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Mémoire de fin d’études

Présenté à l’institut Supérieur des professions infirmieres et techniques de santé


(ISPITS),Marrakech

Licence en professions infirmieres et techniques de santé

Filiére : Soins infirmiers

Option :Infirmier en santé mentale

Promotion :2016 /2019

PREVALENCE ET FACTEURS DE LA VIOLENCE


CONTRE LE PERSONNEL SOIGNANT CAS DE
L’HOPITAL IBN NAFIS MARRAKECH

Elaboré par :

BEN CHIKH Kaoutar

LAYADI Safa

TAMSSOULI Fatima Ezzahra

Encadré par :

Mr. BASLAM abdelmounaim

Année universitaire : 2018/2019


Remerciement

On dit souvent que le trajet est aussi important que la destination. Les trois années de licence
nous ont permis de bien comprendre la signification de cette phrase toute simple. Ce parcours, en
effet, ne s’est pas réalisé sans défis et sans soulever de nombreuses questions pour lesquelles les
réponses nécessitent de longues heures de travail.

Nous tenons dans un premier temps à remercier Allah le tout puissant de nous avoir donné la
foi et de nous avoir permis d’en arriver là.

Nos remerciements vont tout d’abord à Docteur OUZOUHOU Moustapha, directeur de


l’institut Supérieure des Professions Infirmières et Techniques de Santé Marrakech.

Nous remercions également le directeur des études Monsieur EL OUAHI Abdelkader.

Notre profonde reconnaissance s’adresse également à professeur BENKSIM Abdelhafid, chef


de filière, Madame Liba Habiba la coordinatrice de l’option pour l’effort fourni, les conseils
prodigués, et leur persévérance dans le suivi.

Nous tenons à remercier également notre chère encadrante de stages Madame EL MAOUAKI
Amal pour sa bienveillance, la qualité de son encadrement, sa disponibilité, ses conseils, sa
patience et les efforts qu’elle fournissait tout au long de la formation, qu’elle trouve ici les
sentiments de notre gratitude et notre respect.

Nos vives reconnaissances vont à notre encadrant Monsieur BASLAM abdelmounaim qui a
bien voulu accepter la charge d’encadrement de ce travail nous a guidé avec patience durant la
réalisation de ce projet de fin d’étude. Ces conseils nous ont été bien utiles, notamment pour la
rédaction de ce mémoire. Qu’il trouve ici nos profondes gratitudes

Nous remercions tous les enseignant(e)s de l’institut supérieur des professions infirmières et
techniques de santé.

Nos remerciements vont également à tout le personnel de l’hôpital IBN NAFIS Marrakech.
Finalement merci à tous ceux qui ont participé de loin ou de près à la réussite de ce travail.

ii
Dédicace

Nous dédions ce travail

Nos chers parents

Aucune dédicace ne peut exprimer l’amour, l’estime le dévouement et le respect que nous
éprouvons pour vous, ce travail est le fruit de vos efforts et des nombreux sacrifices que vous
consentiez pour notre éducation et notre formation.

Nous espérons de tout notre cœur que ce jour vous êtes fiers de nous.

Que dieu vous garde et vous procure longue vie et santé afin que nous puissions vous combler
à notre tour.

Tous les membres de nos familles

Veillez trouver dans cette dédicace l’expression sincère de notre affection et notre
attachement.

Que dieu vous aide et exauce vos vœux.

Notre cher encadrant : Mr. Baslam Abdelmounaim

Vous nous accordé votre temps, votre disponibilité, votre écoute et votre orientation. Vous
nous avez honoré par votre encadrement combien louable.

Nous vous présentons nos sincères remerciements, et nous vous exprimons notre gratitude et
notre respect.

Nos chers amis et collègues

Nous espérons que ce jour vous êtes fiers de nous et nous souhaitons à chacun vous une vie
heureuse et plein de réussite, que les liens d’amitié qui nous unissent ne soient jamais rompus.

Tous les étudiants de l’ISPITS de Marrakech


iii
Liste des tableaux

N° du Intitulé du tableau Page


tableau

Tableau 1 Répartition des enquêtés selon l’âge, le sexe et 30


l’ancienneté par profil

Tableau 2 Répartition des enquêtés selon victimes 31

Tableau 3 Répartition des enquêtés selon les données relatives 32


aux facteurs organisationnels en fonction de profil

Tableau 4 La répartition de la violence durant la journée 34

Tableau 5 Répartition des enquêtés selon l’identification ou non 36


de l’incident à l’administration

Tableau 6 Répartition des enquêtés selon l’âge, le sexe du 39


patient

Tableau 7 Répartition des enquêtés selon niveau d’éducation 40

Tableau 8 Répartitions des enquêtés selon le moment de 41


l’incident

iv
Liste des graphiques

N° du Intitulé du graphique Page


graphique

Graphique 1 Répartition des enquêtés selon la fréquence de type de la violence 33

Graphique 2 Répartition des enquêtés selon Les lieux de violence 34

Graphique 3 Répartition des enquêtés selon le moment de la violence 35

Graphique 4 Répartition des enquêtés selon l’identification ou non d’un arrêt de 36


travail

Graphique 5 Répartition des enquêtés selon les conséquences pour le personnel 37

Graphique 6 Répartition des enquêtés selon les conséquences liée aux patients 38

Graphique 7 Répartition des enquêtés selon le profil 40

Graphique 8 Répartitions des enquêtés selon victime 41

Graphique 9 Répartitions des enquêtés selon les lieux de la violence 42

Graphique Répartitions des enquêtés selon les types de violence 43


10

Graphique11 Répartition des enquêtés selon les causes de la violence 44

Graphique Répartition des enquêtés selon les facteurs liés aux patients 44
12

Graphique Répartitions des enquêtés selon les facteurs liés aux personnels 45
13

Graphique Répartitions des enquêtés selon les facteurs d’agencement et 46


14 d’architecture

v
Liste des annexes

Annexe N° 1 : Le questionnaire préliminaire

Annexe N° 2 : Le questionnaire de l’étude

Annexe N° 3 : Grille d’observation

LISTE DES ABREVIATIONS

CHP : Centre hospitalier provincial

CHU : Centre hospitalier universitaire

ENSP : Ecole nationale de santé publique

ENTSPI : Enquête nationale sur le travail et la santé du personnel infirmier

ISPITS : Institut Supérieur des professions infirmieres et techniques de santé

OMS : L’organisation mondiale de la santé

OMT : L’organisation mondiale de tourisme

SPSS: Statistical package for the social sciences

THC : Tétrahydrocannabiol

vi
Résumé

les fournisseurs de soins de santé sont exposés à un risque de subir des violences au travail
particulièrement élevé et les infirmiers courent le plus grand risque et surtout en milieu
psychiatrique

La présente étude vise à identifiée les facteurs susceptibles d’engendrer les comportements de
violence de la part des malades mentaux, contre les personnels soignants exerçants au niveau de
l’hôpital IBN NAFIS.

Il s’agit d’une étude épidémiologique descriptive, quantitative de premier niveau. Les données
ont été recueillies auprès des personnels soignants à l’aide de différents outils, puis analysées par
le logiciel SPSS.

Ainsi, elle a pu révéler les résultats suivants :

La majorité du personnel soignant (91,25%), qui sont exposés à la violence sont les infirmiers,
en particulier la violence verbale (73%) puis la violence physique (21%);

Les incidents de violence sont inversement proportionnels à la sécurité de travail et au degré


de la charge de travail ;

Le délai d’attente (41%), la surcharge de travail/la prise en charge (50%) et la mauvaise


communication/comportement (35%) sont des facteurs qui influence la survenue de la violence ;

La majorité des personnels soignants (96%) ne sont pas formés sur la gestion de violence ainsi
que les conflits ;

vii
Table des matières
Remerciement.................................................................................................................................................................................. ii

Liste des tableaux............................................................................................................................................................................ iv

Liste des graphiques......................................................................................................................................................................... v

Liste des annexes............................................................................................................................................................................ vi

Résumé........................................................................................................................................................................................... vii

Table des matières........................................................................................................................................................................ viii

Introduction...................................................................................................................................................................................... 1

CHAPITRE I : PHASE CONCEPTUELLE................................................................................................................................................3

Problématique............................................................................................................................................................................ 4

Recension des écrits.................................................................................................................................................................. 15

Le cadre de référence :............................................................................................................................................................. 22

CHAPITRE II : PHASE METHODOLOGIQUE......................................................................................................................................23

Type de l’étude :....................................................................................................................................................................... 24

Devis de recherche :.................................................................................................................................................................. 24

Milieu d’étude :......................................................................................................................................................................... 24

Population cible:....................................................................................................................................................................... 25

Echantillonnage :....................................................................................................................................................................... 26

Critères d’inclusion et d’exclusion :...........................................................................................................................................26

Méthode de collecte des données :..........................................................................................................................................27

Analyse et traitement des données :.........................................................................................................................................28

Considération éthique............................................................................................................................................................... 28

CHAPITRE III : PHASE EMPIRIQUE...................................................................................................................................................29

Présentations des résultats de l’étude......................................................................................................................................30

Discussion et analyse des résultats...........................................................................................................................................47

Recommandations.................................................................................................................................................................... 50

Conclusion................................................................................................................................................................................. 52

Références bibliographique......................................................................................................................................................53

LES ANNEXES.................................................................................................................................................................................. 58

viii
Introduction
La violence est un phénomène de société, elle est présente dans la rue, les écoles, les
transports en commun et les lieux de travail (Terrat et al (2013). La violence à l'hôpital. AIDE
SOIGNANTE (L'). 2013/02. n° 144).

La violence sur les lieux de travail (violence au travail) a pris ces dernières années des
proportions oppressantes puisque des millions de personnes en souffrent dans toutes les parties
du monde, que ce soit dans les pays industrialisés ou dans les pays en développement (Jim
Baker, (2003). Violence au travail : Education ouvrière 2003/4 Numéro 133 Editorial).

Elle atteint pratiquement tous les secteurs et toutes les catégories de travailleurs (OMT et
OMS (2002). Directives générales sur la violence au travail dans le secteur de la santé. OMT
OMS Genève).

Le milieu hospitalier est touché de plus en plus par la violence, alors qu’autrefois, c’était un
lieu respecté de tous. Celle-ci se manifeste de différente façon, les soignants et les patients
pouvant jouer le rôle d’acteur comme celui de victime.

L’hôpital de psychiatrie existe depuis longtemps. Il fonctionne selon un système bien définie
en termes d’aménagement des locaux et implique une équipe pluridisciplinaire.

La violence y est également présente, en l’occurrence, l’hôpital IBN NAFIS de


MARRAKECH. Est en lien direct avec l’accroissement de la population, et la nature différente
des maladies mentales couvertes. Celui-ci augmente la charge de travail des soignants est
compromet le processus de soins.

La violence a des conséquences réelles, négatives sur la qualité et l’accessibilité aux soins,
ainsi que sur le bien être des soignants et elle est susceptible d’influencer négativement la
motivation des personnels de santé.

Pour cela la mesure et la prévention de la violence deviennent une priorité pour les soins en
psychiatrie.

1
Tout au long de notre stage que nous avons passé auprès des personnels soignants, exerçant
au sein des services de psychiatrie, nous avons assisté à plusieurs situations de conflits intra-
hospitaliers dont le soignant fait toujours partie.

Le but principal de cette recherche est de mesurer la prévalence de la violence et dégager ses
facteurs qui engendrent la violence contre le personnel soignant au niveau de l’hôpital IBN
NAFIS de MARRAKECH.

Pour cela nous allons suivre la démarche composée d’un processus répartie en trois chapitres :

Le premier chapitre : composé d’une phase conceptuelle : mettant en évidence la


problématique et le constat irritant qui a initié cette recherche concernant la mesure de la
prévalence de violence et de la détection de ses facteurs au niveau de l’hôpital IBN NAFIS.

Le deuxième chapitre : la phase méthodologique qui précise la méthodologie suivie afin de


déceler et détailler ce problème en se basant sur des procédés scientifiques et reconnus pour ce
type de recherche.

Le troisième chapitre : la phase empirique destinée à l’exploration, la discussion des résultats


de l’étude et la présentation des chiffres signifiants sous forme de graphiques commentés.

En fin on va, clôturer par des recommandations pour l’initiation à la mise en place des
propositions qui pourraient servir comme une base aux responsables pour agir sur les cas de
violence au niveau de l’hôpital en générale. Et des recommandations visant de minimiser la
survenue de la violence contre le personnel soignant à l’hôpital IBN NAFIS.

2
CHAPITRE I : PHASE CONCEPTUELLE

3
Problématique

Selon l’OMS,(2013) la violence est un véritable fléau mondial qui a de lourdes conséquences
sur le plan individuel, organisationnel et social plus de 1,6% de personnes meurent chaque année
suite à des actes de violence

Le bureau international du travail (2003), propose par ailleurs une définition de la violence au
travail : « toute action, tout incident, ou tout comportement qui s’écarte d’une attitude
raisonnable par lesquels une personne est attaquée, menacée, lésée ou blessée dans le cadre ou du
fait direct de son travail et impliquant une atteinte implicite ou explicite à sa sécurité, son bien-
être ou sa santé. »

Le milieu hospitalier n’échappe pas à cette problématique, La violence à l’hôpital est une réalité
à laquelle sont souvent confrontés les soignants, cela est d’autant plus vrai dans les services de
psychiatrie, et des urgences, qui accueillent jour et nuit des personnes en détresse

Selon une enquête nationale faite au canada sur le travail et la santé du personnel infirmier
effectuée en 2005, un infirmier sur trois (29%) a déclaré avoir été agressé physiquement par un
patient au cours de l’année, la même étude a relevé que presque la moitié (44 %) des infirmières
a déclaré avoir subi de la violence psychologique de la part d’un patient.

Au Canada un centre d’étude, a mené une recherche sur la violence en milieu de travail. Dans
ce cadre, un sondage a permis d’interroger des travailleurs à risque d’être exposés, sur la
fréquence des actes d’agressivité au milieu hospitalier psychiatrique, il a présenté les chiffres
suivant: 60 % victimes ou témoins d’au moins un acte de violence au cours des 12 derniers
mois ; 8 actes de violence en moyenne, 23 % victimes et 38 % témoins de violence physique ; 8
% victimes et 11 % témoins de menaces de mort ; 65 % ont rapporté que d’en parler avec leurs
collègues avait été aidant ; 75 % ont considérés qu’il est essentiel d’avoir une politique de «
tolérance zéro » et 68 % de se sentir soutenu par son employeur afin de diminuer le risque de
violence (‘‘equipevisage.ca’’, VOL. 36, NO 1, 2013 ).

4
Les auteurs des actes de violence en milieu de soins de santé : Les patients dans 71 % des
incidents de violence au travail; Les proches et les visiteurs dans 24 % des cas d’agression
(Journal de Québec, 25 janvier 2012).

En France, une étude du fond social des hôpitaux privés en 2009 a montrée que sur un groupe
d’étude incluant plus de 2000 infirmiers, plus de 25% d’entre eux ont été confrontés à des actes
de violence physique et 50% d’entre eux à la violence verbale , elle est également démontrée que
le risque d’être confronté à une agression et nettement plus élevé chez les infirmiers et plus
particulièrement les infirmiers psychiatriques que pour les autres professions (Revue française,
2009).

Au Maroc, et plus précisément à Agadir(Inzgane) une étude a montrée en 2012 que 72% des
médecins, 84% des infirmiers ont subi des agressions verbales comme premier risque ressenti,
suivi des agressions physiques (28% chez les médecins et 16% chez les infirmiers). Cette même
étude a montrée que les profils des agressés ont été respectivement pour les hommes de 66,7%
chez les médecins, 37,3% chez les infirmiers, tandis que pour les femmes de 33,3% chez les
médecins, 62,7% chez les infirmières. La fréquence la plus élevée chez les médecins a été la
même chez les infirmiers soit 67% agressés. (Aden AbdillahiAllaleh, 2012. Renforcement de la
sécurité du professionnel de santé par la démarche qualité : cas du CHP d’Inzegane. Mémoire,
ENSP, Maroc).
Durant notre stage au niveau de l’hôpital psychiatrique Ibn Nafis Marrakech, nous avons
constaté qu’un nombre élevé des infirmiers(es) et médecins ont déclarés qu’ils sont l’objet d’un
acte violent lors de leurs exercice quelque soit sa typologie, cela nous a guidé de creuser et
choisir cette thématique pour déterminer la prévalence de la violence au niveau de l’hôpital Ibn
Nafis Marrakech, ce constat est approuvé par un questionnaire préliminaire établie à cet effet, et
distribué aléatoirement au personnel soignant.
Objectif général de l’étude :

Mesurer la prévalence de la violence et décrire les facteurs qui l’engendrent contre le personnel
soignant au niveau de l’hôpital Ibn Nafis Marrakech.

Objectifs spécifique :

Proposer des solutions pour prévenir les risques de violence.

5
Réduire le taux de violence contre le personnel soignant en dégageant les facteurs susceptibles
qui la déclencher.

Question de recherche :

Qu’elle est le nombre des cas de violence et quelles sont les facteurs qui engendrent la violence
contre le personnel soignant au niveau de l’hôpital Ibn Nafis Marrakech ?

6
Recension des écrits

La violence :
Selon L’OMS, 2002, la violence est définie comme l’usage délibéré ou la menace
d’usage délibéré da la force physique ou de la puissance contre soi-même, contre une autre
personne ou contre un groupe ou une communauté qui entraine ou risque fort d’entrainer un
traumatisme, un décès, un dommage moral, un mauvais développement ou une carence.
La définition comprend aussi bien la violence interpersonnelle que les comportements suicidaires
et les conflits armés. Elle couvre également toute une série d’actes qui vont ou delà des actes de
violence physique, incluant menaces et intimidation. Outre la mort et les traumatismes, elle
englobe la multiplicité des conséquences souvent moins évidentes des comportements violents,
comme les atteintes psychologiques ou les problèmes de carence et de développement affectif
qui compromettent le bien-être individuel, familial et communautaire.

Violence : Nom Féminin. « Force brutal qu’un être impose à d’autres, pouvant aller jusqu’à
la contrainte exercée par l’intimidation ou la terreur. Elle est aussi représentée par toutes les
conduites agressives qu’un sujet plus fort physiquement ou moralement fait subir à un plus
faible : mauvais traitements (enfants maltraités), sévices sur le conjoint (femmes battues) ou
même actions criminelles pouvant aller jusqu’au viol ou au meurtre » (Dictionnaire de
psychiatrie et de psychopathologie clinique, jacques Postel, 1998).

Le dictionnaire encyclopédique des soins infirmiers définit la violence comme un « terme


désignant les brutalités physiques subies par une personne maltraitée mais aussi l’action brutale
qui contraint une personne à faire usage de la force ou de l’intimidation, que ce soit la force
physique ou une contrainte morale »

La violence est l’action d’utiliser la force contre une personne, la contraindre à la faire
quelque chose qu’elle ne désir pas, impliquant la destruction ou le dommage de celle-ci, perçue
comme source actuelle de frustration ou de danger (J. Bergeret, 1984).

« Il s’agit d’un instinct propre à chacun d’entre nous, ayant pour but d’assurer notre survie et
de vaincre les obstacles à la satisfaction de nos besoins », « c’est une ressource dans laquelle
l’homme va puiser pour faire face aux difficultés et aux menaces » (S. Raymond, 1993).

7
Les types de violence :

La conception large de la violence s’appuie sur la diversité des formes d’atteintes à l’intégrité
en milieu hospitalier ainsi qu’à la pluralité des fondements des poursuites qui en résulte (K.
Lefeuvre-Darnajou / Médecine & Droit, 2004, 54–66).

Violence physique :

Recours à la force physique contre une personne ou un groupe entrainant des préjudices
physiques, sexuels ou psychologiques. Elle comprend les coups (coups de pied, de poing, gifles,
etc.), l’utilisation des armes blanches, des armes à feu, le fait de bousculer les victimes, les
morsures, les pinçages, etc.…

Violence psychologique (sévices émotionnels) :

Exercice intentionnel d’un pouvoir, avec éventuellement menace du recours à la force


physique, à l’encontre d’une personne ou d’un groupe, portant préjudice à son développement
physique, mentale, spirituel, moral ou social. Le terme recouvre les agressions verbales, les
tracasseries, les brimades, le harcèlement et les menaces.

La violence psychologique est caractérisée par la raillerie, la frustration, le rejet, l’ostracisme,


le racisme, l’intolérance, la stigmatisation, etc. souvent aussi par la volonté de rabaisser l’autre
pour mieux se valoriser. (Marie-France Hirigoyen, 2005)

Violence verbale et incivilités :

Violence verbale : propos infériorisant ou dégradants, itératifs ou non, dépendant de normes


sociales, culturelles, de façon isolée ou en public, portant atteinte à l’intégrité psychologique du
sujet. Cette violence peut toucher l’individu ou le collectif de travail.

Incivilités : petite malfaisance (fait mineur, impolitesse) dont la répétition quotidienne rend
pénible la vie en société. Elle s’étend de la simple omission de dire « pardon » ou « merci », à la
véritable rustrerie (interpellation grossière, attitude menaçante…).

8
Violence sexuelle :

L’OMS définit la violence sexuelle comme suit : « tout acte sexuel, tentative pour obtenir un
acte sexuel, commentaire ou avances de nature sexuelle, ou actes visant à un trafic ou autrement
dirigés contre la sexualité d’une personne en utilisant la coercition, commis par une personne
indépendamment de sa relation avec la victime, dans tout contexte, y compris, mais sans s’y
limiter, le foyer et le travail ».

Qui se traduisent par des avances sexuelles déplaisantes, l’imposition des images
pornographiques et des gestes sexuels, des attouchements, tentatives de rapport forcé, rapport
sexuel imposé par la force, etc. (Yves Bertrand Djouba Feudjio, 2016).

Violence au travail :

Les définitions et classifications de la violence au travail sont nombreuse, souvent


hétéroclites, comme le souligne d’ailleurs l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au
travail (2008). Pour autant, celles proposés par les institutions et organisations internationales
sont quasi unanimement adoptées comme référence par les chercheurs et les expertes du
domaine.

Ces définitions s’inspirent plus largement de la notion générale de violence (indépendamment


des circonstances et des individus contre lesquels elle est exercée) que l’OMS (2002) définit
comme « la menace ou l’utilisation intentionnelle de la force physique ou du pouvoir contre soi-
même, contre autrui ou contre un groupe ou une communauté qui entraine ou risque fortement
d’entrainer un traumatisme, un décès, des dommages psychologiques, un male développement ou
des privations ». Moins récemment, dans une étude qui fait autorité sur la signification et la
prévention de la violence, la National Academy of science des Etats Unis, définissait la conduite
violente ou agressive, comme « le comportement d’individus qui intentionnellement menacent,
tentent de porter ou portent effectivement atteinte à l’intégrité physique d’autrui et d’eux-
mêmes» (Reiss A, Roth J.A 1993). Néanmoins ; ces définitions générales de la violence excluent
de leur champ, la violence contre les biens matériels la violence exclusivement psychologique

9
telle que la male traitantes morale ou celle qui consiste à susciter chez autrui des sentiments de
peur ou d’anxiété (Chappell & di Martino, 2000).

Appliquées au travail ou au milieu professionnel, les définitions institutionnelles de la


violence sont plus au moins globales en fonction de la référence à des actes physiques contre les
autres ou à des rapports de force ou domination s’exerçant aussi par « des brutalités mentale»
(Lasfergues, 2006).

Nous évoquerons particulièrement ces définitions, ici choisies pour leur caractère représentatif.

Le comité consultative pour la sécurité, l’hygiène et la protection de la santé sur le lieu de


travail de la commission européenne définit dans son avis « la violence au travail », adopté le 29
novembre 2001, celle-ci comme : « une forme de comportement négatif ou d’action, dans les
relations entre deux personnes ou plus, caractérisée par une agressivité, parfois répétée, parfois
sporadique, qui a des effets négatifs sur la sécurité, la santé et le bien-être des travailleurs sur le
lieu de travail . Cette agressivité peut se manifester soit par une simple attitude corporelle
(provocante, méprisante, suffisante) vis-à-vis de l’autre personne, soit par une véritable action
violente, physique ou verbale. La violence (…) peut être exercée par des personnes à l’extérieur
comme à l’intérieur de l’environnement de travail. »

Enfin, l’accord national interprofessionnel sur le harcèlement et la violence au travail (2010),


transposant l’accord cadre autonome européen du 26 avril 2007 indique que la violence au travail
et le harcèlement « s’expriment par des comportements inacceptables d’un ou plusieurs individus
(…). Le harcèlement survient lorsqu’un ou plusieurs salariés font l’objet d’abus, de menaces
et /ou d’humiliations répétées et délibérées » dans des circonstances liées au travail, soit sur les
lieux du travail, soit dans des situations liées au travail. La violence au travail se produit
lorsqu’un ou plusieurs salariés sont agressés dans des circonstances liées au travail. Elle va du
manque de respect à la manifestation de la volonté de nuire, de détruire, de l’incivilité à
l’agression physique (…).elle peut prendre la forme d’agression verbale d’agression
comportementale, notamment s’existe, d’agression physique… ».

10
Agressivité :

C’est un comportement qui vise consciemment ou non à nuire, contraindre, dégrader, détruire,
humilier » (Simon trouvé).

C’est un acte caractérisé de violence dans le but de nuire, « une forme socialisée de la
violence » (Raymond), où la victime occupe une place clairement définie par l’agresseur ;
l’agression lui est adressée à elle en particulier. L’agressivité n’est donc pas aveugle.

Elle imprègne la dynamique des groupes, sociétés, cultures et s’inscrit dans la nature de la
personne en fonction de son vécu ou de son éducation.

Comportement agressif

Il y a comportement agressif lorsqu’une action porte physiquement ou moralement atteinte à


une personne, et/ou lorsque cette action est perçue comme une menace de préjudice par la
personne ciblée. L’action agressive peut être physique (et non verbale, en passant par la mimique
ou la gestuelle), mais également non physique, avec des déclarations verbales. La négligence,
représentant la conséquence d’un acte que l’on a omis de faire, constitue un cas particulier
(CURAVIVA, Satzart AG, Berne, avril 2013).

Les différentes formes de l’agressivité

« Agressivité en paroles : elle peut se traduire par des insultes, ouvertes et malveillantes, des
propos méprisants ou dévalorisants la médisance, la calomnie, des souhaits exprimés d’agression
ou de mort ;

Agressivité en actes : elle se traduit par des humiliations, des gestes provocants ou menaçants,
des coups et blessures, des agressions sexuelles ;

Attitudes relevant de l’agressivité : elles peuvent être de simples regards des mimiques de
haine, d’hostilité, de gestes provocateurs et insultants de conduites de harcèlement. »
(TRIBOLET S, et SHAHIDI M, nouveau précis de sémiologie des troubles psychiques, heures
de France, 2005, page 210)

11
La déférence entre violence et agression :

Il est également difficile d’établir une distinction sémantique entre «violence» et «agression».
La limite entre acte agressif et violent est généralement considérée comme graduelle. En ce sens,
la violence est supérieure à une agression dans son ampleur et ses conséquences. Un acte agressif
ne signifie donc pas dans tous les cas qu’il y a violence, alors que les actions violentes
comprennent habituellement une agression (CURAVIVA, Satzart AG,Berne, avril 2013)

La violence et l’agressivité sont deux termes très proches qui seront utilisés dans ce travail de
recherche l’un pour l’autre. Cependant, il semblerait que l’agressivité soit subjective, elle est
menée par la colère ou l’impulsion, alors que la violence et utilisée en toute objectivité, le sujet
étant menacé, il doit obligatoirement passer à l’acte. (POTIER M, LORAUX N, 2002,
dictionnaire encyclopédique des soins infirmiers, Rueil-Malmaison: Lamarre, page 356)

Typologie proposé par Cameron Quanbeck et Al, septembre, 2016 :

La violence de type « impulsive » correspond à des agressions non planifiées, souvent


provoquées par un événement extérieur, accompagnées d’une charge émotionnelle importante et
souvent suivies d’un sentiment de remord chez l’agresseur ;

La violence de type psychopathique ou organisée correspond à des agressions préméditées


ayant un but défini, souvent le fait de personnalité comportant de traits psychopathique. Le
remord n’est pas présent après les faits ;

La violence de type « psychotique » est la violence qui peut parfois s’exprimer dans le contexte
des symptômes de psychoses (hallucination, délire, désorganisation de la pensée).

Conséquences pour le personnel soignant, et impact sur la relation de soin :

Conséquence physiques : Les conséquences physiques pour le personnel soignant victime d’un
acte violent sont majoritairement des lésions mineures. On constate souvent des griffures, des
morsures, des cheveux arrachés ou des hématomes (Richter 1999). Les résultats d’une étude ont
récemment montrée que, dans les établissements médico-sociaux, les troubles musculo-
squelettiques généraux dépendent également de l’ampleur des agressions (Miranda, Punnett,

12
Gore&Boyer 2011). Les blessures physiques sévères sont probablement plus rares dans les
institutions pour personnes âgées que dans les établissements psychiatriques, par exemple, mais
ne sont pas à exclure. En présence de lésions corporelles, un médecin doit être consulté pour
qu’il prenne éventuellement en charge la plaie, vérifie le risque infectieux encouru et prenne
peut-être d’autres mesures diagnostiques (radiographies, etc.). Enfin, il est important que
l’incident et le dommage soient bien documentés pour que l’assurance-accidents rembourse les
frais éventuels.

Conséquences psychiques : Presqu’aucune étude scientifique n’a été menée sur les
conséquences psychiques pour le personnel touché. La plupart des agressions physiques sont
assimilées sans problème par les collaborateurs. En présence d’une agression plus grave et
inattendue, on peut toutefois observer des réactions de stress aiguës qui peuvent persister pendant
quelques jours, voire plus longtemps encore dans de rares cas. Toutefois, on ne doit pas
automatiquement en conclure qu’un dommage corporel léger n’entraînera pas de problèmes
psychiques par la suite; même les dommages corporels mineurs peuvent être traumatisants. On a
même relevé dans d’autres institutions du système de santé des cas de réactions de stress post-
traumatique après des actes de violence sur le personnel (Richter&Berger 2009). Cela ne peut
être écarté dans les établissements de soins de longue durée, mais ne concerne probablement
qu’un très faible nombre des personnes touchées. Les membres du personnel soignant gèrent les
agressions et assimilent les actes agressifs de manière très hétérogène. Ces processus dépendent
de très nombreux facteurs. L’expérience personnelle et professionnelle est tout particulièrement
importante dans ce contexte. En général, les collaborateurs plus âgés et qui ont de l’expérience
professionnelle réussissent beaucoup mieux à gérer les situations stressantes. Néanmoins, cela ne
signifie en aucun cas que le personnel plus âgé assimile toujours sans difficulté les attaques
physiques ou verbales.

L’impact sur la relation de soins : Les actes agressifs peuvent avoir un impact négatif sur la
relation de soin. De tels actes accroissent la peur du personnel soignant de subir de nouvelles
attaques, ce qui influe, de manière prévisible, sur son propre comportement. Les actes agressifs
engendrent par ailleurs de la méfiance et compliquent l’instauration d’une relation de travail
professionnelle, ce qui peut avoir à son tour des répercussions négatives sur le comportement du
résident (CURAVIVA, Satzart AG,Berne, avril 2013).

13
Répercussion de la violence :

Le rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé de 2002 fait le constat de la violence


contre le personnel soignant et de ses répercussions. Ainsi, il montre que la violence est une
menace pour les services de santé. La violence dégraderait la qualité des soins prodigués.
L’attrait pour la profession de soignant serait aussi diminué du fait de l’agressivité des patients.
Le soignant violenté subirait une paralysie de la pensée, des paroles et des actes : la personne est
comme sidérée. Elle ne sait ni quoi dire, ni quoi faire. Cela augmente le temps de prise en charge
du patient et demande aussi au soignant de se remobiliser pour se rendre de nouveau disponible
pour le patient. Le soignant peut avoir peur de retourner soigner le patient, la relation soignant-
soigné est donc interrompue parfois sans possibilité d’être reconduite

Répercussion principale : le stress

Définition et physiologie : Hans SELYE, (STORA J-B 2010, Le stresse, Puf) endocrinologue
canadien, consacre ses recherches au stress. En 1936, il en donne une définition : « réponse non
spécifique de l’organisme à toute demande qui lui en est faite ». Cependant, il semble que le
stress soit une réponse à une agression. Le stress est une réaction qui prépare le corps à la fuite.
La définition donnée par Le Robert parait plus complète, il s’agit là d’une « réponse de
l’organisme aux facteurs d’agression physiologiques et psychologiques ainsi qu’aux émotions
(agréable ou désagréable) qui nécessite une adaptation. » (Dictionnaire le robert) Il existe deux
types de stress l’un aigu et l’autre chronique Le corps produit une réaction d’adaptation. Il s’agit
d’un syndrome d’adaptation général comprenant trois phases : une phase d’alarme (qui met en
alerte le corps), une phase de résistance (deux attitudes résultent de cette phase : l’adaptation ou
de début des maux), enfin une phase d’épuisement (psychique, comportemental,
psychosomatique).

Recension des écrits

14
La panoplie des facteurs associés à la violence au travail à été discutée dans de nombreux
ouvrages (Chappell et Di Martino, 1998 ; Neuman et Baron, 1998 ; Leymann, 1996 ; Allcorn,
1994).

Néanmoins, il existe peu d’informations scientifiques de nature quantitative sur les causes de
la violence au travail (Barling, 1996). Il y a peu de données présentées dans la littérature étant
issues d’études empiriques (Neuman et Baron, 1998).

Il apparait évident que l’exposition à la violence peut résulter de la combinaison de multiples


facteurs souvent inter-reliés (ex : genre, âge, statut d’emploi, précarité….), qui s’accumulent
pour expliquer l’exposition à la violence. Les facteurs associés à la violence sont soit liés aux
agresseurs soit liés aux agressés ou organisationnels.

Les facteurs liés aux agresseurs :

Les facteurs individuels conduisant à la violence ont été particulièrement étudiés par les
chercheurs (Capozzoli et McNey, 1996 ; Baron, 1993). Ils ont produit des profils des agresseurs
potentiels dans les milieux de travail en s’appuyant essentiellement sur les facteurs individuels
comme ceux-ci : homme, âge entre 25 et 40 ans, ayant une histoire de violence, solitaire,
possédant des armes, ayant déjà demandés dans le passé certaines formes d’aide, ayant une
histoire de conflits interpersonnels.

Parmi les chercheurs s’étant penchés sur des facteurs individuels associés à l’émergence de la
violence, nous mentionnons Capo et McVey, 1996 qui propose les causes suivantes :

Trouble de la personnalité, maladie mentale, manque d’habiletés de résolution de conflit, abus de


substances (Tétrahydrocannabiol (THC), Cocaine ……), etc.

De nombreux auteures considèrent que l’existence de comportements violents dans le passé


du patient constituent des facteurs de risque particulièrement pertinents (Beauford, 1997 ;
Dumont, 1995 ; Forster, 2005 ; Johnson, 2004 ; Kennedy, 2005 ; Nijman, 1999 ; Owen, 1998 ;
Petit, 2005 ; Soliman, 2001)

L’âge et le genre sont des facteurs fréquemment cités (Beauford, 1997 ; Dumont, 1995 ;
Johnson, 2004 ; petit, 2005). Selon Dumont (2005), les jeunes hommes sont plus enclins à

15
développer un comportement violent. Par contre Johnson (2004) estime que l’âge et le genre ne
constituent pas des facteurs de risque pertinents.

D’autres facteurs sont susceptibles d’augmenter le risque d’émergence de la violence tels que
l’abus de substance (Buckley, 2003), le niveau socio-économique faible (Dumont, 1995)
l’admission non volontaire (Dumont, 1995), la violence subie durant l’enfance (Dumont, 1995),
l’agitation ou la colère (Forster, 2005 ; Johnson, 2004 ; Petit, 2005), l’opposition au traitement
(Foster, 2005) et l’hostilité face aux règles (Johnson, 2004).

Facteurs liés aux personnels soignants :

En ce qui concerne les facteurs liés au personnel soignant, selon Johnson 2004 l’âge et sexe
de l’équipe soignante ne sont pas des facteurs prédictifs du risque de violence. Lame 2000
corrobore cet avis en ce qui concerne le sexe.

En fonction du sexe, le comportement agressif peut se manifester de diverses manières. Les


hommes risquent plus que les femmes de réagir de façon agressive à un certain nombre de
situations sur le lieu de travail, tandis que les femmes sont beaucoup plus exposées à certains
types d’acte de violence au travail que leurs collègues masculins. (Duncan Chappell Vittorio Di
Martino, 2000).

L’aspect physique et la première impression que l’on produit sont des éléments importants
quel que soit l’emploi occupé, car ils donnent le temps de relation qui va s’établir et fixent les
rôles au sein de cette relation. Dans les professions qui appliquent des contacts directs avec le
public, le fait de porter un uniforme quel que soit sa nature peut susciter une relation de violence
ou au contraire la décourager (Duncan Chappell Vittorio Di Martino, 2000).

Les infirmiers de sexe masculin ont un risque de faire l’objet de violence plus élevé, cela peut
être justifié du fait que ces derniers sont plus souvent exposés aux patients violents, (S. G.
Gerberneh, T. R. Church, P. M. McGovern et al, 2004- G.A. Farrell, C. Bobrowski et P.
Bobrowski, 2006).

Les études de recherche et les estimations fondées sur l’ENTSPI indiquent que les infirmières
peu expérimentés sont susceptibles à être victimes de violences physiques, comme d’avoir subi
de la violence psychologique de la part des patients. (W. Evers, W. Tomic et A. Brouwers,

16
2006- J. E. Arnetz, B. B. Arnetz et L Petterson. 1996 – S. M. Duncan, K. Hyndman, CA.
Estabrooks et al. 2001. D. Hegney, A. Plank et v Parker, 2003) et les membres de sexe masculins
(S. G Gerberich, T. R. Church, P. M. Mc Govern et al. 2004- G. A. Farrell, C. Bobrowski et P.
Bobrowski, 2006).

Concernant la faible expérience professionnelle ou le manque de formation de l’équipe


infirmière, ils favorisant l’augmentation du risque de violence (Johnson, 2004).

Le fait d’avoir de l’expérience dans la manière de maitriser une situation difficile, ce qui
vient évidemment avec l’âge permettra sans doute aux personnels de réagir avec plus de sagesse
qu’un personnel inexpérimenté (Duncan Chappell, Vittorio Di Martino, 2000).

Des études en également montrés que le risque d’être victime de violence au travail est élevé
parmi les infirmières, mais que celles-ci ont tendance à accepter cela comme faisant partie de
l’emploi (Hewitt et Levin, 1997 ; Gerberich, Church, McGovern et al. 2004 ; Jackson, Clare et
Mannix, 2002 et Poster et Ryan, 1994).

Dans le même sens, un bon nombre d’entre eux ne prennent même pas la peine de signaler ou
communiquer les incidents de violence parce qu’elles pensent soit qu’aucune mesure ne sera
prise, soit qu’on les en tiendra responsables, à cet égard, on prétend qu’elle existe une culture du
silence (Poster et Ryan, 2002 Jones et Lyneham 2000).

De plus, une étude a révélée une tendance chez les membres masculins de la profession à
vouloir protéger leurs homologues féminins et à assumer le rôle principale en ce qui concerne la
maitrise des patients agressifs (E. C. Poster et J. Ryan, 1994 ).

Une conséquence du manque de ressources, de personnel et avoir un effectif insuffisant dans


le contexte des soins de longue durée est que plusieurs occasions de bâtir des relations avec les
patients se perdent. Passer du temps avec les patients, converser, boire un café, regarder la télé,
manger, est essentiel pour bâtir des relations. Ces relations aident à prévenir la violence et ce
sont un élément caractéristique des soins de qualité. (Grus, V. et al. 2004- Novak, M. N. L.
Chappell, 1994).

17
Dans le cas échéant, où on s’affronte à une insuffisance de l’effectif de l’équipe soignant, on
néglige considérablement le patient, on constate une inobservance des mesures de traitements,
une isolation des malades sont présences d’encadrant.

Ainsi, les équipes qui travaillant la nuit et le week-end souffrent d’un effectif de l’équipe
soignante plus restreint. Dans ce sens, Soliman (2001) et Kennedy (2005) estiment que le risque
de violence du patient est plus élevé durant ces périodes. (Johnson, 2004) ne partage pas cette
considération. Alors que (Benveniste, 2005) considère que le manque de personnel dans l’unité
de soins contribue à l’augmentation de risque de violence.

Par ailleurs la communication entre collègues est aussi importante au chapitre de la


prévention de la violence, parce qu’elle permet aux soignants de discuter d’évolution du besoins
des malades, de s’avertir de la mauvaise humeur de certains et de partager les stratégies de
gestion de comportement qui ont de succès. (Morgan, D. G et al, 2004).

Un climat de travail participatif, par exemple, ou le dialogue et la communication s’exercent


très largement, peut aider à diminuer les risques de violence. En revanche, un environnement
fermé et autoritaire ou le personnel est isolé, se soupçonne mutuellement et entretien des
attitudes défensives à l’égard des gens venant de l’extérieur peut accroitre le risque de violence
(Dancan Charppell, Vittorio Di Martino, 2000).

S’ajoute aussi, qu’il est primordial de favoriser l’accès aux soins de proximité auprès d’une
équipe connaissant le malade et assurant la responsabilité de son suivi. La nécessité d’un suivi au
long terme suppose une bonne communication entre les différentes personnes de l’équipe
soignante dans une complémentarité et une continuité.

Selon Beaford (1997), la qualité de la relation thérapeutique susceptible de se développer


entre l’équipe soignante et le patient peut être déterminante au moment de l’admission du patient.
D’autre part, Benveniste (2005) et Nijman (1999) estiment qu’une mauvaise communication ou
une communication insuffisante entre l’équipe soignante et le patient favorisent le risque de
violence. Alors que, Jhonson (2004), Nijman (1999) et le petit (2005) affirment qu’un style
d’interaction contraignant manifesté de la part de l’équipe médicale stimule l’agressivité du
patient.

18
A cet égard, une connaissance précise de la personne ayant des troubles mentaux et
indispensable, il est nécessaire d’être particulièrement attentif aux idées de persécution, au délire
paranoïde dans ses thèmes, à ces hallucinations impérieuses, à ces idées de violence, ces idées
suicidaires et homicides, suivre son état étape par étape, savoir si le patient a arrêté son
traitement (Swanson, et al, 1990) .

Pour se faire, il faut toujours écouter le patient, avoir une communication quotidienne avec
lui, un manque de communication peut le pousser à développer des idées violentes et suicidaires.
La violence correspond ainsi, à un comportement de désespoir, de défense face à la crainte de
solitude, et de recherche de la seule position active possible à ce moment là. Elle survient en
réaction à un sentiment d’agression réel ressentie à une absence de partage d’idée mal sainte, à
un manque de communication. (L.H.Aiken, S .P. Clarke, D.M.Sloane et al).

Dans la même vision, la place de la communication soignant-soigné est importante dans la


gestion de la violence. De même la communication semble être un frein pour la prise en charge
des patients atteints de pathologie psychiatrique (Addison SJ , Thorpe SJ 2004) .De plus la
communication avec ces patients est difficile du fait de leurs délire, de leurs pathologie mais
c’est cette communication, come nous l’avons vu, qui permet d’établir une relation soignant-
soigné.

Ainsi, l’altération de la communication est donc un frein à la relation soignant-soigné et sans


cette relation, la confiance entre le patient et le soigné est difficile à mettre en place.

Sans cette confiance, la gestion de situations compliquées comme la violence est plus délicate
.La difficulté de communication entre un patient et un soignant peut être une cause de violence
qui devient alors un moyen de communication pour les patients. En effet, elle peut permettre au
patient de faire ressentir sa souffrance et son mal.

Facteurs organisationnels :

19
Le facteur condition de prise en charge semble un facteur important qui influence la survenue
d’acte violent, notamment la présence du patients atteints de pathologies différentes hospitalisés
dans la même unité constituent un facteur de risque de violence (Dumont, 1995; Jhonson ,2004).

Des études ont montrées que les mauvaises conditions de travail sont parmi les principales
causes de la violence vécue par les soignants. (Gruss,V . et al , 2004-Novak, M. et
N.L .Chappell, 1994).En particulier, le fait d’avoir trop à faire en trop peu de temps avec une
autonomie limitée place les soignants dans une impasse ; ils savent qu’ils doivent entrer dans une
situation potentiellement dangereuse et faire les soins quotidiens a toute vitesse ou subir les
conséquences qui viennent avec le fait de ne pas terminer le travail qu’on attend d’eux. (Novac,
M. et N.L. Chappell 1994).

Les soins quotidiens (moment où la violence se produit le plus souvent) impliquent souvent
des actes intimes et le partage de l’espace vital. Si les soins sont pratiqués à toute vitesse ou, pire,
s’ils sont pratiqués de force par exemple, lorsqu’il faut que le patient se lève, s’habile ou se lave
pour être prés pour un rendez-vous ; ces derniers prouvent se sentir menacés, effrayés,
bouleversés et être plus sujets à répliquer violement (Shaw, 2004) de plus, l’absence d’autonomie
empêche les soignants de s’adapter aux besoins des malades (Novak, M.et N.L Chappell1994).

Dans ce sens, (Elbogen ,2002) déclare que le temps d’attente élevé précédent la prise en
charge du patients doit être considérer comme un facteur prédictif en termes de risque de
violence. Néanmoins, (Kennedy, 2005) n’observe pas de relation entre la violence, l’attente
excessive, et la situation d’agitation dans l’unité de soins psychiatrique augmente le risque de
violence (Nijmin, 1999 ; Petit ,2005).

Le stress engendré par une charge de travaux trop lourds ou les formes de la maladie mentale
peuvent provoquer des malentendus ou des comportements mal interprétés qui peuvent être une
source d’éventuelle agression. (Duncan Chappell, Vittorio Di martino 2000).

La flexibilité au niveau de l’organisation de son travail est une caractéristique déterminante


d’un environnement de travail qui permet l’autonomie. (Gruss, V.et al 2004- Novak, M et N.L.
Chappell 1994) il a également été démontré que la flexibilité prévient la violence parce qu’elle
permet aux soignants de mieux répondre aux besoins, aux humeurs et aux désires des patients
(Shaw, M. 2004).

20
De surcroit, il a été démontré que dans le contexte où les membres du personnel infirmier sont
plus satisfaits dans leurs environnements professionnels, une baisse des taux d’agressivité chez
les patients. Cela du fait que les infirmiers se sentent en sécurité, car ils bénéficient du soutien
des collègues et du personnel administratif lorsque des événements d’agressivité se produisent
(Jhonson, 2004).

Sachant qu’un climat de travail négatif dans une unité de soin (organisation de travail,
leadership, cohésion des membres de l’équipe, etc.) associé à une instabilité des patients entraine
une exposition accrut aux gestes agressifs, ajoutons que le soutient par les collègues et de
personnel administratif lors d’événement de ce genre de comportements crée un climat favorable
induisant un apaisement psychologique des patient. Ce qui contribue significativement à réduire
les épisodes agressifs (Nijman Merckelbach, Allertz, et a Campo, 1997 et Johnson, 2004).

Le cadre de référence :

La pressente étude a permis de tracer un cadre conceptuel qui comporte les éléments clés de ce
sujet.

21
Facteurs liés aux Facteurs liés au personnel Facteurs organisationnels :
agresseurs /Accompagnateurs soignant :
Les conditions de travail ;
:
Délais d’attente ;
Effectifs Insuffisant /âge
Surcharge de travail ;
Maladie mentale ; /Genre ;
Heure de travail ;
Trouble de personnalité ; Relation personnel-
personnel ; Accueil-locaux ;
Refus d’hospitalisation ;
Relation Personnel- Manque de moyens de
Abus de substance (THC, agresseur ; maitrise d’agitation ;
Cocaïne …) ;
Compétence (Expérience) ; Manque de formation
continue en matière de
maitrise d’agitation ;

LA VIOLENCE CONTRE LE PERSONNEL


SOIGNANT CAS DE L’HOPITAL IBN
NAFIS

22
CHAPITRE II : PHASE METHODOLOGIQUE

Type de l’étude :
Ayant comme objectif de trouver des réponses à question de recherche suscitée, nous
élaborons une étude épidémiologique descriptive, quantitative, dont le but est de mesurer la

23
prévalence des agressions, de détecter ses facteurs et de proposer des solutions pour réduire le
taux des cas de violence envers le personnel soignant de l’hôpital IBN NAFIS de Marrakech.

Devis de recherche :
Milieu d’étude :
Le Centre Hospitalier Universitaire Mohammed VI est un établissement public doté de la
personnalité morale et de l’autonomie financière. Il est soumis à la tutelle du Ministère de la
Santé.

Le CHU Mohammed VI se compose de cinq hôpitaux :

IBN TOFAIL;

IBN NAFIS;

MERE -ENFANT ;

Le Centre d’Hématologie-Oncologie ;

L’Hôpital AR-RAZI ;

Un Centre de Recherches Cliniques et une Banque des Yeux.

HOPITAL IBN NAFIS


 Inauguré le 3 mars 1981, était une formation psychiatrique à caractère régional
 Désigné universitaire depuis l’apparition des décrets d’application en 2003 avec une
capacité litière a 180 malades après le transfert des services pneumologie et maladie
infectieuses à l’hôpital de spécialités Errazi en 2014.
 Contient le service psychiatrique universitaire,
 Il est régi par : le règlement intérieur du centre hospitalier Mohamed VI de Marrakech et
le Dahir du 30 Avril 1959 relatif à la prévention au traitement des maladies mentales et à
la protection des malades mentaux.
Il desserve la population relevant de :
La préfecture de Marrakech ;
La province d’Al Haouz ;

24
La province de Chichaoua ;
La province d’El Kelaa des Sraghna ;
La province d’Essaouira ;
La province de Safi ;
Il reçoit les malades médicolégaux et les prisonniers placés par les différents procureurs de
Marrakech, Bengrir, Safi, el Kelàa, Azilal, Agadir.

 Les malades médicolégaux de :


 La province d’Ouarzazate
 La province de Zagora
 des provinces de Sahara
 les ressortissants étranges
 les patients venant de tout le nord du Maroc à Marrakech dans le cadre d’un voyage
pathologique lors d’un tableau délirant survenant dans le cadre d’une poussée
processuelle de la maladie psychiatrique.

Capacité litière des services d’hospitalisation y compris les urgences :

Service Azouhour A : 20 lits

Service Azouhour B : 35 lits (service des malades médico-légaux et prisonniers placés par ordre
du ordre du Monsieur le procureur du Roi des différent cours d’appel du royaume)

Service Annakhil A : 35 lits

Service Annakhil B : 35 lits

Service Narjisse Femme : 35 lits, service composé d’urgence et hospitalisation.

Service clinique El Yassamine : 10 lits

Population cible:
Comme il été précisé au niveau de la question de recherche, les participants à l’étude regroupe :

25
-Les personnels soignants exerçant au niveau de l’hôpital psychiatrique IBN NAFIS de
MARRAKECH ;

-Les patients admis aux urgences psychiatriques.

Echantillonnage :
L’échantillonnage aléatoire simple qui a été adopté: tous les professionnels de santé exerçant au
niveau des services choisis et qui ont été disponible au moment de la collecte des données soit un
total 100 professionnels de santé avec notification de tous les cas de violence qui ont été produits
durant la période de collecte.

Après avoir déterminé la population cible de ce travail de recherche, il est utile de procédé au
choix de l’échantillon et de veiller à ce que dernier sera plus représentatif par rapport à la
population (Fortin, 2006).

En effet, pour assurer la fiabilité des résultats on a opté pour le choix d’échantillonnage
probabiliste aléatoire simple qui est constitué d’individus facilement accessibles et qui répondent
à des critères d’inclusion précis (Fortin, 2006).

Critères d’inclusion et d’exclusion :


Pour le personnel soignant

Critères d’inclusion :

Les personnels soignants à savoir les médecins et les infirmiers (es) exerçant au niveau des
services d’hospitalisation, Qui sont facilement accessibles au moment de la période de collecte
des données.

Critères d’exclusion :

Centre psychothérapeutique de jour (CPJ) ;

Les personnels soignants qui sont déjà incluent dans le questionnaire préliminaire.

Le personnel qui était en congé au moment de l’étude.

Pour les patients

26
Critères d’inclusion :

Les patients et accompagnants qui se présentent aux urgences psychiatriques ou en admission au


moment de l’étude.

Méthode de collecte des données :


Deux méthodes de collecte de données : un questionnaire à choix multiples qui se compose
d’un ensemble cohérent et structuré de questions aussi nous avons effectué un questionnaire
préliminaire auprès de quelque personnel soignant pour évaluer la pertinence du sujet.

Nous avons privilégié ce moyen de collecte de donnée car :

Il permet de toucher le maximum des personnels soignants ;

Isoler un critère de connaissance en évitant les aléas d’une réponse rédigée ;

Mesurer l’opinion d’un candidat de manière objective ;

Il préserve le caractère de l’anonymat ;

Evaluer une large variété de connaissances, compréhension, analyses, et réactions ;

Le questionnaire présenté aux personnels soignants comporte les items suivants :

Informations générales sur les personnels soignants interrogés : l’âge, le sexe… ;

Des informations sur la violence, ainsi que les facteurs susceptibles de l’engendrer contre eux ;

Les réactions des personnels soignants face à la violence.

C’est ainsi que le nombre de questionnaires remis aux 100 personnels soignants (20 médecins
et 80 infirmiers).

Ainsi que l’utilisation d’une grille d’observation au niveau des services des urgences et
d’admission, et qui sera remplir manuellement sur place face aux patients violents et qui se
compose de différents critères descriptifs (âge, sexe, profile, niveau socio-économique…etc.).

27
Analyse et traitement des données :
Constitution d’une base de données sur SPSS (logiciel statistique)
Les données recueillies sont analysées par SPSS (version 22.0 pour Windows), Les traitements
statistiques réalisés par ce programme concernent les calculs usuels et les statistiques
descriptives (calcul des moyennes, pourcentages, tableau de fréquence, test Chi²...). Et à l’aide
du logiciel Excel 2007 pour réaliser les graphiques.

Considération éthique
Les considérations éthiques appliquées à l’être humaine sont respectées dans notre étude, à
savoir :
 Le droit à l’autodétermination : Les sujets ont le droit de décider librement de leur
participation ou non à notre étude.
 Le droit à l’intimité : Ce droit fait référence à la liberté de la personne à décider de
l’étendue de l’information à donner en participant à notre étude et à déterminer dans
quelle mesure elle accepte de partager l’information.
 Le droit à l’anonymat et à la confidentialité : Ce principe est respecté si l’identité des
sujets n’est pas reliée aux réponses individuelles, même par le chercheur.
 Le droit à la protection contre l’inconfort : Il correspond aux règles protégeant la
personne contre les inconvénients susceptibles de lui faire tort ou de lui nuire.
 Le droit à un traitement juste et équitable : Les sujets participants à l’étude sont informés
sur le but, la nature de l’étude et sur les méthodes de collecte de données.

28
CHAPITRE III : PHASE EMPIRIQUE

Présentations des résultats de l’étude


PARTIE RESERVEE AUX PERSONNELS SOIGNANTS

29
Dans cette partie nous avons procédé à la présentation et à l’analyse de l’ensemble des
données obtenues à travers le questionnaire. Le nombre des personnels soignants qui ont
participés à l’étude est de 100(N), composé de 20(N1) médecins, et 80(N2) infirmiers, parmi le
totale qui est 137 personnels, le reste n’appartienne pas à l’étude pour des raisons personnels ou
professionnels.

Tableau N°1 : répartition des enquêtés selon l’âge, le sexe et l’ancienneté par profil

MédecinN1(%) InfirmierN2(%) Total N(%) P value

Sexe Masculin 4(20%) 42(52,5%) 46(46%)

0,009
Féminin 16(80%) 38(47,5%) 54(54%)

Age Inférieur à 24 4(20%) 17(21,25%) 21(21%)


ans
0,902
Supérieur à 24 16(80%) 63(78,75%) 79(79%)
ans

Ancienneté Moins de 5 ans 9(45%) 38(47,5%) 47(47%) 0,841

Plus de 5 ans 11(55%) 42(52,5%) 53(53%)

Formation sur la Oui 1(5%) 3(3,75%) 4(4%) 0,799


gestion de la violence
Non 19(95%) 77(96,25%) 96(96%)

D’après le tableau, nous constatons que les deux sexes sont similaires la moitié sont des hommes
(46%) et l’autre sont des femmes (54%). Mais ce qui est observé c est que le sexe diffère en
fonction du profil où on note que la plupart des médecins sont des femmes (80%).

30
Le tableau nous montre également que les médecins qui ont un âge inférieur à 24 ans ne dépassent
pas 20% et ceux qui ont un âge supérieur à 24 ans présentent 80%.

Par ailleurs, les infirmiers avec un âge inférieur à 24 ans présentent un pourcentage très important de
21,25% et ceux qui ont un âge supérieur à 24 ans présentent 78,75%.

Ensuite, les chiffres nous montrent que les médecins avec une ancienneté moins de 5 ans présentent
45%, et pour les infirmiers ont présentent 47,5%.

Les médecins qui ont une ancienneté plus de 5 ans présentent 55%, et pour des infirmiers ont
présentent un taux de 52,5%.

Les résultats montrent que la plupart des personnels (96%) non jamais eux une formation sur la
gestion de violence et qu’une minorité (4%) disent qu’ils ont déjà eux une formation.

Tableau N°2 : répartition des enquêtés selon victimes

Médecins Infirmier Total P value


N1(%) N2(%) N(%)

Victime Oui 2(10%) 73(91,25%) 75(75%) 0,000

Non 18(90%) 7(8,75%) 25(25%)

D’après le tableau on constate qu’en général la plupart des enquêtés (75%) on été victimes de
violence, et il s’avère qu’il ya un écart par profil puisque la majorité des infirmiers (91,25%), ont
été victimes, alors qu’uniquement 1 médecin sur 10 l’était.

Tableau N°3 : répartition des enquêtés selon les données relatives aux facteurs
organisationnels en fonction de profil

Médecin Infirmier Total P value

N1(%) N2(%) N(%)

31
Horaire de A plein temps 19(95%) 54(67,5%) 73(73%) 0,013
travail
Système de garde 1(5%) 26(32,5%) 27(27%)

Travail en Oui 7(35%) 69(86,25%) 76(76%) 0,000


équipe
Non 13(65%) 11(13,75%) 24(24%)

charge de Surcharge de 6(30%) 49(61,25%) 55(55%) 0,012


travail travail

Charge de travail 14(70%) 31(38,75%) 45(45%)


normal

Sécurité au Oui 8(40%) 15(18,75%) 23(23%) 0,043


travail
Non 12(60%) 65(81,25%) 77(77%)

D’après le tableau, on remarque que les médecins avec un horaire à plein temps présentent un taux de
95%, les infirmiers 67,5%, et pour le système de garde ou bien les permanences présentent un taux
de 5% des médecins et 32,5% des infirmiers.

Au niveau de l’hôpital, le travail en équipe joue un rôle primordiale dans la réalisation des objectifs et
la satisfaction des besoins des patients, le tableau nous montre que la plupart des infirmiers travail en
équipe 86,25%, alors que le personnels médicales non 65%.

Par ailleurs, cette illustrations nous montre une comparaison entre la surcharge de travail et la charge
de travail normale, donc, en constate que 70% des médecins indiquent qui ont une charge de travail
normale, et pour les infirmiers, 61,25% réclament qui ont une surcharge de travail.

D’après le tableau, en remarque que 3/4 du personnel soignant ne travail pas en sécurité et presque
23% travail en sécurité.

32
EHH

Graphique N°1 : répartition des enquêtés selon la fréquence de type de la violence

La plupart des enquêtés (92%) ont confirme que la violence verbale est la plus fréquente, suivie
de violence psychique, physique et sexuelle, 58%, 54%, 30%, respectivement.

33
Graphique N°2 : répartition des enquêtés selon Les lieux de violence

D’après le graphique, on observe qu’au niveau de l’unité d’accueil la majorité confirme qu’ils
ont subi une violence avec un pourcentage de 78%, suivie de salle de soins, couloir et salle
d’attente d’un pourcentage presque supérieur à 50%, tandis que salle de consultation presque
moins de 50%.

Tableau N°4 : La répartition de la violence durant la journée

Médecin Infirmier Total P value

Date du dernier Inférieur à 3 mois 13(65%)


N1(%) 55(68,75%)
N2(%) 68(68%)
N(%) 0,748
incident
Supérieur à 3 mois 7(35%) 25(31,25%) 32(32%)

Journée de la violence Journée ouvrable 12(60%) 59(73,75%) 71(71%) 0,225

Week-end/ jour férie 8(40%) 21(26,25%) 29(29%)

A partir de ce tableau, on constate que la date de dernier incident du personnel inférieur à 3mois
présente 68%, par contre ceux qui ont une date supérieure à 3 mois présentent 32%.

Par ailleurs la violence est plus exposée dans les journées ouvrables (71%), et moins exposé
dans le week-end et jours férie (29%).

34
Graphique N°3 : répartition des enquêtés selon le moment de la violence

L’interprétation de ce graphique révèle que la majorité (71%) des actes de violence surviennent
pendant le jour, cependant 29% indique l’inverse.

Tableau N°5 : répartition des enquêtés selon la déclaration ou non de l’incident à


l’administration

Médecin Infirmier Total P value

N1(%) N2(%) N(%)

La déclaration Oui 13(65%) 47(58,75%) 60(60%) 0,610

35
de l’incident Non 7(35%) 33(41,25%) 40(40%)

Presque la moitié (60%) des personnels soignants qui ont eu un acte violent ont déclaré

Par profil on distingue que 65% des médecins ont déjà mise en déclaration et presque 58,75%
des infirmiers qui ont fait la même chose pour prévenir et lutter contre la violence. D’après le
tableau également, 41,25% des infirmiers n’ont pas déclaré l’incident pour des raisons
personnelles.

Graphique N°4 : répartition des enquêtés selon l’identification ou non d’un arrêt de travail

D’après ce graphique, 61% des personnels soignants n’ont pas arrêté leur travail après
l’incident, tandis que 39% indiquent le contraire.

36
Graphique N°5 : répartition des enquêtés selon les conséquences pour le personnel

D’après ce graphique, on trouve que la majorité des personnels soignant confirment qu’ils ont
développés des conséquences psychiques avec un pourcentage de 94%, et seulement 64 % qui
ont présentent des conséquences physiques.

37
Graphique N°6 : répartition des enquêtés selon les conséquences liée aux patients

Ce graphique montre que 88% des patients n’ont aucune conséquence après l’incident, 9% sont
des patients signalés à la police et 3% sont poursuivie.

PARTIE RESERVEE AUX PATIENTS

Dans cette partie, nous commencerons par décrire la population cible de notre étude pour
ensuite présenter les résultats relatifs à la distribution de la violence notifiée (75 actes de violence
parmi 237 des cas qui ont admis) selon les caractéristiques de la personne, du temps, du lieu et
du type de violence. Enfin, nous exposerons les différents facteurs prédictifs de la violence à

38
l’égard des professionnels de santé qui sont le fruit de la synthèse des observations directes au
niveau des services des urgences et d’admission. L’étude était continue pendant le jour et la nuit.

Durée de la collecte des données : de 18/03/2019 à 18/05/2019 (2mois).

Notre étude montrée une prévalence de 31% des cas de violence au niveau d’urgence et
d’admission.

Tableau N°6 : répartition des enquêtés selon l’âge, le sexe du patient

Variable Nombre (n=75) Fréquence (%)

Age 19-30ans 42 56%

31-50ans 30 40%

plus de 50 ans 3 4%

Total 75 100%

Sexe Masculin 56 74,7%

Féminin 19 25,3%

Total 75 100%

Le tableau nous montre que les patients qui ont un âge entre 19-30 ans présentent la moitié
(56%), et ceux qui ont un âge entre 31-50 ans présentent 40%, per contre les patient à un âge
supérieur à 50 ans ne dépassent pas 4%.

On constate d’après le tableau que 3/4 des patients présentent du sexe masculin, contre 1/4
féminin.

39
Graphique N°7 : répartition des enquêtés selon le profil

D’après le graphique on remarque que la majorité des agresseurs sont des patients avec un
pourcentage de 86,7%, contre 13,3% sont des accompagnateurs.

Tableau N°7 : répartition des enquêtés selon niveau d’éducation

Variable Nombre (n=75) Fréquence

Niveau Analphabète 24 32%


d’éducation
Primaire 33 44%

Secondaire 16 21,3%

Supérieure 2 2,7%

D’après le tableau, on observe les niveaux d’éducations des agresseurs dont 32% sont
analphabète, suivie de 44% primaire, 21,3% secondaire, en dernier lieu 2,7% de niveau
supérieure.

40
Graphique N°8 : répartitions des enquêtés selon victime

D’après le graphique, on remarque que les infirmiers sont les plus exposés au risque (74,7%), par
contre les médecins ne dépassent pas 10,7%, et 14,7% des autres personnes.

Tableau N°8 : répartitions des enquêtés selon le moment de l’incident

Variable Nombre (n=75) Fréquence

Moment de Matin 53 70,7%


l’incident
Après midi 20 26,7%

Nuit 2 2,7%

Total 75 100%

L’interprétation de ce tableau révèle que ¾ des actes de violence surviennent pendant le matin,
suivie d’après midi 26,7%, et en dernier lieu 2,7% pour la nuit.

41
Graphique N°9 : répartitions des enquêtés selon les lieux de la violence

Cette illustration, nous montre le taux des cas de violence qui sont trop élevés au niveau de
l’unité d’accueil 70,7%, suivie de salle de soins 48% et salle d’attente 44%, tandis que 22,7% au
niveau de couloir, et en dernier lieu la salle de consultation avec un pourcentage de 16%.

42
Graphique N°10 : répartitions des enquêtés selon les types de violence

D’après le graphique, qui montre la fréquence des types de violence, on observe que la violence
verbale est la plus exposé et qui représentent 73%, contre la violence physique ne dépassent pas
21%, apparemment la violence sexuelle est nulle.

43
Graphique N°11: répartition des enquêtés selon les causes de la violence

Cette illustration, indique que les facteurs liés aux patients sont les plus marquent 64%, suivie de
facteurs d’agencement et d’architecture avec un pourcentage de 33,3%, et seulement 2,7% sont
des facteurs liés aux personnels

Graphique N°12 : répartition des enquêtés selon les facteurs liés aux patients

Ce graphique, nous montre que 77,3% des agresseurs sont des malades psychiatriques, et 22,7%
sont due à la consommation d’alcool et drogue.

44
Graphique N°13 : répartitions des enquêtés selon les facteurs liés aux personnels

Selon le graphique, on observe que 8% de personnel engendre des gestes responsables de la


survenue des actes violents par leur mauvaise communication et comportements avec les
patients, par contre ceux qui n’ont fait aucune geste 92%.

45
Graphique N°14 : répartitions des enquêtés selon les facteurs d’agencement et
d’architecture

D’après ce graphique, on remarque que le facteur le plus fréquent est le délai d’attente 52%,
suivie de la surcharge de travail qui présent 32% et en dernier lieu 16% pour la prise en charge
des patients.

Discussion et analyse des résultats

Après la présentation des résultats obtenus auprès du personnel soignant enquêté, on va


procéder à leur analyse et discussion.

L’approche d’analyse des données est basée essentiellement sur la confrontation des résultats
obtenus aux écrits recensés dans la littérature. Ces résultats sont le fruit d’un travail de terrain
réalisé à l’aide de différent outil de collecte de données.

D’après cette analyse, on conclue :

46
La violence fait partie du vécu du personnel soignant au niveau de l’hôpital Ibn Nafis. La
plupart des enquêtés ont été victimes de violence (80%), la majorité des infirmiers ont été
victimes (91,25%), alors qu’uniquement un médecin sur 10 l’était.

Ces résultats pourrait être expliqués par :

L’infirmier est le premier acteur de santé que le patient rencontre lors de son admission, et
responsable de la prise en charge totale du patient donc il doit être toujours à coté, de la
proximité du patient, de plus le contacte étroite et le temps consacré au patient exposerait
d’avantage la catégorie de personnel infirmier à des agressions. cela d’une part, d’autre part, la
sécurité de travail jeu un rôle primordial dans la survenue des cas violent et cela revient aux
résultats obtenu où 77% des personnels qui ne travaillent pas en sécurité contrairement de 23%,et
ça peuvent être due aussi à la surcharge de travail qui représentent 61,25% pour les infirmiers
alors que les médecins ne dépassent pas 30%.

Les types les plus mentionnés consistaient en des violences : verbales (92%), physique (58%)
et psychique (54%).

La fréquence de la violence surtout verbale que subit le personnel au niveau des services
psychiatriques fait croire qu’elle fait partie du travail ce qui pousse certains de penser qu’elle est
« normale » dans un tel service ; c’est ce que Baron et Neuman ont également signalé.

Le délai d’attente pourrait être aggravé par l’insuffisance d’accueil notamment le manque des
espaces d’attente confortable, des circuits de prise en charge assez compliquées, il en résulte que
le délai d’attente est un facteur de déclenchement de violence qui provient tant des patients que
des accompagnants.

Elbogen (2002) déclare que le délai d’attente élevé précédent la prise en charge du patient doit
être considérer comme un facteur prédictif en terme de risque de violence.

La majorité des personnels soignants reconnaissent être souvent des victimes de violence, il
semble que 41,25% des infirmiers et 35% des médecins ne sont pas déclarés. Ils considèrent la
violence comme un élément quotidienne de leur pratique et un phénomène normal. Ils ne se
donnent même pas la peine de signaler les incidents de violence et gardent le silence (Poster et
Ryan, 2002).

47
En plus, peu de victimes ont eu droit au congé post incident. La plupart continue leurs activités
en accumulant des frustrations refoulées.

Plus de 96% des personnels soignants enquêtés ont été confirmé que la capacité de la gestion
des conflits de la majorité est limité, de même ils ne sont pas formés, ni en gestion des conflits,
ni à la maitrise d’agitation ce qui peut aggraver certains situation des conflits avec les patients et
les exposées d’avantage au risque de violence.

Pour le moment de survenue des actes de violences, il ressort que 71% des cas notifiés sont
produits pendant le jour, et que 29% des cas pendant la nuit.

Les effets négatifs des incidents de violence sont variés et intenses d’autant plus que les
participants affirment que les agresseurs ne recourent à aucune poursuite judiciaire (88 %) et que
9% sont signalés à la police. Tandis que les poursuites judiciaires ne sont que 3%.

Les auteurs de violence sont 86,7 % des patients, et 13,3% des accompagnateurs qu’ils
s’agissent d’un ami ou d’un membre de la famille.

En ce qui concerne les facteurs liés aux patients on note que ¾ des facteurs favorisant la
survenue de violence sont due en premier lieu à la maladie psychiatrique, un autre facteur est
souvent avancé, c’est la survenue de violence consécutive à la consommation d’alcool ou de
drogues conduisant à une perte de contrôle de soi, à une levée d’inhibition et une perception
altérée de la réalité. Tout de même, le rapport entre la consommation d’alcool ou de drogues et la
violence est plus complexe, dans la mesure où un individu sous l’emprise de l’alcool/de drogues,
ne sera pas forcément plus agressif ni violent qu’un autre.

Egalement, notre étude a montrée que la violence parfois survienne lorsque les soignants ne
répondent pas suffisamment aux attentes des patients, dont les besoins sont alors insatisfaits.

La mauvaise communication (messages non transmis ou mal reçus) et le manque d’information


(qu’il soit réel ou ressenti par le patient) font partie des principales causes de déclenchement de
la violence. En effet, les patients et leurs accompagnants attendent qu’ils soient bien informés
régulièrement de leurs situations dès leurs arrivés au service jusqu’à leurs sorties. Or, lorsqu’ils
se voient être dans un milieu étranger où ils sont mal reçus, incompris, angoissés, non informés
et donc en insécurité, ils réagirent de façon hostile envers les professionnels de santé y compris

48
vis-à-vis de leurs prise en charge, ainsi, le patient ou son accompagnant peut se montrer violent
pour se protéger.

annee

Ainsi, nous pouvons dire qu’il existe des situations où le patient est auteur de violence sans
raison apparente à la base, mais on ne pourra pas nier non plus le fait que le personnel, par son
comportement ou ses gestes, peut influencer la survenue de la violence. Ce comportement est
influencé par l’environnement et les conditions de travail où exercent ces professionnels.

Dans notre étude nous avons trouvé que la prévalence de la violence au milieu de travail est
31%. Les résultats trouvés sont en accord avec la littérature où une étude à été effectue dans 210
hôpitaux situe dans les provinces de l’Alberta et de la Colombie- britannique, auprès de 8780
personnels, les résultats portent sur la fréquence des incidents de violence vécus, soit le nombre
de fois qui ont subit de la violence au milieu de travail. Prés de la moitié (46%). (Canadian
journal of nursing research, 2001, Vol, 32, No, 4, 57-78).

Recommandations

Sur la base des résultats de cette étude se dégagent un certains nombre de pistes d’action :

Mesures liés aux patients :

.Accompagner un patient qui a reçu des mauvaises nouvelles afin de limiter les risques de
souffrance psychique et de réactions violentes.

Favoriser la personnalisation des échanges entre patients et professionnels pour approfondir


l’alliance thérapeutique.
49
Mesures liés aux personnels :

Former le personnel soignant à la gestion de la violence, aux techniques de désamorçage et aux


compétences de la communication à savoir la gestion du stress et de la colère l’entrainement à
l’évaluation des risques, d’affirmation de soi.

Former le personnel de sécurité aux techniques de gestion de la violence, de désamorçage et


inciter leur implication effective dans la situation de conflit. Le personnel pourrait aussi être
formé en communication pour être en mesure de gérer les patients en attente.

Instituer des cours de formation continue pour maintenir à jour les connaissances en matière de
gestion de la violence.

Encourager la déclaration des incidents de violence : le phénomène de la violence dans les


services de psychiatrie est une réalité mais les données statistiques doivent rendre visible le
niveau de violence dans les services auprès des administrations, la plupart ne voient ou ne savent
pas a quoi la procédure de rapport des incidents sert.

Mesures liés à l’agencement et l’architecture :

Aménagement de l’espace de travail : salle d’attente adaptée avec un nombre de siège suffisant,
porte sécurisé.

La mise en place des moyennes de surveillance : l’installation des cameras de surveillance,


système d’alarme, matériels adaptés à la structure, barrière de protection… et par l’augmentation
de l’effectif des agents de sécurité.

Affectation du personnel suffisant pour diminuer le délai d’attente et pour gérer l’accueil
(information et communication).

Aménager des chambres d’isolements suffisantes, adéquates et bien équipées.

50
Conclusion

La présente étude nous a permis de constater que la violence au travail est l’apanage de toute
les unités/ services de l’étude et que l’ensemble des catégories du personnel de santé est exposé
aux différents actes de violences.

Il ressort de notre recherche que tout le personnel semble être touché. La violence parait être
principalement verbale ou psychologique, parfois physique et exceptionnellement sexuelle.

Il semblerait que la violence soit multifactorielle, en lien avec des facteurs individuels liés soit
à la victime ou à l’agresseur, avec des facteurs situationnels dépendant de la nature de la relation
entre le patient et le soignant, et enfin avec des facteurs organisationnels liés à l’environnement
du travail et l’organisation de ses activités.

51
Ainsi, à travers l’identification de ces facteurs, l’application de mesures individuelles,
techniques au niveau du milieu de travail, organisationnelles et institutionnelles permettrait de
réduire significativement le nombre d’incidents de violence à l’hôpital.

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- Dictionnaire encyclopédique de soins infirmiers
- Dictionnaire de psychaitrie et de psychopathologique clinique, Jacques postel, 1998.

56
LES ANNEXES
57
Annexe 1 :

Questionnaire Destiné au personnel soignant de l’HIN

 D’après vous, est ce que vous trouverez que la violence à l’HIN est ?
 Très fréquents
 Fréquents
 Plutôt rares

58
 Jugez vous que les violences sont très fréquents en milieu psychiatrique (HIN) ?
 Oui
 Non

 Avez-vous déjà été victime d’une violence ?


 OUI
 NON

Si OUI, combien de fois ?..................................

 Quel type de violence ?

……………………………….

 Jugez vous que les violences ont des répercussions négatives sur la continuité des soins
au sein des services ?
 Oui
 Non

 Jugez-vous que le sujet suivant : « la prévalence des violences contre le personnel


soignant de l’hôpital IBN NAFIS MARRAKECH » est :
 Pertinent
 Intéressant
 Moins intéressant
 N’a pas d’utilité

59
Annexe 2 :

Royaume du Maroc

Ministère de la santé

Division de la formation

60
INSTITUT SUPERIEUR DES PROFESSIONS INFIRMIERES ET TECHNIQUES

DE SANTE DE MARRAKECH

Questionnaire destiné aux personnels de santé

Cher(e) participant/participante,

Dans le cadre de la préparation de projet de fin d’étude à l’ISPITS Marrakech, dont le titre est
prévalence de la violence contre le personnel soignant cas de l’hôpital psychiatrique Ibn Nafis,
CHU, Marrakech .

Ainsi, il vise la collecte d’information pour mesurer la prévalence de la violence, de détecter ses
facteurs et le taux des cas violents envers le personnel de santé exerçant au niveau des services
de l’hôpital Ibn Nafis. Directement concerné par ce sujet, vous êtes pour nous une source
précieuse d’informations : vous pouvez faire en sorte que cette recherche se réalise nous tenons à
vous rappeler qu’il s’agit d’un questionnaire anonyme et qu’aucune information concernant votre
identité n’apparaitra dans le rapport de recherche ou dans les publications qui en découleront.

Structure : Service du Centre Hospitalier

……………………………

Caractéristiques du participant :

Profil :
61
 Médecin
 Infirmier
Age : ……… ans

Sexe :

 M
 F
Ancienneté dans le service : ………………………………………….

1 er thème : Données relatifs aux facteurs organisationnels

1)- Au niveau du service travaillez-vous ?

 A temps plein (affecté au service)


 Système de garde
2)-Travaillez-vous en équipe (l’exercice des activités)?

 Oui
 Non (chacun a une tache précise)
Composition de votre équipe de travail :

Nombre total de personnels dans votre équipe : …………………..………......

3)-Le degré de la charge de travail :

 Surcharge de travail
 Moyen charge de travail
 Sous-charge de travail
5)-Aujourd’hui, dans votre travail quotidien, diriez-vous que vous vous sentez…

 Tout à fait en sécurité


 Plutôt en sécurité

62
 Plutôt pas en sécurité
 Pas du tout en sécurité

2éme thème : la violence

6)-Personnellement, diriez-vous que les actes de violence en général vous préoccupent..

 Beaucoup
 Assez
 Peu
 Pas du tout

8)-Selon votre expérience dans le service, quelle est la fréquence de la violence?

Répondez aux Jamais Parfois Souvent Toujours


questions suivantes

Violence Verbale

Violence Physique

Violence Psychique

Violence Sexuelle

10)-Selon vous, quel est le lieu le plus exposé à la violence?

 A l’accueil
 Salle d’attente
 Salle de consultation
 Salle de soins
 Couloir hôpital
 Au sein de service hospitalier
7)-Avez-vous été victime de violence ?

63
 Oui
 Non
9)-Date du dernier acte de violence remonte à :

 Moins de 3 mois
 4-6 mois
 7-11 mois
 1 année et plus
11)-Le moment de la violence du dernier incident :

La journée :
 Journée ouvrable
 Week-end / Jour férié
Le moment :
 Matin
 Nuit
12)-Lorsque l’incident de la violence s’est produit, vous étiez seul ?

 Oui
 Non
13)-Qu’est-ce que vous avez fait ?

 Vous avez demandé l’aide


 Vous avez géré la situation vous-même
 Quelqu’un est venu vous assister
 Aucune action
 Autre : …………………………………………………………………………..
24)-Pensez-vous que certains de vos gestes ou comportements peuvent engendrer la
survenue de violence chez la personne soignée ?

 Oui
 Non
Si oui, lesquels? ………………………………………………

64
14)-Avez-vous déclaré l’incidence à l’administration ?

 Oui
 Non
15)-Quel a été l’attitude de votre administration vis-à-vis de l’incident ?

 Rien
 Poursuites judiciaires contre l’agresseur
 Mesures pour éviter d’autres incidents
16)-Après l’acte violent est ce qu’il y avait un arrêt de travail ?

 Oui
 Non
17)-Si oui quel type :

 Congé de maladie
 Congé administratif
 Récupération
 Autre :………………………………………………………..
18)-Quel est la duré d’arrêt de travail ?.................

19)-Conséquences pour le personnel soignant :

 Physique
 Psychique
 Aucune

20)-Quelles sont les conséquences pour le malade ?

 Signalement à la police (Poursuites abandonnées)


 malade poursuivi
 Aucune

65
21)-Avez-vous reçu une formation contre la violence ?

 Oui
 Non

3ème thème : Les causes de la violence

23)-Les Facteurs favorisants la violence au niveau des services:

 Facteurs liée au patient


o Malades psychiatrique/démence
o Alcool/drogue
 Facteurs liée au personnel
o Mauvaise communication entre le personnel soignant et l’agresseur
o Mauvais comportement
 Facteurs d’agencement et architecture
o Surcharge de travail
o Temps d’attente
o Prise en charge des patients
 Autre facteurs
Annexe 3 :

Grille d’observation

Date :….. /…../2019 Observation n ° :…….

Service :………………………………..

Age :

66
Moins de 18
19-30ans
31-50ans
51-65ans
Plus de 65ans

Sexe de l’agresseur :

F
M

Profil de l’agresseur :

Patient
Accompagnateur
Collègue
Autres………………..

Niveau d’éducation :

Primaire
Enseignement secondaire (premier cycle)
Enseignement secondaire (deuxième cycle)
Enseignement supérieur
Statut socio-économique :

 Bas (ouvrière)
 Moyen
Supérieur

Qui a été victime ?

67
Médecin
Infirmier
Autre

Le moment de la violence :

Matin
Après midi
Nuit
Heure de violence :

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24

Le lieu de la violence :

L’accueil
Salle de soins
Salle de consultations
Salle d’attente
Couloir

Type de violence :

Violence verbale
Violence physique
Violence sexuelle

Responsable de l’acte violent :

 L’agresseur
 L’agressé

68
 Les deux

Les causes de la violence :

 Surcharge de travail
 Pénurie en personnel
 Alcool
 Usage de drogues
 Temps d’attente
 Mauvaise communication entre personnel de santé et l’agresseur
 Perception des patients que le personnel de santé est insensible
 Patient psychiatrique
 Prise en charge des patients
 Condition de travail
 Autre………………………

69

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