# Le Plus Beau Fleuron PDF
# Le Plus Beau Fleuron PDF
# Le Plus Beau Fleuron PDF
DISCRIMINATION
*
*■
« VIVEKA-CÜDÂ-MANI » ••
x I
«
TRADUIT DE L’ANGLAIS
par
<
Marcel SAUTON
ri
ADRIEN-MAISONNEUVE
Libr aire-E diteur
ii, rue Saint-Sulpice, PARIS (VIe) À
■9
19/16
»
-i
LE PLUS BEAU FLEURON
DE LA
DISCRIMINATION
« VIVEKA-CÛDÀ-MANI »
COLLECTION « VAN DÉ MATARAM »
publiée sous la direction du swami siddheswarânanda
avec la collaboration de Marcel Sauton
et de M. Joachim du Plessis de Grenédan.
OUVRAGES À PARAÎTRE
prochainement
Tous les profits (droits d’auteur, etc.), provenant de la publication des ouvrages qui
paraissent dans cette collection, seront intégralement réservés aux pauvres de l’Inde.
A ma femme, Marie-Anne Saulon, qui, tout d’abord, a par
tagé avec moi la vie du siècle et qui, ensuite, m a accompagné
sur le long chemin de la purification intérieure,
^-3
-® ■
I
■“1 4
'^-1
FrtL-j
.- -J
F”- ■ i
.-- <
?1
-I
3*
-%
;
- *1
:v 1
£*:•■'S
V ,.iS
*
COLLECTION « VANDÉ MATARAM »
v
DISCRIMINATION
« VIVEKA-CUDÀ-MANI » S •
PAR
CRI CAMKARACARYA
•
PAR
Marcel SAUTON
ADRIEN MAISONNEUVE
F
Libraire-Editeur
ti, rue Saint-Sulpice, PARIS (VIe)
19^6
Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés pour tous pays.
Copyright i9/16 par le swâmi Siddheswarânanda,.
AVANT-PROPOS
DE LÉDITION ORIGINALE
« VIVEKA-CÜDÀ-MANI » (*)
INVOCATION
Dicrimination
(*) « vivekci » signifie la discrimination; « cüdâ », la crête; « mani », le joyau.
Le joyau qui surmonte un diadème est l’ornement le plus éclatant dont un homme
puisse se parer ; c’est ainsi qu’entre tous les ouvrages qui traitent de la discrimi
nation, la postérité a reconnu le présent traité comme un incontestable chef-d’œuvre.
Le mot se prononce « viveka-tchouda-mani » (voir, à la fin de l’ouvrage, la note
sur la prononciation des mots sanskrits).
1
9 LE PLUS BEAU FLEURON DE LA DISCRIMINATION
6. C’est en vain que tous ces gens citent les Écritures, offrent
des sacrifices au pied des autels,
Accomplissent les rites prescrits ou adorent des divinités ;
LA LIBÉRATION EST CHOSE RARE 3
Nul d’entre eux, tant qu’il n’aura pas réalisé son identité avec
Vât man,
Ne pourra s’affranchir par l’un de ces moyens, dût-il y em
ployer cent vies de Brahma ajoutées les unes aux autres ! (i)
(i) Un seul jour de Brahmâ9 le Créateur, équivaut à plus de 4oo mil
lions d’années; c’est, d’après les purânas, la durée attribuée au monde.
Il s’agit donc d’une durée indéfiniment prolongée ; remarquons, en
passant, que Brahma lui-même est assujetti à la naissance et à la mort.
NOTE
L’œuvre accomplie dans une certaine disposition d’esprit permet de
purger le mental de ses impuretés ; lorsque la purification est complète,
en un éclair, la Vérité se révèle.
(i) Le morceau de corde est réel, mais le serpent que l’on voit au
crépuscule, à la place de la corde, est irréel.
XXX 18. A ce sujet, certains sages ont dit que, pour mener à bien
une telle tâche, il fallait pratiquer quatre vertus cardinales.
Selon qu elles sont présentes ou absentes, la dévotion pour
Brahman s’épanouit ou se flétrit.
XXX (1) Dans lechelle des êtres, Brahma représente l’entité la plus éle
vée. Si l’aspirant veut réaliser le Soi en tant que « sac-cid-ânanda »
(Existence, Intelligence et Félicité absolues), il doit aller au-delà même
de Brahma, sans être arrêté par une des jouissances sensorielles qui,
toutes, impliquent nécessairement une relation de sujet à objet.
(2) Cette phrase peut également se traduire comme suit : « le renon
cement, fondé sur la réflexion personnelle et sur F enseignement du
garu, doit s’appliquer à tous les organes et à toutes les facultés de
jouissance ».
28. Alors même qu’il est engourdi ou peu sensible, cet amour
pour la liberté peut, par la grâce du guru,
S éveiller ou s’accentuer, à l’aide du renoncement, du calme
de 1 esprit, etc...
XXX 3i. Entre tous les moyens qui concourent à la libération, c’est
à la dévotion (bhakti) que revient la place d’honneur.
Dévotion
L’effort auquel se livre l’aspirant pour réaliser sa propre et
véritable nature, nous lui donnons le nom de « dévotion » (i).
(i) Cette définition est faite du point de vue advaïtique. Les dua
listes qui remplacent X'âlman (ou le Soi universel) lequel réside en
chaque individualité, par ïçvara, le Seigneur suprême, s'expriment dif
féremment au sujet de la bhakti. Nârada, par exemple, donne cette défi
nition : « La bhakti a la nature d’un amour passionné pour une Entité
particulière ». Çandilya, une autre autorité en la matière, déclare : « La
bhakti est un extrême attachement envers le Seigneur, ïçvara ». A la
réflexion, il n’existe qu’un bien faible écart entre ces deux dernières
conceptions.
35. Le disciple :
Tu es le Maître et F Ami de ceux qui acceptent Ta loi.
Nul n’a fait en vain appel à Ta pitié ; je m’incline devant Toi.
Retire-moi de l’océan des naissances et des morts en lequel je
me débats !
Daigne jeter sur moi un de ces regards pénétrants qui
répandent jusqu’au fond des êtres le baume tout-puissant de Ta
grâce !
3q. Seigneur ! Verse sur moi ces paroles plus douces que le
nectar — ces paroles qu’a rendues plus suaves encore l’expé
rience de la suprême Félicité !
Verse ces paroles si pures et si apaisantes qui coulent de Tes
lèvres comme d’une source ; verse ces paroles si agréables à
l’oreille !
Mon cœur est ravagé par les souffrances du monde, comme la
forêt par les flammes de l’incendie ; calme ce cœur tourmenté !
Mille fois heureux ceux qu’à Ton passage, Tu as illuminés par
un seul de Tes regards : Tu les as acceptés comme s’ils faisaient
réellement partie de Toi !
NOTE
Dégagée de toute métaphore, la signification du verset est claire :
aie pitié de moi et enseigne-moi le moyen d’échapper à ce monde et à
tous les dangers qu’il recèle !
IL Y A UN MOYEN
DE FRANCHIR L’OCÉAN DU SAMSÀRA *
L’Instructeur :
43. Ne crains rien, savant disciple !
La mort, désormais, n’a plus aucun pouvoir sur toi !
Il y a un moyen de passer au delà de l’océan de l’existence
relative,
Et ce moyen dont les sages se sont servis pour gagner l’autre
rive, je consens à te le dévoiler !
Le disciple :
48. Daigne écouter, ô Maître,
La question que je désire Te poser !
Avec quelle gratitude recueillerai-je
La réponse qui tombera de Tes lèvres :
Le gu ru :
5o. Bénis sois-tu ! Certes, l’heure a sonné pour toi!
Tu es proche du terme de l’existence relative et tu sanctifies
toute ton ascendance
Puisque, dès maintenant, tu aspires avec tant d'ardeur
A secouer le joug de l’ignorance et à t’établir en l'état
brahmanique (1).
LA RÉALISATION PERSONNELLE
NOTES
Discrimination
On peut comparer ce çloka à celui de la çvetâçvataropanisad : « C’est
Lui-même qu’on doit réaliser pour aller au delà de la mort: il n’y a
pas d’autre moyen d’échapper à la ronde des naissances et des morts ».
(III, 8.)
Aucun de ces quatre moyens ne permet à celui qui le met en œuvre
sans faire concurremment usage de la discrimination, cl accéder à la
Connaissance suprême. Seule, la réalisation de la complète identité du
jïva et de Brahman peut, d’après V advaila-vedânta, conférer l’émanci
pation définitive.
NOTE
Lorsque l’aspirant réalise son identité avec Brahman, l’Un sans
second, il devient, lui-même, pendant le samâdhi., la pure Conscience
(cù); alors s’évanouit toute dualité, autrement dit, toute relation de
sujet à objet. Et tant que cette expérience n’est pas consommée, l’igno
rance — cause universelle du mal — continue à exister.
3
i8 LE PLUS BEAU FLEURON DE LA DISCRIMINATION
A l’état pur, elles forment (i) les objets des sens (2), de ces
sens qui, en deux groupes de cinq,
Contribuent, chacun pour sa part, au plaisir (3) du sujet sen
sible de l ame particularisée.
(1) en affectant les organes des sens.
(2) le groupe des cinq organes d’information : l'ouïe, par exemple,
et le groupe des cinq organes d’action : la voix, par exemple.
(3) et, par conséquent, à la souffrance qui en est la contrepartie
nécessaire.
77. Les objets des sens sont, en raison de leurs effets, plus
redoutables encore que la morsure du cobra. Le venin ne tue
Que celui en l’organisme de qui il a pénétré, mais les objets
des sens font périr l’imprudent qui n’a laissé tomber sur eux
qu’un simple regard (i) !
(i) Ce n’est qu’un exemple pris entre mille ; tous les contacts que
l’homme, par l’intermédiaire de chacun des sens, peut avoir avec le
monde extérieur, présentent le même danger.
go. Sache que ce corps grossier est pour toi ce que la mai-
son est pour le locataire !
C’est de lui que dépendent tous les rapports qu’un homme
entretient avec le monde extérieur.
pondent soit aux castes (i), soit aux stades d’existence (2) : il est
affecté par de nombreuses maladies,
Et les hommes lui réservent des traitements fort différents :
ils peuvent aussi bien lui rendre un véritable culte que le couvrir
d’injures ou lui accorder les plus grands honneurs.
([) les quatre castes Çvarnas^) sont les suivantes : celles du brâhmana
(le prêtre) — du ksalriya (le guerrier) — du vaiçya (l’agriculteur ou le
commerçant) — du çüdra (le serviteur).
(2) les quatre âges ou stades d’existence (agramas) sont ceux du
brahma-cârin (l’étudiant.) — du grha-stha (le chef de famille) — du vana-
prastha (l’ermite qui se retire dans la forêt) — du samnyasin (l’ascète
qui a renoncé à tout).
96. Le groupe des cinq organes d’action (1) — celui des cinq
organes d'information (2) — celui des cinq prdnas —
Celui des cinq éléments (3) — l’organe intérieur (4) — avec
l’ignorance (5),
Le désir et l’action — ce sont les huit facteurs
Qui , associés les uns aux autres, composent ce qu’on appelle*
le « corps subtil ».
t
100. L’âZma/z qui est Intelligence pure (czZ), doit, pour agir,
Utiliser, comme instrument, ce corps subtil,
De même qu’un charpentier se sert de sa hache ou de ses
autres outils.
Cet atman demeure donc absolument inconditionné.
A l’aide des gunas tels que le sattva (ij, etc..., üj oue successi
vement les rôles de l’homme éveillé, du rêveur et du dormeur (2).
(1) les trois qualités constitutives de la prakrti (la Nature primor
diale) sont le saliva, le rajas et le lamas.
(2) les trois états de l’existence humaine: ceux de l’expérience
éveillée, de l’hallucination onirique et du sommeil sans rêves. Chaque
guna est particulièrement associé à un de ces états : le saliva, à l’état
de veille; le rajas à l’état de rêve; le lamas, à l’état de sommeil profond.
106. Les objets des sens sont agréables parce qu’ils dépendent
de Yatman lequel se manifeste à travers eux tous ; ils n’ont en
eux-mêmes pas de valeur propre.
L’«Z/mzn est, par sa nature, Ce qu’à son insu, toute créature
chérit plus particulièrement (1),
Car Yatman, à jamais exempt de souffrance, est Félicité éter
nelle.
(1) Dans la brhad. up., le sage Yâjna-valkya donne à son épouse
l’enseignement suprême; il lui indique ce qu’est Yâlman : « Ce n’est
pas, ma chérie, pour lui-même que l’époux est aimé, c’est pour
l’amour de Yâlman!
« Ce n’est pas, ma chérie, pour elle-même que l’épouse est aimée ;
c’est pour l’amour de Yâlman !
« Ce n’est pas, ma chérie, pour eux-mêmes que les enfants sont
aimés, c’est pour l’amour de Yâlman. » (IV, v, 6.)
Yatman.
Voilà ce qui est clairement attesté par la révélation (crutij (1),
(1) en particulier, la chând. up., la brhad. up. et la kausïtakyupanisad.
Citons entre autres les textes suivants :
« Uddâlaka, le petit-fils d’Aruna, dit à son fils Çvetakeiu : « Apprenez
« de moi, mon cher enfant, la véritable nature du sommeil; Quand on
« dit qu’un homme dort, c’est qu’alors, Çvelakelu, il ne fait plus qu’un
« avec l’Existence pure ; il a recouvré sa véritable essence. C’est pour
« quoi l’on dit couramment : « il dort », pour signifier qu’il est rentré
MAYA, LA GRANDE ENCHANTERESSE 2g
XXX
112. La concupiscence, la colère, la cupidité, l’arrogance, la
haine, l’égoïsme, l’envie, la jalousie, etc...
Sont les funestes attributs du rajas.
De lui, prennent également naissance toutes les tendances qui
portent l’homme vers le monde extérieur ;
Le rajas est donc la cause de notre asservissement.
120. L’Indifférencié tel qu’il vient d’être défini (i), est composé
des trois gunas :
C’est le corps causal (kârana-çajûra) de Yâtman (2).
Le sommeil profond est la condition particulière
En laquelle le mental et les organes cessent de fonctionner (3).
(1) voir versets 108 et suivants.
(2) par l’effet de l’ignorance, Yâtman s identifie alternativement avec
un de ces trois corps.
(3) non pas dans la Connaissance suprême — comme c’est le cas
pour le samâdhi — mais dans l lgnorance. Voilà en quoi diffèrent, l’un
de l’autre, le sommeil profond et le samâdhi. Il doit être toutefois
entendu qu’une telle distinction n’est faite que « du point de vue em
pirique ».
XXX 123. Depuis l’intelligence cosmique (mahat) (1) jusqu’au corps grossier ,
Maya le monde n’est qu’un effet de maya. Cet effet et maya elle-même constituent
A eux deux, le non-Soi ; ils ne sont, l’un et l’autre, pas moins
illusoires qu’un mirage qui apparaît dans les sables du désert.
(1) mahat, l’intelligence cosmique est le premier effet de la prakrti
(ou maya). La kathôpanisad dit à propos de la hiérarchie entre les diffé
rents aspects du manifesté :
« Les objets sont supérieurs aux sens ; le mental est supérieur aux
objets; l’intellect, supérieur au mental; l’intelligence cosmique, supé
rieure à l’intellect (individuel); le non-Manifesté, supérieur à l’intelli
gence cosmique, mais le parusa, Lui, est encore supérieur au non-Ma
nifesté (l’indifférencié). Rien n’est au-dessus de ce parusa ; voilà le but
suprême que nous devons nous efforcer d’atteindre ». (III, 10 et 11.)
C'EST LUI!
Gaines
125. Il existe un Etre absolu, un Être inexprimable : c’est
l’éternel Substrat de la conscience empirique,
Le Spectateur des trois conditions (i) ; II est distinct des cinq
gaines (2) qui composent l’individualité humaine.
(1) les conditions de veille, de rêve et de sommeil profond.
(2) ces cinq gaines ou enveloppes (koças') sont :
annamaya-koça la nourriture (anna)
prânamaya-koça constituées J l’énergie vitale (prâna)
manomaya-koça le mental (mcmas)
vijnanamaya-koça 1 l’intellect (vijnana)
par maya 1 la félicité (ananda)
ânandarnaya-koça
La première de ces gaines forme le corps grossier (sthüla-çarïra) ; les
trois suivantes forment le corps subtil (süksma ou linga-çarïra) ; la der
nière forme le corps causal (karana-çarira).
Les états de rêve et de sommeil profond nous permettent de disso
cier, en quelque sorte, ces trois corps les uns des autres. Lorsque nous
rêvons, le corps physique est comme paralysé; le corps subtil acquiert
son indépendance. Dans le sommeil profond, le mental cesse de fonc
tionner; le dormeur s’est dépouillé du corps grossier et du corps
subtil; il a revêtu son corps causal.
L’Etre absolu, l’glman, auquel fait allusion ce verset, est au delà de
ces cinq gaines et de ces trois corps. La fonction de chacun de ces
koças sera décrite plus loin (versets 1/49 et sui vants).
XXX 126. Celui qui connaît tout ce qui se déroule dans les condi
tions de veille, de rêve et de sommeil profond ; Celui qui ne cesse
jamais d’être conscient
Soit de la présence, soit de l’absence du mental et des fonc
tions du mental ; Celui qui est le support constant du sens du
moi : c’est Lui !
NOTE
Citons, à l’appui de ce verset, quelques passages des upanisads :
« Ce que l’œil ne peut voir, mais Ce qui perçoit la vision — sache
que Cela seul est Brahman — et non pas la divinité que cette foule vient
adorer ici ;
« Ce que l’oreille ne peut entendre, mais Ce qui perçoit l’audition
— sache que Cela seul est Brahman — et non pas la divinité que cette
foule vient adorer ici ;
« Ce que la vie ne peut animer, mais Ce qui est l’animateur de
36 LE PLUS BEAU FLEURON DE LA DISCRIMINATION
te
toutes les fonctions vitales — sache que Gela seul est Brahman — et
non pas la divinité que* cette foule vient adorer ici ». Çkenôpanisad,
I, 6, 7 et 8.)
Usasta, le fils de Cakra, s’adressa à Yàjiïa-Valkya : « Vous venez de
le décrire comme on dit couramment qu’un animal, un cheval ou une
vache, possède telle ou telle caractéristique ! Expliquez-moi donc ce
Brahman, qui, pour reprendre vos propres expressions, est « imrné-
« diat et direct », « Ce Soi qui est au dedans de tout ce qui existe »,
« Cela qui, en tant que notre propre Soi, réside au tréfonds de chaque
« être », « Cela qui est l’Hôte intérieur de chaque créature » ! — Et
Yàjna-valkya répondit : « Vous ne pouvez voir Cela qui est le Voyant
de la vision ; vous ne pouvez entendre Cela qui est l’Auditeur de l’au
dition; vous ne pouvez penser Cela qui est le Penseur de la pensée;
vous ne pouvez connaître Cela qui est le Connaisseur de la connais
sance. C’est votre propre Soi qui demeure au dedans de tout ce qui existe,
et tout ce qui existe, doit périr — sauf Lui ». En entendant cette réponse,
Usasta, le fils de Cakra, garda le silence, (brhad. up., III, iv, 2.)
127. Celui qui observe tout le spectacle, mais que nul spec
tateur n’a jamais observé ;
Celui qui illumine tous les objets, y compris la buddhi, mais
qu’aucun d’eux ne saurait illuminer —c'est Lui\
128. Celui par qui (1) le monde tout entier est pénétré, mais
que rien ne peut pénétrer,
Celui dont l’éclat se reflète (2) sur l’univers et le recouvre de
sa splendeur — c'est Lui !
(1) « Vois quelle est la grandeur de ce Brahma (en tant que principe
de la manifestation grossière et subtile)! Mais plus grand encore est
le purasal De Celui-là, toutes les choses de ce monde (animées ou ina
nimées) — sont Ses pieds. Et Cet Immortel aux trois-pieds (les pieds
sont les trois mondes : la terre ou l’aspect grossier, l’air ou l’aspect
subtil, le firmament, ou l’aspect Causal) réside Lui-même en i’àkâça, (le
milieu spirituel en lequel baigne la manifestation tout entière, le non-
conditionné absolu) ». (chand. up. III, xii, 6.)
« Mais de quoi te servirait-il, ô Arjuna, d’acquérir la connaissance
intégrale de cet univers ! Sache que c est Moi qui le soutiens tout entier
par une infime parcelle de mon Etre! » (bhag .-gïlâ, X, 42.)
(2) « Ici, ne brillent ni le soleil, ni la lune, ni les étoiles, ni l’éclair
-— moins encore la flamme de ce foyer. Dès que Cela resplendit, du
même coup resplendit l’univers tout entier. C’est lui qui, de son propre
éclat,illumine tout ce qui existe ». (çvetâçvaiardp. VI, ih, kathôpan.Y, i5
et mundakôpan. II, 11, 20) car, à peu de chose près, les passages de ces
trois upanisads sont identiques.
« Le Seigneur, seul et unique, se cache dans le cœur de tout être
c’est lui ! 37
130. C’est par Lui que tout ce qui existe, depuis le sentiment
du moi jusqu’au corps grossier, y compris les objets des sens,
Est connu avec autant d’évidence que s’il s’agissait d’une
simple cruche, car II est l’essence de la Connaissance éternelle.
NOTE
On peut rapprocher ce çloka du passage suivant de la brhad. up. :
« Vous pensez qu’il ne voit pas dans la condition de sommeil pro
fond ! C’est une erreur! En réalité, 11 voit, même à ce moment, mais le
spectacle a pris fin. La vision du Spectateur ne peut jamais faire défaut,
puisque ce Spectateur est indestructible, mais il n’y a plus là une chose,
autre que Lui — qui puisse encore être vue ». (IV, ni, 23 selon les
Commentaires de Çamkara.')
langage ? Dis-moi quel est le principe intelligent qui règle les fonctions
de l’œil et de l’oreille ?
XXX
« C’est par le pouvoir de Vâtman, l’Esprit suprême, que l’œil voit,
que l’oreille entend, que la langue parle, que le mental comprend et
que la vie s’organise. Le sage qui parvient à distinguer Vâtman de ces
multiples fonctions, s’élève au-dessus de la vie empirique et, du coup,
il entre en possession de la Vie immortelle ». (kenôpan. I, t et 2.)
NOTE
On peut rapprocher ce verset d’un passage de la kathopanisad :
« De même qu’un seul principe igné a pénétré l’univers et que ce
principe assume la forme de tous les combustibles qu’on lui offre, de
même Yatman, l’Un sans second, demeure en tous les êtres. Il se mani
feste ainsi sous d’innombrables aspects ; Il épouse la forme des corps
en lesquels II est entré, mais II existe aussi au delà et indépendamment
de tous ces corps et de toutes ces formes » (V, 9).
En réalité, le feu ne possède pas une forme spécifique; il emprunte,
par exemple, celle de la boule de fer que l’on pousse jusqu’au rouge.
Voilà comment Vâtman à qui aucune forme ne saurait être assignée,
semble, selon les cas, être la buddhi — ou le manas — ou le prâna —
ou le corps grossier — ou, enfin, tout autre objet. La série des fausses
identifications est ouverte.
XXXXX i36. Après avoir discipliné ton mental et purifié ton intellect,
réalise personnellement ton propre Soi — ce Soi qui est l’Hôte
Qui suis-je ?
de ton corps — au point de t’identifier (i) avec Lui !
Tu pourras ensuite traverser cet océan du samsara — tenu
pour infranchissable — dont chaque vague est une naissance ou
une mort,
Et, fermement établi en Brahman comme en ta véritable
Essence(2), tu jouiras alors de la suprême Félicité.
<
LA SERVITUDE HUMAINE
NOTE
Dans ce çloka, le samsara (l’existence empirique) est comparé à un
arbre, et l’analogie est poussée jusque dans les plus petits détails. On ne
manquera pas, à la réflexion, d’être frappé par l’exactitude des compa
raisons. Çamkara n’est pas seulement un grand philosophe ; il est aussi
un véritable poète, et de tels çlokas abondent dans ce chef-d’œuvre de
la littérature védântique.
La mundakôpan. s’exprime ainsi :
« Deux oiseaux à l’éclatant plumage, inséparables compagnons,
perchent sur le même arbre ; l’un d eux se nourrit de ses fruits savou
reux ; l’autre s’abstient d’y toucher; il se contente de regarder.
« Sur ce même arbre, le jïva, égaré par 1 illusion, se plaint de sa
détresse, mais dès qu'il voit L Autre — ce Seigneur que tous les êtres
adorent — apparaître dans toute Sa gloire, il conquiert sa liberté; il
va au delà de la souffrance ». (III , i, i et 2.)
Lorsque la connaissance vient à maturité, les deux oiseaux ne font
plus qu’un; le Soi subsiste seul. On comprend alors que la vie empi
rique n’est qu'un rêve.
166. Mais cette gaine subtile, elle non plus, n’est pas le Soi;
elle n’est qu’une modification de l’énergie vitale cosmique
(yprâna-vâyii) (1)
(1) Le prâna-vâyu,, l'énergie vitale cosmique. C’est à lui que le texte
fait allusion ; le mot « vayu » signifie habituellement : l'air, ce qui
amène la comparaison faite à la ligne suivante.
l’individualité et les cinq gaines h
Qui, aussi bien que l’air, entre en ce corps grossier et s’en
échappe (2).
Cette énergie serait tout à fait incapable de discerner ce qui
est bon
De ce qui est mauvais tant pour elle-même que pour les autres ;
elle n’est jamais que 1 instrument passif du Soi.
(1) ce sont les centres subtils dont dépendent les organes d’infor
mation (jnânêndriyas) : ceux de l’ouïe, de la vue, de l’odorat, du goût
et du toucher (voir çloka 92).
NOTE
Le feu sacrificiel confère au « yajamâna » c’est-à-dire au chef de
famille qui fait célébrer un culte à son intention, le bonheur du céleste
séjour. De même, le mental procure au « jïva » (l ame particularisée)
toutes les jouissances du monde empirique.
Ce verset signifie que l’univers sensible n’est qu’une projection du
mental.
5o LE PLUS BEAU FLEURON DE LA DISCRIMINATION
buts et des facultés qu’il ne possède pas en propre : c’est ainsi qu’il
« se particularise ».
Mental
XXX 173. Tout d’abord, le mental (1) crée en chaque homme un
attachement pour le corps et les autres objets des sens ;
Par là, il le réduit à l’impuissance comme un animal dont tous
les membres sont ligotés.
Plus tard, ce même mental, en certaines individualités, sus
cite, à l’égard des objets des sens,
Une aversion aussi profonde qu’à l’égard de substances véné
neuses, et, du coup, il les émancipe à jamais.
(i) Pour la compréhension correcte de ce terme, voir la note qui
accompagne le verset 170.
192. Le disciple :
Quelle que soit la raison — l’illusion, par exemple — pour
laquelle Yâtrnan suprême en est venu à Se considérer comme
« jlva » (1),
On ne peut assigner une origine à cette surimposition. Or, ce
qui est sans commencement, doit aussi être sans fin !
(1) l’âme particularisée : c'est Yâtman, le Soi, sous les limitations
adventices (upâdhis) que Lui-même s’est surimposées.
Le Guru :
194. Voilà une excellente question, savant disciple ' Ecoute
ma réponse avec attention : ■
dire : «Je rêve » ; nous disons : « J’ai rêvé ». Il faut, pour reconnaître
l’erreur comme telle, que nous soyons sortis de l étal où l’erreur s’est
produite.
NOTE
La taittirîydp. (JI, 2 à 6) donne la description des panca-koças qui
recouvrent Vatman; ces cinq gaines ont toutes la même dimension et
s’emboîtent, en quelque sorte, les unes au dedans des autres.
La gaine grossière — l’enveloppe charnelle — se trouve à l’exté
rieur; la gaine la plus subtile —l’enveloppe de Félicité —est à l’inté
rieur. Cette dernière est à proximité de Vatman et, bien qu’elle en
capte le reflet, elle constitue néanmoins la dernière obstruction que
l’aspirant ait à lever.
210. Lorsque, l’une après l’autre, les cinq gaines ont été reje
tées par l’aspirant qui réfléchit sur certains passages de la
cruti (1),
Ce qui subsiste, au terme de l’analyse (2), c’est le Témoin —
la Connaissance absolue — Vatman.
F
211. Cet dtman qui ne doit sa lumière qu’à Lui seul — qui
est distinct des cinq gaines —
Cet âlman qui est le témoin des trois états — l’unique Réalité
l’Existence que le changement ne peut affecter
Cet âtman qui est l’inconditionné (1) la Félicité éternelle
cet âtman, le sage doit Le réaliser comme son propre Soi.
(1) inconditionné par l’ignorance, c’est-à-dire: l’Absolu.
212. Le disciple :
Une fois que ces cinq gaines ont été écartées en tant
qu’irréelles,
Que pourrais-je trouver, Maître, en cet univers ? — J’aboutis
au néant, à la vacuité pure (1).
(1) c'est la position de l'école bouddhique des çünya-vâdins lesquels
nient qu un élément positif subsiste au delà de l’analyse discursive.
Il est exact qu’à première vue, la question se présente sous ce
jour, mais les versets qui suivent, apportent la solution pertinente.
Ô2 LE PLUS BEAU FLEURON DE LA DISCRIMINATION
NOTE
(1) les objets qui composent le spectacle : jarre, eau, reflet du soleil
à la surface de la jarre, doivent tous leur existence au soleil : ils ne
servent qu’à suggérer le soleil.
22â. Une seule fois suffit : celui qui a réalisé Brahman, ne re
viendra jamais plus dans le monde du samsara !
Chaque être doit donc réaliser dans toute la force du terme
qu’il ne fait qu’un avec Brahman.
227. Tout cet univers que l’ignorance nous présente sous l’as
pect de la multiplicité (1),
N’est pas autre chose que Brahman, à jamais affranchi de
toutes ces limitations qui conditionnent la pensée humaine.
(1) c’est sous l’effet de l'ignorance que nous imaginons la diversité
des choses. Brahman est au delà de toutes ces apparences ; il est la
seule Réalité.
Tel l’or (T) qui, sous les transformations les plus variées, ne
cesse jamais d’être or, c’est Brahman— et tu es ce Brahman !
Médite donc sur Lui dans le lotus de ton cœur !
(i) Le même or peut servir à fabriquer des ornements indéfiniment
variés.
CHASSE LA SURIMPOSITION
QUI S’EST ABATTUE SUR TON MENTAL!
272. Les Sages considèrent que ces trois désirs sont, pour
l’aspirant
Qui tente de s’évader de la prison de ce monde (i),
Les trois boulets qu’il a lui-même rivés à ses propres
membres ;
Brise ces fers, et tu seras un homme libre !
(1) le monde de la transmigration.
(j) imaginés : ils ne sont, ni l’un ni l’autre, le pur u/mtm; c’est notre
imagination qui les suscite au moyen de la faculté déterminative :
buddhi.
(2) puisque Yâhnan transcende le temps.
6
82 LE PLUS BEAU FLEURON DE LA DISCRIMINATION
(1) si le corps paraît animé, c’est que la èuddài s’identifie à tort avec
lui. Qu’à l’heure de la réalisation, la buddhi cesse de fonctionner, le
corps n’est plus qu’un cadavre qui se putréfie, et chacun s’en détourne
avec horreur.
(2) c’est avec l’âlman — et avec Xâtman seul — que le jîîanin doit
réaliser son identité.
309. Alors même que tu l’auras extirpé de toi, l’ego n’en reste
pas moins redoutable.
Laisse-le, pour un temps, s’abriter en ton cœur; c’en est fait,
il ressuscite,
Et, tel le nuage qu’apporte le vent dans la saison des pluies,
Il engendre aussitôt des calamités sans nombre !
312. On constate que, si les effets (r) ont pris leur plein déve
loppement, la cause (2), elle aussi, a crû proportionnellement,
Et qu’au contraire, si les effets sont détruits, la cause est
atteinte du même coup ; il faut donc tout d’abord s’attaquer aux
effets.
(1) les actions accomplies en vue de fins personnelles.
(2) cause ou graine : c’est le désir pour les objets des sens.
315 et 3i6. Avivé par l’une et par l’autre, le désir fait tourner
la roue des renaissances.
n y a cependant un moyen de détruire simultanément ces trois
causes(1) :
En toute circonstance, à tout instant, en tout lieu et à tout
égard, considère chaque chose comme Brahman et comme Brahman
seul.
Tu les annihileras toutes trois, en développant constamment en
toi l’ardente aspiration de ne plus faire qu’un avec Brahman.
(i) Faction intéressée, la pensée qui se complaît dans les objets des
sens et le désir qui se porte vers ces objets. Le çloka qui suit, indique
les degrés qui conduisent à la réalisation.
NOTE
Il est fait ici allusion à l’épreuve du fer rouge qui était autrefois,
dans l’Inde, appliquée à ceux que l’on suspectait de vol, etc... On fai
sait chauffer le fer d’une hache, et l’accusé devait s’en saisir. Si la
main ne portait pas trace dè brûlure, la cause était entendue : on
reconnaissait l’innocence de cet homme. Dans le cas contraire, la
preuve était faite ; on le déclarait coupable, et on lui infligeait le châ
timent mérité. La chândogyôp. emploie une comparaison analogue :
« Mon enfant, on vient d’amener un homme que I on tient par la
main. 1 a commis un vol; chauffez la hache pour lui. S’il a réellement
commis ce larcin, il se rend, en affirmant son innocence, coupable
d’un mensonge. Naturellement enclin à la déloyauté, il commet ainsi
un deuxième forfait ; quand il s’emparera de la hache, sa main sera
brûlée, et on le condamnera à mort » (VI, xvi, i).
LE POUVOIR DE LA DISCRIMINATION
paraître comme tel ; une illusion analogue nous fait attribuer à la buddhi
l’intelligence de Brahman.
(2) ces modifications peuvent être soit les effets directs, soit les
effets indirects de la prakrti; elles n’existent que pour la durée pendant
laquelle la buddhi les perçoit.
LE POUVOIR DE LA DISCRIMINATION
LE NIRVIKALPA-SAMÂDHI
du nirvikalpa-samadhi,
Afin de provoquer l’annihilation des upddhis !
(i) si nous plaçons un bloc de cristal devant une rose, le cristal
prend la couleur de la fleur; enlevons cette rose, le cristal redevient
pur et transparent.
Elle fixe à tel point son attention sur le frelon qu’elle se trans
forme en frelon.
De la même manière, le yogin, en méditant sur la Vérité su
prême, finit par devenir le paramâtman :
C’est le fruit d’une dévotion dont « Cela » est l’unique objet.
366. Aussi, apaise ton mental; exerce sur tous tes sens un
empire absolu ;
Absorbe-toi sans trêve en ce paramâtman qui réside en ton
propre cœur !
Lorsque tu réaliseras ton identité avec Brahman.
Ces ténèbres, produites de toute éternité par l’ignorance, se
dissiperont à jamais pour toi.
LE RENONCEMENT
38â- Cet âtman, qui est sans limites et sans parties — qui est
exempt de conditionnements adventices tels que le corps, les
organes,
Les prânas, le mental et le sens de l’ego, etc... — ces créations
de l’ignorance — cet âtman. tu dois Le regarder comme l’éther
infini (i).
(i) l’éther est un et indivisible; les jarres, les cruches, les pots,
etc... paraissent le diviser et en circonscrire quelques portions, mais,
ainsi que l’établit le çloka qui suit, c’est précisément en cette apparence
que consiste l’illusion.
(i) Brahma est ïçvara, considéré en tant que Créateur; or, l’état de
Créateur n’est qu’une phase passagère du Soi, lequel est supérieur à
tous Ses conditionnements, en dépit de l’importance que, sur le plan
empirique, certains d’entre eux peuvent momentanément présenter.
388. Le Soi (i) est Brahma', le Soi est Visnu ; le Soi est
Indra ;
Le Soi est Çiva ; le Soi est tout cet univers. Il n’existe rien
d’autre que le Soi.
(î) le Soi apparaît soit comme Brahma, soit comme Visnu, soit
comme Çiva, etc...
397. Après avoir éliminé toutes les entités (1) du monde des
apparences qui sont surimposées à Yâtman, au Brahman su
prême, au Brahman infini,
A l’Un sans second, lequel est au delà de toute activité,
demeure, ô mon disciple, en tant que Brahman Lui-même (2) !
(1) telles que le sentiment du moi.
(2) fonds-toi en Sa propre Essence.
EN L’UNIQUE EXISTENCE,
OU TROUVERAIT-ON TRACE DE DIVERSITÉ ?
PENDANT LE SAMÀDIII
LA NOTION DE CORPS
4i3. Après avoir rejeté ce corps au loin, comme s’il n’était
qu’un cadavre,
Le Sage ne s’y rattache jamais plus,
Alors même que — conséquence d’actions antérieures — il le
perçoit encore (i) ;
Au même titre que l’ombre qui l’accompagne, ce corps n’est
plus pour lui qu’une simple apparence (2).
(1) pas même lorsqu’après l’expérience du samâdhi, il revient au
plan normal de l’existence.
(2) ce corps ne serait même plus perçu du tout si le sage ne devait
encore subir, par l’instrument du corps, les effets du prârabdha-karman.
LA NOTION DE CORPS IOQ
4i5. C’est après avoir consumé tout cet univers (i), racine y
comprise (2),
Dans le feu de Brahman — le Soi éternel et absolu —
Que le Sage accompli demeure en sa solitude
En tant qu’éternelle et pure Intelligence — en tant qu’éter
nelle et pure Félicité !
(1) littéralement : tout ceci : l'univers objectif, le non-Soi.
(2) la Nescience est la cause de l’univers. .
^20. Dans cette série d’états de plus en plus élevés, qu’un seul
d’entre eux fasse défaut, tous ceux qui précèdent perdent leur
signification.
Mais si la série est complète, l’extinction du monde extérieur,
le bienheureux rassasiement et l’incomparable Félicité se suc
cèdent naturellement l’un à l’autre.
Zj23. Dès qu’un aspirant a tranché dans son cœur tous les
nœuds de l’ignorance, il n’y a plus en sa nature une seule cause
Qui puisse l’inciter à accomplir des actions intéressées ; il
n’éprouve qu’une vive aversion pour les plaisirs sensoriels.
le libèré-vivant (jivan-mukta) iii
4a4- Lorsque les objets des sens ont perdu le pouvoir d’exci
ter le désir, on est à l’apogée du renoncement;
En l’absence de toute impulsion de l’ego, la connaissance en
arrive au point extrême de la perfection ;
Et l’on franchit le seuil du recueillement intérieur quand le
mental, entièrement absorbé en Brahman, cesse de fonctionner.
NOTE
On peut rapprocher ce çloka des versets 285 et 286 du chap. vi de
l’ouvrage intitulé : « Paiïca-daçï » :
« Le comble de l’abnégation consiste à ne pas accorder plus de
valeur aux joies du brahma-loka, le suprême séjour céleste, qu’à un
simple fétu. La réalisation atteint son point culminant chez le sage
qui s’identifie avec Vâtman aussi fermement que l’homme du siècle
s’identifie, lui, avec son corps. Et le recueillement intérieur est réelle
ment parfait lorsque le sage oublie cet univers de pluralité aussi
complètement que s’il entrait dans un sommeil sans rêves. Il suffît d’un
peu d’attention pour distinguer tous les échelons intermédiaires. »
LE LIBÉRÉ-VIVANT (JIVAN-MUKTA)
NOTE
Les caractéristiques de l’Etre de réalisation sont exposées dans le
présent verset et dans ceux qui suivent.
Cf. avec les versets 55 à 72 du chapitre n de la bhcigavad-gïtâ :
55. « Quand un homme a extirpé de son mental tous les désirs et
qu’il ne trouve sa satisfaction
« Que dans le Soi et par le Soi, on dit que c’est un sage à Tintelli-
gence affermie.
56. « Celui qui reste insensible aux coups du sort — qui n’aspire
plus aux plaisirs sensoriels,
« Qui s’est affranchi des passions, de la peur et de la colère, celui-là
est un ascète à l’intelligence affermie.
5y. « Celui qui a rompu toute attache — qui n’est ni flatté par les
bienfaits
« Ni blessé par les mauvais traitements — celui-là possède une
intelligence fermement établie.
58. « Et quand, aussi aisément qu’une tortue rentre ses membres en
elle-même, il peut, lui,
« Retirer tous ses sens de leurs objets, son intelligence est désor
mais fermement établie.
5g. « Pour l’homme qui pratique la continence, les objets s’éva
nouissent, mais leur saveur persiste encore;
« Cette saveur, à son tour, s’efface en celui qui a vu le Suprême.
60. « Les sens turbulents, ô fils de Karitï, emportent dans leur
course impétueuse
« Jusqu’au mental de l’aspirant avisé qui s’efforce de devenir par
fait.
61. « L’homme, doué de persévérance, après les avoir tous domptés,
s’assied pour méditer; il fixe toutes ses pensées sur Moi comme sur
le But suprême.
« Il possède une sagesse fermement établie, celui qui est le maître
de tous ses sens.
62. « En celui qui réfléchit sur les objets, un attachement se forme
pour ces objets ;
« De l’attachement naît le désir, et du désir, la colère ;
63. « De la colère vient l’égarement, et de l’égarement, la perte de
la mémoire ;
« La perte de la mémoire entraîne la défaillance de la raison. Et
l'homme privé de raison court à sa ruine.
64. Mais celui qui sait se dominer, se meut parmi les objets avec
des sens tenus en bride.
« Libéré de toute attraction et de toute répulsion, il atteint la séré-
ni té.
LE LIBÉRÉ-VIVANT (jIVAN-MUKTa) i i3
69. « En ce qui est nuit profonde pour tous les êtres, l’homme,
maître de lui, demeure éveillé ;
« Et ce que tous les êtres prennent pour la veille, est tenu pour
nuit profonde par le sage dont 1 œil intérieur s est ouvert!
70. « L'océan absorbe, sans en être affecté, les eaux qui, de toutes
parts, viennent se jeter en lui ;
« Le muni en qui tous les désirs se perdent, atteint la sérénité, mais
il doit y renoncer, celui qui désire encore le désir!
71. « Ce sage qui se comporte sans passion — qui a renoncé à
tout désir —
« Qui s’est affranchi de la notion du moi et du sens d’accaparement
— celui-là seul atteint la sérénité !
72. « Voilà, ô fds de Prlha, ce qu’est « vivre en Brahman ». En
accédant à cet état, nul ne sera plus victime de l’égarement.
« Et, serait-ce à l’heure de la mort, le Sage qui s’y élève, ne fait
plus qu’un avec Brahman! »
436. Celui qui vit sans attache — qui s’est dépouillé aussi
bien du sens de possession (1) à l’égard du corps
Que du sens d’obligation (2) par rapport aux devoirs de la vie
— celui-là, on le considère comme un « jïvan-mukta ».
(1) Le sens de possession se traduit par des expressions telles que
« moi » et « le mien ».
(2) Le sens d’obligation, par des expressions telles que : « je dois
faire ceci ou cela ».
(i) tout ce qui lui est présenté, ne peut que renforcer en lui son
identité avec Brahman.
448. Est-ce que les bonnes œuvres ouïes horribles péchés que
nous imaginons accomplir lorsque nous rêvons
Peuvent, le songe terminé, nous conduire au ciel ou en enfer ?
45o. Bien que l’éther soit en contact avec une jarre pleine, il
ne prend pour autant pas l’odeur du liquide que contient cette
jarre.
Bien que Vâtman entre en rapport(i) avec Ses propres condi
tionnements, il n’est pas affecté par leurs propriétés.
(i) Fâtomn, tel l’éther, est toujours inconditionné ; c est par erreur
que l’ignorant lui surimpose un rapport quelconque avec les choses du
monde extérieur.
452. Ce chasseur a cru tirer sur un tigre ; c’est sur une vache
qu’il l’a fait !
Il reconnaît trop tard sa méprise ; il ne peut arrêter la flèche ;
elle vole au but et le transperce de part en part.
454- Pour le sage qui vit en son propre Soi en tant que
Brahman — l’Un sans second —
Et qui ne s’identifie plus avec les conditionnements adven
tices,
La question de savoir si le prârabdha-karman existe pu non,
n’a aucun sens.
Est-ce que le dormeur qui s’éveille, conserve le moindre rap
port avec les objets vus dans son rêve ?
>
466. Seul, existe Brahmcin, l’Un sans second, l’IIôte qui réside
en chaque être —
Ce Brahman qui est homogène (i), infini, éternel et omnipré
sent ; en Lui, il n’y a pas trace de dualité !
(i) il n’est pas assujetti aux modifications.
NOTE
Ces affirmations renouvelées ont pour but de mettre en relief l’aspect
absolument inconditionné de Brahman.
*
LA RÉALISATION DU SOI
(1) je suis incapable de distinguer les unes des autres les idées
relatives.
(2) la Félicité que l’on éprouve dans le samâdhi est ineffable et
i n c o m mens u r ab 1 e.
LA RÉALISATION DE SOI
désormais,
apparences.
500. Je n'ai pas plus de rapport avec le corps que l’éther n’en
a avec le nuage qui passe !
Comment les états de veille, de rêve et de sommeil profond —-
ces attributs du corps — pourraient-ils me toucher?
LA RECONNAISSANCE DU DISCIPLE
A L’ÉGARD DU GURU
SUPRÊMES RECOMMANDATIONS
53o. Pour savoir que tel objet est une cruche, quelle condition
faut-il remplir?
Il suffît que l’instrument de connaissance (1) soit exempt d’im
perfections; la connaissance de l’objet s’ensuit naturellement.
(1) l'œil, s'il s’agit de voir; l’oreille, s’il s’agit d’entendre, etc...
L’ÊTRE
(1) les esprits vitaux qui sont les diverses manifestations d’une seule
et même énergie.
(2) la faculté de discrimination, mais il faut entendre ici le mental
lui-même.
(1) la brhad. up. dit: « De même qu’un bloc de sel n’a ni partie
intérieure ni partie extérieure, qu’il est parfaitement homogène et qu il
a partout la même saveur — de même le Soi est, lui aussi, sans partie
intérieure, sans partie extérieure, parfaitement homogène, et il consiste
uniquement en Intelligence pure. Le Soi se manifeste (en tant qu’en-
tité particularisée) lorsqu’il paraît s’associer aux éléments, mais cette
particularisation prend fin quand les éléments sont détruits (par le feu
de la Connaissance). Lorsque (l’identité) est réalisée, Cela n'a plus de
conscience (particularisée). Il est tel que je viens de Le décrire, chère
J/uûreyï / Ainsi parla Yâjna-valkya ». (IV, v, i3.)
Ce passage est rédigé de façon à égarer un enquêteur ordinaire, et
Maitreyï s’y laisse prendre. Yâjna-valkya lui explique alors qu il a parlé
de la destruction des limitations, et non de celle de Vâtman, car l’éter
nelle Vérité ne cesse jamais d’être.
(2) les limitations ou conditionnements adventices (upâdhisj tels que
l’eau en laquelle le soleil se réfléchit — la rose qui communique au
bloc de cristal sa propre couleur — l’air qui forme une bulle à la sur
face de l’étang. Lorsque ces limitations sont éliminées, les différences
spécifiques cessent d’exister, mais le substrat lui-même n’a jamais subi
le moindre changement; il est ce qu’il a toujours été.
iZiâ LE PLUS BEAU FLEURON DE LA DISCRIMINATION
566. Le lait que l’on verse dans le lait — l’huile que l’on
verse dans l’huile — l’eau que l’on verse dans l’eau s’unissent
sans retour
A ce lait, à cette huile ou à cette eau (1) : le Sage qui a réalisé
V âtman ne fait, en réalité, plus qu’un avec Vâtman.
(1) Cf. avec les passages suivants de Vupanisâd :
« L’eau pure que l’on verse dans l’eau pure se mélange à celte der
nière et ne fait plus qu’un avec elle. C’est ainsi que, pour le Sage qui
umvei
devient un avec Lui ». Çkathôpanisad, IV, 15.)
« Les fleuves se jettent dans l’océan ; ils disparaissent en lui et
perdent leur nom et leur forme.
« C’est ainsi que le Sage, affranchi du nom et de la forme, atteint
le resplendissant purusa qui réside au delà du non-manifesté ». (munda-
kôpanisad, III, 11, 19.)
ESCLAVAGE ET LIBÉRATION
(Guru-gita.)
A
Numéro des versets.
!
ou aham-krti, io5, 122,i33,184,
186,269,293,2g4,
ajahati, 343.
non-né, non-exprimé................................... 247.
I LE PLUS BEAU FLEURON DE LA DISCRIMINATION
bhüman.
amrtabindicpani-
sad, upanisad mineure 176, 5;4.
anâhata-cakra, centre subtil qui se situe dans la région
du cœur 58.
ânanda, la Félicité suprême 70, 125, IÔ2.
dnandamaya-
koca, la gaine de Félicité ; voir koça. . 125, 169, 207, 568.
anna, la nourriture 125.
annamaya-koça, la gaine corporelle (celle qui est consti
tuée par la nourriture) ; voir koça. . [25, i4q, i54, 568.
antah-karana. l’organe interne ; a quatre fonctions )
différentes répondant, chacune, à une /
des appellations suivantes : buddhi, z g3, 94, 98, 99, io3,
i32, 269.
aham-kcira, manas et cilla (voir ces \
termes))
anumdna, l’inférence 107.
antar-yâmin, l’Ordonnateur interne i53, 494-
apdna. le prâna qui a pour fonction de régler
l’expiration g5, 102.
aparoksa, visible, direct, présent, immédiat. 4 76.
n p a ro k s an ubfiulatréalisation
i, directe du Soi 210, 53r.
celui dont la parole fait autorité. 474-
de la forêt 000.
personnage de la bhagavad-gitâ. . 107.
nom d’un personnage de la chând. up. ;
grand-père d'Uddâlaka-Aruni. 24l, 242.
asana. la posture ; celle que l’on doit adopter
pour méditer : buste droit, tête haute,
jambes croisées 529.
atharva-veda, une des quatre divisions des vedas. . 23l.
âtman, le Soi, le principe spirituel universel
qui est le substrat des individualités
vivantes . 000.
avarana-cakti
• 5
B
bhâga-laksana, genre de signification implicite ; pour
trouver la signification essentielle de
deux termes, il convient de les dé
pouiller tous deux de leurs caractéris
tiques contradictoires et contingentes
afin de dégager le substrat qui leur est
commun
le Chant du Bienheureux — poème
philosophique et religieux qui fait partie
du mahci-bharata.......
bhakta, le dévot ; celui qui suit la voie de la
dévotion pour s’unir à son Idéal. ooo.
bhakti, la dévotion 3i, 32.
bhdva. la manière d’être, le mode d’existence,
le devenir ooo.
bhokta. le mangeur, le sujet jouissant, le béné
ficia ire de l’expérience
bhuman, la plénitude, l’infini ; s’oppose à «alpa».
bindu, le point, le rond, la tache germina
tive : c’est le symbole de la condition
séminale « Hymne au gara ».
Brahma, un des trois dieux de la Trinité hindoue, ) 6, 21, 46, 128, 3o6
l’aspect créateur du divin386, 387 n 388.
brahma-carin, l’étudiant en science sacrée ; celui qui
se trouve au premier stade (voir üçrama')
de la vie brahmanique 91-
la connaissance de Brahman (ou « parâ-
vidyâ ») 79-
brahma-loka, le séjour céleste 42/4.
Brahman, l’Existence suprême, absolue, incondi
tionnée ; la Totalité ; même significa
tion qu'âtman ooo.
brahmana, l’homme qui consacre sa vie à la
recherche de Brahman ; celui qui
appartient de naissance à la caste des
brahmanes. Ce mot désigne également
une des portions des vedas 91, 34i, 3g6.
brahma-sutra, codification attribuée à Vyâsa des prin
cipaux passages des vedasi32
( 7, ’
i
351,354,36g,370,
mental : organe interne
38o,4o8,5o6,5o8,
5io,56o,568,571,
I 572, « Hymne au
\ guru ».
(se prononce comme « tch »)
ç
(se prononce comme « ch »)
cabda-brahman,
ô z
le Verbe de Brahman58.
cakli, la force, la puissance, le pouvoir, l’éner-
gie ; voir avrti ou dvarana-çakli et? ’ " y'
d \ « Hvmne au aura ».
mbsepa-çabti. . .»
‘)
cama, le calme du mental19, 22.
Çamkara ou Çam-
karâcârya, grand philosophe hindou ; tenant de
lWvatta-yeddnta ; a vécu au ixe siècle. 107, i45, 58o.“
GLOSSAIRE DES MOTS SANSKRITS UTILISÉS DANS LE TEXTE l55
CH
(se prononce comme « tch-h »)
D
Numéro des versets.
H
Numéro des versets.
sad,
■
upanisad mineure « 107.
kenôpanisad, une des principales upanisads. 126, i3i.
GLOSSAIRE DES MOTS SANSKRITS UTILISES DANS LE TEXTE 169
L
Hnga, la marque, le caractère distinctif. . . 000.
linga-varïra, le corps subtil • l’équivalent de siïksina-
çarïra............ 97, 125.
laksanâ (s. f.), la signification ; voir jahatï-laksanâ,
ajahatï-laksanâ, bhdga-laksanâ. 2^7, 2/48.
laksana (s. n.), la marque, la caractéristique : voir
s va rîipa-laksana
L • • et»ta ta s tha-laksana.
• « .5i4.
M
madhyamâ. forme subtile de çabda-brahinan, du
Verbe de Brahinan................................ 58.
mahâ-bhârata, grand poème épique dont la bhagavad-
gïtâ est un chapitre.................................... 32 1.
mahat, le premier né : l’intelligence cosmique
d’après le sâmkhya : synonyme de
« hiranya-garbha », selon la termino
logie du vedânta.................................... 123, 153, 2^3.
mahâ-bhûta, l’élément grossier ; ce terme correspond
assez exactement à la notion de matière
telle que nous l’entendons en Occident
(voir suksma-bhüta).............................
Maitreyl, épouse du sage Yâjna-valkya ; person
nage de la . . 7, 70, 4o5, 561.
i6o LE PLUS BEAU FLEURON DE LA DISCRIMINATION
N
nada. à l’état séminal, le Verbe de Brahman
réside sous une forme tripartite ; binda, {
« Hymne au guru ».
nâda et kalâ,
nama, le nom ; les noms et les formes : nama-
rupa, constituent le Devenir ; nâma-rûpa
s’oppose ainsi à sac-cid-ànanda : la réa
lité ontologique 302, 320.
nama-rupa, les noms et les formes i53
Nat ad a, auteur philosophique qui a écrit sur la
bhakti, science qui utilise les différents
aspects de l’émotivité pour réaliser le
GLOSSAIRE DES MOTS SANSKRLTS UTILISES DANS LÉ TEXTE
O
om, le Verbe sacré, symbole de la Totalité. 3a5.
om-kâra, la syllabe sacrée « oin », le Verbe,
appelée aussi pranava : la vibration pri
mordiale58.
P
paçyantï, le langage à l’état pré-subtil — voir
vaikharï, madhyamâ et nâda 000.
pada, le pied, la division, la partie, le
quartier 482.
panca, adjectif ordinal : cinq 000.
panca-daçï. ouvrage philosophique d’inspiration
advaïtique composé par Mâdhaua-Vi- »
dyâranya.......... 424.
panca-koça, les cinq gaines dont l’individualité
humaine se compose ; voir koça. 209.
pancï-karana, la quintuple mixtion des essences sub
tiles donne naissance aux éléments gros *
tous les aspects ; son action s’exerce io4, 117, 182, 278,
aujourd’hui à travers l’Inde dans tous 3 o2, 35g, 482.
les domaines
rg-veda, une des quatre parties des vedas ; voir
yajur-veda, atharva-vedci et sâma-veda. . 86.
rüpa, la forme ; voir nâma 320, 521.
T
1 • • 1 ■ ,
upanisaas. . . .j\ 128, i65, 207, 20Q, v
taittirïyôpanisad, une des principales
rrr •
s
( 222, 329.
tamas, un des trois gunas de la prakrti primor-\ io4, no, ii3, ii4,
diale; la roideur obscure comportant( 116,117,119,174,
les notions de ténèbres, de torpeur eti 179,278,302,359,
d’inertie ; voir rajas et sattva. . . . / 36i, 536.
tanmâtra, la subtile essence, la substance invi
sible ; première différenciation de
GLOSSAIRE DES MOTS SANSKRITS UTILISÉS DANS LE TEXTE 165
U
udâna, une des cinq fonctions du pràna :
l’émission de sons95, 102.
Udclâla ka-Â ru n i,personnage de la chdndog. up. ; a pour
fils Çvetaketu........................................107, 261, 262.
uddhava-gîtâ; gïtâ ou Çrï Krsna donne à Uddhava, son
disciple, des conseils pour la vie contem
plative■ 76.
i66 LE PLUS BEAU FLEURON’ DE LA DISCRIMINATION
ksatriya et çüdragi.
vaikharl, le langage articulé ; le langage grossier ;
madhyamâ est le langage subtil inté
rieur ; paçyanli, le langage à un stade
pré-subtil ; nâda, c’est le langage ou le
Verbe de Brahman à l’état causal. . . 58.
vairâgya, l’abnégation, le renoncement absolu. . 21, 372.
valll, la section, le chapitre 165.
vâna-prastha, l’anachorète qui se retire en un lieu
solitaire et qui se trouve au troisième
stade (âçramà) de la vie brahmanique ;
voir brahma-carin, grha-stha et sam-
nyâsin 91-
varna, la caste : il y a quatre varnas : celles
des brâhrnanas, des ksatriyas, des vaiçyas
et des çûdras......... 91-
vâsanâ, ce mot a deux significations ; odeur et
désir ; les vasanâs sont les imprégna
tions que les désirs antérieurs ont
laissées dans le mental 267, 274.
vfryu, le vent, l’état aérien ou gazeux de la
matière 166,
GLOSSAIRE DES MOTS SANSKRITS UTILISÉS DANS LE TEXTE 167
Y
yajamana, le chef de famille qui fait célébrer un
culte à son intention168.
Yâj na-valkya, personnage de la brhadâranyakôpanisad. g, 126, 34 1, 56i.
yajur-veda, un des quatre vedas : voir rg-veda,
sâma-veda, atharva-veda. . 829.
168 LE PLUS BEAU FLEURON DE LA DISCRIMINATION
— neuf voyelles : a, â, i, i, u ü, r, f, et 1 ;
— quatre diphtongues : e, ai, o, au;
— trente-cinq consonnes : k, kh, g, gh, h
c, ch, j, jh, h
t, th, d, dh, n
t, th, d, dh, n
p, ph, b, bh, m
v, r, I, v,
ç, S, s, h,
m, h.
« a-ou ».
Les occlusives suivies de la lettre « h » sont aspirées et l’aspi
1/0 LE PLUS BEAU FLEURON DE LA DISCRIMINATION
Numéro
des
versets.
1
2
IO
Avant-propos de l’édition originalePage vji 18
Invocation(*). . . 31
La libération est chose rare 43
Les titres que doit présenter un aspirant 5ï
Les vertus cardinales 7‘
L’effort personnel et la grâce du guru g3
J.1JJ v a un moyen de franchir
• l’océan du samsara 108
La réalisation personnelle. 123
Les fausses identifications 13;
L’organe interne ou corps subtil
L’individualité et les cinq gaines :
Maya, la grande Enchanteresse
La gaine corporelle 154
C’est Lui I................................................................................................................
La gaine d’énergie vitale■ . i65
La servitude humaine
La gaine mentale167
La gaine d’intellect 184.
La gaine do félicité. . 207
L’dlman est au delà des cinq gaines 210
Brahman est l’unique réalité2 23
Tu es Gela !241
*
Médite donc sur Lui dans le lotus de ton cœur !254
■
Chasse la surimposition qui s’est abattue sur ton mental !267
Le sens du moi (aham-kâra)208
L’éradication des désirs317
La concentration sur Brahman 332
Le pouvoir de la discrimination34a
Le nirvikalpa-samâdhi................. 357
Les degrés du yoga366
Le renoncement372
Le Soi38o
En l’unique Existence, où trouverait-on trace de diversité?.
(*) Ces divisions ne figurent pas dans le texte, mais nous avons cru utile de les
établir en suivant les intentions de l’auteur (N. d. T.).
I7O TABLÉ DES MATIERES