Variabilité Des Séries Pluviométriques Du Bassin Versant de La Seybouse Du
Variabilité Des Séries Pluviométriques Du Bassin Versant de La Seybouse Du
Variabilité Des Séries Pluviométriques Du Bassin Versant de La Seybouse Du
Amarchi
الملخص
و2009 إنً غايت1946 ٍإٌ الحىض انهيدروغزافً لصيبىس عزف حغيز يُاخي باألخص في طبيعت األيطار انًخضالظ ة خالل انفخزة انًًخدة يا بي
حًج دراصت و. يخجهً هذا األخيز بىضىح يٍ خالل اخخباراث كشف االَمطاعاث انخي حى حطبيمها عهي انضالصم انزيُيت نأليطار نضُىاث يخعددة
انُخائج انًخحصم عهيها يٍ خالل. يحطت لياس األيطار حابعت نهىكانت انىطُيت نهًىارد انًائيت و انديىاٌ انىطُي نألرصاد انجىيت نهجزائز24 ححهيم
هذِ الدراصت حبيٍ عدو ثباث انضالصم انزيُيت نأليطار انًدروصت و حضع في انىاجهت فزضيت حىصع انًُطمت انشًانيت نهخمارب بيٍ األلانيى انًداريت و
واخخبارBuishand (1982-1984) , Von Neumann , Pettit إٌ اخخباراث. هذا يٍ يُطهك عدو اصخمزار حضالظ كًياث األيطار انًدروصت
عهً انعكش بانُضبت نهجهت, حظهز االَمطاعاث في جًيع انضالصم انزيُيت نأليطارو باألخص في انًُطمت انشًانيت انشزليت نهحىضkendall يعايم
يٍ يجًم يحطاث لياس األيطار نها ييىل إني انزيادة%56 ٌ يبيٍ أKendall إٌ اخخبار يعايم. انجُىبيت انخي حبيٍ أٌ ا الَمطاعاث فيها يخىصطت
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. %88.05 انًخضالطت انشهزيت يضجهت في شهز جىيهيت لدر ب
انًيم-االصخمزار-االخخبار- األيطار-انخغيز: الكلمات المفتاحية
Résumé
Le bassin versant de la Seybouse a connu une variabilité climatique notamment pluviométrique de 1946 à 2009
qui été mise en évidence par des tests de détection de rupture appliqués aux séries des pluies pluri annuelles.
Vingt quatre (24) postes pluviométriques de l’agence nationale des ressources hydriques et de l’office national
de la météorologie d’Alger ont été analysés. Les résultats obtenus indiquent le non stationnarité des séries des
pluies étudiées et mettent en relief l’hypothèse de l’expansion de la partie Nord de la zone de convergence
intertropicale traduite par l’instabilité des pluies étudiées. Les tests de Pettitt, de Von Neumann, de Buishand
(1982-1984) et les test des rangs de kendall marquent des ruptures sur toutes les séries des pluies,
majoritairement sur le Nord- Est du bassin. Contrairement à la partie Sud qui est moyenne, le test de rang de
kendall indique que 56% d’ensemble des stations ont une tendance à la hausse sous l’hypothèse nulle pour des
seuils de 2, 5 et 10%. L’écart entre la plus forte valeur moyenne maximale (7.28) et la moyenne minimale (0.71)
des pluies mensuelles est enregistré pour le mois de Juillet avec 88.05%.
Mots clé : variabilité- pluviométrie- test- stationnarité- tendance.
Abstract
Seybouse Watershed is subject to climate changes especially rainfalls from 1946 to 2009 which was highlighted
by breakage detection tests applied to the annual multi-rain series. Twenty four rainfall stations of the National
Agency of Water Resources and Meteorological administration in Algeria were analyzed.The purpose of the
present paper is to study the rainfall variability. The results indicate the non-stationary rainfall series studied and
to face the hypothesis of the expansion of the northern part of the inter-tropical convergence zone resulting in
instability of the studied rainfall. Pettitt, Von Neumann, Buishand, and Kendall tests observe the rupture on all
series of rains, mainly on the North East basin. In contrast, in the southern part Kendall test indicates that 56% of
all stations have a tendency to increase under the null hypothesis for threshold of 2,5 and 10%. The gap between
the highest maximum average value (7,28) and the minimal average value (0,71) of monthly rainfall is recorded
on July with 88,05%.
Keywords : variability- rainfall- test- stationnarity- trend.
*
auteur correspondant :balahbelkacem@hotmail.fr
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1. INTRODUCTION
Le climat de notre planète répond bien aux 2. CARACTERISTIQUES DE LA ZONE
variations saisonnières de l’insolation dues aux D’ETUDE
petites modifications de l’orbite que la terre
Le secteur d’étude est le bassin versant de la
décrit autour du soleil [1]. Le climat de
Seybouse de l’Est Algérien, couvrent au total
l'Algérie est de type méditerranéen caractérisé
environ de 0.288 % de la superficie de
par une période pluvieuse allant en moyenne de
l’Algérie, Il s’étend entre les longitudes 6°48’W
Septembre à Mai et un été sec et ensoleillé [2].
et 7°59’E, et les latitudes 35°53’ Sud et 36°57’
Il est sous l’influence des circulations
Nord. Ce secteur englobe 68 communes dont 30
atmosphériques. Les circulations
sont entièrement inclues (Fig. 3).
atmosphériques les plus importantes sont la
Le bassin versant prend sa source dans les
dépression d’Islande et les dépressions
hautes plaines des Sellaoua et Haracta, et finit
méditerranéennes [3]. L’Algérie fait partie des
dans la plaine littorale d'Annaba trouvant dans
pays semi-arides les plus exposés au
la direction Nord pour se jeter à 0.00m NGA
phénomène de changement climatique [4,5]. Le
d'altitude dans le point Sidi Salem.
pays a subi des période de sécheresses très
Les séries pluviométriques de l’ensemble des
sévères avec des augmentations de la
stations du bassin versant présentent des
température moyenne annuelle variant de 0.65 à
lacunes à l'échelle mensuelle et annuelle. Nous
1.45◦C entre 1970 et 2004, une moyenne
reconstituons par extrapolation les données
comparable à la hausse moyenne planétaire
manquantes dans les stations pourvues de
observée sur la période 1906–2005 [4, 6, 7].
lacunes aux niveaux des valeurs mensuelles des
Ainsi, l’Algérie est passée depuis les 30
séries puis annuelles [3]. Pour admettre un
dernières années à un déficit hydrique sévère et
coefficient de corrélation à l'extension des
persistant sur plusieurs années, issu d’un déficit
séries de pluie mensuelles des stations
pluviométrique évalué à 30% (FAO 2008).
discontinues, des matrices présentant des
Cette sécheresse météorologique serait la
coefficients de corrélations de toutes les stations
principale source de tous les problèmes
pluviométriques et hydrométriques prise deux à
socioéconomiques dans la région, ayant évolué
deux à l’échelle mensuelle sont définies. A
depuis le siècle dernier d’une fréquence tous les
partir des stations de base (homogènes et
dix ans à des fréquences très rapprochées
continues) déjà choisies nous avons comblé
depuis 1975 de l’ordre de six années durant dix
toutes les lacunes à l’échelle mensuelle et
ans (FAO 2008) [4]. Dans la littérature
annuelle [12, 13]. Pour combler sans erreurs
scientifique, les changements climatiques sont
majeures les lacunes des séries, la valeur
généralement définis comme les perturbations à
manquante sont remplacées par une moyenne
long terme, des paramètres climatiques
pondérée [12].
habituels tels les températures, les
Le tableau 1 affiche quelques spécificités du
précipitations, les vents etc. caractérisent une
couple mois par mois à savoir, les valeurs
région de la terre [8]. Diverses études
minimales et maximales des coefficients de
climatiques particulièrement sur des pluies en
corrélations et ainsi le pourcentage des couples
Afrique, en région Méditerranéenne (Franquin
qui présentent une très bonne corrélation
1969 et al) [3] et en Algérie [9, 10, 11] se sont
(r 0.80 ) ; l'absence de corrélation n'implique
intéressées à l’évolution des pluies aux échelles
de temps mensuelles et annuelles en vue d’une pas une absence de dépendance [14]. En ce qui
modélisation hydrométéorologique de cette concerne les pluies mensuelles de l’ensemble
variable. Cette modélisation a pour but majeur des stations qui couvrent la période 1946 à 2009
la détection de changement climatique de la zone mise en question, les périodes
précisément pluviométrique. communes mensuelles sont représentées dans le
Nous présentons dans ce travail les différents tableau 1.
modes de variabilité des pluies interannuelles
sur le bassin versant de la Seybouse, la
modélisation, la stationnarité et la
régionalisation des tendances.
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Tableau. 1 Caractérisation de dépendance mois par mois des stations de la zone d’étude
mois Sept Oct Nov Dec Jan Fev Mars Avr Maï Juin Juil Aou
Période
commune 80/9 80/9 83/9 80/9 80/9 80/9 80/9 85/9 80/9 80/9 80/9 79/9
8 8 8 8 8 8 7 7 8 8 8 8
Nombre
de couple 108 143 143 117 108 144 143 95 48 130 140 66
de station
r (min) 0.01 0.02 0.00 0.02 0.03 0.05 0.02 0.06 0.06 0.04 0.02 0.02
6
r (max) 0.81 0.92 0.94 0.96 0.94 .0.96 0.92 0.96 0.92 0.90 0.94 0.80
0
% des 0.92 7.00 20.2 29.0 6.48 18.7 25.1 24.2 25.0 7.69 6.42 1.51
valeurs 8 5 5 7 1
de
r 0,80
Les résultats obtenus montrent que toutes les régularité spatiale de la variable régionalisée à
séries de la zone d’étude acceptent l’hypothèse petite échelle. Pour les besoins de l’étude, le
de nullité H0 dans un intervalle de confiance de programme Hydrolab pour estimer la
95% à l’exception de la station de Bouchegouf variogramme expérimental est utilisé.
qui est dépourvue de caractère aléatoire
3.3. Méthodologie de construction d’un
(accepte l’hypothèse alternative H1).
variogramme
La notion de variabilité interne désigne en
générale la variabilité des estimations de On peut classer les variogrammes habituels
certains paramètres de la variable de selon les types suivants : fonctions intrinsèques
distribution éventuellement évolués sur de de comportement parabolique à l’origine ;
longues périodes de temps [17]. L’étude de la fonction intrinsèque de comportement à une
variabilité pluviométrique est analysée par tangente oblique à l’origine ; cas des variables
rapport aux valeurs centrales ou normales, qui purement aléatoires [19]. La valeur d’un point
sous-entendent l'idée de fixité du climat. La du variogramme est la moyenne sur leur champ
variabilité peut être due à des processus internes infini de l’accroissement quadratique.
ou processus externe. La forte variabilité inter
mensuelle, des précipitations, apparaît à travers 2 g ( h)
1
f ( x h) f ( x)2 dx (1)
les valeurs élevées des coefficients de variation S (S )
mensuelle. Les plus fortes valeurs concernent la
saison d’été là où les valeurs des coefficients de Lorsque g (h) est petit, l’influence du point est
variations varient et dépassent l’unité (1.24 à fort sur ses voisines, par contre lorsqu’il est
3.39) à l’échelle d’espace du bassin versant grand, les valeurs deviennent indépendantes.
étudié. Signalons que le mois de Juillet présente A l’aide du programme Hydrolab, on a aboutit à
le mois le plus intense en matière de variabilité un modèle admissible positif et le nombre de
pluviométrique, contrairement aux faibles couple pour la construction du variogramme
valeurs concernant la saison d’hivers qui sont expérimental du bassin versant de la Seybouse
inférieures à l’unité 0.54. Les valeurs maximale pour des pluies interannuelles allant de 1946 à
et minimale de l’écart type sont situées 2010 est de 276 couples (supérieure à 30 paires)
respectivement au mois de Novembre et de avec une distance maximale absolue de
Juillet avec 225.38mm et 2,45mm. Par ailleurs, 115.0042km et une distance maximale dans
le mois qui domine l’ensemble des valeurs l’Azimute Nord de 57.25km avec un pas de
minimales est le mois de Juillet avec (87.5%), 2.9km. Par ailleurs, la tolérance dans la même
contrairement au mois qui domine l’ensemble direction est de 90°.
des valeurs maximales qui sont celles de Le variogramme montre qu’il y a isotopie dans
Novembre avec (79.2%). Signalons que l’écart les paramètres des séries des pluies
entre ces dernières quantités n’est pas interannuelles et qu’il y’a un seul palier dans sa
significatif. Il représente un écart trimestriel au grandeur de 16572(mm) qui suggère à la
passage de la saison estivale à la saison présence d’une seule structure de variabilité
d’automne. spatiale, ponctuelle et non pas régionale [20].
3.2. Analyse géostatistique de la pluviométrie Le tableau 2 donne les résultats du
variogramme avant et après le calage pour
La base de synthèse de la modélisation de ce différents types de modèles.
travail dont le but est l’analyse de la variabilité
spatiale des pluies est le contexte géostatistique
en considérant, la pluviométrie comme un objet
individuel de base de la modélisation. Le
variogramme est couramment utilisé pour
analyser la dépendance spatiale d’observations
[18]. La cartographie constitue le moyen le plus
adapté pour une bonne représentation spatiale
des pluies. On étudie généralement le
comportement du variogramme au voisinage de
l'origine (effet de pépite), et à l'infini (portée,
palier). Le comportement du variogramme, à
l’origine, traduit le degré de continuité et de
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Gamma(h) (mm)
35000
30000
25000
20000
Exp.
Gauss
15000
10000
5000
0
0 10 20 30 40 50 60
Distance h(km) 70
Figure. 1 Variogramme de type gaussien des pluies inter annuelles dans la direction Nord-Sud
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3.4 Cartographie d’analyses pluviométriques Bouchagouf sur une vaste période déficitaire
temporelles allant de 1962 à 1971. Ceci s’expliquerait par
une forte sécheresse (-2 < I < -1). La
En vue d’apprécier l’évolution de la
pluviosité de la zone de Berriche sur la période
pluviométrie au cours des différentes années, la
de 1965 à1969 est inférieure à 100mm. Cette
méthode de l’indice pluviométrique de
zone est classée dans un étage saharien en plus
Noccholson a été appliquée. Cette méthode a
de la zone de Ain Barda sur la période 54/62
l’avantage de mettre en évidence les périodes
qui est touchée par une extrême sécheresse (I <
excédentaires et déficitaires bien adaptées au
-2) située dans un étage bioclimatique semi
suivi des variations de la pluviométrie. Nous
aride , et en fin la zone de Ain Makhlouf sur
avons utilisé des données qui s’étendent sur une
l’année 65 qui est touchée par une sécheresse
période connue de chaque station
modérée (-1 < I< 0).
pluviométrique [21, 22].
b) sur la période 72/2007 nous remarquons que
Pi Pm toutes les courbes ont les mêmes formes, ma
I= même harmonie et concordent entre elles avec
(3) de faibles différences dans le sens, soit
déficitaire soit excédentaire. Cette alternance de
pi est la valeur de la pluviométrie annuelle de période sèche et humide est causée par
l’année i. l’altitude des postes pluviométriques par
rapport au niveau de la mer qui est l’une des
Pm et représentent respectivement les spécificités des pluies en Algérie. D’autres
remarques, à la même période, montrent que
valeurs moyennes interannuelles de la 17% du nombre de stations pluviométriques
pluviométrie et l’écart- type sur la période indiquent un étage bioclimatique saharien, telle
étudiée. Le calcul de cet indice permet de que les stations de Berriche, Ain Settara,
déterminer le degré d’humidité ou de sécheresse Cheikh Rabah et Djbal Reghis, 96% un étage
du milieu [23]. La représentation bioclimatique semi aride, 88% un étage aride,
cartographique des indices pluviométriques 75% un étage bioclimatique sub humide, 46%
interannuels, calculés par an sur la période de un étage bioclimatique humide et 12% de
traitement, traduit l’évolution dans l’espace de nombre de postes pluviométriques un étage
la variable centrée réduite étudiée, tout en bioclimatique hyper humide qui se localise des
soulignant les zones tantôt déficitaires. les zones couvertes par les stations de Bouatti
L’orientation vers le Nord set prise en Mahmoud, Machroha et El Karma.
considération comme paramètre essentiel de
l’ensemble des postes pluviométriques c'est-à- c) l’année 2001 est marquée par une sécheresse
dire en rangeant les stations par latitude extrême qui touche toute la superficie du bassin
croissante (du Sud vers le Nord) en tenant versant sans exception avec sa périphérie dans
compte des coordonnées de chaque poste son caractère très marqué dans le Nord (station
particulièrement de l’ordonnée (Y) pour voir et de Berriche) avec un indice descendant jusqu'à -
justifier l’effet de la Mer méditerranéenne. 2,39 (station de Bouatti Mahmoud). Il apparait
L’échelle de représentation étant non linéaire, que 41% des stations pluviométriques sont
l’ensemble des résultats sont schématisés sur la classées dans l’étage semi aride et le reste des
figure 2 (a-b-c-d-e-f). L’analyse de l’indice stations dans l’étage aride.
centré réduite de la pluviométrie d’ensemble d) l’année 2003 est marquée par un caractère
des stations pluviométriques alliées avec le site excédentaire de la pluviométrie qui touche
web [24] avec des classifications en étage l'ensemble de la zone étudiée. La station de
climatique sur des différentes périodes ont Machroha est située sur l’étage hyper humidité.
permis de déduire les résultats suivantes : Ainsi 43% des stations pluviométriques du
bassin étudié sont sur l’étage humide, 24% des
a) avant la période 1972, la majorité des stations sur l’étage sub humide et le reste des
stations pluviométriques découvrent l’existence stations sur l’étage semi aride. Nous
d’un déficit pluviométrique intense notable, remarquons des alternances entre les périodes
nettement touché toute une grande partie du déficitaires et excédentaires, c'est-à-dire
bassin versant, particulièrement, focalisée alternance entre humidité/sécheresse modérée
surtout sur la zone de Berriche et de (-1 < I < 1). Cette variabilité temporelle des
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X
respectivement de taille m, n. Les valeurs des i 1 N
deux échantillons sont regroupées et classées Des valeurs critiques de la statistique U ont été
par ordre croissant. On calcule alors la somme d’abord données par Buishand (1982) à partir
des rangs des éléments de chaque sous d’une procédure de Monté Carlo. Les
échantillons dans l’échantillon total. constatations d’existence d’une rupture ou non
L’hypothèse nulle du test est l’absence de sur les séries des pluies pluri annuelles avec le
rupture dans la série. On considère la variable test de Pettitt des stations pluviométriques ont
Ut, ,N telle que : été effectués par le logiciel XLSTAT-PRO pour
un niveau de signification de 2 et 5%,N
t N
Ut, ,N = Dij
i 1 j t 1
L’absence d’une rupture dans la série
chronologique X constitue l’hypothèse nulle H0.
(4) Les deux tests de ruptures de Pettitt et Buishand
Soit KN la variable définie par le maximum en ont la même capacité de détecter des tendances.
valeur absolue de Ut, N pour t variant de 1 à N- Le test de Buishand est parfois plus puissant
1. Si k désigne la valeur de K N prise sur la série que certains tests de détection de tendance [27].
étudiée, sous l’hypothèse nulle, la probabilité de
dépassement de la valeur K est donnée 3.5.2 Aspect théorique de test de Von
approximativement par : Neumann (von Neumann Ratio Test) [29].
A partir d’une série ordonnée
Prob (kN k) 2 exp (-6k2/ (N2+N3)) (5) (chronologique ou analogue) de n observations
d’une variable continue Xi, on définit le
Pour un risque de première espèce donné, si coefficient de Von Neumann . Ce test est
la Prob (kN k) < , l’hypothèse nulle rejetée. décrit par Kendall et al. (1983). Pour son
3.5.1 Test de Buishand (1982-1984) [29, 6]. application, on considère la variable" appelée
rapport de Von Neumann ( ) qui caractérise le
La statistique de Buishand est dérivée d’une rapport de la moyenne des carrés des
formulation générale donnée par Gardner différences successives à la variance de
(1969). Elle repose sur l’hypothèse de normalité l'échantillon. On peut encore écrire :
de la série [6]. La statistique de Gardner utilisée n 1
xt 1 xt
2
pour un test bilatéral de rupture en moyenne à
un instant inconnu s’écrit : = n . t 1 (8)
N 1
SK
2 n 1 x x 2
t
G= P 1 n
xt
K
k 1 X (6) Avec x=
n t 1
x x
k
Avec : s k= Le test de Von Neumann appliqué aux séries
i
k 1 des pluies pluriannuelles marque des ruptures
Pk désigne la probabilité a priori que la rupture aux niveaux des stations pluviométriques de
survienne juste après la kième observation. Bouchegouf, Berriche, Ain Settara, Machroha
Cette formulation suppose que la variance x 2
aux seuils de 2 et 5% des stations de
Boukhamouza, Hammam N’bails et Kef
est connue. Si elle inconnue, elle peut être Mourad pour un niveau de signification de 5%.
2
remplacée par la variance de l’échantillon Dx Nous remarquons ici que la rupture est
et si Pk est choisie uniforme, on obtient accentuée sur la partie Nord Est contrairement à
finalement la statistique U définie par : la partie Sud qui est moyenne.
Le test de Pettitt marque une rupture dans la
série des pluies pour les stations
pluviométriques d’Ain Barda en 1969 et 1970
avec une augmentation de 22.5%, de
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Boukhamouza de 1992 à 1993 avec une où: Q est le nombre de valeurs pour
augmentation de 28%, de Berriche de 1971 à lesquelles xt < xt lorsque t < t
1972 avec une augmentation de 66.7%, de
Pour N supérieur ou égale à 30, sous
Hammam N’bails de 1986 à 1987 avec une
augmentation de 28.5%, de Cheikh Rabah de l'hypothèse nulle d'indépendance, suit
1989 à 1990 avec une augmentation de 31.5%, approximativement une distribution normale de
de Machroha de 1997 à 1998 avec une moyenne.
augmentation de 43.4% au seuil de signification Sur le territoire de bassin, les séries des pluies
de 2 et 5% et de la station de Ain Settara de pluri annuelles des stations de Machroha, de
1997 à 1998 avec une augmentation de 35.7% Cheikh Rabah, de Berriche, de Boukhamouza et
au seuil de 5%. L’ensemble des ruptures sur les de Ain Barda disposent une tendance à la
séries concentrent sur la période de 1990 à 2000 hausse pour des seuils de 2, 5 et 10% qui
et montrent une non- stationnarité dans ces représentent 21% de la totalité des séries des
séries pluviométriques. Cette rupture survient pluies observées c'est-à-dire acceptation de
de manière visible du sud comme le Nord et l’hypothèse alternative Ha. Par ailleurs, les
dans la partie Est du bassin. stations de Guelma, de Héliopolis, de
Les résultats du test de Buishand montre une Bouchagouf, de Bordj Sabath, de Ain Settara,
rupture dans les séries des pluies pluriannuelles de Ain Makhlouf, de Bakouche Lakhdar, de
des stations pluviométriques d’Ain Barda de Pont Bouchet, de Kef Mourad, de Bouatti
1969 à 1970 et de 1975 à 1976 avec une Mahmoud et de Bouhadjar dans leur totalité
augmentation de 19.6%, de Cheikh Rabah de présentent 44% des stations retenues et
1989 à 1990 avec 31,5%, de Boukhamouza de n’indiquent aucune tendance ni à la hausse ni à
1990 à 1991 avec 28.2%, de Ain Settara de la baisse. Enfin, le reste des stations
1997 à 1998 avec 35.7%, de Mechroha de pluviométriques telles qu’Ain Babouche,
1997 à 1998 avec 43.3% au seuil de 2 et 5%, et Ksar Sbihi, Mdjaz Amar, El Karma,
des stations de Berriche de 1971 à 1971 avec M’daourouch et Djbal Reghis présentent une
une augmentation de 66.7%, de Hammam tendance à la baisse seulement au seuil de 10%
N’bails de 1986 à 1987 avec 28.5%, de et les dernières stations présentent des
M’daourouche de 1997 à 1998 avec 31.9% et tendances à la hausse au seuil α= 5 et 10%.
de Kef Mourad de 2001 à 2002 avec une La cartographie d’ensemble des séries de pluies
augmentation de 36% au seuil de 5%. Cette pluriannuelles possédant des ruptures avec test
rupture est concentrée majoritairement entre de Pettitt et de Buishand sont représentées sur la
1990 et 2000. Cependant dans le reste des figure 3.
stations, la rupture n’est pas détectée. A l’échelle annuelle, les zones couvertes par les
Le test de Von Neumann appliqué aux séries stations pluviométriques de Ain Babouche, de
des pluies pluriannuelles marque des ruptures Berriche, de Ain Settara, de Cheikh Rabah et de
aux niveaux des séries des pluies pour les Bouhadjar ont de forte variabilité sur le mois de
stations pluviométriques de Bouchagouf, de Juillet et la faible variabilité se concentre
Berriche, de Ain Settara, de Machroha au majoritairement sur les mois de Mars et de
niveau de signification 2 et 5% et aux stations Janvier avec 0.54 dans la station de Ain
de Bokhamouza, de Hammam N’bails et de Kef Barda. L ’écart entre la plus forte valeur
Mourad à 5%. moyenne maximale (7.28) et moyenne
minimale (0.71) des pluies mensuelles sur le
3.5.3 Aspect théorique des Test des rangs de territoire de la Seybouse est enregistré au mois
kendall [29, 30] de Juillet avec 88.05%.
Le calcul de test de corrélation sur le rang
est basé sur le calcul du nombre Q de paires Le test du type portemanteau de Ljung-Box est
(xj,xi) pour lequel xj xi (j i, i=1……N-1) sous un test d’autocorrélation. A un décalage k
donné, la statistique du Q de Box-Ljung (1983)
l’hypothèse nulle Ho de stationnarité de la série. est un processus de bruit blanc. Elle est définie
Ce test est décrit par Kendall et al. (1983). pour i = 1 à k
Pour Pour son application, on considère la
variable ' 'donnée par:
4Q
= 1- l’estimation de la fonction d’autocorrélation est
N ( N 1) (9) donnée par l’équation (11) suivante :
q
(k )
2
Q(p) = N .( N 2) NK
k 1
(10)
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T
rapport aux autres, et l’ensemble des valeurs de
(x x ).( xt k x ) (11)
(k ) sont significatives et différentes de zéro.
i
(k ) t k 1
T
(x
t 1
t x )2 Ainsi, toutes les séries des pluies pluriannuelles
ne sont pas stationnaire. L’examen des valeurs
1 T
où x xi sous l’hypothèse nulle H0 :
N t 1
de la figure 3 met en évidence le rejet de
l’hypothèse nulle de bruit blanc pour un seuil de
(k )1 = (k ) 2 =…..= (k)i =0 5% (c'est-à-dire non considéré comme un
processus de bruit blanc) des séries des pluies
Tous les résultats des autocorrélations ACF pluriannuelles.
indiquent des valeurs différentes des uns par
Figure. 3 Régionalisation des ruptures et tendances des séries des pluies pluriannuelles
du bassin versant de la Seybouse par le test de Pettitt et Buishand.
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