Enscm 2022 Bouquin
Enscm 2022 Bouquin
Enscm 2022 Bouquin
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Sommaire
Remerciements ....................................................................................................................................... 5
Introduction........................................................................................................................................... 11
3
2.1.2.1. Hydrothiolation des ynamides sur le carbone ........................................................ 112
2.1.2.2. Hydrothiolation d’ynamides sur le carbone ........................................................... 121
2.1.2.3. Aspect mécanistique .................................................................................................. 126
2.1.3. Conclusion et perspectives ................................................................................................ 129
2.2. Hydrophosphination des alcynes dirigée par liaison hydrogène ............................................. 131
2.2.1. Synthèse de phosphines vinyliques par hydrophosphination, état de l’art ...................... 131
2.2.1.1. Hydrophosphination en l’absence de catalyse métallique ........................................ 133
2.2.1.2. Hydrophosphination en présence de catalyse métallique, accès aux phosphines
vinyliques E. ............................................................................................................................. 137
2.2.2. Conclusion de l’état de l’art .......................................................................................... 146
2.2.2. Résultats expérimentaux ................................................................................................... 147
2.2.2.1. Essais préliminaires .................................................................................................... 147
2.2.2.2. Champs d’application de la méthode......................................................................... 150
2.2.2.3. Proposition mécanistique........................................................................................... 153
2.2.3. Conclusion et perspectives ................................................................................................ 154
2.2.4. Experimental part .............................................................................................................. 155
2.2.4.1. General information ................................................................................................... 155
2.2.4.2 Ynamide synthesis ....................................................................................................... 156
2.2.4.3. General procedure ..................................................................................................... 157
2.2.4.4. Characterization data ................................................................................................. 158
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Remerciements
Je tiens tout d’abord à remercier les membres du jury, la Docteure Suzanne PEYROTTES, la Docteure
Laurence MIESCH et le Professeur Thierry CONSTANTIEUX pour avoir accepté ces travaux de thèse. Je
remercie également mes encadrants Marc TAILLEFER et Florian JAROSCHIK pour m’avoir donné leur
confiance et me laisser une grande autonomie au cours de ces trois années.
Je tiens à remercier Alexis PRIETO pour son investissement pour le laboratoire, sa bienveillance et les
échanges que j’ai pu partager sur différents projets. J’exprime toute ma sympathie aux permanents de
l’ex équipe AM2N en particulier David VIRIEUX, Jean-Marc CAMPAGNE, Tahar AYAD, Eric LECLERC.
Un remerciement distingué pour Pascale GUIFFREY pour être toujours disponible, sa bonne humeur
et sa confiance concernant la GC/MS. J’en profite pour remercier également Joris VEZZANI pour le
support technique et les discussions autour du MCU, Cyril BOURGOGNE pour tous mes soucis
informatiques, Fabrice CAUSSIDERY et Xavier GAUDU pour la gestion des magasins et leurs soutiens
durant les travaux pratiques, Aurélien LEBRUN, Cédric TOTEE, Emmanuel FERNANDEZ pour leur aides
précieuses avec les analyses RMN.
Je souhaite également exprimer ma gratitude à Sébastien LEMOUZY pour son accueil au laboratoire
à mes débuts, des connaissances transmises sur divers domaines et des discussions autour du sport.
Je remercie l’étudiant que j’ai pu suivre le temps d’un stage, François MATHIEU, que j’ai eu le plaisir
d’accompagner, suivre son évolution, son autonomie à la paillasse et son engagement.
J’en profite pour remercier les anciens étudiants de notre groupe, Angus SHEPHARD de l’université
de James Cook en Australie, Gracjan KURPIK de l’université de Poznan en Pologne, Xiaoping LIU qui est
retourné dans sa Chine natale, Racha ABED ALI ABDINE, Yassir ZAID, Mohamed RAMI CHEBBI qui volent
de leurs propres ailes désormais.
Je tiens à faire des remerciements distingués aux étudiants des différents groupes que j’ai pu côtoyer
aux cours de ces trois années. Un grand merci particulier à Nicolas FANTOZZI, Eleonora TOSI, Jordan
GARO, Lucas MELE, Raphaël EL BERKI SAUDAIN, Pierre PLOUARD, Pierre HUBERT, Armand TAUSSAT,
Ekaterina PYLOVA, Dongjie WANG, Soumyaranjan PATI. Merci pour tous ses moments de folies dans
les couloirs du laboratoire mais surtout au bar, l’entraide et les discussions entre nous tous. Que vos
chemins croisent celui de la réussite professionnelles et personnelles !
Et je ne peux pas oublier le Tac de Tic, Lucas PAGES, alias l’imitateur compulsif. Je tiens à te remercier
grandement dans le soutien que tu m’as fourni dans ces trois années de galère qui auraient été
beaucoup compliquées sans toi. Tu as réussi à me supporter depuis 5 ans malgré mes excès de colère,
c’est pourquoi tu as toute ma reconnaissance et je suis ravi de voir comment tu as évolué durant la
thèse !
Merci à toutes celles et ceux que j’ai pu rencontrer lors de congrès, en particulier le Réseau des
Jeunes de la section régionales Occitanie-Méditerranée de la Société Chimique de France (RJ-SCF-OM)
avec qui l’organisation des JMJC 2021 a été un pur plaisir et des nombreuses sorties qui ont pu suivre.
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Je remercie l’ENSCM pour m’avoir fait confiance pour être moniteur de travaux pratiques et en
particulier Chrystelle SALAMEH, Sophie CERNEAUX et Christine JOLY-DUHAMEL. Même si la chimie
inorganique n’est pas mon domaine, j’ai apprécié d’être l’autre côté du bureau alors que j’étais élève
à ce même cours quelques années avant.
Je tiens à remercier mes amis qui ont pu me donner de vraie bouffée d’air frais lors de week-end tous
ensemble. C’est toujours un plaisir de vous retrouver et de voir que peu de choses ont changé malgré
la distance.
Et je terminerai par ma famille qui sont depuis le début de mes études une énorme source de
motivation et un soutien sans faille. Donc à mon frère, à ma mère et à mon père, je vous remercie de
faire en sorte que mes objectifs et rêves peuvent être possibles.
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Liste des abréviations
A:
Ac : Acétate
Acac : Acétylacétone
Ad : Adamantyle
AIBN : Azobisisobutyronitrile
Ar : Aromatique
B:
BI-DIME : 3-(tert-butyl)-4-(2,6-diméthoxyphényl)-2,3-dihydrobenzo[d][1,3]oxaphosphole
BINAP : 2,2’-bis(diphénylphosphino)-1,1’-binapthyle
BrettPhos : Dicyclohexyl(2',4',6'-triisopropyl-3,6-diméthoxy-[1,1'-biphényl]-2-yl)phosphine
Bu : Butyle
C:
4CzIPN : 2,4,5,6-Tétra-9H-carbazol-9-yl-1,3-benzènedicarbonitrile
CAAC : Cyclicalkylaminocarbène
Cat : catalytique
Cin : Cinnamyle
COD : Cycloocta-1,5-diène
Cy : Cyclohéxyle
D:
Daop : Diaminooxophosphine
dba : Dibenzylidèneacétone
DCC : N,N’-dicyclohéxylcarbodiimide
DCE : 1,2-chloroéthylène
dcypt : 3,4-bis(dicyclohexylphosphino)thiophène)
difluorPhos : 5,5'-bis(diphénylphosphino)-2,2,2',2'-tétrafluoro-4,4'-bi-1,3-benzodioxole
DFT : Théorie de la fonctionnelle de la densité
Dmba : N,N-diméthylbenzylamine
DMEDA : N,N’-diméthyléthane-1,2-diamine
DMF : Diméthylformamide
DMP : Dess Martin periodinane
DMSO : Diméthylsulfoxide
DRX : Diffraction des rayons X
DtBPF : 1,1’-bis(di-tert-butylphosphino)ferrocène
Dtbpy : 2,6-di-tert-butylpyridine
DTPF : 1,1’-bis(di-o-tolylphosphino)ferrocène
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E:
E : Electrophile
EBX : éthynylbenziodoxolone
Équiv : Equivalent
Et : Ethyle
G:
GC : Chromatographie en phase gazeuse
GEA : Groupement électroattracteur
GED : Groupement électrodonneur
H:
Hex : Hexyle
HMDS : Hexaméthyldisilazane
hmpa : Hexaméthylphosphoramide
I:
IBX : Acide 2-iodoxybenzoïque
Im : Imidazolyle
IPr : 1,3-bis-(2,4,6-tribenzehydrphényl)-1H-imidazol-2-ylidène
L:
L : Ligand
LDA : Diisopropylamidure de lithium
M:
mCPBA : Acide méta-chloroperbenzoïque
Me : Méthyle
MePhos : 2-Méthyl-2′-dicyclohexylphosphinobiphényle
Mes : Mésityle
MIBC : Méthylisobutylcétone
Mor-DalPhos : di-(1-adamantyl)-2-morpholinophénylphosphine
MS : Spectrométrie de masse
Ms : Mésyle
N:
NHC : Carbène N-hétérocycle
Nu : Nucléophile
O:
ONSH : Substitution aromatique nucléophile oxydante d’hydrogène
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P:
PA : Phosphaadamantane
Ph : Phényle
PhDavePhos : 2-diphénylphosphino-2’-(N,N-diméthylamino)biphényle
PIDA : (diacétoxyiodo)benzène
Pin : Pinacol
PPF-tBu2 : 1-diphénylphosphino-2-(di-tert-butylphosphino)-éthylferrocène
P-Phos : 2,2′,6,6′-Tetraméthoxy-4,4′-bis(diphénylphosphino)-3,3′-bipyridine
PTC : Catalyseur de transfert de phase
PTS : Polyoxyéthanyl--tocophéryle sébacate
Pyr : Pyridine
R:
RMN : Résonance magnétique nucléaire
S:
Sat : Saturé
SEAr : Substitution électrophile aromatique
SIPr : 1,3-bis(2,6-diisopropylphényl)imidazolidi-2-ylidène
SnAR : Substitution nucléophile aromatique
Srn1 : Substitution radicalaire nucléophile de type 1
T:
TBS : Tert-butyldiméthylsilyle
tBu : Tert-butyle
Tf : Trifluorométhylsulfonyle
TFA : Acide trifluoroacétique
THF : Tétrahydrofurane
TMS : Triméthylsilyle
Tol-BINAP : 2,2’-bis(di-p-tolylphosphino)-1,1’-binaphtyle
Trip : 2,4,6-triisopropylphényle
Ts : Tosyle
TTSO : S-oxyde de thiantrène
V:
VNSH : Substitution aromatique nucléophile indirecte d’hydrogène
X:
XantPhos : 4,5-Bis(diphénylphosphino)-9,9-diméthylxanthène
XPhos : 2-dicyclohexylphosphino-2’,4’,6’-triisopropylbiphényle
Y:
YPhos : monophosphine d’ylure
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Introduction
Les familles de molécules comportant un motif aromatique occupent une place très importante dans
le domaine de la pharmacie, de l’agrochimie, mais aussi des matériaux. Ainsi près de 70% des
médicaments incorporent ce motif dans la structure chimique de leur principe actif. Les voies de
synthèse permettant d’accéder à ces motifs aromatiques constituent donc des méthodologies
stratégiques clés dans le domaine de l’industrie.
A la fin du XXème siècle, les couplages croisés catalysés par le palladium, impliquant comme
partenaires des dérivés halogénés aromatiques et des nucléophiles (espèces organométalliques ou
molécules hétéroaromatiques) ont permis de grandes avancées dans ce domaine. Ces découvertes ont
été mises à l’honneur par le prix Nobel de 2010 attribué à Richard F. Heck, Ei-Ichi Negishi et Akira
Suzuki. L’utilisation de catalyseurs au palladium, si efficace soit-elle, présente cependant des
inconvénients. Elle est en effet peu en phase avec les nouvelles réglementations notamment
européennes, en raison de la rareté et par conséquent du prix du palladium.
Au tournant du XXIème siècle, l’équipe a ainsi présenté un nouveau concept permettant de réaliser
l’arylation de nucléophiles par catalyse au cuivre (figure 1). Ce principe, décrit simultanément par
Stephen L. Buchwald, a permis, dans des conditions particulièrement compétitives en termes de coût
et de toxicité, l’élaboration de nombreuses familles de molécules résultant de la formation de liaison
C-N, C-O ou C-C. Plus récemment, des méthodes d’arylations permettant la formation de liaisons C-C
en l’absence de métaux de transition ont été mises au point au laboratoire et appliquées notamment
à la synthèse de tamoxifène, un agent anti cancéreux utilisé contre le cancer du sein. C’est dans ce
contexte que nous avons développé, dans le cadre de cette thèse, une nouvelle méthode pour réaliser
l’-arylation de cétones (figure 3). Cette étude est décrite dans le premier chapitre du manuscrit.
11
Figure 1 : Travaux du groupe du Dr. Marc Taillefer concernant les arylations de divers nucléophiles.
Figure 2 : Travaux de l’équipe du Dr. Marc Taillefer concernant les hydrofonctionnalisations d’alcynes
et d’allénamides.
12
Dans ce cadre, nous nous sommes intéressés à de nouvelles hydrofonctionnalisations de liaisons
triples. En association avec le Dr. Lucas Pagès (2019-2022), dont la thèse est focalisée sur
l’hydrofonctionnalisation d’allénamides, nous avons étudié la réaction d’hydrothiolation des ynamides
en présence d’un catalyseur de cuivre. Par ailleurs dans la continuité de la thèse du Dr. Janet Bahri
(2012-2015), nous avons entrepris l’étude de l’hydrophosphination d’alcynes en l’absence de
catalyseur de métal de transition. Le manuscrit est organisé en 2 chapitres, chacun introduit par un
état de l’art, conclu par les perspectives et suivi par sa partie expérimentale. Les travaux concernant
les hydrofonctionnalisations constituent le chapitre 2 du manuscrit, lui-même se déclinant en deux
sous chapitres dédié respectivement aux hydrothiolation d’ynamides et hydrophosphinations
d’alcynes.
Chaque chapitre et sous chapitres est introduit par un état de l’art et conclu par des perspectives qui
précèdent une partie expériementale.
13
14
1. -arylation de cétones avec des sels de diaryliodonium
catalysée au cuivre
15
Avant la fin des années 90, l’-arylation de cétones était majoritairement décrite par substitution
nucléophile aromatique (SnArR, figure 1.2A),1 par substitution radicalaire nucléophile aromatique (Srn1,
figure 1.2 B)2 ou avec l’utilisation en quantité stœchiométrique d’un réactif métallique souvent toxique
(figure 1.2C-E). 3 Malheureusement, ces méthodes souffraient de nombreux inconvénients comme la
faible tolérance aux groupements fonctionnels ou encore de la toxicité des réactifs utilisés.
Figure 1.2 : Méthodes classiques d'-arylation de cétones avant les années 90.
C’est dans les années 90 que l’-arylation de cétones va connaître son essor avec l’entrée en jeu de
la catalyse par les métaux de transitions, et notamment par celle au palladium.
16
1.1.1. -arylation de cétones catalysée par des complexes de métaux de transition
1.1.1.1. -arylation à partir de cétones énolisables
1.1.1.1.1. Couplage avec des halogénures d’aryle
Dans les années 70, Semmelhack et al. ont proposé une méthode d’-arylation intramoléculaire
réalisée en présence d’une quantité stœchiométrique d’un complexe de nickel comme une étape clé
dans la synthèse totale de la céphalotaxinone (figure 1.3).4
Figure 1.3 : Etape clé de la synthèse de la céphalotaxinone en présence d’un complexe de nickel.
En 1997, les groupes de Miura (figure 1.4),5 Buchwald (figure 1.5)6 et Hartwig (figure 1.6)7 ont décrits
indépendamment les premières -arylations intermoléculaires de cétones catalysées par des
complexes de palladium, avec des aryles bromés et iodés.
Alors que Miura et ses collaborateurs n’utilisent uniquement PdCl2 en présence de Cs2CO3 pour
obtenir une diarylation avec un rendement modéré, les groupes de Buchwald et de Hartwig ont choisi
d’employer un ligand qui s’avère crucial pour atteindre de bons rendements en produit de couplage.
Les premiers privilégient l’utilisation de Pd2(dba)3 en combinaison avec le 2,2’-bis(diphénylphosphino)-
1,1’-binapthyle (BINAP, L1) ou le 2,2’-bis(di-p-tolylphosphino)-1,1’-binapthyle (Tol-BINAP, L2), en
présence d’un équivalent de tBuONa. Ils ont également testé des cétones avec deux positions
énolisables et ont surtout obtenu l’-arylation de la cétone du côté le moins encombré. Hartwig et
al. ont exploré les cétones avec une seule position énolisable en présence de Pd(dba)2 en présence de
1,1’-bis(di-o-tolylphosphino)ferrocène (DTPF, L3), et de 2 équivalents de KHMDS ou tBuONa. Ils
observent une forte sélectivité en faveur de la monoarylation.
4 M.F. Semmelhack, B. P. Chong, R. D. Stauffer, T. D. Rogerson, A. Chong, L. D. Jones, J. Am. Chem. Soc. 1975, 97,
9, 2507-2516.
5 T. Satoh, Y. Kawamura, M. Miura, M. Nomura, Ang. Chem. Int. Ed. 1997, 36, 16, 1740-1742.
6 M. Palucki, S. L. Buchwald, J. Am. Chem. Soc. 1997, 119, 45, 11108-11109.
7 B. C. Hartwig, J. F. Hartwig, J. Am. Chem. Soc. 1997, 119, 50, 12382-12383.
17
Figure 1.5 : -arylation catalysée au palladium avec les conditions du groupe de Buchwald.
Figure 1.6 : -arylation catalysée au palladium avec les conditions du groupe de Hartwig.
La diarylation parfois résulte vient du fait que la cétone -monoarylée à pour ses protons en un
pKa plus bas que le substrat non -arylé. En utilisant plus de 2 équivalents de base, le substrat et le
produit sont sous forme déprotonée. De par leur différence en pKa, le substrat étant plus réactif que
le produit, cela peut expliquer une plus grande sélectivité pour le produit de monoarylation par rapport
à celui de diarylation.
18
D’un point de vue mécanistique, cette réaction ressemble aux couplages croisés catalysés au
palladium avec un carbone nucléophile carboné (figure 1.7). La première étape est l’addition oxydante
de la liaison Ar-X sur le complexe de Pd(0) (A), suivie de la substitution de l’halogénure par l’énolate
(formé in-situ en présence d’une base forte). Deux formes intermédiaires organopalladés coexistent :
la forme C-liée (C) et la O-liée (C’). Toutefois seule la première évolue par élimination réductrice vers
la formation de la cétone -arylée (D) et la régénération de l’espèce catalytiquement active Pd(0) (A).
Les ligands bidentés de type P,P, assez volumineux pour stabiliser l’espèce catalytiquement active
Pd(0) (A), favorisent sur le complexe de palladium (II) (C) le rapprochement de l’aryle et de la cétone
pour faciliter l’élimination réductrice. Ils préviennent également une éventuelle -élimination
d’hydrogène ou une arylation du produit. Par ailleurs, le DTPF et la BINAP sont des ligands riches en
électrons, favorables à l’étape d’addition oxydante (formation de (B)).
19
Un an plus tard, le groupe de Buchwald a décrit les premiers résultats impliquant des aryles chlorés,
moins réactifs que les aryles bromés ou iodés correspondants, en utilisant le ligand 2-
diphénylphosphino-2’-(N,N-dimethylamino)biphenyl (PhDavePhos, L4). Seul le produit de diarylation
a été obtenu (figure 1.8).8
En 1999, Hartwig et ses collaborateurs ont décrit l’-arylation de cétones à partir d’aryles bromés et
chlorés, catalysée au palladium, en utilisant le Pd(dba)2 et le 1,1’-bis(di-terbutylphosphino)ferrocène
(DtBPF, L5), ou en associant le Pd(OAc)2 avec des ligands plus simples comme les monophosphines
P(tBu)3 et P(Cy)3 stériquements encombrées (figure 1.9).9
8 D. W. Old, J. P. Wolfe, S. L. Buchwald, J. Am. Chem. Soc. 1998, 120, 37, 9722-9723.
9 M. Kawatsura, J. F. Hartwig, J. Am. Chem. Soc. 1999, 121, 7, 1473-1478.
20
En 1999, Buchwald et ses collaborateurs ont décrit une série de ligands, plus accessible que la
PhDavePhos (figure 1.10, L6 et L7), pour réaliser les -arylations de cétones.10 Surprenamment, ils
parviennent à obtenir de très bons rendements en remplaçant tBuONa par K3PO4, malgré un pKa bien
inférieur à la cyclohexanone par exemple (12 contre 17) (figure 1.10). Ils suggèrent que la base ne
déprotone la cétone énolisable qu’après que le palladium ait interagit avec la fonction carbonyle.
En 2002, en appliquant leurs systèmes à la synthèse en one-pot des indoles à partir d’o-
bromonitroarènes et de cétones, les mêmes auteurs observent l’effet surprenant et bénéfique d’un
additif phénolique en quantité catalytique (figure 1.11).11 Trois hypothèses ont été avancées : la
stabilisation de l’intermédiaire palladium (II) par l’ion phénoxyde (A), le rôle de base joué par l’ion
phénoxyde (B) et l’interaction d’un complexe palladium (II) phénoxyde avec la cétone qui facilite la
déprotonation (C).
10 J. M. Fox, X. Huang, A. Chieffi, S. Buchwald, J. Am. Chem. Soc. 2000, 122, 7, 1360-1370.
11 J. L. Rutherford, M. P. Tainka, S. L. Buchwald, J. Am. Soc. Chem. 2002, 124, 51, 15168-15169.
21
Alors que dans les travaux décrits jusqu’à présent, le catalyseur était généré in-situ, certains ont
imaginé d’utilisé des complexes de palladium pré-coordinné au ligand (figure 1.12). En 2004, Capretta
et ses collaborateurs ont décrit l’utilisation du complexe de palladium associé au 1,3,5,7-tetraméthyl-
2,4,8-trioxa-6-phenyl-6-phosphaadamantane (Pd(PA-Ph)2.dba), LM1) dans une réaction d’-arylation
de cétones.12 En 2007, Colacot et al. ont utilisé un complexe préformé DtBPFPdCl2 (LM2) stable à l’air,
qui pour ce type de réaction s’est révélé être plus efficace que le palladium associé in-situ au DtBPF
(figure 1.9, L5).13 En 2009, c’est le groupe de Buchwald qui a mis en œuvre un pré-catalyseur préformé
associant palladium et le 2-dicyclohexylphosphino-2’,4’,6’-triisopropylbiphényle (XPhos, LM3) dans le
cadre d’une -arylation de cétones.14
La plupart des ligands utilisés pour l’-arylation de cétones catalysée par un complexe de palladium
sont des phosphines tertiaires. Toutefois en 2002, Nolan et ses collaborateurs ont décrit un système
faisant appel à des complexes Pd/NHC (carbène N-hétérocycle) (LM4, figure 1.13), à partir des aryles
chlorés.15 De nombreux travaux associant palladium et carbène ont suivi ces travaux.16
22
En 2005, Le groupe de Bertrand a décrit l’-arylation de cétones, en faisant intervenir un CAAC
(cyclicalkylaminocarbène) préalablement ligandé au palladium (LM5, figure 1.14).17 En 2006,
Ackermann et al. ont utilisé une diaminooxophosphine (daop, L9) généré in-situ en tant que ligand,
dans une -arylation de cétones (figure 1.15).18 En 2019, Gooßen et ses collaborateurs utilisent des
monophosphines d’ylure (YPhos, figure 1.16, L10 et L11) comme ligands.19
17 V. Lavallo, Y. Canac, C. Präsang, B. Donnadieu, G. Bertrand, Angew. Chem. Int. Ed. 2005, 44, 35 ; 5705-5079.
18 L. Ackermann, J. H. Spatz, C. J. Gschrei, R. Born, A. Atlhammer, Angew. Chem. Int. Ed. 2006, 45, 45, 7627-7630.
19 X-Q. Hu, D. Lichte, I. Rodstein, P. Weber, A-K. Seitz, T. Scherpf, V. H. Gessner, L. J. Gooßen, Org. Lett. 2019, 21,
18, 7558-7562.
23
La plupart des solvants utilisés pour l’-arylation de cétones sont organiques. Néanmoins, en 2011,
Rossi et al. ont réalisé l’-arylation de cétone dans l’eau en utilisant le polyoxyéthanyl--tocophéryle
sébacate (PTS) comme surfactant et un ligand cationique (tBu)3PHBF4 (figure 1.17A) associé au
palladium.20 Les surfactants sont connus pour former des micelles aqueuses, accélérant ainsi les
réactions organiques réalisées dans l’eau. En 2017 Marelli, Goss et ses collaborateurs ont effectué l’-
arylation de cétones dans un mélange dioxane/H2O (1:1) en présence du pré-catalyseur LM2 (figure
1.12) (figure 1.17B), en se passant donc de surfactant.21 Une année plus tard, Dominguez et al. ont mis
au point une méthode d’-arylation de cétones dans l’eau, en utilisant l’oxyde de diphenylphosphine
comme ligand du palladium (utilisé en faible quantité) en présence d’une quantité catalytique de
bromure de tétrabutylammonium (TBAB) (figure 1.17C).22
20 M. Lessi, T. Masini, L. Nucara, F. Bellina, R. Rossi, Adv. Synth. Cat. 2011, 353, 2-3, 501-507.
21 E. Marelli, Y. Renault, S. V. Sharma, S. P. Nolan, R. J. M. Goss, Chem. Eur. J. 2017, 23, 16, 3832-3836.
22 I. Astarloa, R. SanMartin, M. T. Herrero, E. Dominguez, Adv. Synth. Catal. 2018, 360, 8, 1711-1718.
24
Buchwald et ses collaborateurs ont décrit, en 1998, la première -arylation énantiosélective de
cétones avec des aryles bromés, par catalyse au palladium associé à la version énantiopure du BINAP
(figure 1.18, L12). 23 4 ans plus tard, en changeant le ligand par le (S)-2-(diisopropylphosphino)-2’-(1-
naphtylméthoxy)-1,1’-binapthyle (figure 1.19, L13), ils ont fait chuter la charge catalytique.24 En 2008,
le groupe d’Hartwig a décrit une -arylation énantiosélective d’-fluorocétones en présence (R)-2-
(dicyclohexylphosphino)-2’-(1-naphtylméthoxy)-1,1’-binapthyle (figure 1.19, L14).25 2 ans plus tard,
Tang et ses collaborateurs appliqueront l’-arylation énantiosélective de cétones à la synthèse de (S)-
Nafedone et de (+)-Sceletium A-4, en utilisant le (S)-3-(tert-butyl)-4-(2,6-diméthoxyphényl)-2,3-
dihydrobenzo[d][1,3]oxaphosphole (BI-DIME, figure 1.19, L15).26
Une autre méthode d’induction chirale a été proposée en 2011 par Glorius et al. qui a utilisé la
quinine énantiopure (figure 1.20).27 Le mode d’action de cet inducteur de chiralité semble être
différent d’un ligand bidenté du palladium. Ils proposent que la fonction amine tertiaire de la quinine
agisse comme un ligand monodenté chiral sur le centre métallique pendant que la fonction hydroxyle
interagit avec la forme énolate de la cétone, formant donc « un pont » entre les deux entités.
23 J. Ahman, J. P. Wolfe, M. V. Troutman, M. Palucki, S. L. Buchwald, J. Am. Chem. Soc. 1998, 120, 8, 1918-1919.
24 T. Hamada, A. Chieffi, J. Ahman, S. L. Buchwald, J. Am. Chem. Soc. 2002, 124, 7, 1261-1268.
25 Z. Jiao, J. J. Beiger, Y. Jin, S. Ge, J. S. Zhou, J. F. Hartwig, J. Am. Chem. Soc. 2016, 138, 49, 15980-15986.
26 X. Rao, N. Li, H. Bai, C. Dai, Z ; Wang, W. Tang, Angew. Chem. Int. Ed. 2018, 57, 38, 12328-12332
27 C. Richter, K. V. S. Ranganath, F. Glorius, Adv. Synth. Catalysis. 2012, 354, 2-3, 377-382.
25
Figure 1. 20 : -arylation énantiosélective de cétones avec de la quinine.
Même si le palladium a été le métal de choix pour les -arylations, d’autres métaux de transition ont
été envisagés pour pallier son coût élevé ainsi que ceux des ligands utilisés. Cela a été le cas pour des
-arylations catalysées au nickel. Il faut noter que d’un point de vue général, l’utilisation du Ni(0) est
délicate du fait qu’il est relativement compliqué de réduire les complexes du Ni(II) et que le Ni(0) est
très sensible à l’air ambiant. En 2006, le groupe de Chan a utilisé le Ni(COD)2 en présence de (R)-(+)-
2,2′,6,6′-Tetraméthoxy-4,4′-bis(diphénylphosphino)-3,3′-bipyridine ((R)-P-Phos, L16) pour effectuer
l’-arylation énantiosélective de cétone avec des aryles halogénés (figure 1.21).28
28 G. Chen, F. Y. Kwong, H. O. Chan, W-Y. Yiu, A. S. C. Chan, Chem. Comm. 2006, 1413-1415.
26
En 2007, Matsubara et ses collaborateurs ont décrit une -arylation de cétones avec un pré-
catalyseur au nickel et un NHC comme ligand (LM6, figure 1.22A).29 En 2015, le groupe de Nolan décrit
des conditions d’-arylation de cétones avec un pré-catalyseur au nickel permettant l’utilisation
d’aryles chlorés de manière efficace (LM7, figure 1.22B).30
La catalyse au cuivre a été aussi explorée pour des procédés d’-arylation car c’est un métal de
transition abondant, peu onéreux et très peu toxique comparé au nickel ou au palladium. En 2010, Lei
et al. ont décrit la première -arylation de cétones catalysée au cuivre à partir d’aryles iodés et bromés
et d’1,3-dicétones (figure 1.23).31 Toutefois, c’est un procédé dé-acylant nécessitant des 1,3-dicétones
symétriques comme substrat de départ, ce qui limite son champ d’application. 2 ans plus tard, Taillefer
et ses collaborateurs présentent une -arylation de benzyle phényle cétones catalysée au cuivre, en
présence de phénanthroline (L17), de bathophénanthroline (L18) ou de 2-acétylcyclohexanone (L19),
à partir d’aryles iodés (figure 1.24).32 La méthode a été notamment appliquée à la synthèse du
tamoxifène.
29 K. Matsubara, K. Uenon, Y. Koga, K. Hara, J. Org. Chem. 2007, 72, 14, 5069-5076
30 J. A. Fernandez-Salas, E. Marelli, D. B. Cordes, A. M. Z. Slawin, S. P. Nolan, Chem. Eur. J. 2015, 21, 10, 3906-
3909.
31 C. He, S. Guo, L. Huang, A. Lei, J. Am. Chem. Soc. 2010, 132, 24, 8273-8275.
32 G. Danoun, A. Tlili, F. Monnier, M. Taillefer, Angew. Chem. Int. Ed. 2012, 51, 51, 12815-12819.
27
Figure 1. 23 : Première -arylation de 1,3-dicétones catalysée par un complexe au cuivre et
proposition mécanistique.
28
1.1.1.1.2. Couplage avec des dérivés du phénol
Les aryles halogénés sont les sources d’aryles les plus fréquemment utilisées dans une -arylation,
mais d’autres sources d’aryles ont été explorées. Cela a été le cas pour les aryles sulfonates, obtenus
à partir du phénol correspondant. En 1999, Hartwig et al. ont rapporté pour la première fois l’utilisation
d’aryles tosylates (p-toluylsulfonate) dans une -arylation de cétones catalysée au palladium en
utilisant le 1-diphénylphosphino-2-(di-ter-butylphosphino)-éthylferrocène (PPF-tBu2, L20) comme
ligand (figure 1.25).9 4 ans plus tard, le groupe de Buchwald décrira une -arylation de cétones
catalysée au palladium associé au XPhos (L21) comme ligand à partir d’aryles de (p-
terbutyl)phenylsulfonate (figure 1.26).33
Figure 1. 25 : Première -arylation de cétones à partir d’un aryle sulfonate, catalysée au palladium.
Entre-temps, Nolan et ses collaborateurs ont réussi en 2002 à engager des aryles triflates
(trifluoromethylsulfonate) dans une -arylation de cétones à l’aide du pré-catalyseur LM4 (cf figure
1.13) (figure 1.27).15 Ce même réactif sera utilisé 6 ans plus tard par Hartwig et al. dans une version
énantiosélective de l’-arylation de cétones catalysée au palladium et au nickel avec le (R)-5,5'-
bis(diphénylphosphino)-2,2,2',2'-tétrafluoro-4,4'-bi-1,3-benzodioxole (difluorPhos, L22) comme
ligand (figure 1.28).34
33 H. N. Nguyen, X. Huang, S. L. Buchwald, J. Am. Chem. Soc. 2003, 125, 39, 11818-11819.
34 X. Liao, Z. Weng, J. F. Hartwig, J. Am. Chem. Soc. 2008, 130, 1, 195-200.
29
Figure 1. 27 : Première -arylation de cétones avec des aryles triflates, catalysée au nickel.
Figure 1. 28 : -arylation de cétones énantiosélective avec des aryles triflates, catalysée au palladium
et au nickel.
30
L’ordre de réactivité des aryles halogénés et aryles sulfonates dans une -arylation catalysée par un
complexe de palladium est bien établi : ArOTs<ArCl<ArOTf<ArBr<ArI.35 Le groupe de So en 2022 est
parvenu en utilisant le SelectPhos (L23) comme ligand, et des chloroaryles triflates comme substrat
(figure 1.29).36 En effet, ils parviennent à -aryler des cétones avec une totale régiosélectivité sur la
position du chlore de l’aryle.
Figure 1. 29 : -arylation de cétones avec une inversion de l’ordre de réactivité entre aryle chloré et
aryle triflate.
Ackermann et ses collaborateurs ont décrit en 2012 une -arylation catalysée au palladium en
utilisant des aryles imidazosulfonates, qui sont des dérivés d’aryles sulfonates plus réactifs que les
tosylates correspondants (figure 1.30).37 1 an plus tard, Stradiotto et al. ont trouvé des conditions pour
réaliser des -arylations de cétones à partir d’aryles mesylates (méthylsulfonate) en utilisant le di-1-
adamantyl)-2-morpholinophénylphosphine (Mor-DalPhos, L24) comme ligand, réduisant ainsi la taille
du groupement partant (figure 1.31).38
35 Exemple de publication vérifiant l’ordre de réactivité : a) A. Jutand, A. Mosleh, Organometallics, 1995, 14, 4,
1810-1817 ; b) L. M. Alcaraz-Roman, J. F. Hartwig, Organomettalics, 2002, 21, 3, 491-502 ; c) I. H. Hills, M. R.
Netherton, G. Fu, Angew. Chem. Int. Ed. 2003, 42, 46, 5749-5752; d) A. H. Roy, J. F. Hartwig, Organometallics,
2004, 23, 2, 194-202; e) S. Bajo, G. Laidlaw, A. R. Kennedy, S. Sproules, D. J. Nelson, Organometallics, 2017, 36,
8, 1662-1672.
36 Z. Chen, C. Gu, O. Y. Yuen, C. M. So, Chem. Sci. 2022, 13, 4762-4769.
37 L. Ackermann, V. P. Mehta, Chem. Eur. J. 2012, 18, 33, 10230-10233.
38 P. G. Alsabeh, M. Stradiotto, Angew. Chem. Int. Ed. 2013, 52, 28, 7242-7246.
31
Figure 1. 31 : Première -arylation de cétones avec des aryles mesylates catalysée au palladium.
En 2014, le groupe d’Itami a développé une -arylation de cétones catalysée au nickel, en utilisant
des aryles pivalates et un aryle carbamate comme source d’aryles (figure 1.32).39 L’année suivante, les
aryles pivalates seront engagés par Martin et ses collaborateurs dans une version énantiosélective d’-
arylation.40 En 2019, ce sont des aryles phosphonates qui seront utilisés dans une -arylation de
cétones, catalysée par un complexe de palladium décrit par le groupe de So (figure 1.33).41
Figure 1. 32 : Première -arylation de cétones avec des aryles mésitylate catalysée au palladium.
Figure 1. 33 : Première -arylation de cétones avec des aryles phosphonates catalysée au palladium.
39 R. Takise, K. Muto, J. Yamaguchi, K. Itami, Angew. Chem. Int. Ed. 2014, 53, 26, 6791-6794.
40 J. Cornella, E. P. Jackson, R. Martin, Angew. Chem. Int. Ed. 2015, 54, 13, 4075-4078.
41 X. Chen, Z. Chen, C. M. So, J. Org. Chem. 2019, 84, 10, 6337-6346.
32
1.1.1.1.3. A partir d’autres sources d’aryles
Au cours de la dernière décennie, de nouvelles sources d’aryles ont été employés dans des réactions
d’-arylations de cétones énolisables. En 2016, Wang et al. ont utilisé des sels
d’aryltriméthylammonium comme substrat dans une -arylation catalysée au nickel, valorisant ainsi
les anilines (figure 1.34).42
La même année, Yorimitsu et ses collaborateurs utiliseront l’anion azaallylique, qui résulte d’une
déprotonation en d’une cétimine, afin d’effectuer une -arylation de dérivés de cétones catalysé au
palladium (LM8), à partir d’aryles méthyles thioéthers (figure 1.35).43
Figure 1. 35 : Première -arylation de cétimines, dérivant de cétone avec des aryles méthyles
thioéthers, catalysée au palladium.
33
Récemment, les aryles de sulfoxonium et notamment le sulfoxium dérivant du S-oxyde de thiantrène,
ont été engagés par le groupe de Wang avec succès dans une -arylation catalysée au palladium
impliquant un arène comme partenaire de couplage (figure 1.36).44
Figure 1. 36 : Première -arylation de cétones avec des aryles de sulfoxonium catalysée au palladium.
Les nitroarènes ont été souvent utilisés dans des procédés de SnAr,1 de substitution aromatique
nucléophile oxydative d’hydrogène (ONSH) ou encore de substitution aromatique nucléophile
indirecte d’hydrogène (VNSH). 45 Wu et al. sont parvenus à utiliser le nitro comme groupement partant
pour effectuer une -arylation de cétones catalysée au palladium (figure 1.37) .46
Dans la plupart des méthodes vues précédemment la présence d’une base forte pour générer
l’énolate de la cétone, limite la tolérance envers certains groupes fonctionnels et induit une
compétition entre le produit de monoarylation et celui de diarylation. Une des solutions pour pallier
ces limitations consiste à employer des énols préformés qui évitent l’utilisation d’une base forte dans
le procédé d’-arylation, même si cela nécessite une étape supplémentaire de synthèse.
34
1.1.1.2.1. -arylation à partir d’éthers d’énol silylés
Le premier exemple où des énols préformés ont été utilisés dans une -arylation de cétones a été
rapporté en 1982 par Urabe et ses collaborateurs (figure 1.38). Les éthers d’énol silylés en présence
d’un pré-catalyseur au palladium, d’aryles bromés et d’une quantité stœchiométrique d’un sel de
fluorure d’étain, ont été employés pour réaliser cette réaction.47
Figure 1. 38 : Première -arylation avec des éthers d’énol silylés dérivant de cétones catalysée, au
palladium.
L’énolate d’étain se forme in-situ, avant d’intégrer le cycle catalytique du palladium selon un
processus similaire à celui observé dans le cas où l’énolate est généré par une base (cf partie 1.1.1.1,
figure 1.7). Rawal et al. utiliseront en 2006 un catalyseur de palladium (Pd2(dba)3), un ligand plus
encombré (P(tBu)3) et un sel d’étain pour réaliser une -arylation de cétones pouvant être efficace
avec des aryles chlorés.48 Le groupe de Shreeve appliquera l’année suivante des conditions similaires
à celles du groupe de Rawal sur des -difluorocétones.49
En 2006, Hartwig et ses collaborateurs parviendront à éviter d’utiliser des sels de fluorure d’étain,
qui sont toxiques, en les remplaçant par une combinaison de sels de fluorure de zinc et de manganèse
(figure 1.39). Ce serait l’énolate de zinc qui jouerait le rôle de l’énolate d’étain précédemment décrit,
lors de l’étape de transmétallation dans le cycle catalytique du palladium.50
35
Figure 1. 39 : -arylation avec des éthers d’énol silylés dérivant de cétones, catalysée au palladium en
présence de sel de zinc.
En 1983, Migata et ses collaborateurs ont décrit une réaction d’-arylation de cétones à partir de
dérivés d’acétates de vinyle, similaire à celle décrite par le groupe d’Urabe47 (figure 1.40) (utilisant
aussi des sels d’étain et des aryles bromés).51
Figure 1. 40 : Première -arylation avec des dérivés d’acétates de vinyle dérivant de cétones,
catalysées au palladium.
L’énolate d’étain se forme in-situ avant d’interagir avec le centre palladé. Cette méthode d’-
arylation de cétones sera notamment utilisée dans la synthèse totale de l’acétonylinosine52a et de la
florésolide B.52b En 2013, Zhou et al. ont rapporté une version énantiosélective de l’utilisation des
51 a) M. Kosugi, I. Hagiwara, T. Sumiya, T. Migita, J. Chem. Soc., Chem. Commun. 1983, 344-345; b) M. Kosugi, I.
Hagiwara, T. Sumiya, T. Migita, Bull. Chem, Soc. Jpn. 1984, 57, 242-246.
52 a) M. Gupta, V. Nair, Tetrahedron letters, 2005, 46, 7, 1165-1167 ; b) K. C. Nicolaou, H. Xu, Chem. Comm.,
2006, 600-602.
36
dérivé d’acétates de vinyle dans une -arylation de cétones. 53 Ils ont utilisé principalement des aryles
bromés, mais aussi des aryles chlorés et des triflates.
Les énamines, qui sont les dérivés azotés des éthers d’énol, peuvent être utilisées préformées ou
générées in-situ, notamment dans le cadre d’une organocatalyse. C’est par exemple le cas pour des -
arylations d’aldéhydes dans la littérature catalysées par des complexes de métaux de transition et par
une quantité catalytique d’amine secondaire.54 Il est cependant plus compliqué d’appliquer
l’organocatalyse aux cétones car il est plus difficile de former les énamines avec elles qu’avec les
aldéhydes. Toutefois, le groupe de Dong réussira en 2016 à trouver des conditions catalysées au
palladium pour une -arylation de cétones avec une quantité catalytique de pyrrolidine (figure 1.41).55
53 Z. Huang, L. H. Lim, Z. Chen, Y. Li, F. Zhou, H. Su, J. S. Zhou, Angew. Chem. Int. Ed. 2013, 52, 18, 4909-4911.
54 Exemple d’a-arylation d’aldehyde avec une catalyse metalique et une organocatalyse : A. E. Allen, D. W. C.
MacMillan, J. Am. Chem. Soc. 2011, 133, 12, 4260-4263.
55 Y. Xu, T. Su, Z. Huang, G. Dong, Angew. Chem. Int. Ed. 2016, 55, 7, 2559-2563.
37
En 2014, Kesavan et al. ont utilisé la catalyse au cuivre avec des sels de diaryliodonium afin
d’effectuer une -arylation d’énamides préformées dérivant de cétones (figure 1.42).56
Figure 1. 42 : -arylation d’énamides dérivant de cétones avec des sels de diaryliodonium et une
catalyse au cuivre.
38
1.1.2. Les sels de diaryliodonium
1.1.2.1 Structure et réactivité générale
Les iodes hypervalents font l’objet depuis longtemps d’un grand intérêt notamment en raison de
leurs propriétés non toxiques et de leurs pouvoirs oxydants doux. On notera par exemple le Dess-
Martin Periodinane (DMP), l’acide 2-iodoxybenzoïque (IBX, (I(V)) ou le (diacétoxyiodo)benzène (PIDA,
I(III)) (figure 1.43).57 Ces espèces d’iode hypervalents sont composées d’un ligand aryle et de deux
ligands oxygénés aux propriétés oxydantes. Leurs dérivés avec deux ligands carbonés peuvent être
engagés dans des réactions similaires à des réactions métallo catalysés.58 Un des iodes hypervalents
avec deux ligands carbonés le plus connu sont les sels de diaryliodonium.
Les sels de diaryliodonium ont été décrits pour la première fois en 1894 par Hartmann et Meyer
(figure 1.44A).59 Ils sont constitués par deux fragments aryles, identiques ou différents, et un anion X-.
La plupart du temps l’anion est un triflate (OTf), un tosylate (OTs) ou un tétrafluoroborate (BF4) qui
sont préférés aux halogénures car ils sont moins nucléophiles et confèrent à la paire d’ions une
meilleure solubilité dans les solvants organiques. Ce sont des sels stables à l’air et à l’humidité
ambiante. La nomenclature pour ce type de composé est « diaryl-3-iodane », mais l’appellation « sel
de diaryliodonium » est toujours utilisée, bien qu’elle puisse induire en erreur sur leur véritable
structure. En effet, par diffraction aux rayons X (DRX), l’iode hypervalent se présente en forme de T
relié dans le même plan par un aryle ainsi que deux doublets non liants, et deux ligands apicaux, un
autre aryle et l’anion qui partage une liaison hypervalente (figure 1.44B).60 Toutefois la forme des sels
de diaryliodonium en solution est toujours soumise à débat. Le centre linéaire à trois chainons et 4
électrons (3c-4e) L-Ar-L est hautement polarisé dû à l’orbitale non liante pleine qui comporte un nœud
sur le centre iodé (figure 1.44C).
39
Cette caractéristique donne aux sels de diaryliodonium un caractère électrophile. Leur haute
réactivité est expliquée par l’habilité « d’hypergroupe partant » de l’ArI.61 Les sels de diaryliodonium
réagissent avec une variété de nucléophiles par la formation initiale d’une liaison Nu-I, avec relargage
de l’un des deux ligands. Une élimination réductrice menant au produit Nu-L (L = Ar pour les sels de
diaryliodonium) et au sous-produit ArI intervient ensuite (figure 1.45A). Les sels de diaryliodonium
peuvent également réagir avec les métaux de transitions. Ils se comportent comme des sources d’aryle
plus réactives que leurs homologues aryles iodés, et délivrent un fragment aryle et un ligand au centre
métallique. Par la suite le complexe métal-aryle peut être engagé dans un couplage croisé (figure
1.45B).
Lorsqu’ils interviennent dans une réaction, l’utilisation de sels de diaryliodonium symétriques est
préférable pour éviter d’éventuels problèmes de sélectivité. Toutefois, le transfert d’un aryle pouvant
être contrarié par des critères stériques et électroniques, l’emploi de sels de diaryliodonium
dissymétriques peut être requis pour pallier ces limitations. On utilisera alors un aryle non-transférable
qui agira comme un ligand sacrificiel.
61 T. Okuyama, T. Takino, T. Sueda, M. Ochiai, J. Am. Chem. Soc. 1995, 117, 3360-3667
40
1.1.2.2 Synthèse
Les premières synthèses décrites de sels de diaryliodonium impliquaient en général deux à trois
étapes incluant une étape d’oxydation d’un aryle iodé (I) en aryle iodé (III), puis un échange de ligands
avec un arène ou un réactif organométallique (figure 1.46A). Cette voie de synthèse permet de
synthétiser des sels de diaryliodonium symétriques mais aussi dissymétriques.62 Selon la nature du
contre-anion souhaité, une étape d’échange d’anion peut être effectuée en dernier lieu.63 Une voie de
synthèse alternative est possible à partir d’iodes (III) inorganiques mais ils doivent être préparés au
préalable et la méthode n’est applicables que pour certains sels de diaryliodonium symétriques (figure
1.46B).64 Récemment, comme nous le verrons par la suite, de nouvelles méthodes one-pot ont été
décrites facilitant la synthèse des sels de diaryliodonium (figure 1.46C-D).
62 Exemples de synthèse de sels de diaryliodonium avec des aryles iodés (III) pré-formés : a) F.M. Beringer, R. A.
Falk, M. Karniol, I. Lillien, G. Masullo, M. Mausner, E. Sommer, J. Am. Chem. Soc. 1959, 81, 2, 342-351; b) C. S.
Carman, G. F. Koser, J. Org. Chem. 1983, 48, 15, 2534-2539; c) T. Kitamura, J-I. Matsuyuki, H. Taniguchi, Synthesis,
1994, 2, 147-148; d) M. A. Carroll, V. W. Pike, D. A; Widdowson, Tetrahedron Letters, 2000, 41, 28, 5393-5396.
63 M. Ochiai, K. Sumi, Y. Takaoka, M. Kunishima, Y. Nagao, M. Shiro, E. Fujita, Tetrahedron, 1988, 44, 13, 4095-
4112
64 Exemples de synthèse de sels de diaryliodonium avec des iodes (III) inorganiques : a) I. Masson, Nature 1937,
139, 150-151 ; b) N. S. Zefirov, T. M. Kasumov, A. S. Koz’min, V. D. Sorokin, O. J. Sang, V. V. Zhdankin, Synthesis,
1993, 12, 1209-1210 ; c) W. Tyrra, H. Butler, D. Neumann, J. Fluorine Chem. 1993, 60, 1, 79-83 ; d) K. Kraszkiewicz,
L. Skulski, Synthesis, 2008, 15, 2373-2380.
41
Par exemple, le groupe de Kitamura a développé à partir de 2006 un procédé one-pot en utilisant le
persulfate de potassium comme agent oxydant.65 Son procédé souffre cependant d’un champ
d’application limité. En 2007, Olofsson et ses collaborateurs ont privilégié l’utilisation du mCPBA
comme agent d’oxydation de l’aryle iodé (Le mCPBA est également utilisé dans la synthèse des
(diacétoxyiodo)arènes. 66 Ces deux composés sont mis en présence d’un arène et d’acide triflique
(trifluorométhanesulfonqiue, TfOH) qui en plus d’être l’activateur de l’oxydant est la source d’ion
triflate (figure 1.47).
Figure 1. 47 : Synthèse de sels de diaryliodonium à partir d’un aryle iodé, d’un arène, d’après les
conditions du groupe d’Olofsson.
Dans un temps court et avec de bons rendements, la méthode permet d’élargir le champ
d’application à une large gamme de sels de diaryliodonium symétriques et dissymétriques. Toutefois
des limitations ont été observées à partir d’aryles fortement électro-riche ou électro-déficient pour la
synthèse de sels de diaryliodonium symétriques. Il faut noter que le mCPBA et son sous-produit étant
solubles dans la plupart des solvants organique, cela facilite le procédé de purification des sels de
diaryliodonium qui eux précipitent dans des solvant comme Et2O. Des conditions similaires ont été
utilisées pour synthétiser des sels de diaryliodonium symétriques à partir de diiode et d’arènes (figure
1.48).
Figure 1. 48 : Synthèse de sels de diaryliodonium avec le diiode et un arène dans les conditions du
groupe d’Olofsson.
42
Une année plus tard, une version alternative présentée par les mêmes auteurs utilise de l’acide
tosylique (p-toluènesulfonique, TsOH) au lieu du TfOH, permettant la synthèse de sels de
diaryliodonium symétriques avec des groupements fortement donneurs. L’anion est un tosylate ou
après un échange d’anion découlant d’un traitement au TfOH, un triflate (figure 1.49).67 Ce système
avec TsOH est également applicable à partir du diiode et d’un excès d’arène.
Figure 1. 49 : Synthèse de sels de diaryliodonium TsOH dans les conditions du groupe d’Olofsson.
En termes de mécanisme, l’aryle iodé est oxydé en présence d’un acide fort HX pour former l’iode
hypervalent ArI(III)X2. Ce dernier peut être isolé ou utilisé in-situ pour une autre réaction telle que par
exemple une substitution électrophile aromatique (SEAr) de l’arène pour former le sel de
diaryliodonium correspondant Ar2I(III)X (figure 1.50).
Figure 1. 50 : Mécanisme de formation d’un sel de diaryliodonium avec un aryle iodé, un arène, un
oxydant et un acide fort.
Dans ce cas de figure seuls les arènes riches en électrons sont compatibles. Par ailleurs, les règles de
la SEAr s’appliquant, le sel de diaryliodonium para substituté sera l’unique isomère formé (ou
grandement majoritaire devant le dérivé ortho substituté).
43
En 2008, Olofsson et al., toujours en présence du mCPBA comme oxydant, échangent le TfOH par le
trifluorure de bore éthérate (BF3.Et2O) en utilisant des acides arylboroniques comme source d’aryle.68
Des sels de diaryliodonium symétriques et dissymétriques sont synthétisés avec comme anion le
tétrafluoroborate (BF4) (figure 1.51).
Figure 1. 51 : Synthèse de sels de diaryliodonium avec un aryle iodé, un acide arylboronique et les
conditions du groupe d’Olofsson.
Le même groupe parviendra un an plus tard à utiliser l’urée-peroxyde d’hydrogène comme oxydant69,
mais aussi à synthétiser des sels de diaryliodonium dissymétriques avec des hétérocycles azotés sous
forme protoné ou déprotoné.70
Depuis les travaux d’Olofsson, d’autres groupes ont proposé des variations incluant par exemple
l’utilisation de l’oxone comme oxydant,71 ou l’emploi de techniques de synthèse comme la chimie en
flux72 ou l’électrochimie73, avec comme résultat l’élargissement du panel de sels de diaryliodonium.
44
1.1.2.3 Applications synthétiques des sels de diaryliodonium dans le cadre de -arylations
Les sels de diaryliodonium sont des agents arylants performants, capables de réagir d’un complexe
de métal de transition (souvent avec du cuivre), ou sans ces derniers (cf partie 1.1.2.1, figure 1.45). Ce
type de réactif a été engagé dans la formation de liaisons C-C, C-O, C-N, C-P, C-S, C-B, C-X ou C-C. 74
C’est ce dernier cas que nous traiterons dans le cadre de l’-arylation de dérivés carbonylés avec les
sels de diaryliodoniums.
En 1960, Beringer et al. ont décrit pour la première fois l’utilisation des sels de diaryliodonium dans
l’-arylation de la dimédone (figure 1.52).75 Suivront les années suivantes l’emploi de cette source
d’aryles dans l’-arylation de 1,3-dicétones,76a de malonates76b, d’esters, de -cétoesters,76C de
cétones76d ou encore d’un acide de meldrum.76e Le tBuOH à reflux est utilisé comme solvant et le
tBuONa ou tBuOK comme base.
Figure 1. 52 : Première -arylation de dimédone avec des sels de diaryliodonium, réalisée sans métal
de transition.
Les auteurs ont remarqué que les espèces carbonylées non substituées en sont plus favorable à
une diarylation à une monoarylation. Ils ont également noté une chimiosélectivité intéréssante,
puisqu’en engageant le chlorure de (p-nitrophényl)phényliodonium, seul le p-nitrophényle (le plus
électrodéficient) est transféré. Le groupe de Beringer a proposé un mécanisme radicalaire du fait de la
présence d’un sous-produit déiodé, mais cette hypothèse sera plus tard remise en question.
74 Exemple de revue recensant diférente formation de liaison C-C ou C-hétéroatome : K. Aradi, B. L ; Toth, G. L.
Tolnai, Z. Novak, Synlett, 2016, 27, 10, 1456-1485.
75 F. M. Beringer, P. S. Forgione, M. D. Yudis, Tetrahedron, 1960, 8, 1-2, 49-63
76 a) F. M. Beringer, W. J. Daniel, S. A. Galton, G. Rudin, J. Org. Chem, 1966, 31, 12, 4315-4318; b) F. M. Beringer,
P. S. Forgione, Tetrahedron, 1963, 19, 5, 739-748; c) F. M. Beringer, P. S. Forgione, J. Org. Chem., 1963, 28, 3,
714-717; d) F. M. Beringer, W. J. Daniel, S. A. Galton, G. Rudin, J. Org. Chem, 1966, 31, 12, 4315-4318; e) Z. Chen,
Y. Jin, P. J. Stang, J. Org. Chem. 1987, 52, 18, 4115-4117.
45
En 1999, Oh et ses collaborateurs ont rapporté l’-arylation de malonates en opérant dans des
conditions plus douces (à température ambiante en présence de NaH comme base dans le DMF).77 Ils
n’ont pas observé le sous-produit déiodé (figure 1.53) et le mécanisme qu’ils ont proposé est une
addition-élimination.
Figure 1. 53 : -arylation de malonates avec des sels de diaryliodonium, réalisée sans métal de
transition.
Comme dans les travaux du groupe de Beringer, ils ont observé également le transfert de l’aryle le
plus électro déficient. Par ailleurs la chimiosélectivité augmente lorsque la différence
d’électrodéficience entre les deux aryles du sel de diaryliodonium s’accroît (tableau 1.1).
H p-Me 68 22
H p-OMe 74 6
p-Me p-OMe 74 8
p-Me 2,4,6-(OMe)3 90 0
46
En 2003, le groupe de Ochiai a également écarté l’hypothèse d’un mécanisme radicalaire puisque
l’expérience avec un (−allyloxyphényl)phényliodonium tétrafluoroborate n’engendre aucune
cyclisation (figure 1.54).78
Figure 1. 54 : Expérience réalisée par le groupe de Ochiai avec un groupement piégeur de radicaux.
En 2010, Olofsson et al. ont décrit une étude mécanistique poussée sur les -arylations d’espèces
carbonylées avec les sels de diaryliodoniums (figure 1.55).79 Ils ont remarqué qu’une induction de
chiralité par un catalyseur de transfert de phases (PTC) ou par un contre-anion du sel du diaryliodonium
chiral ne permettait pas d’obtenir de réaction énantiosélective. Dans le cadre d’une étude par calculs
DFT, deux types de couplage de l’énolate par le sel de diaryliodonium ont été envisagés (liaison C-C ou
C-O). Les deux intermédiaires possibles étant neutres, l’induction chirale par le PTC est impossible. Par
ailleurs, ces deux formes sont en équilibre, ce qui fait perdre une induction chirale éventuellement
obtenue lors de la formation de la forme C-liée. Concernant l’étape finale pour obtenir le produit, la
forme C-liée doit effectuer un réarrangement [1,3] alors que la forme O-liée subit un réarrangement
[2,3] a priori plus favorable.
47
3 ans plus tard, le même groupe a réalisé une étude à partir des sels de diaryliodonium
dissymétriques.80 Le transfert de l’aryle le plus électrodéficient est de nouveau observée, mais il se
juxtapose à un effet stérique qui influe également la chimiosélectivité (table 1.2). Ainsi, lorsque qu’un
triflate de (o-méthylphényl)phényliodonium est engagé dans la réaction, la sélectivité observé est plus
importante qu’avec un (p-méthylphényl)phényliodonium. Cette observation est appelée « l’effet anti
ortho ».
p-Me 3.3/1 54
o-Me 11.1/1 64
o,o-(Me)2 seulement A 26
p-OMe 13/1 36
o,m-(OMe)2 seulement A 57
Les rendements sont plus faibles à partir des sels de diaryliodoniun dissymétriques comportant des
substituants ortho qu’à partir de la même catégorie de sels de diaryliodonium symétriques. Cela peut
provenir d’un échange d’aryles opérant in-situ. Les auteurs ont en effet noté lors d’une expérience
mettant en jeu un malonate et un triflate de (o,m-diméthoxyphényl)phényliodonium, la formation
d’un mélange de sels de diaryliodonium symétriques : le triflate de diphényliodonium et le triflate de
di(o,m-diméthoxyphényl)iodonium.
80 J. Malmgren, S. Santoro, N. Jalalian, F. Himon, B.Olofsson, Chem. Eur. J. 2013, 19, 100334-10342
48
Depuis ces études, de nombreux méthylènes activés ont été engagés comme substrats lors d’une -
arylation impliquant des sels de diaryliodonium (figure 1.56)81a-f
Figure 1. 56 : Exemples d’-arylation de méthylènes activés avec des sels de diaryliodonium sans
métal de transition.
Parmi ces exemples, on peut noter que les -nitrocétones ont été utilisées dans une synthèse de la
Tilétamine, un anesthésique (figure 1.57).81d
81 a) C. Dey, E. Lindstedt, B. Olofsson, Org. Lett. 2015, 17, 18, 4554-4557; b) A. Monastyrskyi, N. K. Namelikonda,
R. Manetsch, J. Org. Chem. 2015, 80, 5, 2513-2520 c) X. Qian, J. Han, L. Wang, Adv. Synt. Catal. 2016, 358, 6, 940-
946 ; d) Y. An, X-M. Zhang, Z-Y. Li, W-H. Xiong, R-D. Yu, F-M. Zhang, Chem. Commun. 2019, 55, 119-122; e) M. K.
Zaheer, E. Gupta, R. Kant, K. Mohanan, Chem. Commun. 2020, 56, 153-156; f) J. Han, X. Qian, B. Xu, L. Wang,
Synlettt, 2017, 28, 16, 2139-2142.
49
Des sels diaryliodonium dissymétriques ont été également exploités dans les -arylations pour
introduire des groupements peu fréquents tels que des groupements esters de pinacols boroniques
(figure 1.58A)82a, un diazirine (figure 1.58B)82b, un pentafluorophényle (figure 1.58C)82c ou encore
pentafluorosulfanyle (figure 1.58C).82d
Alors que classiquement, l’-arylation se fait à partir de méthylènes activés en présence d’une base,
Koser et ses collaborateurs ont décrit en 1991 l’-arylation d’éthers d’énol silylés avec la seule
présence de fluorures de diaryliodonium (figure 1.59).83 Ce résultat, sera confirmé par Gaunt en 2014,
qui montrera que l’-arylation d’-cyanoesters par un sel de diaryliodonium en absence de base est
possible via une activation par des flurorures provenant d’un fluorure de diaryliodonium ou d’un
additif fluoré.84 En 2020, Szabo et al. ont également décrit l’-arylation de cétones difluorées en
utilisant des dérivés silylés.85
Figure 1. 59 : Première -arylation réalisée sans base à partir des sels de diaryliodoniums fluorés et
d’éthers d’énol silylés.
82 a) M. Ito, I. Itani, Y. Toyoda, K. Morimoto, T. Dohi, Y. Kita, Angew. Chem. Int. Ed. 2012, 51, 50, 12555-12558;
b) P. Y. Savenchenkov, X. Zhang, D. C. Chiara, D. S. Stewart, R. Ge, X. Zhou, D. E. Raines, J. B. Cohen, S. A. Forman,
K. W. Miller, K. S. Bruzik, J. Med. Chem. 2012, 55, 14, 6554-6565; c) K. Matsuzaki, K. Okuyama, E. Tokunaga, M.
Shiro, N. Shibata, ChemistryOpen, 2014, 3, 6, 233-237; d) K. Matsuzaki, K. Okuyama, E. Tokunaga, M. Shiro, N.
Saito, N. Shibata, Org. Lett. 2015, 17, 12, 3038-3041
83 K. Chen, G. F. Koser, J. Org. Chem. 1991, 56, 20, 5764-5767.
84 L. Chan, A. Mcnally, Q. Y. Toh, A. Mendoza, M. J. Gaunt, Chem. Sc., 2015, 6, 2, 1277-1281.
85 X. Jiang, D. Meyer, D. Baran, M. A. Cortes Gonzalez, K. J. Szabo, J. Org. Chem. 2020, 85, 13, 8311-8319.
50
1.1.2.3.2. L’-arylation catalysée par des sels de cuivre
En 1956, Beringer et ses collaborateurs avaient découvert que les sels de diaryliodoniums se
dégradaient rapidement en présence de sels de cuivre.86,87 En 1997, Stang et al. rapportent que pour
une -arylation de cétones, le rendement est meilleur avec un énolate de cuivre qu’un énolate au
lithium.88
En 2008, le groupe de Gaunt a décrit le premier exemple d’arylation de nucléophiles (les indoles)
impliquant des sels de diaryliodonium et une catalyse au cuivre (figure 1.60).89 Inspiré par d’anciens
travaux jouant sur les effets stériques pour favoriser le transfert d’un aryle plutôt que l’autre (cf partie
1.1.2.3.1), ils réalisent l’arylation en C3 des indoles avec une chimiosélectivité totale à partir de sels
d’aryl(2.4.6-triisopropylphényl)iodonium, et appliquent la méthode à la synthèse de la dictyodendrin
B.90
Figure 1. 60 : Première fonctionnalisation C-H d’indoles avec des sels de diaryliodonium catalysée par
un sel de cuivre.
51
Ils proposent qu’un Cu(I) se forme tout d’abord par réduction du Cu(II) par l’indole. L’addition
oxydante du sel de diaryliodonium sur le Cu(I) génère alors un aryle-Cu(III) (A) très électrophile, qui est
sujet à l’attaque nucléophile de l’indole pour former le complexe (B) (figure 1.61). Après une ré
aromatisation de l’indole (complexe (C)), une élimination réductrice se produit conduisant au produit
arylé ainsi qu’à la régénération du Cu(I). Ce mécanisme sera la référence pour toutes les réactions
d’arylation catalysées au cuivre impliquant des sels de diaryliodonium, pour lesquelles l’indole est
remplacé par un autre nucléophile.
C’est en 2011 que la catalyse au cuivre avec des sels de diaryliodoniums a été appliquée à l’-
arylation de composés carbonylés. Le groupe de MacMillan a décrit une -arylation énantiosélective
d’aldéhyde associant une organocatalyse et une catalyse au cuivre avec comme source d’aryle les sels
de diaryliodonium (figure 1.62).91 La première étape consiste à former in-situ une énamine en présence
d’une amine chirale qui interviendra dans l’attaque nucléophile sur le Cu(III). Ce procédé sera
notamment engagé dans la synthèse du (S)-kétoprofène, un anti-inflammatoire non stéroïdien.
52
La même année, le groupe de Gaunt et MacMillan ont rapporté simultanément des conditions
similaire d’-arylation énantiosélective de dérivés N-acyloxazolidones et de lactones, utilisées sous
leurs formes éthers d’énol silylés (figure 1.63).92 Alors que l’induction de chiralité avec les sels de
diaryliodonium semblait difficile à obtenir (cf partie 1.1.2.3.1), la présence d’un catalyseur de cuivre
avec un ligand chiral de type bisoxazolidine (PhBOX, LM9) leurs permettait d’obtenir un carbone
asymétrique tertiaire.
92 a) J. S. Harvey, S. P. Simonovich, C. R. Jamison, D. W. C. MacMillan, J. Am. Chem. Soc. 2011, 133, 35, 13782-
13785; b) A. Bigot, A. E. Williamson, M. J. Gaunt, J. Am. Chem. Soc. 2011, 133, 35, 13778-13781.
53
En 2013, Pannecoucke, Gillaizeau et collaborateurs utiliseront la catalyse au cuivre et des sels de
diaryliodonium pour réaliser l’−arylation d’énamides cycliques.93 Ces résultats seront suivis un an
plus tard par le groupe de Kesavan qui a décrit l’-arylation d’énamides dérivés de cétones (cf partie
1.1.1.2.3, figure 1.41).56 En 2016, Zhang et al. ont décrit une séquence enchaînant one-pot une addition
de Michael et une -arylation de cétones ,-insaturées (figure 1.64). La première étape fait appel à
des organocuprates et l’énolate qui en découle est alors engagé dans la réaction d’-arylation en
présence d’un catalyseur au cuivre et de sels de diaryliodonium.94
Figure 1. 64 : Addition de Michael suivi d’une -arylation avec des sels de diaryliodonium, en présence
d’organocuprates et d’un catalyseur au cuivre.
93 N. Gigant, L. Chausset-Boissarie, M-C. Belhomme, T. Poisson, X. Pannecoucke, I. Gillaizeau, Org. Lett. 2013,
15, 2, 278-281.
94 J-L. Pan, T. Chen, Z-Q. Zhang, Y-F. Li, X-M. Zhang, F-M. Zhang, Chem. Comm. 2016, 52, 2382-2385.
54
1.1.3. Conclusion de l’état de l’art
D’un point de vue générale, les -arylations de cétones ont été essentiellement développées à l’aide
de catalyseurs au palladium et au nickel (figure 1.65a). Le cuivre, moins toxique et moins coûteux que
ces métaux, s’est déjà montré capable d’effectuer des -arylations de cétones mais seulement sur des
substrats spécifiques.
Les sels de diaryliodoniums sont des substrats largement décrits dans des procédés d’-arylation en
l’absence de catalyseur de métal de transition, mais dans la plupart des cas les substrats sont des
méthylènes activés et sont soumis à une forte probabilité de diarylation importante. Les travaux du
groupe de Mac Millan et Gaunt ont montrés le potentiel de la catalyse au cuivre avec les sels de
diaryliodoniums dans un procédé d’-arylation (figure 1.63). Leurs méthodes présentent cependant
un certains de limitations parmis lesquelles l’utilisation de substrats spécifique. Pendant la préparation
de ce projet, une -arylation énantiosélective de cétones utilisant les éthers d’énol silylés, les sels de
diaryliodoniums et une catalyse au cuivre a été décrite par le groupe d’Orlandi.95 Ils s’intéressent à la
version énantiosélective de cette réaction, et utilisent comme Gaunt et Mac Millan, des ligands
chiraux.
Pour notre part, nous avons tenté de mettre au point une réaction du même genre mais opérant
dans des conditions simples, et à plus large spectre en termes de substrat (figure 1.65b).
Figure 1. 65 : Etat de l’art de l’-arylation de cétones aromatiques catalysée par des métaux de
transitions et de l’utilisation des sels de diaryliodonium dans ce procédé.
95
M. Escudero-Casao, G. Licini, M. Orlandi, J. Am. Chem. Soc. 2021, 143, 9, 3289-3294
55
1.2. Résultats expérimentaux
1.2.1 Essais préliminaires
Afin d’étudier l’-arylation de cétones aromatiques par des sels de diaryliodonium par catalyse au
cuivre, nous avons choisi comme substrats modèles l’éther d’énol trimethylsilylé de la 1-
phényléthanone (acétophénone) 1a, et le triflate de diphényliodonium 2a (figure 1.66).
Pour les premiers essais, nous avons opté pour un excès de 1a (3 équivalents) par rapport à 2a (1
équivalent). Le catalyseur est l’acétate de cuivre (II) (Cu(OAc)2) utilisé à hauteur de 10 mol% en
présence de phénanthroline (ratio 1/1 avec le cuivre), un ligand classique pour les couplages au cuivre.
Les solvants chlorés étant classiquement utilisés pour les réactions faisant appel aux sels de
diaryliodonium en présence de catalyseurs au cuivre (cf partie 1.1.2.3.2), le dichlorométhane anhydre
a été le premier solvant testé. Avec une dilution 0,5 M basée sur 2a, la réaction réalisée sous
atmosphère inerte pendant 16 heures à 25°C, a permis d’obtenir un rendement RMN de 55% de 3aa
(figure 1.67). Les sous-produits observés en GC/MS après réaction sont notamment la cétone désilylée
4a et la molécule résultant de la condensation de cette dernière avec l’éther d’énol silylé 5a.
56
Motivé par ce résultat, nous avons testé différents solvants, chlorés et non chlorés (tableau 1.3). Le
DCE conduit à des résultats similaires au dichlorométhane (entrée 2), contrairement aux solvants non
chlorés qui donnent des rendements faibles (dioxane ou méthyle isobutyle cétone) ou nuls (DMF,
MeCN, toluène, DMSO).
1 CH2Cl2 55
2 DCE 53
3 Dioxane 25
4 MIBC[c] 12
6 DMSO, Toluène 0
57
Nous avons par la suite optimisé la température réactionnelle (tableau 1.4). Afin d’éviter des
conditions à reflux dans le réacteur, le DCE a été choisi pour son point d’ébullition (80°C pour le DCE
contre 40°C pour le dichlorométhane). Les résultats indiquent qu’une hausse de la température
permet d’augmenter le rendement de 3aa avec un optimum à 70°C (entrée 3). Au-delà, le rendement
chute brutalement (entrée 4).
1 25 53
2 50 67
3 70 80
4 90 15
58
Nous avons ensuite examiné l’influence de la nature du ligand en conservant une température
réactionnelle de 70°C (tableau 1.5). Différents ligands bidentés de type N,N (2,2-bipyridine, (S,S)-2,2′-
Bis(4-benzyl-2-oxazoline)), O,O (acétylacétone) ou encore P,P (BINAP) ont été engagés, sans évolution
positive du rendement. Finalement, l’expérience sans ligand (entrée 6) nous a permis d’atteindre un
rendement similaire à celui en présence de 10 mol% de phénanthroline, et donc d’éviter l’utilisation
de celui-ci pour la suite de l’étude.
1 Phénanthroline 80
2 2,2-Bipyridine 37
3 (S,S)-2,2′-Bis(4-benzyl-2-oxazoline) 48
4 Acétylacétone 75
5 BINAP 80
6 Aucun 82
a) Conditions de réaction : 1a (0,75 mmol), 2a (0,25 mmol), Cu(OAc)2 (0,025 mmol), le ligand
(0,025 mmol) et DCE (0.5 mL) à 70°C pendant 16h; b) rendement RMN.
59
Différentes sources de cuivre (I) et (II) ont ensuite été évaluées en absence de ligand (tableau 1.6).
Pour ces deux degrés d’oxydation de cuivre, plusieurs essais se sont montrés positifs. Nous avons par
ailleurs vérifié que la présence de cuivre était primordiale puisque l’expérience réalisée sans catalyseur
ne permet d’obtenir le produit qu’à l’état de traces. La meilleure source de cuivre, et celle que nous
retiendrons par la suite, est le Cu(OAc)2.
1 Cu(OAc)2 82
2 Cu(OTf)2 75
3 CuCl2 58
4 CuI 76
5 CuBr 74
6 CuCl 62
7 CuOTf.Toluène 22
8 [Cu(CH3CN)4]PF6 46
9 [Cu(CH3CN)4]BF4 39
10 Cu2O[c] 76
11 Aucun Traces
a) Conditions de réaction : 1a (0,75 mmol), 2a (0,25 mmol), la source de cuivre (0,025 mmol) et
DCE (0,5 mL) à 70°C pendant 16h ; b) rendement RMN ; c) 0,012 mmol de Cu2O ont été utilisé.
60
Une dernière étude, couvrant plusieurs paramètres, a été entreprise (tableau 1.7). Nous avons
d’abord constaté que réaliser la réaction sous air ambiant entraîne une chute de rendement (entrée
2). Nous avons aussi échangé le contre-anion triflate du diphényliodonium par un
hexafluorophosphate, et cette opération s’est également traduite par une baisse du rendement
(entrée 3). Par contre une réduction du temps de réaction à 2 heures et de la charge catalytique du
Cu(OAc)2 à 0,5 mol% n’a pas modifié le rendement (entrées 5 et 6). Il est important de noter qu’une
charge catalytique de seulement 0,05 mol% de catalyseur est suffisantes pour obtenir un rendement
raisonnable de 49% de 3aa (entrée 8). Par ailleurs avec 0,5 mol% en catalyseur, une dilution plus
importante (0.25 M) a permis d’obtenir des rendements similaires (entrée 9), alors qu’une dilution
moins forte (1M) fait légèrement baisser celui-ci (entrée 10). Le dernier défi de cette étude
paramétrique était de baisser le nombre d’équivalents de 1a (3 équivalents). La diminution de moitié
de la charge de 1a (1,5 équivalents) induit seulement une légère baisse du rendement.
Surprenamment, une diminution du temps de réaction à 30 minutes avec 1,5 équivalents de 1a permet
d’obtenir 3aa avec un rendement brut de 84% de rendement brut et 80% après purification (entrée
12). Finalement, un rendement optimum a été obtenu avec 2,5 équivalents de 1a après 30 minutes de
réaction (entrée 15).
61
Tableau 1. 7 : Etude de l’influence du temps de réaction, charge catalytique, du nombre d’équivalents
de 1a et de la concentration.
1 3 10 16 0,5 82
2[c] 3 10 16 0,5 60
3[d] 3 10 16 0,5 73
4 3 10 2 0,5 75
5 3 5 2 0,5 84
6 3 0,5 2 0,5 84
7 3 0,25 2 0,5 42
8 3 0,05 2 0,5 49
9 3 0,5 2 0,25 85
10 3 0,5 2 1 72
a) Conditions de réaction : 1a (x équiv), 2a (0,25 mmol), Cu(OAc)2 (y mol%) et DCE (0,5 mL) à 70°C pendant
le temps indiqué; b) rendement RMN ; c) sous air ambiant ; d) le contre anion est l’hexafluorophosphate ;
e) rendement isolé.
62
Les conditions standards retenues pour la suite de l’étude seront basées sur l’utilisation de 1,5
équivalents de 1a. Cependant des expériences avec 2,5 équivalents de 1a ou ses dérivés seront
réalisées pour les cas où les rendements seront faibles avec les conditions optimales.
Notre étude paramétrique a été réalisée avec 2a, un sel de diaryliodonium symétrique B1, dont la
synthèse implique un aryle iodé et l’arène nucléophile correspondant (cf partie 1.1.2.2, figure 1.47).
Ce type de synthèse ne permet pas d’accéder à des sources d’aryles B1 comportant un groupement
électroattracteur. Il est toutefois possible de contourner cette limitation par l’utilisation d’un sel de
diaryliodonium dissymétrique comportant un aryle très encombré rendant seulement le second aryle
réactif. L’aryle encombré est alors « sacrifié » et l’un des groupements les plus utilisés dans ce type de
stratégie est le groupement mésityle (2,4,6-triméthylphényle) correspondant aux sels de
mésitylaryliodonium B2 (figure 1.68). Ces derniers sont synthétisés à partir du mésitylène (1,3,5-
triméthylbenzène), qui avec la présence de trois groupements inductifs donneurs est suffisamment
nucléophile pour accéder à de nombreux sels de mésitylaryliodonium B2. De par la présence de deux
groupements méthyles en position ortho sur le mesityle, ce groupement permet d’induire assez
d’encombrement stérique pour favoriser le transfert de l’autre aryle du sel de mésitylaryliodonium B2.
Une courte étude paramétrique a été alors effectuée avec le mésitylphenyliodonium triflate 2a’.
Alors que les conditions précédentes (tableau 1.8, entrée 12) en présence de 2a’ conduisent à un
rendement de 73% de 3aa (tableau 1.8, entrée 1), l’augmentation du nombre équivalent de 1a à 2
équivalents permet d’obtenir des rendements similaires à ceux à partir de 2a (entrée 2).
63
Tableau 1. 8 : Etude du nombre d’équivalents dans la réaction de 1a avec 2’a.
1 1,5 73
2 2 83 (79)[c]
3 2,5 88
Sur le schéma ci-dessous sont reportées les conditions optimales découlant de l’étude d’optimisation
réalisée à partir du diaryliodonium symétrique 2a et dissymétrique 2a’ :
64
1.2.2. Champ d’application de la méthode
Nous avons débuté l’étude du champ d’application de la méthode en testant divers sels de
diaryliodonium symétriques 2x et mésitylaryliodoniums 2x’ en présence de l’éther d’énol
trimethylsilylé de la 1-phényléthanone 1a comme partenaire (figure 1.70).
Dans un premier temps, une comparaison a été faite entre les sels de diaryliodonium symétriques et
les sels de mésitylaryliodonium portant un même substituant et donc aboutissant au même produit
(figure 1.70).
Alors que les produits d’-arylation comportant des substituants p-chloro 3ab, p-bromo 3ac et p-
méthyle 3ad sont obtenus dans des rendements comparables (54-82%) à partir des deux types de sels
de diaryliodonium 2b-2d et 2’b’-2’d, un résultat inattendu a été observé avec le produit portant un
substituant p-fluoro 3ae, puisque celui-ci a été observé uniquement à partir du sel de
mésitylaryliodonium correspondant 2’e (70%). L’absence de réactivité à partir du sel de diaryliodonium
symétrique correspondant 2e provient peut-être d’une trop grande désactivation du centre iodé par
l’effet inductif attracteur des deux groupements p-fluoro.
65
Nous avons poursuivi l’étude en variant la nature des groupements aryles des sels de
mésityliodonium (figure 1.71). En engageant dans les conditions optimales les sels de
mésitylaryliodonium 2f(p-CF3), 2g (p-CO2Et), 2h (p-C(O)Me) et 2i(p-Ph), nous avons obtenu les produits
correspondants 3af-3ai avec des rendements modérés à bons (63-84%). L’utilisation de sels de
mésitylaryliodonium présentant des substituants donneurs sur le noyau aromatique, 2j (m-Me) et
2k(o-Me), nous a permis de synthétiser les produits d’-arylation correspondants 3aj et 3ak avec des
résultats contrastés, attestant de la sensibilité de la méthode à la gêne stérique.
Certains substituants ont rendu la méthode inefficace, même dans nos conditions optimales (figure
1.72). C’est le cas pour les sels de diaryliodonium portant des groupements mésomères fortement
attracteurs tels que p-NO2 (2l) et p-CN (2m). Les sels de diaryliodonium porteurs d’aryles trop
encombrants de type méstyle (2n) et 1-naphtyle (2o) ne sont pas non plus compatibles avec notre
méthode. L’hétérocycle 3-pyridyle (2p) a été testé sans succès, probablement en raison du pouvoir
chélateur du groupement pyridyle.
66
Le champ d’application de la méthode a été étendu aux dérivés d’1-aryléthanone (sous leur forme
d’éther d’énol triméthylsilylé), en présence du diphényliodonium triflate 2a (figure 1.73). Cette
diversification a été effectué avec 2,5 équivalents d’éther d’énol triméthylsilylé, car nous avons
observé une baisse des rendements lors du changement des dérivés de cétone aromatique avec 1,5
équivalents. Les dérivés para halogénés 1b-1e sont compatibles avec la méthode et conduisent aux
produits correspondant 3ba-3ea avec des rendements modérés à bons (54-82%). C’est notamment le
cas pour le dérivé p-iodo 1e à partir duquel aucun produit de déhalogénation ou de couplage n’a été
observé. Cette compatibilité d’un groupement iodo est plutôt rare dans une réaction d’-arylation
catalysée par des métaux de transition. Dans le même esprit nous avons été capable de faire réagir les
dérivés p-OTf 1f et p-B(Pin) 1g sans dégradation ou réaction secondaire de ces groupements, et
d’obtenir les produits 3fa (70%) et 3ga (rendement brut : 40%). Les éthers d’énols trimethylsilylés avec
un groupement électroattracteur p-NO2 1h, et un groupement électrodonneur p-OMe 1i, ont été
engagés et ont permis d’obtenir les produits 3ha et 3ia avec des rendements modérés (66% et 42%
respectivement). Les dérivés hétérocycliques comportant un groupement 2-thiényle 1j (76%) ou 2-
benzofuryle 1k (rendement brut : 50%) ont été testés avec succès.
a) Rendement brut.
67
Nous avons ensuite envisagé une protection temporaire d’un groupement nucléophile sur les 1-
arylphényléthanones, et notamment sur celle portant un groupement phénol (4l) (figure 1.74). Ce
dernier peut être protégé lors de la préparation de l’éther d’énol silylé, conduisant ainsi au composé
di-triméthylsilylé 1l en une étape. Après réaction avec 2a et un traitement légèrement acide (NH4Clsat)
de celui-ci, le produit correspondant d’-arylation 1la, avec la fonction phénol déprotégée, est obtenu
avec un rendement faible.
Nous avons par la suite constaté que les groupements 2-pyridyle 1m et 3-pyridyle 1n n’ont pas été
compatibles dans les conditions optimales avec 2a (figure 1.75).
Nous avons ensuite travaillé sur de plus grosses quantités (2,5 mmol au lieu de 0,25 mmol) et avons
obtenu un bon rendement avec 2,5 équivalents de 1a (tableau 9, entrée 2), aucune différence n’étant
ainsi observée lors de la montée en échelle.
1 1,5 60
2 2,5 86
68
Encouragés par le résultat de la stratégie de protection temporaire de groupement nucléophile, nous
avons tenté de réaliser une synthèse courte de l’oxcarbazèpine, un antiépileptique. En effet la synthèse
la plus efficace connu de nos jours a été décrite par E. Dominguez et al. en 5 étapes à partir de la 1-(2’-
aminophényl)éthanone 4o : 1) protection du groupement -NH2 ; 2) -arylation catalysée au
palladium ; 3) clivage de la protection du groupement -NH2 ; 4) couplage de Buchwald-Hartwig ; 5)
formation de la fonction urée (figure 1.76).96
96 M. Carril, R. SanMartin, F. Churruca, I. Tellitu, E. Dominguez, Org. Lett. 2005, 7, 22, 4787-4789
69
Grâce à la stratégie de protection temporaire, on peut envisager la synthèse de l’oxcarbzépine en 4
étapes à partir du même synthons 4o : 1) formation de l’éther d’énol silylé et protection du
groupement -NH2 (composé 1o), 2) -arylation via notre méthode avec 2q et récupération du produit
clivé 3oq, 3) couplage entre le groupement aniline et l’aryle bromé, 4) formation de la fonction urée
(figure 1.77).
Bien que nous soyons parvenus à synthétiser le composé 1o, nous n’avons pas observé la formation
du produit 3oq, probablement en raison de la sensibilité de notre méthode à l’encombrement stérique
(figure 1.78).
70
Après avoir exploré les dérivés de la 1-aryléthanone, nous avons testé la méthode sur des éthers
d’énol silylés de cétones aromatiques déjà substituées en position . Nous avons en particulier étudié
l’1-phénylbutanone 4p dont le produit d’-arylation 3pa correspond à un intermédiaire de la synthèse
du Tamoxifène (figure 1.79).32
A partir de l’éther d’énol silylé 1p et dans nos conditions optimales, le produit 3pa a été obtenu avec
un rendement de 24% avec 1,5 équivalents de 1p, et de 50% avec 2,5 équivalents de 1p (tableau 1.10).
1 1,5 24
2 2,5 50
71
Nous avons ensuite examiné la compatibilité de la méthode d’-arylation sur des dérivés de cétones
aliphatiques en choisissant comme substrat l’éther d’énol silylé de la cyclopentanone 1q. Dans nos
conditions optimales définies pour les cétones aromatiques, le produit d’-arylation 3qa a été estimé
à 53% par RMN (figure 1.80).
72
Tableau 1. 11 : Etude paramétrique de la réaction entre 1q et 2a.
2 3 0,5 0,5 70 67
3 3 10 0,5 70 65
4 3 10 0,5 25 traces
5 3 10 16 25 70
6 3 10 16 70 72
7 3 5 16 25 60
8 2 10 2 25 31
9 4 10 16 25 83
a) Conditions de réaction : 1q (x équiv), 2a (0,25 mmol), Cu(OAc)2 (y mol%) et DCE (0,5 mL) à 70°C pendant
le temps indiqué; b) Rendement brut.
73
1.2.3. Proposition mécanistique
Nous supposons que le mécanisme de cette réaction ne passe pas par une voie radicalaire. En effet,
la bonne tolérance de la méthode envers les substituants halogénés du noyau aromatique de
l’iodonium, notamment le groupement iodo, semble indiquer que la voie radicalaire est peu probable.
Notre proposition mécanistique se base sur la littérature (cf partie 1.1.2.3.2, figure 1.63). La première
étape correspondrait à l’addition oxydante impliquant du cuivre (I) et le sel de diaryliodonium, afin de
former le complexe de cuivre (III) A (figure 1.81). Cette étape libèrerait l’aryle iodé Ar2I correspondant.
N’imaginant pas que le cuivre (II) soit capable de s’oxyder en cuivre (IV), nous pensons que la source
de cuivre (II) serait préalablement réduite par l’éther d’énol silylé générant le cuivre (I), espèce
catalytiquement active. Après la formation du complexe A, une substitution par l’éther d’énol silylé
aurait lieu pour donner un complexe mixte arylalkylCu(III) B. Ce dernier subirait une élimination
réductrice pour régénérer le cuivre (I) et, après un clivage du groupement silylé, pour libérer la cétone
aromatique -arylée. La source clivante du groupement silylé, pour le moment non identifié, pourrait
être le contre-anion du sel de diaryliodonium (OTf).
74
Toutefois, nous avons imaginé un deuxième mécanisme. Dans les réactions de Mukaiyama
vinylogues, le complexe de cuivre est capable de former l’énolate de cuivre à partir de l’éther d’énol
silylé A’.97 Cela pourrait également intervenir dans notre cas.98 Suivrait ensuite une addition oxydante
du sel de diaryliodonium avec l’énolate de cuivre pour former le complexe mixte arylalkylCu(III) B qui
après élimination réductrice donnerait le produit -arylé et la régénération du Cu(I) (figure 1.82).
97
Exemples de Mukaiyaima vynilogue proposant la génération de l’énolate de cuivre : B. L. Pagenkopf, K. Krüger,
A. Stojanovic, E. M. Carreira, Angew. Chem. Int. Ed. 1998, 37, 22, 3124-3126; b) B. Bazan-Tejeda, G. Bluet, G.
Broustal, J-M. Campagne, Chem. Eur. J. 2006, 12, 8358-8366; c) S. Bouaouli, K. Spielmann, E. Vrancken, J-M.
Campagne, Chem. Eur. J. 2018, 24, 25, 6617-6624
98
Exemple de proposition où une cupration à lieu avant l’addition oxydante d’un sel de diaryliodonium : D.
Kumar, M. Pilania, V. Arun, S, Pooniya, Org. Biomol. Chem. 2014, 12, 6340-6344.
75
1.3. Conclusion et perspectives
Nous avons développé une méthode rapide d’-arylation catalysée au cuivre de cétones aromatiques
sous leurs formes d’éthers d’énol silylé, à partir des sels de diaryliodoniums.99 Notre méthode ne
nécessite pas l’emploi d’un ligand et n’utilise qu’une très faible quantité d’une espèce catalytique bon
marché (0.5 mol% de Cu(OAc)2) à petite et moyenne échelle. Nos conditions permettent une grande
tolérance notamment envers des groupements iodo, trifluorométhanesulfonyl ainsi qu’ester
boronique qui sont difficilement compatibles dans la plupart des -arylations catalysées par des
métaux de transitions.
Figure 1.83 : Résumé de notre méthode d’-arylation catalysée au cuivre de cétones aromatiques
sous leurs formes d’éthers d’énol silylé, à partir de sels de diaryliodonium.
Alors que la famille de substrats ciblée concernait les cétones aromatiques, notre méthode a été
étendue à des cétones aliphatiques nécessitant toutefois de plus amples réglages des paramètriques
pour atteindre les conditions optimales.
99
M. Bouquin, F. Jaroschik. M. Taillefer, tetrahedron Letters, 2021, 75, 153208-153212.
76
Les perspectives de ce projet pourraient être la réutilisation des sels de diaryliodonium en présence
de cuivre notamment avec des cétones ,-insaturées. Sous la forme d’éther d’énol silylé, les deux
insaturations seraient conjuguées conduire à une possible -arylation des cétones. 100,101,102
Figure 1.84 : Plan pour une y-arylation de cétones -insaturése avec les sels de diaryliodonium et une
catalyse au cuivre.
77
Une autre possibilité à envisager à partir des sels de diaryliodoniums et d’un catalyseur au cuivre,
serait l’ouverture de cyclopropanols aboutissant à la synthèse de cétones -arylés.103,104,105
Récemment, la trifluorométhylation et la trifluorométhylthiolation ont été décrites par le biais d’iodes
hypervalents et d’une catalyse au cuivre.106 Inspiré par ce travail, des essais préliminaires ont été
effectués et le produit de -arylation a été observé à l’état de trace en GC/MS.
78
1.4. Experimental part
1.4.1. General Information
The copper-catalyzed -arylation reactions were performed in flame dried 4 mL screw under an
atmosphere of argon. 1,2-dichloroethane (DCE, 99% anhydrous) was purchased from Sigma-Aldrich®.
All diaryliodoniums salts and silyl enol ethers were previously synthetized before use, excepting for
the 1-(trimethylsiloxy)cyclopentene 1q. All NMR spectroscopy measurments were performed with a
Bruker AC 400 MHz spectrometer. For 1H NMR (400 MHz), the internal standard was CHCl3 and TMS (
= 7.27 and 0 ppm) and data are reported as follows: chemical shift (in ppm), multiplicity (s = singlet, br
s = broad singlet, d = doublet, t = triplet, m = multiplet), coupling constant (in Hz), and integration. For
13
C NMR (101 MHz), all spectra were decoupled from the proton and the internal standard was CHCl 3
( = 77.2 ppm). For 19F NMR (377 MHz), all spectra were decoupled from the proton. Cu(OAc)2 (99.999%
metal basis) was purchased from Sigma-Aldrich® and stored in a desiccator (P2O5 was used as a drying
agent). Reagents were purchased from Fluorochem®, TCI®, Alfa Aesar® or Sigma-Aldrich® and were not
purified before use. All reagents were weighed under ambiant air. High-resolution mass spectra
(HRMS) were recorded on an Agilent 6210 ESI TOF (time of flight) mass spectrometer or on a JEOL JMS-
DX300 mass spectrometer (3 keV, xenon) in an m-nitrobenzylalcohol matrix. Silica gel 43-60 µm was
used for all column chromatographies. Analytical thin-layer chromatographies (TLC) were performaed
on Silica gel 60 F254 plates, purschased from Merck®, and components was detected by UV (254 nm).
Trifluoromethanesulfonic acid (TfOH) is a very harmful compounds and able to react violently with
the skin. Thus, we handled TfOH with all safety equipment (nitrile gloves, safety glasses, lab coat) under
a fume hood.
79
1.4.2. Diaryliodonium triflate synthesis
m-Chloroperbenzoic acid (m-CPBA, 77% active oxidant, 2.2 mmol) and aryl iodide (2 mmol) were
dissolved in CH2Cl2 (10 mL) in a round-bottom flask. The arene (2.2 mmol) was added and the solution
was cooled to the tabulated temperature, according to the literature, followed by dropwise addition
of TfOH (4-6 mmol). The solution was stirred at the indicated temperature and time and concentrated
in vacuo while still cold. Et2O was added and the mixture was stirred at rt for 10 min to precipitate out
an off-white solid. The flask was stored in the freezer for 30 min, then the solid was filtered off, washed
with cold Et2O and dried under vacuum to give the corresponding diaryliodonium salts. All spectral
data correspond to those given in the literature. 66
80
81
1.4.3. Silyl enol ether synthesis
Freshly-dried NaI (6.5 mmol), NEt3 (7 mmol) and aryl ketones (5 mmol) were dissolved in freshly-
distilled MeCN (10 mL) in a round-bottom flask under an argon atmosphere. The solution was stirred
and trimethylchlorosilane (TMSCl, 6.5 mmol) was added over 30 min at 25°C. Once the addition was
over, the mixture was left overnight. The solution was quenched by ice-cold water. The product was
extracted with pentane, dried over MgSO4, filtrated and concentrated under vaccum. The product was
distilled under vacuum to give the corresponding silyl enol ether. All spectral data correspond to those
given in the literature.107
107
a) P. Cazeau, F. Duboudin, F. Moulines, O. Badot, J. Dunogues, Tetrahedron, 1987, 43, 9 2075-2088 ; b) I. Khan,
B. G. Reed-Berendt, R. L. Merien, L. C. Morrill, , Angew. Chem. Int. Ed. 2018, 57, 38, 12356-1359; c) E.
Tatunashivili, B. Chan, P. E. Nashar, C. S. P. McErlean, Org. Biomol. Chem. 2020, 18, 1812-1819; d) S. Wei, H. Du,
J. Am. Chem. Soc. 2014, 136, 35, 12261-12264; e) T. Saitoh, T. Oyama, K. Sakurai, Y. Niimura, M. Hinata, Y.
Horiguchi, J. Toda, T. Sano, Chem. Pharm. Bull. 1996, 44, 5, 956-966; f) B. Zhao, R. Shang, G-Z. Wang, S. Wang, H.
Chen, Y. Fu, ACS Catal. 2020, 10, 2, 1334-1343
82
a) Reaction performed with 2.8 equiv of NEt3, 2.6 equiv of NaI ad 2.6 equiv
of TMSCl
83
1.4.4. General Procedure
General procedure A:
In a flamed-dried 4 ml screw vial backfilled with argon closed by a septum cap was added
diaryliodonium triflate (1.0 equiv, 0.25 mmol) and 0.5 mL of a solution of 5 mol% of Copper (II) acetate
(0.5 mol%) in 5 ml of DCE. Then, silyl enol ether (1.5 to 2.5 equiv, 0.375 to 0.625 mmol) was added with
a syringe and the cap was changed by an impervious cap under an argon flow. The mixture was stirred
at 70 °C during 0.5 h and was after quenched by a saturated solution of NH4Cl. The product was
extracted with Et2O, dried over MgSO4, filtrated and concentrated under vacuum. The product was
purified on silica column chromatography (nhexane/CH2Cl2) to give the corresponding -arylated
aromatic ketone.
84
General procedure B (scale-up experiment):
In a flamed-dried schlenk backfilled with argon closed by a septum was added diphenyliodonium triflate
1a (2.5 mmol), Copper (II) acetate (0.0125 mmol) and 5 ml of DCE. Then, 1-phenyl-1-
trimethylsiloxyethylene 2a (6.25 mmol) was added with a syringe and the cap was changed by an
impervious cap under an argon flow. The mixture was stirred at 70 °C during 0.5 h and was after
quenched by a saturated solution of NH4Cl. The product was extracted with Et2O, dried over MgSO4,
filtrated and concentrated under vacuum. The product was purified on silica column (hexane/CH2Cl2 6:4)
to give 2-phenylacetophenone 3aa (416.91 mg, 2.15 mmol, 86%).
85
1.4.5. Characterization data
3aa
2-phenylacetophenone
3ab
2-(4-chlorophenyl)acetophenone
3ac
2-(4-bromophenyl)acetophenone
108
M. P. Drapeau, I. Fabre, L. Grimaud, I. Ciofini, T. Ollevier, M. Taillefer, Angew. Chem. Int. Ed. 2015, 54, 36,
10587-10591.
109
J-C. Hsieh, Y-C. Chen, A-Y. Cheng, H-C. Tseng, Org. Lett. 2012, 14, 5, 1282-1285.
110
M. Luo, Y. Zhang, P. Fang, Y. Li, C. Qi, Y. Li, R. Shen, K. Cheng, H. Wang, Org. Biomol. Chem. 2022, 20, 630-635.
86
3ad
2-(4-methylphenyl)acetophenone
3ae
2-(4-fluorolphenyl)acetophenone
3af
2-(4-trifluoromethylphenyl)acetophenone
87
3ag
Ethyl 4-(2-oxo-2-phenylethyl) benzoate
3ah
2-(4-acetylphenyl)acetophenone
3ai
2-([1,1’-biphenyl]4-yl)acetophenone
111
J. Templ, M. Schnürch, J. Org. Chem. 2022, 87, 6, 4305-4315.
112
I. A. Bidusenko, E. Y. Schmidt, I. A. Ushakov, V. B. Orel, D. Z. Absalyamov, N. M. Vitkovskaya, B. A. Trofimov,
Eur. J. Org. Chem. 2020, 23, 3480-3485.
88
3aj
2-(3-methylphenyl)acetophenone
3ak
2-(2-methylphenyl)acetophenone
3ba
1-(4-fluorophenyl)-2-phenylethanone
89
3ca
1-(4-chlorophenyl)-2-phenylethanone
3da
1-(4-bromophenyl)-2-phenylethanone
3ea
1-(4-iodophenyl)-2-phenylethanone
90
3fa
1-(4-trifluoromethanesulfonylphenyl)-2-phenylethanone
3ha
1-(4-nitrophenyl)-2-phenylethanone
3ia
1-(4-methoxyphenyl)-2-phenylethanone
113
D. Moustafa, C. Sweet, H. Lim, B. Calapa, P. Kaur, Tetrahedron Letters, 2018, 59, 42, 3816-3820.
91
3ja
1-(2-thienyl)-2-phenylethanone
3la
1-(4-hydroxyphenyl)-2-phenylethanone
114
J-A. Jiang, J-L. Du, Z-G. Wang, Z-N. Zhang, X. Xu, G-L. Zheng, Y-F. Ji, Tetrahedron Letters, 2014, 55, 10, 1677-
1681.
92
2. Hydrofonctionnalisation de liaisons C-C triple
Les hydrofonctionnalisations correspondent à l’addition formellement d’un nucléophile sur une
insaturation. En plus de permettre un accès a des molécules fonctionnalisées facile, elles procèdent
avec une totale économie d’atome. Dans le cas des liaisons triples, elle permet d’obtenir des motifs
vinyliques. Au cours de nous travaux, deux types hydrofonctionnalisation de liaison triple ont été
étudiées. La première porte sur l’hydrothiolation des ynamides par catalyse au cuivre et la deuxième
concerne l’étude de l’hydrophosphination d’alcynes sans métal de transition.
Les ynamides sont une sous-catégorie d’alcynes substitués par un azote. La présence de cet
hétéroatome et de son doublet non liant polarise la triple liaison C-C (figure 2.1). Ainsi le carbone a
un caractère électrophile alors que le carbone peut présenter un caractère nucléophile. La
particularité des ynamides par rapport aux ynamines, dont la découverte remonte au XIXème siècle,115
est la présence d’un groupement électroattracteur sur l’azote, qui les rends donc plus stables face à
l’hydrolyse. Historiquement, c’est le groupe de Viehe en 1972 qui a rapporté la première synthèse d’un
ynamide porteur d’un fragment urée.116 Toutefois, il a fallu attendre les années 2000 et l’apparition de
nouvelles synthèses d’ynamides pour que l’exploration de leur réactivité prennent de l’ampleur.
115
J. Bode, Ann. 1892, 267, 268-299.
116
Z. Janousek, J. Collard, H. G. Viehe, Angew. Chem. Int. Ed. 1972, 11, 10, 917-918.
93
2.1.1.1. Synthèse des ynamides
2.1.1.1.1. Synthèses d’ynamides par élimination
La première synthèse d’ynamides qui a été décrite a fait intervenir l’élimination en condition basique
d’un -chloroénamide. Ce dernier est préalablement synthétisé en traitant un amide par le chlorure
d’iminium dérivé du phosgène suivi d’une hydrolyse basique (figure 2.2).116
En 2000, Brückner a rapporté une synthèse d’ynamides plus simple, qui procède par élimination en
présence de nBuLi à partir d’un ,-dibromoénamide. Ce dernier résulte lui-même d’une réaction de
Corey-Fuchs sur un formamide (figure 2.3).117 De cette méthode, considérée comme la plus efficace
pour obtenir les ynamides terminaux par élimination, ont découlé plusieurs variantes dont celle
conduisant à exploitant la formation intermédiaire de l’ion ynamidure de lithium permettant d’accèder
à des ynamides internes.118
117
a) D. Brückner, Synlett, 2000, 2000, 10, 1402-1404; b) D. Brückner, Tetrahedron, 2006, 62, 3809-3814.
118
Exemples de post fonctionnalisation : a) D. Rodriguez, M. F. Martinez-Espéron, L. Castedo, C. Saa, Synlett,
2007, 12, 1963-1965 ; b) M. F. Martinez-Esperon, D. Rodriguez, L. Castedo, C. Saa, Tetrahedron, 2006, 62, 16,
3843-3855 ; c) S. Couty, M. Bazbazanges, C. Meyer, J. Cossy, Synlett, 2005, 6, 905-910.
94
1 an plus tard, Hsung et al. ont décrit la synthèse d’ynamides par élimination à partir d’-
bromoénamides, préalablement formés par la bromation des énamides correspondants.119 En 2015,
Anderson et collaborateurs ont rapporté l’utilisation d’énamides ,-dichlorés, synthétisés à partir
d’amides et du trichloroéthylene, pour accéder aux ynamides.120 Le groupe de Zhao a publié en 2018
et 2019 deux voies de synthèse d’ynamides faisant intervenir une élimination one-pot à partir d’amides
et de dérivés de gem et vic dichlorures de vinyle pour synthétiser les ynamides par élimination en one-
pot (figure 2.4).121
119
L-L. Wei, J. A. Mulder, H. Xiong, C. A. Zificsak, C. J. Douglas, R. P¨. Hsung, Tetrahedron, 2001, 57, 3, 459-466.
120
S. J. Manfield, C. D. Campbell, M. W. Jones, E. A. Anderson, Chem. Comm. 2015, 51, 3316-3319.
121
a) Y. Tu, X. Zeng, H. Wang, J. Zhao, Org. Lett. 2018, 20, 1, 280-283; b) X. Zeng, Y. Tu, Z. Zang, C. You, J. Wu, Z.
Ye, J. Zhao, J. Org. Chem. 2019, 84, 7, 4458-4466.
95
En 2019, Miesch et ses collaborateurs ont décrit la synthèse d’ynesulfonamides à partir de
sulfonamides et de bromoalcynes substitués par un groupement électroattracteur (figure 2.5).122 Ce
dernier permet l’addition de la sulfonamide en conditions basiques via une addition de Michael.
L’ynesulfonamide sera généré par la suite via l’élimination du brome.
122
L. Andna, L. Miesch, Org. Biomol. Chem. 2019 17, 5688-5692.
96
2.1.1.1.2. Synthèse d’ynamides par utilisation d’iodes hypervalents
En 1994 le groupe de Stang a utilisé des sels d’alcynylphényliodonium pour former des ynamines123
et en 1996 le groupe de Feldman a exploité ces mêmes sels pour synthétiser des ynamides (figure
2.6).124 La génération d’un amidure par l’action d’une base sur l’amide et d’une addition en de l'iode
hypervalent conduit à la formation d’un carbène vinylique, qui se réarrange en ynamide via un
réarrangement [1,2].
Ce type de réaction a été plus largement étudiée par Witulski et ses collaborateurs qui ont pour la
première fois décrit la synthèse d’ynamides terminaux via une stratégie désilylante (figure 2.7). 125
Cette dernière a été utilisée plus tard avec des dérivés cycliques d’éthynylbenziodoxolone (EBX) en
présence de sulfonamides.126
Figure 2. 7 : Stratégie déssilylante pour la synthèse d’ynamides terminaux avec les sels
d’alcynylphényliodonium.
123
P. Murch, B. L. Williamson, P. J. Stang, Synthesis, 1994, 12, 1255-12256.
124
K. S. Feldman, M. M. Bruendl, K. Schildkengt, A. C. Bohnstedt, J. Org. Chem. 1996, 61, 16, 5440-5452.
125
B. Witulski, T. Stengel, Angew. Chem. Int. Ed. 1998, 37, 4, 489-492.
126
Exemple de synthèse d’ynamide avec des EBX : a) T. Aubineau, J. Cossy, Chem. Comm. 2013, 49, 3303-3305;
b) M. Yudasaka, D. Shimbo, T. Maruyama, N. Tada, A. Itoh, Org. Lett. 2019, 21, 4, 1098-1102; c) R. Takai, D.
Shimbo, N. Tada, A. Itoh, J. Org. Chem. 2021, 86, 6, 4699-4713.
97
En 2012, Martin et al. ont utilisé des iodes hypervalents ArI(OAc)N(SO2R)2 leur permettant de former
des ynamides à partir d’alcynes terminaux (figure 2.8).127 Ce réactif a permis la synthèse in-situ de sels
d’alcynylphényliodonium et le relargage d’un équivalent d’ion sulfoimidure qui a servi de nucléophile
pour former l’ynamide.
Figure 2. 8 : Synthèse des ynamides avec des alcynes terminaux et des iodes hypervalents.
En 1985, le groupe de Domanio a observé pour la première fois un sous-produit de type ynamide,
dans des travaux visant à faire réagir une lactame avec un alcyne terminal en présence d’une quantité
stœchiométrique de CuCl.128 Il a fallu attendre pratiquement 20 ans pour que Hsung et ses
collaborateurs rapportent une méthode permettant le couplage d’amides avec des bromoalcynes en
présence d’une quantité catalytique de cuivre (figure 2.9).129 Dans ce premier exemple, seuls les
carbamates cycliques ont donné de bons rendements.
Figure 2. 9 : Première synthèse d’ynamides utilisant des bromoalcynes par une catalyse au cuivre.
La même année, Danheiser et al. ont décrit une méthode générale en utilisant des bromoalcynes
mais avec une quantité stœchiométrique de cuivre.130 Le groupe de Hsung a amélioré son procédé en
2004, en utilisant un nouveau système (CuSO4.5H2O) en présence de phénanthroline comme ligand
(figure 2.10).131 Cette méthode a permis d’élargir le champ d’application aux sulfonamides et aux
imidazolidinones en utilisant qu’une quantité catalytique de cuivre. En 2009, le Zhang et al. ont décrit
une version catalysée au fer.132
127
J. A. Souto, P. Becker, A. Iglesias, K. Muñiz, J. Am. Chem. Soc. 2012, 134, 37, 15505-15511.
128
A. Balsamo, B. Macchia, F. Macchia, A. Rossello, P. Domiano, Tetrahedron Letters, 1985, 26, 34, 4141-4144.
129
M. O. Frederick, J. A. Mulder, M. R. Tracey, R. P. Hsung, J. Huang, K. C. M. Kurtz, L. Shen, C. J. Douglas, J. Am.
Chem. Soc. 2003, 125, 9, 2368-2369.
130
J. R. Dunetz, R. L. Danheiser, Org. Lett. 2003, 5, 21, 4011-4014.
131
Y. Zhang, R. P. Hsung, M. R. Tracey, K. C. M. Kurtz, E. L. Vera, Org. Lett. 2004, 6, 7, 1151-1154.
132
B. Yao, Z. Liang, T. Niu, Y. Zhang, J. Org. Chem. 2009, 74, 12, 4630-4633.
98
Figure 2. 10 : Amélioration de la synthèse d’ynamides avec les bromoaclynes et une catalyse au
cuivre.
En 2008, le Stahl et collaborateurs ont rapporté la première amidation aérobique oxydante d’alcynes
terminaux catalysée au Cu(II) (figure 2.11).133 Cette méthode a permis la synthèse d’une large gamme
d’ynamides dont certains étaient jusqu’alors difficilement accessibles par couplage métallo-catalysé.
Le Cu(II) est impliqué dans l’activation de l’amide et de l’alcyne. L’étape finale permet la libération du
produit par élimination réductrice puis que la régénération du Cu(II) par oxydation. Il est important
d’utiliser un excès d’amide pour éviter l’homocouplage de l’alcyne (couplage de Glaser), ainsi qu’une
atmosphère d’oxygène pour une meilleur régénération du Cu(II).
Figure 2. 11 : Première synthèse d’ynamides utilisant des alcynes terminaux et une catalyse au cuivre.
En 2010 Evano et al. ont entrepris cette réaction à partir d’alcynyltrifluoroborate.134 La même année,
le groupe de Jiao a décrit la synthèse d’ynamides par couplage oxydant décarboxylant à partir des
acides carboxyliques acétyléniques, ce qui leur a permis d’éviter l’homocouplage de Glaser et de
réduire la charge en amide.135
133
T. Hamda, X. Ye, S. S. Stahl, J. Am. Chem. Soc. 2008, 130, 3, 833-835.
134
K. Jouvin, F. Couty, G. Evano, Org. Lett. 2010, 12, 14, 3272-3275.
135
W. Jia, N. Jiao, Org. Lett. 2010, 12, 9, 2000-2003.
99
En 2009, Evano et al. ont utilisé des 1,1-dibromo-1-alcènes pour former des ynamides avec une
catalyse au cuivre (figure 2.12).136 Le mécanisme procèderait par une addition oxydante du réactif
dibromé, suivie d’une élimination réductrice conduisant à un -bromoénamide à partir duquel
l’ynamide se formerait par élimination en présence de base
136
A. Coste, G. Karthikeyan, F. Couty, G. Evano, Angew. Chem. Int. Ed. 2009, 48, 24, 4381-4385.
100
2.1.1.1.4. Réactivité générale des ynamides
Comme indiqué en début de ce chapitre, le doublet non liant de l’azote confère au carbone un
caractère électrophile alors que le carbone a une tendance à se comporter comme un site
nucléophile. Plusieurs types de réactions impliquant les ynamides ont été décrites, avec notamment
des cycloadditions et des cycloisomérisations permettant l’accès à une large gamme d’hétérocycles,
des réductions, des oxydations et des additions, sans oublier dans cette dernière catégorie les
hydrofonctionnalisations (figure 2.13).137
137
Exemples de revue décrivant la réactivité des ynamides : a) K. A. DeKorver, H. Li, A. G. Lohse, R. Hayashi, Z. Lu,
Y. Zhang, R. P. Hsung, Chem. Rev. 2010, 110, 9, 5064-6106; b) G. Evano, A. Coste, K. Jouvin, Angew. Chem. Int.
Ed. 2010, 49, 16, 2840-2859; c) X-N. Wang, H-S. Yeom, L-C. Fang, S. He, Z-X Ma., B. L. Kedrowski, R. P. Hsung,
Accc. Chem. Res. 2014, 47, 2, 560-578
101
2.1.1.2. Hydrofonctionnalisation des ynamides
138
J. A. Mulder, K. C. M. Kurtz, R. P. Hsung, H. Coverdale, M. O. Frederick, L. Shen, C. A. Zificsak, Org. Lett. 2003,
5, 9, 1547-1550.
102
Cette activation par des acides de Brønsted a été utilisée dans plusieurs réactions
d’hydrofonctionnalisation notamment pour former des liaisons C-C, C-O, C-S ou encore C-F (figure
2.15).139a-e
139
Exemples d’hydrofonctionnalisations des ynamides médiées par des acides de Brönsted a) Y. Zhang,
Tetrahedron Letters, 2005, 46, 38, 6483-6486 ; b) Y. Hiroto, Y. Hideki, O. Koichiro, Chem. Lett. 2008, 37, 1, 40-41;
c) G. Compain, K. Jouvin, A. Martin-Mingot, G. Evano, J. Marrot, S. Thibaudeau, Chem. Comm. 2012, 48 5196-
5198; d) L. Hu, Z. Zhao, Y. Yang, Z. Peng, M. Yang, C. Wang, J. Zhao, J. Am. Chem. Soc. 2016, 138, 40, 13135-13138;
e) L. L. Baldassari, A. de la Torre, J. Li, D. S. Lüdtke, N. Maulide, Angew Chem. Int. Ed. 2017, 56, 49, 15723-.15727;
f) H. Wang, M. Hu, X-N. Wang, J. Chang. Org. Biomol. Chem. 2022, 20, 3408-3412.
103
2.1.1.2.1.2. Utilisation de catalyseurs de métaux de transition
En 2006, Buissoneaud et Cintrat ont utilisé une catalyse au palladium pour introduire un groupement
stannyle en position d’ynamide (figure 2.16). 140 Un mélange est observé, avec une majorité
d’addition en ainsi qu’une cis-addition.
La catalyse au palladium a été ensuite reprise par le groupe de Zhu en 2014 afin d’effectuer une
hydroarylation en à partir des acides arylboroniques (figure 2.17).141 Alors que les expériences
menées avec les ynecarbamates et les ynamides ont donné le produit découlant de la cis-addition, les
ynesulfonamides ont fourni l’autre diastéréoisomère. Le mécanisme proposé par une transmétallation
de l’acide arylboronique sur le complexe de palladium (B) suivie d’une carbopalladation en présence
de l’ynamide (C). Seuls les ynesulfonamides seraient alors capables de former le carbène D, alors que
les ynecarbamates et les ynamides subiraient une protonolyse pour donner le produit Z. Cette
formation de carbène D permettrait une rotation de la liaison conduisant après protonolyse au produit
E. Cette variation de diastéréosélectivité illustre l’importance du groupement électroattracteur.
140
D. Buissonneaud, J-C. Cintrat, Tetrahedron Letters, 2006, 47, 18, 3139-3143.
141
a) Y. Yang, L. Wang, Z. Zhang, Y. Jin, G. Zhu, Chem. Comm. 2014, 50, 2347-2349; b) Y. Yang, L. Wang, F. Zhang,
G. Zhu, J. Org. Chem. 2014, 79, 19, 9319-9324.
104
Figure 2. 17 : Divergence de sélectivité selon le groupement électroattracteur, lors d’une
hydroarylation d’ynamides catalysée au palladium.
105
En 2009, Skrydstrup et ses collaborateurs ont décrit une hydroamination catalysée par un complexe
d’or (figure 2.18).142 Ce dernier serait utilisé comme un acide de Lewis afin de former un ion
kéteniminium, intermédiaire qui serait alors attaqué en position par le nucléophile, ici l’amine. Le
produit serait libéré et l’acide de Lewis régénéré, par une protonolyse de la liaison C-métal. D’autres
hydroaminations ont également été décrites notamment catalysées par des complexes de zinc143a, de
nickel143b ou d’ytterbium, avec la même régiosélectivité. 143C
En 2014, Zhu et al. ont décrit une hydrofluoration en d’ynamides, en utilisant une quantité
stœchiométrique de sels d’argent comme acide de Lewis. Le produit de trans-addition a été obtenu
majoritairement.144 2 ans plus tard, Zhu et ses collaborateurs ont employé un complexe de cuivre avec
un ligand NHC en quantité catalytique, pour effectuer cette même hydrofluoration avec une
diastéréosélectivité similaire.145
142
S. Kramer, K. Dooleweerdt, A. T. Lindhart, M. Rottländer, T. Skrydstrup, Org. Lett. 2009, 11, 18, 4208-4211.
143
a) Z. Chen, X-D. Nie, J-T. Sun, A-M. Yang, B-G. Wei, Org. Biomol. Chem. 2021, 19, 2492-2501 ; b) X-D. Nie, X-L.
Han, J-T. Sun, C-M. Si, B-G. Wei G-Q. Lin, J. Org. Chem. 2021, 86, 4, 3433-3443; c) X. Zeng, Q. Gu, W. Dai, Y. Xie,
X. Liu, G. Wu, Synthesis, 2021, 53, 16, 2889-2896.
144
J. Che, Y. Li, F. Zhang, R. Zheng, Y. Bai, G. Zhu, Tetrahedron Letters, 2014, 55, 45, 6240-6242.
145
G. Zhu, S. Qiu, Y. Xi, Y. Ding, D. Zhang, R. Zhang, G. He, H. Zhu, Org. Biomol. Chem. 2016, 14, 7746-7753.
106
2.1.1.2.2. Addition sur le carbone
2.1.1.2.2.1. Chélation entre un métal de transition et le groupement
électroattracteur de l’ynamide
Les premiers à tirer profit de cette propriété ont été Marek et al. en 2005, en utilisant des
organocuivreux (figure 2.19).146 Comme l’intermédiaire formé par interaction entre le métal positionné
en de l’ynamide et le groupement attracteur est le plus stable, l’addition des chaînes alkyles et aryles
se fait donc en avec une cis-addition (la fonctionnalité apportée est ici liée au cuivre). Les auteurs
ont également décrit une méthode associant un sel de cuivre en quantité catalytique et un réactif de
Gignard.
146
H. Chechik-Lankin, S. Livshin, I. Marek, Synlett, 2005, 13, 2098-2100.
107
En 2016, Zhu et ses collaborateurs ont utilisé un complexe de cuivre en quantité catalytique pour
effectuer une hydrofluoration en d’ynamides (figure 2.20).147 Le cuivre agit ici comme un acide de
Lewis sur la liaison triple de l’ynamide et interagit avec le groupement électroattracteur, permettant
ainsi une addition en avec cette fois-ci une trans-addition.
Le cuivre a été ensuite utilisé en 2016 en quantité catalytique pour des hydrosilylations par le groupe
d’Evano, 148 et en 2017 pour des hydrophosphorylations par le groupe de Yamaguchi.149
D’autres métaux sont capables de réaliser cette interaction avec le groupement électroattracteur
favorisant l’ajout en C’est le cas le du rhodium qui en 2009 a été utilisé par le groupe de Lam pour
additionner des organozinciques en .150 Il a été aussi employé pour réaliser des hydroarylations,151
des hydroacylations 152et des hydrosilylations.153
En 2011, Evano et et al. ont décrit une hydrophosphorylation d’ynamides en catalysée par un
complexe de nickel.154 En 2017, le cobalt est utilisé comme catalyseur pour des hydroarylations
d’ynamide en à l’aide des dérivés organozinciques.155
147
G. He, S. Qiu, H. Huang, G. Zhu, D. Zhang, R. Zhang, H. Zhu, Org. Lett. 2016, 18, 8, 1856-1859.
148
S. Vercruysse, K. Jouvin, O. Rant, G. Evano, Synthesis, 2016, 48, 19, 3373-3381.
149
A. Kinbara, M. Sato, K. Yumita, T. Yamagishi, Tetrahedron, 2017, 73, 13, 1705-1710.
150
B. Gourdet, H. W. Lam, J. Am. Chem. Soc. 2009, 131, 11, 3802-3803.
151
B. Gourdet, D. L. Smith, H. W. Lam, Tetrahedron, 2010, 66, 32, 6026-6031.
152
R. N. Straker, M. K. Majhail, M. C. Willis, Chem. Sci. 2017, 8, 7963-7968.
153
N. Zheng, W. Song, T. Zhang, M. Li, Y. Zheng, L. Chen, J. Org. Chem. 2018, 83, 11, 6210-6216.
154
A. Fadel, F. Legrand, G. Evano., N. Rabasso, Adv. Synth. Cat. 2011, 353, 2-3, 263-267.
155
R. Sallio, M. Corpet, L. Habert, M. Durandetti, C. Gosmini, I. Gillaizeau, J. Org. Chem. 2017, 82, 2, 1254-1259.
108
2.1.1.2.2.2. Par utilisation d’une base
En 2014, le groupe de Dodd a utilisé un amidure d’indole généré par une base lors d’une
hydroamination en d’ynamides terminaux (figure 2.21).156 Alors que l’addition en d’un nucléophile
sans la présence d’un métal chélaté semble contre intuitive, les calculs DFT effectués tendent à dire
que la présence du groupement électroattracteur permet de stabiliser la charge négative sur le
carbone . Cela permet ainsi à l’indole déprotoné de s’additionner en position Par ailleurs, la trans-
addition est privilégiée dans ces cas en raison de la gêne stérique entre l’indole et l’intermédiaire
anionique lors de la cis-addition.
Ce travail a été complété 4 ans plus tard par Zhao et ses collaborateurs qui ont engagé dans ce type
de réaction des dérivés carbamates, imides et sulfonamides mais aussi d’autres hétérocycles que les
indoles.157 En 2019, Zhao et al. ont également présenté une addition en d’ynamides, promue par une
base, d’oxydes de phosphine secondaires et de H-phosphonates.158
Pendant les années 2000, l’étude de la réactivité des ynamides a été bien explorée par la voie ionique,
mais leur réactivité vis-à-vis des radicaux n’a été que très peu décrite. Pourtant, les ynamides
paraissent comme de bons partenaires radicalaires avec la présence d’un hétéroatome conjugué à une
insaturation.
En 2009, le groupe de Oshima a décrit la première hydrofonctionnalisation par voie radicalaire lors
d’une hydrothiolation (figure 2.22).159 Pour initier la réaction, ils ont utilisé le triéthylborane qui forme
sous air un radical éthyle. Ce dernier va générer en présence d’un thiol le radical thiyle, par abstraction
d’hydrogène. Son addition en position de l’ynamide conduit à un radical vinyle stabilisé par la
156
A. Hentz, P. Retailleau, V. Gandon, K. Cariou, R. H. Dodd, Angew. Chem. Int. Ed. 2014, 53, 32, 8333-8337.
157
A. Peng, Z. Zhang, Y. Tu, X. Zeng, J. Zhao, Org. Lett. 2018, 20, 18, 5688-5691.
158
Z. Peng, Z. Zhang, X. Zeng, Y. Tu, J. Zhao, Adv. Synth. Cat. 2019, 361, 19, 4489-4494.
159
A. Sato, H. Yorimitsu, K. Oshima, Bull. Kor. Chem. Soc. 2009, 31, 3 570-576.
109
présence de l’azote. Le produit de trans-addition est ainsi généré par un procédé de transfert d’atome
d’hydrogène (HAT) avec une autre molécule de thiol, permettant la propagation de la chaine
radicalaire.
Alors que les travaux précédents ont impliqué des ynamides substitués par un alkyle et des thiols
aromatiques, Castle et ses collaborateurs sont parvenus 1 an plus tard à réaliser une hydrothiolation
radicalaire d’alkylthiols et d’ynamides terminaux.160 Pour cela, ils ont utilisé l’azobisisobutyonitrile
(AIBN) et une activation thermique pour initier la chaine radicalaire. Ils ont en outre découvert des
conditions, en mettant le thiol en excès pour former également le diastéréoisomère E. Ce dernier est
formé par une isomérisation du produit cinétique Z via une seconde addition d’un thiol, rotation de
l’intermédiaire et élimination d’une molécule de thiol.
En 2014, l’hydrosilylation radicalaire a été décrite par le groupe de Perez-Luna en utilisant le diéthyle
de zinc sous conditions aérobiques comme initiateur.161 Cette même activation a été utilisée 4 ans plus
tard pour effectuer une hydrogermylation.162 En 2022, Wang et al. ont décrit la trifluorométhylation
radicalaire des ynamides en exploitant l’iode hypervalent PhI(CF3)Cl.163 Celui-ci en présence d’un
réducteur va former un radical trifluorométhylique et va s’additioner en position
160
B. Banerjee, D. N. Litvinov, J. Kang, J. D. Bettale, S. L. Castle, Org. Lett. 2010, 12, 11, 2650-2652.
161
E. Romain, C. Fopp, F. Chemla, F. Ferreira, O. Jackoski, M. Oestreich, A. Perez-Luna, Angew. Chem. Int. Ed.
2014, 53, 42, 11333-11337.
162
K. de la Vega-Hernandez, E. Romain, A. Coffinet, K. Bijouard, G. Gontard, F. Chemla, F. Ferreira, O. Jackowski,
A. Perez-Luna, J. Am. Chem. Soc. 2018, 140, 50, 17632-17642.
163
W. Huang, R. Zhang, R. Zhang, J. Yu, M. Wang, Org. Chem. Front. 2022, 9, 2169-2175.
110
2.1.1.3. Conclusion de l’état de l’art
Dans le laboratoire, une technique d’hydrothiolation des allenamides et d’énamides catalysée par un
sel de cuivre a été développée (figure 2.23b). Par ailleurs, la catalyse au cuivre a déjà prouvé son
efficacité dans certaines hydrofonctionnalisations d’ynamides (cf partie 2.1.1.2.). En cohérence avec la
similarité structurelle entre les allenamides, les énamides et les ynamides (azote conjugué à une
insaturation), nous avons tenté de réaliser l’hydrothiolation des ynamides par catalyse au cuivre (figure
2.23c).
111
2.1.2. Résultats expérimentaux
2.1.2.1. Hydrothiolation des ynamides sur le carbone
2.1.2.1.1. Essais préliminaires
Afin d’étudier l’hydrothiolation des ynamides par catalyse au cuivre, nous avons choisi comme
substrat modèle le 3-(phényléthynyl)oxazolidin-2-one 1a et le p-thiocrésol 2a (figure 2.24). Si on se
base sur la littérature (cf partie 2.1.1.2.2.1), la addition ainsi que la formation du produit de cis-
addition sont les plus probable, conduisant potentiellement au -thioenamide 3aa.
Sur la base de l’expérience du laboratoire (cf figure 2.23), nous avons choisi comme précurseur
catalytique le complexe hexafluorophosphate de tetrakis (acétonitrile) cuivre (Cu(MeCN)4PF6), à
hauteur de 5 mol%, 1a et 2a étaient utilisés en quantités équimolaires. L’acétonitrile a été le premier
solvant testé avec une dilution à 1 M, la réaction se déroulant sous atmosphère inerte pendant 1h.
Après un premier essai infructueux à 25°C (tableau 2.1, entrée 1), une hausse de la température
réactionnelle à 50°C (entrée 2) a permis l’observation en GC/MS d’un mélange de 4 molécules de
même masse molaire que 3aa. Un screening de solvants, effectué à cette température, a montré que
le toluène est le plus adapté en permettant l’hydrothiolation catalysée au cuivre de 1a avec 2a,
conduisant à la seule formation du -thioénamide 3aa (46%, entrée 5). Il est à noter que nous avons
vérifié la structure de 3aa par expérience NOE (figure 2.25) où l’interaction dans l’espace entre le
proton aromatique Csp2-H4 et les protons de l’oxazolidinone Csp3-H2 a été observée.
112
Tableau 2. 1 : Variation de la nature de solvant
1 MeCN[c] 0
3 DCE 43
4 Dioxane 35
5 Toluène 46 (39)[e]
6 EtOAc 35
7 MTBE 25
113
H9
H7 H4 H5 H H8
6
H3 H1 H2
114
La stœchiométrie de la réaction a été ensuite étudiée. Alors que le doublement de la quantité de 2a
engendre une baisse de l’efficacité du système sans pour autant conduire au produit de double
addition, le doublement de la quantité de 1a nous a permis d’obtenir un meilleur rendement en 3aa
(tableau 2.2, entrée 2).
1 1 1 46
2 2 1 58
3 1 2 24
115
Nous avons alors examiné la source de cuivre. Le tétrafluoroborate de tétrakis (acétonitrile) cuivre
(Cu(MeCN)4BF4) et le triflate de cuivre (II) (Cu(OTf)2) ont donné des résultats similaires (tableau 2.3,
entrée 2 et 3). Par contre les autres sources comme l’iodure de cuivre (CuI) ou l’acétate de cuivre (II)
n’ont donné aucun résultat (entrée 3 et 4). La charge en Cu(MeCN)4PF6 a été augmentée sans toutefois
apporter d’amélioration de rendement (entrée 6). Enfin l’expérience à blanc a montré la nécessité de
la présence du catalyseur au cuivre pour obtenir 3aa (entrée 7).
1 [Cu(CH3CN)4]PF6 58
2 [Cu(CH3CN)4]BF4 57
3 Cu(OTf)2 55
4 CuI 0
5 Cu(OAc)2 0
6 [Cu(CH3CN)4]PF6[c] 60
7 Aucun Traces
116
La réalisation d’expériences sous air a entrainé une baisse de rendement (tableau 2.4, entrée 2), alors
qu’un temps de réaction plus long n’a pas amélioré celui-ci (entrée 3 et 4). Une dilution plus importante
du milieu a fait chuter le rendement (entrée 5). Une quantité catalytique additionnelle de triflate de
zinc (II) (Zn(OTf)2), pour une éventuelle transmétallation, a été engagée sans toutefois avoir un réel
impact sur les résultats (entrée 6), alors que l’addition d’une quantité stœchiométrique base faible
encombrée comme le 2,6-diterbutylpyridine (dtpby) en a neutralisé totalement la réaction (entrée 7).
L’addition d’un ligand de type bipyridine a inhibé la processus (entré 8). Procéder à 70°C au lieu de
50°C a donné des résultats similaires (entré 9), mais de manière surprenante une augmentation du
rendement a été observée lorsque la réaction se déroule à 25°C (entrée 10).
1 1 1 50 / 58
2[c] 1 1 50 / 48
3 2 1 50 / 53
4 4 1 50 / 54
5 1 0,5 50 / 32
7 1 1 50 dtbpy (2 équiv) 0
9 1 1 70 / 56
10 1 1 25 / 69 (60)[d]
a) Conditions de réaction : 1a (0,50 mmol), 2a (0,25 mmol), Cu(MeCN)4PF6 (0,012 mmol), et toluène
([C]) à la température indiquée pendant le temps indiqué ; b) rendement RMN ; c) sous air ambiant ;
d) rendement isolé.
117
Sur la figure ci-dessous sont reportées les conditions optimales (figure 2.26), résultant de cette étude,
conditions que nous avons ensuite utilisées pour étudier le champ d’application de la méthode.
118
2.1.2.1.2. Champs d’application de la méthode
Nous avons tout d’abord étudié le champ d’application de la méthode en testant divers thiols avec
1a (figure 2.27). Alors que la présence d’un groupement méthyle en position ortho du thiophénol 2b
entraîne une baisse du rendement en 3ab, l’utilisation du p-méthothiophénol 2c a permis d’obtenir le
produit 3ac avec un bon rendement. Si l’utilisation des dérivés p-bromo et p-chlorothiophénols (2d-
2e) induis une baisse de rendement (3ad-3ae), celle des thiophénols p-fluoré et pentafluoré (2f-2g)
permet de maintenir celui-ci à des valeurs acceptables (3af-3ag). La mise en œuvre des thiols
aliphatiques comme le benzylthiol 2h et le cyclohexylthiol 2i a conduit à des rendements modérés
(3ah-3ai). Les produits 3aj et 3ak ont été observés en GC/MS. Enfin, les thiophénols contenant des
groupements électroattracteurs tels que les dérivés p-nitro 2l et le p-trifluorométhylé 2m ne sont pas
compatibles avec notre méthode.
119
Nous avons poursuivi en testant divers ynamides en présence de 2a (figure 2.28). L’ynamide 1b
substitué par un p-méthoxyphényle a conduit dans nos conditions à un rendement isolé raisonnable
pour le produit 3ba correspondant. Le dérivé 1c substitué par un groupement p-nitro est insoluble
dans le milieu et n’a pas fonctionné. En partant d’ynesulfonamides tels que le dérivé N,N-mésylbenzyle
1d, le produit 3ca a été obtenu avec un rendement modéré, et le produit 3ea découlant d’une réaction
avec le dérivé N,N-tosylbenzyle 1e et observé en GC/MS, n’a pas pu être isolé en raison d’une élution
similaire entre 1e et 3ea. Par contre, la mise en réaction d’un thiol plus polaire, tel que 2k, engagé avec
1d, a permis d’isoler le produit 3dk avec un rendement quasi quantitatif. Un rendement similaire a été
obtenu à partir de l’ynesulfonamide 2e permettant la synthèse de 3ek. Le changement du groupement
benzyle par un groupe phényle (2f) ou méthyle (2g) a entrainé une baisse du rendement pour
l’obtention de 3fk et de 3gk.
120
2.1.2.2. Hydrothiolation d’ynamides sur le carbone
Une hydrothiolation avec 2a a été envisagée en présence d’un ynamide avec une chaîne alkyle
comme substituant, la littérature conduisant dans ce cas à l’addition du thiol en position (cf partie
2.1.1.2.2.3). Surprenament, lorsque le 3-(oct-1-yn-1-yl)oxazolidin-2-one 1h est engagé dans nos
conditions, nous obtenons la formation d’un mélange de cétènes N,S acétal 4ha avec un ratio E/Z de
70/30, résultant de l’addition en de la liaison triple (figure 2.29). Ces deux diastéréoisomères ont pu
être séparés. A notre connaissance, c’est la première hydrothiolation d’ynamides en reportée dans
la littérature
Figure 2. 29 : Hydrothiolation de 1h avec 2a par catalyse de cuivre conduisant aux produits d’
addition.
121
Intrigués par ce résultat, nous avons entrepris une tentative d’optimisation des conditions. La
variation de la nature du solvant n’a pas permis de dégager un solvant plus efficace que le toluène
(tableau 2.5, entrée 1). Une charge catalytique augmentée à 10 mol% n’a pas permis pas d’obtenir
augmentation du rendement (entrée 5). Une température supérieure (entrée 6), une dilution plus
importante (entrée 7) ou un temps de réaction plus importants (entrée 8) n’ont que très peu modifié
le rendement global et le ratio E/Z final.
1 Toluène 58 70/30
2 MeCN traces 0
3 DCE 46 70/30
5 Toluène[c] 53 70/30
6 Toluène[d] 48 70/30
7 Toluène[e] 50 70/30
8 Toluène[f] 58 70/30
122
Au niveau de la source de cuivre, l’utilisation de Cu(MeCN)4PF6 et de Cu(MeCN)4BF4 ont donné des
résultats similaires (tableau 2.6, entrée 1 et 2), alors que celle de Cu(OAc)2 et de CuI ont bloqué la
réaction (entrée 4 et 5). Le Cu(OTf)2 a donné un meilleur rendement, mais le ratio E/Z a chuté (entrée
3). Le Cu(MeCN)4PF6 a donc été conservé et nous avons pu augmenter le rendement, sans toutefois
modifier la sélectivité, en engageant des quantités équimolaires de 1h et 2a (entrée 6).
1 [Cu(CH3CN)4]PF6 58 70/30
2 [Cu(CH3CN)4]BF4 57 70/30
3 Cu(OTf)2 64 50/50
4 CuI 0 0
5 Cu(OAc)2 0 0
a) Conditions de réaction : 1e (0,50 mmol), 2a (0,25 mmol), la source de cuivre (0,012 mmol), et toluène (0,25 mL) à 25°C
pendant 1h ; b) rendement RMN ; c) 1e (0,25 mmol) ; d) rendement isolé.
123
Différents additifs ont été alors essayés (tableau 2.7). La présence d’eau a fait chuter le rendement
(entrée 1) et celle d’une base a annihilé toute réactivité (entrée 2). Plusieurs sources additionnelles de
protons (un acide carboxylique, des triéthylammoniums ou un pyridinium) ont été testées pour
faciliter l’étape de protonolyse, et ont eu comme effet de bloquer la réaction (entrées 3 à 6).
1 H2O 33 70/30
2 Cs2CO3 0 0
3 Hydrochlorure d’ammonium 0 0
4 Hydrobromure d’ammonium 0 0
5 Tosylate de pyridinium 0 0
6 Acide p-N,N-diméthylaminobenzoïque 0 0
a) Conditions de réaction : 1e (0,25 mmol), 2a (0,25 mmol), [Cu(CH3CN)4]PF6 (0,012 mmol), et toluène (0,25 mL) à 25°C pendant
1h ; b) rendement RMN.
Le champ d’application de la méthode a été exploré dans les conditions optimales précédentes.
Malgré l’observation des produits attendus en GC/MS et en RMN du brut réactionnel, une dégradation
non négligeable s’est produite, probablement dans le tube RMN, ne permettant pas une quantification
du rendement. Le thiophénol 2b a permis d’observer, avec l’ynamide 1h, le produit d’hydrothiolation
4hb en Le produit 4ha a été observé lorsque l’ynamide 1h a été engagé avec 2a (figure 2.30).
L’ynamide terminale 1j a été étudié et a donné l’addition en ja.
124
Motivés par ce résultat avec l’ynamide 1h, nous avons tenté de trouver une solution pour inverser la
fonctionnalisation sur l’ynamide 1a en faveur de l’ addition, notamment en utilisant des additifs et
des précurseurs de métaux de transition, en quantité catalytique (tableau 2.8). Avec le triflate de zinc
(Zn(OTf)2), le triflate de scandium (Sc(OTf)3) et le triflate d’argent (AgOTf), nous n’y sommes pas
parvenus (entrée 1 à 3). Toutefois, les produit d’ et de addition en mélange ont été observés par
GC/MS en présence d’actétate de fer (Fe(OAc)2), d’acétylacétonate de fer (Fe(acac)3), de chlorure de
manganèse (II) (MnCl2) ainsi que le dihydrate d’acétate de manganèse (III) (Mn(OAc)3.2H2O) (entrées
4 à 7). Par ailleurs, la réaction a été testée en présence de respectivement un acide et une base. Alors
que le produit d’hydrolyse a été majoritairement observé dans le premier cas (entrée 8), en présence
de base le produit d’ addition a été remarqué, avec celui de la addition (entrée 9)
a) Conditions de réaction : 1e (0,25 mmol), 2a (0,25 mmol), [M]T (0,025 mmol) ou additif (0,25 mmoL),
toluène (0,25 mL) à 25°C pendant 16h ; b) Observation en GC/MS
125
2.1.2.3. Aspect mécanistique
-addition
En se référant à la littérature (cf partie 2.1.1.2.), deux types de mécanismes sont plausibles pour la
-addition. La première possibilité ferait intervenir la génération par substitution nucléophile d’une
espèce RSCu A (figure 2.31, mécanisme 1 et 1’). Celle-ci se coordonnerait avec la triple liaison et
interagirait avec le groupement électroattracteur pour former B. Par la suite, la cis-addition du thiolate
du cuivre en aurait lieu générant l’intermédiaire C. Deux types de protonolyses pour obtenir le
produit d’hydrothiolation E sont envisagées. La première (mécanisme 1) serait effectuée avec une
autre molécule de thiol molécule générant ainsi l’espèce RSCu A. La deuxième (mécanisme 1’)
impliquerait le HX généré préalablement dans le milieu et libérerait donc le sel de cuivre.
126
L’autre possibilité impliquerait l’interaction du sel de cuivre avec la triple liaison et le groupement
électroattracteur formant A’, suivie de la trans-addition du thiol, générant une molécule HX et
l’intermédiaire B’ (figure 2.32, mécanisme 2). Ce dernier subirait une protonolyse avec la molécule HX
pour générer le produit d’hydrothiolation Z.
Compte tenu de la sélectivité de notre méthode, les mécanismes 1 et 1’ paraissent les plus probables
puisque nous avons obtenu exclusivement le produit E découlant de la cis-addition.
127
-addition
Pour rendre compte de l’-addition, nous avons envisagé que l’ion kéténiminium D puisse se former
à partir de l’intermédiaire B précédemment invoqué sous l’action d’une espèce de cuivre (figure 2.33).
Le thiol s’additionnerait alors en Cependant d’après la littérature, une trans addition suivi d’une
protonolyse, soit par une molécule de HX soit par une autre molécule de thiol, serait la plus probable
dans ce cadre de figure, conduisant à la formation majoritaire du produit Z (F).143b, 144, 145 Or nous
observons le produit E majoritairement (F’). Une éventuelle hypothèse pourrait faire intervenir une
isomérisation à l’issu du cycle, l’isomère Z correspondant au produit cinétique et le E étant le produit
thermodynamique. Cette isomérisation pourrait correspondre à une deuxième addition d’un thiol sur
l’insaturation. L’intermédiaire pourrait alors effectuer une rotation vers un intermédiaire plus stable
et après élimination du thiol additionné, donner le produit E.
Figure 2. 33 : I ) Proposition de mécanisme pour rendre compte de l’ addition ; II) Isomèrisation
hypothétique de l’intermédiaire F
128
2.1.3. Conclusion et perspectives
Nous avons développé un système permettant l’hydrothiolation des ynamides par catalyse au cuivre
(figure 2.34). Ce système a permis d’obtenir les produits de addition avec une stéréochimie découlant
de la cis-addition. Alors que les méthodes par voies radicalaires décrites dans la littérature ne
permettent pas l’hydrothiolation des ynamides substitués par un aryle, notre système a permis de
pallier cette limitation. Par ailleurs, la présence d’un substituant alkyle ou hydrogène a induit une
réorientation de la sélectivité en faveur de l’ addition de thiol sur les ynamides. Ce résultat n’avait
jusqu’à présent pas été décrit dans la littérature.
Les derniers résultats avec les différents métaux sont encourageants pour approfondir l’addition en
(tableau 2.8).
Il faut noter que d’autres hydrofonctionnalisations d’ynamides par catalyse au cuivre ont été
étudiées et notamment l’hydroarylation. Un résultat préliminaire intéressant a été obtenu puisque
l’ynamide 1a, en présence de l’acide phénylboronique 5a et d’une catalyse au cuivre a permis la
formation, par hydroarylation en d’un composé 6aa isolé à hauteur de 60% (figure 2.35).141, 146, 150, 151
129
Par ailleurs en raison du peu de méthodes décrites pour ce genre de réaction,152 une hydroacylation
d’ynamides a été également envisagée. Par activation photochimique d’un photocatalyseur et d’un
acide de Lewis, l’utilisation de l’-oxoacide 7a comme source d’acyle a permis d’observer les produits
8aa et 9aa en GC-MS (figure 2.37).
Enfin inspirés par l’utilisation des sels de diaryliodoniums et d’une catalyse au cuivre sur les alcynes
par le groupe de Gaunt et de Liu164a-b, une oxoarylation d’ynamides a été imaginée afin de synthétiser
des -arylamides.165 En engageant l’ynamide 1a et le triflate du mésitylphényliodonium 10a, le produit
d’oxoarylation 11aa a été observé en GC/MS figure 2.37).
164
a) M. G. Suero, E. D. Bayle, B. S. L. Collins, M. J. Gaunt, J. Am. Chem. Soc. 2013, 135, 14, 5332-5335; b) Z-F. Xu,
C-X. Cai, J-T. Liu, Org. Lett. 2013, 15, 9, 2096-2099.
165
Exemples d’oxoarylation d’ynamides : a) S. Bhunia, C-J. Chang, R6S. Liu, Org. Lett. 2012, 14, 21, 5522-5525; b)
B. Peng, X. Huang, L-G. Xie, N. Maulide, Angew. Chem. Int. Ed. 2014, 53, 33, 8718-8721 ; c) L. Li, C. Shu, B. Zhou,
Y-F. Yu, X-Y. Xiao, L-W. Ye, Chem. Sci. 2014, 5, 4057-4064; d) D. V. Patil, S. W. Kim, Q. H. Nguyen, H. Kim, S. Wang,
T. Hoang, S. Shin, Angew. Chem. Int. Ed. 2017, 56, 13, 3670-3674; e) B. Maryasin, D. Kaldre, R. Galaverna, I. Klose,
S. Ruider, M. Drescher, H. Kählig, L. Gonzalez, M. N. Eberlin, I. D. Jurberg, N. Maulide, Chem. Sci. 2018, 9, 4124-
4131; f) J. P. Markham, B. Wang, E. D. Steve,ns, S. C. Burris, Y. Deng, Chem. Eur. J.2019, 25, 26, 6638-6644; g) T-
W. Um, G. Lee, S. Shin, Org. Lett. 2020, 22, 5, 1985-1990 ; h) C. Chen, H. Zhang, G. Xu, S. Cui, Chin. Chem. Lett.
2021, 32, 8, 2551-2554.
130
2.2. Hydrophosphination des alcynes, dirigée par liaison hydrogène
2.2.1. Synthèse de phosphines vinyliques par hydrophosphination, état de l’art
Les motifs organophosphorés sont omniprésent, dans les molécules d’intérêt en pharmacie ou en
agrochimie. En synthèse leur utilisation en catalyse comme ligand dans les catalyseurs de métaux de
transition est essentielle (cf partie 1.1.1.). Ils jouent par ailleurs un rôle majeur en organocatalyse
(figure 2.38).166, 167
Dans les motifs phosphorés, la famille des phosphines vinyliques est sous exploitée.168 Il existe
différentes façons de synthétiser celles-ci comme la substitution d’un phosphore (III) électrophile,169
la réduction d’un oxyde de phosphine vinylique,170 le couplage croisé catalysé par des métaux de
transition entre une phosphine secondaire et vinyle halogéné ou vinyle sulfonate,171 la réaction de
166
Exemples de revues traitant de l’utilisation d’acide phosphorique chiral en synthèse énantiosélective : a) M.
Terada, Synthesis, 2010, 12, 1929-1982 ; b) A. Rahman, X. Lin, Org. Biomol. Chem. 2018, 16, 4753-4777; c) Y-D.
Shao, D-J. Cheng, ChemCatChem, 2020, 13, 5, 1271-1289.
167
Exemple de revue traitant de l’utilisation de phosphine en tant qu’organocatalyseur : H. Guo, Y. C. Fan, Z. Sun,
Y. Wu, O. Kwon, Chem. Rev. 2018, 118, 20, 10049-10293.
168
Exemples d’utilisation de phosphines vinyliques : a) C. P. Casey, E. L. Paulsen, E. W. Beuttenmeuller, B. R. Proft,
B. A. Matter, D. R. Powell, J. Am. Chem. Soc. 1999, 121, 1 63-70 ; b) T. Bunlaksananusorn, A. L. Rodriguez, P.
Knochel, Chem. Comm. 2001, 745-746 ; c) M. R. Eberhard, E. Carrington-Smith, E. E. Drent, P. S. Marsh, A. Guy
Orpen, H. Phetmung, P. G. Pringle, Adv. Synth. & Catal. 2005, 347, 10, 1354-1348, d) P. Spies, G. Erker, G. Kehr,
K. Bergander, R. Frölich, S. Grimme, D. Stephan Chem. Comm. 2007, 5072-5074; e) D. W. Stephan, G. Erker,
Angew. Chem. Int. Ed. 2010, 49, 1, 46-76; f) D. W. Stephan, G. Erker, Angew. Chem. Int. Ed. 2015, 54, 22, 6400-
6441; g) G. Kehr, G. Erker, Chem. Rec. 2017, 17, 8, 803-817
169
Exemples de synthèse de phosphines vinyliques avec des phosphores (III) électrophiles : a) S. O. Grim, R. P.
Molenda, J. D. Mitchell, J. Org. Chem. 1980, 45, 2, 250-252; b) F. Langer, P. Knochel, Tetrahedron Letters, 1995,
36, 26, 4591-4594; c) T. Miyaji, Z. Xi, M. Ogasawara, K. Nakajima, T. Takahashi, J. Org. Chem. 2007, 72, 23, 8737-
8740.
170
Exemple de synthèse de phosphines vinyliques via une réduction d’un P(V) : J. Gatignol, C. Alayrac, J-F. Lohier,
J. Ballester, M. Taillefer, A-C. Gaumont, Adv. Synth. & Cat. 2013, 355, 14-15, 2822-2826.
171
Exemples de synthèse de phosphines vinyliques par un couplage croisé : a) M. A. Kazankova, E. A. Chirkov, A.
N. Kochetkov, I. V. Efimova, I. P. Beletskaya, Tetrahedron Letters, 1999, 40, 3, 573-576 ; b) S. R. Gilbertson, Z. Fu,
G. W. Starkey, Tetrahedron Letters, 1999, 40, 49, 8509-8512 ; c) D. Gelman, L. Jiang, S. L. Buchwald, Org. Lett.
2003, 5, 13, 2315-2318 ; d) M. O. Shulyupin, E. A. Chirkov, M. A. Kazankova, I. P. Beletskaya, Synlett, 2005, 4, 658-
660 ; e) D. Julienne, J-F. Lohier, O. Delacroix, A-C. Gaumont, J. Org. Chem. 2007, 72, 6, 2247-2250 ; f) D. Julienne,
O. Delacroix, A-C. Gaumont, Phosphorus, Sulfur, and Silicon and Related Elements, 2008, 846-856 ; g) J. Zhu, Y.
Ye, Y. Huang, Organometallics, 2022, 41, 16, 2342-2348.
131
Wittig à partir d’un diylure de phosphonium traité avec un phosphore électrophile172 ou encore
l’hydrophosphination des alcynes (figure 2.39).
Cette dernière voie peut conduire à deux isomères par addition Markovnikov et anti-Markonikov
(figure 2.40). Dans ce manuscrit, seules les méthodes d’hydrophosphinations intermoléculaires anti-
Markovnikov des alcynes seront décrites car c’est la régiosélectivité obtenue dans des procédés sans
métaux de transitions dans lesquels s’inscrivent nos travaux. Les voies d’accès aux dérivés
Markovnikov font appel à une catalyse métallique.173
172
Exemples de synthèse de phosphines vinylique via une réaction de wittig : a) M. Taillefer, H-J. Cristau,
Tetrahedron Letters, 1998, 39, 43, 7857-7860 ; b) M. Taillefer, H-J. Cristau, A. Fruchier, V. Vicente, J. Organomet.
Chem. 2001, 624, 1-2, 307-315
173
Exemples d’hydrophosphination Markovnikov d’alcynes: a) M. A. Kazankova, I. V. Efimova, A. N. Kochetkov,
V. V. Afannasev, I. P. Beletskaya, P. H. Dixneuf, Synlett, 2001, 4, 497-500; b) D. Mimeau, A-C. Gaumont, J. Org.
Chem. 2003, 68, 18, 7016-7022; c) S. Nagata, S-I Kawaguchi, M. Matsumoko, I. Kamiya, A. Nomoto, M. Sonoda,
A. Ogawa, Tetrahedron Letters, 2007, 48, 38, 6637-6640; d) S-I. Kawaguchi, S. Nagata, A. Nomoto, M. Sonoda, A.
Ogawa, J. Org. Chem 2008, 73, 20, 7928-7933 ; e) C. A. Bange, R. Waterman, ACS Catal. 2016, 6, 10, 6413-6416.
132
2.2.1.1. Hydrophosphination en l’absence de catalyse métallique
2.2.1.1.1. Hydrophosphination en conditions radicalaires
En 1961, Raucht et ses collaborateurs ont décrit la première hydrophosphination d’alcynes terminaux
(figure 2.41). En utilisant l’AIBN comme initiateur de radicaux libres, ils sont parvenus à synthétiser
deux phosphines vinyliques, à partir d’une phosphine primaire ou secondaire, avec de faibles
rendements.174
En 1991, le groupe de Mitchell a étudié l’addition de phosphines secondaires sur des alcynes
terminaux avec l’AIBN, mais aussi par photoexcitation. 175 Le produit cinétique, qui est la phosphine
vinylique E, s’isomérise dans le temps vers le produit thermodynamique Z. Ils expliquent également la
régiosélectivité par la stabilisation du radical intermédiaire par délocalisation dans un groupement
phényle ou par hyperconjugaison avec un carbone tertiaire voisin. 2 ans plus tard, ils ont développé
dans des conditions similaires une hydrophosphination d’alcynes terminaux portant une fonction
hydroxyle ou alkoxy en position et , avec la même stéréosélectivité (figure 2.42).176
174
M. M. Rahut, H. A. Currier, A. M. Semsel, V. P. Wystrach, J. Org. Chem. 1961, 26, 12, 5138-5145.
175
T. N. Mitchell, K. Heesche, J. Organomet. Chem. 1991, 409, 1-2, 163-170.
176
K. Heesche-Wagner, T. N. Mitchell, J. Organomet. Chem. 1994, 468, 99-106.
177
H. Hoffman, H. J. Diehr, Chem. Ber. 1965, 98, 2, 363-368.
133
En 2003, Gaumont et ses collaborateurs ont décrit une hydrophosphonination d’alcynes terminaux
utilisant des phosphines boranes et une activation thermique par micro-onde, en absence de solvant
(figure 2.44).173b La stéréochimie Z est observée majoritairement pour la double liaison. Seuls les
alcynes aliphatiques sont compatibles (le phénylacétylène a polymérisé dans leurs conditions). Alors
que la présence de borane aurait pu être une source de réaction concurrentielle (hydroboration), les
expériences au deutérium ont montré que ce groupement n’entre pas en jeu dans la réaction.
En 2016, le groupe d’Alonso a développé une méthode d’hydrophosphination sans solvant avec la
diphénylphosphine et des alcynes terminaux ou internes avec une stéréosélectivité Z (figure 2.45).178
Ils ont proposé que la régiosélectivité était contrôlée par des paramètres stériques. L’hydrogène et le
phosphore additionné proviendraient de deux molécules de phosphines différentes. Ils
interviendraient de part et d’autre des faces de la triple liaison, expliquant la trans addition et la
stéréochimie Z en fin de réaction.
178
Y. Moglie, M. J. Gonzalez-Soria, I. Martin-Garcia, G. Radivoy, F. Alonso, Green Chem. 2016, 18, 4896-4907.
134
2.2.1.1.3. Hydrophosphination en conditions basiques
En 1966, Aguiar et al. sont parvenus à faire une hydrophosphination d’alcynes terminaux avec une
stéréosélectivité E en utilisant le diphénylphosphure de lithium (figure 2.46).179 Etonnamment, ils ont
observé un changement de stéréosélectivité lors de l’ajout d’une amine primaire ou secondaire,
conduisant au diastéréoisomère Z. Cette évolution pourrait provenir d’une interaction entre l’amine
et une espèce lithiée, le phosphure ou un intermédiaire.
Une quantité catalytique de tBuOK a été utilisée en 1989 par Schmidbaur et ses collaborateurs pour
effectuer une hydrophosphination du 1,3-diphényl-1-propyne avec la diphénylphosphine.181 Un
mélange de régioisomères a été observé avec une stéréosélectivité Z. 1 an plus tard, le groupe de
Bookham a également employé une quantité catalytique de tBuOK dans une réaction mettant en jeu
la diphénylphosphine et le diphénylacétylène.182 Ils ont isolé le produit d’hydrophosphination E et le
produit de dihydrophosphination issu du produit d’hydrophospination Z. En 1998, le même groupe a
engagé des alcynes internes dissymétriques dans les mêmes conditions, n’obtenant alors que les
produits d’hydrophosphination E. 183
179
A. M. Aguiar, T. G. Archibald, Tetrahedron Letters, 1966, 7, 45, 5471-5475.
180
R. A. Khachatryan, S. V. Sayadyan, Y. N. Grigoryan, Y. Indzhikyan, Russian. J. Gen. Chem. 1988, 58, 2197-2203.
181
H. Schmidbaur, C. M. Frazao, G. Reber, G. Müller, Chem. Ber. 1989, 122, 259-263.
182
J. L. Bookham, W. McFarlane, M. Thornton-Pett, S. Jones, J. Chem. Soc. Dalton Trans. 1990, 3621-3627.
183
J. L. Bookham, D. M. Smithies. A. Wright, M. Thornton-Pett, W. McFarlane J. Chem. Soc. Dalton Trans. 1998,
811-818.
135
En 2019, Macgregor, Whittlesey et leurs collaborateurs ont décrit l’utilisation d’une quantité
catalytique de carbène pour réaliser une hydrophosphonylation d’alcynes terminales avec la
diphénylphosphine (figure 2.48).184 Le carbène interagit avec la diphénylphosphine pour former une
paire d’ions. L’ion phosphure va alors attaquer la triple liaison et l’intermédiaire anionique formé est
protoné par le carbène cationique. Il en résulte la formation du produit d’hydrophosphination (Z dû à
la trans addition) et la régénération du carbène initial. Une seule exception a été observée avec la 2-
éthynlpyridine pour laquelle seul le diastéréoisomère E a été obtenu.
184
W. J. M. Blackaby, S. E. Neale, C. J. Isaac, S. Sabater, S. A. Macgregor, M. K. Whittlesey, ChemCatChem, 2019,
11, 1893-1897.
136
2.2.1.2. Hydrophosphination en présence de catalyse métallique, accès aux phosphines
vinyliques E.
Alors que les procédés sans catalyse métallique donnent majoritairement les phosphines vinyliques
Z, l’introduction d’une catalyse métallique a permis l’accès à une meilleure sélectivité, plus en faveur
de l’obtention des phosphines vinyliques E.
Les premiers métaux engagés en quantité catalytique ayant permis l’accès aux phosphines vinyliques
E à partir des alcynes ont été les lanthanides, et notamment l’ytterbium. En 2001, le groupe de Takaki
a utilisé un complexe imine-ytterbium pour réaliser l’hydrophosphination d’alcynes avec la
diphényphosphine (figure 2.49).185 Une différence de stéréosélectivité a été observée selon la nature
de l’alcyne : les produits E ont été obtenus à partir des alcynes aromatiques, alors que les alcynes
aliphatiques ont conduit majoritairement à une Z-sélectivité. Ils ont proposé que le complexe soit au
début doublement protoné par la diphénylphosphine pour donner un complexe diphosphido
ytterbium et libérer deux molécules d’amines. L’addition de ce complexe sur l’alcyne formerait
l’espèce alcènyl-Ytterbium qui serait protonée par une amine libérée au début de réaction. Ils ont émis
également l’hypothèse que le complexe monoprotoné amidophosphido-ytterbium aurait pu
s’additionner, et mener après protonnation de l’espèce alcènyl-Ytterbium par l’amine libérée ou une
molécule de phosphine, au produit d’hydrophosphorylation.
185
a) K. Takaki, M. Takeda, G. Koshoji, T. Shishido, K. Takehira, Tetrahedron Letters, 2001, 42, 36, 6357-6360; b)
K. Takaki, G. Koshoji, K. Komeyama, M. Takeda. T. Shishido, A. Kitani, K. Takehira.
137
En 2012, un autre complexe d’ytterbium associé à un ligand tridendate imino-amidinate a été utilisé
par Cui et al. pour former des phosphines vinyliques E à partir d’alcynes aromatiques et de la
diphénylphosphine.186 En 2019, Schmidt et ses collaborateurs ont employé un complexe de lanthane
pour réaliser des hydrophosphinations d’alcynes aromatiques avec la diphénylphosphine (figure
2.50).187 Sous l’action de cette dernière, ils ont supposé que le complexe de lanthane ai été transformé
en un dimère phosphido lanthane. La coordination de ce dernier avec l’alcyne entrainerait la
dissociation d’un phosphure qui s’additionnerait alors sur l’alcyne. Après protonolyse avec une
molécule de phosphine, le dimère serait regénéré et le diastéréoisomère Z découlant d’une trans
addition serait obtenu. Celui-ci est en fait le produit cinétique qui, au fil du temps, s’isomérise en
produit thermodynamique E, probablement via l’addition du complexe phosphido lanthane. Ainsi,
l’intermédiaire alkyllanthane résultant serait alors capable d’effectuer une rotation conduisant après
une -phosphido élimination, au diastéréoisomère E.
186
H. Hu, C. Cui, Organometallics, 2012, 31, 3, 1208-1211.
187
M. M. I. Basiouny, D. A. Dollard, J. A. R. Schmidt, ACS Catal. 2019, 9, 8, 7143-7153.
188
H. Ohmiya, H. Yorimitsu, K. Oshima, Angew. Chem. Int. Ed. 2005, 44, 16, 2368-2370.
138
produits Markovnikov et anti-Markovnikov. Ce dernier est le régioisomère majoritaire avec une
stéréochimie E de la double liaison.
Figure 2. 52 : Hydrophosphination d’alcynes avec une catalyse au cobalt sous les conditions du groupe
de Shanmugam.
189
J. Rajpurohit, P. Kumar, P. Shukla, M. Shanmugam, M. Shanmugam, Organometallics, 2019, 37, 14, 2297-2304.
139
2.2.1.2.2.2. Catalyse au rhodium
190
M. Hayashi, Y. Matsuura, Y. Watanabe, J. Org. Chem. 2006, 71, 24, 9248-9251.
140
2.2.1.2.2.3. Catalyse au titane
191
G. Zhao, F. Basuli, U. J. Kilgoren H. Fan, H. Aneetha, J. C. Huffman, G. Wu, D. J. Mindiola, J. Am. Chem. Soc.
2006, 128, 41, 13575-13585.
141
2.2.1.2.2.4. Catalyse au zirconium
En 2016, le même groupe est parvenu à former les phosphines vinyliques E avec des alcynes
aromatiques internes en utilisant une photo-excitation, avec toutefois une diastéréosélectivité
modérée (E/Z : 64 à 83%).193
192
A. J. Roering, S. E. Leshinski, S. M. Chan, T. Shalumova, S. N. MacMillan, J. M. Tanski, R. Waterman,
Organometallics, 2010, 29, 11, 2557-2565.
193
B. T. Novas, C. A. Bange, R. Waterman, Eur. J. Inorg. Chem. 2019, 11-12, 1640-1643.
142
2.2.1.2.3. Catalyseurs basés sur d’autres métaux
2.2.1.2.3.1. Catalyse au calcium
En 2007, Barret, Hill et ses collaborateurs ont décrit une hydrophosphination du diphénylacétylène
avec la diphénylphosphine catalysée avec un complexe de calcium (figure 2.56).194 Le complexe
catalytiquement actif serait généré via une métathèse de la liaison P-H de la phosphine avec le départ
du ligand bis(triméthylsilyl)amide. Par la suite, l’insertion avec l’alcyne via une cis-addition
s’effectuerait suivie, par une seconde métathèse de la liaison P-H pour former le produit
d’hydrophosphination E et regénérer le complexe catalytiquement actif.
1 an plus tard, le calcium complexé avec deux triphénylphosphines ([Ca(PPh2)2]) a été utilisé par le
groupe de Westerhausen pour réaliser une hydrophosphination du diphénylacétylène avec la
diphénylphosphine. La même diastéréosélectivité a été observée.195
194
M. R. Crimmin, A. G. M. Barrett, M. S. Hill, P. B. Hitchcock, P. A. Procopiou, Organomettalics, 2007, 26, 112,
2953-2956.
195
T. M. A. Al-Shboul, H. Görls, M. Westerhausen, Inorg. Chem. Comm. 2008, 11, 12, 1419-1421.
143
2.2.1.2.3.2. Catalyse à l’aluminium
En 2019, Mulvey et al. ont exploité un complexe d’aluminate de lithium pour obtenir des phosphines
vinyliques E à partir du diphénylacétylène et de la diphénylphosphine (figure 2.57).196 Ils ont supposé
que l’espèce catalytiquement active est générée par déprotonation du complexe d’aluminate de
lithium et de la diphénylphosphine, conduisant au diphénylphosphure d’aluminium lithium. Celui-ci
subirait une insertion de l’alcyne dans la liaison Al-P qui, après protonolyse avec une deuxième
molécule de phosphine, régénérerait le complexe catalytiquement actif ainsi que la formation du
produit d’hydrophosphination.
Alors que le complexe d’aluminium fournit un résultat satisfaisant avec le diphénylacétylène, il est
important de noter que la réaction, en remplaçant le complexe d’aluminium par une quantité
catalytique de diphénylphosphure de lithium (LiPPh2), donne un rendement similaire avec une
diastéréosélectivité légèrement inférieure.
196
V. A. Pollard, A. Young, R. McLellan, A. R. Kennedy, T. Tuttle, R. E. Mulvey, Angew. Chem. Int. Ed. 2019, 58, 35,
12291-12296.
144
2.2.1.2.3.3. Catalyse au germanium
197
A. N. Barrett, H. J. Sanderson, M. F. Mahon, R. L. Webster, Chem Comm. 2020, 56, 13623-13626.
145
2.2.2. Conclusion de l’état de l’art
Dans notre laboratoire, une méthode d’hydroamination d’alcynes sans catalyse métallique
permettant la synthèse d’énamine E a été développée (figure 2.59b).198 Cette diastéréosélectivité a
été permise en utilisant un solvant protique, qui à l’aide de liaisons hydrogènes a conduit à la
stéréosélectivité E de la double liaison en fin de réaction.
Dans l’optique de proposer une méthode de synthèse de phosphines vinyliques E simple et peu
onéreuse, il a été envisagé d’utiliser des conditions similaires pour l’hydrophosphination d’alcynes
(figure 2.59c).
198
J. Bahri, N. Tanbouza, T. Ollevier, M. Taillefer, F. Monnier, Synlett, 2019, 30, 18, 2086-2090.
146
2.2.2. Résultats expérimentaux
2.2.2.1. Essais préliminaires
Afin d’étudier la réaction d’hydrophosphination d’alcynes dirigée par liaison hydrogène, nous avons
choisi comme substrat modèle le phénylacétylène 12a et la diphénylphosphine 13 (figure 2.60).
L’éthylène glycol, à l’origine de la cis-adition dans un procédé d’hydroamination d’alcynes (cf figure
2.59b),198 a été le premier solvant testé pour l’hydrophosphination. Dans l’hypothèse d’une évolution
de la réaction similaire à celle observée, le produit majoritaire attendu serait la phosphine vinylique E
14a au détriment du le diastéréosimère Z 15a.
Pour les conditions réactionnelles, nous avons opté pour une température de réaction à 150°C,
identique à celle de l’hydroamination, ainsi qu’une concentration de 2M par rapport à 12a. Une
atmosphère inerte a également été privilégiée afin d’éviter l’oxydation de la phosphine. Anticipant une
bonne nucléophilicité de la diphénylphosphine 13, seul un léger excès de cette dernière a été engagé
(1,1 equiv). Après 4h de réaction, un rendement RMN de 98% a été obtenu en phosphine vinylique E
14a sans que nous n’observions la formation du diastéréoisomère Z 15a (figure 2.61).
147
Différents solvants ont été testés comme le DMF, le DMSO, le NMP, le DMA, le toluène et le dioxane,
donnant par contre lieu à la formation majoritaire de 15a par rapport à 14a (table 2.9, entrée 2). Le
butanol a été essayé mais la diastéréosélectivé est là encore inversé à celle de la réaction de l’éthylène
glycol (entrée 3). L’écart entre les deux hydroxyles portés par le glycol semble avoir une influence sur
la sélectivité. Alors que le diethylène glycol, le triéthylène glycol et le polyétylène glycol 400 ont donné
une majorité de Z (entrée 4 à 6), le propane-1,3-diol a permis de retrouver la E-sélectivité avec
toutefois un plus faible rendement qu’avec l’éthylène glycol (entrée 7). Un test sans solvant
additionnel a été effectué comme dans le cas des travaux du groupe d’Alonso178 et un résultat similaire
a été obtenu avec l’obtention majoritaire du diastéréosiomère Z 15a (entrée 8).
Entrée[a] Solvant Rendements (%) [b] de 14a Rendements (%) [b] de 15a
3 BuOH 25 71
4 Diéthylène glycol 35 60
5 Triéthylène glycol 25 75
7 Propane-1,3-diol 70 0
8 / 10 90
a) Conditions de réaction : 12a (0,5 mmol), 13 (0,55 mmol) et le solvant (0,25 mL) à 150°C pendant 4h sous azote ; b) rendement
RMN ; c) rendement isolé.
148
Nous avons ensuite examiné l’influence de la température réactionnelle, dans les meilleures
conditions précédemment décrites. Alors qu’à 150°C l’isomère 15a n’est pas observé, une baisse de la
température favorise sa formation et il devient même majoritaire à 130°C (table 2.10, entrée 2 à 4).
Un phénomène similaire est observé également à température plus élevée (entrée 5). Il est à noter
qu’une diminution du temps de réaction à 2h dans les conditions standards permet d’obtenir 14a avec
un bon rendement mais non quantitatif (entrée 6).
Entrée[a] Température (°C) Rendements (%) [b] de 14a Rendements (%) [b] de 15a
1 150 98 0
2 140 80 16
3 130 42 57
4 120 40 60
5 160 25 75
6[c] 150 78 0
a) Conditions de réaction : 12a (0,5 mmol), 13 (0,55 mmol) et le solvant (0,25 mL) à 150°C pendant 4h ; b) rendement RMN ; c)
La réaction s’est déroulée sur 2h.
Sur la figure ci-dessous sont reporté les conditions optimales qui seront utilisées pour la suite de
l’étude :
149
2.2.2.2. Champs d’application de la méthode
Différents alcynes terminaux aromatiques ont été engagés dans les conditions optimales de la
méthode. Les différentes positions d’un groupement méthyl ortho (12b), méta (12c), para (12d) sur
l’aromatique de l’alcyne ont donné d’excellents rendements (figure 2.63, 14b-d). La longueur d’une
chaine alkyle (12e-g), ou le dégrée de substitution d’un carbone (12h-i) en para, n’ont eu aucune
influence sur le rendement (14h-i). D’autres groupes électrodonneurs ont été essayés comme un p-
OMe (12j), un o-OMe (12k) et un p-SMe (12l) et ont conduit aux produits avec de très bon rendement
(14j-l). La réaction est tolérante envers des halogènes tels que le p-fluoro, et le p-bromo (14m-n). Un
alcyne porteur d’un aromatique di méta substitué (12o), d’un 2-napthyl (12p) ou d’un 3-pyrdyle(12q)
a conduit aux produits d’hydrophosphinations correspondants avec de très bon rendement (14o-q).
Nous avons ensuite tenté d’étendre le champ d’application à des alcynes terminaux aliphatiques en
engageant notamment le n-octyne (12r). Malheureusement, aucun produit d’hydrophosphination n’a
été observé (figure 2.64).
150
Figure 2. 64 : Test réalisé avec le n-octyne 12r.
Des alcynes internes ont alors été testés. A partir du 1-phénylpropyne (12s), le produit
d’hydrophosphination 14s (figure 2.65) a été obtenu avec un rendement modéré dans les conditions
optimales. De même, la phosphine vinylique 14t a été obtenue à partir du 3-phényl-2-propyne-1-ol
(12t) avec un rendement isolé modéré malgré un bon taux de formation en RMN.
a) Rendement RMN.
Alors que les phosphines vinyliques n’avaient jusqu’à présent pas subi de dégradation au cours de la
réaction, du traitement ou de la purification, les molécules obtenus à partir des alcynes 12u et 12v ont
été isolés après purification sous forme de mélanges entre la phosphine vinylique (figure 2.66, 14u-v)
et l’oxyde correspondant (16u-v). Ces produits sont probablement trop sensibles pour être purifiés sur
colonne à l’air ambiant.
151
Le diphénylactylène (12w), engagé dans nos conditions, n’a pas permis d’obtenir le produit
d’hydrophosphination 14w (figure 2.67).
Il faut noter que nous avons tenté d’appliquer les conditions optimales avec l’oxyde de
diphénylphosphine 17. Toutefois, aucun produit d’hydrofonctionnalisation 16a n’a été observé quand
il a été engagé avec 12a (figure 2.68).
Pour montrer la robustesse de cette méthode, une montée en échelle a été envisagée. En passant
de 0,5 mmol à 10 mmol des réactifs, un rendement similaire est obtenu à partir du phénylacétylène
12a et de la diphénylphosphine 13 (figure 2.69).
152
2.2.2.3. Proposition mécanistique
Notre avons basés notre proposition de mécanisme sur les études mécanistiques réalisés auparavant
sur l’hydroamination d’alcynes avec un système similaire.198 Nous avons par ailleurs écarté le
mécanisme par voie radicalaire dans la mesure ou les expériences avec des piégeurs de radicaux
(tempo, 1,2-diphénylthène ou Galvinoxyl) n’ont pas inhibé la réaction.
Lors de l’étude mécanistique sur l’hydroamination,198 la présence des protons de l’éthylène glycol
s’est révélée indispensable pour obtenir un bon rendement (figure 2.71).
Figure 2. 71 : Etude mécanistique lors de l’hydroamination d’alcynes avec différent solvants protiques
ou aprotiques.
Des études de mécanismes par calculs DFT sont en cours, réalisées en collaboration avec le Dr. Jean-
Marc Soutiropoulos.
153
2.2.3. Conclusion et perspectives
Alors que les synthèses de phosphines vinyliques réalisées en absence de catalyse métallique ont
conduit majoritaire au diastéréoisomère Z, et que le diastéréoisomère E n’a été obtenu qu’en présence
de complexe métallique complexe et couteux, nous sommes parvenus à développer une méthode
simple et économique sans catalyse métallique et avec de très bons rendements afin de synthétiser
des phosphines vinylique E (figure 2.72). En outre, notre méthode demeure efficace à plus grandes
échelles.
199
Exemples de revues traitant de l’hydrothiolation d’alcynes : a) R. Castarlenas, A. Di Giuseppe, J. J. Pérez-
Torrente, L. A. Oro, Angew. Chem. Int. Ed. 2013, 52, 1, 211-22 ; b) N. V. Orlov, ChemistryOpen, 2015, 4, 6, 682-
697.
200
Recents exemples d’hydrothiolation d’alcynes : S. S. Zalesskiy, N. S. Shlapakov, V. P. Ananikov, Chem. Sci. 2016,
7, 6740-6745 ; b) H. Wang, Q. Lu, C-W. Chiang, Y. Luo, J. Zhou, G. Wang, A. Lei, Angew. Chem. Int. Ed.56, 2, 595-
599; c) S. Kaur, G. Zhao, E. Bush, T. Wang, Org. BIomol. Chem. 2018, 17, 1955-1961; d) J. V. Burykina, N. S.
Shlapakov, E. G. Gordeev, B. König, V. P. Ananikov Chem. Sci. 2020¸ 11, 10061-10070.
154
Nous pourrions également envisager d’engager d’autres types de liaison triple, afin de réaliser une
hydrophosphination de nitrile. Cela pourrait aboutir soit à des N-phosphenylimines201a soit à des
phosphinoketimines (figure 2.74).201b
All reactions were performed in oven-dried Schlenk flasks under nitrogen atmosphere. Unless
otherwise mentioned, all reagents were purchased from commercial sources and were used without
further purification and weighed in air without precautions. The solvents were distilled over
Na/benzophenone or CaH2.
1
H, 1H{19F}, 13C{1H}, 13C{1H}{19F}, 19F{1H} NMR and APT and NOESY spectra were recorded with a Bruker
AC-400 MHz spectrometer in CDCl3 or acetone-d6, and the residual solvent protons (7.26 for 1H) or
carbons (77.16 for 13C) were used as internal references. Chemical shifts (δ) are reported in parts per
million (ppm), and the coupling constants (J) are reported in Hertz (Hz). The following abbreviations
are used: s, singlet; d, doublet; dd, doublet of doublets; dt, doublet of triplets; t, triplet; hept,
heptuplet; and m, multiplet. A TOF-type mass analyzer was used for the HRMS measurements.
Electrospray ionization (ESI) high-resolution mass spectra were recorded on a Waters SYNAPT G2-S
(SN: UEB205) high-definition mass spectrometer in the positive ion mode from 100 to 1500 Da.
Products were dissolved in either MeOH or a basic aqueous solution, depending on the case, and were
introduced directly into the spectrometer. The capillary voltage was 3000 V, and the cone voltage was
30 V. The source and desolvation temperatures were 100 and 150 °C respectively. The data were
reprocessed by the Masslynx 4.1 software.
201
Exemples d’hydrophosphination de nitriles : a) A. Maraval, K. Owsianik, D. Arquier, A. Igau, Y. Coppel, B.
Donnadieu, M. Zablocka, J-P. Majoral, Eur. J. Inorg. Cem. 2003, 5, 960-968 ; b) K. J. L. Paciorek, J.H Nakahara, R.H.
Kratzer, J. Fluorine Chem. 1985, 30, 3, 289-295.
155
2.2.4.2 Ynamide synthesis
Step (1): In a round bottom flask, AgNO3 (10 mol%) was added to a solution of terminal alkyne (1.0
equiv) in acetone (0.4 M). Then, NBS (1.2 equiv) was added portionwise and the mixture was stirred
for 3 hours at room temperature. The solvent was removed under vacuum. The crude mixture was
diluted in hexane, passed through a short celite plug and the solvent was removed under vacuum to
obtain the corresponding bromo alkyne.
Step (2): To a flame-dried Schlenk tube backfilled with N2 was added CuSO4.5H2O (10 mol%),
phenanthroline (20 mol%), carbamate or sulfonamide (1.0 equiv) and K2CO3 (2.0 equiv). Then, toluene
(1 M) was added followed by the bromo alkyne (1.2 equiv). The mixture was stirred for 12 hours at 85
°C and was allowed after to reach room temperature. The mixture was diluted in EtOAc, passed
through a celite plug and the solvent was removed under vacuum. The crude mixture was purified with
silica gel column chromatography (n-hexane/EtOAc) to obtain the corresponding ynamide. All spectral
data correspond to those given in the literature. 202
202
H. J. Yoo, S. W. Youn, Org. Lett. 2019, 21, 9, 3422-3426.
156
2.2.4.3. General procedure
General procedure A:
In a flame-dried Schlenk tube of appropriate size was added the copper catalyst (5 mol%) under a
stream of nitrogen. After a vacuum and backfill cycle with nitrogen, toluene (1 M) was then added,
followed by the ynamide (2.0 equiv, 0.4 mmol) and then the thiol (1.0 equiv, 0.2 mmol), when liquids.
If the ynamide is solid, it is introduced at the beginning, simultaneously with the catalyst. The addition
of the thiol immediately changed the color of the reaction mixture. The mixture was stirred at 25 °C
for 1 hour. Water was then added in the mixture and the product was extracted with CH2Cl2. The
organic layer was dried over MgSO4, filtered and concentrated under vacuum. The crude mixture was
purified by silica gel column chromatography (n-hexane/Et2O) to obtain the corresponding
hydrothiolation product.
General procedure B:
In a flame-dried Schlenk tube of appropriate size was added the copper catalyst (10 mol%), CsF (2
equiv, 0.5 mmol) and arylboronic acid (2.0 equiv, 0.5 mmol) under a stream of nitrogen. After a vacuum
and backfill cycle with nitrogen, acetonitrile (0.5 M) was then added, followed by the ynamide (2.0
equiv, 0.4 mmol). If the ynamide is solid, it is introduced at the beginning, simultaneously with the
catalyst. The mixture was stirred at 70 °C for 16 hour. Water was then added in the mixture and the
product was extracted with CH2Cl2. The organic layer was dried over MgSO4, filtered and concentrated
under vacuum. The crude mixture was purified by silica gel column chromatography (n-hexane/EtOAc)
to obtain the corresponding hydrothiolation product.
General procedure C:
In a flame-dried Schlenk tube of appropriate size was added the alkyne (1 equiv, 0.5 mmol), when it is
solid, under a stream of nitrogen. After a vacuum and backfill cycle with nitrogen, ethylene glycol (2
M) was then added, followed by the alkyne (1.0 equiv, 0.5 mmol), when it is liquid, and
diphenylphosphine (1.1 equiv, 0.55 mmol). The mixture was stirred at 150 °C for 4 hours and was
allowed to cool down to room temperature after. Toluene was then added in the mixture, washed with
ethylene glycol and the product was extracted. The organic layer was concentrated under vacuum. The
crude mixture was purified by silica gel column chromatography (n-hexane/EtOAc) to obtain the
corresponding hydrophosphination product.
157
2.2.4.4. Characterization data
3aa
(E)-3-(2-phenyl-2-(p-tolylthio)vinyl)oxazolidin-2-one
The reaction of 3-(phenylethynyl)oxazolidin-2-one (1a, 0.5 mmol) with 4-methylthiophenol (2a, 0.25
mmol) according to the general procedure A afforded the corresponding hydrothiolation compound
3aa as a white solid (46.8 mg, 60%). 1H NMR (400 MHz, Acetone-d6): δ 7.46 (m, 2H), 7.40 (m, 2H), 7.36
(m, 1H), 7.28 (m, 1H), 7.22 (m, J = 8.5 Hz, 2H), 6.87 (s, 1H) 4.21 (dd, J = 8.8, 7.0 Hz, 2H), 3.80 (dd, J = 8.9,
7.1 Hz, 2H), 2.35 (s, 3H). 13C{1H} NMR (101 MHz, Acetone-d6): δ 154.5, 138.0, 135.2, 131.3, 130.5, 130.0,
129.9, 128.7, 128.5, 128.3, 127.9, 62.0, 44.8, 20.2. HRMS (ESI) m/z: [M+H]+ Calcd for
C18H17NO2S 312.1053, found 312.1050.
3ab
(E)-3-(2-phenyl-2-(o-tolylthio)vinyl)oxazolidin-2-one
The reaction of 3-(phenylethynyl)oxazolidin-2-one (1a, 0.5 mmol) with 2-methylthiophenol (2b, 0.25
mmol) according to the general procedure A afforded the corresponding hydrothiolation compound
3ab as a white solid (32.7 mg, 42%). 1H NMR (400 MHz, Acetone-d6): δ 7.53-7.51 (m, 1H), 7.46-7.44 (m,
, 1H), 7.38-7.34 (m, 2H), 7.33-7.25 (m, 3H), 7.24-7.19 (m, 1H), 6.83 (s, 1H), 4.24-4.20 (m, 2H), 3.80 –
3.76 (m, 2H), 2.50 (s, 1H). 13C{1H} NMR (101 MHz, Acetone-d6): δ 154.5, 139.5, 135.2, 132.5 131.1,
130.8, 130.6, 129.5, 128.5, 128.3, 128.3, 127.92, 126.6, 62.0, 44.8, 19.7. HRMS (ESI) m/z: [M+H]+ Calcd
for C18H17NO2S 312.1103, found 312.1104.
158
3ac
(E)-3-(2-((4-methoxyphenyl)thio)-2-phenylvinyl)oxazolidin-2-one
The reaction of 3-(phenylethynyl)oxazolidin-2-one (1a, 0.5 mmol) with 4-methoxylthiophenol (2c, 0.25
mmol) according to the general procedure A afforded the corresponding hydrothiolation compound
3ac as a white solid (48.4 mg, 59%). 1H NMR (400 MHz, Acetone-d6): δ 7.50 – 7.42 (m, 4H), 7.38 – 7.33
(m, 2H), 7.28 (m, 1H), 7.02 – 6.94 (m, 2H), 6.81 (s, 1H), 4.21 (dd, J = 8.6, 7.2 Hz, 2H), 3.84 (s, 3H), 3.79
(dd, J = 8.6, 7.2 Hz, 2H). 13C{1H} NMR (101 MHz, Acetone-d6): δ 160.2, 154.5, 135.2, 134.0, 131.2, 129.3,
128.5, 128.3, 127.8, 122.0, 114.9, 62.4, 54.8, 44.8. HRMS (ESI) m/z: [M+H]+ Calcd for
C18H17NO3S 328.1002, found 328.1004.
3ad
(E)-3-(2-((4-bromophenyl)thio)-2-phenylvinyl)oxazolidin-2-one
The reaction of 3-(phenylethynyl)oxazolidin-2-one (1a, 0.5 mmol) with 4-bromothiophenol (2d, 0.25
mmol) according to the general procedure A afforded the corresponding hydrothiolation compound
3ad as a white solid (38.6 mg, 41%). 1H NMR (400 MHz, Acetone-d6): δ 7.59 – 7.55 (m, 2H), 7.51 – 7.47
(m, 2H), 7.46 – 7.42 (m, 2H), 7.40 – 7.35 (m, 2H), 7.33 – 7.29 (m, 1H), 6.97 (s, 1H), 4.33 – 4.28 (m, 2H),
3.88 – 3.83 (m, 2H). 13C{1H} NMR (101 MHz, Acetone-d6): δ 154.4, 135.0, 132.6, 132.3, 132.2, 132.0,
128.5, 128.5, 128.25, 121.18, 62.3, 45. HRMS (ESI) m/z: [M+H]+ Calcd for C17H14BrNO2S 376.0013, found
376.005.
159
3ae
(E)-3-(2-((4-chlorophenyl)thio)-2-phenylvinyl)oxazolidin-2-one
The reaction of 3-(phenylethynyl)oxazolidin-2-one (1a, 0.5 mmol) with 4-chlorothiophenol (2e, 0.25
mmol) according to the general procedure A afforded the corresponding hydrothiolation compound
3ae as a white solid (29 mg, 35%). 1H NMR (400 MHz, Acetone-d6): δ 1H NMR (400 MHz, Acetone) δ
7.53 – 7.47 (m, 4H), 7.45 – 7.41 (m, 2H), 7.40 – 7.35 (m, 2H), 7.33 – 7.29 (m, 1H), 6.96 (s, 1H), 4.32 –
4.28 (m, 2H), 3.88 – 3.82 (m, 2H). 13C{1H} NMR (101 MHz, Acetone-d6): δ 154.6, 135.0, 132.4, 132.4,
132.1, 131.6, 129.4, 128.6, 128.5, 128.2, 127.1, 62.2, 45.0. HRMS (ESI) m/z: [M+H]+ Calcd for
C17H14ClNO2S 332.0507, found 332.0508.
3af
(E)-3-(2-((4-fluorophenyl)thio)-2-phenylvinyl)oxazolidin-2-one
The reaction of 3-(phenylethynyl)oxazolidin-2-one (1a, 0.5 mmol) with 4-fluorohiophenol (2f, 0.25
mmol) according to the general procedure A afforded the corresponding hydrothiolation compound
3af as a yellow oil (46.5 mg, 59%). 1H NMR (400 MHz, Acetone-d6): 1H NMR (400 MHz, Acetone) : δ
7.60 – 7.54 (m, 2H), 7.49 – 7.45 (m, 2H), 7.39 – 7.34 (m, 2H), 7.31 – 7.27 (m, 1H), 7.22 – 7.16 (m, 2H),
6.92 (s, 1H), 4.30 – 4.23 (m, 2H), 3.86 – 3.79 (m, 2H). 13C{1H} NMR (101 MHz, Acetone-d6) : δ 162.6 (d,
J = 246.3 Hz), 154.5, 135, 133.6 (d, J = 8.5 Hz), 131.3, 129.6, 128.5 (d, J = 9.1 Hz), 128.1, 127.7 (d, J = 3.2
Hz), 116.3 (d, J = 22.3 Hz), 62.2, 44.9. 19F{1H} NMR (377 MHz, Acetone-d6): δ -116.80. HRMS (ESI) m/z:
[M+H]+ Calcd for C17H14FNO2S 316.0806, found 316.0805.
160
3ag
(E)-3-(2-((pentafluorophenyl)thio)-2-phenylvinyl)oxazolidin-2-one
The reaction of 3-(phenylethynyl)oxazolidin-2-one (1a, 0.5 mmol) with pentafluorohiophenol (2g, 0.25
mmol) according to the general procedure A afforded the corresponding hydrothiolation compound
3ag as a yellow oil (46.5 mg, 59%). 1H NMR (400 MHz, Acetone-d6): δ 1H NMR (400 MHz, Acetone) δ
7.49 – 7.47 (m, 2H), 7.43 – 7.31 (m, 3H), 7.17 (s, 1H), 4.48 – 4.44 (m, 2H), 3.99 – 3.95 (m, 2H). 13C {1H,
19
F} NMR (101 MHz, Acetone-d6) : δ 154.66, 142.65, 135.67, 134.08, 129.49, 128.90, 128.72, 128.49,
127.44, 125.17, 106.11, 62.47, 44.39. 19F{1H} NMR (377 MHz, Acetone-d6): δ -133.51, -152.82, -163.21.
HRMS (ESI) m/z: [M+H]+ Calcd for C17H11F5NO2S 388.0425, found 388.0424.
3ah
(E)-3-(2-(benzylthio)-2-phenylvinyl)oxazolidin-2-one
The reaction of 3-(phenylethynyl)oxazolidin-2-one (1a, 0.5 mmol) with benzylmercaptan (2h, 0.25
mmol) according to the general procedure A afforded the corresponding hydrothiolation compound
3ah as a brown oil (21.1 mg, 27%). 1H NMR (400 MHz, Acetone-d6): δ 7.47 – 7.43 (m, 2H), 7.41 – 7.32
(m, 6H), 7.32 – 7.25 (m, 2H), 6.73 (s, 1H), 4.40 (dd, J = 8.7, 7.2 Hz, 2H), 4.03 (s, 2H), 3.81 (dd, J = 8.7, 7.2
Hz, 2H). 13C{1H} NMR (101 MHz, Acetone-d6): δ 154.8, 138.0, 135.1, 131.6, 129.0, 128.6, 128.4, 128.1,
127.9, 127.1, 62.3, 44.8, 36.9. HRMS (ESI) m/z: [M+H]+ Calcd for C18H17NO2S 312.1053, found 312.1047.
161
3ai
(E)-3-(2-(cyclohexylthio)-2-phenylvinyl)oxazolidin-2-one
The reaction of 3-(phenylethynyl)oxazolidin-2-one (1a, 0.5 mmol) with cyclohexylthiol (2i 0.25 mmol)
according to the general procedure A afforded the corresponding hydrothiolation compound 3ai as
colorless liquid (28.1 mg, 37%). 1H NMR (400 MHz, Acetone-d6): δ 7.27 (d, J = 7.6 Hz, 2H), 7.19 (t, J =
7.6 Hz, 2H), 7.11 (t, J = 7.3 Hz, 1H), 6.66 (s, 1H), 4.42 – 4.31 (m, 2H), 3.89 – 3.78 (m, 2H), 2.90 – 2.79 (m,
1H), 1.61 (m, 2H), 1.52 – 1.39 (m, 1H), 1.33 – 1.07 (m, 7H). 13C{1H} NMR (101 MHz, Acetone-d6): δ 154.6,
135.3, 132.6, 129.9, 128.5, 128.2, 127.8, 62.3, 45.0, 44.1, 33.0, 25.6, 25.5. HRMS (ESI) m/z: [M+H]+
Calcd for C23H24NO2S2 304.1366, found 304.1368.
3ba
(E)-3-(2-(4-methoxyphenyl)-2-(p-tolylthio)vinyl)oxazolidin-2-one
162
3da
(E)-N-benzyl-N-(2-phenyl-2-(p-tolylthio)vinyl)methanesulfonamide
3dk
Methyl (E)-2-((2-(N-benzylmethylsulfonamido)-1-phenylvinyl)thio)acetate
163
3ek
Methyl (E)-2-((2-((N-benzyl-4-methylphenyl)sulfonamido)-1-phenylvinyl)thio)acetate
3fk
Methyl (E)-2-((2-((4-methyl-N-phenylphenyl)sulfonamido)-1-phenylvinyl)thio)acetate
164
3gk
Methyl E)-2-((2-((N,4-dimethylphenyl)sulfonamido)-1-phenylvinyl)thio)acetate
4ha
3-(3-oxo-1-(p-tolylthio)oct-1-en-1-yl)oxazolidin-2-one
The reaction of 3-(oct-1-yn-1-yl)oxazolidin-2-one (1e, 0.25 mmol) with 4-methylthiophenol (2a, 0.25
mmol) according to a modified procedure A (a 1:1 ratio of the ynamide and thiophenol derivative)
afforded a mixture of E/Z isomers of the corresponding hydrothiolation compound 4ea as a colorless
liquid (51.6 mg, 62%, dr : 70:30).
(E)-4ea: 1H NMR (400 MHz, Acetone-d6): δ 7.13 (d, J = 7.5 Hz, 2H), 7.01 (d, J = 7.9 Hz, 2H), 5.85 (t, J =
7.1 Hz, 1H), 4.07 (t, J = 7.8 Hz, 2H), 3.57 (t, J = 7.8 Hz, 2H), 2.17 (s, 3H), 2.03 (q, J = 7.3 Hz, 2H), 1.12-
1.20 (m, 6H), 0.72-0.78 (m, 3H). 13C NMR (101 MHz, Acetone-d6): δ 155.1, 137.0, 136.3, 129.8, 129.6,
127.3, 62.2, 45.0, 31.6, 22.4, 20.1, 13.4.
(Z)-4ea: 1H NMR (400 MHz, Acetone-d6): δ 7.11 (d, J = 7.1 Hz, 2H), 7.02 (d, J = 7.7 Hz, 2H), 6.03 (t, J =
7.6 Hz, 1H), 3.98 (t, J = 7.9 Hz, 2H), 3.57 (t, J = 7.9 Hz, 2H), 2.30 (q, J = 6.9 Hz, 2H), 2.17 (s, 3H), 1.13-
1.19 (m, 6H), 0.72-0.77 (m, 3H). 13C NMR (101 MHz, Acetone-d6): δ 153.9, 136.7, 135.2, 129.9, 129.8,
129.1, 127.8, 61.4, 45.3, 31.3, 22.2, 20.0, 13.3.
HRMS (ESI) m/z: [M+H]+ Calcd for C18H23NO3S 304.1366, found 304.1368.
165
6aa
3-(2,2-diphenylvinyl)oxazolidin-2-one
The reaction of 3-(phenylethynyl)oxazolidin-2-one (1a, 0.5 mmol) with phenylbronoic acid (5a, 0.5
mmol) according to the general procedure B afforded the corresponding hydroarylation compound
6aa as a white solid (79.4 mg, 60%) 1H NMR (400 MHz, CDCl3) δ 7.34 – 7.25 (m, 3H), 7.22 – 7.08 (m,
7H), 7.07 (s, 1H), 4.15 – 4.08 (m, 2H), 3.10 – 3.02 (m, 2H). 13C NMR (101 MHz, CDCl3): δ 157.30, 140.89,
138.06, 130.91, 128.28, 127.86, 127.08, 126.16, 122.46, 62.46, 45.01. Data corresponding to the
literature. 203
14a
(E) diphenyl(styryl)phosphine
The reaction of phenylacetylene (12a, 0.5 mmol) with diphenylphosphine (13, 0.55 mmol) according
to the general procedure C afforded the corresponding hydrophosphination compound 14a (141.1 mg,
98%) 1H NMR (400 MHz, CDCl3): δ 7.30-7.39 (m, 9H), 7.46-7.51 (m, 6H), 6.96-6.99 (d, J = 10.8 Hz, 2H).
13
C NMR (101 MHz, CDCl3) : δ 143.7-144 (d, J = 30.6 Hz), 138.2-138.3 (d, J= 9.4 Hz), 137-137.1 (d, J = 13
Hz), 133-133.2 (d, J = 18.9 Hz), 132.7-132.9 (d, J = 18.8 Hz), 131.4-131.5 (d, J = 10 Hz), 128.6-128.7 (m),
128.5, 126.9, 126.7-126.8 (d, J = 11.3 Hz). 31P (162MHz, CDCl3): δ -11.6. Data corresponding to the
literature.189
203
Y. Liu, C-M. Paark, Angew. Chem. Int. Ed. 2011, 50, 30, 7333-7336.
166
14b
(E) diphenyl(4-methylstyryl)phosphine
The reaction of 4-methylphenylacetylene (12b, 0.5 mmol) with diphenylphosphine (13, 0.55 mmol)
according to the general procedure C afforded the corresponding hydrophosphination compound 14b
(133.03 mg, 88%) 1H NMR (400 MHz, CDCl3): δ 7.35-7.39 (m, 4H), 7.24-7.27 (m, 8H), 7.15-7.17 (d, J =
7.9 Hz, 2H), 6.86-7.01 (m, 2H), 2.26 (s, 3H). 13C NMR (101 MHz, CDCl3): δ 143.9-144.2 (d, J = 31.8 Hz),
138.6, 138.4-138.5 (d, J = 9.4 Hz), 134.3-134.4 (d, J = 13.6 Hz), 133-133.1 (d, J = 10.5 Hz), 129.4, 128.6,
128.5-128.6 (d, J = 6.8 Hz), 126.9, 125.4-125.5 (d, J = 10.5 Hz), 21.3.31P (162MHz, CDCl3): δ -11.7. Data
corresponding to the literature.189
14c
(E) diphenyl(3-methylstyryl)phosphine
The reaction of 3-methylphenylacetylene (12c, 0.5 mmol) with diphenylphosphine (13, 0.55 mmol)
according to the general procedure C afforded the corresponding hydrophosphination compound 14b
(139.1 mg, 92%) 1H NMR (400 MHz, CDCl3): δ 7.36-7.4 (m, 4H), 7.27-7.29 (m, 6H), 7.13-7.19 (m, 3H),
7.01-7.03 (d, J = 6.8 Hz, 1H), 6.83-6.86 (d, J = 10.9 Hz, 2H), 2.27 (s, 3H). 13C NMR (101 MHz, CDCl3): δ
139.9-144.2 (d, J = 30.4 Hz), 138.3, 138.2, 136.9-137 (d, J = 13.2 Hz), 133-133.2 (d, J = 18.8 Hz), 132.7-
132.8 (d, J = 19 Hz), 131.9, 128.6-128.7 (d, J = 13 Hz), 128.5-128.6 (d, J = 7 Hz), 127.5, 126.3-126.4 (d, J
= 10.3 Hz), 124.1, 21.4.31P (162MHz, CDCl3): δ -11.6. HRMS (ESI) m/z: [M+H]+ Calcd for C21H19P
303.1223, found 303.1224.
14d
(E) diphenyl(2-methylstyryl)phosphine
The reaction of 3-methylphenylacetylene (12c, 0.5 mmol) with diphenylphosphine (13, 0.55 mmol)
according to the general procedure C afforded the corresponding hydrophosphination compound 14c
(136.1 mg, 90%) 1H NMR (400 MHz, CDCl3): δ 7.56-7.58 (m, 1H), 7.47-7.51 (m, 4H), 7.35-7.38 (m, 5H),
7.14-7.24 (m, 4H), 6.83-6.89 (dd, J = 17Hz, J = 8 Hz, 1H), 2.23 (s, 3H).13C NMR (101 MHz, CDCl3): δ 141.8,
142.1 (d, J = 31.5 Hz), 138.3-138.4 (d, J = 9.3 Hz), 136.2-136.3 (d, J = 13 Hz), 135.9, 133-133.2 (d, J =
18.8 Hz), 131.4-131.5 (d, J = 9.9 Hz), 130.5, 128.5-128.7 (t, J = 7 Hz), 128.4, 128.1-128.2 (d, J = 10.8 Hz),
126.2, 125.8, 19.7.31P (162MHz, CDCl3): δ -11.3. HRMS (ESI) m/z: [M+H]+ Calcd for C21H19P 303.1224,
found 303.1224.
167
14e
(E) diphenyl(4-methylstyryl)phosphine
The reaction of 4-ethylphenylacetylene (12e, 0.5 mmol) with diphenylphosphine (13, 0.55 mmol)
according to the general procedure C afforded the corresponding hydrophosphination compound 14e
(147.1 mg, 93%) 1H NMR (400 MHz, CDCl3): δ 7.47-7.51 (m, 4H), 7.36-7.42 (m, 8H), 7.19-7.21 (d, J= 8.1
Hz, 2H), 6.88-7.03 (m, 2H), 2.64-2.7 (q, J = 7.6 Hz, 2H), 1.24-1.28 (t, J = 7.6 Hz, 3H). 13C NMR (101 MHz,
CDCl3): δ 145, 143.9-144.3 (d, J = 31.8 Hz), 138.4-138.5 (d, J = 9.4 Hz), 134.5-134.6 (d, J = 13.6 Hz), 133-
133.2 (d, J = 18.8 Hz), 128.7, 128.5-128.6 (d, J = 6.7 Hz), 128.2, 126.9, 125.4-125.5 (d, J = 10.4 Hz), 28.7,
15.6. 31P (162MHz, CDCl3): δ -11.6. HRMS (ESI) m/z: [M+H]+ Calcd for C22H21P 317.1381, found 317.1381.
14f
(E) diphenyl(4-propylstyryl)phosphine
The reaction of 4-propylphenylacetylene (12f, 0.5 mmol) with diphenylphosphine (13, 0.55 mmol)
according to the general procedure C afforded the corresponding hydrophosphination compound 14f
(155.3 mg, 94%) 1H NMR (400 MHz, CDCl3): δ 7.44-7.49 (m, 4H), 7.34-7.39 (m, 8H), 7.15-7.17 (d, J = 8.1
Hz, 2H), 6.86-7 (m, 2H), 2.57-2.61 (m, 2H), 1.59-1.67 (m, 2H), 0.93-0.95 (t, J = 7.3 Hz, 3H).13C NMR (101
MHz, CDCl3): δ 144-144.3 (d, J = 31.8 Hz), 143.5, 138.4-138.4 (d, J = 8.5 Hz), 134.5-134.6 (d, J = 13.7 Hz),
133-133.2 (d, J = 18.8 Hz), 132.6-132.8 (d, J = 18.7 Hz), 131.4-131.5 (d, J = 9.9 Hz), 128.7-128.8 (d, J =
14.8 Hz), 128.5-128.6 (d, J = 6.8 Hz), 126.8, 37.8, 24.5, 13.8.31P (162MHz, CDCl3): δ -11.6. HRMS (ESI)
m/z: [M+H]+ Calcd for C23H23P 331.1537, found 331.1537.
14g
(E) diphenyl(4-butylstyryl)phosphine
The reaction of 4-butylphenylacetylene (12g, 0.5 mmol) with diphenylphosphine (13, 0.55 mmol)
according to the general procedure C afforded the corresponding hydrophosphination compound 14g
(166.8 mg, 97%) 1H NMR (400 MHz, CDCl3): δ 7.46-7.5 (m, 4H), 7.35-7.4 (m, 8H), 7.16-7.18 (d, J = 8 Hz,
2H), 6.87-7.02 (m, 2H), 2.58-2.64 (m, 2H), 1.61-1.69 (m, 2H), 1.29-1.35 (m, 2H), 0.9-0.98 (m, 3H). 13C
NMR (101 MHz, CDCl3): δ 143.5, 138.4-138.5 (d, J = 9.3 Hz), 144-144.3 (d, J = 31.8 Hz), 134.5-134.6 (d,
J = 13.6 Hz), 132.9-133.2 (d, J = 18.8 Hz), 132.7-132.8 (d, J = 18.8 Hz), 128.6-128.8 (d, J = 16.9 Hz), 128.5-
128.6 (d, J = 6.8 Hz), 126.8, 125.3-125.4 (d, J = 10.3 Hz), 37.8, 26.9, 24.5, 13.8.31P (162MHz, CDCl3): δ -
11.6. HRMS (ESI) m/z: [M+H]+ Calcd for C24H25P 345.1694, found 345.1694.
168
4h
(E) diphenyl(4-isopropylstyryl)phosphine
The reaction of 4-isopropylphenylacetylene (12h, 0.5 mmol) with diphenylphosphine (13, 0.55 mmol)
according to the general procedure C afforded the corresponding hydrophosphination compound 14h
(152 mg, 92%) 1H NMR (400 MHz, CDCl3): δ 7.45-7.49 (m, 4H), 7.35-7.41 (m, 8H), 7.2-7.22 (d, J = 8.1 Hz,
2H), 6.86-7.01 (m, 2H), 2.88-2.95 (m, 1H), 1.25-1.26 (d, J = 6.9 Hz, 6H). 13C NMR (101 MHz, CDCl3): δ
144-144.3 (d, J = 31.8 Hz), 138.5-138.6 (d, J = 9.4 Hz), 134.7-134.8 (d, J = 13.6 Hz), 133-133.2 (d, J = 18.8
Hz), 132.7-132.9 (d, J = 18.7 Hz), 131.4-131.5 (d, J = 10 Hz), 128.7, 128.5-128.6 (d, J = 6.8 Hz), 126.8-
127 (d, J = 19.3 Hz), 125.5-125.6 (d, J = 10 Hz), 34, 24.31P (162MHz, CDCl3): δ -11.7. HRMS (ESI) m/z:
[M+H]+ Calcd for C23H23P 331.1537, found 331.1535.
14i
(E) diphenyl(4-tert-butylstyryl)phosphine
The reaction of 4-tert-butylphenylacetylene (12i, 0.5 mmol) with diphenylphosphine (13, 0.55 mmol)
according to the general procedure C afforded the corresponding hydrophosphination compound 14i
(151.4mg, 88%) 1H NMR (400 MHz, CDCl3): δ 7.24-7.49 (m, 14H), 6.86-7.02 (m, 2H), 1.32 (s, 9H). 13C
NMR (101 MHz, CDCl3): δ 151.9, 143.8-144.1 (d, J = 31.6 Hz), 138.4-138.5 (d, J = 9.4 Hz), 134.3-134.4
(d, J = 13.5 Hz), 133-133.2 (d, J = 18.8 Hz), 131.4-131.5 (d, J = 10 Hz), 128.5-128.6 (d, J = 7Hz), 126.7,
125.8, 125.6, 34.7, 31.3.31P (162MHz, CDCl3): δ -11.6. Data corresponding to the literature.189
14j
(E) diphenyl(4-methoxylstyryl)phosphine
The reaction of 4-methoxylphenylacetylene (12j, 0.5 mmol) with diphenylphosphine (13, 0.55 mmol)
according to the general procedure C afforded the corresponding hydrophosphination compound 14j
(151.2 mg, 95%) 1H NMR (400 MHz, CDCl3): δ 7.49-7.53 (m, 4H), 7.44-7.46 (m, 2H), 7.37-7.41 (m, 6H),
6.97-7.05 (dd, J = 17.1 Hz, J = 14.5 Hz, 5H), 6.9-6.92 (d, J = 8.8 Hz, 2H), 6.8-6.86 (dd, J = 17.8 Hz, J = 6.1
Hz, 1H), 3.85 (s, 3H).13C NMR (101 MHz, CDCl3): δ 160.1, 143.8-144.2 (d, J = 33.4 Hz), 138.7-138.8 (d, J
= 9.2 Hz), 132.9-133.1 (d, J = 18.7 Hz), 129.9-130 (d, J = 14.3 Hz), 128.58-128.61 (d, J = 2.8 Hz), 128.5,
128.3, 123.7-123.8 (d, J = 9.6 Hz), 114.1, 55.4. 31P (162MHz, CDCl3): δ -11.6. Data corresponding to the
literature. 189
169
14k
(E) diphenyl(3-methoxylstyryl)phosphine
The reaction of 3-methoxylphenylacetylene (12k, 0.5 mmol) with diphenylphosphine (13, 0.55 mmol)
according to the general procedure C afforded the corresponding hydrophosphination compound 14k
(151.2 mg, 90%) 1H NMR (400 MHz, CDCl3): δ 7.43-7.45 (dd, J = 7.7 Hz, J = 1.7 Hz, 1H), 7.32-7.4 (m, 5H),
7.23-7.29 (m, 6H), 7.14-7.19 (m, 1H), 6.82-6.9 (m, 2H), 6.77-6.79 (d, J = 8.4 Hz, 1H), 3.73 (s, 3H).13C
NMR (101 MHz, CDCl3): δ 157.1, 139.3-139.6 (d, J = 36 Hz), 138.8-138.9 (d, J = 9.5 Hz), 132.9-133.1 (d,
J = 21.6 Hz), 129.7, 128.52-128.53 (d, J = 1.7 Hz), 128.5, 127.3, 127-127.1 (d, J = 9.6 Hz), 126.1-126.2 (d,
J = 14.4 Hz), 120.6, 111.1, 55.5. 31P (162MHz, CDCl3): δ -11.1. HRMS (ESI) m/z: [M+H]+ Calcd for C21H19OP
319.1172, found 319.1174.
14l
(E) diphenyl(4-methylthiostyryl)phosphine
The reaction of 4-methoxylphenylacetylene (12l, 0.5 mmol) with diphenylphosphine (13, 0.55 mmol)
according to the general procedure C afforded the corresponding hydrophosphination compound 14l
(160.5 mg, 96%) 1H NMR (400 MHz, CDCl3): δ 7.44-7.48 (m, 4H), 7.35-7.38 (m, 8H), 7.2-7.21 (d, J = 8.5
Hz, 6H), 6.91-6.92 (d, J = 2.8 Hz, 1H), 6.9 (s, 1H), 2.5 (s, 3H).13C NMR (101 MHz, CDCl3): δ 143.1-143.4
(d, J = 31.3 Hz), 139.2, 138.2-138.3 (d, J = 9.4 Hz), 133.8-133.9 (d, J = 13.3 Hz), 133-133.2 (d, J = 18.9
Hz), 128.7, 128.5-128.6 (d, J = 6.8 Hz), 127.3, 126.4, 125.8-125.9 (d, J = 11.1 Hz), 15.7.31P (162MHz,
CDCl3): δ -11.4. HRMS (ESI) m/z: [M+H]+ Calcd for C21H19PS 335.0943, found 335.0945.
14m
(E) diphenyl(4-fluorostyryl)phosphine
The reaction of 4-fluorophenylacetylene (12m, 0.5 mmol) with diphenylphosphine (13, 0.55 mmol)
according to the general procedure C afforded the corresponding hydrophosphination compound 14m
(143.3 mg, 90%) 1H NMR (400 MHz, CDCl3): δ 7.41-7.48 (m, 6H), 7.35-7.37 (m, 6H), 7.01-7.05 (t, J = 8.7
Hz, 2H), 6.82-6.95 (m, 2H).13C NMR (101 MHz, CDCl3): δ 164.3, 161.9, 141.8-142.1 (dd, J = 28.8 Hz, J =
2.5 Hz), 139.2-139.4 (dd, J = 12.3 Hz, J = 7.5 Hz), 137.6-137.7 (d, J = 9.3 Hz), 133.1-133.2 (d, J = 19.1 Hz),
130.1-130.2 (d, J = 8.4 Hz), 128.9, 128.6-128.7 (d, J = 6.9 Hz), 128.5, 126.4-126.5 (d, J = 11.4 Hz), 115.5-
115.7 (d, J = 21.7 Hz).31P (162MHz, CDCl3): δ -11.6. Data corresponding to the literature.189
170
14n
(E) diphenyl(4-bromostyryl)phosphine
The reaction of 4-bromophenylacetylene (12n, 0.5 mmol) with diphenylphosphine (13, 0.55 mmol)
according to the general procedure C afforded the corresponding hydrophosphination compound 14n
(176.3 mg, 96%) 1H NMR (400 MHz, CDCl3): δ 7.29-7.48 (m, 14H), 6.79-6.98 (m, 2H). 13C NMR (101 MHz,
CDCl3): δ 141.9-142.2 (d, J = 29.3 Hz), 137.7-137.8 (d, J = 9.3 Hz), 135.9-136 (d, J = 12.5 Hz), 133.1-133.3
(d, J = 19 Hz), 131.8, 128.9, 128.6-128.7 (d, J = 6.8 Hz), 128.3, 127.8-128 (d, J = 12.4 Hz), 122.4. 31P
(162MHz, CDCl3): δ -11.4. Data corresponding to the literature. 189
14o
(E) diphenyl(3,5-dimethoxylstyryl)phosphine
The reaction of 3,5-dimethoxylphenylacetylene (12o, 0.5 mmol) with diphenylphosphine (13, 0.55
mmol) according to the general procedure C afforded the corresponding hydrophosphination
compound 14o (163.7 mg, 94%) 1H NMR (400 MHz, CDCl3): δ 7.46-7.51 (m, 4H), 7.37-7.38 (m, 6H),
6.82-6.98 (m, 2H), 6.61-6.62 (d, J = 2.2 Hz, 2H), 6.43-6.44 (t, J = 2.2 Hz, 1H), 3.81 (s, 6H).13C NMR (101
MHz, CDCl3): δ 161, 143.4-143.7 (d, J = 29.9 Hz), 139-139.1 (d, J = 12.8 Hz), 138-138.1 (d, J = 9.5 Hz),
133.1-133.3 (d, J = 19 Hz), 128.8, 128.6-128.7 (d, J = 6.8 Hz), 127.4-127.5 (d, J = 11.9 Hz), 104.9, 100.8,
55.5. 31P (162MHz, CDCl3): δ -11.6. HRMS (ESI) m/z: [M+H]+ Calcd for C22H21O2P 349.1279, found
349.1280.
14p
(E) (2-(naphthalene-2-yl)vinyl)diphenylphosphine
The reaction of 2-ethynylnaphtalene (12p, 0.5 mmol) with diphenylphosphine (13, 0.55 mmol)
according to the general procedure C afforded the corresponding hydrophosphination compound 14p
(178.5 mg, 93%) 1H NMR (400 MHz, CDCl3): δ 7.78-7.82 (m, 4H), 7.67-7.7 (dd, J = 8.6 Hz, J = 1.7 Hz, 1H),
7.46-7.54 (m, 6H), 7.37-7.39 (m, 6H), 7.02-7.16 (m, 2H). 13C NMR (101 MHz, CDCl3): δ 142.5-142.7 (d, J
= 29.2 Hz), 137-137.1 (d, J = 9.4 Hz), 133.3-133.4 (d, J = 12.8 Hz), 132.3-132.4 (d, J = 8.5 Hz), 132-132.2
(d, J = 19 Hz), 131.6-131.8 (d, J = 18.9 Hz), 127.7, 127.5-127.6 (d, J = 6.8 Hz), 127.2-127.3 (d, J = 8.5 Hz),
126.7, 126.2, 126-126.1 (d, J = 11.5 Hz), 125.3-125.4 (d, J = 10.9 Hz), 122.5, 25.4.31P (162MHz, CDCl3):
δ -11.2. Data corresponding to the literature.189
171
14q
(E)-3-(2-diphenylphosphino)vinyl)pyridine
The reaction of 3-ethynylpyridine (12q, 0.5 mmol) with diphenylphosphine (13, 0.55 mmol) according
to the general procedure C afforded the corresponding hydrophosphination compound 14q (140.2 mg,
97%) 1H NMR (400 MHz, CDCl3): δ 8.64 (s, 1H), 8.5-8.51 (d, J = 3.7 Hz, 1H), 7.79-7.82 (m, 1H), 7.44-7.49
(m, 4H), 7.37-7.41 (m, 6H), 7.3-7.33 (m, 1H), 7.04-7.11 (dd, J = 17.2 Hz, J = 11 Hz, 1H), 6.67-6.84 (dd, J
= 17.2 Hz, J = 11.9 Hz, 6H). 13C NMR δ 147.8-148.4 (d, J = 55 Hz), 138.4-138.7 (d, J = 27.1 Hz), 137-137.1
(d, J = 9.3 Hz), 133.9, 133.2-133.4 (d, J = 19.3 Hz), 132.9-133.4 (d, J = 19.3 Hz), 131.3-131.4 (d, J = 10
Hz), 130.7-130.9 (d, J = 14.6 Hz), 129.1, 128.7-128.8 (d, J = 7 Hz), 123.8. 31P (162MHz, CDCl3): δ -10.8.
HRMS (ESI) m/z: [M+H]+ Calcd for C19H16NP 339.1224, found 339.1224.
14s
(E) 1-phenyl-2-diphenylphosphino-1-propene
The reaction of 1-phenyl-1-propyne (12s, 0.5 mmol) with diphenylphosphine (13, 0.55 mmol)
according to the general procedure C afforded the corresponding hydrophosphination compound 14s
(51.4 mg, 34%) 1H NMR (400 MHz, CDCl3): 7.26-7.47(m, 16H), 1.85 (m, 3H). 13C NMR (101 MHz, CDCl3):
δ 143.2 (d, J = 29.1 Hz), 137.4 (d, J = 6.5 Hz), 136.9 (d, J = 12.2 Hz), 134. (d, J = 14.6 Hz), 133.8 (d, J =
12.3 Hz), 133.2 (d, J = 18.6 Hz), 129.4 (d, J = 7.2 Hz), 128.5 – 128.2 (m), 127.9, 127.4, 24.8. 31P (162MHz,
CDCl3): -13.35. Data corresponding to the literature.189
14t
(E) 2-(diphenylphosphenyl)-3-phenylprop-2-en-1-ol
The reaction of 3-phenyl-2-propyn-1-ol (12t, 0.5 mmol) with diphenylphosphine (13, 0.55 mmol)
according to the general procedure C afforded the corresponding hydrophosphination compound 14t
(49.3 mg, 31%) 1H NMR (400 MHz, CDCl3): 7.49-7.58 (d, J = 25.1 Hz, 1H), 7.29-7.36 (m, 6H), 7.13-7.24
(m, 9H), 3,92-3.96 (m, 2H). 13C NMR (101 MHz, CDCl3): δ 141.4-141.6 (d, J = 26.3 Hz), 136.7-136.8 (d, J
= 5.6 Hz), 135.7-135.9 (d, J = 11.8 Hz), 135.4-135.7 (d, J = 23.0 Hz), 133.1-133.4 (d, J = 18.9 Hz), 129.6-
129.7 (d, J = 7.4 Hz), 128.7, 128.6, 128, 127.8, 66.3. 31P (162MHz, CDCl3): -18.98. [M+H]+ Calcd for
C19H16NP 319.1246, found 319.1242.
172
Conclusion
Au cours de cette thèse, deux thématiques ont été étudiées. Tout d’abord, nous avons développé
une nouvelle méthode d’-arylation de cétones catalysée par une faible quantité catalytique de sel de
cuivre en employant leurs dérivés d’éthers d’énol silylés et des sels de diaryliodoniums à petite et
moyenne échelle. Deux types conditions opératoires procédant en absence de ligand ou de base, ont
été mises en place à partir de sels de diaryliodonium symétriques et dissymétriques nous permettant
d’engager des groupements aryles diversement fonctionnalisés. Nous avons pu également démontrer
la tolérance de nos conditions avec des substrats comportant des fonctions sensibles (comme un
atome d’iodo, une fonction triflate ou encore un ester boronique) qui sont difficilement obtenus dans
le cadre des -arylations catalysées par des métaux de transition. Des perspectives utilisant ce même
système catalytique au cuivre avec des sels de diaryliodoniums ont été envisagées avec des résultats
préliminaires encourageants comme la double arylation contrôlée, la -arylation avec des cétones
conjugués ou encore la synthèse de cétones -arylées à partir d’une ouverture de cycle de
cyclopropanols (cf partie 1.3.).
Figure 4 : -arylation de cétones utilisant leurs dérivés d’éthers d’énol silylés, des sels de
diaryliodoniums et une catalyse au cuivre.
Par la suite, nous nous sommes intéressés à des hydrofonctionnalisations de liaisons triples C-C. Nous
avons étendu la réaction d’hydrothiolation des allénamides et énamides catalysée par le cuivre, en
cours d’étude dans notre groupe, aux ynamides permettant l’accès à des -thioénamides. Ces
conditions ont permis de lever la limitation des hydrothiolations sur des ynamides substitués par un
groupement aryle, avec une complète E-sélectivité. De façon surprenante, le remplacement du
substituant aryle, par un alkyle a entrainé un changement de régiosélectivité et a permis la synthèse
de cétènes N,S acétale. Cette -addition de thiols sur les ynamides n’était pas encore décrite dans la
littérature. Le changement de catalyseur nous encourage à croire qu’il serait envisageable de
développer une méthode avec cette unique régiosélectivité. Différentes fonctionnalisations
d’ynamides ont été ensuite étudiées, comme l’hydroarylation, l’hydroacylation et l’oxoarylation, avec
des premiers résultats prometteurs (cf partie 2.1.3.).
173
Figure 5 : Hydrothiolation des ynamides avec une catalyse au cuivre.
En exploitant des conditions développées par notre groupe, nous avons mis au point une réaction
d’hydrophosphination d’alcynes. Cette méthode dirigée par liaisons hydrogène, permet d’obtenir
uniquement des phosphines vinyliques E. Ces dernières n’ont pu jusqu’à présent être obtenues qu’en
présence de métaux de transition peu abondants avec parfois des excès diastéréoisomériques
insatisfaisants. Par ailleurs, notre méthode est applicable à petite et grande échelle.
Au cours de cette thèse, nous avons développé de nouvelles méthodes permettant la formation de
liaisons C-C, C-S ou C-P. Ces procédés sont basés sur l’utilisation de systèmes catalytique métalliques
facilement accessibles, peu toxiques, peu coûteux et simples à employer, ou sur l’utilisation de
conditions procédant en l’absence de catalyseurs métalliques. Ces méthodes permettent donc un
certain nombre d’avancées dans des domaines aussi généraux que la tolérance fonctionnelle ou la
régiosélectivité. Elles s’inscrivent de manière générale dans les thématiques du groupe, visant à
découvrir de nouvelles synthèses toujours plus en phase avec le développement durable et l’évolution
de la société.
174
Abstract
Molecules containing an aromatic entity are very interesting building blocks in organic chemistry
since they constitute the main part (about 70%) of active molecules in life sciences (pharmaceuticals,
agrochemicals). Their synthesis is thus of major importance for industry. At the end of the XXth century,
palladium-catalyzed cross couplings allowed a huge advancement for the bond formation between an
aryl group and nucleophiles, such as organometallic reagents or heteroatoms. However, palladium is
an expensive transition metal on Earth with low abundancy certain toxicity. It is therefore necessary
to develop new catalytic systems with cheaper, greener and more abundant transition metals original
metal-free reactions. Our team has previously disclosed new arylation processes using transition metal
catalysis based on copper, iron or manganese and also in transition metal free conditions.
Furthermore, over the last five years, our group has investigated several hydrofunctionalization
reactions of unsaturated compounds, such as alkynes or allenamides, in the presence or absence of
transition metal catalysts or without in order to synthesize functionalized vinylic or allylic moieties.
In this context, this thesis work is devoted to the development of arylation processes under more
environmentally friendly conditions and the study of new hydrofunctionalizations of unsaturated
compounds. First, we studied an -arylation of aromatic ketones using copper catalysis and
diaryliodonium salts (cf part 1). Then, we invastigated two kind of hydrofunctionalization reactions (cf
part 2). The first one was related to the formation of a C-S bond in the presence of a copper catalyst
employing ynamides as unsaturated substrates (cf part 2.1). The second one was about the formation
of C-P bonds in a transition metal free conditions using alkynes (cf part 2.2)
175
Résumé
La famille des molécules aromatiques occupe une place importante (environ 70%) dans les principes
actifs ou les composés agrochimiques, représentant donc un défi important pour l’industrie. A la fin
du XXème siècle, les couplages croisés catalysés par le palladium ont permis une grande avancée
notamment dans la formation entre un groupement aryle et un nucléophile comme des espèces
organométalliques ou des hétéroatomes. Toutefois, le palladium reste un métal peu abondant sur
Terre avec un prix élevé et une certaine toxicité. Il est donc nécessaire de trouver des alternatives
permettant d’effectuer le même type de réactions, que ça soit avec d’autres métaux de transition ou
en absence de ces derniers. Notre équipe a développé de nouvelles méthodes d’arylations à partir de
métaux de transition abondants peu onéreux et moins toxiques comme le cuivre, le fer ou le
manganèse, ou même en absence de métaux de transition.
Dans ce contexte, ces travaux de thèse sont consacrés aux développements de réactions d’arylation
dans des conditions plus respectueuses de l’environnement ainsi que l’étude de nouvelles
hydrofonctionnalisations de composés insaturés. Dans un premier temps, nous avons étudié une -
arylation de cétones aromatique par l’utilisation d’une catalyse au cuivre et des sels de diaryliodonium
(cf partie 1.). Ensuite, nous avons exploré deux hydrofonctionnalisations (cf partie 2). La première
concerne la formation de liaison C-S en présence d’un catalyseur de cuivre avec un nouveau type de
substrat insaturé : les ynamides (cf partie 2.1). La deuxième porte sur l’étude d’une formation de
liaison C-P en absence de catalyseur métallique sur des alcynes (cf partie 2.2).
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