Assainissement
Assainissement
Assainissement
1.1. Généralités
On dit qu’il y a assainissement autonome lorsque les rejets d’eaux usées, d’une
ou plusieurs habitations ne sont pas raccordés au réseau public d’assainissement et font
l’objet d’un traitement spécifique, sous la responsabilité d’un ou de plusieurs
propriétaires, avant de retourner dans le milieu naturel.
L’assainissement autonome peut être individuel (seul propriétaire) ou pseudo-
individuel (plusieurs personnes). Il représente le système le plus répandu en Afrique.
Ce procédé a été développé pour utiliser d’une part, les capacités auto-
épuratrices (en anaérobie ou en aérobie) des sols et d’autre part, l’aptitude de ces sols à
pouvoir isoler les eaux usées de tout contact direct par l’homme. Les principaux
ouvrages appartenant au procédé d’assainissement autonome sont les latrines et les
fosses septiques.
1
1.2.1. Conception des cabinets VIP
Les cabinets VIP comprennent une superstructure qui est légèrement décalée
par rapport à la fosse et un grand tuyau de ventilation vertical fixé à l’extérieur de la
superstructure du cabinet, et dont l’extrémité est munie d’un grillage anti – mouches.
Il y a trois types principaux de cabinets VIP :
− Les cabinets VIP à fosse unique, conçus pour durer au moins 2 ans (Figure 1.1).
Généralement, ils conviennent aux zones rurales où la nappe est profonde et où
aucune contrainte ne limite les dimensions de la fosse.
− Les cabinets VIP à double fosse alternante, appropriés aux zones urbaines où les
gens peuvent se permettre des cabinets permanents qui n’ont pas besoin d’être
reconstruits périodiquement ailleurs.
− Les cabinets VIP à fosses multiples et à plusieurs cellules (Figure 1.2), qui
conviennent aux établissements communautaires tels que les écoles.
Air fétide
Tuyau de
ventilation
Air frais
Gaz
Liquide
2
Figure 1.2 : Vue en plan d’un cabinet VIP à fosses multiples alternantes
Une partie de la fosse doit être revêtue ou muraillée afin d’éviter l’effondrement
des parois. Si le sol est meuble, il faut revêtir toute la fosse.
Il faut prévoir une fondation pour supporter la dalle de couverture. Cette
fondation pourra permettre la rehausse du niveau de la dalle par rapport au terrain
naturel afin d’éviter l’écoulement de l’eau pluviale dans la fosse. Elle empêchera
également le passage d’odeur et d’insectes car elle sera liée à la dalle de couverture.
La dalle de couverture en béton armé (de préférence) devra dépasser de 40 cm
le diamètre de la fosse et avoir une épaisseur minimale de 7,5 cm.
Si la largeur de la fosse est inférieure à 1,50 m, le coût de la dalle de couverture
est faible.
Pour les toilettes à la turque, la surface finie de la dalle de couverture devrait
avoir une pente de 1/20 en direction de l’orifice. Il est recommandé d’aménager des
appuis en mortier pour les pieds pour aider les usagers à mieux se placer au-dessus de
l’orifice.
Pour les toilettes à la position assise, il faut prévoir des sièges. Un siège
supplémentaire, plus petit, peut être prévu pour les enfants.
Il y a un certain risque de contamination de l’eau souterraine par les VIP. Le
fond de la fosse doit être au moins à 8 m de la nappe phréatique et à 10 m des puits. Si
ces conditions ne peuvent pas être réunies alors il faut que la fosse soit étanche.
3
1.2.2. Fonctionnement des cabinets VIP
4
− 0,02 m3/pers/an si la fosse est saisonnièrement inondée ou si l’on y déverse les
eaux de lavage.
Le taux d’accumulation est augmenté de 50 % environ si des matériaux
difficilement décomposables, utilisés pour le nettoyage anal, sont jetés dans la fosse.
Les boues peuvent être évacuées des fosses après une période de repos d’au
moins deux ans. Les matières de vidange déjà stabilisées peuvent être utilisés pour
amender les sols des champs et des jardins. Si la période de vidange ne peut pas être
d’au moins deux ans après le remplissage, il faut prendre des précautions lors des
vidanges pour minimiser les risques sanitaires pour les travailleurs et l’environnement.
Les boues doivent subir alors un traitement additionnel par compostage ou dans les
étangs de stabilisation.
Elles diffèrent des VIP par le fait qu’elles sont hors sol et que les urines soient
séparées des fèces. Elles sont adaptées au milieu rural pour la production des engrais
naturels (urine et compost). Les latrines ECOSAN sont souvent à double fosses
alternantes ou à plusieurs fosses.
Les urines sont séparées des fèces, ce qui accélère la décomposition biologique
de ce dernier. Les autres dispositions sont les mêmes que les VIP.
5
1.3.3. Dimensionnement et vidange des fosses ECOSSAN
Le dimensionnement est le même que pour les VIP sauf que la durée de vidange est
d’au moins 8 mois.
Puisard
Maçonnerie de
briques à joints
étanches
Remblai de Maçonnerie de
cailloux et Remblai de briques à joints
de sable cailloux ouverts
6
Si la largeur de la fosse est inférieure 1,50 m, le coût de la dalle de couverture
est faible.
Il y a un certain risque de contamination de l’eau souterraine par les TCM. Le
fond de la fosse doit être au moins à 8 m de la nappe phréatique et à 10 m des puits. Si
ces conditions ne peuvent pas être réunies alors il faut que la fosse soit étanche et au
niveau constant.
La superstructure du TCM peut être dans le bâtiment principale. L’évacuation
des eaux vannes se fera par l’intermédiaire d’un tuyau PVC 100 mm. La cuvette du
TCM peut être celle utilisée pour la fosse septique ou celle préfabriquée
traditionnellement.
Les TCM se distinguent de toutes les autres latrines par deux caractéristiques :
Les TCM sont proches des VIP car le traitement des boues s’effectue de la
même manière.
Contrairement au VIP, les gaz produits par décomposition dans la fosse du
TCM se diffusent dans le sol et la fermeture hydraulique à siphon empêche les
remontées d’odeurs et le passage d’insectes.
Les TCM sont des systèmes intermédiaires appropriés et améliorables et tout
moment.
La durée d’exploitation des TCM est de deux ans au minimum. Cette durée est
préférentiellement égale à 10 ans.
Le volume utile requis pour la fosse est :
7
V = TAB . N . D
Avec V : volume utile ;
TAB : taux d’accumulation (m3/pers/année) ;
N : nombre de personne ;
D : durée de remplissage (années).
Le volume total est obtenu après majoration de la hauteur utile car la fosse ne
peut plus être utilisée lorsque la surface des boues dépasse le niveau du tuyau
d’évacuation.
Le taux d’accumulation se situe généralement aux alentours de 0,04 m3/pers/an.
Après une période de repos de deux ans, les boues peuvent être évacuées des
fosses. Les matières de vidange déjà stabilisées peuvent être utilisées pour amender les
sols des champs et des jardins. Si cette durée n’est pas atteinte, il faut prendre des
précautions lors des vidanges et compléter le traitement des boues par compostage ou
dans des étangs de stabilisation.
Les fosses à niveau constant sont constituées pour l’essentiel de petites fosses
septiques placées directement sous une dalle à la turque munie d’un tuyau de descente
qui plonge dans l’eau de la fosse pour former une fermeture hydraulique simple. La
figure 1.4 montre une fosse à niveau constant classique. Pour préserver le cabinet des
odeurs, des mouches et des moustiques, il faut maintenir cette fermeture hydraulique
en versant dans la toilette, après chaque utilisation suffisamment d’eau pour remplacer
toute perte éventuelle. La fosse peut être décalée par rapport à la cabine. Les
excréments sont rejetés directement dans la fosse où ils subissent une décomposition
anaérobie.
Le volume de la fosse est généralement calculé sur la base de 1,5 litres
d’excréta par jour plus un apport additionnel de 4,5 litres par personne et par jour pour
le maintien du joint hydraulique.
8
Grillage
anti-mouches
Dalle à la turque
Tuyau de
sortie
Tuyau de
ventilation Descente
Une fosse septique construite sous terre pour stocker et traiter l’eau usée reçoit
les excréments et l’eau de la chasse des toilettes ainsi que d’autres eaux usées. Les
fosses septiques sont adaptées aux habitations disposant d’eau courante. Elles sont
surtout réalisées en milieu urbain. Elles sont souvent à doubles compartiments.
9
Très coûteuses, les fosses septiques ont toutefois l’avantage d’être très flexibles
et s’adaptent à une grande variété de besoins concernant l’évacuation des déchets
ménagers. Un autre avantage réside dans le fait qu’une fosse septique ne comporte pas
de parties mobiles et qu’à ce titre, elle ne nécessite guère d’entretien mécanique.
1.7.1.1. La fosse
Toute la maçonnerie de la fosse doit être bien raidie afin d’éviter l’effondrement
des parois. Le fond de la fosse est toujours bétonné (épaisseur minimale 10 cm). La
fosse doit avoir un revêtement étanche (enduits comportant un adjuvant type
sikalatex).
Il faut prévoir des raidisseurs verticaux dans les angles de la fosse et un
chaînage horizontal pour supporter la dalle de couverture. Si la fosse a une profondeur
égale à 2 m, il faut prévoir un chaînage horizontal intermédiaire. La rehausse du
niveau des trous d’homme de la dalle par rapport au terrain naturel permet des
entretiens faciles. Les couvercles de ces trous d’homme doivent être étanche pour
éviter l’écoulement de l’eau pluviale dans la fosse.
La dalle de couverture en béton armé doit avoir une épaisseur minimale de 10
cm.
Si la largeur de la fosse est inférieure à 1,5 m, le coût de la dalle est faible.
La conduite d’amenée des eaux usées aura une pente comprise entre 2% et 4 %.
Il est recommandé qu’il soit muni d’un Té ou coude à son extrémité. Le Té ou coude
doit être plongé dans le liquide à proportion de 20 %.
La conduite de sortie doit également être munie de Té ou coude qui peut être
plongé dans le liquide à proportion de 40 %. Les anomalies suivantes peuvent subvenir
par défaut de conception adéquate :
10
La fosse devra être située à l’écart du passage de toute charge roulante ou
statique sauf précautions particulières de pose et devra rester accessible pour
l’entretien. Il faut assurer l’étanchéité des raccordements.
Une fosse à double compartiment améliore l’abattement des boues et des
croûtes, comparée à une fosse à simple compartiment de volume égale car le premier
évite les court-circuits et les turbulences.
Une fosse à trois compartiments permet d’envoyer aussi des eaux usées autre
que les eaux vannes et ceci dans le deuxième ou troisième compartiment.
Les matériaux utilisés pour la fabrication des fosses septiques sont :
− béton armé ;
− ferro-ciment ;
− polyéthylène.
1.7.1.2. Le préfiltre
30 cm Cailloux 50-80
11
1.7.1.3. L’épurateur
Elle se compose d’un système de prétraitement anaérobie (se dit d’un milieu
sans oxygène). Le dispositif le plus connu et le plus utilisé est la fosse toutes eaux.
Dans la fosse :
12
Trape de visite Trape d'accès Trape de visite
Niveau du liquide
75 mm
Croute
Boue
Bac Préfiltre
séparateur Epuration
à graisse R +
Eaux Evacuation
vannes
Fosse
septique
Figure 1.7 : Schéma de prétraitement des eaux usées domestiques par bac à graisses,
préfiltre et fosse septique
13
1.7.2.2. Etape d’épuration des effluents
1.7.3.1. La fosse
Pour les latrines publiques le volume utile de la fosse est trois fois le débit
journalier, soit :
C=3.P.Q.r
Avec C : contenance ou volume de la fosse (litre)
14
P : nombre d’habitants ou d’usagers
Q : Débit journalier par habitant (l/hbt/j)
r : Temps de rétention (jour)
Niveau du liquide
75 mm
Boue
15
Entrée Sortie
16
1.7.3.5. Filtre à sable vertical drainé
Cette solution est bien adaptée au cas de faible dénivelée entre la sortie d’eau et
l’exutoire. Son dimensionnement est donné par le tableau 1.5.
Tableau 1.5 : Eléments du calcul du filtre
Nombre de pièces
Nombre de chambres Surface (m2)
principales
4 2 6
5 3 8
6 4 9
- La longueur du cheminement est constante (égale à 5,5 mètres) ;
- La largeur du fronton de répartition est de 1 mètre supplémentaire par chambre supplémentaire (avec
une limite de 13 mètres maximum équivalente à 8 chambres).
17
1.7.3.8. Puits filtrants
Dans les zones urbaines fortement peuplées, il est difficile voire impossible de
faire l’assainissement individuel. Les réseaux d’assainissement conviennent mieux
pour débarrasser la population de façon efficace, de toutes les eaux usées domestiques
et les excréments.
Le système d’assainissement classique est très cher pour les pays en voie de
développement. Le système alternatif constitué de réseaux d’assainissement de petit
diamètre présente tous les avantages de l’assainissement classique et en plus coûte
moins cher à la construction.
18
1.8.1. Technique de conception
Les fosses intermédiaires doivent pouvoir assurer les fonctions des fosses
septiques. Il faut éviter que les matières solides arrivent accidentellement dans les
égouts.
Le volume nécessaire pour que les solides se séparent des liquides dans la fosse
est :
V = Tr . Q . N
Avec V : volume recherché (litre)
Tr : temps de rétention (jour)
Q : débit des eaux usées (l/pers/jour)
N : nombre d’utilisateurs.
19
V – Ve + Vd + Vbd
N.B. :
− Le volume effectif ne tient pas compte du volume des écumes (chapeau de
graisse).
− Le volume de boues fraîches est en moyenne 1 litre/pers/j.
− Le niveau de la sortie des effluents doit être d’au moins 75 mm à celui de l’entrée.
C’est le traitement le plus adapté dans les pays en voie de développement. Il est
efficace, peu coûteux et simple à installer et à exploiter. Il ne nécessite pas un nombre
élevé d’équipements importés. Le climat chaud de nombreux pays en développement
offre des conditions idéales pour le traitement des eaux usées par lagunage. Le seul
inconvénient est qu’il faut disposer de vastes superficies.
Différents types de bassins de stabilisation
20
On distingue trois types qui sont placés en série :
− Bassins anaérobies ;
− Bassins facultatifs ;
− Bassins de maturation.
21
CHAPITRE 2
2.1. Définitions
22
Les déchets solides urbains, encore appelés résidus urbains, sont en général des
éléments de faibles dimensions que l’on peut rassembler dans des récipients faciles à
manipuler en vue de leur enlèvement régulier à l’aide de véhicules ordinaires.
− Les déchets ménagers comprenant : les ordures ménagères (ce sont les déchets
organiques provenant des cuisines, papiers, verre, métaux, textiles, déchets de
jardin, etc.) ; les déchets encombrants (encore appelés « monstres ») de part leur
volume (meubles, matelas, divers appareils) qui sont difficiles à manipuler par les
services de ramassages ; les déchets toxiques en quantité dispersée : piles et
batteries, fond de peinture, vernis et laques, encre, médicaments, aérosols, colles,
insecticides,etc.
− Les déchets commerciaux : emballages, cartons, plastiques.
− Les déchets provenant des hôpitaux, de l’artisanat et de l’industrie, assimilables
aux ordures ménagères ; ils ne peuvent plus être réutilisés sur le lieu même de leur
production ou ne sont pas recyclés pour des raisons de rentabilité : pansements
souillés, médicaments périmés, seringues usagées, produits réactifs, etc.
− Les déchets « inertes » provenant de la démolition ou de la rénovation (gravats,
bois, briques, tuiles) et les déchets provenant du nettoyage de la chaussée ou
encore balayures (objets jetés sur la chaussée, feuilles souillées, etc.)
− Les déchets de dépollution et d’élimination : boues des stations d’épuration,
cendre d’incinération, déchets de traitement et de nettoyage des espaces publiques,
vidange.
− Les déchets de voirie et d’espaces verts : coupes d’arbres, tonde de gazon, résidus
de nettoyage.
23
DECHETS SOLIDES URBAINS
24
− Les matières plastiques, y compris le caoutchouc
− Les verres, les porcelaines ou les faïences
− Les métaux et alliages (aluminium, fer, etc.)
− Les matières organiques
− Les débris combustibles non classés (bois...)
− Les débris non combustibles (gravats).
− Les déchets inerte (fins ou encombrants) : ce sont les gravats, les carcasses de
véhicules, en passant aux verres et aux plastiques.
− Les combustibles : ce sont les papiers, les textiles, le bois, et également les
plastiques, etc.
− Les déchets fermentescibles ou biodégradables : ils sont constitués de matières
organiques d’origine animale ou végétale, présentant une diversité de fermentation
aussi bien aérobie qu’anaérobie. Ils sont le siège des mouches, des moustiques,
des cafards, des rats, des porcs, des chiens et d’autres insectes et rongeurs,
vecteurs de plusieurs maladies.
− Les déchets toxiques, qui constituent des poisons chimiques ou radioactifs issus
des industries, des hôpitaux, etc.
25
Tableau 2.2 : Exemple de composition des ordures ménagères dans certaines villes
Moyenne de 14
77,3 5,4 15,7 1,6 100
villes algériennes
Antananarivo
15 5,9 11,4 67,7 100
(Madagascar)
France 25 18 42 15 100
26
2.3. Bref aperçu sur les déchets dangereux
Ces paramètres sont des données caractéristiques des déchets solides urbains.
Leur connaissance peut influencer le choix du système de gestion des déchets qui soit
adapté au contexte étudié. Les principaux paramètres physico-chimiques sont :
27
Elle peut se mesurer au poids, au volume et exprimer en kilogramme par
habitant par jour (kg/ht/jr) ou en kilogramme par habitant par an (kg/ht/an).
Dans les pays en développement, les quantités collectées sont différentes des
quantités produites à cause : de l’existence de zones inaccessibles et de la réaction de
l’individu face aux déchets et en raison des méthodes traditionnelles dont l’individu a
du mal à se départir. Exemple : enfouir les déchets dans sa cour ou brûler les déchets le
soir ou très tôt le matin.
La production spécifique par habitant par jour à Lomé (Togo) est de
0,48kg/hbt/jr. Au niveau des marchés, on a : 0,65 kg/revendeuse/jour. Mais la
composition des déchets est différente par rapport aux ménages.
(Source : « Etude sur la production et la composition des déchets ménagers à Lomé » Etude
financée par l’AFD ; version Juillet 2008)
2.4.2. La densité
− densité en poubelle
− densité en benne (comprimé ou non)
− densité en fonction du niveau de vie
La connaissance de la densité en poubelle est essentielle pour le choix d’une
part, du type de matériel de pré collecte et de collecte et d’autre part, du type de
traitement à préconiser.
La densité en poubelle varie en fonction du matériel de pré collecte et de
collecte, et en fonction du type de tissus : elle décroît des quartiers pauvres
(bidonvilles) aux quartiers de haut standing dans une même ville, en d’autre terme, la
densité des déchets en poubelle est plus élevée dans les zones à faibles revenus pour la
simple raison que les matières organiques biodégradables y sont plus importantes.
28
La densité en poubelle varie aussi en fonction des saisons climatiques ou
agricoles : elle est plus importante en saison pluvieuse ou lors des récoltes des légumes
et tubercules et est relativement faible en saison sèche.
∆P = Pi − Pf
Pi = poids initial
Pf = poids après dessiccation
∆P = taux d’humidité
29
2.4.5. Le pouvoir calorifique inférieur (PCI) ou supérieur (PCS)
d’un combustible
100 − ω
PCIh = PCIs ( ) − 5, 835ω
ω
Tableau 2.4 : PCI de quelques éléments contenus dans les déchets solides urbains
PCI (en kcal/kg) 7500 -11 000 th 4200 4200 -5200 th 4000
30
2.4.7. Potentiel d’Hydrogène (pH)
31
CHAPITRE 3
32
africain en raison de la multiplicité des tissus urbains dans les villes, l’irrégularité
voire l’inexistence de la collecte et le faible taux de couverture du service de
ramassage des ordures ménagères qui font que l’échantillon qui sera prélevé risque de
ne pas être assez représentatif de l’ensemble des déchets produits. Une des démarches
adaptées est la suivante :
3.1.1. La Stratification
− Le premier encore appelé ville spontanée, est le plus important en terme d’espace
occupé et de populations concernées. Il représente les formes d’installations
spontanées de l’espace, des difficultés d’obtention des titres fonciers et d’accès
aux parcelles viabilisées coûteuses pour les ménages pauvres.
33
− Le second, encore appelé ville planifiée et ou administrée, regroupe les anciens
fiefs de la colonisation, les quartiers résidentielles de haut et moyen standing, les
nouveaux centres administratifs et commerciaux avec immeubles à grande hauteur
et une trame de voirie urbaine bien fournie.
La connaissance des caractéristiques des tissus urbains dans une ville donnée
est importante lorsqu’on envisage de mener les études sur les déchets solides en
particulier.
La ville spontanée est généralement caractérisée par la promiscuité, la
dénutrition, la vulnérabilité aux maladies diverses, l’absence de réseaux techniques
urbains de bases, l’insuffisance des systèmes d’assainissement et de ramassage des
déchets solides. Cette situation favorise la prolifération des parasites et de vecteurs de
maladies.
34
soit par la méthode d’échantillonnage par partage, soit par la méthode des
« quarts ».
EXEMPLE
Masse de l’échantillon
secondaire obtenue à Etape 3 : idem que l’étape 2
l’issue du 2ème
prélèvement = 1,25kg
35
3.2. Evaluation de la production des déchets solides urbains
36
organismes chargés de la question urbaine et enfin des enquêtes stratifiées ou orientées
auprès des usagers identifiés, etc.
Leur connaissance permet une bonne maîtrise des déchets produits dans la
localité considérée. Ces paramètres intéressent l’évaluation de la production selon les
saisons, les types de tissus, les types d’activités rencontrées. Ils concernent aussi la
classification des déchets, la détermination de la densité et des pouvoirs calorifiques
des déchets.
Les moyens utilisés pour déterminer ces paramètres sont entre autres : les
enquêtes stratifiées ou orientées auprès des producteurs identifiés, les campagnes de
caractérisation (qualitative et quantitative) selon les sources existantes dans cette
localité.
37
CHAPITRE 4
4.1. Introduction
Le choix d’un système de gestion des déchets adapté à une zone donnée dépend
essentiellement des facteurs tels que :
38
4.2. CHEMINEMENT GLOBAL DES ORDURES MENAGERES
Les principales étapes de la gestion des déchets solides municipaux sont celle
présentées par l’organigramme ci-dessous :
Collecte et Traitement
Précollecte transport
Valorisation
(recyclage et
récupération)
Figure 4.1 : Cheminement classique des déchets solides urbains dans une localité donnée
Dans les villes africaines, le système gestion traditionnel des déchets solides
adopté par les communes, concerne essentiellement la salubrité du domaine public.
Les autres opérations prises en charge par les usagers (ménages, commerçants,
industriels, artisans) par apport volontaire ou par des intermédiaires rémunérés.
4.3. LA PRECOLLECTE
La précollecte des ordures ménagères est l’opération qui consiste à ramener les
déchets de la source de production au point de regroupement ou de collecte (bac à
ordures ou espaces aménagés à cet effet). Ces éléments doivent être judicieusement
dimensionnés en fonction de la production journalière et de la fréquence de collecte
pour éviter tout débordement. L’espace qui leur est réservé, choisi en fonction des
pratiques des usagers, doit être aménagé pour faciliter l’écoulement normal des
lixiviats, des eaux usées et des eaux de ruissellement.
La précollecte est adaptée dans les zones densément peuplées et inaccessibles
aux véhicules de collecte ou dans les zones de faible densité de population et où
l’habitat est dispersé. Elle peut se faire soit par apport volontaire de l’usager, soit en
porte en porte par un intermédiaire moyennant une rémunération par l’usager.
39
Retour aux
Production des déchets solides
usagers
Sources : ménages, PME, industrie,
artisans, commerce, bureaux,
Action des
usagers
équipements
récipients, etc.)
rémunérés
Action des
ou des Communes
Commercialisation
Mise en décharge en vrac (décharges
sauvages, décharges contrôlées)
Figure 4.2 : Cycle des déchets solides municipaux dans les villes africaines
Dans la précollecte par apport volontaire, les usagers transportent leurs déchets
produits vers les bacs à ordures ou lieux de regroupement à l’aide de poubelles
(poubelles classiques, sachets en plastiques, vieux sceaux, vieux récipient, brouette,
porte – tout, etc.).
Ce système est à prévoir lorsque les espaces nécessaires à l’installation des bacs
à ordures ou des lieux de regroupement sont disponibles à moins de 500m des usagers
et accessible aux véhicules de collecte. Il est également envisageable lorsque la
40
production journalière des déchets correspond au volume du bac ou de l’étendue de
l’espace en fonction de la fréquence de collecte adoptée (qui est de 7 jours en zone
sahélienne et de 3 jours en zone tropicale humide).
La précollecte en porte en porte, qui exige que les usagers soient motivés pour
payer le service rendu, est envisageable lorsque d’une part, la zone n’offre pas
d’espaces suffisants pour installer les bacs à ordures ou les lieux de regroupement et
d’autre part, dans les zones faiblement densifiées avec des maisons éloignées les unes
des autres.
Pour être économique, la précollecte doit se faire à l’aide de matériels et
d’équipements produits localement par les artisans locaux ou par les petites et
moyennes entreprises locales. Parmi ces équipements, on peut citer : les charrettes à
traction animale, les pousse-pousse ou porte touts à traction humaine, les brouettes,
pelles, râteaux, manchettes, gants, bottes et cache-nez, etc.
Les intermédiaires impliquées dans ce système peuvent être les jeunes,
désoeuvrés du secteur, les associations de femmes, les comités de développement du
quartier, les PME locales, etc. ils sont le plus souvent directement liés aux usagers par
un contrat plus ou moins formel qui définit les fréquences de collecte, le taux de
contribution des ménages et les fréquences de paiement de ces contributions.
Tableau 4.1 :
Effectif du personnel
1–2 1–2
requis
Rendement de précollecte
20 – 30 20 – 30
(kg/mn)
Vitesse de précollecte
1,5 – 2 1,5 – 2
(km/h)
41
Les risques de dysfonctionnement de la précollecte peuvent être consécutifs à
l’inadaptation du matériel utilisé, à l’absence de sensibilisation des usagers sur les
risques de jeter leurs déchets dans les décharges sauvages et les cours d’eau,
l’éloignement des bacs à ordures, au non-respect des fréquences de collecte par le
service concerné et à la non prise en compte de l’action des acteurs de précollecte par
le service général de ramassage.
L’utilisation des moyens de transport « artisanaux » tels que les brouettes, les
charrettes à traction animale ou les tricycles pour la précollecte se développe dans
certains secteurs des villes africaines. Cette forme de technologie reste cependant à
rationaliser afin d’améliorer la qualité du service de ramassage des déchets solides
surtout dans les quartiers à habitat spontané et dans les zones périurbaines (tableau
4.2).
La précollecte a été développée dans les villes africaines à cause surtout de la
prolifération des quartiers à habitat spontané, de l’insuffisance et du mauvais état des
voies de circulation, qui rendent pratiquement difficile l’accès directe aux parcelles des
véhicules spécialisés dans la collecte.
La précollecte est la plus facile à mettre en œuvre et n’engendre pas de coût
supplémentaire pour la collectivité en charge du service de ramassage des ordures
ménagères et pour les usagers, notamment les ménages. Le choix de l’une ou l’autre
des options ci-dessous dépendra du contexte d’étude.
La collecte des ordures est l’opération qui consiste à ramasser les ordures
ménagères des bacs à ordures ou des lieux de regroupement vers la décharge contrôlée
ou le lieu de valorisation. Elle se fait porte à porte dans les zones dotées d’un réseau
de voirie en bon état et accessible aux véhicules de collecte. Elle peut également se
faire à partir des bacs à ordures ou à partir des lieux de regroupement aménagés,
localisés et accessibles.
Le matériel de collecte est composé généralement de bacs à ordures (de volume
variable selon les localités), de plate forme d’accueil aménagée (casier en ciment muni
d’escaliers et d’une rampe pour permettre l’accès des brouettes, des charrettes et de
porte tout). Leurs caractéristiques respectives sont consignées dans le tableau 20.3.
42
Tableau 4.2 : Comparaison des différents schémas de précollecte envisageables en
Afrique
Types de
Fonctionnement Avantages Inconvénients
précollecte
Les usagers transportent o Implication réelle o Nécessité d’effort
eux-mêmes les déchets des usagers d’éducation et de
qu’ils déversent dans les o Conception facile sensibilisation des usagers,
Apport bacs à ordures ou dans les o Coût direct nul o Nécessité d’installer
volontaire points de regroupement pour la collectivité plusieurs points de collecte
des aménagés à cet effet proches des sources de
usagers production
o Inadapté dans les quartiers
structurés.
43
Tableau 4.3 : Caractérisation de quelques éléments du point de collecte
44
Tableau 4.4 : Comparaison des conteneurs utilisés en fonction du mode de précollecte
Mode de Type de
Avantages Inconvénients
précollecte conteneurs
• technologie simple, car • Très faible durée de vie
matériel de récupération (moins de 3 à 6 mois)
• manutention facile • Faible volume, donc
Demi - fût de • accessibilité aux enfants
nécessité d’en disposer
0,1 – 0,2 m3 • faible coût d’acquisition
beaucoup
• Lenteur lors du vidange et
fréquence de vidange
Apport élevée
volontaire
• relativement peu • Nécessité d’une
encombrant manutention mécanique
Bacs à • durée de vie relativement • Peu accessible aux
ordures élevée que les précédents enfants
de 1 m3 (2 à 3 ans) • Coût d’acquisition
relativement élevé
En fonction des objectifs que l’on se fixe, il existe plusieurs types de traitement
des déchets solides municipaux. Certaines sont encore au stade de la recherche
expérimentale et n’ont pas encore été éprouvée sur le terrain. Toutefois, la mise en
décharge, le compostage et la méthanisation sont les filières les plus utilisées en
Afrique sub-saharienne.
46
− les décharges de matières inertes (ou décharge de Type A) sont réservées aux
déchets polluants ne nécessitant aucun traitement particulier avant leur « stockage
définitif » (bris de verre, gravât, excavation des routes, bris de béton, de tuiles et
de parpaings de ciment, etc.);
− les décharges de résidus (ou décharge de Type B) intéressent les déchets issus de
l’incinération de substances organo-chimiques et des déchets spéciaux respectant
les critères stricts de la qualité des « déchets aptes au stockage définitif » ; c’est à
dire qu’au moment où ils sont stockés, ils ne doivent pas rejeter des substances
polluantes pour l’environnement ;
− les décharges bio-actives (ou décharge de Type C) sont polyvalentes et réservées
au stockage des déchets provenant des usines d’incinération (scories), de gravât
exempts de déchets spéciaux, des boues des stations d’épuration, des produits de
vidange des fosses septiques dont la teneur en eau ne dépasse pas 65%, des
déchets urbains qu’il est impossible de brûler, des déchets inertes de l’industrie et
de l’artisanat. Cette catégorie est la plus utilisée en Afrique.
Les critères de choix d’un site devant abriter une décharge contrôlée sont entre
autres :
− la perméabilité du site : elle est liée à la nature des sols ainsi que leurs propriétés
physiques, chimiques ou biologiques. Selon le coefficient de Darcy, on distingue :
les sols imperméables favorables à l’installation d’une décharge sauvage
moyennant un dispositif de drainage efficace (exemple : les schistes argileux, les
marnes, etc. dont le coefficient de Darcy<10-9m/s ou 0,1mm/j) ; les sols semi-
perméables envisageables pour l’installation d’une décharge contrôlée si le
pouvoir auto-épurateur est suffisant (exemple : sols sablo-argileux, grès, etc. dont
le coefficient de Darcy est compris entre 10-9 et 10-6m/s ou 0,1 et 10cm/j) ; enfin
les sols perméables qui ne sont pas conseillés pour une décharge contrôlée
d’ordures ménagères (cas du gravier ou des alluvions, dont le coefficient de
Darcy>10-6m/s ou > 10cm/j).
− la localisation du site par rapport aux sources d’alimentation en eau et aux
points de captage d’eau : sauf cas exceptionnels nécessitant obligatoirement des
aménagements stricts et onéreux, toute décharge contrôlée doit être
impérativement située en aval de points de captage ou des sources d’alimentation
pour éviter toute contamination de cette ressource naturelle.
47
− la capacité de stockage : elle caractérise la durée de vie de la décharge dont la
moyenne varie généralement entre 15 et 30 ans. La capacité d’une décharge
dépend essentiellement de sa superficie, de la hauteur d’entreposage (5 à 10m), de
la densité des ordures, du volume des ordures comparé au volume des matériaux
inertes utilisés pour la couverture et enfin, de l’épaisseur de la couverture finale.
Par rapport au volume total de la décharge, un ratio moyen de (70 à 100%)
d’ordures ménagères contre (0 à 30%) de matériaux inertes de couverture est
recommandé pour exploiter de manière rationnelle la décharge contrôlée.
− les conditions climatiques : une décharge contrôlée ne doit jamais être orientée
dans le sens des vents dominants afin d’éviter l’envol des déchets légers et la
propagation d’odeur vers les zones d’habitation. Il est également recommandé
d’éloigner la décharge des cours d’eau et des zones inondables afin d’éviter le
lessivage du dépôt lors des ruissellements. On conseille aussi de limiter ou
d’éviter le ruissellement des eaux dans le site de la décharge en construisant les
drains appropriés.
− les contraintes socio-économiques et urbanistiques : la décharge contrôlée ne
doit pas être trop éloignée du centre de production (maximum 15 à 20 km) afin de
minimiser les coûts de transport ; au-delà de 25km commencer à envisager
l’installation des sites de transit.
− l’intégration paysagère : une décharge contrôlée ne doit pas constituer une
rupture de paysage dans lequel elle est implantée. Des dispositions doivent être
prises le cas échéant pour intégrer le site dans son paysage initial pendant et après
son exploitation définitive.
Une des conditions sine qua non de l’installation d’une décharge contrôlée est la
réalisation sans complaisance d’une étude d’impact environnementale selon les règles
de l’art
48
La mise en décharge des déchets consiste à les étaler en couches successives
d’environ 1 à 2m dans le site à l’aide d’un engin de génie civil, puis, à les compacter
éventuellement après les avoir recouverts d’une couche de matériaux inertes
d’épaisseur de 20 à 30cm. La Ligue Pour la Propreté en Suisse, pense que la densité
des déchets mis en décharge avoisine 0,5 et qu’il faut attendre environ 4 à 5 années
pour observer un tassement différentiel et une diminution du volume des déchets
compactés de près de la moitié.
Il existe selon la morphologie du site choisi, deux formes d’exploitation des
décharges contrôlées :
4.5.1.5.1. Le biogaz
49
sont entassés par des compacteurs, en l’absence d’oxygène dans les couches
compactées, il se produit un processus de décomposition anaérobie dû à l’action de
micro-organismes ; ce processus s’accompagne de dégagement de méthane (CH4), de
gaz carbonique (CO2), des gaz à l’état de trace tels que l’hydrogène sulfuré (H2S, les
gaz hydrochloriques et le fluorure d’hydrogène).
La gestion du biogaz des décharges représente une source d’énergie valorisable
dans des conditions techniques et économiques acceptables si le diagnostic préalable
du gisement est effectué et si la conception du réseau de collecte le rend pérenne. Les
gaz des décharges peuvent être brûlés, utilisés pour la décharge pour produire de
l’électricité. Des précautions doivent être prises pour maximiser le taux de
récupération du biogaz dans la décharge1. Ces précautions sont absolument
nécessaires car le méthane non récupéré autant que le CO2, est un gaz à effet de serre
dont le potentiel de réchauffement est 24 fois supérieur à celui du gaz carbonique. En
outre, le méthane est inflammable et parfois explosif. En Afrique au sud du Sahara, il
n’existe pas de décharge avec récupération de méthane.
50
Les lixiviats des décharges d’ordures ménagères sont des sources dangereuses
de pollution par les métaux lourds. Il est donc fortement recommandé de bien s’assurer
du drainage du socle de la décharge de manière à renvoyer les lixiviats vers une zone
centrale de traitement.
51
4.5.2. Le compostage des ordures ménagères biodégradables
4.5.2.1. Définitions
− Le compostage peut être défini comme étant « l’ensemble des opérations par
lesquelles on prépare, à partir des ordures ménagères brutes, un composé appelé
compost, ayant les caractères généraux de l’humus (composé amorphe,
hydrophile, de couleur noirâtre ayant l’odeur caractéristique des terreaux) ».
[GILLET, 1985].
− Le compostage est également défini comme étant « un procédé biologique,
contrôlé, de conversion et de valorisation des substrats organiques (sous-produits
de la biomasse, déchets organiques d’origine biologique) en produits stabilisés,
hygiénisés et semblables à un terreau et riche en composé humique, encore appelé
le compost ».
52
par d’autres formes de micro-organismes, moins nombreux et dont les besoins en
oxygène sont inférieurs. A ce stage, la chaleur se dissipe plus rapidement qu’elle ne se
forme et entraîne une baisse de température. Cependant à chaque retournement du tas
la température peut augmenter légèrement. La phase de mûrissement qui s’ensuit est
caractérisée par la baisse sensible de la température du tas de compost jusqu’à la
valeur de la température ambiante. C’est à partir de ce moment que l’on peut utiliser le
compost. En fonction de l’évolution de la température dans le tas en décomposition, on
distingue trois principales phases de la dégradation de la matière organique qui sont :
− la phase mésophile, pour les températures variant entre 40 et 50°C, durant laquelle
les protéines sont attaquées en premier lieu ;
− la phase thermophile, caractérisée par un dégagement intense de la chaleur,
libérant ainsi de la vapeur d’eau et du CO2 ;
− la phase de mûrissement ou de maturation avec la disparition progressive des
espèces thermophiles et la baisse de la température jusqu’à la température
ambiante ; cette phase est caractérisée par la stabilité du compost produit qui
prend ainsi l’aspect des terreaux.
− l’accessibilité du site aux véhicules de collecte des ordures ménagères ; ce site doit
en outre être clôturé ;
− le drainage parfait du site au moyen des caniveaux bien dimensionnés ; le site doit
avoir en outre une déclinaison suffisante (>0,2%) pour permettre l’écoulement des
eaux de surface ;
− le bon dimensionnement du site de manière à ce qu’il permette les opérations de
compostage y compris toutes les autres équipements utiles (hangar de broyage,
magasin) ;
53
− l’éloignement du site (> 200m) des habitations (pour éviter les bruits pendant le
broyage motorisé) ;
− la possibilité d’avoir des espaces agricoles pour l’expérimentation du compost en
vue de sa promotion auprès des agriculteurs et jardiniers.
54
− les diverses opérations d’affinage du compost produit en vue d’obtenir ou de
faciliter son transport, sa manipulation et son utilisation en agriculture ou en
élevage selon le cas (le broyage final et le tamisage pour faciliter l’épandage dans
les champs, le conditionnement du compost, etc.).
Compostage en tas · Tri manuel des · N’est pas adapté · Jakarta (Indonésie)
fractions non pour la production à
· Lima (Pérou)
fermentescibles grande échelle
· Olinda et Peixinhos
· Formation de tas · Nécessite plus
successifs de 1 à 5 m3 d’espace (Brésil)
avec retournements
périodiques.
55
faciliter le remplacement de l’air chargé de CO2 dans le tas par de l’air frais. En outre,
il faut que les ordures ménagères en dégradation soient homogénéisées et réduites en
petits morceaux (broyage ou déchiquetage d’éléments grossiers à l’aide des
machettes, des ciseaux de jardin ou de broyeurs) en vue d’augmenter les surfaces de
contact entre les déchets et la microflore.
Pendant le compostage des ordures ménagères, il est important de suivre les
règles suivantes :
− bien mélanger le tas de matières organiques, car les résultats du compost sont
fonction des « input » : les déchets et les restes de cuisine apportent beaucoup
d’éléments nutritifs et favorisent la décomposition microbienne ; les branches
d’arbres fraîches ou les haies, plus difficilement dégradables et résistantes à la
décomposition microbienne, conservent au compost une structure plus légère et
sont excellentes pour la formation de l’humus. Aussi, en fonction des résultats que
l’on souhaite obtenir, un dosage rationnel de ces composantes organiques dans un
tas de compost est intéressant.
− éventuellement y ajouter des adjuvants ou des accélérateurs de fermentation
(bouses de vache, fiente de poules, drêche de brasserie, etc.),
− retourner régulièrement les tas pour assurer une bonne oxygénation et veiller au
taux d’humidité dans les tas pour éviter toutes formes de pourritures
(recouvrement des tas par temps de pluies, arrosage des tas par temps
d’ensoleillement).
56
Stockage des déchets
Maturation
Figure 4.3 : Etapes du compostage industriel des ordures ménagères [NGNIKAM, 00],
pp.49
57
routières, de la disponibilité des sites de compostages, des utilisations réelles du
compost produit, du personnel technique disponible sur place et des équipements.
Chacune de ces variantes présente les avantages et des inconvénients suivants :
L'accumulation des ordures ménagères dans les dépôts sauvages, comme c'est le
cas actuellement dans la plupart des villes de l'Afrique Centrale et de l'Ouest, constitue
un danger pour la santé des populations avoisinantes à cause des vecteurs d'infections
que les déchets peuvent développer. Par contre, le compostage lorsqu'il est bien
conduit, permet d’une part, la destruction des germes pathogènes (grâce à la chaleur et
les réactions antibiotiques) et d’autre part, la réduction du nombre de dépôts sauvages
des déchets, sites propices à la multiplication de mouches et de moustiques, vecteurs
du paludisme et d'autres maladies infectieuses.
La pratique du compostage a été inspirée par le souci d’améliorer les
rendements agricoles.
L’utilisation des ordures ménagères brutes en agriculture présente des
inconvénients du fait de la présence d’éléments inertes. Les plantes et les légumes
cultivés sur du compost « hygiénisé » ne posent pas de problèmes épidémiologiques et
peuvent en générale être consommés sans restriction.
Il en est de même des ouvriers agricoles qui utilisent le compost en agriculture
[CROOS & STRAUSS, 85]. Un problème hygiénique apparaît lorsque le compost
utilisé est produit de manière non professionnelle (matière organique triée directement
sur une décharge). Des expériences ont révélé que la destruction des germes
pathogènes est efficace si le compostage aérobie est bien organisé, c'est à dire si une
température de 70°C est maintenue pendant 30 mm dans l'ensemble du tas, ou 65°C
pendant plusieurs heures. Une phase thermophile (température élevée), à 65°C
pendant 7 jours, est recommandée pour le compostage en tas ouvert [BERTOLDI et al,
87].
Les principales nuisances liées au compostage sont dues au non respect des
règles minimales en matière de compostage, à la pollution des eaux de surface ou
souterraines suite à l’infiltration des lixiviats provenant des tas de compost non
protégés et mal drainés. Mais une bonne maîtrise du processus de compostage (bonne
aération, protection contre les infiltrations des eaux de pluie, imperméabilisation du
fond de tas, etc.), peut permettre de limiter cette pollution.
En plus de la limitation de la pollution physique du milieu récepteur, un autre
bénéfice essentiel du compostage est la limitation des émissions des gaz à effet de
serre. Une étude menée récemment montre que le compostage et l'utilisation
rationnelle du compost en agriculture permettent d'éviter les émissions de gaz à effet
de serre de 7,8 tEC à l'horizon de 20 ans en zone forestière, 5,2 tEC en zone de savane
: ceci nécessite un investissement de 1 200 FCFA par tonne de carbone évité dans les
conditions de Yaoundé. Cet investissement semble être dérisoire comparativement aux
autres procédés utilisés pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, comme
59
le boisement qui coûterait 35 000 FCFA par tonne de carbone évité, le développement
de l'hydroélectricité qui coûterait entre 50 000 et 100 000 FCFA par tonne de carbone
évité, etc. [CHARTIER, 85]. Ainsi, le compostage artisanal apparaît comme une
technologie adaptée pour limiter les émissions des gaz à effet de serre et à moindre
coût.
4.5.3.1. Définition
Une certaine confusion règne sur la définition des ces deux termes :
− le recyclage peut être défini comme étant l’utilisation des résidus et des déchets,
ainsi que l’introduction de matières déjà utilisées dans le cycle de consommation
et de production économique. Il s’agit également de la séparation d’un résidus ou
d’un groupe de résidus spécifiques de la masse totale des déchets solides
municipaux, et la transformation de ces déchets en produits utiles à la fabrication
d’autres produits, lesquels peuvent ou non ressembler au produits d’origine.
− la récupération des déchets est l’extraction de ces déchets de la matière ou de
l’énergie, en vue d’utilisation économiquement rentable.
60
réintroduire dans le circuit de consommation sans aucune forme de transformation, soit
par des techniques simples, fabriquer des objets utilitaires revendus sur le marché
local. La récupération et le recyclage intéressent les sous-produits suivants :
3. Le cas des vieux métaux ferreux ou non ferreux : le recyclage des métaux est trop
coûteux et s’effectue de manière industrielle dans les pays du Nord. Il nécessite que les
déchets soient préalablement bien triés et propres. L’incinération des métaux entraîne
le plus souvent des émanations de gaz toxiques. En Afrique, le recyclage de
l’aluminium est très développé dans les grandes villes. Il permet de fabriquer des
ustensiles de cuisine (casseroles, marmites, plats, cuillères, etc.).
4. Le cas des plastiques : Les matières plastiques, parce que très diversifiées, ont des
applications multiples. Elles interviennent de plus en plus dans notre mode de vie et de
consommation. Leur récupération permet d’économiser la matière première. Les
matières les plus utilisées sont le polyéthylène, le polyvinyle de chlorure (PVC), le
polyamide et le polystyrène. Ceux-ci appartiennent à la catégorie des thermoplastiques
61
(films d’emballage, sacs en plastiques, pots de yaourt, bouteilles d’eau minérale ou
d’huiles, etc.). Le second groupe des matières plastiques est les thermodurcissables,
(résines phénoliques ou mélanines et polyesters non saturé dans les produits tels que
les interrupteurs, les couverts de table, les boîtiers de perceuses, les manches de
poêles, etc.). Le troisième groupe est constitué des élastomères qui se situent entre les
thermoplastiques et les thermodurcissables ayant une plasticité élevée : chargés, ils
s’étendent et déchargés, ils reprennent leurs formes initiales. On regroupe dans cette
classe, le caoutchouc naturel ou de synthèse, les polyuréthannes tels que la gomme, les
éponges, etc.
62
benzène et substances aromatiques liquides réutilisables dans les industries
chimiques) et l’énergie (sous forme de gaz, huile, houille).
− L’hydrolyse est adaptée pour le recyclage des polyuréthannes (mousse de
polyesters, matelas, revêtements, pièces de véhicules, etc.), des polyamides et des
polyesters (textiles, revêtement de sol, pièces techniques). Grâce à la vapeur d’eau,
une forte pression et une température élevée, les matières plastiques se
décomposent et produisent des matériaux de base de bonne qualité.
5. Le cas des batteries et piles usagées : Les solutions de recyclage des piles et des
batteries usagées sont très onéreuses. Les deux principales méthodes de recyclage
utilisé en Suisse son les procédés Récytec et Sumimoto [LPPS, 91] :
− le procédé « Récytec », est conçu pour tous les types de piles sèches. Il consiste à
briser les piles par pyrolyse (à 650°C), à récupérer et à retraiter toutes les matières
par lavage des restes de piles dans de l’eau bouillante, par sédimentation du
bioxyde de manganèse et par séparation par voie magnétique des restes
métalliques (extraction des éléments ferreux des non-ferreux). A la suite de ces
opérations, il est procédé à la dissolution de l’ensemble dans un bain de tétrafluore
et au tri sélectif de zinc, de cadmium, de cuivre et de nickel. Les déchets « ultimes
» sont mis en décharge ;
− le procédé « Sumimoto », avait été élaboré au Japon ; il accepte tous types de
piles mais n’offre pas un rendement acceptable si la pile ou la batterie a une teneur
accumulateur NiCd inférieure à 5%. Les déchets de piles passent dans un four
vertical à pyrolyse où est extraite une bonne quantité de mercure transformée en
mercure liquide ou métallique. Pendant cette phase, les éléments organiques sont
décomposés en combustibles liquides ou en résidus solides carbonifères et en
composés halogènes organiques. Le chauffage de ce mélange, à base de métal et
d’oxyde à une température élevée dans un four de fusion par induction, transforme
respectivement le bioxyde de manganèse et l’oxyde de fer en manganèse et en fer
réutilisables dans la production d’acier. Le zinc quitte le four de fusion sous forme
de gaz pour être par la suite condensé et transformé en barres. Les scories
(matériaux réfractaires) sont enfin mises en décharge ou peuvent être réutilisées
dans le secteur du génie civil.
6. Le cas des huiles usagées : Les huiles usagées (huiles de graissage usagées, des
émulsions d’huiles, des huiles de moteur et d’engrenage, des résidus venant des
conteneurs d’huiles et de carburants, etc.), sont des déchets spéciaux boueux
contenant des substances huileuses et graisseuses qui proviennent des secteurs de la
63
mécanique automobile, des industries électrotechniques et électromécaniques, etc. Les
huiles usagées sont rejetées dans le milieu naturel, principalement dans les caniveaux
de drainage sans traitement et posent ainsi d’énormes problèmes sur l’environnement
en polluant durablement la ressource en eau par infiltration dans le sol. Le recyclage
des huiles usagées peut être possible, à condition qu’elles ne soient pas mélangées à
d’autres impuretés : il est nécessaire que les huiles minérales (lubrifiants) et les huiles
organiques soient séparées au départ. L’incinération des huiles contenant des
impuretés telles que les polychlorures de biphényle (PCB) utilisés dans l’industrie des
machines-outils pour éliminer les copeaux des pièces d’usinage, libèrent de la dioxine
et requiert des procédés trop coûteux. Il existe deux procédés de récupération des
huiles usagées minérales, à savoir :
− le raffinage : il est envisageable pour des résidus « propres », exempts de PCB ;
le raffinage conduit à la fabrication de nouvelles huiles de base qui, après
traitement, permettent d’obtenir de nouveaux combustibles utilisables en
entreprise ;
− l’incinération : elle produit de la chaleur que l’on peut récupérer et réutiliser
comme combustible sur le lieu d’émission ou dans d’autres industries situées à
proximité. Cependant l’incinération des huiles minérales libère des gaz et des
substances très toxiques contenant du zinc, du plomb et autres composés
métalliques. Les huiles organiques, telles que les huiles de fritures ne peuvent être
récupérées que pour la fabrication de nourritures pour les animaux, des graisses et
des savons à usages techniques et domestiques.
7. Le cas des pneus usagés : L’accroissement rapide du parc automobile dans les
villes génère des vieux pneus encombrants. Ces derniers peuvent être recyclés par
plusieurs approches :
− par rechapage ou regommage ou encore recaoutchoutage, : à chaud, le rechapage
des pneus usagés consiste à revêtir d’une bande de roulement neuve après avoir
enlevé la bande de roulement usagée et apposé du caoutchouc brut que l’on
reprofile et chauffe à 150°C pendant 40mn. Le rechapage à froid consiste à
apposer sur la carcasse une bande de roulement reprofilée au départ puis à
introduire l’ensemble dans un four chauffé à 90°C. Les pneus rechapés coûtent
moins cher (25% du prix de revient) et permettent de réaliser des économies
d’énergie considérable (moins de 50% de carburant utilisé lors du rechapage qu’à
la fabrication de pneus neufs) ;[LPPS, 91].
− par incinération et récupération d’énergie : ce procédé est très utilisé dans les
cimenteries ou pour la production d’eau chaude ou de vapeur d’eau ; le PC d’une
64
tonne de pneus usagés équivaut à 850kg de fuel de chauffage. Cependant,
l’incinération des pneus usagés pose le problème de rejet d’importante quantité de
soufre, de zinc et de suies dont l’élimination est onéreuse.
− comme matériaux de construction : les vieux pneus sont utilisés dans les travaux
de génie civil pour le remblaiement des zones marécageuses, comme supports
d’ancrage (étayage) en assainissement des talus, pour le soutènement des pentes,
comme granulats en caoutchouc, et comme éléments de répartition des charges
dans la voirie en cas de sol de fondation peu résistant.
65
4.5.4.1. Les conditions requises
L’incinération des déchets municipaux exige avant son adoption que certaines
conditions soient respectées. Parmi ces conditions, on peut citer entre autres :
Le respect de ces conditions est nécessaire bien que les coûts y afférents soient
élevés.
Les principales étapes suivies par les déchets solides urbains dans une usine
d’incinération sont les suivantes :
− les déchets collectés sont acheminés dans l’usine par des camions qui sont pesés à
l’entrée sur un pont à bascule prévu à cet effet ;
− le contenu de chaque camion est vidangé dans des silos à déchets sous pression
pour empêcher les échappés de poussières ;
− les déchets sont ensuite mélangés et broyés ou déchiquetés puis, introduits
régulièrement dans une trémie du four pour brûlage entre 800 et 1000°C ;
− les scories sont enfin extraites dans des bassins remplis d’eau froide avant d’être
transportées dans des silos de stockage puis vers la décharge.
66
4.5.4.3. La récupération de chaleur produite dans un
incinérateur
Matières Valeur du PCI (en kJ/kg) Matières Valeur du PCI (en kJ/kg)
67
Tableau 4.8 : Teneur et charge annuelle en substances polluantes relevées dans les
différents résidus par les usines d’incinération en Suisse. [LPPS]. pp 229
68
− l’anhydride sulfureux et l’oxyde d’azote (NOx) sont en quantité relativement peu
élevée.
4.5.5. La biométhanisation
69
− la phase méthanogénèse qui représente la phase ultime de production de méthane
à partir d’acide acétique, du gaz carbonique et de l’hydrogène produits aux étapes
précédentes. Elle est plus lente et peut conduire à l’accumulation d’acide acétique.
Matières organiques
particulaires (sous forme
de molécules complexes)
(vitesse Vh)
Matières Hydrolyse
organiques solubles
(molécules simples : peptides, acides
aminés, sucres, etc.)
(vitesse VA)
Acidogénèse
Acides gras volatiles (AGV)
Acétogénèse
(vitesse Va)
et alcool
Acétates CO2, H2
Homoacétogénèse
Vm1
Vm2
70
− la température : selon les préférences de la flore et de la faune anaérobies, on
distingue les bactéries psychrophiles dont la température optimale de croissance
varie entre 15 et 25°C, les mésophiles (entre 30 et 45°C) et les thermophiles (entre
55 et 65°C). La température optimale pour une bonne méthanisation est d’environ
35°C ;
− le pH optimale : pour la méthanisation, le pH se situe autour de 6,5 et 8 ; la chute
du pH est signe du dysfonctionnement caractérisé par la production d’AGV
supérieure à la consommation ; ce qui peut bloquer la production du gaz en
l’absence d’intervention rapide ;
− la charge organique : elle caractérise la composition de substrat : plus les
substrats sont très fermentescibles, plus il faut éviter les surcharges qui risquent de
déséquilibrer le processus et acidifier le milieu par suite de la production accrue
d’AGV ;
− le taux d’humidité : un taux d’humidité élevé dans les déchets entraînerait une
augmentation du taux de production de gaz. La production serait maximale pour
un taux d’humidité proche de la saturation, et elle serait inhibée pour des valeurs
inférieures à 10%. Le taux optimal est compris entre 60 et 70%. [HEDUIT, 93] ;
− les besoins nutritionnels : un rapport C/N voisin de 20 – 30 ou un rapport C/P
entre 100 et 150 serait optimum pour une bonne méthanisation. Trop de sulfate
réduirait les populations méthanogènes. [DE LA FARGE, 95].
71
adapté aux effluents liquides ou solides à faible teneur en composés
lignocellulosiques. Il peut, comme les précédents, être enterré. Le temps de séjour
est d’environ 100 jours. Il est simple de conception et de construction et peut être
réalisé avec des matériaux locaux (briques de terre, etc.). L’inconvénient réside
sur le stockage des boues qui réduit le volume du réacteur et le temps de séjour. Il
demande donc un curage régulier. Le rendement moyen journalier est d’environ
0,5m3 de biogaz par m3 de digesteur.
3- Le digesteur continu : il est le plus fréquent en Afrique de l’Ouest et utilise le
« procédé piston ». Il est simple et n’est pas muni de système d’agitation des substrats.
Il ne chauffe pas en général.
Les expériences de méthanisation en Afrique ont porté sur les résidus de récolte
et d’élevage en zone rurale, à l’échelle familiale ou communautaire, en appui pour la
lutte contre la désertification dans les pays du Sahel. Les principaux exemples en
Afrique sont localisés entre autres :
72
− au Mali où le programme biogaz avait été lancé en 1984 suite à l’Atelier
Technologique de SiraKéfé. Jusqu’en 1995, 70 digesteurs (de types chinois) ont
été réalisés avec la formation de 200 stagiaires ruraux dont 12 spécialistes
villageois. L’objectif était de satisfaire aux besoins d’éclairage et de cuisson à
travers de petites unités familiales ou communautaires au niveau des villages.
Malheureusement ces unités n’ont pas fonctionné longtemps du fait de l’absence
d’entretien du système, de l’insuffisance de la sensibilisation, de l’animation et de
l’information des usagers, et de l’insuffisance d’organisation communautaire dans
les villages et de motivation des spécialistes villageois chargés de la maintenance
des systèmes.
− au Niger, le programme biogaz a démarré en 1980 avec l’installation du centre
pilote de Lossa constitué de trois digesteurs de 5m3 et de deux gazomètres.
D’autres unités de 5 à 60m3 sont prévues dans certains villages.
− au Tchad, un centre pilote a été expérimenté avec succès par la Faculté des
Sciences de L’Université de N’Djamena, pour traiter les déchets d’abattoirs et des
marchés de la ville [BINTOU, 95]
− au Togo, trois unités ont vu le jour à Avelon (50m3) Mango (10m3) depuis 1979
lors du début des recherches sur le biogaz entreprises par l’Université du Togo
(Ecole d’Agronomie). Il est prévu de construire 25 unités de 10m3 dans le pays.
73