Uni 2005 Lan Led
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LE DROIT INTERNATIONAL DE
L’ENVIRONNEMENT, ELEMENT JURIDIQUE AU
SERVICE DU DEVELOPPEMENT DURABLE
Août 2005
SOMMAIRE
2
INTRODUCTION GENERALE
3
agressent les systèmes vitaux de notre planète qui est aussi celle de nos
enfants et petits enfants non encore nés .
Comme le soulignent les conclusions de la Commission européenne des
questions économiques et du développement, l’on a simultanément besoin de
la croissance économique et de politiques pour protéger notre environnement
d’un épuisement excessif et accéléré. Cela semble convenir véritablement
comme définition au développement durable devenu une question pressente de
survie qui se différencie du développement actuel de notre société par « une
conscience planétaire, une vision à long terme l’acceptation du principe de
précaution et une approche participative accrue qui se traduit par une
implication active et responsable de la population qui doit être assurée à tous
les niveaux, depuis les choix de la vie quotidienne jusqu’aux décisions qui
relèvent de la gouvernance mondiale » 1 .
1
Fondation pour les Générations Futures (FGF). 1998-2002. De la parole aux actes. Rapport de cinq ans
d’activités. p.7.
4
Si la notion de l’avenir de l’environnement avait déjà été amorcée dans
le rapport Brundtland, c’est à la Déclaration de Stockholm (principes 5 et 8) que
la notion du développement durable est implicitement énoncée. La Convention
cadre des Nations Unies sur le changement climatique fait aussi référence au
principe de développement dans son article 3.4 en mentionnant que le
changement climatique peut mettre en danger l’accès des générations futures
aux ressources naturelles. La Déclaration de Rio en 1992 adopte la stratégie
du développement durable dans son principe 3 et en fait sa ligne de force.
5
direction des investissements, l’orientation des techniques et les changements
apportés à nos institutions se font de manière harmonieuse et renforcent le
potentiel présent et à venir permettant de répondre aux besoins et aspirations
de l’humanité ».
6
PREMIERE PARTIE LE DROIT INTERNATIONAL DE L’ENVIRONNEMENT
ET LE DEVELOPPEMENT DURABLE : CONCEPTS – EVOLUTIONS – LIENS
Section 1 L’environnement
§1 Définitions
A. Notions générales
Toutes ces définitions offrent une vision globale mais peu précise de
l'environnement. Si les conceptions de l'environnement sont différentes, la
2
Petit Robert.
7
compréhension mutuelle sera difficile sinon impossible. Ainsi, ce terme général
de l’environnement mérite d’être précisé et complété par d’autres vocables en
rapport avec le droit international de l’environnement qui s’affirme ici comme
contexte de l’étude.
3
Principe 2 de la Déclaration de Stockholm.
8
L’environnement est un facteur de développement, et la Déclaration de
Rio en son principe 25 l’affirme clairement en associant environnement, paix et
développement :
9
derniers années , l’environnement et la base des ressources naturelles qui
entretenaient la vie sur Terre continuent à se détériorer à une cadence
alarmante 4 ».
4
Ouverture de la réunion le 23 octobre 2000 des hauts fonctionnaires dans le cadre de
l’élaboration d’un programme pour le droit de l’environnement au cours de la période 2000-
2010. PNUE-UNEP / Env Law 4/4 p.12.
10
suit : « L’homme a un droit fondamental à la liberté, à l’égalité et à des
conditions de vie satisfaisantes, dans un environnement dont la qualité lui
permette de vivre dans la dignité et le bien-être ».
5
Jean-Marc Lavieille, op. cit. p. 23.
11
de l’histoire de l’humanité et, d’autre part, par la philosophie humaine prévalant
à la même époque. Toujours selon Jean-Marc LAVIEILLE, l’histoire du rapport
homme/nature a évolué d’une relation de dépendance de l’homme à la nature
et du pouvoir de l’homme sur la nature à l’incertitude de la préservation de
celle-ci en passant par la soumission à la préservation.
12
Section 2 Le concept du développement durable et son évolution
6
Patrick Blandin, professeur au Muséum national d'histoire naturelle, membre de la
Commission française du développement durable, président du Comité français pour l'UICN.
7
Commission mondiale de l’environnement et du développement, 1987.
13
universel tendent de regrouper les principales règles constructives
du droit contemporain de l’environnement 8 .
8
“Où est le droit international de l’environnement?”, RGDIP 1997-4. p. 877.
9
Mélanges Alexandre Kiss, “Les hommes et l’environnement”. Editions Frison-Roche, 1998.
14
§2 L’origine et l’évolution
Et ce n’est qu’en 1987 que la notion de " durabilité ", traduction française
de " sustainability " a vu le jour. Le concept de développement durable est pour
la première fois consacré dans le " rapport Bruntland 11 " intitulé " Notre avenir
à tous ". Ce rapport fait la synthèse des travaux engagés au plan international
sur l'environnement et le développement. Il donne la définition suivante du
développement durable : " un développement qui répond aux besoins des
générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures
de répondre aux leurs ". Cette nouvelle approche du développement est
fondée sur l'équilibre entre croissance économique et écosystèmes accordant
aux pays en développement une place plus équitable dans l'économie
internationale, ainsi qu'un accès plus démocratique à la santé et à l'éducation
tout en soutenant également l’approche d'une consommation maîtrisée des
énergies et des ressources naturelles.
10
Selon Maurice Strong et Ignacy Sachs, le terme “écodéveloppement” était traduit dans la
périphrase “Environementally sound development” du langage des Nations Unies. Concept qui
désigne un type de développement intégré qui tient compte des contraintes écologiques et du
long terme, un développement socio-économique écologiquement viable. C’est ce terme qui
sera par la suite traduit par “sustainable development”.
11
Nom du premier ministre norvégien.
15
"Sommet de la Terre" organisée par les Nations Unies a l’issue de laquelle cinq
textes internationaux dont la Déclaration de Rio sur l'environnement et le
développement et l'Agenda 21, un programme d'action international fixant des
objectifs en matière d'environnement et de développement ont vu le jour.
L’esprit de cette conférence est habité par l’idée que la protection et la
conservation de l’environnement doivent cesser d’être considérées comme
contraires au développement économique. L’instauration d’un nouveau type de
politique économique intégrant les préoccupations d’environnement est à
saluer. C’est ainsi que la déclaration de Rio de 1992 sur l’environnement et le
développement formulera deux propositions qui serviront désormais selon
Michel PRIEUR 12 de lignes directrices pour l’action de la communauté
internationale :
12
Michel PRIEUR. Professeur des Universités. Directeur scientifique du CRIDEAU. Faculté de
Droit et des Sciences Economiques, Université de Limoges (France). Intervention sur « Droit de
l’homme a l’environnement et développement durable » au Colloque « Développement
durable : Leçons et perspectives » tenu a Ouagadougou du 1er au 4 juin 2004 au Burkina Faso.
16
§3 Les piliers du développement durable
A. L'économie
17
mondiaux devraient, autant que possible, être fondées sur un
consensus international 13 .
B. L'environnement
13
Article 12 du Rapport de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement, Stockholm, 5-
6 juin 1972, Annexe I.
14
Il consiste à garantir un revenu minimum au producteur initial d’un produit et à lui donner des
garanties suffisantes pour qu’il puisse se développer à long terme.
15
Rapport de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement, Stockholm, 5-6 juin 1972
(publication des Nations Unies, numéro de vente : F.73 II.A.14), chap. I. Fin de l’Annexe I.
18
déboisement, la désertification et la sécheresse, à la protection de la
biodiversité et des forêts, à la promotion d’une agriculture respectueuse de
l'environnement et de la santé, à la protection des océans et des ressources
halieutiques et à la promotion des énergies renouvelables.
C. Le social
16
Le Sommet de Copenhague s’est tenue en 1995. Il était consacré au développement social.
17
Définition de la bonne gouvernance donnée par le Programme des Nations Unies pour le
Développement (PNUD).
19
Au-delà des définitions qui en sont données, le développement durable
ne laisse plus de frontière entre l’environnement et les modes de
développement économiques et sociaux. Le développement durable n’est donc
pas un concept artificiel mais il se veut être analysé comme une recherche
permanente d’équilibres et de compromis entre :
18
Selon la Résolution 3/2002 – Développement durable – de la Déclaration de New Delhi sur
les principes de Droit International relatifs au développement durable, le principe de la bonne
gouvernance est essentiel pour le développement progressif et a la codification du droit
international relatif au développement durable. Il oblige les Etats et les organisations
internationales :
- à adopter des procédures de prise de décisions démocratiques et transparentes et à
mettre en œuvre une responsabilité financière ;
- à prendre des mesures effectives pour lutter contre la corruption officielle et autre ;
- à respecter la légalité dans leurs procédures et à respecter la primauté du droit et les
droits de l’homme ; et
- à mettre en place un système de passation des marchés publics conforme au Code
des marchés publics de l’OMC.
20
CHAPITRE 2 DROIT INTERNATIONAL DE L’ENVIRONNEMENT ET DROIT
DE DEVELOPPEMENT DURABLE EN DEVENIR
19
Voir Jean-Marc LAVIEILLE, Droit international de l’environnement. P.16, 2004.
20
Michel PRIEUR, Droit de l’environnement. 5e édition. P.2.
21
Voir Michel PRIEUR, op. cit. p.6.
21
Mais quelles formes de protection s’agiraient-elles ? Elles sont aussi
nombreuses que les cas de figure rencontrés, c’est-à-dire les acteurs de
protection, l’aire de protection, etc. Globalement la protection peut prendre la
forme de d’amélioration, de conservation, de protection même, de
rétablissement 22 . En somme, ce sont toutes des expressions visant toutes à
sauver l’environnement des conséquences néfastes des actions de l’humanité
qui plus que jamais se montrent destructrices d’un environnement dont dépend
sa propre survie et celle des générations à venir.
Les différentes formes de protection de l’environnement sont exprimées
par les déclarations essentielles du droit international de l’environnement. En
effet, la Déclaration de Stockholm en 1972 stipule dans son principe 1 :
Dix années plutard, la Déclaration de Rio (1992) opte pour les termes
conservation, protection et rétablissement pour s’exprimer au profit de
l’environnement. Ainsi, proclame t-il dans son principe 7 en ces termes :
22
Jean-Marc LAVIEILLE, op. cit..
23
Jean-Marc LAVIEILLE, op. cit.. p.20.
22
de générations 24 , incombe 25 les parties et exige une rationalité dans la
gestion 26 des ressources disponibles.
Et le droit international de l’environnement, en tant qu’instrument
juridique et en collaboration avec les autres branches du droit international
comme le droit international de la mer, le droit des cours d’eau internationaux,
le « droit des droits des hommes », le droit économique international oeuvrent
tous, selon Alexandre-Charles KISS 27 , pour l’intérêt général de l’humanité 28 .
24
Principe 3 de la Déclaration de Rio: Le droit au développement doit être réalisé de façon à
satisfaire équitablement les besoins relatifs au développement et à l’environnement des
générations présentes et futures.
25
Il incombe aux parties de préserver le système climatique dans l’intérêt des générations
présentes et futures, sur la base de l’équité et en fonction de leurs responsabilités communes
mais différenciées et leurs capacités respectives (art.3 al.1 de la Convention sur les
changements climatiques).
26
Les ressources et les terres forets doivent être gérées de façon écologiquement viable afin
de répondre aux besoins sociaux, économiques, écologiques, culturel et spirituals des
générations actuelles et futures (Principe 2,b de la Déclaration de principes sur la gestion, la
conservation et l’exploitation écologiquement viable de tous les types de foret, Rio, 1992).
27
Directeur Honoraire de recherches au CNRS.
28
Alexandre-Charles KISS. Introduction générale du droit de l’environnement : Illustration par la
foret. Actualisation du cours tronc commun du Master Droit International et Comparé de
l’Environnement. 2004-2005.
29
Jean-Marc LAVIEILLE, op. cit. p. 13.
23
certain nombre de textes non obligatoires 30 (« Soft Law ») à importance non
négligeable tous liés à un immense domaine spécifique 31 qu’est
l’environnement. Cette spécificité confère au droit international de
l’environnement une certaine autonomie sans pourtant lui accorder une
indépendance vis-à-vis du droit international public dont il puisse sa genèse et
les techniques.
Maintenant que l’objet est connu, et que la valeur juridique n’est plus
remise en cause, quels sont donc les acteurs principaux du droit international
de l’environnement ? Quelles sont les méthodes de mise en œuvre de ce
droit par ces acteurs surtout à un moment où le développement durable
s’infiltre dans toutes les stratégies politiques internationales?
Les États ont été pour longtemps considérés comme les seuls acteurs
du droit international de l’environnement en ce sens qu’ils apparaissaient en
droit international en qualité de sujets de droit, pouvant, entre autres, conclure
des traités, entretenir des relations internationales , assurer des responsabilités
envers d'autres États. Maintenant avec l’évolution et la diversification des
rapports mondiaux, des nouvelles entités se sont vues impliquées dans la
scène internationale. Ainsi donc les Etats se voient renforcés sur la scène
internationale par les organisations internationales et d’autres acteurs non
étatiques. Selon Alexandre-Charles KISS 32 ,
30
Michel PRIEUR, op. cit., p. 17.
31
Jean-Marc LAVIEILLE, op. cit., p. 14.
32
Directeur Honoraire de recherches au CNRS. In : Introduction générale du droit de
l’environnement : Illustration par la foret. Actualisation du cours tronc commun du Master Droit
International et Comparé de l’Environnement. 2004-2005.
24
qui peut varier d'un État à l'autre. Ils sont aussi chargés d'assurer
la mise en oeuvre des règles ainsi créées… »
Bien que les Etat comme tels soient moins responsables des dommages
subis par l’environnement, ils sont garant des lois et conventions en vigueur
dans le processus de la protection de l’environnement. En effet, c’est aux Etats
qu’appartient cette responsabilité de faire respecter les engagements
internationaux par les pollueurs ou destructeurs de l’environnement qui sont
sous leur autorité qui ne sont autres que les industries, certaines formes
d'agriculture, foresterie, production d'énergie, transports, tourisme. Cette
obligation des Etats à faire respecter les engagements internationaux doit se
traduire par l’élaboration des règles nationales traitant de la responsabilité des
dommages à l’environnement et à l’indemnisation des victimes aussi bien à
l’intérieur qu’ à l’extérieur de la Nation. La Déclaration de Rio dans son principe
13 en est très clair :
25
universelles ou régionales, s'occupent ou peuvent s'occuper d'une façon ou
d'une autre de questions touchant à l'environnement » 33 .
33
Alexandre-Charles KISS, op. cit. p. 15.
26
des droits de l'homme dans certains continents comme l’Europe, l’Amérique et
l’Afrique ainsi qu'à des organes spécialisés des Nations Unies et d'autres
instances internationales. Le droit à l’environnement ainsi conféré à l’homme
par le premier principe 34 de la de Stockholm ne l’implique t-il pas
singulièrement comme acteur du droit international de l’environnement.
34
Principe premier de la Déclaration de Stockholm : « L’homme a un droit fondamental à la
liberté, à l’égalité et à des conditions de vie satisfaisantes, dans un environnement dont la
qualité lui permette de vivre dans la dignité et le bien-être ».
27
Section 2 Le droit du développement durable comme droit de rupture
avec le productivisme
35
Ce colloque sur le “Développement durable: Leçons et perspectives » a eu lieu grâce à
l’étroite collaboration entre les opérateurs de la Francophonie et l’Université de Ouagadougou.
L’organisation dudit colloque visait principalement trois objectifs principaux :
- faire un état des lieux des programmes de développement durable depuis les sommets
de Rio et de Johannesburg ;
- définir les contraintes et conditions requises de mise en œuvre du d’actions intégrées
de Développement durable, notamment pour les pays pauvres ;
- faire des recommandations opérationnelles d’actions prioritaires à intégrer au futur
programme décennal d’actions de la Francophonie.
28
développement, et ils ont le devoir de faire en sorte que les
activités exercées dans les limites de leur juridiction ou sous leur
contrôle ne causent pas de dommages à l'environnement dans
d'autres Etats ou dans des zones ne relevant d'aucune juridiction
nationale.
36
John F. McELDOWNEY & Sharron McELDOWNEY, 1996. Environment and the Law: An
Introduction for environmental scientists and lawyers. p. 295.
37
[TRADUCTION] Cet heritage commun.
38
UK Strategies. 1994. Sustainable development: The United Kingdom strategy. HMSO,
London.
29
dans toutes autres réglementations telles politique, sociale, économique et
même culturelle. Le droit du développement durable est avant tout un droit au
déclenchement de politique intégrée et adaptée aux modes de production et
des besoins si variés et diversifiés dans le respect de l’environnement source
non intarissable dont dépendent les générations actuelles et à venir. La
Commission fédérale du développement durable définit cette politique
comme suit :
39
Commission fédérale du développement durable, CFDD. Avis sur les mécanismes de
flexibilité du Protocole de Kyoto.
40
Principe 5 de la Déclaration du Rio sur le développement durable.
30
§2 Le droit du développement durable comme droit de modes de
production
41
Serge Latouche, cité par J.-M., Lavieille, op. cit. p. 46.
42
« Le slogan du développement durable permet de satisfaire dans l’imaginaire deux
aspirations antagonistes, la poursuite indéfinie d’une forme d’économie fondée sur la
domination et la destruction de la nature, et la préservation de l’environnement sain ».
43
J.-M., Lavieille, op. cit. p. 47.
31
Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
(F.A.O, 1994) 44 , le défi lancé par la notion de durabilité dans l’aménagement
des ressources naturelles n’est pas d’interdire les activités de production mais
de les gérer correctement. Ce qu’il faut, c’est de faire en sorte que l’exploitation
des ressources naturelles soit conduite sur une base durable, que l’utilisation
de ces ressources fasse l’objet d’une planification et d’un contrôle. Le
développement durable refuse toute prostitution avec le productivisme pour se
caractériser, selon la Commission mondiale de l’environnement et du
développement (1987), comme
44
Le défi de l’aménagement durable des forets. FAO, 1994, p. 2.
32
DEUXIEME PARTIE LE DROIT INTERNATIONAL DE L’ENVIRONNEMENT :
GARANT DE LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT AU CŒUR DU
DEVELOPPEMENT DURABLE
33
Pourtant, dès 1992, la nécessité de l’intégration était affirmée au principe 4 de
la Déclaration de Rio qui stipule clairement que « Pour parvenir à un
développement durable, la protection de l'environnement doit faire partie
intégrante du processus de développement et ne peut être considérée
isolement ».
46
Principe 1 de la Déclaration de Rio : « Les êtres humains sont au centre des préoccupations
relatives du développement durable. Ils ont droit à une vie saine et productive avec la nature ».
34
§2 : La participation active du public aux stratégies de
développement
47
Michel Prieur, Démocratie et droit de l’environnement et du développement, p. 5.
35
L’aménagement durable des ressources de l’environnement ne peut se
faire qu’à travers l’application des textes connus et maîtrisés par les
bénéficiaires et les exploitants de ces ressources. En d’autres termes, le
développement durable, celui de « satisfaire les besoins des générations
présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre
aux leurs » 48 n’a de sens pratique que si les stratégies et orientations à prendre
en compte dans son processus de réalisation sont définies par ceux qui en
subiront les effets ou avec leur collaboration effective. Le principe 10 de la
Déclaration de Rio soutient et encourage fortement la participation des citoyens
au traitement des questions d’environnement :
48
Commission mondiale de l’environnement et du développement, 1987.
49
Gérard MONEDIAIRE, « A propos de la décision publique en matière d’environnement », in
les Transformations de la Régulation Juridique, v. 5, Paris, Recherches et Travaux du RED & S
a la Maison des Sciences de l’Homme/Librairie Générale de Droit et de Jurisprudence, 1998.
50 Alexandre-Charles KISS, “La mise en oeuvre du Droit de l’Environnement. Problématique et moyens”, in 2e.
Conférence Européenne “Environnement et Droits de l’Homme”, Salzbourg.
36
Cette participation ne saurait se faire de façon active et bénéfique qu’à
travers d’abord une élaboration et une application de programmes d’éducation
et de sensibilisation du public sur les conséquences de détérioration des
conditions de l’environnement et sur les stratégies d’intégration des questions
écologiques dans les politiques du développement durable.
§3 : L’éducation
37
« Veiller à ce que soit d’urgence élaboré, dans le domaine du droit
de l’environnement, un programme de travail concerté et viable
centré sur l’éducation, la formation et la diffusion d’informations, y
compris l’organisation de colloques régionaux et sous-régionaux
sur les systèmes judiciaires ».
38
Section 2 : La mise en œuvre d’une gouvernance effective
39
une importance particulière car il permet la mise en place d’un terrain
d’échange de biens et de connaissances nécessaires à la mise en œuvre des
efforts communs de lutte contre les atteintes à l’environnement en vue
d’assurer le développement durable.
51
Michel Prieur, op. cit., p. 136.
40
Le principe 25 de la même Convention relève l’indissociabilité et
l’interdépendance entre la paix, le développement et la nature : « La paix, le
développement et la protection de l'environnement sont interdépendants et
indissociables ». Bref, la stabilité politique internationale est la condition
indispensable de possibilité d’échanges, de coopération et de communication
vraie entre Etats si l’on veut qu’un droit international de l’environnement ait un
impact réel. Ce n’est que dans un tel climat de paix international que l’on
pourrait s’investir à la lutte contre la pauvreté et la corruption dont leur
anéantissement ou réduction fera place à un développement durable qui
s’inscrit dans une écologie viable.
Parmi les priorités qui s’inscrivent dans la ligne tracée par les stratégies
du développement durable, la première semble être l’humanisation de la
mondialisation en renforçant la lutte contre la pauvreté et la corruption à travers
le développement de l’accès à l’eau potable, à l’assainissement, à l’énergie,
mais aussi à la santé et à l’éducation et la transparence gouvernementale.
L’ultime objectif est aussi de réguler la mondialisation par une gestion
responsable des ressources naturelles, qui favorisera un partage et une gestion
équitable des richesses, c’est-à-dire sans corruption. Ainsi environnement et
développement seront mieux réconciliés. La nécessité de lutter farouchement
contre la pauvreté se trouve clairement formulée dans le principe 5 de la
Déclaration de Rio en ces termes :
41
pour tous à tous les niveaux feront avancer d’un pas le processus du
développement durable dans un contexte écologique viable puisque la
pauvreté est connue comme cause de nombreuses atteintes à l’environnement.
Tout cela ne peut se réaliser que par une bonne gouvernance qui exige
le plein respect des principes de la Déclaration de Rio de 1992 sur
l’environnement et le développement ainsi que la pleine participation des
femmes et des jeunes à tous les niveaux de la prise de décision. La bonne
gouvernance appelle aussi une responsabilité sociale des entreprises et des
investissements socialement responsables en tant que condition de l’existence
d’un marché mondial propre à répartir équitablement les richesses entre les
Communautés et au sein de celles-ci.
42
naissance à un espace de communication vraie d’informations nécessaires et à
un transfert de technologies dignes d’un développement durable tellement
convoité qui respecte les exigences de l’environnement.
43
référence à la liberté d’accès à l’information en matière d’environnement. Quant
à la consécration des principes d’information et de participation elle-même, elle
voit le jour grâce à la convention d’Aarhus tenue du 25 juin 1998. Si l’homme a
droit à un environnement sain pour son propre épanouissement, aussi a-t-il
besoin d’un droit d’accès à l’information, droit étroitement lié à la liberté
d’expression pour mieux orienter ses actions de développement. Le principe de
l’information est également nécessaire à l’application des principes de
prévention et de précaution.
44
Ces technologies doivent féliciter le processus du développement
durable des Etats tout en respectant les exigences de l’environnement. Mais si
le droit international de l’environnement, garant du développement durable, doit
d’une part renforcer la citoyenneté à travers le respect des droits fondamentaux
de l’homme, la participation du public à la décision et l’éducation et d’autre part
assurer la bonne gouvernance par la stabilité politique, la lutte contre la
pauvreté, l’information et le transfert de technologies, quels sont donc les
méthodes d’actions de ce droit ? Autrement, quels sont les organes
d’expression de ce droit ? Quels instruments utilisent-il dans sa mission de
sauvegarde de l’environnement et par quels canaux ces instruments
fonctionnent-ils ?
45
CHAPITRE 2 : LES SPECIFICITES ET LE FONCTIONNEMENT DU DROIT
INTERNATIONAL DE L’ENVIRONNEMENT AU PROFIT DU
DEVELOPPEMENT DURABLE
52
Kiss A.-C., op. cit., p. 5.
46
Comme précédemment mentionné dans la section 1 du chapitre 2 de la
première partie de ce mémoire, l’objet du droit international de l’environnement
est la protection de l’environnement sous toutes ces formes. C’est l’une des
particularités de ce droit de s’intéresser spécifiquement à l’environnement. A
ces deux spécificités, s’ajoute la troisième et la plus importante qui est le
caractère temporel du droit international de l’environnement.
53
Kiss, A.-C., op. cit., p.5.
47
n’étant pas stationnaire, le développement durable ne saurait être une réalité
qu’en s’adaptant à la fois et aux réalités de l’environnement et à l’évolution des
connaissances sur l’environnement.
Deuxièmement, ce caractère temporel oblige l’humanité déjà présente à
sauvegarder ce patrimoine qu’est l’environnement reçu des générations
passées pour les générations futures.
54
Principe 5.
55
Principe 4.
56
Principe 8.
48
Section 2 : Le fonctionnement des instruments du droit international de
l’environnement
§2. Le fonctionnement
Les changements climatiques représentent un défi d'envergure universel qui
touche aussi bien les pays industrialisés que les pays en développement.
Cependant les changements climatiques lancent à ces derniers des défis
particuliers. En effet, la plupart des pays en développement ont peu ou voire
49
manquent de ressources humaines, financières et techniques nécessaires pour
faire face avec succès aux changements climatiques. Dans le souci de
protection d’un environnement qui transcende les frontières, la Convention des
Nations Unies sur les changements climatiques et le Protocole de Kyoto
n’épargnent pas les pays en développement aux efforts mondiaux de lutte
contre les changements climatiques et de promotion de développement
durable.
50
disposition de la Conférence des Parties (art. 12) les états nationaux des
émissions anthropiques et d’absorption par des puits de tous les GES non
réglementés par le protocole de Montréal suivant des méthodes comparables
qui feront l’objet d’approbation de la Conférence des Parties.
51
toutes les Parties et surtout des Pays en développement Parties pour leur
meilleure adaptation aux problèmes posés par les changements climatiques.
52
2. Etat global des engagements
Les coûts encourus par les Pays en développement dans l’exécution des
engagements énoncés de l’alinéa a) du paragraphe 1 de l’article 4 de la
Convention et visés à l’alinéa a) de l’article 10 du Protocole doivent être
couverts par des ‘ressources financières des pays développés conformément
aux dispositions du paragraphe 3 de l’article 4 et de l’article 11 de la
Convention.
Le Protocole dans son article 12 et toujours en faveur des pays en
développement a défini et établi un ‘mécanisme de développement propre’.
Ainsi les pays en développement bénéficient de l’exécution des activités dans
53
le cadre des projets qui seront financés par les pays développées Parties qui
se traduisent par réductions d’émissions certifiées.
54
Figure 1: Développement durable comme résultat d'une intégration du social,
environnement et économie pilotée par la bonne gouvernance.
2
1
SOCIAL ECONOMIE
11
DD
3
3
2
ENVIRONNEMENT
BONNE GOUVERNANCE
Légende :
DD : Développement durable
1 : Développement socio-économique
55
CONCLUSION GENERALE
56
Ainsi défini, le développement durable semble plus difficile à mettre en
place si l’on ne choisit pas d’abord d’attaquer les causes réelles d’atteintes à
l’environnement qui ne sont rien d’autre que la pauvreté, l’ignorance, le
productivisme et les modes et systèmes de production non viables
écologiquement a travers la mise en œuvre du droit international de
l’environnement.
57
Cf. Instruments et mécanismes juridiques internationaux
57
internationale à assurer d’abord la stabilité politique, le respect des droits
fondamentaux de l’homme, la lutte contre la pauvreté et la corruption, etc.
C'est toutefois aux gouvernements qu'il revient concrètement de les
mettre en œuvre les principes et conventions du droit international de
l’environnement pour assurer la durabilité de l’environnement, condition sine
qua non pour faire espérer le développement durable.
Mais quel rythme de croissance économique adopté qui soit d’une part
compatible avec les besoins de la population actuelle ou avec la population de
demain, et d’autre respectueux de l’environnement ? Un développement
durable est-il vraiment possible dans un contexte où le fossé ne cesse de
grandir entre pays riches et pays pauvres ?
58
BIBLIOGRAPHIE
1. OUVRAGES
F.A.O, 1994. Le défi de l’aménagement durable des forets : quel avenir pour les
forets mondiales ? F.A.O., Rome. 121 pages.
McELDOWNEY, J.F. & McELDOWNEY, S., 1996. Environment and the law: An
introduction for environmental scientists and lawyers. Longman.
327 pages.
59
2. ARTICLES
3. AUTRES DOCUMENTS
http://www.belspo.be/frdocfdd/fr/pubfr/avis/1999a10f.htm. [Date de
consultation: 23.04.05]
60
Regroupement national des Conseils Régionaux de l’environnement du
61
TABLE DE MATIERES
SOMMAIRE ................................................................................................ 2
INTRODUCTION GENERALE .................................................................... 3
62
§1 L’objet du droit du développement durable...................................... 28
§2 Le droit du développement durable comme droit de modes de
production.............................................................................................. 31
63
4. Les moyens d’applications.......................................................... 52
B. Les pays en développement et le protocole de Kyoto ................ 52
1. Le Protocole de Kyoto et sa visée .............................................. 52
2. Etat global des engagements ..................................................... 53
3. Les obligations des Parties......................................................... 53
4. Les moyens d’applications.......................................................... 53
CONCLUSION GENERALE...................................................................... 56
BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................... 59
64