TD3 LM270
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Feuille 3
1 Groupes symétriques Sn
Exercice 1. 1) Montrer que Sn est engendré par les transpositions (1i), pour i = 2, . . . , n.
2) Décomposer le n-cycle (12 · · · n) en produit de transpositions de la forme (i, i + 1), pour i =
1, . . . , n − 1.
Exercice 2 (Classes de conjugaison). Dans un groupe G, on dit que deux éléments h, h′ sont conjugués
s’il existe g ∈ G tel que h′ = ghg −1 ; les classes d’équivalence pour cette relation s’appellent les classes de
conjugaison de G.
1. Soient n ≥ p des entiers ≥ 2, soit c le p-cycle (12 · · · p) ∈ Sn , et soit σ ∈ Sn . Montrer que σcσ −1
est le p-cycle (t1 t2 · · · tp ), où ti = σ(i) pour i = 1, . . . , p. En déduire que dans Sn tous les p-cycles sont
conjugués.
2. Déterminer les classes de conjugaison dans Sn , pour n = 2, 3, puis n = 4. Établir dans chaque cas
une bijection entre les classes de conjugaison et les partitions de n.
Exercice 3. Soit G un groupe fini, on note 1 son élément neutre. Soit g ∈ G − {1}, on note hgi le
sous-groupe de G engendré par g. Montrer qu’il existe un unique entier d ≥ 2 tel que g d = 1 et g d−1 6= 1,
et que hgi est isomorphe à Z/dZ. On appelle d l’ordre de g.
Exercice 4. 1) Soit σ ∈ Sn , montrer qu’il existe des parties non vides I1 , . . . , Ir de {1, . . . , n} vérifiant
les conditions suivantes :
1. pour chaque k, on a σ(Ik ) = Ik ; plus précisément, on peut numéroter i1 , . . . , ip (où p = |Ik |) les
éléments de Ik de sorte que
2. les Ik sont deux à deux disjoints et leur réunion est {1, . . . , n},
3. deux éléments a, b ∈ {1, . . . , n} appartiennent au même Ik si et seulement si il existe g ∈ hσi tel
que b = g(a).
2) Montrer que les conditions précédentes déterminent entièrement les ensembles I1 , . . . , Ir , à ceci près
qu’on peut modifier l’ordre dans lequel on les écrit.
3) Montrer que tout élément de Sn s’écrit de façon unique comme produit de cycles de supports disjoints.
4) Montrer que les classes de conjugaison de Sn sont en bjection avec les partitions de n.
5) Déterminer l’écriture comme produit de cycles de supports disjoints pour les permutations suivantes :
1 2 3 4 5 6 1 2 3 4 5 6 7 8 9
6 5 4 1 2 3 2 3 4 5 6 1 8 9 7
1 2 3 4 5 6 7 8 1 2 3 4 5 6 7 8 9
8 1 3 6 5 7 4 2 5 8 9 2 1 4 3 6 7
1 2 3 4 5 6 7 8 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
3 6 4 5 1 8 7 2 3 5 4 1 7 10 2 6 9 8
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∀h ∈ H, g ∈ G, ghg −1 ∈ H.
2 Polynômes symétriques
Exercice 6 (Polynômes symétriques élémentaires, relations entre coefficients et racines d’un polynôme).
Soient X1 , . . . , Xn des indéterminées. Un polynôme P ∈ Q[X1 , . . . , Xn ] est dit symétrique s’il vérifie
P (Xσ(1) , . . . , Xσ(n) ) = P (X1 , . . . , Xn ) pour tout σ ∈ Sn . On appelle polynômes symétriques élémentaires
en X1 , . . . , Xn les polynômes suivants :
X X
e1 = X1 + · · · + Xn , e2 = Xi Xj , . . . , ep = Xi1 · · · Xip , . . . , en = X1 · · · Xn .
i<j i1 <···<ip
En déduire la relation entre les coefficients et les racines d’un polynôme P ∈ C[T ]. (On « rappelle » que
C est algébriquement clos, cf. Exercice 18 plus bas.)
3 Isométries de R2 et R3
Dans les exercices qui suivent, on munit le plan R2 du produit scalaire
√ euclidien usuel, défini par
′
x
· xy′ = xx′ + yy ′ . La norme d’un vecteur ~u = xy est alors k~uk = ~u · ~u = x2 + y 2 . On note (~i, ~j)
p
y
la base canonique de R2 .
Exercice 7 (Isométries vectorielles de R2 ). Une isométrie vectorielle de R2 est une application linéaire
f : R2 → R2 qui conserve la norme, c.-à.-d., telle que kf (~u)k = k~uk pour tout ~u ∈ R2 .
1. Montrer que f est bijective et que f −1 est une isométrie vectorielle.
2. Montrer que f conserve le produit scalaire, c.-à.-d., f (~u) · f (~v ) = ~u · ~v , pour tout ~u, ~v ∈ R2 .
3. Soit D une droite de R2 , engendrée par ~u1 = ab , et soit D⊥ = {~v ∈ R2 | ~u1 · ~v = 0}.
3.a) Montrer que D⊥ est la droite engendrée par ~u2 = −b u1 , ~u2 ) est une base de R2 .
a , et que (~
La symétrie orthogonale par rapport à D est l’endomorphisme sD de R2 défini par sD (~u1 ) = ~u1 et
sD (~u2 ) = −~u2 . Calculer dét(sD ).
3.b) Montrer que sD est une isométrie vectorielle (pour ~v ∈ R2 arbitraire, on pourra écrire ~v =
x~u1 + y~u2 et calculer k~v k2 et ksD (~v )k2 ).
4. Pour θ ∈ R, soit rθ la rotation telle que rθ (~i) = cos θ ~i + sin θ ~j ; écrire la matrice de rθ dans la base
(~i, ~j), puis montrer que rθ est une isométrie vectorielle et déterminer rθ−1 et dét(rθ ).
5. Soit ∆ = R~i ; pour tout θ ∈ R, montrer que rθ ◦ s∆ ◦ rθ−1 est une symétrie orthogonale que l’on
déterminera.
6. Soit f une isométrie vectorielle de R2 , montrer que f est soit une rotation, soit une symétrie orthogonale.
Indication : montrer qu’il existe θ tel que (rθ ◦ f )(~i) = ~i puis étudier (rθ ◦ f )(~j).
7. Soient D, D′ deux droites vectorielles de R2 et soit θ l’angle entre D et D′ , c.-à.-d., θ est l’unique
élément de [0, π[ tel que rθ (D) = D′ . Montrer que sD′ ◦ sD est une rotation, que l’on déterminera (faire
un dessin).
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Exercice 8 (Changement de base). On conserve les notations précédentes. D’autre part, soit (~u1 , ~u2 )
une base arbitraire de R2 .
1. Pour tout ~v ∈ R2 , exprimer k~v k2 en fonction des coordonnées x1 , x2 de ~v dans la base (~u1 , ~u2 ).
2. Sous quelles conditions sur (~u1 , ~u2 ) a-t-on k~v k2 = x21 + x22 ? Si ces conditions sont satisfaites, on dit
que (~u1 , ~u2 ) est une base orthonormée de R2 .
Exercice 9 (Transformations affines de R2 ). Pour ~u = α 2
β ∈ R , la translation de vecteur ~ u est l’ap-
x x+α
plication Tu~ : R2 → R2 définie par y 7→ y+β . On dit qu’une application f : R2 → R2 est une
transformation affine si f = T ◦ L où L : R2 → R2 est une application linéaire, et T est une translation ;
si ~u = β est le vecteur de la translation et si la matrice de L dans la base canonique (~i, ~j) de R2 est
α
A = ac db alors
x ax + by + α
f( )= .
y cx + dy + β
1. Montrer que f est bijective si et seulement si L l’est. Soit GA2 (R) l’ensemble des transformations
affines de R2 qui sont bijectives.
2. Soient L : R2 → R2 une application linéaire et ~u ∈ R2 , montrer que L ◦ Tu~ = T~v ◦ L, pour un ~v que
l’on déterminera. Montrer que GA2 (R) est un groupe ; si Tu~ ◦ L ∈ GA(R2 ), quel est son inverse ?
3. Soit P le « plan affine », c.-à.-d., l’ensemble des couples (x, y) ∈ R2 (c’est R2 regardé comme un
ensemble de « points » plutôt que de « vecteurs ») et soit O le point (0, 0). Si P = (x, y) et Q = (x′ , y ′ )
−−
→ ′
sont des points de P, on note P Q le vecteur xy′ −y −x
.
−−−−−−→ −−→
3.a) Soit f = T ◦ L une transformation affine de R2 . Montrer que f (P )f (Q) = L(P Q).
3.b) Soient P1 , . . . , Pn des points de P, non nécessairement distincts. Montrer qu’il existe un unique
point G de P tel que, pour tout point M de P on ait
−−→ 1 −−−→ −−−→
M G = (M P1 + · · · + M Pn )
n
(résoudre d’abord cette équation lorsque M est le point O). G s’appelle le barycentre (ou centre de
gravité) des points P1 , . . . , Pn .
3.c) Soit f = T ◦ L une transformation affine de R2 , montrer que f (G) est le barycentre des points
f (P1 ), . . . , f (Pn ). Montrer que si f ({P1 , . . . , Pn }) = {P1 , . . . , Pn } alors f (G) = G.
Exercice 10 (Repères de P). On conserve les notations de l’exercice 9. Un repère du plan affine P est
un triplet R = (I, ~u1 , ~u2 ), où I est un point de P et (~u1 , ~u2 ) une base de R2 ; pour tout M ∈ P, on peut
−→
écrire de façon unique IP = x1 ~u1 + x2 ~u2 et l’on dit que (x1 , x2 ) sont les coordonnées de M dans le
repère R.
−→
1. Si ~u1 = a~i + b~j, ~u2 = c~i + d~j et si OI = α~i + β~j, exprimer les coordonnées (x, y) de M dans le
repère (O,~i, ~j) en fonction de ses coordonnées (x1 , x2 ) dans le repère R.
2. Soient A0 , A1 , A2 et A′0 , A′1 , A′2 des points de P, on suppose A0 , A1 , A2 non alignés. Montrer qu’il
existe une unique transformation affine f de P telle que f (Ai ) = A′i pour i = 0, 1, 2. Montrer que f est
bijective si et seulement si A′0 , A′1 , A′2 ne sont pas alignés.
Exercice 11 (Isométries de P). On conserve les notations des exercices 9 et 10. On munit R2 du produit
scalaire euclidien usuel, et P de la distance euclidienne usuelle, définie par
−−−→ p
d(M, M ′ ) = kM M ′ k = (x′ − x)2 + (y ′ − y)2 si M = (x, y) et M ′ = (x′ , y ′ ).
Une isométrie de P est une application f : P → P qui conserve les distances, c.-à.-d., telle que
d(f (M ), f (M ′ )) = d(M, M ′ ) pour tout M, M ′ ∈ P.
1. Soit R = (I, u~1 , ~u2 ) un repère de P, exprimer d(M, M ′ )2 en fonction de x′1 − x1 et x′2 − x2 , où (x1 , x2 )
et (x′1 , x′2 ) sont les coordonnées de M et M ′ dans le repère R. Montrer que
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3. Soit D = {(x, y) ∈ P | ax + by + c = 0} une droite affine de P (a, b, c ∈ R et (a, b) 6= (0, 0)) ; soient I un
point de D, et ~u1 (resp. ~u2 ) un vecteur unitaire (i.e. de norme 1) de R2 , parallèle (resp. perpendiculaire)
à D, par exemple
b~i − a~j a~i + b~j
u1 = √ , u2 = √ .
a2 + b 2 a2 + b 2
3.a) Montrer que (~u1 , ~u2 ) est une base orthonormée de R2 .
3.b) Pour tout M ∈ P, de coordonnées (x1 , x2 ) dans le repère R = (I, ~u1 , ~u2 ), on note sD (M ) le point
de coordonnées (x1 , −x2 ) dans R. Montrer que l’application sD : P → P est une isométrie de P, et ne
dépend pas du choix de I. On dit que sD est la symétrie orthogonale par rapport à D.
4. Soit f une isométrie de P qui admet un point fixe I = (α, β), montrer que l’application F : R2 → R2
définie par ′
x x
F( )= si f (x + α, y + β) = (x′ + α, y ′ + β)
y y′
vérifie kF (~u)k2 = k~uk2 pour tout ~u ∈ R2 , puis que F préserve le produit scalaire, puis que F est linéaire
(pour cela, écrire F (x~i + y~j) = sF (~i) + tF (~j) et montrer que s = x et t = y).
5. Montrer que toute isométrie f de P qui admet un point fixe est soit une rotation, soit une symétrie
orthogonale (utiliser l’exercice 7).
6. Quelles sont les isométries de P sans point fixe ?
Exercice 12 (Isométries du triangle équilatéral et du carré). Soient ∆ et C un triangle équilatéral et un
carré dans le plan affine P et soit G∆ , resp. GC , l’ensemble des isométries f de P telles que f (∆) = ∆,
resp. f (C) = C.
1. Montrer que G∆ (resp. GC ) est un groupe, dont tout élément préserve le centre de gravité de ∆
(resp. C) (utiliser l’exercice 9).
2. Montrer que G∆ est formé de 3 rotations (dont l’identité) et de 3 symétries orthogonales, et est
isomorphe à S3 .
3. Montrer que GC est formé de 4 rotations (dont l’identité) et de 4 symétries orthogonales. De plus,
si l’on prend un carré centré en O = (0, 0), dont les sommets sont les 4 points (±1, ±1), montrer que GC
est formé des applications
où r est une rotation d’angle 2π/n et s une symétrie orthogonale par rapport à une droite.
Exercice 14 (Isométries du tétraèdre et du cube). Étendre à R3 les résultats des exercices 7 à 11 puis
démontrer les résultats suivants.
1. Soit T un tétraèdre régulier dans R3 et soit GT l’ensemble des isométries f de R3 telles que
f (T ) = T . Montrer que GT est un groupe isomorphe à S4 .
2. Soit C un cube dans R3 , centré en O = (0, 0, 0) (les sommets sont donc les 8 points (±a, ±a, ±a),
pour un certain a > 0). Soit GC l’ensemble des isométries f de R3 telles que f (C) = C. Montrer que
GC est un groupe de cardinal 48 ; plus précisément, GC contient d’une part un sous-groupe isomorphe à
S3 , agissant par permutation des coordonnées, et d’autre part les 3 symétries orthogonales s1 , s2 , s3 par
rapport aux plans Ox2 x3 , Ox3 x1 , Ox1 x2 , définies par s1 (x1 , x2 , x3 ) = (−x1 , x2 , x3 ), etc., et tout élément
g ∈ GC s’écrit de façon unique
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4 Formes multilinéaires
Exercice 15. 1) Soit k un corps, montrer que l’application φ : (A, B) 7→ Tr(AB) est une forme bilinéaire
symétrique sur Mn (k), et que l’application
Exercice 16 (Bidual d’un espace vectoriel). Soient V un k-espace vectoriel de dimension n, V ∗ son dual,
et V ∗∗ = (V ∗ )∗ le bidual de V .
1. Pour tout x ∈ V , on note εx l’application V ∗ → k, f 7→ f (x). Montrer que εx ∈ V ∗∗ et que
l’application ε : V → V ∗∗ , x 7→ εx est linéaire.
2. Montrer que ε : V → V ∗∗ est injective (prendre une base B de V et utiliser la base duale), puis que
ε est un isomorphisme. Désormais, on utilisera ε pour identifier V ∗∗ à V .
3. Soit D = (f1 , . . . , fn ) une base de V ∗ , montrer qu’il existe une base C de V dont D est la base
duale.
4. Soit F un sous-espace de V ∗ , on pose F ◦ = {x ∈ V | ∀f ∈ F, f (x) = 0}. Montrer que dim F ◦ =
n − dim F .
Exercice 17. Soient V un k-espace vectoriel de dimension n, V ∗ son dual et et An−1 (V, k) l’espace des
formes (n − 1)-linéaires alternées sur V .
1. Pour tout ω ∈ An−1 (V, k) et f ∈ V ∗ , on définit l’application θ(f, ω) : V n → k par
n
X
θ(f, ω)(v1 , . . . , vn ) = (−1)i−1 f (vi ) ω(v1 , . . . , vi−1 , vi+1 , . . . , vn ).
i=1
5 Divers
Exercice 18 (C est algébriquement clos). Le but de cet exercice est de montrer que tout polynôme
P ∈ C[X], non constant,√admetp une racine dans C. On note | · | la valeur absolue usuelle sur C, c.-à.-d.,
si z = x + iy alors |z| = zz = x2 + y 2 .
1. Raisonnons par l’absurde et supposons qu’il existe P ∈ C[X] de degré n ≥ 1 ne s’annulant pas
sur C ; quitte à multiplier P par une constante 6= 0, on peut supposer P unitaire, c.-à.-d., de coefficient
dominant égal à 1 : écrivons
P = X n + a1 X n−1 + · · · + an .
Alors, en particulier, an 6= 0 (puisque P (0) 6= 0).
1.a) Montrer qu’il existe R > 0 tel que |P (z)| ≥ |an | pour tout z ∈ C tel que |z| ≥ R.
∗
1.b) Soit D le disque de centre 0 et de rayon R, montrer que la fonction continue f : D → R+ ,
z 7→ f (z) = |P (z)| atteint son minimum r0 > 0 en un point z0 de D, et que r0 ≤ |P (z)| pour tout z ∈ C.
1.c) En remplaçant z par z + z0 et P (z) par Q(z) = P (z0 )−1 P (z + z0 ), on se ramène au cas où z0 = 0
et où Q(0) = 1 est le minimum de g = |Q| sur C. Alors Q est, comme P , de degré n. Notons k l’ordre
d’annulation en 0 de Q − 1, on peut alors écrire
Q(X) = 1 + bk X k + · · · + bn X n .
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P = a(X − z1 ) · · · (X − zn )