Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                

Droit Fiscal Le Principe Du Consentement A L'Impot : Foi - Responsabilité - Excellence

Télécharger au format docx, pdf ou txt
Télécharger au format docx, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 6

Université Catholique de Madagascar

Faculté des Sciences Sociales



Département « Economie »


Foi – Responsabilité - Excellence




DROIT FISCAL
« LE PRINCIPE DU CONSENTEMENT A
L’IMPOT »

Présenté par Monsieur RASAMIHARILALA Fanirina Toavina


Mention Economie – ECG000004060
Troisième année de licence
Le consentement à l'impôt est le principe selon lequel un impôt prélevé par l’État doit avoir
été accepté par les représentants de la nation.

Ainsi, le gouvernement ne peut lever un impôt de par sa simple autorité ; le parlement, en tant
qu'assemblée des représentants des citoyens de la nation, doit avoir donné son accord, sans
quoi l'impôt n'est pas juridiquement valable. En effet, il irait à l'encontre de l'article 14 de
la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, qui consacre expressément le principe du
consentement à l'impôt : "Tous les citoyens ont le droit de constater par eux-mêmes ou par
leur représentant la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d'en
suivre l'emploi, et d'en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée."

I- Origines du consentement à l’impôt :

Il distinguer deux formes du consentement fiscal : le consentement à l’impôt et le


consentement de l’impôt. Le consentement à l’impôt, c’est-à-dire à une acceptation de
principe, est de nature avant tout sociologique. Il prend naissance dans les plis les plus anciens
de l’humanité. Fruit d’un long processus de maturation des rapports sociaux, il relève des
origines les plus lointaines de l’impôt nées de déterminismes économiques, politiques et
religieux.

1. Les origines économiques de l’impôt de l’Etat


A partir du moment où le peuple commence à avoir un surplus économique, cet excès a été
capté. Sans cet excès on aurait pas pu effectuer le prélèvement de ce qu’on appelle impôt.
L’impôt est lié à l’apparition de l’Etat car en effet c’est lui qui marque sa puissance par le
prélèvement et en retour l’impôt consolide le rapport de domination par le développement
d’une armée et d’une administration qu’il permet.

2. Les origines religieuses de l’impôt et l’Etat


L’impôt est également appelé sacrifice fiscale. L’homme se sent toujours redevable envers les
Dieux, et pratique donc des sacrifices afin de renouer avec cette communauté invisible. Ce
sacrifice s’apparente à un remboursement de dette que les humains pratiquaient envers les
Dieux. L’impôt serait donc une continuité de cette pratique mais la relation deviendrait entre
les hommes et l’Etat. Si auparavant c’était les Dieux qui bénéficient du sacrifice, ce privilège
revient maintenant à l’Etat.
II- Caractéristiques du principe de consentement à
l’impôt :
- Le principe du consentement à l’impôt est une source du droit budgétaire
- Le principe du consentement à l’impôt est une source de la démocratie démonstrative.

Il existe deux règles juridiques majeure qui sont : l’égalité de tous les citoyens devant l’impôt
et la capacité contributive de chaque citoyen.

1. L'exigence de rationalité dans l'appréciation des facultés contributives

Même si la référence directe au principe d'égalité devant l'impôt n'apparaît plus dans les
décisions du Conseil constitutionnel, l'analyse de sa jurisprudence témoigne de la persistance
du contrôle qui y est associé. Il suffit pour s'en convaincre de prendre connaissance de la
dernière décision rendue en matière fiscale par le Conseil constitutionnel à la date de
rédaction de cette contribution. Le montant de l’impôt dépendra donc du montant nécessaire
dans la LOLF. On observera à ce sujet que l'intensité du contrôle varie selon que le
prélèvement fiscal poursuit une finalité incitative ou de rendement budgétaire.

2. L'exigence de juste proportionnalité de la contribution du redevable aux charges publiques

Si la première protection des redevables fondée sur l'article 13 est constituée par le contrôle
de rationalité, la seconde entend éviter, en matière fiscale, une différence trop importante de
traitement entre eux pouvant conduire à les placer dans une situation anormale au regard de
l'obligation de contribuer aux charges publiques. Tel est le cas, pour le Conseil
constitutionnel, lorsque le redevable est imposé d'une manière excessive.

La même logique d'interdiction d'un prélèvement fiscal excessif se retrouve dans la


jurisprudence afférente aux présomptions de fraude ou d'évasion fiscales. Le Conseil
constitutionnel interprète en effet l'article 13 comme excluant de telles présomptions
lorsqu'elles sont irréfragables. Limitée aux présomptions de fraude ou d'évasion fiscale, cette
interdiction est absolue et conduit le Conseil constitutionnel à, systématiquement, imposer la
possibilité pour les redevables de rapporter la preuve contraire.
III- Les théories modernes du consentement à l’impôt
1. La théorie libérale de l’impôt-échange
En contrepartie de la sécurité et des services que l’Etat accorde à ses citoyens, ces derniers
doit verser de l’impôt. Cette conception serait rattachée au contrat social entre l’Etat et le
peuple. Pour Montesquieu : « une portion que chaque citoyen donne de son bien pour avoir la
sureté de l’autre ou pour en jouir agréablement », qui a été développé par le courant libéral du
XIX siècle. Cette conception a été ramené sous le terme de principe d’égalité. Pour les tenants
américains : « la répartition de l’impôt se ferait en fonction de l’utilité que chacun retire de la
consommation des services collectifs ainsi financés et le « contribuable client » ne paierait le
prix demandé que s’il considère que celui-ci est inférieur à l’avantage qu’il peut retirer du
service. ». Dans cette théorie, les plus pauvres devaient payer plus d’impôt que les riches.

2. La théorie communautariste de l’impôt-solidarité


Cette théorie s’est développé à partir de la fin du XIX siècle. Confronté aux problèmes de la
théorie libérale de l’impôt-échange, la conception de l’impôt à changer, elle est devenue un
devoir afin de fonder un lien social reposant sur la solidarité. Cette approche repose sur le fait
que la société forme un « tout », il devient donc nécessaire de répartir les richesses fines de
veiller au bon fonctionnement du système. Le prélèvement de l’impôt devra donc prendre en
compte la capacité contributive de chaque citoyen. La fiscalité devient un moyen pour
l’égalisation. Selon l’article 13 de la déclaration des Droits de l’homme et du citoyen de
1789 : « pour l’entretien de la force publique et pour les dépenses d’administration, une
contribution commune et indispensable ; elle doit être également répartie entre les citoyens à
raison de leur faculté »

C’est ainsi que c’est établit le consentement à l’impôt, qui consiste à donner une légitimité au
phénomène fiscal. Cependant elle s’avère insuffisante ce qui amène à un consentement
juridique et politique : le consentement de l’impôt.

IV- Expansion « Vision politique : le principe de


consentement de l’impôt » :

C’est en occupant une fonction structurante des rapports sociaux que la fiscalité, de gré ou de
force, a pu progressivement se faire admettre (cf. M. Bouvier, « Introduction au droit fiscal
général et à la théorie de l’impôt », Paris, LGDJ-Lextenso 2016, 13e édition) et donner forme
concrète au consentement de l’impôt. Ce dernier suppose que la levée du prélèvement soit
explicitement acceptée par ceux sur qui en retombe la charge ou par leurs représentants. Il est
donc avant tout de portée politique

Les fondements politiques et juridiques du consentement de l’impôt : le « civisme fiscal


classique »

Le consentement de l’impôt et la constitution progressive des États parlementaires


démocratiques sont étroitement liés. En effet, l’Histoire montre que ces derniers ont été le
produit d’une lente évolution qui s’est amorcée à partir du moment où le souverain, incapable
de couvrir avec les revenus de son domaine les charges, le plus souvent d’ordre militaire, qui
étaient les siennes, a dû négocier, avec les divers ordres composant la société, la levée
extraordinaire de subsides qui, progressivement, sont devenus réguliers. Dans l’incapacité
d’obliger par la force les sujets à subvenir, en partie au moins, aux besoins de leur royaume,
les souverains se sont vus dans l’obligation de les réunir ponctuellement lorsque la nécessité
se faisait sentir. C’est sur cette base que se sont constituées des assemblées telles que les États
généraux en France ou le Parlement en Grande-Bretagne. Ce mouvement, qui s’est amorcé
aux XIIIe et XIVe siècles et qui prenait appui sur les anciennes aides féodales, a donné
naissance au régime parlementaire, ainsi qu’à une expression juridique du consentement de
l’impôt par les citoyens, posé comme un principe fondamental : le principe de légalité
fiscale.

Ce principe, expressément revendiqué par Jean-Jacques Rousseau et d’autres, figure parmi les
points importants de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, conférant
une solide légitimité au pouvoir fiscal. Dans ce cadre, l’acceptation de l’impôt par ceux qui y
sont soumis repose fondamentalement sur une légitimité d’ordre politique et sur l’idée qu’il
doit exister une sorte de contrat fiscal entre le peuple et le souverain.

Une vision juridique : le principe de légalité fiscale


Elle a été consacrée par la constitution de 04 Octobre 1958. Selon son article 34 « la loi fixe
les règles concernant l’assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impositions de
toute nature. » ce qui confère le pouvoir seul au parlement de créer ou supprimer un impôt.
Mais ce pouvoir accrue conférer au parlement seul est à l’origine de plusieurs discussions.
Actuellement ce pouvoir est partagé avec le gouvernement. La loi fiscale doit être appliqué
par le pouvoir réglementaire et commenté par l’administration fiscale. La décision fiscale
relève toujours du choix politique du parlement. Le consentement de l’impôt n’est pas un
principe absolu.

Vous aimerez peut-être aussi