Thèse
Thèse
Thèse
Présentée par :
Mariem Kanoun
Directeur(s) de Thèse :
Jean-Marie Paillot, Mourad Loulou, David Cordeau, Hassène Mnif
Jury :
et de
Présentée par :
Mariem KANOUN
JURY
Rapporteurs :
Nathalie DELTIMPLE Maître de conférences HDR à l’Université de Bordeaux
Noureddine BOULEJFEN Professeur au CRMN de Sousse
Examinateurs :
Kamel BESBES Professeur au CRMN de Sousse
Hichem TRABELSI Professeur à l’Ecole Nationale d'Ingénieurs de Carthage
Mourad LOULOU Professeur à l’Ecole Nationale d’Ingénieurs de Sfax
Jean-Marie PAILLOT Professeur à l’Université de Poitiers
David CORDEAU Maître de conférences HDR à l’Université de Poitiers
Hassene MNIF Professeur à l’ENET'COM de Sfax
A ma chère mère « L’amour de ma vie »
A
vous qui m’avez tout donné, sans rien demander.
Aucune dédicace ne saurait exprimer mon amour
éternel et ma grande reconnaissance envers les
inestimables sacrifices que vous avez faits tout au long de ces
années. Votre présence, votre amour, votre soutien et vos
encouragements sont la bouffée d’oxygène qui me permettait de
tenir dans les moments les plus pénibles. Que ce modeste travail
soit le témoignage de ma grande reconnaissance, l’exaucement
de vos vœux et le résultat de vos innombrables sacrifices, bien
que je ne pense pas pouvoir m’en acquitter.
Que dieu vous préserve et vous procure santé et longue vie.
Remerciements
ette thèse de Doctorat est l’aboutissement d’un travail effectué dans le cadre d’une
i
Table des Matières
2.2 Architectures des systèmes de commande en phase d’un réseau d’antennes ................ 39
ii
Table des Matières
3.3 Etude et conception d’un circuit de conversion RF-DC à 5,8 GHz .............................. 86
iii
Table des Matières
3.4 Mise en application d'une « rectenna » à 5,8 GHz associée à un gestionnaire d’énergie
BQ 25570 pour la récupération d’énergie EM .................................................................. 110
iv
v
Liste des Figures
vi
Liste des Figures
vii
Liste des Figures
viii
Liste des Figures
ix
Liste des Tableaux
x
xi
Liste des Abréviations
xii
xiii
Introduction Générale
Introduction Générale
L
es progrès technologiques accomplis durant ces dernières décennies dans le
domaine de la micro-électronique et de la radiocommunication ont permis
l’émergence des composants communicants miniaturisés à faibles coûts. Ces
objets communicants appelés capteurs sont capables de collecter des données sur
l’environnement physique, de les traiter et de les transmettre entre eux et avec d’autres systèmes
informatiques. Ces réseaux de capteurs se répandent dans plusieurs domaines d’applications
telles que les applications industrielles, médicales, domestiques, militaires, etc.
L’interconnexion de ces Réseaux de Capteurs Sans Fil « RCSF » entre eux et avec les réseaux
globaux (WAN : Wide Area Network) a permis l’apparition de la notion d’Internet des objets
(IoT : Internet of Things), une notion récente, à l’heure actuelle, pour laquelle l’intérêt à
l’échelle académique et industrielle ne cesse de s’accroître. Grâce à des objets intelligents, l’IoT
étend le monde digital du Web et de l’Internet au monde physique de telle manière que les
données du monde physique seront accessibles à n’importe quel utilisateur. Ces objets
intelligents qui prennent de plus en plus de place dans notre vie personnelle et professionnelle,
en collectant et analysant les données en temps réel, vont changer notre façon d’interagir avec
notre environnement. Ainsi, le développement de l’intelligence embarquée, des standards et des
protocoles de communications ainsi que les systèmes de sécurité vont contribuer au
développement de l’IoT et à sa mise en place dans de nouvelles applications. Cependant,
différentes contraintes s’imposent lors d’un déploiement d’un RCSF. La contrainte énergétique
représente l’un des plus grands challenges influant directement sur la durée de vie d’un RCSF.
En effet, les nœuds capteurs sont alimentés par une source d’énergie à capacité limitée. Ces
nœuds capteurs peuvent être déployés en grand nombre dans des zones hostiles ou dans des
environnements dont l’accès pour les êtres humains est difficile. Ainsi, le changement ou la
maintenance de piles (ou batteries) devient quasiment impossible ou coûteux. De ce fait, avec
l’avènement de l’IoT, l’une des préoccupations majeures des travaux de recherche menés
actuellement est la réalisation de nœuds capteurs complétement autonomes n’exigeant aucune
intervention humaine. L’intérêt majeur serait de libérer l’utilisateur de la nécessité de recharge
périodique, permettant ainsi de garantir une durée de vie plus élevée de ces systèmes.
1
Introduction Générale
2
Introduction Générale
Du point de vue émission, ce système serait équipé d’un réseau d’antennes capable de pointer
le faisceau EM dans la direction souhaitée à partir de la connaissance de la position du nœud
de capteur. Ce réseau d’antennes permet de réaliser la formation de faisceaux appelée
« Beamforming » pour modifier son diagramme de rayonnement selon les spécifications
désirées. En effet, la formation de faisceaux permet de diriger le lobe principal dans la direction
souhaitée et d’annuler également les directions des interférences selon des techniques de
contrôle prédéfinies. Dans notre cas, le diagramme de rayonnement est orienté en contrôlant le
déphasage appliqué sur les signaux injectés sur chaque antenne élémentaire du réseau
antennaire. Ainsi, cette antenne est appelée « antenne réseau à commande de phase » ou encore
« phased array antenna ». Dans le cadre de ce travail de thèse, nous nous sommes également
consacrés à l’étude, la conception et l’implémentation d’une structure de déphaseur actif
entièrement intégré, basé principalement sur l’association d’un oscillateur verrouillé par
injection et d’un modulateur IQ, pour un contrôle continu du déphasage de 360°. Ce déphaseur
constitue la base d’un futur réseau antennaire permettant de couvrir la totalité de l’angle de
dépointage du diagramme de rayonnement.
Le présent manuscrit comprend trois chapitres :
Le premier chapitre présente le contexte de ce travail de thèse. Pour bien situer le cadre, nous
commencerons par présenter le concept de l’IoT en citant quelques applications des RCSF, et
la problématique de l’autonomie d’énergie. Nous nous intéresserons par la suite aux différentes
sources et techniques de récupération d’énergie ambiante. Un bilan présentant les avantages et
les inconvénients de chacune de ces sources sera dressé. La TESF par ondes EM à l’aide d’une
source dédiée constitue donc une solution prometteuse pour assurer la continuité en
approvisionnement des nœuds capteurs. Un bref historique de la TESF sera décrit, puis nous
présenterons le principe de la TESF en champ lointain et les différentes contraintes liées au
caractère omnidirectionnel de l’antenne. Dans le but de la réalisation d’une antenne directive
capable de focaliser l’onde EM dans la direction souhaitée, la deuxième partie sera dédiée à la
formation de faisceaux. Pour cela, un bref rappel des caractéristiques des antennes réseaux ainsi
que les différentes techniques utilisées pour l’orientation du diagramme de rayonnement seront
présentés. Enfin, nous terminerons ce chapitre par une présentation des différents travaux à
effectuer dans le cadre de cette thèse.
Le deuxième chapitre sera consacré à l’étude, la conception et l’implémentation d’un
déphaseur actif à la fréquence de 5,8 GHz totalement intégré en technologie BiCMOS SiGe:C
0,25 µm. Pour cela, un bref état de l’art des différentes techniques de commande en phase d’un
réseau d’antennes est présenté. L’accent est mis sur la technique basée sur l’utilisation d’un
3
Introduction Générale
4
CHAPITRE 1 :
Introduction au sujet de
recherche
5
6
CHAPITRE 1 : Introduction au sujet de recherche
1.1 Introduction
Avec l’apparition du nouveau concept révolutionnaire de l’internet des objets, les réseaux
de capteurs sans-fils suscitent l’intérêt de la recherche académique et de l’industrie dans
plusieurs aspects notamment l’autonomie énergétique. Il apparaît ainsi intéressant de
développer des systèmes à sources dédiées assurant la recharge par onde électromagnétique
(« Wireless Power Transfer ») pour des nœuds de capteurs quelles que soient les conditions de
leur déploiement. Ces systèmes de recharge sont équipés d’antennes plus communément
appelées « antennes intelligentes » capable de pointer et d’orienter le faisceau EM dans la
direction souhaitée à partir de la connaissance de la position du nœud de capteur. Ces antennes
intelligentes, qui se basent sur une structure de réseau d’antennes, permettent de réaliser de la
formation de faisceaux encore appelée « Beamforming », c’est-à-dire que le diagramme de
rayonnement est modifié et/ou contrôlé selon les spécifications désirées.
L’objectif de ce premier chapitre est de présenter le cadre de mes travaux de thèse et les
différents concepts de base intervenant dans ce manuscrit. Ceci s’inscrira dans l’objectif de
contribuer à la conception d’un système de recharge par onde EM des nœuds de capteurs. A cet
égard, dans une première partie, nous présenterons la contrainte majeure d’autonomie
énergétique dans le déploiement des réseaux de capteurs dans le cadre du développement du
nouveau concept de l’Internet des objets. Pour cela, les caractéristiques des différentes sources
de récupération d’énergie ambiante comme solution d’alimentation des nœuds capteurs sont
présentées. Ensuite, nous allons présenter le principe de la transmission d’énergie sans fil
comme solution alternative garantissant l’approvisionnement d’énergie des nœuds de capteurs
quelles que soient les conditions de leur déploiement. Dans une deuxième partie, nous
présenterons de façon générale les systèmes de formation de faisceau dans l’objectif de
concevoir un système de commande en phase d’un réseau d’antennes. Pour cela, nous
rappellerons les caractéristiques des réseaux d’antennes ainsi que les différentes techniques
utilisées pour l’orientation du diagramme de rayonnement.
L’internet des objets ou en anglais « Internet of Things » (IoT) est le nouveau concept
révolutionnaire qui va complétement transformer nos styles de vie dans le but d’apporter plus
d’informations et plus de confort dans la vie quotidienne. Très vite, nous allons vivre dans un
monde où tous les objets seront capables de communiquer entre eux, d’échanger des
7
CHAPITRE 1 : Introduction au sujet de recherche
La valeur ajoutée par l’IoT réside dans les nouveaux services qu’elle va offrir dans tous les
domaines d’applications allant de la domotique à l’industrie. Actuellement, dans le domaine du
grand public, les deux applications les plus répandues sont l’habitat intelligent connu sous le
nom de « smart home » et la ville intelligente connue sous le nom de « smart city ». Par exemple,
dans un habitat intelligent, un réfrigérateur est capable de vous transmettre en temps réel le type
d’aliment qui manque à l’intérieur en fonction de votre consommation et même de passer la
commande pour vous, si vous en avez besoin pour vous réapprovisionner.
L’Internet des objets repose, tout d’abord, sur les objets connectés qui assurent la
surveillance, la mesure et la remontée de l’information vers d’autres objets communicants ou
8
CHAPITRE 1 : Introduction au sujet de recherche
vers un point de collecte. Ces objets connectés forment un « Réseau de Capteurs Sans Fil »
(RCSF) ou en anglais « Wireless Sensor Network » (WSN). Le déploiement des RCSF dans tous
les environnements accentue la prolifération de l’IoT dans tous les secteurs et améliore ainsi la
qualité de service. Par conséquent, plus ces réseaux seront connectés à des fonctionnalités plus
évoluées de gestion, analyse et sécurité, plus l’IoT nous aidera à atteindre les objectifs que nous
entreprenons.
1.3.1 Description
L’une des fonctionnalités la plus importante dans le concept de l’IoT est la collecte des
données de l’environnement physique et la transformation de ces données en informations utiles
et intelligentes. La mise en place d’un réseau de capteurs est donc devenue un sujet de recherche
et de développement extrêmement actif, vaste et très répandu ce qui accentue le développement
rapide de l’IoT.
Un réseau de capteurs sans fil (RCSF) est constitué d’un grand nombre de nœuds de capteurs
dispersés sur une zone géographique pour le contrôle, le suivi et la transmission des
phénomènes physiques tels que la pression, les vibrations, l’humidité, la température etc. d’une
manière autonome. Comme le montre la figure 1.2, un nœud capteur se compose donc de quatre
unités principales [4] :
L’unité d’acquisition : elle permet de fournir un signal électrique analogique basé sur le
phénomène observé et de le convertir en un signal numérique à l’aide d’un convertisseur
analogique numérique.
L’unité de traitement : elle est composée d’un processeur et d’une unité de stockage
9
CHAPITRE 1 : Introduction au sujet de recherche
« mémoire ». Cette unité joue le rôle d’une interface entre l’unité d’acquisition et l’unité de
transmission. Elle analyse les données captées et exécute les protocoles de communications
qui assurent la collaboration de ce nœud avec les autres nœuds du réseau.
L’unité de transmission : cette unité permet d’effectuer toutes les émissions et réceptions
des données sur un support de communication radio.
L’unité d’alimentation : elle se présente, généralement, sous forme de pile ou de batterie.
Elle répartit l’énergie disponible aux différents modules du nœud capteur. Cette unité
constitue l’un des modules les plus importants puisqu’elle influe directement sur la durée
de vie d’un capteur. Elle peut avoir d’autres fonctionnalités pour augmenter la durée de vie
du capteur comme mettre en veille les modules inactifs du nœud capteur pour réduire les
dépenses énergétiques et/ou gérer des systèmes de recharge d'énergie à partir de
l'environnement.
Un nœud capteur peut être également doté d’autres modules optionnels comme par exemple un
système de géo-localisation (Global Positioning System (GPS)), etc.
10
CHAPITRE 1 : Introduction au sujet de recherche
déploiement de ces nouveaux objets communicants dans les futures habitations, la maison sera
ainsi contrôlée, automatisée et connectée : c’est le concept de la « maison intelligente » (figure
1.3). La maison intelligente permet d’améliorer le confort et la qualité de vie des habitants et
surtout faciliter la vie des personnes âgées. Elle permet également une meilleure gestion et
contrôle des ressources énergétiques et ainsi réaliser des économies d’énergie [5].
11
CHAPITRE 1 : Introduction au sujet de recherche
lit, cri…) par exemple. Ainsi, ces nœuds capteurs permettent aux sujets surveillés une liberté
de mouvement et d’activité ainsi qu’aux médecins une rapidité d’identifications de certains
symptômes. C’est le concept d’e-santé.
Avec l’apparition du nouveau concept d’IoT, les RCSF disposent aujourd’hui d’un énorme
potentiel d’émergence dans tous les domaines d’application, ceci favorisera la gestion et la
manipulation de tout l’environnement physique au service de l’humanité. Ce potentiel suscite
l’intérêt de la recherche académique et de l’industrie qui ne cesse de se développer et d’innover
depuis quelques années, dans le domaine des RCSF que ce soit au niveau de l’autonomie
énergétique, la topologie, la sécurité, la miniaturisation, la bande passante ou la qualité de
12
CHAPITRE 1 : Introduction au sujet de recherche
service [7]–[10]. Il faut savoir que l’autonomie énergétique représente bien l’un des axes de
recherche qui suscite énormément d’intérêt car elle affecte directement la durée de vie d’un
nœud capteur compte tenu de sa capacité limitée en énergie (souvent une batterie).
Contrairement à l’évolution exponentielle des technologies des circuits micro-électroniques
(capacité de stockage, vitesse de communication, densité d’intégration, etc.), la technologie des
batteries progresse très lentement et reste l’un des verrous majeur [11]. Comme le montre la
figure 1.4, le progrès technologique au fil des années des batteries ne suit pas celui des
composants électroniques (disques durs, microprocesseurs). En outre, les batteries qui occupent
un volume important dans le système constituent un frein à la miniaturisation des systèmes
intégrés, augmentent le coût et augmentent le poids des dispositifs. De plus, l’opération de
recharge et de remplacement des batteries est une contrainte majeure pour les nœuds capteurs
qui sont implémentés dans des zones hostiles dont l’accès est difficile (implants médicaux,
capteurs noyés dans le béton, etc.) ou pour un réseau de capteurs formé de milliers de cellules.
En effet, l’opération de remplacement et de maintenance périodique des batteries est fastidieuse,
l’opération de recyclage est coûteuse et les batteries usagées sont polluantes.
Afin de remédier à cette problématique d’autonomie d’énergie dans les RCSF, les recherches
se sont orientées vers l’optimisation de la consommation d’un nœud capteur ainsi que la
récupération d’énergie ambiante pour les alimenter. Dans ce cas, la durée de vie d’un nœud
capteur sera uniquement limitée par la disponibilité de la source d’énergie et le bon
fonctionnement du circuit.
13
CHAPITRE 1 : Introduction au sujet de recherche
14
CHAPITRE 1 : Introduction au sujet de recherche
Les différents types de sources d’énergies ambiantes couramment utilisées sont énumérés
ci-après.
Dans ce cas, les rayonnements solaires sont transformés en énergie électrique grâce à des
cellules photovoltaïques. Etant donné la forte densité de puissance générée, ce type de
conversion est toujours en cours de développement et d’innovation technologique depuis
plusieurs années (montres, calculatrices et plusieurs autres applications à base de piles solaires).
Toutefois, le rendement de conversion de ces cellules solaires dépend de l’intensité du
rayonnement et de l’allure spectrale de la lumière. Les générateurs photovoltaïques les plus
utilisés sont soit en technologie silicium cristallin ou en technologie silicium amorphe, tout
dépend du type d’application et de ses contraintes [17]. Parmi les produits commerciaux
développés dans cette thématique, la figure 1.6 illustre un kit de développement complet de
récupération d’énergie solaire de Texas Instrument pour l’alimentation d’un capteur sans fils à
base d’un microcontrôleur ultra faible consommation [18].
L’énergie mécanique peut provenir des vibrations ambiantes générées par des machines ou
d’un bruit acoustique mais aussi des mouvements du corps humain. D’après [19], une
estimation des puissances récupérées par les différentes sources d’énergies ambiantes a permis
de classer l’énergie des vibrations ambiantes comme la deuxième source qui a la plus forte
densité de puissance après l’énergie solaire. Pour la conversion de l’énergie mécanique en
énergie électrique, il existe principalement trois méthodes : électrostatique, électromagnétique
et piézoélectrique. Du fait de la disponibilité de cette source dans différents milieux, les
domaines d’applications des capteurs sont très variés notamment dans l’industrie, le transport
15
CHAPITRE 1 : Introduction au sujet de recherche
et la surveillance médicale. Parmi ces applications, nous pouvons citer, à titre d’exemple, une
genouillère développée par l’université de Simon Fraser à Vancouver (Canada) récupérant
l’énergie produite pendant la marche (figure 1.7) [20]. En marchant à la vitesse de 1,5 m/s et
en portant la genouillère sur chaque jambe, une puissance moyenne de 5 W est générée par le
marcheur. Plus récemment, la « Middle East Technical University » en Turquie propose un
système compact d’un volume total égale à 4,5 cm3 à base d’un générateur électromagnétique
délivrant une puissance de 11,6 µW pour une fréquence de vibration extérieure égale à 12 Hz
[21].
16
CHAPITRE 1 : Introduction au sujet de recherche
Avec la grande abondance des émetteurs radiofréquences sur la planète (GSM, WIFI, TV,
etc.), les recherches se sont intéressées à la récupération d’énergie électromagnétique ambiante.
La plupart de ces émetteurs sont omnidirectionnels, leur transmission est permanente dans le
temps et ils souffrent moins de problèmes d’obstacles que les rayonnements solaires.
Cependant, l’énergie que l’on peut récupérer de ces sources est souvent faible, répartie sur une
large bande fréquentielle et variable d’un endroit à un autre. Ce type de récupération d’énergie
est basé sur le principe de « Transport d’Energie Sans Fil » (TESF). Ainsi, l’énergie rayonnée
par une antenne émettrice sous forme d’onde électromagnétique (EM) est captée par un système
de récupération d’énergie appelé RECTENNA «RECTifying-antENNA » formé par une
antenne réceptrice suivie d’un système de conversion RF/DC. Parmi les prototypes
expérimentaux mis en œuvre dans cette thématique, on peut citer celui développé par le
laboratoire de recherche d’Intel à Seattle (figure 1.9) où le système de récupération situé à 4,1
Km d’une antenne TV a réussi à récupérer 60 µW, soit 0,1 µW/cm2 pour alimenter un capteur
de température [23].
17
CHAPITRE 1 : Introduction au sujet de recherche
18
CHAPITRE 1 : Introduction au sujet de recherche
1.4.1 Principe
La Transmission (ou Transport) d'Energie Sans Fil (TESF) ou en anglais « Wireless Power
Transfer » (WPT) consiste à acheminer dans l’espace libre de l’énergie RF d’un point à un
autre. On distingue deux types de transferts de puissance en fonction de la distance entre
l’émetteur et récepteur :
- Le transfert non radiatif qui se fait en champ proche pour lequel la distance entre
l’émetteur et le récepteur est très petite devant la longueur d’onde. L’énergie est transférée par
couplage inductif sous forme de champ magnétique ou par couplage capacitif sous forme de
champ électrique.
19
CHAPITRE 1 : Introduction au sujet de recherche
- Le transfert radiatif qui se fait en champ lointain et qui utilise des antennes pour la
propagation d’ondes électromagnétiques. La zone de champ lointain est définie pour des
2𝐷 2
distances au-delà de la distance de Fraunhoffer « » avec λ la longueur d’onde relative à la
𝜆
1.4.2 Historique
La première expérience sur le transport d’énergie sans fil a été réalisée par Nikola TESLA
entre 1899 et 1910. Il avait imaginé utiliser les ondes électromagnétiques pour acheminer
l’électricité n’importe où dans le monde sans utiliser les câbles. Il a essayé de transmettre l’onde
électromagnétique entre deux énormes bobines placées chacune sur une tour de transmission
de 60 mètres de hauteur à Long Island (New York). Chaque bobine était alimentée avec un
signal d’une puissance de 300 KW et de fréquence 150 KHz. Malheureusement, le rendement
était très faible et le projet fût abandonné [25]. En 1964, W. C. Brown en partenariat avec l’U.S.
Air force a pu faire planer le premier hélicoptère alimenté depuis le sol par des ondes
radiofréquences à 2,45 GHz. Le signal émis était capté par des dipôles suivis de redresseurs
constituant un réseau d’antennes redresseuses pour alimenter l’avion pour une durée de 10 h à
une altitude d’environ 15 m [25]. En 1968, Peter Glaser présente le concept de « Solar Power
System » (SPS) qui comportait un satellite en orbite géostationnaire captant l’énergie solaire
qui serait ensuite convertie en énergie microonde à 2,45 GHz et envoyée sur Terre. L’objectif
de ce projet était la réalisation d’une nouvelle source d’énergie écologique et propre pour notre
planète. La densité de puissance au niveau des antennes de réception était très importante, de
l’ordre de 100 W/m2, mais le coût de ce projet était trop cher par rapport aux solutions terrestres
existantes [26]. En 1975, une expérimentation terrestre qui a été réalisée à Goldstone au Jet
Propulsion Lab (JPL) a constitué une phase importante dans l’évolution du concept de TESF.
20
CHAPITRE 1 : Introduction au sujet de recherche
Durant ces dernières années, avec l’évolution dans le domaine électronique notamment au
niveau du développement de l’intelligence artificielle, de la consommation et de la
miniaturisation, les systèmes de transmission d’énergie EM sont de plus en plus présents dans
différents domaines d’applications. Dans la partie qui suit, nous détaillerons quelques travaux
récents sur la TESF pour l’alimentation à distance de capteurs sans fil.
Plusieurs travaux et réalisations ont été rapportés dans la littérature dans le cas de la TESF
par une source dédiée pour la recharge des nœuds capteurs. Dans [30], un système a été
développé pour l’alimentation d’un capteur WID (Wireless Impedance Device) dans la bande
ISM (Industrial Scientific Medical) à 2,4 GHz. Ce système a été testé et mesuré sur un pont
instrumenté (l’Alamosa Canyon Bridge) au nouveau Mexique. Avec une puissance d’émission
égale à 1 W, un super condensateur de 0,1 F est chargé à 3,6 V au bout de 27 secondes.
Le centre IMEC « Interuniversity Micro Electronics Center » d’Eindhoven au Pays-Bas , a
proposé un système de recharge de batterie de type Li-Ion à 3 V à la fréquence de 2.45 GHz
[31]. Cette batterie permet d’alimenter un capteur « Commercially Of The Shelf « (COTS)
fonctionnant à 433 MHz pour la mesure de la température et de l’humidité. Ce même centre,
21
CHAPITRE 1 : Introduction au sujet de recherche
Un système de TESF par faisceau microonde, illustré sur la figure 1.11, est constitué de deux
parties distinctes : une partie émission et une partie réception. La partie émission est constituée
d’un bloc de conversion d’énergie continue en énergie RF et d’une antenne émettrice qui permet
de transmettre cette énergie à travers l’espace libre. La partie réception est constituée d’une
antenne de réception qui capte l’énergie radiofréquence, d’un redresseur qui convertit l’énergie
radiofréquence en continue, d’une unité de gestion d’énergie (« Power Mangement Unit ») qui
stabilise et optimise la tension DC de sortie, d’un élément de stockage et d’une charge qui
représente, par exemple, le capteur sans fil à alimenter.
L’ensemble redresseur plus antenne de réception forme la « rectenna ». Le circuit de gestion
d’énergie est souvent utilisé afin de garantir un niveau de tension suffisamment élevé et
contrôlable au niveau de la charge. Il permet également d’assurer un transfert optimal d’énergie
22
CHAPITRE 1 : Introduction au sujet de recherche
entre la « rectenna » et la charge quelles que soient les variations de la puissance RF à l’entrée
et la valeur de cette charge.
Rectenna
Gt Gr
Unité de
Conversion Charge
Redresseur gestion
DC-RF (capteur)
d d’énergie
En considérant les différents niveaux de puissances entre les blocs de la figure 1.11. Le
rendement global du système de TESF par ondes EM peut être évalué selon l’expression (1.1).
Il se décompose essentiellement en trois rendements [37] :
𝑃𝑅𝑋 (1.2)
𝜂𝑇𝑋−𝑅𝑋 =
𝑃𝑇𝑋
Avec 𝑃𝑇𝑋 la puissance émise par l’antenne d’émission et 𝑃𝑅𝑋 la puissance reçue par l’antenne
de réception. Cette dernière peut être estimée à l’aide de l’équation de Friis qui suppose que la
propagation a lieu en espace libre et en visibilité directe. Ainsi, la puissance reçue est donnée
par la formule suivante :
𝜆2 (1.3)
𝑃𝑅𝑋 = 𝑃𝑇𝑋 . 𝐺𝑇𝑋 . 𝐺𝑅𝑋
(4𝜋𝑑)2
23
CHAPITRE 1 : Introduction au sujet de recherche
RF reçue. Ce rendement 𝜂𝑅𝐹−𝐷𝐶 est extrêmement lié au troisième rendement 𝜂𝐷𝐶−𝐷𝐶 , donné
par l’expression (1.5).
𝑃𝐷𝐶
𝜂𝑅𝐹−𝐷𝐶 = (1.4)
𝑃𝑅𝑋
𝑃𝑜𝑢𝑡
𝜂𝐷𝐶−𝐷𝐶 = (1.5)
𝑃𝐷𝐶
1.4.5 Contraintes
Limitations technologiques :
Par définition, une antenne omnidirectionnelle rayonne dans toutes les directions et ne va
pas spécifiquement viser le récepteur. Dans ce cadre de recharge par onde électromagnétique
en champ lointain, une grande quantité d’énergie est perdue car la puissance est dispersée dans
toutes les directions. De plus, la présence des obstacles entre l’émetteur et le récepteur lors de
la propagation d’une onde radio peut entraîner des fluctuations du signal reçu, appelé aussi
évanouissement, à cause des phénomènes physique tels que (réflexion, diffraction, dispersion,
etc.). Ainsi, le signal reçu par le récepteur dans le cas d’un environnement dense peut être la
combinaison de plusieurs signaux ayant parcouru des trajets multiples. Tous ces phénomènes
peuvent entraîner une atténuation de la puissance du signal à grande et à petite échelle en
fonction de son environnement [38]. En nous projetant dans un avenir très proche, nous pouvons
également envisager que ces ondes EM transportent des données et donc, permettent une
communication directe entre la base et les capteurs. Dans ces conditions, l’utilisation d’antenne
émettrice omnidirectionnelle n’est pas adaptée à la transmission de données dite « point à
point ».
24
CHAPITRE 1 : Introduction au sujet de recherche
Limitations biologiques
Nous évoluons dans un environnement baigné par des champs EM dus à la présence
multiples d’applications émettant ces radiofréquences : téléphonie mobile, Wi-Fi, radio,
télévision, etc. En effet, ces champs constituent une source de pollution EM omniprésente,
invisible et indolore qui affecte l’environnement et ainsi chaque être vivant. Depuis plusieurs
années, ces rayonnements radiofréquences font l’objet de préoccupations sanitaires liées aux
effets néfastes suite à l’exposition humaine aux ondes EM. Malgré l’encadrement réglementaire
établi par l’ICNIRP (« International Commission on Non-Ionizing Radiation Protection ») qui
fixe des valeurs limites d’exposition du grand public aux champs EM, aucune étude scientifique
ne prouve que l’exposition à long terme aux champs EM soit inoffensive pour la santé. Notons
que ces normes concernent le grand public en général et ne considère pas le cas de personnes
plus sensibles que d’autres aux ondes EM comme l’exemple d’une personne porteuse d’une
prothèse électronique ou d’une femme enceinte. Des études et des recherches scientifiques
approfondies et plus spécifiques sont encore nécessaires sur les effets biologiques et sanitaires
potentiels liés aux radiofréquences pour mieux enrichir les normes des règles d’expositions et
ainsi garantir la santé et la sécurité des personnes.
Compte tenu de toutes ces contraintes et dans le cadre de notre application de recharge sans
fil de capteurs, où la position du capteur est connue, l’objectif est de focaliser l’énergie à
transmettre uniquement dans sa direction, en évitant des obstacles vivants. Il est donc nécessaire
d’utiliser une antenne directive qui permet de réaliser la formation de faisceau afin de contrôler
et d’orienter le diagramme de rayonnement dans la direction désirée et ainsi minimiser les pertes
dans les directions inutiles. Par conséquent, cette approche permet d’augmenter très fortement
le rendement énergétique du système de TESF.
25
CHAPITRE 1 : Introduction au sujet de recherche
1.5.1.1 Principe
26
CHAPITRE 1 : Introduction au sujet de recherche
Selon leur disposition géométrique, plusieurs configurations de réseau existent comme indiqué
sur la figure 1.12 :
- Les réseaux linéaires : les sources sont alignées sur une droite,
- Les réseaux planaires : les sources sont disposées sur un plan,
- Les réseaux circulaires : les sources sont disposées sur un cercle.
(a) (b)
(c)
Figure 1. 12 Différentes configurations géométriques de réseaux d’antennes :
(a) linéaire, (b) planaire, et (c) circulaire
Le diagramme de rayonnement total d’un réseau d’antennes, quelle que soit sa géométrie,
formé par des éléments identiques est obtenu en multipliant le diagramme de rayonnement d’un
élément par le facteur de réseau. Ce dernier, appelé en anglais (« Array Factor ») est
indépendant de l’antenne élémentaire constituant le réseau d’antennes, par contre, il est fonction
des différents paramètres suivants [40]:
- La géométrie du réseau,
- Les pondérations en amplitude et en phase appliquées sur les éléments du réseau,
- Le nombre d’éléments,
- La distance séparant deux éléments adjacents,
- La fréquence.
27
CHAPITRE 1 : Introduction au sujet de recherche
Dans la littérature, les réseaux d’antennes sont classifiés selon la configuration de leur
distribution [41]:
Les réseaux d’antennes à distribution uniforme : ils sont appelés aussi « réseaux
d’antennes périodiques ». Dans ce cas, le pas entre les différents éléments rayonnants est
régulier suivant une ou plusieurs dimensions. La figure 1.13 illustre deux exemples de
réseaux planaires périodiques. Chaque élément dans ce type de réseau est associé à un
système de commande pour gérer les pondérations en amplitude et/ou en phase. L’avantage
de ce type de réseau périodique est sa flexibilité de contrôle et le grand nombre de degrés
de liberté dans la mise en œuvre d’un circuit de formation de faisceau. Néanmoins, cette
flexibilité implique une certaine complexité de réalisation des circuits de formation de
faisceau étant donné que chaque élément rayonnant doit être connecté à un circuit de
commande. En conséquence, ceci implique un encombrement non négligeable du réseau
d’antenne et un coût élevé de fabrication. En outre, le risque de couplage entre les antennes
élémentaires pour ce type de réseau peut affecter les performances du système.
(a) (b)
Pour pallier aux différentes limitations identifiées des réseaux périodiques, d’autres types
de réseaux d’antennes ont été investigués dans la littérature tels que les réseaux à
distribution non uniforme.
28
CHAPITRE 1 : Introduction au sujet de recherche
Les réseaux d’antennes à distribution non uniforme : ces types de réseaux sont
généralement classifiés comme ceci :
Les réseaux à grille périodique pour lesquels certains éléments sont supprimés ou
connectés à des charges spécifiques (courts circuits ou circuits ouverts). Ils sont appelés
réseaux lacunaires ou raréfiés (en anglais « thinned arrays »). La figure 1.14 (a) illustre
un exemple de réseau lacunaire avec un espacement régulier (d).
Les réseaux dont la géométrie est arbitraire, c’est à dire dont la périodicité de
disposition n’est pas respectée, sont appelés « réseaux apériodiques ». Les éléments
rayonnants sont généralement de taille et/ou de types différents. Un exemple de réseau
d’antennes apériodique est illustré dans la figure 1.14 (b).
(a) (b)
Figure 1. 14 (a) Schéma illustrant le principe d’un réseau d’antennes lacunaire, (b) Réseau
d’antennes apériodique développé par Thales Alenia Space Italia [41]
Les principaux avantages de ce type de structure par rapport à la structure périodique est la
diminution de la complexité de conception des circuits de formation de faisceau ainsi que la
réduction des pertes, de la consommation et des problématiques liées au couplage à cause de la
réduction du nombre d’éléments rayonnants. De nombreuses approches et de travaux
significatifs ont été investigués dans la littérature pour synthétiser et développer des réseaux
lacunaires à alimentation non uniforme [42] ou des réseaux apériodiques [43] dont le but est
d’offrir un compromis entre performance, complexité et coût.
1.5.2.1 Principe
Comme énoncé précédemment, une antenne intelligente permet de maîtriser dans l’espace
la distribution de l’énergie rayonnée afin d’optimiser les bilans de liaison. Cette distribution est
29
CHAPITRE 1 : Introduction au sujet de recherche
Dans ces conditions, trois types de synthèses peuvent être envisagés [44] :
Synthèse en amplitude : cette technique permet de synthétiser des lobes directifs et
symétriques avec l’éventualité de contrôler le niveau des lobes secondaires. A l’aide des
techniques analytiques (Chebyshev, Fourier, etc.), les coefficients du réseau peuvent être
déterminés. Toutefois, les applications relatives à ce type de synthèse sont limitées.
Synthèse en amplitude et en phase : cette technique permet de synthétiser des lobes
directifs ainsi que des lobes secondaires dont les niveaux seront fortement maîtrisés. Cette
technique est efficace pour les applications à antennes adaptatives mais sa mise en pratique
est complexe et coûteuse vue qu’elle nécessite des méthodes de synthèse en phase et en
amplitude comme son nom l’indique.
Synthèse en phase : cette technique permet de synthétiser des lobes directifs ainsi que des
30
CHAPITRE 1 : Introduction au sujet de recherche
lobes secondaires qui sont "moyennement contrôlables". Néanmoins, le niveau reçu ou émis
dans la direction du rayonnement utile ainsi que dans celle du rayonnement interférent peut
être contrôlé. Par conséquent, cette technique de synthèse offre un bon compromis entre la
directivité du diagramme de rayonnement et le faible temps de calcul ainsi que le coût réduit
de réalisation par rapport à la solution précédente. On parle alors de « réseau d’antennes à
commande de phase » ou encore en anglais « Phased-array antenna ». Deux exemples de
calculs de facteur de réseau dans le cas d’un réseau périodique à gradient de phase sont
présentés par la suite.
En champ lointain, le champ électrique total rayonné par le réseau linéaire uniforme
s’écrit comme suit [45]:
𝑁 𝜓 𝑁𝜓
𝐸0 𝑒 𝑗((𝑁−1) 2 ) sin ( 2 ) (1.6)
𝐸𝑡𝑜𝑡 = 𝐸0 ∑ 𝑒 𝑗(𝑚−1)𝜓 = = 𝐸0 𝐴𝐹(𝜓)
𝑁 𝜓
𝑚=0 sin ( )
2
2𝜋𝑑
Où : 𝜓 = sin(𝜃) − ∆𝜑 avec 𝜆 la longueur d’onde. 𝐸0 est le champ électrique rayonné par
𝜆
une antenne élémentaire, nommé également « facteur d’élément » et il ne dépend que des
31
CHAPITRE 1 : Introduction au sujet de recherche
Dans ces conditions, il est à noter que dès que le nombre N d’antennes élémentaires devient
important, le diagramme de rayonnement total du réseau dépend essentiellement du facteur de
réseau et très peu du diagramme de rayonnement de chaque antenne. De plus, on montre que le
maximum de l’expression (1.7) a lieu quand 𝜓 est nul. Par conséquent, la direction du
2𝜋𝑑
rayonnement maximal est donnée par : ∆𝜑 = sin(𝜃0 ).
𝜆
Un réseau planaire est un réseau bidimensionnel obtenu en arrangeant ces éléments sur un
plan. La forme peut être rectangulaire, circulaire, etc. La figure 1.17 illustre un réseau planaire
rectangulaire uniforme qui représente une généralisation à deux dimensions du réseau linéaire.
Ce réseau est constitué de Nx x Ny éléments placés dans le plan xoy avec des espacements
respectifs dx et dy entre les éléments.
De la même manière que dans le cas d’un réseau linéaire, le lobe principal est pointé dans la
direction voulue mais avec une liberté angulaire supplémentaire cette fois-ci. En effet, le
dépointage avec un réseau linéaire n’est possible que dans l’alignement des sources rayonnantes
alors qu’avec un réseau planaire le balayage est possible dans toutes les directions angulaires
souhaitées. On parle alors de propagation dans le plan d’élévation et dans le plan azimutal.
Dans ce cas, le facteur de réseau 𝐴𝐹𝑝𝑙𝑎𝑛 est le produit de deux facteurs de réseau linéaires
uniformes : l’un dans la direction x et l’autre dans la direction y [46] :
𝑁𝑥 𝑁𝑦
2𝜋𝑑𝑥 2𝜋𝑑𝑦
Avec 𝜓𝑥 = sin 𝜃 cos − ∆𝜑𝑥 , 𝜓𝑦 = sin 𝜃 sin − ∆𝜑𝑦 .
𝜆 𝜆
32
CHAPITRE 1 : Introduction au sujet de recherche
Où 𝑑𝑥 et 𝑑𝑦 sont les distances inter-éléments et ∆𝜑𝑥 et ∆𝜑𝑦 sont les gradients de phase inter
éléments suivant les axes x et y respectivement.
𝑁𝜓𝑥 𝑁𝜓𝑦
1 sin ( 2 ) 1 sin ( 2 ) (1.9)
|𝐴𝐹𝑝𝑙𝑎𝑛 (𝜓)| = ( | |) ( | |)
𝑁𝑥 sin (𝜓𝑥 ) 𝑁𝑦 𝜓𝑦
2 sin ( 2 )
Ainsi, comme pour un réseau linéaire, le dépointage du lobe principal dans la direction (𝜃0 , 0 )
est obtenue lorsque les déphasages inter-éléments en x et y sont égaux à :
2𝜋𝑑𝑥 2𝜋𝑑𝑦
∆𝜑𝑥 = sin 𝜃0 cos 0 , ∆𝜑𝑦 = sin 𝜃0 sin 0
𝜆 𝜆
Dans ce contexte, les travaux de cette thèse se situent dans le cadre du développement d’un
système de recharge sans fil (figure 1.18) par ondes électromagnétiques (EM) de nœuds
capteurs. Ces nœuds, dont les positions sont connues, sont considérés comme déployés dans
des zones d’accès difficile pour lesquelles le niveau de l’énergie EM ambiante est trop faible
voire non disponible. Dans ces conditions, la TESF à source dédiée avec antenne directive se
33
CHAPITRE 1 : Introduction au sujet de recherche
présente donc comme une solution alternative face à cette problématique. Celle-ci s’avèrera
donc plus efficace et plus respectueuse pour l’environnement.
Ainsi, ces capteurs devront être capables de lancer une alerte à une borne centrale indiquant
que l’énergie encore disponible n’est plus suffisante pour leur fonctionnement. A partir de ce
signal d’alerte, le capteur est localisé et une onde EM est envoyée dans sa direction pour le
recharger. Bien évidemment, ces capteurs devront être équipés d’un système de récupération
d’énergie EM pour la convertir en énergie DC. Ainsi, cette alternative offre plusieurs
avantages sur plusieurs niveaux. En effet, elle améliore l’efficacité énergétique du réseau de
capteurs étant donné qu’elle cible les capteurs à recharger. En outre, elle assure la continuité de
fonctionnement du réseau sans rupture. D’autre part, aucune intervention humaine n’est
nécessaire ce qui réduit le coût de maintenance.
Ce système est équipé d’une antenne intelligente capable de pointer le faisceau EM dans la
direction souhaitée à partir de la connaissance de la position du nœud capteur. Généralement,
ces antennes sont à base d’un système de formation de faisceau commandé en phase pour le
contrôle du diagramme de rayonnement. Malheureusement, ces dispositifs, dans le cas de
réseaux périodiques, nécessitent autant de commandes que de nombre d’antennes élémentaires
ce qui implique une augmentation du coût, de l’encombrement et de la complexité de
réalisation. Ainsi, il s’avère qu’une architecture d’antenne réseau de type lacunaire commandée
en phase est préférable pour la formation du faisceau à l’émission.
34
CHAPITRE 1 : Introduction au sujet de recherche
1.7 Conclusion
35
CHAPITRE 1 : Introduction au sujet de recherche
36
CHAPITRE 2 :
Etude, conception et
implémentation d’un
déphaseur actif à 5,8 GHz en
technologie BiCMOS SiGe:C
0,25 µm
37
38
CHAPITRE 2 : Etude, conception et implémentation d’un déphaseur actif à 5,8 GHz en technologie BiCMOS
SiGe:C 0,25 µm
2.1 Introduction
Différents types d’architectures ont été proposés dans la littérature pour le contrôle en phase
des signaux appliqués sur les éléments rayonnants constituant un réseau d’antennes. Ces
architectures peuvent être classées en deux catégories : passives ou actives. Différents critères
sont à considérer lors du choix de la topologie du déphaseur, en fonction de l’application et du
besoin visé, tels que : la précision, la consommation, la surface, les pertes, la linéarité, la
simplicité de commande, etc.
Dans le cas des déphaseurs passifs, ils permettent généralement d’assurer uniquement un
contrôle en phase des signaux injectés sur les antennes élémentaires du réseau. Il existe
principalement deux types de déphaseurs passifs : les déphaseurs à base de lignes de
transmission [47] et les déphaseurs à réflexion (« Reflection-Type Phase Shifter ») [48]. Malgré
les avantages qu’offrent les déphaseurs passifs en terme de linéarité et de consommation, ils
restent des dispositifs encombrants introduisant non seulement des pertes d’insertion mais aussi
une variation d’amplitude en fonction du déphasage synthétisé ce qui limite leur utilisation.
Les architectures actives présentent l’avantage d’occuper une faible surface puisqu’elles offrent
une forte densité d’intégration. En plus, elles n’introduisent pas de pertes. Cependant, elles
39
CHAPITRE 2 : Etude, conception et implémentation d’un déphaseur actif à 5,8 GHz en technologie BiCMOS
SiGe:C 0,25 µm
Cette approche, illustrée sur la figure 2.1, est basée sur l’utilisation d’un réseau d’oscillateurs
contrôlés en tension couplés entre eux. Sous certaines conditions, tous les oscillateurs
élémentaires de ce réseau se synchronisent à une fréquence commune en présentant des phases
différentes selon la fréquence d’oscillation libre de chacun d’entre eux. En effet, quand ces
fréquences d’oscillation libre se trouvent dans une certaine plage de verrouillage, tous les
oscillateurs se synchronisent spontanément à une fréquence commune avec une relation de
phase liée à la distribution originale de leurs fréquences d’oscillation libre. Ainsi, le contrôle de
la fréquence d’oscillation libre permet d’imposer le déphasage nécessaire afin de pointer le
rayonnement dans la direction souhaitée.
40
CHAPITRE 2 : Etude, conception et implémentation d’un déphaseur actif à 5,8 GHz en technologie BiCMOS
SiGe:C 0,25 µm
∆φ
f0,1=fs±∆f0 fs fs f0,N=fs±∆f0
V1 V2 VN-1 VN
41
CHAPITRE 2 : Etude, conception et implémentation d’un déphaseur actif à 5,8 GHz en technologie BiCMOS
SiGe:C 0,25 µm
fonctionnement tels que les radars ou la TESF. De plus, contrairement à l’étude théorique
développée par R. A. York dans [58] qui montre que la valeur du déphasage obtenu entre les
signaux de sortie de deux OCTs adjacents est indépendante du nombre d’OCTs formant le
réseau, les résultats expérimentaux exposés dans [57] ont démontré que lorsque le nombre
d’OCTs formant le réseau augmente, la plage de variation du déphasage entre deux OCTs
adjacents diminue. Enfin, nous pouvons noter que cette approche est plus appropriée à la
commande en phase d’un réseau linéaire d’antennes pour lequel le déphasage inter-élémentaire
serait constant. En effet, ce type de commande ne peut pas être appliqué aux cas de réseaux
d’antennes plus élaborés comme les réseaux d’antennes lacunaires qui nécessite une commande
en phase indépendante de chaque élément rayonnant du réseau.
La figure 2.2 illustre le principe de cette deuxième approche. Celui-ci repose sur le fait qu’un
« oscillateur maître » vient, sous certaines conditions, imposer sa fréquence à chaque OCT
élémentaire du réseau d’« oscillateurs esclaves ». Quand les fréquences d’oscillation libre de
ces OCTs se situent dans une certaine plage de verrouillage, ils se synchronisent à la fréquence
d’injection de « l’oscillateur maître » générant une différence de phase entre le maître et chaque
esclave. Cette différence de phase est contrôlée en modifiant la fréquence d’oscillation libre de
l’esclave. Ainsi, à l’aide de cette technique, il sera possible de générer un gradient de phase
inter-élémentaire Δφ entre les signaux de sortie des différents OCTs dont sa variation maximale
est de ± 180° en différentiel.
∆φ
f0,1 f0,N-1 f0,N
f0,2
V1 V2 VN-1 VN
Signal injecté
42
CHAPITRE 2 : Etude, conception et implémentation d’un déphaseur actif à 5,8 GHz en technologie BiCMOS
SiGe:C 0,25 µm
Le schéma fonctionnel d’un circuit oscillateur peut être représenté par un modèle à un port
comme le montre la figure 2.3 [59]. La partie active de l’oscillateur est modélisée par une
impédance non linéaire ZNL en parallèle avec l’impédance équivalente du résonateur ZR (ω).
Ainsi, en appliquant la loi de Kirchhoff pour un courant 𝑖(𝑡) = 𝐼 cos(𝜔0 𝑡), on obtient :
43
CHAPITRE 2 : Etude, conception et implémentation d’un déphaseur actif à 5,8 GHz en technologie BiCMOS
SiGe:C 0,25 µm
La relation (2.2) peut être exprimée en fonction des parties imaginaires XT et réelles RT de
l’impédance ZT comme suit :
𝑅𝑇 (𝐼, 𝜔0 ) = 0 (2.3)
𝑋𝑇 (𝐼, 𝜔0 ) = 0 (2.4)
Ces deux dernières relations (2.3) et (2.4) donnent respectivement la condition de maintien des
oscillations et la fréquence d’oscillation. Etant donné que la partie réelle de l’impédance
équivalente de la partie passive est positive à la pulsation ω0, la condition d’entretien des
oscillations, donnée par l’équation (2.3), n’est satisfaite que si la partie réelle de l’impédance
non-linéaire est négative à la pulsation ω0, ce qui peut être réalisé par un élément actif [59].
Dans la littérature, il existe différents types d’oscillateurs. Les oscillateurs à résonateur LC
sont parmi les oscillateurs fréquemment utilisés dans les applications radio mobiles pour une
implémentation monolithique à quelques Giga Hertz grâce à leur faible niveau de bruit de
phase. Ces oscillateurs sont à base d’un circuit LC dont la fréquence de résonance est
1
f0 . La figure 2.4 illustre le schéma de principe d’un oscillateur à résonateur LC. Le
2 LC
circuit actif, représenté par une résistance Rneg, a pour rôle de compenser les pertes associées
au résonateur LC et représentées par la résistance Rp. Ainsi, il y aura entretien des oscillations
si Rneg= -Rp.
Rneg C Rp
L
Circuit actif
Le principe d’injection repose sur le fait que lorsqu’un oscillateur est perturbé par un signal
extérieur de fréquence 𝑓𝑖𝑛𝑗 proche de sa fréquence d’oscillation libre 𝑓0 , celui-ci se verrouille
44
CHAPITRE 2 : Etude, conception et implémentation d’un déphaseur actif à 5,8 GHz en technologie BiCMOS
SiGe:C 0,25 µm
sur 𝑓𝑖𝑛𝑗 . Par conséquent, un déphasage ∆𝜙 = 𝜙𝑖𝑛𝑗 − 𝜙 est créé entre le signal d’injection et le
signal à la sortie de l’oscillateur, comme le montre la figure 2.5. Ce déphasage peut être modifié
grâce au contrôle de la fréquence d’oscillation libre de l’OCT 𝑓0 via la tension de commande
Vtune.
OCT
Signal injecté Signal de sortie
Vinj(t) = Ainjcos(ωinjt+𝜙inj) V(t)= A cos(ω0t+𝜙)
Tension de contrôle
Vtune
Iinj
V G
-Gd(A) L C L
Y (A,ω)
Le courant d’injection Iinj peut ainsi être exprimé en fonction de l’admittance de l’oscillateur Y
et de la tension de sortie V de sorte que :
45
CHAPITRE 2 : Etude, conception et implémentation d’un déphaseur actif à 5,8 GHz en technologie BiCMOS
SiGe:C 0,25 µm
𝐺𝑑 (𝐴)
𝑌(𝐴, 𝜔) ≅ 𝐺𝐿 (1 − ) + 2𝑗𝐶(𝜔 − 𝜔0 ) (2.7)
𝐺𝐿
𝐺𝐿
Considérons maintenant 2𝜔𝑎 = la bande passante du résonateur et en utilisant la
𝐶
𝐺𝑑 (𝐴)
substitution 𝜇𝑆(𝐴) = 𝐺𝐿
− 1 afin de simplifier l’expression de l’admittance, nous pouvons
écrire :
(𝜔0 − 𝜔 )
𝑌(𝐴, 𝜔) ≅ −𝐺𝐿 [𝜇𝑆(𝐴) + 𝑗 ] (2.8)
𝜔𝑎
Par conséquent, afin de déterminer l’expression du courant d’injection donné par l’équation
(2.5), la tension de sortie complexe de l’oscillateur est exprimée comme suit :
En comparant cette équation avec la théorie de Fourier, Kurokawa a conclu que l’expression
entre parenthèse doit être la représentation dans le domaine temporel de la fréquence
𝐴̇
instantanée [62]. Ainsi, en considérant la pulsation = ω + δω avec 𝜙̇ − 𝑗 𝐴 = 𝛿𝜔, un
46
CHAPITRE 2 : Etude, conception et implémentation d’un déphaseur actif à 5,8 GHz en technologie BiCMOS
SiGe:C 0,25 µm
𝑑𝑌(𝐴, Ω) 𝐴̇
𝐼𝑖𝑛𝑗 𝑒 𝑗(𝜔𝑖𝑛𝑗 𝑡+𝜙𝑖𝑛𝑗 ) = [𝑌(𝐴, 𝜔) + | (̇ − 𝑗 )] 𝐴𝑒 𝑗𝜃 (2.11)
𝑑Ω 𝜔
𝐴
En divisant l’expression (2.11) par 𝑒 𝑗𝜃 et en remplaçant l’admittance par son expression donnée
par l’équation (2.8), on obtient les deux expressions suivantes en séparant les termes réels et les
termes imaginaires :
𝐴̇
𝐼𝑖𝑛𝑗 cos(𝜃𝑖𝑛𝑗 − 𝜃) = −𝐺𝐿 𝐴𝜇𝑆(𝐴) + 𝐺𝐿 (2.12)
𝜔𝑎
𝜔0 − 𝜔 𝐺𝐿
𝐼𝑖𝑛𝑗 sin(𝜃𝑖𝑛𝑗 − 𝜃) = − 𝐺𝐿 𝐴+ 𝜙̇𝐴 (2.13)
𝜔𝑎 𝜔𝑎
Ainsi, nous pouvons en déduire les équations dynamiques des phases et des amplitudes de la
tension aux bornes de l’oscillateur :
𝜔𝑎 𝐼𝑖𝑛𝑗
𝐴̇ = cos(𝜃𝑖𝑛𝑗 − 𝜃) + 𝐴𝜇𝑆(𝐴)𝜔𝑎 (2.14)
𝐺𝐿
𝜔𝑎 𝐼𝑖𝑛𝑗
𝜙̇ = sin(𝜃𝑖𝑛𝑗 − 𝜃) + 𝜔0 − 𝜔 (2.15)
𝐴𝐺𝐿
Par conséquent, l’oscillateur est synchronisé si les variations dans le temps des phases et des
amplitudes sont nulles. Cependant, l’amplitude du signal de sortie de l’oscillateur reste proche
de sa valeur en oscillation libre pour les faibles niveaux d’injection [60]. Dans ces conditions,
le système est principalement dominé par l'équation (2.15). Ainsi, pour 𝜙̇ = 0, on obtient :
𝜔𝑎 𝐼𝑖𝑛𝑗
𝜔𝑖𝑛𝑗 = 𝜔0 + sin(𝜙𝑖𝑛𝑗 − 𝜙) (2.16)
𝐴𝐺𝐿
47
CHAPITRE 2 : Etude, conception et implémentation d’un déphaseur actif à 5,8 GHz en technologie BiCMOS
SiGe:C 0,25 µm
Pour chaque oscillateur, on définit une plage de verrouillage ou en anglais « locking range »
± ∆𝜔𝐿 = 𝜔𝑖𝑛𝑗 ± 𝜔0,𝑚𝑎𝑥 qui représente la différence de fréquence maximale entre la fréquence
d’injection et la fréquence d’oscillation libre. Autrement dit, quand la fréquence d’oscillation
libre se situe à l’intérieur de la plage de verrouillage, l’oscillateur se verrouille sur la fréquence
du signal injecté sinon il n’est pas en mesure de se verrouiller.
Ainsi, à partir de l’équation (2.17), on déduit la plage de verrouillage unilatérale ∆𝜔𝐿 appelée
en anglais « the one sided locking bandwith », dans le cas de faibles niveaux d’injection
(RL.𝐼𝑖𝑛𝑗 ≪ A) :
𝜔0 𝑅𝐿 . 𝐼𝑖𝑛𝑗
∆𝜔𝐿 = (2.18)
2𝑄 𝐴
L’équation (2.18) montre que cette plage de verrouillage est directement proportionnelle à la
force d’injection (𝑅𝐿 . 𝐼𝑖𝑛𝑗 ⁄𝐴) et inversement proportionnelle au facteur de qualité du résonateur.
Ainsi, lorsque la fréquence d’oscillation libre 𝑓0 est située dans la plage de verrouillage,
l’oscillateur se verrouille sur 𝑓𝑖𝑛𝑗 et un déphasage ∆𝜙 = 𝜙𝑖𝑛𝑗 − 𝜙 est obtenu. Ce déphasage,
donné par l’équation ci-dessous, est contrôlé en modifiant la fréquence d’oscillation libre 𝑓0 à
travers Vtune (cf. figure 2.5).
𝜔𝑖𝑛𝑗 − 𝜔0
∆𝜙 = 𝜙𝑖𝑛𝑗 − 𝜙 = sin−1 ( ) (2.19)
∆𝜔𝐿
Comme le montre l’équation (2.19), le déphasage ∆𝜙 varie dans la plage ±90° lorsque la
fréquence d’oscillation libre varie dans la plage de verrouillage ± ∆𝜔𝐿 .
L’équation (2.17) a été généralisée dans [66] quel que soit le niveau de la force d’injection. On
obtient ainsi :
𝜔0 𝐼𝑖𝑛𝑗 sin(𝜙𝑖𝑛𝑗 − 𝜙)
𝜔𝑖𝑛𝑗 − 𝜔0 = (2.20)
2𝑄 𝐼𝑜𝑠𝑐 𝐼𝑖𝑛𝑗
1 + 𝐼 cos(𝜙𝑖𝑛𝑗 − 𝜙)
𝑜𝑠𝑐
Ainsi, la plage de verrouillage est donnée par la relation suivante [63], [66] :
48
CHAPITRE 2 : Etude, conception et implémentation d’un déphaseur actif à 5,8 GHz en technologie BiCMOS
SiGe:C 0,25 µm
𝜔0 𝐼𝑖𝑛𝑗 1
∆𝜔𝐿 =
2𝑄 𝐼𝑜𝑠𝑐 2 (2.21)
𝐼
√1 − ( 𝑖𝑛𝑗 )
𝐼𝑜𝑠𝑐
Par conséquent, une plus grande plage de verrouillage est obtenue quand la force d’injection
est forte par rapport au cas correspondant à une faible injection. Dans ce cas, le maximum de
déphasage 𝛥𝜙𝑚𝑎𝑥 dépend uniquement de la valeur de la force d’injection 𝑘 = 𝐼𝑖𝑛𝑗 ⁄ 𝐼𝑜𝑠𝑐 et il
peut donc dépasser les 90° et atteindre (180°- 𝑐𝑜𝑠 −1 (𝑘)) [61], [66].
Comme énoncé dans [66], l’augmentation de la force d’injection permet d’obtenir une plus
grande plage de verrouillage et une meilleure linéarité de phase et résolution entre ± 90°.
Cependant, la variation de la plage de verrouillage en fonction de la force d’injection devient
non linéaire pour les fortes valeurs du signal injecté par rapport aux faibles niveaux d’injections,
comme le montrent les équations (2.18) et (2.21). En outre, plus la plage de verrouillage est
importante plus l’oscillateur se verrouille rapidement [67], [68]. Ainsi, toutes ces constatations
doivent être prises en compte lors de la conception d’un oscillateur verrouillé par injection.
Le déphasage théorique ∆𝜙 est tracé en fonction de 𝜔0 sur la figure 2.7 en utilisant l’équation
(2.20). D’après cette figure, on peut remarquer la linéarité du déphasage dans la plage
[- 45°, + 45°] et sa forte non-linéarité aux extrémités de la plage de verrouillage. Par conséquent,
en l’état, la conception d’un déphaseur ajustable de façon automatique pour des valeurs de
déphasages comprise entre ± 90° s’avère compliquée. En outre, si on se limite à la plage de
variation linéaire (± 45°) ceci va diminuer l’efficacité du système. A ce propos, une architecture
basée sur un ILO associé à un tripleur de fréquence verrouillé par injection est proposée dans
[69] . Cette technique a permis d’obtenir un déphasage continu et linéaire dans tout le plan de
phase mais au détriment d’une complexité de mise en œuvre des tripleurs de fréquence pour
lesquels un étage limiteur est nécessaire. Dans ce contexte et afin de résoudre cette
problématique, nous proposons une architecture originale de commande de réseau d’antennes
en phase dans laquelle chaque oscillateur esclave verrouillé par injection sera associé à un
modulateur IQ afin de couvrir une plage de 360° en continu. Ainsi, le modulateur IQ va
permettre de balayer le plan de phase par pas de 90° grâce aux 4 combinaisons IQ et l’oscillateur
verrouillé par injection va assurer un déphasage fin et linéaire dans la plage ± 45° pour chaque
combinaison grâce à la tension de contrôle Vtune. Une forte valeur de force d’injection sera
choisie afin de garantir une meilleure linéarité et résolution de phase.
49
CHAPITRE 2 : Etude, conception et implémentation d’un déphaseur actif à 5,8 GHz en technologie BiCMOS
SiGe:C 0,25 µm
La figure 2.8 présente l’architecture d’un réseau d’antennes à commande de phase pour la
formation de faisceau ainsi que le schéma bloc du déphaseur actif proposé. A l’entrée, un réseau
d’adaptation a été conçu afin d’adapter l’entrée sur 50 Ω et ainsi assurer un transfert maximum
de puissance de la source d’injection vers le déphaseur. Ce circuit d’adaptation est à base d’un
pont capacitif. Ensuite, un balun permet de générer un signal différentiel à partir d’un signal
« single-ended ». La topologie du balun est fournie dans la bibliothèque proposée par le fondeur
NXP Semi-conducteurs. Ce signal différentiel est ensuite appliqué à un circuit d’injection
associé à l’OCT. Ainsi, l’OCT verrouillé par injection génère un déphasage fin et linéaire entre
le signal injecté et le signal de sortie de cet OCT dans la plage ± 45°. L’OCT est ensuite suivi
de deux étages tampons (buffers) à haute impédance d’entrée afin d’isoler l’oscillateur des
autres parties du circuit. Par la suite, un modulateur IQ, constitué d’un filtre polyphase et de
deux multiplieurs différentiels à base de cellules de Gilbert, va assurer un contrôle de phase par
pas de 90° dans tout le plan de phase. Le signal différentiel généré est, par la suite, amplifié et
converti en signal « single-ended » par un amplificateur différentiel. Enfin, un étage tampon à
la sortie assure une adaptation sur 50 Ω.
Dans cette partie, nous détaillerons la conception des différents blocs fondamentaux du
déphaseur actif réalisé avec la technologie QUBiC4X BiCMOS SiGe:C 0,25 µm de NXP.
50
CHAPITRE 2 : Etude, conception et implémentation d’un déphaseur actif à 5,8 GHz en technologie BiCMOS
SiGe:C 0,25 µm
Ensuite, nous décrirons son implémentation et nous présenterons les différents résultats de
mesures réalisés.
𝜙 𝜙 𝜙 𝜙
Signal injecté
Circuit Balun
adaptation OCT 𝜙
Source Mélangeur
sur 50 Ω circuit Filtre
de puissance
d’injection polyphase Mélangeur
5.8 GHz Amplificateur
Pinj, 𝜙inj Buffer différentiel +
Vtune Q Buffer
OCT verouillé par Modulateur IQ
injection
L’architecture de la source de courant utilisée est donnée sur la figure 2.9. Elle est à base
d’un miroir de courant à transistors NMOS pour fournir le courant nécessaire au
fonctionnement de l’oscillateur, du circuit d’injection et de l’amplificateur. Comme le montre
la figure 2.9, la source de courant est constituée d’une référence de courant externe Ibias et des
transistors NMOS (T2, T3 et T4). La recopie de courant entre Ibias et (I2, I3, I4) est pratiquement
parfaite due à la forte impédance d’entrée présentée par les transistors MOS T2, T3 et T4.
Vdd
Ibias
I2 I3 I4
T1 T2 T3 T4
51
CHAPITRE 2 : Etude, conception et implémentation d’un déphaseur actif à 5,8 GHz en technologie BiCMOS
SiGe:C 0,25 µm
Les courants I2, I3 et I4 sont les courants de polarisation de l’oscillateur, du circuit d’injection
et de l’amplificateur respectivement. Les tailles des transistors, données dans le tableau 2.1, ont
été choisies afin d’obtenir un courant de référence minimal. Le courant de référence Ibias est
alors fixé à 600 µA. Les valeurs des longueurs de grilles des transistors T1, T2 et T3 sont choisies
suffisamment grandes (L = 1,5 µm) pour augmenter la valeur de leurs résistances de sorties RDS
et ainsi rendre les valeurs des courants de polarisation indépendantes de la variation de la
tension VDS.
Tableau 2. 1 Dimensions des transistors de la source de courant
T1 T2, 4 T3
W [µm] 10 10 10
L’architecture de l’oscillateur LC verrouillé par injection est présentée sur la figure 2.10. Il
constitue l’un des éléments essentiels constituant le déphaseur. Dans le cadre de notre
application, la topologie choisie pour cet oscillateur élémentaire s’appuie sur une structure
différentielle.
Vdd
L L
OL Vtune OL
IOSC Iinj
Vinj+ Vinj-
M3 M1 M2 M4
I2
I3
52
CHAPITRE 2 : Etude, conception et implémentation d’un déphaseur actif à 5,8 GHz en technologie BiCMOS
SiGe:C 0,25 µm
La partie active est formée de deux transistors NMOS identiques M1 et M2. Ces deux
transistors NMOS fournissent une résistance négative égale à -2/gm afin d’assurer le démarrage
des oscillations. Ainsi, pour un courant de polarisation donné, la détermination de la taille des
transistors NMOS (M1, M2) est effectuée en satisfaisant la condition de démarrage des
oscillations. Dans le cas d’une architecture simple paire croisée, celle-ci se traduit par la relation
suivante :
1
|𝑔𝑛𝑒𝑔 | > (2.22)
𝑅𝑝
Avec :
𝑔𝑚
𝑔𝑛𝑒𝑔 = − est la conductance négative présentée par la partie active de l’OCT ;
2
2.4.3.1.2 Le résonateur
La fréquence d’oscillation libre est majoritairement déterminée par le résonateur LC, elle est
1
donc proche de f 0 . Dans notre cas, cette fréquence est choisie égale à 5,8 GHz.
2 LC
Comme le montre la figure 2.10, l’architecture du résonateur LC est différentielle. Elle est
formée par des diodes varactors montées en cathode commune en parallèle avec une inductance
différentielle.
53
CHAPITRE 2 : Etude, conception et implémentation d’un déphaseur actif à 5,8 GHz en technologie BiCMOS
SiGe:C 0,25 µm
Varactor
Le varactor est l’élément primordial constituant un OCT qui permet de faire varier la
fréquence d’oscillation libre en fonction de la tension de contrôle Vtune. En effet, il présente une
capacité variable en fonction de la tension appliquée à ses bornes. Il existe principalement deux
types de varactors intégrables : le varactor MOS qui utilise la capacité grille-canal d'un
transistor MOS et la diode varactor qui utilise une jonction P/N polarisée en inverse. D’une
manière générale, ces varactors sont évalués selon ces trois caractéristiques : la valeur du
rapport Cmax/Cmin, la linéarité de la caractéristique C = f(V) et le facteur de qualité à la fréquence
de fonctionnement. Cependant, un compromis existe entre ces performances pour chaque type
de varactor. En effet, les varactors MOS présentent une grande excursion (Cmax/Cmin) mais une
mauvaise linéarité et donc une variation abrupte de la capacité en fonction de la tension de
commande par rapport aux diodes varactors [70].
Dans le cadre de notre application, nous avons privilégié les diodes varactors car la bande
de fréquence à couvrir n’est pas grande et une fine variation de la capacité en fonction de la
tension de commande est préférable afin de contrôler le déphasage avec plus de précision. NXP
Semiconductors fournit dans sa bibliothèque des varactors différentielles « VcapDB ». Ces
diodes varicaps sont montées en cathodes communes, comme le montre la figure 2.11. Des
capacités de découplages sont ainsi nécessaires et des résistances sont utilisées pour la
polarisation en inverse des diodes varicap, comme le montre le schéma de la figure 2.10. Le
rapport Cmax/Cmin de la diode varactor utilisée est choisi égal à 2 et son facteur de qualité est
égal à 20 à la fréquence de 5,8 GHz et pour Vtune = 1 V.
54
CHAPITRE 2 : Etude, conception et implémentation d’un déphaseur actif à 5,8 GHz en technologie BiCMOS
SiGe:C 0,25 µm
Inductance
Les inductances sont utilisées comme circuit d’accord fréquentiel dans les OCTs et leur
facteur de qualité influe directement sur les performances de l’oscillateur notamment en terme
de bruit de phase. La valeur de l’inductance dépend de ses paramètres géométriques tels que le
nombre de spires, l’espacement entre spires ainsi que de la largeur de la piste du métal. En plus,
le facteur de qualité de l’inductance est directement lié à la résistivité du métal et aux pertes du
substrat. Ainsi, une optimisation de sa superficie permet d’une part de réduire le coût et d’autre
part de diminuer la valeur des éléments parasites dans le but d’améliorer le facteur de qualité.
Par conséquent, la technologie et la topologie de l’inductance jouent un rôle très important dans
l’obtention d’une inductance optimale.
Une inductance de type différentielle à point milieu a été choisie pour l’implémentation de
l’OCT différentiel à 5,8 GHz. En effet, ce type d’inductance est préférable par rapport à
l’utilisation de deux inductances type « single-ended » non couplées car ceci permet
d’augmenter la valeur totale de l’inductance à travers l’inductance mutuelle générée par
couplage électromagnétique sans pour autant augmenter les pertes résistives et l’espace sur
silicium [71].
NXP Semiconductors propose, dans sa bibliothèque, un modèle d’inductance différentielle
octogonale et symétrique réalisée avec le niveau de métallisation le plus haut (METAL 6). Le
dessin des masques de l’inductance utilisée est illustré sur la figure 2.12.
55
CHAPITRE 2 : Etude, conception et implémentation d’un déphaseur actif à 5,8 GHz en technologie BiCMOS
SiGe:C 0,25 µm
La valeur de l’inductance différentielle est choisie égale à 1,32 nH. Le facteur de qualité
différentiel a été évalué en simulation en utilisant la formule ci-dessous [59] et vaut 14 à la
fréquence de 5,8 GHz.
𝐼𝑚(𝑍11 + 𝑍22 − 𝑍12 − 𝑍21 )
𝑄𝑑𝑖𝑓𝑓 = (2.23)
𝑅𝑒(𝑍11 + 𝑍22 − 𝑍12 − 𝑍21 )
Comme le montre la figure 2.10, l’injection en courant est réalisée par la paire différentielle
M3,4. Comme présenté précédemment, le contrôle de la fréquence d’oscillation libre de
l’oscillateur à travers Vtune va permettre une variation fine et linéaire du déphasage entre ± 45°.
La force d’injection k est choisie égale à 0,5 afin de garantir une faible consommation et une
large plage de verrouillage ainsi qu’une meilleure linéarité de phase dans l’intervalle ± 45° [69].
Les dimensions des transistors NMOS M3 et M4 du circuit d’injection sont donc choisies égales
à 20 µm/ 0,25 µm avec un courant de polarisation I3 = 1,5 mA. La puissance du signal injecté à
l’entrée du déphaseur à la fréquence de 5,8 GHz est égale à -2 dBm. Ainsi, quand la fréquence
d’oscillation libre est dans la plage de verrouillage, la synchronisation aura lieu et un déphasage
̅̅̅̅ . Par conséquent, pour chaque valeur de Vtune relative à une
sera créé entre Vinj+/ Vinj- et OL/ 𝑂𝐿
fréquence d’oscillation libre 𝑓0 , un déphasage ∆𝜙 est généré entre l’entrée et la sortie du
déphaseur. Dans notre cas, on va se limiter à une plage de déphasage comprise entre ± 45°.
La figure 2.13 illustre les différents blocs fondamentaux du modulateur IQ. Il est constitué
principalement d’un filtre polyphase RC-CR et de deux multiplieurs. A partir de la sortie
différentielle de l’oscillateur, le filtre polyphase RC/CR permet de générer des signaux en
quadrature (VI+, VI-, VQ+ et VQ-). Par la suite, les deux multiplieurs vont agir comme des
commutateurs en fonction des signaux de commande numériques (I, Q) pour sélectionner deux
parmi les quatre sorties en quadrature du filtre (VI+, VI-, VQ+ et VQ-). Les signaux de sortie
différentiels des deux multiplieurs (SM1+, SM1-, SM2+ et SM2-) sont par la suite sommés pour
synthétiser le signal à la phase désirée.
56
CHAPITRE 2 : Etude, conception et implémentation d’un déphaseur actif à 5,8 GHz en technologie BiCMOS
SiGe:C 0,25 µm
I
VI+ SM1+
OL VI- SM1-
Filtre Out+
Multiplieur
OL Polyphase Out-
VQ+ SM2+
VQ- SM2-
Q
2 𝐵
Avec 𝑅 = √𝐴𝑘 + 𝐵𝑘 2 et θ= 𝑡𝑎𝑛−1 ( 𝑘)
𝐴𝑘
La phase du signal de sortie du modulateur IQ prend alors les valeurs de 45°, 135°, -135° et -
45° quand Ak et Bk prennent les valeurs ± 1 comme indiqué dans le tableau 2.2.
57
CHAPITRE 2 : Etude, conception et implémentation d’un déphaseur actif à 5,8 GHz en technologie BiCMOS
SiGe:C 0,25 µm
Bk
(0,1) 1 (1,1)
R
Ө=45°
1 Ak
(0,0) (1,0)
Le signal de sortie différentiel de l’OCT nécessite d’être déphasé de 90° aux entrées des
multiplieurs. Parmi les techniques de générations des signaux en quadratures les plus
fréquemment utilisées, on peut citer notamment les OCTs en quadrature et les filtres polyphases
RC-CR. L’inconvénient principal des OCTs en quadratures est la surface très importante due
notamment à la présence d’au moins deux inductances. Les filtres polyphases sont
généralement préférables en raison de leur caractère large bande et de leur faible encombrement
sur silicium. Cependant, une erreur en amplitude et en phase entre les quatre sorties en
quadratures du filtre peut se produire à cause des dispersions sur les valeurs de R et C pendant
la réalisation du circuit et à cause des effets des harmoniques d’ordre supérieure déphasées elles
aussi de ± 90° [72]. Dans notre cas, l’architecture du filtre polyphase choisie est illustrée sur la
figure 2.15.
Comme le signal d’entrée est différentiel, chaque entrée Vin+ ou Vin- est connectée à un filtre
passe-haut CR et un passe-bas RC du premier ordre conçus à la même fréquence de
coupure 𝑓𝑐 = 1⁄2𝜋𝑅𝐶 . Ainsi, le filtre polyphase possède deux types de fonctions de transfert,
une pour chaque sortie (VI, VQ) par rapport à l'entrée Vin [72]. La fonction de transfert entre VI
et Vin vaut :
𝑉𝐼 1
𝐻𝐼 (𝜔) = = (2.25)
𝑉𝑖𝑛 1 + 𝑗𝜔𝑅𝐶
58
CHAPITRE 2 : Etude, conception et implémentation d’un déphaseur actif à 5,8 GHz en technologie BiCMOS
SiGe:C 0,25 µm
Vin+ R
VI+
C
R
VQ+
C
Vin- R
VI-
C
R
VQ-
C
Ainsi, un déphasage de 90° est obtenu entre la sortie de chaque filtre passe-bas VI et la sortie
de chaque filtre passe-haut VQ quel que soit la fréquence d'entrée. En contrepartie, les
amplitudes de sortie de ces deux filtres ne sont égales qu’à la fréquence de coupure 𝑓𝑐 [72]. Les
résultats de simulation de ce filtre polyphase en fonction de la fréquence, illustrant les
amplitudes et les phases des signaux de sortie des deux filtres passe bas (VI+, VI-) et passe haut
(VQ+, VQ-), sont donnés respectivement sur les figures 2.16 (a) et (b). Les amplitudes de ces
signaux sont uniquement égales à la fréquence de coupure 5,8 GHz par contre, comme attendu,
les signaux VI et VQ sont bien déphasés de 90° sur une large bande.
En outre, une très grande attention doit être portée à l’étape de l’implémentation du filtre
polyphase afin de limiter au maximum les erreurs de phase et d’amplitude entre les voies VI et
VQ, ceci sera détaillé dans la section 2.5. Cette précision sur l’amplitude et la phase permet de
garantir la quadrature des signaux à la sortie du modulateur IQ pour des combinaisons (I, Q)
adjacentes. En effet, tout déséquilibre sur les amplitudes et les phases des voies VI et VQ va
entraîner une perte de la quadrature entre les sorties du modulateur IQ, comme le montre le
calcul ci-dessous.
59
CHAPITRE 2 : Etude, conception et implémentation d’un déphaseur actif à 5,8 GHz en technologie BiCMOS
SiGe:C 0,25 µm
(a)
(b)
Figure 2. 16 Réponse fréquentielle du filtre polyphase :
(a) Amplitude des signaux de sortie (b) Phase des signaux de sortie
Supposons qu’à la sortie du filtre polyphase, on a deux vecteurs VI et VQ qui ne sont pas en
quadrature de phase et dont les valeurs des amplitudes ne sont pas égales. Ainsi, 𝑎1 , 𝑎2 sont
respectivement les valeurs des amplitudes de VI et VQ et 𝜑1 , 𝜑2 sont respectivement les erreurs
de phase sur les voies VI et VQ. Si on suppose que (Ak, Bk) = (1,1), la somme de ces deux
vecteurs à la sortie du modulateur est donnée par l’expression suivante :
𝑂𝑢𝑡 = 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡) (𝑎1 cos 𝜑1 − 𝑎2 𝑠𝑖𝑛𝜑2 ) + sin(𝜔𝑡) (−𝑎2 cos 𝜑2 − 𝑎1 𝑠𝑖𝑛𝜑1 ) (2.28)
60
CHAPITRE 2 : Etude, conception et implémentation d’un déphaseur actif à 5,8 GHz en technologie BiCMOS
SiGe:C 0,25 µm
√2 (2.32)
𝑎2 cos 𝜑2 + 𝑎1 sin 𝜑1 = 𝐴 (cos ∆𝜑 + sin ∆𝜑)
2
Ainsi :
1 − tan∆𝜑 𝑎1 cos 𝜑1 − 𝑎2 sin 𝜑2
= (2.33)
1 + tan∆𝜑 𝑎2 cos 𝜑2 + 𝑎1 sin 𝜑1
D’où :
−𝑎1 cos 𝜑1 + 𝑎2 sin 𝜑2 + 𝑎2 cos 𝜑2 + 𝑎1 sin 𝜑1
tan∆𝜑 = (2.34)
𝑎2 cos 𝜑2 + 𝑎1 sin 𝜑1 + 𝑎1 cos 𝜑1 − 𝑎2 sin 𝜑2
Par conséquent, on peut déduire la valeur de l’erreur de phase ∆𝜑 en sortie du modulateur IQ.
En effet, si on n’a pas un déséquilibre sur les amplitudes et les phases à la sortie du filtre tel que
a1= a2 et 𝜑1 = 𝜑2 = 0, l’erreur de phase sur la sortie du modulateur est nulle (∆𝜑 = 0°).
Prenons par la suite le cas où on a une erreur d’amplitude tel que a1 = 300 mV et a2 = 350 mV
et supposant que 𝜑1 = 𝜑2 = 0, l’erreur de phase sur la sortie du modulateur est donc ∆𝜑=
4,39°. Et si par exemple on a une erreur de phase tel que 𝜑1 = -5° et 𝜑2 = - 3° et a1 = a2, l’erreur
de phase sur la sortie du modulateur est ∆𝜑 = -4 °.
2.4.4.2 Multiplieurs
61
CHAPITRE 2 : Etude, conception et implémentation d’un déphaseur actif à 5,8 GHz en technologie BiCMOS
SiGe:C 0,25 µm
pilotés par les signaux de commandes I et Q. Un inverseur CMOS est utilisé alors afin de
commander ces transistors de commutation (T1 et T2) l’un en état passant « ON » et l’autre en
état bloqué « OFF » et inversement. Ainsi, les deux paires différentielles seront pilotées en
opposition de phase. Cet inverseur est formé par l’association d’un transistor NMOS (M5) de
dimension 10 µm /0,25 µm et d’un PMOS (M6) de dimension 30 µm /0,25 µm.
Le fonctionnement de l’ensemble de la cellule de Gilbert correspond ainsi à la multiplication
des signaux VI ou VQ par un signal de valeur +1 ou -1, dans le domaine temporel.
Généralement, le dimensionnement des transistors de ces deux étages de la cellule de Gilbert
est un compromis entre le gain de conversion, le facteur de bruit, la linéarité, la consommation
et la fréquence de fonctionnement maximale. Dans notre cas, pour un courant de polarisation
égal à 6,8 mA, les dimensions des transistors (M1, M2 et M3, M4) de l’étage conversion
tension - courant sont choisies égales à 40 µm / 0,25 µm afin de diminuer les capacités parasites
et avoir un gain de conversion égal à l’unité au minimum vue la fréquence de fonctionnement
élevée. Pour l’étage de commutation, il est réalisé à base de transistors bipolaires (T1 et T2) dont
les dimensions sont 1,3 µm / 2 µm.
SM1+ SM1-
M1 M2 M3 M4 VI-
VI+
I
T1 T2
Vdd
M5
M6
62
CHAPITRE 2 : Etude, conception et implémentation d’un déphaseur actif à 5,8 GHz en technologie BiCMOS
SiGe:C 0,25 µm
Comme le montre la figure 2.18, l’addition des signaux SM1 et SM2 se fait en courant par le
biais de circuits résonnants parallèles LC. Ces derniers assurent la transformation
courant – tension et garantissent une large excursion du signal ainsi qu’une valeur de charge
importante afin de maximiser le gain. Les deux résonateurs LC utilisent la même inductance
différentielle de valeur 1,6 nH et deux capacités de valeurs égales à 700 fF. Ces valeurs seront
imposées par les résultats de l’extraction issue du dessin des masques.
Vdd Vdd
C C
L L
Out- Out+
Comme il a été précédemment énoncé, l’étage de sortie est formé par un amplificateur
différentiel et un buffer dont les architectures sont illustrées sur la figure 2.19. L’amplificateur
différentiel permet de convertir le signal différentiel en signal « single-ended » et le buffer
permet de réaliser l’adaptation sur 50 Ω. L’amplificateur différentiel est constitué d’une paire
différentielle formée par deux transistors NMOS (M5, M6) de 20 µm / 0,25 µm et d’une charge
active constituée par deux transistors PMOS (M7, M8) de 35 µm / 0,25 µm. Le courant de
polarisation I4, qui est égal à 3 mA, est fourni par la source de courant comme mentionné dans
la section 2.4.2. Le signal de sortie « single-ended » de l’amplificateur différentiel excite un
buffer en configuration collecteur commun. Ce dernier d’impédance d’entrée élevée et
d’impédance de sortie faible permet d’adapter l’impédance sur celle de l’antenne de 50 Ω.
Ainsi, une charge LC a été dimensionnée pour assurer le maximum de transfert de puissance
sur 50 Ω. La consommation en courant du buffer est de 6.7 mA et le transistor bipolaire T3 est
63
CHAPITRE 2 : Etude, conception et implémentation d’un déphaseur actif à 5,8 GHz en technologie BiCMOS
SiGe:C 0,25 µm
de dimension 0,8 µm / 4,7 µm. Les valeurs de L et C, obtenues suite à l’étape d’extraction du
dessin des masques détaillée plus tard, sont égales à 0,4 nH et 1,8 pF, respectivement.
V+ Out
-
V
Vdd Vdd
M7 M8
T3
Out
V+ V-
M5 M6 50 Ω
L C
Iamp
64
CHAPITRE 2 : Etude, conception et implémentation d’un déphaseur actif à 5,8 GHz en technologie BiCMOS
SiGe:C 0,25 µm
nombre de transistors parallèle afin de garantir une meilleure symétrie et appariement des
transistors.
En outre, une attention particulière a été portée au dessin des masques du filtre polyphase en
respectant la symétrie de la structure et en choisissant le niveau de métallisation le plus haut
afin de minimiser les pertes et ceci afin d’éviter un déséquilibre de phase et de gain entre les
voies I et Q. Par ailleurs, des simulations plus précises de type PLS (Post Layout Simulations)
qui prennent en compte les effets parasites de type résistifs, capacitifs et inductifs des lignes
d’interconnexions ont été également réalisées. Ces simulations post-layout permettent de
réajuster la fréquence de coupure et la quadrature entre les différentes voies du filtre. Cette
précision sur le gain et la phase permet de garantir la quadrature des signaux à la sortie du
modulateur IQ pour des combinaisons (I, Q) adjacentes. En tenant compte de tous les éléments
parasites rajoutés par l’étape du dessin des masques, les valeurs de résistance R et de capacité
C ont été choisies égales à 100 Ω et 239 fF, respectivement.
La photomicrographie du circuit fabriqué est présentée sur la figure 2.21. Il a été, par la suite,
encapsulé dans un boîtier de type HVQFN24.
65
CHAPITRE 2 : Etude, conception et implémentation d’un déphaseur actif à 5,8 GHz en technologie BiCMOS
SiGe:C 0,25 µm
Un circuit de test, utilisant un substrat Téflon (εr = 2,2, H = 0,508 mm), a également été
conçu pour effectuer la caractérisation du circuit. Comme le montre la figure 2.22, des
Composants Montés en Surface (CMS) ont été utilisés pour découpler les signaux parasites à
basses fréquences et à hautes fréquences ainsi que des lignes micro-rubans d’impédance
caractéristique 50 Ohms pour les signaux d’entrée et de sortie du déphaseur.
66
CHAPITRE 2 : Etude, conception et implémentation d’un déphaseur actif à 5,8 GHz en technologie BiCMOS
SiGe:C 0,25 µm
Le banc de mesure utilisé est présenté sur la figure 2.23. Le signal injecté à l’entrée du circuit,
ayant une fréquence finj et une puissance Pinj, est généré à l’aide d’un générateur Anritsu
MG3692A 20 GHz. Un coupleur 3 dB est utilisé afin de simultanément injecter le signal sur le
circuit et le visualiser. Un calibrage est donc nécessaire afin de délivrer la valeur souhaitée de
puissance Pinj à l’entrée du circuit. Un analyseur de signaux Anritsu MS2667C 30 GHz est
utilisé pour visualiser le spectre du signal de sortie et mesurer la fréquence d’oscillation libre
de l’OCT. Les mesures de déphasages sont effectuées avec un oscilloscope Lecroy SDA 816
Zi-A 16 GHz 40 GS/s.
Le tableau 2.3 présente les conditions statiques de mesures et de simulations post-layout du
circuit. Sur ce tableau, nous pouvons constater que la consommation totale du circuit en mesure
est supérieure à celle en simulation. En effet, lors du test de l’OCT en oscillation libre, il est
apparu que l’OCT n’arrive pas à démarrer pour certaines combinaisons IQ. Ce résultat peut être
expliqué par une variation de l’impédance présentée au résonateur de l’OCT lors du
changement de quadrant combinée à une mauvaise isolation de l’étage tampon conçu entre
l’OCT et le modulateur IQ. Ainsi, une augmentation du courant de référence de 0,6 mA à 0,9
mA s’est avérée nécessaire afin de démarrer les oscillations et les maintenir pour toutes les
combinaisons IQ.
67
CHAPITRE 2 : Etude, conception et implémentation d’un déphaseur actif à 5,8 GHz en technologie BiCMOS
SiGe:C 0,25 µm
Simulations Mesures
post-layout
68
CHAPITRE 2 : Etude, conception et implémentation d’un déphaseur actif à 5,8 GHz en technologie BiCMOS
SiGe:C 0,25 µm
Adaptation
Nous avons tracé ensuite la densité spectrale de puissance du signal de sortie du déphaseur
pour Vtune= 0,4 V et « IQ = 10 » en oscillation libre et sous injection. Comme le montre la figure
2.26 (a), la fréquence d’oscillation libre du signal de sortie du déphaseur dans ce cas est de 5,68
GHz. En appliquant un signal injecté de puissance Pinj = - 1,5 dBm et de fréquence finj = 5,8
GHz, l’oscillateur se verrouille sur finj, comme le montre la figure 2.26 (b), et ainsi un déphasage
est obtenu entre l’entrée et la sortie du déphaseur.
69
CHAPITRE 2 : Etude, conception et implémentation d’un déphaseur actif à 5,8 GHz en technologie BiCMOS
SiGe:C 0,25 µm
(a)
(b)
Déphasage
En appliquant un signal injecté de puissance Pinj = - 1,5 dBm, de fréquence finj = 5,8 GHz et
de phase ϕinj = 0°, un déphasage ∆𝜙 = 𝜙𝑖𝑛𝑗 − 𝜙 est obtenu en modifiant la fréquence
d’oscillation libre 𝑓0 par le biais de Vtune. Les mesures de déphasage sont réalisées avec un
oscilloscope Lecroy SDA 816 Zi-A 16 GHz 40 GS/s. La figure 2.27 illustre une comparaison
de la variation du déphasage obtenu en mesure et en simulation pour une combinaison du
modulateur «IQ = 00». Comme il a été démontré théoriquement, une variation linéaire du
déphasage est obtenue entre - 45°et + 45°. On remarque aussi que les valeurs des déphasages
mesurés entre ± 45° concordent avec celles obtenues en simulation post-layout.
70
CHAPITRE 2 : Etude, conception et implémentation d’un déphaseur actif à 5,8 GHz en technologie BiCMOS
SiGe:C 0,25 µm
La figure 2.28 illustre deux exemples de formes d'ondes sinusoïdales du signal d’entrée et
de sortie du déphaseur obtenues pour deux combinaisons différentes et pour une tension de
contrôle Vtune différente. Comme le montre la figure 2.28 (a) et (b), la valeur du déphasage
obtenue est de -120° et de 30° pour (“IQ = 01”, Vtune = 0,85 V) et (“IQ = 00”, Vtune = 0,48 V),
respectivement.
En commutant les signaux de commande (I, Q) entre 2,5 V et 0 V, un contrôle continu du
déphasage de 360° est obtenu, comme le montre la figure 2.29 et la figure 2.30. En effet, comme
présenté sur la figure 2.29, le déphasage mesuré ∆𝜙 peut être linéairement contrôlé en faisant
varier la fréquence d’oscillation libre à l’aide de la tension Vtune pour chaque combinaison IQ.
Ce déphasage varie autour de ± 45° pour chaque combinaison. Ainsi, une plage de
fréquence maximale allant de -140 MHz à +150 MHz autour de 𝑓𝑖𝑛𝑗 a permis d’obtenir une
plage de déphasage totale comprise entre -180° et +180°. Ce déphasage est contrôlé avec un
chevauchement entre deux quadrants adjacents afin d'assurer une continuité du déphasage entre
les quatre combinaisons (figure 2.30).
Comme montré sur ces deux figures, la différence de phase entre les quatre combinaisons IQ
n’est pas tout à fait égale à 90°. En effet, ceci est probablement dû à un déséquilibre sur les
voies I et Q du filtre polyphase comme évoqué précédemment. L’origine de ce déséquilibre
71
CHAPITRE 2 : Etude, conception et implémentation d’un déphaseur actif à 5,8 GHz en technologie BiCMOS
SiGe:C 0,25 µm
(a)
(b)
Figure 2. 28 Formes d’ondes à l’entrée et à la sortie du déphaseur pour : (a)“IQ = 01”
et Vtune = 0,85 V, (b) “IQ = 00” et Vtune = 0,48 V
72
CHAPITRE 2 : Etude, conception et implémentation d’un déphaseur actif à 5,8 GHz en technologie BiCMOS
SiGe:C 0,25 µm
Plage de verrouillage
73
CHAPITRE 2 : Etude, conception et implémentation d’un déphaseur actif à 5,8 GHz en technologie BiCMOS
SiGe:C 0,25 µm
Simulations
Mesures
post-layout
74
CHAPITRE 2 : Etude, conception et implémentation d’un déphaseur actif à 5,8 GHz en technologie BiCMOS
SiGe:C 0,25 µm
Les performances du circuit sont enfin comparées avec d’autres travaux récemment publiés
dans le tableau 2.5. On peut noter que le déphaseur proposé est capable de couvrir une plage de
déphasage de 360° avec de bonnes performances. En effet, le circuit fabriqué offre la plus faible
consommation et la plus forte densité d'intégration par rapport aux travaux utilisant la même
technologie [53],[57]. De plus, comparé au circuit présenté en [57] qui est conçu pratiquement
à la même fréquence, notre système est capable de réaliser un contrôle continu du déphasage
dans tout le plan de phase. En outre, le déphaseur conçu occupe moins de surface et consomme
moins de puissance que le travail présenté dans [52], qui est plutôt implémenté en technologie
BiCMOS 0,13 µm. Bien évidemment, le circuit présenté en [54] a de meilleures performances
en termes de taille de puce et de consommation puisqu'il est conçu dans une technologie plus
avancée. Ces résultats confirment donc le potentiel du déphaseur actif proposé comme une
technique très prometteuse pour la commande en phase d’un réseau d’antennes lacunaire.
Analogique +
Numérique Numérique Numérique Analogique
Contrôle de phase Numérique
(6 bit) (6 bit) (6 bit)
(2bit)
2.6 Conclusion
Dans ce chapitre, une architecture originale de déphaseur actif pour la formation de faisceau
à 5,8 GHz entièrement intégré en technologie BiCMOS SiGe:C 0,25µ m a été présentée. Le
contrôle en phase est réalisé à l’aide d’un OCT verrouillé par injection, pour une variation fine
75
CHAPITRE 2 : Etude, conception et implémentation d’un déphaseur actif à 5,8 GHz en technologie BiCMOS
SiGe:C 0,25 µm
de phase, associé à un modulateur IQ, pour un contrôle par pas de 90° dans tout le plan de
phase. La première partie de ce chapitre a été consacrée à l’étude théorique permettant de
caractériser le comportement d’un oscillateur Van der Pol sous injection par ses équations
dynamiques des amplitudes et des phases. Dans la deuxième partie, la conception et
l’implémentation du déphaseur a été détaillée. De même, la comparaison des performances du
déphaseur, obtenues expérimentalement et en simulations post-layout, a démontré une bonne
concordance. Les résultats de mesures ont montré qu’avec une puissance injectée égale à –1,5
dBm, un contrôle continu du déphasage de 0 à 360° est réalisable à l’aide de la commande
analogique Vtune et des deux commandes numériques I et Q. Ainsi, l’utilisation d’un tel circuit
associé à un réseau d’antennes lacunaire devrait permettre la mise en œuvre d’un système de
formation de faisceau capable de focaliser l’énergie EM dans tout l’espace afin d’assurer la
recharge de l’ensemble des capteurs composant le réseau.
76
CHAPITRE 3 :
Conception et implémentation
d’un système de récupération
d’énergie EM
77
78
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
3.1 Introduction
79
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
Antenne de
récéption
Circuit de Filtre
Filtre HF redressement Charge
DC
Le circuit de redressement, qui est à base d’éléments non linéaires (diode Schottky, transistor
MOS) permet principalement de convertir l’énergie RF en une tension DC. Dans la bande de
fréquence d’intérêt, notre choix s’est naturellement orienté vers les diodes Schottky. Toutefois,
vu la non linéarité de la diode, des harmoniques d’ordres supérieurs sont générées et perturbent
le comportement du circuit. Ces harmoniques indésirables peuvent affecter le fonctionnement
du circuit et leurs effets doivent être minimisés. A cet égard, deux filtres sont généralement
conçus des deux côtés du redresseur : le filtre d’entrée HF et le filtre de sortie DC. Le filtre
d’entrée HF a une double fonction. D’une part, il assure la réjection des composantes
harmoniques qui peuvent être réfléchies et ainsi rayonnées par l’antenne réceptrice ce qui
engendre des pertes par rayonnement. D’autre part, dans la bande de fréquence souhaitée, il
assure l’adaptation d’impédance entre l’antenne et le circuit de redressement pour un transfert
maximal de puissance. Le filtre de sortie DC est un filtre passe bas qui bloque la fréquence
fondamentale et ses harmoniques et ne laisse passer que la composante DC vers la charge. La
charge à la sortie du « rectenna » représente l’impédance équivalente du dispositif qui devra
être alimenté.
80
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
Dans le processus de conversion RF-DC, des transistors ou des diodes peuvent être utilisés.
Cependant, aux fréquences microondes, les diodes Schottky sont les plus souvent utilisées par
rapport aux diodes classiques à jonction PN. En effet, elles sont caractérisées par une tension
de seuil faible ce qui les rend très sensibles aux faibles niveaux de tensions délivrés par
l’antenne. En outre, elles présentent un temps de transition assez court grâce à leur faible
capacité de jonction ce qui les rend très rapides en commutation et donc plus aptes à fonctionner
à des fréquences allant jusqu’à plusieurs dizaines de gigahertz.
La diode Schottky est le composant le plus important parmi les différents éléments
constituant la « rectenna ». En effet, toutes les performances dépendent essentiellement des
paramètres de la diode utilisée. Ainsi, le choix de cette diode est une étape très importante dans
la conception du redresseur. Comme le montre la figure 3.2, le modèle électrique équivalent
d’une diode Schottky sans boîtier est constitué d’une résistance série RS, d’une résistance de
jonction Rj non linéaire et d’une capacité de jonction non linéaire Cj variable [74].
Cj
A Rs K
Rj
Vj
La résistance de jonction Rj dépend de la valeur du courant qui passe dans la jonction. Elle est
donnée par la relation suivante [75]:
𝑛𝑘𝑇
𝑅𝑗 = (3.1)
𝑞(𝐼𝑆 + 𝐼𝑏 )
81
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
La capacité de jonction dépend de la tension Vj qui est appliquée à ses bornes et elle représente
les effets d’accumulation de charge dans la jonction. Elle peut avoir deux définitions suivant
qu’elle soit polarisée en direct ou en inverse [76].
𝐼𝑠 𝑞 ( 𝑞𝑉𝑑 )
𝐶𝑗 = 𝑡 𝑒 𝑁𝑘𝑇 (3.2)
𝑁𝑘𝑇
Avec t : le temps de transit ;
N : le coefficient d’émission ;
𝑉𝑗 −𝑀 (3.3)
𝐶𝑗 = 𝐶𝑗0 (1 − )
𝑉𝑡
Avec 𝐶𝑗0 : la capacité de jonction à polarisation nulle ;
M : le coefficient de variation de jonction ;
𝑉𝑡 : la tension de seuil de la diode ;
De cette relation (3.4), il suit que la fréquence de travail doit être inférieure à la fréquence de
coupure de la diode, assurant ainsi un fonctionnement correct de la diode. Dans notre cas, la
fréquence de coupure doit être très élevée et il est donc nécessaire de choisir des diodes pour
lesquelles les valeurs de Rs et Cj sont faibles. Ces caractéristiques se retrouvent dans la diode
Schottky.
Une diode Schottky est aussi caractérisée par sa tension de claquage 𝑉𝑏𝑟 qui limite le niveau de
tension DC aux bornes de la diode à 𝑉𝑏𝑟 ⁄2. Cette condition permet de limiter l’amplitude crête
à crête du signal alternatif d’entrée appliqué à la diode à Vbr et ainsi limiter le niveau de
puissance RF maximale utilisé dans le circuit de conversion RF-DC [74].
Une « rectenna » est généralement évaluée selon deux grandeurs : le rendement et/ou la
tension de sortie. D’ailleurs, ces deux critères sont les plus fréquemment utilisés comme
objectifs lors de l’optimisation d’une « rectenna ». On trouve donc de tels circuits optimisés
pour avoir un meilleur rendement et d’autres optimisés pour avoir une tension de sortie la plus
82
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
élevée possible. Toutefois, le caractère non linéaire du circuit de conversion rend les différentes
étapes de conception et d’optimisation compliquées. En effet, les deux paramètres rendement
et tension de sortie dépendent non seulement de la puissance à l’entrée mais aussi de la
fréquence de travail et de la charge de sortie. Cela est dû d’une part, à la variation de l’efficacité
des diodes en fonction de la tension appliquée à leurs bornes et d’autre part, à toutes les
interdépendances. C’est-à-dire, au fait que l’impédance à l’entrée varie en fonction de la
puissance et de la fréquence qui sont présentés à l’entrée, mais également en fonction de la
charge et de l’adaptation entre les différentes parties du circuit. Par conséquent, les
performances du circuit de conversion sont affectées par toutes ces interactions [78].
Dans la littérature, le rendement de conversion RF-DC, donné par l’équation (3.5), représente
la définition du rendement de la « rectenna » la plus rigoureuse. En effet, cette relation exprime
la capacité du circuit de redressement à générer une puissance électrique DC ( 𝑃𝐷𝐶 ) à la charge
de sortie à partir de l’énergie RF qui lui est fournie par la source micro-onde :
𝑃𝐷𝐶
𝜂𝑅𝐹−𝐷𝐶 = (3.5)
𝑃𝑅𝐹
83
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
2
𝑐𝑟
𝑉𝑏𝑟 (3.6)
𝑃𝑅𝐹 =
4 𝑅𝐿
100 %
Effet de Vbr
Effet des harmoniques
Rendement
d’ordre supérieur
Effet de Vbr
Allure du rendement
maximal
Cette configuration, illustrée sur la figure 3.4, utilise une simple diode en série entre le filtre
d’entrée HF et le filtre DC de sortie. Elle permet de réaliser un redressement simple alternance.
Ce type de structure est le mieux adapté pour la technologie micro-ruban car les capacités dans
le filtre HF sont placées en parallèle. L’avantage de cette structure est donc principalement lié
à sa facilité de réalisation et de conception ainsi que son adéquation à la récupération d’énergie
EM pour des signaux de faibles niveaux de puissances [75].
84
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
Filtre
Filtre HF
DC
charge
Cette configuration, illustrée sur la figure 3.5, utilise une simple diode placée en parallèle
entre le filtre d’entrée HF et le filtre DC de sortie avec la cathode ou l’anode connectée à la
masse. Ainsi, la diode se retrouve directement polarisée par la tension DC générée. Elle permet
aussi de réaliser un redressement simple alternance. Cette topologie offre l’avantage de la
récupération de signaux de faibles niveaux de puissance, comme pour la configuration série
[75]. Cependant, sa réalisation en technologie micro-ruban est difficile car elle nécessite des
configurations de filtres à l’entrée où les capacités sont placées en série sur la ligne ce qui rend
leur réalisation délicate.
Filtre
Filtre HF
DC
Charge
La configuration doubleur de tension, illustrée sur la figure 3.6, peut être vue comme une
association de la topologie série et de la topologie parallèle décrites précédemment. Elle
comporte deux diodes, l’une montée en parallèle et l’autre en série avec une capacité de
stockage placée en entrée. Elle permet de réaliser un redressement double alternance. En
conséquence, ce type de redresseur permet, dans le cas de forts niveaux de puissances,
d’atteindre un niveau de tension récupéré plus élevé que les structures mono diode mais avec
un rendement de conversion RF-DC plus faible [79]. En connectant en cascade plusieurs étages
85
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
de doubleur de tension, des multiplicateurs de tension sont obtenus, comme le montre la figure
3.7. Ceci permet de générer une tension plus élevée en sortie.
Filtre
Filtre HF
DC
Charge
86
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
Des méthodes d’analyses de circuits redresseurs ont été proposées dans la littérature afin
d’évaluer le rendement de conversion du redresseur. Ces modèles permettent d’exprimer ce
dernier en fonction des différents paramètres de la diode Schottky et tiennent compte de la
variation de la puissance à l’entrée. Le modèle théorique développé dans [80] pour une
topologie mono diode parallèle ne tient pas compte de l’effet de la tension de claquage Vbr qui
limite le rendement maximum (figure 3.3). Dans [81], une structure de multiplieur à N étages
a été analysée théoriquement en utilisant une méthode basée sur le calcul de l’impédance
d’entrée du redresseur pour l’estimation du rendement. Ainsi, en s’appuyant sur le même
principe que celui proposé dans [80] et [81], une modélisation de l’architecture d’un multiplieur
à N étages (figure 3.7) est détaillée ci-dessous afin de calculer le rendement du redresseur en
évaluant les différentes pertes dans la (ou les) diode(s).
DN
Vn
C3
DN-1
D4 CL RL
Vn-1
C2 Vs
D3
D2
V1 V2 C5
C1
RF D1 C4
Notons que le modèle de la diode Schottky utilisé ne tient pas compte des éléments parasites
introduits par le boîtier de la diode, comme le montre la figure 3.2. Dans le développement qui
va suivre et afin de simplifier les calculs, un comportement idéal de la diode Schottky est
supposé. Pour cela les quatre hypothèses suivantes sont considérées [81] :
(1) La tension Vin est formée uniquement de la composante fondamentale, toutes les
composantes harmoniques d’ordre supérieur sont négligées, soit :
87
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
(2) Lorsque la diode est dans l’état bloqué, la résistance de jonction est supposée infinie et tout
le courant passe à travers Cj(Vj),
(3) Lorsque la diode est dans l’état passant, tout le courant passe à travers Rj(Vj) et la tension
de seuil Vt est constante,
(4) Toutes les diodes sont identiques.
En tenant compte de toutes ces approximations, le potentiel Vn est défini comme suit [81]:
𝑉
𝑉𝑛 (𝑡) = − 𝑠⁄𝑁 + 𝑉1 cos(𝜔𝑡) , (3.8)
La tension de jonction Vj aux bornes de chaque diode est donnée par l’équation suivante :
La figure 3.8 illustre les formes d’ondes des signaux Vn et 𝑉𝑗 . 𝜙 est la différence de phase entre
Vn et 𝑉𝑗 .
Ainsi, d’après la loi de Kirchhoff appliquée au circuit équivalent de la figure 3.7, on obtient :
𝑉𝑠⁄ 𝑉𝑗,𝑑𝑐
𝑁=− 𝑅
, (3.10)
1+𝑁 𝑆
𝑅𝐿
Avec 𝑉𝑗,𝑑𝑐 la valeur moyenne de la tension de jonction 𝑉𝑗 pendant un seul cycle, définie par :
𝜃𝑜𝑛 2𝜋−𝜃𝑜𝑛
1 1
𝑉𝑗,𝑑𝑐 = ∫ 𝑉𝑡 𝑑𝜃 + ∫ (−𝑉𝑗0 + 𝑉𝑗1 𝑐𝑜𝑠𝜃)𝑑𝜃 ,
2𝜋 2𝜋
−𝜃𝑜𝑛 𝜃𝑜𝑛 (3.11)
88
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
Tension
Phase
Vt Ɵ=ωt-ф
2π-Ɵon
-Ɵon 0 Ɵon
Vj
-Vj0
-Vs/N
Vj1
V1
VN
Comme le montre la figure 3.8, 2𝜃𝑜𝑛 est l’interval de temps pendant lequel la diode est passante
avec 𝜃(𝑡) la phase instantanée définie par 𝜃(𝑡) = 𝜔𝑡 − 𝜙. Ainsi, 𝜃𝑜𝑛 est calculé à partir de
l’instant où la diode Schottky passe de l’état bloqué à l’état passant, soit :
𝑉𝑡 + 𝑉𝑗0
cos(𝜃𝑜𝑛 ) = (3.13)
𝑉𝑗1
𝐶𝑗0
𝐶𝑗 (𝑡) = = 𝐶0 + 𝐶1 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡 − 𝜙) + 𝐶2 𝑐𝑜𝑠(2𝜔𝑡 − 2𝜙) + ⋯ (3.15)
𝑉𝑠 (𝑡)
√1 − 𝑁
𝑉𝑡
89
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
𝑉𝑠
𝜔𝑅𝑆 (𝐶1 𝑉𝑗0 − 𝐶0 𝑉𝑗1 ) sin 𝜃 = 𝑉𝑗0 − + (𝑉1 cos𝜙 − 𝑉𝑗1 )𝑐𝑜𝑠𝜃 − 𝑉1 𝑠𝑖𝑛𝜙𝑠𝑖𝑛𝜃 (3.16)
𝑁
𝑉𝑠
𝑉𝑗0 = (3.17)
𝑁
𝑉𝑗1 = 𝑉1 𝑐𝑜𝑠𝜙 (3.18)
En remplaçant les grandeurs Vj1 et Vj0 dans l’équation (3.19) par leurs expressions données dans
les équations (3.13) et (3.17) et en divisant l’équation (3.19) par l’équation (3.18), on peut
écrire :
𝑐𝑜𝑠 𝜃𝑂𝑛
𝜙 = 𝑎𝑟𝑐𝑡𝑔 𝜔𝑅𝑆 (𝐶0 − 𝐶1 ) = 𝑎𝑟𝑐𝑡𝑔(𝜔𝑅𝑆 𝐶𝑒𝑓𝑓 ) (3.20)
𝑉
1+ 𝑡
𝑉𝑠 ⁄𝑁
( )
Avec Ceff : la capacité effective que l’on approximera égale à la valeur de Cj pour la suite du
calcul.
Ensuite, en substituant les équations (3.17), (3.10) et (3.18) dans l’équation (3.11), on obtient :
Par la suite, la relation suivante entre 𝜃𝑜𝑛 , RS, RL et 𝑉𝑓 = 𝑉𝑡 ⁄𝑉𝑠 est déduite en remplaçant les
équations (3.17) et (3.18) dans l’équation (3.13) et en utilisant l’équation (3.21) :
𝜋𝑅𝑆
𝑡𝑎𝑛𝜃𝑜𝑛 − 𝜃𝑜𝑛 = (3.22)
1
𝑅𝐿 ( + 𝑉𝑓 )
𝑁
Ainsi, pour des valeurs de Rs, RL, Vf et N données, la variable dynamique 𝜃𝑜𝑛 est déterminée en
résolvant l’équation (3.22). Par ailleurs, la valeur du rendement théorique, donnée par
l’expression suivante, est déterminée à partir du calcul des différentes pertes de chaque
diode « PL » :
𝑃𝐷𝐶 𝑃𝐷𝐶
𝜂= = (3.23)
𝑃𝑖𝑛 𝑃𝐿 + 𝑃𝐷𝐶
90
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
Avec 𝐿𝑜𝑛,𝑅𝑆 , 𝐿𝑜𝑓𝑓,𝑅𝑆 les pertes par effet joule dans la résistance série Rs respectivement à l’état
ON et à l’état OFF. De plus, puisque la résistance de jonction est supposée infinie à l’état OFF,
seules les pertes au niveau de la jonction de la diode 𝐿𝑜𝑛,𝑑𝑖𝑜𝑑𝑒 à l’état ON sont considérées. Ces
différentes pertes, détaillées ci-dessous, sont déterminées à partir du calcul du produit de la
valeur moyenne du courant et de la tension au niveau de la résistance Rs et de la jonction. Soit :
𝜃𝑜𝑛
1 (𝑉𝑁 − 𝑉𝑡 )2 (3.25)
𝐿𝑜𝑛,𝑅𝑆 = ∫ 𝑑𝜃
2𝜋 𝑅𝑆
−𝜃𝑜𝑛
2𝜋−𝜃𝑜𝑛
1 (𝑉𝑁 − 𝑉𝑗 )2
𝐿𝑜𝑓𝑓,𝑅𝑆 = ∫ 𝑑𝜃 (3.26)
2𝜋 𝑅𝑆
−𝜃𝑜𝑛
𝜃𝑜𝑛
1 (𝑉𝑁 − 𝑉𝑡 )𝑉𝑡 (3.27)
𝐿𝑜𝑛,𝑑𝑖𝑜𝑑𝑒 = ∫ 𝑑𝜃
2𝜋 𝑅𝑆
−𝜃𝑜𝑛
La puissance de sortie DC, notée 𝑃𝐷𝐶 est donnée par la relation suivante :
𝑉𝑠2 (3.28)
𝑃𝐷𝐶 =
𝑅𝐿
Cependant, si la tension DC aux bornes d’une diode dépasse la tension maximale, limitée
à 𝑉𝑏𝑟 ⁄2 , comme cela a été cité précédemment dans la section 3.2.2, la puissance DC sera
déterminée par l’équation (3.29).
𝑁𝑉𝑏𝑟 2
( )
𝑃𝐷𝐶 = 2 (3.29)
𝑅𝐿
Les principales étapes de conception d’un circuit de conversion RF-DC sont résumées dans
le schéma synoptique de la figure 3.9. Compte tenu de la complexité de conception et de
l’optimisation de ces circuits, cette méthodologie a pour but de simplifier et de faciliter ce
processus dans le but d’atteindre l’objectif désiré. Pour ce faire, deux outils, « Matlab » et
91
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
Suite à l’étude théorique détaillée précédemment, nous allons dans cette partie décrire l’outil
d’aide à la conception développé. Grâce à cet outil, le concepteur fait le choix de la diode et de
la topologie sans perdre de temps dans la mise en œuvre des simulations type ADS pour simuler
le comportement de différentes architectures et de différents types de diodes. Cet outil consiste
en un programme réalisé sous Matlab qui comprend les cinq étapes principales suivantes :
92
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
(1) Définition des différents paramètres nécessaires pour le calcul : le nombre d’étages (N), les
paramètres du modèle Spice de la diode Schottky (Rs, Vt, Cj0, Vbr), la fréquence de
fonctionnement et la charge RL. La tension de sortie DC variera, quant à elle, d’une valeur
proche de zéro à une valeur plus grande et acceptable (par exemple 10 V).
Ensuite, les étapes (2) à (5) suivantes sont répétées pour chaque valeur de la tension DC de
sortie :
(2) Résolution de l’équation (3.22) pour déterminer la valeur de 𝜃𝑜𝑛 ;
(3) Détermination du retard de phase 𝜙 à partir de l’équation (3.20) ;
(4) Calcul des différentes pertes définies par les équations (3.25), (3.26) et (3.27) ;
(5) Calcul de la puissance RF à l’entrée et détermination du rendement à partir de l’équation
(3.23).
En conséquence, l’évolution du rendement de conversion RF-DC théorique en fonction de la
puissance RF incidente peut être obtenue à partir de cet outil.
La diode Schottky est l’élément clé du processus de conversion RF-DC. Toutes les
performances de la « rectenna » dépendent principalement des paramètres de la diode. Pour
cette raison, l’outil d’analyse de circuit redresseur développé sous l’environnement Matlab et
présenté précédemment, permet de réaliser une étude paramétrique sur certains éléments
critiques de la diode. Ceci afin de comprendre l’effet de chaque paramètre sur l’évolution du
rendement et ainsi justifier le choix de la diode en fonction des spécifications de l’application
visée.
⁎ Influence de la résistance Rs
La résistance série de la diode Schottky symbolise les dissipations par effet joule. La figure 3.10
(a) montre que plus la valeur de la résistance Rs est élevée, plus le rendement de conversion
93
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
diminue. Ainsi lors du choix de la diode, il faut s’assurer que la valeur de Rs soit la plus faible
possible pour minimiser son effet sur le rendement.
La figure 3.10 (b) montre l’effet de la variation de la capacité de jonction à polarisation nulle
Cj0 sur le rendement. On constate que plus la valeur de cette capacité est faible plus le rendement
est élevé. Ainsi, il s’avère judicieux de choisir une diode Schottky qui présente une faible
capacité de jonction.
La figure 3.10 (c) montre l’effet de la variation de la tension de seuil Vt sur le rendement de
conversion. Ainsi, on constate que pour de faibles niveaux de puissance à l’entrée, plus la
tension de seuil est faible plus le rendement est élevé. En effet, une tension de seuil faible permet
à la diode de fonctionner pour de faibles niveaux de tensions à ses bornes et ainsi récupérer plus
de puissance. Par conséquent, les diodes Schottky dont les tensions de seuil sont les plus faibles
possibles sont à privilégier.
La figure 3.10 (d) représente l’effet de la variation de la tension de claquage sur le rendement
de conversion. Plus la tension de claquage augmente, plus le niveau de puissance RF maximale
à convertir augmente. Ainsi, une diode Schottky ayant une faible valeur de tension de claquage
n’est pas adaptée pour un fonctionnent avec des niveaux de puissances importants.
(a)
94
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
(b)
(c)
(d)
Figure 3. 10 Variation du rendement de conversion théorique en fonction (a) de la résistance
série « Rs », (b) de la capacité de jonction à polarisation nulle « Cj0 », (c) de la tension de
seuil « Vt »et (d) de la tension inverse de claquage « Vbr »
95
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
Ainsi, les résultats obtenus montrent que la série HSMS-286x est la mieux adaptée pour la
récupération de faibles niveaux de puissance à la fréquence 5,8 GHz. En effet, cette série a été
conçue pour une utilisation dans l’intervalle de fréquence [0,915 - 5,8] GHz. Par ailleurs, elle
offre la meilleure sensibilité pour les faibles densités de puissance. Sa faible résistance série Rs
minimise les pertes et sa faible tension de claquage Vbr lui permet de fonctionner pour de faibles
valeurs de puissance à l’entrée. Ainsi, la série de diode Schottky HSMS-286x a été sélectionnée
96
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
pour nos travaux car elle offre le meilleur rendement pour des puissances RF incidentes aux
alentours de -5 dBm.
97
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
atteignent leur maximum augmente avec le nombre d’étages. En effet, plus le nombre d’étages
augmente, plus on a besoin de puissance pour compenser l’augmentation des pertes. Par
conséquent, notre choix s’est porté sur une topologie mono diode qui présente le meilleur
rendement pour les faibles niveaux de puissances. D’après l’analyse effectuée dans la section
3.2.4, une configuration à diode série est sélectionnée pour une implémentation en technologie
micro-ruban.
98
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
Diode Schottky
Filtre HF
Source RF
CDC
Stub λ/4
RL
Le filtre HF et le filtre DC, qui sont de part et d’autre de la diode Schottky, sont réalisés en
technologie micro-ruban. L’outil « LineCalc » d’ADS est alors employé pour dimensionner ces
lignes. Les moteurs de simulation LSSP (Large Signal S-Parameter) et HB (Harmonic Balance)
sont également utilisés pour les simulations et l’optimisation.
99
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
Architecture du filtre DC
Le filtre DC est un filtre passe bas qui bloque le signal RF et ses harmoniques et laisse passer
seulement la composante DC vers la charge. La figure 3.16 illustre la structure du filtre DC
choisi et implémenté en technologie micro-ruban. Celui-ci est tout d’abord formé par une ligne
de longueur l1=λ/4 à la fréquence de travail chargée par un circuit ouvert dont le but est de
présenter un court-circuit à la fréquence fondamentale et à ses composantes harmoniques
impaires. De plus, une ligne de longueur l2=λ/8 également chargée par un circuit ouvert permet
de présenter un court-circuit à l’harmonique 2 de même qu’aux composantes harmoniques 6,
10, 14, etc. Le filtre DC comporte aussi une ligne de longueur l4=λ/4 de grande largeur qui se
comporte comme une capacité parallèle de forte valeur afin d’éliminer les ondulations
résiduelles sur la tension DC de sortie. Enfin, la ligne l3, est choisie de longueur λ/16 à la
fréquence de travail de façon à ce que, associée à la ligne l4, elles permettent d’éliminer la
composante harmonique 4 [77], [86].
l3=λ/16
l1=λ/4
Cathode Charge
l2=λ/8
l4=λ/4
100
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
Après avoir conçu le filtre DC, nous passons à l’étape de conception du filtre d’entrée RF.
Zs = 50 Ω Ze = Re+jXe
Capacité
ligne50 Ω
Inductance
Anode
101
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
102
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
Afin d’illustrer les résultats de simulations et l’impact de certains paramètres tels que la charge
de sortie, la fréquence de fonctionnement et la puissance d’entrée sur les performances du
circuit, une analyse est détaillée ci-dessous. Cette analyse permet d’illustrer le phénomène de
la non linéarité du circuit et l’importance d’exécuter plusieurs itérations d’optimisation du
circuit lorsque l’un des paramètres change.
Dans cette partie, nous présenterons les résultats de simulation en analysant l’influence de
certains paramètres sur les performances du circuit.
Adaptation du circuit
A l’aide du moteur de simulation LSSP d’ADS, le coefficient de réflexion (S11) est tracé en
fonction de la puissance RF à l’entrée « Pin » ou en fonction de la fréquence. La figure 3.19 (a)
montre l’évolution du (S11) en fonction de la puissance pour trois valeurs de fréquence : 5,6,
5,8 et 6 GHz et la figure 3.19 (b) montre l’évolution du (S11) en fonction de la fréquence pour
trois valeurs de puissances : 0, -5 et -10 dBm. Les deux figures montrent un bon niveau
d’adaptation à la fréquence 5,8 GHz et à la puissance -5 dBm. En plus, on remarque que ce
point d’adaptation optimal n’est pas toujours le même et change lorsque la fréquence varie
(figure 3.19 (a)) ou lorsque la puissance varie (figure 3.19 (b)). Ces résultats s’expliquent par
le comportement non linéaire de la diode qui se traduit par une variation de son impédance en
fonction de la puissance et de la fréquence.
⁎ Influence de la charge RL
103
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
(a)
Figure 3. 19 S11 simulé (a) en fonction de la puissance pour différentes valeurs fréquences
(b) en fonction de la fréquence pour différents niveaux puissances
104
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
Un redresseur optimisé en rendement a tendance à avoir une charge optimale de valeur moins
importante que celui optimisé en tension. La valeur de cette charge R L est obtenue suite à une
méthodologie de conception et d’optimisation du circuit de conversion RF-DC. Dans notre cas,
comme nous l’avons énoncé précédemment et comme le montre la figure 3.20, RL est de l’ordre
de 2,7 kΩ.
Les figures 3.21 (a) et (b) montrent respectivement la variation de la tension de sortie et celle
du rendement en fonction de la fréquence pour trois valeurs de puissances différentes (-10 dBm,
-5 dBm et 0 dBm) et pour une valeur de charge RL égale à 2,7 kΩ. Les deux figures montrent
que pour une puissance d’entrée de -5 dBm, le dispositif atteint un rendement maximal de 44
% et une tension maximale de 0,6 V autour de 5,8 GHz. En s’écartant de ce niveau de puissance
(-5 dBm), les performances du circuit autour de ce point optimal changent. En effet, le point
optimal en rendement ou en tension se déplace vers une autre valeur de fréquence quand le
niveau de puissance change et vice-versa. Autrement dit, un circuit de conversion RF-DC conçu
et optimisé autour d’une valeur bien déterminée de puissance RF et de fréquence est sensible à
toute variation de puissance ou de fréquence à cause de la non linéarité de la diode Schottky.
Ceci explique en quoi la phase d’optimisation d’un tel dispositif est tellement critique.
La figure 3.22 montre une photographie du circuit fabriqué et la figure 3.23 illustre le banc
de mesure utilisé pour la caractérisation du circuit redresseur. Un générateur Anritsu MG3692A
20 GHz permet de générer un signal RF à l’entrée du circuit via un connecteur SMA. La valeur
de la tension de sortie DC est mesurée à l’aide d’un multimètre connecté aux bornes de la charge
RL d’une valeur de 2,7 kΩ pour différentes puissances RF à l’entrée.
105
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
(a)
(b)
106
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
107
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
(a)
(b)
A l’aide de l’analyseur de réseau vectoriel Anritsu 37325C 13,5 GHz, les mesures des
paramètres « S » du circuit sont réalisées. En simulation, le moteur LSSP de ADS est utilisé
pour le tracé des courbes de paramètres « S ». La figure 3.25 illustre les courbes du coefficient
de réflexion (S11) simulé et mesuré en fonction de la fréquence pour une puissance d’entrée
égale à -5 dBm. On remarque que malgré le décalage de 140 MHz du pic d’adaptation entre les
résultats de mesures et les résultats de simulations, le circuit reste toujours adapté en mesure à
la fréquence de 5,8 GHz. Cette différence peut être expliquée, tout d’abord, par le rajout
108
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
d’éléments parasites en mesure qui ne sont pas pris en compte en simulations tels que les
soudures, les boîtiers des composants CMS, les vias, etc. En plus, les variations des
caractéristiques du substrat telles que la permittivité relative et l’épaisseur peuvent modifier le
comportement fréquentiel des filtres réalisés en technologie micro-ruban.
Le tableau 3.2 présente les performances du redresseur à une puissance RF égale à -5 dBm et
une fréquence de 5,8 GHz en théorie, simulations et mesures. Les résultats théoriques donnés
sont issus de notre programme développé sous Matlab détaillé ci-dessus et d’une autre méthode
analytique expliquée dans [81]. Il est évident que les deux modèles théoriques présentent des
résultats plus optimistes. Cependant, les résultats trouvés à l’aide de la méthode théorique
utilisée dans notre approche de conception sont plus proches des résultats expérimentaux. Les
différences observées entre les simulations et les mesures peuvent s’expliquer par le fait que les
simulations ne tiennent pas compte des différentes pertes causées par les conditions réelles de
mesure.
109
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
3.4 Mise en application d'une « rectenna » à 5,8 GHz associée à un gestionnaire d’énergie
BQ 25570 pour la récupération d’énergie EM
Source RF Antenne de
réception
Charge
Redresseur PMU
(capteur)
Rectenna
110
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
111
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
Le module intègre un élément de stockage ainsi que des composants localisés tels que des
résistances, des condensateurs et des inductances qui sont associés au convertisseur BQ25570.
Vs Vout
Pin
Générateur Redresseur
TI BQ25570 Charge
RF
Vbat
Cbat
112
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
La figure 3.29 illustre l’allure de la tension « Vbat » aux bornes du condensateur Cbat et l’allure
de la tension Vout à la sortie du régulateur « Buck » aux bornes de la charge DC ainsi que l’allure
de la tension Vs à l’entrée du BQ25570. Ainsi, au cours du fonctionnement normal, après avoir
quitté la phase de démarrage « cold start », et pour une puissance RF à l’entrée égale à -5 dBm
(figure 3.29 (a)) et 0 dBm (figure 3.29 (b)), la tension de sortie Vout est égale à 1,8 V pour une
durée Tp de 1 s déclenchée par les deux seuils 𝑉𝑏𝑎𝑡_𝑂𝐾_𝑃𝑅𝑂𝐺 et 𝑉𝑏𝑎𝑡_𝑂𝐾_𝐻𝑌𝑆𝑇 au cours de la
décharge de Cbat. Il est à noter que, comme le montre la courbe en bleu représentant la tension
Vs, toutes les 16 secondes, une nouvelle mesure de la tension de sortie à vide du redresseur
(tension d’entrée du BQ25570) est effectuée pendant 256 ms afin de réajuster le point de
fonctionnement nominal (MPP).
113
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
Ainsi, comme le montrent les courbes de la figure 3.29, pour une puissance d’entrée égale à -5
dBm, il faut un temps de recharge (Tr) de 30 s pour charger la capacité et ainsi activer la sortie
(Vout) alors que pour une puissance d’entrée égale à 0 dBm, un temps de recharge de 7 s est
suffisant.
La puissance moyenne de sortie Pout aux bornes de la charge DC est calculée en utilisant la
relation suivante :
𝑇𝑝
𝑃𝑜𝑢𝑡 = 𝑃
𝑇𝑝 + 𝑇𝑟 𝑝 (3.30)
fonction de la puissance Pin sur la figure 3.31. Le système possède une sensibilité qui atteint
-12 dBm. Cette sensibilté en puissance traduit le niveau de puissance minimale à partir de
laquelle un transfert d’énergie est possible. En effet, le systéme est capable de maintenir un
niveau de tension DC à la sortie égale à 1,8 V lorsque la puissance RF à l’entrée décroit jusqu’à
-12 dBm. En plus, on peut noter, d’après la figure 3.31, que le systéme posséde un rendement
global 𝜂𝐺 supérieur au rendement du redresseur seul lorsque le niveau de puissance RF à
l’entrée est supérieur à -10 dBm. Il est égal à 24 % à -10 dBm et atteint 58 % à -2 dBm.
114
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
Ceci est dû au fait que le gestionnaire d’énergie module son impédance d’entrée lorsque le
niveau de la puissance RF varie afin de se placer toujours au point optimal (MPP) et ainsi
assurer un transfert maximum de puissance.
La figure 3.32 présente la variation de l’énergie accumulée pendant Tp = 1 s en fonction du
temps de recharge et de la valeur de la puissance RF (Pin). On remarque que pour la même
quantité d’énergie accumulée, le temps de recharge augmente lorsque le niveau de puissance
RF à l’entrée diminue. Par exemple, quand le niveau de puissance diminue de 0 dBm à -5 dBm,
le temps de recharge nécessaire pour récupérer 10 mJ augmente de 15 s à 65 s, respectivement.
115
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
Dans cette manipulation, l’antenne de réception est associée au redresseur pour former la
« rectenna ». La transmission d’énergie RF à travers l’espace libre est effectuée à l’aide d’une
source RF couplée à une antenne de type cornet présentant un gain de 19 dB à la fréquence de
5,8 GHz. Le schéma bloc illustrant les différents éléments du dispositif expérimental est
présenté sur la figure 3.33. La puissance isotrope rayonnée équivalente (PIRE) est fixée à 39
dBm. A une distance « d » de cette antenne est située notre « rectenna » associée à l’unité de
gestion d’énergie « TI BQ25570 » et à la charge résistive de valeur 700 Ω.
Gt Gr
Source de P Pin Redresseur Convertisseur
t Charge
puissance d TI BQ25570
Cbat
Comme le montre la figure 3.34, l’antenne de réception est une antenne de type patch réalisée
sur un substrat Rogers RO4003 (𝜀𝑟 = 3,55, h= 1,524 mm). Cette antenne a un gain de 7 dB à la
fréquence de 5,8 GHz et un coefficient de réflexion (S11) ≤ -10 dB dans la bande de fréquence
[5,73 - 5,95] GHz. Dans un premier temps, des mesures du niveau de puissance RF (Pin) reçu
par l’antenne patch ont été réalisées à la fréquence de 5,8 GHz à l’aide d’un analyseur de spectre
Anritsu MS2667 9kHz-30 GHz. Les résultats de mesures trouvés ont été comparés aux résultats
évalués par l’équation de Friis (équation 1.3), comme le montre la figure 3.35. Si l’allure est
semblable, on note, tout de même, une différence de l’ordre de 3 dB entre les valeurs théoriques
et les valeurs mesurées. Plusieurs explications peuvent être données à cette différence, à savoir
la non prise en compte des effets de l’affaiblissement et des pertes supplémentaires mais
également un gain de l’antenne d’émission plus faible que celui donné par le constructeur.
L’objectif, ici, est de travailler d’avantage sur le principe qualitatif, uniquement la tendance de
la courbe a été prise en considération.
116
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
Etant donnée qu’on doit être placé en champ lointain, l’allure de la courbe en théorie n’est
valable que si l’antenne patch est située à une distance minimale de 2𝐷2 ⁄𝜆 = 1,2 m de la
source de rayonnement (cf. chapitre 1). A cette distance, la puissance RF reçue en mesure est
de l’ordre de -6 dBm ce qui correspond à un temps de recharge Tr de 40 s pour obtenir une
puissance de sortie DC égale à 111 µWatt, comme le montre la figure 3.30.
117
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
Le tableau 3.4 compare les performances du système développé avec d'autres travaux
récemment présentés dans la littérature. A notre connaissance, toutes les études publiées sur les
récupérateurs d’énergie RF à 5,8 GHz montrent uniquement des dispositifs conçus pour des
niveaux de puissance RF élevés. Ainsi, le système proposé dans la référence [89] présente un
rendement et une tension de sortie continue élevés en raison du niveau de puissance d'entrée
élevé (≥ 0 dBm). Par contre, tous les autres travaux [90]–[93], qui utilisent une « rectenna » et
un convertisseur DC-DC, sont optimisés pour de faibles niveaux de puissance et des fréquences
de travail plus basses. On peut alors noter que le système proposé dans cette thèse offre le
rendement et la puissance moyenne de sortie les plus élevés à un niveau de puissance RF égal
à -10 dBm. De plus, notre système a une sensibilité supérieure en comparaison à celles données
dans les différents autres travaux publiés, sachant que les autres démonstrateurs étaient conçus
pour fonctionner à des fréquences plus basses.
Paramètres Valeurs
Fréquence 5,8 GHz
Puissance Isotrope Rayonnée Equivalente (PIRE) 39 dBm
118
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
3.5 Conclusion
119
CHAPITRE 3 : Conception et implémentation d’un système de récupération d’énergie EM
120
Conclusion Générale
Conclusion Générale
L
a recherche dans le domaine des capteurs subit actuellement une révolution
importante avec l’avènement du concept de l’IoT, ouvrant des perspectives et des
challenges d’impacts significatifs particulièrement dans la thématique de
l’autonomie énergétique. La TESF apparaît comme une solution technologique efficace qui
s’inscrit pleinement dans une démarche écologique pour l’augmentation de l’autonomie des
capteurs. Cette autonomie permet, entre autre, d’en assurer la mobilité et d’en réduire le poids
et les dimensions. Les travaux présentés dans ce mémoire de thèse s’inscrivent dans le cadre
d’un projet qui propose une alternative de secours à l’ensemble du réseau des capteurs. Cette
alternative consiste à développer un système de recharge de capteurs à la demande par onde
EM qui n’aurait plus assez d’énergie pour assurer leur fonction principale.
Le premier chapitre nous a permis d’introduire le contexte de ce travail, la problématique et
les objectifs visés. Plusieurs points ont été abordés dans la première partie de ce chapitre
notamment les réseaux de capteurs sans fil et leurs applications, les différents systèmes de
récupération d’énergie ambiante, le principe de la TESF avec quelques exemples de réalisation
de systèmes de transfert d’énergie EM ainsi que les contraintes liées au caractère
omnidirectionnel de l’antenne d’émission. Pour ces raisons, nous avons conclu que la
réalisation d’une source dédiée avec une antenne directive est une solution prometteuse pour
l’alimentation de capteurs afin de garantir un fonctionnement plus fiable et un rendement
énergétique élevé. Ainsi, en vue de la conception d’une antenne intelligente, la deuxième partie
de ce chapitre s’est concentrée sur la formation du faisceau. Pour cela, une brève présentation
des réseaux d’antennes, ses différents types ainsi que les différentes techniques de synthèse du
diagramme de rayonnement ont été exposés. L’enjeu principal de ces techniques consiste en la
génération des phases et/ou des amplitudes à appliquer sur chacune des antennes élémentaires
du réseau. La dernière partie du chapitre 1 a été consacrée à la présentation des différents
travaux réalisés au cours de cette thèse.
Le deuxième chapitre s’est porté sur le premier volet de ce travail qui consiste à étudier et
concevoir une structure originale de déphaseur actif. Ce dispositif constitue la base d’un futur
réseau antennaire de type lacunaire permettant de contrôler le diagramme de rayonnement dans
toutes les directions. Ce déphaseur actif, basé sur l’association d’un oscillateur verrouillé par
121
Conclusion Générale
injection et d’un modulateur IQ, a été implémenté en technologie BiCMOS SiGe:C 0,25 µm de
NXP Semiconductors. Le modulateur IQ assure un contrôle de phase par pas de 90° grâce à ces
commandes I et Q et l’OCT verrouillé par injection assure un déphasage fin et linéaire dans la
plage ± 45° de chaque combinaison IQ grâce à la tension de contrôle Vtune. Afin d’expliquer le
phénomène d’injection, une mise en équation d’un oscillateur de Van der Pol sous injection a
permis de définir l’état de synchronisation de l’oscillateur à partir des équations dynamiques
des amplitudes et des phases. Par la suite, la conception et l’implémentation des différents
circuits élémentaires constituant le déphaseur actif ont été présentées. Ce circuit a été fabriqué
et encapsulé dans un boîtier de type HVQFN 24. Les mesures effectuées ont démontré qu’avec
une puissance injectée de -1,5 dBm à la fréquence 5,8 GHz, ce déphaseur actif permet de réaliser
un contrôle continu et linéaire dans tout le plan de phase à l’aide des commandes numériques I
et Q du modulateur et de la commande analogique Vtune de l’oscillateur. Ce déphaseur présente,
pour une tension d’alimentation de 2,5 V et une puissance consommée de 92,5 mW, une
puissance de sortie sur 50 Ω autour de -2 dBm.
Le troisième chapitre a traité le deuxième volet de ce travail qui consiste en l’étude et la
conception d’un système de récupération d’énergie EM. Ce système est basé principalement
sur l’association d’une « rectenna » et d’un circuit de gestion d’énergie du commerce
« BQ25570 » de Texas Instruments. Après avoir présenté la structure de la « rectenna » et ses
différentes caractéristiques, une méthodologie de conception du circuit redresseur en
technologie micro-ruban a été établi dans le but d’atteindre le maximum de rendement de
conversion RF/DC à la fréquence 5,8 GHz et pour une puissance d’entrée de -5 dBm. En effet,
cette approche, basée sur les deux outils Matlab et ADS, permet de faciliter et de simplifier la
conception du circuit redresseur compte tenu de la non linéarité de son fonctionnement. Pour
cela, une modélisation théorique d’une structure de multiplieur à N étages est détaillée. Cette
modélisation a été par la suite automatisée à l’aide d’un code Matlab, qui servira comme outil
pour faire le choix de la topologie du circuit redresseur et celui de la diode Schottky en fonction
de l’objectif et des spécifications désirés. Par la suite, le circuit redresseur optimisé sur ADS
pour un maximum de rendement, est fabriqué et caractérisé expérimentalement au laboratoire.
Les résultats de mesures ont validé la méthodologie de conception suivie et ont montré une
bonne concordance avec les résultats de simulations et les résultats théoriques.
Pour terminer, une application a été mise en œuvre. Elle consiste à associer le circuit
redresseur fabriqué à une antenne de réception de type patch et au module de gestion d’énergie
« BQ25570 » du commerce afin d’alimenter un capteur. Pour cela, une charge résistive
modélisant le comportement du capteur CC2650 de Texas Instruments a été placée à la sortie
122
Conclusion Générale
du système. Les tests expérimentaux réalisés ont démontré le bon fonctionnement du système
et d’excellentes performances. A partir d’une source qui émettait avec une PIRE de 39 dBm, le
système est capable de maintenir un niveau de tension DC égale à 1,8 V pendant une période
de 1 s pour des niveaux de puissance RF à l’entrée qui varient entre -6 dBm et -12 dBm avec
des temps de recharge qui varient respectivement entre 40 s et 857s.
123
Références bibliographiques
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Technology, 2016.
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[5] D. Trinchero, R. Stefanelli, D. Brunazzi, A. Casalegno, M. Durando, et A. Galardini,
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[6] « Smart Home solutions to look out for in 2019 », [En ligne], Disponible sur:
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[7] A. Farhat, A. Makhoul, C. Guyeux, R. Tawil, A. Jaber, et A. Hijazi, « On the Topology
Effects in Wireless Sensor Networks Based Prognostics and Health Management », IEEE
Intl Conference on Computational Science and Engineering (CSE) and IEEE Intl
Conference on Embedded and Ubiquitous Computing (EUC) and 15th Intl Symposium on
Distributed Computing and Applications for Business Engineering (DCABES), p.
335‑342, août 2016.
[8] M. Grosso, S. Rinaudo, E. Patti, et A. Acquaviva, « An energy-autonomous wireless
sensor network development platform », 13th International Conference on Design
Technology of Integrated Systems In Nanoscale Era (DTIS), p. 1‑6, avr. 2018.
[9] S. Sarang, M. Drieberg, et A. Awang, « Multi-priority based QoS MAC protocol for
wireless sensor networks », 7th IEEE International Conference on System Engineering
and Technology (ICSET), p. 54‑58, oct. 2017.
[10] A. Abdulasik et K. Suriyakrishnaan, « Improvement of network lifetime with security and
load balancing mobile data clustering for wireless sensor networks », Third International
Conference on Sensing, Signal Processing and Security (ICSSS), p. 463‑468, mai 2017.
[11] B. R. Chalamala, « Portable Electronics and the Widening Energy Gap », Proceedings of
the IEEE, vol. 95, no 11, p. 2106‑2107, nov. 2007.
124
Références bibliographiques
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Références bibliographiques
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Références bibliographiques
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Références bibliographiques
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Références bibliographiques
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Références bibliographiques
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Références bibliographiques
[88] Texas Instruments, « CC2650 SimpleLink multi-standard 2.4 GHz ultra-low power
wireless MCU. data sheet. Technical Data ». 2016.
[89] K. Suri, M. Mohta, A. Rajawat, et S. H. Gupta, « A 5.8 GHz inset-fed rectenna for RF
energy harvesting applications », International Conference on Intelligent Communication
and Computational Techniques (ICCT), p. 32‑35, déc. 2017.
[90] S. Shen, « Demonstration of an Efficient Ambient Radio-Frequency and Microwave
Energy Harvesting System with High Sensitivity and DC Output », Thèse de Doctorat,
Université de Virginia, 2017.
[91] K. W. Lui, A. Vilches, et C. Toumazou, « Ultra-efficient microwave harvesting system
for battery-less micropower microcontroller platform », Antennas Propagation IET
Microwaves, vol. 5, no 7, p. 811‑817, mai 2011.
[92] H. W. Pflug, H. J. Visser, et S. Keyrouz, « Practical applications of radiative wireless
power transfer », IEEE Wireless Power Transfer Conference (WPTC), p. 1‑4, mai 2015.
[93] S. Adami et al., « A Flexible 2.45-GHz Power Harvesting Wristband With Net System
Output From −24.3 dBm of RF Power », IEEE Transactions on Microwave Theory and
Techniques, vol. 66, no 1, p. 380‑395, janv. 2018.
131
132
Liste des publications
auxquelles a donné lieu ce travail
Revues :
M. Kanoun, D. Cordeau, J. M. Paillot, H. Mnif, M. Loulou, “A 5.8 GHz Low Power Energy
Harvester for RF Wireless Power Transfer Systems”, Journal of Circuits, Systems, and
Computers (JCSC), Doi: 10.1142/S0218126620500760.
M. Kanoun, B.P. Singh Jadav, D. Cordeau, J. M. Paillot, H. Mnif, M. Loulou, “A 5.8 GHz
Fully Integrated Active Phase Shifter For Energy Beamforming”, Journal Analog
Integrated Circuits and Signal Processing, Statut: Soumis.
Communications :
M. Kanoun, B.P. Singh Jadav, D. Cordeau, J. M. Paillot, H. Mnif, M. Loulou, “A Fully
Integrated 5.8 GHz BiCMOS SiGe: C tunable active phase shifter for Beamforming”, IEEE
30th International Conference on Microelectronics (ICM), 2018.
M. Kanoun, D. Cordeau, J. M. Paillot, H. Mnif, M. Loulou, “5.9 GHz High Sensitivity
Rectenna for Low Power Wireless Transmission Application”, IEEE Mediterranean
Microwave Symposium (MMS), 2017. (Best paper).
M. Kanoun, D. Cordeau, J. M. Paillot, H. Mnif, M. Loulou, “A 5.9 GHz RF rectifier for
wireless power transmission applications”, 24th IEEE International Conference on
Electronics, Circuits and Systems (ICECS), 2017.
Journées Nationales :
M. Kanoun, D. Cordeau, J. M. Paillot, H. Mnif, M. Loulou, “Design of a Low Power
Energy Harvester for RF Wireless Power Transfer Systems at 5.8 GHz”, 9th National Days
on Energy Harvesting and Storage (JNRSE), May 2019, Blois.
M. Kanoun, B.P. Singh Jadav, D. Cordeau, J. M. Paillot, H. Mnif, M. Loulou, “Conception
et implémentation d’un déphaseur actif à 5.8 GHz, intégré en technologie BiCMOS SiGe:C
0.25 µm, pour la formation de faisceau”. XXIèmes Journées Nationales Microondes
(JNM), Mai 2019, Caen.
133
CONTRIBUTION A L’ETUDE ET A LA CONCEPTION D’UN
SYSTEME DE TRANSFERT ET DE RECUPERATION
D’ENERGIE ELECTROMAGNETIQUE A 5,8 GHZ
Résumé
Le travail présenté dans ce mémoire de thèse s’inscrit dans le cadre de la réalisation d’un
système de transfert et de récupération d’énergie électromagnétique (EM) pour
l’approvisionnement en énergie d’un Réseaux de Capteurs Sans Fil (RCSF). Ce système repose
sur le principe de la formation de faisceaux appelée « Beamforming » afin de pointer le faisceau
de l’onde EM dans la direction du nœud capteur à recharger. Dans la première partie de ce
travail, la conception et l’implémentation d’un déphaseur actif à la fréquence de 5,8 GHz,
totalement intégré en technologie BiCMOS SiGe:C 0,25 µm, pour la formation de faisceaux
ont été présentées. Ce déphaseur est basé principalement sur l’association originale d'un
Oscillateur Contrôlé en Tension (OCT) verrouillé par injection et d’un modulateur IQ. Le
circuit a été fabriqué et les mesures montrent un contrôle continu du déphasage de 360°. Associé
à une antenne élémentaire, ce déphaseur permet de couvrir la totalité de l’angle de dépointage
du diagramme de rayonnement lorsque ces circuits seront intégrés dans un réseau antennaire.
Dans la deuxième partie, la conception et la réalisation d’un système de récupération d’énergie
EM à la fréquence de 5,8 GHz ont été exposées. Après avoir détaillé la méthodologie de
conception du circuit redresseur en technologie micro-ruban, le prototype a été fabriqué, mesuré
et validé. La dernière étape a consisté en la mise en application d’un système de Transmission
d’Energie Sans Fil (TESF). Le circuit « rectenna » a ainsi été associé à un module de gestion
d’énergie du commerce afin d’alimenter une charge résistive modélisant le comportement d’un
capteur. Le système global a été caractérisé expérimentalement au laboratoire et les mesures
ont démontré des résultats prometteurs.
Mots-clés : Transmission d’Energie Sans Fil (TESF), formation de faisceaux, rectenna,
déphaseur actif.
Abstract
The work presented in this thesis is a contribution to the design of a Wireless Power Transfer
system (WPT) as a reliable source to supply “Wireless Sensor Network” (WSN). The
beamforming concept is used to efficiently transfer the energy wirelessly by focusing the
radiation pattern toward each sensor forming the WSN. In the first part of this work, the design
and the implementation of a fully integrated active phase shifter, in a BiCMOS SiGe:C 0,25
µm technology, for beamforming was presented. This phase shifter is based on an original
architecture using an Injection-Locked Oscillator (ILO) associated with an in-phase/quadrature
(IQ) modulator. The circuit was manufactured and the measurement results show a
continuously controlled 360° phase shift range. Applied to each element of the antenna array,
this phase shifter covers the entire beam-scanning range of the radiation pattern. In the second
part, the design and implementation of an RF energy harvester system at 5.8 GHz is presented.
After detailing the design methodology of the rectifier circuit in microstrip technology, the
prototype was manufactured, measured and validated. Finally, the "rectenna" was combined to
a commercial power management circuit to supply a resistive load emulating the behaviour of
a sensor. The complete WPT system was tested experimentally in the laboratory and excellent
performances are demonstrated.
Keywords: Wireless Power Transfer (WPT), beamforming, rectenna, active phase shifter.