Arret 190-2020 SOTRA
Arret 190-2020 SOTRA
Arret 190-2020 SOTRA
Affaire : SOTRA
(Conseils : SCPA DOGUE-ABBE YAO & Associés, Avocats à la Cour)
contre
SONAREST
Etat de Côte d’Ivoire
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le 02 juillet 2018, une saisie conservatoire de créances entre les mains de l’Etat
de Côte d’Ivoire ; que par exploit du 13 août 2018, la SOTRA contestait cette
saisie devant le juge de l’exécution du Tribunal de première instance d’Abidjan-
Plateau qui déclarait son action irrecevable ; que sur appel de la SOTRA, la Cour
d’Abidjan rendait, en date du 09 avril 2019, l’arrêt objet du présent pourvoi ;
Attendu que l’Etat de Côte d’Ivoire, informé du recours par lettre
n°2117/2019/GC/G4 du 18 décembre 2019, reçue le 27 décembre 2019, n’a pas
déposé de mémoire en réponse ; qu’en outre la lettre de signification
n°2116/2019/GC/G4 adressée à la Nouvelle SONAREST est retournée au greffe
faute d’avoir été réclamée par son destinataire ; que le principe du contradictoire
ayant été observé, il convient d’examiner le recours ;
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué d’avoir violé les dispositions
des articles 49 et 169 de l’Acte uniforme portant organisation des procédures
simplifiées de recouvrement et des voies d’exécution, en ce qu’il a déclaré régulier
l’acte de dénonciation de la saisie-attribution de créances mentionnant une
indication erronée de la juridiction compétente pour connaître des contestations
de la saisie-attribution aux motifs que la juridiction désignée serait effectivement
compétente et que la SOTRA ne justifiait d’aucun préjudice, alors que l’article
160 de l’Acte uniforme susvisé fait obligation, à peine de nullité, d’indiquer dans
l’acte de dénonciation la juridiction compétente pour connaitre de ces
contestations et que selon l’article 49 du même Acte uniforme, cette juridiction
compétente est le Président de la juridiction statuant en matière d’urgence ou en
matière d’exécution ; qu’en jugeant ainsi qu’elle l’a fait, selon le moyen, la cour
d’appel a fait une mauvaise application de ces textes de loi ;
Mais attendu qu’il est constant que l’expression juridiction compétente est
une périphrase qui renvoie à la juridiction nationale ayant compétence
d’attribution ;
Attendu qu’en l’espèce, l’arrêt de la cour d’appel qui, après constat dans
l’exploit de dénonciation de saisie-attribution de créances de la mention de la
désignation du président du tribunal de première instance d’Abidjan devant lequel
le recours en contestation doit être formé, énonce, d’une part, qu’« il ne fait aucun
doute que c’est devant la juridiction présidentielle dudit tribunal invariablement
appelé Tribunal de première instance d’Abidjan ou Tribunal de première instance
d’Abidjan-Plateau que ce recours doit s’exercer et que (…) c’est en qualité de
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juge de l’exécution telle que prévue par les articles 49 et 170 de l’Acte uniforme
OHADA sur les Procédures simplifiées de recouvrement et des voies d’exécution
que cette juridiction a été valablement désigné » et , d’autre part, que « la SOTRA
n’a subi aucun préjudice à cet égard puisqu’elle a pu en l’espèce exercer son
recours devant la juridiction idoine qui a retenu sa compétence », n’a pas violé la
loi ; qu’il convient de rejeter le moyen ;
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué d’avoir dénié à la SOTRA
l’immunité d’exécution au motif qu’elle était constituée sous la forme d’une
personne morale de droit privé alors qu’en dépit de sa forme, elle est une société
à participation publique majoritaire qui bénéficie de l’immunité d’exécution
prévue par l’article 30 de l’Acte uniforme portant organisation des procédures
simplifiées de recouvrement et des voies d’exécution ; que la SOTRA en déduit à
une insuffisance de motif ;
Mais attendu que la cour d’appel, après avoir relevé que la SOTRA est une
société anonyme définie et organisée par l’Acte uniforme relatif au droit des
sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique, a considéré qu’en
adoptant « les canons de l’OHADA, la SOTRA a qualité de personne morale de
droit privé donc une société commerciale ordinaire et non de droit public et qu’a
cet égard, la présence dans son capital social de fonds publics ou d’une personne
morale de droit public est indifférente », pour en déduire « qu’elle est justiciable
de l’Acte uniforme OHADA sur les voies d’exécution et peut voir ses biens faire
l’objet d’une saisie exécution » ; qu’en statuant ainsi, la cour d’appel a légalement
justifié sa décision ;
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- Condamne la SOTRA aux dépens.
Ainsi fait, jugé et prononcé les jour, mois et an que dessus et ont signé :
Le Président
Le Greffier