primaire » lorsqu’il n’y a jamais eu de grossesse.
Dans notre pays, il est actuellement admis que 15 à 20 % des couples consulteront à un moment
donné pour une difficulté à concevoir. Parmi ces couples, 2/3 obtiendront une grossesse alors que
l’autre tiers ne pourra pas réaliser son projet parental par la médicalisation.
Dans l’espèce humaine, la fécondabilité, c’est-à-dire la probabilité de concevoir à chaque cycle
menstruel, est en moyenne de 25 % par cycle. On connaît actuellement le pourcentage cumulatif
de grossesse à l’échelon d’une population en fonction du temps d’exposition. Ainsi, 10 % des cou-
ples qui concevront spontanément attendront 18 mois et à 2 ans, 90 % des couples auront conçu.
Globalement, la cause de stérilité est :
9.2 Rappels
Bien que nous ne connaissions pas encore tous les facteurs qui permettent d’aboutir à une fécon-
dation, certains sont bien cernés :
9.3.1 Anamnèse
Elle doit être complète et méthodique.
L’ancienneté de la stérilité est un paramètre pronostique important à relever.
A l’issue de cette première consultation des éléments permettent parfois une orientation plus spé-
cifique des explorations complémentaires. Lorsque aucun facteur d’orientation n’est mis en évi-
dence, un bilan de première intention est proposé.
En cas de dysovulation, la montée thermique se fait sur plusieurs jours et le plateau thermi-
que est instable, inférieur à 10 jours. Une anovulation se remarque par une absence de dé-
calage thermique.
L’établissement de cette courbe présente trois intérêts : caractériser les troubles du cycle,
fixer certaines explorations dans le cycle et suivre les effets de certains traitements médi-
caux.
Une hystérosalpingographie
L’hystérosalpingographie est indispensable dans le bilan de stérilité. Elle se réalise en pre-
mière partie de cycle, après les règles et en dehors de tout contexte infectieux. Il convient
de vérifier l’absence d’allergie à l’iode sinon une préparation spécifique est nécessaire.
Dans cette population à plus haut risque infectieux, de nombreux médecins réalisent cet
acte sous couverture antibiotique de principe pour éviter l’apparition d’une salpingite au
décours de la radiographie. Elle permet d’apprécier (Photos n°2, 3, 4)
— la cavité utérine : malformation, pathologie acquise (synéchie, polype, fibrome)
— la perméabilité tubaire c’est-à-dire le constat d’un brassage péritonéal (visualisation
du produit de contraste dans la cavité péritonéale) et non la seule visualisation des
trompes.
insuffisante ou de mauvaise qualité, on peut tenter une amélioration par l’apport exogène
d’œstrogènes pendant 8 jours en début de cycle.
Le nombre et la motilité des spermatozoïdes sont appréciés sur plusieurs champs à l’aide
d’un microscope à contraste de phase, à l’objectif 40.
A l’issue de ce premier bilan, l’ensemble des examens est satisfaisant et une orientation thé-
rapeutique est proposée. Soit une anomalie est détectée, qui peut générer des examens de
deuxième intention : échographie pelvienne, cœlioscopie, hystéroscopie, biopsie d’endo-
mètre, bilan hormonal dynamique… chez la femme, examens spermiologiques (marqueurs
séminaux, anticorps anti-spermatozoïdes, étude de la réaction acrosomique...), bilan hor-
monal, échographie scrotale et/ou prostatique… chez l’homme.
Chapitre 10
Assistance Médicale à la
Procréation
Objectifs :
• Les inséminations artificielles (IAC, avec sperme du conjoint ou IAD, avec donneur),
• La fécondation in vitro (FIVETE, fécondation in vitro et transfert d’embryon),
• L’ICSI (Intra Cytoplasmic Spermatozoïd Injection).
Dans la pratique quotidienne, la prise en charge thérapeutique des couples peut débuter par la pres-
cription d’une induction simple de l’ovulation avec des rapports sexuels « programmés ».
Ces techniques nécessitent au préalable la réalisation d’un bilan complet dans le but d’optimaliser
la prise en charge par des choix éclairés. Elles sont en France, encadrée essentiellement par les Lois
dites de Bioéthiques du 29 Juillet 1994 et le Guide de Bonnes Pratiques cliniques et biologiques en
Assistance Médicale à la Procréation (GBP-AMP) (Arrêté du 12 Janvier 1999).
La stérilité est prise en charge à 100 % mais une demande d’entente préalable doit être établie par
le médecin pour chacune des techniques envisagées.
10.2.2 Technique
Préparation du sperme
L’insémination n’emploie que les seuls spermatozoïdes, préalablement sélectionnés du
sperme frais ou congelé du conjoint ou d’un donneur.
Les gamètes sont mis en suspension dans un faible volume de milieu, 0,25 à 0,30 ml, juste
suffisant pour remplir la cavité utérine.
Stimulation de l’ovulation
L’insémination intra-utérine en cycle spontané n’a démontré son efficacité que dans deux
indications mécaniques : la stérilité cervicale isolée ou l’impossibilité d’avoir des rapports
sexuels complets. Dans tous les autres cas, elle ne donne de bons résultats qu’associée à une
stimulation de l’ovulation. La stimulation doit être monitorée (c’est-à-dire évaluée par
échographie pelvienne et/ou dosages hormonaux plasmatiques) pour réduire le risque de
grossesse multiple. (les attentes du monitorage)
Insémination
La préparation est introduite au niveau du corps utérin à l’aide d’un fin cathéter qui franchit
le col utérin.
Le moment de l’insémination est un des facteurs essentiels du succès : 36 h après le déclen-
chement artificiel de l’ovulation, ou le lendemain du pic spontané de LH.
10.2.3 Indications
Ces techniques ne peuvent se concevoir que si les trompes utérines sont perméables et qu’un nom-
bre suffisant de spermatozoïdes mobiles est récupéré après préparation du sperme. Il faut injecter
au moins 1 million de spermatozoïdes mobiles (500 000 spermatozoïdes d’après le GBP-AMP)
pour espérer obtenir une grossesse.
10.2.4 Résultats
Ils dépendent de nombreux facteurs tels que l’âge de la patiente, le rang de la tentative, l’indication,
la présence ou non de stimulation, le type de stimulation... Les taux de grossesses varient de 0 à
La stérilité tubaire
La FIV a été la première démonstration qu’il était possible d’avoir une grossesse même en
l’absence de trompes. La FIV court-circuite l’obstacle tubaire. Que les trompes soient ab-
sentes, obstruées, ou simplement insuffisantes sur le plan fonctionnel, la technique est la
même.
Les autres possibilités thérapeutiques sont représentées par la chirurgie tubaire, qu’il
s’agisse de chirurgie endoscopique pour tout ce qui est adhérences et lésions tubaires dis-
tales, ou qu’il s’agisse de microchirurgie lorsqu’une anastomose tubaire est nécessaire.
Le choix entre ces diverses méthodes thérapeutiques est essentiellement fonction des résul-
tats espérés. Si la réparation des lésions tubaires laisse espérer un résultat satisfaisant, il faut
commencer par la chirurgie tubaire et réserver la fécondation in vitro comme deuxième
atout thérapeutique. Par contre, si les trompes ont du être enlevées (pour infection tubaire,
grossesse extra-utérine… etc), ou si l’importance des lésions (plurifocalité) ou leur nature
(tuberculose) exclue qu’un résultat fonctionnel satisfaisant puisse être obtenu par la chirur-
gie, la fécondation in vitro devient le seul choix possible.
L’endométriose
L’endométriose s’associe volontiers à la stérilité. Elle est peut-être la cause de certaines sté-
rilités, mais le plus souvent son caractère minime ou modéré est insuffisant pour expliquer
la stérilité. En pratique, soit l’endométriose s’accompagne de lésions mécaniques sévères
— Sur sperme éjaculé, qu’il y ait une authentique oligoasthénotératospermie ou que le sperme
soit dit « normal » mais :
• Avec stigmates d’une auto-immunisation,
• Avec échec de fécondation en FIV classique.
— Dans le cadre d’une azoospermie, que celle-ci soit :
• Excrétoire,
• Sécrétoire.
Démarches obligatoires pré-therapeutiques
Lorsque l’indication de fécondation in vitro est posée (FIV ou ICSI), le couple doit signer diffé-
rents consentements tant auprès des cliniciens que des biologistes autorisant le traitement de la pa-
tiente, le traitement des gamètes et la congélation d’éventuels embryons surnuméraires. Il faut
également dans le dossier un acte de mariage ou une photocopie du livret de famille ou encore une
preuve de vie commune (certificat de vie commune, déclaration sur l’honneur ou tout autre docu-
ment…).
Les sérologies nécessaires sont les mêmes que celles requises avant insémination artificielle. De
plus, un prélèvement local récent est également demandé : prélèvement vaginal à la recherche de
germe banals, chlamydiae, mycoplasmes chez la femme, spermoculture et/ou uroculture selon le
contexte chez le conjoint.
10.3.7 Complications
Globalement, on peut estimer qu’une complication qui nécessite l’hospitalisation de la patiente se
produit de une à deux fois sur cent. Cette fréquence des complications est plus importante si on y
inclue les incidents, heureusement souvent mineurs et sans conséquence, qui peuvent arriver. Mais
il ne faut pas perdre de vue que parmi les complications possibles, il en est de potentiellement gra-
ves qui, si des soins appropriés ne sont pas donnés, peuvent aller jusqu’à menacer la vie de la pa-
tiente. C’est d’ailleurs probablement là que réside le danger essentiel, car, pris dans la routine des
traitements, il est possible de passer à côté d’une complication sans en faire le diagnostic, ou de
faire ce diagnostic de façon retardée.
3. Modifications du cycle
Le cycle qui suit immédiatement un cycle stimulé peut être légèrement modifié dans sa durée
(allongé ou raccourci) et l’ovulation altérée. Cette variation est inconstante et transitoire. Elle
n’est plus perceptible au-delà de deux cycles spontanés qui succèdent à un cycle stimulé.
4. Syndrome d’hyperstimulation (HSO)
C’est la complication majeure des traitements de stimulation de l’ovulation. Un syndrome
d’hyperstimulation grave survient dans environ 2 % des cycles stimulés en vue de fécondation
in vitro.
L’HSO présente des degrés de gravité divers, mettant parfois en jeu le pronostic vital mater-
nel, et plusieurs classifications existent. La classification de l’OMS est le plus souvent utili-
sée.
Elle présente 3 stades auxquels a été adjoint récemment un quatrième stade appelé HSO cri-
tique, qui associe ascite majeure, syndrome de détresse respiratoire, insuffisance rénale aiguë,
accidents thrombo-emboliques et leucocytose importante.
5. Torsion d’annexe
Survenant sur des ovaires augmentés de volume en raison du traitement. La sanction théra-
peutique est chirurgicale et il faut toujours tenter d’être conservateur au maximum, mais
l’ovariectomie, voire l’annexectomie est parfois nécessaire
6. Risque oncogène ?
L’analyse de la littérature donne des résultats discordants sur un surrisque éventuel de cancer
du sein, de l’utérus ou de l’ovaire. En effet, il est difficile de faire la part des facteurs liés au
terrain (infertilité, nulliparité…) de ceux liés au traitement administré. Mais cette interroga-
tion justifie d’autant plus :
— un bilan pré-thérapeutique sérieux avant toute stimulation,
— de limiter les stimulations ovariennes de mauvais pronostic,
— un suivi gynécologique régulier au-delà de la prise en charge en AMP.
Par contre, la littérature médicale ainsi que l’expérience clinique de tout centre d’Assistance Mé-
dicale à la Procréation, font état de :
Complications infectieuses : de survenue secondaire, le syndrome clinique, d’abord pelvien, puis
rapidement abdominal, s’installe en deux à trois jours, avec fièvre croissante et troubles digestifs.
Si le traitement médical est débuté suffisamment tôt, la guérison peut être obtenue sans avoir à in-
tervenir chirurgicalement. Ces complications infectieuses peuvent avoir pour cause une introduc-
tion bactérienne inopportune à l’occasion de la ponction transvaginale, ou une effraction digestive
minime qui suffit cependant à contaminer le péritoine, ou encore, et c’est semble-t-il le mécanisme
le plus fréquent, une flambée à partir d’un foyer inflammatoire annexiel.
La contamination directe de l’ovaire par l’aiguille de ponction avec l’inoculation de germes dans
un milieu de culture favorable comme peut l’être un corps jaune bien vascularisé, peut être à l’ori-
gine d’abcès ovariens. Comme pour tout abcès, le traitement médical avant l’abcédation permet
d’obtenir la guérison, mais si du pus est présent, seule l’évacuation chirurgicale viendra à bout du
tableau clinique.
Complications hémorragiques : elles donnent le même tableau clinique initial que les complica-
tions infectieuses, essentiellement des douleurs abdominales, mais il y a en plus les signes d’ané-
mie aiguë. Le plus souvent ce sont les ovaires qui saignent. Glace sur le ventre, surveillance
attentive et tout rentre dans l’ordre en quelques heures. Mais il arrive, heureusement rarement qu’il
faille faire l’hémostase chirurgicalement.
Il y a aussi parfois une hémorragie vaginale. L’extériorisation de sang et de caillots rend le diagnos-
tic aisé. Un point en X sur le cul de sac qui saigne permet d’obtenir facilement l’hémostase.
Ces complications possibles et leur gravité potentielle imposent une prise en charge médicale réelle
des patientes qui ne font que transiter dans le service d’hospitalisation (le plus souvent hospitali-
sation ambulatoire ou de jour). Notamment, la sortie rapide après la ponction ne doit pas être sys-
tématique, contrôle et autorisation médicale sont indispensables.
FIV ICSI
Taux de grossesse / ponction 21,6 % 24,4 %
Naissance d’au moins 1 enfant vivant par ponc- 17,1 % 21,1 %
tion
Différents paramètres viennent moduler ces chiffres : l’indication qui a conduit le couple en fécon-
dation in vitro, l’âge de la femme, le rang de la tentative…
derrière lui une longue histoire d’infertilité, depuis le moment de sa découverte (découverte pro-
gressive, au fur et à mesure des cycles inféconds) en passant par la phase du bilan diagnostique et
celle des premières tentatives thérapeutiques conclues par un échec. Le recours à une technique
« artificielle » n’est pas un traumatisme en soi, si elle devait se conclure par un succès. Mais là où
les difficultés commencent, c’est lorsque « après tout cela », il n’y a toujours rien : Encore l’échec,
et l’espoir qui s’éteint progressivement…
Le profil psychologique parfois particulier des couples stériles n’est pas la cause de la stérilité ni
de l’échec du traitement. Il est la résultante du vécu de la stérilité et de l’usure apportée par les es-
poirs déçus. La technique de la fécondation in vitro, dans la mesure où elle aussi se conclurait par
un échec, peut apporter un surcroît de difficultés psychologiques. Elles sont d’autant plus impor-
tantes que la fécondation in vitro est une technique « lourde » aussi bien du point de vue de l’in-
vestissement « temps » qui est demandé au couple, que du caractère invasif et intrusif des examens
et des interventions médicales et biologiques, ainsi que du point de vue de l’espoir qui est généré,
cette méthode étant considérée - à tort plus souvent qu’à raison - comme une technique miraculeu-
se ou un ultime recours. Le couple va devoir une fois de plus assumer ce traumatisme psychologi-
que. Certains ne le peuvent pas, et si l’équilibre du couple est en péril il ne faut pas proposer ce
type de traitement.
— chez des couples hétérosexuels (et pas chez une femme seule),
— dont les deux membres du couple sont vivants au moment de la tentative,
— en âge de procréer,
— mariés ou concubins pouvant faire la preuve d’une vie commune d’au moins 2 ans.
L’équipe médicale doit avoir en son sein un biologiste et un clinicien agréés pour ces techniques.
L’agrément est nominal. L’équipe doit rendre un bilan annuel au ministère de la santé.
Chapitre 11
11.1 Introduction
Les hémorragies génitales représentent un des motifs de consultation les plus fréquents en gynéco-
logie. La première étiologie à rechercher chez la femme jeune est la grossesse. Le plus souvent ces
hémorragies génitales sont liées à un trouble hormonal.
aux règles.
Les ménorragies
Ce sont les anomalies du cycle menstruel par augmentation de la durée ou de l’abondance
des règles. Par définition les ménorragies concernent les patientes en âge de procréer et non
enceintes puisque réglées.
Les polyménorrhées
Ceux sont les règles avec anomalies de la durée et de l’abondance.
Les hyperménorrhées
Les règles sont de durée normale mais trop abondantes (> 80 ml).
Les macroménorrhées
Les règles sont trop longues mais d’abondance normale (> 6 jours).
Les pollakiménorrhées
Les règles sont trop fréquentes, donc les cycles sont trop courts.
Les étapes diagnostiques sont les suivantes (après avoir écarté le diagnostic de grossesse) :
Interrogatoire :
— âge,
— antécédents familiaux : tr. hémostase,
— antécédents médicaux et chirurgicaux : curetage, cœlioscopie, GEU, fibrome,
— antécédents gynéco-obstétricaux : âge des premières règles, troubles des règles, con-
traception actuelle, traitements en cours (hormonaux ou autres), fibrome, endométrio-
se, DIU, salpingite, MST,
— caractères du saignement : circonstances d’apparition des saignements et leur relation
chronologique avec les règles, ancienneté des troubles, date des dernières règles,
mode de début, abondance, durée, calendrier, …,
— signes de gravité : pâleur, malaise, douleurs vives => prise en charge urgente,
— signes d’accompagnement : douleurs, dyspareunie, signes sympathiques de grossesse,
leucorrhées,
Examen clinique :
— général : témoin d’une anémie aigue (TA, pouls, conjonctives) => prise en charge ur-
gente,
— seins : tendus (grossesse ?),
— abdomen : souple ou météorisé, douleur provoquée, défense, contracture, masse abdo-
mino-pelvienne,
— gynécologique :
• Après une inspection de la vulve et du périnée, l’introduction du spéculum per-
met une exploration du col utérin et la réalisation éventuelle du frottis de dépis-
tage (en l’absence de saignement). On identifie sous spéculum l’origine et
abondance du saignement. Les parois vaginales sont examinées au retrait du spé-
culum,
• Toucher vaginal :
— Taille de l’utérus, douleur à la mobilisation,
— Perception des annexes, douleurs, empâtement, masse,
— Douleur et nodules au niveau du cul de sac de douglas ?
• Dans certains cas un toucher rectal peut être nécessaire pour apprécier la face
postérieure de l’utérus, les ligaments utéro-sacrés et le cul-de-sac de Douglas.
Au terme de l’interrogatoire et l’examen clinique, il existe plusieurs situations :
— Une cause est évidente :
• DIU en cours d’expulsion ou endométrite associée (c.f. cours DIU),
• Salpingite (c.f. cours Salpingite),
• Utérus fibromateux perçu cliniquement mais tous les fibromes n’entraînent pas
des saignements (c.f. cours FIBROME),
• Cancer du col utérin : col bourgeonnant, femme non suivie (c.f. cours cancer du
col utérin),
NB. En cas de lésion cervicale visible le frottis cervical n’est pas indiqué. Il convient
de faire une biopsie en vue du diagnostic anatomo-pathologique.
Le plus souvent l’examen clinique permet de hiérarchiser les explorations paraclini-
ques utiles au diagnostic.
• Bilan biologique (nécessaire pour éliminer le diagnostic de grossesse, quantifier
une anémie ou rechercher un syndrome inflammatoire ou un trouble de la
coagulation : NFS, Groupe et Rhésus, +/- HCG, +/- facteurs de coagulation),
• Echographie pelvienne et endovaginale : Elle permet une exploration très précise
de l’endomètre, de la cavité utérine, du myomètre et des ovaires. Du fait de la
simplicité de sa réalisation à tout moment du cycle et de son innocuité, il s’agit
d’un examen de première intention qui fournit des éléments d’orientation perti-
nents pour les fibromes, les tumeurs annexielles et les polypes.
• Les examens anatomo-pathologiques :
— Le frottis cervical est un examen de dépistage. Il ne devrait pas être prélevé
au cours d’un saignement qui peut en gêner l’interprétation. Il n’est pas in-
diqué en cas de lésion cervicale visible qui doit faire l’objet d’une biopsie
en vue du diagnostic anatomo-pathologique.
— Les prélèvements histologiques de la muqueuse endométriale réalisés soit
par aspiration, pipelle de Cornier, sonde de Karman, canule de Novak ou par
curetage sont pratiqués en aveugle. Leur sensibilité varie de 70 à 95 % pour
le diagnostic de cancer. Après la ménopause l’atrophie endométriale expli-
que les prélèvements fréquemment insuffisants ou ininterprétables. Les pré-
lèvements dirigés par l’hystéroscopie ou le curetage réalisés sous anesthésie
générale constituent des explorations plus fiables.
• L’hystéroscopie diagnostique peut être réalisée en ambulatoire sans anesthésie.
L’hystéroscopie renseigne sur l’état de l’endomètre (atrophie ou hypertrophie),
les polypes et les fibromes intracavitaires dont elle précise le nombre, la locali-
sation et le volume. Le diagnostic d’adénomyose est plus difficile à poser. Les
aspects hystéroscopiques du cancer de l’endomètre sont très variables (ulcéra-
tion, végétation, aspect polypoïde) dont l’hystéroscopie peut guider le prélève-
ment histologique, préciser l’extension en surface mais elle ne permet pas
d’apprécier l’atteinte en profondeur.
• D’autres examens complémentaires sont réalisés en fonction des orientations
étiologiques.
• Les prélèvements bactériologiques cervico-vaginaux ou la mise en culture
du dispositif intra-utérin sont faits lorsqu’on suspecte une cause infectieuse.
• L’IRM et le scanner peuvent utilement préciser la nature d’un kyste de
l’ovaire et compléter le bilan d’extension des pathologies cancéreuses, cer-
vicales, endométriales (rares à cet âge) et ovariennes.
• une pathologie du myomètre responsable de ménorragies : fibrome
sous-muqueux => Hystéroscopie ou Hystérosonographie puis traitement
chirurgical par endoscopie,
• une adénomyose de diagnostic plus difficile à l’échographie : endométrio-
se interne localisée au niveau de la paroi utérine => intérêt de l’IRM puis
traitement hémostatique en créant une aménorrhée ou par hystérectomie (en
fonction de désir de grossesse), Pour certaines formes d’adénomyose très
superficielles une résection endométriale totale peut s’avérer efficace.
• une pathologie de l’endomètre : hypertrophie de l’endomètre, polype mu-
queux, polype de l’endocol accouché par le col, rarement un cancer de l’en-
domètre à cet âge => Hystéroscopie ou Hystérosonographie puis curetage
et/ou traitement progestatifs,
• une pathologie tubaire : pyosalpinx (métrorragies dans 40 % des cas) =>
Cœlioscopie, et/ou antibiothérapie.
• une pathologie ovarienne : kyste de l’ovaire ou tumeur sécrétante =>
Cœlioscopie.
— si l’échographie pelvienne est normale, on pourra pratiquer une IRM ou plutôt un trai-
tement d’épreuve par progestatifs du 15 au 25ème jour du cycle ou du 5 au 25ème jour
du cycle en cas de désir d’une contraception.
— Il faudra toujours craindre l’existence d’un cancer de l’endomètre à cette période de la vie
génitale
• Saignement sans caractéristiques cliniques,
• Recherche de facteurs de risque (c.f. cours dépistage des cancers de l’endomètre),
• Examen clinique : le plus souvent peu démonstratif ; ce cancer saigne à un stade précoce,
• L’échographie met en évidence une muqueuse épaisse (> 5mm), hétérogène,
• Parfois :
— Déficits congénitaux en facteurs de la coagulation,
— Thrombopénie congénitale,
— Maladies acquises de l’hémostase,
• Plus fréquemment en période postpubertaire immédiate une insuffisance lutéale liée aux ano-
vulations.
• Enfin, il faudra rechercher un corps étrangers, un traumatisme de la vulve, de l’hymen, une
ulcération thermométrique.
Chapitre 12
Algies pelviennes
Objectifs :
• Devant des algies pelviennes chez la femme, justifier les principales hypothèses
diagnostiques et argumenter les examens complémentaires pertinents.
12.1 Introduction
Les algies pelviennes aigues et chroniques, qu’elles soient permanentes ou répétées à intervalles
plus ou moins réguliers, sont une des causes les plus courantes de consultation en gynécologie. El-
les sont difficiles à interpréter et à traiter : la douleur pelvienne peut révéler de très nombreuses
affections de la sphère génitale, mais aussi des systèmes digestif, urinaire ou ostéo-articulaire. En
outre, les pelvialgies de la femme constituent fréquemment l’expression de conflits psychologi-
ques somatisés dans cette zone pelvi-génitale. On distingue les douleurs chroniques faisant crain-
dre une salpingite chronique, une endométriose,… des douleurs aigues faisant craindre une GEU,
une torsion d’annexe, une salpingite aigue, une appendicite voire une pyélonéphrite.
Le rôle du médecin, particulièrement difficile, comporte l’évaluation de ce qui est organique dans
ce syndrome douloureux.
Il est indispensable, pour mener à bien l’exploration d’une douleur pelvienne, d’utiliser à bon es-
cient les ressources des examens cliniques et des explorations complémentaires adaptées à chaque
cas ; mais l’élément essentiel est l’interrogatoire notamment dans les douleurs chroniques.
12.2.1 Interrogatoire
Il permet d’identifier les deux principaux éléments d’orientation :
— l’intensité de la douleur :
• douleur aiguë, douleur chronique.
— la périodicité de la douleur par rapport aux règles :
• syndrome prémenstruel, dysménorrhée, syndrome intermenstruel.
Les autres caractéristiques des douleurs seront précisées :
— l’examen général :
• âge,
• Syndrome fébrile,
• Contexte psychique,
• Abdomen :
— douleur, défense, contracture ?
— de l’hypochondre droit +/− signe de Murphy (=> foie, vésicule, péri-hépatite), cadre
colique (colite spasmodique), FID (appendicite), …
• Fosses lombaires : douleur à la pression ou à l’ébranlement des fosses lombaires, recher-
che d’un contact lombaire,
• Ostéo-articulaire : douleur au niveau de la symphyse pubienne, colonne vertébrale, signe
de Lassegue, …
— L’examen gynécologique : donne assez peu de renseignement dans les douleurs chroniques
plus performant dans les douleurs aigues.
• Inspection (+/− examen) des glandes de Bartholin et de Skène
• Speculum : col, glaire cervicale,vagin (tumeur, inflammation, infection), (FCV)
• TV :
— taille, position, douleur au niveau de l’utérus, hypermobilité (déchirue des liga-
ments de l’utérus),
— au niveau des annexes (culs de sac latéraux du vagin), présence d’un masse, d’un
empâtement, d’une douleur,
— au niveau du cul de sac de Douglas, présence d’un masse, d’un empâtement, d’une
douleur, d’un nodule(endométriose).
• +/- TR : renseignements proches du TV (intérêt en cas de suspicion d’endométriose, de
cancers et chez la jeune fille).
Les examens réalisés assez facilement sont :
— NFS, VS,
— B HCG,
— Echographie pelvienne.
D’autres examens seront réalisés en fonction du contexte et des éléments d’orientation tirés de
l’examen clinque (interrogatoire).
1. le syndrome intermenstruel,
2. le syndrome prémenstruel,
3. les dysménorrhées (ou algoménorrhée).
Douleur :
• Elle peut résumer le tableau clinique : il s’agit d’une pesanteur pelvienne, plus souvent
diffuse que latéralisée, irradiant vers la région lombaire, vers les cuisses, vers le péri-
née,
• Cette douleur, d’intensité variable, est en règle modérée, n’imposant pas l’arrêt de
l’activité,
• Rarement, le syndrome douloureux est d’une telle acuité qu’il peut faire croire à un
ventre aigu,
• Mais le caractère cyclique de la douleur, son apparition au milieu du cycle vers le 14e
jour, la brièveté de cette algie pelvienne, se manifestant pendant quelques heures au
plus, sont autant d’éléments permettant de faire le diagnostic.
Hémorragie intermenstruelle :
• Elle est constante microscopiquement mais peut passer inaperçue cliniquement,
• Elle est peu abondante, souvent limitée à quelques gouttes,
• Elle ne dure que quelques heures, ou au maximum 1 ou 2 jours.
Gonflement abdomino-pelvien :
• La sensation d’un gonflement abdomino-pelvien vient souvent compléter le tableau.
12.3.1.2 Le traitement
Les formes mineures répondent bien aux antalgiques banals et aux antispasmodiques. Les formes
plus invalidantes justifient d’un blocage de l’ovulation, par les œstroprogestatifs par exemple. En-
fin, l’explication du caractère physiologique de l’ovulation et des signes qui l’accompagnent, n’est
jamais inutile.
L’examen gynécologique
Il montre parfois :
— Des lésions témoignant d’une infection génitale antérieure. En fait, le plus souvent, il ne ré-
vèle rien d’anormal, si ce n’est un utérus un peu gros, congestif, qui revient à la normale après
les règles.
12.3.2.1 Physiopathologie
La physiopathologie du syndrome prémenstruel reste encore obscure. S’il existe de manière indis-
cutable des anomalies de la perméabilité vasculaire avec des phénomènes congestifs responsables
d’œdèmes au niveau tissulaire, les causes de ces phénomènes sont encore mal cernées.
12.3.2.2 Traitement
Le traitement à visée pathogénique fait appel aux progestatifs, qu’ils soient dérivés de l’hormone
naturelle ou de synthèse. Ils ont tous, prescrits en deuxième moitié de cycle, une efficacité sur le
syndrome prémenstruel. On évitera simplement les produits dotés d’une trop forte activité andro-
génique.
Le traitement à visée symptomatique suffit souvent. Ainsi les toniques veineux, en diminuant
l’œdème tissulaire, améliorent en règle les doléances cliniques. Les diurétiques quant à eux, sont
rarement nécessaires, ce d’autant que certains d’entre eux peuvent aggraver l’hyper-aldostéronis-
me.
Enfin les conseils d’hygiène de vie sont souvent nécessaires, repos, détente, sommeil... Parfois, une
psychothérapie et l’adjonction de drogues tranquillisantes ne sont pas superflues. Soulignons que,
en raison de l’évolution capricieuse de ce syndrome et de sa composante psychologique, l’appré-
ciation des résultats thérapeutiques est assez délicate.
12.3.3.1 Physiopathologie
Plusieurs facteurs sont intriqués dans la genèse des douleurs :
des facteurs modulants et non déclenchants. On peut parler « d’un abaissement du seuil de la
douleur » chez certaines femmes, secondaire à des perturbations psychologiques.
— L’endométriose :
• Elle est au premier rang des causes d’algoménorrhée organique. Caractérisée par le dé-
veloppement, dans divers tissus, de foyers cellulaires clos ayant les caractères de l’endo-
mètre. L’endométriose affecte les femmes en âge de procréer. L’algoménorrhée
endométriosique est tardive, apparaissant le 2e ou le 3e jour des menstruations, et
dure jusqu’à la fin des règles. Elle s’associe à des douleurs pelviennes sans rythme,
mais comportant une recrudescence prémenstruelle et parfois à une dyspareunie profon-
de,
• Le diagnostic d’endométriose repose sur la clinique (foyer d’endométriose visible sur le
col, palpable au niveau des ligaments utéro-sacrés et du cul-de-sac de Douglas) et surtout
sur la cœlioscopie qui appréciera l’étendue des lésions et l’IRM.
— Les sténoses organigues du col :
• Elles sont une cause moins fréquente de menstruations douloureuses que l’endométriose.
La douleur coincide avec le début des règles et atteint son maximum vers la fin. C’est
une douleur aigue, à type de colique expulsive proche de la douleur d’une contraction
utérine d’accouchement,
• Ces sténoses organiques peuvent être congénitales ou acquises :
— Congénitales : imperforation du col d’un utérus par ailleurs normal, ou malforma-
tions utéro-vaginales plus complexes ; on peut en rapprocher les imperforations hy-
ménéales où l’algoménorrhée s’accompagne de la constitution d’un hématocolpos,
voire d’une hématométrie.
— Acquises : ces sténoses organiques sont dues à des lésions chimiques, thermo-élec-
triques ou laser lors de la chirurgie du col ; on les observe aussi après amputation
du col, curetage maladroit ayant entrainé une synéchie cervico-isthmique et en cas
de polype cervical ou de fibromyome localisé dans la région cervico-isthmique.
— L’infection génitale chronique :
• Elle est rarement en cause, en dehors des ectopies surinfectées ou les endocervicites agis-
sant comme zones réflexogènes.
— L’endométriose relève avant tout du traitement médical visant à atrophier les foyers aberrants.
Aux progestatifs utilisés auparavant, on peut substituer désormais le Danazol (Danatrol∗) ou
les agonistes de la Gn-RH (Decapeptyl∗, Suprefact∗, Enantone∗...) ; dans certaines formes,
un traitement chirurgical sera envisagé avec destruction des lésions sous contrôle cœlisocopi-
que,
— La sténose organique du col doit être traitée par dilatation cervicale, levée d’une synéchie,
ablation d’un polype cervical,
— L’infection génitale chronique relève de la cœlioscopie qui affirmera le diagnostic et précisera
l’étendue des lésions. Le traitement repose sur l’antibiothérapie et la corticothérapie associées
au repos.
1. Les douleurs d’origine digestive : Il peut s’agir d’une colite segmentaire, ou d’une colite dif-
fuse chronique où la douleur suit le cadre colique et s’accompagne de troubles du transit.
Ailleurs, la douleur peut être rapportée à une anomalie ano-rectale (hémorroïdes, fissure ana-
le, fistule méconnue). De telles maladies seront confiées au gastro-entérologue.
2. Les douleurs d’origine urinaire : L’infection urinaire et la colique néphrétique sont respon-
sables de symptômes douloureux aisément rapportés à leur cause. Beaucoup plus difficile est
le diagnostic de certaines cystites vraies, bactériennes ou parasitaires, imposant un bilan uro-
logique précis.
La « cystalgie à urines claires » est trés particulière et s’observe chez la femme jeune ou plus
souvent en période ménopausique. Elle se manifeste par des cystalgies associées à une polla-
kiurie avec des urines stériles. Le traitement hormonal local et la psychothérapie en viennent,
en règle, à bout.
3. Les douleurs d’origine rhumatologique : Elles ont pour origine les parois ostéo-articulaires
du bassin et parfois le rachis lombaire. Le diagnostic de l’origine rhumatologique de ces syn-
dromes douloureux est parfois orienté par l’existence de névralgies sciatiques, voire plus ra-
rement de névralgies obturatrices, honteuses internes ou crurales.
quées de la jeune fille, deux types seulement de rétrodéviations sont à l’origine de dou-
leurs pelviennes :
• Les rétro-déviations fixées par des adhérences, qu’il s’agisse de séquelles inflamma-
toires ou de foyers endométriosiques.
• La rétrodéviation du syndrome de Master et Allen ; ce syndrome se caractérise
par :
— Son étiologie : accouchement traumatique d’un gros enfant ou forceps maladroit
et brutal. Ses lésions anatomiques : rupture des éléments conjonctifs des liga-
ments de Mackenrodt se manifestant par une déchirure verticale du feuillet pos-
térieur du ligament large,
— Son tableau clinique : la douleur pelvienne est permanente, exagérée à la fatigue
et à la station debout. Il existe une dyspareunie trés pénible, avec une douleur ré-
manente persistant plusieurs heures après le rapport sexuel. Au toucher, le col est
extrêmement mobile. Le corps utérin est en rétroversion, très douloureux à la mo-
bilisation,
— La cœlioscopie confirme le diagnostic en montrant, outre la déchirure du feuillet
post‚rieur du ligament large, le varicocèle des veines utéro-pelviennes et les trou-
bles vasculaires de l’utérus qui est gros, marbré, violacé par endroits,
— Le traitement est chirurgical, réalisant une véritable panligamentopexie, avec
raccourcissement des ligaments ronds, dans le but d’orienter l’utérus en avant,
exclusion de Douglas ou douglassectomie vraie. Les résultats de cette chirurgie
sont habituellement bons.
Enfin, les formes évoluées de cancer du col utérin ou du corps utérin :
• Le diagnostic ne présente malheureusement pas de difficultés ; l’utérus est fixé, sai-
gnant au TV ; le diagnostic repose sur la biopsie. Le traitement est palliatif le plus sou-
vent.
Après vérification du caractère psychogène des douleurs, ces femmes seront confiées à un psycho-
thérapeute avec un succès quasi-constant.
— La GEU : première étiologie à toujours éliminer chez une femme en période d’activité géni-
tale. c.f. cours GEU
— La rupture de corps jaune hémorragique gravidique :
• tableau très proche de celui de GEU,
• diagnostic le plus souvent per-opératoire.
— Les salpingites : étiologie de diagnostic difficile notamment lorsqu’elles sont liées au Chla-
mydia trachomatis qui entraîne une symptomatologie frustre atypique pauci-symptomatique.
La cœlioscopie a une place très importante dans ce contexte. c.f. cours salpingite.
— Les fibromes compliqués :
• en cas de nécrobiose de fibrome, il existe un gros fibrome mou, douloureux associé par-
fois à des métrorragies brunâtres et à un fébricule à 38°C,
• en cas de torsion de fibrome, la symptomatologie est assez proche de celle des torsions
d’annexe. Le diagnostic est per-opératoire,
• En cas d’accouchement de gros fibrome sous-muqueux, il existe des douleurs explu-
sives (coliques) associées à des métrorragies. A l’examen clinique, le fibrome est dans
le vagin, appendu au col utérin ; il persiste le plus souvent un pédicule vasculaire. Le trai-
tement est simple : section du pédicule. Il faudra vérifier la cavité utérine à la recherche
d’une pathologie endocavitaire associée.
— En dehors de la GEU, le diagnostic à faire en urgence est celui de torsion d’annexe. (ovai-
re seul ou ovaire et trompe)
• Le diagnostic est évoqué devant un tableau abdominal aigu (naussées, vomissements, dé-
fense abdominale voir contracture) avec comme signes d’orientation :
— Notion de kyste de l’ovaire,
— Douleur unilatérale irradiant vers la cuisse,
— Au TV, une masse latéro-utérine unilatérale trés douloureuse, indépendante de
l’utérus,
— L’échographie confirme le diagnostic de kyste ovarien remanié par la torsion ; elle
pourra identifier un kyste hémorragique de l’ovaire (diagnostic différentiel) ; on
aura éliminé une GEU (HCG),
— Le traitement consiste à intervenir chirurgicalement en urgence. Dans certains cas,
on sera contraint de réaliser une annexectomie en raison d’une nécrose de celle-ci.
— Les autres diagnostics gynécologiques sont moins inquiétants :
• Douleurs ovulatoires : formes intenses de syndrome intermenstruel.
— Les autres diagnostics extra-génitaux sont :
• Appendicite,
• Pyélonéphrite,
• Colique néphrétique,
• Occlusion aigue,
• Colite spasmodique.
Chapitre 13
Aménorrhées primaires
Objectifs :
13.1 Introduction
On appelle ménarche l’apparition des premières règles. L’aménorrhée est définie par l’absence
d’écoulement menstruel chez une femme en âge d’avoir ses règles. L’aménorrhée primaire est dé-
finie par l’absence de ménarche à 16 ans.
L’intérêt du sujet vient du fait :
13.2.1 Interrogatoire
Il convient de préciser :
• La courbe de température si les caractères sexuels secondaires sont développés. Elle permet
d’authentifier un fonctionnement ovarien avec ovulations.
La courbe ménothermique doit être réalisée sur au moins 2 mois. Pour être interprétable, la
température basale doit être prise dans des conditions précises : toujours avec le même ther-
momètre, toujours par la même voie (auriculaire, rectale, buccale, axillaire...), le matin au ré-
veil, avant de mettre le pied par terre.
Il convient de disposer de feuilles adaptées avec une échelle bien lisible au dixième de degré,
entre 36° et 37°. Il faut noter sur la feuille, la date et le jour du cycle, les prises thérapeutiques,
les phénomènes pathologiques intercurrents qui peuvent modifier la température (phénomè-
nes inflammatoires, nuit agitée...).
Normalement, en première partie de cycle, la température basale se maintient aux environs de
36,5°. Puis de façon brutale la température monte : c’est le décalage post-ovulatoire. L’ovu-
lation est repérée comme étant le point le plus bas (nadir de la courbe) avant l’ascension de la
courbe. Suit un plateau thermique de 12 à 14 jours puis la température retombe (figure n°1).
Aspect féminin, croissance normale, ovaires fonctionnels. Le diagnostic est fait à l’hys-
térosalpingographie (absence d’opacification de la cavité utérine par symphyse totale de
la cavité ; destruction de l’endomètre expliquant l’aspect souvent irréversible de l’amé-
norrhée malgré le traitement antibiotique).
2. Si la courbe de température est monophasique (figure n°2)
Syndrome de résistance aux androgènes ou testicule féminisant.
Il s’agit alors d’un testicule féminisant : sujet génétiquement mâle (46, XY) mais avec une
morphologie féminine (seins, OGE normaux)
A l’examen clinique, la pilosité axillaire et pubienne est rare ; deux hernies inguinales conte-
nant les testicules se présentant sous la forme de 2 petites masses à la base des grandes lèvres
sont parfois constatées. Toutefois, ce dernier signe peut manquer dans la mesure où les gona-
des peuvent être intra-abdominales. A l’examen au speculum le vagin est perméable mais bor-
gne, sans col. Au TR, aucun utérus n’est perçu. La cœlioscopie confirme l’absence d’utérus,
de trompes et d’ovaires.
Biologiquement la testostéronémie est à un niveau masculin et la sécrétion estrogénique est
basse.
Il s’agit d’un trouble de la réceptivité des organes cibles aux androgènes, caractérisé soit par
une absence de récepteur, soit par une mutation de gène codant pour ce récepteur, le rendant
non fonctionnel.
Phénomène auto-immunitaire.
• Si LH et FSH sont normales ou basses : Il faut rechercher une cause générale ou
centrale
Le diagnostic est le plus souvent fait sur d’autres signes que l’aménorrhée.
— Lésions tumorales hypothalamo-hypophysaires : craniopharyngiome, gliome du
nerf optique, méningo-encéphalite, panhypopituitarisme, séquelle de toxoplasmose
congénitale,
— Causes générales : entraînement physique intensif (sport, danse) et plus rarement
une anorexie mentale qui est plutôt cause d’une aménorrhée secondaire,
— Causes endocriniennes : hypothyroïdie fruste, dysplasie olfactogénitale (syndrome
de Morsier-Kallmann). Cette dernière correspond à un défaut de migration des neu-
rones sécrétant le GnRH avec aplasie ou atrophie des bulbes olfactifs. En plus de
l’impubérisme, il existe une diminution de l’olfaction. FSH et LH sont très basses.
Chapitre 14
Aménorrhée secondaire
Objectifs :
14.1 Introduction
Conditions nécessaires pour que les règles surviennent :
Définitions
• Une aménorrhée est l’absence d’écoulement menstruel chez une femme en âge d’être réglée,
en dehors de la grossesse.
• Une aménorrhée secondaire est l’absence de menstruation depuis plus de 3 mois chez une
patiente antérieurement bien réglée.
L’aménorrhée secondaire est beaucoup plus fréquente que l’aménorrhée primaire, la 1ère
cause à éliminer est la grossesse. Sa prévalence est d’environ 2 à 5 % dans la population normale.
La principale cause d’aménorrhée secondaire chez la femme en âge de procréer est la grossesse,
qu’il faut éliminer par l’examen clinique et le dosage du βHCG.
1. Aménorrhées post-pilules
La réalité du syndrome aménorrhée post-pilule est contestée. L’incidence des aménorrhées
survenant à l’arrêt de la contraception serait identique à celle de la population générale. De
plus des femmes ont une prescription de contraceptifs oraux pour irrégularités menstruelles.
Les patientes présentant une aménorrhée à l’arrêt de la contraception doivent bénéficier de la
recherche étiologique habituelle.
2. Aménorrhées des athlètes « de haut niveau »
Elles sont liées à un trouble de la sécrétion de LH (augmentation de l’amplitude des pulsations
et augmentation de leur fréquence).
Le test à la LH-RH entraîne une augmentation de la réponse à la FSH.
Il existe une perturbation de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien avec élévation des
taux de cortisol urinaire et plasmatique.
Ces troubles hormonaux sont toujours notés chez les athlètes de haut niveau ayant conservé
leur fonction menstruelle. Il existe dans ce cas, des anomalies dans la durée du cycle, tradui-
sant une insuffisance ce lutéale. L’aménorrhée s’installe quand il existe une diminution im-
portante de la masse graisseuse (15-20 %).
3. Aménorrhées psychogènes
Il existe souvent un facteur déclenchant affectif (voyage, décès, mésentente conjugale, viol).
Les opiacés sécrétés en excès lors de ces stress supprimeraient la pulsabilité du GnRH et des
gonadotrophines.
L’examen clinique et le bilan hormonal sont normaux. Le pronostic fonctionnel est en général
bon. Le traitement doit commencer par une psychothérapie. Il est parfois nécessaire d’utiliser
des inducteurs de l’ovulation en cas de persistance de l’aménorrhée et si un désir de grossesse
se manifeste. Lorsque l’aménorrhée psychogène chez une femme jeune se prolonge la carence
en estradiol pendant des années peut être source d’ostéoporose. Il faudra proposer un traite-
ment hormonal substitutif.
4. Aménorrhées de l’anorexie mentale
Elles se manifeste en général au moment de l’adolescence à la suite d’un conflit psychoaffec-
tif. Le tableau touche surtout la jeune fille de 15 à 20 ans intellectuelle, souvent fille unique
et studieuse. L’aménorrhée s’installe au décours d’une anorexie volontaire. La cachexie, avec
troubles métaboliques graves, hypoglycémie, insuffisance hypophysaire globale acquise, peut
mettre en jeu la vie de la patiente. Biologiquement baisse de FSH, de LH, réponse de type pré-
pubertaire au test LH-RH. Le traitement est long et difficile et repose essentiellement sur la
prise en charge psychiatrique.
5. Aménorrhées de cause générale ou endocriennes
Une aménorrhée peut survenir dans un contexte d’affection grave (hémochromatose, cirrhose,
cancer, tuberculose, anémie, dénutrition) ou de maladies endocriniennes (hypothyroïdie, ma-
ladie de Cushing, maladie d’Addison). Le traitement est celui de la cause déclenchante.
Eléments d’orientation
Grossesse
====>
Interrogatoire Dangers probables
— ATCD - Médicaments — synéchies
— Evolution des cycles ====> — OPK
— Contexte psychique — Aménorrhées en rapport avec une
— Notion de grossesse anorexie
Examen clinique
— I.M.C
— Morphologie Dosages hormonaux
— Caractères sexuels Or, FSH, LH, Prolactive
— Thyroïde ====> => Ins. ovarienne
=> Ins. hypophysaire
Examens complémentaires => Hyperprolactinémie −> I.R.M.
— Courbe de température
— Test aux Pg
— Echographie
Chapitre 15
Ménopause
Objectifs :
15.1 Introduction
Les définitions usuelles
On désigne par ménopause le moment où les règles s’arrêtent définitivement. Cependant, il n’est
pas toujours aisé de déterminer cet instant puisqu’une ou plusieurs menstruations sporadiques peu-
vent encore survenir après une période d’aménorrhée de quelques mois. Le diagnostic de méno-
pause est donc rétrospectif devant la constatation d’une aménorrhée d’une durée supérieure ou
égale à 12 mois.
Elle survient vers 51-52 ans en France. Dix millions de femmes sont concernées. L’espérance de
vie des femmes est actuellement de 85 ans ; une femme vivra un tiers de sa vie pendant cette pé-
riode. Il est donc important d’apprécier les manifestations présentes dans cette période afin de juger
de l’opportunité d’un traitement préventif et/ou d’explorations particulières. Aujourd’hui, 15-20 %
des femmes prennent un traitement hormonal substitutif (THS), 40 % entre 50 et 55 ans mais 50 %
abandonnent dans les 2 ans. Il est donc essentiel de bien identifier les avantages et les inconvé-
nients du THS afin d’adapter nos conseils vis-à-vis des femmes ménopausées.
Vulve et vagin
L’atrophie de la vulve et du vagin survient plus ou moins rapidement après la ménopause.
Grandes et petites lèvres s’amincissent, se dépigmentent.
L’orifice vulvaire se rétrécit, la lumière vaginale se réduit également, la muqueuse deve-
nant sèche, fragile, saignant facilement au moindre contact.
La flore de protection vaginale diminue entraînant une sensibilité plus grande de l’épithé-
lium (aminci) aux infections : vagivite œstroprive.
Appareil génital
L’atrophie cervicale s’accompagne d’une ascension de la jonction épithélium cylindrique-
épithélium pavimenteux à l’intérieur du canal cervical, devenant en général inaccessible à
la colposocopie, rendant parfois difficile la pratique d’un frottis au niveau de la zone de
jonction. Le Lugol imprègne de moins en moins un épithélium devenant pauvre en glyco-
gène. Le test au Lugol devient le plus souvent négatif.
La taille du corps de l’utérus diminue progressivement. Les fibromes ou une adénomyose
deviennent asymptomatiques.
L’endomètre s’atrophie. En échographique, il est inférieur ou égal à 3 mm.
L’atrophie mammaire est liée à :
• une résorption du tissu graisseux sous-cutané (inconstante),
• et surtout, une atrophie du parenchyme avec disparition des lobules, accolement des
parois tubulaires, condensation fibreuse du stroma.
La taille des mamelons diminue. Ils se dépigmentent et tendent à perdre leur pouvoir érec-
tile.
Les poils et cheveux tendent à se clairsemer dans les zones dépendantes des œstrogènes ;
Au contraire, peuvent apparaître une pilosité de type androgénique (lèvre supérieure,
joues).
Au niveau de la peau, la carence œstrogénique est responsable d’un amincissement de la
peau.
Poids
L’index de masse corporel augmente après 50 ans ; ses causes sont multiples : diminution
des dépenses énergétiques, augmentation de l’apport calorique, redistribution de la masse
corporelle (augmentation de la masse grasse et diminution de la masse maigre).
En cas d’ostéoporose, peuvent survenir des fractures au niveau des vertèbres et des poignets
(os trabéculaire, spongieux) alors que les fractures liées à l’âge sont celles des os longs (os
cortical). Par ordre de fréquence, ceux sont les fractures du rachis puis du poignet et enfin
du col fémoral (mortalité de 25 %).
Le nombre de fractures du col du fémur double tous les 5 ans après 60 ans chez la femme.
40 % des femmes âgées de 80 ans ont été victimes d’une fracture uni ou bilatérale du col
du fémur.
Le risque fracturaire est apprécié par un examen : la densitométrie osseuse.
Athérosclérose coronarienne
Avant la ménopause, les maladies coronariennes sont beaucoup plus fréquentes chez
l’homme que chez la femme. Après la ménopause, progressivement la fréquence des coro-
naropathies féminines va rejoindre celles des hommes. Le rôle respectif de l’âge et de la
carence œstrogénique est controversé. Les autres facteurs sont :
• les modifications du métabolisme lipidique (Chlolestérol total, LDL-Cholestérol),
• les modifications de certains facteurs de coagulation (facteur VII, fibrinogène).
Il existe un doublement de la fréquence des accidents coronariens après la ménopause.
L’impact des traitements œstrogéniques chez la femme ménopausée sur le risque cardio-
vasculaire est actuellement controversé (étude HERS-WHI). Actuellement, les maladies
cardiovasculaires sont la première cause de mortalité chez la femme en France.
Troubles cognitifs et qualité de vie
La qualité de vie peut être appréciée par le bien être physique, mental et social. Sous THS,
on observe une amélioration de tous les aspects de la qualité de vie.
L’impact favorable des œstrogènes sur la maladie d’Alzheimer ainsi que sur les fonctions
cognitives des patientes âgées est actuellement controversé (étude WHI).
• Des œstrogènes : des œstrogènes naturels ou des œstrogènes de synthèse (estérifiés ou conju-
gués) utilisés par voie orale, par voie cutanée (patch, gel) ou par voie nasale.
La voie d’administration transdermique pourrait avoir un intérêt dans la mesure où elle permet
d’éviter le premier passage hépatique ; ceci entraîne une augmentation plus modérée de la synthèse
des VLDL et HDL - Cholésterol, l’augmentation des TG, de l’angiotensinogène et des facteurs de
coagulation.
La dose d’œstrogènes efficace sur la prévention de l’ostéoporose est de 1-2 mg de 17 B Œstradiol
ou de 50 à ug par voie transdermique. L’effet sur l’ostéoporose est prédominant au niveau du rachis
plus incertain au niveau du col fémoral. La réduction des fractures reste à démontrer. La prescrip-
tion de faible dose est actuellement privilégiée.
La durée d’administration du traitement œstrogénique est du 1er au 25ème jour. Le traitement peut-
être prescrit en continu. Il est nécessaire d’y associer un traitement progestatif pendant au moins
12 jours par cycle sauf en cas d’hystérectomie (œstrogènes seuls). Dans ce type de schéma théra-
peutique (séquentiel), des règles surviennent dans la période d’interruption entre deux traitements.
Dans certains schémas thérapeutiques, sont associés œstrogènes et progestatifs en continu. Dans
ce cas, il n’existe pas de règles.
Voie d’administration
La principale voie d’administration est orale.
Les modalités de prise dépendent du désir de persistance de règles par la femme :
Ce traitement sera poursuivi tant qu’il existe une hémorragie de privation, témoignant d’une im-
prégnation œstrogénique.
• En cas de surdosage en œstrogène, les seins sont tendus et les règles sont abondantes. Dans
cette situation, on diminuera la dose d’œstrogènes,
• En cas de sous-dosage, les bouffées de chaleur et la sécheresse vaginale peuvent ré-apparaître.
Dans cette situation, on augmentera la dose d’œstrogènes.
Un examen clinique est réalisé à 3 mois puis tous les 6 mois, des dosages de cholestérol, TG, gly-
cémie tous les ans, et une mammographie tous les 2 ans.
Cancer du sein
Il n’existe pas encore pour le cancer du sein d’évidence épidémiologique incontesta-
ble. En revanche, un certain nombre de facteurs de risque sont actuellement établis
et action ptéventive sur la survenue d’un cancer du sein ; n’a pas d’action sur les bouffées
de chaleur ni la sécheresse vaginale, non remboursé sauf en cas d’ostéoporose
confirmée ; dose : 60mg/j.
Chapitre 16
Prolapsus I.U.E
Objectifs :
16.1 Introduction
Les prolapsus génitaux sont des troubles de la statique pelvienne à l’origine d’une symptomatolo-
gie fonctionnelle variable (urinaire, rectale, sexuelle) ou d’une simple pesanteur pelvienne.
Ces manifestations sont fréquentes mais souvent cachées car associées à la vieillesse. L’inconti-
nence urinaire est la manifestation la plus invalidante ; elle concerne plus de 10 % des femmes.
Les facteurs acquis sont traumatiques ou correspondent à une pathologie acquise du tissu con-
jonctif.
Les traumatismes sont essentiellement obstétricaux (gros fœtus, manœuvres instrumentales, travail
prolongé, expression utérine, épisiotomie médiane, déchirure périnéale,..). Ceux sont les facteurs
étiologiques prédominant. La majorité des traumatismes se réparent progressivement après l’ac-
couchement, sauf en cas de lésions du nerf pudendal ou de fragilité du tissu conjonctif. Les trau-
matismes peuvent être chirurgicaux par section des éléments de suspension des viscères pelviens
soit par modification de leur position (fixation antérieure de l’utérus favorisant les rectocèle ou les
élytrocèles). Enfin, il peut s’agir de traumatismes répétés : sportif de haut niveau, toux chronique,
constipation chronique.
Les lésions acquises du tissu conjonctif sont secondaires au vieillissement physiologique, à une ca-
rence œstrogénique, à une obésité, à une carence nutritionnelle => involution des fascias et des li-
gaments.
Après un accouchement par voie naturelle, des lésions périnéales sont presque systématiques ; elles
concernent les muscles releveurs et l’aponévrose pelvienne.
Ces lésions se réparent les plus souvent et progressivement. Dans certains cas, surviennent des lé-
sions musculaires d’origine neurogène par lésions ou étirement du nerf pudendal ; celles-ci vont
alors être responsables d’une atrophie progressive des muscles releveurs qui ne soutiendront plus
l’aponévrose et ensuite les organes pelviens.
16.3.1 L’interrogatoire
La symptomatologie est variable. Elle n’est pas corrélée à l’importance du prolapsus. Il peut
s’agir de la perception d’une « boule » ou d’une masse vulvaire. Cette saillie est majorée en posi-
tion debout ou à l’effort et diminuée en position de repos ou en décubitus dorsal.
Dans certaines situations la saillie des viscères peut être responsable de lésions de frottements à
l’origine de saignements ou de leucorrhée.
D’autres symptômes, témoin d’une pathologie du plancher pelvien, peuvent révéler un prolapsus :
degré II à une marche rapide, 3ème degré II au fait de se lever). On pourra aussi utiliser une
méthode plus objective : PAD test qui consiste à peser des garnitures pour apprécier le volume
d’urines perdues.
— incontinence anale au gaz ou au fécès, troubles de la défécation (dyschésie ano-rectale, pou-
vant être corrigée par une manœuvre digitale intra-vaginale),
— troubles sexuels : impression de béance vulvaire, gaz intra-vaginaux, perte de sensibilité vul-
vo-vaginale, dyspareunie d’intromission par obstacle, saignements post-coitaux, gêne liée à
l’organe prolabé,
— altération de la qualité de vie : appréciée par des échelles spécifiques (DITROVIE) qui com-
portent des questions sur l’activité physique, sportive, le travail, l’anxiété, …
— douleurs dorso-lombaires.
L’examen est réalisé en position couchée puis éventuellement debout voire accroupie, vessie plei-
ne et vessie vide.
Il comporte, en dehors de l’examen gynécologique habituel :
16.3.2 L’inspection
Elle recherche une béance vulvaire, une cicatrice périnéale d’épisiotomie, apprécie la distance ano-
vulvaire, la trophicité des organes génitaux externes (cause de dyspareunie, de brûlures miction-
nelles).
Ensuite, l’examen sous spéculum permet de vérifier l’aspect du col utérin (voire de pratiquer frot-
tis). Ensuite il comporte plusieurs étapes, réalisées vessie pleine, position debout, couchée puis
vessie vide :
à un bon pronostic chirurgical en cas d’IUE. Le TVT test ou manœuvre d’Ulmsten con-
siste à réaliser un soutènement de l’urètre sans pression à l’aide d’une valve ou d’une
pince longuette afin d’empêcher sa descente au cours d’un effort de poussée. Si les fuites
urinaires n’apparaissent plus, une intervention type TVT devrait être efficace.
— Temps postérieur : on refoule la paroi antérieure du vagin. A l’effort peut apparaître une
colpocèle postérieure correspondant à une rectocèle (saillie du rectum dans le vagin) ou
à une élytrocèle (hernie du cul de sac de douglas dans la cloison recto-vaginale). Le tou-
cher rectal permettra de faire la différence entre les deux en percevant dans un cas des
anses digestives prolabées correspondant à une hernie du cul de sac de douglas.
L’examen est complété par un toucher vaginal pour l’exploration de l’utérus, des annexes et des
releveurs et par un toucher rectal pour explorer la cloison recto-vaginale, l’étude de la tonicité du
sphincter de l’anus, le noyau fibreux central du périnée et la contractilité des muscles releveurs (pu-
bo-rectaux).
La qualité des muscles releveurs de l’anus appréciée en demandant à la femme de faire un effort
de retenue qui est coté de 0 à 5.
L’examen des seins et l’examen général (recherche d’hernie de la paroi abdominale) doivent être
réalisés.
• ECBU systématique,
• Explorations urodynamiques pour apprécier la qualité du sphincter, la contractilité vésicale,
le degré de transmission des pressions abdominales, la stabilité vésicale et urétrale,
• Techniques d’imagerie pour apprécier la mobilité des organes par rapport aux structures os-
seuses (échograhie, Colpocystodéfécogramme, IRM,…)
• parfois, manométrie anorectale et défécographie en cas de troubles de la défécation.
Les moyens :
• L’abstention thérapeutique.
• Les alternatives (pessaire, sonde).
• La rééducation pelvi-périnéale.
• Les traitements médicaux.
• Les techniques chirurgicales par voie abdominale ou par voie basse.
L’abstention thérapeutique s’envisage en cas de :
• Découverte fortuite ou l’absence de demande de la femme,
• Proximité d’un accouchement,
• Chirurgie pelvienne récente,
• Contre-indication chirurgicale.
L’évolution d’un prolapsus est variable ; il peut exister une stabilisation des troubles ou une aggra-
vation, rarement une amélioration en dehors de la période post-partum.
Chapitre 17
Tuméfaction pelvienne
Objectifs :
17.1 Introduction
Les deux tuméfactions pelviennes les plus fréquentes chez la femme sont le fibrome utérin et le
kyste de l’ovaire. L’examen complémentaire essentiel est l’échographie qui sera parfois complétée
de la cœlioscopie. La tomodensitométrie et l’IRM sont rarement utilisées.
après un lavement.
l’examen abdominal
• parfois palpe le pole supérieur de la tuméfaction quand elle est de grande taille et en
précise alors la régularité des contours,
• recherche une ascite,
• recherche une hépatomégalie qui associées à une tuméfaction irrégulière orientent
vers un cancer de l’ovaire.
le TR en cas de rectorragie
• et de tumeur fixée dans le cul-de-sac de Douglas recherche une tumeur intra-rectale.
Chapitre 18
Fibrome
Objectifs :
• Devant une tuméfaction pelvienne chez une femme, argumenter les principales
hypothèses diagnostiques et justifier les examens complémentaires pertinents.
• Argumenter l’attitude thérapeutique.
• Planifier le suivi thérapeutique.
18.1 Introduction
Les fibro-myomes, plus communément dénommés fibromes, sont les tumeurs bénignes dévelop-
pés au dépens des cellules musculaires de l’utérus, œstrogéno-dépendantes. L’incidence des fibro-
mes augmente avec l’âge : 20 à 30 % des femmes caucasiennes et près de 50 % des femmes de race
noire de plus de 30 ans ont des fibro-myomes utérins. Leurs manifestations cliniques sont multi-
ples, toutefois la majorité d’entre eux est asymptomatique.
Elles correspondent à la principale indication d’hystérectomie en phase pré-ménopausique.
Le risque de dégénérescence est très faible et hypothétique.
Le lien entre fibrome et hémorragie n’est pas systématique.
L’apport de l’échographie est essentiel dans la prise en charge diagnostique.
1. Il est important de souligner qu’environ 50 % des fibromes sont asymptomatiques et sont dé-
couverts au cours d’un examen gynécologique systématique, d’une échographie ou d’une
technique d’imagerie pelvienne (TDM, IRM, UIV).
2. Ménorragies
C’est le principal signe révélateur. Les règles sont augmentées en durée et en abondance. Il
faut faire préciser à la patiente le nombre de changes par jour et la présence ou non de caillots ;
ces hémorragies ne sont pas directement en rapport avec le fibrome lui-même, mais résultent
des modifications de la cavité utérine altérant la contractilité du myomètre et de l’hyperplasie
endométriale généralement associée dans le contexte d’insuffisance lutéale.
3. Métrorragies
Elles sont rarement isolées. Le plus souvent il s’agit de ménométrorragies.
4. Pesanteur pelvienne
Une pesanteur pelvienne ou des signes de compression des organes de voisinage responsables
de pollakiurie par irritabilité vésicale ou de constipation par compression digestive peuvent
être un mode révélateur.
5. Perception par la femme d’une masse abdominale
6. Dysménorrhée, liée à un fibrome du col ou de l’isthme gênant l’évacuation du flux menstruel
7. Des complications :
a. Complications hémorragiques
Un fibrome sous-muqueux peut être responsable d’une hémorragie plus importante pou-
vant entraîner une anémie microcytaire hyposidérémique. Les autres formes topographi-
ques des fibromes (sous-séreux et intersticiel) sont rarement à l’origine de saignements.
b. Complications douloureuses
La nécrobiose aseptique d’un fibrome est la principale cause des douleurs en cas de fi-
brome. Elle est secondaire à l’ischémie du fibrome et associe des douleurs pelviennes va-
riables avec une fièvre entre 38° et 39°, parfois des métrorragies de sang noirâtre. Au
toucher vaginal, le fibrome est augmenté de volume, douloureux à la palpation. L’écho-
graphie met en évidence une image en cocarde avec une hyperéchogénécité centrale. Le
traitement est médical et associe :
— repos au lit et glace sur le ventre
— des AINS (contre-indiqués en cas de grossesse) et des antalgiques
— une antibiothérapie peut se discuter.
Plus rarement, il peut s’agir de la torsion d’un fibrome sous-séreux pédiculé, ou de l’ac-
couchement par le col d’un fibrome pédiculé avec des coliques expulsives.
c. Complications mécaniques
avec compression de la vessie (=> rétention d’urines), du rectum (=> « faux besoins »),
des veines pelviennes (=> thromboses ou d’œdèmes des membres inférieurs, plus rare-
ment de phlébites) ou compression nerveuse responsable de sciatalgie à la face postérieu-
re de la cuisse ou compression obturatrice à la face interne de la cuisse et enfin,
compression des uretères (=> urétéro-hydronéphrose, voire de coliques néphrétiques ou
de pyélonéphrites).
d. Transformation maligne
Le lien fibromyome-sarcome est incertain et aucune filiation à ce jour n’a été démontrée.
e. Complications gravidiques
— Stérilité et fausses couches spontanées à répétition, notamment en cas de fibrome
sous-muqueux
L’hystéroscopie diagnostique
c’est l’examen-clé pour apprécier le retentissement intra-cavitaire des fibro-
myomes comme l’hystérosonographie.
La miniaturisation des endoscopes rigides ou souples (< 4 mm) apporte une
meilleure tolérance et permet de réaliser cet examen de façon ambulatoire.
L’Hystérographie
L’indication de l’hystérographie dans le diagnostic et le bilan d’une patho-
logie myomateuse se sont rétrécis avec les années. Elle garde uniquement
un intérêt pour apprécier le retentissement des myomes sur la cavité utérine
et en cas d’infertilité associée, elle permet de pratiquer le bilan de la perméa-
bilité tubaire dont le diagnostic peut modifier la prise en charge de l’inferti-
lité.
Le TDM abdomino-pelvien
Moins performant que l’échographie, le scanner n’est généralement pas in-
diqué, sauf en cas de localisation particulière, notamment si l’on suspecte
une compression urétérale (« uroscanner »).
L’IRM
Elle permet de caractériser le siège, le nombre, la taille et la transformation
du fibrome, et représente l’examen le plus efficace pour la cartographie
exacte des fibromes. Elle peut également permettre le diagnostic différentiel
avec l’adénomyose et les masses annexielles.
1. Abstention thérapeutique
C’est la règle pour les fibromes asymptomatiques de volume modéré et de découverte fortuite.
2. Traitement médical
Les progestatifs sont habituellement utilisés. Ils visent à minimiser les saignements liés à l’hy-
perestrogénie relative en compensant l’insuffisance lutéale, mais ne peuvent réduire le volu-
me des fibromes.
Les progestatifs sont prescrits du 15ème au 25ème jour du cycle, et du 5ème au 25ème jour si un
effet contraceptif est souhaité.
Les dérivés de la 19-norprogestérone (norpregnanes) sont actuellement les plus utilisés : Lu-
tényl®, Surgestone®.
En cas de volume jugé trop important et/ou d’anémie sévère, la prescription d’agonistes de la
LH-RH peut être indiquée dans un but exclusivement pré- ou péri-opératoire et pour des du-
rées inférieures à 6 mois.
3. Traitement chirurgical
du fibrome,
• Le traitement médical par progestatifs n’est efficace que sur les anomalies de l’endomètre
souvent associées,
• Le traitement est essentiellement chirurgical,
• Les complications (en dehors des hémorragies) sont rares.
Chapitre 19
Kyste Ovarien
Objectifs :
• Devant une tuméfaction pelvienne chez une femme, argumenter les principales
hypothèses.
• Diagnostiquer et justifier les examens complémentaires pertinents.
• Diagnostiquer une tumeur de l’ovaire.
• Argumenter l’attitude thérapeutique.
• Planifier le suivi thérapeutique.
19.1 Introduction
La pathologie annexielle constitue l’un des motifs les plus fréquents de consultation gynécologi-
que, comme l’une des indications les plus fréquentes en chirurgie gynécologique : 5 à 7 % des fem-
mes développent une tumeur ovarienne au cours de leur vie.
Les kystes ovariens peuvent être :
• Fonctionnels,
• Ou organiques (lésions vraies), bénins ou malins
a. Un grand nombre de ces kystes sont dits « fonctionnels », correspondant soit à de gros folli-
cules pré-ovulatoires ou anovulatoires (> 3 cm, il est à noter que le follicule ovulatoire de De
Graaf mesure 22 mm), soit à des corps jaunes kystiques. Ils disparaissent spontanément. Ils
constituent les kystes les plus fréquents, avec une prévalence de 20 % chez les femmes en pé-
riode d’activité génitale et 5 % après la ménopause. Ils sont favorisés par les inductions de
l’ovulation.
Ces kystes régressent spontanément dans 90 % des cas, en quelques semaines.
Il a longtemps été classique de dire que les kystes fonctionnels n’existaient pas après la mé-
nopause. Pourtant, il a été montré que 5 % des patientes ménopausées présentent un kyste
fonctionnel. Les kystes uniloculaires doivent donc être correctement évalués avant d’être opé-
rés.
b. Les kystes ovariens organiques sont le plus souvent bénins. Seules 5 % des masses an-
nexielles organiques diagnostiquées avant la ménopause sont néoplasiques ; et environ 15 %
après la ménopause. Les kystes ne constituent pas des lésions pré-néoplasiques et doivent être
pris en charge de façon simple, afin de ne pas altérer la vie ultérieure des femmes, en terme
de fertilité, de douleurs séquellaires ou d’éxérese inutile d’organes sains
c. Inversement le cancer de l’ovaire est une pathologie de mauvais pronostic, qui nécessite un
traitement adapté.
Devant une « masse ovarienne » unilatérale, deux étapes sont toujours à respecter :
— affirmer l’organicité,
— éliminer une lésion néoplasique.
Rappel : Les tumeurs de l’ovaire peuvent être développées à partir des 3 constituants princi-
paux des gonades : l’épithélium cœlomique (mésothélium), le stroma spécialisé (tumeur des
cordons sexuels) et les cellules germinales.
Chacun de ces constituants peut donner des tumeurs bénignes, des tumeurs à malignité
limitée (lésion borderline ou frontière) ou des cancers.
Les tumeurs épithéliales séreuse sont de loin les plus fréquentes et constituent 90 % de l’en-
semble des tumeurs ovariennes.
Cependant, la fréquence de chaque type de lésion (épithélium cœlomique / stroma spécialisé /
cellules germinales) varie avec l’âge, comme la fréquence des cancers.
• L’examen au spéculum
On note l’état du col. Il est impératif de réaliser des frottis en l’absence de frottis cer-
vico-vaginal datant de moins de 2 ans.
• Le toucher vaginal
Il retrouve une masse latéro-utérine, rénitente, régulière, séparée de l’utérus par un
sillon, indépendante de la mobilisation utérine. Elle peut être parfois prolabée dans le
cul de sac de Douglas.
Le reste de l’examen clinique est normal.
Aucun élément ne permet alors d’affirmer la nature fonctionnelle, organique bénigne
ou néoplasique de cette anomalie. Ce sont les examens complémentaires qui vont
orienter vers le diagnostic final qui devra être confirmé par une étude anatomopatho-
logique de toutes les tumeurs organiques.
Examens complémentaires
Echographie pelvienne avec étude Doppler.
Le premier examen complémentaire à réaliser est une échographie pelvienne.
Elle doit être effectuée par un opérateur compétent en gynécologie avec un appareilla-
ge adapté. Elle se fera par voie abdominale et par voie vaginale. Le compte rendu écho-
graphique doit décrire la lésion avec précision :
• Côté du kyste,
• Biométrie du kyste,
• Forme et situation (uni ou bilatérale),
• Echogénicité (anéchogène, discrètement échogène, homogène ou hétérogène),
• Caractéristiques de la paroi (épaisseur, régularité),
• Existence de cloison(s) (en précisant l’épaisseur, et la régularité),
• Existence de végétations intra ou extra-kystique (en précisant la taille et la situation)
• Description de l’ovaire controlatéral et de l’utérus à la recherche d’une pathologie as-
sociée
• Description du cul de sac de Douglas avec signalement d’une éventuelle ascite.
L’existence d’une ou de plusieurs végétations, un aspect complexe ou un aspect solide sont
des arguments très évocateurs de malignité.
Une étude Doppler doit compléter l’étude morphologique.
Une élévation du CA 125 après la ménopause est un argument fort pour la malignité.
1. kyste vestigial. Il s’agit d’un reliquat du canal de Wolff qui est le plus souvent appendu au
pavillon tubaire. Ces « kystes » ne se compliquent pas et ne sont pas des indications opératoi-
res s’ils sont reconnus lors du bilan (kystes distinct de l’ovaire, mobilisable indépendament
de lui),
2. vessie en réplétion,
3. caecum à droite et sigmoïde à gauche
4. hydrosalpinx, dilatation tubaire séquellaire d’infection, (formation d’allure kystique à
l’échographie, à paroi épaisse avec des cloisons tronquées et un contenu hétérogène, située
entre l’utérus et l’ovaire),
5. grossesse extra-utérine (aménorrhée, hCG positifs, hémopéritoine, masse hétérogène dis-
tincte de l’ovaire),
6. myome sous-séreux pédiculé (échogénicité identique à celle du myomètre, mobilisation in-
dépendante de l’ovaire, pédicule vasculaire provenant de l’utérus),
7. faux kyste péritonéal correspondant à un cloisonnement péritonéal par des adhérences (pa-
tientes ayant de multiples antécédents de chirurgie pelvienne et/ou d’infections).
La torsion
Elle survient surtout pour les kystes lourds : dermoides, mucineux ; ou les kystes mu-
nis d’un pédicule très fin : kyste du parovaire.
Le tableau clinique est caractéristique : il s’agit d’un coup de tonnerre dans un ciel serein.
La douleur abdomino-pelvienne débute brutalement d’une seconde à l’autre et ne cède pas.
Elle est associée à des vomissements et nausées.
L’examen retrouve un tableau de défense abdomino-pelvienne généralisée. L’examen gy-
nécologique note un cul de sac extrêmement douloureux. Il n’y a pas de signe infectieux,
ni de signe pouvant faire évoquer une occlusion.
Souvent des épisodes de subtorsion ont pécédé l’accident aigu. L’échographie montre une
image latéro-utérine. Le Doppler peut montrer l’arrêt de la vascularisation au niveau des
pédicules utéro-ovariens et infundibulo-pelviens. Une intervention est nécessaire en ur-
gence pour détordre le kyste. Il faut être conservateur chez les femmes jeunes, même en cas
de geste tardif et même si l’aspect de l’ovaire est inquiétant.
Des contôles tardifs ont montré la récupération d’une fonction sub-normale.
Les classiques troubles de l’hémostase ne sont plus jamais observés.
L’hémorragie intra-kystique
Elle survient souvent dans des kystes fonctionnels. Elle provoque l’apparition d’un syndro-
me douloureux pelvien à début rapide. L’examen clinique retrouve une défense dans l’une
des deux fosses iliaques. L’un des culs de sac est comblé et douloureux. L’échographie re-
trouve un kyste très finement échogène si l’examen est réalisé tôt après l’accident ou hété-
rogène si l’examen est réalisé plus tard. Il est fréquent d’observer un épanchement
péritonéal associé. Ici encore le traitement chirurgical s’impose afin de confirmer le dia-
gnostic, d’arrêter l’hémorragie, et de traiter le kyste.
La rupture du kyste de l’ovaire
Elle complique souvent l’hémorragie et ou la torsion. Le tableau est globalement superpo-
sable à celui de l’hémorragie. L’échographie peut orienter le diagnostic en montrant un
épanchement péritonéal abondant. L’intervention confirme le diagnostic et permet le trai-
tement.
L’infection ovarienne (abcès ovarien)
Elle est soit secondaire à un tableau de pelvipéritonite d’origine génitale soit secondaire à
une ponction ovarienne échoguidée pour traitement d’un kyste ou recueil ovocytaire. Son
tableau est caractéristique avec hyperthermie, contractures pelviennes, hyperleucocytose.
Ici encore l’intervention s’impose afin de confirmer le diagnostic de réaliser la toilette pé-
ritonéale et le drainage de l’abcès.
Le traitement antibiotique (triple antibiothérapie associant une céphalosporine, un amino-
side et un imidazolé) est nécessaire.
Chapitre 20
• gravité,
• fréquence dans l’absolu ou dans une population définie à forte incidence,
• phase pré-clinique longue où le diagnostic est possible (avec guérison),
• pathologie dont le diagnostic précoce augmente la curabilité.
— sa fiabilité intrinsèque :
• Sensibilité = sujets ayant test +/ sujets malades => capacité à identifier les sujets malades,
• Spécificité = sujets ayant un test − / sujets sains => capacité à identifier les sujets sains
• Sensibilité et spécificité sont des notions non prospectives,
• en cancérologie le choix du seuil de positivité privilégie la sensibilité :
Malades Sains
Test + a c (faux +)
Test - b (faux -) d
Total a+b c+d
— primaire : consiste à empêcher l’apparition des cancers et donc doit agir sur les facteurs de
risques,
— secondaire : vise à combattre la transformation de lésions bénignes en malignes,
— tertiaire : prévient les séquelles de la maladie et des traitements et concourt à réinsérer les
patientes.
Figure : ovulation avec rupture de la coque ovarienne, internalisation d’un fragment de coque ova-
rienne et sa cancérisation sous l’effet des hormones et facteurs de croissance intra-ovariens.
La croissance serait lente puisqu’une tumeur d’un centimètre correspondrait à trois ans d’évolu-
tion. L’extension se fait localement par extension péritonéale suivant les grands courants périto-
néaux (le long des gouttières pariéto-coliques et des coupoles diaphragmatiques), par atteinte de
l’épiploon flottant, et par voie lymphatique et hématogène par les ligaments ronds, lombo-ovariens
et utéro-ovariens vers les axes ilio-fémoraux et lombo-aortiques.
20.3.4 Dépistage
Il repose principalement sur l’échographie pelvienne et les marqueurs sériques, notamment le CA
125 ; ce dépistage reste décevant en raison de la faible valeur prédictive de ces examens qui est de
l’ordre de 10 %, essentiellement lié au fait que la prévalence de la maladie est faible dans la popu-
lation générale et que la fréquence comparée des formations kystiques ovariennes bénignes est fré-
quente.
20.3.5 Prévention
Elle est principalement secondaire concernant la castration prophylactique dans les formes fami-
liales. L’ovariectomie bilatérale réduit le risque de cancer de l’ovaire, mais le risque de carcinose
péritonéale après ovariectomie prophylactique est estimé à 1,8 % chez les femmes à risque familial
de cancer de l’ovaire Ainsi le collectif d’experts réunis par l’Inserm recommande cette ovariecto-
mie aux femmes ayant un risque tumoral de plus de 40 % (tandis qu’elle est envisageable si le ris-
que est de plus de 20 %), ayant eu le nombre d’enfants souhaité. Cette chirurgie ne doit pas être
proposée chez les femmes de moins de 35 ans ou de moins de 40 ans sans enfant, ou lorsque le
risque tumoral est inférieur à 5 %. Cette décision doit être prise dans un cadre multidisciplinaire,
avec un suivi psychologique, après un délai de réflexion d’au moins trois mois, et le geste effectué
par cœlioscopie sauf contre-indication, après une exploration soigneuse de la cavité abdominale,
en enlevant largement l’annexe, avec ensachage et en prévoyant une étude histologique. Enfin, une
substitution hormonale peut être discutée en tenant compte de son impact mammaire sur ce terrain
particulier.
Chez les patientes à risque modéré, la contraception orale assure une protection ovarienne prouvée.
Sur le plan génétique, sont décrits des syndromes de Lynch II dans lesquels les cancers de l’endo-
mètre sont représentés.
La contraception orale semble avoir une valeur de protection.
20.4.3 Dépistage
Les explorations endo-cavitaires, cyto ou histologiques, ont une faible valeur prédictive positive et
un obstacle cervical existe dans 10 à 20 % des cas chez ces patientes ménopausées, les rendant ino-
pérants.
Le test aux progestatifs (prescription de progestatifs durant 10 jours et exploration des patientes qui
saignent à l’arêt de cette séquence) longtemps utilisé est trop peu spécifique.
Actuellement, l’échographie semble être le meilleur examen, mais il n’est pas évalué en terme de
dépistage. On considère que lorsque l’épaisseur de l’endomètre est supérieur à 5 mm, il y a patho-
logie. Dans ces cas-là, la valeur prédictive positive est de 30 % ; à l’inverse, cet examen est surtout
intéressant par sa valeur prédictive négative de 100 % lorsque l’endomètre est moins de 5 mm.
Figure : aspects d’endomètre normal (coupe longitudinale) chez une femme ménopausée et épais-
sie (coupe transversale) en échographie vaginale.
Lorsqu’une échographie retient un endomètre d’épaisseur anormale, des explorations endocavitai-
res sont indispensables : l’hystéroscopie (qui a supplanté l’hystérosalpingographie) permet de vi-
sualiser la cavité utérine et de réaliser conjointement des prélèvements histologiques orientés.
20.4.5 Prévention
La prévention primaire repose sur la lutte contre l’hyper-estrogénie :
— les traitements hormonaux substitutifs doivent comporter une séquence progestative suffisan-
te associées aux œstrogènes,
— on peut recommander l’utilisation de traitements progestatifs équilibrants en préménopause,
— la contraception orale peut être proposée chez une patiente ayant un ovaire polykystique.
Le pic de fréquence est de 60 ans, avec une augmentation de la fréquence chez les femmes jeunes.
La mortalité est en baisse de 4 % par an, mais persistent tout de même 2.000 décès par an en France
pour ce cancer. La survie globale à 5 ans est de 71 % ; la survie des stades I est de 85 %, des stades
IV de 10 %.
Ces facteurs de risque désignent donc une population socialement défavorisée (dont l’accès au
« réseau de soins » n’est pas toujours aisé).
Figures : col utérin normal : examen au spéculum, schéma anatomique, et coupe anatomopatholo-
gique de la zone de jonction.
La zone de jonction entre la muqueuse glandulaire et la muqueuse malpighienne est une zone de
mouvements et particulièrement sensible à l’action des virus, les phénomènes de cicatrisation per-
manents qui s’y déroulent peuvent être viciés par ces virus et aboutir à une dysplasie.
On estime que le délai moyen entre une dysplasie légère et une dysplasie sévère ou un cancer in
situ est de 7 à 9 ans, le passage à l’invasivité étant de 5 ans. Les FCV permettent de dépister les
états précancéreux et les carcinomes in situ du col utérins : jusqu’à ce stade les traitements sont
constamment efficaces sans que la fertilité des patientes soit mencée.
Figures : aspect de dysplasie cervicale sous colposcopie après application d’acide acétique et can-
cer ulcérant du col stade Ib.
20.5.4 Dépistage
Cette histoire naturelle que l’on connaît bien explique que le frottis soit efficace, et permette une
diminution spectaculaire de la mortalité par cancer du col dans les pays où le dépistage est organisé
de manière efficace. Sont réalisés en France cinq millions de frottis annuels : 5 % des frottis sont
pathologiques. Ce qui pêche, c’est qu’environ 10 % des frottis sont effectués par les omni-prati-
ciens qui sont au contact des femmes à risque, et qu’ainsi 30 % des femmes n’ont pas de dépistage
correct ; or ce sont précisément elles qui sont à risque.
Les premières publications ayant fait état de l’efficacité de ce dépistage remontent à 1986 (British
Medical Journal 1986-1993, 159-64) où l’on a observé une diminution de la fréquence des cancers
du col de 93,5 % en cas de frottis annuels, et de 90,8 % en cas de frottis tri-annuels. En France, en
cas de participation de 60 % de la population, on obtiendrait les résultats suivants :
Une conférence de consensus s’est réunie en France à Lille en 1990, ayant proposé d’effectuer des
frottis cervico-vaginaux à 25 puis à 26 ans, et ensuite des frottis tri-annuels jusqu’à 65 ans. Des re-
commandations médicales opposables ont été tirées de cette conférence de consensus, qui ont été
secondairement abandonnées. Pour la majorité des praticiens, les frottis doivent être effectués dès
les premiers rapports sexuels, puis un an après, et ensuite il faut moduler la fréquence des frottis
selon les facteurs de risque des patientes.
Les échecs du dépistage peuvent être liés à un prélèvement défectueux :
Plus rarement, sont en cause des erreurs de lecture par le pathologiste ; il faut enfin savoir que dans
toutes les séries, jusqu’à 20 % des cancers du col surviennent après un frottis normal et correcte-
ment effectué.
Figure 6 : les instruments du FCV (étalement sur lame et recueil cellulaire pour cytologie en cou-
che mince)
La classification de bethesda
Les pathologistes américains ont eu le souci de proposer une interprétation du frottis cervico-vagi-
nal utilisable par tous les cliniciens : dans le compte-rendu cyto-pathologique du FCV doivent
figurer :
— la qualité du prélèvement,
— un compte rendu standardisé qui peut introduire la notion d’ASC(G)US (Atypical Squamus
(Glandular) Cell Uncertain Significance) ce qui correspond à nos anciennes dystrophies.
20.5.5 Prévention
La prévention du cancer du col repose sur l’arrêt du tabagisme et la prévention primaire des mala-
dies sexuellement transmissibles. La prévention secondaire est le traitement des infections génita-
les du couple et le traitement des dysplasies cervicales.
D’autres facteurs sont incriminés : l’obésité post-ménopausique, l’irradiation, l’alcool, le haut ni-
veau socio-économique.
Les aspects génétiques sont fondamentaux en pathologie mammaire : on distingue :
Figure : exemple d’arbre généalogique d’une famille chez une mutation du gène BRCA1 a été
mise en évidence.
2. Les gènes de prédisposition héréditaire où le cancer du sein est un élément parmi d’autres
— syndrome de Li Fraumeni : anomalie du gène de la P53 responsable de sarcomes, de tu-
meurs cérébrales, surrénaliennes et de leucémies
— syndrome de Cowden ou syndrome des hamartomes multiples entraînant des cancers vis-
céraux.
3. Les aspects génétiques non mendeliens
Il existe des sujets porteurs d’allèles rares : 5 % de la population, où le risque de cancer est
multiplié par 2, donnant un risque cumulé à 80 ans de 20 %. Ces anomalies seraient respon-
sables d’un cancer du sein sur 11. Des anomalies des oncogènes h-ras et c-mos ont été décri-
tes. Enfin le phénomène d’hétérozygotie pour le gène de l’ataxie et télangiectasie est lui aussi
responsable d’aspects génétiques non mendeliens.
20.6.3 Dépistage
La mammographie peut dépister des lésions tumorales à partir d’une taille moyenne de 5 mm (avec
des variations importantes selon la situation de la lésion et la densité mammaire), tandis que la pal-
pation ne dépiste en moyenne que des tumeurs de plus de 1 cm (correspondant à 8 ans d’évolution).
Or il existe une corrélation nette en la taille tumorale et le risque d’extension métastatique (on es-
time qu’environ 50 % des tumeurs de plus de 3 cm sont déjà métastatiques). De plus la mammo-
graphie permet de diagnostiquer des lésions malignes non encore invasives (carcinomes in situ) en
mettant en évidence en particulier des microcalcifications mammaires, dont le pronostic est excel-
lent après traitement.
Figure : le mammographe.
Le dépistage clinique n’est pas validé en terme de dépistage :
— l’auto-palpation doit être enseignée, mais elle est anxiogène et peut-être faussement rassuran-
te
— l’examen médical n’est pas toujours bien accepté par les patientes, et parfois difficile de réa-
lisation devant des seins denses.
axillaire)
Le dépistage mammographique est donc la référence :
— en terme de santé publique il est recommandé chez les patientes de 50 à 74 ans, comprenant
deux incidences (oblique, axillaire et face) tous les deux ans ; les résultats de ce dépistage
avec une participation de 60 % de la population seraient en faveur d’une réduction de 30 %
de la mortalité par cancer du sein, avec une valeur prédictive positive de 30 % et le dépistage
d’un cancer du sein toutes les 200 mammographies (30 % de ces cancers feront moins de
1 cm). Le compte rendu doit être exprimé selon la classification ACR (modifiée par
l’ANAES) :
— au niveau individuel, les bénéfices du dépistage sont plus modestes. On estime que seulement
0,4 % des femmes dépistées auront une survie augmentée car :
— toutes les femmes bien sûr dépistées ne font pas un cancer du sein,
— d’autre part, le dépistage ne sauve la vie d’une personne qu’à deux conditions :
• le traitement des stades précoces entraîne une guérison : or malheureusement 20 %
des stades précoces des cancers du sein vont mourir,
• le diagnostic à un stade évolué ne permette pas la guérison, ce qui est loin d’être vrai
pour le cancer du sein, puisque 50 % des cancers cliniques sont guérissables.
20.6.4 Prévention
Primaire, elle est illusoire : sport de haut niveau dans le jeune âge, alimentation moins occidentale,
retarder les ménarches à 16 ans, et obtenir une première grossesse à terme dès l’âge de 18 ans…
La prévention secondaire : des essais sont en cours en uttilisant des Modulateurs de Réponse Es-
trogéniques (Tamoxifene et Raloxifene), mais ces molécules posent le problème des effets secon-
daires (risques thrombo-embolique, de cancer endométrial, de lithiase vésiculaire de cataracte de
dystrophie ovarienne…) et de leur utilisation à long terme ; la mammectomie bilatérale et recons-
truction est une technique bien peu utilisée, du moins en Europe.
Chapitre 21
21.1 Introduction
L’étude du col bénin est dominée par le dépistage du cancer du col utérin par la pratique des Frottis
Cervico-Vaginaux (FCV) : le plan de ce cours est dicté par les anomalies observées en clinique
(infections tumeurs bénignes pathologies responsables de dystrophies) mais aussi notées par le pa-
thologiste qui lira le FCV effectué par le clinicien (infections tumeurs bénignes pathologies res-
ponsables de dystrophies métaplasie et dysplasie).
Par voie de conséquence la clinique actuelle du col utérin repose sur :
Puisque la zone de jonction doit être examinée par le FCV il faut ADAPTER le matériel du
FCV aux conditions anatomiques +++.
Fig : aspect de polype sentinelle accouché par le col (qui impose une vérification de la cavité
utérine à la recherche d’autres polypes en échographie ou hystéroscopie).
2. Fibromes utérins accouchés par le col
3. Endométriose : taches de goudron
4. Séquelles de cicatrisation :
• Kystes de Naboth,
• hypervascularisation régulière.
nique du FCV.
21.7.1 Définitions
La dysplasie :
Fig : colposcopie : col normal sans préparation - sous acide acétique - sous Lugol.
— DIAGNOSTIQUEE HISTOLOGIQUEMENT par des BIOPSIES effectuées sur les zo-
nes suspectes sous colposcopie.
La gravité des dysplasies : établie selon les anomalies cellulaires et les anomalies architectu-
rales modifiantl’épithélium de la profondeur à la superficie on distingue ainsi la dysplasie lé-
gère, moyenne, sévère
Un tableau de pseudo-concordances peut être établi en particulier avec les classifications amé-
ricaines de Richart (pseudo car la classification Bethesda est cytologique tandis que les clas-
sifications OMS et de Richart concernent des lésions de description histologique obtenues par
biopsies) :
• leur évolution est longue : environ 10 ans entre un col normal et un cancer in situ,
• leur évolution est connue => c’est pourquoi on peut les dépister et les traiter permettant ainsi
d’éviter l’apparition du cancer (prévention IIaire).
— donc nécessité d’une histologie précise avant destruction pour ne pas méconnaître une
lésion invasive,
— techniques : cryothérapie (lésions débutantes) ou laser +++,
— échecs sous forme de récidives : 6 à 8 % des cas.
• par exérèse :
— permettant une histologie de la pièce opératoire (soit de la totalité des lésions),
— techniques : conisation à la lame froide ou au laser, et éléctrorésection du col à l’anse dia-
thermique,
— jusqu’à 10 % d’échecs sous forme de récidives.
• dans tous les cas surveillance post-opératoire par FCV à 6 mois puis 1 ans.
Ce qui pêche :
• 10 % des FCV sont effectués par les omnipraticiens qui sont eux au contact des femmes à ris-
que,
• 30 % des femmes n’ont pas de dépistage correct majoritairement celles qui sont à risque.
• moment idéal : pas de produits locaux, pas de métrorragies, période pré-ovulatoire (mais ce
qui compte c’est de faire des FCV)
• renseigner le cytologiste : âge, DDR, motif du FCV, contexte clinique (atrophie, cervicite,
prolapsus…).
• exposer et moucher le col : pince longuette avec coton hydrophile et débarrasser le col de ses
sécrétions physiologiques.
• utiliser l’instrument adapté à la zone de jonction +++ :
−> prélèvement sur conservateur cellulaire liquide : laver le trident ou le Cytobrush® dans le
pot contenant le liquide.
−> prélèvement sur lame : étaler doucement et fixer rapidement en vaporisant à 30 cm.
1. La qualité
On apprécie :
• La richesse cellulaire : la zone de jonction doit être représentée, avec présence de cell en-
docervicales,
• la lisibilité par le cytologiste : défaut d’étalement ou artéfacts de fixation.
Si un FCV est de « mauvaise » qualité => le refaire…
2. Le compte rendu
On recherche des signes :
• de métaplasie,
• d’inflammation,
• d’alerte :
— anomalies cyto-nucléaires pouvant laisser craindre une dysplasie associée,
— stigmates d’infection par HPV : koïlocytes (cell avec halo clair périnucléaire).
• des associations sont possibles : inflammations et cell transformées.
3. La conclusion
• rassurante :
— FCV normal => surveillance usuelle,
— FCV mal effectué => à refaire sans attendre,
— ASC(G)US => contrôler à 3 mois après traitement étiologique.
• lésion de BAS GRADE : 2 attitudes sont possibles :
— FCV de contrôle à 6 mois
• si normal : surveillance usuelle,
• si persistance ou lésion de haut grade => colposcopie et biopsie.
— d’emblée évaluation colposcopique et biopsies car :
• FCV sous évalue les lésions dans 30 à 50 % des cas,
Chapitre 22
Cancer du col
Objectifs :
22.1 Introduction
Le cancer du col utérin a plusieurs particularités : - 2ème cancer dans le monde, 7ème en France,
3 500 nouveaux cas par an avec une incidence de 9,9 / 100 000 femmes,
— L’activité sexuelle : le jeune âge au premier rapport (< 17 ans) et le nombre de partenaires
sexuels sont les éléments essentiels.
— Le tabagisme : semble actuellement le second facteur.
— La contraception orale : les œstroprogestatifs prêtent à discussion. Ils augmentent le risque
de cancers glandulaires.
— Les déficits immunitaires représentent une facette nouvelle qu’il s’agisse de transplantées
rénales ou de séropositivité à HIV.
Les formes symptomatiques demeurent malheureusement les plus fréquentes en raison des
échecs du dépistage mais surtout de son absence :
• Métrorragies provoquées par un rapport sexuel, peu abondantes, indolores, même capricieu-
ses ou intermittentes, elles doivent évoquer le cancer invasif jusqu’à preuve du contraire. Un
traitement symptomatique est illicite tant que l’on n’a pas fait un examen attentif voire une
colposcopie. Certes beaucoup d’anomalies bénignes peuvent en être la cause mais cela reste
le maître symptôme.
• Métrorragies spontanées : en l’absence de rapport sexuel, la symptomatologie sera plus tar-
dive et l’accroissement de la lésion finira par provoquer des métrorragies spontanées.
• Leucorrhées banales, plus volontiers rosées sont un signe classique, en fait, rarement à l’ori-
gine du diagnostic.
• Les formes évoluées heureusement devenues exceptionnelles peuvent se révéler par des dou-
leurs à type de névralgie crurale ou obturatrice, un syndrome infectieux, des œdèmes des
membres inférieurs, des symptômes vésicaux (cystite, hématurie, pollakiurie), ou rectaux (té-
nesmes, épreintes ou faux besoins).
A l’examen :
Examen au Spéculum suivi du Toucher vaginal :
• Dans les formes asymptomatiques, le col peut sembler normal ou ne présenter qu’une zone
rouge d’apparence banale. Il faut alors réaliser une colposcopie qui montre en général, un as-
pect très inquiétant par l’existence de vaisseaux très atypiques, des aspects caractéristiques
après acide acétique et réaliser des biopsies. Le toucher vaginal n’est dans ce cas pas infor-
matif.
• Dans la forme accompagnée de symptômes, l’examen à l’œil nu met en évidence l’un des as-
pects macroscopiques classiques :
— Les formes bourgeonnantes sont de volume variable. Elles sont fragiles et saignent vo-
lontiers au contact => Biopsies.
— Les formes ulcérées, irrégulières, sont souvent nécrotiques avec un aspect de cratère. Le
toucher vaginal note trois signes : la lésion est indolore, repose sur une base indurée et
saigne au contact.
• Les formes évoluées : l’examen clinique se borne à un constat évident : tumeur bourgeonnan-
te, hémorragique, friable ou ulcération nécrotique (photos 4,5).
photo 4 photo 5
Dans tous les cas, la biopsie est indispensable pour affirmer le diagnostic et préciser le type his-
tologique.
Le frottis n’a plus d’intérêt à ce stade car les frottis faux négatifs sont fréquents dans ces for-
mes d’autant plus qu’elles sont évoluées.
Dans certaines situations, le diagnostic clinique est plus difficile :
— Le cancer de l’endocol est de diagnostic difficile. Le col peut apparaître normal mais volon-
tiers gros, renflé en barillet, saigne lors de l’expression du col entre les valves du spéculum.
— Le cancer du col restant est de plus en plus rare puisque l’hystérectomie sub totale n’est plus
guère pratiquée.
— Le cancer chez la femme enceinte : les métrorragies sont précoces, abondantes, risquent d’être
banalisées en raison de la fréquence des métrorragies pendant la grossesse. Il faut y penser et
rappeler que la grossesse pour beaucoup de femmes est la seule circonstance où elles rencon-
trent un gynécologue : le dépistage doit être réalisé pendant la grossesse chez les femmes
qui n’en bénéficient pas.
22.7.1 Méthodes
— Les techniques chirurgicales vont du plus simple au plus compliqué.
• La conisation : est l’ablation d’une partie du col. Elle peut être effectuée au bistouri froid,
au laser et le plus souvent à l’anse diathermique. (c.f. cours lésions bénignes),
• L’hystérectomie totale avec ablation d’une collerette vaginale n’a que peu d’indications,
• L’intervention de référence pour le carcinome invasif est la colpohystérectomie élargie
avec cellulolymphadénectomie pelvienne (CHEL). Elle peut être réalisée par voie
abdominale : c’est l’intervention de Wertheim, par voie vaginale : c’est l’intervention de
Shauta. Dans ce cas la lymphadénectomie est réalisée par voie cœlioscopique,
• La cervicectomie élargie permet de conserver la fécondité : cette intervention a été pro-
posée récemment par Dargent,
• Enfin, il peut être réalisé des pelvectomies, antérieures emportant avec l’utérus la vessie,
postérieures étendues au rectum, voire totales.
— La radiothérapie
• La curiethérapie utilise, en général le césium appliqué par appareil moulé parfois l’iri-
dium permettant l’mplantation interstitielle. Dans les deux cas, l’application se fait sous
anesthésie générale en hospitalisation de quelques jours. Elle traite le col et les paramè-
tres,
• La radiothérapie pelvienne fait appel à des radiations de haute énergie délivrées par des
accélérateurs linéaires. Elle traite le pelvis dans son ensemble, utérus, paramètres mais
aussi ganglions iliaques voire lombo-aortiques. Elle est réalisée en ambulatoire à raison
de 5 séances par semaine pendant 5 à 6 semaines.
— La chimiothérapie : Elle s’est imposée ces dernières années et fait appel essentiellement aux
sels de platine et au 5 Fluoro-Uracile.
Morbidité chirurgicale :
— Per-opératoire : hémorragies nécessitant la transfusion dans 15 % des cas, plaies vési-
cales,urétérales ou digestives dans 2 à 3 % des cas, complications trombo-emboliques.
— Post opératoire : ce sont essentiellement les troubles fonctionnels urinaires à type de
dysurie, parfois les sténoses urétérales ou des fistules vésicales ou urétérales secondai-
res, surtout quand le traitement a été radio-chirurgical.
Morbidité liée à la radiothérapie :
Les complications précoces sont peu importantes : asthénie, troubles digestifs à type de
nausées, de vomissements et diarrhées, cystites et rectites radiques, réactions cutanées.
Les complications tardives sont beaucoup plus ennuyeuses : fibrose ou sclérose sous cu-
tanée, fibrose pelvienne, sténose vaginale responsable de dyspareunie quelquefois majeure,
sténose urétérale et parfois fistule, cystite, rectite, sigmoïdite, iléite avec possibilité de sté-
nose et de fistule.
La morbidité chirurgicale est plus précoce et plus facile à traiter que les séquelles souvent
tardives de la radiothérapie.
La mortalité des hystérectomies élargies n’est pas nulle mais dans les séries actuelles, elle est < à
1 %. Celle des exentérations est plus importante.
Chapitre 23
Cancer de l’endomètre
Objectifs :
— Leucorrhées voire pyométrie. Les leucorrhées sont souvent négligées après la ménopause et
doivent être explorées,
— Pesanteurs ou douleurs pelviennes,
— Troubles urinaires,
— Parfois frottis de dépistage (rare), traduit une extension au col utérin.
— Parfois, on réalisera dans le même temps une biopsie d’endomètre à l’aide d’une pi-
pelle de Cornier ou d’une canule de Novack. Cependant, le col est souvent sténosé et
il s’agit de prélèvements à l’aveugle. Ils n’ont de valeur que s’ils sont positifs et une
biopsie négative ne doit en aucune façon éliminer le diagnostic.
— L’envahissement tumoral du col peut être visible s’il s’agit d’un cancer de l’endomè-
tre stade II,
— On vérifiera l’aspect du vagin (recherche d’une métastase vaginale),
— On appréciera la trophicité du vagin. Un vagin très trophique témoignant d’une hype-
rœstrogénie,
— En cas de polype au niveau de l’endocol, il faut savoir évoquer le polype sentinelle et
se méfier d’une tumeur intracavitaire.
Toucher vaginal
Le plus souvent normal (gêné par l’atrophie et l’obésité). On peut retrouver un utérus gros
et mou. On recherchera une masse annexielle.
Echographie
— par voie abdominale et vaginale (voire hystérosonographie avec injection intra-cavi-
taire de sérum).
— Mise en évidence d’une muqueuse épaisse (> 5 mm) avec un bourgeon tumoral irré-
gulier,
— elle permet de donner une idée sur la pénétration myométriale et recherche une atteinte
des ovaires.
Hystéroscopie
Peut être réalisée en ambulatoire.
Le plus souvent complétée par un curetage biopsique étagé. Typiquement, elle montre une
formation végétante, saignant au contact, au niveau de la cavité utérine.
Elle permet :
— de visualiser directement les lésions,
— d’en évaluer la topographie et en particulier l’extension au canal endocervical,
— de guider les prélèvements histologiques.
Hystérosalpingographie
Pratiquement abandonnée en raison du développement de l’échographie endovaginale et de
l’hystéroscopie.
Elle mettait en évidence des images de lacunes à bords flous, marécageuses, inhomogènes.
NB : Parfois, l’histologie est en faveur d’une hyperplasie atypique qui présente un risque d’évolu-
tion vers le cancer de l’endomètre (état précancéreux) et impose l’hystérectomie.
23.4.1.1 Terrain
— âge, obésité, HTA, diabète,
— Etat général (Karnovski, Performance Status)
— Opérabilité (++++) (score ASA : score en anesthésie permettant de coter le (mauvais) état
d’un malade. Va de 1 (risque anesthésique faible) à 5 (risque anesthésique majeur),
— Bilan biologique,
— Consultation pré-anesthésique,
— Radiographie pulmonaire.
Et surtout, l’IRM systématique qui a tendance à remplacer les autres examens complémentaires :
23.4.2 Traitement
23.4.2.1 Principes
• La chirurgie est la base du traitement et sera toujours réalisée en première intention,
• La classification FIGO est une classification chirurgicale et ne sera applicable qu’une fois le
geste chirurgical réalisé. Il faut insister sur le fait que la majorité des cancers de l’endomètre
sont diagnostiqués précocement (stade I 80 %, stade II 10 %, stade III 7 %, stade IV 3 %),
• Le geste « minimal » consistera en une hystérectomie totale extra-fasciale avec annexecto-
mie, et donne d’excellents résultats en termes de survie,
• Le terrain (femmes âgées, obèses, diabétiques, hypertendues) est peu propice aux grandes
exérèses chirurgicales (lymphadénectomies lombo-aortiques, pelvectomies),
• La curiethérapie et l’irradiation externe peuvent diminuer les récidives mais n’ont jamais dé-
montré d’amélioration de la survie,
• Il n’y a pas de place pour la chimiothérapie et l’hormonothérapie en situation adjuvante.
Curiethérapie
— Curiethérapie vaginale : 4 à 6 semaines après la chirurgie. Il peut s’agir d’une cu-
riethérapie à haut débit de dose (4 fractions de 6 grays) ou à bas débit (50 grays). On
préfère actuellement la curiethérapie à haut débit de dose (++++).
— Curiethérapie utéro-vaginale quand la chirurgie est contre-indiquée.
Radiothérapie externe
— Pelvienne (45 grays),
— Pelvienne + lombo-aortique voire abdominale.
Chimiothérapie
— Cisplatine / Doxorubicine / Cyclophosphamide,
— Cisplatine / Paclitaxel.
Hormonothérapie
— progestatifs
une récidive (fond vaginal ++, région sous-uréthrale++++) et d’évaluer la souplesse du pelvis
et des paramètres,
— Frottis une fois par an,
— Pas d’indication à faire des examens complémentaires à la recherche de récidives ou de mé-
tastases en l’absence de signes d’appel (notamment pas d’echographie ni de dosage du CA
125 en routine).
NB :
1. THS (Traitement hormonal substitutif) envisageable dans les stades I à faible risque en cas
de symptomatologie invalidante de la ménopause,
2. Traitement des récidives.
Il s’agit d’un tournant dans l’évolution de la maladie.
Evénement très péjoratif en terme de survie.
Nécessite un bilan d’extension complet : radiographie pulmonaire, scanner thoracique, IRM
pelvienne + examen sous anesthésie générale.
Récidive vaginale : curiethérapie ou colpectomie (patiente déjà irradiée).
Récidive centro-pelvienne : irradiation externe si elle n’a pas déjà été réalisée.
Pelvectomie d’indication très limitée en raison du terrain.
Chapitre 24
Cancer de l’ovaire
Objectifs :
24.1 Introduction
Processus prolifératifs bénins ou malins, primitifs ou secondaires, d’aspect kystique, solide ou vé-
gétant, dont la croissance n’est pas directement liée à un dysfonctionnement hormonal. Cette défi-
nition des tumeurs de l’ovaire élimine le lutéome de la grossesse, les kystes fonctionnels
folliculaires et les kystes du corps jaune qui sont liés à un dysfonctionnement hormonal.
La démarche diagnostique aura donc pour finalité d’éliminer dans un premier temps un kyste fonc-
tionnel et dans un deuxième temps d’affirmer la nature bénigne ou maligne de la tumeur.
ture,
• Elles sont parfois révélées par une carcinose péritonéale diffuse avec ascite pour les tumeurs
néoplasiques.
• âge,
• ATCD personnels et familiaux,
• DDR, prises hormonales éventuelles,
• Allure évolutive des signes fonctionnels éventuels.
Examen gynécologique
Après examen général (état général, poids), examen de l’abdomen (permettant de découvrir une
volumineuse masse matte à la percussion, remplissant la cavité abdominopelvienne, situation rare ;
ce type de kyste se rencontre volontiers chez la femme âgée).
L’examen gynécologique comporte :
Réexaminer la patiente à la fin des règles suivantes, pour s’assurer de la persistance du kyste.
L’examen de base est l’échographie pelvienne
Elle est réalisée par voie abdominale (vessie pleine) et vaginale (sauf si la patiente est vierge).
Quand la lésion est volumineuse, elle devient médiane et refoule l’utérus, devient alors plus
difficile ; la voie abdominale est alors essentielle.
L’échographie permet de rechercher des signes évocateurs de malignité devant une masse latéro-
utérine.
— soit le diagnostic pré-opératoire est très probablement celui d’une tumeur bénigne, l’interven-
tion chirurgicale commencera par une cœlioscopie (voir chapitre kyste de l’ovaire, section
19.4 page 245)
— soit le diagnostic pré-opératoire est celui d’un cancer de l’ovaire (aspect échographique, asci-
te), le bilan d’extension sera basé sur :
• les données de la laparotomie exploratoire
• le type histologique de la tumeur,
• l’imagerie (I.R.M., échographie hépatique, radio-pulmonaire),
• le dosage de CA 125, ACE, CA 19,9
— soit le diagnostic pré-opératoire est incertain => cœlioscopie première −> elle permet :
• d’explorer les ovaires (végétations, adhérence),
• d’explorer la cavité péritonéale
• de réaliser une cytologie péritonéale
• de réaliser l’exérèse du kyste ou de l’ovaire.
Parfois sera pratiqué un examen anatomo-pathologique extemporané pouvant indiquer de
poursuivre le traitement par laparotomie en cas de cancer.
Chapitre 25
25.1 Introduction
Le cancer du sein est un problème de Santé Publique :
A chaque consultation concernant la pathologie mammaire, la crainte du cancer est toujours sous-
jacente (que ce soit « douleur » ou « boule »). Les pièges à éviter : être TROP rassurant et ne rien
faire ou au contraire multiplier les examens +/- utiles.
Ce qui est important : faire le point d’une situation en regroupant tous les éléments pertinents ve-
nant de la clinique, des examens complémentaires pour définir une attitude utile à la patiente.
Trois grands types de situation en pratique courante :
• Lésion tumorale,
• Mastose,
• Ecoulement mamelonnaire.
Contexte de la découverte :
=> Autopalpation,
=> Examen médical systématique,
=> Mammographie systématique,
=> Date du dernier examen normal.
Caractéristiques
=> Signes inflammatoires,
=> Douleur,
=> Variations avec le cycle.
Facteurs de risque associés
=> Antécédents familiaux : de cancer du sein (jeune âge de survenue, bilatéralité, multifo-
calité, parenté de premier degré), d’autres cancers (ovaire+++) sont des arguments en fa-
veur d’une mutation génétique délétère,
=> Antécédents de pathologie mammaire : en particulier mastose histologiquement à ris-
que.
Risque hormonal
=> Principalement l’exposition aux estrogènes : endogènes (1ères règles précoces, méno-
pause tardive) exogènes (prise d’une hormonothérapie substitutive prolongée auménopau-
se tardive) exogènes (prise d’une hormonothérapie substitutive prolongée au delà de 10
voire 5 ans),
=> Facteurs de la vie reproductive : première grossesse tardive, pauciparité, absence d’al-
laitement maternel prolongé.
• Résultats
— Seins : volume, forme, symétrie,
— Mamelon : ombilication, symétrie, aspect,
— Galbe mammaire : ride spontanée ou provoquée par le changement de position,
— Aspects des téguments : couleur, vascularisation, œdème.
Squirrhe
Ombilication mamelonnaire
Paget du mamelon
Fossette cutanée
Palpation
• Technique :
— mains chaudes à plat,
— pression douce par mouvements rotatifs doux écrasant la glande sur le grill cos-
tal,
— quadrant par quadrant.
• Résultats :
— Tumeur :
• intérêt d’un schéma : taille, siège et côté, unique ou multiples,
• formes, limites, consistance, sensibilité,
• connexions : peau (ride provoquée) pectoral (manœuvre d’abduction con-
trariée de Tillaux où la mobilisation de la tumeur adhérente au muscle).
— Pression mamelonnaire : recherche d’un écoulement provoqué.
— Ganglions :
• sus claviculaires : doigts en crochet en arrière de la clavicule,
• axillaires : palper avec les doigts en crochet des 4 faces du creux axillaire.
— mammographie
— échographie mammaire
— ponction cytologique ou histologique.
25.2.4.1 La mammographie
Technique
— machine de qualité avec contrôles normés réguliers),
— 3 incidences : face profil oblique et possibilité de clichés centrés et agrandis pour une
meilleure analyse focale
Incidence de profil
Résultats
— lecture en concluant selon la classification dérivée de l’American College of Radiolo-
gy,
— comparaison des 2 seins en opposant les clichés,
— repérage et analyse d’une image tumorale :
• siège et taille,
• contours,
• contenu,
• modifications des structures voisines (peau, glande, mamelon).
— recherche de microcalcifications : analyse de leur :
• aspect (classification de LeGal),
• répartition (en rosace / dans un triangle à pointe mamelonnaire).
25.2.4.2 L’échographie
Technique
— Complément de mammographie (surtout si seins denses chez la femme jeune),
— Sondes haute fréquence,
— Temps scopique plus informatif que les clichés.
Résultats
— Echogénicité :
• transsonique avec en postérieur renforcement des échos (= liquidienne),
• hypoéchogène avec cône d’ombre postérieur (= solide).
— Homogénéité :
Echographie correspondante
Pièce macroscopique
— Forme et contours :
• Grand axe perpendiculaire / parallèle à la peau.
• Structures périphériques
• attirance ou respect,
• couronne hyperéchogène par œdème péritumoral.
— Rigidité au passage de la sonde,
— Possibilité de doppler associé pour étude de la vascularisation tumorale.
Technique
— idéalement guidage écho/mammographique (stéréotaxie)
— aiguille sous cutanée avec aspiration douce avec seringue ou laisser monter les cellu-
les dans l’aiguille par capillarité
— projeter doucement sur 2 lame (fixation et séchage à l’air libre)
— recueil du liquide dans la seringue.
Résultats
— si liquide : il s’agit d’un kyste : importance de la couleur du liquide (Coca-Cola, san-
glant, blanchâtre), et vérifier l’affaissement après ponction
— si solide : projeter le matériel sur une lame pour étude cytologique (présence ou non
de cellules galactophoriques et aspect de ces cellules)
Le mammotome
Carottes prélévées
— pour les lésions palpables : l’examen extemporané effectué en per opératoire par le patholo-
giste guide le chirurgien pour effectuer le traitement chirurgical en 1 temps d’un cancer du
sein : un fragment de la pièce opératoire est préparé au microtome après durcissement par
congélation et analysé au microscope
— pour les lésions impalpables : un repérage préopératoire est nécessaire (échoguidé ou stéréo-
taxique) avec un « harpon » permettant au chirurgien de localiser la lésion (tumeur impalpable
ou microcalcifications) : dans ce cas l’analyse histologique sera effectuée sur des blocs paraf-
finés.
25.4.1 Adénofibrome
Clinique
— Tuméfaction unique (ou multiple soit d’emblée soit plus tard)
— chez une patiente jeune (20 à 30 ans)
— ayant tous les critères de la bénignité :
• bien limitée,
• élastique,
• mobile par rapport à la peau et au reste de la glande mammaire,
• isolée : sans adénopathie ni signes cutanés.
Anatomie pathologique : prolifération mixte épithéliale et conjonctive équilibrée
Radiologiquement
— opacité homogène à bords réguliers refoulant le tissucmammaire voisin (avec liseret
clair de sécurité),
— des macrocalcifications témoignent d’un adénofibrome vieilli.
Echographie
— lacune hypoéchogène régulière,
— bien limitée,
— homogène,
— à grand axe parallèle à la peau refoulant doucement les tissus voisins.
L’échographie est très utile chez la femme jeune dont les seins sont denses.
Echo adénofibrome
Conduite à tenir
• Les traitements médicaux sont décevants (TRT progestatifs voire même chimiothéra-
pie),
• Les indications opératoires se limitent avec les progrès du diagnostic non sanglant :
— adénofibrome qui ne fait pas sa preuve,
— douleur,
— préjudice esthétique,
— souhait de la patiente.
• En l’absence d’intervention : surveillance clinique annuelle en s’aidant d’une écho-
graphie chez la femme jeune.
• On proposera d’autant plus facilement un cytoponction voire une microbiopsie que le
diagnostic est à confirmer (+++ femme > 30 ans, contexte à risque).
Le risque de dégénérescence des AF est faible (1/10 000) mais certains AF constituent des
marqueurs de risque de cancer du sein et imposent une surveillance mammaire :
— « AF complexes » contenant des plages hyperplasiques atypiques,
— AF au sein d’un sein à risque (HEA +++),
— AF avec des ATCD familiaux de cancer du sein.
Clinique
— Survenue plus tardive que les AF : 45 ans
— Croissance plus rapide
— Tumeur de taille parfois importante, avec certaines zones molles (par nécrose tumora-
le)
Mammographie
aspect superposable aux AF
Echographie
— masse ovoïde
— hypoéchogène
— avec possibilité de contenu hétérogène
Cyto/histologie
— diagnostic.
— Histologie : diagnostic et pronostic apprécié sur :
• la fréquence des mitoses,
• le caractère infiltrant en périphérie des lésions,
• les atypies cellulaires,
• le degré de cellularité de la composante fibreuse.
— Ainsi on décrit des T phyllodes de grade I à IV (= sarcome phyllode).
Sarcome
Evolution
2 risques majeurs :
• RECIDIVE : 14 % des cas
— corrélée au grade initial de la tumeur et au caractère incomplet de la résection,
— tendance à se faire sur un mode histologique plus agressif,
— surtout les 3 premières années.
• METASTASES :
— par voie hématogène,
— surtout poumons (60 %),
25.4.3 Harmatome
Cliniquement
lésion mollasse parfois de fort volume sans signes associés.
Mammographie et échographie
lésion régulière bien limitée de même aspect / tonalité que le reste du sein
Anatomie pathologie
il s’agit d’un sein dans le sein
25.4.4 Cytostéatonécrose
Cliniquement
Lésion apparaissant après un traumatisme du sein (accident ou chirurgie radiothérapie)
masse ± dure :
— avec possibilité de signes inflammatoires en regard
— dans un contexte étiologique de traumatisme (chirurgie, choc)
Radiologiquement
opacité mal systématisée avec microcalcifications,
Souvent diagnostic opératoire :
— coque fibreuse
— contenant à l’ouverture un liquide butyreux
— par nécrose traumatique des tissus fibreux et adipeux mammaires.
Clinique
— repérer la zone « gachette » dont la pression douce provoquera l’écoulement qui doit
être uniporique
Cytologie
— après nettoyage du mamelon à l’alcool et séchage
— Recueil de l’écoulement sans toucher le mamelon,
— en insistant sur les dernières gouttes,
— Séchage à l’air et/ou fixation pour lecture au laboratoire.
— (ne tenir compte que d’une cytologie positive).
Etiologies des écoulements
— Pathologie tumorale bénigne :
• Papillome : tumeur pédiculée couleur framboise dans le galactophore terminal,
• Papillomatose diffuse : pahologie des canaux distaux (pathologie à risque),
• Adénomatose érosive du mamelon.
— Pathologie bénigne non tumorale : Ectasie galactophorique ou galactophorite
ectasiante :
• Dilatation des canaux terminaux retroaréolaires,
• Qui s’emplissent d’une substance épaisse blanchâtre,
• Qui sont entourés d’une réaction inflammatoire.
— Pathologie maligne : carcinomes canalaires (+++ intragalactophoriques).
Conduite à tenir
— Indications opératoires :
• Ecoulement sanglant (10 % de cancer du sein),
• Ecoulement persistant gênant la patiente,
• Ecoulement avec éléments suspects : mammographie, échographie, cytologie.
— Réalisation d’une pyramidectomie (exérèse d’une pyramide de sein à base pectorale)
L’unité fonctionnelle du sein est la « Terminal Ductulo-Lobular Unit » : base de tout le rai-
sonnement physio-pathologique sur le sein.
Anatomopathologie
La Mastopathie Fibro Kystique (MFK) : il s’agit d’un ensemble hétérogène de lésions bé-
nignes souvent associées en proportion variable.
Elle est classiquement constituée de plusieurs éléments :
• Les kystes provenant de la dilatation des acini des UTDL (ce sont des cavités liqui-
diennes),
• L’hyperplasie épithéliale de type canalaire : Il s’agit d’une hyperplasie des cellules
épithéliales :
— soit simple,
— soit atypique (MFK à risque).
• L’adénose : il s’agit d’une hyperplasie de tous les constituants de l’UTDL (cellules
épithéliales, myo-épithéliales et tissu conjonctif) réalisant une augmentation en taille
et en nombre des lobules.
Physiopathologie
Clinique
Signes fonctionnels :
— Mastodynies cycliques :
• A partir de l’ovulation, parfois avant,
• Sédation lors des règles +/− complète,
• Quadrant supéro-externe du sein avec irradiation vers le membre supérieur,
— A part : Mastodynies non cycliques :
• stase veino-lymphatique => drainage + veinotoniques,
• ectasie galactophoriqu : brûlure péri-mamelonnaire qui augmente au froid,
• hypermastie : étirement des nerfs sensitifs
• pathologie organique : localisée
• extramammaires : paroi thoracique avec douleur provoquée à la palpation
Examen physique : idéalement en période post-menstruelle
— Seins : placards ambigus.
— Ecoulement mamelonnaire.
— Adénopathies axillaires.
Examens complémentaires majeurs
Cytologie histologie :
— réalisation de prélèvements,
— sous guidage écho/mammo si cible définie,
— seulement si lésion tumorale ou microcalcifications suspectes.
Traitement
Des conseils généraux
• informer et dédramatiser : lutter contre anxiété et cancérophobie.
• hygiène mammaire :
• « bon » soutien gorge (+++ lors du sport),
• diminuer les excitants : tabac, café, alcool,
• sommeil,
• régime hypocalorique,
Les traitements anti-estrogéniques :
• Contraception estro-progestative : possible au début de la MFK avec faibles doses
d’Ethinyl œstradiol,
• Progestogel® (progestérone naturelle en gel) : 1 application par jour sur les seins de
J16 à J25
• progestatifs anti-estrogéniques +++ : prescription possible (J1 étant le premier jour
des régles) : J16 J25 / J11 J25 / J6 J25
• Canalaire,
• Lobulaire (c.f. infra) avec des différences :
Classiquement :
• Lobule normal
• C. Lobulaire type 1
proliferation lobulaire occupant les acini sans distension
• C.Lobulaire type 2
LN1 + distension des acini respectant le stroma lobulaire
• Lobular Neoplasia type 3 (= CLIS) :
anomalies cell plus marquéesavec confluence des acini
Clinique
— lésion stellaire,
— à centre scléroélastosique,
— avec des tubes.
Cliniquement
Mammographie
Histoire naturelle : marqueur de risque de cancer du sein (Jacobs, New Engl J Med 99 ; 340 : 430-
6)
— Auto-examen :
• Nécessite auto-apprentissage,
— Surveillance :
• Auto-examen + ex clinique tous les 6 mois,
• Mammographie + échographie annuelle,
• Débuter 5 ans avant le 1er cancer familial,
— Biopsie facile (microbiopsies),
— Mammectomie exceptionnelle
— Aux USA :chimioprévention par Tamoxifene possible.
— lésions nodulaires non perceptibles cliniquement : petite taille, situation profonde, seins
d’examen difficile en particulier après traitement radiochirurgical d’un cancer du sein,
— de foyers de micro-calcifications pouvant révéler un carcinome in situ du sein.
Conduite à tenir
• Mammographie et échographie,
• IRM avec injection de Gadolinium permettant de distinguer en particulier une récidive tumo-
rale d’une cicatrice opératoire
• prélèvement biopsique : cytologie, microbiopsie échoguidée, macrobiopsie par mammotome,
biopsie chirurgicale après repérage préopératoire par harpon posé sous échographie ou stéréo-
taxie.
Cancer – cicatrice ? : Echo : suspecte + signal doppler / IRM + Gadolinium : hypersignal Micro-
biopsies / Biopsie chirurgicale => RECIDIVE
Squirrhe
Ombilication mamelonnaire
Fossette cutanée
25.11.1 Explorations
Interrogatoire
— Facteurs de risque (cf épidémio, analytique),
— Date + modalités d’apparition.
Examen clinique
Palpation :
— tumeur dure mal limitée indolore,
— adhérence peau plan musculaire (manœuvre d’abduction contrariée de Tillaux),
— écoulement mamelonnaire (sanglant +++).
Recherche de métastases :
— Aires N (axillaires et sus claviculaires) : adénopathies banales, petites dures roulant
sous le doigt, grosses dures fixées,
— Générales (os, poumons, foie).
Examens complémentaires
Mammographie indispensable
— Autres formes
carcinome
• lobulaire infiltrant,
• mucineux,
• papillaire,
• médullaire,
• tubuleux...
— âge jeune
— métastases ganglionnaires axillaires,
— taille tumorale,
— sous type histologique particulier,
— grade histologique (SBR, Elston Ellis => grades
reposant sur la différenciation tumorale, les atypies
cellulaires et le compte de mitoses),
— Facteurs histopronostiques :
— les emboles vasculaires,
— réceptivité hormonale (récepteur aux œstrogenes et à
la progestérone),
— autres facteurs (prolifération Ki-67), cytometrie de
flux,
— oncogènes (HER2), p53, cathepsine D...).
— Classification TNM :
25.12.3 Traitement
— lymphadénectomie axillaire :
• curage classique emportant la totalité des chaînes ganglionnaires
• développement de la technique du ganglion sentinelle : repérage du ganglion de
premier drainage de la tumeur par injection péri-tumorale ou péri-mamelonnaire
d’un traceur coloré et /ou radioactif
Radiothérapie
— sein in toto (50 Gy hyperfractionné = 1 mois 1/2) surimpression possible du lit de tu-
morectomie par 60Co ou curiethérapie,
— aire de drainage ganglionnaire axillaire si pas de curage,
— aires mammaires interne ou sus claviculaire si TU centrale ou interne et si atteinte axil-
laire histologique
Curiethérapie
Chimiothérapie
— 6 cures toutes les 3 à 4 semaines
— intensité selon la gravité de la maladie et le terrain,
— effet local (=> chimiothérapie d’induction) et général (=> chimiothérapie adjuvante)
après mise en place de chambre implantable
Hormonothérapie
— antiestrogènes : 5 ans :
• SERMs : TAMOXIFENE : 20 mg cp (surveillance endomètre),
• antiaromatases (inhibent conversion en E2),
• castration (analogues de la LHRH, radiotherapie, chirurgie).
• cas particuliers :
— patiente symptomatique : explorer
— suivi des marqueurs si métastatique
— surveillance du TAM : tr visuels, thromboemboliques, endomètre
Réhabilitation
• port de prothèse mammaire externe sur le thorax : importance de la prothèse mammai-
re externe en l’absence de chirurgie reconstructrice : prévenir les dorsalgies.
• reconstruction mammaire :
— immédiate si pas de TRT adjuvant /différée,
— prothèse prétropectorale, lambeaux musculocutanés (gd dorsal + prothèse, gd
droit).
25.14.1 Épidémiologie
descriptive
— incidence :
• > 40 000 nouveaux cas/an = 80 / 100 000 F,
• croissante (2 % / an),
• augmente avec l’âge (=> Dépistage de 50 ans à 75 ans),
• 75 % surviennent après la ménopause.
— mortalité :
• 11 000 femmes en meurent / an,
• stable malgré l’augmentation de l’incidence grâce aux progrès thérapeutiques et
à la politique de dépistage.
analytique : (+++ rôle dans CAT)
— Vie reproductive :
• pauciparité,
• première grossesse à terme tardive,
• absence d’allaitement maternel,
• risque hormonal endogène :
• vie génitale prolongée avec cumul des ovulations (ménarches précoces mé-
nopause tardive),
• risque hormonal exogène : traitement hormonal substitutif prolongé ; con-
traception orale précoce.
— Génétique :
• ATCD familiaux (jeune âge, précocité, bilatéralité, autre K),
• gène de prédisposition (BRCA 1&2 : 5 % des K du sein => diagnostic possible),
• ATCD de sein à risque (hyperplasie épithéliale atypique, CLIS, K du sein),
• Haut niveau socio-économique : facteurs nutritionnels (lipides protides et alcool)
stress…
25.14.2 Dépistage
• mammographique
— réel progrès en terme de santé publique : amélioration de mortalité par Cancer du sein de
30 %,
— car précocité diagnostique : intérêt pronostique (T1 N- : Survie Globale à 10 ans = 80 %
/ T3N+ : SG10 = 35 %),
— mammographie 2 incidences (Profil Ax + CP) de 50 à 74 ans,
— en l’absence de risque particulier.
• autoexamen (apprentissage nécessaire par le médecin et anxiogène),
• examen médical (repérer F à risque et message sanitaire).
25.14.3 Prévention
• hygiène de vie (comportements alimentaires),
• essais de prévention par les SERMs (TAM, Raloxifène) ???
Chapitre 26
26.1 Introduction
Le terme abus sexuel a été retenu en France. Il est préféré au terme sévices ou violences sexuelles
car de nombreux abus sexuels sont effectués sans violences physiques. Les abus sexuels se classent
en 3 groupes :
• les abus sexuels sans contact physique : harcèlement (touche tous les milieux et également le
milieu médical, appel téléphonique, exhibitionnisme),
• les abus sexuels avec contact corporel : attouchements, baisers, caresses,
• les viols.
Le Viol se définit comme tout acte de pénétration sexuelle effectuée contre la volonté de la person-
ne par surprise, menace, violence, ou contrainte. Le défaut de consentement peut résulter d’une
violence physique ou morale.
Les victimes d’abus sexuel ont subi une violence criminelle qu’il importe de prendre en charge de
manière la plus professionnelle qui soit.
tial parfait avec le recueil d’éléments contribuant à l’obtention de preuves médico-légales pour per-
mettre à la justice une meilleure efficacité, sans nuire physiquement ni psychologiquement à la
victime.
• Accueillir et informer sur le sens de sa présence dans le centre avec explications du travail de
l’équipe.
L’entretien préalable a pour but de vérifier :
— Comment la victime évolue depuis la révélation de l’abus sexuel.
— A-t-elle porté plainte ? Dans ce cas la réquisition impose l’exécution de l’examen médi-
cal et la rédaction d’un certificat.
— Si la victime vient spontanément, sans réquisition, il faut différencier l’agression récente
de moins de 72 heures qui impose une prise en charge urgente, de l’agression plus an-
cienne qui permet une évaluation psycho-médico-sociale plus sereine car en dehors du
contexte de l’urgence.
— Quelles sont ses capacités à intégrer, comprendre, le mouvement dans lequel elle se trou-
ve.
— Le vécu de la culpabilité.
— Les pressions qu’elle peut subir
— Le ressenti de ce qu’elle a vécu.
• Préparer la victime à l’examen médical, c’est expliquer l’impératif de l’examen médical et son
déroulement.
• Proposer un accompagnement psychologique vers d’autres structures proches du domicile,
c’est mettre en place une prévention possible des séquelles psychologiques.
a. La victime peut être adressée sur réquisition : l’examen gynécologique et les prélèvements
doivent théoriquement être effectués rapidement voire en Urgence,
b. La victime peut se présenter spontanément ou accompagnée de ses parents s’il s’agit d’un ou
d’une mineur. L’évaluation psycho-sociale est alors fondamentale et doit être réalisée sauf cas
évident avant l’examen clinique et gynécologique.
La consultation médicale avec examen génito-anal doit être réalisée avec le maximum de
compétence.
Après explication des objectifs de l’examen médical, celui-ci doit être réalisé dans une salle ac-
cueillante, bien éclairée.
L’exhaustivité du matériel nécessaire pour la consultation doit être contrôlée avant la consultation.
L’entretien médical va préciser :
1. A l’interrogatoire :
L’agression
type de sévices, rappel des faits pour expliquer la démarche et le pourquoi de l’examen
clinique. Ces détails sont parfois fournis par la demande des autorités judiciaires avec
la réquisition. Dans ce cas, il n’est pas nécessaire de rappeler les circonstances dou-
loureuses de l’agression.
La symptomatologie
• Signes fonctionnels au moment de l’aggression,
• Préciser si une toilette a été effectuée et si les vêtements ont été changés,
• Signes fonctionnels actuels : douleur, saignement ?
2. L’examen clinique comporte :
Identifier l’agresseur
Les prélèvements à effectuer en cas d’agression récente sont réalisés :
— le plus tôt possible après l’agression,
— sans toilette préalable,
— avec un spéculum non lubrifié,
— sur écouvillons de coton sec, type écouvillon pour bactériologie,
— Le séchage est indispensable 30 à 60 minutes à l’air libre après leur réalisation
puis conservation à 4°,
— Le nombre de prélèvements sera pair pour permettre les contre expertises :
4 prélèvements par site est le nombre recommandé
Le nombre sera précisé sur le dossier et sur le certificat médical. Tous les prélève-
ments seront étiquetés, numérotés, dans l’ordre de prélèvements.
1. La recherche de spermatozoïdes :
• Prélèvement sur pipette ou sur écouvillon,
• Un étalement sur lame pour examen par un biologiste dans les 24 heures.
2. les analyses génétiques :
Elles seront prélevées avec des gants, saisies et scellées par les enquêteurs
1. Identification sur spermatozoides ou cellules laissées par l’agresseur :
• Tache de sperme sur la peau : récupérer les éléments tissulaires par dilution au sé-
rum physiologique,
• Vulve et périnée,
• Vagin, endocol, exocol, cul de sac et paroi vaginale,
• Prélèvements buccaux et anaux selon le contexte clinique.
Le séchage est indispensable 30 à 60 mn à l’air avant la réintroduction dans le sac plas-
tique.
2. Prélèvements de poils ou de cheveux de l’agresseur :
• si possible avec le bulbe,
• à conserver dans une enveloppe en papier Kraft à température ambiante.
3. Si la victime a griffé l’agresseur :
• prélèvement en raclant sous les ongles de la victime
• prélever sous chaque ongle des doigts en précisant le côté de la main.
• si les ongles sont longs, il faut proposer à la victime de couper les ongles pour aug-
menter les chances d’obtenir des tissus de l’agresseur.
• Conservation à sec.
4. Si l’agresseur à mordu la victime : écouvillonnage pour prélever la salive :
• Utiliser des écouvillons humides puis secs.
5. Vêtements tachés (sang, salive, sperme) :
• faire sécher à l’air si besoin,
• conserver à température ambiante dans une enveloppe en papier Kraft.
6. Identification ADN de la victime :
• Prélèvement de sang sur tube EDTA, conservé à 4°,
• Si le prélèvement sanguin pose problème discuter :
— microprélèvement (goutte de sang) sur papier buvard,
— cytobrosse à la face interne des joues (indispensable en cas de refus de prise de
sang, ou de transfusion sanguine récente).
Prévenir les complications <=> recherche de MST
1. Les prélèvements locaux :
Les prélèvements seront guidés par les déclarations de la victime et les éléments de l’exa-
men médical.
Sites de prélèvement possibles : Col, Vagin, Urètre, Anus, Gorge.
Méthode de prélèvement :
— Standard : sur écouvillon sec ou pipette, conservé à température ambiante,
— Gonocoque : 1 écouvillon + milieu Stuart : conservé à température ambiante,
— Chlamydiae : Kit chlamydiae : conservé au frigo à 4°,
— Mycoplasme : Fraise + flacon mycoplasme : conservé au frigo à 4°.
2. Le bilan sérologique
— Chlamydiae,
— TPHA et VDRL,
— Hépatites B et C,
— HIV 1 et 2,
— Eventuellement HTLV.
Si agression récente : sérologie initiale, et controle à 1 mois, 3 et 6 mois.
Si agression ancienne (plus de 6 mois) sérologie unique.
3. Recherche de toxiques : selon les déclarations, au moindre doute et si le clinicien
constate :
— confusion,
— amnésie,
— ivresse,
— hallucination,
— hébétude,
— malaise.
Prélever un tube sec de 10 cc Prélever des urines. (Quelques gouttes suffises avec cer-
tains kits).
4. Recherche d’une éventuelle grossesse par le dosage des β hCG
5. Bilan pré thérapeutique avant éventuelle thérapie antirétrovirale.
— NFS Plaquettes,
— ionogramme, créatinine, transaminases, gamma GT, bilirubine.
les constations médicales ; ne doit y figurer aucune interprétation personnelle, ni le terme de viol.
Seul le magistrat peut étiqueter une agression sexuelle.
CERTIFICAT
Je, soussigné(e), Dr .....................................................................
dans le Service de ............................................................................................,
prête serment d’apporter mon concours à la Justice en mon honneur et conscience et certifie
avoir examiné le ........................... à ..........................
M..................................................., né(e) le ...................................
en présence de .............................................................
sur réquisition de ..................................................., Officier de Police Judicaire.
La victime dit :
Examen somatique :
Examen génital :
— vulve :
— Hymen :
Examen anal :
le .................................
Dr.....
Certificat établi pour servir et faire valoir ce que de droit, remis aux Autorités requérantes.