Burkina Faso: Projet de Developpement de L'Irrigation Privee
Burkina Faso: Projet de Developpement de L'Irrigation Privee
Burkina Faso: Projet de Developpement de L'Irrigation Privee
DE L'IRRIGATION PRIVEE
DOCUMENT DE TRAVAIL
Février 1995
1
SOMMAIRE
....................................................
PREAMBULE
1. Introduction .................................................... 1
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 5
3. SITUATION ACTUELLE (CONSTAT)
1
· .................................. . 17
3.3.1. Cadre juridique et réglementaire
La Politique Foncière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
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-i -
PREAMBULE
A la demande de la Banque Mondiale, des études ont été menées au cours de l'année 1994
par des consultants nationaux et expatriés, sous la coordination de A. DJIGMA, visant à identifier et
étudier la faisabilité d'un projet de promotion de l'irrigation privée qui appuierait :
i) la mise en place d'ouvrages d'irrigation peu coûteux financés, construits et gérés par les
agriculteurs,
ii) les micro-entreprises qui fournissent des services d'appui techniques et commerciaux en
amont et en aval du sous-secteur.
Ainsi, six (6) études de base ont permis de circonscrire le contexte technique et socio-
économique de développement de l'irrigation en général et de préciser les conditions particulières
nécessaires au développement de l'irrigation privée. Il s'agit de :
L'irrigation privée au Burkina Faso 1 Foncier - Sociologie (Etude réalisée par Armelle
FAURE).
Analyse des textes juridiques relatifs à l'irrigation au Burkina Faso (Etude réalisée par
KABORE Béléko Pierre).
Etude de mise en valeur des périmètres irrigués au Burkina Faso 1 Irrigation Privée
(Etude réalisée par Fulgence TOE, Adama NOMBRE et Célestin BELEM).
Etude sur les aspects institutionnels ( Etude réalisée par Albert DJIGMA ).
U ne deuxième phase a consisté à synthétiser toutes les études de bases réalisées afin de
présenter de façon cohérente, l'ensemble des atouts et contraintes qui ont été relevés. Sur la base de ceux-
ci, une proposition de document cadre de développement de l'irrigation privée a été élaborée. C'est cette
proposition qui fait l'objet du présent document, devant être discuté et validé au lors d'un atelier national
en mars 1995.
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1. INTRODUCTION
Au cours des dernières décennies, les investissements dans le secteur agricole ont été
essentiellement réalisés par l'Etat et ses partenaires financiers et techniques à travers des projets financés
par des dons et prêts, et par les ONG. Les actions menées par le biais de ces investissements publics ont
permis d'augmenter les surfaces cultivées, d'accroître le productions agricoles, et de promouvoir la
conservation des ressources naturelles.
D'autre part, compte tenu des coûts des aménagements et de leur répercussion sur les
charges budgétaires de l'Etat, on doit envisager le développement de l'investissement privé comme une
alternative permettant de compléter les actions de l'Etat dans ce domaine. Cette politique de
développement s'inscrit dans le cadre de la volonté de désengagement de l'Etat et des réflexions menées
lors de l'atelier de février 1993 (Ministère EAU, ABM, HMI) sur l'environnement de l'irrigation au
Burkina Faso.
La population est d'environ 9,5 millions d'habitants, avec un taux de croissance annuel
de 2,6%. Elle est à 85% rurale. Les densités de population observées en 1985 variaient de 11
habitant/km 2 dans des zones comme l 'Oudalan, la Gnagna et le Gourma, à 393 habitants/km2 dans le
Kadiogo.
Le Burkina Faso, avec un PNB estimé en 1992 à 300 dollars US par habitant, est classé
parmi les pays à faible revenu par la Banque Mondiale. Son économie est dominée par le secteur agricole
(production végétale et animale) qui représente environ 40% du PIB et constitue la principale source de
revenu et d'emploi pour près de 90% de la population.
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La pratique de l'irrigation est assez récente au Burkina Faso. Les systèmes d'irrigation
moderne ont été développés à partir des années 1950. Ce développement moderne est passé par les
grandes étapes suivantes :
De la colonisation aux années 1970, environ une centaine de barrages ont été construits,
essentiellement pour les besoins pastoraux. Néanmoins, une dizaine de périmètres irrigués
ont été aménagés. Ce sont des périmètres comme Loumana dans l'Ouest, Boulbi au
Centre, Yalgo dans la province du Namentenga,etc ...
La période de 1970 à 1980 a été caractérisée par la grande sécheresse qui a entraîné la
famine des années 1973, révélant ainsi le caractère précaire de l'agriculture pluviale et
le rôle de l'irrigation pour l'autosuffisance et la sécurité alimentaire. Cette situation a
amené l'Etat et ses partenaires financiers et techniques à consentir des efforts importants
dans le domaine de l'irrigation. C'est durant cette période que l'irrigation en aval des
petits barrages et les programmes de conservation des eaux et du sol ont commencé à se
développer.
La dernière décennie a été marquée par une volonté manifeste du Gouvernement et des
bailleurs de fonds d'une mobilisation des ressources en eau. De grands ouvrages ont été
réalisés (Sourou, Kompienga, Bagré) et de nombreux barrages de moyennes et petites
tailles ont été construits soit par l'Etat sur prêt ou subventions, soit par des ONG avec
la participation des populations bénéficiaires.
Les trois plus grands ouvrages de mobilisation d'eau (Kompienga, Sourou et Bagré)
. offrent un potentiel de terre irrigable en maîtrise totale de l'eau estimé à 65 000 ha, soit 5000 ha à la
Kompienga, 30000 ha au Sourou et 30000 ha à Bagré, sur un potentiel total irrigable estimé à 165 000
ha.
En 1993, la superficie totale aménagée en maîtrise totale était estimée à 14 600 ha, dont
10 600 ha aménagés par l'Etat et environ 4 000 ha aménagés à partir d'initiatives privées. En agriculture
avec maîtrise partielle, les superficies actuellement aménagées sont de l'ordre de 6000 ha de bas-fonds.
Les ressources proviennent de l'Etat et de ses partenaires, ou d'ONG.
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Les orientations de cette politique portent sur les points suivants: organisation et gestion
des périmètres, mise en valeur agricole, sécurisation foncière, gestion des aménagements, gestion des
ressources naturelles, organisation du suivi et de l'évaluation des performances des aménagements.
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-4-
Définition
Dans ce contexte, il faut comprendre par irrigation privée une agriculture irriguée, dont
le développement se fait à partir d'initiatives et d'investissements privés pour les études, les
aménagements des terres et leur mise en valeur, étant entendu que les promoteurs sont en situation de
sécurité foncière et qu'ils ont le libre choix de leurs spéculations.
Toutefois, dans le cas des grands et moyens périmètres, cette définition sous-entend que
l'on admet les données de base suivantes:
une partie des travaux d'aménagement doit être supportée par l'Etat ou toute autre source
de subvention, le degré de finition de ces aménagements pouvant varier d'une zone à
l'autre en fonction de plusieurs facteurs.
Statistiques et Typologie
Les exploitations individuelles avec main d'oeuvre salariée se trouvent surtout dans les
provinces de Bobo-Dioulasso et de Banfora. Ce sont généralement des exploitations de
plusieurs hectares, avec document foncier, gérées en exploitation directe, et utilisant de
la main d'oeuvre salariée permanente pour les travaux d'irrigation et de la main d'oeuvre
temporaire pour les travaux de récolte, parfois données à la tâche. Les équipements
hydrauliques sont constitués par les groupes motopompes, des conduites en PVC, parfois
avec des vannes, et/ou des rigoles en ciment.
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La plupart de ces périmètres sont spécialisés dans l'haricot vert d'exportation. Les
directeurs de périmètres sont des exportateurs, des chefs traditionnels de terre, ou des
organisations non gouvernementales, ou de coopératives, ces dernières étant généralement
affiliées à l'UCOBAM.
Dans le cadre des études et du projet concerné, il faut inclure dans le concept d'irrigation
privée, l'ensemble des activités de transformation, prestations de services et micro - entreprises connexes
directement liées et nécessaires au développement de l'irrigation privée au Burkina Faso.
L'essentiel de ces ressources en eaux du Burkina provient des pluies qui sont les seuls
eaux météoriques que reçoivent les pays. Ce sont les pluies qui engendrent le ruissellement et la recharge
des nappes souterraines. Il n'a pas encore été décelé de nappes fossiles au Burkina.
Les cours d'eau (rivières et fleuves dont la longueur totale est estimée à 5 000 knl""}:;' les
mares temporaires, les mares permanentes et les petits barrages dont on a dénombré à environ 2 100 en
1993, avec environ 400 à retenues permanentes) 3 couvrent une superficie d'environ 150 000 ha.
Le bassin de la Volta, d'une superficie de 178 000 krn2 est drainé par le Mouhoun(91 570
krn 2), le Nakambé (58 410 km~ le Nazinon (16 450 krn2) et la Pendjari (20 000krn2),
avec un volume écoulé annuel moyen de 5,2 milliards de m3 •
1
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Le bassin du Niger (75 000km2 ) est drainé par les affluents du fleuve Niger que sont le
Béli, la Sirba, la Tapoa, le Gourouol, le Gorondi, avec un volume écoulé annuel moyen
de 1,53 milliards de m 3 •
Le Bassin de la Comoé ( 17 000km2 ) est drainé par le fleuve Comoé et ses affluents que
sont le Yanon et la Léraba, avec un volume écoulé annuel moyen de 1,29 milliards de
m3•
La distribution des eaux de surfaces selon les régions agricoles figure dans le tableau nO 1
ci-dessous.
Globalement, on note ces dernières années une baisse en eaux de surface consécutive à la baisse
de la pluviométrie.
Le Burkina Faso s'étend sur deux grand ensembles géologiques: le socle cristallin et les
bassins sédimentaires.
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Les systèmes aquifères sont les suivants pour les deux ensembles géologiques.
* la roche dure
* la zone altérée
* les latérites.
Les systèmes aquifères les plus productifs sont ceux des bassins sédimentaires. La
recherche de l'eau dans le socle cristallin pose des difficultés. Les forages dans ces zones ont des débits
faibles. La carte ci-après illustre les potentialités en eaux souterraines.
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Les réserves totales du Burkina sont estimées à 113,5 milliards de m3 avec seulement 9,5
3
milliards de m renouvelables. Ces ressources sont essentiellement localisées à l'Ouest et à l'Est du pays.
Les deux dernières décennies sont caractérisées par une baisse des réserves renouvelables.
La figure ci après en page la illustre la baisse graduelle de ces réserves. Au total les
ressources en eaux du Burkina sont de l'ordre de 10 milliards pour les eaux de surface et 9,5 milliards
pour les eaux souterraines.
Du point de vue de l'utilisation pour les besoins agricoles, on peut considérer que ces
eaux sont de qualité acceptable excepté les effluents non traités des grandes agglomérations.
Eaux de surface
Les ouvrages de mobilisation de l'eau sont constitués par les petits et grands barrages,
les seuils sur les rivières pérennes, et les bouillis qu'on trouve au nord du pays. On recense également
plusieurs lacs naturel.
L'inventaire effectué par les directions régionales du Ministère de l'Eau fait état de
l'existence de près de 2100 barrages dont 380 environ créent de retenues permanentes.
L'inventaire du Projet Bilan d'eau de mars 1991 permet de faire le point suivant sur la
mobilisation des eaux de surface par bassin versant.
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1984. 1989.
1978. 1979. - 1980.
Point d'eau: OG/l0/01 - 248 '"1'" ..,
8URKINA FASO - Min. de l'eau BILAN O·EAU
D. E.P. - IMACO (Fin. Pays Bas) Tom" 11. FigUl~ 23
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Auduolions piêzomélrique!l inlefOfmuelle5t
Piëz.omèlll! du CIEH 0 Ouogodou~ou
Periode: 06/04/1978 - 17/04/1989
Ouagadougou
001.
27/04/\9B9
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Les ouvrages de mobilisation des eaux souterraines sont constitués des puits traditionnels,
des puits modernes busés à grand diamètre et des forages.
Les provinces les mieux équipées sont le Bazèga, l'Oubritenga, le Sanmatenga et le Poni.
L'essentiel des forages est situé dans le bassin de la Volta et du Niger.
Les eaux souterraines sont essentiellement destinés à l'alimentation en eau potable des
populations rurales et citadines.
Les eaux de surface sont essentiellement utilisées pour les besoins agro-pastoraux et
énergétiques. Il existe cependant des villes alimentées à partir des eaux de surface comme Ouagadougou,
Koupéla, Pouytenga, Banfora, etc... En tenant compte de l'ensemble des besoins estimables on peut
évaluer les besoins globaux du Burkina en 1994 à environ 2 188 millions de m3 avec la répartition
suivante:
41 Estimation faite à partir des consommations des centres ONEA et du projet de schéma directeur
pour l' AEP Burkina
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La production d'énergie est la plus grande consommatrice d'eau. Il s'agit des centrales
de bagré et Kompienga. La part de l'énergie sera progressivement réduite avec l'aménagement du
périmètre de Bagré.
On peut noter que malgré les pertes par évaporation importante, l'eau du point de vue
du potentiel n'est pas un facteur limitant. Le problème se pose par rapport aux coûts de mobilisation qui
sont élevés.
3. 1. 3 POTENTIEL EN TERRES
Superficies agricoles
Sur 27, 4 millions d 'ha de superficie totale, le Burkina Faso dispose d'un potentiel de
terres cultivables estimé à 9 millions d'ha. Sur ce potentiel environ 2, 6 millions d'ha sont actuellement
cultivés chaque année. Cependant certaines zones comme le plateau central connaissent une pression
importante sur la terre avec des taux de mise en culture supérieure à 50%.
Potentiel irrigable
Le potentiel en terres irrigables constitué des vallées des fleuves est estimé à environ 165
000 ha répartie de la façon suivante sur les régions agricoles.
1 Centre-Ouest
Centre-Nord
26325
21580
9861
4618
Nord 12295 3099
Boucle du Mouhoun 33015 29 146
Centre-est 11 260 33836
Comoé 18405 13 621
Hauts-Bassins 24770 25255
Sud-Ouest 17480 27291
Est 49990 6 152
Sahel 36870 1195
TOTAL 274000 164462
1
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L'essentiel des ressources en terres est situé dans les régions de l'Ouest, de la Boucle du
Mouhoun, du Sud-Ouest, du Centre-Est et du Centre. Ces régions représentent 76% du potentiel. On
retrouve dans ces régions les plaines du Sourou, Bagré, Bougouriba et de la Haute Vallée du Mouhoun.
Mouhoun-Sourou = 35 000 ha
Nakarnbé = 37 000 ha
Nazinon = 10 000 ha
Comoé-Yanon = 14 000 ha
Bougouriba-Poni = 27 000 ha
Petits barrages = 15 500 ha
Kompienga = 5 000 ha
Bas-fonds = 21000 ha.
Utilisation actuelle
2500 2 000
- Aval de barrage
- Périmètres privés
(individuels et collectifs) 4 000
1 ..
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l'irrigation, à savoir :
La région de Bagré qui dispose d'un barrage stockant près de deux milliards de m 3 et de
terres irrigables en gravitaire à l'aval (7 400 ha). Sur ce site existe déjà un projet de
développement de l'irrigation à une grande échelle (2 100 ha). Il y est prévu la mise en
place d'institutions spécialisées en irrigation et d'infrastructures diverses. Un atout non
moins essentiel est la disponibilité de l'énergie électrique sur ce site.
La région du Centre-Nord autour des lacs de Barn et de Dem. Cette région tout en ayant
des ressources en eaux limitées, dispose d'une importante tradition en irrigation privée.
Les provinces continue à celles du Kadiogo qui disposent de nombreux petits barrages
(près de 200 barrages avec une capacité totale de 100 millions de m3 environ) et où la
tradition du maraîchage et de l'arboriculture fruitière existe.
Le mode de mise en valeur des périmètres aménagés par l'Etat est généralement le
paysannat. Les familles paysannes y sont installées moyennant le respect d'un cahier de charge incluant
des systèmes de cultures peu ou pas flexibles, sauf dans certains petits périmètres où le choix des
spéculations est libre .
La mise en valeur des périmètres privés est assurée soit directement par le promoteur,
soit par des exploitants liés au promoteur par contrats. Le choix des spéculations est fonction de leur
intérêt économique.
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De l'analyse des différents systèmes d'irrigation utilisés au Burkina Faso, il ressort les
conclusions essentielles suivantes:
Les systèmes d'irrigation les plus utilisés sont le gravitaire avec ou sans pompage et les
systèmes de type californien.
Les périmètres privés utilisent généralement des groupes motopompes pour l'exhaure de
l'eau et le refoulement en conduite fermée jusqu'en tête de périmètre. Ce système est
relativement adaptable et flexible car les ouvrages sont de petites tailles, maîtrisables et
peuvent être mis en place et détruits facilement. C'est ce qui permet aux périmètres
maraîchers du BAM et de DEM de s'adapter au statut foncier des terres.
Le gravitaire pure est utilisé sur les grands périmètres d'Etat. Mais à ce niveau les
systèmes sont plus rigides du fait de la grande taille des ouvrages et de la
prédétermination des cultures et modes d'irrigation par l'administration.
Le système californien est performant et relativement souple, mais exige une qualification
plus importante pour la gestion. Les besoins en énergie de pompage, donc les coûts de
fonctionnement sont élevés.
L'aspersion est un système moderne qui est cependant difficile à entretenir du fait de
l'absence de service après vente et de la nécessité d'une main d'oeuvre qualifiée pour la
surveillance du système. Les coûts d'énergie sont très élevés, la pression de
fonctionnement dépassant généralement les 4 bars.
Dans la situation actuelle et en l'absence de tout appui, les systèmes les plus maîtrisables
en horticulture sont les petits aménagements (maximum 15 ha) en gravitaire pur ou avec
pompage et en système califomien. Pour cette raison, il est recommandé un système
modulaire facilement maîtrisable dans le cas des grands périmètres aménagés d'un seul
tenant.
Dans les aménagements privés, les fruits et les légumes pour la commercialisation
constituent l'essentiel des spéculations.
L'analyse des itinéraires techniques des périmètres étudiés a permis d'identifier les
principaux problèmes techniques en cultures irriguées. Les contraintes se situent aux nivaux suivants :
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D'une façon générale, les producteurs rencontrent des difficultés pour s'équiper et
s'approvisionner en intrants agricoles.
Soit par le CRPA ; dans ce cas le technicien qui y est affecté est responsable de toute une
unité d'encadrement et n'est pas spécialisé dans le domaine de l'irrigation. Généralement,
ce sont les mêmes paysans qui exploitent des terres pluviales et des parcelles irriguées.
Le périmètre est assimilé à un des villages de l'unité d'encadrement, qui en compte 6 à
8 comme on le verra plus loin.
Soit par le "projet sensibilisation des paysans autour des barrages" ; là aussi, un agent
est responsable pour une unité d'encadrement.
Dans tous les cas, les techniciens responsables de l'encadrement travaillent en relation
avec le groupement villageois qui gère le périmètre.
b) Sur les périmètres de taille moyenne (ex. Boulbi 75 ha, Mogtédo 60 ha, Loumbila 50 ha,
Goinré 52 ha), il existe également des vulgarisateurs de base affectés par les CRPA. Il convient de noter
que sur ces périmètres, les organisations ont généralement atteint le stade de coopérative. Le périmètre
est alors assimilé à un, deux, ou trois villages d'une unité d'encadrement selon sa taille.
Ce dispositif ne prend pas en compte les irrigants privés, sauf certains producteurs de
fruits dans la région des Hauts Bassins qui bénéficiait d'un appui de Flex Faso avant sa
privatisation.
Dans les périmètres aménagés sur initiatives et fonds privés l'encadrement technique et
la fourniture des intrants sont généralement assurés directement par le promoteur au bénéfice des
exploitants qui lui sont liés par contrats.
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Les bureaux d'études qui disposent de compétences mais sont peu ou pas sollicités.
La loi foncière en vigueur reconnait le droit de propriété privée sur la terre ; mais la
procédure d'aliénation des terres aménagées est complexe et son coût très élevé. Le caractère précaire
des titres de jouissance n'incite pas les exploitants privés à consentir des investissements durables.
En outre les terres non aménagées ont été placées par le législateur dans une situation
transitoire ambiguë, où l'Etat, tout en n'ayant pas les moyens de les gérer, ne reconnait pas non plus
l'autorité des propriétaires coutumiers.
Enfin, l'inexistence d'un marché officiel du foncier agricole limite les possibilités
d'utilisation des titres comme
garanties immobilière.
Le kiti (décret) AN vrn 328 ter du 4 Juin 1991, définit les eaux domaniales ou eaux
publiques, ainsi que les conditions générales d'utilisation.
Il est prévu que des textes spécifiques d'application du kiti ci-dessus cité soient pris pour
fixer les normes et conditions particulières d'utilisation des eaux affectées à l'élevage, l'irrigation, la
sylviculture, la production d'énergie, etc ...
Il est aussi prévu la création d'un Fonds de l'Eau mais celui-ci n'existe pas encore.
En attendant que paraissent les textes réglementant les "redevances eau", les exploitants
privés installés en zones non aménagées en amont des retenues d'eau ou utilisant des forages ne sont
soumis à aucune redevance.
Dans les périmètres aménagés, le montant de la redevance eau est fixé par les structures
d'encadrement. Il varie en fonction des réalités du terrain et du système d'irrigation. Le niveau de cette
redevance ne prend pas suffisamment en compte les aspects d'entretien systématique nécessaires pour la
pérennité des investissements. Par ailleurs le taux de recouvrement reste en général faible.
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L'économie du Burkina Faso est dominée au Burkina Faso par le secteur agricole; les
matières premières abondantes en quantités sont d'origine végétale ou animale. Aussi la politique de
promotion industrielle a été basée principalement sur un soutien de l'agriculture, en amont en participant
à la modernisation par la promotion d'intrants et d'équipements agricoles, en aval en valorisant ses
produits par la transformation et la conservation. Dans ce contexte, le code des investissements intéresse
les promoteurs et exploitants de l'irrigation privée dont les productions peuvent concourir de façon
significative au renforcement de la sécurité alimentaire et au décollage d'une petite industrialisation rurale.
* exonération pendant les 5 premières années de BIC, patente, IRVM, TPA, taxe
de biens de main morte et d'IMFPIC ;
* exonération pendant les 8 premières années des mêmes impôts que pour le
régime A ;
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Le régime C accorde une exonération totale et permanente de tous les droits et taxes aux
entreprises qui exportent au moins 80% de leur production.
Le code des investissements est intervenu dans le nouveau contexte économique créé par
le Programme d'Ajustement Structurel et caractérisé par :
Le montant élevé des investissements à réaliser pour être éligible au bénéfice du code en
exclue d'office les petites et moyennes entreprises notamment celles de transformation des produits
agricoles.
Une nouvelle politique industrielle a été adoptée depuis 1992 elle est basée sur 3
approches:
Les considérations ci-dessus ont été prises en compte dans le nouveau projet de code des
investissements présentement à l'étude au niveau des différentes administrations compétentes et structures
d'opérateurs économiques conce rnés.
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Les lois n· 12/92/ADP du 22 décembre 1992, portant code des douanes et n· 04/92/ ADP
du 03 décembre 1992, portant modification au code des impôts ont fixé le régime douanier applicable aux
intrants et matériels agricoles importés comme suit :
Les détails des droits et taxes sont donnés dans le tableau ci-après :
Il CATEGORIE 1 5 0 0 4 1 1 /1 11 /1 4 Il
Il CATEGORIE 2 5 4 15 4 1 1 Il 31,35 Il 4 Il
Il CATEGORIE 3 5 26 15 4 1 1 1/ 56,65 Il 4 Il
Les produits à l'exportation ne supportent que la taxe de statistique de 4%.
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Organisation professionnelle
Depuis 1973, le domaine agricole a été dissocié des activités traditionnelles de la Chambre
de Commerce (décret n° 73/066/PM/MFC/DC/BED du 30 mars 1973 portant statut particulier de la
Chambre de Commerce, d'Industrie et d'Artisanat de Haute-Volta, abrogeant l'arrêté n° 2682 du 11 juin
1948 portant institution en haute-Volta d'une Chambre de Commerce d'Agriculture et d'Industrie).
Les banques commerciales sont très peu impliquées dans le crédit aux activités agricoles.
Ainsi, et malgré la situation de surliquidité de la plupart des banques, la grande majorité des promoteurs
de l'irrigation privée et des petites entreprises de transformation artisanale ont des difficultés énormes
à accéder au financement de leurs investissements à long et moyen terme.
Le comportement des banques est caractérisé par une forte aversion du risque, qui
débouche sur des exigences en matière de garanties que la majorité des promoteurs sont incapables de
satisfaire. Ce comportement s'explique en partie par les taux de remboursement historiquement bas des
prêts agricoles en général et des prêts à l'irrigation en particulier, et au fait de la difficulté d'appréciation
du risque réel des projets dans le sous-secteur.
Les mutuelles d'épargne et de crédit ont peu d'expériences dans l'octroi de crédit à moyen
et long terme et la structure de leurs ressources financières, dominée par des dépôts à vue et l'épargne
à moyen terme, ne permet pas de financer des projets d'investissements. Toutefois, et en raison des
difficultés d'accès au crédit bancaire, de nombreuses entreprises s'adressent aux mutuelles.
Les aménagements privés ont bénéficié dans certains cas de soutiens financiers extérieurs
des ONG ou de projets spécifiques.
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Le Fonds National pour la Promotion de l'Emploi, FONAPE, dont les activités ont
effectivement démarré en 1992, et qui vise la promotion de l'emploi des jeunes.
Au titre des structures privées et ONG intervenant en matière d'appui à l'accès aux
financements, on peut citer :
PRODIA, une association à but non lucratif créée en 1981, qui a pour but de financer
des petits projets d'activités productrices en milieu urbain, de faciliter l'accès au crédit, et d'apporter un
appui en matière de conseils et de gestion.
Approvisionnement
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Face à cette grande hétérogénéité des matériels et équipements, l'agriculteur, sauf de rares
exceptions, n'a pas accès à un service de conseil en matière de conception et mise en place de réseaux
d'irrigation. En outre, le service après vente est extrêmement limité et les pièces détachées sont
pratiquement absentes sur le marché, du fait que la grande majorité des fournisseurs de matériel
d'irrigation sont localisés à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso. Ces problèmes entraînent des inéfficiences
graves dans le choix, le dimensionnement, l'utilisation et l'entretien du matériel d'irrigation et, par voie
de conséquence, à des coûts très élevés de l'eau d'irrigation. Ces problèmes risquent de s'aggraver après
la dévaluation, dans la mesure où il faut s'attendre au doublement des prix des équipements importés.
Commercialisation
a) Commercialisation primaire
La commercialisation de riz au Burkina Faso, qui se situe entre 100 et 110 mille tonnes
par an, est satisfaite à concurrence de 75 % par les importations. Actuellement, le riz est produit
principalement par les groupements et coopératives qui, compte tenu du désengagement de l'Etat, opèrent
de plus en plus comme des structures privées autonomes, et à ce titre pourraient devenir des bénéficiaires
potentiels de l'appui de ce projet. Le riz reste toutefois la seule céréale sur laquelle l'intervention de l'Etat
en matière de prix est encore maintenue. La Caisse Générale de Péréquation (CGP), assure la distribution
aux grossistes de la totalité du riz importé et 17 % du riz local. Le reste de la production locale est soit
autoconsommé, soit vendu sur le marché libre après décorticage ou étuvage par les paysans. Le prix de
vente par la CGP du riz blanc est passé de 170 FCFA / kg avant dévaluation à 299 FCF A après. Le prix
payé au producteur par la SONACOR est passé de 85 FCF A / kg plus 2 FCF A de prime de collecte avant
dévaluation, à 95 FCFA sans prime de collecte après.
Avec la dévaluation, la culture du riz offre pour les exploitations privées, des perspectives
très favorables. Toutefois, la redéfinition de la mission de la CGP, avec comme conséquence probable
la libéralisation des importations du riz, peut remettre en cause le développement de la riziculture irriguée
si l'équation prix de revient et marge des producteurs ne trouve pas une autre solution adéquate.
Le marché local du maïs est limité aux zones Ouest et Sud du Burkina; les prix sont très
fluctuants d'une année à l'autre et rendent la rentabilité de cette céréale très aléatoire en culture irriguée
; tout projet de développement devra s'assurer d'un débouché sûr qui peut être trouvé dans la
transformation du produit.
1
- 24 -
Un des grands problèmes rencontrés par les producteurs pour l'écoulement pour des fruits
et légumes est la concentration de l'offre sur une courte période et le manque de moyens de conservation
pour étaler celle-ci.
b) Exportation
Traditionnellement, les pays côtiers voisins du Burkina où les cultures maraîchères sont
plus difficiles à conduire ont constitué des marchés naturels; ainsi les tomates et oignons en particulier
sont vendus à des prix très rémunérateurs en Côte d'Ivoire et au Togo.
Bien que d'autres légumes tels les poivrons, gombos puissent avoir des débouchés
intéressants, le principal produit d'exportation demeure le haricot vert. La situation qui prévaut dans ce
secteur particulier illustre très bien les difficultés qui handicapent cette activité.
La production de haricot vert atteint 4 000 tonnes dont la presque totalité est exportée sur
les marchés européens et principalement français ; l'avantage comparatif de ce produit est fortement
diminué par un ensemble de goulots d'étranglement qui peuvent se résumer ainsi qu'il suit:
La non connaissance des facilités du commerce extérieur, l'inexistence sur les marchés
d'exportation de représentants chargés de fournir les informations utiles et de défendre
leurs intérêts, exposent les opérateurs nationaux à toutes sortes de complications ;
La valeur ajoutée des fruits et légumes à l'exportation peut être augmentée si l'on peut
procéder sur place à leur transformation ; comme pour le marché intérieur des
opportunités existent pour les pays de la sous-région et européens (pulpes de fruits).
Les principales industries intéressant les produits de l'irrigation sont, à part les rizeries,
celles de la transformation de fruits et légumes. Les principales unités du secteur formel sont la Savana
1
- 25 -
1
et l'UCOBAM.
La Savana dispose d'une usine pour la transformation des fruits, jus concentré et
confitures de tamarin, mangues, goyaves et papayes, d'une ligne automatique de mis en bouteille, et
d'une unité de fabrication de concentré de tomate et de sertissage de boîtes de 120 tonnes/jour. Le
concentré de tomate est destiné principalement à la consommation locale, avec des possibilités
d'exportation vers les pays côtiers.
L'UCOBAM dispose d'une unité de transformation de légumes et fruits, qu'il est prévu
de réhabiliter dans le cadre de sa restructuration. Dans le secteur informel, il faut noter l'expansion de
la pratique de séchage solaire des fruits et légumes au niveau des ménages et au niveau d'unités
artisanales. Une multitude d'unités artisanales de fabrication de jus de fruits existe dans les villes. Des
perspectives favorables existent pour le concentré de tomate, et dans une moindre mesure pour les jus
de fruit dans le marché local, où d'importantes opportunités de substitution à l'importation ont été rendues
possibles par la dévaluation.
1 Les capacités d'usinage industriel du riz, estimées à 30 000 tonnes de paddy, dépassent
sensiblement les nivaux actuels de collecte de 12 000 tonnes. La SONACOR, la principale rizerie dispose
d'une capacité de 24 000 tonnes. Elle envisage la construction d'usines additionnelles à Bagré et au
Sourou, si la production se développe sur ces deux périmètres. Ici aussi on note que les riziculteurs
recourent de plus en plus à l'usage des décortiqueuses individuelles et à l'étuvage.
Le coût d'aménagement des petits périmètres irrigués se situait avant dévaluation entre
500 000 FCFAIha et 1 200 000 FCFAIha avant la dévaluation du FCFA ; l'équipement d'exhaure de
l'eau représente de 30 à 75% de ce coût; dans les charges d'exploitation, les intrants et le coût de
l'irrigation (essentiellement carburants et lubrifiants) interviennent pour près de 75%.
Le haricot vert
Les grands périmètres avec des investissements importants sont rentables si elles sont
exploitées en paysannat sur des petites parcelles inférieures à 1 ha ne nécessitant pas de main d'oeuvre
salariée. Dans ces conditions, le revenu net par hectare remonte à environ 900 000 F.
1
- 26 -
La tomate
Le revenu net par hectare est amélioré sur les petites superficies de type familial; comme
le haricot vert, elle doit être suivie dans les conditions actuelles par une autre culture.
La pomme de terre
Les mêmes remarques sur le haricot vert et la tomate sont valables ; en plus le prix
d'achat au producteur peut être revu à la hausse sans aucun problème quand on sait que le prix au
consommateur est toujours supérieur à 150 F/kg.
L'oignon
Cette spéculation peut être faite en irrigation gravitaire ou en irrigation par système
californien, car elle dégage un revenu net par hectare très élevé; la seule contrainte signalée dans le
chapitre précédent sur la commercialisation demeure la conservation.
La papaye
Grâce à un fort rendement à l'hectare et à un bon prix d'achat, la papaye supporte sans
difficulté toutes les charges d'irrigation.
La banane
Produit très porteur sur le plan commercial local et régional, la rentabilité de la banane
est compromise par le rendement et le bas prix d'achat au producteur. Une augmentation de 75 F à 100
F/kg améliorait le revenu net de 750 000 F sans compromettre aucunement l'écoulement.
D'une façon générale, il a été noté une insuffisance et / ou absence de prise en compte
des aspects environnementaux dans les aménagements hydro-agricoles au Burkina Faso.
1
- 27 -
Une étude sur les aspects environnementaux de l'irrigation au Burkina Faso est en cours.
Elle vise à circonscrire les impacts éventuels des aménagements de périmètres irrigués sur
l'environnement et à formuler des recommandations afin de les minimiser.
1 DOMAINES CONTRAINTES
1
- - 28 -
POTENTIEL PHYSIOUE
~-- -~~-----~---- ~--
~
--
surface et souterraines
- Réduction des ressources en eaux consécutive
- Pluviométrie importante dans le Sud du territoire à la sécheresse
- Bonne qualité générale des eaux souterraines - Distribution irrégulière des eaux de surface
et souterraines sur le territoire
POTENTIAL - Qualité des eaux de surface acceptable pour
EN EAUX l'agriculture - Pression importante sur les ressources dans
le Nord et le plateau central
- Faible pollution chimique
- Faible importance des cours d'eau et
caractère temporaire
MOBILIZATION - Efforts financiers et motivation des populations - Topographie et géologie peu favorable à la
autorités, ONG et bailleurs de fond pour la mobilisation importante et efficace de l'eau
mobilisation de l'eau
- Forte perte par évaporation dans les lacs et
- Equipement important en forages et puits pour la barrages
mobilisation des eaux souterraines.
- Coût élevé des ouvrages mobilisation de
l'eau
1
APPUIS TECHNIQUES
DOMAINES CONTRAINTES
Modes de mise en valeur - Absence de politique de promotion de l'entrepreneuriat dans les périmètres existants.
Conception et gestion des systèmes - Faible maîtrise des choix de systèmes d'irrigation et des techniques de gestion de l'eau.
d'irrigation - Faiblesse dans la maintenance et l'entretien des réseaux et équipements
i
Systèmes de cultures - Insuffisance de technologies appropriées
- Faible maîtrise des techniques de production et de conduite des exploitations.
Appuis techniques - Non prise en compte des irrigants privés par les institutions étatiques d'appuis techniques.
- Peu ou pas de recours des irrigants privés à des structures privées d'appuis techniques. 1
Environnement - Insuffisance ou manque de prise en compte des aspects environnementaux: santé, pollution, dégradation
du sol et du couvert végétal.
........
- 32 -
DOMAINES CONTRAINTES
Commercialisation - Marché intérieur faiblement développé et peu connu pour certains produits
- Enclavement de certaines zones de production
- Concentration de l'offre de certains produits sur de courtes périodes
- Méconnaissance des marchés extérieurs et insuffisance de diversification des débouchés 1
extérieurs
- Difficultés du transport aérien (capacités et coûts).
- Inorganisation des professionnels de l'exportation.
- Inorganisation des producteurs
- Insuffisance des moyens de stockage et de conservation
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- 33 -
-
Transformation - Manque de promotion de petites entreprises de transformation
- Coûts élevés des technologies de transformation
- Insuffisance de technologies appropriées
La politique économique au Burkina Faso a été marquée ces dernières années, par une
libéralisation de plus en plus poussée du commerce interne et externe, par le désengagement progressif
de l'Etat des activités de production, de commercialisation et de services marchands, et par l'élimination
d 'obstacles à l 'épanouissement du secteur privé. Toutefois, l'irrigation privée et les entreprises connexes
font face à de nombreuses contraintes internes et externes qui limitent leurs possibilités de développement,
tel que répertorié dans le chapitre précédent.
Pour lever ces contraintes et créer un environnement favorable, il est proposé que le
Gouvernement mette en oeuvre, avec l'appui de ses partenaires techniques et financiers, un cadre de
développement qui s'articule sur :
ORIENTATIONS GENERALES
Il existe déjà une irrigation privée au Burkina Faso. Elle se pratique sur environ 4000 ha
de petites parcelles autour de puits et puisards, petits barrages, à la périphérie des grandes plaines
aménagées, etc ... Cette petite irrigation privée est dynamique et son potentiel d'extension est important
dans certaines zones (Sud, Sud-ouest, Haute Vallée du Mouhoun, Est), mais elle est confrontée à
d'importants problèmes, notamment de financement, d'appuis et conseils, de commercialisation des
produits.
Il existe des possibilités d'aménager au Sourou et à Bagré, des périmètres destinés à des
opérateurs privés. L'installation au Sourou de jeunes diplômés en 1993 même s'ils ne sont pas les
premiers cadres à s'installer comme agriculteurs, annonce une accélération du mouvement de "retour à
la terre" qui va créer une demande de terres aménagées. Le type d'aménagements, la taille des parcelles,
les coûts ainsi que la répartition des charges avec l'Etat sont à déterminer en fonction des situations
spécifiques.
OBJECI'IFS NATIONAUX
9/ On estime que la moitié des superficies en rizières (soit 2 000 ha) seront occupées par des
productions horticoles en saison sèche, en plus des superficies impropres à la riziculture (4 000
ha).
- 36 -
Pour le choix des zones prioritaires dans le cadre de projets précis, les critères suivants
semblent pertinents.
d) Dynamique, organisation et savoir faire des producteurs. Ce critère porte sur le degré de
motivation, d'organisation, et sur les traditions et le savoir faire des producteurs.
e) Niveau de désenclavement de la zone. Ce critère porte sur les facilités d'accès, de transport,
de circulation des biens et personnes qui est un facteur important.
Sécurisation foncière
1
1
- 37 -
Régime de l'eau
Le code actuel est biaisé en faveur des entreprises exportatrices, et profite davantage aux
grandes entreprises qu'aux petites et moyennes entreprises du régime "A".
Il est proposé de réviser ce code de manière à élargir la gamme des avantages octroyés
aux P.M.E, et de réviser les incitations du régime "C" de manière à inciter toute entreprise à exporter.
Cadre institutionnel
Pour favoriser le développement de l'irrigation privée au Burkina Faso, compte tenue des
orientations fixées officiellement (désengagement de l'Etat, libéralisation des circuits, développement des
initiatives privées, responsabilisation des opérateurs et producteurs) il et proposé que le Gouvernement
mette en place une structure autonome de droit privé (Agence de Promotion de l'Irrigation Privée) à
laquelle seront délégués les missions et moyens de développement prévus dans le cadre de cette politique.
Une convention cadre définira les responsabilités respectives et les relations entre
l'Agence et les Ministères concernés (MARA, Ministère de l'Eau, Ministère du Commerce, Ministère
de l'Economie, des Finances et du Plan).
* vérifier et filtrer la qualité des dossiers et opérations présentés par les adhérents;
* mener des actions de promotion et d'information relatives aux activités du sous secteur.
1
- 38 -
ETUDES GENERALES
Le diagnostic de la situation a montré que dans les zones où l'irrigation privée s'est
développée, on constate une pression sur les ressources en eau et en terre, et parfois des conflits quant
à leur utilisation. D'autre part, la gestion de l'eau de certains bassins comme la Nakambé qui comporte
des zones favorables, commence à se compliquer du fait des actions désordonnées des différents
utilisateurs.
Il est donc proposé que l'Etat réalise un certain nombre d'études de base (études
pédologiques, topographiques, hydrologiques) devant déboucher sur l'élaboration de schémas directeurs
d'aménagement des bassins versants où l'irrigation privée est appelée à se développer, afin de disposer
des cadres de référence indispensables à l'exercice de ses missions d'orientation, de suivi et de contrôle.
1
1
- 39 -
AMENAGEMENT DE PERIMETRES
* les investissements structurants qui peuvent être considérés comme des actions amont de
viabilisation des espaces productifs: études et réalisation des infrastructures générales de
mobilisation de l'eau, d'assainissement, de protection, d'accès (désenclavement), etc ...
Cette classification devrait être elle-même fonction des caractéristiques particulières des
périmètres envisageables: taille, options techniques, position par rapport à la ressource en eau, mode
d'alimentation en eau et de drainage ... Pour plusieurs raisons (contraintes foncières techniques et
financières entre autres), on se limitera aux périmètres privés (individuels ou collectifs) allant de quelques
hectares à quelques dizaines d'hectares. Des situations atteignant davantage de superficies (des centaines
d 'hectares) doivent être traitées de manière particulière (investissements agro-industriels).
* Etudes
* Infrastructures
* Equipements
Al. Etudes générales de base et de schéma d'aménagement à l'échelle d'une unité physique
homogène: IS
1
- 40 -
B. INFRASTRUCTURES
B4.1. Endiguements: IS
B4.2. Fossés d'interception des eaux sauvages: IS
C: EQUIPEMENTS
A. ETUDES-MAITRISE
D'OEUVRE
50 % 50 % 50 % 50 %
- 42 -
B.Infrastructures
100 % 0% 100 % 0%
B .1.1. Barrages, seuil de dérivation
0% 100 % - -
B.1.2. Puits
0% 100 % - -
B.1.3. Forages
80 % 20 % 100 % 0%
B.1.4. Génie civil, station de
pompage
1
- 43 -
C. Equipements
~
(*) : l'Etat devrait exonérer les équipements des droits et textes en vigueur.
* Mise en place de ces fonds de garantie (en tenant compte des expériences récentes
"Micro-Réalisations" et Capeo) à un niveau régionalisé pour garantir les impayés mais
aussi permettre l'accès au crédit (fonds initial extérieur de démarrage avec gestion par
les organismes financiers (ex. Caisses Populaires);
1
1
- 44 -
* Développement des prêts bonifiés ou d'un système subventions pour le financement des
aménagements et des équipements lourds dans le sous-secteur;
APPROVISIONNEMENT EN INTRANTS
COMMERCIALISATION
..
TRANSFORMATION, ENTREPRISES ANNEXES ET PRESTATAIRES DE SERVICES
* Appui pour les études de faisabilité de dossiers techniques et pour la promotion des
produits de transformation ;
ORGANISATION PROFESSIONNELLE
* Mise en place d'un système d'encadrement rapproché auprès des opérateurs privés
(technique / gestion / financement), comme déjà expérimenté avec le Projet
Sensibilisation (pays-Bas / Burkina Faso).
PROGRAMME D'APPUIS
Ces appuis sont destinés aux activités et entreprises privées de l'irrigation ainsi qu'à celles
engagées en amont et aval du sous secteur, en particulier :
1
-
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a) Appuis techniques
L'analyse de la situation du sous-secteur a montré que les promoteurs ont des difficultés
dans les domaines suivants :
li est proposé :
la mise en place, en collaboration avec les professionnels, des structures et/ou mécanismes
permettant d'apporter les appuis techniques et de gestion nécessaires aux promoteurs d'irrigation privée
et aux entreprises connexes,
ii) une assistance technique dans la mise en place de services économiques intéressant
l'ensemble de la filière (Ex : représentation des exportateurs de légumes et fruits) ;
iii) une assistance technique dans la mise en place de services d'appuis intéressant la filière
ou la région que l'organisation souhaite prendre en charge (Ex : collecte et diffusion
d'informations sur les cours du haricot vert et des mangues sur le marché de
Paris/Rungis);
iv) un appui à la mise en place d'infrastructure de base: appui technique à définition des
infrastructures, modalités de gestion et de contribution des bénéficiaires à leur
financement éventuel.
1
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i) Appui à la Gestion
Les appuis dans ce domaine doivent être modelés selon le profil des promoteurs et la taille
.,. de l'entreprise, et peuvent aller de l'apprentissage du calcul simple de marges, jusqu'à la comptabilité
1 analytique. Certains appuis seront fournis sous modules de formation fournis à un type particulier
d'entreprises, alors que d'autres le seront sous forme de prestations de service individualisées. Il sera
important de prévoir une contribution au financement de ces appuis par les entreprises bénéficiaires.
Trois types d'appuis devront être prévus dans ce domaine, soit: en premier lieu des études
sectorielles, par filière, sinon par produit, à programmer dés le démarrage du projet, en deuxième lieu
des cours sur les techniques de prospection de marchés et sur le marketing, à programmer selon les
besoins exprimés par chaque type d'entreprises, ou par filière, et troisièmement, des prestations
individualisées à la demande.
Le projet devra faciliter l'accès des entreprises au financement à long terme, moyen et
court terme par une aide ciblée dans la préparation des dossiers de financement, notamment par :