La Taille Des Arbres Fruitiers
La Taille Des Arbres Fruitiers
La Taille Des Arbres Fruitiers
En permaculture , on peut aussi tailler les arbres pour d'autres raisons que la fructification y compris
des arbres non fruitiers :
-Pour laisser le passage de la lumière jusqu'au sol afin de favoriser la croissance d'arbustes ou de
légumes (« petits fruits » type framboisier, myrtille ou cassissier...).
-Pour produire du paillage pour recouvrir, nourrir et protéger le sol . Au milieu des arbres fruitiers,
il est important de planter des arbres « fixateur d'azote » que l'on taillera en hiver pour apporter de
l'azote aux arbres fruitiers qui l'entourent.
-Pour de la production de bois pour le chauffage ou faire par exemple des manches d'outils
(Acacias, châtaigniers...).
On peut s'inspirer des pratiques du Jardin des Fraternités ouvrières de Mouscron en Belgique.
Bon à savoir :
Lumière : Il faut au minimum 6h de lumière à un arbre pour avoir une bonne production de fruits.
C’est la lumière qui produit l’induction florale, même en plein hiver quand l’arbre n’a pas de
feuilles. Un arbre situé trop à l’ombre, derrière une maison ou un autre arbre ne produira pas de
fruits.
Le soleil aide aussi à la maturation et la coloration des fruits.
Les pommiers et les poiriers sont les arbres qui supportent le mieux le manque de lumière.
On peut tailler les rameaux qui sont sous les branches et qui prennent moins de lumière.
Naturellement, ils finiraient par disparaître, on ne fait qu’anticiper ce que l’arbre aurait fait de lui-
même.
Partie 2 : Comprendre les arbres.
Avant de commencer, il faut se mettre à l’écoute de l’histoire que l’arbre nous raconte, sans lui
couper sans arrêt la parole avec un sécateur, sinon, on ne connaîtra jamais la fin de l’histoire (Alain
Pontoppidan).
Blessure et cicatrisation
Un arbre, comme toute plante d’ailleurs, ne cicatrise pas, il compartimente. L’arbre, comme toute
plante, est un être d’une intelligence incroyable qui fera tout pour éviter qu’une maladie ou un
ravageurs, quels qu’ils soient, nuisent à sont intégrité. Quand il est attaqué ou blessé, quelle que soit
la partie touchée, il l’isolera et empêchera le passage des agents pathogènes (bactéries, virus,
champignons) dans le reste de la plante. Dans le cas des tailles, l’arbre fera donc en sorte de
refermer rapidement la blessure que nous lui avons causé en mettant en place des mécanismes très
précis qu’il est important de connaître. Ainsi, lorsque l’on taillera un arbre, pour n’importe quelle
raison et quel que soit le type ou la manière de tailler, on lui permettra de cicatriser et refermer ses
plaies le plus vite possible.
Couper toute la branche,
mais rien que la branche.
À la base de chaque branche se
trouve un petit bourrelet, que
l’on appelle le bourrelet
cicatriciel. C’est à partir de là
que pourront se développer,
après une taille, les tissus qui
petit à petit recouvriront la
plaie. Il faudra faire donc bien
attention, à ne pas laisser de
chicot trop long que le
bourrelet ne pourrait pas
recouvrir, et ne pas non plus
tailler trop court pour ne pas
entamer ce bourrelet.
Quelques classiques :
Forme libre avec axe central.
De plus en plus pratiquée, cette forme est la plus naturelle pour la plupart des arbres. Mais elle n’est
pas la plus pratique pour la récolte surtout sur des arbres greffés sur franc.
Le Gobelet.
La taille la plus pratiquée, depuis les romains, est le gobelet.
Un tronc unique d’une hauteur adaptée a vos pratiques et 3 ou 4 charpentières.
Si le gobelet est bas, on valorise mieux la production.
Faire attention à ne pas trop exposer les charpentières au soleil.
Les formes et les techniques abordés ici se rapprochent de la technique dite de taille douce, qui tend
à se rapprocher le plus possible de la forme naturelle de l’arbre.
Observations et astuces
Afin de tailler correctement, on va tout d’abord, comme je le disais au début, se mettre à l’écoute de
l’arbre et voir comment il se taille lui même naturellement.
Si vous avez la chance de voir autour de vous des vieux arbres fruitiers, vous pourrez observer
qu’il contient généralement de nombreuses branches mortes, l’arbre pratique l’auto-élagage. En y
regardant de plus près on pourra en tirer plusieurs conclusions :
- Tout d’abord quand l’arbre se défait naturellement d’une branche il le fait toujours jusqu’au bout.
Ce qui en passant confirme la règle qui dit que quand on taille une branche on la taille jusqu’au
bout.
- ensuite, les branches mortes sont toujours celles qui sont sous la couronne dans le cœur de l’arbre,
là où il n’y a pas beaucoup de lumière. On pourra donc en déduire qu’il faudra tailler les branches
qui sont le moins éclairées.
- enfin, l’arbre renouvelle régulièrement ses branches fructifères. Sous le poids des fruits, les
branches se courbent et c’est au sommet de cette arcure qu’apparaissent les futures nouvelles
branches à fruit. Ces nouvelles branches, quand elles produiront des fruits vont se courber à leur
tour, etc. Et on observe que les vieilles branches qui se retrouvent tout en dessous sont moins bien
alimentées, moins bien éclairées et finissent par dépérir et par mourir. On pourra donc accelérer ce
processus en taillant et en renouvelant régulièrement les branches a fruit quand on s’aperçoit
qu’elles deviennent moins productives et que de nouvelles branches apparaissent au niveau de
l’arcure. Dans certains cas, plutôt que de tailler la branche à fruit, s'il y a de l'espace sous cette
branche, on peut éventuellement l'attacher avec une ficelle pour l'inciter à se courber vers
l'horizontal, ce qui falicitera la mise à fruits de cette branche....
En résumé :
Les règles d’or de la taille :
- Observer et porter son diagnostic avant de tailler. Éclaircir pour obtenir une vue d’ensemble.
- Repérer l’axe central et/ou les charpentières pour définir la structure naturelle de l’arbre.
- Équilibrer les charpentières
- Si un arbre est bien taillé, ça ne doit pas se voir.
- Si on taille une branche on doit la tailler en entier.
- Supprimer les fourches qui réduisent le débit de sève par 2 et stoppent la production de fruits.
- On supprimera les branches qui se croisent, qui sont trop proches les unes des autres.
- Une des erreurs courantes est de tailler beaucoup un arbre à l’aspect vigoureux et de tailler moins
un arbre plus faible… alors que c’est plutôt l’inverse qu’il faudrait faire.
Ces règles de base s’adaptent à la plupart des fruitiers à part le pêcher et l’abricotier qui eux,
produisent sur le bois de l’année.
Pour l’abricotier, la meilleure solution pour éviter les maladies est de ne jamais le tailler. On peut
simplement supprimer des fruits s’il y en a trop.
Comment démarrer ?
À l’achat, on préférera on scion de un an qu’un arbre trop avancé et généralement mal formé.
À partit d’ici, plusieurs écoles : Tailler bas pour former le gobelet… ou ne pas tailler la première
année afin de laisser l’arbre aller vers sa forme naturelle. On peut, à partir de la 2eme ou 3eme
année, tailler à la hauteur qui nous arrange afin de provoquer le départ des futures charpentières que
nous laisserons ensuite se développer sans interventions pendant plusieurs années
Pour rattraper un jeune arbre tailler en gobelet, vous pouvez facilement lui redonner une forme
naturelle avec un axe central en taillant long (ou pas du tout) la charpentière la plus vigoureuse et en
taillant les autres charpentières assez court pour les pousser à se diviser en branches plus petites.
(pour toutes ces tailles, toujours vérifier qu’il y ait quelques beaux bourgeons sous l’emplacement
de la coupe)