Triboi 1
Triboi 1
Triboi 1
Résumé
La sécheresse est un facteur majeur de la production végétale car elle détermine non seulement le
rendement mais aussi sa qualité. Si l’effet sur le rendement est généralement négatif, car il dépend
essentiellement de la quantité totale de carbone assimilé, l’effet sur la qualité est plus complexe. En
effet la masse et la composition d’un organe récolté dépend d’une part de la disponibilité en assimilats
C et N au niveau de l’organe, et d’autre part du fonctionnement de l’organe, déterminé génétiquement
mais modulé par l’environnement. Après une discussion sur les critères de qualité, seront analysés
successivement les effets de la sécheresse sur la masse de l’organe récolté et sur sa composition. La
composition biochimique est analysée à trois niveaux : les composants majeurs (les hydrates de
carbone (glucides), les protéines et les lipides), leur composition, et les composants "quantitativement
mineurs" mais importants au point de vue santé ou technologique (micro-nutriments et macro-éléments,
composés complexes issus du métabolisme secondaire, composés toxiques, etc.). Des exemples sur
les plantes à grain(e)s, les arbres fruitiers et la vigne sont donnés.
1. La notion de qualité
La notion de qualité du produit comporte de multiples interprétations, dont certaines sont subjectives et
culturelles, dépendant du produit et de son usage. Aussi elle nécessite d'être précisée. En général, on
peut considérer que la qualité d'un produit est une notion complexe, résultant d'une évaluation effectuée
par l'utilisateur d'une ou plusieurs caractéristiques ou propriétés du produit. Ainsi, un même produit peut
être évalué comme "excellent" par un utilisateur ou pour une utilisation donnée et sans intérêt par un
autre utilisateur ou pour une autre utilisation, car les critères d'évaluation ne sont pas les mêmes ou la
valeur quantitative ou qualitative du caractère n'a pas la même signification. Par exemple, une teneur
en protéines élevée est souhaitable pour le blé utilisé en boulangerie, et une teneur faible pour
l'utilisation en biscuiterie / pâtisserie. De même, la couleur, la taille d'un fruit et sa durée de garde
pourraient être des critères importants pour la commercialisation, et la composition pour la
consommation en frais. Il en résulte donc que la qualité ou la valeur d'utilisation est basée sur des
caractéristiques objectives, faisant référence aux "propriétés et à la composition du produit" d'une part,
mais aussi subjectives faisant appel au "comportement de l'utilisateur" mettant en jeu un aspect culturel,
éthique. Ceci nous conduit à nous interroger sur le mode de production et de gestion de la "qualité", qui
conceptuellement fait appel à la notion de filière, avec une double approche, "de la fourche à la
fourchette" et "de la fourchette à la fourche". Cette chaîne étant une activité économique, cela pose des
problèmes d'optimisation économique, qui souvent sont des compromis par rapport à l'utilisation finale.
Par exemple, malgré le fait que certains fruits comme la pêche ou la poire, présentent les meilleures
propriétés organoleptiques à "maturité", le plus souvent, ils sont récoltés à un stade de développement
"immature" auquel ils possèdent des propriétés mécaniques permettant le transport et le stockage.
Dans notre analyse, en souhaitant être le plus objectif possible, nous analyserons l'impact de
l'alimentation hydrique sur la qualité du produit à partir de ses propriétés physiques et de sa
composition biochimique, caractéristiques déterminant en grande partie la valeur d'utilisation vue
principalement du point de vue du consommateur.
Triboi E. et Triboi-Blondel A.M.
A
Nombre d'organes
SOURCES C, N, …
ENVIRONNEMENT GENOME
Espèce, variété
PUITS
B
Fonctionnement de l'organe :
Elaboration des structures :
- Compartimentation, Taille potentielle
Accumulation des composants (quantité et composition) :
- Amidon, Protéines, Lipides, Alicaments, .....
dans le temps. Ceci se traduit à plusieurs stades de développement, caractérisés soit par des
processus moléculaires et cellulaires (division, élargissement) soit /et par la croissance (lente, linéaire,
rapide, etc). En général, la phase de division cellulaire détermine le nombre de cellules de l'organe et
ainsi son potentiel de croissance. Elle est caractérisée par une croissance lente. En revanche, la phase
d'élongation cellulaire qui coïncide avec l'accumulation rapide des composants de réserve, présente
une croissance rapide, le plus souvent linéaire. De son fonctionnement dépend la réalisation du
potentiel déterminé antérieurement. L'arrêt du remplissage pourrait survenir soit suite à un manque
d'assimilats, et dans ce cas le potentiel de stockage de l'organe n'est pas réalisé, soit à cause de
l'organe même, par une limitation physique, due au remplissage d'un volume prédéterminé.
En terme de croissance, la graine et certains fruits (pomme, poire) suivent une croissance logistique en
"S". En revanche, les fruits à noyau présentent une croissance en "double S" induite par
l'endurcissement de l'endocarpe (et la croissance du noyau), suivie par une rapide expansion cellulaire
et remplissage du mésocarpe (Faust, 1989). La fin du développement et de la croissance se termine
par une phase de maturation et pour les fruits charnus par un ramollissement conduisant à la libération
des graines.
Il en résulte que la connaissance de ces processus est indispensable car ils nous renseignent sur la
notion de "phase sensible" liée au déterminisme des potentialités et sur l'allocation et la compétition
entre les différents compartiments du fruit et de la graine.
rendement (exemple ~1,2 q/ha an chez le blé) se produit d'une part par l'augmentation de la biomasse,
notamment après la floraison, et d'autre part de la capacité de stockage, le nombre de grains par m2, et
ceci au détriment du poids d'un grain. Pour cette raison et par souci de simplification dans de
nombreuses études sur la productivité, les composantes NG et MG ne sont pas prises en compte et le
passage de la biomasse totale au rendement en grains est effectué par un indice synthétique, "l'indice
de récolte (IR)" ou "harvest index (HI)" qui est utilisé souvent pour évaluer l'effet des différents facteurs
tels que le génotype et les facteurs environnementaux comme la sécheresse.
Malgré ces différences entre les organes consommés "en frais" et ceux stockés "en sec", le
comportement des différentes espèces par rapport à la sécheresse présente de multiples similitudes
mais aussi des spécificités. Chez toutes les espèces, la sécheresse est un facteur majeur de variation
du rendement, de la masse de l’organe et de ses propriétés physiques. En général, on peut considérer
que le rendement est diminué, mais l’effet au niveau de la masse individuelle de l’organe récolté, qui est
une composante du rendement, est plus complexe, avec un effet négatif ou positif selon l’espèce, sa
durée et intensité, de la date d'intervention, donc du développement de la plante et de l’organe, ainsi
que de l’interaction avec d’autres facteurs tels que le rayonnement et la température. Le concept source
– puits nous indique trois niveaux d’analyse de l’effet d’une sécheresse, qui interagissent en
déterminant la qualité du produit:
• Production des assimilas C et N par la plante / peuplement
• Nombre d’organes : nombre de graines ou la charge en fruits pour les arbres fruitiers
• Développement et propriétés intrinsèques de l’organe de stockage
Chez les plantes annuelles à grain(e)s, Triboi et Triboi-Blondel (2002) en étudiant en conditions
contrôlées, au niveau du peuplement et en lumière naturelle, l'effet d'une sécheresse ont montré que :
• Si la sécheresse intervient après la floraison, le nombre de grain(e)s) n'est pas modifié
et son effet se résume essentiellement à la production réduite d'assimilats carbonés et à la
diminution du rendement par la baisse du poids moyen d'un grain La diminution du poids du
grain est d'autant plus importante que son potentiel déterminé par la température est élevé. En
températures basses, le potentiel du MG est élevé car pour une même durée de
fonctionnement en degrés-jours, la durée en jour et ainsi le rayonnement disponible
augmentent. Par exemple, pour une température moyenne post-floraison inférieure de 5°C par
rapport à la température ambiante, le MG potentiel est de 50 mg (100%) tandis qu'en
température haute (+5°C) le PM potentiel est seulement de 40 mg (~72%) (Tableau 1). Une
sécheresse à partir de la floraison diminue le MG potentiel déterminé par la température de 13
mg (-26%) en température basse et seulement de 5 mg (~10%) en température haute. Ainsi
l'effet négatif de la sécheresse sur la masse du grain est d'autant plus fort que la durée du
fonctionnement et de la sécheresse exprimée en jours est longue. Notons que ces effets
négatifs de la sécheresse ne doivent pas être confondus avec le phénomène d'échaudage
physiologique, qui se caractérise par un dérèglement métabolique très important provoquant un
arrêt brutal de la croissance du grain.
• L'effet négatif d'une sécheresse post-floraison est plus prononcé pendant la première
partie du développement du grain (division et élongation cellulaire) que pendant le remplissage
proprement dit (Gooding et al., 2003). Pour cette raison, une économie d'eau pendant la
période pré-floraison se traduit par une croissance limitée de la biomasse. Ainsi, une densité
plus faible (maïs, tournesol) peut être utilisée comme technique culturale en vue de favoriser la
période post-floraison, notamment sa première partie.
• Si la sécheresse intervient avant la floraison, la structure du peuplement pourrait être
modifiée profondément ce qui peut provoquer une chute importante du rendement,
essentiellement par la diminution du NG. Les stades méiose et floraison sont les plus sensibles
à la sécheresse, qui induit respectivement une stérilité du pollen (maïs, colza, blé, petit pois) et
un avortement du grain (Robelin 1963; Fonseca et Westgate, 2005; Hiler et al., 1972). Dans
cette situation, l'effet de la sécheresse sur le MG dépendrait du rapport source – puits ainsi
créé. Etant donné qu'il s'agit de la dernière composante élaborée, des effets de compensation
ont lieu et les caractéristiques du grain(e) (notamment sa masse) peuvent rester stables ou
même, en cas extrêmes, augmenter, sans toutefois compenser la chute du rendement (Tableau
1). En présence d'un puits très diminué, si les conditions pendant le remplissage ne sont pas
limitantes, la sénescence foliaire est déconnectée de la demande du grain et le grain atteint son
potentiel et arrête sa croissance malgré la présence de feuilles non–sénescentes et encore
actives. Dans ce cas, la sénescence foliaire est donc déconnectée de la demande en N du
puits.
Tableau 1. Interaction sécheresse température pendant la période postfloraison* (blé : Triboi et Triboi-
Blondel, 2002 ; colza : Triboi-Blondel et Renard, 1999). Le témoin utilisé pour calculer le pourcentage
est une culture sous irrigation et à température basse.
Température Basse Haute
Eau Irrigué Sec Irrigué Sec
Espèce Blé Colza Blé Colza Blé Colza Blé Colza
Rendement (t/ha) 8.77 6.29 6.53 3.99 6.34 4.21 5.55 3,51
% témoin (100) (100) (74) (63) (72) (67) (63) (72)
Siliques/m² 185.5 11.2 12.7 10.0
% témoin (100) (72) (82) (65)
Masse/silique (mg) 73.2 65.2 57.5 57.4
% témoin (100) (89) (79) (78)
Graines/silique 10.6 12.4 10.8 11.9
% témoin (100) (117) (102) (112)
Nb graines (103/m²) 17.5 164, 5 17.4 138.4 15.7 137.2 15.8 118.8
% témoin (100) (100) (100) (84) (90) (83) (90) (72)
Masse/graine (mg) 50.1 3.82 37.4 2.89 40.3 3.07 35.0 2.95
% témoin (100) (100) (75) (76) (80) (81) (70) (77)
Huile (%MS) 48.3 42.5 43.0 40.0
Protéines (%MS) 10.1 16.2 13.3 20.5 12.5 22.8 14.6 25.8
% témoin (100) (100) (132) (127) (124) (141) (144) (159)
Protéines (µg/grain) 5084 619 4988 592 5056 700 5107 761
% témoin (100) (100) (98) (96) (99) (113) (100) (123)
Protéines (g/m²) 89 102 87 82 79 96 81 90
% témoin (100) (100) (98) (80) (89) (94) (91) (89)
*Expérimentation effectuée à Clermont Ferrand en conditions thermiques contrôlées, sur des peuplements de 2 m² cultivés
en rayonnement naturel. Température basse : -5°C par rapport à la température extérieure chez le blé, 18/10°C jour /nuit
chez le colza ; Température haute : +5°C par rapport à la température extérieure chez le blé, 26/18°C jour /nuit chez le
colza ;
Un comportement similaire a été enregistré chez d'autres espèces comme le colza, tournesol, maïs, et
même chez les légumineuses. Ainsi, Egli et Bruening (2004) en étudiant au champ et en conditions
contrôlées l'effet de la sécheresse pendant le remplissage des graines chez le soja ont enregistré une
diminution du rendement de 5 à 38% due essentiellement à la baisse du poids de la graine (11-35%), à
cause d'une durée de remplissage plus courte. La vitesse de remplissage et la concentration en
saccharose sont restées relativement constantes. Il s'agit là d'une réponse typique à la sécheresse, car
la diminution de la disponibilité en assimilats C par d'autres facteurs (ombrage, ablation) diminue la
pêche augmente. Chez d’autres espèces, comme la tomate, l’effet d’un stress hydrique est plus lié à la
dynamique de l’eau qu’à un stade précis de développement. En effet, la taille de la tomate, connue
comme un fruit à faible transpiration, varie avec la quantité d’eau pénétrant dans le fruit. Le phloème
étant la principale voie de l’eau vers le fruit, (plus de 80% d’eau du fruit), toute variation du flux
phloémique et notamment celle induite par la disponibilité en sucres (par exemple du fait de la charge
en fruit ou du rayonnement) contribue à la variation de la taille du fruit. Quant à l’effet sécheresse (et
même salinité), l’effet négatif au niveau du fruit est moyennement induit par la diminution du flux
xylémique (-25%) et l’augmentation de la transpiration (+27%), qui induisent un déficit global d’eau
d’environ 30% (Bertin et al., 2000; Guichard et al., 2001).
Hormis la taille du fruit, d’autres modifications d’ordre physiologique ou pathologiques sont induites par
une sécheresse. C’est le cas des craquelures du fruit (l’éclatement du péricarpe) sous l’effet d’une
alimentation en eau irrégulière chez la tomate ou chez le clémentinier. De même, une déficience en Ca
souvent liée au flux d’eau produit la nécrose apicale (blossom-end) de la tomate, le bitter pit et le cork
spot de la pomme, le black end de la poire, le black heart du céleri (Kays, 1999 ; Guichard et al., 2001).
Ces résultats descriptifs, complétés par des hypothèses de fonctionnement dérivées du concept source
- puits, ont conduit plusieurs auteurs à l'élaboration de modèles de croissance d'un fruit (pêche, kiwi,
tomate..). Ces modèles nous permettent de mieux comprendre les interactions entre les différents
facteurs du climat et de la plante qui sont difficiles à étudier expérimentalement et qui sont souvent à
l'origine des résultats apparemment "contradictoires". Ainsi, Génard et Huguet (1996) ont développé et
validé un modèle semi - fonctionnel de prévision des effets d'un stress hydrique sur la croissance d'une
pêche, basé uniquement sur les flux d'eau dans le fruit, contrôlés par la différence du potentiel hydrique
du fruit et de la plante. Le modèle traite essentiellement le stade III de croissance rapide du fruit,
correspondant à l'expansion rapide des cellules du mésocarpe. Ainsi, à l'origine de la variation du
potentiel hydrique du fruit et donc de sa demande en eau, on trouve la transpiration du fruit, modelée
par le rayonnement. A un niveau de rayonnement inférieur à l'optimum photosynthétique, la
transpiration du fruit et donc sa demande en eau diminuent. Ce faible effet est lié entre autres à la forte
perméabilité de la cuticule externe du fruit et en conséquence à sa forte transpiration, qui représente
environ 70% du flux d’eau (Génard et Huguet, 1996). Ceci explique pourquoi pour une diminution
relativement forte de la transpiration depuis 20 à 10 g par fruit et par jour (par exemple faible
rayonnement), sa masse reste constante, car ainsi l’influx d'eau diminue. Dans ces conditions, l'effet
négatif d'une sécheresse sur la croissance du fruit est relativement faible. C'est souvent le cas pendant
la phase I du développement du fruit, correspondant principalement à la division cellulaire. Un effet
négatif de la taille initiale du fruit sur la masse finale est enregistré seulement pour une masse initiale du
fruit faible (40g) et un rayonnement faible (<1MJ h-1 m-2). Dans ce cas, même si la vitesse de croissance
du fruit augmente, la taille finale est plus faible car le flux d'eau reste plus faible à cause de sa taille
réduite. En revanche, un stress hydrique relativement faible pendant la phase III (2 semaines avant la
récolte) pendant laquelle la demande en eau du fruit est maximale à cause de sa taille, diminue
fortement le flux de solutés vers le fruit, la vitesse de croissance et ainsi la masse du fruit.
Chez le kiwi, Lescourret et al. (1999) ont montré que la vitesse de croissance du fruit au temps "t" est
fonction de la force du puits, représentée par sa masse et son activité, la vitesse relative de croissance
RGR(t)=(dW/dt)*(1/W). Dans ce cas RGR(t) varie en fonction de deux facteurs : le nombre de graines
par fruit et la charge en fruits. Ceci met en évidence deux particularités chez cette espèce. La première
concerne les effets des conditions de pollinisation sur le déterminisme de la taille du fruit, donc entre
autres du climat. La seconde est due à l'utilisation du RGR(t), introduite pour tenir compte des
spécificités des stress, car plusieurs auteurs ont montré qu'après un stress hydrique, la vitesse de
croissance du fruit pouvait récupérer la vitesse d'un fruit non stressé, ce qui n'est pas le cas lors d’un
stress carboné, car la force du puits a été diminuée. Une irrigation "économique" qui n'élimine pas
totalement le stress hydrique diminue le rendement de 1,5 t (17,2-15,7=1,2 t) et augmente la taille du
fruit d'environ 8 g (98-90 g).
Enfin, chez la tomate, Bussières (2002) en modélisant le flux d’eau dans le pédicelle a montré que deux
variables, la résistance du pédicelle et la transpiration du calice, sont à l’origine du potentiel hydrique
faible du flux d’eau vers le fruit.
Une sécheresse après la floraison diminue la disponibilité en C par grain(e), (et donc la masse
du grain) d'autant plus que la masse potentielle du grain déterminée par la température est
élevée : environ -25% en température basse à fort potentiel de production (8.8 t/ha chez le blé
et 6.3 t/ha chez le colza) et ≤ 10% en hautes températures, avec des potentiels de rendement
plus faibles (respectivement 6.3 et 4.2 t/ha pour le blé et le colza, Tableau 1). Cette diminution
est due principalement à la diminution de la durée en jours du fonctionnement post-floraison,
car la durée de remplissage en degrés-jours est relativement constante (~6oodj; Triboi & Triboi-
Blondel, 2002; Egli, 2004).
• Dans les deux cas, par rapport à l'amidon ou à l’huile, qui représente la plus grande
partie de la masse du grain(e), la quantité de protéines par grain(e) et par m² varie très
faiblement. Il en résulte donc que la diminution de la quantité d'amidon et d’huile par grain€ et
de la masse du grain(e) est accompagnée par une forte croissance de la teneur en protéines
par un mécanisme de dilution : environ 30% et 20% respectivement en températures basses et
hautes, pour les 2 espèces (Table 2). Des résultats similaires ont été obtenus par Altenbach et
al. (2003). L'augmentation de la teneur en protéines sous l'effet d'un stress hydrique post-
floraison est due à la diminution de la durée de synthèse de l'amidon Si une sécheresse
intervient avant la floraison, la structure du peuplement est modifiée; la quantité d'assimilats C
et ainsi de l'amidon et de la masse d'un grain(e) va diminuer ou va croître suite à un
phénomène de compensation induit par le changement du rapport source – puits (Tableau 2).
Ainsi, même si une sécheresse diminue la production d'assimilats C, si elle est intervenue dans
la phase méiose - fécondation, le nombre de grain(e)s par épi diminue fortement et la
disponibilité de C par grain(e) et donc sa masse peuvent croître. En revanche, le rendement
diminue fortement (33%). Une croissance de la quantité de protéines par grain(e) a été
enregistrée même chez le colza suite à une sécheresse post-floraison (Triboi-Blondel et
Renard, 1999; Tableau 1) car, chez cette espèce, le nombre de graines par plante et par m² est
la composante du rendement la plus sensible (Champolivier et Merrien, 1996). L’augmentation
de la teneur en protéines suite à une sécheresse dénote une capacité de synthèse des
protéines dans le grain(e) supérieure à celle de l’amidon et de l’huile (Triboi et al., 2005). Pour
cette raison, pour obtenir une teneur élevée en protéines chez le soja, le Cetiom recommande
un stress hydrique modéré au cours de la floraison afin de limiter le nombre de graines par
gousse, suivie d'une alimentation en eau non limitante. Ainsi, la fixation symbiotique est
maintenue et le poids d'une graine et la teneur en protéines augmentent (Escoffier, 2005). Des
résultats similaires ont été enregistrés chez d'autres espèces, comme le tournesol (Triboi-
Blondel et al., 2000).
évaluée par le rendement et par la taille du fruit. Ainsi, une sécheresse précoce pendant les stades I ou
II du développement du fruit ou post-récolte induit une amélioration de la qualité par augmentation de la
concentration en sucres et de l’intensité de la couleur rouge du fruit, indifféremment de l'effet sur la taille
(Cf chapitre 6; Chalmers et al., 1985 ; Girona et al., 2003 ; Gelly et al., 2003). En France, Besset et al.
(2001) ont focalisé leur travail sur la phase III de croissance finale. Ils ont montré qu’une sécheresse
sévère diminue non seulement le rendement et la taille du fruit mais aussi sa teneur en glucides. Dans
les deux années d’expérimentation, une chute du rendement de 10 et 30% et de la masse du fruit de 20
et 5% en frais et 60 et 40% en sec a été accompagnée d’une diminution de la teneur en sucres solubles
de 20 et 10% respectivement. Si le stress hydrique est moins intense, le rendement et la masse du fruit
ne changent pas mais la quantité de sucres diminue. Cependant, si on prend en considération le calibre
du fruit, on constate soit un faible effet soit une augmentation de la teneur en sucres pour une même
taille. Signalons aussi qu’une irrigation en excès augmente souvent la taille du fruit mais diminue la
teneur en sucres.
Concernant l'acidité, la seconde composante importante de la qualité, elle est due à 80-90% à deux
acides organiques, malique et citrique, synthétisés respectivement dans la cytoplasme et dans la
mitochondrie. Wu et al. (2002) en étudiant la dynamique des différents acides pendant la croissance du
fruit ont montré que jusqu'à environ 80 - 100 jours, la concentration en acide malique décroît de 10 à
moins de 5 meq/100g MF pour augmenter ensuite pour une durée plus ou moins longue. Ceci serait lié
au pH vacuolaire. En revanche, la concentration en acide citrique évolue de manière parabolique, avec
une forte croissance pendant les premiers 100 jours jusqu'à 6-8 meq/100 g MF, suivie d'une baisse vers
1-2 meq/100g MF. Elle reflète l'état fonctionnel des mitochondries et ainsi caractérise l'évolution du
potentiel de croissance du fruit. Hormis ces deux acides organiques, d'autres acides, comme les acides
quinique et shikimique, impliqués dans la synthèse des arômes, sont présents dans la pulpe de la
pêche, mais en faibles quantités à la récolte. Ces auteurs ont montré aussi qu'une amélioration de la
disponibilité en assimilats C par le nombre moyen de feuilles par fruit présent, diminue la concentration
en malate et augmente celle en citrate pendant la première partie de la croissance du fruit et, au
contraire, dans la seconde partie augmente la concentration en malate et diminue celle en citrate. Ceci
conduit à un rapport malate / citrate relativement constant (<5) initialement, suivi d'une croissance
variable selon les années et avec la disponibilité en assimilats C. Sur l'effet d'un stress hydrique et
l'interaction avec la disponibilité en C, ces auteurs ont montré une tendance de diminution de l'acidité
générale suite à l'irrigation. Ceci pourrait être dû à la décroissance du contenu en hydrate de carbone
ou à une dilution dans la masse du fruit. Ainsi, une légère sécheresse est souvent favorable à la qualité
car elle augmente la concentration en sucres et en acides organiques. Ceci est valable aussi chez
d'autres espèces, par exemple chez l'oranger. Cet effet a été mis en relation avec l'augmentation de
l'activité saccharose synthase et la diminution du pH vacuolaire (Hockema et Etxeberria, 2001).
7.3) La vigne
Chez la vigne, comme chez la pêche d’ailleurs, la qualité de la baie est fonction de sa composition
biochimique. Les composants majeurs d’une baie sont les glucides solubles, les acides organiques et
les composés phénoliques issus du métabolisme secondaire.
diminue de 2.3 g/l. Cependant la relation rendement – teneur en sucres est variable selon le facteur de
variation et la date d’intervention. Ainsi, une sécheresse qui conduit le plus souvent à une diminution du
rendement, n’augmente pas toujours la teneur en sucres car son effet dépend non seulement de la
production d’assimilats C par la photosynthèse mais aussi du stade de développement de la plante qui
influe sur l’allocation du C entre la croissance végétative et celle des baies d’une part et du stade de
développement de la baie, d'autre part. Il s’agit là d’une interrogation importante avec de multiples
répercussions économiques au niveau de la filière entière, qui n’est pas nouvelle mais qui revient dans
le contexte économique actuel et dans la perspective du futur changement climatique (Duchêne et
Schneider, 2000 ; Bindi et al., 2001). Dès 1973, Mériaux et al. (1979) étudiant l’impact d’une
sécheresse de 21 jours appliquée à 5 périodes successives de mai à septembre ont montré que :
• le nombre de baies est affecté d’une part par l’effet direct d’une sécheresse pendant la période
floraison – nouaison, et d’autre part par l’arrière-effet de l’environnement pendant les années
précédentes.
• la croissance des baies subit les effets de la contrainte hydrique au cours de ces deux phases :
le poids d’une baie est réduit de 10% au cours de la phase de multiplication et d’agrandissement
cellulaire qui s’étend de la nouaison à la véraison et de 12% après la véraison, lorsque la
croissance est due à l’accumulation des sucres et de l’eau.
• la teneur en sucres des baies est réduite de 8% par un stress hydrique à la véraison. Le
pourcentage pondéral de pulpe dans la baie étant en moyenne de 75% (Cabernet-Sauvignon), la
diminution pondérale de sucres est de l’ordre de 11%, ce qui représente la quasi-totalité de la
réduction de poids de 12% d’une baie : c’est donc essentiellement le transfert des sucres qui est
affecté par la sécheresse à cette période.
Ces résultats ont été confirmés ultérieurement et les mécanismes impliqués dans ces variations
« aléatoires » ont été précisés. Ainsi, Becker et Zimmerman (1984) ont montré une baisse plus
importante du rendement par souche pour une sécheresse dans la période floraison – véraison (-25%)
par rapport à la période véraison – maturité (-18%). En revanche, la concentration en sucre reste
constante pour la période floraison – véraison (-2%) et diminue faiblement (-12%) pour la 2ème période.
Si la sécheresse est continue depuis la floraison à la maturité, le rendement baisse de 27%, étant
pratiquement égal au rendement obtenu suite à une sécheresse uniquement dans la période pré-
véraison, mais la concentration en sucres continue de baisser (-17%). De plus, une sécheresse intense
est préjudiciable non seulement au rendement mais aussi à sa qualité. Ojeda et al. (2001) ont apporté
une explication biologique à ces résultats en précisant qu’une sécheresse floraison – véraison ne
change pas le nombre des cellules du péricarpe évalué par la quantité d’ADN, mais diminue fortement
et de manière irrécupérable l’agrandissement cellulaire et ainsi le volume et la masse de la baie. Par
contre, la concentration en sucres reste relativement stable car les sucres sont accumulés dans un
volume plus faible (22,6 brix en irrigué et 21 en sécheresse selon Ojeda et al. (2002)). Elle pourrait
même augmenter si la source en C n’est pas limitante. L’importance de la période véraison – maturation
dans le déterminisme de la teneur en sucres en relation avec l’état hydrique a été confirmée par
l’analyse à la récolte de l’isotope δ 13C des sucres, qui est une intégration du fonctionnement hydrique
de la plante, modifiée par l’année, le génotype, le sol et les techniques de culture (Gaudillère et al,
2002). Au point de vue pratique, concernant la relation sucres - sécheresse, on peut conclure en
affirmant qu’un stress hydrique, dans la mesure où il évite des rendements excessifs, est un élément
qui permet d’obtenir des raisins potentiellement plus concentrés en sucres. La période de stress
hydrique est importante : un stress arrivant après la véraison modifie peu le rendement. La
concentration finale est le résultat d’un équilibre entre le volume de baies à remplir et la capacité de la
plante à synthétiser des sucres en fin de cycle (Duchêne 2005, communication personnelle).
Cependant, si le stress hydrique, souvent associé aux températures élevées, est très important il
pourrait altérer profondément le fonctionnement de la plante entière en bloquant l’activité de la
L’acidité
L’acidité est la 2ème composante majeure de la qualité chez la vigne car elle détermine en grande partie
certaines qualités organoleptiques ainsi que la capacité de conservation du vin (Huglin, 1986). Elle est
due essentiellement à deux acides organiques, malique et tartrique. Le premier (30 à 130 g/l) détermine
l’acidité totale durant la maturation. Malgré son goût désagréable et âpre, une certaine quantité est
nécessaire pour la qualité de la baie et du vin. Dans la baie, il est produit principalement avant la
véraison à partir du saccharose importé depuis les feuilles. Il peut aussi provenir de l’oxydation du
glucose au cours de la respiration ou de la transformation de l’acide citrique formé dans les racines
l'année précédente. Sa quantité dans la baie est maximale à la véraison (20-25 g/l ou 250-350 meq/l) et
ensuite, étant utilisé comme substrat respiratoire à la place du saccharose, sa teneur diminue. Ceci
conduit à une corrélation négative à maturité entre la teneur en malate et celle en sucres d'une part et
avec la température d'autre part. Notons aussi que la plus grande partie d'acide malique est souvent
éliminée par la fermentation malo-lactique. Le second acide, l’acide tartrique (30-90 g/l), est essentiel
car il participe à l'élaboration des propriétés organoleptiques. Par rapport à d’autres végétaux, la vigne
en contient une quantité importante dans les baies et feuilles, et principalement dans les organes en
croissance. Contrairement à l’acide malique dont la quantité par baie diminue après la véraison, la
quantité d’acide tartrique reste relativement stable car il n’est pas métabolisé après sa synthèse ; en
conséquence elle n’est pas corrélée au taux de sucres (Ruffner et al., 1983). En pratique, l’acidité d’un
moût est mesurée en tant qu’acidité titrable (g acide tartrique/l), totale (g H2SO4/l) ou réelle (pH des
moûts variant de 2,9 à 3,4 selon l’équilibre H+/K+). Enfin, notons que le seuil optimal d’acidité est
fonction du type de vin. Par exemple, pour produire des vins blancs de qualité dans la région
bordelaise, on recommande une acidité titrable de 7.5 g/l d’acide tartrique.
Nous avons déjà mentionné le rôle important du climat, notamment de la température et de la
sécheresse, sur l’acidité et sur la teneur en sucres, ce qui a conduit à l'utilisation du rapport sucres /
acidité comme critère de maturité du raisin et de détermination de la date de récolte. Peyrot des
Gachons et al., (2005) en analysant l’effet de l’alimentation hydrique sur la qualité du Sauvignon blanc,
ont confirmé ces traits généraux. Sur huit conditions (2 années d’expérimentation et 4 vignobles) en
utilisant le critère " δ13C" les huit conditions ont été classées selon l'intensité du stress hydrique: une
condition sévère, une faible, une modérée et cinq sans stress. Une forte variation des composantes du
rendement a été enregistrée : poids d’une baie, 1.19 à 2.21g ; sucres totaux, 163 à 214g/l ; acidité
titrable (exprimée en g/l acide tartrique) 5.0 à 7.7 g/l, acide malique, 1.34 à 2.48 g/l ; acide tartrique 5.5
à 6.8 g/l. Ces résultats montrent qu’une sécheresse sévère induit une croissance faible de la baie, avec
une concentration faible en sucres et une faible acidité titrable car la teneur en acide malique est très
faible. Pour ces huit conditions, des corrélations fortes ont été enregistrées entre le δ13C et le poids
d’une baie (R²= 0.81), la concentration en sucres (R²=0.59) et l’acidité titrable (R²=0.74). Enfin citons
aussi le millésime 2003, sec et torride, qui se caractérise par une faible acidité et un pH élevé,
conséquence des teneurs faibles en acide malique. Dans les conditions de cette année, l'acide malique
a été dégradé fortement pendant la maturation du raisin, tandis que l’acide tartrique est resté
relativement stable.
génétique du polymorphisme des protéines et leur rôle dans l'élaboration des propriétés fonctionnelles
sont relativement bien connus. En bref, un grain de blé contient deux grandes familles de protéines,
enzymatique ou métabolique de type albumine et globuline (AG) et de réserve, de type gliadines (GLI)
et gluténines (GLU). Les recherches sur la dynamique de leur accumulation a mis en évidence une
synthèse précoce des AG, pendant la période de multiplication et élongation cellulaire de l'albumen,
suivie d'une accumulation des GLI et GLN. Ainsi, le rapport AG / (GLI+GLN) augmente avec la
disponibilité en N au niveau du grain, donc avec la quantité totale des protéines synthétisées dans le
grain (Triboi et Triboi-Blondel, 2001). D'autre part, les GLI et les GLN ne sont pas homogènes car ces
fractions sont à leur tour composées de plusieurs sous-fractions, α-, β-, γ- et ω-GLI et gluténines de
faible et haut poids moléculaire, respectivement FPM- et HPM-GLN. Parmi ces sous-fractions, les HPM-
GLN sont les plus importantes dans le déterminisme des propriétés rhéologiques. En effet dotées d'au
moins deux groupes de SH- libres, elles constituent un noyau central d'agrégation et de polymérisation
donnant naissance au réseau gluténique. Ainsi, le déterminisme génétique se manifeste par le type de
protéines de chaque fraction, leur composition et leur capacité d'agrégation / polymérisation.
Concernant l'environnement, on connaissait l'effet de la nutrition azotée, mais d'importantes
interrogations restaient sur l'effet climatique, notamment celui de la température et de la sécheresse,
car, pour une même teneur en protéines, les propriétés rhéologiques présentaient une variation
"aléatoire" importante. Une percée importante dans la compréhension de ces variations a été effectuée
ces dix dernières années. En effet, en étudiant la dynamique d'accumulation des différentes fractions
protéiques sous l'effet de l'azote, de la température et de la sécheresse, Triboi et al. (2001, 2003) ont
montré des règles communes d'accumulation en fonction de la quantité totale de protéines du grain. De
même, l'allocation entre les sous-fractions des gliadines ou des gluténines est peu variable et les
quantités stockées dépendent seulement de la quantité totale de GLI ou GLN (Daniel et Triboi, 2001). Il
en résulte que le rapport entre les différentes fractions et sous-fractions est dépendant principalement
de la quantité de protéines accumulées dans le grain, contrôlée par la source en N au niveau du grain.
Ces recherches ont conduit à l'élaboration du premier modèle de prévision de l'effet environnemental
sur la quantité et la composition des protéines du blé (Martre et al., 2003). Les recherches récentes ont
confirmé ces données et ont montré que le même processus est aussi à l'origine de l'effet génétique
quantitatif (Martre et al., 2004). Ainsi, l'effet de la sécheresse, de la température et de leurs interactions
s'explique en plus grande partie par la diminution de la quantité totale de protéines par grain, car
l'allocation entre les différentes fractions reste relativement constante. Rappelons que ces deux facteurs
du climat agissent principalement au niveau de la production d'assimilats C par la diminution de la
durée en jours de la photosynthèse, et secondairement sur la synthèse de protéines dans le grain, car
entre la durée en jours et la vitesse de synthèse par jour existe une forte compensation.
développement. A 200 degrés-jours après la fécondation, quand la graine de colza atteint environ 10%
de sa taille finale, la teneur en huile est de 5 – 10%, composée de 50-70% d’acides gras saturés (C16:0
et C18:0, palmitique et stéarique respectivement) et une plus grande proportion de C18:2 (15-27% de
linoléique) que de C18:1 (6-12% d’oléique). La composition en acides gras change alors rapidement au
cours des jours suivants et les différentes proportions approchent celles observées dans la graine mure.
A maturité, des températures élevées conduisent à une augmentation de l’acide oléique (C18:1) et une
diminution de l’acide linolénique (C18:3). Ceci confirme les résultats obtenus par Trémolières et al.
(1982). Des résultats similaires ont été obtenus aussi chez le tournesol (augmentation de la proportion
de C18:1 et diminution du dernier maillon de la chaîne, l’acide linoléique (C18:2), ce qui montre bien
une analogie de fonctionnement de ces deux espèces pour le métabolisme des acides gras (Triboi-
Blondel et al, 2000). L’ensemble de ces modifications (diminution des acides gras saturés,
augmentation de l’oléique et diminution de linolénique), inférieur à 3% pour l’huile de colza correspond
à une amélioration de la qualité de l’huile. En revanche, à basse température et en conditions de stress
hydrique, la teneur en acide oléique diminue et le linolénique augmente, ce qui dénote une détérioration
qualitative. Enfin, notons que tous ces effets sont dus au changement de la croissance de l’embryon par
rapport au péricarpe d’une part et par l’altération des mécanismes de synthèse des acides gras, d’autre
part. Ainsi, la modification génétique de certaines désaturases, la désaturase linoléique du colza et
oléique du tournesol sont d’un grand intérêt pour la compréhension de l’interaction génotype *
environnement et l’augmentation de la stabilité de qualité de l’huile dans des conditions
environnementales défavorables.
corrélé négativement avec la teneur en P, Mg, Se, Mn, Ca, K, Sr, Fe. D’autre part, bien que la teneur en
protéines soit souvent corrélée négativement avec le poids de l’organe, car la source en N est moins
diminuée par la sécheresse ou la température que celle en C, certains minéraux présentent une
corrélation positive avec la teneur en protéines, surtout s’ils entrent dans la composition protéique (par
exemple le S) ou s’ils sont déposés dans le compartiment de stockage. C’est le cas du S, P, Mn. Enfin,
l’absorption de certains éléments s’arrête ou ralentit après la floraison et d’autres, comme le Ca,
continuent d’être transportés avec le flux d’eau vers l’organe, grain(e) ou fruit, car ils ont un rôle
important dans le métabolisme général de l’organe.
sécheresse en fonction de son intensité et de sa date d’intervention ont mis en évidence les deux voies
de variation de la concentration en composés phénoliques :
a) Augmentation de la proportion de la pellicule dans la masse de la baie car la diminution de la
taille de la baie est due exclusivement à l’effet négatif de la sécheresse sur la taille du
péricarpe. Dans cette expérimentation, la taille de la baie diminue de 47 et 68 % pour un déficit
hydrique sévère (S1) ou modéré (S2) pendant la période floraison – véraison et de 85% pour
un stress après la véraison (S3). Ainsi le rapport pellicule/ masse de la baie augmente depuis
0.108 dans le témoin irrigué à : 0.120 pour S2 et S3 et 0.125 pour S1.
b) Modification de la synthèse des différents constituants :
un stress hydrique précoce (avant véraison) augmente la synthèse des flavonols et
diminue celle des flavan-3-ols (tannin total)
un stress après la véraison augmente les proanthocyanes et les anthocyanes
le degré de polymérisation augmente dans tous les cas. Ainsi, l’astringence et peut-être
l’amertume due aux monomères de catéchine et épicatéchine diminuent.
Ces données ont été confirmées par Deloire et al. (2004) qui, en analysant la teneur en anthocyanes de
la pellicule en fonction du type de sol, montrent qu’une contrainte hydrique moyenne à forte (potentiel
foliaire de base entre -0.4 et -0.6 MPa) et progressive durant la maturation est favorable à la synthèse
des anthocyanes. De plus, en tenant compte de l’interaction anthocyanes - tannins dans la qualité
finale, la sécheresse après la véraison parait la plus favorable pour l’élaboration de la qualité. Ces
auteurs signalent aussi en un effet variétal, car le Grenache noir répond différemment du Syrah. Il est
évident aussi que, pour les cépages blancs, d’autres composants comme les arômes (par exemple les
terpènes : linalol, géraniol, nérol, terpinéol, citronellol, etc) sont pris en compte dans l’élaboration de la
qualité à la place des composés phénoliques qui produisent une instabilité de la couleur et un goût
amer. Sur le cépage Sauvignon blanc, Peyrot des Gachons et al. (2005), en étudiant l’effet de l’eau sur
trois précurseurs (p-4MM : genêt, bois ; p-4MMPOH : agrumes, citron ; et p-3MH : grapefruit, fruit de la
passion) des thiols volatils, ont montré qu’un déficit hydrique sévère limite le potentiel aromatique ; en
revanche, un déficit modéré est favorable au développement aromatique surtout si la récolte est
effectuée au pic maximal ou légèrement après pour le composant le plus variable p-4MMP. Notons
aussi les résultats de Medrano et al. (2003) qui, synthétisant 10 années de recherche sur deux cépages
en Espagne, concluent à une étroite relation entre le rendement et la sécheresse, due à l'effet sur la
photosynthèse. En revanche, la relation sécheresse - qualité implique "la disponibilité" en eau au niveau
de l'organe, mais n'est pas liée au rendement ou à la photosynthèse.
Des résultats similaires montrant un effet positif d’un léger stress hydrique sur certains composés du
métabolisme secondaire impliqués dans la qualité ont été obtenus aussi chez d’autres espèces, comme
la tomate (Dumas et al., 2003) et la pêche (Monet, 1983). De même, certains résultats obtenus chez les
grain(e)s respectent les règles générales mises en évidence précédemment. Par exemple, étant
donnée la composition spécifique des différents compartiments d’une graine, une simple modification
du rapport entre compartiments induit un changement global dans la composition. Dans ce sens, le blé
est un modèle exemplaire car les minéraux sont localisés dans les couches extérieures, le péricarpe (le
son), les caroténoïdes et les phytates dans la couche à aleurone, les lipides essentiellement dans le
germe, les vitamines dans le germe et le son. Chez le soja, les isoflavones, connus par leur propriétés
« santé » (diminution des certains cancers, de l’ostéoporose, des maladies cardiovasculaires et des
symptômes dus à la ménopause) sont localisés surtout dans le germe. Les cotylédons, qui représentent
environ 90% de la masse de la graine, contiennent 0.2 à 1% isoflavones, tandis que le germe, 3% de la
masse de la graine, possède une concentration de 4 à 10 fois supérieure. De plus leur composition est
variable, car parmi les trois types d’isoflavones, daidzéine, génistéine et glycitéine, la dernière est
contenue presque exclusivement dans le germe (30 à 50% du total d’isoflavones). En revanche, les
cotylédons sont plus concentrés en génistéine (Daydé et al, 2002). Comme chez d’autres espèces, leur
teneur est contrôlée génétiquement, mais il existe une forte interaction génotype * environnement
(G*E) : une irrigation pendant le remplissage des graines augmente significativement la teneur en
isoflavones, d’autant plus que la température est basse. Ceci est dû à un effet direct sur le
fonctionnement de la graine car sa masse est restée constante (Lozovaya et al., 2005). Si
l’environnement modifie le poids de la graine (effet lieu par la date et l’intensité des stress), une
corrélation positive de la teneur en isoflavones avec le poids de la graine et négative avec la teneur en
protéines a été enregistrée. Ceci pourrait être dû, au moins en partie, au changement de la structure de
la graine, car l’effet est plus marquant au niveau des cotylédons (+ 27 à 34 %) que du germe (+ 8 à
16 %) (Dayde et al., 2004). Une interaction G*E a été observée aussi sur la composition des
isoflavones : l’augmentation de la quantité totale d’isoflavones par graine est accompagnée par une
augmentation de la teneur en daidzéine chez la variété Queen et une diminution chez Imari. Ces
résultats indiquent comme conditions les plus favorables pour l’accumulation des isoflavones, les
températures « fraîches » tardives qui semblent agir de manière synergique avec une irrigation tardive
Soulignons aussi que le progrès dans le domaine analytique et moléculaire rend possible de plus en
plus la compréhension des mécanismes impliqués dans ces variations. En attendant d’avoir des
connaissances permettant une modélisation fonctionnelle, le développement des recherches sur
l’expression selon l’environnement, et donc des modèles statistiques ou semi-fonctionnels représente
un objectif important pour les futures recherches (Struik et al., 2005).
l’attaque par Fusarium sp. et la production des DON. De même, chez le maïs il n’y a pas de corrélation
entre l’attaque de Fusarium poae et la production de toxines, comme le nivalenol. Ainsi, la production
de toxines dans un champ cultivé reste un mystère. Cependant, le climat à la floraison et les semaines
qui suivent la floraison reste le principal facteur de risque, mais d’autres facteurs considérés comme
‘secondaires’ modulent l’effet pluie, et ce d’autant plus qu’ils sont nombreux (Grosjean et Barrier-Guillot,
2004).
Remerciements
Les auteurs tiennent à remercier vivement toutes les personnes qui les ont aidés dans la réalisation
de cette synthèse en leur envoyant volontairement des tirés à part de leurs travaux, des
commentaires ou par leurs discussions et observations: Monique Berger, Marc Bonhomme, Philippe
Bussière, Anne Chartier, Eric Duchêne, Yvon Dumas, Michel Génard, Françoise Lescouret, Pierre
Martre, Nathalie Munier-Jolain, Hernan Ojeda, Philippe Vivien. Ils remercient aussi Christian Huyghe
pour ses observations et son aide apportée à la publication de cette synthèse.
Références bibliographiques
Altenbach S.B., DuPont F.M., Kothari K.M., Chan R., Johnson E.L., Lieu D., 2003. Temperature, water
and fertilizer influence the timing of key events during grain development in a US Spring wheat.
Journal of Cereal Science 37, 9-20.
Berna A., Lammertyn J., Buysens S., DiNatale C., Nicolaï B.M., 2005. Mapping consumer liking of
tomatoes with fast aroma profiling techniques. Postharvest Biology and Technology 38, 115-127.
Bertin N., Guichard S., Leonardi C., Longuenesse J.J., Langlois D., Navez B., 2000. Seasonal
evolution of the quality of fresh glasshouse tomatoes under Mediterranean conditions, as affected by
air vapour pressure deficit and plant fruit load. Annals of Botany 85, 741-750.
Besset J.K, Génard M., Girard T., Serra V., Bussi C., 2001. Effect of water stress applied during the
final stage of rapid growth on peach tree (cv. Big-Top). Scientia Horticulturae 91, 289-303.
Bindi M., Fibbi L., Migliette F., 2001. Free Air CO2 Enrichment (FACE) of grapevine: II Growth and
quality and wine in response to elevated CO2 concentration. European Journal of Agronomy 14, 145-
155.
Branlard G., Triboi E., 1983. Influence du milieu de culture sur les concentrations relatives des bandes
de gliadines chez le blé tendre. Comptes Rendus Académie de Science. Paris, 297, série III, 229-233.
Bussières P., 2002. Water import in the young tomato fruit limited by pedicel resistance and calyx
transpiration. Functional Plant Biology 29, 631-641.
Champeix A., Doré T., Fourbet J.F., 2004. Fusarium head blight: epidemiological origin of the effects
of cultural practices on head blight attacks and the production of mycotoxins by Fusarium in wheat
grains. Plant Science 166, 1389-1415.
Chalmers D.J., Mitchell P.D., Jerie P.H., 1985. The relation between irrigation, growth and productivity
of peach tree. Acta Horticulturae 173, 283-288.
Champolivier L., Merrien A., 1996. Effects of water stress applied at different growth stages to
Brassica napus L. var. oleifera on yield, yield components and seed quality. European Journal of
Agronomy 5, 153-160.
Chone X., Van Leeuwen C., Du Bourdieu D., Gaudillères J.P., 2001. Stem water potential is a
sensitive indicator of grapevine water status. Annals of Botany 87, 477-483.
Daniel C., Triboi E., 2001. Effects of temperature and nitrogen nutrition on the accumulation of the
gliadins analysed by RP-HPLC. Australian Journal of Plant Physiology 28, 1197-1205.
Daniel C., Triboi E., 2002. Changes in wheat protein aggregation during grain development: effects of
temperatures and water stress. European Journal of Agronomy 16, 1-12.
Daydé J., Berger M., Theodorou V., 2002. Variation of soybean isoflavones content and composition.
International Soya Conference & Exhibition, 06-09/11/2002, Beijing, China, Technical committee, 361-
362.
Daydé J., Berger M., Theodorou V., 2004. Screening and breeding soybeans for isoflavone content
and composition. In: Moscardi F., Hoffman-Crampo CB., Saraiva OF., Galerani PR., Krzyzanowski FC,
Carrao-Panizzi MC (Eds), IV International Soybean Processing and Utilization Conference (ISPUC
IV), 29/02-05/03/2004, Foz do Iguassu, PR, Brazil, Embrapa, 845-851.
Deloire A, Carbonneau A, Wang ZP, Ojeda H., 2004. Vine and water a short review. Journal
International des Sciences de la Vigne et du Vin 38, 1-13.
Doré T., Le Bail M., Verger P., 2002. Pratiques agricoles et sécurité des aliments en production
végétale. Cahiers Agriculture 11, 177-185.
Duchêne E., Schneider C., 2000. Grapevine and climatic change: a glance at the situation in Alsace.
Agronomy Sustainability Development 25, 93-99.
Dumas Y., Dadomo M., Di Lucca G., Grolier P., 2003. Effects of environnemental factors and
agricultural techniques on antioxydant content of tomatoes. Journal of the Science of Food and
Agriculture 83, 369-382.
Egli D.B., 2004. Seed-fill duration and yield of grain crops. Advances in Agronomy 83, 243-279.
Egli D.B., Bruening W.P., 2004. Water stress, photosynthesis, seed sucrose levels and seed growth in
soybean. Journal of Agricultural Science 142, 1-8.
Escoffier I., 2005. Qualité du soja. Piloter l'irrigation pour viser la protéine. La France agricole,
03/06/2005
Fageria N.K., Baligar V.C., Clark R.B., 2002. Micronutriments in crop production. Advances in
Agronomy 77, 185-267.
Faust M., 1989. Physiology of temperate zone fruit trees. John Willey & Sons Eds, 206-260.
Fishman S., Génard M., 1998. A biophysical model of fruit growth: simulation of seasonal and diurnal
dynamics of mass. Plant, Cell and Environment 21, 739-752.
Fonseca A.E., Westgate M.E., 2005. Relationship between desiccation and viability of maize pollen.
Field Crops Research 94, 114-125.
Gachon C.M.M., Janglois-Meurinne M, Saindrenan P., 2005. Plant secondary metabolism
glycosyltransferases: the emerging functional analysis. Trends in Plant Science 10, 542-549.
Garnon V., Merrien A., 2004. Pénurie d'huile dans les graines de tournesol en 2003. Oléoscope 76, 4-
5.
Gaudillère J.P., Van Leeuwen C., Ollat N., 2002. Carbon isotope composition of sugars in grapevine
an integrated indicator of vineyard water status. Journal of Experimental Botany 53, 369, 757-763.
Génard M., Huguet J.G., 1996. Modelling the response of peach fruit growth to water stress. Tree
Physiology 16, 407-415.
Génard M., Lescouret F., 2004. Modelling fruit quality: ecophysiological, agronomiccal and ecological
perspectives. In : Dris R and Jain SM (eds)., Production practices and quality assessment of food
crops, Vol 1, "Preharvest practice", Kluwer Academic Publisher, Netherlands, 47-82.
Girona J., Mata M., Arbones A., Alegre S., Rufat J., Marsal J., 2003. Peach tree response to single and
combined regulated deficit irrigation regimes under shallow soilsJournal of the American Society for
Horticultural Science 128, 432-440.
Gelly M., Recasens I., Mata M., Arbones A., Rufat J., Girona J., Marsal J., 2003. Effects of water
deficit during stage II of peach fruit development and postharvest on fruit quality and ethylene
production. Journal of Horticultural Science & Biotechnology 78, 324-330.
Guichard S., Bertin N., Leonardi C., Gary C., 2001. Tomato fruit quality in relation to water and carbon
fluxes. Agronomie 21, 385-392.
Gooding M.J., Ellist R.H., Shewry P.R., Schofield J.D., 2003. Effects of restricted water availability and
increased temperature on the grain filling, drying and quality of winter wheat. Journal of Cereal
Science 37, 295-309.
Gonzales - Altozano P., Castel J.R., 1999. Regulated deficit irrigation in Clemantina de Nules citrus
tree: I. Yield and fruit quality effects. Journal of Horticultural Science & Biotechnology 74, 706-713.
Gonzales - Altozano P., Castel JR., 1999. Regulated deficit irrigation in Clemantina de Nules citrus
tree: II. Vegetative growth. Journal of Horticultural Science & Biotechnology 75, 388-392.
Grosjean F., Barrier-Guillot B., 2004. Facteurs de variation et évaluation de la teneur en mycotoxines
des céréales françaises. Dans « Action transversale «Mycothoxines » , Séminaire Bilan Toulouse 25-
26 oct, INRA, 32-35.
Grusak M.A., Della Penna D., 1999. Improving the nutrient composition of plants to enhance human
nutrition and health. Annual Review Physiology Plant Molecular Biology 50, 133-161.
Grusack M.A., Pearson J.N., Marentes E., 1999. The physiology of micronutrient homeostasis in field
crops. Field Crops Research 60, 41-51.
Hiler E.A., Van Bavel C.H.M., Hossain M.M., Jordan W.R., 1972. Sensivity of southern peas to plant
water deficit at three growth stages. Agronomy Journal 64, 60-64.
Hockerna B.R., Etxeberria E., 2001. Metabolic contributors to drought-enhanched accumulation of
sugars and acids in oranges. Journal of the American Society for Horticultural Science 126, 599-605.
Hocking P.J., Kirkegaard J.A., Angus J.F., Gibson A.H., Koetz E.A., 1997. Comparison of canola,
Indian mustard and Linola in two contrasting environments. I. Effects of nitrogen fertilizer on dry-matter
production, seed yield and seed quality. Field Crops Research 49, 107-125.
Hope R., Aldred D., Magan N., 2005. Comparison of environmental profiles for growth and
deoxynivalenol production by Fusarium culmorum and F graminearum on wheat grain. Letters in
Applied Microbiology 40, 295-300.
Huglin P., 1986. Biologie et écologie de la vigne. INRA (ed), Payot Lausanne, Technique
&Documentation, Paris, 125-151.
Kays SJ., 1999. Preharvest factors affecting appearance. Postharvest Biology and Technology 15,
233-247.
Lebon E., Dumas V, Pieri P., Schultz H.R., 2003. Modelling the seasonal dynamics of soil water
balance of vineyard. Functional Plant Biology 30, 699-710.
Lemmens M, Buerstmaryr H., Krska R., Schuhmacher R., Grausgruber H., Ruckenbauer P., 2004.
The effect of inoculation treatment and long-term application of moisture on Fusarium head blight
symptoms and deoxynovalenol contamination in wheat grains. European Journal of Plant Pathology
110, 299-308.
Lescourret F., Blecher N., Habib R., Chadoeuf J., Agostini D., Pailly O., Vaissière B., Poggi I., 1999.
Development of a simulation model for studying kiwi fruit orchard management. Agricultural Systems
59, 215-239.
Lescourret F., Génard M., 2005. A virtual peach fruit model simulating changes in fruit quality during
the final stage of fruit growth. Tree Physiology 25, 1303-1315.
Lozovaya V.V., Lygin A.V., Ulanov A.V., Nelson R.L., Dayde J., Widhohn J.M., 2005. Effect of
temperature and soil moisture status during seed development on soybean isoflavone seed
concentration and composition. Crop Science 45, 1934-1940.
Lewinsohn E., Sitrit Y, Bar E, Azulay Y., Ibdah M., Meir A., Yosef E., Zamir D., Tadmor Y., 2005. Not
just colors - carotenoid degradation as a link between pigmentation and aroma in tomato and
watermelon fruit. Trends in Food Science & Technology 16, 407-415.
Lawlor D.W., 2002. Carbon and nitrogen assimilation in relation to yield: mechanisms are the key to
understanding production systems. Journal of Experimental Botany 53, 370, 773-787.
Martre P., Samoil V., Triboi E., Branlard G., 2004. Grain protein composition for hexaploid bread
wheat (Triticum aestivum). and related diploid and tetraploid species. A general scheme. VIII ESA
Congress: European agriculture in a global context, 11-15/07 2004, LVL Copenhagen, Denmark, Oral
presentation et Book of Proceedings, 535-536.
Martre P., Porter J.R., Jamiesson P., Triboi E., 2003. Modelling Grain Nitrogen Accumulation and
Protein Composition to Understand the Sink/Source Regulations of Nitrogen Remobilization for
Wheat. Plant Physiology 133, 1959-1967.
Marwede V., Schierholt A., Mollers C., Becker H.C., 2004. Genotype x environment interactions and
heritability of tocopherol contents in canola. Crop Science 44, 728-731.
Medrano H., Escalona JM., Cifre J., Bota J., Flexas J., 2003. A ten-year study on the physiology of
two Spanish grapevine cultivars under field conditions: effects of water availability from photosynthesis
to grape yield and quality. Functional Plant Biology 30 607-619.
Mériaux S., Rollin H., Rutten P., 1979. Effets de la sécheresse sur la vigne I. Etude sur Cabernet-
Sauvignon. Annales Agronomiques, 30, 553-575.
Monet R., 1983. Le pêcher. Génétique et physiologie. INRA (ed), Masson, 86-96.
Morrisson W.R., 1993. Cereal starch granule development and composition. In: Shewry PR and
Stobart K (ed.). Seed Storage Compounds. Oxford Science Publications, 175-206.
Ojeda H., Deloire A., Carbonneau A., 2001. Influence of water deficits on grape berry growth. Vitis 40,
141-145.
Ojeda H., Kraeva E., Deloire A., Carbonneau A., Andary C., 2002. Influence of pre and post-veraison
water deficits on synthesis and concentration of skins phenolic compounds during the berry growth of
Shiraz grapes (Vitis vinifera L.). American Journal of Oenology and Viticulture 53, 261-267.
Omoni A.O., Aluko R.E., 2005. The anti-carcinogenic effects of lycopene: review. Trends in Food
Science & Technology 16, 344-350.
Payant J.C., Salançon E., 2004. Comportement de la vigne face à la canicule et la sécheresse de
2003. Progrès Agricole et Viticole 121, 282-286
Peyrot des Gachons C., Van Leeuwen C.V., Tominaga T., Soyer J.P., Gaudillère J.P, Dubourdieu D.,
2005. Influence of water and nitrogen deficit on fruit ripening and aroma potential of Vitis vinifera L cv
Sauvignon blanc in field conditions. Journal of the Science Food and Agriculture 85, 73-85.
Richardson A.C., Marsh K.B., Boldingh H.L., Pikering A.H., Bulley S.M., Frearson N.J., Ferguson A.R.,
Thornber S.E., Bolitho K.M., Macrae E.A., 2004. High growing temperature reduces fruit carbohydrate
and vitamin C in kiwifruit. Plant, Cell and Environment 27, 423-435.
Robelin M., 1963. Contribution à l'étude du comportement du maïs-grain vis-à-vis de la sécheresse.
Journées internationales de l'irrigation, AGPM Ed, 69-76.
Ruffner H.P., Brem S., Malpiero U., 1983. The physiology of acid metabolism in grape berry ripening.
Acta Horticulturae 139, 123-127.
Skerget M., Kotnik P., Hadolin M., Hras A.R., Simonic M., Knez Z., 2005. Phenols, proanthocyanidins,
flavones and flavonols in some plant materials and their antioxidant activities. Food Chemistry 89,
194-198.
Sofield I., Evans L.T., Cook M.G., Wardlaw I.F., 1977. Factors influencing the rate and duration of
grain filling in wheat. Australian Journal of Plant Physiology 4, 785-797.
Stintzing F.C., Carle R., 2004. Functional properties of anthocyanins and betalains in plants, food, and
in human nutrition. Trends in Food Science & Technology 15, 19-38.
Struick P.C., Yin X., de Visser P., 2005. Complex quality traits: now time to model. Trends in Plant
Science 10, 513-516.
Torrecillas A., Domingo R., Galego R., Ruiz-Sanchez M.C., 2004. Apricot tree response to withholding
irrigation at different phenological periods. Scientia Horticulturae 85, 201-205.
Trémolières A., Dubacq J., Drapier D., 1982. Unsaturated fatty acids in maturing seeds of sunflower
and rape: regulation by temperature and light intensity. Phytochemistry 21, 41-45.
Triboi-Blondel A.M., 1978. Effets de différents régimes d'alimentation hydrique sur l'activité in vivo de
la nitrate-réductase dans les feuilles de Dactyle. Comptes Rendus Académie Science, Paris, 286,
Série D, 1795-1798.
Triboi-Blondel A.M., Renard M., 1999. Effects of temperature and water stress on fatty acid
th
composition of rapeseed oil. 10 International Rapeseed Congress, 26-29/09 1999, Canberra,
Australia, 4 p.
Triboi-Blondel A.M., Triboi E., 2000. A modelling approach to integrate the effects of post-anthesis
temperature and water stress on grain growth and composition of wheat, rapeseed and sunflower.
rd
Proc ESA, 3 International Crop Science Congress, 17-22/08 2000, Hambourg (Germany)
Triboi-Blondel A.M., Bonnemoy B., Falcimagne R., Martignac M., Messaoud J., Philippon J., Vear F.,
(2000). The effect of temperature from flowering to maturity on seed composition of high oleic
th
sunflower inbred and mid-oleic hybrids. In: Proceedings of 15 International Sunflower Conference,
12-15/06 2000, Toulouse, France, A66-72.
Triboi E., Triboi-Blondel A.M., 1998. Concept for the analysis of environmental and agronomical
effects on grain quality. 5th ESA Congress, 28/06 - 02/07 1998, Nitra, Poster et Résumé, ESA - Short
communication, vol I, 251-252.
Triboi E., Triboi-Blondel A.M., 2001. Environmental effects on wheat grain growth and composition.
Aspects of Applied Biology 94, 91-101.
Triboi E., Triboi-Blondel A.M., 2002. Productivity and grain or seed composition: a new approach to an
old problem – invited paper. European Journal of Agronomy 16, 163-186.
Triboi E., Colonna P., Gallant D., 2000. Déterminisme climatique et agronomique du poids du grain et
de sa composition protéique chez le blé d'hiver. GRAINCO, Projet AIP Agraf, CR résultats
Triboi E., Martre P., Triboi A.M., 2003. Environmentally-induced changes of proteins composition for
developing grain of wheat are related to changes in total protein content. Journal of Experimental
Botany 84, 1731-1742.
.
Triboi E., Martre P., Girousse C., Ravel C., Triboi-Blondel A.M., 2006. Unravelling environmental and
genetic relationships between grain yield and nitrogen concentration for wheat. European Journal of
Agronomy 25, 505-513.
Voelker T., Kinney A., 2001. Variations in the biosynthesis of seed – storage lipids. Annual Review of
Plant Molecular Biology 52, 335-361.
Westwood M.V., 1978. Temperate - zone pomology. Freeman WH and Company, Eds, New York,
200-203.
Wu B.-H., Génard M., Lescourret F., Gomez L., Li S.-H., 2002. Influence of assimilate and water
supply on seasonal variation of acids in peach (cv Suncrest). Journal of the Science of Food and
Agriculture 82, 1829-2002.
Yilmaz Y., Toledo R.T., 2004. Health aspects of functional grape seed constituents. Trends in Food
Science & Technology 15, 422-443.