Chapitre III : Les Instruments optiques

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III.1 L’œil
III.1.1. Constituants essentiels

L’œil est essentiellement constitué de :

- L’iris : est un diaphragme percé d’une ouverture (pupille) permettant de
contrôler la quantité de lumière pénétrant dans l’œil.
- Le cristallin : est un corps transparent (d’indice de 1.39 à 1.63) servant de lentille.
Sa forme et sa distance focale sont contrôlées par les muscles ciliaires dont la
tension ou le relâchement bombe plus au moins le cristallin.
- La rétine : constituée de cellules sensibles à la lumière (cônes et bâtonnets), elle
constitue un écran où se forment les images réelles et renversées.
Les indices des différents milieux de l’œil :
- Indice de la cornée nc = 1,377
- Indice de l'humeur aqueuse na = 1,337
- Indice du cristallin théorique nct = 1,41 (épaisseur 4 mm)
- Indice du corps vitré nv = 1,336
- Dans la majorité des calculs, nous admettrons na = nv = 1,336.
III.1.2. Système centré équivalent
L’œil est un système optique qui peut être modélisé par une lentille (le cristallin) et un
écran (la rétine).
Cristallin
Rétine

Image
Objet
Pupille

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𝑑𝐶−𝑅 = 17 𝑚𝑚
𝑑𝑃−𝑅 = 24 𝑚𝑚
𝑛𝑣
𝑓 ′ = 21.88 𝑚𝑚 (𝑓 ′ = , 𝑉 = 60 𝛿 𝑒𝑡 𝑛𝑣 = 1.33)
𝑉

 L’œil est dit normal ou emmétrope quand l’image d’un objet très éloigné se forme
sur la rétine. Pour un œil normal au repos, le foyer image F’ est donc sur la rétine.
III.1.3. Défauts de l’œil et correction
Accommodation : Afin d’observer un objet, il faut que son image se produit nettement
sur la rétine ni devant ni derrière. Alors, le cristallin doit modifier sa convexité (modifie
sa vergence) pour s’adapter rapidement, afin de ne pas voir flou. Cette opération
s’appelle accommodation de l’œil (c’est une mise au point automatique).
Limite de l’accommodation :
 Le point le plus proche que l'œil peut observer avec netteté est le punctum
proximal (PP) et la distance de ce point à l'œil, notée dm, est appelée distance
minimale de vision distincte. Elle augmente avec l'âge:
 Le point le plus éloigné que l’œil peut observer avec netteté est le punctum
remotum(PR). On notera Dm la distance maximale de vision distincte.
Cristallin

Position de l’objet permettant Rétine

d’avoir une image nette
zone d’accommodation 𝑑𝑚 = 25 cm
œil normal
PR PP F’
à l’ L’œil accommode le
L’œil maximum
n’accommode pas

Dm : distance maximale de vision distincte

Myopie : L’image se place avant la rétine.

Elle se corrige en plaçant une lentille divergente devant l’œil :

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Hypermétropie : L’image se place après la rétine.

Elle se corrige en plaçant une lentille convergente devant l’œil :

Presbytie :
C’est la perte d'élasticité du cristallin produisant une diminution des capacités
d'accommodation et empêchant une vision nette de près. Pour une accommodation
nulle, des verres correcteurs, convergents pour voir de près et divergents pour une vue
éloignée, sont nécessaires. Avec les progrès de la technologie, ils sont souvent intégrés
dans une même paire de lunettes aux verres progressifs.

Astigmatisme :
C’est une affection indépendante de la myopie et de l'hypermétropie. La correction de
l'astigmatisme s'effectue au moyen de verres correcteurs dont la distance focale n'est
pas la même pour les horizontales et les verticales, compensant précisément les défauts
de l'œil.

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III.2 Loupe
La loupe est une lentille convergente pour grossir un objet de petite taille. Elle permet
de voir cet objet sous un plus grand angle qu’à l’œil nu afin donc de mieux distinguer les
détails de cet objet. L’objet doit être placé :
 Soit entre la lentille et son plan focal objet : l’image est alors virtuelle droite et
plus grande que l’objet. Un œil normal est alors obligé d’accommoder pour voir
l’image donc de se fatiguer.
 Soit dans son plan focal objet : l’image est alors à l’infini, donc observable sans
fatigue par un œil normal.

III.2.1. Mise au point de la loupe

L'opération qui consiste à placer convenablement l'objet devant la loupe pour que
l'image soit visible s'appelle la « mise au point » de la loupe.
Supposons un œil normal, placé au foyer image d’une loupe, et rapprochons celle-ci d'un
objet.
- Au début, l'objet est au-delà du foyer objet, l'image est réelle et derrière l'œil; donc l'œil
ne voit rien.
- Quand l'objet arrive au foyer objet, l'image est à l'infini; l'œil normal la voit nettement
sans accommoder.
- Continuons à rapprocher la loupe. L'œil pouvant accommoder, l'image reste visible
nettement jusqu'au moment où elle arrive au « punctum proximum : PP ». (soit à une
distance dm ≈ 25 cm ).
III.2.2. Latitude de mise au point
Pour un œil normal placé au foyer image F’ de la loupe, quand on rapproche la loupe de
l'objet
- l'image commence à être visible quand l'objet est placé au foyer principal objet F;
l'image est à l'infini.

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 - l’image cesse d’être nette quand l’objet est en un point A, de l’axe tel que son image
se forme au punctum proximum de l’œil.
Pour toute position de l’objet entre F et A, l’image est visible nettement. La distance FA,
s’appelle la latitude de mise au point de la loupe.

Exemple de calcul de la latitude de mise au point :

Supposons une loupe de 5 cm de distance focale utilisée par un œil normal dont la
distance minimale de vision distincte est 25 cm. L’œil est placé au foyer image F’.
- Quand l’œil n’accommode pas, l’image doit être à l’infini ; donc l’objet est au
foyer F.
- Quand l’œil accommode au maximum, l’image doit être à 25 cm de l’œil, donc à
20 cm de la loupe. L’objet est alors en A1.
- Appliquons la formule des lentilles dans laquelle on a : ̅̅̅̅̅
𝑂𝐴′ = −20 𝑐𝑚, ̅̅̅̅̅
𝑂𝐹′ =
5 𝑐𝑚 (image virtuelle et lentille convergente).
1 1 1 1 1 1
̅̅̅̅̅
𝑂𝐴′
− ̅̅̅̅̅̅
𝑂𝐴
= ̅̅̅̅̅
𝑂𝐹′
 ̅̅̅̅̅̅
𝑂𝐴1
= ̅̅̅̅̅̅
𝑂𝐴 ′
− ̅̅̅̅̅
𝑂𝐹′
 ̅̅̅̅̅̅
𝑂𝐴1 = −4 𝑐𝑚
1

La latitude de mise au point est donc : ̅̅̅̅̅

𝐹𝐴1 = ̅̅̅̅̅̅
𝑂𝐴1 − ̅̅̅̅
𝑂𝐹 = 1 𝑐𝑚
III.2.3. Puissance d’une loupe
On appelle puissance d'une loupe le rapport de la tangente de l'angle ’ sous lequel on
voit l'image de l'objet à travers la loupe à la longueur AB de l'objet.
𝑡𝑔 (𝛼 ′ )
𝑃=
𝐴𝐵

Exemple : Pour un objet de hauteur 5 mm vue par une loupe sous un angle de 10°. La
puissance de la loupe est donc : P= tg (10)/5.10-3 soit P = 35 dioptries.

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 ′
Remarque1 : le rapport est indépendant de l’objet.
𝐴𝐵

Remarque2 : Afin d'éviter la fatigue d'accommodation, on cherche généralement à

obtenir une image éloignée. De plus, l'œil est toujours très près du foyer image F’. Par
suite, la puissance reste toujours voisine de la vergence de la lentille. C’est la puissance
intrinsèque de la loupe.
1
𝑃𝑖 =
̅̅̅̅̅
𝑂𝐹′

III.2.3. Grossissement d’une loupe

 On appelle grossissement d'une loupe le rapport de la tangente de l'angle ’ sous
lequel on voit l'image de l'objet à travers la loupe à la tangente de l'angle  sous
lequel on voit l'objet à l'œil nu, à la distance minimale de vision distincte.

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 𝑡𝑔(𝛼 ′ )
𝐺=
𝑡𝑔(𝛼)
 Le grossissement d'une loupe est égal au produit de sa puissance par la distance
minimale de vision distincte de l'œil qui l'utilise :
𝐺 = 𝑃. 𝑑𝑚
La puissance étant exprimée en dioptrie, la distance minimale de vision distincte doit
être évaluée en mètres.
Exemple :
Une loupe de 60 dioptries utilisée par un œil pour lequel dm = 20 cm, a un
grossissement: 60x0.2=12. Cette loupe grossit donc 12 fois.
 Le grossissement commercial d'une loupe est son grossissement pour un œil dont la
distance minimale de vision distincte est 25 cm. G=Px0.25=P/4.
 On appelle limite de résolution d'une loupe la distance minimale de deux points qui
sont vus séparés à travers la loupe.
Sur une image donnée par une loupe, l’œil ne peut séparer deux points A1’ et A2’ que
si le diamètre apparent de A1’A2’ est supérieur à un angle que nous pouvons prendre
égal à 1 minute, soit 0,0003 radian.
𝑡𝑔(𝛼′ ) 0.0003
𝑃= ̅̅̅̅̅̅̅
, donc ̅̅̅̅̅̅̅
𝐴1 𝐴2 = 𝑃 cette distance s’appelle la limite de résolution de la
𝐴1 𝐴2

loupe.
Pour P = 50 dioptries on a ̅̅̅̅̅̅̅
𝐴1 𝐴2 = 6 µm.
III.3 Microscope
Un microscope, instrument d’optique, permet de grossir les détails d’objets de très
petites dimensions.
Il est modélisé par l’association de deux lentilles convergentes de même axe optique :
- la lentille avant, appelée objectif, donne d’un objet AB une image intermédiaire
réelle A’B’, renversée et agrandie.
- la lentille arrière, appelée oculaire, joue le rôle de loupe : l’oculaire sert à
observer l’image grossie A’’B’’ de l’image intermédiaire A’B’.
La distance focale d’un objectif de microscope est nettement plus courte que celle de son
oculaire.

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  Puissance d’un microscope :
𝑡𝑔 (𝛼 ′ )
𝑃=
𝐴𝐵
La puissance d'un microscope est égale au produit de la puissance de l'oculaire
par le grandissement de l'objectif.
𝑃 = 𝑃2. 𝐺 1
𝑡𝑔𝛼′ ̅̅̅̅̅̅̅
𝐴1 𝐵1
{𝑃2 = 𝑒𝑡 𝐺1 = }
̅̅̅̅̅̅̅
𝐴1 𝐵1 ̅̅̅̅
𝐴𝐵
 La puissance intrinsèque correspond au cas où l'image A'B' est à l'infini; l'image
intermédiaire A1B1 se forme alors au foyer objet F2 de l'oculaire.
Δ
On montre que : 𝑃 = 𝑓′ 𝑓′
1 2

« La puissance d'un microscope est d'autant plus grande que les distances focales de
l'objectif et de l'oculaire sont plus petites. »

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III.4 Photocopieur
Il permet la reproduction d’un document original, avec un grandissement réglable. Les
positions de l’objet, la surface de photocopieur sur lequel l’original est placé, et du
tambour, la surface sur laquelle apparaît l’image, sont fixes et distantes de d = 384mm.
Entre les deux, plusieurs lentilles réglables sont placées. Ce système optique est
équivalent à une unique lentille mince convergente L, de centre O, qui permet de régler la
distance focale f’ en plus de la position de L. L’image d’une portion AB du document sera
désignée par A’B’. Le point A est sur l’axe optique.
𝑂𝐴′
𝐴𝑂 + 𝑂𝐴′ = 𝐴𝐴′ = 𝑑 et 𝛾= 𝑂𝐴
𝑑 1 1 1
 𝑂𝐴 = 𝛾−1 et − 𝑂𝐴 = 𝑓′
𝑂𝐴′
−𝛾𝑑
 𝑓 ′ = (1−𝛾)2

- A4 reproduit en A4 (grandeur nature 210 mm x 297 mm) : 𝐴𝑂 = 𝑂𝐴′ = -1 

𝑂𝐴 = 192 𝑚𝑚 et 𝑓′ = 96 𝑚𝑚
- A4 reproduit au format A3 (surface double) : 𝛾 = −√2  𝑂𝐴 = 159 𝑚𝑚 et
𝑓′ = 93,2 𝑚𝑚
- A4 reproduit au format A5 (surface moitié) : 𝛾 = −1/√2  𝑂𝐴 = 225 𝑚𝑚 et
𝑓′ = 93,2 𝑚𝑚.

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