Choix Des Investissement Et de Financement
Choix Des Investissement Et de Financement
Choix Des Investissement Et de Financement
Les investissements sont sélectionnés par les entreprises en fonction de la stratégie qu’elles ont adoptée et sur des
critères liés à leur rentabilité. Le financement n’intervient théoriquement pas dans ce choix qui repose sur des critères
purement économiques.
Le choix du financement se fait dans un second temps par l’étude de ses conséquences sur les flux de trésorerie, en
retenant les mêmes données prévisionnelles, et en se référant à des critères comparables à ceux utilisés pour l’étude
économique.
Investissements Démarche prévisionnelle Objectif
La démarche consiste à rattacher les flux de trésorerie aux cycles auxquels ils se rapportent.
Flux de trésorerie des opérations d’exploitation A
Flux de trésorerie des opérations de financement provenant c Calcul du coût des sources de
des tiers financement
1
Celle-ci correspond généralement à la valeur résiduelle des immobilisations et au besoin en fonds de roulement
d’exploitation.
- la valeur résiduelle des immobilisations est normalement leur valeur de marché. Par simplification, on retient
parfois la valeur nette comptable ;
- la valeur terminale des opérations d’exploitation correspond à la récupération du besoin en fonds de
roulement d’exploitation.
Questions :
1. Déterminer le montant du capital investi ?
2. Calculer les flux nets de trésorerie d’exploitation relatifs à cet investissement
Réponses :
1. Capital investi = coût d’acquisition des immobilisations + variation du BFRE = 250 000 + 37 000 + 30 000 =
317 000 €
2. Tableaux des flux nets de trésorerie d’exploitation
Années 1à5
CAHT 315 000
Charges variables 315 000 x 0,4 = 126 000
Charges fixes 70 700
Dotations aux Amortissement (250 000 + 37 000) / 5 = 57 400
Résultat avant impôt 60 900
IS (33 1 /3) 20 300
Résultat net 40 600
Dotations aux Amortissement 57 400
FNT d’Exploitation 98 000
2
2.1. Méthode sans actualisation : le délai de récupération du capital investi
2.1.1. Principe de la méthode :
Le délai de récupération correspond au nombre de périodes nécessaires pour récupérer le montant de l’investissement
ou, en raisonnant sur la somme des flux d’investissement et d’exploitation pour que la somme des flux de trésorerie
soit nulle.
Exemple :
Les flux de trésorerie prévisionnels des opérations d’investissement et d'exploitation de deux projets d’investissement
exclusifs sont les suivants :
Périodes 0 1 2 3 4
Projet A Flux de la période -1 000 500 400 300 50
Flux cumulés -1 000 -500 -100 200 250
Projet B Flux de la période -1 000 300 400 400 500
Flux cumulés -1 000 -700 -300 100 600
Si l’on fait l’hypothèse de linéarité des flux au cours d’une période, les délais de récupération sont respectivement :
- Pour le projet A de : 2 + (1 x 100 / 300)= 2 ans 4 mois
- Pour le projet B de : 2 + (1 x 300 / 400) = 2 ans 9 mois
L’utilisation du critère du délai de récupération conduit à privilégier le projet A bien que les recettes totales dégagées
par le projet B soient supérieures.
2.1.2. Appréciation de la méthode :
Points forts - Calculs simples et rapides : tout projet dont le délai de récupération est inférieur à la norme
préalablement définie par l’entreprise peut être retenu.
- Basée sur le concept de trésorerie, la méthode favorise la liquidité des actifs et prend
naturellement en compte le risque d’illiquidité.
- La récupération rapide des flux engagés permet de saisir de nouvelles opportunités et de
s'adapter aux modifications de l'environnement.
Points faibles - La méthode ne prend en compte ni le montant initial de l’investissement, ni les flux générés au-
delà du délai de récupération.
- Par souci de liquidité, le critère de rentabilité est complètement délaissé.
- La méthode pénalise les investissements à long délai de récupération, caractéristique des
investissements de croissance.
Cette méthode simple est utilisée comme complément à d’autres méthodes plus élaborées.
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Exemple :
Dans l’exemple précédent : le taux de rentabilité économique requis est de 10 %. Calculons la valeur actuelle nette des
deux projets.
VAN (A) = -1000 + 500 x(1,1)- 1+ 400 x (1,1)-2 + 300 x (1,1)- 3 + 50 x (1,1)- 4 = 44,67
VAN (B) = - 1 000 + 300 x (1,1)-1 +400x (1,1)- 2 + 400x (1,1)- 3+ 500 x (1,1)- 4 = 245,34
Les deux projets ont une rentabilité économique supérieure au taux requis (VAN > 0) mais étant exclusifs l’un de
l’autre, il convient de retenir le projet B qui offre la plus forte valeur actuelle nette.
Calculons maintenant la valeur nette future (VNF), c’est-à-dire la somme des flux économiques actualisés en période 2,
soit :
VNF = VAN x (1+i)n = 22,68 x 1,052 = 25
VNF = - 1000 x 1,052 + 550 x 1,051 + 550 = 25
- 1 000 x (1,05)2 = - 1 102,50 correspond au montant de l’emprunt à rembourser en période 2 ;
550 X 1,051 signifie que le flux économique positif de la première année a été réinvesti au taux d’actualisation de 5 %.
2.2.2. Méthode du taux interne de rentabilité (TIR) ou taux de rendement interne (TRI) :
C’est le taux tel que la valeur actuelle nette des flux économiques soit égale à zéro. Le taux interne de rentabilité
économique correspond à la rémunération maximale qui peut être accordée aux ressources engagées dans le projet.
Comme la VAN, il correspond également au taux de réinvestissement des flux économiques positifs ; ce qui est peu
réaliste si le TIR calculé est élevé.
Exemple :
Reprenons les projets A et B.
Projet A :
0 = - 1 000 + 500 x (1 +t)- 1 + 400 x (1 +t)- 2+ 300 x (1 +t)- 3+ 50 x (1 +t)- 4 ; t= 12,65%
Projet B :
0 = - 1 000 + 300 x (1 +t)- 1 + 400 x (1 +t)- 2+ 400 x (1 +t)- 3+ 500 x (1 +t)- 4 ; t = 20,02%
Les deux taux de rentabilité économique sont supérieurs au taux requis de 10 %. Le projet B est préférable à A.
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Le financement par emprunt
1.2. Analyse :
Les conditions d’octroi d’un prêt par une banque sont appréciées de façon différente d’un établissement bancaire à un
autre, d’un type d’investissement à un autre et surtout d'une entreprise à une autre. Il existe toutefois quelques
principes relatifs à la structure du passif de l’entreprise et à sa capacité à rembourser l’emprunt.
Dettes financières
Ratio d’autonomie financière : <1
capitaux propres
Il en résulte que la capacité d’endettement est égale à : capitaux propres - Dettes financi è res
1.2.3. Application :
Mme Malek est propriétaire d’un fonds de commerce de vente de chaussures qu’elle exploite depuis une dizaine
d’années. Son magasin de centre ville, situé au rez-de-chaussée d’un immeuble, est relativement étroit et elle éprouve
de plus en plus de difficulté à stocker les différents modèles que sa clientèle lui réclame. Elle vient d'apprendre qu’un
local attenant à son magasin et situé dans la cour intérieure de l’immeuble va être mis en vente par son propriétaire.
Mme Malek ne dispose malheureusement pas actuellement de fonds suffisants pour financer toute seule cette
acquisition. Elle décide donc de se rendre à l’agence de la BPR qui l’a déjà aidée financièrement lors de son installation.
Elle se demande quels documents doit- elle préparer pour disposer de chances raisonnables de convaincre son
banquier.
Compte tenu de la nature du projet (qui ne modifie pas fondamentalement l’activité de l’entreprise), il s’agit
principalement pour Mme Malek de convaincre le banquier de ses capacités de remboursement. Il lui faut donc faire
des prévisions d’augmentation du chiffre d’affaires ainsi que du flux de trésorerie d’exploitation qui en découlera. C'est
principalement le montant de la capacité d’autofinancement qui permettra de juger des possibilités de remboursement
a de l’emprunt.
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2.1. Principe :
Les emprunts souscrits par une entreprise peuvent être remboursés selon l’une des modalités suivantes :
- Annuités constantes : la valeur actualisée au taux de l’emprunt des annuités est égale au montant emprunté ;
l’amortissement de chaque période (c’est- à-dire la part d’emprunt remboursée) se calcule en déduisant de
l’annuité payée les intérêts sur la part d'emprunt non encore remboursée en début de période ;
- Amortissements constants : l’amortissement de chaque période est égal au rapport entre le montant emprunté et
le nombre de période ; les annuités payées décroissent au fil des remboursements puisque les intérêts diminuent ;
- Différé d’amortissement : pendant un laps de temps plus ou moins long, l’emprunteur se contente de verser des
intérêts sans amortir le montant emprunté ; à l’issue de cette période, l’emprunt est remboursé sur le reste de la durée
de l’emprunt (par annuités ou par amortissements constants) ; l’amortissement in fine est un cas particulier dans lequel
le différé est égal à la durée de l’emprunt, ce dernier étant remboursé en une seule fois au terme de l’emprunt.
Le coût réel d’un emprunt pour l’entreprise doit être apprécié en tenant compte de la déductibilité des intérêts du
résultat fiscal qui diminue le montant de l’impôt sur ses bénéfices.
Par ailleurs, la comparaison entre deux moyens de financement doit être effectuée en actualisant les flux de trésorerie
qu’ils génèrent.
2.2. Analyse :
Le prêteur cherche à minimiser le risque de non-remboursement : il a donc tendance à privilégier les modalités qui
lissent le plus possible les remboursements (annuités constantes). L’emprunteur cherche à concilier deux objectifs :
minimiser le coût de l’emprunt et disposer d’un calendrier de remboursement compatible avec ses capacités de
remboursement.
2.3. Application :
Le local que Mme Malek envisage d’acquérir est mis en vente au prix de 80 000 € et devrait être financé à hauteur de
50 000 € par emprunt. L’agence de la BPR propose un remboursement sur 5 ans par annuités constantes au taux de 9
%. Compte tenu des dépenses occasionnées par l’aménagement du local, Mme Malek préférerait bénéficier d’un différé
de remboursement d’un an. Le directeur de l’agence lui indique que cette modalité de remboursement (différé d’un an,
puis remboursement en quatre annuités constantes) entraînerait ; une majoration du taux d’intérêt (porté à 9,5 %).
Avant de se décider, Mme Malek s’interroge sur le coût de l’opération et prend conseil auprès de son expert-
comptable M. Bahi.
M. Bahi indique à Mme Malek que compte tenu des modalités d’imposition de son commerce (impôt sur les sociétés
au taux de 33,1/3 %), le coût véritable de l’emprunt ne représentera que 2/3 des intérêts payés du fait de la baisse
d’impôt engendré par la déduction des intérêts.
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Pour comparer les deux modalités de l’emprunt, il convient de recalculer à partir des tableaux d’amortissement les flux
de trésorerie nets d'impôt puis, pour pouvoir les comparer, de les actualiser.
Le calcul du flux de trésorerie net d’impôt peut être effectué indifféremment par l’une des deux méthodes suivantes :
Flux de dépense = annuité - 1/3 des intérêts ou
Flux de dépense = amortissement + 2/3 des intérêts
Dates 0 1 2 3 4 5
2/3 intérêts 3 000,00 2 498,72 1 952,33 1 356,76 707,59
amortissement 8 354,62 9 106,54 9 926,13 10 819,48 11 793,23
Flux Emprunt 1 + 50 000 -11 354,62 -11 605,26 -11 878,46 - 12 176,24 - 12 500,82
2/3 intérêts 3 166,67 3 166,67 2 479,30 1 726,63 902.47
amortissement 10 853,15 11 884,20 13 013,20 14 249,45
Flux Emprunt 2 + 50 000 -3 166,67 -14 019,82 -14 363,50 - 14 739,83 - 15 151,92
Pour comparer les flux de trésorerie générés par les deux emprunts, M. Bash décide d’utiliser comme taux
d’actualisation le taux habituel d’intérêt de la dette de l’entreprise, soit 10 %.
La valeur actualisée des flux de trésorerie est de :
- Emprunt 1 :
50 000 -11 354,62 (1,1)-1 -11 605,26 (1,1)-2 - 11 878,46 (1,1)-3 - 12 176,24 (1,1)-4 - 12 500,82 (1,1)-5 = 5 083,46
- Emprunt 2 :
50 000 - 3 166,67 (1,1)-1 - 14 019,82 (1,1)-2 - 14 363,50 (1,1)- 3 - 14739,83 (1,1)- 4 - 15151,92 (1,1) -5 =5 267,42
L’emprunt 2 présente le double avantage d’être le moins coûteux et celui qui correspond le mieux aux possibilités de
remboursement de Mme Malek. Il sera donc choisi.
REMARQUE :
La comparaison peut se faire également par le calcul du coût de chaque emprunt.
Le coût d’une dette financière correspond au taux de revient après impôt de cette ressource. Le taux de revient est le
taux qui égalise la somme prêtée à la valeur actuelle des paiements ou, en raisonnant sur les flux nets de trésorerie, le
taux tel que la valeur actuelle des flux de trésorerie, soit nulle.
R é sultat d ’ exploitation
Re =
Capitaux investis
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R é sultat de l’ exercice
Rf =
Capitaux propres
On peut en effet mesurer la rentabilité financière à partir de la rentabilité économique et des conséquences de
l’endettement.
Avant de choisir le financement de nouveaux investissements, M. Germain, directeur financier, cherche à déterminer
quel a été l’impact sur la rentabilité de l’entreprise des emprunts précédemment souscrits par l’entreprise.
Capitaux investis : Immobilisations + Besoin en fonds de roulement d’exploitation : 940 + (120+ 180-240) = 1 000
Capitaux propres : 750
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Dettes financières : 250
Rentabilité financière (après impôt) : Résultat de l’exercice / Capitaux propres : 140/ 750= 18,67 %
Si l’entreprise ne s’était pas endettée, sa rentabilité financière aurait été égale à la rentabilité économique après impôt
(soit 16%). Son endettement lui a procuré un effet de levier positif (+ 2,67 %) car le taux d’intérêt des dettes financières
est inférieur à la rentabilité économique.
Remarque :
La rentabilité économique peut se mesurer également après impôt, soit ici 24 % x 2/3 = 16 %.
Dans ce cas, la rentabilité financière est obtenue à partir du calcul suivant :
Rf = Re + (Re - i) DF/KP
où Re (16 %) et i (2/3 x 12 % = 8 %) sont des taux après impôt.
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LE FINANCEMENT PAR CREDIT-BAIL
Lorsqu’une entreprise réalise un investissement, elle achète un certain nombre de biens meubles (machines, outillage,
véhicules, mobilier, etc.) ou immeubles (terrains, locaux industriels, administratifs ou commerciaux). Elle a besoin
pour financer ces acquisitions de fonds dont elle dispose déjà ou qu’elle emprunte. Elle peut également avoir recours
à une autre forme de financement, qui ne passe pas par l’achat des biens, mais par une phase de location de ces biens
assortie d’une option d’achat ultérieur : le crédit-bail.
1.2. Analyse :
Outre l’intérêt de ne pas avoir à débourser le coût d’acquisition du bien dès l’origine de l’investissement, le crédit-bail
présente l’avantage d'être plus facilement obtenu qu’un emprunt auprès d’un établissement de crédit. La société de
crédit-bail n’a pas besoin d’autre garantie que le bien dont elle reste propriétaire pendant la période de location.
Le crédit-bail est par ailleurs souvent utilisé pour des biens susceptibles d’évolutions technologiques fréquentes (les
contrats prennent alors parfois le nom de crédit-bail évolutif) : l’entreprise peut en ce cas échanger le bien pris en
location, plus facilement qu’en cas d’achat ; on considère qu’elle transfère le risque technologique sur la société de
crédit-bail.
1.3. Application :
La société Revard est une entreprise de taille moyenne spécialisée dans le découpage du verre. Elle envisage le
renouvellement d’une partie de son matériel industriel par une machine-outil d’une valeur de 80 000 €. Compte tenu
de la structure du passif de son bilan, les banques partenaires de l’entreprise se sont montrées très réservées quant à
l’octroi éventuel d’un prêt. Certains interlocuteurs ont suggéré à M. Fury, directeur général de l’entreprise, de
s’orienter vers des contrats de location avec ou sans offre d’achat.
M. Fury a consulté sur Internet le site de plusieurs sociétés financières, parmi lesquelles les propositions de la Société
Premium ont retenu son attention. Cette société offre quatre modes de financement selon la nature et la durée
d’exploitation du bien financé (voir tableau page suivante).
Compte tenu de la nature du bien que M. Fury envisage d’acquérir et de sa durée d’exploitation prévue (5 ans), il
semble que le crédit-bail convienne.
Durée d’exploitation du produit
M. Fury souhaiterait toutefois savoir quelles différences existent entre les formules proposées par la société Premium
et quelles sont les propositions financières exactes dont il pourrait bénéficier s’il se décide pour le crédit-bail.
La société Premium donne à M. Fury les renseignements suivants sur les caractéristiques des types de financement :
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Type de Propriété du bien Régime comptable Régime fiscal Engagement au
financement bilan
Crédit L’entreprise - Immobilisation - Les frais financiers sont La dette figure au
amortie selon les déductibles bilan
durées légales
- Les intérêts sont des
charges financières
Crédit-bail - Durant le contrat, la Les redevances sont - Les
redevances sont Les engagements
société de financement enregistrées en déductibles sont suivis hors
- Après le rachat, charges externe bilan (annexe)
l’entreprise
Location - Durant le contrat, la Les loyers sont -Les loyers sont Il n’y a pas de dette
société de financement enregistrés en charges déductibles au bilan ou hors
- À la fin du contrat, le externes bilan
matériel est restitué au
fournisseur ou revendu
par la société de
financement
En ce qui concerne le contrat de crédit-bail, la société Premium finance 100 % de l’acquisition : c’est elle qui achète la
machine-outil au fournisseur. Pour un contrat sur 5 ans, les loyers mensuels représentent 2,05 % de l’acquisition
payés à terme à échoir, le premier versement étant égal à 3 mensualités, dont 2 correspondant à un dépôt de
garantie. Au terme du contrat, la société Premium s’engage à vendre le bien à la société Revard pour une somme
égale au dépôt de garantie.
2. Le retraitement du crédit-bail
2.1. Principe :
Le contrat de crédit-bail est enregistré en comptabilité comme une simple location, la comptabilité française
privilégiant le critère juridique pour l’analyser : l’entreprise n’étant pas propriétaire du bien, ce dernier ne figure pas
en immobilisation.
Il constitue pourtant une forme de financement alternative à l’emprunt. Il est ainsi possible de procéder à un
retraitement extra comptable des comptes pour présenter des documents de synthèse établis sur des principes
économiques et non juridiques. Pour cela, il faut considérer que le bien fait partie de l’actif immobilisé et qu’il a été
financé par emprunt ; les redevances sont alors analysées comme des annuités de remboursement de l’emprunt,
décomposables en un amortissement dont le montant est calculé comme étant la dotation aux amortissements de
l’immobilisation (qui aurait été observée si l’entreprise avait acheté le bien) et un intérêt obtenu par différence.
Pour une machine d’une valeur d’origine de 1 000, utilisable sur 4 ans et louée à partir du 01/01/N pendant 4 ans avec
des redevances de crédit-bail de 290, les documents de synthèse sont donc retraités de la façon suivante (à la
condition que la valeur du bien en fin de contrat soit nulle) :
Charges d'exploitation
- Redevances de crédit-bail 290 0
- Dotations aux amortissements 0 250
Charges financières
- Intérêts 0 40
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Bilan fonctionnel au 31/12/N :
Actif brut Avant Après Passif Avant Après
retraitement retraitement retraitement retraitement
Immobilisations Fonds propres
- Inst. Tech. Matériel et 1 000 - Amortissem 250
outillage. ents financières
Dettes
- Emprunts 750
2.2. Analyse :
Ces retraitements permettent de mieux apprécier la réalité économique de l’entreprise. Les capitaux investis sont
majorés de la valeur du bien, ce qui permet de mieux mesurer l’actif économique de l'entreprise. Les charges de
crédit- bail sont décomposées en charges d’exploitation (celles relatives au fonctionnement de l’actif économique) et
en charges financières (celles relatives au mode de financement qui a été choisi).
Il est par ailleurs possible de calculer le coût d’un contrat de crédit-bail (comme on peut le faire pour en emprunt) :
c’est le taux actuariel qui égalise la valeur actuelle de l’ensemble des sommes versées par l’entreprise avec la valeur
du bien.
2.3. Application :
M. Fury a un entretien au début de l’exercice N+1 avec un chargé de clientèle du Crédit Industriel et Commercial pour
examiner les financements consentis à la société Revard par le CIC. Le chargé de clientèle détermine la structure du
passif de la société à partir du bilan établi au 31/12/N mais en rajoutant la valeur de la machine outil en
immobilisations et en dettes financières ; cela a comme conséquence de dégrader un ratio d’autonomie financière
déjà peu favorable. I M. Fury n’apprécie guère la manœuvre en rappelant au chargé de clientèle que ce dernier lui
avait refusé 8 mois plus tôt de financer la machine outil par un prêt (prétextant une dégradation de l’autonomie
financière !) ; il trouve donc le procédé (refus du prêt puis retraitement du crédit-bail comme s’il y avait eu acquisition
et prêt) peu commercial voire totalement absurde.
Le chargé de clientèle du CIC explique à M. Fury que la société financière Premium a accepté de financer l’acquisition
parce qu’elle ne prend pas les mêmes risques (elle est propriétaire de la machine-outil) que la banque aurait pris en
accordant un prêt. En revanche, les redevances que la société Revard doit désormais payer viennent diminuer sa
capacité d’autofinancement. Il est donc logique d’assimiler le contrat de crédit-bail à une acquisition financée par
emprunt. Le coût du contrat de crédit-bail (déterminé hors influence de l'impôt sur les bénéfices et sans exercice de
l’option d’achat) peut être évalué par analogie avec le raisonnement mis en œuvre pour un emprunt de la façon
suivante :
Date (mois) 0 1 2 3 59 60
Dépenses 4 920 1 640 1 640 1 640 1 640
Recettes 80 000 3 280
Le coût du crédit-bail est le taux t (mensuel) qui égalise la valeur actuelle des recettes et des dépenses :
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Synthèse des décisions d’investissement et de financement
La finalité de tout investissement productif est de maximiser la valeur de l’entreprise, c’est-à-dire la rentabilité des
fonds propres.
2.3. La démarche :
Plusieurs méthodes permettent d’évaluer la rentabilité globale d’un projet dont nous allons présenter deux : la
méthode de la VAN des flux nets et la méthode de la VAN ajustée.
Calcul des flux économiques (flux d’investissement + flux d’exploitation) : FE
↓
Valeur actuelle nette de base : VAN de base
↓
Calcul des flux de financement étranger (emprunt, location-financement) : FF
↓ ↓
Calcul des Flux nets totaux : FN = FE + FF VAN des flux de financement étranger au coût normal de la dette : VAN (FF)
VAN des flux actualisés au coût des fonds propres : VAN (FN) VAN ajustée = VAN de base + VAN de financement
Les flux nets permettent de rémunérer les fonds propres Le projet accroît la valeur de l’entreprise
Solution 1 : financement à 100 % par fonds propres. Compte tenu du risque économique du projet, les actionnaires
exigent une rémunération de 9 %.
Solution 2 : financement à 70 % par fonds propres et 30 % par un emprunt remboursable dans 5 ans in fine au taux de
6 % avant impôt. Ce taux correspond au coût normal de la dette de l’entreprise.
Les flux de trésorerie attachés à l’emprunt sont les suivants :
Périodes 0 1 2 3 4 5
Flux de capital 300,00 - 300,00
Intérêts nets d’impôt - 12,00 - 12,00 - 12,00 - 12,00 - 12,00
Flux de financement 300,00 -12,00 -12,00 -12,00 - 12,00 -312,00
Taux de revient 4,00 %
Le montant de l’investissement est de 1 000. Le crédit-bail finance 740 ; le solde de 260 est financé par fonds propres.
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2.4.1. Méthode de la VAN des flux nets :
Calcul des flux nets de trésorerie
Les flux nets de trésorerie correspondent à la somme des flux économiques et des flux de financement.
Solution 1 :
Périodes 0 1 2 3 4 5
Flux économiques -1 220,00 250,00 250,00 280,00 300,00
Flux nets -1 220,00 250,00 250,00 280,00 300,00
TRF 000,00
8,95 %
Le taux de rentabilité financière (TRF) est le taux tel que la valeur actuelle des flux nets revenant aux actionnaires est
nulle. Dans la solution 1, le taux est identique au taux interne de rentabilité économique, l’investissement étant financé
à 100 % par fonds propres.
Solution 2 :
Périodes 0 1 2 3 4 5
Flux économiques - 1 000,00 220,00 250,00 250,00 280,00 300,00
Flux de financement 300,00 -12,00 - 12,00 - 12,00 12,00 312,00
Flux nets - 700,00 208,00 238,00 238,00 268,00 - 12,00
TRF 12,55 %
Solution 3 :
Périodes 0 1 2 3 4 5
Flux économiques - 1 000,00 220,00 250,00 250,00 280,00 300,00
Flux de financement 740,00 240,00 240,00 240,00 80,00 33,00
Flux nets - 260,00 - 20,00 10,00 10,00 200,00 267,00
TRF 13,43 %
Prise de décision
Le financement à 100 % par fonds propres doit être rejeté : VAN < 0,
Le financement par emprunt maximise la valeur créée : VAN = 43.
La VAN de base représente la valeur créée par le projet si ce dernier est financé entièrement par capitaux propres. Elle
s’obtient en actualisant les flux économiques au taux requis par les actionnaires, compte tenu du seul risque
économique du projet.
La VAN du financement mesure la valeur créée par la décision de financement. Elle prend en compte principalement le
gain lié à la déductibilité des intérêts, les éventuelles bonifications d’intérêt. Elle consiste à actualiser les flux de
financement au coût normal de la dette de l’entreprise.
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Solution 2 : financement par emprunt
Périodes 0 1 2 3 4 5
Flux de financement 300,00 -12,00 -12,00 -12,00 -12,00 -312,00
VAN à 6 % 25
On peut vérifier que dans ce cas précis, la valeur créée correspond à la valeur actuelle des économies d’impôt liées à la
déductibilité des charges d’intérêt :
−5
300 x 6% x 33 1/3% x
1−1,06 = 25
0,06
Le calcul de la VAN ajustée montre que le financement intégral par fonds propres n’est pas envisageable. C’est l’effet de
levier créé par l’endettement ou le crédit-bail qui permet de satisfaire aux conditions de rentabilité du projet, l’emprunt
étant la meilleure solution.
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