Article Text-473-1-10-20200812
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ISSN: 2550-469X
Numéro 4 : Mars 2018
M. Rachid DAANOUNE
Enseignant chercheur – ENCG de Tanger - GREFAM
r_daanoune@yahoo.fr
Résumé :
L’objectif principal de cet article est de traiter le rôle des outils de contrôle de gestion dans la
mesure de la performance environnementale. Et cela sera développé dans le cadre d’une étude
de cas d’une entreprise qui opère dans le secteur Aéronautique, une industrie en forte
mutation aujourd’hui au Maroc, et qui est non seulement contrainte d’accroître sa
performance, mais elle rejoint le défit du respect de l’environnement. L’étude sera réalisée à
travers des interviews avec plusieurs acteurs au sein de l’entreprise : Contrôleur de gestion,
Responsable qualité, Animateur HSE (Hygiène, sécurité et environnement). Cet article montre
les outils de mesure de la performance environnementale servent à légitimer les entreprises et
à les aider dans le pilotage de leurs performances.
Abstract:
The main objective of this article is to address the role of management control tools in
measuring environmental performance. And this will be developed as part of a case study of a
company that operates in the Aeronautics sector, a rapidly changing industry in Morocco
today, and which is not only forced to increase its performance, but it joins the challenge of
respect for the environment. The study will be conducted through interviews with several
actors within the company: Management Controller, Quality Manager, HSE Animator
(Health, Safety and Environment). This article shows the tools for measuring environmental
performance used to legitimize companies and help them in steering their performance.
Introduction :
Face aux fortes turbulences que connait l’environnement (telles que les changements
climatiques, l’épuisement des ressources naturelles, les pollutions marines …), la préservation
de l’environnement naturel est un défi pour l’organisation du XXIe à nos jours.
Depuis quelques années, les entreprises à travers le monde ont progressivement intégré les
enjeux relatifs à l’environnement dans les systèmes de management et dans leurs visions
stratégiques. Cela se traduit par une prise de conscience qui se généralise de plus en plus face
aux préoccupations majeurs de la protection de l’environnement et à la nécessité de
développer des outils d’évaluation et de mesure de performance environnementale.
Pourtant, un grand nombre d’organismes trouvent des difficultés pour mettre en place une
méthode adaptée pour évaluer leur performance environnementale. A la lumière de ces
constats, le contrôle de gestion propose une panoplie d’outils dédiés à la mesure de la
performance globale, et plus spécifiquement la performance environnementale. C’est dans
cette perspective que l’étude des outils de mesure de performance environnementale revêt un
intérêt capital.
Le contrôle de gestion environnemental peut être définit comme un ensemble d’outils qui
permettent de collecter des données sur l’état de raréfaction des ressources naturelles liées à
l’activité d’une organisation et d’effectuer une allocation de ressources internes, qui pose
comme contrainte prioritaire le maintien des capacités de régénération des écosystèmes, et
incite les employés à respecter cette contrainte. Les données collectées doivent aussi permette
l’information des tiers sur la manière dont l’entreprise contribue à maintenir intactes les
capacités des écosystèmes1.
L’objectif principal de cet article est de traiter le rôle des outils de contrôle de gestion dans la
mesure de la performance environnementale. Et cela sera développé dans le cadre d’une étude
de cas d’une entreprise qui opère dans le secteur Aéronautique, une industrie en forte
mutation aujourd’hui au Maroc, et qui est non seulement contrainte d’accroitre sa
performance, mais elle rejoint le défi du respect de l’environnement.
Pour guider notre réflexion, nous présentons le cadre conceptuel de cette recherche en nous
appuyant sur les travaux consacrés au contrôle de gestion environnemental et plus
1
Définition du contrôle de gestion environnemental, proposé par Nicolas Antheaume, Article : Le contrôle de gestion
environnemental. État des lieux, état de l’art, la Revue Comptabilité-Contrôle et Audit, (Antheaume, 2013) /3 (Tome 19),
page 9-34.
1. Etat d’art :
1.1. La performance environnementale
Depuis longtemps, plusieurs chercheurs ont été préoccupés par l’environnement et ont essayé
d’explorer les méthodes d’améliorer l’intégration des coûts environnementaux dans les
organisations. Leurs recherches ont conduit au développement de la comptabilité de gestion
environnementale. La comptabilité de gestion environnementale a pour but d’intégrer les
coûts environnementaux à l’intérieur des systèmes comptables traditionnels. Ce faisant, cela
permet de simplifier la prise de décisions quant aux enjeux environnementaux et d’encourager
l’adoption de mesures de prévention de la pollution et d’éco efficacité (Jasch, 2006).
Source : L. Da Silva, les indicateurs de performance environnementale au service de l’éco efficacité : Le cas de
la mine Canadian malartic, (Da Silva, 2013) inspiré de Porter and van der Linde, 1995
Cette hypothèse, mieux connue sous le nom d’hypothèse de Porter, implique que la
réglementation environnementale peut engendrer à la fois des bénéfices pour la société civile
par la réduction des dommages environnementaux et également des bénéfices pour les
organisations qui y sont soumises. Ces bénéfices dépassent les coûts supportés par les
pollueurs pour se conformer à la réglementation, augmentant ainsi leurs profits et leur
compétitivité (Porter and van der Linde, 1995). Bien que les travaux de Porter s’intéressent
aux impacts de la réglementation, rien ne porte à croire qu’une augmentation de la
performance environnementale découlant d’une démarche volontaire n’aura pas des impacts
similaires sur la performance économique.
Depuis les premiers travaux de Porter (1991), cette hypothèse est devenue un sujet d’analyse
de grand intérêt à la base d’un furieux débat entre deux visions opposées. Plusieurs analystes
ont tenté d’infirmer l’intuition de Porter en se basant sur la théorie économique néoclassique
selon laquelle les politiques de réduction de la pollution induisent des coûts de production
plus élevés (voir par exemple Walley and Whitehead, 1994).
Cette vision traditionnelle se traduit par une relation strictement négative entre la performance
environnementale et la performance économique. En d’autres termes, toute amélioration de la
performance environnementale se fait au détriment de la performance économique.
La littérature dénombre sept canaux à travers lesquelles l’adoption de meilleures pratiques
environnementales peut mener à des situations gagnant-gagnant. Ambec et Lanoie (2008) les
classent selon qu’ils engendrent une augmentation des revenus ou une diminution des coûts.
Ces sept mécanismes sont présentés au tableau 1.
MÉCANISMES DESCRIPTION/EXEMPLE
4 Gestion des risques et relation Réduction des risques de poursuites pour litiges reliés à des
avec les parties prenantes incidents environnementaux et des plaintes pour nuisance
externes environnementale.
Il y a plusieurs éléments qui font en sorte que les coûts environnementaux sont mal compris et
mal mesurés. D’abord, les méthodes actuelles de comptabilité ne permettent pas de distinguer
les coûts à caractère environnemental des autres coûts d’opération d’une organisation. Ceci
s’explique par le fait que ces coûts peuvent dans certains cas se retrouver dans des comptes de
frais généraux. Cela empêche de lier les coûts à la gestion environnementale, aux opérations
spécifiques, aux départements concernés et aux sources d’inefficacité. Dans d’autres cas, ces
coûts ne sont carrément pas comptabilisés.
À cela s’ajoute un problème de partage de connaissances et de communication. D’un côté, les
gestionnaires en environnement ont une connaissance très limitée des documents comptables
et des coûts environnementaux et ne peuvent donc pas relier les données environnementales
aux données économiques. De l’autre côté, les comptables détiennent les données
économiques sans toutefois être capables de départager ce qui doit être considéré comme un
coût environnemental de ce qui ne devrait pas l’être. Tout cela combiné au fait que les
départements comptables et de l’environnement ne partagent pas un langage commun, fait en
sorte que les coûts environnementaux sont mal mesurés et mal compris (Jasch, 2009).
L’évaluation de la performance environnementale
Pour notre travail, et afin d’identifier ce qui est le contrôle de gestion environnemental, nous
allons se baser sur le travail colossal de Nicolas Antheaume qui propose un cadre conceptuel
important et une revue de littérature qui synthétise l’ensemble des travaux de recherches
(publications, thèses, articles, …) sur le contrôle de gestion environnemental, les différentes
définitions du concept et la typologie des outils développés.
Pour ce qui concerne le cadre conceptuel de la comptabilité environnementale, Gray, Owen et
Maunders (1987) en Grande-Bretagne, et Christophe (1989) en France, sont les premiers à
avoir proposé une définition de ce champ.
Pour Gray, Owen et Maunders (1987) la comptabilité sociale et environnementale est un
processus de communication sur les effets sociaux et environnementaux des actions
économiques d’une organisation, à destination de certains groupes d’intérêt dans la société et
de la société en général.
Selon Robert Gray (2000) elles peuvent en attendre des bénéfices en termes de :
Augmentation de la quantité d’informations servant à la prise de décision ;
Calcul de coût plus précis pour les produits ou services rendus par l’entreprise ;
Identification des zones de responsabilité sociétale de l’entreprise ;
Identification d’opportunités de développement sur de nouveaux marchés ;
Consolidation de la légitimité de l’entreprise et amélioration de son image.
Bernard Christophe (1989, 1992) propose une définition qui inclut d’emblée les usages
internes et externes de l’information environnementale. Il définit la comptabilité
environnementale comme « un système d’information efficient sur le degré de raréfaction des
éléments naturels lié à l’activité de l’entreprise, utilisable pour agir sur cette raréfaction et
pour informer les tiers ».
Quant à l’approche de Schaltegger, Hahn et Burritt (2002) définissent la comptabilité
environnementale de gestion (Environmental Management Accounting) comme un système
destiné à générer, analyser et utiliser des informations financières et non financières, de
manière à optimiser la performance écologique et économique d’une entreprise, pour assurer
sa pérennité. La comptabilité environnementale de gestion se définit à partir de ses utilisateurs
principaux et de sa raison d’être prioritaire, qui est de fournir une information pertinente et
utile aux managers d’une organisation, distinctement des parties prenantes externes.
Selon Hartmann et Perego (2005), les deux auteurs proposent une définition des systèmes de
contrôle de gestion environnementaux construits et utilisés par des entreprises en interne. En
référence à la définition fournie par Simons (2000), Hartmann et Perego (2005) définissent les
systèmes de contrôle de gestion environnemental comme « des systèmes qui fournissent des
indicateurs de performance environnementaux utilisés par les organisations pour influencer le
comportement des managers vers l’atteinte des objectifs environnementaux des organisations
».
N. Antheaume donne une définition qui s’inspire à un projet politique de reddition élargi, au
sens défini par Gray, Owen & Maunders (1987), à une fonction d’information sur l’état de
raréfaction des ressources naturelles telle que défini par Christophe (1989, 1992) ou Richard
(2012) : Le contrôle de gestion environnemental est un ensemble d’outils qui permettent de
collecter des données sur l’état de raréfaction des ressources naturelles liées à l’activité d’une
organisation et d’effectuer une allocation de ressources interne, qui pose comme contrainte
prioritaire le maintien des capacités de régénération des écosystèmes, et incite les employés à
respecter cette contrainte. Les données collectées doivent aussi permette l’information des
tiers sur la manière dont l’entreprise contribue à maintenir intactes les capacités des
écosystèmes.
Bien évidemment, le contrôle de gestion environnementale peut être défini comme tout
processus mis en place pour assurer le pilotage de l’organisation en cohérence avec sa
stratégie et ses objectifs environnementaux (Capron, Quairel, 1998). Cette définition,
conforme à une « vision élargie » de pilotage (Lorino, 1991, 1995), nécessite des précisions.
Nous souhaitons ainsi mettre en relation la notion de « performance environnementale », au
cœur du contrôle de gestion environnementale, avec les questions traditionnelles de la
cohérence et de la pertinence (Bessire, 1999) qui s’y rattachent, pour montrer le caractère
particulièrement indéterminé de ce contrôle.
D’après Antheaume, N. Il existe différentes définitions du contrôle de gestion
environnemental correspondent à trois cadres conceptuels concurrents, qui renvoient à trois
nuances différentes de vert.
Cadre conceptuel 1 « sans vert, normalisateur » : un mode de contrôle orienté vers la mise aux
normes de l’entreprise. Ce dernier vise soit la normalisation des comportements à l’intérieur
de l’entreprise (Moquet et Pezet, 2006 ; Sautereau-Moquet, 2008), soit la mise en conformité
de l’entreprise avec les attentes de son environnement institutionnel sur ce qui définit une
entreprise responsable – suivi et contrôle de l’adoption des normes ISO 9000 et 14 000 par
exemple – (Acquier, 2007) ; soit encore la recherche d’une nouvelle forme d’efficacité et
développés par des économistes et ingénieurs (Boutaud & Gondrand, 2009), et popularisés
par des ONG telles que le WWF. Ces outils sont aujourd’hui utilisés par ces ONG pour
montrer aux consommateurs le lien qui existe entre leurs gestes de consommation quotidiens
et les impacts qui en découlent, à leur niveau individuel et au niveau de la planète. Ils placent
la préservation des ressources naturelles au centre. Ce cadre conceptuel correspond à une
vision du développement durable qu’O’Riordan (1991) a qualifiée de deep green (« vert
profond, éco-centré »), et selon laquelle les activités humaines et économiques ne peuvent
prendre place que si les conditions de reproduction des écosystèmes sont placées au centre des
préoccupations, pleinement assurées et respectées.
Source : N. Antheaume, Le contrôle de gestion environnemental. État des lieux, état de l'art (Antheaume, 2013)
Les indicateurs de performance de management mesurent les efforts déployés par la direction
pour influencer la performance environnementale des opérations de l’organisme. Ces
indicateurs sont liés aux politiques, aux pratiques, aux procédures, aux décisions et aux
actions en lien avec la gestion environnementale (ISO, 1999). Des exemples d’indicateurs de
performance de management comprennent notamment le nombre d’heures de formation du
personnel en environnement, le budget consacré à la recherche de solutions de réduction de la
consommation d’eau, le nombre de non-conformités réglementaires, le retour sur
investissement des projets d’amélioration environnementale, etc.
Les indicateurs de performance opérationnelle :
2. Matériels et méthodes :
L’étude de cas est desservie par une de ses plus grandes qualités : sa polyvalence qui favorise
une grande diversité d’application (Hlady-Rispal, 2000). Comme son nom l’indique, la
méthode des cas vise l’étude en profondeur d’un ou de plusieurs cas qui exemplifient un
phénomène que l’on veut étudier. Le chercheur veut alors observer l’unicité du phénomène et
en préserver les particularités (Stake, 1998). Il s’agit alors de documenter un « morceau de
réalité » dans une approche « idiographique » (Tsoukas, 1989). Ainsi l’étude de cas est des
définitions et des conceptions terminologiques variées (Le Goff, 2002), l’étude de cas en
sciences de gestion (qu’elle soit didactique, énigmatique, typique ou clinique) est une
méthode de recherche passionnante pour comprendre et expliquer des phénomènes
complexes. Pour sa part, Wacheux (1996, p.89) définit l’étude de cas « comme une analyse
spatiale et temporelle d’un phénomène complexe par les conditions, les évènements, les
acteurs et les implications ». La définition la plus fréquemment utilisée est cependant celle
proposée par Yin (1994, p.13) : « une étude de cas est une recherche empirique qui examine
un phénomène contemporain au sein de son contexte réel lorsque les frontières entre
phénomène et contexte ne sont pas évidentes et pour laquelle de multiples sources de données
sont utilisées ». Cette méthode de recherche se distingue traditionnellement de l’enquête, de
l’expérimentation, ou encore de l’étude historique. En effet, selon Yin (1994), l’enquête ou
l’analyse documentaire s’intéresse aux questions de type « qui, quoi, où, combien » tandis que
l’étude de cas est davantage axée sur une analyse en profondeur du « comment » et du «
pourquoi ». Si l’expérimentation s’intéresse à ces mêmes dernières questions, celle-ci cherche
à dissocier le phénomène de son contexte. L’étude de cas va donc comme un gant à notre
démarche et nos objectifs de recherche. Afin de comprendre et d’expliquer un phénomène
complexe, l’étude de cas se base sur l’utilisation et la combinaison de différentes techniques
de collecte des données : l’observation (participante ou non), l’analyse de documents et
l’entretien. Quoi qu’il en soit, même s’il a ses détracteurs, l’étude de cas reste une pratique de
recherche qui garde ses atouts. « Les études de cas constituent une voie privilégiée
d’investigation en ce qu’elles autorisent des analyses fines en termes de processus et qu’elles
permettent d’aboutir à des modèles théoriques à la fois plus intégrateurs et dont la portée
réelle peut être mieux cernée » (La Ville, 2000, p.74).
C’est justement pour ces qualités que l’étude de cas nous semble tout à fait adéquate avec nos
intentions de recherche : étudier les outils de mesure de performance environnementale au
sein d’une entreprise aéronautique. Nous sommes bel et bien dans une démarche de
découverte puisque notre travail de recherche s’inscrit dans la nouveauté.
Quant à notre choix du processus de construction des connaissances, l’exploration répond
parfaitement à nos orientations de recherche. Explorer en management consiste à découvrir ou
approfondir une structure ou un fonctionnement pour servir deux grands objectifs : la
recherche de l’explication et la recherche d’une compréhension : nous voulons effectivement
3. Résultats et discussion :
Nous présentons dans cette partie les résultats de l’étude exploratoire. Ceux-ci montrent que
les outils de mesure de la performance environnementale servent à légitimer les entreprises et
à les aider dans le pilotage de leurs performances.
A travers sa politique générale, Alpha lance de vastes chantiers de responsabilité pour réduire
ses impacts sur l’environnement. La limitation des impacts environnement concerne tout
particulièrement : la Consommation de ressources, Consommation d’énergie et les Rejets.
Parmi les responsabilités et les engagements de la société :
Se conformer aux exigences légales et autres applicables dans d’autres filiales du
groupe ;
Limiter l’impact environnemental du site industriel ;
Suivre de manière régulière sa performance environnementale et l’améliorer en
continue ;
Sensibiliser et impliquer l’intégralité du personnel dans la démarche de préservation
de l’environnement ;
Réduire et optimiser la consommation de l’énergie, et prévenir tout pollution de
l’environnement ;
Trier au maximum les déchets et recycler tout ce qui est possible ;
L’entreprise Alpha est certifiée ISO 14 001, elle a mis en place un système permettant
l’implémentation de ses axes de progrès et d’amélioration de ses performances
environnementales et énergétiques. Bien évidemment, via sa certification elle souhaite :
répertorier et analyser les incidents qui ont eu lieu au sein de l’établissement, déterminer leurs
causes pour améliorer les actions de prévention des risques.
Dans le cadre de sa démarche de management environnemental qui contribue à sa
performance et son amélioration continue, et afin de répondre à ses préoccupations, Alpha a
mis en place un ensemble d’actions et d’outils qui veillent à la réalisation de ses objectifs
entrepris :
Tableau 3 : Les outils de mesure de performance environnementale
Les outils de mesure de performance mis en place par la société Alpha répondent à des
besoins institutionnels (pression et exigences réglementaires ) et organisationnels, car ils
permettent aux dirigeants, d’une part, de suivre régulièrement les actions des membres de
l’entreprise en s’interrogeant sur leur avancement vers les objectifs environnementaux et
d’autre part, de définir des plans d’action pour corriger les écarts qui peuvent apparaître entre
les performances obtenues et celles prévues au départ. Ainsi, les dirigeants utilisent les audits
et indicateurs environnementaux pour piloter leurs performances et prendre des décisions afin
de remettre en cause les actions, lorsqu’il est encore possible de procéder à des ajustements.
Les indicateurs de performance environnementale :
Ces indicateurs peuvent être rassemblés dans un tableau de bord vert qui les organise de façon
synthétique pour un usage interne (Desmazes et Lafontaine, 2007).
Les indicateurs de performance environnementale fournissent des informations sur la
performance environnementale des opérations de l’entreprise et sur les efforts accomplis par
la direction pour influencer cette performance.
Audit environnemental :
En ce qui concerne l’audit environnemental, c’est « un outil de gestion qui a pour objectif
l’évaluation systématique, documentée, périodique et objective du fonctionnement de
l’organisation en matière d’environnement » (Lafontaine, 1998, p. 888). La réalisation d’un
audit environnemental est une étape obligatoire dans les procédures de certification du
référentiel ISO 14001. Cet audit constitue un élément clé dans le fonctionnement du SME par
l’information stratégique qu’il procure, mais c’est aussi un outil proactif puisqu’il permet de
déceler des problèmes latents qui pourraient dégénérer en crise (Gendron, 2004). De plus,
lorsqu’il est réalisé par un organisme indépendant, il peut donner l’assurance aux parties
prenantes que tout est mis en œuvre pour répondre à leurs attentes.
Analyses des aspects et impacts environnementaux :
Entreprendre.
Tri des déchets Explicite la méthode de tri, les documents à Registre des déchets / BSD
Exemple.
Conclusion :
Dans cette recherche, nous avons essayé de mettre en évidence la mesure de la performance
environnementale à travers les outils du contrôle de gestion.
Effet de mode ou nécessité économique, le contrôle de gestion environnemental reste un outil
dans les mains des managers, des décideurs et des différents intervenants dans les
organisations pour continuer la quête de l’optimisation dans les différents processus de
l’organisation et contribuer ainsi à l’amélioration de la performance économique et
environnementale.
Néanmoins cette recherche traitant le cas de la société Alpha ouvre le champ pour les
chercheurs à traiter des problématiques pareilles surtout que le champ dans ce domaine reste
très fertile et ouvert à toute contribution voulant verser une goute dans le vert du savoir
scientifique en générale.
La performance environnementale est un sujet d’actualité pour les chercheurs en sciences de
gestion. Traité de plus en plus dans la littérature et les études menées dans tous les coins du
globe.
Il ressort de cette étude que, les outils de mesure des performances environnementales des
entreprises ne constituent pas exclusivement des instruments de légitimation sociale mais
qu’ils servent aussi à améliorer la gestion interne des entreprises malgré leurs limites
techniques.
Bibliographie :
Ambec, S. and Lanoie, P. (2008). Does it pay to be green? A systematic overview. Academy
of Management Perspectives, vol. 22, n° 4, p. 45-62.
Antheaume N. (2012), Essai sur la spécificité du contrôle de gestion environnemental.
Antheaume N. (2013), Le contrôle de gestion environnemental. État des lieux, état de l’art.
revue-comptabilité-contrôle-audit.
Anthony, R.N. (1965). Planning and control systems: a framework for analysis. Boston:
Harvard Business School Press.
Anthony, R.N. (1988). The management control function. Boston: Harvard business school
press.
Bouquin H. (1986), Le contrôle de gestion, Presses Universitaires de France, Paris.
Christophe, B. (1989). Comptabilité et environnement. Prise en compte des activités
environnementales dans les documents financiers des entreprises. Doctorat en sciences de
gestion. Paris : Université Paris 12.