HISTOIRE DU CHRISTIANISME ARTICLE (11 Pages - 85 Ko)
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sous l’autorité de fer de l’institution ecclésiale. Ce n’est qu’en 1885 ; alors que la laïcisation
de l’école primaire finit de se mettre en place que les républicains décident la fermeture de la
Faculté de théologie de la Sorbonne, à quoi succède la Vème section , dite des sciences
religieuses de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes, qui fonctionne toujours aujourd’hui.
L’histoire du christianisme a donc été écrite, depuis ses débuts, par le christianisme ;
en particulier, a lieu une première fois à la Renaissance, à l’intérieur d’un courant religieux
qui est le protestantisme et secondairement par quelques précurseurs de la libre pensée qui
seront, cependant, obligés de faire preuve d’une grande prudence. L’étau se dessere un peu
avec la philosophie des Lumières, bien qu’il ne soit toujours pas sans danger d’attaquer
ouvertement les fondements de la religion qui sont aussi les fondements de la vie sociale.
Dans le sillage ouvert par le protestantisme libéral allemand, il revient à Ernest Renan,
en France, de faire valoir les droits de la raison vis-à-vis des exigences de la foi. On entend
dire aujourd’hui couramment dans les milieux intellectuels et institutionnels qui étaient les
siens qu’il n’y a plus d’antagonisme entre ces deux attitudes possibles à l’égard de la
religion ; mais on peut trouver des raisons de penser que les choses ne sont pas aussi
idéalement simples et qu’il peut subsister des circonstances où la foi infléchit ce que serait,
Renan, après une très longue suite de défricheurs, allait payer de sa personne et
perdrepour une longue période de 19 ans, la chaire qu’il venait de recevoir au Collège de
France, pour avoir dit, lors de sa leçon inaugura, le 23 février 1862 : « S’il y a une histoire en
dehors des lois qui régissent le reste de l’humanité, s’il y a une histoire interdite à la critique
et mise à part comme divine, il n’y a plus de science historique. »1 Ce à quoi il voulait mettre
1
Francis Mercury, Renan, Paris, Olivier Orban, 1990, page 344
1
un terme, c’était simplement l’histoire sainte, c’est-à-dire une histoire qui se déroule en
puissance surnaturelle, pour garantir le stade final seul connu de sa sagesse, impénétrable à la
raison de l’homme mais dont on peut approcher par la foi. Dans cette perspective, raison et foi
pouvaient cheminer sur des voies divergentes. Ce qu’il voulait, c’était tout simplement que
ces deux voies se séparent définitivement. Il ne souhaitait, certes pas, qu’elles se contredisent
ou se nuisent, mais qu’elles fonctionnent l’une et l’autre dans des registres différents.
mettre le feu aux poudres, parce que, disait-il, il ne pouvait être « jugé autrement du point de
vue de la science positive », il ajoutait : « Je ne voudrais pas contredire ceux qui, frappés du
semble pas interdire, du point de vue de Renan, que ceux qui veulent considérer Jésus comme
Dieu, puissent le faire ; mais il est clair qu’elle ne les y autorise pas non plus.
La réflexion sur la frontière entre la religion et l’histoire n’était pas nouvelle pour le
grand historien, puisque, jeune homme, il avait intitulé sa thèse: « Origine humaine et
naturelle du christianisme ». En dépit des précautions qu’il pouvait prendre pour épargner la
sensibilité des adeptes du christianisme, qui étaient à cette époque-là en France, l’écrasante
majorité, il était quand même difficile de ne pas se rendre compte que la perspective qu’il
adoptait n’était guère propice à renforcer la foi chrétienne qui, depuis toujours, était présentée
Mais, Jésus-Christ avait-il existé ? Renan voulait bien l’admettre, mais au bénéfice du
doute, si l’on peut risquer une expression en la circonstance un peu décalée. En effet, dès
1849, il écrivait dans une revue philosophique : « Le Jésus historique nous échappe ; ce qu’on
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contredit notre faculté de connâitre. Il faut évidemment avouer qu’il y a eu sur la vie de Jésus
un remaniement légendaire, une idéalisation, un travail analogue à celui de tous les poèmes
où un héros devient un type idéal… Jusqu’à quel point la doctrne et le caractère moral que
par personne, si ce n’est quelques excentriques ne représentant que leur propre personne. A
« mondialement connu pour ses recherches sur le Jésus de l’histoire », effectivement très
de théologie dans un Faculté suisse, qualité qui est bien la sienne, mais où il passe
régulièrement sous silence une utre de ses qualités qui n’est pas nécessairement hors sujet, à
savoir pasteur de l’Eglise évangélique, Daniel Marguerat répond à une question formulée en
ces termes par l’hebdomadaire : « Renan disait que « ce que nous connaissons de Jésus tient
absolument plus partagé par personne. Nous n’en sommes plus à nous demander si Jésus a
existé ou non. Et, du personnage le mieux attesté de toute l’antiquité, nous en savons à la fois
4
beaucoup et trop peu. Bien plus, en tous cas, qu’à l’époque de Renan ! »
Il est extrêmement dommage que le journaliste n’ait pas poussé la curiosité plus loin et
n’ait pas demandé à l’historien de préciser sur quoi portaient les informations nouvelles si
abondantes. Il y eut bien, dans les décennies qui suivirent la disparition d’Ernest Renan, en
1892 (l’année où Léon XIII invite les catholiques français à rallier la République) la
découverte de quelques manuscrits des premiers pères de l’Eglise ; mais rien qui ne soit très
2
La liberté de penser, revue créée par Jules Simon. Numéros d’ mars et avril 1849
3
Jésus de Nazareth, Benoit XVI, Flammarion, 2007
4
Le Nouvel Observateur n° 2220, 24 mai 2007
3
important jusqu’aux découvertes de la Bibliothèque copte de Nag Hamadi en 1945 et surtout
des manuscrits de la Mer Morte, en 1947. Or, ces découvertes nous appennent effectivement
énormément de choses sur l’environnement spatio-temporel qui aurait été celui de Jésus-
Christ, mais absolument rien sur Jésus-Christ lui-même. Par conséquent, ou bien Ernest
Renan se trompait quand il disait qu’on savait très peu de choses de Jésus, ou bien rien n’a
La fin de la vie de Renan est le début d’une assez longue période très féconde dans le
domaine des sciences religieuses ; non seulement féconde, mais aussi agitée, passionnelle,
polémique. Très schématiquement, dans les quatre premières décennies du XXIème siècle, on
peut classer, pour la France, les chercheurs oeuvrant dans le champ des origines du
christianisme en trois écoles : l’école rationaliste (ou critique, voire hypercritique) ; c’est la
tendance ouverte par Ernest Renan, animée quelque temps par son « disciple » Ernest Havet
et qui s’apanouira avec des noms comme celui de Charles Guignebert, Alfred Loisy, Maurice
Goguel, Marcel Simon, c’est-à-dire aussi bien des libres penseurs que des protestants ou des
catholiques (tous les noms cités croient, effectivement, à l’existence historique de Jésus de
Nazareth) ; l’école mythiste s’oppose à la précédente et voient dans les évangiles un roman,
dans Jésus un personnage de fiction ; la figure de proue est Prosper Alfaric, un ancien prêtre ;
à tort ou à raison, on classe aussi dans cette catégorie le théologien protestant Rudolf
se défendent mal d’un anti-cléricalisme virulent. On peut appeler la troisième école l’école
fidéiste, c’est-à-dire celle qui se tient au plus près de l’histoire des origines du christianisme
telle 1500 ans d’historiographie chrétienne nous la présente. La figure la plus prestigieuse de
cette catégorie est celle du dominicain Marie-Joseph Lagrange, fondateur de l’Ecole Biblique
de Jérusalem, auquel succèderont des savants comme les pères Marie-Emile Boismard,
4
Roland de Vaux, et dont la démarche inspirera celle d’universitaires laïques comme Henri-
Iréne Marrou. Pour cette école, rien dans les données fournies par l’histoire n’est de nature à
Une telle classification tripartite est impossible aujourd’hui. Il paraît évident que
l’école mythiste n’a plus aucun représentant. Ou du moins n’y a-t-il plus d’historien dûment
estampillé et jouissant d’une certaine autorité qui puisse proclamer, ès-qualité, qu’il ne croît
pas en l’existence historique de Jésus-Christ. (Alors que, l’ex-abbé Alfaric était professeur à
l’Université de Strasbourg). De ce point de vue, il n’est donc pas faux de dire que l’on ne
soutient plus l’inexistence de Jésus (encore qu’on pourrait s’interroger sur l’éventuelle
compétence d’un modeste historien enseignant dans une école reculée, voire d’un historien
amateur). Mais le fait que, dans les chaires universitaires, personne ne dise plus, en effet, que
Jésus n’a pas existé, ne saurait constituer non plus, la preuve rigoureuse de la certitude de son
existence.
représentants ; le problème est qu’on la distingue très difficilement de ce qui tient lieu,
origines du christianisme qui, sans nécessairement proclamer ouvertement la foi qui les
anime, et qui est pourtant bien présente, ont surtout le souci de proclamer leur attachement
indéfectible à la raison qui, de leur point de vue, ne saurait contredire en rien les vérités
Nazareth, mais la question de sa divinisation. On pourrait penser, non sans raison, qu’un tel
sujet n’est pas un sujet d’histoire. C’est un sujet de théologie. C’est, en même temps, la
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résurrection de Jésus sont d’ailleurs intimement mêlé, car il n’a pu ressusciter et monter au
ciel avec son corps que s’il avait une nature différente de celle des autres homme, une nature
divine, en fait ; une double nature comme le quatrième concile œcuménique de Chalcédoine
(451) l’affirmera.
réellement être considéré comme Dieu, mais d’établir dans quelles conditions, il a pu être
reconnu par les hommes comme Dieu, notamment si cette reconnaissance est le fait de ses
contemporains ou si elle est plus tardive, de quelle manière elle a pu être faite, au vu de quels
témoignages, au moyen de quels arguments ? Ceci est donc, a priori, totalement historique,
type de croyances les hommes du début de l’ère chrétienne pouvaient être ouverts.
Le sujet resterait assez classique s’il ne mettait un œuvre un a priori qu’il vaut mieux
Dans quelle mesure l’histoire courante par laquelle ces faits et ces croyances sont
toute considération et implication religieuses peut-elle faire sienne une telle définition ?
sujet de cette .......... est l’histoire des deux premiers conciles œcuméniques qui définissent
que soient les étrangetés qu’une approche historique pourraient mettre en valeur au niveau u
déroulement des deux conciles) ? Ou bien ces dogmes sont-ils présents dans les quatre
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évangiles canoniques, auquel cas les pères conciliaires n’auraient fait que les reconnaître et
les expliciter, sans apporter quoi que ce soit de nouveau ; ce qui voudrait dire que les
chrétiens anté-nicéens et même les chrétiens des toute premières générations les auraient
connus et reconnus, même si, ça et là, des erreurs d’interprétation génératrices des
« hérésies » auraient été le fait de certains, rendant pour cette raison indispensable
C’est sur ces points que l’histoire intervient. Non pour dire que Jésus de Nazareth est
réellement Dieu, ni que Dieu est un être unique toutefois divisé en trois personnes (ce qui est
hors de son champ-; mais pour établir, si faire se peut, les circonstances dans lesquelles ces
vérités dogmatiques ont été établies et les raisons pour lesquelles elles ont été formulées d’une
certaine manière.
donne une longue définition du mot dogme, dont voici deux extraits : « Proposition théorique
établie comme vérité indiscutable par l'autorité qui régit une certaine communauté.(…) Point
de doctrine contenu dans la révélation divine, proposé dans et par l'Église, soit par
extraordinaire (dogme de foi définie) et auquel les membres de l'Église sont tenus
5
d'adhérer.” . Jusqu’à la séparation de l’Eglise et de l’Etat, en France, l’Eglise Catholique
Romaine était l’une des principales autorités régissant la communauté française. Aussi l’on
comprend qu’elle ait eu le souci, en meme temps que la possibilité, de presenter comme vérité
historique indiscutable ce qui était pour elle une vérité de foi indiscutable. Ainsi fonctionnait-
elle depuis la fin de l’Antiquité.
5
«http://atilf.atilf.fr/ (Trésor de la Langue Française informatisé) dictionnaire en ligne du CNRS. L’intégralité
de cette definition est directement en rapport avec notre sujet. Aussi, nous la plaçons en annexe (volume…
page…) afin de ne pas alourdir le texte principal. D’ores et déjà, il faut retenir, la mention qui est faite du sens du
mot dogme dans l’antiquité gréco-latine, avant le triomplje du christianisme: le dogme est une these admise
dans une école philosophique particulière, l’ensemble des points de doctrine d’un système de pensée. Le dogme
n’a nullement le sens de vérité exclusive. C’est précisément dans le cadre des controversies théologiques du
IVème siècle et des suivants que le sens de vérité exclusive et indiscutable apparaîtra.
7
La question que nous entendons aborder de front est celle de savoir si, en histoire des
religions, il ne reste pas trace encore aujourd’hui de l’influence hégémonique qui fut celle de
équivalent, visible ou plus ou moins caché dans le domaine de la science historique. L’histoire
serait-elle sujet à des dogmes pour peu qu’elle s’intéresse aux origines des religions. C’était le
sens des remarques d’Ernest Renan, lors de sa leçon inaugurale. La suite de sa carrière et les
dures tribulations d’autres savants, en particulier Alfred Loisy avaient démontré qu’une
point de vue de la foi. Elle pouvait même être plus que dangereuse. Et ce danger n’appartient
aux temps héroïques qui virent le rationalisme investir le champ religieux ; c’est encore un
Nazareth de Benoit XVI. Dans ces pages, le pape se montre soucieux de ce qu’il appelle les
l’on appelle la crise moderniste, jusqu’à aujourd’hui. La crise moderniste est correspond à
l’ère ouverte par le rationalisme critique d’Ernest Renan et qui s’incarne, presque
Collège de France en 1909, non sans avoir été excommunié par le Saint-Office en 1908 : « Le
prêtre Alfred Loisy (…) a enseigné et publié à maintes reprises des théories qui ruinent même
les fondements principaux de la foi chrétienne ; ce fait est déjà universellement connu. (…) au
mépris de tout, non seulement il n’a pas renoncé à ses erreurs, mais il n’a pas craint de les
confirmer avec opiniâtreté dans de nouveaux écrits et de lettres à ses supérieurs. (…) La
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sentence de l’excommunication majeure contr le prêtre Alfred Loisy, nommément et
personnellement ; elle déclare solennellement qu’il est frappé de toutes les peines encourues
par les excommuniés publics et que, par suite, il est à éviter et que tous doivent l’éviter ». 6
Les travaux d’Alfred Loisy étaient donc, pour Pie X, dont la devise était « Instaurare omnia
Ce même pape actuel, inquiet des « transformations de l’histoire » n’ a pas manqué de rendre
officiellement hommage à son prédécesseur et, en particulier, sur le point du rôle qui avait été
le sien dans le déroulement de la crise moderniste.7 Pie X, aurait, selon Benoit XVI, permis
Ces propos, très provocants au regard de ce que furent les nombreuses déclarations de
Pie X dans la crise du modernise, témoignent d’une plus grande radicalisation encore par
rapport aux positions qu’il développait trois ans plus tôt dans l’introduction de son Jésus de
eu pour effet que : « Le fossé s’est élargi entre le Jésus historique et le Christ de la foi (…)
Comme résultat naturel de ces tentatives, il ressort que nus savons très peu de choses fiables
sur Jésus et que c’est la foi en sa divinité qui a façonné son image après coup. »
D’une certaine manière, c’est le sujet de notre .......... qui est défini par ces quelques
mots. L’opposition entre le Jésus de l’histoire et le Christ de la foi n’est pas une innovation
qu’aurait lancée Benoit XVI. Elle résulte, précisément, des effets du modernisme et se trouve
employée pour la première fois, (semble-t-il) dans la Vie de Jésus de l’allemand D.F. Strauss,
6
Christophe Paul : Souffrances dans l’Eglise au XXième siècle, savants et théologiens dans l’épreuve. Le Cerf.
2005
7 7
Le Pape Benoît XVI a salué la mémoire de son prédécesseur saint Pie X lors de l’audience générale
du 18 août 2010. Selon l’agence de presse Zenit, Benoît XVI aurait notamment déclaré : “« Fidèle à la
tâche de confirmer ses frères dans la foi, saint Pie X, face à certaines tendances qui se manifestèrent dans le
domaine théologique à la fin du XIXe siècle et aux débuts du XXe siècle, intervint avec décision, condamnant le
« Modernisme », pour défendre les fidèles de conceptions erronées et promouvoir un approfondissement
scientifique de la Révélation, en harmonie avec la Tradition de l’Eglise. »
9
parue en 1837 8. L’expression est reprise par Maurice Goguel dans deux conférences de 1929
données en Belgique.9 Elle tombe dans l’oubli jusqu’à ce qu’elle soit reprise par Benoit XVI,
sans, toutefois, que tout le monde en comprenne l’importance et sans non plus, que Benoit
XVI, ne prenne la peine de l’expliciter. Il ne s’agit de rien moins que savoir si le Christ de la
foi résulte de l’existence du Jésus de l’histoire ou si, au contraire, causé on ne sait trop par
quoi le Christ de la foi ne rend pas nécessaire le Jésus de l’histoire quelle que soit l’exacte
manière par laquelle celui-ci se construit ou est reconnue. Autrement dit, du Christ de la foi et
saugrenue, tant on est habitué à prendre pour une évidence l’idée que le christianisme naît des
événements relatés dans le Nouveau Testament, dont la figure centrale et Jésus et qu’il ne
Or, précisément, le résultat de l’étude scientifique des textes sacrés, telle qu’elle
pouvait donner à penser qu’il était parfaitement possible (pour ne pas dire plus) qu’il en fût
tout autrement. C’est la perspective de voir une telle situation réapparaître qui donne une
grande inquiétude à Benoit XVI. C’est l’un des aspects de ce qu’il appelle le « relativisme »
qui serait, selon lui, une sorte de mal radical. Cette inquiétude se traduit dans quelques lignes
qui suivent celles que nous avons précédemment citées, que voici : « Si nous écartons cette
histoire – c’est-à-dire l’histoire telle qu’elle apparaît dans les quatre évangiles – la foi
chrétienne est abolie en tant que telle et refondue dans une autre forme de religion ».10 En
l’occurrence, le pape confond probablement la foi chrétienne et la foi catholique et oublie que
d’autres branches du christianisme existent qui peuvent se satisfaire d’une lecture symbolique
de bien des épisodes relatés dans le Nouveau Testament, et en tout premier lieu, la
8
Cette Vie de Jésus est traduite en français en 1838 par Emile Littré et inspirera la Vie de Jésus de Renan qui
paraît en 1863.
9
Critique et histoire à propos de la vie de Jésus, conférences données à Liège et à Bruxelles, les 4 et 5 février
1929 ; publiées dans la « Revue d’histoire et de philosophie religieuses », 1929 ; pages 115/131
10
op.cit.
10
Résurrection. Il n’a toutefois pas tort de se demander ce qui resterait du christianisme si l’on
établissait que le dogme de la divinité de Jésus de Nazareth a toute les chances de n’être autre
C’était le danger qui était apparu dès les débuts de l’étude scientifique des textes
catholique, dès avant Pie X, déjà sous Léon XIII. Or, cette résistance a parfaitement
érudits et intelligents qui, au prix d’une certaine adaptation, essentiellement rhétorique, des
vérités théologiques, est parvenue à faire valoir que la présentation multiséculaire des origines
du christianisme, les évangiles, bien entendu, mais aussi la littérature patristique primitive,
était parfaitement recevable d’un point de vue strictement scientifique, quelles que soient les
prédispositions, les idéologies, les subjectivités des historiens se penchant sur ces questions. A
condition qu’ils raisonnassent bien et fussent d’une honnêteté intellectuelle au-dessus de tout
soupçon.
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