Quid - Moyen Orient
Quid - Moyen Orient
Quid - Moyen Orient
Moyen-Orient
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Table des matières
Problématiques du Moyen-Orient........................................................................................................... 3
Le Cours........................................................................................................................................................ 5
Le temps de l’hégémonie occidentale - du lendemain de la Première Guerre mondiale aux années
1950........................................................................................................................................................................................... 5
Le rééquilibrage en faveur des puissance régionales des années 1950 aux années 1980......................7
Depuis 1980, le pétrole est utilisé comme un outil de développement régional et est au cœur des
équilibres géostratégiques mondiaux.......................................................................................................................... 9
Le Moyen-Orient dans la mondialisation.................................................................................................................. 13
Les défis du Moyen-Orient.............................................................................................................................................. 17
Les inégalités au Moyen-Orient.................................................................................................................................... 20
Le Moyen-Orient : la zone la plus instable du monde.......................................................................................... 24
Cartographie.............................................................................................................................................. 29
L’eau facteur de tensions................................................................................................................................................ 29
Le pétrole chance ou malédiction pour le Moyen-Orient ?................................................................................30
Une région sous influence étrangère.......................................................................................................................... 31
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Problématiques du Moyen-Orient
Le MO un enjeu stratégique ? Terme stratégique est global. Cela suppose donc de
s’intéresser aux différents facteurs, mais aussi acteurs qui font de cette région une zone
sensible dans les rivalités que ce soit à l’échelle mondiale ou régionale. Le sujet laisse à
penser que les peuples et les Etats de la région n’ont pas la maîtrise de leur propre destin.
Faut-il y voir les effets d’une infériorité géopolitique, d’une malédiction pétrolière, d’une
absence d’unité ou d’une insuffisance de développement économique et social ?
L’eau est-elle un simple catalyseur de tensions ou une cause possible de conflit à elle
seule ?
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Ta dissertation déjà rédigée
Introductions
La question des ressources permet de définir en partie la région du MO. Pays du croissant
fertile et de la péninsule arabique affichent des caractéristiques communes : présence de ressources
en hydrocarbures très importantes (ex : 65% des réserves mondiales de pétrole) MAIS pénurie
localisée d’eau (ex : Yémen et AS).
S’interroger sur acteurs et bénéficiaires de l’exploitation des ressources naturelles. Dans quelle
mesure l’exploitation des ressources permet de penser la région du MO ?
Conclusions
Le marché pétrolier s’est ainsi équilibré entre les majors et les compagnies nationales, mais
aussi au niveau de la diversification des pays producteurs (essor africain). Enfin, la formation dès les
années 1980 d’un véritable marché régulé du pétrole, le marché spot, soumis à la loi de l’offre et
de la demande, a reconfiguré le rapport entre les consommateurs et les producteurs. Le marché
spot s’oppose ainsi au marché physique à terme traditionnel où les livraisons étaient différées à un
prix prédéterminé. Dès lors, la souplesse du marché spot a réduit les rapports de forces intervenant
dans le marché pétrolier : ce marché spot qui en 1979 représentait 2% des échanges internationaux
pétroliers, contre 50% actuellement. Le rapport entre pays producteurs et consommateurs a
également évolué, d’abord au niveau du contrôle de la production (cf. prise de contrôle progressive
de la production par pays producteurs). Le MO qui exporte 80% e sa production pétrolière, tant vers
les pays développés que vers les émergents et ceux en développement, est au cœur des routes
maritimes internationales (détroit d’Ormuz qui voit passer 40% du pétrole mondial exporté par voies
maritimes – Bab el Mandeb qui voit circuler chaque jour 2/3 des flux pétroliers du Golfe Persique).
Dans l’histoire du MENA, l’intervention des pays extérieurs a souvent été déstabilisante pour
la région. C’est semble-t-il, sans pouvoir identifier un facteur plus qu’un autre, des facteurs internes
qui sont responsables, et constituent des défis.
Rien n’est impossible, parce que la région a connu des périodes de stabilité, parce que le
développement est envisageable au regard de l’Asie. D’autre part, des processus de réconciliation
sont possibles, lassitude des peuples (cf. conflit israélo-arabe).
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Le Cours
Moyen-Orient et pétrole sont les deux faces d’une même pièce, c’est pour cela que la première partie de ce
Quid se concentre sur les problématiques tournant autour de l’extraction et de la transformation l’or noir
et de son histoire.
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formé par les « Seven Sisters » (les 5 américaines Standard Oil of New Jersey, Standard
Oil of California, Standard Oil of New York, Gulf Oil, Texaco, l’hollandaise Royal Dutch
Shell, et la britannique Anglo Persian Oil Company). Ces compagnies se partagent
géographiquement les zones d’exploitation et s’entendent sur les prix.
Les Seven sisters négocient des concessions avec les Etats en échange de Royalties (12%
du prix affiché par les compagnies). Les Majors contrôlent toute la chaine de production
et de vente, quasi intouchables.
Le MO, pré carré des majors : A la fin des années 1960, le marché pétrolier est largement
dominé par les Occidentaux via les « Seven Majors ». En 1969, les 7 Majors +1
(Compagnie Française des Pétroles) contrôlent 60% de la production mondiale de pétrole
et 50% du raffinage et de la distribution. Les Majors entrainent la formation d’enclaves
(ce qu’on appelle les Oil Cities) qui bénéficient d’extraterritorialité économique au prix
de royalties (redevance qui représente un pourcentage des prix fixés par le cartel des 7
Majors).
Une réserve inégalée : Le MO représente en plus 60% des réserves mondiales de pétrole
dont le coût d’exploitation est très faible (entre 1 et 2$ le baril contre 10$ en mer du
Nord). Ce pétrole est d’une bonne qualité notamment l’Arabian Light iranien très prisé.
Le pétrole est destiné à 80% à l’exportation. Aujourd’hui le gaz devient lui aussi
important (Algé, Qatar, Iran) : 20% mond
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Le rééquilibrage en faveur des puissance
régionales des années 1950 aux années 1980
Reprise progressive de l’activité pétrolière par les pays producteurs
Hégémonie des Majors qui commence à être menacée dans les 1960 sur plusieurs
fronts :
Essor des Independents américaines qui prennent position au MO en offrant de
plus fortes royalties aux pays producteurs. En parallèle, pour se détacher de la
dépendance à l’égard des 7 sisters, certains Etats tentent créent leur propre
entreprise nationale : par exemple, l’Italie créé l’ENI (Ente Nazionale Idrocarburi)
en 1953.
Les pays producteurs peuvent désormais jouer sur la concurrence avec une
diversité des entreprises pétrolières : ils en profitent pour accroître leurs
revenus. Le principe de fifty-fifty mis en place au milieu des années 1950 consiste
à partager les bénéfices en parts égales entre les compagnies et les pays
producteurs. Ainsi la clause du fifty-fifty est accordée par les Américains au
Koweït en 1951, à l’Irak en 1952.
Création du cartel de l’OPEP à Bagdad en 1960 suite à la baisse du prix du
pétrole décidée par les seven sisters. En effet, cette baisse du prix du pétrole n’est
pas dans leur intérêt du fait de la baisse des royalties indexées sur le prix du brut.
Ainsi, entre 1950 et 1960, le prix du pétrole saoudien est passé de 1,8$ le baril à
1,3$. S’ajoute à cela la volonté de créer un autre cartel face à celui d’Achnacarry.
Ce cartel défend les intérêts des pays producteurs en imposant aux compagnies
pétrolières implantées au MO l’élévation des royalties. Ainsi, en lors de la réunion
de Caracas les pays de l’OPEP fixent à 55% des recettes le taux minimum des
royalties. De plus, la période est marquée par une participation progressive des
Etats pétroliers dans les entreprises d’extraction tout au long des années 1970.
Ainsi, Riyad possède 25% du capital d’Aramco en 1950, 60% en 1974, puis
100% en 1976.
Apparaît comme un acteur puissant, notamment impliqué dans la hausse des prix lors du 1er
choc pétrolier, usée comme chantage à la libération de territoires occupés par Israël lors de la
guerre du Kippour. En réalité, c’est l’OPEAP (Organisation des Pays Arabes exportateurs de
pétrole) qui déclenche la crise et l’OPEP décide alors du quadruplement des prix en 1973-74.
Mais situation devient vite difficile : les majors prospectent ailleurs, dans les NOPEP, les
quotas au sein de l’OPEP ne sont pas respecté (Venezuela, Nigéria) et de nombreux clivages
apparaissent : pro-URSS (Algérie)/pro-USA (Arabie Saoudite), ceux aux réserves
abondantes/non abondantes ... L’Arabie doit jouer le rôle d’amortisseur.
Second choc trompeur. L’Arabie tente de nouveau de jouer les amortisseurs, mais, lasse, finit
par relancer sa production d’où une baisse des prix qui rajoute au chaos : l’OPEP ne maitrise
plus vraiment les prix. Néanmoins, devrait aujourd’hui profiter de la montée des émergents,
qui tendent un peu le marché et redonne de la légitimité au cartel.
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des enjeux internationaux de France
culture : bonne écoute L'OPEP : des signes de divisions
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Néanmoins les pays Occidentaux s’opposent à cette reprise en tentant de reverser les
régimes qui menacent leurs intérêts pétroliers : Ainsi Mossadegh nationalise l’Anglo-
Iranian Oil Comapany en 1951 en Iran mais est renversé deux ans plus tard (1953) par un
complot occidental permettant le retour au pouvoir du Chah d’Iran, pro-américain, de
1953 à 1979. Ce dernier confie l’exploitation de son pétrole à un consortium international
dominé par les Américains.
Le premier choc pétrolier a marqué le renversement des rapports de force et de
dépendance entre les pays Occidentaux et les pays du MO : Suite à la guerre du Kippour
de 1973, le pétrole est utilisé comme une arme politique par les pays producteurs arabes.
Ils l’utilisent comme moyen de pression contre les pays qui soutiennent Israël ou qui sont
contre les intérêts des pays producteurs arabes : ils mettent ainsi en place un embargo
total contre les Pays-Bas (il domine tout le secteur pétrolier en Indonésie, pays à majorité
musulmane), l’Angola (qui est encore une colonie Portugaise), les EU (qui soutiennent
Israël), et l’Afrique du Sud (à cause du régime de l’apartheid).
Le choc pétrolier de 1973 est également un moyen d’augmenter les revenus issus du
pétrole pour les pays producteurs. Le prix du baril est multiplié par 4 en de 1973 à 1974,
et la manne pétrolière est ainsi passée de 5MM$ en 1970 à 140MM$ en 1975.
Le 2ème choc pétrolier de 1979 montre la dépendance des pays consommateurs de
pétrole à l’égard de la stabilité interne des pays producteurs : Ainsi, pendant la
révolution iranienne où le shah d’Iran est renversé par l’Ayatollah Khomeiny, les
exportations sont interrompues alors que le pays représente 20% des exportations
mondiales. Le prix du baril de Téhéran double en 1979. L’augmentation des prix est
généralisée à tout le pétrole de la région : triplement des prix de l’OPEP en 1979.
La dépendance des pays occidentaux s’observe par les crises conséquentes dont les chocs
ont été les éléments déclencheurs. La dépendance s’élargit également au niveau des PED
avec le recyclage des pétrodollars à l’origine de la crise de la dette.
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les consommateurs changent de source d’énergie. Cette décision politique s’est traduite
par un non respect des quotas de production fixés en 1982 au sein de l’OPEP et donc, par
une surproduction. D’aout 85 à aout 86, le prix du baril passe ainsi de 30$ à 8$. Le contrechoc est la
manifestation d’une fissuration de la cohésion du bloc de l’OPEP, qui deviennent désormais des pays
compétiteurs entre eux.
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Des investissements non productifs : l’Arabie Saoudite a tenté de développer une
agriculture moderne dans un environnement désertique. Grâce à une politique d’irrigation
soutenue par des fonds publics, le pays a atteint l’autosuffisance alimentaire et est même
devenu exportateur de céréales en 1995. Mais cette politique fut un gouffre financier car
le blé dont le coût de production était 4 fois supérieur aux cours mondiaux (le plus cher
du monde) étaient subventionnés par le gouvernement, à tel point que l’Arabie Saoudite a
renoncé à sa production céréalière en 2007.
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l’immigration et à réduire les effectifs de travailleurs étrangers=>répercussions directes
sur les pays bénéficiant des transferts de salaires et coût social élevé.
Les pays où la main d’œuvre abonde , problème de chômage, ont besoin de créer
suffisamment d’emplois pour une population en pleine expansion.
=>l’explosion démographique risque de poser le problème structurel le plus important
pour la stabilité de l’ensemble de la région.
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des enjeux internationaux de France
culture : bonne écoute Algérie l'avenir du régime et des relations avec la France
La hausse du baril dans les années 2000 a permis aux pays du Moyen-Orient
de devenir des investisseurs de premier rang : le prix du baril est passé de
70$ en 2005 à 144$ en 2008.
Formation de financiers capables de gérer les fonds financiers . Bahreïn, première
grande place financière avec la création d’une Zone franche financière en 1975.
Aujourd’hui l’émirat gère 17% des actifs du Golfe, notamment ceux des grandes fortunes
saoudiennes. Mais Dubaï prend de plus en plus d’importance grâce à des infrastructures
ultra modernes et une législation très permissive. Des fonds souverains se développent en
même temps Ainsi, Abu Dhabi Investment Authority devient le 1er détenteur de fonds
souverain dans le monde en 2011. En 2007, KIA a acheté 5% de City Group, la première
banque américaine et en devient ainsi son premier actionnaire (avant de revendre sa part
en 2011).
Rééquilibrages stratégiques :
Les pays du MO développent les énergies renouvelables pour préparer leur sortie du
pétrole (Masdar près d’Abu Dhabi: projet de ville durable le plus ambitieux du monde. Ce
projet représente 18MM$. Les voitures y sont proscrites, les transports ne produisent pas
une seule émission de CO2, et l’électricité est fournie par des panneaux photovoltaïques
sur le toit des immeubles). Par ailleurs, l’Agence Internationale pour les Energies
Renouvelables a installé son siège à Abu Dhabi en 2009.
Explosion des revenus pétroliers qui doivent être géré mais qu’il faut aussi faire
fructifier. Cette hausse leur permet une nouvelle diversification de leurs économies les
rendant ainsi moins dépendants des revenus pétroliers : tourisme (en 1990, 200 000
touristes à Dubaï contre 9M en 2010). Cf. investissement dans le secteur des transports.
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des Dessous des Cartes d’Arte : bon
film Le marché pétrolier/Géopolitique du pétrole
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plus rentable (préférence pour le contournement par le Cap afin d’éviter Suez en 2009) :
dépendance aux évènements.
Les mers, principales zones de transit : Le Golfe Persique est le centre névralgique.
Passé Ormuz, deux branches : vers l’Asie/Océanie (approvisionnements des économies
émergentes et du Japon ; rivalités sino-américaine car dépendance chinoise à ces
approvisionnements alors que la sécurité est assurée par les USA) et vers
Europe/Amérique du Nord (par Bab-el-Mandel et Suez, ou en contournant le Cap).
Second système, moins important, part de la baie de Maracaibo (Venezuela) et de la baie
de Campêche (Mexique), mais approvisionne surtout le Golfe du Mexique.
75% du transport de pétrole se fait par voie maritime. Surveillance aussi bien civile
(pollution) que militaire (piraterie) : points de passage importants par l’OTAN (Ormuz,
Bosphore, Malacca) ; les bases américaines navales offre un réseau de points d’appui, le
tout parachevé par la surveillance satellite. Au cœur des enjeux durant la GF (expansion
URSS le long des côtes africaines), les inquiétudes se portent aujourd’hui sur l’expansion
chinoise dans l’Océan Indien (collier de perles ; projet de passage à travers l’Asie
centrale, au cœur du « Grand Jeu »).
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Le Moyen-Orient dans la mondialisation
L’insertion du MO dans la mondialisation passe largement par l’exportation
d’hydrocarbures qui représentent 75% de leurs exportations : Malgré la faible
diversification, ces pays ont des taux d’ouvertures importants (40% en moyenne et 70%
pour les pays producteurs). De plus, le MO est un grand importateur de produits
alimentaires (cf. dépendance alimentaire) et de technologies (70% des importations).
Ainsi, la mondialisation fait du MO une zone dépendante à la fois à l’égard des marchés
internationaux pour leurs exportations, ainsi qu’à l’égard de ses pays fournisseurs (UE et
Asie Orientale et de Sud-Est).
La question de la migration : le pétrole a fait du MO de véritables eldorados pétroliers. En
1985, le Golfe accueillait 5M d’étrangers alors qu’en 2010, il accueille 18M d’étrangers,
soit 40% de la population
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en cause de la moralité (pays de référence, mais également le plus critiqué). A la fois
présence occidentale forte et présence djihadiste (attentat du Hadj en 1979, 300 morts).
La mondialisation ne s’est pas accompagnée d’une régionalisation des échanges car les Etats sont spécialisés dans des
productions similaires (économie pétrolière). Ainsi, il n’y a pas de complémentarité des économies et le commerce
intra-régional ne représente que 3% du commerce total de la région. Le chercheur Michael Hudson de l’université
de Georgetown parle ainsi d’une « désitégration régionale » dans The Middle East Dilemma (1998) à propos
du MO.
Culture
Arabie Saoudite (AS) : 28M d'habitants. 1er exportateur de pétrole et pays des 2
principaux lieux saints de l'Islam (La Mecque et Médine). Doit son existence à la dynastie
des Saoud, la présence de La Mecque, le pétrole, l'alliance US.
Le sabre, le Coran et l'or (noir) : Unification en 1744 grâce au soutien d'un chef de tribu
(Ibn Saoud) à un prédicateur musulman rigoriste (ibn Abd al-Wahhab) qui fonde le
wahhabisme (courant sunnite qui prône islam littéraliste et puritain). Mais Royaume
défait en 1818 ; puis un descendant (Abd a Aziz Ibn Saoud) vainc les tribus alliées aux
Ottomans et unifie le Nejd en 1921. Royaume du « Hedjaz et du Nejd » reconnu par le
RU en 1927, devient AS en 1932. 1933 : concessions pétrolières accordées à l'Américain
SOCAL qui s'associe à 3 compagnies Arabian American Oil Cny, 1944. Pétrole de
qualité (arabian light), exportation aisée par la mer. 1945 : accords de Quincy établissent
une « relation spéciale » avec EU. Echange son pétrole contre sa sécurité: pacte bilatéral
de défense militaire en 1951.
Une puissance originale : 2% des terres cultivables hors irrigation, société inégalitaire et
discriminatoire envers les femmes (interdites de conduire), les étrangers non musulmans
(esclavage aboli qu’en 1965roh), influence mondiale considérable. 11,7% du PIB à la
défense (3e effort mondial). Matériel moderne qu'il renforce régulièrement. La Mecque et
Médine attirent 2M de pèlerins étrangers en 2010 pour le hajj (grd pèlerinage) et autant le
reste de l'année (petit pèlerinage : Oumra) : source de devises : chaque pèlerin rapporterait
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2000€ à l'éco locale. Rayonnement exceptionnel : tous les musulmans prient en direction
de La Mecque ; AS finance la construction de mosquées dans le monde, diffuse l'islam
rigoriste wahhabite par intermédiaire d'associations d'entraide, ONG … énorme soft
power : qui prendrait le risque d'une révolte d'1M de musulmans en cas d'invasion du
Royaume ?
Dispose du pouvoir de l'argent : 1er rang des exportations de pétrole (10% monde).
10MM$/an sont dépensés pour la propagation de l'islam. Construction d'infrastructures
(autoroutes, CDF, oléoducs) ; le pétrole a financé un urbanisme de l'abondance, éducation
de masse (nb d'étudiants x10 entre 79 et 01) souvent sans rentabilité éco.
Craintes et ambiguïtés : Monarchie aux aguets, craint tensions internes (minorité chiite
du Hasa 10% de la pop). Famille royale (30K people) au mode de vie luxueux
contestations (prise d'otage à La Mecque en 79), attentats dans les '90 et 00. Le régime
redistribue la manne pétrolière selon une logique clientéliste pour calmer les
mécontentements ; surveille avec vigilance les 7M d'immigrés Ibn Saoud signe accords
du Quincy car craint un retour des descendants d'Hussein (Hachémites) qui règnent en
Irak/Jordanie : peur de l'Irak de S. Hussein : AS pense que l'invasion du Koweït par
Bagdad prépare son invasion. Aujd'hui, l'Iran inquiète. Construction de frontières solides
avec l'Irak. Relations US très bonnes sous Bush Sr. (Vice-président) : accord pour freiner
la production en 86 (pour soulager les producteurs texans), accueil des troupes US quand
invasion du Koweït. Mais dégradation sous Clinton, trop lié à Israël pour l'AS. Tensions :
15/19 terroristes du 11/09 étaient Saoudiens + Ben Laden (bien que déchu de la
nationalité)
Iran : principal rival pour le leadership musulman (spirituel et pô) depuis 79, peur d'un arc
chiite avec Bagdad.
Iran : Pays étendu sur 1,648 million de km2 et peuplé de 75,1 millions d’habitants.
Héritier de l’ancien Empire perse.
Le géant perse : Position centrale de carrefour, géant démographique, énorme marché
potentiel. Richesses en énergies réserves off-shore en pétrole et gaz (3e et 2e rangs
dans le monde). Situation idéale pour la production et évacuation d’hydrocarbures
(contrôle de la Caspienne et d’Ormuz). Poids militaire trouble : armée régulière et milice
politique des Pasdarans assez fanatisée. Globalement moyens vétustes, mais maitrise dans
le domaine des vecteurs balistiques (= missiles), des drones (drone bombardier
« Karrar ».) Volonté de devenir une grande puissance
Contradictions et faiblesses de l’Iran : Collaboration au sommet d’un pouvoir
d’essence religieuse (Guide suprême de la Révolution l’ayatollah) et d’un pouvoir
d’essence politique (hiérarchie étatique classique assez symbolique). Attention :
l’ayatollah Khomeiny est mort en 1989 et l’actuel Guide suprême est l’ayatollah
Khamenei.
Faiblesses économiques structurelles de l’Iran : Dépendance au pétrole : 30% PIB et
85% des exports MAIS import de 40% de son pétrole raffiné. ET importateur de gaz
naturel. Faiblesse du secteur privé (80% de l’éco entre les mains de l’Etat : corruption,
clientélisme). Forte inflation (12%) et crise du logement
La société : Ecart entre le traditionalisme des dirigeants et une société en mutation :
standards démographiques modernes. Consommation de drogue (opium) dans le
Balouchistan iranien (frontière avec le Pakistan), diffusion des moyens de communication
et d’information.
L’Iran et le monde : nationalisme et islamisme : Forte profondeur historique de l’Iran,
originalité (principal peuple indo-européen de la région et le principal pays chiite.)
importance du pétrole dans les relations internationales. Union de l’Iran et de la Syrie
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contre l’Irak. Aujourd’hui l’hostilité envers Israël est le principal axe de la politique
étrangère de l’Iran, avec un soutien au Hezbollah. USA perçus comme le « Grand Satan »
selon l’ayatollah Khomeiny, qui mettent en place des sanctions commerciales avec
d’autres pays contre l’Iran (« poste avancé de la tyrannie » Georges Bush).
L’Iran et le nucléaire : Enjeu de l’enrichissement de l’uranium, nécessaire au nucléaire
civil comme militaire (mais à plus fort enrichissement). Problème du contrôle de l’activité
d’enrichissement. L’Iran est aussi la plus importante puissance chiite (la seule) de la
région. Pour le futur, on ne peut exclure la possibilité d’un retournement complet de la
position de l’Iran envers les États-Unis. Après tout, peu de temps après l’humiliante prise
d’otages de l’ambassade des États-Unis à Téhéran, l’administration américaine avait su
s’entendre avec l’Iran dans l’affaire des ventes d’armes connue sous le nom d’Irangate,
ventes opérées de surcroît par l’intermédiaire d’Israël. De plus, les États-Unis n’ont-ils
pas rendu le meilleur service à l’Iran en renversant le régime de Saddam Hussein et en
donnant dans les faits le pouvoir aux chiites irakiens ? De la même manière, l’Iran fut le
premier bénéficiaire de la chute du régime des talibans en Afghanistan. Le besoin vital
d’investissements étrangers pour moderniser ses infrastructures pétrolières pourrait inciter
l’Iran, à la faveur d’un changement politique, à s’ouvrir à la coopération internationale.
En tous les cas, quelle que soit la façon dont l’Iran pourrait être amené à une forme
d’ouverture, il offrirait aux compagnies américaines la solution la plus économique pour
désenclaver la Caspienne. D’autre part, une grande partie de la surenchère du régime
vient de ce que l’Iran craint pour sa sécurité. L’affirmation farouche de son droit à
développer un programme nucléaire civil et la crainte de l’encerclement (notamment par
les puissances nucléaires voisines que sont Israël et le Pakistan), doublement aggravé par
la présence militaire occidentale en Irak et en Afghanistan, sont au cœur de la politique
iranienne. Laisser l’Iran réaliser son programme et s’affirmer comme puissance nucléaire
pourrait conduire à apaiser les tensions régionales, aussi vrai que l’arme nucléaire relève
juste de la dissuasion.
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des Dessous des Cartes d’Arte : bon
film géopolitique du pétrole : le cas de l'Arabie Saoudite
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des enjeux internationaux de France
culture : bonne écoute Riyad entre le Yémen et la Syrie/ Rôle et logique de l'Iran au Moyen-
Orient / Oman un sultanat à part.
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des Dessous des Cartes d’Arte : bon
film La politique étrangère turque/La Turquie, le retour vers l'Orient
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des enjeux internationaux de France
culture : bonne écoute Les dernières élections Truques entre changement et continuité /
Comment expliquer la politique régionale d'Ankara ?
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Les défis du Moyen-Orient
La malédiction du pétrole cf. supra dutch disease, constitution d’une bourgeoisie
pétrolière qui maintient le pays dans l’économie de rente
L’eau
Rareté et inégale répartition :7% de la pop mondiale pour seulement 1,1% des ressources
hydriques renouvelables. Disponibilité par hab 1230m3/an seuil de pénurie fixé à 1000.
Inégalités très fortes entre des pays tranquilles (Turquie) et d’autres sous pression
(Arabie) et d’autres sous très forte pression (Qatar 30m3, Libye 100. 5 pays en dessous du
seuil (45% pop). Peu de ressources internes (Nil qui vient d’Ethiopie, Tigre/Euphrate),
crée des situations de dépendance.
Une mobilisation des eaux aux résultats médiocres : Superficie des terres irriguées a
doublée en 50 ans et l’agri consomme 90% de l’eau de la région, mais 65% est gaspillée.
Retenues d’eau souvent de taille modeste, surtout dans les pays du Maghreb. Maroc 140
grands barrages qui lui permettent d’irriguer 9 grands périmètres besoin de pomper
dans les nappes phréatiques ou aquifères. Arabie précurseur 21km3/an (25% du débit du
Nil), a permis les champs ronds au milieu du désert. Mais cette ressource est rare et ne se
renouvelle plus, c’est donc un one shot.
L’aménagement des grands fleuves : 1971 barrage d’Assouan qui permet d’emmagasiner
les crues du Nil pour que les paysan aient de l’eau toute l’année et ne soient plus
tributaires des crues, il permet alors 2 récoltes par an. Le barrage a rendu possible une
nouvelle conquête du désert. Mais l’agri nationale n’arrive toujours pas à nourrir le pays
qui compte 85M d’hab. Aménagement du Tigre et de l’Euphrate commencé après la 2GM
avec la construction de barrages pour contenir les inondations et permettre l’irrigation.
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Canaux entre le Tigre et l’Euphrate (car débit réduit avec les barrages turcs), entre
Bagdad et le Golfe. Fin des travaux d’aménagement en 2015 avec les derniers barrages
turcs.
Un avenir très incertain pour l’Egypte « Le seul facteur qui pourrait déclencher une
guerre en Egypte est l’eau » Ghali : Eaux du Nil partagées par un traité international (de
59) qui laisse à l’Egypte 80% des eaux du fleuve. Mais c’est l’Ethiopie qui fournit 90%
du débit annuel. Les aménagements (Assouan) égyptiens ne sont pas suffisants pour
subvenir aux besoins de la pop qui devrait atteindre 95M dans 10 ans. Projet de la
Nouvelle Vallée qui va demander encore plus d’eau.
Mais c’est sans compter le bassin de 300M de personnes en amont de l’Egyote. Le
Soudan veut étendre ses surfaces irriguées, même chose en Ethiopie qui devrait peser plus
lourd que l’Egypte en 2025 et qui a besoin de plus de surfaces irriguées. Les pays des
grands lacs eux aussi prévoient de pomper dans le lac Victoria pour étancher la soif de
leurs agricultures.
Tigre et Euphrate : les eaux de la discorde : Pays en aval (Irak, Syrie) qui dépendent
fortement de la Turquie et de ses aménagements car elle contrôle 80% du débit de
l’Euphrate et 40% du Tigre. Tensions vives au bord de l’affrontement militaire 1973
remplissage de la retenue du barrage syrien, tensions avec l’Irak. Tentative de médiation
de l’Arabie mais échec.
Des tensions autour du GAP : Affrontement le plus sérieux en 1990 avec la mise en eaux
d’Atatürk et de son réservoir de 1,5x le débit annuel de l’Euphrate à la frontière syrienne.
A la fin des aménagements, les débits devraient être réduits d’un tiers. Danger de la
pollution des eaux à cause de l’irrigation.
L’inégale répartition des eaux du Jourdain : 5 états se partagent les eaux de la vallée, les
eaux courantes du Jourdain, ses affluents, les nappes souterraines. Seulement 2,3km3
pour 15M d’habitants soit 180m3/hab/an. Eau ressource extrêmement rare compétition
féroce pour le contrôle des eaux. Le nouvel Etat d’Israël n’a quasiment pas de ressources
hydriques, et tous les plans de partages des eaux sont des échecs. Mise en place d’une
véritable guerre de l’eau par exemple pour le contrôle du plateau du Golan.
La répartition est inégale, en 2010 un Israélien vit avec 300m3, un palestinien avec 100 et
un Gazaoui avec 81. Les nappes sont très polluées et impropres à la consommation
comme dans la bande de Gaza. Jourdain tellement pompé que la mer morte n’est plus
irriguée et sa taille se réduit à vu d’œil, si rien n’est fait elle disparaitra dans 50 ans.
18
cette technique n’est possible que dans les pays riches en ressources énergétiques. Mais
cette eau reste chère et uniquement destinée à la consommation quotidienne (seulement
10% de la demande). De plus en cas de conflits cibles faciles pour les
bombardements/marrées noires ciblées. Technique utilisée au Maroc, Algérie, Egypte,
Gaza, Israël pour fournir les villes et les sites touristiques.
Les techniques de recyclage des eaux : Encore peu sollicitées, mais entrain de changer
car coût 3 fois moindre que celui de l’eau dessalée. Seulement lourds
investissements/entretient et pas d’habitat spontané. La ville du Caire reconstruit tout ses
équipements pour pouvoir traiter 2Km3 d’ici 2015. Seul Israël recourt massivement au
retraitement des eaux ce qui fournit 20% de la conso du pays.
Les économies d’eau, seul outil efficace face à la pénurie ? 60% de l’eau de
l’agriculture est mal utilisée, avec l’arrosage à outrance, de jour,… Besoin de développer
le goutte-à-goutte qui ne gaspille pas d’eau. Pertes importantes au cours du transport dans
les canalisations (au minimum 30%). Solutions simples mais changements d’habitude
plus longs.
Faut-il faire payer l’eau ? Pour l’islam l’eau est un don de Dieu gratuit, naturel,
inépuisable et ne peut donc pas être payante. Pour le FMI/BM moyen efficace de réduire
le gaspillage, mais si possible pour la population urbaine, plus compliqué dans les
campagnes tant le niveau de vie est bas. On ne peut pas résoudre les problèmes hydriques
que par les lois du marché.
Frédéric Lasserre dans Conflits hydrauliques et guerres de l’eau : tous les « conflits » autour de l’eau
ont été des violences localisées, ponctuelles et populaires.
=>Le MO est le lieu d’apparition de l’hydrogéopolitique. Le problème de l’eau est récurrent et crucial
pour la région, est-il cependant un facteur assez déstabilisant pour déclencher une réelle guerre de l’eau
entre les Etats du MO ?
19
Les inégalités au Moyen-Orient
Entre les pays
Les inégalités entre les pays du MO sont largement dues à l’inégale répartition géographique
des gisements d’hydrocarbures :
Opposition très forte entre la balance commerciale des pays exportateurs
d’hydrocarbures (excédant de 370MM$) et les autres (déficitaire de 150MM$)
L’inégale distribution de la rente pétrolière à l’échelle du MO : 10% de la population du
MO s’accapare 70% de la rente pétrolière. Elle est de 40 000$ par tête par an au Qatar
contre 2000$ par habitant en moyenne au MO.
Inégalités des PIB : en 2012, le plus élevé est l’Arabie Saoudite avec 730MM$ (19 ), le
ème
Dans le grand jeu énergétique proche-oriental: Israël possède 2 atouts: Tamar et Léviathan.
Encore faut il que le gouvernement de Nétanyahou joue le jeu de cette diplomatie du gaz. Les
2 gisements se situent au large d’Haïfa, et la découverte surprise dans la ZEE d’Israël fut une
immense surprise et une aubaine: stopper la dépendance énergétique avec l’Egypte d’où
provenait la moitié du gaz israélien jusqu’en 2010. Tamar pourrait permettre de couvrir ses
besoins pendant 25 ans. Leviathan en fait le double et d’autres gisements semblent
prometteur: 40% du gaz devrait être exporté.
La dimension géopolitique du gaz israélien est importante, à même d’influencer le jeu
régional. La Jordanie est le client le plus probable, mais la Turquie aussi, gros consommateur
de gaz naturel et qui voudrait réduire sa dépendance à la Russie (70%) d’autant plus que les
relations commerciales ne sont pas altérées par l’éloignement diplomatique. On peut citer la
Palestine et l’Egypte, le gaz sans changer entièrement les rapports, pourrait être une brique
de plus dans l’édifice bilatéral s’ils nouent des partenariats.
Face au défi de l’identité, il répond par l’islam : Une histoire prestigieuse et ancienne.
La plus vieille ville du monde n’est-elle pas, dit-on, Jéricho (VIIIème millénaire av.
20
J.C.) ? Lieu de l’invention de l’écriture (vers 3 000 ?), de l’alphabet, des débuts de
l’agriculture et de l’élevage. L’islam contribue de deux façons à l’unité.
Au sein de chaque nation, il est la référence essentielle. Toutes les constitutions
locales (sauf Israël, la Turquie, le Liban) font de l’islam la religion d’état, ou du
moins stipulent que le chef de l’état doit être musulman (Syrie). Mais la Tunisie a
inscrit dans la constitution l’égalité sans discrimination et rejette la charia comme
source principale du droit du pays (janvier 2014) ; en revanche l’islam est défini
comme « religion de la Tunisie » - c’est donc un compromis difficile.
Face à l’extérieur, il sert de ciment contre les « invasions extérieures » vécues
comme une agression, mais aussi comme une entrée inacceptable des infidèles
dans le dar-el-islam (maison de l’islam).
Face au défi de la dépendance, il répond par le panarabisme : L’arabité est une réalité
liée à l’islam. Le Coran est rédigé en arabe, commenté en arabe, même si des traductions
existent. Pourtant les Arabes perdent le contrôle politique de l’islam dès 1258 (fin du
califat abbasside). Malgré leurs promesses, les Européens se partagent la région. Accords
Sykes-Picot (1916) ensuite révisés (San Remo) Pourtant, fait significatif, les Lieux Saints
échappent à la colonisation et Ibn Séoud unifie l’Arabie en 1926 (le pays prend le nom
d’Arabie saoudite en 1932).
Le nationalisme monte : Turquie de Mustapha Kemal, Perse de Reza Shah, mouvements
de décolonisation…Mais l’indépendance n’empêche pas les puissances de conserver leur
influence, et leur rivalité contribue à diviser la région pendant la guerre froide. Cf.
Mossadegh. RU et EU
Le nationalisme pan arabe est représenté par le Baas créé en 1947. Ensuite les hommes
politiques se réclamant du panarabisme sont nombreux. Nasser paraît proche d’eux. La
création d’Israël (1948) avive ces courants nationalistes. Plusieurs tentatives sont faites
pour créer un état arabe uni : entre Egypte, Syrie et partiellement et partiellement Yémen
(1958-1962). Le Baas arrive au pouvoir en Syrie et en Iraq (en 1963 dans les deux pays).
Mais il se scinde en 1966.
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des enjeux internationaux de France
culture : bonne écoute Les Kurdes, nouvelle place, nouveau rôle
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des Dessous des Cartes d’Arte : bon
film Le kurdistan ? Un nouveau pays ?
21
Au sein des pays avec des inégalités régionales
Entre les villes et les campagnes : le raccordement à l’évacuation des eaux est de 80% à
Amman (capitale de la Jordanie) contre 11% dans les campagnes environnantes. Pour
lutter contre disparités régionales, les Etats du MO mettent en place des politiques
d’aménagement territorial dans les zones enclavés. Exemple du GAP (projet d’Anatolie
du Sud-Est en Turquie lancé en 1981: il consiste à irriguer 1,7M d’hectares de terres
arides grâce à 22 barrages construits sur le Tigre et l’Euphrate. La production de coton y
est passée de 150 000 à 450 000 tonnes entre 1981 et 2012.
Avec l’espace particulier des déserts : On trouve les plus vastes zones désertiques dans
ces régions, à priori des espaces vides d’hommes où la vie se résume à un petit nombre
d’espèces végétales et animales. Pourtant ils sont aujourd’hui de plus en plus soumis à
des enjeux géopolitiques … Pourquoi une telle réévaluation de leur rôle ??
Croissance démographique spectaculaire : de 2M à 6M dans le Sahara Egyptien.
Pour plusieurs raisons : forte natalité + sédentarisation + économies extractives
+ Volonté de contrôle des territoires (Néguev)
Urbanisation : renforcement de villes existantes + créations économiques (Ouargla en
Algérie près du gisement de Hassi Messaoud)
Implantations militaires : AMD (Israël au Néguev), impératifs stratégiques
terroristes, bande d’Aozou, conflits frontaliers (Lybie//Tchad Irak//Arabie
Irak//Koweït)
Ségrégation urbaine : ces inégalités structurelles sont reflétées par les inégalités urbaines.
Les immigrés vivent à la périphérie des villes dans des camps de travail. Ils vivent dans
des conditions précaires car ils n’ont pas accès aux politiques de redistribution sociale, et
en Arabie Saoudite, ils sont entièrement dépendants de leur kafil dans le cadre du système
du kafala. En effet, tout migrant vivant en Arabie Saoudite doit avoir un parrain qui est le
seul à pouvoir lui ouvrir un compte bancaire ou lui signer un bail immobilier. Cette
précarité est double: d’abord au niveau de l’instabilité de leur situation. Par exemple,
suite à la montée du chômage en Arabie Saoudite (30% chez les moins de 25 ans en
2012), le gouvernement a mis en place une « saoudinisation des emplois » en expulsant
140 000 immigrés entre novembre et décembre 2013. Mais précarité également visible au
niveau des conditions de travail : d’après l’ambassade du Népal à Doha, au moins 44
ouvriers népalais employés sur des chantiers de construction des sites de la Coupe du
monde 2022 au Qatar sont morts entre le 4 juin et le 8 août. Jeunes pour la plupart, ils ont
été victimes d'attaques et insuffisances cardiaques ainsi que d'accidents sur leur lieu de
travail. Tous exerçaient dans des conditions d'exploitation qui s'apparentent à de
22
l'esclavage moderne. Au rythme actuel des décès sur les chantiers au Qatar, au moins 4
000 ouvriers pourraient mourir dans l'Emirat avant même le coup d'envoi du Mondial
2022, a accusé la Confédération internationale des syndicats.
Enquête de la Fondation Thomson Reuters : harcèle- ment sexuel, excision, trafic humain,
mariages forcés, lois discriminatoires et faible représentation en politique. En Syrie ou en
Irak, violences sexuelles, trafic humain et mariages forcés jalonnent le parcours des
réfugiées.
Le Yémen la talonne au bas du classement.
20ème, l’Arabie saoudite voit ses mesures en faveur de la représentation des femmes saluées
en dépit d’atteintes toujours majeures à leurs droits.
Vers une meilleure gouvernance ? Dans le MENA, quelques signes : le Maroc (charte
de 1997, élections qui débouchent sur l’arrivée au pouvoir des socialistes en 1998) ;
même le Golfe (début de droits pour les femmes qui votent au Koweït, parlement élu ;
mais l’émir nomme les ministres qui sont tous issus de la famille princière en 2009 ! Et
les partis ne sont pas reconnus). En Jordanie le Parlement est élu de façon démocratique
depuis 1989 (levée de la loi martiale qui avait suivi septembre noir), mais la loi favorise
les zones rurales et les tribus, d’où un large clientélisme ; les Frères musulmans
boycottent. En Arabie, les femmes votent depuis 2011, elles entrent au Parlement
(consultatif) en 2013. Edouard Tétreau parle pour ce pays d’un « printemps arabe
silencieux ». Le paradoxe est que les régimes stables et monarchiques sont ceux où les
progrès des droits des femmes sont le plus sensibles.
23
Le Moyen-Orient : la zone la plus instable du
monde
Conflits interétatiques
Ils sont compliqués au MO car ils mettent en jeu un grand nombre de facteurs comme les
ressources naturelles (hydrocarbures, eau), les religions et les possessions territoriales.
Exemple du conflit israélo palestinien :
Religion : judaïsme contre l’islam
Capitale d’Israël (non reconnue) proclamée par la Knesset en 1980, 700.000 habitants,
fondée vers -1700. Passe aux mains des arabes en 638 avant de devenir la capitale d’un
royaume chrétien au XIe siècle. Repasse sous domination ottomane jusqu’en 1917.
Partagée en 1948 entre le nouvel Etat d’Israël et la Transjordanie. Intégralement conquise par
Israël au cours de la guerre des 6 jours.
Jérusalem juive : ombilic religieux (temple de Salomon), ombilic politique et symbolique
(capitale antique et objectif sioniste). Légitime le sionisme par ce lien.
Jérusalem palestinienne : sacralisée par les croisades, rôle politique => lieu saint. Légitimité
en tant que capitale palestinienne par la continuité historique.
Chrétiens : 8.000, faible importance. Communautés : syriaque, copte, grecque, arménienne,
catholique.
Enjeux de peuplement, colonies, axes routiers avec la Galilée et la Judée, etc.
24
au sein de l’OLP. Au début mouvement de résistance surtout militaire, mais tournant dans
les années 1980, privilégie le canal diplomatique et la reconnaissance
internationalePalestine entre comme membre observateur à l’ONU en Nov 12. Mort de
Yasser en 2004 remplacé par Mahmoud Abbas, mais il ne fait pas l’unanimité et
montée du Hamas, qui a gagné les élections législatives à Gaza. Fatah chassé de Gaza et
ne contrôle plus que la Cisjordanie.
Ainsi, la congrégation de ces facteurs a fait de la région une zone instable : Ensemble des conflits
armés entre Israël et les pays arabes entre 48 et aujourd’hui. Attention les enfants ce n’est
pas seulement le conflit israélo-palestinien. 6 conflits majeurs, mais une constante, la
supériorité militaire d’Israël. Ce conflit a fait 50 000 morts depuis 1950:
Guerre de 1948 : Suit immédiatement la proclamation de l’Etat sémite le 15 mai
1948. Tous les voisins (Syrie, Liban, Jordanie, Irak) d’Israël attaquent les
frontières du nouveau pays. Pendant 1 an Israël résiste puis écrase ses adversaires
et conquiert un gros bout de Palestine. Cessez-le feu en 1949, 1M d’Arabes de
Palestine déplacés.
Guerre des 6 jours (juin 1967) : Guerre préventive contre ses voisins. Véritable
succès pour Israël qui triple sa superficie, prend le contrôle de Gaza, du plateau du
Golan et de Jérusalem Est. Golan commande 1/3 de l’approvisionnent en eau du
pays.
Guerre du Kippour (octobre 1973) : Entre le 6-24 oct, attaque d’Israël par
l’Egypte et la Syrie. Profitent du Kippour pour attaquer Israël. Contre offensive
rapide d’Is aidée par les EU reprise du Golan, arrive jusqu’au Caire avant le
cessez le feu de l’ONU. Déclenche le premier choc pétrolier, avec la suspension
de la livraison de pétrole aux EU de pétrole saoudien le 20 octobre (roi Fayçal).
Quadruplement des prix.
25
qualitative ». Is possède surement la bombe A depuis 1960(mais pas
officiellement) avec des bombardiers et 3 sous-marins lanceurs.
Oslo ou le rêve fracassé : Depuis l’assassinat d’Itzhak Rabin en 1995, les acquis d’Oslo
semblent chaque jour plus fragiles, mais les 2 parties hésitent à déclarer la mort des accords.
Le 13 septembre 1993 est signée «La déclaration des principes» entre Rabin et Arafat, sous
l’égide de Clinton. Pour la 1ère fois les 2 Etats se reconnaissaient et cherchaient ensemble des
solutions. Cet héritage conserve des liens entre les 2 parties: concertation, coordination et
arrangements économiques qui préserve la relative stabilité en Cisjordanie.
Les négociations ont repris fin-juillet 2013 après 3 ans d’interruption: montrent que la
majorité pense que seule la solution de 2 Etats peut aboutir à la paix. Mais ces accords ne
sont pas une garantie: Netanyahou a menacé de les abroger de même que Mahmoud Abbas,
protestant contre l’étranglement économique de son gouvernement par Israël.
Plusieurs causes peuvent être avancées: le défaut d’Oslo est son cantonnement à des accords
intérimaires alors qu’on voulait négocier sur un statut permanent. La 2ème intifada de 2000
enterre ces accords. Mais leur héritage implique de savoir raison garder de la part des 2
protagonistes.
Le processus de paix est pourvoyeur d’emplois et d’aides étrangères pour l’AP, évite la
stigmatisation internationale d’Israël et redore l’image des EU et leur action au MO.
Toutefois les récents développement (assassinats en série d’Israélien, bombardements sur la
bande de Gaza,…) font plutôt penser à un début de 3ème intifada qu’à une résolution du
conflit.
Conflits intra-étatiques
Guerre civile de Syrie qui a éclaté en 2011 dans le cadre du Printemps Arabe. La
population revendique un nouveau système politique remettant ainsi en cause le régime
dictatorial de Bachar El-Assad. En se prolongeant dans le temps, le conflit syrien est
devenu à la fois guerre civile, guerre énergétique (IS tire son argent du pétrole), guerre
par procuration (Russie, coalition occidentale, pays du Golfe,…) et aussi guerre sainte
(persécution des chrétiens et des Kurdes). En août 2015, le conflit avait fait au moins 200
000 morts et a peut-être dépassé les 300 000 victimes d'après les estimations de diverses
ONG et de l'ONU. De nombreux massacres, crimes de guerre et crimes contre l'humanité
ont été commis, principalement par le régime syrien et l'État islamique. Le camp loyaliste
est responsable de la majorité des victimes civiles de la guerre, souvent par le fait de
bombardements aériens. Des armes chimiques ont également été employées. La moitié de
la population syrienne a été déplacée pendant le conflit, plus de quatre millions de Syriens
ont fui le pays.
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des enjeux internationaux de France
culture : bonne écoute Les conséquences démographiques de la guerre en Syrie
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des enjeux internationaux de France
culture : bonne écoute La coalition contre IS, véritablement efficace ?/Pourquoi ne sait-on
pas réduire militairement IS?/Pays du golf, les relations avec les mouvements
islamiques/Chamboulements au MO, quels scénarios après IS ?
26
Terrorisme et piraterie
Genèse du mouvement : Constitution d’un terreau favorable à l’éclosion de mouvements
de plus en plus violents et divers. Luttes nationales comme au Liban (Hezbollah) en
Palestine (Hamas). Tentative de prise de pouvoir et de rejet des occidentaux par la
violence (Talibans, AQMI,…)
Portrait d’une star … Ben Laden : Il est le premier à avoir constitué un réseau
international d’organisations terroristes avec Al-Qaïda (la Base), plus de 100 attentats que
l’on peut ranger en 2 catégories : Les équipes avec des nationalités variées qui organisent
des attentats souvent dans les pays occidentaux. 1er attentat contre le World Trade Centre
en 1993, puis ambassade américaine à Nairobi (250morts) et 9/11, Madrid en 2004.
Equipes nationales autonomes surtout entre sunnites et chiites Arabie très touchée
(Riyad 2004), Casa 2007, Charm El-Cheikh en 2005, 88morts.
Organisation affaiblie par la guerre en Afghanistan, mais réseau qui survit grâce à des
antennes de plus en plus indépendantes (AQMI, AQDFL,…), Ben buté le 1er mai 2011
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des Dessous des Cartes d’Arte : bon
film L'Islam en conflit
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L’UE intervient contre la piraterie dans le Golfe d’Aden, où le nombre d’attaques est passé de
5 en 2005 à 175 en 2009: l’opération Atalante de 2008.
Plus récemment la Russie a décidé d’intervenir directement en Syrie et d’y effectuer des
bombardements aériens.
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des Dessous des Cartes d’Arte : bon
film Le projet américain : le Great Middle East / Le Moyen-Orient sous influence/ Le
Moyen-Orient, un pivot géopolitique
Pour plus d’informations voici deux liens de l’émission des enjeux internationaux de France
culture : bonne écoute Le rôle des EU dans le chaos actuel
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29
Cartographie
30
Le pétrole chance ou malédiction pour le Moyen-
Orient ?
31
Une région sous influence étrangère
32
Plans pour s’entrainer
Faible différentiation de l’industrie par rapport au pétrole. Les retards industriels = déficits
commerciaux. Liban : 25% du PIB ; Jordanie : 1/3 du PIB. Pas d’entreprise moyen-orientale
parmi les 50 premières entreprises mondiales Israël, AS, Turquie = 2/3 de la production
Retard socioéconomiques : part de la population vivant avec moins de 2$ par jour : 45% en
Egypte. Mortalité infantile : Syrie 24‰. Classements IDH : entre 60 et 90ème rang : Jordanie,
Turquie, Liban : Yémen : 128.
2) L’emprise des Etats sur les économies dans le cadre de stratégies rentières peu efficaces
Dutch disease : échec des socialismes panarabes ; Etats autoritaires peu attractifs pour les IDE. +
corruption
33
Importations : armes, produits manufacturés, produits alimentaires de base : 3% des importations
mondiales. Donc en tout seulement 4% du commerce mondial pour 9% pop.
2) Une fourniture de main d’œuvre au rabais qui se fait au profit des pays du centre de la
mondialisation
Taux d’émigration net en % de la pop. totale : Egypte, Liban : 1 à 2%, Iran : 4% ; Oman : 12%.
Participation à la DIT, incapacité des Etats à retenir leur population qualifiée.
II. Cette situation ne résulte pas d’un refus global des Etats, des économies et des sociétés de la
région à participer aux dynamiques de la mondialisation
A) La modernisation socioéconomique et socioculturelle du MO est une réalité qui interdit de voir
dans son statut périphérique une malédiction civilisationnelle
1) Il y a d’incontestables progrès socioéconomiques liés à l’ouverture à la mondialisation
Turquie : taux de croissance record dans les années 1990 grâce à une politique d’ouverture
économie émergente réactivation de la demande d’adhésion à l’UE.
Préparation de l’après pétrole dans les pétromonarchies : modèle Dubaï :
- Existence avant le pétrole (19ème): émirat commerçant plus grand souk d’or de Deiba
- Choix des émirs de faire de Dubaï une plaque tournante pour les transports agrandissement
du port pour accueillir des super tankers, et portes-conteneur ; zone franche de Jebel Ali 1979 ;
création de la compagnie Fly Emirates 1985.
- Conflits qui drainent les activités et les capitaux vers Dubaï : embargos, guerre Iran Irak
34
- Une stratégie d’enclave globalisée : cité entrepôt. Corollaire : effacement du l’Etat mais
maintien de la famille régnante au sommet.
2) Ces progrès socioéconomiques se sont traduits d’ailleurs par l’apparition d’un MO importateur
de main d’œuvre mondiale
Pétromonarchies accueillent des populations immigrées, au départ de la région, puis en
provenance d’Asie. Part des étrangers dans la pop. active : 85% Koweït, 90% EAU/Qatar
Emplois : industrie pétrolière, services hôteliers, services à la personne (scandales).
2) A partir des pétrodollars, l’essor des fonds souverains traduit plus qu’une volonté agressive de
revanche sur l’occident : recherche d’une intégration et d’un partenariat avec les pays occidentaux.
Fonds souverain : organisme financier public, alimenté et géré par l’Etat. Objectif : investir dans
des activités économiques ou financières permettant une diversification sectorielle, et donc la
pérennité de la croissance et du processus.
Caractéristiques des fonds souverains du MO : assis sur la rente pétrolière. Koweït, 1953.
Décision politique. Prééminence des pays du Golfe: 40% de la masse globale des fonds
souverains. N°1 : ADIA, 800 à 900 milliards de dollars; KIA (Kuwait Investment Authority): 300
milliards.
Nature des investissements : divers, avec une gestion très prudente. Faillite de celui de Dubaï.
Impact économique : renchérissement de la dette, croissance moins forte. Impact géopolitique :
revanche d’Abu Dhabi qui se substitue à Dubaï pour le paiement des dettes
35
Jusqu’en 2008 : volonté de diversifier sectoriellement et géographiquement. Limites : soupçon des
acteurs occidentaux qu’ils préparent une revanche politique sur l’Occidentaux. En 2006, l’affaire
de Dubaï Ports World rachète une société financière britannique qui gère les grands ports de la
côte est des EU. Levée de boucliers nationalistes (medias) : des éléments stratégiques de la
souveraineté économique des EU passent aux mains d’acteurs arabes polémique politico-
émotionnelle.
3) La finance islamique ?
Ensemble des secteurs financiers des pays musulmans qui essayent de réaliser une synthèse entre,
la charia, et l’acceptation de relever les défis de la mondialisation. Elle repose sur six piliers tous
charia-compatibles :
- Interdit de l’usure : taux d’intérêt hors des conditions du marché : excessifs, s’adressant à des
débiteurs dans le besoin.
- Interdit d’une prise de risque excessive.
- Interdit de l’investissement dans des secteurs jugés illicites placements éthiques (jeu,
drogue, prostitution, …)
- Adossement des activités financières à des actifs tangibles pas de bulle spéculative
- Partage des profits et des pertes entre prêteurs et emprunteurs.
Les sociétés financières sont souvent des banques publiques. Exemple : Melli (Iran), en 2008
avait 80MM de $. Au total : plus de 800MM de $, avec une croissance de 15%. Trois facteurs de
ce take off : découverte récentes par les banques islamiques des mérites du financement des
particuliers, intérêts croissant des particuliers dans le monde musulman pour les arguments
religieux en vigueur dans ces institutions.
Londres est aujourd’hui la première place financière islamique du monde. Le but recherché par les
autorités de la City est : l’inclusion financière des populations musulmanes (argent qui dort) ;
asseoir la suprématie de Londres sur les opérations financières mondiales. La plupart des
instruments financiers de la crise financière actuelle étant interdits dans la finance islamique, ce
secteur souffre moins de la crise que le secteur
Limites : 80% des clients bancaires du Golfe ne sont pas séduits pas la finance islamique parce
que l’offre de produits financiers est jugée insuffisante Deuxième raison : divisions religieuses
limites la taille du marché (Iran VS AS). Les banques commerciales occidentales proposent aussi
des produits de finance islamique.
C) Mais l’inégalité de ses progrès et de ses ouvertures définit plusieurs MO
1) Première possibilité : l’économie
Les économies développées ou en voie d’intégration rapide au centre
Turquie : parmi les 10 premiers exportateurs mondiaux de blé, 10 premiers producteurs d’acier et
d’électricité.
EAU : 5 exp mondial de sucre (importé, raffiné), 9 pour alu ; Dubaï : 7ème port mondial
ème
Périphéries intégrées
Les marges
36
2) 2ème possibilité : le niveau de développement
PNB par habitant. Moyenne mondiale : 10 000$.:
Haut revenus : Israël, AS : 24 000$, 23ème place mondiale + pétromonarchies
Revenus moyens : Iran, Liban, Turquie ;
Bas revenus (2 000 à 5 000$) : Egypte, Jordanie, Syrie, Yémen.
III. Mais le MO démontre que sans intégration régionale, un tel espace ne peut peser dans la
mondialisation et y intégrer avec profit économies et sociétés
A) Des conflits internes génèrent une instabilité peu propice à une bonne intégration dans la
mondialisation
1) Des conflits internes aux différents pays montrant une fracture entre l’Etat et les sociétés
Liban : guerre civile jusqu’en 1990. Egypte : Frères musulmans, Coptes + Kurdistan.
Printemps arabes, place Tahrir, Manama avec intervention de l’armée réformes sociales
C) La faiblesse des Etats qui en résulte et le refus d’une modernisation à l’occidentale favorise un
islamisme qui conforte l’image d’un MO en périphérie et dangereux
1) L’échec du panarabisme a renforcé l’islamisme qui adopte une position ambiguë avec la
mondialisation
Condamne la mondialisation culturelle occidentale et l’hégémonie EU
Les islamistes critiquent également le libéralisme socioéconomique tendance égalitariste et
socialisante.
Presque altermondialistes : l’Umma est transnationale forme d’internationalisation. Utilisation des
moyens technologiques de la mondialisation.
37
2) Un islamisme suffisant pour justifier en Occident une image huntingtonienne de l’Occident alors
qu’il est en perte de vitesse dans sa terre natale
Olivier Roy : L’échec de l’islamisme politique, déclin de l’islamisme car au pouvoir il se dénature
AKP, trop fragmenté (Deux partis Chiites au Liban Hamal et Hezbollah )
38
« Le grand Moyen-Orient », une notion pertinente ?
Il faut commencer par définir la zone : le Levant, la Sublime Porte, le Middle-East, le Proche-Orient après la
chute de l’empire ottoman. Ce regard a été renouvelé après le 11.09 et a amené les Américains dans leur lutte
contre le terrorisme à fonder une nouvelle notion, celle du GMO. Cette notion a-t-elle des raisons d’être
internes, ce qui fonde la notion de pertinence (qui se rapporte au fond de la cause), ou est-elle
superficiellement plaquée à un ensemble beaucoup plus complexe ?
I. À travers un certain nombre d’élément d’unité mais aussi de conflit, on peut poser la
notion de pertinence pour la région
Denis de Rougemont : « De loin, l’Europe est évidente », pareil pour le GMO.
II. Toutefois, cette pertinence est largement remise en cause avec un examen plus
approfondi des différents pays.
A. Les Américains.
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Au-delà du poids géopolitique, il y a le pétrole, le terrorisme et mission américaine. C’est ancien : Mossadegh
en 53, Quincy.
Aujourd’hui, changement de position, depuis la chute de l’URSS, l’Islam a remplacé le communisme comme
ennemi à combattre (Huntington), d’où la volonté d’une imposition extérieur de la démocratie.
B. Les Européens.
L’Europe n’adhère pas à cette vision et a réussi depuis 2004 a la transformé en une notion de partenariat pour
un avenir commun avec la région du Moyen-Orient élargi et l’Afrique du Nord. L’Europe insiste sur deux
éléments : il est hors de question que la réforme démocratique soit imposée de l’extérieur. Les Européens
proposent donc dans le cadre d’un partenariat (Barcelone en 95) de mettre en place l’euromed (pays côtiers de
la Méditerranée) et seulement dans un cadre économique avec des aides concernant les problèmes de
migration.
C. Les pays intéressés.
Difficulté à dégager un leader régional, malgré une foule de candidats : Turquie (Europe), Iran (Chiite),
Égypte (pauvre)… Pour certains dirigeants, cette notion a pu être acceptée. Mais les populations sont
traversées de différents courants : anti-occidentaux mais attraction très forte pour le mode de vie occidental.
D. La Russie et la Chine.
Ses intérêts semblent se limiter aux républiques d’Asie Centrale et les intérêts de la Chine sont limités dans la
zone tant qu’elle a accès au pétrole.
Conclusion : faire le point sur la question qui est posée. La notion a constitué un électrochoc positif et le
projeta subi des retouches importantes grâce aux Européens (non imposition de la démocratie).
Remettre un problème spécifique dans un contexte plus large : ici la puissance américaine, on voit qu’elle
est atténuée, qu’elle n’est pas ultra giga méga puissante et que le rôle de l’Europe est loin d’être négligeable.
De Gaulle : vers l’Orient compliqué je volais avec des idées simples (1961)
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De l’Afghanistan au Maghreb, un arc de crises
Problématique : Pourquoi une telle spécificité des conflits alors qu’il semble y avoir une unité ?
Faut-il privilégier des causes internes ou externes ?
Faut-il privilégier telle ou telle explication : division ethnique, religieuse derrière une unité factice,
l’échec du développement, l’instabilité politique, la faiblesse des régulations internes ? ou voir la
conjonction d’un faisceau de facteurs inexplicablement mêlés et rendant compliqués la résolution des
crises ?
I- Malgré des facteurs d’unité, une région dont la diversité est problématique pour sa stabilité
3. Identité géographique
- aridité, steppes, déserts…
1. Diversité ethnolinguistique
- l’arabe, d’autres langues sémitiques, langues indoeuropéennes, langues occidentales
C) Des héritages historiques et des conditions politiques qui différencient les espaces
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3. Des systèmes politiques différents
- nature différente des Etats, formes de régimes différents, opposition entre démocratie et
régime autoritaire
2. Le Golfe arabo-persique
- révolution iranienne
- conflits depuis 70 (Iran/Irak, Irak/ONU, guerre d’Irak 2003)
III- D’autant que les moyens pour prévenir ou résoudre les conflits sont insuffisants
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3. Les limites de la bonne gouvernance et de la démocratisation
- MENA peu touché par la démocratisation, pouvoirs autoritaires
1. L’Etat-nation rencontre des limites dans la région (clivages ethniques, Etats aux mains de
clans)
- crise du panarabisme depuis les années 70 (division sur la cause palestinienne, tensions
Irak/Irak)
3. L’action des puissances ou des organisations extérieures est peu efficace voire déstabilisante
Conclusion : Dans l’histoire du MENA, l’intervention des pays extérieurs a souvent été
déstabilisante pour la région. C’est semble-t-il, sans pouvoir identifier un facteur plus qu’un autre,
des facteurs internes qui sont responsables, et constituent des défis.
Rien n’est impossible, parce que la région a connu des périodes de stabilité, parce que le
développement est envisageable au regard de l’Asie. D’autre part, des processus de réconciliation
sont possibles, lassitude des peuples (cf. conflit israélo-arabe).
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Une hégémonie américaine sur le MO? (1945 à nos
jours)
Hégémonie = d’hégémôn en grec, chef, guide, domination. Suprématie d’1 peuple d’1 État, lui
assurant le contrôle + ou – direct d’1 gd nb de terris.
Présence US dans le Golfe remonte à la nécessité de remplir le vide stratégique ouvert par le retrait
des forces brit en 71. Nixon est alors obligé de mettre en place la pol des 2 piliers (Iran/AS) pour
sécuriser les intérêts US dans la région. quels défis ont conduit les USA à imposer, assez
tardivement, une hégémonie régionale directe ou indirecte ? dans quelle mesure la tentation de
l’hyperhégémonie s’est-elle retournée contre ses promoteurs US ?
C. même si l’idée sioniste a, dans l’histoire religieuse US, des racines profondes,
l’engagement quasi inconditionnel aux côtés d’Israël est relativement tardif
(Kennedy, puis accords Camp David 78)
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Koweït (90) fait des USA 1 hégémôn au sens grec : essentiel de la tête et du corps d’1
coalition IN de 27 pays
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Dans quelle mesure peut-on dire qu’Israël est une
grande puissance régionale ?
Puissance nucléaire et militaire de 1e plan, Israël est cependant rarement cité dans la liste
des grandes puissances mondiales. Petit pays handicapé par 1 terri exigu et 1 pop limitée,
Israël offre 1 paysage contrasté qui rend sa catégorisation difficile : son PIB et la structure
de son éco le rattachent au pays dév MAIS il reste affecté de prblème de pauvreté et des
conflits communautaires violents + caractéristiques des PED. La puissance d’Israël est-elle
handicapée par son absence de pouvoir d’influence régional ?
B. les conquêtes territoriales lui donnent les moyens de peser dans la région
- 48 – 73 : puissance mili israélienne = facteur principal de la croissance terri (gains
territoriaux par guerre des 6 jours, Kippour : Sinaï, Gaza, Cisjordanie, Golan, Jérusalem-Est)
- si ces conquêtes terris ont fragilisé la place d’Israël dans la région en affaiblissant sa
souveraineté, la capacité constamment démontrée de garder le contrôle mili des zones
occupées, tout en continuant une politique de colonisation de peuplement ont affirmé la
puissce politique d’Israël
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- gde majorité des pays du monde reconnaissent son existence MAIS 82 : Égypte reconnaît
Israël sanctions de la Ligue Arabe ; Syrie, Iran, Algérie ne reconnaissent pas Israël
- initiatives régionales comme UPM ont buté sur le problème de l’intégration d’Israël,
généralement refusée par ses voisins
III. les difficultés d’Israël à se présenter comme le leader régional illustrent les
clivages idéologiques de la région
A. le conflit israélo-palestinien polarise l’hostilité des pays voisins
- hostilité à Israël = facteur d’unité de pays arabes et moyen-orientaux
- ex : antisionisme = pol partagée par de nombreux régimes de la région et jusqu’aux pritemps
arabes, constituait 1 moteur commode de légitimité pour des régimes ex : Tunisie a servi de
base arrière à l’OLP de Yasser Arafat, ce qui a été instrumentalisé sous Ben Ali via 1
vigoureux antisionisme d’État
B. l’image d’Israël dans la région souffre de ses relations privilégiées avec les
USA
- alliés USA dans la région : Égypte, AS, Israël MAIS image d’Israël souffre de sa proximité
avec USA = « le Grand Satan » (propagande islamiste)
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Le pétrole : malédiction ou bénédiction pour la région du
golfe persique ?
pétrole = bénédiction pour les élites locales / malédiction pour les observateurs occis. Le pétrole
a joué 1 rôle déterminant dans l’histoire contemporaine du Golfe persique : 60% des réserves
pétrolières prouvées. Face à cette situation singulière qui rend nécessaire 1 gouvernance adaptée,
les États du Golfe ont adopté des stratégies de développement. Ce développement rapide assure-t-il
une sérénité pérenne au Golfe persique ?
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- dutch disease
- trajectoires très différentes selon les pays
Ccl : pr éviter le dutch disease, diversification des activités, gestion attentive des revenus
pétroliers, complément par le gaz, dvlpt des ZF à Dubaï du tourisme au Qatar. MAIS forte
dépendance aux ressources naturelles, tensions pols nées des révoltes au Machrek
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La gestion des ressources au Moyen-Orient
C. un cercle vertueux ?
- pays parmi les + inégalitaires malgré leur richesse. Ex : 10% de la pop profite de 70% de la
rente pétrolière en AS
- gestion des ressources = outil pour des politiquess ambiguës (ex : projet du Gap sur terri
occupé par minorité kurde a permis satisfaire les Kurdes modérés (élévation de leur niveau de
vie) ET pops kurdes ont été déplacées loin des frontières Iran, Irak ce qui coupe le PKK de
ses bases arrières dans les pays voisins)
- quid de la modernisation sociale (place des femmes) ?
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- eau : guerre de 67 éclate dans un contexte de tension hydrique (cf. sujet sur eau). Guerre des
6 jours = tournant majeur pour l’eau : Israël occupe désormais l’essentiel de a vallée du
Jourdain, Cisjordanie et ses nappes phréatiques et plateaux du Golan
- pétrole : guerre du Golfe : accaparement des ressources pétrolières du Koweït par l’Irak
III. une gestion cruciale : les choix de la mise en valeur et les nouvelles perspectives
A. solution interne : trouver d’autres ressources
- nucléaire : une sol ? Iran (Nader Barzin) : argument de modernisation civile MAIS risque de
déstabilisation IN :
USA craignent que Iran gagne en force par rapport aux USA, qui perdraient alors
leur facile accès au pétrole du MO
développement du nucléaire pourrait entraîner une tentation de prolifération nucléaire dans
les PED et perturber l’efficacité du système IN multilatéral
affaiblissement du rôle de gendarmes du monde des US ?
- mise en valeur touristique MAIS choix très dépendant de la situation politique et qui pose
des questions de développement durable (conso excessive d’eau …)
B. diversifier l’économie
- phénomène de land grabbing (Qatar) et d’IDE (AS investit dans le raffinage et la
distribution des carburants aux USA)
- choix qui ont une double conséquence: ils ne profitent pas l’éco locale ET maintiennent la
fortune des élites en place
Ccl:
Caractéristiques des ressources de ces pays st proches et permettent de dégager un ensemble régional MAIS enjeux de
l’exploitations accroissent l’interdépendance et les rivalités dans la région. De façon paradoxale, l’exploitation des
ressources naturelles a fait entrer les pays du MO dans la mondialisation MAIS la région qui se dégage est davantage
définit de manière négative, par les conflits qui se cristallisent autour de la question de leur gestion. MAIS il ne s’agit
pas d’1 facteur explicatif, qu’il conviendrait d’adosser aux problématiques religieuses et politiques.
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