845-Article Text-2397-1-10-20230331
845-Article Text-2397-1-10-20230331
845-Article Text-2397-1-10-20230331
107
www.ijafame.org
Amina HARBAL & Fatiha KHIHEL. Impacts des Interactions entre investissements publics et investissements
privés sur l’amélioration du climat des affaires au Maroc
Résumé
Dans la politique économique marocaine, la part de l’investissement privé enregistre un faible impact sur la dynamique
économique du Royaume. Pour y remédier, le Maroc est appelé à intégrer la jonction entre investissements publics et
privés afin d’équilibrer la balance de l’intervention des deux types d’investissements dans le développement de
l’économie nationale. Les données officielles montrent que l’investissement public accapare 60% de la part de
l’investissement total au Maroc, tandis que l’investissement privé ne participe qu’à hauteur de 40% de cet investissement
global. Devant ce constat, le Nouveau Modèle de Développement du Maroc a insisté sur la nécessité de lever la part du
secteur privé dans l’enrichissement de l’investissement national en déployant toute initiative susceptible d’encourager
les investissements, petits et grands, dans une dynamique motivée par des mécanismes étatiques d’incitation à la création
de l’emploi. Dans cet article, nous cherchons à travers une analyse narrative des réformes de l’investissement à voir dans
quelle mesure les investissements publics et privés peuvent être gouvernés de façon à créer des dispositifs territoriaux
complémentaires devant allier l’État et les opérateurs économiques. Ceci œuvrera pour atteindre un seul objectif, qui est
de favoriser la création d’un lien de causalité entre les deux types d’investissement. À cet effet, la réponse trouve son
origine dans le Nouveau Modèle de Développement qui place le rôle de l’état dans l’amélioration de la qualité des
infrastructures et des équipements de l’état à même de rendre le Climat des affaires au Maroc encore plus attractif. Cette
vision reste tributaire de la participation du secteur privé dans l’exploitation des mécanismes favorisant une mutualisation
des contributions des deux parties vers un ancrage territorial puis national de l’équilibre d’investissement au Maroc.
Pour ce faire, cette contribution se base sur l’analyse de la contribution de l’État et du secteur privé dans la dynamique
entre investissements publics et privés, et de déceler les apports et les limites de chaque composante dans l’amélioration
du climat des affaires au Maroc. Ainsi, on s’acharnera à présenter la définition des deux types d’investissement à travers
une revue de littérature ayant traité ces deux concepts, puis à décortiquer la pertinence des réformes de développement
des investissements privés au Maroc, et la relation entre investissement et climat des affaires au Maroc. À l’issue de
cette analyse, des recommandations seront proposées pour mettre en exergue les actions prioritaires susceptibles de lever
la contribution du secteur privé dans la génération de plus de valeur ajoutée grâce à une dynamique interactive entre les
deux types d’investissements et un montage institutionnel basée sur le Partenariat Public-Privé.
Abstract
In the Moroccan economic policy, the share of private investment has a weak impact on the economic dynamics of the
Kingdom. To remedy this, Morocco is called upon to integrate the junction between public and private investment in
order to balance the intervention of the two types of investment in the development of the national economy. Official
data show that public investment accounts for 60% of total investment in Morocco, while private investment accounts
for only 40% of total investment. Faced with this observation, the New Development Model of Morocco has insisted on
the need to raise the share of the private sector in the enrichment of national investment by deploying any initiative likely
to encourage investments, small and large, in a dynamic motivated by state mechanisms of incentive to job creation. In
this article, we seek through a narrative analysis of investment reforms to see to what extent public and private
investments can be governed in such a way as to create complementary territorial arrangements that should bring together
the State and economic operators. This will work to achieve a single objective, which is to promote the creation of a
causal link between the two types of investment. To this end, the answer lies in the New Development Model, which
places the role of the state in improving the quality of infrastructure and state facilities to make the business climate in
Morocco even more attractive. This vision remains dependent on the participation of the private sector in the exploitation
of mechanisms promoting a mutualization of the contributions of the two parts towards a territorial then national
anchoring of the investment balance in Morocco. To do this, this contribution is based on the analysis of the contribution
of the State and the private sector in the dynamics between public and private investments, and to detect the contributions
and the limits of each component in the improvement of the business climate in Morocco. Thus, we will present the
definition of the two types of investment through a review of the literature on these two concepts, and then dissect the
relevance of reforms to develop private investment in Morocco, and the relationship between investment and business
climate in Morocco. At the end of this analysis, recommendations will be proposed to highlight the priority actions likely
to raise the contribution of the private sector in the generation of more added value thanks to an interactive dynamic
between the two types of investments and an institutional setup based on the Public-Private Partnership.
108
www.ijafame.org
ISSN: 2658-8455
Volume 4, Issue 2-1 (2023), pp. 107-121.
© Authors: CC BY-NC-ND
1. Introduction :
Dans un contexte exacerbé par une crise sanitaire ayant bouleversé le modèle économique
international, le Maroc a entrepris plusieurs actions de mise à niveau et de réorientation de sa
stratégie de développement économique. Plusieurs chantiers structurants ont vu le jour
notamment incarnés à travers le nouveau modèle de développement et les stratégies sectorielles
des différents départements y afférents. Le plus récent Discours Royal du 14 octobre 2022 a
mis le cap sur la nécessité d’encourager et d’attirer les investissements avec des mesures
renforcées incluant des partenariats publics et privés. À cet effet, une analyse des impacts
induits entre investissements publics et privés est nécessaire pour dépister le rôle de chacun
dans la dynamique de l’autre en tant que catalyseurs dans l’encouragement de l’acte
d’entreprendre. Devant cette dynamique, les investissements publics et privés requièrent une
attention particulière en tant que pourvoyeurs d’emplois et d’opportunités de développement
sectoriel. Ainsi, les investissements publics et privés, bien que portés par deux organisations
différentes, opèrent in fini pour la même finalité qui est de lever l’économie nationale au rang
d’économie capable de se soutenir et de se développer. C’est dans ce cadre que notre article
vient étudier la pertinence du développement des investissements au Maroc, les mesures
déployées et en cours d’élaboration pour renforcer la vision escomptée pour la hausse des
investissements privés et leur contribution dans le développement économique du Maroc.
Aussi, il est question de déceler la manière par laquelle les investissements publics peuvent
favoriser le développement des investissements privés afin d’inverser les indicateurs énoncés
dans le cadre du modèle de développement du Maroc vers 60% comme contribution du secteur
privé. Puis, de corroborer les impacts de ces investissements privés dans le redéploiement des
stratégies nationales en matière d’investissement public. Cela étant dit, l’analyse de ces
éléments permettra de répondre à une question fondamentale qui est le rôle des entreprises,
étant au centre de cette réflexion dans le jeu de complémentarité entre ces deux paradigmes.
Toutefois, ces deux paradigmes sont régis par des contraintes propres à la nature de
l’écosystème tournant autour de cet investissement, et créant ainsi d’autres contraintes quand
ils sont régis sous la vision d’une convergence stratégique. En effet, la revue de littérature
traitant de la question des investissements privés et leur relation avec les critères de
développement économique d’un territoire pointent du doigt aussi bien des déterminants
économiques qu’institutionnels, tandis que la revue traitant de l’investissement public reste peu
abordée et traite de ce type d’investissement sous l’angle des politiques institutionnelles sans
pour autant le détailler et le mesurer au degré de son impact sur l’investissement privé.
C’est dans ce contexte-là que notre contribution vient dégager les aspects de convergence de
ces deux types d’investissements dans la promotion de l’entrepreneuriat en analysant leurs
interactions, leurs orientations et leur façon de modeler l’écosystème entrepreneurial au Maroc.
Ainsi, l’hypothèse centrale de cet article est de considérer que les investissements publics et
privés en tant que leviers du développement de l’entrepreneuriat au Maroc se trouvent en
complémentarité sans être en conflit dans la réalisation de l’équilibre de développement
économique. La réponse à cette hypothèse permettra de dégager les gains pour les entreprises
marocaines dans une vision portée par les deux types d’investissements. Ainsi, pour répondre
à ces questions, notre contribution qui repose sur une analyse narrative descriptive s’attèlera à
présenter la stratégie gouvernementale de développement des investissements publics et privés,
et à contextualiser les avancées en matière de développement de l’entrepreneuriat. Cette
démarche se basera sur une approche analytique basée sur une revue de la littérature ; une
analyse des politiques d’investissement public et privé au Maroc ; une analyse des orientations
du Nouveau Modèle de Développement en matière d’encouragement à l’investissement public
et privé. À l’issue de cette analyse des avancées, des recommandations seront proposées sur la
base des enseignements tirés de cette contribution.
109
www.ijafame.org
Amina HARBAL & Fatiha KHIHEL. Impacts des Interactions entre investissements publics et investissements
privés sur l’amélioration du climat des affaires au Maroc
2. Revue de Littérature :
L’investissement est le moteur de la croissance et donc de la création de richesses et d’emplois.
Cela explique pourquoi les pays œuvrent pour créer les conditions propices à la promotion de
l’investissement national et à l’attractivité de l’investissement étranger. Un investissement est
alors réalisé soit par l’État, ou par les entrepreneurs privés ou par les agents économiques
étrangers (1 MOUJAHID M. & KHARISS M. (2021)). De ce fait, on distingue deux grands groupes
d’investissement, l’investissement public et l’investissement privé. La littérature scientifique a
accordé une importance cruciale à l’étude des investissements privés, tandis que l’interaction
entre cet investissement privé et celui public a retenu peu d’attention, du fait que ce dernier est
majoritairement étudié dans les contributions académiques relayant le rôle de l’état en tant que
levier de développement économique. En effet, il existe une littérature abondante sur les
déterminants de l'IDE, mais peu de littérature sur l’efficacité d’une mutualisation entre les deux
paradigmes phares de notre réflexion.
2.1 Définition des concepts
Si l’investissement privé est l’ensemble des actions économiques et financières réalisées par
des entités physiques ou morales, l’investissement public est l’ensemble des actions financières
portées par des entités publiques sous l’égide de l’État, en faveur du développement des
infrastructures logistiques, routières, d’équipements et de développement des capacités
d’accueil et de maintien de la dynamique sociale et économique d’un territoire. Ces deux
investissements opèrent tous les deux in finis pour un objectif majeur qui est de générer un
profit économique destiné à un client final qui est le citoyen vivant dans ce territoire. Dans la
revue de littérature, les deux paradigmes ont différents fonctionnements et leur retour sur
investissement est évalué selon la nature de l’objectif affiché par les entités de portage de cet
investissement.
2.1.1 Investissement public
L’état, en tant qu’agent économique qui intervient dans le développement économique a été
rejeté par A. Smith (1776) qui voit que l’économie est orientée par les mécanismes du marché.
Nonobstant, il accorde une place minime à l’intervention de l’État en ce qui concerne les
dépenses publiques. Pour lui, l’unique rôle de l’état dans la dynamique économique réside dans
la réalisation et l’entretien des infrastructures publiques. Il argumente ce rejet par le constat que
les entrepreneurs peuvent investir dans des territoires sous-développés et peuvent ne pas investir
dans des territoires développés. À l’encontre de ce constat, Walras (1874) (cité par Hayek, 2010)
annonce qu’une économie ne peut fonctionner sans l’intervention des entités publiques pour
maintenir l’ordre, la sécurité, rendre la justice, assurer la défense nationale et d’autres services.
JJ. Robinson (1949) attribue à l’État le rôle de l’investissement et la maitrise des grands projets
d’infrastructure de base, et lui accorde la fonction de contrôle du taux d’investissement et de la
création de l’emploi. Cet auteur trouve le rôle important de l’état dans la nationalisation des
investissements et la création d’emplois. Loizides, J. et Vamoukas, G. (2005) approuvent les
avantages de l’investissement public en termes d’infrastructures économiques et leurs effets sur
le développement du capital humain.
Quelle que soit l’appréciation, de l’intervention de l’état dans le développement des
infrastructures de base, l’OCDE, considère que la définition et la mesure de l’investissement
public varient selon les pays. En règle générale, l’investissement public désigne les dépenses
d’investissement en infrastructures matérielles (routes, bâtiments publics, etc.) et immatérielles
(innovation, recherche et développement, etc.) dont la durée de vie productive est supérieure à
un an. L’investissement public comprend les investissements directs et indirects.
L’investissement direct désigne la formation brute de capital et les acquisitions, à l’exception
110
www.ijafame.org
ISSN: 2658-8455
Volume 4, Issue 2-1 (2023), pp. 107-121.
© Authors: CC BY-NC-ND
des cessions d’actifs non financiers et non produits, au cours d’une période donnée.
L’investissement public indirect correspond aux transferts en capital, autrement dit aux aides et
subventions à l’investissement en espèces ou en nature qui sont réalisées par les gouvernements
infranationaux au profit d’autres unités institutionnelles. Cela dit, l’investissement public est
l’ensemble des dépenses de l’état visant le développement social et économique, aussi bien au
profit des citoyens qu’au profit des agents économiques acteurs de la création de la richesse
économique. S’il est porté par des institutions publiques gouvernementales dans des domaines
prioritaires de croissance économique durable, l’investissement public s’acharne aussi à
améliorer l’environnement des affaires pour attirer davantage d’investissements privés capables
d’opérer cette croissance économique. Dans le cas du Maroc, le taux d'investissement est l’un
des plus élevés au monde, qui a atteint 30% du produit intérieur brut (PIB) en 2021, contre une
moyenne mondiale ne dépassant pas les 25%, la part de l'investissement public reste élevée,
avec 60 % de l'investissement total, contre 20% en moyenne mondiale. Tandis que,
l'investissement privé, qui s'élève à 100 MMDH actuellement au Maroc est concentré dans des
secteurs sans grand impact socio-économique. Afin de remédier à cette situation, le
Gouvernement marocain a porté la part des crédits d'investissement public dans le budget de
l’année 20221 à près de 245 milliards de dirhams (MMDH), en hausse de 6,5% par rapport à
l’année précédente. Il s’agit d’une enveloppe répartie entre le budget d’État (89 MMDH), les
établissements et entreprises publics (92 MMDH) et le Fonds Mohammed VI pour
l'Investissement (45 MMDH), en plus de 19 MMDH destinés aux collectivités territoriales. Cet
investissement vise principalement à hausser la qualité des infrastructures routières et
aéroportuaires capables de faciliter les canaux de mobilité ainsi que le capital humain en termes
de compétences capables de répondre aux besoins du marché de l’emploi et aux nouveaux défis
du marché international. L’effort d’investissement en valeur a atteint en moyenne 32,2% du
PIB entre 2000 et 2019 contre 25,6% comme moyenne mondiale et 29% pour les pays à revenu
intermédiaire-tranche inférieure. Dans les pays du sud de l’Europe, l’investissement a atteint
25% pendant la période où ils ont connu une forte croissance. En effet, le niveau
d’investissement observé au Maroc est équivalent à celui observé dans les pays ayant accompli
des « miracles économiques ».
Figure 1 : Taux d’investissement en % du PIB dans les pays
1
Loi de finances 2023 BO_7154-bis_Fr.pdf (finances.gov.ma)
111
www.ijafame.org
Amina HARBAL & Fatiha KHIHEL. Impacts des Interactions entre investissements publics et investissements
privés sur l’amélioration du climat des affaires au Maroc
5,7. Le principal enseignement que l’on peut tirer de ces données est que le Maroc, malgré
l’effort d’investissement qu’il fournit en termes quantitatifs, n’a pas pu encore réaliser le
rattrapage économique désiré. Selon les données du HCP, les administrations publiques
(Administration centrale, Administrations publiques locales et Administrations de sécurité
sociale) représentent 19% de l’investissement en 2019.
Figure 2 : Évolution de l’investissement public en % du PIB au Maroc en 2021
112
www.ijafame.org
ISSN: 2658-8455
Volume 4, Issue 2-1 (2023), pp. 107-121.
© Authors: CC BY-NC-ND
113
www.ijafame.org
Amina HARBAL & Fatiha KHIHEL. Impacts des Interactions entre investissements publics et investissements
privés sur l’amélioration du climat des affaires au Maroc
profondément l’environnement des affaires où l’entreprise est appelée à jouer un rôle moteur
dans l’investissement, prenant ainsi le relais de l’État.
Ceci dit, à l’issue de cette revue de littérature et des différentes définitions attribuées à la
définition de l’investissement public et de l’investissement privé, il en résulte que les deux
investissements sont liés conjointement dans la définition d’un climat favorable à l’attraction
des investissements et dans le renforcement des capacités économiques des territoires à être
compétitifs et propices à l’investissement rentable. Toutefois, certains auteurs restent
minimalistes quant au rôle de l’état dans cette dynamique, et suggère même un impact négatif
et qu’une volatilité de cet investissement risquerait d’impacter négativement cette croissance
économique. Pour ces auteurs, l’état crée les infrastructures de base, mais devrait investir
davantage dans des mécanismes d’attractivité tels que la stabilité économique et politique, le
système financier et la protection des investisseurs.
2
Projet de Loi n° 76-20 portant création du. « Fonds Mohammed VI pour l'Investissement ».
114
www.ijafame.org
ISSN: 2658-8455
Volume 4, Issue 2-1 (2023), pp. 107-121.
© Authors: CC BY-NC-ND
Figure 3 : Modèle du Partenariat Public-Privé dans le développement du climat des affaires au Maroc
Partenariat Public-Privé
Investissements publics
- Infrastructure de mobilité :
routes, autoroutes, voierie; Climat des affaires
- Infrastructure économique :
zones d’activité économique ; Investissement privé
- Facilitation et simplification des
- Plans de développement procédures, protection des
sectoriel : axes de développement investisseurs ;
; - Orientations vers des niches
- Politique de développement sectorielles;
- Infrastructure logistique territorial : impulsion - Facilitations financières;
Incitations à l’investissement : économique territoriale.
formules d’accompagnement - Simplification des procédures.
financier ;
- Développement de capital
humain;
- R&D
Création d’emploi
Amélioration des compétences du capital humain
Source : Elaboré par nos soins sur la base du Nouveau Modèle de Développement du Maroc
En adéquation avec ce schéma d’interaction entre investissements publics et privés et leur
impact sur l’amélioration de l’environnement des affaires, le Nouveau Modèle de
Développement du Maroc a instauré une nouvelle notion de l’investissement public, qu’il a
baptisé « l’état investisseur ». Ce repositionnement passerait notamment par un dialogue
constant de partenariat entre le secteur privé, dûment représenté dans toute sa diversité, de la
TPME aux grands groupes, les acteurs sociaux, et l’État.
3.2 Préconisations du Nouveau Modèle de Développement
En plus du Partenariat Public-Privé, la Commission sur le Nouveau Modèle de Développement
au Maroc (Commission spéciale sur le Nouveau Modèle de Développement au Maroc (2021)
appelle également à la mise en place d’écosystèmes intégrés d’impulsion économique au niveau
des régions. Afin de soutenir le développement des entreprises et la création d’emplois au
niveau régional, il est proposé aux Régions de mettre en place des fonds de soutien et
d’incitation à l’activité économique régionale. Ces Fonds viendront promouvoir
l’investissement et l’entrepreneuriat dans des secteurs ou zones cibles, en fonction des priorités
régionales et en complémentarité avec les outils d’incitation, de financement et de garantie de
portée nationale. Le développement économique des Régions passera également par la mise en
place de projets de développement d’envergure, autour de l’exploitation d’une aire ou d’une
115
www.ijafame.org
Amina HARBAL & Fatiha KHIHEL. Impacts des Interactions entre investissements publics et investissements
privés sur l’amélioration du climat des affaires au Maroc
État investisseur
Partenariat public-privé
Investissement en Infrastructure de
développement
Connectivité in site, hors site.
116
www.ijafame.org
ISSN: 2658-8455
Volume 4, Issue 2-1 (2023), pp. 107-121.
© Authors: CC BY-NC-ND
de performance susceptibles d’être atteints à travers une convergence des politiques et des
stratégies des différents acteurs de la chaîne de valeur de développement des investissements
privés et de la rationalisation des investissements publics.
3.3 Préconisations de la banque mondiale pour l’investissement durable :
Selon une récente étude élaborée par la Banque mondiale (Rapport Climat et Développement.
Moyen-Orient et Afrique du Nord, 2022), Le Maroc est sujet aux inondations avec 20
évènements majeurs enregistrés au cours des deux dernières décennies, avec des pertes directes
moyennes estimées à 450 millions de dollars par an. On retient également l’élévation du niveau
de la mer et aggrave les inondations dans les zones côtières, qui abritent plus de 65% de la
population et concentrent 90% de l’industrie. Ainsi, une diminution de 25% de la disponibilité
en eau dans tous les secteurs de l’économie, conjuguée à une baisse des rendements agricoles
due aux dérèglements du climat, pourrait réduire le PIB de 6,5%. Cette réduction entrainerait
une récession continue du Royaume. Le rapport recommande donc, en plus des investissements
dans les infrastructures hydrauliques, de mobiliser 78 milliards de dollars en valeur actuelle le
montant total des investissements nécessaires. Ce montant peut paraître énorme puisqu’il
représente 75% du PIB, mais assurera un retour sur investissement considérable. Ceci fera du
Maroc un environnement attractif pour les investissements étrangers directs et un centre
d’exportations. Le plus gros de ces investissements ira dans la décarbonation de l’économie, à
hauteur de 53 milliards de DH, avec une massification dans les décennies 2030 et 2040. Et ces
investissements doivent être couverts à hauteur de 85% par le secteur privé.
117
www.ijafame.org
Amina HARBAL & Fatiha KHIHEL. Impacts des Interactions entre investissements publics et investissements
privés sur l’amélioration du climat des affaires au Maroc
5. Conclusion :
À l’aire des perturbations mondiales initiées par une crise sanitaire puis par la guerre entre la
Russie et l’Ukraine, une révision du modèle de développement et de croissance des pays est
devenue une nécessité accrue afin de développer une autonomie économique capable de résister
aux aléas du marché international. À ce titre, le Maroc a été précurseur à repenser son modèle
de développement économique et à redéployer ses stratégies sectorielles vers une souveraineté
nationale dans plusieurs domaines de développement. Une nouvelle charte des investissements
a vu le jour en décembre 2022 suivi d’un discours royal préconisant de redoubler d’efforts afin
d’attirer des investissements privés innovants avec des mécanismes novateurs et attractifs.
118
www.ijafame.org
ISSN: 2658-8455
Volume 4, Issue 2-1 (2023), pp. 107-121.
© Authors: CC BY-NC-ND
119
www.ijafame.org
Amina HARBAL & Fatiha KHIHEL. Impacts des Interactions entre investissements publics et investissements
privés sur l’amélioration du climat des affaires au Maroc
Références :
(1). Afonso, A., Furceri, D. (2008). “Government Size Composition, Volatility and
Economic Growth.” Social Science Research Network, Wo r k i n g Pa p e r S e r i e s
n° 849, 849(European central bank): 45.
(2). Alberto A., Perotti, R., Income distribution, political instability, and investment” ;
Harvard University ; 1995
(3). Alesina, A., Perotti, R. (1995). “Income distribution, political instability, and
investment”; Harvard University ; 1995
(4). Bénassy‐Quéré, A, Coupet, M., Mayer, T. (2007). “Institutional Determinants of
Foreign Direct Investment”, The World Economy, 30(5), pp. 764–782.
(5). Bloom, N., Bond, S., Van Reenen, J. (2007). “Uncertainty and Investment Dynamics";
Oxford University; 2007
(6). Campos, N. F. and Kinoshita, Y. (2003). “Why Does Fdi Go Where it Goes? New
Evidence from the Transition Economies”, International Monetary Fund.
(7). Cheng, L. K., Kwan, Y. K. (2000). “What are the determinants of the location of foreign
direct investment? The Chinese experience”, Journal of international economics, 51(2),
pp. 379–400.
(8). Commission Spéciale sur le Nouveau Modèle de Développement (2022). « Nouveau
Modèle de Développement à l’horizon 2030 ».
(9). Gouvernement Marocain (2022). Projet de Loi n° 76-20 portant création du « Fonds
Mohammed VI pour l'Investissement ».
(10). Groupe de la Banque mondiale (2022). « Rapport Climat et Développement. Moyen-
Orient et Afrique du Nord ».
(11). Haut-Commissariat au Plan (2019). Budget d’investissement étatique.
(12). Hayek, Friedrich A., traduction de G. Blumberg. 2010. « La Route de La Servitude ».
5ème édition. Editions Presses universitaires de France. Paris Quadrige, Grands textes.
(13). Jamus, J. (2014). “Institutional and structural determinants of investment worldwide”.
(14). Liargovas, P. G., Skandalis, K. S. (2012). « Foreign Direct Investment and Trade
Openness: The Case of Developing Economies”, Social Indicators Research, 106(2),
pp. 323–331.
(15). Loizides, J., George V., (2005). “Government expenditure and economic growth :
evidence from Trivariate causality testing.” Journal of Applied Economics VIII (1):
125–52.
(16). Ministère de l’Économie et des Finances (2021), Loi de finances 2022
(17). Ministère de l’Économie et des Finances (2022), Projet de loi de finances 2023.
(18). Mohamed Mouritalabi, A. (2003-09). « Les déterminants et les contraintes de
l'investissement privé : le cas du Bénin ». Dakar. © NU. IDEP.
(19). Mohamed, S. E., Sidiropoulos, M. (2010). “Another look at the determinants of foreign
direct investment in MENA countries: an empirical investigation”, Journal of Economic
Development, 35(2), pp. 75–95“
(20). Moujahid, M., Kharis M. (2021). « Principaux déterminants des investissements directs
étrangers au Maroc : étude économétrique par le modèle VAR.», Revue Française
d’Économie et de Gestion «Volume 2 : Numéro 4» pp :155 – 177
(21). Nick, B., Stephen, B., John V. R., (2007). “Uncertainty and Investment Dynamics”.
Oxford University.
(22). Organisation de Coopération et de Développement Economique, (2014). « Principes de
l’OCDE pour un investissement efficace ».
(23). Shamsuddin, A. F. M. (1994). “Economic Determinants of Foreign Direct Investment
in Less Developed Countries”, The Pakistan Development Review, 33(1), pp. 41–51
120
www.ijafame.org
ISSN: 2658-8455
Volume 4, Issue 2-1 (2023), pp. 107-121.
© Authors: CC BY-NC-ND
(24). Smith, A., (1776). « Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations ».
Dictionnaire du Commerce et des Marchandises, et de la Collection des Principaux
économistes 1843 Traduction(livre V chapitre I et III): 374-439 ; 486–507.
(25). Stein, E., Daude, C. (2001). “Institutions, integration, and the location of foreign direct
investment”, Global Forum on International Investment: New horizons for foreign
direct investment, pp. 101– 130.
(26). Wang, Z. Q., Swain, N. J. (1995). “The determinants of foreign direct investment in
transforming economies: Empirical evidence from Hungary and China”,
Weltwirtschaftliches Archiv, 131(2), pp. 359–382
121
www.ijafame.org