Guide Vaccinologie Maroc 1ere Dition Bouskraoui
Guide Vaccinologie Maroc 1ere Dition Bouskraoui
Guide Vaccinologie Maroc 1ere Dition Bouskraoui
Introduction.................................................................................................................. 1
Partie 1 : Historique.................................................................................................... 2
Partie 2 : Généralités................................................................................................... 5
Bibliographie............................................................................................................ 171
Si les maladies infectieuses ont régressé de façon spectaculaire, c’est essentiellement grâce à la
vaccination. Cette dernière est un des pôles principaux de la médecine préventive et constitue l’un des
plus grands succès de la médecine. En effet, la vaccination constitue un droit fondamental de l’enfant. Elle
a contribué de façon drastique à la réduction de la mortalité néonatale, infantile et infanto-juvénile. Grâce
au contrôle d’un certain nombre de maladies infectieuses, elle a permis d’améliorer de façon significative la
santé de l’enfant marocain.
Ce guide a été conçu pour répondre aux questions les plus concrètes auxquelles le professionnel de santé
est confronté. Il présente également les recommandations officielles de santé et les structures ambulatoires
et libérales.
A l’échelon d’une population aussi bien qu’à l’échelon individuel, le rapport bénéfice-risque est toujours en
faveur de la vaccination si les indications sont respectées.
Les champs de vaccination sont en plein développement. Il existe une recherche très active vis-à-vis
des vaccins contre des nouveaux agents infectieux et de nouvelles technologies sont développées qui
permettront d’augmenter l’efficacité et l’inocuité des vaccins.
Enfin, la rédaction de ce guide a été menée en concertation constante avec les responsables concernés.
1
La vaccination réduit fortement la morbidité, les incapacités
et les inégalités dans l’ensemble du monde
Dans les pays à faible revenu, les maladies infectieuses représentent encore une forte proportion des
décès, mettant en lumière des inégalités sur le plan sanitaire résultant dans une large mesure d’écarts
économiques. La vaccination peut faire baisser les coûts des soins de santé et réduire ces inégalités.
La lutte contre les maladies, leur élimination ou leur éradication permettent aux communautés et
aux pays d’épargner beaucoup de dépenses. Les vaccins ont également fait baisser l’incidence
du carcinome hépatocellulaire et permettront d’endiguer le cancer du col utérin. Les voyageurs
sont protégés contre les maladies « exotiques » par une vaccination appropriée. Les vaccins sont
considérés comme indispensables dans la lutte contre le bioterrorisme. Ils peuvent s’opposer au
développement d’une résistance aux antibiotiques pour certains agents pathogènes. La vaccination
antigrippale pourrait aussi faire reculer des maladies non transmissibles, comme les cardiopathies
ischémiques.
Les programmes de vaccination ont permis d’améliorer l’infrastructure de soins de santé primaires
dans les pays en développement, de faire baisser la mortalité infanto-juvénile et de favoriser
l’autonomie des femmes dans le cadre d’une meilleure planification familiale, avec des bénéfices
sanitaires, sociaux et économiques conséquents.
La vaccination contribue partout à la croissance économique, grâce aux baisses de morbidité et
de mortalité. On a calculé que le retour annuel sur investissement de cette intervention se situait
entre 12 et 18 %. Elle entraîne également une augmentation de l’espérance de vie. Il est maintenant
reconnu que des vies longues et en bonne santé sont un préalable à la richesse qui favorise à son
tour la santé. Les vaccins constituent ainsi des outils efficaces pour réduire les inégalités en matière
de richesse et de santé
FE André,et al. Bulletin of the World Health Organization 2008;86:140-146
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Partie 1
Historique
Dès le XIème siècle, les Chinois pratiquaient la variolisation : il s’agissait d’inoculer une forme qu’on
espérait peu virulente de la variole en mettant en contact la personne à immuniser avec le contenu
de la substance suppurante des vésicules d’un malade. Le résultat restait cependant aléatoire et
risqué, le taux de mortalité pouvait atteindre 1 ou 2 %. La pratique s’est progressivement diffusée
le long de la route de la soie. Elle a été importée de Constantinople en occident au début du
XVIIIème siècle. En 1760, Bernoulli démontra que, malgré les risques, la généralisation de cette
pratique permettrait de gagner un peu plus de trois ans d’espérance de vie à la naissance.
Le médecin anglais Edward Jenner, très favorable à la variolisation, entend parler d’une croyance
populaire selon laquelle attraper la variole des vaches préserverait de la forme humaine. Le 14 mai
1796, il inocule à un enfant du pus prélevé sur la main d’une fermière infectée par la vaccine, ou
variole des vaches. Trois mois plus tard, il inocule la variole à l’enfant qui s’est révélé immunisé.
Cette pratique s’est répandue progressivement dans toute l’Europe.
Le principe de l’effet de la vaccination a été explicité par Louis Pasteur et ses collaborateurs, suite
aux travaux de Koch mettant en relation les microbes et les maladies. Cette découverte va lui
permettre d’améliorer la technique. Sa première tentative de vaccination fut la vaccination d’un
troupeau de moutons contre le choléra le 5 mai 1881. La première vaccination humaine (hormis la
vaccination au sens originel de Jenner) fut celle d’un enfant contre la rage le 6 juin 1885.
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Tableau 1.II : Au Maroc : Historique de la vaccination dans le secteur public
2008 introduction de la vaccination contre la rubéole des jeunes filles et femmes âgés de 15 à 24 ans
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Partie 2
Généralités
La vaccination constitue un droit fondamental de tout enfant et de toute personne éligible. C’est la
prestation dont le rapport coût efficacité n’est plus à démontrer à tous les niveaux. Elle a permis de
réduire de façon drastique la mortalité et la morbidité néonatale, infantile et juvénile.
Carnet de vaccination :
La vaccination est un acte médical qui engage la responsabilité des professionnels de santé. Cet
acte doit obéir aux règles suivantes :
• Toute vaccination doit être consignée sur le carnet de santé de l’enfant. Les pages « vaccinations »
du carnet de santé tiennent lieu de certificat. A défaut, un certificat sera délivré.
• Doivent figurer sur ces documents :
- le cachet du médecin, la date,
- le type de vaccin et le numéro du lot du vaccin.
• Les mêmes renseignements doivent rester en possession du médecin (fichier) ou du centre
de vaccination (registre). La vaccination implique également le patient et doit, comme tout acte
médical, être expliquée et comprise de la personne ou de ses parents ou tuteurs légaux. La
consultation médicale qui précède la vaccination doit comporter un entretien qui précisera les
bénéfices attendus tant individuels que collectifs ainsi que l’éventualité de survenue d’effets
indésirables et les mesures à prendre pour les atténuer.
Dossiers de vaccination
On devrait consigner les données sur les vaccins administrés à un enfant sur le carnet de vaccination que
possède la personne ou son parent ou tuteur :
- Le dossier tenu par le personnel soignant qui a administré le vaccin;
- Le registre local, provincial ou préfectoral.
- Dans chaque cas, il faut inscrire les renseignements suivants :
• Le nom commercial du produit;
• La ou les maladies que le vaccin permet de prévenir;
• La date d’administration (jour, mois et année);
• La dose;
• Le site d’injection et la voie d’administration;
• Le fabricant;
• Le numéro de lot;
• Le nom et le titre de la personne qui administre le vaccin.
Des étiquettes détachables réimprimées et le codage à barres des produits faciliteront un tel
enregistrement.
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Protection vaccinale :
La protection induite par la vaccination peut être :
- directe et individuelle : elle repose sur l’immunité post-vaccinale.
- indirecte et collective : elle repose sur la réduction de la transmission inter-humaine au sein
d’une collectivité par une immunité dite «Groupe ou collective».
Selon les maladies considérées, l’objectif de la vaccination peut être :
- l’élimination de la maladie (absence de cas dans une région géographique définie pendant
une période suffisamment longue), voire son éradication (disparition de l’agent infectieux au
niveau mondial). Ces objectifs sont envisageables pour certaines maladies infectieuses virales
comme la poliomyélite et la rougeole dont la transmission est strictement inter-humaine et pour
lesquelles la vaccination avec un taux élevé de couverture permet, sans nécessiter de rappels,
l’arrêt de la circulation de l’agent infectieux (ex: l’éradication de la variole dans les années 80).
- le contrôle de l’infection dans une population donnée, particulièrement à risque. C’est le cas
des maladies infectieuses bactériennes comme la diphtérie et le tétanos qui nécessitent des
rappels itératifs pour maintenir une immunité durable. La protection individuelle est ici essentielle
pour réduire le nombre de cas. Lorsque la transmission inter-humaine de l’agent infectieux est
importante, comme pour la coqueluche, les rappels tardifs chez l’adolescent et l’adulte permettent
d’installer une immunité collective de groupe, réduisent la circulation du germe et protègent les
jeunes nourrissons les plus fragiles d’une contamination de leur entourage.
Une couverture vaccinale adéquate peut aider à protéger les personnes non immunisées
Sujet
infecté
Légende
Sensible
Immun
Infecté
Contact
CONCLUSION
CONCLUSION CONCLUSION
CONCLUSION
Dans cette population hypothétique composée Dans cette population hypothétique
Dans hypothétique composée
uniquement
uniquement de de sujets
sujets réceptifs,
réceptifs, la maladie peut 75%de
à 75% de personnes
personnesi immunisées,
mmunisées, ccertains
ertains
se ppropager
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façon exponentielle
exponentielle ppour
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non immunisés
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personne infectée. Ainsi llee taux
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propagation de l’infection pourra donc êêtre tre
contrôlé
contrôlé grâce
grâce àà une
une couverture.
couverture.
6
Début et durée de l'immunité passive et active
0 1 2 3 4 5 6 1 2 3 4 5 6
mois années
� � � �
Anticorps
Infection naturelle
Contact
Symptômes
Virémie
0 5 10 15 20 25 30 Jours
Vaccination
Vaccination
0 5 10 15 20 25 30 Jours
7
Vaccins en cours de développement :
L’univers toujours grandissant du développement des vaccins offre un potentiel de prévention
de maladies supplémentaires et d’amélioration de la facilité et de la sécurité de l’administration
des vaccins. Cependant, cela peut prendre des dizaines d’années avant que certaines des
découvertes les plus prometteuses ne s’avèrent sûres et efficaces, et ne soient disponibles à des
prix raisonnables.
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lgG maternelles lg du nouveau-né
lgM
lgG
-6 -3 0 3 6 9 12 mois
Rate
Ganglion
lymphatique
Cellules-mémoire T
Reste après suppression de
l'infection pour réagir rapidement
face à toute infection future
Cellule T inflammatoire
Les cellules T auxiliaires signalent à ces
cellules d'activer les phagocytes
Cellules T "tueuse"
Les cellules T auxiliaires signalent à ces
cellules de tuer les cellules infectées
9
Ganglion
lymphatique
Rate
Cellule B
Cellule T auxiliaire
Cellules-mémoire B
Les cellules B restantes
deviennent des cellules-
mémoires, qui assurent une
réponse rapide aux infections
futures enmultipliant, en Pathogène envahisseur
sécrétant de l'IgG et en se transformant
en cellules plasmatiques IgM
L'IgM est le première anticorps
à réagir face à un agent
pathogène envahisseur
IgG
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Partie 3
Considérations importantes
en matière de vaccination
- Chapitre 3 : : Adjuvants........................................................................................................33
- Chapitre 5 : Contre-indications.............................................................................................39
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Chapitre 1
Vaccinologie pratique
Robert Cohen & Claire-Anne Siegrist
Points essentiels
yy L’acte de vacciner est un acte médical responsable qui suppose le respect d’un certain
nombre de règles.
yy Les précautions qui entourent l’acte vaccinal comportent un interrogatoire standardisé du
patient ou des parents visant à dépister une contre-indication, à s’entourer de précautions
ou à différer éventuellement une vaccination.
yy Les conditions de conservation d’un vaccin doivent être respectées : ils doivent être stockés
à l’abri de la lumière, entre + 2 et + 8 °C et ne pas être congelés. Les vaccins ayant dépassé
la date de péremption ne doivent pas être utilisés. Toute vaccination doit être notée dans le
carnet de santé en précisant la date, la marque, le lot, et le nom du vaccinateur. Les mêmes
renseignements doivent figurer dans le dossier du patient.
yy On ne doit jamais mélanger dans la même seringue deux vaccins différents. Les règles
d’associations vaccinales sont simples : Tous les vaccins inactivés peuvent être administrés
le même jour ou dans n’importe quel intervalle de temps ;
yy Un vaccin vivant peut être administré en même temps que des vaccins inactivés ou dans
n’importe quel intervalle de temps ;
yy Si plusieurs vaccins vivants doivent être administrés, ils doivent l’être soit le même jour, soit
dans un intervalle minimal d’un mois.
yy Dans l’idéal, les vaccins doivent être administrés en respectant au plus près le calendrier
vaccinal en vigueur dans le pays, mais le fait que les calendriers vaccinaux puissent être
différents d’un pays à l’autre alors qu’ils utilisent des vaccins identiques témoigne qu’une
certaine souplesse est possible.
yy Lorsqu’un rattrapage est nécessaire, le principe est de ne pas recommencer la totalité de la
vaccination mais de mettre à jour le nombre de doses nécessaires en fonction de l’âge.
yy Il est important d’effectuer une primo-vaccination avec le même vaccin (vaccin de marque
identique). Toutefois, en cas d’absolue nécessité (manque de produit, rupture d’approvision-
ne-cours avec le vaccin d’un autre producteur que la stopper.
yy Les contre-indications à la vaccination sont peu nombreuses, essentiellement les réactions
allergiques graves de type anaphylactique et quelques contre-indications spécifiques à cer-
tains vaccins ou au terrain (vaccin vivant et immunodépression).
yy Le choix de la voie d’administration (sous-cutanée ou intramusculaire) repose essentielle-
ment sur des critères arrêtés au moment de l’enregistrement des vaccins. La face antéro-
externe de la cuisse jusqu’à 2 ans et le deltoïde après 2 ans sont les sites à privilégier.
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Les seconds sont des agents infectieux inactivés : la stimulation immunitaire est liée à la
reconnaissance par le système immunitaire de structures antigéniques de l’agent infectieux lui
permettant de développer une réponse adaptée et protectrice. Pour pouvoir induire une immunité
adéquate, l’ajout d’adjuvant (sels d’aluminium) est la règle.
Parmi ces vaccins inactivés, on distingue les vaccins entiers où l’agent est inactivé par procédé
physique ou chimique, des fractions antigéniques ou sous-unités vaccinantes : anatoxines,
antigènes capsulaires, particules virales…
Pour les formes injectables, les vaccins contenant un adjuvant doivent être administrés
préférentiellement en intra-musculaire (meilleure immunogénicité et meilleure tolérance locale)
et les vaccins non adjuvantés par voie sous-cutanée ou intramusculaire. Cela bien entendu en
dehors du BCG, qui s’administre par voie intradermique.
B. Conditions de conservation :
Il est écrit de manière systématique et réglementaire sur toutes les boîtes et notices des vaccins : «Ce
médicament doit être conservé à une température comprise entre + 2 et + 8 °C (au réfrigérateur).
Ne pas congeler».
L’efficacité et la tolérance des vaccins dépendent en grande partie du respect de leurs conditions
de conservation et d’utilisation.
Un certain nombre de règles s’imposent en ce qui concerne les conditions de conservation. Les
réfrigérateurs utilisés doivent être en bon état de marche, ne pas servir à la conservation de
produits alimentaires et être équipés d’un thermomètre à températures maximale et minimale. Ils
doivent être dégivrés régulièrement, en conservant, pendant cette période, les vaccins dans un
autre réfrigérateur ou une glacière. Il faut éviter les coupures de courant intempestives, notamment
en fixant les prises d’alimentation, et éviter les ouvertures inutiles du réfrigérateur.
Les vaccins doivent être stockés à l’abri de la lumière, entre + 2 et + 8 °C et ne pas être congelés.
Dans le réfrigérateur, les produits ne doivent pas être conservés dans la porte et seront rangés
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selon leur date de péremption, afin d’éliminer les vaccins qui l’ont dépassée et de permettre
l’utilisation des vaccins les plus anciens pour éviter des gâchis.
C. Conditions d’utilisation :
Les vaccins lyophilisés monodoses doivent être utilisés immédiatement après reconstitution, en
s’assurant que leur dissolution est complète.
Les vaccins multidoses reconstitués dans leur solvant peuvent être utilisés pour la vaccination
de plusieurs enfants successivement (BCG ); ils doivent être conservés au froid entre chaque
utilisation et éliminés à la fin de la séance de vaccination, au plus tard 4 heures après la remise
en suspension.
Comme avant toute injection, le lavage des mains du vaccinateur et la désinfection de la peau du
patient sont nécessaires. Après avoir piqué, une aspiration est nécessaire pour éliminer le risque
d’injection intra-vasculaire. Après l’injection, il ne faut pas recapuchonner l’aiguille mais la jeter
dans les containers appropriés, pour qu’elle suive les conditions de collecte des objets piquants et
tranchants souillés, et se relaver les mains.
Après le vaccin, le patient doit être surveillé, dans la mesure du possible, pendant les 15 à 20
minutes qui suivent pour prendre en charge une éventuelle allergie ou un malaise vagal.
Toute vaccination doit être notée dans le carnet de vaccination, en précisant la date, la marque, le
lot, le nom du vaccinateur. Les mêmes renseignements doivent figurer dans le dossier du patient,
quel que soit le support de ce dossier : traditionnel (papier), électronique comme la carte à puce
(Vaccicarte) ou bien encore on line (e-dossier médical).
L’administration systématique de paracétamol (seul antipyrétique ayant fait l’objet d’études en
double aveugle) diminue l’incidence et l’importance des symptômes généraux, notamment de la
fièvre, au décours des vaccinations coquelucheuses. Deux conditions sont à respecter : la prise
d’antipyrétique doit être précoce (avant ou au moment même du geste vaccinal, puis poursuivie
en fonction de l’évolution) ; la posologie doit être suffisante (15 mg/kg/dose, au maximum 4 prises
par jour). Cette prophylaxie de la fièvre post-vaccinale est recommandée systématiquement pour
les patients qui ont des antécédents personnels ou familiaux de convulsions ; pour les autres, elle
est laissée à l’appréciation du prescripteur.
Associations vaccinales :
Les calendriers vaccinaux actuels comportent l’injection le même jour de nombreuses valences
vaccinales. Certaines vaccinations se font grâce à des multivalents (combinaison vaccinale),
d’autres par l’injection simultanée en des sites différents. Les deux règles à respecter sont :
o d’une part, ne jamais mélanger dans la même seringue deux vaccins différents ;
o d’autre part, respecter les AMM. En effet, pour tous les vaccins récents des études d’asso-
ciations vaccinales sont demandées aux producteurs dans le but de démontrer l’immuno-
génicité et la tolérance des associations les plus fréquentes.
Lors d’un rattrapage vaccinal ou avant un départ en voyage, les délais impartis font que d’autres
associations sont parfois nécessaires.
Les règles d’associations vaccinales sont simples :
o tous les vaccins inactivés peuvent être administrés en même temps (la limite étant celle
de la tolérance au nombre d’injections !) ou dans n’importe quel intervalle de temps (jours,
semaines, mois) ;
o un vaccin vivant peut être administré en même temps que des vaccins inactivés ou dans
n’importe quel intervalle de temps ;
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o en revanche, si plusieurs vaccins vivants doivent être administrés, ils doivent l’être soit le
même jour, soit dans un intervalle minimal d’un mois.
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Augmenter l’intervalle entre deux doses par rapport au schéma recommandé ne diminue pas la
réponse au vaccin. Il n’est donc jamais nécessaire de recommencer un schéma vaccinal à cause
d’un intervalle trop important entre deux doses ; il suffit de compléter la vaccination en administrant
le nombre de doses que l’enfant aurait dû recevoir en fonction de son âge. Le fait d’augmenter
l’intervalle prévu entre deux doses d’un vaccin a pour conséquence de différer le moment où
l’enfant sera protégé et revient donc à prendre le risque qu’il soit infecté durant cette période.
Réduire l’espacement entre deux doses par rapport au schéma recommandé peut d’une part
augmenter la réactogénicité locale et générale et d’autre part diminuer la réponse immunitaire.
L’Académie américaine de pédiatrie considère qu’un délai inférieur à 25 jours entre deux vaccins
contenant les valences diphtérie, tétanos, polio, coqueluche, Haemophilus b, hépatite B et
pneumocoque est insuffisant et doit conduire à ne pas compter cette vaccination dans le schéma
vaccinal, et par conséquent à proposer une injection supplémentaire.
Tous les vaccins peuvent être administrés après ou en même temps qu’une IDR. . En revanche,
il vaut mieux éviter de réaliser une IDR dans les 4 à 6 semaines qui suivent l’administration des
vaccins vivants, car ils peuvent induire une réponse faussement négative. Cela a essentiellement
été démontré pour le vaccin contre la rougeole.
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bronchite ou une diarrhée modérée, ne sont pas des contre-indications à la vaccination. En effet,
une seule étude suggère que la réponse à la vaccination contre la rougeole puisse être diminuée
par ce type d’affection.
Les contre-indications vaccinales interdisent par principe la poursuite de la vaccination. Elles
doivent être recherchées systématiquement, mais sont peu nombreuses :
o tous les vaccins : réaction allergique grave (telle qu’anaphylaxie) à une vaccination anté-
rieure ;
o vaccins coquelucheux : maladie neurologique non encore identifiée ou évolutive, encéphalo-
pathie aiguë dans les 7 jours suivant un vaccin coquelucheux ;
o vaccins ROR : réaction anaphylactique à la néomycine ou à la gélatine, grossesse (délai de
contraception : 1 mois), immunodéficience marquée.
Les mesures de précaution signalent des situations dans lesquelles la vaccination peut être
indiquée si, après examen détaillé, son bénéfice est jugé supérieur au risque encouru. Ces
situations sont les suivantes :
o tous les vaccins : réaction allergique non anaphylactique (prévoir éventuellement un anti-
histaminique per os au moment du vaccin et pendant 48 h), maladie aiguë sévère (avec ou
sans fièvre) ;
o vaccins coquelucheux : fièvre ≥ 40,5 °C (prévoir des fébrifuges), pleurs persistants ≥ 3
h, convulsions, collapsus ou épisode d’hypotonie-hyporéactivité dans les 48 h suivant une
dose de vaccin coquelucheux
o (récidives rares, discuter d’une surveillance médicale pendant quelques heures après la
vaccination) ;
o vaccin antitétanique : syndrome de Guillain-Barré dans les 6 semaines suivant un vaccin
antitétanique (pas de revaccination sans démonstration de sérologie négative et évaluation
du risque de tétanos) ;
o vaccins ROR : antécédents de thrombocytopénie (post-virale, idiopathique ou après vac-
cination ROR). Risque de rechute possible, mais beaucoup moins élevé et moins sévère
qu’après infection, donc vaccination indiquée si sujet encore séronégatif.
Les situations suivantes permettent la vaccination avec les précautions habituelles (risques non
augmentés) :
o tous les vaccins : réactions locales modérées, maladie aiguë peu sévère, traitement antibio-
tique en cours, convalescence, exposition récente à une maladie infectieuse, allergies non
dirigées contre des composants du vaccin, asthme, eczéma, diabète, prématurité… ;
o vaccins coquelucheux : fièvre < 40,5 °C, antécédents de convulsions (avec ou sans fièvre),
antécédents familiaux de convulsion, de mort subite du nourrisson ou d’effets indésirables
après vaccin coquelucheux, maladie neurologique non évolutive (y compris épilepsie, com-
plications périnatales…) ;
o vaccins ROR : allergie au blanc d’œuf, réaction non anaphylactique à la néomycine, al-
laitement, grossesse ou immunodéficience dans la famille, infection à VIH sans immuno-
déficience grave, antécédents de rougeole, rubéole ou oreillons, tuberculose ou test à la
tuberculine positif ou concomitant…
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Sites et voies d’administration :
A. Voies d’administration :
La voie d’administration (SC, IM ou ID) a une influence majeure, tant sur la qualité des réponses
vaccinales que sur la fréquence et l’intensité des effets secondaires locaux éventuels. Cette
influence dépend néanmoins de la nature des vaccins. Pour les vaccins inactivés adsorbés
contenant des adjuvants (soit la majorité des vaccins pédiatriques, DTCoq et autres combinaisons
vaccinales), en termes de réactogénicité, la formation éventuelle de granulomes ou de nodules
inflammatoires se traduit par des effets secondaires locaux plus importants lors d’une administration
par voie sous-cutanée que par voie intramusculaire.
L’immunogénicité des vaccins inactivés est généralement meilleure par voie intramusculaire que
par voie sous-cutanée (rôle d’une meilleure vascularisation ?). Il a été investigué et montré pour
certains vaccins (particulièrement pour celui contre l’hépatite B) que l’injection dans le muscle était
plus immunogène que la voie sous-cutanée. Il est donc recommandé d’injecter tous les vaccins
adsorbés à un adjuvant (hydroxyde d’aluminium) par voie intramusculaire.
Les vaccins inactivés non adsorbés, comme les vaccins polysaccharidiques capsulaires
(pneumocoque, méningocoque, typhoïde), sont bien tolérés quelle que soit la voie (sous-cutanée
ou intramusculaire). Peu d’études ont comparé l’immunogénicité relative de ces deux voies, ce qui
devrait conduire à faire préférer la voie intramusculaire pour ces vaccins polysaccharidiques dont
l’immunogénicité intrinsèque n’est pas élevée, bien qu’une injection sous-cutanée soit possible.
Pour les vaccins à virus vivants atténués, la voie d’administration ne semble jouer aucun rôle
(données des producteurs, non publiées). Cette observation est tout à fait logique, puisque les
virus vaccinaux pénètrent rapidement dans la circulation sanguine et se répliquent dans les
cellules de l’hôte disséminées à travers l’organisme, quel que soit le mode d’administration.
Si la voie d’administration sous-cutanée est généralement recommandée pour le vaccin
rougeole-oreillons-rubéole, cela repose essentiellement sur des données historiques (dossier
d’enregistrement initial du vaccin) puis sur l’habitude, et non sur des bases immunologiques. Le
fait que certains producteurs recommandent, pour le vaccin rougeole-oreillons-rubéole, seulement
la voie sous-cutanée alors que d’autres recommandent également la voie intramusculaire dépend
apparemment du fait que les producteurs aient fourni ou non aux autorités d’enregistrement des
données démontrant une immunogénicité semblable par voie intramusculaire ou sous-cutanée.
En conclusion, le choix de la voie d’administration repose essentiellement sur des critères arrêtés
au moment de l’enregistrement des vaccins ou sur des critères d’habitude ou de commodité pour
le praticien.
À l’exception du BCG, tous les vaccins peuvent être injectés par voie intramusculaire, comme le
souligne l’article de Zuckerman, sauf dans le cas des patients porteurs de troubles de la crase
sanguine.
19
nourrisson, l’épaisseur du tissu graisseux sous-cutané chez l’adulte.
Cependant, de nombreux praticiens estiment qu’il vaut mieux s’en tenir au site d’injection
qu’ils ont appris à utiliser plutôt que d’en changer. Dans la mesure où l’injection est réellement
intramusculaire, le site d’injection n’a aucune influence sur l’efficacité et la tolérance vaccinales.
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Chapitre 2
Calendrier vaccinal
21
2. Stratégie d’élimination de la rougeole :
La communauté internationale recommande aux pays ce qui suit :
- Atteindre une couverture vaccinale par le vaccin anti-rougeoleux ≥ à 95% (deux doses) à tous
les niveaux,
- Organiser une campagne de masse pour éliminer le maximum de susceptibles (c’est-à-dire
les groupes d’âge où il y a un grand nombre d’enfants non vaccinés ou enfants vaccinés et non
immunisés à cause de l’interférence avec les anticorps d’origine maternelle),
- Introduire une deuxième dose de vaccin anti-rougeoleux (à 18 mois ou à la rentrée scolaire ou
organiser des campagnes de rattrapage tous les 5 ans)
- Assurer une surveillance active des cas de fièvre avec éruption,
- Analyse sérologique pour confirmer les cas (rougeole ou rubéole ou pas de rougeole et pas
de rubéole).
3. Stratégie d’élimination du tétanos néonatal et maternel :
La communauté internationale recommande aux pays ce qui suit :
- Vacciner les femmes en âge de procréation contre le tétanos pour prévenir le tétanos néonatal
et maternel : chaque mère doit recevoir 5 doses de VAT ,
- Encourager l’accouchement en milieu hygiénique,
- Pour l’élimination du tétanos total (nouveau-nés, femmes et hommes) : primo vaccination :
3 doses de DTC avant un an, un rappel à 18 mois, un rappel à 5 ans et d’autres rappels tous
les 10 ans.
Comment vacciner les enfants qui ne peuvent documenter leur statut vaccinal ?
Les enfants qui ne possèdent pas de preuves écrites de vaccination doivent entreprendre le
calendrier adapté prévu pour les enfants qui n’ont pas été immunisés dès leur première enfance.
Les éléments suivants peuvent aider à reconstituer l’histoire vaccinale : l’âge de la personne;
la date d’introduction des vaccins au Maroc; le souvenir des parents; une histoire antérieure de
vaccination, etc. Si on a de bonnes raisons de croire que la primo-vaccination a été complétée,
on administre des injections de rappel, s’il y a lieu. Dans le cas contraire, on peut entreprendre la
vaccination selon le calendrier adapté (voir tableaux 2.II et 2.III.)
Les vaccins contre la rougeole, la rubéole, les oreillons, la poliomyélite, les infections à Hib,
l’hépatite B et la grippe peuvent être administrés sans problème, car il a été démontré que
l’administration répétée de ces vaccins ne provoque pas d’effets indésirables supplémentaires.
Les personnes qui ont fait une réaction locale importante à la vaccination primaire avec les vaccins
comprenant les composantes diphtérique, tétanique et surtout coquelucheuse devraient faire
l’objet d’une évaluation individuelle avant de recevoir une nouvelle dose de ces vaccins.
22
Tableau 2.II : Calendrier de vaccination pour les enfants de < 7 ans non immunisés pendant la première année de vie
Première visite X X X X X X X X
4-6 ans X X
14-16 ans
23
* vaccination facultative
Tableau 2.III : Calendrier de vaccination systématique pour les enfants de ≥ 7 ans et pas encore vaccinés
Première visite X X X X X
* vaccination facultative
Est-il possible d’administrer simultanément des vaccins différents ?
Oui, mais des recommandations précises existent pour les vaccins vivants. L’expérimentation
clinique et la pratique ont justifié l’administration de certains vaccins simultanément, mais pas dans
le même site anatomique. L’administration simultanée est plus particulièrement importante dans
certaines situations, comme par exemple une exposition imminente à des maladies infectieuses
sévères, ou la préparation en vue d’un voyage à l’étranger, ou encore quand on doute de revoir
en consultation la personne pour une autre vaccination. Les vaccins individuels ne doivent pas
être mélangés dans la même seringue, à moins que le fabricant ou les autorités de santé ne
l’autorisent, voire le recommandent.
En général, les vaccins tués peuvent être administrés simultanément dans des sites séparés (au
moins un intervalle de 4 semaines). En général, un vaccin tué peut être administré simultanément
ou à n’importe quel moment avant ou après un vaccin vivant, mais en des sites différents :
- le vaccin DTP peut être administré simultanément au vaccin oral contre la poliomyélite.
- le vaccin contre l’hépatite B, administré en même temps que le vaccin contre la fièvre jaune
donne une sécurité et une efficacité identiques à leur administration séparée.
Lorsque c’est possible, des vaccins à base de virus vivants seront administrés le même jour ou
à 30 jours d’intervalle. Le vaccin contre la varicelle peut être administré soit le même jour que le
vaccin RRO, soit en respectant un intervalle de 4 semaines.
Associations vaccinales
Les progrès dans l’élaboration de nouveaux vaccins et la nécessité de simplifier les programmes
de vaccination ont conduit depuis longtemps à associer entre eux les vaccins usuels. Dès 1963, au
Maroc, le vaccin DTCoq a permis d’étendre plus rapidement la protection contre la coqueluche, en
raison du caractère obligatoire des valences D et T. Les vaccins associés améliorent l’acceptabilité,
allègent les calendriers et permettent d’augmenter la couverture vaccinale.
On distingue :
- les associations vaccinales combinées, où les différents vaccins sont mélangés dans une
même seringue, parfois extemporanément ;
- les associations vaccinales simultanées, où les différents vaccins sont administrés au même
moment et à la même personne, mais en des sites séparés.
Est-il établi que les vaccins combinés sont aussi efficaces que les vaccins isolés?
La vaccination combinée RRO est aussi efficace que trois vaccinations séparées. Les vaccinations
contre le tétanos ou la poliomyélite sont tout aussi efficaces lorsqu’elles sont données avec les
vaccins contre la coqueluche et la diphtérie. Le pourcentage d’enfants répondant à la vaccination
contre l’hépatite B n’est pas plus faible après vaccination des nourrissons par un vaccin combiné
(vaccins hexavalents) qu’après la vaccination par un vaccin isolé. Le vaccin contre la méningite
à Hib n’est pas moins efficace lorsqu’il est donné en combinaison avec diphtérie-tétanos et
coqueluche à germes entiers ou sous forme de vaccins combinés (DTC+Hib et DTCHepB+Hib).
La difficulté rencontrée dans le développement des vaccins combinés a été le remplacement
des vaccins contre la coqueluche à germes entiers par les vaccins acellulaires, pour avoir des
vaccins contre la coqueluche qui soient mieux tolérés. Il est vrai que le taux d’anticorps contre Hib
diminue dans la plupart des vaccins qui le combinent au vaccin coqueluche acellulaire. Mais cette
diminution est sans conséquence sur l’efficacité vaccinale si le programme de vaccination inclut
une dose de rappel dans la 2ème année de vie.
24
Vaccin hexavalent
C’est quoi un vaccin hexavalent ?
Introduit depuis 2007 au Maroc, un vaccin combiné hexavalent offre une protection simultanée
contre 6 pathogènes (poliomyélite, diphtérie, tétanos, coqueluche, Haemophilus influenzae de
type b et hépatite B) et permet de limiter l’inflation du nombre d’injections nécessaires pour
protéger l’enfant. La pierre angulaire de cette nouvelle combinaison vaccinale est le vaccin anti-
coquelucheux acellulaire.
La vaccination de base de l’enfant peut donc être réalisée, en théorie, au cours de 4 visites
et ne nécessite plus que 3 ou 4 injections pour être complète. Outre la réduction du nombre
d’injections à administrer à l’enfant et par conséquent la garantie d’un meilleur confort pour lui, la
vaccination hexavalente permet d’améliorer les couvertures vaccinales, de diminuer le poids des
maladies évitables par la vaccination, de simplifier la gestion des programmes de vaccination et
éventuellement de diminuer les coûts de mise en place de ceux-ci.
Quelles sont les modifications induites par I’utilisation des vaccins hexavalents par rapport
aux recommandations du calendrier vaccinal ?
L’utilisation exclusive des vaccins hexavalents aurait pour conséquence d’effectuer la primo-
vaccination anticoquelucheuse avec un vaccin acellulaire, ce qui doit conduire à évaluer la
tolérance, l’immunogénicité et l’efficacité d’une telle mesure.
La combinaison d’un vaccin coquelucheux acellulaire et un vaccin anti-Haemophilus b induit une
diminution de la production des anticorps anti-Haemophilus b. Il faut impérativement s’assurer que
cette baisse d’immunogénicité ne s’accompagne pas d’une baisse d’efficacité.
25
Les vaccins hexavalents devraient permettre d’augmenter la couverture vaccinale vis-a-vis de
l’hépatite B. Substituer simplement les hexavalents aux pentavalents aurait pour conséquence
de faire quatre injections de vaccin hépatite B, alors que l’on sait aujourd’hui que trois injections
suffisent pour protéger. Une vaccination comportant deux injections d’hexavalent à 2 et 4 mois et
un pentavalent à 3 mois avec un rappel avec l’hexavalent parait donc plus souhaitable, même si
elle peut sembler plus complexe.
Tableau 2.IV : Calendrier de vaccination contre l’hépatite B et vaccin hexavalent chez les nourrissons
Age Vaccin Valences
Diphtérie, Tétanos, Coqueluche, Polio, infection à Heamophilus
Deux mois Vaccin hexavalent
influenzae b, Hépatite B
Diphtérie, Tétanos, Coqueluche, Polio, infection à Heamophilus
Trois mois Vaccin pentavalent
influenzae b
Diphtérie, Tétanos, Coqueluche, Polio, infection à Heamophilus
Quatre mois Vaccin hexavalent
influenzae b, Hépatite B
Seize à dix-huit Diphtérie, Tétanos, Coqueluche, Polio, infection à Heamophilus
Vaccin hexavalent
mois influenzae b, Hépatite B
Peut-on déterminer si un enfant qui a été vacciné par un hexavalent est protégé à long
terme contre l’hépatite B ou non ?
La protection à long terme contre l’hépatite B repose sur l’induction de l’immunité mémoire. Celle-
ci est particulièrement efficace lorsque des taux élevés d’anticorps sont atteints un mois après
la dernière dose de vaccin. Les anticorps baissent ensuite progressivement, mais la protection
persiste parce que la mémoire immunitaire peut se réactiver rapidement si nécessaire.
Il est possible de doser les anticorps contre l’hépatite B dans le sang, même longtemps après la
dernière dose de vaccin mais dans ce cas l’interprétation est délicate.
Un taux d’anticorps < 100 UI/l, ne permet pas de déterminer si l’enfant avait atteint un taux
d’anticorps = 100 UI/l un mois après sa dernière dose de vaccin ou si ce seuil n´avait pas été
atteint. Un dosage des anticorps contre l’hépatite B plusieurs mois ou années après la dernière
dose de vaccin hexavalent ne permet donc pas de déterminer de façon fiable si la vaccination a
induit ou non une protection à long terme.
Peut-on déterminer si un enfant qui a été vacciné par un hexavalent est protégé à long
terme contre l’Haemophilus b ?
Il existe une corrélation entre les taux d’anticorps sériques anti-PRP (polyribosylribitol phosphate)
et la protection vis-a-vis des infections invasives à Haemophilus b. Les taux d’anticorps de
0,15 µg/ml, considérés comme taux protecteur minimal, et de 1µg/ml et plus, considèré comme taux
protecteur de longue durée, ont été déterminés avec le vaccin anti-Haemophilus polysaccharidique,
utilisé avant les vaccins conjugués.
26
La combinaison du vaccin anti-Haemophilus b avec un vaccin coquelucheux acellulaire provoque
une diminution de la production des anticorps anti-Haemophilus lorsque cette combinaison est
utilisée en primo-vaccination, si on la compare au taux d’anticorps obtenu lorsque le vaccin anti-
Haemophilus est administré séparément. La plupart des études montrent que les combinaisons
comportant un mélange de vaccin coquelucheux acellulaire et de vaccin Haemophilus b sont très
immunogènes en rappel.
Le fait de combiner un vaccin anti-coquelucheux acellulaire et un vaccin conjugué anti-Haemophilus
b diminue donc l’immunogénicité du vaccin anti-Haemophilus avec une diminution de la moyenne
géométrique des titres d’anticorps anti-PRP et une diminution du pourcentage d’enfants ayant un
taux d’anticorps supérieur à 1µg/ml après la troisième injection en primo-vaccination. Le problème
est de savoir quelle est la signification clinique de cette diminution d’immunogénicité et si les enfants
vaccinés par les combinaisons hexavalentes sont aussi bien protégés contre les infections invasives
à Haemophilus b qu’avec les vaccins dont nous disposions antérieurement. L’existence d’une
mémoire immunitaire dont témoigne non seulement l’augmentation importante et rapide du taux
des anticorps lors du rappel, mais aussi l’avidité des anticorps, est un phénomène important dans
la durée de la protection.
Vaccination de rattrapage ?
Pour les enfants venant de pays étrangers ou n’ayant pas complété leur schéma vaccinal dans
les délais conseillés, il existe peu de données concernant l’interchangeabilité des vaccins de
producteurs différents notamment pour les vaccins anti-coquelucheux acellulaires. Il est donc
conseillé d’utiliser de préférence les vaccins d’un même producteur pour la primo-vaccination.
Toutefois, une vaccination ne doit pas être retardée si le vaccin utilisé précédemment n’est pas
connu ou est indisponible.
27
On retiendra également que si un vaccin hexavalent est utilisé en vaccination de rattrapage,
l’intervalle minimum à respecter entre les doses sera égal au plus grand intervalle nécessaire pour
l’un des antigènes présents dans le vaccin. Le vaccin hexavalent ne sera plus indiqué au-delà de
l’âge de 3 ans car la vaccination Hib, n’est plus recommandée à partir de cet âge.
28
Que faire si un retard est intervenu dans la réalisation du programme de vaccination d’un
enfant ?
Lorsqu’un retard est intervenu dans la réalisation du calendrier, il n’est pas nécessaire de
recommencer tout le programme de vaccination imposant des injections répétées. Il suffit
de reprendre ce programme au stade où il a été interrompu et de compléter la vaccination en
réalisant le nombre d’injections requis en fonction de l’âge. Ainsi dans la plupart des cas, il suffit
de compléter la série des vaccins : on compte combien d’injections ont été manquées au total, on
les réalise en laissant au moins 1 mois d’intervalle entre chaque dose
Quel intervalle minimum à respecter entre les doses d’un même vaccin ?
Certains vaccins requièrent l’administration de plusieurs doses pour la primo-vaccination en
vue de développer une immunité adéquate. Un intervalle minimum de quatre semaines doit être
respecté entre les différentes doses d’un même vaccin. En cas de non respect de cet intervalle,
la réponse immunitaire sera moins importante et il faut refaire cette vaccination ou prestation et
continuer le calendrier vaccinal depuis la date de la dernière prise. Un intervalle plus court expose
à une efficacité réduite. En cas de retard de vaccination, il est recommandé de compléter les
injections manquantes selon le schéma du calendrier et non de recommencer une vaccination
complète. Pour certains vaccins, un intervalle plus long est recommandé entre la deuxième et la
troisième injection (hépatite B).
En pratique :
Le rappel suppose l’existence d’anticorps spécifiques
La deuxième dose est une seconde opportunité qui suppose que l’enfant n’a pas développé
d’immunité malgré l’administration du vaccin antérieurement (interférence des Ac maternels, mauvais
répondeur…)
Quantité
d'anticorps dans
le sang
Niveau
protecteur
0 7 14
jour
Rappel
Réponse secondaire
"Booster"
Niveau
protecteur
Réponse primaire
0 7 14 0 7 14
jour
29
Tableau 2.V : Intervalles minimums recommandés entre les doses d’un même vaccin.
Vaccins Intervalles minimums de la primo-vaccination
Le VPO zéro est administré à la naissance. Le DTCP1 ne sera administré qu’à partir
DTC ou DTC
de six semaines révolues. Les deux doses suivantes de la primo-vaccination du vaccin
Polio
anti-polio et DTC doivent être administrées à au moins quatre semaines d’intervalle. Un
intervalle d’au moins six mois est recommandé avant une dose de rappel.
Quatre semaines entre les deux premières doses, six mois entre la deuxième et la
VAT troisième dose, un an entre la troisième et la quatrième dose et un an entre la quatrième
et la cinquième dose ou en cas d’éventuelle grossesse.
Un intervalle d’au moins quatre semaines est à respecter entre les deux premières
Hépatite B
doses du vaccin contre l’hépatite B. Un intervalle de 6 mois à 2 ans entre la 2ème et la
3ème dose doit être également respecté.
Le nombre de doses requises varie selon l’âge auquel on commence la vaccination et le
Hib vaccin utilisé. Si trois doses sont requises, l’intervalle minimum entre les doses sera de
quatre semaines.
Hépatite A Un intervalle d’au moins de 6 mois est à respecter entre la première dose et le rappel.
Tableau 2.VI : Age minimum de l’enfant pour vacciner et intervalle minimum avant la dose suivante
Age minimum de l’enfant pour
Vaccination à valider Intervalle minimum avant la dose suivante
cette dose
VPO1 ou IPV1 6 semaines 6 semaines
VPO2 ou IPV2 12 semaines 6 mois
VPO3 ou IPV3 12 mois -
DTC-IPV1 ou DTC1 6 semaines 4 semaines
DTC-IPV2 ou DTC2 10 semaines 4 semaines
DTC-IPV3 ou DTC3 14 semaines 6 mois
DTC-IPV4 ou DTC4 12 mois 6 mois
DTC-IPV5 ou DT 4 ans -
Hib1 6 semaines 4 semaines
Hib2 10 semaines 4 semaines
Hib3 14 semaines 8 semaines
Hib4 12 mois -
HB 1 Naissance 4 semaines
HB 2 4 semaines 8 semaines
HB 3 6 mois -
Pn7V1 6 semaines 4 semaines
Pn7V2 10 semaines 6 mois
Pn7V3 12 mois -
Pn : pneumocoque / IPV : polio injectable
Faut-il rattraper un calendrier vaccinal ?
Le calendrier vaccinal national définit les modalités de vaccinations au Maroc. Si l’intervalle entre
deux doses de vaccin est supérieur à celui recommandé par le calendrier vaccinal, il n’est pas
nécessaire de recommencer la vaccination mais il suffit de la compléter. En effet, lorsqu’une dose
de vaccin est administrée avec retard, la protection de l’enfant est retardée, mais de bonne qualité.
A l’inverse, réduire l’intervalle entre deux doses peut réduire l’efficacité du vaccin.
En cas de retard dans le calendrier de vaccination : Il n’est pas nécessaire de recommencer tout
le programme des vaccinations. Il suffit de reprendre le calendrier au stade où il a été interrompu
et de compléter la vaccination en réalisant le nombre d’injections requis en fonction de l’âge.
30
Délai requis entre chaque injection: 4 semaines minimum. Le rattrapage de vaccination est
indispensable si l’enfant n’a pas reçu les vaccins selon le calendrier recommandé
Deux situations sont possibles :
1 - l’enfant n’a jamais reçu aucun vaccin (cas rare), ou aucune donnée fiable (carte de vaccination,
carnet ou registre de vaccination, dossier médical) n’est disponible. Le schéma de rattrapage
est différent selon que l’enfant a moins de 7 ans ou plus de 7 ans. Il est conseillé au médecin
vaccinateur de communiquer d’emblée les dates des visites successives nécessaires pour amener
l’enfant à une protection complète (statut vaccinal complet). Il faut commencer, en priorité, par la
vaccination en tenant compte du risque d’infection selon la situation épidémiologique (tuberculose,
rougeole, polio,…..).( tableaux 1.II et 1.III )
2 - l’enfant présente plus d’un mois de retard à l’un ou l’autre stade du calendrier vaccinal. Il faut
dans ce cas établir un schéma de rattrapage individualisé, tenant compte pour chaque vaccin du
nombre de doses reçues. Pour établir ce schéma personnalisé, on peut s’appuyer sur le calendrier
recommandé ( tableaux 1.II et 1.III )
lgG
2ème Dose
1ère Dose
lgM
lgG lgM
Seuil de détection
0 10 20 30 40 50 60 Jours 120
Réponse primaire Réponse secondaire
31
Chapitre 3
Les adjuvants
33
Chapitre 4
Chaîne de froid
35
Tout vaccinateur (médecin ou infirmière) qui entrepose et administre un vaccin s’engage à respecter
les normes suivantes :
1. Maintenir les vaccins entre +2 et +8 °C jusqu’au moment de leur administration.
2. Utiliser un réfrigérateur :
- capable de maintenir une température entre +2 et +8 °C,
- réservé exclusivement à l’entreposage des vaccins (pas de nourriture, de jus ou de spécimens de
laboratoire),
- doté d’un thermomètre minima maxima.
3. Respecter la date de péremption des vaccins.
4. Respecter les pastilles de contrôle des vaccins (PCV)
Le vaccin constitue l’élément clé de la logistique du programme. C’est un produit fragile, sensible à
des variations de température et à la lumière. Aussi, faudrait-il bien assurer sa conservation à une
température adéquate tout le long de la chaîne du froid.
Tous les vaccins sont fragiles. Ils perdent leur efficacité une fois exposés à des variations de
température. Certains échecs de la vaccination sont dus à la mauvaise conservation ou transport
des vaccins. Pour garder aux vaccins leur efficacité à tous les niveaux, il est impératif de prendre
certaines mesures :
Au niveau Central /régional :
Le VPO est conservé dans des chambres froides négatives entre -15 et -25 °C. Les autres vaccins
(BCG, DTC, VAR , VAT, HB, RR) sont conservés dans des chambres froides positives entre (+2 et
+8°C). Pour le VAR, il est parfois conseillé de le conserver à -15 et -25 °C , selon les recommandations
du fabricant.
Au niveau du service d’infrastructures et d’actions ambuatoires préfecorales:
Le VPO est conservé à -15 et -25 °C le plus longtemps possible s’ il est réceptionné congelé. Si
non, il faut le conserver avec les autres vaccins entre +2 et +8°C dans l’armoire frigorifique ou le
réfrigérateur.
Au niveau des formations sanitaires/ cabinets/ pharmacies :
Tous les vaccins sont conservés dans le réfrigérateur entre +2 et +8°C
Au niveau des postes fixes :
Les vaccins sortis du réfrigérateur doivent être conservés pendant la séance de vaccination dans les
thermos, cupules ou bols garnis de glaçons.
Au niveau des points de vaccination :
Les vaccins sortis du réfrigérateur doivent être conservés pendant la séance de vaccination dans
les porte- vaccins garnis d’accumulateurs de froid préalablement bien congelés et convenablement
disposés.
Le porte vaccin doit être gardé à l’abri du soleil. Les vaccins sortis du porte-vaccin doivent être
conservés pendant la séance de vaccination dans le thermos garni de glaçons. Les pastilles de
contrôle des vaccins constituent un indicateur fiable pour le monitorage de la température en cas
d’exposition à la chaleur (surtout pour la stratégie mobile).
36
Tableau 4.I : Conditions de stockage de vaccins recommandés par l’OMS
Intermédiaire Centre de Poste
Central
Région District santé sanitaire
Usage
6 mois 3 mois 1 mois 1 mois quotidien
VPO -15°C à -25 °C
BCG L’OMS ne recommande plus que les
Rougeole vaccins lyophilisés soient stockés à
-20 °C. L’entreposage à -20°C n’est
ROR pas dommageable mais inutile. Ces
RR vaccins devraient plutôt être réfrigérés
Fièvre Jaune et transportés à des températures
variant entre +2 °C et +8°C
Hib lyophilisé
HB
DTC - HB
Hib liquide
+2 °C à +8°C
DTC
DT / AT
dT
Le diluant ne doit jamais être congelé. Si un vaccin lyophilisé et son diluant sont conditionnés ensemble par
le fabricant, ils doivent toujours être stockés entre +2°C et +8°C. S’il y a suffisamment d’espace, le diluant
fourni indépendamment du vaccin peuvent être stockés dans la chaîne de froid, entre +2°C et +8°C
Conservation au réfrigérateur
chez le Médecin
37
Chapitre 5
Contre-indications
39
Chapitre 6
Techniques vaccinales
Qui vaccine ?
La vaccination doit être effectuée par un médecin ou un(e) infirmier(e) sur prescription médicale
(ou dans un centre de vaccination ou lors d’une compagne de vaccination), qui, sauf urgence, doit
être écrite, qualitative et quantitative, datée et signée.
Dans le cadre de l’exercice de leurs compétences, les sages-femmes sont autorisées à pratiquer
chez les femmes, les vaccinations suivantes : contre le tétanos, l’hépatite B, la grippe, la rubéole;
et chez ceux les nouveau-nés de mère porteuse de l’antigène anti-HBs,
Les sites d’administration privilégiés pour une administration IM sont la cuisse chez le nourrisson et
le deltoïde chez l’enfant plus grand.
Le choix du site d’injection influence directement la probabilité de réaliser une injection correcte,
et donc indirectement l’immunogénicité et la tolérance vaccinale. Les sites privilégiés pour réussir
une injection IM sont la cuisse (quadrant supéro-externe du quadriceps) chez les nourrissons et
le jeune enfant, et le deltoïde chez l’enfant, l’adolescent et l’adulte. L’injection dans la fesse n’est
pas recommandée, étant donné le risque possible de lésion du nerf sciatique, la faible masse
musculaire et d’éventuelles problèmes d’asepsie chez la nourrisson, l’épaisseur du tissu graisseux
SC chez l’adulte.
45°
15°
90°
41
Quelle seringue ou aiguille utilisée pour vacciner ?
- Choix de la seringue : On doit utiliser une seringue stérile distincte pour chaque injection, et
différents vaccins ne devraient pas être mélangés dans la même seringue à moins que le fabricant
ne précise que c’est nécessaire pour la reconstitution et l’administration d’un produit. Selon la
dose, on optera pour une seringue de 1 ml.
- Choix de l’aiguille : on utilise une aiguille stérile pour chaque injection. Le choix de l’aiguille
dépendra de la voie d’administration, de l’âge de la personne, du volume de masse musculaire et
de la viscosité du vaccin.
• Pour les injections ID, une aiguille de calibre 26-27 est recommandée.
• Pour les SC, une aiguille de 1,6 cm (5/8 po.) de calibre 25 est recommandée.
• Pour les IM une aiguille de calibre 22-25 qui est assez longue pour atteindre le muscle est
recommandée : 2,2 cm (7/8 po.) à 2,5 cm (1 po.) pour les nourrissons 2,2 cm (7/8 po.) à 2,5 cm (1 po.)
pour les tout-petits et les enfants plus âgés 2,5 cm (1 po.) à 3,8 cm (1½ po.), pour les adolescents et les
adultes. L’aiguille devrait être enfoncée le plus profondément possible dans le muscle.
Aucune recommandation n´existe pour les vaccinations IM en particulier pour les vaccins DTCoqPolio
Hib. C´est le mérite à L.E.Diggle d’Oxford d’avoir réalisé une étude comprenant 696 nourrissons et
comparant la tolérance et l’immunogénicité d’un même vaccin effectué avec 3 types d’aiguilles de
calibre 23G de 25 mm de longueur, 25G de 16 mm ou 25 mm.
Les réactions locales (induration, rougeur, oedème) ont été moindres avec les aiguilles longues
(p : 0,0001), de rares réactions importantes n´ont été observées qu´avec les aiguilles courtes. Pour
ce qui est de l’immunogénicité, un taux plus élevé d’anticorps fut noté pour les valences Diphtérie et
Méningocoque C avec les aiguilles de 25 mm.
En conclusion, le diamètre de l’aiguille n´intervient pas, même pour la douleur; une aiguille longue de
25 mm n´a que des avantages tant pour la tolérance que pour l’immunogénicité.
Les conclusions de ce travail vont contre l’idée reçue qu’une petite aiguille fait moins mal !
43
Tableau 5.I: Récapitulatif des points d’injection
Voies
Vaccin Point d’injection
d’administration
BCG ID Haut du bras gauche
DTC IM Face externe de la cuisse à mi-hauteur
VPO Orale
44
Chapitre 7
Vaccination et douleur
La douleur associée aux vaccins est une source d’anxiété et d’angoisse pour les enfants, les parents,
voire les vaccinateurs. Une intéressante mise au point, fruit d’une conférence de consensus d’un
groupe d’experts américains du Connecticut, a été publiée récemment (Schechter, Pediatrics 2007;
119: e1184). Toutes les techniques susceptibles de réduire les douleurs lors de l’injection des vaccins
ont été analysées. On retiendra que :
• plusieurs techniques peuvent et doivent être associées,
• chez le nourrisson de moins de 6 mois, le biberon d’eau ou les tétines sucrées associé(es) à une
pression sur le site d’injection sont les meilleures techniques,
• chez l’enfant plus grand, la préparation (information) avant le geste , les techniques de distraction et
la pression sur le site d’injection sont les plus efficaces,
• les anesthésiques locaux n’ont que des indications limitées et l’administration de froid (spray) parait
aussi efficace et beaucoup moins coûteuse que l’EMLA®
45
Partie 4
Effets secondaires
et Pharmacovigilance
47
Tableau 4.I : Effets secondaires des vaccins
48
Quelles investigations doit on faire en cas de MAPI ?
Il est primordial de prendre en charge tout cas de MAPI au niveau des centres de santé, des
dispensaires et des urgences pour prodiguer les soins médicaux nécessaires. Des investigations
autour du cas doivent être soigneusement menées dans les 24 h qui suivent la survenue d’une
MAPI afin d’identifier les erreurs programmatiques éventuelles et de les corriger.
49
anticorps anti-HBs, plus rarement anticorps antidiphtériques ou anti-rougeole) pour déterminer
la conduite à tenir.
- La poursuite de la vaccination fait-elle courir un risque de récidive ? Elle dépend bien entendu
du mécanisme supposé de l’effet indésirable.
Tableau 4.II : Classifications des liens entre les effets indésirables et les vaccinations
Association
50
Tableau 4.III : Erreurs programmatiques et leurs conséquences (OMS 2000)
Erreur de reconstitution* :
• Abcès local dû à une agitation insuffisante
• Reconstitution avec diluant non adapté
• Effet négatif du médicament (ex : insuline)
• Injection d’un médicament à la place du
• Inefficacité du vaccin
vaccin ou diluant
*Les vaccins reconstitués sont à jeter après une séance de vaccination ou au plus un délai de 6 heures.
Tableau 4.IV : Stades d’évaluation clinique des vaccins et effets secondaires détectables
51
Tableau 4.V : MAPI rares de caractère grave / Délai d’apparition et fréquences
Poliomyélite paralytique
VPO 4 à 30 jours 1,4 à 3,4*
vaccinale
Névrite brachiale 2 à 28 jours 5 à 10
Anaphylaxie 0 à 1heure 1à6
VAT
Abcès stérile 1 à 6 semaines 6 à 10
Pleurs inconsolables persistants 0 à 24 heure 1000 à 60 000
(>3heures)
Convulsions 0 à 3 jours 570**
Épisode d’hypotonie 0 à 24 heurs 570
DTC
Anaphylaxie- Choc Dans l’heure qui suit 20
Encéphalopathie 0 à 3 jours 0-1
Encéphalite post-vaccinale 7 à 21 jours 500 à 4000 chez les nourrissons
Fièvre jaune <6mois
Anaphylaxie/réaction allergique 0-1h 5 à 20
* le risque de poliomyélite paralytique post vaccinale est plus élevé lors de la première dose (1 pour 1,4 à 3,4 millions de doses).
** les convulsions sont essentiellement d’origine fébrile et leur fréquence dépend des antécédents du sujet, notamment familiaux, et de
son âge. Le risque est très atténué pour les moins de 4 mois.
52
Partie 5
Description des Vaccins
- Chapitre 1 : BCG............................................................................................................. 55
53
Chapitre 1
BCG
Taux de
recrutement
( en % )
120
96 96 93 91 93 93 96 94 93 89
87 91 90 88 89 92 92 92 93
100 84 89
80
60
40
20
00
87
89
91
93
95
97
99
01
03
05
07
19
19
19
19
19
19
19
20
20
20
20
55
Le vaccin BCG est un vaccin vivant atténué. Sous forme lyophilisée, le vaccin BCG se conser-
ve pendant douze mois à l’abri de la lumière et au froid, à +2 et + 8°C, dans un réfrigérateur. Il
doit être transporté dans une boite isotherme, avec accumulateur de froid, lors des tournées
de vaccination. Lorsqu´il a été reconstitué par dissolution dans le solvant, il doit être utilisé
dans les deux heures qui suivent et il doit être détruit au-delà de deux heures.
Le BCG doit être administré à la maternité ou dès la sortie à tous les nouveau-nés, quels que
soient leurs poids de naissance ainsi qu´aux prématurés. Les contre-indications à la vaccina-
tion sont exceptionnelles. Seuls les enfants atteints de déficits immunitaires congénitaux ou
acquis doivent être soustraits à la vaccination.
Attention !
Le BCG commercialisé au Maroc contient 10 doses. Pour vacciner le nourrisson, il faut réali-
ser une double dilution pour obtenir 20 doses et 1 seule dose est administrée au nourrisson.
56
Evolution de la lésion vaccinale :
La papule provoquée par la vaccination disparaît en moins d’une demi-heure.
• Dans la majorité des cas il se forme localement, à la fin de la troisième semaine, un nodule
rouge qui s´ulcère vers la sixième semaine. Il faut s´abstenir de traiter cette ulcération qui
doit être maintenue à l’air et qui se cicatrise spontanément entre la huitième et la douzième
semaine.
• Si un enfant est déjà immunisé (par une primo-infection ou une vaccination antérieure),
l’évolution de la lésion vaccinale est plus précoce et plus rapide.
Le BCG a essentiellement un effet protecteur individuel direct chez l’enfant. Les études d’ef-
ficacité concluent que la vaccination des nourrissons et des jeunes enfants par le BCG n’em-
pêche pas l’infection par M. tuberculosis et n’a pas d’effet sur la transmission de la tubercu-
lose. En revanche, elle confère une protection importante contre la méningite tuberculeuse
et la tuberculose miliaire chez l’enfant. La protection apportée par le BCG est supérieure
chez le nourrisson que chez l’enfant, de l’ordre de 80 % pour les formes graves (miliaires et
méningites) et de 55 % pour les formes pulmonaires.
L’efficacité du BCG peut être également évaluée lors de l’arrêt des programmes de vaccination.
Au cours des dernières décennies, plusieurs pays européens (exemple : Suède) ont décidé d’in-
terrompre la primo-vaccination généralisée par le BCG. L’examen des conséquences épidémio-
logiques d’une telle mesure fournit des informations sur l’efficacité de la vaccination.
57
Au total, compte-tenu du contexte épidémiologique actuel du Maroc, le BCG reste toujours recom-
mandé à la naissance.
58
Chapitre 2
Vaccination anti-hépatite B
Quelle épidémiologie existe au Maroc ?
Tableau 2.I : Prévalence des marqueurs sérologiques en fonction de l’âge au Maroc.
Age (ans) Au moins un marqueur (%) AgHBs (%) Ac anti-HBs (%) Ac anti-HBc (%)
0-5 (n= 517) 3.48 0.77 2.32 1.74
6-10 (n=413) 6.53 1.45 3.63 4.60
11-15 10.42 2.48 6.20 7.94
(n=403)
16-20 14.46 1.70 11.06 13.61
(n=235)
Prévalence 7.71 1.53 4.97 5.86
globale
91 93 92
91
87
86
79
33
Figure 2.1 : Couverture des 3 doses par le vaccin anti-hépatite B au Maroc dans le cadre de PNI
Chez les nouveau-nés ≥2 kg et >32 semaines de mères dont le statut HBs est inconnu, de donner
une 1ère dose de vaccin à la naissance.
59
Pourquoi vacciner les nourrissons contre l’hépatite B ?
La vaccination des nourrissons contre l’hépatite B est justifiée par divers arguments dont le bien-
fondé a été largement prouvé. Tout d’abord, si l’infection est relativement rare à cet age, le risque
de chronicité est en revanche très élevé (70 à 90 % des enfants infectés deviennent des porteurs
chroniques). La contamination précoce est ainsi à l’origine de 20 à 30 % des hépatites chroniques
aux Etats-Unis, en plus des cirrhoses et des cancers primitifs du foie.
Par ailleurs, la vaccination du nourrisson bénéficie d’une façon générale d’une très bonne
compliance, grâce notamment à l’existence des combinaisons vaccinales. Enfin, la vaccination
des nourrissons permet d’instituer une protection en amont du risque.
Concernant plus spécifiquement le vaccin hépatite B, administré en monovalent, on sait qu’il est
doté d’une immunogénicité et d’une efficacité bonnes dans cette classe d’âge. Ce vaccin est
bien toléré, avec un rapport bénéfice/risque très en faveur de la vaccination. Un calcul du rapport
bénéfice/risque pour une classe d’âge (800 000 enfants) a ainsi permis de montrer que la non
vaccination exposait à un risque de survenue de 3 hépatites fulminantes, 60 à 150 infections
chroniques cirrhogènes et 12 à 30 cancers primitifs du foie. En revanche, le risque vaccinal est
nul chez le nourrisson et non démontré chez l’adolescent ou le préadolescent. A noter qu’une
étude récemment publiée n’a pas montré de relation entre le vaccin contre l’hépatite B et le
développement d’une SEP.
Le vaccin hépatite B est aujourd’hui le premier vaccin qui prévienne à la fois une infection aigue,
une infection chronique et un cancer, l’hépatocarcinome. Ainsi, à Taiwan, à la suite de la mise
en place du programme de vaccination contre l’hépatite B, le taux de prévalence de l’AgHBs
chez les enfants de six ans est passé de 10,5 % en 1989 à 1,7 % en 1993, avec une diminution
parallèle de l’incidence annuelle de l’hépatocarcinome chez les enfants de six à quatorze ans : de
0,70/100 000 entre 1981 et 1986 à 0,36/100 000 entre 1990 et 1994.
Tableau 2.II : Risque de passage à la chronicité de l’hépatite B en fonction de l’âge.
Mortalité
Chronicité
Portage chronique
Hépatite chronique
asymptomatique
Cirrhose
Carcinome hépato-cellulaire
60
Doit-on faire des rappels à enfant qui a été vacciné contre l’hépatite B ?
Les rappels systématiques ne restent recommandés que dans des situations particulières.
C’est par conséquent un acte vaccinal simple: 3-4 injections suffisent à protéger. Le dosage
systématique des anticorps anti-HBs chez les enfants vaccinés est inutile. En effet, un dosage
des anticorps contre l’hépatite B plusieurs années après la dernière dose de vaccin ne permet pas
de déterminer de façon fiable si la vaccination a induit - ou non- une protection à long terme. En
effet, la protection à long terme contre l’hépatite B repose sur l’induction de l’immunité mémoire,
qui semble particulièrement efficace lorsque des taux élevés d’anticorps (anti-HBs: 100 ≥UI/l) sont
atteints un mois après la dernière dose de vaccin. Les anticorps baissent ensuite progressivement,
mais la protection persiste parce que la mémoire immunitaire peut se réactiver rapidement si
nécessaire. Il est certes possible de doser les anticorps contre l’hépatite B (anti-HBs) dans le
sang, même longtemps après la dernière dose de vaccin. Un taux 10 ≥ UI/l suffit à la protection à
court terme. Si les anticorps sont 100 ≥ UI/l, la protection est assurée à long terme. Mais un taux
d’anticorps <100 UI/l, ne permet pas de déterminer si ce taux à été atteint -ou non -un mois après
la dernière dose.
Figure 2.3 :
Au Maroc, après 16 millions de doses, aucun cas de SEP n’a été déclaré
61
Peut-on calculer le rapport bénéfices/risques ?
Deux études de modélisation, menées en France et en Italie , ont évalué le rapport entre les
bénéfices de la vaccination et les risques d’affections démyélinisantes du système nerveux central,
incluant des premières poussées de sclérose en plaques (SEP), chez les préadolescents ainsi que
chez les jeunes adultes en Italie. Avec les valeurs retenues pour les paramètres de ces modèles,
l’étude française montre que la vaccination de 800000 préadolescents âgés de 10 à 12 ans
exposerait à 1,1 cas supplémentaire de premier épisode d’affections démyélinisantes du système
nerveux central, tout en évitant jusqu’à l’âge de 35 ans jusqu’à 21 cas d’hépatite fulminante et 49
cas de cirrhose. Rappelons que cette analyse est faite sous l’hypothèse d’une association entre
le vaccin et l’effet indésirable grave et inattendu considérée comme statistiquement significative et
causale, hypothèse non confirmée dans le cas du vaccin contre le VHB. Avec les paramètres les
plus défavorables à la vaccination, 1,8 cas supplémentaire d’affection démyélinisante du système
nerveux central surviendrait, pour sept hépatites fulminantes et quatre cirrhoses évitées. L’étude
italienne montre que la vaccination d’une cohorte de 100 000 personnes âgées de 12 ans se
complique de 0,4 à 1 cas supplémentaire de SEP, tout en évitant 1063 nouvelles hépatites et 51
cirrhoses. Si la vaccination est effectuée à 21 ans, il y aurait 3,6 à 8,9 cas supplémentaires de SEP
pour 904 hépatites et 34 cirrhoses évitées.
Ces travaux de modélisation ont été menés avant la publication de Hernan et al., ce qui explique
que la valeur du risque relatif d’affections démyélinisantes du système nerveux central utilisée pour
les calculs était de 2 au maximum. En fait, l’utilisation de ces estimations du rapport bénéfices/
risques, bien qu’elles soient chiffrées, ne va pas de soi.
Le rapport bénéfices/risques n’est pas établi une fois pour toute. Il doit être réévalué avec l’évolution
de l’épidémiologie de la maladie et celle de l’estimation des risques d’effets indésirables graves
et inattendus liés à l’emploi du vaccin. Avec le temps, la campagne de vaccination devrait réduire
l’incidence de l’hépatite B. Mais il est également attendu une diminution des effets indésirables
graves et inattendus. En effet, la presque totalité des effets indésirables graves et inattendus est
rapportée chez des adolescents et des adultes vaccinés dans le cadre d’un rattrapage, qui a par
définition une durée limitée dans le temps. À terme, seuls des nourrissons seront vaccinés. Par
ailleurs, la réévaluation du rapport bénéfices/risques peut aussi être nécessaire si les progrès
thérapeutiques apportés par les nouveaux médicaments antiviraux font que la proportion des cas
d’hépatite B évoluant vers la cirrhose diminue dans le temps.
Une première étude cas-témoins, réalisée par les neuropédiatres français chez des enfants ayant
fait une première poussée de maladie démyélinisante confirme l’absence d’augmentation du risque
de nouvelle poussée de la maladie après vaccination contre l’hépatite B (HR 0.78,IC 95% 0.32-1.89)
ou contre le tétanos (HR IC 95% 0.99, 0.58-1.67) [Mikaeloff, Brain 2007 ;1-6].
Une deuxième étude cas-témoins par le même groupe confirme l’absence de relation entre sclérose
en plaques et vaccination contre l’hépatite B chez l’enfant et l’adolescent (OR : 1.03; IC 95% :0.62-1.69).
[Mikaeloff Arch Pediatr Adolesc Med. 2007;161:1176-11]
62
Relation éventuelle entre la vaccination contre l’hépatite B et la survenue d’une sclérose en plaques
Chacun connaît l’inquiétude qui a été soulevée dans le public depuis quelques années. Lors de
l’audition publique de novembre 1994, le groupe d’experts (dont l’avis complet peut être trouvé sur
le site de l’Afssaps : www.afssaps.sante.fr) avait constaté que « les données présentées au cours de
l’audition ne sont pas de nature à remettre en cause le rapport positif entre le bénéfice et le risque de
la vaccination contre le VHB », mais avait recommandé la réalisation d’études supplémentaires, en
particulier chez l’enfant, ce que nous avons réalisé au cours de ces deux ans et demi en utilisant les
données de notre cohorte nationale.
Peut-on sans risque vacciner contre l’hépatite B un enfant qui a déjà fait dans le passé une première
atteinte démyélinisante inflammatoire sans augmenter le risque de récidive et donc de SEP ?
Il n’y a pas de recommandation officielle sur cette situation en France (ni du comité des vaccinations,
ni de la notice du dictionnaire Vidal). Aux États-Unis, la recommandation est de vacciner sans tenir
compte de cet antécédent, ce qui se fonde sur un article de C. Confavreux constatant que chez
des sujets ayant une SEP avérée (durée moyenne d’évolution : 9,5 ans), le risque de poussée
supplémentaire dans les deux mois post-vaccination n’est pas augmenté. Une de nos études
récentes confirme l’absence d’augmentation de risque de passage à la SEP chez un enfant vacciné
après une première poussée démyélinisante, quel que soit son type. Au cours d’une étude multivariée
prenant en compte le temps de suivi et le moment exact d’exposition à ce vaccin après la première
poussée, le risque relatif ajusté est de 0,78 (0,32-1,89) pour la survenue d’une poussée dans les
trois ans après la vaccination contre l’hépatite B et de 0,99 (0,58-1,57) après vaccination contre
le tétanos (pris comme contrôle), soit une absence d’augmentation du risque. Ainsi, la réticence
habituelle des pédiatres à pratiquer une vaccination contre l’hépatite B dans cette situation clinique
n’est pas justifiée (en particulier si la vaccination paraît particulièrement importante : choix d’une
profession exposée, voyages, etc.).
Un vaccin contre l’hépatite B administré chez un enfant augmente-t-il le risque de survenue d’une
sclérose en plaque ultérieure ?
Nous venons d’achever un autre travail comparant, au cours d’une étude dite « cas témoins », 143
enfants de la cohorte ayant une SEP et 1122 enfants témoins (sur le principe d’une sélection de
plusieurs témoins du même sexe, du même âge et habitant dans la même région pour chaque cas).
Le taux de vaccination contre l’hépatite B avant la date index (celle de la première poussée chez
le patient et la même date chez ses témoins) est identique dans les deux groupes (54 et 56 % des
enfants d’un groupe ayant un âge de 11,5 ± 3,8 ans). Sans rentrer dans les détails de ce travail
complexe, il a été observé que quel que soit l’intervalle de temps entre la vaccination et la première
poussée de démyélinisation ou le nombre d’injections de vaccin, la vaccination contre le virus de
l’hépatite B n’augmentait pas le risque de survenue d’une sclérose en plaques.
Il est parfois posé la question du risque spécifique de la vaccination contre l’hépatite B chez l’enfant
d’une femme (et plus rarement d’un homme) atteinte de SEP :
Aucune étude scientifique n’a, à notre connaissance, directement abordé ce problème. Il s’agit
donc d’une décision bénéfice - risque individuelle, mais rien n’indique qu’il faille modifier les
recommandations vaccinales.
Y. Mikaeloff, H. Maurey, M. Tardieu. Archi Pediatr, 2007, 14 : 1468-1471
63
Tableau 2.III : Schéma de vaccination pédiatrique contre l’hépatite B
Tableau 2.IV : Options de calendrier de vaccination anti-hépatite B chez les enfants de moins d’un an
I II III
Pays de transmission Pays de transmission Pays de transmission prénatale
prénatale faible prénatale élevée Hép. B élevée
Âge monovalent à la naissance; 3 doses de Hép. B monovalent
combinaison Hèpatite B et Intervalle plus long entre
DTC par la suite Hép. B2 et Hép. B3
64
Chapitre 3
Vaccination anti-coquelucheuse
95 94 93 94 95 94 92
1078 90 91 92 91 90 88
87 86 87
85 81 80 81 81
Cas de Coqueluche
% de couverture vaccinale
88
89
90
91
92
93
94
95
96
97
98
99
00
01
02
03
04
05
06
07
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
20
20
20
20
20
20
20
20
Figure 3.1 : Couverture par le DTC3 dans le secteur public et cas de coqueluche (1987 - 2007) au Maroc
La faible déclaration ne reflète pas la réalité de la maladie dans notre cotexte malgré la recrudescence
de la maladie.
65
pour ce rappel tardif. Pour le rappel de 18 mois, le choix est libre entre les deux vaccins. Jusqu’à
présent, le calendrier de vaccination consistait en une série primaire administrée à l’âge de 1-2
mois, 3-4 mois, 4-5 mois avec du vaccin à germes entiers et d’une dose de rappel à 18 mois.
On sait depuis longtemps que la protection conférée par le vaccin anticoquelucheux à germes
entiers inactivés, comme d’ailleurs celle conférée par la maladie, faiblit avec le temps. Ce vaccin
n’était néanmoins utilisé que chez les enfants de < 7 ans vu que la gravité des réactions locales
augmentait avec l’âge. A cause du déclin de l’immunité, de nombreux enfants vaccinés deviennent
réceptifs à la coqueluche à l’adolescence ou à l’âge adulte. La formulation pour adolescents et
adultes du vaccin acellulaire a une teneur en antigènes purifiés (de 1 à 5 selon le producteur) plus
faible et est sûr, immunogène et permet de mieux lutter contre cette maladie.
66
Interchangeabilité des vaccins acellulaires ?
L’efficacité de la plupart des vaccins acellulaires contre la coqueluche a été démontrée après trois
doses du même vaccin. Il n´existe aucune donnée sur l’interchangeabilité des vaccins acellulaires
contre la coqueluche. Par conséquent, il faut tenter, dans la mesure du possible, d’utiliser le même
vaccin acellulaire pour les trois premières doses. Bien que, là encore, il n´y ait pas de données
sur lesquelles s´appuyer, on peut considérer que les vaccins acellulaires sont interchangeables
pour la quatrième dose.
Il n´est plus nécessaire de différer la vaccination contre la coqueluche chez les enfants qui présentent
un trouble neurologique évolutif autant qu´il existe maintenant des vaccins acellulaires contre la
coqueluche.
Il n´existe pas de données spécifiques sur l’usage de ces vaccins chez les personnes atteintes de
troubles neurologiques, il faudra donc attendre les résultats de la pharmacovigilance. Cependant,
étant donné que l’incidence des effets secondaires, dont la fièvre et les convulsions, est la même
chez les personnes qui ont reçu le DCaT et le DT, il n´est pas nécessaire de retarder l’administra-
tion du composant anticoquelucheux du vaccin. De plus, les progrès récents dans le diagnostic et
le traitement des troubles neurologiques sont tels qu´il y a peu de risque de confondre l’évolution
naturelle de la maladie et les incidents liés à la vaccination.
67
Situations non considérées comme des contre-indications de la vaccination:
Certains autres incidents, qui étaient liés dans le temps à l’administration d’un vaccin à germes entiers
inactivés contre la coqueluche, étaient à une époque considérés comme des contre-indications à
l’administration de doses subséquentes du vaccin, exigeant que l’on prenne certaines précautions.
Depuis l’avènement des vaccins acellulaires contre la coqueluche, ces incidents ne sont plus
considérés comme des contre-indications.
Une fièvre élevée dans les 48 heures suivant la vaccination, attribuée au vaccin et non à une mala-
die intercurrente, évoque la probabilité d’une récurrence de la fièvre après l’injection de doses sub-
séquentes. Les convulsions fébriles risqueront davantage de se produire chez un enfant sujet aux
convulsions qui a une forte fièvre. Cependant, ces convulsions ne laissent pas de séquelles durables
et l’on peut poursuivre la vaccination contre la coqueluche. L’administration du paracétamol réduit
l’importance de la fièvre et peut faire diminuer le nombre de cas de convulsions fébriles qui sont liées
dans le temps au vaccin contre la coqueluche.
Il n´a pas été démontré que les convulsions afébriles sont causées par le vaccin contre la coqueluche,
et elles ne sont pas une contre-indication de la vaccination.
Les pleurs persistants et inconsolables et des cris perçants inhabituels après l’administration du vac-
cin contre la coqueluche ne sont associés à aucune séquelle et sont vraisemblablement une réaction
à la douleur au point d’injection chez les nourrissons. Ces réactions ne sont pas une raison d’inter-
rompre la série vaccinale. L’administration du paracétamol peut atténuer l’inconfort lors de l’injection
des doses subséquentes.
Les épisodes d’hypotonie-hyporéactivité ne sont pas une contre-indication de l’usage du vaccin acel-
lulaire contre la coqueluche. Comme ces épisodes surviennent aussi bien après l’administration du
DCaT que du DT, il est difficile d’en attribuer la cause au composant anticoquelucheux du vaccin
DCaT. Il est recommandé de poursuivre l’immunisation avec tous les antigènes.
Rien n´indique que l’apparition d’une encéphalopathie associée dans le temps à la vaccination contre
la coqueluche soit causée par le vaccin. L’encéphalopathie elle même, quelle qu´en soit la cause,
n´est pas une contre-indication à la vaccination contre la coqueluche.
68
Chapitre 4
Vaccination anti-tétanique
Données marocaines :
91 91 89
88 89
82 80
80 83
Figure 4.2 : Couverture vaccinale anti-tétanique chez les enfants au Maroc dans la cadre de PNI
69
Pourquoi les rappels sont-ils nécessaires ?
La protection apportée par le vaccin contre le tétanos avec le temps finit par disparaître si on ne
la renforce pas. Grâce aux rappels, on reste protégé.
Pour maintenir l’immunité anti-tétanique après la primo vaccination, il est recommandé d’administrer
des doses de rappel de dT tous les 10 ans. Des rappels plus fréquents peuvent provoquer des réac-
tions locales et générales graves. Certains spécialistes ont laissé entendre que les rappels pourraient
être moins fréquents, étant donné que les cas de tétanos sont rares chez les sujets primo-vaccinés qui
n´ont pas reçu de doses de rappel tous les 10 ans. À la lumière de cette observation, il a été proposé
de réexaminer l’état vaccinal au moins une fois à l’âge adulte, et d’administrer une dose de dT à toute
personne qui n´en a pas reçu au cours des 10 dernières années. Le rappel tous les 10 ans se fonde
sur le fait que les taux d’anticorps diminuent avec l’âge et qu´une seule dose de rappel pourrait ne pas
procurer des niveaux protecteurs aux personnes plus âgées.
70
Tableau 4.II : Vaccination anti-tétanique en cas de blessure
Etat de l’immunité Gravité de la blessure
Blessure à risque de
Blessure superficielle et propre
Tétanos*
Primo- vaccination complète
1. Pas de vaccination ou
Primo- vaccination complète et immunoglobulines
vaccination incertaine
spécifiques**
Compléter le schéma
Compléter le schéma de de vaccination et
2. Primo- vaccination incomplète
vaccination immunoglobulines
spécifiques**
3. Primo- vaccination complète
b) Dernière vaccination 0
> 5 ans <10 ans
* les plaies continues, les morsures, les plaies pénétrantes (les échardes de bois ou épines) ou encore plaies contaminées par la terre ou
des déjections animales et colles survenues depuis plus de 6 heures sans traitement.
** le vaccin et les immunoglobulines administrées simultanément, le seront en deux sites distincts pour éviter toute neutralisation d’un
produit par l’autre. Au-dessus de l’âge d’un an, le vaccin est injecté dans le muscle deltoïde et les immunoglobulines au niveau de la face
antérolatérale de la cuisse.
71
Chapitre 5
Vaccination anti-Haemophilus
influenzae type b
Quelle épidémiologie existe au Maroc ?
Quand ?
Les caractéristiques épidémiologiques justifient la généralisation de la vaccination précoce des
l’âge de 2 mois. En effet, 90 % des méningites à Hib sont observées avant l’âge de 12 mois.
La vaccination contre l’Hib type b s’inscrit aisément dans le calendrier de vaccination par son
administration simultanée avec le vaccin DTC.
Figure 5.2 :
73
Comment ?
Le PRP, comme tout polysaccharide, est un antigène thymo-indépendant. Le mécanisme
de la réponse immunitaire passe par la présentation directe de l’antigène et I’activation du
lymphocyte B sans intervention des lymphocytes T. Cela entraîne une réponse primaire de type
IgM essentiellement, de faible amplitude, mais ne permet pas la mise en place d’une mémoire
immunitaire comme le montre l’absence de réponse anamnestique à une injection de rappel ou
une utilisation précoce de ce genre de vaccin.
Jusqu’à l’âge de 18-24 mois, les lymphocytes B du nourrisson sont à un stade de maturation
insuffisant pour leur permettre de répondre seuls (sans aide des lymphocytes T).
Pour obtenir une réponse chez le nourrisson en dessous de 18 mois, il est nécessaire de coupler
le PRP à une protéine porteuse, conférant au polyoside les caractéristiques d’un antigène thymo-
dépendant.
Le mécanisme de la réponse immunitaire passe alors par la stimulation des lymphocytes T qui
activent les lymphocytes B par l’intermédiaire de facteurs solubles. Cela permet une production
précoce (dès 6 semaines voire 2ème mois) d’anticorps anti PRP dont l’isotype IgG est prédominant
et un effet rappel marqué lors d’injections répétées, témoignant de la mise en place de la mémoire
immunitaire.
Tableau 5.I : Calendrier pour le vaccin détaillé pour les vaccins conjugués contre Haemophilus b
74
Chapitre 6
Vaccination anti-rougeole
Définition OMS :
Définition du cas clinique : toute personne présentant une fièvre, une éruption maculo-papuleuse et
l’un des signes suivants : toux, rhinite ou conjonctivite.
Critères du laboratoire :
• présence d’IgM spécifiques de la rougeole
• isolement du virus de la rougeole
Cas de Rougeole
Tx de couverture vaccinale
10723 10841
8431 7863
6008 6399
4703
3512 3742
2306 1689 2505 2512 2548 2248
1577 2125 1324 2212
01
02
03
04
05
06
07
87
88
89
90
91
92
93
94
95
96
97
98
99
00
20
20
20
20
20
20
20
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
20
250
205
200
185
146
150 serums téstés
75
A quel âge doit-on vacciner un enfant ?
- Avant l’école primaire : le nourrisson doit recevoir une première dose de vaccin entre 9 mois et
12 mois et la seconde entre 3 et 6 ans.
- Pour les nourrissons gardés en crèche : la première vaccination est recommandée à neuf mois
et la deuxième six mois plus tard, car le vaccin risque de ne pas prendre d’emblée, l’enfant étant
encore protégé par les anticorps de sa maman.
Quel est l’intérêt d’une 2ème dose de vaccin anti-rougeoleux pour un enfant de 2 ans ?
Pourquoi faut-il vacciner deux fois ?
Une seule dose de vaccin peut ne pas suffire à protéger cet enfant. En effet, il existe des échecs
à la vaccination : un faible pourcentage d’enfants ne développent pas de réponse immunitaire.
Les causes en sont diverses. Elles peuvent être liées à la délivrance du vaccin (rupture de la
chaîne du froid...); mais aussi au vacciné chez qui on peut observer des mauvaises réponses
d’origine génétique ou physiologique (présence d’anticorps maternels au moment de la
vaccination, infection intercurrente, traitement immunosuppresseur intercurrent...).
Une seconde dose est destinée à immuniser les sujets qui n’ont pas répondu à la première
vaccination et ceux qui ne l’ont pas reçu avant. Les études montrent qu’une 2ème dose permet
de rattraper 95 % des échecs, Cette seconde dose n’est donc pas un rappel. Il s’agit d’un
rattrapage pour donner à cet enfant toutes les chances d’être protégé.
76
736964 717763 736963
701382
652285 641159 638991
615284
Figure 6.3 : Vaccination des élèves de la première année contre la rougeole et la rubéole
dans le secteur public au Maroc (2003/2007)
Sur quelles bases scientifiques repose la détermination du délai entre deux injections
de RRO ?
Le délai minimum de 1 mois entre deux doses de RRO tient compte de ce qui est admis comme
intervalle entre deux injections de tout vaccin vivant atténué. Les Allemands recommandent
aujourd’hui de réaliser la première dose entre 11 et 14 mois et la seconde entre 15 et 23 mois.
Ce délai est moins lié à des bénéfices particuliers sur le plan immunitaire qu’à un projet de gain
en terme de couverture vaccinale, les parents ayant accepté la vaccination de leur enfant étant a
priori moins enclins à changer d’avis si les délais entre les deux injections sont brefs. Au Maroc,
un délai de deux à six ans était jusqu’à présent préconisé entre les deux injections; il sera ramené
à un an, voire un mois, dans le prochain calendrier vaccinal.
Pour éviter une éventuelle récidive de convulsion fébrile après vaccination RRO chez
les enfants qui ont présenté des convulsions fébriles, faut-il prescrire un traitement
antithermique préventif ?
Plusieurs publications récentes suggèrent que les antipyrétiques prescrits pour des épisodes
fébriles d’origine infectieuse n’ont pas d’efficacité dans la prévention des convulsions fébriles,
probablement parce que celles-ci surviennent trop précocement et trop inopinément pour pouvoir
être prévenues. Il n’y a pas d’étude démontrant l’efficacité des traitements antipyrétiques dans la
prévention des convulsions post-vaccinales, mais plusieurs travaux démontrent que l’administration
prophylactique d’antipyrétiques réduit la fréquence et l’intensité des états fébriles post-vaccinaux.
Les périodes à risque sont bien définies pour les vaccins coquelucheux (dans les 48 heures après
l’injection), mais beaucoup plus larges après RRO (6 à 12 jours), rendant l’intérêt d’un traitement
antipyrétique plus contraignant et plus aléatoire. La vaccination RRO augmente modérément le
77
risque de convulsion fébrile entre 6 et 12 jours après vaccination. Un traitement antipyrétique
préventif (paracétamol) durant cette période expose à peu d’effets indésirables et peut améliorer
le confort de l’enfant, mais le plus important est d’expliquer aux parents que des antécédents de
convulsions fébriles ne contre-indiquent aucune vaccination, que le risque de récidive est faible,
que ces convulsions sont bénignes, et enfin de leur donner la conduite à tenir en cas de survenue
d’un épisode convulsif.
78
Chapitre 7
Vaccination anti-diphtérique
95 94 94 95 94
93 91 92 91 90 88 92
90
85
87 86 87
80 81 81
69
Cas
Cas de
de Diphtherial
Diphterie
%
% de
de couverture vaccinale
couverture vaccinale
14
7
0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
01
91
02
00
03
04
06
07
05
82
92
87
89
90
93
94
96
97
98
95
99
20
19
20
20
20
20
20
20
20
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
Figure 7.1 : Couverture par le DTC3 dans le secteur public et cas de diphtérie (1987 - 2007)
79
Cette vaccination est très efficace (± 100 % d’immunoprotection) avec un maintien de titres protecteurs
dans la presque totalité de la population vaccinée au moins 4 à 8 ans après la vaccination.
Une proportion d’enfants protégés supérieure à 90 % et d’adultes > à 75 % est nécessaire pour
éviter la survenue d’une épidémie de diphtérie, ce qui n’est pas le cas actuellement dans de
nombreux pays développés. La vaccination ne protége que contre les manifestations toxiniques
de la maladie, mais pas contre les manifestations locales ou bactériémiques liées à la bactérie
elle-même. Elle ne s’oppose pas non plus au portage mais serait responsable du remplacement
des souches toxinogènes par des souches non toxinogènes. Ces souches continuent à circuler,
contrairement aux souches toxinogènes qui disparaissent.
La vaccination antidiphtérique et antitétanique est recommandée tous les dix ans à partir de l’âge
de 15-16 ans. Elle doit être effectuée avec un vaccin dont le dosage de l’anatoxine diphtérique est
adaptée à l’âge adulte : le vaccin dT.
80
Chapitre 8
Vaccination anti-poliomyélitique
95 94 93 92 94 95 94 92
90 91 91 90
85 87 87 88
81 81
Cas de Polio
48 45
% de couverture vaccinale
20
7 9
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
82 84 86 87 88 90 92 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07
19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 20 20 20 20 20 20 20 20
Figure 8.1 : Couverture par le VPO3 dans le secteur public et évolution des cas de
polio (1982 - 2007) au Maroc
81
Quels sont les avantages du VPO ?
Le VPO offre les avantages suivants :
• Induction rapide d’une immunité durable.
• Utilisation facile, ne nécessitant ni aiguille ni seringue.
• Induction d’une immunité gastro-intestinale forte, diminuant l’excrétion du poliovirus sauvage.
• Induction d’un taux élevé d’immunité dans la population (immunité de groupe), réduisant par
conséquent la transmission du poliovirus sauvage.
• Prix plus abordable que le vaccin inactivé.
Le VPO favorise une immunité de type sécrétoire dans les muqueuses intestinales, site
principal de la réplication virale. La transmission de personne à personne du virus vaccinal peut
contribuer à protéger les personnes non immunisées ou à fortifier l’immunité de celles qui sont
déjà vaccinées.
Le VPO favorise l’immunité de groupe de deux façons :
• Les personnes qui reçoivent le VPO peuvent propager les virus du vaccin vivant atténué qui
peut infecter (et protéger) leurs contacts
• Lorsque les personnes qui ont reçu le VPO sont exposées au poliovirus sauvage, l’élimination
du virus par les selles et le pharynx est réduite. La facilité d’administration (voie orale) qui
permet de simplifier la logistique et d’améliorer la sécurité des campagnes d’immunisation de
masse, son faible coût, et sa disponibilité font du VPO un vaccin idéal pour les pays en voie de
développement.
82
Tableau 8.I : Calendrier de vaccination VPO chez les enfants de moins d’un an
83
Chapitre 9
Vaccination
anti-pneumococcique conjuguée
L’impact d’une vaccination généralisée des enfants avec le vaccin anti-pneumococcique 7-valent
serait très important pour la prévention des infections invasives (méningite, sepsis) chez l’enfant de
moins de 2 ans et encore considérable chez les sujets de moins de 17 ans.
Au Maroc, comme dans le monde entier le nombre de germes résistants augmente. A cause de cette
résistance, le traitement ciblé des maladies à pneumocoques devient de plus en plus difficile.
85
La tendance actuelle est à réduire à 3 doses administrées à 2, 4 et 12 mois.
Tous les enfants de moins de deux ans, même en bonne santé, ont un un risque de maladies
graves à pneumocoque. La vaccination leur est recommandée. A partir de l’âge de 2 ans pour les
enfants en bonne santé, le risque d’une maladie à pneumocoques diminue.
86
La vaccination contre Streptococcus pneumoniae est encore peu répandue aujourd’hui
au Maroc. Le pneumocoque est l’agent pathogène le plus fréquemment à l’origine des
méningites purulentes bactériennes, y compris chez les nourrissons et les jeunes enfants
chez qui la vaccination contre Haemophilus influenzae b va faire chuter au Maroc le nombre
d’infections invasives et de méningites dues à cette bactérie. Pourtant, une vaccination
systématique pour lutter spécifiquement contre les méningites à pneumocoque peut
actuellement être préconisée avec un vaccin conjugué pouvant être administré avant l’âge
de 2 ans. Un vaccin heptavalent existe aujourd’hui au Maroc. D’autres vaccins sont
en cours de développement afin d’avoir une couverture globale plus importante (10
sérotypes et 13 sérotypes).
L’échec des antibiotiques face à un taux de mortalité incompressible et surtout la diffusion
mondiale de souches de pneumocoques résistants aux antibiotiques sont deux données qui
motivent une réflexion sur l’association de l’antibiothérapie et de la vaccination dans la lutte
contre les infections à pneumocoques.
Tableau 9.I : Calendrier pour le vaccin conjugué contre le pneumocoque chez les enfants non
immunisés
87
Chapitre 10
Vaccination anti-méningococcique
Figure 10.1 : Répartition des sérotypes de méningocoque isolés dans le LCR entre 1999 et
2005 au Maroc (direction de l’épidémiologie)
Sérogroupe W135
1% Souches non groupables
2%
Sérogroupe Y
1%
Sérogroupe C
7%
Sérogroupe A
13%
Sérogroupe B
76%
Figure 10.2 : Répartition des sérotypes de méningocoque isolés dans le LCR à Casablanca
89
A qui proposer la vaccination ?
La vaccination contre les infections à méningocoques est indiquée pour les personnes présentant
certains facteurs de risque médicaux ou professionnels. Il s’agit des personnes atteintes de
déficits en facteurs terminaux ou en facteurs de la voie alterne du complément, de coagulopathies
liées à un déficit en protéine S ou C, d’asplénie fonctionnelle ou anatomique ou encore de troubles
immunologiques impliquant un défaut de réponse immunitaire aux polysaccharidiques sans
oublier les enfants voyageurs en Arabie saoudite. En ce qui concerne les risques professionnels,
la vaccination est indiquée pour les employés de laboratoires de microbiologie susceptibles de
travailler avec des suspensions de méningocoques.
Jusqu’à présent, ces personnes recevaient une à deux doses des vaccins polysaccharidiques
bi- ou quadrivalents (A,C ou A,C,Y,W135). Ces vaccins induisent une réponse immunitaire
dépendant des lymphocytes B et n’entraînent pas de mémoire immunologique. Chez les
personnes >2ans, l’efficacité est estimée entre 65% contre le sérogroupe C et à 89% contre le
sérogroupe A. Elle est par contre moins bien documentée en ce qui concerne les sérogroupes Y et
W135. Ces vaccins sont administrés par voie SC et peuvent entraîner une réaction locale jusqu’à
50% des personnes ainsi que de la fièvre dans 5% des cas.
Un cas de méningite est apparu dans une classe. Que doit- on faire ?
La méningite à méningocoque est une maladie à déclaration obligatoire. Une prophylaxie bien
conduite dans l’entourage du cas doit permettre d’éviter la survenue de cas secondaires. Les
enfants en collectivité sont avertis directement.
Pour les sujets contacts, une prophylaxie par rifampicine est proposée. Quand le méningocoque
du groupe A ou C est isolé chez le malade, une vaccination par le vaccin méningococcique A+C
est conjointement réalisée.
Elle n’est proposée qu’aux sujets contacts suivants :
- Les sujets contacts appartenant à l’entourage proche du malade.
- Les sujets contacts qui se retrouvent régulièrement et de façon répétée dans la collectivité
fréquentée par le malade, pendant les semaines qui suivent le dernier contact.
Il n’y a pas de contre-indication connue à la vaccination, y compris la grossesse.
Les sujets contacts et les sujets appartenant à la même collectivité sont suivis pendant les 15 jours
suivant l’initiation de la prophylaxie et doivent consulter un médecin si des symptômes évocateurs
apparaissent.
L’éviction scolaire ou l’isolement des sujets contacts n’est pas recommandé. La désinfection
ou la fermeture d’un établissement sont des mesures inutiles et injustifiées vu la fragilité du
méningocoque.
90
Contacts d’un cas :
- Personnes qui partagent la même chambre que le cas
- Personnes dont le nez et la bouche peuvent être directement contaminés par les sécrétions nasales ou
buccales d’un sujet atteint (baiser sur la bouche, partage de cigarettes ou de bouteilles)
- Enfants et personnel dans les garderies et les pré-maternelles.
Les personnes suivantes sont des contacts étroits qui ne devraient recevoir qu’une
chimioprophylaxie :
- Travailleurs de la santé qui ont eu des contacts intensifs non protégés (sans masque) avec des patients
infectés (lors d’une intubation, d’une réanimation ou d’un examen de près de l’oropharynx)
- Passagers aériens assis à côté du sujet atteint (non séparés par une allée) si le temps passé à bord
de l’avion est d’au moins 8 heures.
Tableau 10.I : Intervalle recommandé entre les doses, lorsqu’on procède à une revaccination
au moyen des vaccins polysaccharidiques contre le méningocoque, chez les sujets souvent ou
continuellement exposés au sérogroupe A
Age au moment de la Nombre de doses dans la série Intervalle entre la dernière dose et la
primo-vaccination primaire revaccination
Tableau 10.II : Intervalle recommandé entre les doses des vaccins polysaccharidiques contre
le méningocoque, chez les sujets souvent ou continuellement exposés à l’infection due aux
sérogroupes A, C, Y, ou W-135
91
La survenue d’un cas d’infection invasive méningococcique dans une collectivité indique qu’une sou-
che pathogène circule. Des études existantes montrent que, malgré la chimioprophylaxie, un risque
de réintroduction de cette souche pathogène existe parmi les sujets contacts qui se retrouvent de
façon régulière et répétée dans l’entourage du malade (famille ou collectivité de vie du malade), dans
les 3 semaines qui suivent l’apparition du cas. La protection individuelle étant apportée par le vaccin,
les collectivités de vie du malade doivent être vaccinées. Compte tenu de la durée nécessaire à l’ac-
quisition de l’immunité par la vaccination ( environ 10 jours), cette vaccination doit être réalisée le plus
rapidement possible après connaissance du sérogroupe et dans un délai maximum de 10 jours après
le début de l’hospitalisation du malade. Au delà de ce délai, la vaccination ne présente plus d’intérêt.
La chimioprophylaxie est suffisante si les personnes sont dispersées après le dernier contact avec le
malade. Il n’y a pas lieu de vacciner les sujets contacts qui ne se retrouvent pas de façon régulière et
répétée dans l’entourage du malade ou la même collectivité de vie, pendant les semaines qui suivent
le dernier contact avec le malade, même s’ils ont reçu une chimioprophylaxie.
Seule la vaccination contre les méningocoques du groupe A, C, Y ou W135 est possible. Il n’existe
pas de vaccination contre ceux du groupe B. L’immunité apparaît en moyenne 10 jours après la vac-
cination et dure environ 3- 4 ans.
Deux types de vaccins de nature polysaccharidique, sont disponibles actuellement au Maroc : le
vaccin anti-méningococcique A + C et le vaccin tétravalent A/C/Y/W135.
En ce qui concerne Neisseria meningitidis, le vaccin combiné contre les sérogroupes A et C contient
les polyosides capsulaires purifiés de ces deux sérogroupes. Il est très bien toléré et s’administre en
une seule injection, l’immunité étant acquise au bout de sept jours et la durée de protection estimée
à trois ans. Cependant, il n’est pas parfaitement immunogène, puisque dans la majorité des cas, il
n’induit des anticorps protecteurs qu’à partir de l’âge de 2 ans. Chez certains sujets, les anticorps
peuvent cependant apparaître de manière éphémère dès l’âge de 3 mois pour le groupe A et dès
l’âge de 6 mois pour le groupe C.
La stratégie vaccinale contre Neisseria meningitidis de sérogroupe A et C tient compte des
caractéristiques du vaccin et de l’épidémiologie des méningocoques dans le monde. Dans les zones
endémo-épidémiques à méningocoques A ou C, situées le plus souvent dans des pays en voie de
développement, l’idéal de réaliser une vaccination préventive des enfants de plus de 2 ans, le vaccin
actuel étant peu actif avant cet âge. En fait, le plus souvent, c’est une “vaccination de circonstances” qui
est appliquée lorsque apparaissent des cas dans une région, pour éviter l’extension de l’épidémie.
Dans les zones géographiques où le méningocoque du groupe B (contre lequel il n’existe pas encore
de vaccin) domine, la vaccination systématique des enfants de 2 ans avec le vaccin combiné A et C ne
serait efficace que contre 25 à 35 % des méningites à méningocoques. Cette vaccination apporterait
une fausse sécurité en risquant de discréditer le vaccin et entraînerait un coût démesuré par rapport
au bénéfice attendu.
En dit que la meilleure stratégie repose sur la vaccination des sujets contacts à partir de l’âge de 3 mois
en cas de méningite à sérogroupe A et à partir de l’âge de 1 an en cas de méningite à sérogroupe C.
Une vaccination trop étendue risquerait, par pression de sélection, de favoriser l’extension du
sérogroupe B.
92
Chapitre 11
Vaccination anti-rabique
Définition OMS :
Syndrome neurologique aigu dominé par une symptomatologie spastique ou paralytique, qui évolue
vers le coma et le décès dans les 7 à 10 J suivants l’apparition des premiers symptômes ; avec notion
d’exposition et d’incubation compatibles avec celle de la rage(1-3 mois).
35
34
30
30 29
28
27
26 25
25
25 24
23 23
20 21
20 19 19
18 18
17 17
16 16
15
15
10
85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06
Figure 11.1 : Evolution annuelle des cas de rage humaine, Maroc 1985-2006
Schéma simplifié
Schéma classique
Protocole d’administration - 2 injections IM à J0
1 injection IM à J0, J3, J7, J14 et J30
par voie IM deltoïde - 1 injection IM à J7
- 1 injection IM à J21
94
Chapitre 12
Vaccination anti-hépatite A
A partir de quel âge peut-on vacciner les enfants au Maroc contre l’hépatite A ?
Dans les pays en voie de développement où l’hépatite A est hyperendémique, la vaccination de
masse des très jeunes enfants est la clé de contrôle de l’infection. Cependant, dans ces pays, sont
en frein comme le coût du vaccin qui n’est pas négligeable, l’absence de structures, la présence de
problèmes sanitaires plus urgents font obstacle à sa généralisation.
Pour déterminer l’âge de la vaccination, il faut balancer entre les avantages de la vaccination à un
âge précoce et un age plus tardif pour démarrer la vaccination. Le faible taux des anticorps est vu à
12 mois suggérant la possibilité de vacciner dès cet âge. Les études cliniques à cet âge suggèrent
une bonne réponse et une meilleure tolérance.
Le coût de la stratégie vaccinale systématique versus vaccination, uniquement chez les sujets non
immuns après sérologie, est moins important dans la population ou la séroprévalence est inférieure
à 30%, ce qui est le cas dans les pays industrialisés chez les sujets de moins de 50 ans.
Finalement, la stratégie vaccinale est à définir suivant le contexte épidémiologique, les moyens
disponibles et les objectifs de santé publique. Dans les pays de forte endémicité pour le virus de
l’hépatite A, l’immunité collective développée dès l’enfance rend inutile tout programme vaccinal en
l’absence de fourniture d’eau potable et d’assainissement. Avec le développement, la réceptivité
croissante des populations à l’infection par le VHA incite à vacciner en priorité les personnes les
95
plus exposées, ce qui n’empêche pas une circulation plus au moins occulte du VHA. Une stratégie
maximaliste, visant l’éradication de l’hépatite A, peut aussi être discutée ; elle passerait par une
vaccination généralisée des jeunes enfants, avant l’âge de la vie en collectivité.
Les campagnes systématiques menées dans les pays de forte endémicité ont ciblé essentiellement
l’enfant ce qui permettra de réduire le taux d’incidence même chez l’adulte non vacciné.
96
Chapitre 13
Vaccination anti-rubéolieuse
Y-a-il un risque à vacciner un enfant contre la rubéole alors que sa maman est enceinte ?
Comme la plupart des virus vaccinaux vivants atténués, le virus vaccinal de la rubéole a perdu
le pouvoir de diffusion que possède le virus sauvage. Aucune étude n’a mis en évidence une
contamination vaccinale, clinique ou sérologique dans l’entourage d’un enfant ayant reçu une
vaccination rubéoleuse.
Comme il s´agit d’un vaccin vivant atténué, il faut éviter d’administrer le vaccin contre la rubéole à une
femme enceinte. Cette recommandation est basée sur des arguments théoriques car, à ce jour, aucun
cas d’embryopathie rubéoleuse n´a été rapporté chez les femmes ayant reçu accidentellement un
vaccin durant la grossesse, même si des infections asymptomatiques du fœtus ont été observées
Toute femme en âge de procréer et qui doit recevoir le vaccin doit être informée de l’existence de
ce risque théorique d’effet tératogène. Il faut se renseigner sur l’éventualité d’une grossesse avant
de vacciner et s´en abstenir en cas de réponse positive. Il n’y a pas lieu d’exclure la possibilité
d’une grossesse méconnue avant de vacciner. Toute femme en âge de procréer doit être avisée
d’éviter toute grossesse dans le mois qui suit la vaccination. Il n’est pas justifié de recommander une
interruption de grossesse en cas de vaccination accidentelle dans le mois qui précède la conception
ou après celle-ci.
La grossesse constitue la seule contre-indication car le virus même atténué peut traverser la barrière
placentaire. Ceci doit donc être évité bien qu´on n´ait pas pu démontrer que le vaccin ait une action
tératogène. Il est recommandé de vacciner garçons et filles au cours de la 2 année avec le vaccin
ème
RRO. Une deuxième dose est maintenant administrée à 6 ans avec le vaccin contre la rougeole.
Enfin, il est recommandé de vacciner les femmes séronégatives à condition d’être sous contraception
1 mois avant, 2 mois après la vaccination.
L’allaitement n´est pas une contre-indication à la vaccination contre la rubéole. S´il est vrai qu´on a
isolé le virus provenant du vaccin dans le lait maternel, on n´a observé aucun cas de transmission
chez les nourrissons.
97
Chapitre 14
Vaccination anti-varicelleuse
99
les professions de santé et les personnes au contact des malades immunodéprimés, mais aussi
certains membres des professions enseignantes ou même les jeunes femmes, non enceintes, mais
en âge d’avoir des enfants sans historique d’éruption varicelleuse (ceci éviterait de faire la sérologie)
(vaccination faite en deux injections à un ou deux mois d’intervalle). Cependant, la grande variété des
méthodes de dosage des anticorps anti-VZV témoigne des difficultés à obtenir une fiabilité parfaite de
tels dosages en routine. Le recours à cette pratique pour sélectionner des candidats séronégatifs à la
vaccination alourdit le prix de cette vaccination.
Existe-t-il un risque de contamination pour l’entourage après la vaccination d’un enfant contre
la varicelle ?
Le risque de transmission dépend de l’existence d’une éventuelle éruption post-vaccinale. Plus
de 96 % des enfants ne présentent pas d’éruption et sont donc considérés comme non contagieux
(aucun cas de transmission décrit).
1 dose 2 doses
Atteinte du “seuil protecteur” (%): 85.7% 99.6%
Taux d’anticorps (mg/ml): 12.5 142.6
Immunité cellulaire 28.6 36.9
MMWR Recommendations and Reports, 22, 2007 / 56(RR04);1-40
Pour les enfants de 12 à 15 mois, le vaccin anti-VZV est recommandé et pour les enfants de 1 à 12 ans, une
2ème dose de rappel est recommandée. L’administration simultanée du vaccin RRO en un point d’injection
distinct est également sûre et efficace. Pour les adolescents et les adultes sensibles, l’administration de
2 doses à 4 à 8 semaines d’intervalle, semble plus immunogène qu’une seule dose. On ne dispose pas
de preuves suffisantes confirmant l’innocuité du vaccin anti-VZV durant la grossesse pour recommander
la vaccination des femmes enceintes sensibles, bien que le risque d’une infection liée au vaccin anti-VZV
soit probablement moindre que dans le cas d’un VZV contracté de façon naturelle. On dispose de preu-
ves raisonnables selon lesquelles l’incidence du zona serait moindre chez les sujets vaccinés. Les effets
secondaires immédiats de la vaccination semblent minimes chez les adultes et les enfants. Les éclosions
de varicelle et de zona sont bénignes et surviennent rarement. La transmission du VZV par le vaccin sur-
vient à un taux moindre qu’après une infection d’origine naturelle La crainte théorique que la vaccination
fasse augmenter l’incidence du zona se révèle non fondée. Bien que la vaccination puisse faire augmenter
l’âge moyen auquel la varicelle se déclare, la réduction globale du nombre de cas chez les adultes devrait
contrebalancer cette tendance.
100
Chapitre 15
Vaccination anti-grippale
En pratique : 2 demi-doses la première année, une demi-dose les années suivantes avant 3 ans, une
seule dose entière dès l’âge de 36 mois !
Comment décide-t-on des souches de grippe qui sont mises dans le vaccin ?
Un réseau mondial de laboratoires isole et identifie les virus propres à la grippe au fur et à mesure qu’ils
apparaissent. Une fois les virus identifiés, ils sont signalés aux centres collaborateurs sur la grippe
de l’OMS. Les vaccins sont ensuite modifiés de manière à pouvoir y inclure les souches de grippe les
plus actuelles qui présentent le plus grand risque de causer une épidémie grave et étendue.
101
Quelle attitude pratiquer chez l’asthmatique ?
Contrairement à une notion ancrée chez certains, l’asthme n’est en aucun cas une contre-indication
à la vaccination grippale. La seule contre-indication est une allergie à l’oeuf (exceptionnelle), les
vaccins commercialisés au Maroc provenant d’oeufs embryonnés de poules.
Dans l’avenir, la mise à disposition de vaccins administrables par voie nasale devrait permettre
une meilleure observance vaccinale dans cette population à haut risque, en particulier chez les
enfants.
Rappelons que les enfants à vacciner sont les patients présentant une pathologie sous-
jacente: affections broncho-pulmonaires chroniques (dont asthme, dysplasie broncho-
pulmonaire, mucoviscidose), drépanocytose, cardiopathies congénitales mal tolérées,
syndrome néphrotique, diabète, déficit immunitaire cellulaire.
102
Tableau 15.II : Personnes pour qui le vaccin contre la grippe est recommandé
- Adulte et enfants de certaines affections chroniques assez graves pour justifier un suivi
médical régulier ou des soins hospitaliers. Parmi ces affections à haut risque figurent :
Personnes à haut risque de
complications de la grippe
- Personnes en contact direct avec de la volaille infectée par le virus de l’influenza aviaire
durant les activités d’abattage.
L’administration des vaccins anti-grippaux actuellement disponibles n’est pas recommandée chez les nourrissons de < 6 mois.
103
Chapitre 16
Vaccination anti-rotavirus
105
Schéma d’administration ?
Le schéma d’administration comporte deux doses orales, séparées par un intervalle minimum de
quatre semaines. La première dose peut être administrée à partir de l’âge de 6 semaines et la
deuxième dose doit être administrée avant l’âge de 24 semaines.
Ce vaccin se présente sous forme buvable, il s’ administre donc par voie orale. Les vaccins doivent être
conservés entre + 2° et + 8°C et ne doivent pas être congelés. Le Schéma de vaccination :
- 2 doses, espacées d’au moins 4 semaines
- administration de la première dose avant l’âge de 16 semaines (à partir de 6 semaines)
- administration de la deuxième dose avant l’âge de 24 semaines.
Dans le cas où l’enfant recracherait ou régurgiterait la majeure partie de la dose administrée, une dose
unique de remplacement peut être donnée lors de la même consultation
Contre-indications ?
Les contre-indications principales concernent un antécédent d’invagination, toute pathologie du
système gastro-intestinal prédisposant aux invaginations et toute immunodéficience. Le vaccin
sera différé en cas de syndrome fébrile important ou de diarrhée aiguë. Sur la base des études
cliniques versus placebo, le vaccin n’induit pas plus d’effet secondaires comparés au placebo ou
aux autres vaccins administrés concomitamment. Le virus vaccinal est excrété dans les selles
mais sa virulence est nulle et n’entraîne pas d’infection dans l’entourage de l’enfant vacciné.
Une étude a porté sur des nourrissons en bonne santé, âgés d’environ 6 à 12 semaines, que nous avons
randomisés en deux groupes: un premier groupe a reçu trois doses orales de vaccin vivant pentavalent
contre le rotavirus humain-bovin réassorti (souche WC3), contenant les sérotypes humains G1, G2, G3, G4
et P[8] ; un deuxième groupe a reçu un placebo, à des intervalles de 4 à 10 semaines, selon un protocole
en aveugle. Une surveillance active a été réalisée, afin d’identifier les sujets présentant des évènements
indésirables graves ou autres.
Les 34 035 nourrissons du groupe vaccin et les 34 003 du groupe placebo ont fait l’objet d’une surveillance
des évènements indésirables graves. Une invagination est survenue chez 12 sujets du groupe vaccin et
chez 15 sujets du groupe placebo dans l’année suivant la première dose; notamment pour 6 sujets du
groupe vaccin et 5 sujets du groupe placebo, une invagination s’est manifestée dans les 42 jours suivant
l’administration de l’une ou l’autre des doses (risque relatif, 1,6 ; intervalle de confiance à 95 %, de 0,4 à
6,4). Le vaccin a réduit de 94,5 % la fréquence des hospitalisations et des consultations dans les services
d’urgence pour cause de gastro-entérite à rotavirus de sérotype G1-G4 survenant 14 jours ou davantage
après l’administration de la troisième dose (intervalle de confiance à 95 %, de 91,2 à 96,6 %). Dans le
106
cadre d’une sous-étude emboîtée, l’efficacité contre les gastro-entérites à rotavirus de sérotypes G1-G4
tout au long de la première saison complète de rotavirus suivant la vaccination atteignait 74 % (intervalle de
confiance à 95 %, de 66,8 à 79,9 %). L’efficacité contre les gastro-entérites sévères était de 98 % (intervalle
de confiance à 95 %, de 88,3 à 100 %).
Le vaccin a réduit de 86 % la fréquence des consultations externes pour gastro-entérite à rotavirus de
sérotype G1-G4 (intervalle de confiance à 95 %, de 73,9 à 92,5 %).
Ce vaccin s’est avéré efficace en matière de prévention des gastro-entérites à rotavirus, en diminuant les
infections sévères et les contacts relatifs aux soins de santé. Le risque d’invagination était similaire dans le
groupe vaccin et dans le groupe placebo.
Vesikari NEJM 2006; 354: 11-22
107
Chapitre 17
Vaccination contre
les papillomavirus humains
109
Durée de protection ?
La durée de protection est d’au moins 5 ans. Par ailleurs, une immunité mémoire est induite,
qui pourrait être efficacement réactivée par un rappel de vaccin si nécessaire. La vaccination
est généralement bien tolérée. Les réactions locales sont certes fréquentes, mais bénignes.
Ces vaccins étant nouveaux, il n’est pas encore possible d’exclure avec certitude un risque rare
(1 à 10 par million) d’effet indésirable grave.
110
sur l’efficacité de la protection chez les garçons. Les vaccins ayant démontré leur efficacité en
territoire muqueux (col), aucune donnée n’est disponible sur la protection en territoire cutané chez
l’homme (pénis). Cependant, l’introduction d’un vaccin quadrivalent incluant les HPV 6 et 11 et dont
le bénéfice pour prévenir les condylomes acuminés est potentiel va certainement ouvrir les voies de
cette vaccination aux jeunes garçons au titre de cette maladie.
Posologie ?
Le schéma de primo-vaccination comporte trois doses de 0,5 ml administrées à 0, 1 et 6 mois. Si un
autre schéma de vaccination s’avère nécessaire, la deuxième dose doit être administrée au moins
1 mois après la première et la troisième dose au moins 3 mois après la deuxième. Les trois doses
doivent être administrées en moins d’1 an. La nécessité d’une dose de rappel n’a pas été établie. Le
vaccin doit être administré par voie IM (deltoïde ou région antérolatérale supérieure de la cuisse).
111
Tableau 17.I : Impact des différentes stratégies de vaccination
Tous
Pré-adolescents Pré-adolescents/ Jeunes femmes
(1 groupe d'âge) Adolescents 18-25 ans
Opportunité de
vaccination existante +++ ++ ++
Taux de couverture
vaccinale attendue +++ ++ +/++
112
le cancer du col
Pour optimiser l'effet sur le cancer du col de l'utérus et sur toutes les infections associées à l'HPV
Débuter la vaccination chez les pré-adolescentes si une opportunité peut être trouvée
L’ajouter chez les adolescentes plus âgées et les jeunes femmes
Partie 6
Vaccination et situations particulières
113
Chapitre 1
Vaccination et Grossesse
115
La crainte de vacciner une femme enceinte avec un vaccin vivant atténué justifie la contre-
indication du vaccin de la rubéole chez la femme enceinte. Mais une crainte supplémentaire
s’ajoute : celle de vacciner par méprise une femme dont la grossesse n’est pas connue avec
un vaccin qui aurait un pouvoir tératogène.
La sécurité du vaccin pratiqué pendant une grossesse par inadvertance a fait l’objet de
nombreuses publications de séries plus ou moins longues, principalement aux USA. Dans
la plus longue cohorte de 1176 femmes vaccinées 3 mois avant ou après la conception 560
ont reçu la souche RA27/3. Le CDC ne retient aucune rubéole malformative chez les 522
nouveau-nés vivants. Dans d’autres séries aucune rubéole congénitale n’a été relevée. Par
conséquent, le CDC et l’ACIP conseillent de ne pas interrompre une grossesse en cas de
vaccination par inadvertance, puisque le risque théorique est de 1,2%. La vaccination contre
la rubéole chez les femmes en âge de procréer ne doit être effectuée qu’après avoir vérifié
l’absence de grossesse.
116
Tableau 1.I : Indication durant la grossesse
Contre-indiqué
Aucun effet sur le foetus mais risque
Contre la varicelle Immuniser les femmes réceptives
théorique associé au vaccin vivant atténué.
après l’accouchement.
A envisager si la femme enceinte doit être
Salk contre la Non contre-indiqué protégée immédiatement (situation à haut
poliomyélite risque/voyage).
Aucun effet connu sur le fœtus.
Généralement contre-indiqué
Aucune donnée sur l’innocuité pour le fœtus
Contre la fièvre à moins qu’il soit impossible
mais on n’a pas observé de complications
jaune d’éviter un voyage dans une zone
chez des fœtus exposés.
d’endémie à haut risque.
Contre la grippe Sûr Aucun effet secondaire.
Il est prudent de retarder l’immunisation
Non contre-indiqué comme
Contre la rage pré-exposition à moins qu’il y ait un risque
prophylaxie post-exposition.
important d’exposition.
117
Chapitre 2
Vaccination et Maladies chroniques
Les néphropathies ne sont plus considérées comme des contre-indications systématiques : une pro-
téinurie isolée même chronique ne constitue pas une contre-indication ; un syndrome néphrotique pur
et primitif ne doit pas être vacciné en poussée et, il est de règle d’attendre au moins un an après la
disparition de la protéinurie.
Le diabète n´est pas une contre-indication à la vaccination.
Les antécédents de convulsions fébriles non liées à une injection vaccinale ne constituent pas en eux-
mêmes une contre-indication à la vaccination ; il est particulièrement important sur ce terrain de sur-
veiller la température et de donner régulièrement un traitement antipyrétique pendant les quarante-huit
heures suivant la vaccination. Les antécédents de convulsions non fébriles, non liées à une injection
vaccinale antérieure, doivent faire l’objet d’un avis de spécialiste avant toute décision de vaccination.
Un enfant atteint d’hémophilie ou d’autres maladies hémorragiques peut-il être vacciné sans
problèmes ?
Lorsque l’enfant à vacciner souffre d’une maladie hémorragique, il faut utiliser une aiguille de petit
calibre et de la longueur appropriée. Après l’injection, on doit appliquer une pression, mais sans
friction, sur le point d’injection pendant au moins 5 minutes après l’injection. L’administration peut
être faite par voie SC. Si l’on craint que l’injection puisse induire une hémorragie, on peut faire en
sorte qu’elle soit donnée peu de temps après l’administration d’un facteur de coagulation.
Bien que certains facteurs doivent être pris en considération lorsqu’on vaccine des personnes atteintes
de troubles hémorragiques, celles-ci devraient recevoir tous les vaccins recommandés conformément
aux calendriers courants.
Avant d’administrer le premier vaccin aux enfants à l’âge de 2 mois, les cliniciens devraient
s’assurer de l’absence de symptômes ou de signes compatibles avec un trouble hémorragique non
diagnostiqué. Si de tels signes et symptômes sont présents, un diagnostic devrait être posé avant le
début de l’immunisation.
Les personnes qui suivent un traitement à faibles doses d’acide acétylsalicylique et à l’héparine ne
courent pas un plus grand risque de complications et peuvent être immunisées sans danger par voie
IM ou SC sans qu’on doive interrompre leur traitement.
En général, les injections SC sont utilisées de préférence aux injections IM dans cette population,
et cette voie devrait être envisagée lorsqu’on sait que l’efficacité dans les deux cas est la même, en
particulier si une personne souffre d’un trouble hémorragique irréversible
119
Faut-il vacciner sans problèmes des enfants ayant une maladie neurologique ?
Les enfants atteints d’un trouble neurologique peuvent recevoir les vaccins administrés systéma-
tiquement. Pour ceux qui présentent des possibilités de crises dont une fièvre pourrait exaspérer,
l’on peut utiliser des posologies prophylactiques de paracétamol (15 mg/kg). Antérieurement, la
vaccination contre la coqueluche était reportée dans le cas d’un enfant atteint d’une pathologie
neurologique évolutive. Cette précaution permettait d’éviter que les manifestations de la maladie
neurologique ne soient confondues avec les effets secondaires de la vaccination. Actuellement,
cette contre-indication n’est plus justifiée étant donné que l’on a maintenant des vaccins acellulai-
res. Les études ont démontré que les réactions indésirables associées à l’administration du vaccin
acellulaire contre la coqueluche, telles que la fièvre et les convulsions, ne sont pas plus fréquentes
que les réactions qui sont associées à l’administration du vaccin DT.
120
Une myasthénie est-elle une contre-indication aux vaccinations ?
La myasthénie rentre dans le cadre des maladies auto-immunes. La revue de la littérature médi-
cale n´identifie aucune évidence que cette maladie puisse être déclenchée ou exacerbée par une
vaccination. Les précautions sont d’être à distance d’une poussée et de tenir compte d’éventuels
traitements immunosuppresseurs.
121
Les vaccinations doivent donc être réalisées selon le calendrier habituel, les limitations ne concer-
nant que les vaccins vivants atténués lors des périodes de corticothérapie à forte dose. Il convient
d’insister particulièrement sur la vaccination contre le pneumocoque.
La grippe constitue également un risque important en cas de syndrome néphrotique et une vacci-
nation annuelle est recommandée.
Dès lors qu´il existe une insuffisance rénale, les risques liés à l’hémodialyse et à une éventuelle
transplantation doivent être envisagés et la vaccination contre l’hépatite B doit être systématique.
La possibilité d’une transplantation constitue l’une des indications reconnues du vaccin varicelle
chez l’enfant séronégatif de plus de 12 mois. La vaccination doit comporter deux injections à un
mois d’intervalle au moins et doit être réalisée suffisamment tôt pour ne pas interférer avec une
éventuelle proposition de transplantation (théoriquement contre-indiquée dans les 6 semaines qui
suivent la vaccination). Il en va de même pour tous les vaccins vivants atténués qui doivent être
pratiqués le plus tôt possible.
Vaccinations et cirrhose :
• Pas de contre-indication vaccinale mais discuter bénéfice/risque des vaccins vivants atténués
• Prévoir vaccination si possible en début de prise en charge
• Vaccination recommandée:
- vaccinations du calendrier vaccinal
- pneumocoque
- grippe
- hépatite A et B
122
Chapitre 3
Vaccination et allergies
Des réactions allergiques sont-elles possibles après une vaccination ?
Certains composants des vaccins peuvent causer des réactions allergiques. Ces réactions d’hy-
persensibilité peuvent être locales ou systémiques et peuvent aller de symptômes légers à un choc
anaphylactique sévère. Ainsi, certains vaccins comme DTC sont fréquemment associés avec des
réactions locales ou systémiques comme une rougeur, une douleur et de la fièvre. Ces réactions
ne sont probablement pas liées à une sensibilité spécifique aux composants du vaccin. Il est re-
commandé alors de toujours disposer d’adrénaline injectable dans son réfrigérateur, et de garder la
personne vaccinée sous surveillance pendant les 30 à 60 minutes qui suivent l’injection.
Les composants pouvant déclencher une réaction allergique sont relativement nombreux : antigène
vaccinal, protéine animale, antibiotique, agent conservateur ou stabilisant. Il faut se référer à la notice
du producteur pour contrôler la présence d’un de ces allergènes potentiels. La protéine animale la
plus communément retrouvée est la protéine de l’oeuf (préparation sur des oeufs embryonnés de pou-
let ou sur des cultures de cellules embryonnaires de poulet). Habituellement les personnes qui sont
capables de manger des oeufs ou des produits à base d’oeufs en toute sécurité peuvent recevoir ces
vaccins. Le simple interrogatoire semble donc une mesure suffisante pour déterminer s’il y a risque ou
non de réaction allergique. Les personnes avec une histoire de choc anaphylactique ou de réactions
allergiques graves aux oeufs ou aux protéines d’oeufs (ce qui est extrêmement rare) ne devraient pas
recevoir ces vaccins. Néanmoins, selon des publications récentes, le RRO, préparé sur cultures de
fibroblastes d’embryon de poulet, peut être administré aux enfants présentant une allergie aux oeufs,
dans un environnement médical adéquat. (Parmi les vaccins contenant des protéines d’oeufs, citons
notamment ceux contre la rougeole, les oreillons, la grippe, la fièvre jaune…).
Certains vaccins contiennent des traces d’antibiotiques auxquels les patients peuvent être allergi-
ques. Aucun vaccin actuellement recommandé ne contient de pénicilline, ni de dérivés de pénicilline.
La valeur d’un test cutané effectué avant une vaccination pour détecter les réactions d’hypersensibi-
lité éventuelle semble limitée. Le test peut en effet se révéler négatif chez des patients dont les an-
técédents suggèrent pourtant une réaction anaphylactique à un vaccin. Par contre, il peut être positif
pour un vaccin et être malgré tout suivi d’une vaccination bien tolérée pour le même vaccin. De plus,
le test lui-même n’est pas sans danger.
123
Chez l’enfant allergique, il faut s´en tenir à certaines précautions :
- ne pas vacciner l’enfant lors d’une poussée évolutive de sa maladie ;
- s’assurer que le vaccin utilisé ne contient pas d’antibiotiques réputés dangereux tels que la
pénicilline ou streptomycine
- prescrire un antihistaminique le jour de la vaccination et à poursuivre une dizaine de jours, sauf
pour le BCG.
Pendant de nombreuses années, l’existence d’un terrain atopique a été considérée comme une
contre-indication, parfois absolue, des vaccinations, par crainte d’induire une sensibilisation de type
anaphylactique aux constituants antigéniques des vaccins ou de majorer les symptômes liés aux
allergènes environnementaux. On sait maintenant que les vaccinations sont aussi bien tolérées chez
les topiques que chez les non atopiques, à l’exception de quelques cas particuliers, telles les allergies
aux protéines d’oeuf ou à la gélatine, qui prédisposent à des réactions, parfois graves, lors de l’injec-
tion de vaccins contenant ces substances. Ces actes de vaccination ne paraissent pas influencer sur
le risque atopique, quel que soit l’âge auquel sont effectuées les vaccinations.
Ces notions ont tout particulièrement bien été démontrées pour la vaccination anti-grippale. Cette vac-
cination, effectuée par voie IM, est bien tolérée chez les nourrissons, les enfants et les adolescents,
y compris asthmatiques.
Ainsi, d’une façon générale, en dehors de quelques contre-indications exceptionnelles, et malgré les
risques potentiels, mais exceptionnels, des vaccins, on considère actuellement que les allergiques,
asthmatiques ou non, doivent être vaccinés normalement.
Un enfant présentant un eczéma peut-il avoir une allergie à l’œuf et à d’autres composants
des vaccins ?
Un enfant qui présente un terrain atopique, sans anamnèse d’allergie vraie à l’ingestion d’œuf, peut
donc être vacciné sans risque, non seulement par les vaccins cultivés sur fibroblastes d’embryons
de poulet (vaccin rougeole oreillons rubéole), mais également, si nécessaire, par ceux cultivés
directement sur des œufs de poule embryonnés (grippe, fièvre jaune).
La crainte parfois évoquée d’exacerber un eczéma atopique par une vaccination ne repose sur
aucune donnée clinique. Ainsi, les enfants atopiques peuvent donc être vaccinés sans crainte de
voir leur état s’aggraver.
Le risque qu’une allergie alimentaire spécifique (œuf, lait de vache) induise une réaction
allergique post-vaccinale dépend de la nature de la réponse allergique observée et du type de
vaccin considéré. Un antécédent d’anaphylaxie (urticaire, œdème des muqueuses, difficultés
respiratoires, voire hypotension et choc) lors de l’ingestion d’œuf est une contre-indication absolue
à la vaccination par les vaccins produits sur œufs de poule embryonnés, qui contiennent des
traces d’ovalbumine. Cependant, ce risque vaccinal pourrait être réévalué dans les prochaines
années.
124
La vaccination anti-pneumococcique n’est pas spécifiquement recommandée chez l’enfant
asthmatique après l’âge de 2ans. Certaines études ont montré une certaine efficacité de
cette vaccination en terme de réduction du nombre de crises mais avec un niveau de preuve
relativement bas. Néanmoins, son intérêt est perdu chez l’enfant de moins de deux ans, que
l’enfant soit asthmatique ou non. On peut donc en conclure qu’un enfant de moins de deux ans
doit être vacciné même s’il est asthmatique mais qu’il n’y a pas à l’heure actuelle d’indication de
vaccination anti-pneumococcique chez l’enfant asthmatique âgé de plus de deux ans.
La vaccination contre la grippe pose un problème différent : elle est recommandée mais la
couverture vaccinale est très faible y compris chez les enfants les plus gravement atteints. Il existait
des interrogations concernant la possibilité de déclencher des crises par la vaccination mais il est
maintenant établi que la vaccination anti-grippale n’est pas associée à une exacerbation de la
maladie asthmatique. En ce qui concerne la protection, il est difficile à l’heure actuelle d’affirmer
que la vaccination anti-grippale soit associée à une diminution significative du nombre de crises.
Néanmoins, la plupart des études montrent une tendance à la diminution mais manquent de
puissance en raison du faible nombre d’enfants vaccinés. Au total, la vaccination contre la grippe
est recommandée chez l’enfant asthmatique, elle est sûre et il est vraisemblable qu’elle apporte un
bénéfice, notamment dans les formes les plus sévères sauf les asthmes sous corticothérapie.
Les recommandations actuellement élaborées nous permettent de dire que pratiquer des tests cutanés
avant une vaccination RRO ou des injections de dilutions vaccinales successives est sans beaucoup
d’importance. Une anamnèse d’allergie non anaphylactique (urticaire, éruption) à l’ingestion d’œuf auto-
rise naturellement la vaccination RRO. Cette allergie ne représente pas non plus une contre-indication à
la vaccination par les vaccins produits sur œufs de poule embryonnés. Toutefois, de nombre praticiens
utilisent par précaution une couverture anti-histaminique pendant les deux à trois jours qui suivent cette
vaccination. Les antécédents d’allergie à une dose précédente de vaccin représentent une contre-indi-
cation, soit absolue (si anaphylactiques), soit relative (symptômes non anaphylactiques), à poursuivre
d’emblée la vaccination et justifient une évaluation allergologique de l’ensemble des composants (antigè-
nes, antibiotiques, comme la néomycine, adjuvants, conservateurs comme la gélatine…) contenu dans
le vaccin incriminé, afin de déterminer les risques relatifs et les éventuelles précautions nécessaires.
125
Tableau 3.II : Posologie appropriée d’adrénaline selon l’âge
Age Posologie
* Pour les enfants dont l’âge se situe entre les âges indiqués, il faut déterminer la dose de façon approximative, le volume à utiliser
se situant entre les valeurs indiquées ou étant augmenté à la dose supérieure de la plus proche, selon ce qui est plus pratique.
** Si la réaction est légère, on peut envisager une dose de 0,3 ml.
126
Antécédent d’allergie à l’œuf
NON OUI
127
• Vaccination à l’hôpital avec
NON OUI surveillance pendant 2 heures
• Possibilité de traitement d’un choc
Source: Khakoo G.A. et lack G, Guidelines for measles vaccination in egg-allergic children, clin Exp Allergy 2000; 30: 288-293.
(1) Asthme “actif”: nécessité d’un traitement préventif régulier par les corticoïdes inhalés ou d’autre médicaments.
(2) Difficultés respiratoires, respiration bruyante, stridor, cyanose, pâleur, troubles de la conscience, hypotension.
Chapitre 4
Vaccination et immunodépression
Comment peut-on vacciner les enfants immunodéprimés ?
Les immunodéprimés ne peuvent recevoir que certains vaccins; les autres sont totalement contre-
indiqués. On retiendra que pour des enfants immunodéprimés :
- Des vaccinations spécifiques peuvent être indiquées, en raison de la susceptibilité à certains
germes pathogènes;
- Les personnes sévèrement immunodéprimées ne recevront pas de vaccins vivants atténués;
- Les vaccins tués ou inactivés ne représentent pas de danger pour les personnes
immunodéprimées, et ces vaccins ont les mêmes indications que chez les person-
nes en bonne santé.
- Mais certains états d’immunodépression s’accompagnent de risques particuliers et
rendent nécessaires d’autres immunisations actives : par exemple contre le pneumocoque,
le méningocoque, l’Haemophilus influenzae type b…
- La réponse immunitaire des personnes immunodéprimées est moins bonne que celles de
sujets sains : des doses plus fortes ou des rappels plus fréquents sont donc parfois requis.
Quelles précautions à prendre en cas de prise concomitante de corticoïdes ?
Les corticoïdes peuvent présenter une interaction avec certains vaccins. D’une part, la corticothé-
rapie réduit la réponse vaccinale. D’autre part, la prise d’une dose équivalente à 2 mg/kg ou de 20
mg par jour de prednisone pendant plus de 15 jours, est considérée comme suffisamment immuno-
dépressive pour remettre en cause la sécurité d’administration d’un vaccin vivant atténués. Ainsi,
il est recommandé de respecter un intervalle d’un mois entre la fin du traitement prolongé par voie
générale et la vaccination par un vaccin vivant atténué.
Il n’y a pas de problème lors :
- de traitement corticoïde de courte durée (moins de 2 semaines);
- de traitement donné à faibles doses, ou au long cours avec un dérivé de courte durée d’action
en prises alternées 1 jour sur 2;
- de traitement à doses physiologiques (traitement de substitution);
- d’usage en intra-articulaire, en topiques ou en aérosols.
Les corticoïdes peuvent causer une immuno-suppression variable selon la dose et la durée du traite-
ment, de même que selon son mode d’administration. L’expérience montre que, lors de l’administration
de doses à 2 mg/kg par jour de prednisone, ou équivalant à un total de 20 mg/jour pour un enfant de
plus de 10 kg pendant plus de quatorze jours, des problèmes peuvent survenir lors de l’administration
de vaccins vivants. En conséquence : l’administration de traitements cutanés ou par aérosol, oculaires,
articulaires, ne provoque pas d’immuno-suppression suffisante pour contre-indiquer l’administration de
vaccins viraux vivants. Si une immuno-suppression clinique ou biologique survenait à la suite d’une
administration prolongée, il faudrait surseoir aux vaccinations pendant un mois après l’arrêt du traite-
ment.
- Les enfants recevant une dose physiologique, ou des doses faibles ou modérées (< 2 mg/kg par
jour ou < 20 mg/jour si leur poids est supérieur à 10 kg), quotidiennement ou un jour sur deux, peu-
vent recevoir les vaccins viraux vivants.
- Les enfants recevant des doses de 2 mg/kg par jour de prednisone, ou équivalant à un total de
20 mg/jour pour un enfant de plus de 10 kg pendant moins de quatorze jours, peuvent recevoir les
vaccins viraux vivants.
- Les enfants recevant des doses de 2 mg/kg par jour de prednisone, ou équivalant à un total de 20
mg/jour pour un enfant de plus de 10 kg pendant plus de quatorze jours, ne doivent pas recevoir de
vaccins viraux vivants avant au moins un mois après la fin du traitement.
- Les enfants qui souffrent d’une immunodéficience ou d’une maladie potentiellement immunosup-
pressive et qui reçoivent des corticoïdes locaux ou systémiques ne doivent pas recevoir de vaccins
viraux vivants
129
L’administration récente d’immunoglobulines humaines peut-elle entraver la réponse vac-
cinale ?
L’immunisation passive au moyen de produits d’origine humaine peut entraver la réponse immu-
nitaire aux vaccins à virus vivants atténués. Dans le cas du vaccin contre la rougeole et de celui
contre la varicelle, l’intervalle recommandé entre l’administration d’immunoglobulines ou d’autres
produits sanguins et une vaccination subséquente varie de 3 à 11 mois, selon le produit spécifique
et la dose administrée.
130
La capacité du système immunitaire à réagir à des stimulations antigéniques existe dès la naissance.
Les nouveau-nés sont capables de fabriquer des IgM, IgG ou IgA, de développer des Th1, Th2
ou des LT cytotoxiques, de répondre à de nombreux agents pathogènes et d’avoir d’excellentes
réponses immunitaires à de nombreux vaccins (y compris l’hépatite B et le BCG). En revanche,
leur réponse aux antigènes thymo-indépendants (polysaccharidiques) est médiocre, ce qui explique
la susceptibilité des nourrissons à ce type d’infections dans les 2 premières années de vie. Selon
les études sur la diversité des récepteurs antigéniques, le système immunitaire aurait une capacité
théorique calculée de réponse simultanée à 1 milliard d’antigènes, ce qui correspondrait à environ
10000 vaccins différents !
131
des anticorps, lorsqu’il est disponible. Le vaccin contre la grippe devrait être administré avant la
saison grippale, au moins 6 mois après la greffe. Le vaccin RRO peut être administré 2 ans après
la greffe, à moins qu’une thérapie immunosuppressive soit en cours. Le vaccin BCG est en tout
temps contre-indiqué.
Dans le cas des allogreffes de moelle, le transfert d’immunité s’épuise souvent et la reconstruction
immunitaire est perturbée par les phénomènes de réaction du greffon contre l’hôte. On attendra donc
12 mois avant de reprendre les vaccins inactivés après dosages d’anticorps (revaccination complète
le plus souvent nécessaire) et 24 mois pour les vaccins vivants.
Vaccinations pré-transplantation :
- Mise à jour des vaccinations anti-diphtérie tétanos-polio
- Vaccination contre HBV et VZV (sauf si transplantation imminente) des enfants non immuns
- Vaccination contre le pneumocoque
- Vaccination contre le VHA des sujets en attente de transplantation hépatique
132
Chapitre 5
Vaccination et VIH
Quelle épidémiologie existe au Maroc?
• Une épidémie concentrée :
- Estimation de la prévalence globale : 0,08%
- Nombre de cas de Sida maladie cumulé jusqu’au juin 2007 : 2306 cas
- Nombre de bénéficiaires d’un traitement anti-rétroviraux en 2006 : 2 000
- Estimation des personnes vivant avec le VIH : 20 000 - 26 000
- Stade C à la 1ère consultation : 66%
• Une épidémie active et évolutive :
- Temps de doublement de l’épidémie < 3 ans
- Transmission hétérosexuelle : 78%
- Pourcentage de femmes : 39% en 2006
- Déplacement du foyer de l’épidémie de Casablanca vers le sud : Agadir, Marrakech
• Une épidémie pédiatrique méconnue :
- Nombre d’enfants suivis jusqu’en Septembre 2007 : 160 cas cumulés
(Rabat : 42, Casablanca : 73, Marrakech 11 cas, Agadir 26 cas, autres centres : 8)
- Prévalence VIH chez la femme enceinte 0.06%
- soit environ 700 enfants nés de mères infectées par le VIH
- Transmission mère-enfant du VIH 25% - 35 %
- Estimation de l’incidence annuelle des cas pédiatriques : 175 - 245 cas par an d’enfants infectés
133
L’infection avec le VIH peut permettre une réplication plus importante que d’ordinaire des vaccins
vivants atténués. Des complications sérieuses ont suivi l’administration du BCG et du vaccin contre la
variole à des adultes infectés par le VIH. Toutefois, certaines données laissent penser que les vaccins
systématiquement administrés aux enfants ne sont pas dangereux pour les enfants porteurs du virus
VIH.
De plus, rien ne prouve que l’immunisation avec les vaccins courants provoque la détérioration de la
condition clinique chez les personnes infectées par le virus VIH. Il n´est donc pas justifié de dépister
systématiquement l’infection asymptomatique au VIH avant l’immunisation.
L’infection à VIH peut nuire à la réaction immunitaire provoquée par le vaccin. On ne connaît pas encore
l’efficacité de divers vaccins chez les personnes infectées par le VIH.
Les enfants atteints d’une infection asymptomatique à VIH devraient être vaccinés conformément au
programme habituel d’immunisation pour les nourrissons et les enfants. On remplace le VPO par le
VPI afin de réduire les risques de transmission des virus du vaccin oral aux sujets-contacts infectés
par le VIH. Le vaccin vivant atténué RRO peut être donné au temps prévu. En ce qui concerne les
enfants symptomatiques infectés par le VIH, le RRO n´est pas normalement recommandé, mais on
peut administrer le vaccin antirougeoleux vivant (ou le ROR s´il n´est pas disponible) s´il y a des cas de
rougeole dans la collectivité.
Les personnes de tout âge infectées par le VIH devraient recevoir le vaccin anti-grippal et le vaccin
anti-pneumococcique, de même que le vaccin contre l’hépatite B, au besoin. Le BCG et le vaccin contre
la fièvre jaune ne sont pas recommandés pour les individus infectés par le VIH.
Faut-il vacciner de façon indiscriminée par le BCG les enfants nés de mères VIH + ?
Plusieurs études ont été menées qui ont essayé de répondre à cette question liée à l’application
du PEV. Les recommandations de l’OMS étant très claires, en dehors des enfants symptomatiques
VIH + chez lesquels la vaccination par le BCG est contre-indiquée, chez les autres enfants la vac-
cination reste indiquée d’autant plus que l’épidémie tuberculeuse est importante. Deux questions
se posent. La vaccination est-elle associée à un plus grand nombre d’incidents et d’accidents
secondaires dans ce groupe d’enfants? La vaccination est -elle efficace?
En ce qui concerne la première question, l’étude de Lallemant-Le-Cœur et al montre un nombre
équivalent d’incidents loco-régionaux chez les enfants nés d’une mère VIH + ou de mère VIH -.
Une réponse très partielle a été apportée à la deuxième question. La fréquence et l’intensité des
réactions tuberculiniques semblent être inférieures chez les enfants nés de mère VIH + surtout
chez ceux qui développent un SIDA secondairement. Aucune étude documentée ne concerne
l’efficacité du BCG quant à sa capacité de diminuer le nombre de tuberculoses quelque soit son
mécanisme de survenue (réactivation ou réinfection) chez le sujet VIH +.
134
Tableau 5.II : Vaccination des personnes qui présentent un déficit immunitaire
135
Recommandé
Hépatite A Usage si indiqué** Usage si indiqué** Usage si indiqué Usage si indiqué Usage si indiqué
IM : intramusculaire
° Le produit utilisé varie selon l’âge
* Les calendriers de vaccination systématique devraient être suivis et les doses de rappel adaptées à l’âge devraient être administrées.
† Vaccination ou revaccination recommandée avec ou sans vérification de la réponse sérologique.
** Recommandé pour les candidats à la transplantation qui souffrent d’une maladie chronique du foie.
‡ La plupart des enfants séropositifs pour le VIH peuvent recevoir la première dose du RRO sans risque notable. L’administration de la deuxième dose de RRO (en particulier chez les
adultes) doit être évaluée au cas par cas.
*** À envisager après 24 mois chez les femmes séronégatives avant la grossesse.
Tableau 5.III : Vaccination des personnes qui présentant un déficit immunitaire
Maladie rénale
Déficit immunitaire Transplantation Après une Greffe de
Vaccin VIH/sida chronique/ Hyposplénie ou asplénie
grave d’organe plein moelle osseuse
dialyse
A envisager
seulement Recommandé avant A envisager
dans les cas la transplantation après 24 mois
Varicelle de maladie Contre-indiqué A envisager après (aucun traitement Recommandé Usage indiqué
asymptomatique 24 mois (traitement suppresseur aucune
et légèrement suppresseur au min) RGH)
symptomatique.
136
Oral Oral Oral Oral
Contre-indiqué Contre-indiqué Contre-indiqué Contre-indiqué Si indiqué, utiliser Si indiqué, utiliser la
Oral-typhoïde
(utiliser le vaccin (utiliser le vaccin par (utiliser le vaccin par (utiliser le vaccin par la voie IM voie IM
par voie IM plutôt) voie IM plutôt) voie IM plutôt voie IM plutôt
Est-elle aussi efficace et bien tolérée chez le prématuré que chez le nouveau-né à terme ?
La réponse immunitaire aux vaccins courants (diphtérique, tétanique, coquelucheux, Hib, polio)
mesurée après la première dose administrée à l’âge de 2 mois est un peu plus faible chez le
prématuré que chez le nourrisson à terme. Mais la réponse optimale est atteinte dès la troisième
dose, et normale après rappel quand celui-ci est indiqué.
La vaccination coquelucheuse est particulièrement indiquée en raison du risque accru de
complications de la maladie chez le prématuré, et de la difficulté du diagnostic (apnées fréquentes).
Après vaccination avec le vaccin à germes entiers inactivés, 96 % de réponses positives ont
été observées. Après vaccination avec le vaccin acellulaire, les taux moyens d’anticorps sont
inférieurs chez les prématurés, mais 93,5 % des enfants sont protégés. À noter que des effets
secondaires de type apnée ont été décrits après une vaccination comportant la composante
coqueluche, qui ne sont pas rapportés au vaccin coquelucheux. La tolérance excellente n’élimine
pas complètement le risque d’apnée. La recommandation est donc de vacciner l’enfant avant sa
sortie de l’hôpital et de le garder sous surveillance pendant les quarante-huit heures qui suivent.
- 12 mois
Rougeole, rubéole, oreillons
- Si collectivité : 9 mois
137
Les prématurés souffrant de problèmes respiratoires chroniques devraient recevoir, dès l’âge de
6 mois, le vaccin contre la grippe, annuellement à l’automne (2 doses).
Du fait de l’immaturité de son système immunitaire et de sa carence en anticorps maternels, transmis
essentiellement au cours du troisième trimestre de la grossesse, le prématuré est un enfant particu-
lièrement à risque face aux infections. Plusieurs études ont cherché à déterminer les réponses aux
antigènes du calendrier vaccinal chez les enfants prématurés.
Leurs résultats ont permis de définir certaines règles pour la vaccination de ces enfants. Il a été
ainsi établi que les prématurés doivent être vaccinés dès l’âge de deux mois, en se referant à l’âge
chronologique et sans tenir compte de l’âge gestationnel. La coqueluche et les infections invasives
à Haemophilus influenzae b étant les deux types d’infections les plus redoutables pour ces enfants,
le vaccin pentavalent ou hexavalent doivent être administrés comme chez l’enfant à terme, à deux,
trois et quatre mois. Chez les nouveau-nés de mère porteuse de l’antigène HBs, le vaccin hépatite B
est indiqué dès la naissance, la deuxième dose à un mois, la troisième dose entre six et douze mois.
Si la mère est HBs négative, l’enfant sera vacciné à l’âge de deux mois ou lorsqu´il aura atteint un
poids de 2 kg. Le BCG peut être diffèré, sauf si l’enfant est exposé à un risque particulier de conta-
mination. Enfin, le vaccin contre la grippe (deux demi doses de vaccin adulte à un mois d’intervalle)
est indiqué après l’age de six mois chez les enfants présentant une bronchodysplasie pulmonaire.
Chez les nouveau-nés prématurés de moins de trente-deux semaines, les vaccinations, en particulier
coquelucheuse, peuvent être à l’origine d’apnées survenant, selon les études, dans 10 a 30 % des
cas, essentiellement lors de la première injection vaccinale. Ce risque d’apnée est d’autant plus
important que l’enfant est de faible poids, qu´il a des antécédents d’apnée ou qu´il présente une
dysplasie broncho-pulmonaire. Il est donc conseillé, chez les prématurés de moins de 32 semaines,
de pratiquer la première injection de vaccin avant la sortie du service de néonatologie et de la faire
sous monitoring poursuivi durant 48 heures. Si une apnée survient lors de cette première injection,
il est préconisé de faire les injections suivantes également sous monitoring et surveillance prolon-
gée. En l’absence d’apnée, la vaccination peut être poursuivie dans les mêmes conditions que chez
l’enfant à terme.
Les enfants nés prématurément pourront être vaccinés au même âge chronologique, selon le même
schéma et avec les mêmes précautions que les enfants nés à terme. Le poids à la naissance et la
taille ne sont généralement pas des facteurs qui devraient intervenir dans la décision de postposer
une vaccination de routine.
Une dose entière de chaque vaccin, telle que recommandée usuellement, sera utilisée. Des doses
divisées ou réduites ne sont pas recommandées.
Comme tout autre bébé, l’enfant prématuré né d’une mère porteuse de l’HBsAg recevra aussi vite
que possible après la naissance une immunoprophylaxie combinant des immunoglobulines anti-hépa-
tite B et la première d’une série de vaccinations contre l’hépatite B.
Toutefois, la réponse au vaccin contre l’hépatite B peut être sub-optimale chez les prématurés de
moins de 2 000 g. Néanmoins, la vaccination d’un prématuré né de mère porteuse de l’hépatite B de-
vrait se faire immédiatement après la naissance selon le protocole (4 doses de vaccin à J0, J30, J60
et 6ème mois et immunoglobulines si disponible). Dans les autres circonstances, il est recommandé de
reporter la vaccination lorsqu’elle est jugée pertinente jusqu’à ce que l’enfant pèse au moins 2 000
g, ou jusqu’à l’âge de 2 mois.
138
Tableau 6.II : Prévention de l’hépatite B chez les nouveau-nés à terme et prématurés
0 0
Se reporter 0 0
Schémas vaccinaux (mois 1 1
au calendrier 1 1
2 2
139
de vie)
vaccinal 6 6
6 6
Selon la destination, le mode de voyage et/ou le type de séjour (saison, altitude…), divers vaccins
peuvent être exigés ou recommandés.
Le seul vaccin exigé dans certains pays est celui contre la fièvre jaune. Le vaccin n’est disponible
que dans les centres de vaccination reconnus par des accords internationaux, seuls habilités à
remplir le certificat ad hoc
Selon la destination et les activités prévues : la méningite à méningocoque A, C, et ACWY,
l’encéphalite japonaise, l’encéphalite à tiques d’Europe Centrale….
Fièvre jaune
Rappelons que les zones endémiques se situent dans les zones intertropicales d’Afrique et d’Amé-
rique (Fig 7.1). Au Maroc, la vaccination contre la fièvre jaune ne peut être effectuée que dans un
centre habilité à l’effectuer (Institut Pasteur).
La vaccination anti-amarile est obligatoire pour la plupart des pays d’Afrique tropicale (Afrique du
Sud et Madagascar exclue) et d’Amérique du Sud (sauf Argentine et Chili). Elle est indispensable
car, même dans les zones où il n’y a pas eu de cas de fièvre jaune depuis plus de 40 ans, celle-ci
peut réapparaître, par exemple à l’occasion d’une déforestation.
La vaccination anti-amarile, indiquée à partir de l’âge de 12 mois et possible à partir de 6 mois, est à
faire 10 jours avant le départ et a une validité de 10 ans. Les contre-indications sont rares : allergie
à l’oeuf ou à l’un des composants et déficits immunitaires. Il faut cependant rester méfiant : certains
contrôles sanitaires d’aéroports exigent le vaccin sans tenir compte des contre-indications
Le vaccin anti-amaril peut être au besoin effectué le même jour, mais dans un site différent que
les autres vaccins (poliomyélitique injectable, diphtérique, tétanique, rougeoleux, coquelucheux et
contre l’hépatite A ou B).
141
La vaccination anti-amarile s’effectue avec un vaccin à base de virus vivants atténués. Elle est contre-
indiquée chez l’enfant de moins de 1 an. Elle ne comporte qu’une seule injection. On observe une
réaction précoce du 4ème au 7ème jour faite d’un état fébrile pseudo-grippal et une réaction tardive du
12ème au 20ème jour révélant une sémiologie nerveuse. L’immunité dure de 6 à 10 ans.
142
Primo-vaccinations accélérées pour les vaccins de routine
143
4 semaines, pas avant l’âge 12 mois, 13-23 mois
Rougeole, oreillons, rubéole 9 mois
de 12 mois
Âge minimum Intervalle minimum entre 1ème et 2ème dose Intervalle minimum entre 2ème et 3ème dose
Vaccination anti-pneumococcique a à
Drépanocytose Aucune
partir de l’âge de 2 mois
Vaccination anti-méningococcique de
type C conjugué
Asplénie
Vaccination anti-grippale à partir de l’âge
de 6 mois
Vaccination anti-pneumococcique a à
partir de l’âge de 2 mois
Diabète Aucune
Vaccination anti-grippale à partir de l’âge
de 6 mois
Vaccination anti-pneumococcique a à
Affections partir de l’âge de 2 mois
Aucune
cardiorespiratoires Vaccination anti-grippale à partir de l’âge
de 6 mois
Vaccination anti-pneumococcique a à
Pathologies rénales
partir de l’âge de 2 mois
(syndrome À distance d’une poussée
Vaccination anti-grippale à partir de l’âge
néphrotique)
de 6 mois
Encéphalopathies
Vaccin coquelucheux contre-indiqué b
évolutives
Vaccination anti-rougeole-oreillons-
Enfants infectés par rubéole par équipe spécialisée BCG, vaccin contre la varicelle contre-
le VIH vivement conseillée à partir de 9 mois si indiqués
immunodépression modérée
a
Avec du vaccin pneumococcique heptavalent conjugué de 2 mois à 5 ans, puis 23 valent après 5 ans.
b
Selon résumé des caractéristiques du produit, si encéphalopathie d’étiologie inconnue dans les 7 jours suivant une vaccination
coquelucheuse antérieure.
144
Partie 7
Annexes
145
Annexe I : La vaccination après une contamination
La prévention de certaines infections peut s’appuyer sur une vaccination effectuée après exposi-
tion suspecte à une agent infectieux donné. Plus cette immunisation est précoce, plus les chances
de succès sont importantes.
- La rougeole : chez les personnes âgées de plus d’1 an, une vaccination peut être effectuée dans
les 3 jours suivant une exposition et sera préférée à l’administration dans les 6 jours
d’immunoglobulines humaines aspécifiques.
- Le tétanos : chez les personnes préalablement vaccinées, une production d’anticorps peut être
relancée par une injection de vaccin. Si la plaie est à haut risque de tétanos, une
association avec des immunoglobulines spécifiques est impérative chez les per-
sonnes qui n’ont jamais été vaccinées, ou de façon incomplète, ou plus de 10 ans
auparavant.
- L’hépatite B : une vaccination peut être effectuée mais en association avec l’administration d’im-
munoglobulines spécifiques dans les 24 heures de la contamination. Une prophy-
laxie est par ailleurs recommandée chez tous les nouveau-nés de mères porteuses
de l’HBV.
- L’hépatite A : la vaccination après contamination est très probablement efficace;
- Le méningocoque: la vaccination n’est indiquée que lors d’épidémie à méningocoque A ou C. De plus,
il faut 7 à 10 jours avant d’obtenir un taux d’anticorps protecteur, ce qui rend une
chimioprophylaxie nécessaire.
- La varicelle : le vaccin est efficace en post-contamination mais doit être administré dans les 3
jours qui suivent le contact et cela, pour autant qu’il n’y ait pas de contre-indication
à son administration. Des immunoglobulines peuvent être indiquées chez certaines
personnes non immunisées et doivent être administrées dans les 4 jours après le
contact contaminant, si possible même dans les 24 heures.
- La rage : la vaccination ne s’effectue qu’à l’initiative de l’Institut Pasteur. Deux injections simul-
tanées du vaccin sont indiquées le premier jour chez les personnes n’ayant jamais
été vaccinées antérieurement contre la rage. Des immunoglobulines sont également
administrées ce jour (elles n’ont plus d’utilité après 8 jours). La vaccination sera com-
plétée par une injection 7 jours plus tard et une autre au jour 21. Chez les personnes
immunisées par une vaccination préalable, une seule injection le premier jour, suivie
d’une autre injection 7 jours plus tard, suffit. Les immunoglobulines ne sont pas né-
cessaires dans ce cas. Il existe également des maladies infectieuses pour lesquelles
une vaccination, même précoce, n’est pas indiquée après une contamination.
la vaccination ne joue pas de rôle dans le contrôle immédiat de l’infection. On peut
- La poliomyélite : cependant profiter de ce contact pour pratiquer un rappel ou instaurer une primo-
vaccination.
la vaccination n’assure pas de protection immédiate. On peut cependant profiter de
- La diphtérie : ce contact pour pratiquer un rappel ou instaurer une primo-vaccination. Les immuno-
globulines ne sont utilisées qu’à titre purement curatif.
le vaccin à cellules entières ne peut être utilisé chez les personnes âgées de plus de
- La coqueluche : 6 ans. Le vaccin acellulaire permettra l’instauration de rappels après cet âge.
la vaccination n’assure pas de protection après une contamination. Une épidémie
- La rubéole : peut cependant être un motif de (re)vaccination. Les immunoglobulines ne sont pas
indiquées excepté chez la femme enceinte non immunisée et exposée.
la vaccination n’assure pas de protection après une contamination. Une épidémie
- Les oreillons : peut cependant être un motif de (re)vaccination.
146
Annexe II : Classification des vaccins selon leur nature
Maladies visées
Composition du vaccin bactérienne virale
Fièvre jaune
Oreillons
Rougeole
Vivants atténués Tuberculose (BCG)
Rubéole
Poliomyélite (Sabin)
Rotavirus
Diphtérie Hépatite B
Protéines purifiées
Tétanos Influenza (viron fragmenté)
Méningocoque
Polysaccharides
Pneumocoque
Heamophilus influenzae de type B
Conjugués Pneumocoque
Meningo C
Anatoxines Aucune
Méningococcique Aucune
Typhoide Vi Aucune
Hib Aucune
Vaccins vivants atténués
Déficit immunitaire acquis ou congénital
Polio oral
Grossesse
Déficit immunitaire acquis ou congénital
Grossesse (une vaccination en cours de grossesse méconnue ne
Rubéole et rougeole justifie pas une interruption obligatoire de grossesse)
Injection récente d’immunoglobulines
Déficit immunitaire acquis ou congénital
Grossesse
Injection récente d’immunoglobulines
Oreillons et fièvre jaune
Allergie vraie à l’œuf
Fièvre jaune contre-indiquée avant l’âge de 6 mois et après
vaccination cholérique datant de moins de 3 semaines.
Vaccins à virus tués ou inactivés
Polio injectable Aucune
Rage Aucune
Hépatite B Aucune
Hépatite A Aucune
Grippe Allergie vraie aux protéines de l’œuf.
147
Annexe IV: Maladies à prévenir
Maladie Agent causal Mode de transmission Phase d’incubation Tropisme Complications/ Évolution
Tuberculose Bacille de Koch Voies aériennes 4 à 12 semaines Pulmonaire, Méningé Dilation des bronches, neuro-sensorielles
Sanguin, Sexuel,
Hépatite B Virus de l’hépatite B Périnatal, personne à Variable Hépatique Cirrhose, cancer du foie
personne
Diphtérie Bacille de klebs-Löffler Personne à personne 2 - 5 jours Amygdales, arrière gorge Paralysie, asphyxie
Rougeole Paramyxovirus Personne à personne 8 - 10 jours Cutanée/muqueuses Pneumonie, dénutrition, otite, cécité, encéphalite
148
Paramyxovirus
Oreillons salive Variable Glandulaire neurologique Encéphalite, surdité, orchite, stérilité, méningite
parotidis
Méningite
Haemophilus Hib Personne à personne Variable Méninges - poumons Mortalité/séquelles neuro-sensorielles
à Hib
Coqueluche Bordetella pertussis Voies aériennes 6-12 jours Voies aériennes Respiratoires et neurologiques
Infection à
Papillomavirus Sexuelle - Verrues génitales Cancer de col
Papillomavirus
Annexe V : Lieu d’injection des vaccins
149
Annexe VI : Le « test d’agitation » pour identifier un flacon du vaccin DTC ou tétanique qui aurait été congelé
Pour effectuer le test d’agitation, sélectionnez un flacon de vaccin du même type, fabricant et numéro de lot que le flacon de vaccin que
vous souhaitez tester. Congeler le flacon pendant au moins dix (10) heures à -10°C jusqu´à ce que son contenu devienne solide. Laissez
décongeler. Ce flacon servira « d’échantillon de contrôle » et devra être étiqueté comme flacon « congelé » pour éviter qu´il ne soit utilisé à des
fins de vaccination. Sélectionnez ensuite un flacon du lot qui a été selon vous congelé. Ce flacon servira « d’échantillon d’essai ». Secouez
vigoureusement les échantillons de contrôle et d’essai pendant dix (10) secondes avant de les placer tous deux sur une surface plate pour les
laisser décanter voire retourner les flacons ! L’étiquette entravant la vue surtout s’il s’agit de monodoses. Observez-les régulièrement au cours de
quelques minutes. Observez les deux flacons à contre-jour pour comparer les taux de sédimentation. Si le taux de sédimentation du flacon
d’essai semble beaucoup plus lent que celui du flacon de contrôle, le flacon de contrôle n´a probablement pas été congelé et peut donc être
utilisé. Par contre, si le taux de sédimentation du flacon d’essai est similaire à celui du flacon de contrôle et que le flacon d’essai contient des
flocons, ce dernier a probablement été endommagé par la congélation et son utilisation exclue. L’agent de santé doit en aviser immédiatement
son superviseur afin que tout autre flacon endommagé soit aussi identifié et retiré des stocks.
150
Vaccin Vaccin
jamais congelé congelé puis décongelé
Suspension injectable en
seringue pré-remplie
•dose de 1440 U.ELISA à
Havrix® Vaccin de l’hépatite A inactivé adsorbé
partir de 16 ans
•dose de 720 U.ELISA de 1
an à 15 ans révolus
Suspension injectable en
seringue pré-remplie
Vaccin recombinant adsorbé contre •dose de 20 mcg à partir de
EngerixTM-B
l’hépatite B 16 ans
•dose de 10 mcg jusqu’à 15
ans révolus
Vaccin lyophilisé,
Vaccin Haemophilus influenzae type
HiberixTM accompagné d’une seringue
b conjugué
pré-remplie de solvant.
151
Tableau B1 : Produits Aventis (Marché Privé)
Nom DCI Présentation
20 srg-1dose
Vaxigrip Vaccin grippal inactivé à virion fragmenté
1 flc-10 doses
152
Tableau C : Produits MSD
suspension injectable
Vaccin recombinant heptavalent contre les maladies
Prevenar 0,5 ml administration
causées par les sérotypes 4, 6B, 9V, 18C, 19F et 23F
intramusculaire
153
Questions-Réponses en Vaccinologie : The best of InfoVac
Avec la permission de Robert Cohen
Généralités :
Sept jours après un premier ROR, l’enfant a fait une forte réaction fébrile avec éruption
évoluant pendant une semaine. Est-il nécessaire de faire le second ROR ?
Classiquement, une réaction fébrile supérieure à 39°4 C survient 5 à 12 jours après la vaccination
chez 5 à 15 % des patients et peut persister quelques jours. L’éruption est plus rare (< 5 %) et
dure en moyenne 2 jours. En fait, comme le démontre une étude réalisée chez des jumeaux, la
fréquence des symptômes effectivement attribuables au vaccin est évaluée à 0,5 à 4 %. La majorité
des épisodes fébriles survenant au décours de la vaccination sont probablement donc dues à des
infections intercurrentes [Peltola Lancet 1986 Apr 26;1(8487):939-42]. Pour votre patient, il est
tentant de penser que la valence rougeole est responsable de la fièvre et de l’éruption et que
l’existence d’une réaction à 7 jours laisse penser que l’immunisation a été plutôt bonne mais rien
ne permet de l’affirmer. Et si tel était le cas, ceci ne préjugerait pas de la réponse immunitaire aux
deux autres virus pour lesquels 2 injections augmentent aussi le pourcentage d’enfants immunisés.
Ce qui est clair, par contre, c’est que la deuxième injection donne très rarement lieu à une réaction
fébrile, en particulier lorsque le vaccin est réalisé avant 5 ans [Davis Pediatrics 97 ;100 :767].
Ceci s’explique aisément car, pour plus de 90 % des enfants, au moment de la deuxième injection
persistent des anticorps qui inactivent les virus vivants. Il faut donc revacciner cet enfant entre 3
et 6 ans en rassurant les parents sur la tolérance de la deuxième dose.
Une petite fille de 11 ans sans antécédents médicaux ou vaccinaux notables a présenté,
immédiatement après l’injection de la deuxième dose d’hépatite B, un malaise général avec
sensation de faiblesse, bradycardie, sueurs. Le malade a récupéré rapidement en quelques
minutes. Que faire lors des injections suivantes ?
Le diagnostic de malaise vagal fait peu de doute. Le lien de causalité est avec la piqûre et pas
avec le « vaccin ». Son programme vaccinal peut être poursuivi, les injections suivantes devront
se faire en position allongée en évitant les périodes de jeûne.
155
Un petit patient de 4 mois a été vacciné par erreur de façon trop rapprochée (12 jours d’écart entre
les 2ème et 3ème pentavalents). Que faut-il faire par la suite ?
Le délai minimum entre 2 doses de vaccin est de 24 jours. Un raccourcissement à ce stade de
la primo-vaccination n’entraîne pas de risque accru de réactions indésirables, mais la réponse
immune n’est pas celle induite par 2 doses. Nous vous conseillons donc de faire une « nouvelle »
3ème dose un mois après, et un rappel 12 mois plus tard.
Quelle est la stratégie vaccinale possible chez un enfant atopique né en 1992 qui a présenté 2
abcès froids intramusculaires post-vaccinaux (après Tétravac + Act Hib et après Infanrix Polio), le
second ayant dû être incisé par un chirurgien ?
La survenue d’abcès froids post-vaccinaux évoque essentiellement trois hypothèses :
o Une sensibilisation au thiomersal - mais aucun des vaccins cité n’en contenait théorique.
o Une sensibilisation à l’aluminium - cette hypothèse tomberait si cet enfant avait également
été vacciné par un vaccin contenant de l’aluminium (vaccin hépatite B ?) et l’avait bien
toléré. S’il n’a pas encore été vacciné contre l’hépatite B, cette vaccination pourrait être
proposée avant un éventuel rappel de vaccin tétravalent.
o La persistance de taux très élevés d’anticorps au moment des rappels, avec forte réaction
inflammatoire locale (sur fond atopique avec réponses type Th2 majorées par l’aluminium ?)
et résorption insuffisante.
Conseil : doser ses anticorps anti-tétaniques pour voir s’il a besoin d’un rappel maintenant ou s’il
vaut mieux attendre quelques années…
Un nourrisson a reçu 4 injections d‘Infanrix quinta® en juillet, août, septembre et décembre 2003.
Le rappel n’a pas été effectué. A quel moment dois-je le faire ?
Bien que cet enfant aie reçu 4 doses de vaccin, la dernière injection ne peut être considérée
comme un rappel (délai < 6 mois trop court pour la maturation de la mémoire immunitaire). Le plus
simple est de faire son rappel à la date prévue, vers 18-24 mois. Certes, la réactogénicité risque
d’être augmentée, mais cela lui permettra de revenir à un calendrier «normal».
Faire les vaccins en sous-cutané dans le haut de la fesse et non pas en IM dans la cuisse est-il
encore recommandable ou possible ?
L’injection dans la fesse expose à 2 problèmes :
o Une immunogénicité moindre en cas d’injection sous-cutanée. Ceci est vrai pour les valen-
ces vaccinales pour lesquelles un adjuvant est nécessaire : D,T,P,Coq, Hib, Hép B, pneumo
et méningo conjugués. En effet, ces vaccins sont plus immunogènes lorsqu’ils sont pratiqués
en IM. Pour des raisons d’épaisseur variable du panicule adipeux, chez certains enfants, on
n’est jamais vraiment sûr d’être en IM quand l’injection est réalisée dans la fesse. Il faut
souligner que pour ces vaccins, dans la très grande majorité des études, le site d’injection
était soit la cuisse (nourrisson), soit le deltoïde (enfant). L’administration peut être faite en
sous cutanée pour les vaccins sans adjuvant : rougeole, oreillons, rubéole, varicelle, vaccins
polysaccharidiques contre le pneumocoque ou les méningocoques.
o Un risque de paralysie sciatique. Si ce risque est classiquement la conséquence d’une injec-
tion IM non faite dans les règles (quadrant supéro-externe, aiguille trop longue). Certaines
paralysies au dire des neuropédiatres (Mayer M Arch Franç Pédiatr 2001;8:321-3) sont sur-
156
venues à la suite d’injection faite dans les règles. Le mécanisme invoqué est la diffusion du
liquide le long des gaines aponévrotiques et la réaction inflammatoire obligatoire induite par
le vaccin notamment ses adjuvants. Ce risque de paralysie existe pour toutes les IM dont
les injections vaccinales il y a longtemps que les néonatologues ont renoncé à cette voie.
Le principe de prudence s’applique, bien que ces événements soient restés exceptionnels.
Il faut donc privilégier l’administration des vaccins sur la face externe ou antéro-externe de la
cuisse chez les nourrissons (- de 10 kg) et dans le deltoïde chez les enfants et les adultes.
Rougeole
Faut-il vacciner à 9 mois les prématurés de moins de 33 semaines de gestation contre la rougeole
(comme les enfants fréquentant les crèches) ?
La grande prématurité est associée à une disparition rapide des anticorps maternels, reçus en
faible quantité et déjà absents vers l’âge de 3-4 mois, mais à une maturation immunitaire post-
natale rapide. Il y a donc une logique à vacciner le plus tôt possible les anciens grands-prématurés
à risques d’exposition. Certains pays comme la Suisse ont déjà formulé cette recommandation.
Pneumocoque
J’ai vacciné un enfant à 2 mois et à 3 mois par le Prevenar®. Puis-je considérer que ces deux
doses sont suffisantes et faire le rappel à 12-13 mois ?
Non, les études qui ont conduit à l’AMM puis à la recommandation du schéma 2+1 ont toutes
comporté un intervalle de 2 mois entre les deux premières doses. Ce délai de 2 mois est
probablement nécessaire pour une meilleure efficacité. Nous vous conseillons donc de faire une
troisième dose de Prevenar® à 4 mois. On savait déjà qu’il était important de vacciner tôt (dès 2
mois) par le Prevenar® du fait de la survenue dès les premiers mois de vie du pic de fréquence
des infections invasives à pneumocoque notamment des méningites. Dagan et col viennent
d’apporter une raison supplémentaire de vacciner tôt : les enfants déjà colonisés par un sérotype
de pneumocoque (6B, 23F, 19F) ont une réponse immunitaire nettement moins bonne contre
ces sérotypes que ceux qui n’étaient pas préalablement colonisés. Cette hypo réactivité pourrait
être due à une déplétion des lymphocytes B spécifiques de ces polysaccharides, induite par la
colonisation précoce. La colonisation par le pneumocoque est très faible dans les deux premiers
mois de vie, mais augmente très rapidement après, en particulier dés que l’enfant est socialisé.
158
Un enfant de 18 mois ayant reçu dans la première année ses trois premières injections de
Prevenar® a présenté il y a 1 mois une pleuro-pneumopathie à pneumocoque justifiant 15 jours
d’hospitalisation et un drainage. Les parents posent la question : pourquoi le vaccin n’a-t-il pas
marché et faut-il encore faire le rappel ?
Les sérotypes responsables de pleuro-pneumopathie sont différents de ceux impliqués dans les
autres pathologies à pneumocoque (notamment des pneumonies). En effet, les deux principaux
sérotypes impliqués dans les pleurésies (19A et 1) ne sont pas couverts par le Prevenar® expliquant
probablement cet échec apparent [Bekri Archives de pédiatrie 2007 ;14 :239]. Il est nécessaire
de pratiquer le rappel par le Prevenar® chez cet enfant pour continuer à le protéger contre les
sérotypes vaccinaux largement prédominants dans les autres pathologies à pneumocoque.
Faut-il faire le vaccin pneumococcique conjugué à un nourrisson de 5 mois qui a fait une méningite
à pneumocoque à 2 mois ?
Les infections à pneumocoque dans les deux premières années ne s’accompagnent généralement
pas d’une montée d’anticorps contre le sérotype responsable. Quand bien même une montée
d’anticorps serait survenue, elle ne protègerait pas contre les autres sérotypes. Les sujets ayant
des antécédents d’infection pulmonaire ou invasive à pneumocoque faisaient déjà partie des
indications du vaccin polysaccharidique. Ainsi le Prevenar® doit être proposé à cet enfant.
BCG
159
Une collègue vaccinée dans l’enfance par le BCG, s’est fait injecter par erreur sur la face
antérieure de l’avant-bras 0,01 ou 0,02ml d’un BCG intra-dermique à la place de tuberculine. 24
heures après, elle a une réaction inflammatoire importante avec un placard induré de 4 cm de
diamètre, centrée par une zone phlycténulaire de 2 cm de diamètre. Je m’étonne de cette réaction
si précoce. Comment l’interpréter ? Comme une «super IDR» ? Doit-elle faire une radio de thorax
(elle en a eu une normale à l’automne) ?
Comme une BCGite ? Ce phénomène ressemble à ce qui a été décrit sous le nom de phénomène
de Koch en 1890 par Robert Koch, qui avait constaté que la ré-inoculation de bacilles à un cobaye
déjà inoculé n’est pas suivie des mêmes lésions que la primo-inoculation. Ce phénomène se
traduit par la formation d’une ulcération nécrotique en 2 à 3 jours au point d’injection alors qu’elle
se forme en 3 à 4 semaines après la primo-inoculation. Cette ulcération nécrotique guérit ensuite
spontanément alors que l’ulcération de la primo-inoculation persiste jusqu’à la mort de l’animal.
Ce phénomène traduit une hyper-sensibilité lymphocytaire T aux constituants du bacille de KOCH.
Cette réaction a la valeur d’une IDR positive et indique la nécessité d’un bilan diagnostic.
J’ai injecté par mégarde un BCG SSI®, 0.05ml, à l’avant-bras gauche d’un bébé de 6 mois, en
pensant faire un Tubertest® pré vaccinal. Le produit était dans le frigo, sans date ni heure, et je l’ai
confondu avec le flacon de Tubertest®. Que faire pour la suite ?
Le risque de faire un BCG sans test tuberculinique préalable est de déclencher une réaction
locale intense au cas où l’on vaccinerait un enfant déjà infecté (phénomène de Koch). Les risques
étant que la lésion locale ne soit pas attribuée à la vaccination par une personne non avertie, et
de provoquer des ganglions dans un site inhabituel (sus-épitrochléen). La conduite à tenir est de
surveiller le site de l’injection, et de faire dans 3 mois un test tuberculinique post-vaccinal. Il devrait
être positif. S’il ne l’était pas un nouveau BCG devra être pratiqué.
Rappel : il ne faut pas utiliser un flacon ouvert par quelqu’un d’autre ou conservé plus de 4 heures
au réfrigérateur.
Coqueluche
Un enfant de 4 ans 10 mois, ayant reçu 3 primo-vaccinations coqueluche et le 1er rappel vers
18 mois vient de faire une coqueluche (sérologie positive) pour laquelle il a reçu 14 jours de
macrolides. Doit-on lui conseiller d’avancer (de presque un an ?) la prochaine vaccination et lui
faire un tétravalent au lieu du dTP ?
Plusieurs remarques : 1) La vaccination coqueluche n’est pas efficace à 100%, 2) La sérologie
n’est pas le bon moyen de diagnostic de la coqueluche, et est ininterprétable chez un enfant
vacciné depuis moins de 3 ans, il faut lui préférer la PCR dans les trois semaines suivant le début
de la toux. 3) Le rappel coqueluche n’est PAS recommandé à 5-6 ans de façon générale, et qu’il ait
éventuellement fait la coqueluche n’y change rien (il aurait été immunisé pour quelques années !).
Par contre, il faudra bien lui faire un rappel de coqueluche à 11-13 ans, comme à tous les jeunes.
4) les recommandations de traitement antibiotique sont préférentiellement Azithromycine
20mg/kg/j en une seule prise pendant 3 jours ou Clarithromycine 15mg/kg/j en 2 prises journalières
pendant 7 jours
160
Vaccination coqueluche pour un nourrisson ayant présenté une coqueluche sévère à l’âge de 2
mois. Peut-on considérer que sa coqueluche a un effet équivalent aux trois injections de primo -
vaccination ?
Classiquement, la coqueluche est une maladie immunisante «à vie». On sait cependant que chez
certains enfants, l’immunité ne dépasse pas quelques années. De plus, avant deux ans, la réponse
immune est faible et variable d’un nourrisson à l’autre. L’antécédent de coqueluche ne représente
pas une contre-indication et ne semble pas augmenter la réactogénicité. Même si certains enfants
n’en ont peut-être pas besoin, il est prudent de les vacciner en suivant le calendrier vaccinal
habituel, ce qui aura de plus, l’avantage de permettre l’utilisation des vaccins combinés.
Je suis en consultation un enfant de 2 mois chez lequel a été diagnostiquée une encéphalopathie
dégénérative (maladie de Menkès). La vaccination contre la coqueluche est-elle contre-indiquée ?
La maladie de Menkès est une dégénérescence neuronale progressive évolutive, récessive liée
à l’X, due à des mutations de l’ATPase participant au transport du cuivre au niveau du système
nerveux central. Les traitements disponibles ne permettent malheureusement pas d’empêcher la
progression de la dégénérescence neuronale, l’atrophie cérébrale et les troubles de myélinisation
étant responsables de symptômes neurologiques sévères (Munakata, Brain Dev. 2005 ;27(4):297-
300, Liu, Mol Genet Metab. 2005;85(4):291-300). Les encéphalopathies chroniques évolutives
figurent dans le Vidal parmi les contre-indications aux vaccins pentavalents, y compris les vaccins
avec composante coqueluche acellulaire. Cela impliquerait de devoir renoncer à la vaccination
coqueluche et d’utiliser un vaccin DTPolio (à nouveau disponible) associé (4 injections
séparées !) à un vaccin monovalent contre Hib. Cependant, les contre-indications des vaccins
coqueluche acellulaire ont été révisées lors de l’Autorisation de Mise sur le Marché, plus récente,
des vaccins hexavalents : la seule contre-indication retenue est celle d’une « encéphalopathie
d’étiologie inconnue, survenue dans les 7 jours suivant une vaccination antérieure par un vaccin
contenant la valence coquelucheuse ». Dans le contexte actuel de recrudescence de la coqueluche,
dont le décours pourrait être encore compliqué par une maladie neurologique sous-jacente, il faut
proposer une vaccination contre la coqueluche, par les vaccins coquelucheux acellulaires.
161
Varicelle
La vaccination varicelle est-elle recommandée dans une fratrie de jeunes enfants non immunisés
lorsqu’un cas de varicelle survient et que l’éruption vient d’être diagnostiquée ?
Effectivement, les varicelles secondaires intrafamiliales sont souvent plus sévères que le cas
index. De plus, une vaccination précoce (dans les trois jours qui ont suivi l’apparition de l’éruption
pour le cas index) prévient la maladie dans plus de 80% des cas. Cependant, cette sévérité
augmentée (plus d’éléments vésicules et fièvre plus élevée) n’a pas paru suffisante aux autorités
de santé pour justifier une recommandation pour ces enfants,
probablement pour de ne pas aboutir à un taux de couverture vaccinale insuffisant en population
générale, qui risque de déplacer l’âge de la maladie pour l’ensemble de la population.
Que faire pour protéger une femme enceinte séronégative pour la varicelle dont le premier enfant
de 13 mois fréquente une crèche où des premiers cas de varicelle viennent d’être déclarés ?
Aucune des solutions possibles
o vaccination de l’enfant pour protéger la mère, immunoglobulines spécifiques ou anti-viral
o n’a d’AMM ou n’est recommandée.
Pour ces derniers, bien qu’ils soient proposés par des obstétriciens, il n’y a aucune étude
démontrant l’efficacité et l’innocuité de tels traitements dans la prévention de la varicelle. L’option
de protéger l’enfant pour protéger la mère parait la plus satisfaisante, même s’il y a un risque
faible (1 à 3%) que l’enfant présente une éruption varicelliforme (essentiellement autour du point
d’injection). En effet, la contagiosité de ces varicelles vaccinales est probablement très faible: sur
6 années (dans l’expérience américaine) une transmission à l’entourage a été suspectée 114 fois,
le virus vaccinal (recherché dans tous les cas) n’ayant été retrouvé que 3 fois.
Existe-t-il un risque de contamination pour l’entourage après la vaccination d’un enfant contre la
varicelle ?
Le risque de transmission dépend de l’existence d’une éventuelle éruption post-vaccinale. Plus de
96 % des enfants ne présentent pas d’éruption et sont donc considérés comme non contagieux
(aucun cas de transmission décrit). Une transmission secondaire a été décrite après vaccination
d’enfants leucémiques, chez lesquels l’éruption post-vaccinale est plus fréquente et plus intense,
une relation ayant été rapportée entre le nombre de lésions cutanées et le risque de transmission.
Chez l’enfant sain, la plupart des éruptions sont localisées autour du point d’injection, les éruptions
«généralisées» (en fait limitées à quelques vésicules à distance du point d’injection) sont assez
162
exceptionnelles. Aussi : 1) la présence d’un sujet immunodéprimé dans l’entourage est une
indication et non une contre-indication à la vaccination et 2) en cas d’éruption post-vaccinale, il
est conseillé d’éviter pendant 10 jours les contacts directs avec les sujets immunodéprimés. En
cas de contact, le risque de contagion est faible et la varicelle induite atténuée. Aucune mesure de
protection (immunoglobulines, antiviral) n’est donc nécessaire.
Un jeune enfant déclare la varicelle hier. Sa mère vient d’accoucher il y a 10 jours et n’aurait pas
eu elle même la varicelle; que faire du nouveau né ?
La vaccination de tout adulte sans antécédent de varicelle au contact d’un cas est spécifiquement
recommandée en France. Le fait que la mère vienne d’accoucher ne peut être que considéré
comme une raison supplémentaire de le faire. Nous vous conseillons donc de vacciner la maman
le plus tôt possible en demandant en même temps une sérologie varicelle. Si la sérologie est
négative et si la varicelle ne se déclare pas dans les semaines suivantes, une deuxième dose de
vaccin sera nécessaire 6 à 8 semaines après la première injection. Pour le nouveau-né, vu son
âge (10 jours) il ne rentre ni dans le cadre des possibilités de la vaccination (dès 12 mois), ni des
indications de immunoglobulines spécifiques. L’aciclovir en prophylaxie n’est recommandé ni par
l’AMM, ni par aucune autorité de santé. Par contre, l’Académie Américaine de Pédiatrie (Redbook
2003) considère que ce type de patient pourrait bénéficier d’un traitement anti-viral précoce
(dès les premiers symptômes). Certains auteurs en France préconise d’anticiper le traitement
par l’aciclovir au moment théorique du début de la deuxième virémie (J8-J14 après le début du
contage).
163
vaccinal 0, 1, 6 mois peut s’appliquer pour les plus de 2 kg, mais qu’une dose supplémentaire est
recommandée pour les poids inférieurs (schéma 0, 1, 2-3, 6-7 mois).
Comment conseiller au mieux les jeunes adultes vaccinés contre l’hépatite B à l’adolescence et
nécessitant la confirmation qu’ils sont protégés par exemple au moment de commencer une école
professionnelle dans le domaine de la santé ?
Une sérologie de contrôle apparait comme rarement nécessaire. Néanmoins, si on souhaite
vérifier l’efficacité de la vaccination, deux situations sont possibles :
1- si la vaccination date de plus de 5 ans, mieux vaut faire d’abord une injection de rappel,
suivie d’un dosage des anticorps anti-HBs, car un nombre important de patients n’ont plus
d’anticorps détectables et une sérologie négative ne signifie pas que des taux supérieurs à
100 UI/l (synonyme d’une protection persistante qui ne nécessite plus de rappels !) n’aient
pas été atteints auparavant.
2- si la vaccination date de moins de 5 ans, une sérologie permet d’éviter un rappel supplé-
mentaire si les anticorps sont encore > 100 UI/l. Les résultats de la sérologie doivent être
notifiés dans le carnet de vaccination.
Je ne comprends plus très bien combien de doses de vaccin contre l’hépatite B sont utiles pour
vacciner les enfants ?
Plusieurs schémas vaccinaux ont obtenu une AMM pour vacciner les enfants contre l’hépatite B.
Ils dépendent de l’âge de l’enfant et du type de vaccin utilisé et tous incluent un intervalle d’au
moins 6 mois entre l’avant dernière et la dernière dose :
o 4 doses (3 + 1) est le schéma classique recommandé pour les nouveau-nés de mère Ag HBs
positive, quand leur terme est < 32 SA ou leur poids < 2 kgs ou pour les personnes ayant
besoin d’être protégées rapidement;
o 3 doses (2 + 1) est le schéma habituel recommandé par le CTV et le CSHPF dans l’enfance
avec des vaccins pédiatriques contre l’hépatite;
o 2 doses à au moins 6 mois d’écart chez l’adolescent
Un de mes patients a fait 2 jours après la 2ème injection du vaccin anti-hépatite B un Gianotti Crosti
qui a duré presque 6 mois. Le dermatologue a incriminé le vaccin et a demandé de ne plus en
faire d’injection. Je revois l’enfant 24 mois après, il a 3 ans. Pensez-vous que je puisse faire le
rappel ?
Ce syndrome correspond à une éruption de très nombreuses petites papules roses de 5 à
10 millimètres de diamètre, d’abord sur les membres, puis sur le visage et le tronc, avec une
tendance à confluer. Le diagnostic différentiel avec une dermatite atopique, n’est pas toujours
aisé. Les lésions persistent de 2 à 6 semaines et guérissent spontanément. L’explication la plus
probable de l’éruption est une hypersensiblilité de type IV à des antigènes viraux ou bactériens.
Il a été décrit au décours de nombreuses maladies virales ou bactériennes (hépatite B, infections
à EBV, CMV, herpes 6 et 7, Coxsackies, mycoplasme...) mais aussi au décours de différentes
vaccinations (ROR, hépatite B, Grippe, polio, encéphalite japonaise...). Des formes évoluant sur
plusieurs mois sont connues, mais il n’y a pas, à notre connaissance, de formes récidivantes. Le
fait que de nombreux vaccins aient été impliqués, que ce syndrome ait été décrit aussi bien après
les premières doses qu’après les rappels, avec des délais variables, laisse penser qu’il s’agit
pour la majorité des cas, de coïncidence temporelle. Une publication parle de réaction après la
164
première dose ne se produisant pas aux doses ultérieures. (HAUG Haustarzt 2002 ;3:683). Nous
conseillons de déclarer ce cas aux services de pharmacovigilance et de vacciner cet enfant, vu
l’importance de la 3ème dose du vaccin contre l’hépatite B pour induire une mémoire immunitaire
et le délai passé de deux ans.
Une jeune fille de 24 ans qui n’a jamais eu de rapport sexuel peut-elle recevoir le vaccin anti-
HPV?
La vaccination anti-HPV est recommandée en France aux jeunes filles de 14 ans et en rattrapage
aux femmes de 15 à 23 ans qui n’auraient pas eu de rapports sexuels ou au plus tard, dans l’année
suivant le début de leur vie sexuelle. Le vaccin est enregistré jusqu’à 26 ans. La vaccination est
donc justifiée pour cette jeune femme.
La prévention des HPV16/18 va-t-elle entraîner un remplacement par d’autres souches de HPV ?
Seule l’introduction des programmes de vaccination à large échelle permettra d’y répondre
formellement. Cette hypothèse est considérée comme peu probable par les experts en HPV : 1)
les études cliniques n’ont pas montré d’augmentation significative des lésions précancéreuses
causées par les HPV autres que 16/18 ; 2) plusieurs souches de HPV peuvent infecter la même
cellule, sans «compétition pour une niche écologique»; 3) la réactivité croisée des anticorps
induits par la vaccination est limitée à de rares génotypes contre lesquels une protection croisée
a été observée.
Le vaccin anti-HPV est-il conseillé (efficacité ?) ou déconseillé (risque infectieux ?) chez les jeunes
femmes infectées par le VIH ?
Il n’existe pas encore d’étude confirmant l’efficacité et la tolérance des vaccins HPV chez les
patients infectés par le VIH et pour l’instant l’AMM et les recommandations n’envisagent
pas leur utilisation dans ce contexte. Néanmoins, ce vaccin contient des particules pseudo-
virales sans matériel génétique et sans capacité de multiplication (= vaccin non vivant). Il n’y
a donc aucun risque spécifique à vacciner une personne immunodéprimée (infection VIH,
traitement immunosuppresseur, etc.). Le risque de transformation cancéreuse est augmenté
chez les sujets immunodéprimés et bien qu’aucune donnée d’efficacité ne soit disponible,
l’excellente immunogénicité permet d’espérer une protection qui sera d’autant meilleure que
165
l’immunocompétence est encore bonne. Le conseil de vacciner aussi tôt que possible (avant la
progression vers une immunodéficience) devrait s’appliquer aussi à la prévention des HPV. On
espère obtenir rapidement des données complémentaires qui permettraient de rectifier l’AMM.
Pourriez-vous m’indiquer s’il est nécessaire de prévoir une contraception durant la durée du
schéma vaccinal par l’anti-HPV ?
Une contraception durant le schéma vaccinal peut être envisagée mais ne présente pas de
caractère obligatoire. La vaccination est compatible avec la prise d’une contraception orale. En
effet, au cours du programme de développement clinique, 57,7% des femmes ayant reçu l’anti-
HPV prenaient un contraceptif hormonal. L’utilisation de contraceptifs ne semble pas modifier
la réponse immunitaire induite par la vaccin. Par contre, en l’absence de contraception, si une
grossesse intervient au cours du schéma vaccinal la vaccination devra être reportée après le
terme de la grossesse. Lors du programme de développement clinique, 2.266 femmes ont déclaré
au moins une grossesse (vaccin n=1115 versus placebo=1151). Aucun signal relatif à la sécurité
du vaccin n’a été détecté. Cependant, aucune étude spécifique n’a été conduite chez la femme
enceinte et les données sont insuffisantes pour recommander l’utilisation du vaccin anti-HPV
pendant la grossesse.
Tétanos
Comment décider lors d’une blessure si un rappel tétanos est nécessaire - ou non - chez une
personne âgée vaccinée dans le passé ?
Le plus simple est de demander « Avez-vous eu un rappel tétanos dans les 5 dernières années ? ».
En effet, la règle pour une personne ayant reçu une vaccination de base (5 doses dans l’enfance
ou 3 doses après 11 ans) est que le risque de tétanos dépend de la nature de la plaie. Si le risque
est faible (plaie superficielle et propre), un rappel n’est nécessaire que si le précédent rappel
date de 10 ans ou plus. Mais les plaies qui motivent une consultation médicale sont rarement
« superficielles et propres » et toutes les autres plaies (plaie souillée, écrasement, morsure,
piqûre, corps étranger, brûlure ou engelure, etc.) justifient un rappel si 5 ans se sont écoulés ! Les
immunoglobulines étant réservées à ceux ayant reçu moins de 3 doses documentées de vaccin.
Grippe
166
(mieux vaut une efficacité partielle que nulle par non vaccination !), mais aussi vacciner leur
entourage – y compris leurs petits enfants qui sont une source majeure d’infection grippale.
Faut-il vacciner contre la grippe les anciens prématurés sans pathologie pulmonaire ou cardiaque
associée ?
L’académie américaine de pédiatrie considère tous les prématurés comme étant à haut
risque de complications et recommande la vaccination à partir de l’âge de 6 mois. En France,
les recommandations officielles (2007) incluent les personnes ayant une affection broncho-
pulmonaire (dont asthme, dysplasie broncho-pulmonaire et mucoviscidose) ou cardiaque grave.
La prématurité isolée n’est pas mentionnée, le calendrier vaccinal 2007 proposant la vaccination
de l’entourage familial direct des enfants nés prématurément. Toute personne voulant se protéger
contre la grippe pouvant le faire. Cela peut s’appliquer aussi aux enfants nés prématurément en
France !
Le vaccin contre la grippe est-il contre-indiqué chez une femme enceinte ou allaitant ?
La réponse est clairement NON …si la maman fait partie des groupes où la vaccination est
recommandée.
Méningocoque
Je croyais qu’une seule dose de vaccin contre les méningocoques serait suffisante et j’ai vacciné
beaucoup d’enfants entre 1 an et 16 ans. A qui devrais-je proposer une deuxième dose de vaccin ?
La durée de l’immunité vaccinale augmente avec l’âge à la vaccination : elle est courte avant
1 an, dure quelques années entre 1 et 4 ans et est prolongée lorsque la vaccination a lieu à
l’adolescence. Ainsi, une deuxième dose entre 11 et 15 ans est indiquée pour les enfants primo-
vaccinés avant l’âge de 5 ans - mais pas pour ceux vaccinés à 11-12 ans. Les données manquent
pour les enfants primo-vaccinés entre 6 et 10 ans. Leurs parents souhaitant une protection
optimale, puisqu’ils avaient pris la vaccination à leur charge, il semble toutefois raisonnable de
leur proposer une deuxième dose de vaccin.
Un enfant de 5.5 ans est parti en Afrique centrale cette année. Le délai avant le départ étant
trop court, il a été vacciné contre les méningocoques A+C+W135+Y (vaccin polysaccharidique)
sans vaccin conjugué contre les méningocoques C auparavant. Afin de renforcer la réponse
immunitaire, faut-il envisager de faire dès maintenant un vaccin conjugué ?
167
Non, cela n’est pas nécessaire actuellement. La vaccination par ce vaccin protège pendant
quelques années. Il vaut donc mieux attendre l’âge de 11 ans si les parents désirent le faire
vacciner, pour lui donner une dose de vaccin conjugué.
Vaccination anti-rotavirus
Peut-on faire un vaccin rotavirus à un enfant de 2 mois qui a une colostomie transverse car il a été
opéré d’une maladie de Hirshprung étendue?
Il n’y a pas encore eu d’étude sur l’efficacité et la tolérance des vaccins rotavirus chez des
nourrissons ayant eu une résection digestive. Bien que le vaccin rotavirus ne soit pas recommandé
en routine, on aurait très envie de vacciner ces enfants fragiles – et l’AMM ne le contre-indique
pas formellement. Elle précise seulement que «le sujet ayant une malformation congénitale du
tractus gastro-intestinal pouvant prédisposer à une invagination intestinale représente une contre-
indication ». Une mesure de précaution issue de l’histoire de la vaccination rotavirus (Rotashield®).
Dans la tranche d’âge concernée par la vaccination contre le rotavirus (< 6 mois), ceci concerne
l’ileus méconial, les malformations du tube digestif encore non opérées, les pseudo-obstructions
intestinales.
Vaccination de voyageur
Puis-je associer le Stamaril® et le vaccin contre la fièvre typhoïde dans la même seringue, dans
un seul acte vaccinal en utilisant le Typhim VI® comme diluant ?
NON ! Les mélanges « sauvages » de deux vaccins, quels qu’ils soient, sont formellement
déconseillés. Aucune étude en effet ne fournit de données sur la stabilité d’un mélange
«sauvage», sur les interférences entre les valences différentes, les conservateurs ou les
adjuvants. Chaque fois que des valences différentes sont dans un même vaccin, c’est après des
essais cliniques contrôlés.
Un enfant âgé de 3 ans, a reçu le 08/12/04, un vaccin varicelle. Les parents voudraient partir
au Sénégal pour les vacances de fin d’année. Y a-t-il une possibilité de faire le vaccin contre
la fièvre jaune malgré l’injection varicelle le 08/12/04, ce qui permettrait à la famille de partir en
vacances?
Officiellement non. Effectivement, 2 vaccins vivants, comme la varicelle et la fièvre jaune (ou le
ROR) doivent être espacés de 4 semaines s’ils ne sont pas faits le même jour pour éviter que les
défenses antivirales induites par le premier vaccin (interférons, etc.) n’empêchent la multiplication
du 2ème et donc inhibent son efficacité. Le risque d’effets indésirables dus à une superposition des
2 processus doit aussi être évoqué, même si les quelques données disponibles suggèrent qu’il est
faible. Le vaccin contre la fièvre jaune devant être administré au moins 10 jours avant le départ,
cela correspondrait ici avec la virémie du vaccin varicelle. Sur le plan médico-légal, il est difficile
de prendre ce risque même théorique pour des vacances mais encore plus dangereux de partir
au Sénégal sans protection contre la fièvre jaune. Le choix d’une autre destination de vacances
serait donc le plus approprié.
168
Terrains particuliers
Un enfant de 10 ans a une maladie de Bruton pour laquelle il reçoit des veinoglobulines par
voie sous-cutanée toutes les semaines. Quelle attitude préconisez-vous en ce qui concerne les
vaccinations ?
Les vaccins à virus vivants (RRO, varicelle, fièvre jaune, rotavirus) sont contre-indiqués. Les
immunoglobulines devraient le protéger, au moins partiellement, contre ces infections. Les vaccins
inactivés peuvent être pratiqués pour stimuler les cellules T, ce qui peut être intéressant pour la
grippe (pas / peu d’anticorps dans les immunoglobulines et la réponse T contrôle la sévérité de
la maladie) !
En consultant les sérologies de grossesse d’une maman (2ème pare), la sérologie rubéole est
négative bien qu’elle ait reçu deux doses de vaccin anti-rubéole (une dans l’enfance et une seconde
après la naissance de son premier enfant). Doit-on la revacciner ?
Non ! Deux doses de vaccin rubéole faites de façon certaine induisent une réponse sérologique
proche de 100% mais à des taux pouvant ne pas rester détectables par les tests de routine validés
pour le diagnostic d’une infection rubéoleuse. Dans le calendrier vaccinal il est précisé «qu’il n’y a
pas lieu de vacciner les femmes ayant reçu deux vaccinations préalables quelque soit le résultat
de la sérologie».
Pouvez-vous me rappeler le calendrier vaccinal pour un enfant atteint de Minkowski Chauffard âgé
de 3 ans et demi ?
En l’absence de splénectomie, le calendrier vaccinal est celui de tous les enfants en bonne santé,
sans oublier le Prevenar®, fortement indiqué ! Si une splénectomie est prévue, avant le geste
chirurgical, une vaccination par le Pneumo 23® et par un vaccin conjugué contre le méningocoque
C est recommandée. La grippe pouvant se compliquer d’infections à pneumocoques et à
méningocoques, cette vaccination parait raisonnable, bien que les aspléniques ne soient pas
ciblés dans les recommandations officielles de vaccination.
Quels sont les vaccins qui peuvent être administrés à une femme qui allaite ?
Le risque de transmission d’un vaccin non-vivant par le lait est considéré comme nul alors que
les anticorps maternels, eux, sont efficacement transmis. Pour les vaccins vivants, la sécurité du
vaccin ROR en post-partum est largement démontrée. Des données objectives manquent pour la
vaccination contre la fièvre jaune et la varicelle. Cependant, le risque être contaminé par sa mère
attrapant la varicelle est bien plus grand pour un nourrisson que l’improbable transfert de virus
vaccinal atténué ! Aussi, tous les vaccins peuvent être administrés à une mère qui allaite !
Une jeune femme non immunisée contre la rubéole a été vaccinée sans contraception; elle a
débuté sa grossesse une semaine plus tard. Quels sont les risques pour le fœtus?
Les vaccins vivants sont par précaution contre-indiqués chez la femme enceinte. Cependant, le
registre du CDC des femmes vaccinées par inadvertance au cours d’une grossesse indique un
profil de sécurité excellent. En 1985 déjà, aucun des 144 nouveau-nés concernés n’avait présenté
d’anomalies suggérant une rubéole congénitale (Preplud SR, Obst Gynecol 1985 ;66(1):121).
169
Ces observations ont été confirmées dans des études prospectives (Bar-Oz B, Am J Med Genet
A. 2004;130(1):52). Il n’y a donc aucune indication ni à un bilan infectieux ni bien sûr à une
interruption de grossesse.
Je ne suis plus certain des recommandations de vaccination des prématurés : à quel âge faut-il
commencer ?
La maturation immunitaire est accélérée dès la naissance (exposition, flore…), quel que soit l’âge
gestationnel. Ainsi, les capacités immunitaires des prématurés rattrapent rapidement celles des
nouveau-nés à terme. En pratique, il ne faut plus se baser sur l’âge corrigé (!) mais compter les
semaines de vie post-natale et donner les premiers vaccins dès 8 semaines de vie. La vaccination
précoce est particulièrement nécessaire pour la coqueluche, souvent grave chez les anciens
prématurés.
170
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Annexe : Grippe A (H1N1)
• Toute personne présentant un syndrome respiratoire aigu brutal :
– signes généraux : fièvre>38°C ou courbature ou asthénie
– et signes respiratoires : toux ou dyspnée
• devient un cas possible si dans les 7 jours avant le début de ses signes :
– Séjour dans une zone à risque
– Contact étroit avec un cas possible, probable ou confirmé pendant sa période de
contagiosité (qui commence 24h avant le début des signes)
• Les contacts étroits [particulièrement exposés aux contaminations par gouttelettes] :
– personnes partageant le même lieu de vie que le cas index : famille, même chambre
d’hôpital ou d’internat …
– contact direct, en face à face, à moins d’un mètre du cas index au moment d’une toux,
d’un éternuement ou lors d’une discussion ; amis intimes ; voisins de classe ou de
bureau ; voisins du cas index dans un avion ou un train
• Un cas possible devient un cas probable ou l’est d’emblée si :
– Cas possible avec une PCR grippe A sur un écouvillon naso-pharyngé
– Cas possible avec un tableau sévère (syndrome de détresse respiratoire aiguë ou décès
dans un tableau de syndrome infectieux respiratoire aigu)
– Cas possible ayant eu un contact étroit avec un cas probable ou confirmé dans les 24h
avant le début des signes
• Un cas confirmé est un cas possible ayant été confirmé biologiquement comme une
infection liée à virus grippal de type H1N1 d’origine porcine par les CNR-grippe
179
Contagiosité du virus de la grippe épidémique 1 j avant à 7 j après le début des
symptômes :
S ymptômes
séverité
S ymptôme s
Virus
séverité
V irus
IncubationJ-7
IncubationJ-7
jours jours
Evolution modélis ée dans le temps
Evolution modélis ée dans le temps
180
Le virus H1N1 «mexicain» est-il le même que les virus H1N1 humain ?
• Non. Le virus Mexicain est très différent de ceux qui ont circulé chez l’homme ces
dernières années.
• Les vaccins utilisés ces dernières années (qui contenaient des souches H1N1 humaines)
ne devraient pas entrainer une protection suffisante.
Vaccination ?
Les premières doses de vaccin pourraient être disponibles 3 mois après réception des
souches de l’OMS !
181
Sites utiles
www.who.int-immunization
www.who.int-immunization_monitoring-data-globalimmunization
www.who.int-immunization-en-index.htmlhttp://www.nesi.be
Training Modules of the Mid-Level Management (MLM) Course for EPI Managers :
http://www.afro.who.int/ddc/vpd/epi_mang_course/index.html
positionpapers/en/index.html
182
Si les maladies infectieuses ont régressé de façon spectaculaire, c’est essentiellement
grâce à la vaccination. Cette dernière est un des pôles principaux de la médecine
préventive et constitue l’un des plus grands succès de la médecine. En effet, la vaccination
constitue un droit fondamental de l’enfant. Elle a contribué de façon drastique à la
réduction de la mortalité néonatale, infantile et infanto-juvénile. Grâce au contrôle d’un
certain nombre de maladies infectieuses, elle a permis d’améliorer de façon significative
la santé de l’enfant marocain.
Ce guide a été conçu pour répondre aux questions les plus concrètes auxquelles le
professionnel de santé est confronté. Il présente également les recommandations
officielles de santé et les structures ambulatoires et libérales.
A l’échelon d’une population aussi bien qu’à l’échelon individuel, le rapport bénéfice-
risque est toujours en faveur de la vaccination si les indications sont respectées.
Les champs de vaccination sont en plein développement. Il existe une recherche très
active vis-à-vis des vaccins contre des nouveaux agents infectieux et de nouvelles
technologies sont développées qui permettront d’augmenter l’efficacité et l’innocuité des
vaccins.
Enfin, la rédaction de ce guide a été menée en concertation constante avec les
responsables concernés.
Robert Cohen