Analyse Fonctionnelle 2021 - 2022 UGE Exercice 5.

Compactifié de R
Soit p une fonction continue strictement croissante et bornée de R dans R. On
TD2 : Espaces de fonctions continues sur un compact et séparabilité pose p(−∞) := limx→−∞ p(x) et p(+∞) := limx→+∞ p(x). Soit X = [−∞, +∞]
et dp l’application définie sur X 2 par

1 Autour du Théorème de Dini dp (x, y) = |p(x) − p(y)|.

1. Démontrer que dp est une distance sur X et que l’espace (X, dp ) est compact.
Exercice 1.
Pour tout entier n ≥ 0, soit fn la fonction définie sur R par les conditions : 2. Démontrer que dp induit sur R la topologie habituelle.

fn (t) = 0 pour t ≤ 0 et t ≥ 2/n, fn (1/n) = 1, 3. Démontrer que la topologie définie ainsi sur X est indépendante du choix
de p.
et fn continue et affine par morceaux sur [0, 2/n].

1. Montrer que (fn )n converge simplement vers la fonction identiquement nulle

sur R. Exercice 6.
Soit (fn )n≥1 la suite de fonctions continues sur R+ par
2. Soit I un intervalle de R. Etudier la convergence uniforme sur I.
fn (x) = (1 − x/n)n si x ≤ n et fn (x) = 0 si x > n.
3. En déduire que l’hypothèse de monotonie est essentielle dans le théorème de
Dini. 1. En utilisant le théorème de Dini et le compactifié de R (voir l’exercice
précédent), montrer que (fn )n converge uniformément sur [0, ∞[ vers la
fonction f (x) = e−x .

Exercice 2. 2. Retrouver ce résultat directement.

t
Pour tout entier n ≥ 0, soit fn la fonction définie sur ]0, ∞[ par fn (t) = n+t .
Montrer que (fn )n converge simplement vers la fonction identiquement nulle,
mais que la convergence n’est pas uniforme.
En déduire que l’hypothèse de compacité est essentielle dans le théorème de Dini.
2 Autour du théorème de Stone-Weierstrass

Exercice 3.
Exercice 7.
Pour tout entier n ≥ 1, soit fn la fonction définie sur [0, 1] par fn (t) = −nt + 1
(1) Soit ϕ : [0, 1] → R une fonction continue strictement monotone.
si 0 ≤ t ≤ 1/n et fn (t) = 0 si 1/n ≤ t ≤ 1.
Montrer que l’ensemble A = {P (ϕ); P polynôme} est dense dans C([0, 1]).
Etudier la convergence simple et uniforme de la suite (fn )n sur [0, 1].
(on pourra utiliser le Théorème de Stone-Weierstrass). P
En déduire que l’hypothèse de continuité pour la limite simple de la suite est n
(2) En déduire que l’ensemble B = {f : [0, 1] → R; f (x) = k=0 ak sink (x), ak ∈
essentielle dans le théorème de Dini.
R} est dense dans C([0, 1]).
(3) Soit C la sous-algèbre de C([0, 1]) engendrée par {f0 , f2 } où f0 (x) = 1 et
Exercice 4. f2 (x) = x2 .
n
Montrer que la suite de fonctions (fn )n≥1 définies par fn (x) = xx converge (a) Montrer que C est dense dans C([0, 1]).
uniformément sur [0, 1] de deux façons. (b) Montrer que C n’est pas dense dans C([−1, 1]).
Exercice 8. (c) Soit α > 0 et x ∈ [0, 1]. On pose
Soient f, g ∈ C([0, 1]).  
(1) Montrer que k 
A = {k ∈ J0, nK :  − x ≥ α}.

n
Z 1 Z 1
∀n ∈ N, xn f (x)dx = xn g(x)dx ⇐⇒ f = g. Montrer que
0 0 X 1
Bn,k (x) ≤ .
(2) Soit f : [0, +∞[→ R une fonction continue bornée. 4nα2
k∈A
(a) Montrer qu’il existe une fonction g ∈ C([0, 1]) telle que
(d) Soit f : [0, 1] −→ R continue. On pose
Z +∞ Z 1
n
f (x) exp(−nx)dx = tn−2 g(t)dt, ∀n ≥ 2.
 
X k
0 0 Pn f (x) = f Bn,k (x).
n
R +∞ k=0
(b) En déduire que si ∀n ≥ 2, 0
f (x) exp(−nx)dx = 0 alors f = 0.
Montrer que (Pn f )n converge uniformément vers f sur [0, 1].
(e) Retrouver le théorème de Weierstrass : si −∞ < a < b < +∞ et si
Exercice 9. f ∈ C([a, b)], il existe une suite de polynômes (Pn )n qui converge uniformément
Soit f une fonction continue sur un intervalle I non borné de R. Montrer que vers f sur [a, b].
f est limite uniforme d’une suite de polynômes sur I si et seulement si f est un
polynôme.
Exercice 12.
Soit (K, d) un espace métrique compact et A l’ensemble des fonctions lipschitzi-
Exercice 10. ennes de K à valeurs dans R.
Soit f :]0, 1[→ R une fonction continue. Montrer que f est une limite uniforme (a) Montrer en utilisant le théorème de Stone–Weierstrass que A est dense
de polynôme sur ]0, 1[ si et seulement si f admet un prolongement continue sur dans C(K, R).
[0, 1]. (b) Pour f ∈ C(K, R) et λ > 0, notons

Exercice 11. Polynômes de Bernstein fλ (x) = inf {f (y) + λd(x, y)} .

y∈K
Pour n ∈ N et k ∈ {0, 1, . . . , n}, on pose
Montrer que fλ est λ–lipschitzienne sur K.
n  
X n (c) Montrer que
Bn (x) := xk (1 − x)n−k lim kfλ − f k∞ = 0,
k λ→+∞
k=0

et retrouver le résultat du (a).

où nk = k!(n−k)!
n!


est le coefficient binomial.
(a) Calculer
Exercice 13.
n n n
X X X On note T le cercle unité du plan complexe.
Bn,k (x), kBn,k (x) et k 2 Bn,k (x). (a) Montrer que Lin(z n : n ∈ Z) est dense dans C(T, C).
k=0 k=0 k=0
(b) Montrer que si f : R −→ C est continue et 2π–périodique, alors f est limite
(b) En déduire que uniforme de polynômes trigonométriques.

n
X
(k − nx)2 Bn,k (x) = nx(1 − x).
k=0
3 Séparabilité Exercice 19.
Soit fn la fonction de [0, 1] dans R définie par fn (x) = xn . En quels points de
l’intervalle [0, 1] la famille de fonctions (fn )n≥0 est elle équicontinue ?
Exercice 14.
Montrer que tout espace vectoriel normé de dimension finie est séparable. Exercice 20.
Soit E = C([0, 1], R) muni de la convergence uniforme.
Soit K ∈ C([0, 1] × [0, 1], R). Pour f ∈ E, on pose
Exercice 15. Z 1
Soit E un K espace vectoriel normé (K = R ou C). Soit (xn )n un suite de vecteurs
(A)f (s) = K(s, t)f (t)dt,
de E et notons F le sous-espace vectoriel engendré par (xn )n . Supposons que F 0
est dense dans E. Montrer alors que E est séparable.
pour s ∈ [0, 1].
Montrer que {Af : f ∈ E, kf k∞ ≤ 1} est relativement compact dans E (i.e.
Exercice 16. l’adhérence de l’ensemble est compact).
Montrer que si (E, d) est un espace métrique séparable et si F ⊂ E, alors (F, d)
est aussi séparable. Exercice 21. Fonctions Höldériennes
Pour α > 0, notons par Eα l’ensemble des fonctions Höldériennes.
n o
Eα = f : [0, 1] → C; telles que il existe C ≥ 0; |f (x)−f (y)| ≤ C|x−y|α , ∀x, y ∈ [0, 1] .
4 Authour du théorème d’Ascoli
la constante C dépend de f .
(1) Pour f ∈ Eα notons par Cα (f ) la borne inférieure de l’ensemble des nom-
Exercice 17. bres C.
Soit X un espace métrique compact et soit C(X) l’espace de Banach des fonctions (a) Montrer que
continues sur X, à valeurs réelles, muni de la norme de la convergence uniforme. ∀x, y ∈ [0, 1] |f (x) − f (y)| ≤ Cα (f )|x − y|α .
Soit A ⊂ C(X).
(b) Montrer que Eα est un sous-espace vectoriel de C[0, 1].
1. Montrer que si A est relativement compact, alors pour tout x ∈ X fixé, (c) Montrer que l’application f 7→ Cα (f ) est une semi-norme sur Eα . Calculer
l’ensemble {f (x) : f ∈ A} est borné et A est uniformément équicontinue. son noyau.
(2) Décrire Eα pour α > 1.
2. Donner un autre énoncé du théorème d’Ascoli. Dans la suite on suppose que α ∈]0, 1].
(3) Soit 0 < β < α ≤ 1. Montrer que C 1 ([0, 1]) ⊂ Eα ⊂ Eβ ⊂ C([0, 1]).
Montrer que ce sont des inclusions strictes.
Exercice 18. (4) Pour f ∈ Eα , posons Nα (f ) = |f (0)| + Cα (f ).
Les ensembles de fonctions suivants sont-ils relativement compacts dans C([0, 1]) Montrer que Nα (.) est une norme sur Eα , vérifiant kf k∞ ≤ Nα (f ) pour tout
muni de la norme uniforme ? f ∈ Eα .
Montrer que Eα est complet pour cette norme.
1. fn (t) = tn (n ∈ N). (5) Montrer que la boule unité de Eα est relativement compacte dans C[0, 1].
(On pourra utiliser le théorème d’Ascoli).
2. fn (t) = sin(nt) (n ∈ N).

3. fn (t) = sin(n + t) (n ∈ N). Exercice 22.

Soit f ∈ C([0, +∞[) et fn (x) = f (xn ), n ≥ 1 et x ∈ [0, +∞[. Montrer que
4. fα (t) = sin(αt) (α ∈ [1, 2]). l’ensemble H = {f1 , f2 ...} est équicontinu en x = 1 si et seulement si f est
constante.