AFA Présentation Des Référentiels FR EU GB BM - Mai 2023 - Version Française
AFA Présentation Des Référentiels FR EU GB BM - Mai 2023 - Version Française
AFA Présentation Des Référentiels FR EU GB BM - Mai 2023 - Version Française
Étude
MAI 2023
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS.................................................................................... 3
CONCLUSION ....................................................................................... 42
2
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
REMERCIEMENTS
3
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
1. CONTEXTE ET OBJECTIFS
La lutte contre la corruption constitue une priorité pour de nombreux États tant au
niveau national qu’international.
En témoigne notamment l’adoption, ces dernières années, de stratégies nationales de
lutte contre la corruption qui accordent une part croissante à la corruption
transnationale. Ainsi, par exemple :
- en 2017, le Royaume-Uni a publié un plan national ambitieux de lutte contre la
corruption visant à renforcer l’attractivité et la réputation des entreprises
britanniques1. En outre, le gouvernement britannique s’est engagé à continuer
de travailler pour élever les normes internationales en matière de lutte contre
la corruption transnationale ;
- en 2020, à l’initiative de l’AFA, la France a publié un plan national pluriannuel
de lutte contre la corruption 2 pour une période de trois ans et prépare
actuellement son prochain plan. Par ailleurs, le ministère de l’Europe et des
Affaires Étrangères a publié une « stratégie anticorruption de la France dans
son action de coopération 2021-2030 » et offre ainsi un cadre d’intervention
commun pour tous les acteurs de la coopération internationale française 3 ,
bilatérale et multilatérale ;
- en juin 2021, le président américain a fait de la lutte contre la corruption un
enjeu majeur de sécurité nationale4. Les États-Unis ont en conséquence publié,
en décembre 2021, leur première stratégie nationale de lutte contre la
corruption, visant notamment à accroître la transparence du système financier
américain et international, à faire de la lutte contre la corruption une priorité
pour l’ensemble des administrations et agences du gouvernement fédéral, et à
améliorer substantiellement la coopération internationale5.
1
UK Government, UK anti-corruption strategy 2017 to 2022, décembre 2017
2
AFA, Plan national pluriannuel de lutte contre la corruption, janvier 2020
3
Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères, Stratégie anticorruption de la France dans son action
de coopération 2021-2030, juin 2021
4
The White House, Memorandum on Establishing the Fight Against Corruption as a Core United States
National Security Interest, juin 2021
5
The White House, Fact Sheet: U.S. Strategy on Countering Corruption, juin 2021
4
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
1.2. Les normes nationales
Les entreprises françaises doivent respecter le cadre légal français qui définit et
réprime les infractions suivantes, prévues par le Code pénal français : la corruption
active publique 6 , la corruption passive publique 7 , la corruption active privée 8 , la
corruption passive privé9, la concussion10, la prise illégale d’intérêts11, le pantouflage12,
le trafic d’influence actif 13 , le trafic d’influence passif 14 , le détournement ou la
soustraction de fonds ou de biens public 15 et le favoritisme dans le cadre de
l’attribution des marchés publics et des contrats de concession16.
Par ailleurs, la loi n° 2016-1691 du 9 décembre 2016 relative à la transparence, à la lutte
contre la corruption et à la modernisation de la vie économique, dite loi Sapin II17, a
instauré de nouvelles obligations pour les acteurs économiques et publics en matière
de prévention et de détection des atteintes à la probité, avec l’introduction dans le
Code pénal français, de l’infraction de trafic d’influence d’agent public étranger 18 ,
l’institution d’un statut général de protection des lanceurs d’alerte (articles 6 à 16 de
la loi), l’obligation pour les entreprises assujetties de mettre en place des mesures et
procédures destinées à prévenir et à détecter la commission, en France ou à l’étranger,
de faits de corruption ou de trafic d’influence (article 17), ci-après dénommé
« dispositif anticorruption », et la création de l’Agence française anticorruption
« AFA » (article 1).
En outre, l’AFA a pour mission de contrôler, d’une part, le respect par les entreprises
assujetties, des mesures et procédures anticorruption définies par l’article 17-II de la
loi, sous peine de sanctions administratives 19 pouvant être prononcées par la
6
Code pénal français, article 433-1
7
Code pénal français, article 432-11
8
Code pénal français, article 445-1
9
Code pénal français, article 445-2
10
Code pénal français, article 432-10
11
Code pénal français, article 432-12
12
Code pénal français, article 432-13
13
Code pénal français, article 433-1
14
Code pénal français, article 432-11
15
Code pénal français, article 432-15
16
Code pénal français, article 432-14
17
Loi n° 2016-1691 du 9 décembre 2016 relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la
modernisation de la vie économique (Sapin II)
18
Code pénal français, article 432-11, article 433-1
19
La commission des sanctions peut enjoindre à la société et à ses représentants d'adapter les
procédures de conformité internes à la société destinées à la prévention et à la détection des faits de
corruption ou de trafic d'influence, selon les recommandations qu'elle leur adresse à cette fin, dans un
délai qu'elle fixe et qui ne peut excéder trois ans. Elle peut prononcer une sanction pécuniaire dont le
montant ne peut excéder 200 000 € pour les personnes physiques et un million d'euros pour les
personnes morales et peut ordonner la publication, la diffusion ou l'affichage de la décision d'injonction
5
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
commission des sanctions de l’AFA ; et d’autre part, de contrôler la qualité et
l'efficacité des procédures de prévention et de détection des atteintes à la probité20
mises en œuvre dans les dispositifs des acteurs publics 21 quelle que soit leur taille
(article 3). Outre ses missions de contrôles, l’AFA est chargée d’apporter son appui aux
acteurs économiques22 pour les aider à prévenir et détecter la commission de faits de
corruption et de trafic d’influence. Cet appui prend la forme, notamment, de la
rédaction de recommandations générales, guides sectoriels et thématiques ou encore
d’actions de sensibilisation et de formation.
Enfin, sur le plan de la répression, la loi Sapin II a, par des dispositions relatives à la
compétence des juridictions françaises, facilité la poursuite des faits de corruption
transnationale et créé de nouveaux outils pénaux afin d’améliorer l’efficacité de la
réponse judiciaire aux faits d’atteinte à la probité. Elle a notamment créé la
Convention judiciaire d’intérêt public, « CJIP »23 (introduite dans le Code de procédure
pénale français 24 ), qui consiste en un dispositif transactionnel pouvant être défini
comme une mesure alternative aux poursuites applicables aux personnes morales.
L’AFA exerce également, dans ce cadre judiciaire, un contrôle des programmes de
mise en conformité destiné à s’assurer de l’existence et de la mise en œuvre, par la
personne morale mise en cause, d’un dispositif efficace de prévention de la
corruption, contribuant également à éviter la réitération de l’infraction.
Les entreprises françaises ayant une activité à l’étranger doivent également respecter
le cadre normatif des États dans lesquels elles développent des activités et/ou
exportent leurs produits.
Or, de nombreux pays se sont dotés de règles exigeantes et contraignantes en matière
de lutte contre la corruption comme, par exemple, les États-Unis d’Amérique avec le
Foreign Corrupt Practices Act « FCPA » (1977) 25 , le Royaume-Uni avec le United
Kingdom Bribery Act « UKBA » (2010)26, le Brésil avec le Lei Anticorrupcao (2014)27, la
Chine avec le Prevention of Bribery Ordinance (1971) 28 , l’Inde avec le Prevention of
ou de sanction pécuniaire ou d'un extrait de celle-ci, selon les modalités qu'elle précise. Les frais sont
supportés par la personne physique ou morale sanctionnée.
20
Ces infractions sont définies dans le code pénal, au Livre IV principalement dans deux catégories: les
« atteintes à l’autorité de l’Etat » (Titre III) et les « atteintes à la confiance publique » (Titre IV).
21
Administrations de l'État, des collectivités territoriales, de leurs établissements publics, des sociétés
d'économie mixte et des sociétés relevant du titre II du livre V de la première partie du code général
des collectivités territoriales, et des associations et fondations reconnues d'utilité publique.
22
Toute entreprise quelle que soit sa forme juridique, (société, établissement public industriel et
commercial (EPIC), groupement d’intérêt économique (GIE), syndicat professionnel, ordre
professionnel, etc.) sans critère de taille.
23
Convention judiciaire d’intérêt public (CJIP)
24
Code de procédure pénale français, article 41-1-2
25
Foreign Corrupt Practices Act, Pub. L. 95-213, 91 Stat. 1494 (1977), 15 U.S.C. §§78dd-1, et seq
26
Bribery Act 2010, c.23
27
Lei Anticorrupção, Lei nº 12.846, de 1º de agosto de 2013
28
Cap. 201 Prevention of Bribery Ordinance
6
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
Corruption Act (1988)29, ou encore l’Australie qui a intégré la lutte contre la corruption
transnationale dans son Criminal Code Act (1995)30.
De plus, sous l’effet des initiatives multilatérales visant à lutter contre la corruption
nationale et transnationale, ayant conduit à l’adoption de conventions
internationales 31 , de plus en plus d’États se sont engagés à veiller à ce que leur
législation soit conforme aux normes de ces conventions, de manière à lutter contre
la corruption et à promouvoir l’intégrité des entreprises au plan international.
En parallèle de ces évolutions, des institutions financières internationales, comme le
Fonds Monétaire International (FMI) et le Groupe de la Banque Mondiale (GBM) ont
développé leurs propres instruments juridiques, afin de soumettre les tiers
bénéficiaires de leurs financements à des obligations strictes en matière de probité. Il
en est ainsi des politiques32 du FMI et des lignes directrices anti-corruption du GBM33,
dont le non-respect par les tiers peut faire l’objet de sanctions contractuelles
importantes (pouvant aller jusqu’à l’exclusion des projets de financement).
Des initiatives privées ont également vu le jour comme la création de la norme
internationale « 37 001 - Systèmes de management anti-corruption »34, élaborée par
l’Organisation internationale de normalisation (ISO).
29
Prevention of Corruption Act, 1988, Act No. 49 of 1988
30
Criminal Code Act 1995. No. 12 of 1995
31
Convention de l’OCDE sur la lutte contre la corruption d’agents publics étrangers dans les transactions
commerciales internationales (1997), Convention pénale sur la corruption du Conseil de l’Europe (1999),
Convention des Nations Unies contre la corruption (2005).
32
Le FMI et la bonne gouvernance (imf.org)
33
E.g., Guidelines on Preventing and Combating Fraud and Corruption in Projects Financed by IBRD Loans
and IDA Credits and Grants (revised as of July 1, 2016), available at :
https://policies.worldbank.org/en/policies/all/ppfdetail/4039
34
La norme ISO 37001 n’est pas accessible librement.
35
Foreign Corrupt Practices Act, Pub. L. 95-213, 91 Stat. 1494 (1977), 15 U.S.C. §§78dd-1, et seq
7
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
déposer des rapports périodiques auprès de la Securities and Exchange
Commission (SEC) ;
- le United Kingdom Bribery Act36 (UKBA) présente une portée extraterritoriale. Il
est applicable pour des faits de corruption commis au Royaume-Uni et/ou à
l’étranger (dès lors qu’une partie de l’infraction est commise au Royaume-Uni ;
dès lors que l’auteur présente un lien étroit avec le Royaume-Uni et que son
comportement est susceptible de constituer une infraction au Royaume-Uni).
Au-delà, il existe une infraction sanctionnant les organisations commerciales
(personnes morales) pour leur défaut de prévention de la corruption, dès lors
que l’organisation en infraction est domiciliée au Royaume-Uni et a une activité,
même partielle, au Royaume-Uni ;
- la France a renforcé l’extraterritorialité de sa loi pénale 37 en matière de
corruption et de trafic d’influence par l’article 2138 de la loi Sapin II, qui autorise
des poursuites pénales pour des infractions commises à l’étranger, non
seulement par une personne physique de nationalité française mais également
par toute personne physique ou morale résidant habituellement ou exerçant
tout ou partie de son activité économique sur le territoire français.
36
Bribery Act 2010, c.23
37
Code pénal français, article 113-2, article 113-6, article 113-7
38
Loi n° 2016-1691 du 9 décembre 2016 relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la
modernisation de la vie économique (Sapin II), article 21
8
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
2. L’OBJET DE L’ÉTUDE
Aux fins du présent document, la notion de « référentiel » est utilisée au sens large
comme l’ensemble des normes contraignantes et de leurs mesures
d’accompagnement qui peuvent être les recommandations, les lignes directrices ou
encore les guides pratiques.
39
AFA, Recommandations du 12 janvier 2021, JORF, §4, p.3 : « La loi, ses décrets d’application, les présentes
recommandations et les guides publiés sur le site internet de l’AFA constituent le référentiel anticorruption
français. Ce dernier participe de la mise en œuvre des engagements internationaux de la France en matière
de lutte contre la corruption »
40
Provenant de différentes entités nationales et organisations internationales.
9
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
Le référentiel anticorruption français
Les guides de l’AFA : les guides publiés par l’AFA sont des outils pédagogiques
à visée thématique ou sectorielle destinés à aider les entreprises dans la mise
en œuvre de leur dispositif anticorruption. À ce jour, plusieurs thématiques
ont fait l’objet d’un guide comme par exemple : la fonction conformité
anticorruption, la politique cadeaux et invitations, les vérifications
41
Décret n° 2017-329 du 14 mars 2017 relatif à l'Agence française anticorruption, Décret n° 2017-660 du
27 avril 2017 relatif à la convention judiciaire d'intérêt public et au cautionnement judiciaire, Décret n°
2017-564 du 19 avril 2017 relatif aux procédures de recueil des signalements émis par les lanceurs d'alerte
au sein des personnes morales de droit public ou de droit privé ou des administrations de l'Etat
42
AFA, Recommandations du 12 janvier 2021, JORF, §8, p.3 : « Les présentes recommandations ne créent
pas d’obligation juridique pour ceux à qui elles s’adressent ».
10
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
anticorruption dans le cadre des fusions-acquisitions, la prévention des
conflits d’intérêts, les contrôles comptables anticorruption, les enquêtes
internes anticorruption ou encore un guide sectoriel sur la mise en place d’un
dispositif de prévention des risques de corruption dans le secteur du
bâtiment et des travaux publics (BTP). Par ailleurs, l’AFA a publié un guide
pratique anticorruption à l’attention des PME et des petites ETI qui, si elles
ne sont pas soumises à l’article 17 de la loi Sapin II, ont un intérêt à mettre
en place de manière volontaire des mesures anticorruption afin d’éviter de
voir leur responsabilité pénale engagée pour des faits de corruption et ainsi
en prévenir les conséquences (juridiques, financières, réputationnelles), de
développer un avantage concurrentiel vis-à-vis des entreprises qui ne
disposeraient pas de programme de conformité anticorruption, de faciliter
l’obtention de financements ou encore de faire valoir un dispositif robuste
en cas de poursuites par une autorité étrangère ou française.
Par ailleurs, en cas de poursuites pénales exercées contre une personne morale
menant à une condamnation par un tribunal correctionnel pour faits de
corruption, l’entreprise peut désormais être condamnée à une peine, appelée
peine de programme de mise en conformité (PPMC), consistant à se soumettre,
43
La commission des sanctions peut prononcer une sanction pécuniaire dont le montant ne peut excéder
200 000 € pour les personnes physiques et un million d'euros pour les personnes morales.
44
Ministère de la Justice, Convention judiciaire d’intérêt public (CJIP)
45
Parquet national financier, Lignes directrices du Parquet national financier sur la mise en œuvre de la
convention judiciaire d’intérêt public, janvier 2023, page 16.
11
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
sous le contrôle de l'AFA et pour une durée maximale de cinq ans, à un
programme de mise en conformité destiné à s'assurer de l'existence et de la
mise en œuvre, en son sein, des mesures et des procédures de prévention et de
détection de faits de corruption et de trafic d’influence46.
46
Cette peine est définie à l’article 131-39-2 du Code pénal français
12
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
Le référentiel anticorruption américain
Foreign Corrupt Practices Act (FCPA) : adopté en 1977, le FCPA vise à lutter
contre les pratiques de corruption d'agents publics étrangers. Le FCPA
s’applique à toutes les personnes physiques et morales américaines, ou à
celles se livrant, directement ou par l’intermédiaire d’un agent, à des actes,
en vue de favoriser des paiements frauduleux, sur le territoire des États-
Unis, quelle que soit leur nationalité. Par ailleurs, le FCPA vise les
« émetteurs » 47 , définis comme les sociétés émettant des titres sur un
marché réglementé américain et/ou qui sont tenues de déposer des
rapports périodiques auprès de la Securities and Exchange Commission
(SEC), et devant se conformer à des obligations anticorruption, ainsi qu’à
des obligations comptables et de contrôle interne.
FCPA Resource Guide : publié en 2012 et mis à jour en 2020 par la Division
criminelle du Department of Justice (DOJ) et la Division de l’application des
lois de la Securities and Exchange Commission (SEC), ce guide est destiné à
faciliter la compréhension du FCPA par des illustrations. Le guide aborde
notamment les thématiques suivantes : le champ de compétence du FCPA,
les dispositions comptables, les dispositions anticorruption, le lien avec les
autres lois américaines, les protections relatives aux lanceurs d’alertes, les
sanctions, les résolutions.
47
FCPA Resource Guide, pages 9 et 10.
13
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
Guidance on the evaluation of corporate compliance programs (ECCP) :
élaboré en 2017 et mis à jour en mars 2023 par le DOJ, ce guide s’adresse
aux procureurs pour les accompagner sur la manière d'évaluer les
programmes de conformité des entreprises et leur permettre de
déterminer si, et dans quelle mesure, ces programmes ont été efficaces au
moment de l'infraction et au moment de la résolution de l’affaire, et de
vérifier par la suite si les programmes ont été renforcés pour éviter la
réitération de faits de corruption.
48
Cette loi impose des exigences comptables pour les émetteurs.
49
Cette loi interdit les déplacements inter-états ou à l’étranger, l'utilisation du courrier américain ou
autre installation dans le but de réaliser une activité illégale.
50
Cette loi impose des exigences concernant l’accès des données opérées dans le Cloud.
51
Cette loi donne au président des États-Unis l'autorité de contrôler l'importation et l'exportation de
produits et de services liés à la défense nationale américaine.
52
Ensemble de règlements servant à contrôler les importations et exportations des objets et services
liés à la défense nationale américaine.
53
Ce règlement impose aux établissements financiers qui ont accepté un accord avec le gouvernement
des États-Unis de communiquer tous les comptes détenus par des citoyens américains.
54
Règlements l'utilisation d'un système de courrier physique ou électronique pour escroquer une autre
personne.
14
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
de corruption.
La SEC a le pouvoir d'enquêter sur les potentielles violations du FCPA par les
émetteurs et, en cas de violation, d'intenter une action civile devant un tribunal
fédéral ou d'engager une procédure administrative 55 visant à obtenir divers
types de réparation, notamment une injonction (uniquement dans le cadre
d'une action civile), une ordonnance de cessation et d'abstention (uniquement
dans le cadre d'une procédure administrative), une restitution
(« disgorgement »), des intérêts avant jugement et des sanctions civiles.
55
U.S Securities and exchange commission, SEC Enforcement Actions: FCPA Cases
15
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
Le référentiel anticorruption britannique
The United Kingdom Bribery Act (UKBA) : entrée en vigueur en 2011, cette
loi s’applique aux personnes physiques et aux « organisations
commerciales ». Elle vise la poursuite et la répression des infractions de
corruption privée et corruption publique et prévoit également des
dispositions concernant le défaut de prévention de la corruption par les
entreprises.
Joint Prosecution Guidance of the Director of the Serious Fraud Office and
the Director of Public Prosecutions on the Bribery Act 2010 : publié en
2011, ce guide vise à préciser l'approche du Serious Fraud Office (SFO) et du
Director of Public Prosecutions (DPP), en matière de prise de décisions pour
les poursuites concernant les infractions relevant du UKBA. Toutefois, les
orientations décrites dans ce document n’ont pas vocation à être
exhaustives.
16
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
FCA’s Financial Crime Guide (FCG): A firm’s guide to countering financial
crime risks: section 6. Bribery and Corruption : publié par la Financial
Conduct Authority (FCA) en 2015, ce guide décrit les mesures à mettre en
place pour les entités soumises au contrôle de la FCA dont une partie est
relative à la lutte contre les crimes financiers, y compris les risques de
corruption.
Il n'existe pas d'obligation générale pour les entreprises de mettre en œuvre des
mesures anticorruption. Cependant, les entreprises soumises au contrôle par la
Financial Conduct Authority (FCA) sont tenues de mettre en œuvre des mesures
pour lutter contre la criminalité financière56, ce qui inclut le risque de corruption
et autres infractions d’atteinte à la probité57.
La section 7 du UKBA prévoit un manquement pour « défaut des organisations
commerciales à prévenir la corruption ». Une possibilité de voir la peine atténuée
existe lorsque l’entreprise apporte la preuve qu’elle dispose de « procédures
adéquates » pour prévenir la corruption (système de « full defence »), mais
l'absence de telles procédures ne constitue ni une infraction pénale ni un
manquement administratif. Le Bribery Act 2010 Guidance décrit en outre le type
de mesures que les organisations commerciales peuvent mettre en place pour
prévenir la corruption.
Les tribunaux britanniques peuvent aussi prendre en compte les éléments
suivants lorsqu’ils déterminent le montant de l’amende lors de la condamnation
d’une entreprise ou lorsqu’un accord est signé dans le cadre d'un « deferred
prosecution agreement » (DPA)58 :
- la présence de certaines mesures de prévention de la corruption comme
facteur atténuant de la culpabilité ;
- l'impact de la sanction sur la capacité de l'entreprise à mettre en œuvre un
programme de conformité efficace.
56
FCA’s Senior Management Arrangements, Systems and Controls Sourcebook, SYSC 6.1.1R
57
The FCA’s Financial Crime Guide: A firm’s guide to countering financial crime risks, 6.1.4.
58
Corporate offenders: fraud, bribery and money laundering – Sentencing
17
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
Le système de sanctions et les lignes directrices
du Groupe de la Banque mondiale
18
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
Banque mondiale sont à la fois des mesures de remédiation à suivre si des
manquements à ses exigences ont été constatés et des bonnes pratiques
destinées à prévenir et réduire les risques d’atteintes à l’intégrité.
19
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
2.2. En bref : tableau récapitulatif des obligations légales
mises à la charge des entreprises en termes de
prévention et détection de la corruption
20
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
QUELLES SONT LES OBLIGATIONS POUR LES ENTREPRISES
EN TERMES DE PRÉVENTION ET DÉTECTION DE LA CORRUPTION ?
21
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
QUELLES SONT LES OBLIGATIONS POUR LES ENTREPRISES
EN TERMES DE PRÉVENTION ET DÉTECTION DE LA CORRUPTION ?
22
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
2.3. En bref : tableau récapitulatif des infractions de
corruption
59
AFA, Présentation des infractions d'atteinte à la probité
23
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
3. REVUE DES MESURES DE PRÉVENTION ET DE DÉTECTION DE
LA CORRUPTION
Légende :
24
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
3.1. L’engagement de l’instance dirigeante
25
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
3.2. La fonction conformité anticorruption
26
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
3.3. La cartographie des risques de corruption
27
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
3.4. La prévention en matière de corruption
Référentiel américain : Le FCPA Resource Guide précise que les codes les
plus efficaces sont ceux qui sont clairs, concis et accessibles à tous les
employés et encourage aussi à traduire le code dans les langues locales
de filiales étrangères et prévoit sa mise à jour régulière. L’ECCP Guidance
stipule qu'une entreprise doit avoir un code de conduite qui énonce,
entre autres, l'engagement de l'entreprise à respecter pleinement les lois
applicables et celui-ci doit être accessible et applicable à tous les
employés de l'entreprise.
28
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
LA GESTION DES CADEAUX ET INVITATIONS
29
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
LA GESTION DES CONFLITS D’INTÉRÊTS
30
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
LES PAIEMENTS DE FACILITATION
31
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
LE MÉCÉNAT ET PARRAINAGE (SPONSORING)
32
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
LA SENSIBILISATION ET FORMATION
33
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
L’ÉVALUATION DES TIERS
34
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
LES VÉRIFICATIONS ANTICORRUPTION DANS LE CADRE
DES FUSIONS-ACQUISITIONS
35
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
3.5. Les outils de détection de la corruption
36
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
L’ENQUÊTE INTERNE ANTICORRUPTION
37
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
LES CONTRÔLES COMPTABLES ANTICORRUPTION
38
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
LE CONTRÔLE ET L’ÉVALUATION INTERNE DES MESURES
ANTICORRUPTION
39
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
3.6. Les actions de remédiation en matière de corruption
40
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
LA MISE EN PLACE D’UN RÉGIME DISCIPLINAIRE
41
Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
CONCLUSION
Depuis la loi Sapin II, la France est dotée d’un corpus juridique complet et exigeant qui permet
d’accompagner les entreprises françaises vers une prévention et une détection plus efficace des
faits de corruption et de trafic d’influence, pour leurs activités en France comme à l’étranger.
En effet, la mise en œuvre d’un dispositif anticorruption par les entreprises assujetties à l’article 17
de la loi Sapin II se fait indépendamment de la commission de faits de corruption et doit couvrir
toutes les activités d’une société ou d’un groupe de sociétés, y compris celles exercées à l’étranger
à travers ses filiales. La mise en œuvre de mesures et procédures pour prévenir et détecter des faits
de corruption et de trafic d’influence fait l’objet de contrôles approfondis de l’Agence française
anticorruption (AFA). Dans ces contrôles, l’AFA s’attache à vérifier leur existence, leur efficacité et
leur adéquation aux risques auxquels sont concrètement exposés la société ou le groupe de société,
ainsi que leur mise en œuvre effective dans l’ensemble des sociétés d’un groupe opérant à
l’étranger.
À ce jour, et même si des différences demeurent, le référentiel anticorruption français est composé
de mesures et procédures qui sont, pour leur très grande majorité, convergentes avec les exigences
prévues par les référentiels étrangers considérés dans cette étude.
Il est ainsi possible de considérer que le référentiel anticorruption français offre aux entreprises qui
l’appliquent, des garanties importantes de protection face au risque pénal de corruption mais aussi
de conformité aux règles et recommandations anticorruption des pays étrangers où elles sont
susceptibles de développer leurs activités.
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Présentation de référentiels étrangers promouvant l’intégrité dans la vie des affaires
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Mai 2023
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