Course
Course
Course
classique I
L. Marleau
cône de
t
lumière
futur
ailleurs x
passé
Mécanique
classique I
L. Marleau
Avant-Propos ix
1 VITESSE DE LA LUMIÈRE 1
1.1 Mesures de la vitesse de la lumière 1
1.2 Effet Doppler (non-relativiste, ondes sonores) 4
Source en mouvement, récepteur fixe dans le milieu propagateur 4
Source au repos dans le milieu et récepteur en mouvement 5
3 TRANSFORMATIONS DE LORENTZ 31
3.1 Tranformations de Lorentz 31
3.2 Addition de vitesses 34
3.3 Exemples d’addition de vitesses 36
3.4 Contraction de l’espace 37
3.5 Dilatation du temps 39
Une vérification expérimentale 41
3.6 Effet Doppler: cas relativiste 43
Cas du mouvement longitudinal 43
Cas du mouvement transversal 44
3.7 Horloges accélérées 46
3.8 Formalisme quadri-dimensionnel 46
4 DYNAMIQUE RELATIVISTE 53
4.1 Conservation de la quantité de mouvement 53
4.2 Énergie cinétique 56
4.3 Le quadri-vecteur d’énergie-impulsion 56
4.4 Travail et énergie cinétique 59
4.5 Transformations de Lorentz de p et E 59
4.6 Exemple: collision inélastique 60
4.7 Exemples quantitatifs 62
4.8 Particules de masse nulle 62
4.9 Effet Doppler-nouvelle approche 63
4.10 Pression de radiation 63
4.11 Transformation d’une force 63
4.12 Invariance de la charge électrique 64
4.13 Le test: les accélérateurs de particules 65
4.14 Problèmes de dynamique relativiste 65
Accélération dans un champ électrique constant 65
Déflexion dans un champ électrique 68
Particule dans un champ magnétique 69
Seuil de réactions 69
Vitesse du CM d’un système relativiste 71
Énergie disponible 72
Effet Compton 72
Table des matières vii
Copyright °
1997 L. Marleau
viii Avant-Propos
Index 142
Avant-Propos
Cet ouvrage contient l’essentiel du matériel couvert dans le cours de Mécanique clas-
sique I (PHY-10489) du Département de physique de l’Université Laval.
Il suppose que certaines notions de mécanique newtonienne sont déjà acquises telles que
les lois de Newton. Les notes couvrent la relativité restreinte, les repères accélérés et
les corps rigides. Les notions de relativité restreinte sont les premières introduites (cha-
pitres 1, 2, 3 et 4) bien qu’historiquement elles soient les plus récentes. Ce choix est
motivé par le souci que ces notions, moins intuitives, aient le temps d’être assimilées
pendant le trimestre. Les notions de mécanique avancée (repères accélérés et corps ri-
gides) sont traitées aux chapitres 5 et 6. L’appendice contient un résumé des notations,
un aide-mémoire et quelques références complémentaires.
L∆ t
Jupiter
Soleil Terre
Figure 1.1 Trajectoire de la lumière de Io, le satellite de Jupiter, à l’observateur situé sur la Terre.
1.1 Mesures de la vitesse de la lumière 3
L0
∆t0 = c = L+D
c , alors
D
c= (1.2)
(∆t0 − ∆t)
où D = diamètre d’orbite terrestre et (∆t0 −∆t) est la différence entre les temps de tran-
sit de la lumière d’Io jusqu’à la Terre. Ce qui donne cRoemer ' 214300 km·s−1 .
c
α
Soleil v
Terre
Figure 1.2 L’aberration des étoiles est la conséquence de la vitesse tangentielle de l’observateur
terrestre.
5. Radar.
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1997 L. Marleau
4 Chapitre 1 VITESSE DE LA LUMIÈRE
S R
Figure 1.3 Un signal lumineux est émis par une source (S) en mouvement et capté par un récepteur
(R) fixe par rapport au milieu de propagation.
λR ν R = v. (1.6)
1.2 Effet Doppler (non-relativiste, ondes sonores) 5
Si la source émet N pulsations durant ∆t, ce train d’impulsion occupe une distance
(v − V )∆t et la longueur d’onde est
(v − V )
λR = ∆t. (1.7)
N
La fréquence est
v Nv
νR = = (1.8)
λR (v − V )∆t
µ ¶ µ ¶−1
N v V
= = νS 1 − (1.9)
∆t v − V v
N
où ν S = ∆t est la fréquence d’émission de la source.
Pour une source en mouvement vers un détecteur fixe dans ce milieu : (vitesse V
constante)
µ ¶−1 µ ¶
V V
νR = νS 1 − ' νS 1 + (1.10)
v v
si |V | ¿ v. Si la source s’éloigne plutôt que de se rapprocher on doit remplacer V par
−V. (Le sifflet du train est plus aigu quand il s’approche et plus grand il s’éloigne! )
S R
Figure 1.4 Un signal lumineux est émis par une source (S) au repos et capté par un récepteur (R)
en mouvement par rapport au milieu de propagation.
v∆t
teur est (v + V ). Le récepteur voit ces N pulsations durant le temps v+V et mesure la
fréquence µ ¶
N N v+V V
νR = ³ ´= = νS 1 + . (1.12)
v∆t ∆t v v
v+V
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6 Chapitre 1 VITESSE DE LA LUMIÈRE
L’observation spectroscopique de la lumière des galaxies montre que les raies spect-
rales des éléments sont déplacées vers le rouge (vers les basses fréquences), un déplace-
ment qu’on peut attribuer à un effet Doppler dû à une vitesse de récession des sources.
Nous verrons que les formules de l’effet Doppler acoustique sont valide pour la lumière
si V ¿ c:
µ ¶
V
νR ' νS 1 + , νR < νS (1.14)
c
=⇒ V < 0
=⇒ éloignement des galaxies
νR |∆ν| V
−1= = , mesure la vitesse de récession. (1.15)
νS νS c
D’autres observations, capables de mesurer les distances, semblent indiquer que
|∆ν|
∝r (1.16)
νS
où r est la distance. Il en résulte que |Vc | ∝ r. C’est-à-dire que les galaxies s’éloignent
avec une vitesse proportionnelle à leur distance : V = αr
L’explication la plus simple de cette relation est le modèle cosmologique du Big Bang
selon lequel l’univers aurait été formé d’une immense explosion initiale. Ainsi, les frag-
ments les plus rapides sont présentement les plus éloignés.
Empiriquement, on a un constante de proportionnalité de
1
' 3 × 1017 s ' 1010 ans (1.17)
α
c
∼ 1026 m. (1.18)
α
Ces résultats seraient grossièrement l’âge et le rayon de l’univers.
Exemple 1.1
Certaines raies d’absorption du potassium (K et H) sont près de λ = 3950 Å. Dans la lumière
d’une nébuleuse de la constellation Boötes on les observe à λ ' 4470 Å, d’où
∆λ 520
= ' 0.13. (1.19)
λ 3950
1.5 Expérience de Michelson-Morley 7
c
La fréquence s’écrit ν = λ
. Il en découle donc que la variation de fréquence
∆ν ∆λ V
=− = (1.20)
ν λ c
ou ici |V | ' 0.13c, ce qui est très rapide!
r = r0 + Vt (1.21)
t = t0 (1.22)
et donc
v = v0 + V (1.23)
La vitesse de la lumière perçue par un récepteur s’approchant d’une source avec une
vitesse V serait
?
cR = c + V. (1.24)
Malgré son caractère raisonnable, cette relation est incorrecte; on observe
cR = c (1.25)
à partir de tout repère en mouvement par rapport à la source!
Remarque 1
C’est le résultat expérimental fondamental! La base de la formulation relativiste des
i lois de la physique!
Nous allons étudier une expérience conduisant à cette conclusion; celle de Michelson
et Morley démontrant que la vitesse de la lumière est indépendante de la vitesse de la terre
sur son orbite.
Supposons d’abord, comme on l’a déjà cru, que la lumière, à l’instar du son, a besoin
d’un milieu propagateur. Cet éther devrait déterminer la vitesse de la lumière. On ne
saurait de plus accepter l’idée géocentrique que l’éther est fixe par rapport à la terre.
Il serait plutôt un repère inertiel dans lequel la terre se déplace. L’expérience évidente
consiste à mesurer la vitesse de la lumière en un point de la terre dans toutes les directions
et en différents moments de l’année. Toutes les répétitions de cette expérience n’ont pas
réussi à démontrer un mouvement de la terre par rapport à l’éther et conduisent donc à
nier son existence.
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8 Chapitre 1 VITESSE DE LA LUMIÈRE
ou minimum selon que les ondes y arrivent en phase ou en opposition de phase. La diffé-
rence de phase peut être due à une différence de la distance parcourue par les deux ondes
émises en phase par la source commune (voir figure 1.5).
P
A
S
Figure 1.5 Lorsque qu’un signal lumineux S passe par des fentes A et B, on observe un patron
d’interférence de la lumière au point P .
A C
S
A A'
D
l l
Figure 1.7 Aller-retour de la lumière entre les points A et B dans le repère inertiel de l’éther.
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10 Chapitre 1 VITESSE DE LA LUMIÈRE
π
Si on tourne l’interféromètre d’un angle 2, la même différence de temps devient (voir
figure 1.8)
DV 2
∆t2 ' − 3 . (1.31)
c
Cette rotation produit, entre les deux faisceaux, une différence de phase
A A
S C B
B S
µ ¶
2DV 2
∆φ = ω(∆t1 + |∆t2 |) ' ω
c3
2πc 2DV 2 4πD V 2
' 3
= . (1.32)
λ c λ c2
Durant un telle rotation le patron d’interférence observé dans l’axe DA devrait changer
appréciablement si la terre se déplace à vitesse V dans l’éther. Avec V = 3×108 m·s−1 ,
λ = 2 × 10 on devrait avoir ∆φ = 0.2 rad.
vitesse orbitale de la terre, et D 6
Depuis Michelson et Morley (1887), l’expérience fut reprise avec un degré de pré-
cision croissant1 et on a jamais observé un ∆φ mesurable! On doit conclure de cette
expérience négative que ∆φ = 0, c’est-à-dire que V = 0 où mieux, que l’éther n’existe
pas!
γ
e-
θ
e+
e+
θ'
Figure 1.9 Expérience de Sadeh mettant en jeu des collisions e+ + e− → γ + γ, où l’électron est
au repos.
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12 Chapitre 1 VITESSE DE LA LUMIÈRE
La source de ces photons est au centre de masse qui se déplace à la vitesse ' 2c . Puis-
qu’un photon est émis dans le sens général de la source et que l’autre est émis dans un
sens presqu’opposé, il est manifeste que l’addition de vitesse de Galilée est ici inappli-
cable!
L’invariance de c signifie que l’onde sphérique émise par une source lumineuse ponc-
tuelle apparaîtra sphérique à tout observateur d’un autre système inertiel (voir figure
1.10).
y y'
V
S S' x x'
0.8
0.6
0.4
0.2
0 0 1 2 3 4 5
K
Figure 1.11 Relation entre la vitesse β = v/c et l’énergie cinétique K: Ici, posant la masse M = 1
et c = 1, on peut écrire v ≡ v(K) = √ K 2 .
1+K
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14 Chapitre 1 VITESSE DE LA LUMIÈRE
• toutes les particules de masse nulle (γ, ν, ν....) semblent se déplacer à cette vitesse
c.
2 PRINCIPES DE LA RELATIVITÉ
RESTREINTE
La théorie que l’on appelle relativité restreinte a été élaborée dans un article d’Ein-
stein paru en 1905. Cette théorie n’avait pas pour but d’élucider des phénomènes inex-
pliqués par la mécanique de Newton mais permettait plutôt, à la suite d’une réflexion
sur le concept de temps, d’intégrer certains résultats connus de l’électromagnétisme de
Maxwell en étendant le principe de relativité de Galilée à cette dernière.
Postulat 2.1 Le principe de relativité: les lois de la physique doivent avoir la même
forme dans tous les repères inertiels.
Le principe de relativité
Le principe de relativité avait été énoncé par Galilée pour les phénomènes mécani-
ques. On savait alors qu’il n’était pas possible de détecter la vitesse absolue d’un repère.
Ce principe est contenu dans la loi d’addition des vitesses suivantes:
v0 = v − V (2.1)
0
où V est la vitesse du repère S par rapport au repère S.
Les équations de la mécanique de Newton sont invariantes sous cette loi de transfor-
mation. En effet, comme:
dv0 d (v − V) dv
a0 = = = =a (2.2)
dt dt dt
16 Chapitre 2 PRINCIPES DE LA RELATIVITÉ RESTREINTE
la forme de la deuxième loi ne change pas, étant entendu que les forces et la masse sont
des quantités invariantes, i.e. elles ont la même valeur dans S et dans S 0 .
Nous allons introduire une notion importante en relativité restreinte, liée à la notion
de repère inertiel: celle des observateurs inertiels.
La notion d’observateur:
Cette notion, mal comprise au début, a été la cause de bien des incompréhensions
particulièrement de la part des philosophes (par exemple Bergson). Il faut d’abord pré-
ciser que l’observateur relativiste ne voit pas les phénomènes au sens habituel du mot
voir. Il recueille plutôt des mesures de position et de temps en différents points de son
repère. Ceci présuppose que l’on a placé en chaque point du repère une horloge et que
cet ensemble d’horloges est synchronisé. Une observation consiste donc à recueillir, pour
une chose qui se passe dans ce repère (un événement ), un ensemble de valeurs pour la
position (les coordonnées x, y et z) et une pour le temps (t).
Nous allons supposer que les repères en cause sont inertiels au sens des lois de New-
ton: le corps sur lequel n’agit aucune force est au repos ou en mouvement rectiligne
uniforme.
Pour des raisons de simplicité, nous considérerons dans ce qui va suivre deux repères
inertiels S et S 0 , où S 0 se déplace à vitesse v par rapport à S, de telle sorte que les axes
Ox et Ox0 glissent l’un sur l’autre. On suppose également qu’au moment où les origines
se confondent, les horloges marquent t = t0 = 0 (voir figure 2.1).
S S'
y y'
V =V x
z
x x'
z'
Figure 2.1 Les deux repères inertiels S et S 0 , où S 0 se déplace à vitesse v par rapport à S, sont
choisis de telle sorte que les axes Ox et Ox0 glissent l’un sur l’autre. Au moment où les origines se
confondent, les horloges marquent t = t0 = 0.
plus qu’un signal lumineux sera émis à cet instant. Nous supposons ici que ce signal
servira à déclencher le départ de ces horloges.
Voyons, par exemple, comment l’observateur du repère S 0 devra préparer ses hor-
loges avant que O et O0 coïncident (voir figure 2.2).
G2 G1 D2 x'
C D1
O' x
Figure 2.2 Les horloges sont disposées régulièrement le long de l’axe Ox (ou Ox0 ) et les ob-
servateurs de chaque repère considèrent comme instant-origine le moment où les points O et O0
coïncideront.
Sur chacune des horloges, il place l’aiguille à l’instant où elle devra être au moment
du déclenchement par le rayon lumineux c’est-à-dire à l’instant t0 = cl ; ainsi sur les
horloges G1 et D1 l’aiguille sera à t01 = lc1 , sur les horloges G2 et D2 , elle sera à t02 = lc2
et ainsi de suite. L’horloge C, placée à l’origine, est évidemment à t0 = 0.
Lorsque l’horloge C croisera l’origine O du repère S, le signal lumineux sera émis, et
quelques instants après, on observera dans S 0 que toutes les horloges marquent la même
heure, c’est-à-dire qu’elles sont synchronisées (voir figure 2.3).
Comment l’observateur S juge-t-il la synchronisation des horloges du repère S 0 ?
(voir figure 2.4 et 2.5).
La figure 2.4 montre la situation au moment de l’émission du signal lumineux. L’ob-
servateur S ne peut faire autrement que constater (voir figure 2.5) que le front Lg (qui
va vers la gauche) rencontrera l’horloge G avant que le front d’onde Ld (qui va vers la
droite) ne rencontre l’horloge D; l’horloge G, selon lui, sera déclenchée avant l’horloge
D. Les horloges de S 0 ne seront donc pas synchronisées selon l’observateur du repère S.
Évidemment, pendant que S 0 préparait ses horloges avant l’instant initial, S faisait
la même chose dans son repère si bien que l’observateur S 0 arrive aussi à la conclusion
que les horloges de S ne sont pas synchronisées mais que les siennes le sont.
Tous les deux ont raison et c’est là une des conséquences importantes des postulats
de la relativité: la synchronisation est un phénomène relatif. On verra qu’il en découle
que la simultanéité de deux événements est aussi quelque chose de relatif.
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18 Chapitre 2 PRINCIPES DE LA RELATIVITÉ RESTREINTE
O' x'
O x
Figure 2.3 Lorsque l’horloge C croise l’origine O du repère S, le signal est émis. Après quelques
instants, dans S 0 , les horloges sont synchronisées.
x'
C
O' x
x'
C
O' x
Lg O Ld
Figure 2.5 Pour l’observateur S, le front Lg (qui va vers la gauche) atteint l’horloge G avant que
le front d’onde Ld (qui va vers la droite) ne rencontre l’horloge D; donc l’horloge G, selon lui, sera
déclenchée avant l’horloge D. Les horloges de S 0 ne paraissent donc pas synchronisées selon
l’observateur du repère S.
2.2 Relativité et géométrie: les diagrammes espace-temps 19
i.e.
1 s = 3 × 108 m
ou encore
1 m = 0.333.. × 10−8 s.
On peut vérifier, par exemple, que la vitesse n’ayant pas de dimensions, on mesurera
l’énergie et l’impulsion en kg et l’accélération en m−1 , etc.
o
45 x
Vocabulaire:
a)événement E: un point de cet espace;
b)Ligne d’univers de la lumière : elle est à 45◦ ;
c)Ligne d’univers d’une particule : celle-ci ayant une vitesse v ≤ 1 (comme nous le
verrons plus loin), sa ligne d’univers fait un angle plus petit que 45◦ avec l’axe t.
Notation:
a)Les lettres cursives (E, R, P, etc.) seront utilisées pour désigner les événements;
b)Les coordonnées seront appelées t, x, y et z. Cependant, dans des expressions plus
formelles, on emploiera par exemple, la notation xµ où µ prend les valeurs 0, 1, 2 et 3.
Ainsi x0 = t, x1 = x, x2 = y et x3 = z. Les valeurs 0, 1, 2 et 3 ne sont pas des
exposants mais des indices.
Dans certains cas, on pourra utiliser la notation xi où i prendra les valeurs 1, 2 et 3.
On aura donc: x1 = x, x2 = y et x3 = z.
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20 Chapitre 2 PRINCIPES DE LA RELATIVITÉ RESTREINTE
Remarque 2
En résumé, les indices grecs µ, ν, ρ... etc., prennent les valeurs 0, 1, 2 et 3 tandis que les
i indices latins i, j, k, etc., prennent les valeurs 1, 2 et 3.
o
45
x
O
O'
Figure 2.7 Système de coordonnées S 0 sur un diagramme d’espace temps: l’axe-temps de S 0 (i.e.
O0 t0 ) correspond à la ligne d’univers de l’origine du repère S 0 tel que vu dans S.
• L’axe-temps de S 0 (i.e. O0 t0 ): Cet axe est le lieu des points pour lesquels x0 = 0 i.e.
la ligne d’univers de l’origine du repère S 0 tel que vu dans S. C’est donc une droite
qui fait avec l’axe Ot un angle inférieur à 45◦ .
• L’axe-espace de S 0 (i.e. O0 x0 ): C’est le lieu des événements, dans le repère S 0 , qui
sont simultanés avec l’événement-origine (rencontre de O et O0 ). Pour trouver ce lieu,
nous aurons recours à une construction géométrique faisant intervenir les principes
énoncés plus haut. Plaçons-nous dans S 0 et supposons qu’un rayon lumineux a été
émis au point O0 , à l’instant t0 = −a (événement E ). On suppose que le rayon est
réfléchi en x0 = a (événement R ) et qu’il repasse par l’origine à l’instant t0 = +a
(événement P ), la valeur a étant arbitraire (voir figure 2.8).
Reprenons le diagramme initial et essayons d’y placer les événements E, R et P.
E et P correspondent à t0 = ±a sur l’axe des t0 . Il est facile dans un premier temps
de placer l’événement R , on trace des droites à 45◦ représentant des rayons lumineux.
L’intersection de ces droites nous donne R . Il suffit de tracer une droite passant par ce
point et par l’origine, pour avoir l’axe Ox0 . La géométrie nous montre que cet axe Ox0 est
disposé symétriquement par rapport à la droite-lumière (voir figure 2.9). Il est important
de remarquer que nous n’avons pas encore introduit de calibration sur les axes; cela
2.2 Relativité et géométrie: les diagrammes espace-temps 21
t'
+a
o
45 x'
O'
o
45
-a
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22 Chapitre 2 PRINCIPES DE LA RELATIVITÉ RESTREINTE
o x'
45
On voit aisément, par exemple, que deux événements simultanés dans un repère ne
le sont pas dans l’autre (voir figure 2.10). Dans S, de tels événements sont sur une droite
parallèle à l’axe Ox, donc perpendiculaire à l’axe Ot. Par contre dans S 0 , les projec-
tions de ces événements sur l’axe Ot0 montrent des instants différents (les projections
se font toujours parallèlement aux axes). Cette simultanéité relative vient du fait que la
vitesse de la lumière a une grandeur finie. Cela avait échappé à Newton et à ses succes-
seurs. En faisant du temps une quantité absolue, Newton supposait implicitement une
synchronisation des horloges à l’aide d’un signal de vitesse infinie.
Les diagrammes suivants représentent la même situation physique. À la figure 2.11,
on a la représentation de S 0 dont la vitesse est V vers la droite le long de Ox tandis qu’à
la figure 2.12, on a la représentation telle que vue dans S 0 pour qui S se déplace avec
une vitesse V vers la gauche.
t
t'
1 2
t
∆ t' x'
t
t'
x'
θ
θ x
Figure 2.11 Représentation de S 0 ayant une vitesse V vers la droite le long de Ox.
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24 Chapitre 2 PRINCIPES DE LA RELATIVITÉ RESTREINTE
t'
t
θ x'
Figure 2.12 Représentation telle que vue dans S 0 pour qui S se déplace avec une vitesse V vers
la gauche.
t
t'
2
1
x'
Figure 2.13 Diagrammes espace-temps pour deux événements E1 et E2 reliés par un rayon lumi-
neux.
2.3 L’intervalle et son invariance 25
restreinte: l’intervalle.
Supposons deux événements quelconques séparés dans l’espace de ∆x, ∆y et ∆z et
dans le temps de ∆t. On appelle intervalle entre ces événements la quantité
∆s2 = − (∆t)2 + (∆x)2 + (∆y)2 + (∆z)2 . (2.5)
2
En relation avec ce que l’on vient tout juste de voir, on constate que si ∆s est nul pour
deux événements donnés, ∆s02 est également nul. Qu’en est-il pour deux événements
quelconques?
En géométrie tridimensionnelle, la quantité
(∆x)2 + (∆y)2 + (∆z)2 (2.6)
est appelée distance entre deux points. Cette quantité conserve sa valeur lors d’une rota-
tion du système de coordonnées, c’est-à-dire que dans le nouveau repère
(∆s) = (∆s0 ) .
2 2
(2.8)
Ce qui suit est une démonstration importante de l’invariance de l’intervalle, i.e. de
la dernière équation. On peut admettre que les relations mathématiques entre les coor-
données du repère S 0 et celles du repère S sont des relations linéaires. En effet, cela
revient à admettre qu’il n’y a pas de déformation de l’espace selon la distance à l’origine
ni de déformation du temps selon l’endroit où on se trouve dans le repère. (Dans le cas
contraire, il faudrait faire appel à la relativité générale.)
Ainsi les quantités t0 , x0 , y 0 et z 0 sont des combinaisons linéaires des quantités t, x,
y et z et l’on peut écrire:
(∆s0 ) = − (∆t0 ) + (∆x0 ) + (∆y 0 ) + (∆z 0 )
2 2 2 2 2
(2.9)
X3 X3
¡ ¢
= Mαβ (∆xα ) ∆xβ (2.10)
α=0 β=0
où α et β prennent les valeurs 0, 1, 2, 3; les coefficients Mαβ peuvent être des fonctions
de v, la vitesse relative des deux repères. On peut supposer que Mαβ = Mβα pour tout
α ou β (sauf pour α = β) étant donné que seules les sommes Mαβ + Mβα apparaissent
dans l’équation (2.9)
2
Supposons maintenant que (∆s) = 0, ce qui nous permet d’écrire à partir de (2.3),
∆t = ∆r
h i1
2 2 2 2
∆r = (∆x) + (∆y) + (∆z) (2.11)
quantités que l’on substitue dans l’équation (2.9) d’où:
X
3
¡ ¢
(∆s0 )
2
= M00 (∆r)2 + 2 M0i ∆xi ∆r
i=1
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26 Chapitre 2 PRINCIPES DE LA RELATIVITÉ RESTREINTE
X
3 X
3
¡ ¢¡ ¢
+ Mij ∆xi ∆xj . (2.12)
i=0 j=0
Nous avons vu que (∆s0 )2 = 0 lorsque (∆s)2 = 0; cela doit être vrai pour des valeurs
arbitraires de ∆xi , ce qui entraîne:
M0i = 0; i = 1, 2, 3 (2.13)
et
Mij = −M00 δ ij ; i, j = 1, 2, 3 (2.14)
où δ ij est le delta de Kronecker, ainsi défini:
½
1 si i = j
δ ij = . (2.15)
0 si i 6= j
L’équation (2.9) peut donc s’écrire:
h i
(∆s0 ) = M00 (∆t)2 − (∆x)2 − (∆y)2 − (∆z)2 .
2
(2.16)
Si nous définissons une fonction
ϕ(v) = −M00 (2.17)
nous arrivons au résultat suivant: l’universalité de la vitesse de la lumière implique que
les intervalles (∆s)2 et (∆s0 )2 entre deux événements satisfont la relation:
(∆s0 ) = (∆s)2 .
2
(2.21)
Pour résumer: Dans la direction y et z, il n’y a aucun mouvement relatif donc les
distances le long de ces axes ne sont pas affectées.
2
Comme la quantité (∆s) entre deux événements est indépendante des observateurs,
on peut s’en servir pour classifier les événements l’un par rapport à l’autre.
Si l’intervalle entre deux événements (E et S) est positif, on dira qu’il est du genre-
espace ; si l’intervalle est négatif (E et T ), on dira qu’il est du genre-temps alors que s’il
est nul, on le dira du genre-lumière. Par rapport à un événement donné E , l’ensemble des
événements contenus dans le cône inférieur forment le passé absolu de E ; ceux du cône
supérieur, le futur absolu de E (événements du genre-temps ). Ceux qui sont à l’extérieur
du cône constituent l’ailleurs de E (événements du genre-espace ) (voir figure 2.14).
2
(∆s) > 0 ; genre − espace
2
(∆s) < 0 ; genre − temps
2
(∆s) = 0 ; genre − lumi ère
cône de
t
lumière
futur
ailleurs x
passé
Figure 2.14 L’ensemble des événements contenus dans le cône inférieur forment le passé absolu
de E; ceux du cône supérieur, le futur absolu de E (événements du genre-temps). Les événements
à l’extérieur du cône constituent l’ailleurs de E (événements du genre-espace).
On voit donc que chaque événement a son passé, son futur et son ailleurs. Quant au
présent, il n’existe à toutes fins pratiques qu’en un point.
Cette façon de voir est radicalement différente de celle qui avait prévalu jusqu’en
1905 où le temps était quelque chose d’absolu.
Relation de causalité
On peut aisément admettre que l’événement S de la figure 2.14 ne peut être l’effet
de l’événement E car la distance (selon Ox) est trop grande pour qu’un rayon lumineux
ait pu connecter ces deux événements. Il en est de même pour tous les événements de
l’ailleurs de E ; ainsi l’événement E ne peut être l’effet d’aucun événement situé dans
l’ailleurs-passé.
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1997 L. Marleau
28 Chapitre 2 PRINCIPES DE LA RELATIVITÉ RESTREINTE
Par contre, une relation de causalité est possible entre E et T qui est dans le futur
absolu de E . En effet, il est possible qu’un rayon lumineux ou qu’un signal moins rapide
ait connecté ces deux événements, ce qui veut dire que E pourrait être la cause de T . De
même E peut être l’effet de tout événement faisant partie de son passé absolu.
−1. On remarque que toutes ces hyperboles sont asymptotiques aux droites de pente ±1,
i.e. des droites-lumières.
Prenons l’hyperbole h3 dont l’équation s’écrit −t2 + x2 = −1 = −t02 + x02 . Pour
x = 0, l’intersection avec l’axe temps Ot nous donne l’événement qui survient à l’ori-
gine après une durée de 1 m (temps) (voir figure 2.16). De même, sur cette hyperbole,
l’intersection avec l’axe O0 t0 (Ot0 ) nous donne l’événement qui survient à l’origine après
une durée de 10 m.
2.6 Une nouvelle cinématique 29
2
h3
1
h h1
2
-3 -2 -1 00 1 2 3
x
-1
h4
-2
-3
Figure 2.15 Calibration des axes: Les deux branches d’hyperboles (h1 et h2 ) correspondent à des
événements de genre-espace par rapport à l’événement O (l’origine) alors que Les deux branches
d’hyperboles (h3 et h4 ) correspondent à des événements de genre-temps.
2
t
t'
1.5
1'
1
x'
0.5
00 0.5 1 1.5 2
x
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30 Chapitre 2 PRINCIPES DE LA RELATIVITÉ RESTREINTE
Si l’on fait la projection du dernier événement (soit B) sur l’axe Ot (soit A), on re-
marque que la distance OA est supérieure à 1, ce qui signifie que les durées qui s’écoulent
sur les horloges de S 0 sont plus longues lorsque mesurées dans S. C’est ce qu’on appelle
la dilatation du temps ou encore le ralentissement des horloges. Ce phénomène, prévu
par la relativité restreinte, a été observé avec grande précision.
3 TRANSFORMATIONS DE LO-
RENTZ
Postulat 3.1 Le principe de relativité: les lois de la physique doivent avoir la même
forme dans tous les repères inertiels.
Nous voulons trouver une nouvelle transformation des coordonnées à partir de cette
géométrie imposée par l’invariance de c.
Soit des repères S et S 0 en mouvement relatif uniforme. Un front d’onde émis en
t = 0, par une source fixe à l’origine de S, sera décrit en t > 0 par un observateur du
même repère par la sphère
x2 + y2 + z 2 = t2 . (3.1)
S S'
y y'
V
ct
x x'
ct'
x0 = x − V t
y0 = y
(3.3)
z0 = z
t0 = t
transforme la sphère de S 0 en
x2 − 2xV t + V 2 t2 + y 2 + z 2 = t2 (3.4)
Un résultat qui ne reproduit pas la sphère de S! La transformation de Galilée n’est
pas compatible avec l’invariance de c, mais ce résultat peut nous aider à en trouver une
autre qui
2. que les sphères se dilatent à taux constant, alors x0 et t0 doivent dépendre linéairement
de x et t,
3. qu’on ne peut avoir t0 = t si l’on veut faire disparaître les termes −2xV t + V 2 t2
obtenus plus haut.
Essayons la transformation
t0 = t + fx
x0 = x−Vt (3.5)
y0 = y
z0 = z.
Alors, x02 + y 02 + z 02 = t02 devient :
x2 − 2x V t + V 2 t2 + y2 + z 2 = t2 + 2f tx + f 2 x2 . (3.6)
Les termes soulignés s’annulent si f = −V et il reste
x2 (1 − V 2 ) + y2 + z 2 = t2 (1 − V 2 ). (3.7)
On constate√qu’on obtient la sphère désirée en divisant x0 = x − V t et t0 = t + f x =
t − V x par 1 − V 2 . On obtient donc ainsi la transformation de Lorentz :
t−Vx
t0 = √
1−V2
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34 Chapitre 3 TRANSFORMATIONS DE LORENTZ
x−Vt
x0 = √ (3.8)
1−V2
y0 = y
z0 = z.
Pour V → 0 cette transformation se réduit à celle de Galilée. Si S 0 s’approche plutôt
que de s’éloigner on remplace V par −V.
La propagation de la lumière, onde électromagnétique, est une conséquence des équa-
tions (de Maxwell) de la théorie électromagnétique. L’invariance de la vitesse de la lu-
mière doit donc jouer un rôle fondamental dans cette théorie. En fait, Einstein avait noté
l’incompatibilité des équations de Maxwell et des transformations de Galilée.
¡ ¢− 1 ¡ ¢− 1
En terme de β ≡ Vc = V et γ = 1 − β 2 2 = 1 − V 2 2 on a
t0 = γ(t − V x)
x0 = γ(x − V t) (3.9)
y0 = y
z0 = z.
En langage matriciel, on écrit
0
t γ −γV 0 0 t
x0 −γV γ 0 0 x
0 = . (3.10)
y 0 0 1 0 y
z0 0 0 0 1 z
(Cette matrice est analogue à une matrice de rotation d’angle ψ dans le plan (x, t) avec
ψ tel que sinh ψ = γβ et cosh ψ = γ).
S S'
y y'
V =V x
z
x x'
z'
On a µ ¶ µ ¶µ ¶
x γ γV x0
= (3.11)
t γV γ t0
c’est-à-dire
x = γ(x0 + V t0 ) (3.12)
t = γ(t0 + V x0 ). (3.13)
Alors
∂x 0 ∂x 0
dx = dx + 0 dt = γdx0 + γV dt0 (3.14)
∂x0 ∂t
∂t 0 ∂t 0
dt = 0 dt + 0 dx = γdt0 + γV dx0 (3.15)
∂t ∂x
dx γdx0 + γV dt0
vx = =
dt γdt0 + γV dx0
dx0
dt0 +Vc vx0 + V
= 0 = . (3.16)
1 + V dx
dt0
1 + V vx0
Pour les autres composantes de v: dy = dy 0 et donc
dy dy 0
vy = =
dt γdt0 + γV dx0
dy0
dt0
vy0
= dx0
= . (3.17)
γ(1 + V dt0 )
γ(1 + V vx0 )
b:
Pour V = V x
vx0 + V
vx =
1 + vx0 V
vy0
vy = (3.18)
γ (1 + vx0 V )
vz0
vz =
γ (1 + vx0 V )
C’est la transformation de vitesse qui s’impose suite à notre hypothèse d’invariance de
c et de la transformation de Lorentz qui en découle. Pour V → 0 on retrouve la transfor-
mation de vitesse de Galilée : v = v0 + V si V ¿ 1.
La transformation inverse s’écrit
vx − V
vx0 =
1 − vx V
0 vy
vy = (3.19)
γ (1 − vx V )
vz
vz0 = .
γ (1 − vx V )
Exemple 3.1
Si la particule est un photon dont la vitesse dans S 0 est
vx0 = c = 1, vy0 = vz0 = 0. (3.20)
Sa vitesse dans S est
1+V
vx = = 1, vy = vz = 0. (3.21)
1+V
Exemple 3.2
Pour un photon dont la vitesse dans S serait dans la directions des y i.e. vy = c (voir figure 3.3):
S S'
y y' V'
z
x x'
z'
Figure 3.3 Vitesse dans la direction des y, avec mouvement relatif dans la directions des x.
vx = 0, vy = c, vz = 0. (3.22)
On obtient dans S 0 :
vx0 = −V (3.23)
vy ¡ ¢1
vy0 = = 1−V2 2 (3.24)
γ(1 − 0)
et vx0 2 + vy0 2 + vz0 2 = c2 = 1.
Exemple 3.3
Soit deux particules de vitesse égale et opposée dans S 0 :
0 0
vx1 = 0.9, vx2 = −0.9. (3.25)
Calculer la vitesse de la première dans le repère où la seconde est au repos. Il faut prendre S tel
0
que V = 0.9b x = −vx2 xb . Alors
0
vx1 +V (0.9 + 0.9)
vx1 = 0 = (3.26)
1 + vx1 V 1 + (0.9)2
' 0.9945 < c = 1! (3.27)
S S'
y y'
V =V x
L0
z
x x x x'
1 2
z'
Figure 3.4 Contraction des longueur: On mesure la longueur de cette tige dans S 0 , en mouvement
uniforme à vitesse V = V xb par rapport à S, en déterminant simultanément les positions x01 (t0 ) et
0 0
x2 (t ) de ses extrémités
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38 Chapitre 3 TRANSFORMATIONS DE LORENTZ
S S'
y
V =V x
y'
L0 x
z
x'
z'
détecteurs fixes dans S'
Figure 3.5 Contraction des longueurs: Deux rayons lumineux parallèles sont émis simultanément
des extrémités de la tige dans S au temps t.
3.5 Dilatation du temps 39
Exemple 3.4
Temps de vie des pions3 :
mπ+ ' 273me
π → µ+ + ν, . (3.39)
mµ+ ' 215me
Dans un repère de pions au repos (vπ = 0) la durée de vie moyenne (demi-vie) des pions est
τ π ' 2.5 × 10−8 s = 7.5m. (3.40)
Dans un faisceau de pions de vitesse vπ = 0.9, leur vie moyenne est de
2.5 × 10−8
t0 = p ' 5.7 × 10−8 s (3.41)
1 − (0.9)2
et donc les π + parcourent une distance 2 fois plus longue qu’on pourrait le déduire de manière
Galiléenne (non-relativiste).
Cette dilatation du temps ne comporte pas de mystère autre que celui de l’invariance
de la vitesse de la lumière.
Considérons une impulsion lumineuse réfléchie par un miroir (voir figure 3.6). Si la
source et le miroir sont fixes dans S, le temps de parcours est τ = 2L c = 2L. Une
horloge fixe dans S 0 , en mouvement uniforme par rapport à S, mesure, pour la même
réflexion, un temps plus grand parce que dans S 0 la distance à parcourir est plus longue:
3 Voir dans Phys. Rev. 88, 179 (1952).
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40 Chapitre 3 TRANSFORMATIONS DE LORENTZ
L
L Source
z
x x'
Source z'
vt'
Figure 3.6 Une impulsion lumineuse réfléchie par un miroir telle qu’observée dans les référentiels
S et S 0 .
3.5 Dilatation du temps 41
s µ ¶2
V t0
2 L2 + = t0 . (3.42)
2
Élevant au carré on récrit:
Figure 3.7 Deux avions abord desquels avaient été placées de horloge atomic au césium pendant
leurs vols commerciaux réguliers (l’un vers l’est, l’autre vers l’ouest).
L’avion volant vers l’est perdit 59 ns alors que l’avion volant vers l’ouest gagna 273
ns. Deux effets sont présents ici: Les horloges qui bougent ralentissent mais un effet de
relativité générale accélère plutôt les horloges. Quoiqu’il en soit on mesura une différence
de
∆ = tE − tO = (−59) − (+273) = −332 ns ± 15 ns.
entre les deux horloges laquelle est moins sensible à un effet de relativité générale.
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42 Chapitre 3 TRANSFORMATIONS DE LORENTZ
Analysons l ’expérience en supposant que tous les référentiels considérés sont iner-
tiels. Considérons trois repères inertiels, un situé au pôle nord, un sur terre et un dans
l’avion. Les intervalles de temps, tN , tT et tA respectivement, sont reliés entre-eux par
tN = γ T tT
= γ A tA
¡ ¢1 ¡ ¢1
où γ T = 1 − vT2 2 et γ A = 1 − vA 2 2
. Les repères sur terre et dans l’avion ont donc
des vitesse relative de vT et vA par rapport au pôle nord. Les temps en avion et sur terre
sont donc reliés par
µ ¶1
γT 1 − vT2 2
tA = tT = tT
γA 1 − vA2
S S'
y y'
V =V x
Source Récepteur
z
x x'
z'
Figure 3.8 Effet Doppler: Deux impulsions de lumière sont émises d’une source fixe à l’origine de
S en t1 = 0 et en t2 = τ.
aux événements:
E1 : x1 = 0, t1 = 0
E2 : x2 = 0, t2 = τ
Dans S 0 , de vitesse V = V xb par rapport à S, ces impulsions sont perçues en x01 = 0 à
l’instant t1 = 0 (si S et S coïncident en t = t0 = 0) et en
0 0
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44 Chapitre 3 TRANSFORMATIONS DE LORENTZ
x0 = 0 de S 0
|x02 |
∆t0 = = |x02 | = V γτ . (3.47)
c
0
À l’origine de S , le temps écoulé entre la réception des deux impulsions est
r
0 0 1+V 1+V
t2 + ∆t = γτ + γV τ = √ τ= τ. (3.48)
1−V 2 1−V
Si la source dans S émet plutôt un signal périodique de fréquence ν, la fréquence ob-
servée par un observateur s’éloignant de la source sera
r
1−V 1−V
ν 0L = ν=√ ν. (3.49)
1+V 1−V2
Si β ¿ 1 :
r
1−V
= (1 − V ) 2 (1 + V )− 2
1 1
(3.50)
1+V
µ ¶µ ¶
1 1
= 1 − V +··· 1 − V + ··· (3.51)
2 2
' 1 −V +··· (3.52)
En accord avec le cas acoustique non-relativiste. Si l’observateur s’approche, plutôt que
de s’éloigner, on remplace V par −V.
v
Récepteur
t0 = γτ (3.53)
alors p
1
ν 0T =
ν = 1 − V 2 ν. (3.54)
γ
En général, pour une observation à angle θ par rapport à la direction du mouvement de
la source (voir figure 3.10), on aura
3.6 Effet Doppler: cas relativiste 45
Détecteur
Source v
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46 Chapitre 3 TRANSFORMATIONS DE LORENTZ
√
1−V2
ν 0 (θ) = ν, (V > 0 pour rapprochement). (3.55)
1 − V cos θ
t0 = γ(t − V x)
x0 = γ(x − V t)
. (3.56)
y0 = y
0
z =z
En adoptant la notation avec des indices (0, 1, 2, 3), on a:
x00 = γ(x0 − V x1 )
x01 = γ(x1 − V x0 )
(3.57)
x02 = x2
x03 = x3
que l’on peut écrire sous forme matricielle ainsi:
00 0
x γ −γV 0 0 x
x01 −γV γ 0 0 x1
02 = (3.58)
x 0 0 1 0 x2
x03 0 0 0 1 x3
ou encore
X3
x0µ = Λµν xν (3.59)
ν=0
où Λµν est appelée matrice de transformation de Lorentz et où xµ est un quadri-vecteur
xµ = (x0 , x1 , x2 , x3 ) = (x0 , x). (3.60)
3.8 Formalisme quadri-dimensionnel 47
Remarque 3
Souvent on abrège cette notation par la notation d’Einstein
i xµ0 = Λµν xν (3.61)
où la répétition d’indice grec (e.g. µ, ν, λ, σ... ) sous-entend la somme sur des indices
0, 1, 2, 3. Toutefois, la répétition d’indice latin (e.g. i, j, k, l... ) sous-entend la somme
sur des indices 1, 2, 3. À noter: des indices identiques ici, il y a un indice inférieur
(covariant) et un indice supérieur (contravariant) et la somme correspond à un produit
scalaire de Lorentz.
Le tenseur métrique
Réexaminons un quadri-vecteur avec plus d’attention. Plus formellement, dans un
espace vectoriel à D dimensions, il est possible de choisir D vecteurs de bases eµ et de
représenter un vecteur A à partir de ses composantes parallèles aux eµ . Alors tout vecteur
A s’écrit
X3
A= Aµ eµ = Aµ eµ (3.63)
µ=0
où Aµ sont appelées les composantes contravariantes de A. Dans un changement de
système de coordonnées, comme une transformation de Lorentz, les bases deviennent
eµ → eµ0 = Λµν eν . (3.64)
Le produit scalaire de deux vecteurs A et B prend la forme
A · B ≡ Aµ eµ · B ν eν = Aµ B ν gµν (3.65)
où
gµν ≡ eµ · eν (3.66)
est appelé le tenseur métrique ou simplement la métrique. Il est commun, et plus simple
de choisir une base où les vecteurs de base sont orthogonaux: soit,
gµν = 0 si µ 6= ν (3.67)
et donc
A · B = Aµ B µ e2µ (3.68)
Pour le cas des quadri-vecteurs d’espace-temps dans l’espace de Minkowski, la longueur
généralisé d’un vecteur espace-temps est relié à l’intervalle, e.g.
x2 = xµ xµ e2µ
= (xµ )2 e2µ
¡ ¢2 ¡ ¢2 ¡ ¢2 ¡ ¢2
= x0 + x1 + x2 + x3
= t2 − x2 − y 2 − z 2 (3.69)
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48 Chapitre 3 TRANSFORMATIONS DE LORENTZ
Composantes covariantes
Les composantes covariantes sont des projections orthogonales de A sur les vecteurs
de base eµ . Par exemple,
eµ · A ≡ Aµ (3.72)
(à noter l’indice inférieur) ou autrement dit
Aµ ≡ eµ · A = eµ · Aν eν
= gµν Aν
À noter, le tenseur métrique gµν et son inverse gµν coïncident
gµν = gµν (3.73)
et
g µν gνλ = δ µλ (3.74)
d’où
Aµ = gµν Aν (3.75)
et
gµν gµν = 4. (3.76)
Par exemple, pour le quadri-vecteur contravariant de position
xµ = (x0 , x1 , x2 , x3 ) = (x0 , x). (3.77)
on aura un quadri-vecteur covariant de position:
xν = (x0 , x1 , x2 , x3 )
= gµν xµ
1 0 0 0 x0
0 −1 0 0 x1
=
0 0 −1 0
2
x
0 0 0 −1 x3
= (x0 , −x1 , −x2 , −x3 ) (3.78)
et donc
xµ = (x0 , x)
xµ = (x0 , −x). (3.79)
3.8 Formalisme quadri-dimensionnel 49
Remarque 4
Toute quantité qui a la forme d’un produit scalaire
i a · b = aµ bµ
est un invariant de Lorentz, c’est-à-dire que cette quantité n’est pas affectée par une
transformation de Lorentz et donc a la même valeur dans tous les systèmes de référence
inertiels
Exemple 3.5
Un repère S 0 se déplace à une vitesse 0.8 par rapport au repère S. Les horloges sont ajustées de
telle sorte qu’à t = t0 = 0, on a x = x0 = 0. Deux événements se produisent: l’événement 1 à
x1 = 10 m, t1 = 60 m et l’événement 2 à x2 = 50 m, t2 = 90 m.
Quelle distance, dans S 0 , sépare les endroits où se sont produits les deux événements?
Une réponse trop hâtive serait d’utiliser la formule de contraction des longueurs
1
∆x0 = ∆x
γ
c’est-à-dire, comme γ = 53 :
3
∆x0 = (40 m) = 24 m.
5
Mais cette façon de procéder indique que l’on a pas respecté la règle qui s’applique pour le calcul
des contractions de longueurs, il faut que les positions soient notées au même instant dans S 0 .
Dans le cas qui nous concerne, nous avons plutôt
∆t0 = γ (∆t − V ∆x)
5
= (30 m − 0.8 · 40 m)
3
= −3.3 m. 6= 0
0
Calculons cette fois-ci ∆x de la bonne manière:
∆x0 = γ (∆x − V ∆t)
5
= (40 m − 0.8 · 30 m)
3
' 27 m.
ce qui est différent du 24 m obtenu plus haut.
Exemple 3.6
Une fusée de 100 m de long se déplace à la vitesse 0.6 par rapport à la Terre. Un signal radio est
émis d’une station terrestre au moment où la queue de la fusée passe vis-à-vis de cette station.
(a) À quelle distance, pour les observateurs terrestres, se trouve la tête de la fusée au moment où
un récepteur placé dans la tête reçoit le signal?
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50 Chapitre 3 TRANSFORMATIONS DE LORENTZ
(b) Toujours pour les observateurs terrestres, quelle durée s’est écoulée entre l’émission (événe-
ment E) et la réception (événement R)?
(c) D’après des mesures faites par des observateurs de la fusée, combien de temps s’est écoulé
entre E et R?
Ce problème est illustré par le diagramme de Minkowski à la figure ci-contre.
Queue
t Tête
t'
Lumière
t
t'
x'
100 m x'
x
x
80 m
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4 DYNAMIQUE RELATIVISTE
Postulat 4.1 Les lois fondamentales de la physique ont la même forme dans tous les
repères reliés par une transformation de Lorentz
v 1f v
1i
v =-v 2 =-v
1
v 2f
v 2
2i
2
Figure 4.1 Collision de deux particules de même masse, vue du repère du centre de masse.
1 y' 1
S'
x'
∆r
p = γM = γMv. (4.7)
∆τ
(voir figure 4.3).
3
2.5
1.5
0.5
3. M est la masse au repos de la particule, la seule que l’on puisse mettre sur une ba-
lance! Il est inutile et inopportun d’introduire une masse relativiste γM . Le facteur
γ n’ayant rien à voir à la quantité de matière de la particule!
M2 = (γM )2 − (γMv)2
= (γM )2 − p2 . (4.10)
Cette dernière expression, invariante, suggère que γM pourrait être une quantité impor-
tante, on a
µ ¶
M 1 2
γM = √ = M 1 + v +···
1 − v2 2
1
= M + M v2 + · · · (4.11)
2
Au deuxième terme du développement, on reconnaît l’énergie cinétique non-relativiste.
Ce résultat suggère la définition
E = γM pour l’énergie totale d’une particule libre.
Ainsi,
E 2 − p2 = M 2 (4.12)
est un invariant de Lorentz analogue à t2 − r2 = τ 2 .
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58 Chapitre 4 DYNAMIQUE RELATIVISTE
On a donc finalement
E 2 − p2 = m20
ou
E 2 = p2 + m20 . (4.23)
On a donc trouver un autre invariant qui s’avère très utile dans un grand nombre de
calculs relativistes. En réinsérant la vitesse de la lumière c, on a
E 2 = p2 c2 + m20 c4 (4.24)
Les relations de conservation d’énergie et d’impulsion peuvent maintenant être ex-
primée de façon très compacte. L’énergie-impulsion totale d’un système est la somme
X
Pµ = pµn . (4.25)
n
Si on pose qu’il y a conservation d’énergie et d’impulsion
µ µ
Pavant = Paprès (4.26)
il en découle que
i i
Pavant = Paprès ou Pavant = Paprès (4.27)
ce qui est la conservation de l’impulsion totale et
0 0
Pavant = Paprès (4.28)
ce qui est la conservation de l’énergie totale, qui s’écrit aussi
tot tot
Eavant = Eaprès . (4.29)
On peut aussi déduire une autre relation importante. D’une part, la quantité P µ (l’é-
nergie-impulsion totale) est conservée, et d’autre part, la grandeur de toute énergie-
impulsion est un invariant relativiste (même grandeur dans tous les repères). On aura
donc, par exemple dans le repère du laboratoire
µ ¶2 µ ¶2
µ µ
Pavant = Paprès
Lab Lab
mais puisqu’il s’agit d’invariant de Lorentz (relativiste), cette quantité est la même dans
tous les repères. Dans un repère S 0 on aura
µ ¶2 µ ¶2 µ ¶2 Ã !2
µ µ µ µ
Pavant = Paprès = Pavant = Paprès . (4.30)
Lab Lab S0 S0
Dans le repère d’impulsion totale nulle (RIN), i.e. le repère où le centre de masse du
système est au repos, les calculs sont généralement plus simples. Alors que la dernière
relation teint toujours
µ ¶2 µ ¶2 µ ¶2 µ ¶2
µ µ µ µ
Pavant = Paprès = Pavant = Paprès . (4.31)
Lab Lab RIN RIN
on aura dans ce repère spécial,
µ ¶2 ³ ´2 ³ ´2
µ
Pavant = 0
Pavant − Pavant
RIN RIN RIN
³ ´2 ³ ´2
0 tot
= Pavant = Eavant
RIN RIN
4.5 Transformations de Lorentz de p et E 59
à !2
X
= En . (4.32)
n
Cette quantité correspond donc à la somme des énergies totales dans le RIN, élevée au
carré.
= (γ − 1) M = ∆K. (4.38)
dp
Ce résultat nous apprend que F = dt demeure valide avec p = γMv.
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60 Chapitre 4 DYNAMIQUE RELATIVISTE
En terme de dτ = γ1 dt, on a
dr dr
p = γM v = γM =M (4.39)
dt dτ
et
dt
E = γM = M . (4.40)
dτ
Puisque M et τ sont des invariants de Lorentz, on a que
dx dy dz
px = M , py = M , pz = M (4.41)
dτ dτ dτ
et
dt
E=M (4.42)
dτ
se transforment comme x, y, z et t respectivement:
0
x0 = γ(x − vt)
p = γ(px − vE)
x 0
y0 = y py = py
=⇒ (4.43)
z0 = z
p0 = pz
0 0 z
t = γ(t − vx) E = γ(E − vpx )
c’est-à-dire
E0 γ −γv 0 0 E
p0x −γv γ 0 0 px
0 = . (4.44)
py 0 0 1 0 py
p0z 0 0 0 1 pz
ou dans le formalisme quadri-vectoriel
p0µ = Λµν pν . (4.45)
Remarque 5
Le facteur γ qui est explicite ici est le γ de la transformation de Lorentz. Ne pas confondre
i avec celui qui apparaît dans p = γM v et E = γM !
p = Ep̂. (4.48)
Ces deux équations doivent être reliées par la transformation de Lorentz reliant le
repère S 0 au repère S du centre de masse. Si la vitesse de S 0 par rapport à S est V = V x̂ ,
la composante x de la deuxième équation s’écrit:
γ (p1x + p2x ) − γV (E1 + E2 ) = γp3x − γV E3 (4.49)
mais
p1x + p2x = p3x = 0 =⇒ E1 + E2 = E3
donc il y a conservation de l’énergie relativiste. Puisque les particules initiales sont iden-
tiques, on a d’une part E3 = 2E = 2γM et d’autre part: E3 = M3 alors
M3 = 2γM! (4.50)
Remarque 6
Attention: La masse propre d’une particule ou d’un objet correspond à sa masse telle
i que mesurée au repos et à l’état libre (soumise à aucune interaction). Par contre, pour
la masse d’un système de particules ou d’un objet qui est soumis à des interactions
est identifiée à la différence entre son énergie totale et son énergie cinétique totale:
Mtotale = Etotale − Ktotale , où Etotale inclus l’énergie associée aux interactions (e.g.
énergie potentielle).
La masse (au repos) de la particule résultante est plus grande que la somme des masses
initiales: l’énergie cinétique initiale est convertie en masse additionnelle (M3 − 2M) de
la particule résultante.
Pour β = V ¿ 1:
µ ¶
¡ ¢ 1
2 −2 1 2
M3 = 2M 1 − V ' 2M 1 + V + · · ·
2
µ ¶
1
' 2 M + MV 2 + · · · (4.51)
2
∆M = M3 − 2M = 2K =⇒ 2K = ∆M.
Cette possibilité de transformer de l’énergie en masse est la manifestation la plus célèbre
de la relativité.
µ ¶ µ ¶
perte ou gain net gain ou perte net
= . (4.52)
de masse au repos d’énergie cinétique
Ainsi, par exemple,
µ ¶ µ ¶
masse d’un ressort masse d’un ressort
> (4.53)
compressé non-compressé
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62 Chapitre 4 DYNAMIQUE RELATIVISTE
est conservé, avant et après la réaction (si un photon (M γ = 0) est impliqué, cette forme
doit être modifiée).
Exemple 4.1
Pour deux masses de 1 kg (1 MeV = 1.7827 × 10−30 kg ou 1 kg = 5.6095 × 1029 MeV) qui
restent collées après la collision:
µ ¶
Mv 2
∆M = ∆E ' 2 = M v2 (4.56)
2
si v ¿ c = 1. Pour
v = |v1 | = |v2 |
= 1 km · s−1 = 3600 km · h−1
= 0.333 × 10−5 ¿ c = 1
, on a
∆M ' 6.2203 × 1018 MeV
' 1. 1089 × 10−11 kg.
Exemple 4.2
Pour l’atome d’hydrogène,
MH < Mp + Me (4.57)
et l’énergie de liaison est
∆M = 13.6 eV = 1.36 × 10−8 GeV. (4.58)
8
L’énergie de liaison représente donc 1 partie dans 10 de l’énergie de l’hydrogène E = MH .
Exemple 4.3
Le deutéron: Les masses du proton, du neutron et du deutéron sont
Mp = 938.272 MeV
Mn = 939.566 MeV
Md = 1875.613 MeV
d’où
Mp + Mn − Md = 2.225 MeV.
C’est exactement l’énergie requise pour le briser ou l’énergie de liaison.
pour M = 0. Alors,
p γM v
= = v =⇒ v = c.
E γM
Les particules de masse nulle se déplacent donc toutes à la vitesse de la lumière.
De plus, pour un photon:
E = hν
et
hν h
p = hν = = ; où c = 1.
c λ
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64 Chapitre 4 DYNAMIQUE RELATIVISTE
dp d
F= = M (γv) (4.64)
dt dt
0
au repère S où la particule est instantanément au repos. À l’instant où dans S la vitesse
de la particule est +vx̂, on a
Par conséquent:
∆px γ∆p0x ∆p0x
= = =⇒ Fx = Fx0
∆t γ∆t0 ∆t0
∆py ∆p0y 1
= =⇒ Fy = Fy0 (4.67)
∆t γ∆t0 γ
∆pz ∆p0z 1
= =⇒ Fz = Fz0 .
∆t γ∆t0 γ
Exercice 4.1
Vérifier à l’aide d’une transformation de Lorentz que si p = γMv et E = γM dans S on a
p0 = γ 0 M v0 et E 0 = γ 0 M dans S 0 en mouvement uniforme par rapport à S.
4.14 Problèmes de dynamique relativiste 65
Exercice 4.2
Dans un champ E =Ex̂ uniforme et constant:
ṗx̂ = qE x̂ et p = γMv. (4.68)
Pour v(0) = 0:
d
M (γv) = qE (4.69)
dt
alors
qEt
γv = (4.70)
M
et donc µ ¶2
2
v qEt
= (4.71)
1 − v2 M
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66 Chapitre 4 DYNAMIQUE RELATIVISTE
0.8
0.6
0.4
0.2
qEt
Figure 4.4 La dépendence de v en fonction de z = M
.
4.14 Problèmes de dynamique relativiste 67
ce qui mène à
¡ qEt ¢2
2 M
v = ¡ qEt ¢2 (4.72)
1+ M
ou
" µ ¶2 #− 12 " µ ¶2 # 12
M qEt
v = 1+ et γ = 1 + . (4.73)
qEt M
(voir figure 4.4)
• Pour t ¿ M
qE :
qEt
v'
M
ce qui correspond à l’approximation non-relativiste.
• Pour t À M
qE :
Ã
µ ¶2 !
1 M
v ' 1− +··· ' 1 ' c (4.74)
2 qEt
µ ¶
qEt
E = γM ' M = qEt (4.75)
M
p = γM v ' γM c = qEt = E (4.76)
même si v ≤ c = 1, E et p peuvent augmenter indéfiniment.
Le déplacement peut être évalué comme suit:
dx st
v= =√ (4.77)
dt 1 + s2 t2
avec s ≡ qE
M. Alors
Z t
st0 dt0
x − x(0) = √
0 1 + s2 t02
Z 1+s2 t2
1
µ− 2 dµ
1
=
2s 0
1 hp i
= 1 + s2 t2 − 1 (4.78)
s
pour x(0) = 0 et v(0) = 0 :
s
µ ¶2
M qEt
x(t) = 1+ − 1 (4.79)
qE M
• Pour t ¿ M
qE :
" µ ¶2 # µ ¶
M 1 qEt 1 qE 2
x(t) ' 1+ −1 ' t . (4.80)
qE 2 M 2 M
• Pour t À M
qE : · ¸
M qEt
x(t) ' = t. (4.81)
qE M
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68 Chapitre 4 DYNAMIQUE RELATIVISTE
Exercice 4.3
Considérons une particule chargée se déplaçant dans un champ électrique de la forme (voir figure
4.5). On a toujours
ṗ =qE
d’où on tire
ṗx = 0, ṗy = qE (4.82)
px (0) = p0 , py (0) = 0 (4.83)
p(t) = p0 x̂ + (qEt) ŷ. (4.84)
Alors
p
1
q
p20 + (qEt)2 E2 − M 2
vx2 + vy2 = = . (4.89)
E02 + (qEt)2 E2
L’inclinaison de la trajectoire s’exprime comme le rapport suivant:
vy qEt
tan θ(t) = = (4.90)
vx p0
4.14 Problèmes de dynamique relativiste 69
Exercice 4.4
L’équation de mouvement d’une particule dans un champ magnétique est
dp
= qv × B (4.94)
dt
Alors
dp2 dp
= 2p· = 2p·q (v × B) = 0
dt dt
comme dans le cas non-relativiste. Il en découle que
• |p| , |v| et γ sont constants.
• dp
dt
= γM dv dt
= qv × B ce qui admet la même solution que dans le cas non-relativiste en
remplaçant M par γM.
¡ ¢1
• La particule aura donc un mouvement circulaire de fréquence ω c = M 1−v
= qB qB
γM
2 2
Seuil de réactions
Exercice 4.5
La conservation de l’énergie impose une limite aux réactions qui peuvent se produire entre parti-
cules.
1. La production de paires
γ → e+ + e−
est possible seulement si Eγ ≥ 2Me ' 1.022 MeV. Mais, dans le repère du centre de masse:
pγ 6= 0 et pe+ + pe− = 0!!
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70 Chapitre 4 DYNAMIQUE RELATIVISTE
p
p
θ
p
γ
p
π
et donc on a encore
(1 + α)2 − 1
v= ' 0.133588 et γ ' 1.009044.
(1 + α)2 + 1
Cependant ici,
hν CM = γMp v
= 0.134756Mp = 126.476 MeV
mais ces deux résultats doivent être compatibles avec la formule de Doppler
r
hν CM 1−v
= .
hν Lab 1+v
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72 Chapitre 4 DYNAMIQUE RELATIVISTE
Énergie disponible
Exercice 4.7
Quelle est l’énergie disponible à l’excitation ou à la création de particules dans la collision d’un
proton accéléré sur un proton au repos?
1. Cas non-relativiste:
1
KLab = Mp v 2 ¿ Mp ' 938 MeV
2
1 ³ v ´2 1 ³ v ´2
KCM = Mp + Mp
2 2 2 2
1 2 1
= Mp v = KLab
4 2
Dans le centre de masse, toute l’énergie cinétique est disponible: un proton de KLab ' 10
MeV peut créer 5 MeV de matière.
2. Cas relativiste:
£ ¤ £ ¤
(E1 + E2 )2 − (p1 + p2 )2 Lab
= (E1 + E2 )2 − (p1 + p2 ) CM
où (p1 + p2 )CM = 0, (E2 )Lab = Mp , (p2 )Lab = 0. Alors, on a
£ ¤ £ 2 ¤
(E1 + Mp )2 − (p1 )2 Lab = (E1 + E2 )2CM = Etotal CM
£¡ ¢ ¤ £ ¤
E12 + 2Mp E1 + Mp2 − (p1 )2 Lab = 2
Etotal CM
£ ¤
2Mp E1 + 2Mp2 Lab =
2Mp [E1 + Mp ]Lab =
2Mp [Etotal ]Lab =
et donc
2
£ ¤
Etotal CM
= 2Mp
[Etotal ]Lab
et par exemple pour avoir 20 GeV dans le centre de masse (Mp ' 1 GeV, ), il faut [Etotal ]Lab =
(20)2
2(1)
= 200 GeV dans le laboratoire. Dans le cas du seuil de production d’antiproton: pp →
pppp
ECM |seuil = 4Mp
42
ELab |seuil = Mp = 8Mp
2
et
KLab |seuil = (8 − 2) Mp ' 5.63 GeV.
Effet Compton
Exercice 4.8
Collision de rayons-X (λ ' 10−8 cm) avec des électrons (une manifestation de la nature corpus-
culaire de la lumière). La conservation de la quantité de mouvement nous donne (voir figure 4.7)
4.14 Problèmes de dynamique relativiste 73
γ'
e-
θ
γ φ
e-
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74 Chapitre 4 DYNAMIQUE RELATIVISTE
Fres = ma (5.1)
res
où F est la force résultante, i.e. la somme vectorielle de toutes les forces appliquées
sur ce corps. Il faut aussi connaître les conditions initiales.
Il est commode de décomposer cette équation sur des axes convenablement choisis,
adaptés à la géométrie du problème. Ainsi, en supposant un bloc sur un plan incliné lisse
(voir figure 5.1), on aura
x
θ
mg P
où P , la poussée du plan sur le bloc, n’est pas égale au poids du corps comme c’est le
cas sur un plan horizontal.
Le frottement sec
Si l’on pousse sur une lourde caisse placée sur un plancher horizontal rugueux, on
se rend compte qu’on peut appliquer une force F plus ou moins importante sans que la
caisse ne bouge (voir figure 5.2). Puisqu’il n’y a pas mouvement, il y doit avoir équilibre
des forces ce qui revient à dire que le plancher exerce sur la caisse une force de sens
opposé à F et de même grandeur : c’est ce qu’on appelle le frottement avant glissement.
Cette force de frottement est une force ajustable.
Lorsque nous augmentons la force F, nous constatons qu’à un moment donné com-
mence le glissement. Appelons F0 la grandeur de la force, à cet instant. En première
approximation, on peut considérer que F0 ne dépend que de la nature des surfaces en
contact et de la force normale N exercée par le plancher sur la caisse. On a donc l’équa-
tion empirique (qui résulte de l’expérience) suivante
F0 = µs N (5.2)
où µs est appelé coefficient de frottement avant glissement (ou parfois coefficient de
frottement statique). Ainsi, tant que la caisse ne bouge pas, la force de frottement a une
grandeur inférieure ou égale à F0 .
Que se passe-t-il lorsque la caisse commence à glisser? On observe qu’il y a toujours
une force de frottement et que celle-ci est donnée par
Fg = µg N. (5.3)
On appelle Fg la force de frottement en glissement tandis que µg est le coefficient
de frottement en glissement. Sans que cela soit une règle tout à fait générale, µg est plus
petit que µs ou tout au plus égal. On sait quelle surprise cela réserve aux automobilistes
lorsqu’ils bloquent les roues sur la glace plutôt que de réduire la vitesse pour empêcher
de glisser: la force d’arrêt peut parfois être brusquement réduite par un facteur 2 ou 3,
ce qui n’est pas négligeable.
5.3 Repères accélérés linéairement 77
Le mouvement circulaire
Comme son nom l’indique, le mouvement est celui d’un mobile dont la trajectoire
est une circonférence. Le rayon vecteur r est de longueur égale au rayon du cercle R ;
la vitesse change de direction, tout en demeurant tangente à la trajectoire. Si l’on utilise
les coordonnées polaires, on repère la position du vecteur r par l’angle θ . La vitesse
angulaire est alors
dθ v
ω= =
dt R
ou encore
v = ωR.
Quand à l’accélération, elle est purement centripète si le mouvement est uniforme et de
valeur
v2
a= = ω2R (5.4)
R
S’il y a une accélération angulaire α, on a en plus une accélération tangentielle
aT = αR (5.5)
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78 Chapitre 5 LES REPÈRES ACCÉLÉRÉS
repère S , voyant cet objet soumis à une accélération A , tire la conclusion que cet objet
est soumis à une force F de grandeur mA.
mA
A
mg
Exemple 5.1
Un homme, debout sur une balance à ressort placée dans un ascenseur au repos, pèse 700 N. Que
marque la balance si l’ascenseur monte avec une accélération de 2 m·s−2 ? Pour l’observateur
de l’ascenseur, la force vers le bas est
m(g + A)
ce qui donne
g+A
700 N ·
g
c’est-à-dire 840 N (comme valeur de g ' 10 m·s−2 ). Lorsque la vitesse redevient constante, la
balance marquera 700 N tout comme au repos.
Afin de découvrir les forces qui peuvent se manifester dans un repère en rotation,
nous allons prendre le cas simple suivant: une plate-forme en rotation uniforme à vitesse
angulaire ω. Cela pourrait être, par exemple, un carrousel de chevaux de bois... sans les
chevaux (voir figure 5.4).
5.4 Repères en rotation: introduction 79
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80 Chapitre 5 LES REPÈRES ACCÉLÉRÉS
ω
z S'
S
y
Point de vue de S
Selon l’observateur S , Paul est en mouvement circulaire uniforme. Il est donc né-
cessaire que s’exerce sur lui une force dirigée vers l’axe du carrousel: c’est une force
centripète de grandeur
f = mω 2 R (5.6)
où m est la masse de Paul. Cette force ne peut venir que du frottement qui s’exerce entre
les pieds de Paul et la plate-forme, ce qui indique que le coefficient de frottement est
suffisant pour empêcher Paul de glisser hors du disque. Pourquoi est-il penché vers
l’axe et de combien? En fait, c’est que Paul doit être en équilibre de rotation autour de
son centre de masse, c’est-à-dire que la somme des moments de force doit être nulle (voir
figure 5.6)
Px − fy = 0 (5.7)
ce qui donne un angle θ
x f
θ = arctan = arctan (5.8)
y P
2
et comme f = mω R et P = mg, on a
ω2R
θ = arctan . (5.9)
g
5.4 Repères en rotation: introduction 81
mg
P
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82 Chapitre 5 LES REPÈRES ACCÉLÉRÉS
Exemple 5.2
Application numérique : Soit ω = 0.5 rad·s−1 et R = 3 m , l’angle θ est
ω2 R
θ = arctan soit θ ' 4.3◦
g
2
le coefficient de frottement minimum requis µs est de ω gR ' 0.075 ce qui est très inférieur aux
coefficients entre des surfaces comme celles considérées.
Point de vue de S 0
L’observateur de S 0 voit Paul au repos, dans son repère. D’après la position penchée
de Paul, il conclut qu’il doit s’exercer sur son centre de masse une force vers l’extérieur
(force centrifuge) qui l’oblige à se pencher vers l’intérieur pour être en équilibre de rota-
tion. Il comprend, de même, que cette force vers l’extérieur est équilibrée par une force
vers l’intérieur (le frottement). Donc, pour lui, selon l’horizontale, il existe deux forces:
une force réelle (le frottement) et une pseudo-force, vers l’extérieur, la force centrifuge.
Cette force centrifuge a comme grandeur: mω 2 R , ce qui nous vient de la première partie
de la discussion.
Exemple 5.3
Alors que son train roule en ligne droite sur un terrain plat à une vitesse de 150 km·h−1 , un passa-
ger laissant pendre sa cravate à bout de bras, devant lui, s’aperçoit que celle-ci dévie subitement
vers la droite, faisant un angle de 10◦ avec la verticale. Elle conserve cette position pendant 30
secondes puis revient à la verticale. Décrire quantitativement le mouvement du train pendant ces
secondes. À moins d’être malicieux envers celui qui pose une telle question, on peut diffici-
o 2
10 mv
R
mg
lement imaginer autre chose que la situation suivante: le train effectue un mouvement circulaire
vers la gauche, puisque c’est la force centrifuge qui tire la cravate vers la droite. La figure 5.7
nous montre l’état des forces sur la cravate et l’équilibre de ces forces nous permet de déduire le
rayon de courbure de la trajectoire soit
mv 2 1
tan 10◦ =
R mg
d’où
mv 2 1
R= · ' 1000 m
tan 10◦ mg
5.4 Repères en rotation: introduction 83
Point de vue de S
Pour l’observateur sur Terre S , la vitesse de Paul, en grandeur, est (voir figure 5.8)
v = (Rω + v0 ) (5.10)
ce qui veut dire que Paul a une accélération centripète de
v2 (Rω + v 0 )2
a= = . (5.11)
R R 0
La force de frottement dans ce cas doit être plus grande et l’angle θ de Paul avec la
verticale doit être
(Rω + v0 )2
θ0 = arctan . (5.12)
Rg
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84 Chapitre 5 LES REPÈRES ACCÉLÉRÉS
Exemple 5.4
Application numérique : Supposons encore ici On trouve pour θ0 un angle de 12◦ et le coefficient
de frottement minimum pour que Paul puisse tenir est de 0.21, ce qui est possible pour bien des
surfaces.
Point de vue de S 0
L’observateur S 0 voit Paul en mouvement circulaire uniforme à vitesse constante v 0
et il sait qu’il faut pour cela une force centripète de
mv02
. (5.13)
R
Voyant l’attitude de Paul, il comprend qu’il s’exerce sur lui une force vers l’intérieur
F
Coriolis
Fcentr.
mg
P
m(Rω + v0 )2
f= (5.14)
R
force exercée par le frottement. Il en déduit donc que le frottement exerce une force plus
grande que celle qui lui est nécessaire et que ce surplus
m(Rω + v0 )2 mv02
− (5.15)
R R
ou encore
mω 2 R + 2mv0 ω (5.16)
est nécessaire pour équilibrer deux forces qui tirent Paul vers l’extérieur:
vers l’intérieur) et deux pseudo-forces qui agissent vers l’extérieur: la force centrifuge
comme dans le cas précédent où Paul était au repos sur le bord du disque et une nouvelle
force, la force de Coriolis, qui dépend du mouvement de Paul par rapport au repère
tournant.
On pourrait montrer qu’il en serait de même aussi si Paul se déplaçait à une vitesse v 0
le long d’un rayon, vers l’extérieur par exemple ; il y aurait encore une force centrifuge
vers l’extérieur mais dans le cas de la force de Coriolis, elle agirait cette fois perpen-
diculairement à la vitesse et serait dirigée vers la droite par rapport à la direction de la
vitesse. Nous allons voir d’ailleurs maintenant comment s’expriment, de façon générale,
ces pseudo-forces.
dv
v
dθ
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86 Chapitre 5 LES REPÈRES ACCÉLÉRÉS
v0 + (rω)λt (5.18)
où λt est un vecteur unitaire tangent au cercle de rayon r et dans le sens du mouvement.
Pendant un intervalle de temps dt, cette vitesse tourne d’un angle ωdt ce qui entraîne
v
t1
v
t2
r
2
r
1
dϕ
dvt = vt dϕ (5.21)
que l’on peut écrire aussi
vt
dvt = ds (5.22)
r
ou encore, en divisant par dt
dvt vt ds
= (5.23)
dt r dt
et finalement
dvt
= ωv0 =⇒ −ωv0 λr . (5.24)
dt
Le terme de droite est simplement l’accélération ressentie par la particule en changeant de
position sur la table. Cette accélération de grandeur ωv0 est dirigée perpendiculairement
à la vitesse et vers la gauche de celle-ci.
Au total, cette particule ressentira donc:
2. une accélération de grandeur 2ωv0 dirigée vers la gauche de la direction de son mou-
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88 Chapitre 5 LES REPÈRES ACCÉLÉRÉS
vement.
En résumé, dans les cas particuliers que nous venons de voir, il y a toujours dans le
repère S 0 une force centrifuge et une force de Coriolis à angle droit avec le déplacement
en plus, dans ces cas de mouvements prescrits, des forces de frottements qui assurent
la force centripète et équilibrent la force de Coriolis, mouvements prescrits signifiant
ici que les déplacements sont imposés et qu’il faut des forces physiques pour qu’ils se
produisent comme on le veut. Dans le cas d’une mouche qui volerait à vitesse constante
par rapport au sol au-dessus d’une table tournante, il n’y aurait que les forces fictives
centrifuge et de Coriolis pour décrire son mouvement par rapport à la table. Il en serait
de même dans le cas d’un objet au repos sur le sol; seules les forces centrifuge et de
Coriolis existent dans le repère de la table tournante.
z ω
y
X Y
Pour transformer la loi du mouvement d’un repère inertiel à un repère accéléré, il nous
faut être capable de relier les dérivées par rapport au temps de quantités vectorielles ex-
primées dans chacun de ces repères. Dans le repère en mouvement, un vecteur arbitraire
peut s’écrire
A = Ax i + Ay j + Az k
où la direction des vecteurs unitaires i, j et k peut changer avec le temps.
Calculons la variation de ce vecteur par rapport au repère inertiel
dA dAx dAy dAz
= i+ j+ k
dt dt dt dt
5.5 Repères en rotation (cas général) 89
di dj dk
+Ax + Ay + Az . (5.25)
dt dt dt
Voyons sur la figure 5.14 comment on peut calculer la variation des vecteurs unitaires.
On a, pour le vecteur i,
dϕ
di
di
=ω×i (5.27)
dt
et de même pour les deux autres vecteurs unitaires.
On peut donc écrire
dA δA
= +ω×A (5.28)
dt δt
où le symbole δ marque une variation dans le repère non-inertiel. Comme le vecteur A
est quelconque, on peut considérer que (5.28) définit un opérateur
· ¸
d δ
= +ω× . (5.29)
dt I δt
Appliquons cet opérateur au vecteur position r
dr δr
= +ω×r (5.30)
dt δt
et de nouveau, appliquons au résultat
µ ¶ µ ¶
d2 r δ δr δr
= + ω × r + ω× +ω×r
dt2 δt δt δt
δ2r δr δr
= 2
+ ω̇ × r + ω× + ω× + ω× (ω × r) (5.31)
δt δt δt
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90 Chapitre 5 LES REPÈRES ACCÉLÉRÉS
δr δ2r
F− mω̇ × r − 2mω× − mω× (ω × r) = m 2 (5.33)
δt δt
ou encore, pour alléger l’écriture, mais n’oubliant toutefois pas que les quantités r, v et
a sont maintenant mesurées dans le repère tournant
1. Le membre de gauche est la résultante de toutes les forces ressenties par l’observateur
du repère tournant , tant les forces réelles que les pseudo-forces . Les forces réelles
sont contenues dans F: on peut y trouver la gravité, une force exercée par un ressort,
le frottement, etc.
2. Le terme suivant (−mω̇ × r) qui est parfois appelé pseudo-force tangentielle (ou
encore azimuthale ) n’existe que si le repère tournant à une accélération angulaire en
raison de la présence de ω̇.
3. Le terme suivant (−2mω × v) est la force de Coriolis; cette force n’apparaît que s’il
y a mouvement (vitesse v) dans le repère tournant. Elle est à la fois perpendiculaire
à ω et à v. Nous verrons un peu plus loin comment se manifeste la force de Coriolis
pour un objet qui se déplace sur ou près de la Terre.
z
λρ
ρ
ω
r
x y
Réécrivons le dernier terme en supposant que la rotation ω se fait autour de l’axe Oz.
5.6 Mouvements observés de la surface de la Terre 91
On a
£ ¤
−mω× (ω × r) = −m ω (ω · r) − rω 2
= mω2 (xi + yj) .
Comme on peut le voir sur la figure 5.15, ce terme peut s’écrire
+mω 2 ρ λρ
où λρ est un vecteur unitaire dans le plan xOy. C’est là la force centrifuge.
Gravité apparente
Supposons-nous en un point de la Terre de latitude λ (voir figure 5.16). Nous appel-
lerons gravité apparente la résultante
gapp = g − ω× (ω × r) . (5.36)
Le deuxième terme est la force centrifuge dont la grandeur est
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92 Chapitre 5 LES REPÈRES ACCÉLÉRÉS
2
ω mR ω cos λ
g g
app
Pour étudier le mouvement d’un projectile près de la surface de la Terre, nous adap-
terons encore une fois l’équation (5.34) en posant:
1. F0 = 0 (nous négligeons toutes les forces réelles autres que la gravité, comme la
résistance de l’air);
2. encore ici ω̇ = 0;
3. gapp ≈ g d’où
ma ≈ mg − 2mω × v. (5.38)
Nous travaillons dans le repère qui est illustré à la figure 5.17. L’axe Oz est la
Nord
ω
Est
verticale du lieu, l’axe Ox pointe vers le Sud et l’axe Oy vers l’Est. L’angle λ est la
latitude du lieu (angle à partir de l’Équateur).
Fcor = 2mω [ivy sin λ − j (vx sin λ + vz cos λ) + kvy cos λ] (5.40)
Voyons l’effet de cette force dans l’hémisphère Nord et l’hémisphère Sud (en substituant
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94 Chapitre 5 LES REPÈRES ACCÉLÉRÉS
λ → −λ) respectivement:
Direction de la vitesse Direction de la vitesse
Hémisphère Nord Hémisphère Sud
Nord (vx < 0) Est Ouest
Est (vy > 0) Sud et vers le haut Nord vers le haut
Sud (vx > 0) Ouest Est
Ouest (vy < 0) Nord et vers le bas Sud et vers le bas
Vers le haut (vz > 0) Ouest Ouest
Vers le bas (vz < 0) Est Est
Lors d’un mouvement pratiquement parallèle à la surface de la Terre (composante vz ≈
0) , le projectile est donc toujours dévié vers la droite dans l’hémisphère Nord. Si on
développe l’équation (5.38) selon ses composantes, on a
Exemple 5.5
Supposons un objet qu’on laisse tomber d’une hauteur h au-dessus de la surface de la Terre. On
se demande de combien il va dévier de la verticale et dans quelle direction, pour une latitude Nord
donnée λ . En l’absence de la force de Coriolis, cet objet aurait une vitesse vz = −gt, en prenant
t = 0 au moment où on le laisse tomber. Reprenons les équations couplées (5.41-5.43). En première
approximation, i.e. termes dominants en ω, on aura
ax = 0
ay = −2ωvz cos λ
az = −g
La seule équation qui nous intéresse (correction d’ordre ω) est donc (5.42) qui devient
ay = 2ω (gt) cos λ
que l’on intègre deux fois pour obtenir
1
y= ωgt3 cos λ.
3
q
2h
Le temps de chute étant tc = g , on a finalement
s
1 8h3
y= ω cos λ.
3 g
Pour fixer les idées, prenons h = 1000 m , λ = 65◦ N , la vitesse ω = 0.7 × 10−4 rad·s−1 et
g = 9.8 m·s−2 . On obtient un écart y d’environ 0.6 m vers l’Est.
5.6 Mouvements observés de la surface de la Terre 95
Exemple 5.6
Missile balistique: Supposons que nous voulions lancer un missile balistique en direction du sud
(c’est-à-dire vy0 = 0), pour une portée d’environ 200 km . Pour avoir un ordre de grandeur de la
vitesse de lancement, supposons un angle de lancement de 45◦ et utilisons la relation bien connue
v02 sin 2φ
R=
g
où R est la portée et φ l’angle de lancement; on obtient alors une vitesse de 1400 m·s−1 ou encore
5040 km·h−1 .
Voyons maintenant les déviations entraînées par la force de Coriolis sur la trajectoire de ce missile.
Il y a en fait des contributions qui viennent du mouvement selon la verticale et aussi du mouvement
selon l’horizontale. Puisque vy0 = 0, on obtient en première approximation (pour ω petit)
ax = 0
ay = −2ω (vx sin λ + vz cos λ)
az = −g
Voyons en détail ces deux contributions.
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96 Chapitre 5 LES REPÈRES ACCÉLÉRÉS
Terre de 0.73 × 10−4 rad·s−1 , la latitude de Québec étant 50◦ et g ' 9.8 m·s−2 , on obtient
approximativement 2.9 km (vers l’Ouest) ce qui est loin d’être négligeable.
Cyclones
En raison d’effets thermiques, de grandes masses d’air sont parfois mises en mou-
vement vers des zones de basse pression. Comme les vitesses peuvent devenir assez
grandes, l’effet de la force de Coriolis se fera sentir et déviera vers la droite l’air qui des-
cend ce qui engendrera un mouvement anti-horaire pour les cyclones qui se forment dans
l’Hémisphère Nord (voir figure 5.18) et dans le sens inverse, dans l’Hémisphère Sud.
Pendule de Foucault
En 1851, dans le Panthéon à Paris, le physicien Léon Foucault fit une démonstration, à
l’aide d’un pendule de 67 m de long, pour mettre en évidence le mouvement de rotation
de la Terre. On peut voir de tels pendules dans le hall d’entrée de l’Organisation des
Nations Unies (ONU) à New York, et assez souvent dans les grands musées scientifiques
comme le Smithsonian Institute de Washington, par exemple.
Sans entrer dans le détail des équations, voyons de quelle façon se déplace ce pendule.
Supposons qu’un tel pendule attaché au-dessus du pôle Nord et qu’on le regarde
osciller du point de suspension (voir figure 5.20). Au cours de l’oscillation le menant de
A à B , il dévierait légèrement de sa trajectoire vers la droite sous l’effet de la force de
Coriolis. En revenant de B à C , il en serait de même si bien que le plan d’oscillation, au
bout du compte, tournait vers la droite, à vitesse constante.
On admet aisément que le plan de rotation tournera, au pôle Nord, avec une vitesse
angulaire égale à celle de la Terre: le pendule est immobile par rapport à un repère
inertiel qui serait attaché à des étoiles lointaines. La Terre tournant de la droite vers la
gauche, on a ainsi l’impression que le pendule tourne dans le sens inverse.
5.6 Mouvements observés de la surface de la Terre 97
A C
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98 Chapitre 5 LES REPÈRES ACCÉLÉRÉS
Dans ce chapitre, nous verrons comment s’appliquent les lois de Newton à des en-
sembles de particules. Ces ensembles peuvent tout aussi bien être constitués de particules
indépendantes les unes des autres, ou encore interagissant entre elles, ou encore, dans le
cas du corps rigide, astreintes à demeurer à des distances constantes l’une de l’autre.
1. Les forces qui s’exercent entre un couple donné de particules sont égales en grandeur
et opposées en direction.
2. Ces forces sont parallèles à la droite qui joint ces particules (e.g. ceci exclut la force
magnétique).
Autrement dit, si F12 est la force exercée sur la particule 1 par la particule 2 et que
F21 est la force exercée sur 2 par 1, on a d’après le premier énoncé: F12 = −F21 .
Le deuxième énoncé précise que ces force sont sur une même droite, ce qui n’est pas
toujours le cas.
On suppose aussi qu’il existe des forces qui s’exercent sur ces particules, forces dont
l’origine est en dehors du système. Ce qui signifie que sur la particule i, la force résultante
sera
X
Fi = Fij + Fext (6.1)
|{z}
i
j
| {z } Force externe
Forces entre particules
d’où, pour la deuxième loi de Newton
X
mi r̈i = Fi = Fij + Fext
i . (6.2)
j
100 Chapitre 6 DYNAMIQUE DES SOLIDES
M R̈ = FE . (6.6)
Physiquement, cette équation signifie que peu importe l’interaction entre les particules,
le centre de masse du système va se déplacer comme une particule unique de masse M
sur laquelle seraient appliquées l’ensemble des forces externes.
S’il n’y a pas de forces externes appliquées sur ce système, l’équation (6.6) devient
M R̈ = 0 ce qui s’écrit aussi
X
M Ṙ = mi ṙi = P = const. (6.7)
i
C’est la loi de conservation de l’impulsion pour un système de particules.
XX X
L̇ = ri × Fij + τ i. (6.9)
i j i
On peut montrer facilement que le terme de double sommation est nul. Prenons simple-
ment les termes i = 2, j = 1 et i = 1, j = 2
L = const. (6.13)
ce qui est la loi de conservation du moment cinétique total . Cette loi de conservation est
d’une extrême utilité, s’appliquant tout aussi bien aux galaxies, au mouvement planétaire
qu’aux atomes et aux noyaux.
ri = R + r0i (6.15)
d’où pour la dérivée par rapport au temps
vi = V + vi0 . (6.16)
L’expression de l’énergie cinétique devient donc
1X
T = mi (V + vi0 ) · (V + vi0 )
2
1X X 1X
= mi V 2 + mi (V · vi0 ) + mi vi02
2 i
2
1 X 1X
= MV + V ·
2
mi vi0 + mi vi02 (6.17)
2 i
2
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102 Chapitre 6 DYNAMIQUE DES SOLIDES
CM
R CM
r'i
mi
O ri
Figure 6.1 Position de la particule de masse mi dans le système S et dans le système du centre
de masse.
6.2 Le corps rigide: Introduction 103
1
1
3
3
Le mouvement le plus général d’un corps rigide peut toujours être ramené à une com-
binaison de translation et de rotation: on peut toujours trouver un système de référence
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104 Chapitre 6 DYNAMIQUE DES SOLIDES
vi = ω × ri (6.21)
où ri est le vecteur position par rapport à l’origine O. La grandeur de la vitesse est donc
vi = ωRi . Le moment cinétique de cette particule par rapport à l’origine O est (voir
vi
M Ri
i
Pi
θ
ri
O
Figure 6.3 Un corps rigide tournant autour d’un axe Oz avec la vitesse angulaire ω.
figure 6.3)
li = mi ri × vi . (6.22)
Sa direction est perpendiculaire au plan déterminé par les vecteurs ri et vi , se trouvent
ainsi dans le plan déterminé par le vecteur ri et l’axe Oz. Sa grandeur est mi ri vi et sa
composante parallèle à l’axe de rotation est
mi (ri sin θ i )(ωRi )
ou encore
6.2 Le corps rigide: Introduction 105
L = Iω. (6.25)
Pz
Le moment cinétique total L = li n’est pas, en général , parallèle à l’axe de
rotation ce qui signifie qu’en général le moment d’inertie ne sera pas un scalaire. Nous
reviendrons sur cette question plus loin. Dans ce chapitre, à moins d’avis contraire, le
vecteur L sera parallèle au vecteur ω, c’est-à-dire
L = Iω (6.26)
où I est une quantité scalaire.
L’énergie cinétique du corps rigide de la figure 6.3 s’écrit
à !
1X 2 1 X
T = mi vi = mi Ri ω2
2
(6.27)
2 i 2 i
ou encore
1
T = Iω 2 . (6.28)
2
On peut noter, dans les expression (6.26) donnant le moment cinétique et (6.28) pour
l’énergie cinétique, que le moment d’inertie joue un rôle analogue à la masse m dans les
expressions qu’on retrouve en dynamique soient P = mv et T = 12 mv2 .
1. Tige mince
(a) Rotation par rapport à l’extrémité (voir figure 6.4a): En supposant que la densité
linéaire est uniforme, l’élément de masse s’écrit dm = ρdx, la masse M et le
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106 Chapitre 6 DYNAMIQUE DES SOLIDES
dx a
(a)
-a dx a
2 2
(b)
Figure 6.4 Tige mince: Rotation par rapport à l’extrémité (a) et au centre (b) respectivement.
2. Anneau circulaire
Comme la distribution de matière est uniforme autour de l’axe et qu’il y a symétrie,
l’élément de masse s’écrit dm = ρdθ, la masse M et le moment d’inertie I sont
Z 2π
M = ρdθ = 2πρ
0
Z 2π Z 2π
2 M
I = R ρdθ = R2 dθ
0 0 2π
= M R2 .
où R son rayon de l’anneau.
3. Disque circulaire
Il y a avantage ici à travailler en coordonnées polaires et à prendre comme élément
de masse un anneau mince de rayon r et d’épaisseur dr soit une densité par unité de
surface constante ρ,
dm = ρ2πrdr
6.2 Le corps rigide: Introduction 107
4. Sphère
Dans ce cas, nous allons supposer que la sphère est constituée de disques minces
dont l’axe est celui par rapport auquel nous voulons calculer le moment d’inertie soit
Oz (voir figure 6.6). L’élément de volume d’un disque de rayon y étant πy 2 dz, son
élément de masse est
dm = ρπy 2 dz
et la masse de la sphère est
Z a Z a
¡ 2 ¢
M = 2
ρπy dz = ρπ a − z 2 dz
−a −a
4πa3
= ρ
3
comme il se doit, Par ailleurs, le moment d’inertie associé au disque de rayon y est
1 2
2 y dm alors
Z a
1
I = πρy 4 dz
−a 2
Z a
1 ¡ 2 ¢2
= πρ a − z 2 dz
2 −a
8
= πρa5 .
15
C’est-à-dire
2
I = Ma2 .
5
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108 Chapitre 6 DYNAMIQUE DES SOLIDES
Rayon de giration
On remarque que les moments d’inertie sont tous de la forme
I = k2 M. (6.31)
Ainsi, il est souvent plus pratique de caractériser les objets par leur rayon de giration.
objet k
disque √1 R
2
anneau qR
2
sphère 5R
(x'i ,y' )
i
Y CM
(x i,yi )
d
x
O
X
xi = X + x0i
yi = Y + yi0
l’expression (6.32) s’écrit
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110 Chapitre 6 DYNAMIQUE DES SOLIDES
X ¡ ¢ X ¡ ¢ X
I = mi x02 02
i + yi + mi X 2 + Y 2 +2X mx0i
| {z } | {z } | {z }
I p/r au c.m. M·d2 =0
X
+2Y myi0 (6.33)
| {z }
=0
le premier terme étant le moment d’inertie par rapport à un axe parallèle à l’axe Oz mais
passant par le centre de masse; le deuxième terme est égal à la masse totale multipliée
par le carré de la distance entre l’axe Oz et l’axe parallèle passant par le centre de masse
(M · d2 ). Les deux derniers termes sont nuls d’après la définition même du centre de
masse. Il reste donc
I = ICM + M · d2 . (6.34)
C’est là l’expression du théorème des axes parallèles ; si l’on veut le moment d’inertie
d’un corps autour d’un axe et qu’on connaît le moment d’inertie par rapport à un axe
parallèle passant par le centre de masse, il suffit d’ajouter à cette dernière quantité M
fois le carré de la distance entre les deux axes. On peut le vérifier dans le cas du moment
d’inertie de la tige mince calculé au début de ce paragraphe. En effet,
1 ³ a ´2 1
Iextr = Ma2 + M = Ma2 . (6.35)
12 2 3
Supposons une plaque mince de forme arbitraire (voir figure 6.8). Par un point O de
cette plaque passe l’axe Oz, perpendiculaire à la plaque. Considérons le moment d’inertie
Iz de cette plaque autour de l’axe Oz . Il vaut, par définition
Z
Iz = r2 dm. (6.36)
Comme
6.2 Le corps rigide: Introduction 111
Oy
Ox
Oz
r2 = x2 + y2 (6.37)
on peut écrire
Z Z
2
Iz = x dm + y2 dm. (6.38)
Comme l’objet est plat, le premier terme est tout simplement Iy tandis que le second est
Ix , de telle sorte que
Exemple 6.1
Supposons un disque de masse M et de rayon R (voir figure 6.9). On veut connaître son moment
d’inertie par rapport à la droite DD0 qui est parallèle à un diamètre et tangente au disque. On
sait que par rapport à un axe perpendiculaire passant par le centre du disque, le moment d’inertie
est
1
Iz = M R2
2
= Ix + Iy = 2Iy
Appliquons le théorème des plaques minces, ce qui nous donne le moment d’inertie par rapport
à un diamètre, soit: I = Iy = 14 MR2 . Appliquons enfin le théorème des axes parallèles avec
d = R, d’où
IDD0 =I + M R2
1 5
= M R2 + MR2 = MR2 .
4 4
On voit ainsi que l’usage combiné des deux théorèmes peut nous éviter de calculer des moments
d’inertie.
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112 Chapitre 6 DYNAMIQUE DES SOLIDES
D'
Figure 6.9 Disque de masse M et de rayon R en rotation par rapport à l’axe DD0 .
6.3 Mouvements combinés de translation et de rotation 113
L̇ = τ (6.40)
où L est le moment cinétique total et τ le moment des forces externes. Cette équation est
valide dans le cas d’un corps rigide et, si nous considérons le cas d’un corps qui tourne
autour d’un axe tel que l’équation L = Iω est valide, ce qui est le cas dans ce cours,
alors
dω
I =τ (6.41)
dt
ou encore
Iα = τ
où α est l’accélération angulaire.
La similitude entre l’équation du mouvement de translation, c’est-à-dire F = ma et
l’équation (6.41) est parfaite. Dressons un tableau comparatif des quantités en jeu:
Particule en mouvement Corps rigide en rotation
rectiligne autour d’un axe fixe
p = mv L = Iω
F = ma τ = Iα
T = 12 mv 2 T = 12 Iω 2
En raison de cette similitude, on admet facilement que seront valides les équations sui-
vantes permettant de décrire le mouvement de rotation d’un corps rigide autour d’un axe:
Pour une accélération angulaire constante α
ω = ω 0 + αt (6.42)
1
θ = θ 0 + ω 0 t + αt2 . (6.43)
2
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114 Chapitre 6 DYNAMIQUE DES SOLIDES
Dans ce qui va suivre, nous ne considérerons que les forces dans le plan horizontal et
nous négligerons la résistance de l’air.
Écrivons ce que sont alors les équations du mouvement, tout juste après le contact
(voir figure 6.11). La seule force horizontale en jeu est la force de frottement en glisse-
ment fg , d’où
− fg = M a (6.44)
et pour la rotation (moment de force)
fg R = Iα (6.45)
d’où pour les vitesses en fonction du temps
fg
v = V − t (6.46)
M
fg R
ω = t. (6.47)
I
Cette dernière équation nous donne la vitesse tangentielle de la boule, soit
fg R2
vt = Rω = t. (6.48)
I
À l’instant où cette vitesse sera égale à la vitesse du centre de masse, la vitesse de
la boule au point de contact sera nulle; le glissement cessera et la boule commencera
à rouler sans glisser. À partir de ce moment, le frottement n’est plus nécessaire pour
maintenir la rotation.
6.3 Mouvements combinés de translation et de rotation 115
fg
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116 Chapitre 6 DYNAMIQUE DES SOLIDES
En principe, la boule peut rouler indéfiniment (on a posé que la résistance de l’air
était négligeable); il existe toutefois une résistance de roulement (rolling friction ) qui
est, en fait, au point de déformations tant de la boule que du plancher, au point de contact.
Ces déformations, même si elles paraissent minimes à première vue, dissipent peu à peu
l’énergie cinétique et la boule finit par s’arrêter.
Ce qu’il est important de retenir, c’est que la condition pour qu’il y ait roulement sans
glissement, est
Nous allons voir, sur quelques exemples, comment utiliser les équations du mouve-
ment, soit F = M a et τ = Iα pour résoudre des problèmes où il y a rotation.
Exemple 6.2
Prenons le cas d’un disque de rayon R et de masse M . On suppose qu’il peut tourner librement
autour d’un axe passant par son centre. Quelle est l’accélération angulaire de ce disque si on
attache une masse m à une corde enroulée autour (voir figure 6.12)?
Écrivons d’abord l’équation de mouvement de la masse m. Soit T , la tension dans la corde,
M,R
Figure 6.12 Disque de rayon R et de masse M autour duquel est enroulée une corde qui estreliée
une masse m.
mg − T = ma.
D’autre part, l’équation de mouvement angulaire du disque s’écrit (τ = Iα)
1
T R = M R2 α.
2
Ici, la condition de roulement sans glissement (a = αR) s’applique. Si on élimine T de ces deux
équations, on a
mg
α= ¡ ¢
m + 12 M R
6.5 Corps rigide et conservation de l’énergie 117
Exemple 6.3
Supposons un disque de masse M et de rayon R qui roule sans glisser sur un plan incliné d’angle
θ (voir figure 6.13). Dans un tel mouvement, l’axe de rotation se déplace mais ne change pas de
direction. Écrivons les équations du mouvement: Pour la translation du CM,
M,R y
F
x
N Mg θ
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118 Chapitre 6 DYNAMIQUE DES SOLIDES
¡ ¢
énergie de rotation 12 Iω 2 . De plus, il ne doit pas y avoir de forces dissipatrices qui
agissent sur le système.
Prenons un exemple, celui d’un cylindre qui roule sur un plan incliné (voir figure
6.14).
h v
En prenant le bas du plan incliné comme niveau zéro de l’énergie potentielle, on peut
écrire
1 1
Mgh = Mv2 + Iω2 . (6.51)
2 2
Comme le cylindre roule sans glisser, on a une relation entre la vitesse v du centre de
masse et la vitesse angulaire ω soit
v = Rω.
Alors, connaissant le moment d’inertie d’un cylindre (Icyl = 12 M R2 ),
µ ¶
1 I
Mgh = M + 2 v2
2 R
µ ¶
1 3
= M v2
2 2
on trouve aisément
r
4gh
v= (6.52)
3
Remarque 7
Comme on a roulement sans glissement, il y a une force de frottement statique entre le
i cylindre et le plan incliné. Comme une force de frottement dissipe habituellement de l’é-
nergie, a-t-on le droit d’appliquer le principe de conservation de l’énergie?
Il est peut-être approprié à ce stade de distinguer deux type de forces de frottement
celles que nous appellerons la force de frottement statique et la force de frottement
cinétique (la même distinction s’applique pour les coefficients de frottement). Le frotte-
ment cinétique (ou avec glissement) qui dissipe de l’énergie est celui que l’on rencontre
lorsque deux surfaces glissent l’une par rapport à l’autre. Il suffit de se frotter les mains
ensemble pour ressentir la chaleur qui provient de la dissipation d’énergie. Par contre,
c’est le frottement statique (ou sans glissement) qui est en jeu lorsqu’un objet roule sur un
6.6 Percussion et rotation 119
plan incliné, par exemple, les surfaces ne se déplacent pas l’une par rapport à l’autre. Au
niveau microscopique, lorsqu’il y a glissement, les aspérités des surfaces s’accrochent et
se brisent, d’où un dégagement de chaleur. Dans le cas où les surfaces ne glissent pas, et
c’est justement ce qui nous intéresse, les aspérités ne font que s’accrocher sans se briser,
ce qui dissipe peu ou pas d’énergie.
Fext
dP
= Fext (6.53)
dt
par dt et en intégrant entre les instants t0 et t1 , on a
Z t1
∆P = P1 − P0 = Fext dt. (6.54)
t0
Le membre de droite est appelé percussion, mot qui véhicule bien l’idée de quelque chose
de court.
En rotation, on a l’équivalent avec l’équation
dL
=τ (6.55)
dt
soit Z t1
∆L = L1 − L0 = τ dt. (6.56)
t0
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120 Chapitre 6 DYNAMIQUE DES SOLIDES
CM
Figure 6.16
D’après ce que nous venons de voir, l’impulsion du centre de masse Mv sera égale à
la percussion P , c’est-à-dire
Z
P = F dt = Mv. (6.57)
De plus, l’impulsion angulaire qui en résulte sera
Z
∆L = dF dt = P d = Mk2 ω. (6.58)
Si la quantité P est connue, il sera donc possible de déterminer le mouvement de l’objet.
Posons donc un autre problème: celui d’un objet comme le précédent mais avec un
point fixe O (pivot) (voir figure 6.17). Physiquement, si on y pense un peu, on se doute
que si l’on applique encore une fois un choc, à une distance h du point, il y aura vraisem-
blablement une réaction sur ce pivot. Or, le problème qui nous intéresse justement, c’est
de savoir s’il existe une position pour le pivot pour laquelle il n’y aurait pas de réaction.
C’est là, en fait, la question à laquelle font face les joueurs de base-ball ou de tennis!
L’endroit privilégié qui ne fait pas vibrer le poignet.
Si l’on appelle P, la percussion appliquée (par l’objet que l’on frappe, par exemple),
et P 0 , la percussion appliquée par le pivot, en réaction, on a comme équations
∆P = P + P 0 = MvCM , (6.59)
la différence d’impulsion et
Z
∆L = (dF − hF 0 ) dt (6.60)
= dP − hP 0 = M k2 ω, (6.61)
6.6 Percussion et rotation 121
P'
CM
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122 Chapitre 6 DYNAMIQUE DES SOLIDES
dh−k2
P0 = P (6.63)
h2 +k2
ce qui nous fournit le moyen de répondre à la question posée plus haut, c’est-à-dire à
quel endroit la réaction sur le pivot est nulle. De toute évidence, il faut que
P 0 = 0 =⇒ dh − k2 = 0 (6.64)
ou encore
k2
d= . (6.65)
h
Le point qui est ainsi déterminé est appelé centre de percussion.
L = mr × v (6.66)
on a pour la masse 1
L1 = mr1 × v1 (6.67)
(voir figure 6.19) où la valeur L1 a comme grandeur
|L1 | = ml (l sin θ) ω
= ml2 ω sin θ.
Ce vecteur est dans le plan des deux tiges, à un angle π2 − θ de l’axe Oz. Le même
calcul répété pour la masse m2 nous donnerait un vecteur L2 de même grandeur et de
6.7 Caractère particulier de la relation entre moment cinétique et vitesse angulaire 123
Figure 6.18 Système de deux masses ponctuelles m attachées aux extrémités d’une tige de masse
négligeable et de longueur 2l. Cette tige est plantée à un angle θ, dans un axe vertical dont les
extrémités A et B sont munies de coussinets.
l sin θ
m
L
1 θ r1
π/2−θ
l
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124 Chapitre 6 DYNAMIQUE DES SOLIDES
même direction que L1 ce qui veut dire qu’au total, on a pour L , un vecteur de grandeur
|L| = 2ml2 ω sin θ
dans le plan yOz (le plan qui contient les deux tiges) et dont la direction forme un angle
2 − θ avec l’axe Oz. Si on prend la composante de ce vecteur selon l’axe Oz, on a
π
³π ´
Lz = |L| cos −θ
2
= 2ml2 ω sin2 θ
ou encore
Lz = 2m (l sin θ)2 ω
2
où la quantité 2m (l sin θ) est tout simplement le moment d’inertie autour de l’axe Oz et
nous retombons sur un résultat déjà rencontré précédemment. Il y a cependant quelque
chose ici de nouveau. À première vue, le moment cinétique semble constant, mais ce
n’est pas le cas. En fait, il ne faut pas oublier que nous l’avons calculé dans un repère
lié à l’objet; il ne faut pas oublier que cet objet (la tige et les deux masses) tourne à la
vitesse ω autour de Oz, ce qui veut dire que le vecteur L décrit un cône autour de cet axe
et donc qu’il varie dans le temps en direction (voir figure 6.20).
L
1
cône
dL
=τ =r×F (6.68)
dt
on en déduit qu’il faut exercer un moment de force sur ce système. C’est là, en effet, le
rôle des coussinets mentionnés au début. En effet, examinons quelle est la direction du
vecteur τ .
Comme τ n’a pas de composante selon Oz (Lz = const.), il est dans le plan xOy.
Voyons comment varie L pendant un court intervalle dt (voir figure 6.21). Le vecteur
dL a comme grandeur
ω z
A F
dL
L(t)
L(t+dt)
y
F B
Figure 6.21 Variation du moment cinétique L et moments de force exercés sur la tige.
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126 Chapitre 6 DYNAMIQUE DES SOLIDES
cette tige. Ici, ces derniers axes sont dits dégénérés puisqu’ils sont laissés entièrement à
notre choix. C’est toujours le cas lorsqu’il y a symétrie de révolution.
Exemple 6.4
Équilibrage des roues d’une automobile
L’opération qui consiste à équilibrer les roues d’une automobile (balancer comme on dit au Qué-
bec) se fait en deux étapes, dont la première est l’équilibrage statique. Il s’agit de s’assurer que le
centre de masse du pneu coïncide avec l’axe de rotation. Si le pneu est placé sur un axe horizontal
très sensible, il devrait rester immobile quelle que soit sa position angulaire sur l’axe; s’il tend à
tourner pour se placer dans une position privilégiée, c’est que son centre de masse est en dehors
de l’axe, ce qu’on corrige en ajoutant une masse à l’opposé. On peut ensuite procéder à l’équi-
Figure 6.22 Section efficace d’une roue d’automobile: Les rous ne sont pas ’’balancées ’’ lorsque
le moment cinétique L n’est pas parallèle à la vitesse angulaire ω.
librage dynamique qui consiste, en fait, à corriger la différence de parallélisme entre le moment
cinétique de la roue et l’essieu (axe de rotation) (voir figure 6.22). Pour cette opération qui né-
cessite que l’on fasse tourner la roue, il s’agit de détecter s’il s’exerce un couple de force sur l’axe
pendant la rotation de la roue. Si c’est le cas, c’est que L n’est pas parallèle à ω. On corrige la si-
tuation cette fois à l’aide de deux masses de même grandeur placées d’un côté et de l’autre de la
roue mais dans des positions diamétralement opposées. On arrive ainsi à faire de l’axe de la roue,
un axe principal d’inertie.
installé dans une monture à cadran qui permet, justement, la liberté de mouvement dans
toutes les directions.
Si le gyroscope est bien équilibré, c’est-à-dire si son centre de masse est exactement
au centre de la suspension, aucun moment de force ne s’exerce sur lui de telle sorte que
son moment cinétique doit demeurer constant. Ainsi, si on pointe l’axe vers une étoile,
par exemple, il demeurera dans cette direction. Il ne faut cependant pas oublier que la
Terre tourne, ce qui signifie que par rapport à la Terre, son orientation paraîtra changer
au cours du temps. On sait que le gyroscope est utilisé comme gyrocompas dans les
systèmes de guidage par sa propriété de conserver sa position par rapport aux étoiles.
On peut se poser la question: Pourquoi utiliser un gyroscope puisqu’un corps rigide
installé dans la même suspension, mais ne tournant pas, indiquerait toujours, lui aussi,
la même direction? Il suffit d’expérimenter un peu avec un gyroscope pour se rendre
compte que même si on lui applique une petite perturbation, un petit choc, par exemple,
sa direction ne changera à peu près pas. Il n’en serait pas de même de notre solide non-
tournant qui, lui, verrait son orientation changer indéfiniment, s’il n’y a pas de frottement
dans la suspension.
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128 Chapitre 6 DYNAMIQUE DES SOLIDES
l z
mg
Fg = −mgj (6.71)
ce qui donne un moment de force
τ = r × Fg
= mgli.
En raison de l’action de ce moment de force pendant un intervalle de temps ∆t , le
moment cinétique L du gyroscope va subir un changement
∆L = τ ∆t = mgl∆ti (6.72)
et si l’on examine la figure 6.25, on voit que l’on peut aussi écrire que
L ∆L
∆ϕ mgl
= (6.74)
∆t Iω
et cette quantité, une vitesse angulaire selon l’axe Oy, que nous appellerons Ω est la
précession (lente) du gyroscope. Il existe aussi une précession dite rapide, mais c’est
habituellement la précession lente qui est observée.
À ce mouvement de précession peut se superposer une oscillation de l’axe du gyro-
scope. C’est ce qu’on appelle la nutation (voir figure 6.26).
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130 Chapitre 6 DYNAMIQUE DES SOLIDES
nutation
Ω
précession
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Annexe A: Notations, conventions,...
Dans cet ouvrage, une certain nombre de conventions ont été adoptées pour faciliter
la lecture. Les vecteurs sont notés par des caractères gras
x, r, v, F, ... (A.1)
Les unités naturelles (UN) sont définies de façon à ce que les constantes fondamentales
que sont la constante de Planck et la vitesse de la lumière soient
~ = 1
c = 1.
Elles sont utiles dans les systèmes physiques relativistes et/ou qui impliquent des ef-
fets quantiques mesurables. Une quantité dans les unités SI (système internationale) qui
possède des dimensions
M p Lq T r
ou M , L et T représente les unités de masse, longueur et temps respectivement, aura des
unités d’énergie à la puissance p − q − r, soit E p−q−r .
SI UN
Quantité p q r n
Action 1 2 −1 0
Vitesse 0 1 −1 0
Masse 1 0 0 1
Longueur 0 1 0 −1
Temps 0 0 1 −1
Momentum 1 1 −1 1
Énergie 1 2 −2 1
Const. structure fine α 0 0 0 0
Const. de Fermi 1 5 −2 −2
134 Annexe A Notations, conventions,...
Coordonnées cartésiennes
plan
z
z=z
1
az
ax
O
y
x plan
x=x1 plan
y=y 1
Les vecteurs unitaires d’un système de coordonnées cartésiennes âx , ây , âz ont les
propriétés suivantes
âx × ây = âz
ây × âz = âx (A.2)
âz × âx = ây .
Un vecteur A dans ce système de coordonnées s’exprime souvent sous la forme de ses
composantes A = (Ax , Ay , Az ) ce qui représente la somme vectorielle
A = âx Ax + ây Ay + âz Az . (A.3)
Les éléments de longueur, dl = (dx, dy, dz), de surface, (dsx , dsy , dsz ) , et de volume,
dv, sont respectivement
dl = âx dx + ây dy + âz dz (A.4)
dsx = dydz
dsy = dxdz (A.5)
dsz = dxdy
dv = dxdydz. (A.6)
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136 Annexe A Notations, conventions,...
Coordonnées cylindriques
z plan
z=z
1
az
P aφ
ar
O
x1
cylindre y
1
r=r y
1
φ1
plan
x φ=φ 1
Les vecteurs unitaires d’un système de coordonnées cylindriques âr , âφ , âz ont les
propriétés suivantes
âr × âφ = âz
âφ × âz = âr (A.8)
âz × âr = âφ .
Un vecteur A dans ce système de coordonnées s’exprime souvent sous la forme de ses
composantes A = (Ar , Aφ , Az ) ce qui représente la somme vectorielle
A = âr Ar + âφ Aφ + âz Az . (A.9)
Les éléments de longueur, dl = (dr, dφ, dz), de surface, (dsr , dsφ , dsz ) , et de volume,
dv, sont respectivement
dl = âr dr + âφ rdφ + âz dz (A.10)
dsr = rdφdz
dsφ = drdz (A.11)
A.2 Systèmes de coordonnées 137
dsz = rdrdφ
dv = rdrdφdz. (A.12)
Les relations de transformations de coordonnées cylindriques à coordonnées cartésiennes
sont les suivantes:
x = r cos φ
y = r sin φ (A.13)
z = z
et inversement
p
r =x2 + y 2
y
φ = arctan (A.14)
x
z = z.
Coordonnées sphériques
cône z
θ=θ 1
aR
P aφ
θ1 R1
a
θ
O
sphère y
φ1
R=R 1
x
plan
φ=φ
1
Les vecteurs unitaires d’un système de coordonnées sphériques âR , âθ , âφ ont les
propriétés suivantes
âR × âθ = âz
âθ × âφ = âR (A.15)
âφ × âR = âθ .
Un vecteur A dans ce système de coordonnées s’exprime souvent sous la forme de ses
composantes A = (AR , Aθ , Aφ ) ce qui représente la somme vectorielle
A = âR AR + âθ Aθ + âφ Aφ . (A.16)
Les éléments de longueur, dl = (dR, dφ, dz), de surface, (dsR , dsθ , dsφ ) , et de volume,
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138 Annexe A Notations, conventions,...
A.3 Aide-mémoire
Relativité restreinte
Transformation de Lorentz des coordonnées
γ = (1 − v2 )− 2 .
1
Repères accélérés
Forces physiques et fictives:
F − mω̇ × r − 2m ω × v − mω × (ω × r) = ma
où F est la résultante des forces physiques
FAzimuthale = −mω̇ × r
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140 Annexe A Notations, conventions,...
FCoriolis = −2m ω × v
FCentrifuge = −mω × (ω × r)
avec ω, ω̇ = vitesse et accélération angulaire de l’objet en rotation et r, v, a = po-
sition, vitesse et accélération dans le repère accéléré.
Force centrifuge dans le repère terrestre:
Corps solide
Moments d’inertie I par rapport à l’axe de symétrie:
1 2
Tige mince p/r extrémité 3MR
1 2
Tige mince p/r centre 12 M R
2 2
Sphère pleine: 5MR
2 2
Sphère creuse ou coquille mince: 3MR
1 2
Disque ou cylindre plein: 2MR
2
Cylindre creux ou anneau mince: MR
1 2 2
Anneau épais: 2 M (Rint + Rext )
Dynamique
τ = L̇ = Iα
L = Iω
1 2
Trot = Iω
2
Condition de roulement sans glissement
v = ωR
Théorème des axes parallèles:
I = ICM + M · d2
Théorème des plaques minces:
Iz = Ix + Iy
Constantes usuelles:
Accélération gravitationnelle: g = 9.8 m · s−2
Rayon terrestre: R = 6378 km
Vitesse angulaire terrestre: ω = 7.27 × 10−5 rad · s−1
A.4 Références 141
A.4 Références
Les notes suivent assez bien les sections correspondantes des volumes suivants et
ceux-ci peuvent être utilisés à titre complémentaire.
1. Mécanique. Berkeley: cours de physique, volume 1, C. Kittel, W. Knight et M.A.
Ruderman, Armand Collin (1965).
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Index
Énergie cinétique, 56, 101
Accélérateurs de particules, 65 Énergie disponible, 72
Accélération dans un champ électrique Équation de mouvement, 113
constant, 65 Équinoxes, 129
Addition de vitesses, 34 Événements
Axes parallèles Classification des, 27
théorème des , 109 genre espace, 27
genre lumière, 27
Calibration des axes, 28 genre temps, 27
Causalité, 27
Centre de masse, 100 Formalisme quadri-dimensionnel, 46
vitesse, 71 Foucault, pendule de , 96
Cinématique de rotation, 113 Frottement, 76, 114
Collision inélastique, 60
Giration, rayon de , 109
Composantes covariantes, 48
Glissement, 114
Conservation de l’énergie, 117
Gravité apparente, 91
Conservation de l’impulsion, 53, 100
Gyroscope, 126
Conservation du moment cinétique,
moment de force, 127
100, 113
Contraction de l’espace, 37 Horloges accélérées, 46
Coordonnées
cartésiennes, 135 Intervalle, 22
cylindriques, 136 Invariance de la charge électrique, 64
sphériques, 137
Corps rigide (voir aussi solides), 103 Lorentz
Cyclones, 96 tranformations de , 31
transformations de , 59
Déflexion dans un champ électrique, 68
Diagrammes espace-temps, 19 Métrique, 47
Dilatation du temps, 39 Michelson-Morley, Expérience de , 7
Dynamique d’un ensemble de parti- Minkowski, diagrammes de, 19
cules, 99 Moment cinétique, 100, 122
Dynamique de la rotation, 116 Moments d’inertie, 105
Dynamique des solides, 99 Mouvement, 77
Dynamique relativiste, 53 Mouvements observés de la surface de
la Terre, 91
Effet Compton, 72 Mouvements, translation et rotation, 113
Effet Doppler
Newton, deuxième loi de , 75
cas non-relativiste, 4
cas relativiste, 43 Observateur, 16
mouvement longitudinal, 43
mouvement transversal, 44 Particule dans un champ magnétique, 69
Effet Doppler, 63 Particules de masse nulle, 62
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143 Index
Tenseur métrique, 47
Quadri-vecteur
Théorème
d’énergie-impulsion, 56
des axes parallèles, 109
de position espace-temps, 46
des axes perpendiculaires, 110
des plaques minces, 110
Rayon de giration, 109 Tranformations
Récession des galaxies, 6 de Lorentz, 31
Relativité restreinte Transformation
et géométrie, 19 d’une force, 63
limites de la , 28 de Lorentz, 59
Repères Travail, et énergie cinétique, 59
accélérés, 75, 77
accélérés linéairement, 77 Vitesse angulaire, 122
en rotation, 78, 88 Vitesse de la lumière
inertiels, 7 mesures, 1
Rotation d’un corps, 104 universalité, 17
Roulement, 114 vitesse ultime, 12