Complément de Cours Chimie de L'eau PR M. Stitou: 1.1-Détermination de La DCO (Méthode À Reflux en Système Ouvert)
Complément de Cours Chimie de L'eau PR M. Stitou: 1.1-Détermination de La DCO (Méthode À Reflux en Système Ouvert)
Complément de Cours Chimie de L'eau PR M. Stitou: 1.1-Détermination de La DCO (Méthode À Reflux en Système Ouvert)
STITOU
Il est préférable d’effectuer les prélèvements dans des récipients en verre, les flacons
en matière plastique pouvant entraîner la présence de contaminants organiques. Pratiquer la
détermination de la DCO très rapidement après le prélèvement qui doit être représentatif et
homogénéisé.
Cependant, on peut conserver un certain temps l’échantillon s’il a été acidifié par
l’acide sulfurique à pH = 2. La DCO totale comprend deux fractions, l’une étant soluble et
l’autre particulaire. Lors des déterminations de DCO, il est d’usage de pratiquer l’analyse sur
la fraction soluble. Celle-ci est obtenue en faisant décanter l’échantillon pendant une durée de
2 heures. L’échantillon pour analyse est alors prélevé dans la phase surnageante, par
siphonage ou à l’aide d’une pipette, et la DCO mesurée est alors notée DCOad2 (DCO après
décantation de 2 heures). Mais pour des objectifs particuliers, il peut être indiqué de
déterminer la DCO totale, sans décantation préalable.
1.1.1- Principe
Dans des conditions définies, certaines matières contenues dans l’eau sont oxydées à
l’ébullition (150 °C) par un excès de dichromate de potassium, en milieu acide et en présence
de sulfate d’argent jouant le rôle de catalyseur d’oxydation et de sulfate de mercure (II)
permettant de complexer les ions chlorure. L’excès de dichromate de potassium est dosé par
le sulfate de fer et d’ammonium.
Les matières oxydables (et en particulier les matières organiques) de l’échantillon sont
oxydées par le dichromate de potassium dans les conditions précitées. Le dichromate de
potassium est réduit :
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Le dichromate de potassium résiduel est dosé par une solution de sulfate de fer (II) et
d’ammonium (donc de Fe2+), en présence de ferroïne (indicateur d’oxydo-réduction) :
Fe2+ Fe3+ + e
On pourra déterminer :
Pour limiter l’interférence des chlorures, on ajoute du sulfate de mercure, qui conduit à
la formation de chloromercurate (II), soluble et peu oxydable:
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L’étape de nitrification prend également en compte les sels ammoniacaux formés lors de
l’oxydation carbonée, cette oxydation carbonée pouvant s’écrire schématiquement à l’aide de
l’équation suivante :
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Tous ces éléments devront être pris en compte pour effectuer une mesure réaliste de la
DBO.
Par ailleurs, certains corps réducteurs comme les sulfures, les sulfites, le fer ferreux,
susceptibles d’être rencontrés dans les effluents industriels réagissent aussi sur la
consommation de l’oxygène. Le problème se compliquera encore en présence de mélanges de
rejets d’origines diverses. Pratiquement, la demande biochimique en oxygène devrait
permettre d’apprécier la charge du milieu considéré en substances putrescibles, son pouvoir
auto-épurateur et d’en déduire la charge maximale acceptable, principalement au niveau des
traitements primaires des stations d’épuration.
- d’une méthode par dilution qui ont pour principe d’établir une dilution de l’eau riche
en matières organiques par une eau apportant l’oxygène dissous dont on mesure la quantité
résiduelle, dans des conditions opératoires bien déterminées ;
- d’une méthode sans dilution destinée aux eaux de faible DBO (< 6 mg/L O2),
L’oxygène apporté au milieu peut être fourni soit par l’électrolyse d’une solution acide
diluée, la mesure de la quantité de courant débité étant alors proportionnelle à la
consommation d’oxygène, soit délivrée par une pompe doseuse à partir d’un réservoir
d’oxygène pur à la pression atmosphérique.
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Les conditions de la mesure, pendant laquelle l’eau à étudier est en équilibre avec une
atmosphère dont la pression et la concentration en oxygène demeurent constantes, se
rapprochent ainsi des conditions réelles de l’auto-épuration d’une eau usée.
Avant l’analyse, l’eau brute tamisée est décantée dans un cône spécial pendant deux
heures. L’eau résiduaire est alors prélevée par siphonnage dans la zone centrale de
l’éprouvette.
2.1.1- Principe
Mesure de l’oxygène consommé en cinq jours par un échantillon dilué avec une eau
saturée en oxygène, ensemencée avec des germes, puis placé dans une enceinte thermostatée à
20 °C.
Pour éviter de travailler le week-end des périodes d’incubation alternatives ont été
examinées.
– placer les flacons à 4 °C pendant 2 jours, puis les mettre à incuber à 20 °C pendant
les 5 jours suivants, ce qui donne une DBO2+5. Il n’a pas été mis en évidence de différences
significatives entre la DBO2+5 et la DBO5.
Quant à utiliser une DBO7, il a été montré qu’il est possible pour une eau résiduaire
urbaine de considérer un rapport DBO7/DBO5 égal à 1,08. Mais ce rapport est fonction de la
matière organique présente et devra être réalisé pour chaque eau.
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2.2.1- Remarques
– Dans le cas de charges élevées qui nécessitent de grandes dilutions, la mesure n’a
qu’une valeur limitée.
2.3.1- Principe
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Évaluer l’aptitude d’une eau usée à se biodégrader présente un intérêt primordial pour
le traitement des eaux résiduaires. C’est en effet cette plus ou moins grande aptitude à la
biodégradation qui va conditionner le choix du procédé de traitement (traitement de type
biologique ou physicochimique).
C’est par exemple ce qui est constaté sur une molécule simple facilement
biodégradable, le glucose, dont la DBO ultime équivaut à la valeur mesurée de la DCO. De
nombreuses molécules organiques présentes dans les eaux résiduaires ne sont cependant pas
biodégradables ou le sont très lentement. Dans ce cas on observe :
Sachant que la DBO mesurée au bout de 5 jours (DBO5) ne représente qu’une partie de
la DBO totale (ou DBO ultime), l’utilisation du rapport DCO/DBO ou plus exactement du
rapport DCO/DBO5 (pour rester sur les paramètres mesurés) permet donc de se faire une idée
réaliste de la biodégradabilité d’un effluent. Dans le cas d’une eau résiduaire urbaine qui
contient une majorité de composés organiques biodégradables, on considère que la DBO
ultime représente environ 80 à 90 % de la DCO et le rapport DCO/DBO5 est généralement
compris entre 1,5 et 2,5. Pour les effluents industriels, qui peuvent contenir une fraction
notable de composés non biodégradables, on pourra considérer selon le rapport DCO/DBO5
que l’aptitude à la biodégradation est plus ou moins favorable à un traitement biologique, les
règles suivantes étant généralement retenues :
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Cet indice de biodégradabilité (DCO/DBO5) s’avère également très utile pour le suivi
de l’efficacité de traitements biologiques, le rapport augmentant d’autant plus que le
traitement biologique est plus poussé.
Défini par les agences de l’eau pour une évaluation globale d’une pollution organique
des eaux usées dans un objectif de taxe à la pollution, le terme « matières oxydables » (MO)
correspond à une moyenne pondérée des 2 paramètres globaux DCO et DBO5, en attribuant
un coefficient double à la DBO5 :
MO = DCO + 2 DBO5
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Par convention les 2 paramètres DCO et DBO ont été mesurés après une décantation
de 2 heures des effluents (DCOad2 et DBO5ad2), selon les méthodes décrites.
Comme la DCO et la DBO, les matières oxydables s’expriment en g/L (ou en mg/L)
d’oxygène.
Dans les effluents urbains, les matières oxydables représentent une charge polluante
importante et elles sont prises en compte dans la définition de l’équivalent habitant. Mais ce
paramètre s’avère également très utile pour évaluer la charge polluante d’établissements
industriels et, selon la branche d’activité, il permet d’étudier les possibilités de raccordement
de cet établissement industriel à un réseau d’assainissement communal.