France 2GM
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France 2GM
La France est en guerre depuis septembre 1939, mais rien Doc. 1 : civils français durant l’exode
ne se passe ! C’est la « drôle de guerre ». La stratégie de la
France est défensive : les troupes sont immobilisées sur la
ligne Maginot et attendent que l’ennemi attaque. L’attaque
allemande (« Blitzkrieg ») balaie les Français en peu de
temps, de mai à juin 1940 (doc. 2). Les troupes françaises
sont désorganisées et leur montée au front est perturbée par
l’exode des civils fuyant les zones de combat et l’avancée
allemande (doc. 1). 8 millions de Français sont sur les
routes. Le pays tout entier est désorganisé. Le
gouvernement et les assemblées législatives se réfugient à
Bordeaux.
Doc. 2
La ligne Maginot : la ligne de fortifications construite par la France le long de ses frontières pour se
protéger d’une invasion allemande.
Les hommes politiques et les hauts gradés sont divisés sur l’attitude à adopter : faut-il poursuivre ou cesser le
combat ? Cette division est illustrée par deux hommes au destin particulier : Pétain et de Gaulle.
Le 17 juin 1940, le maréchal Pétain prononce un discours radiodiffusé, pour
annoncer aux Français son accession au poste de Président du Conseil et son
intention de mettre un terme à la désastreuse campagne de France qui,
depuis le 10 mai précédent, a vu la Wehrmacht pénétrer jusqu’à la Loire
après avoir écrasé l’armée française :
https://www.youtube.com/watch?v=lVY1E7lG1cs&t=91s
Ecouter les deux discours, puis comparer l’attitude de ces deux hommes face à la défaite.
Pétain De Gaulle
Raisons de la
défaite française
Attitude devant
la défaite
Décisions prises
L’armistice est signé le 22 juin 1940 avec des Doc. 3 : le territoire Français après l’armistice
conditions très dures, comparables à celles du traité de
Versailles de 1919. L’armée française est réduite à
100 000 hommes. Les soldats ayant déposé les armes
deviennent des prisonniers de guerre, soit près de 2
millions d’hommes. Il est interdit de fabriquer du
matériel militaire et l’armement existant est livré à
l’Allemagne. La France est séparée en deux (doc. 3) :
toute la partie Nord est occupée par l’Allemagne qui
exige que les frais d’occupation de son armée soient
pris en charge par la France (400 millions de francs
par jour, presque 61 millions d’€). La partie Sud, avec
à sa tête le maréchal Pétain, « héros » de la Première
Guerre mondiale, qui s’installe à Vichy, est considérée
comme une zone libre, séparée du Nord par la ligne de
démarcation. En réponse au débarquement allié en
Afrique du Nord, l’armée allemande occupe
également la zone libre en novembre 1942.
4. La fin de la IIIe République
Les députés et les sénateurs restant en France votent, le 10 juillet 1940, les pleins pouvoirs au maréchal Pétain
(doc. 4), pour rédiger une nouvelle constitution de l’Etat français : seuls 80 députés sur 649 s’opposent. C’est la
fin de la IIIe République et la mise en place d’une dictature personnelle du Maréchal.
Doc. 4 : extraits des Actes constitutionnels n°1 et 2 fixant les pouvoirs du chef de l’Etat français
Nous, maréchal de France, chef de l’Etat français ; vu la loi constitutionnelle du 10 juillet 1940, décrétons :
Article Premier.
Le chef de l’Etat français a la plénitude du pouvoir gouvernemental, il nomme et révoque les ministres et secrétaires
d’Etat, qui ne sont responsables que devant lui.
Il exerce le pouvoir législatif, en conseil des ministres :
- jusqu’à la formation de nouvelles Assemblées ;
- il promulgue les lois et assure leur exécution ;
- il dispose de la force armée.
Article 2.
Le Sénat et la Chambre des députés sont ajournés jusqu’à nouvel ordre. Ils ne pourront désormais se réunir que sur
convocation du chef de l’Etat.
Vichy est choisie comme capitale, car elle offre une forte capacité hôtelière et un accès facile vers Paris. Pétain
fonde avec son gouvernement une « Révolution nationale », basée sur des valeurs opposées à celles de la
République : c’est un régime autoritaire, dont la devise est « travail, famille, patrie ».
A partir de 1940, Pétain fait le choix de mettre en place une Doc. 6 : entrevue entre Hitler et Pétain à
politique de collaboration avec l’Allemagne : mise à la Montoire le 24 octobre 1940
disposition des Allemands des aérodromes, ports, chemins
de fer de France et des colonies ; augmentation des
réquisitions de denrées alimentaires, puis de matériels
industriels ; mise en place du Service du Travail
Obligatoire (doc. 7 et 8) ; enfin, livraison aux Allemands des
Juifs étrangers présents en France, puis des Juifs français.
Le STO (Service du Travail Obligatoire) : à partir de 1943, l’obligation pour les hommes de 21 à 23 ans
d’aller travailler en Allemagne.
La milice : l’organisation policière créée par le régime de Vichy pour traquer les résistants et les Juifs.
Le gouvernement de Vichy est le complice conscient de l’action des Allemands. Il est l’instrument efficace des
premières étapes de la solution finale et ce, de trois façons :
- définition, classement et isolement des Juifs au sein de la population (doc. 9) ;
- propagande assumée de l’antisémitisme (doc. 10) ;
- participation de l’appareil d’Etat (administration et police) aux opérations commandées par les
Allemands contre les Juifs.
L’opinion publique française est dans un premier temps indifférente, voire même favorable à cette politique ;
puis elle évolue vers la réprobation et la condamnation de cette politique (exemple des chaînes de solidarité
pour cacher ou faire fuir des Juifs). Au total, 76000 Juifs sont déportés vers les camps allemands, soit ¼ des
Juifs vivant en France : 2500 en reviennent, 3000 meurent dans des camps français et 1000 sont exécutés en
France.
La France libre : l’organisation de résistance extérieure fondée par de Gaulle en 1940 pour poursuivre la
lutte contre l’Allemagne nazie aux côtés des alliés.
Les FFL (Forces Françaises Libres) : l’armée de la France libre formée par de Gaulle en 1940 pour lutter
aux côtés des alliés.
Dans la France occupée, à côté des actions de résistances individuelles, des réseaux et des mouvements de
résistance se créent sans organisation entre eux. Ils mènent, dans la clandestinité, des actions de
renseignements, de propagande (tracts), de sabotages… Les maquis rassemblent de nombreux jeunes qui
refusent le STO. Jean Moulin se voit confier leur union avec les partis et les syndicats. C’est la naissance du
Conseil National de la Résistance et des Forces Françaises de l’Intérieur. Les résistants se rassemblent autour
d’un double objectif : la libération du territoire et la refondation de la République.
Le maquis : les refuges de résistants situés dans des lieux difficiles d’accès (montagnes, forêts).
Le CNR (Conseil National de la Résistance) : l’organisation qui regroupe, à partir de 1943, les mouvements
de la résistance intérieure et des représentants des anciens partis et syndicats. Le CNR reconnaît de Gaulle
comme chef de la résistance.
Les FFI (Forces Françaises de l’Intérieur) : l’ensemble des organisations armées de la résistance intérieure.
En 1944, lors des débarquements alliés, les résistants de l’intérieur, regroupés dans les FFI, se soulèvent. Paris
est libérée le 25 août 1944 par les résistants des FFI et FFL. Le 26 août, de Gaulle descend triomphalement les
Champs-Elysées et le Gouvernement Provisoire de la République Française s’installe dans la capitale.
Doc. 11
Doc. 12 : « Résister pour des valeurs », Combat, 1942.
Le moment est venu d’exprimer le sens profond de notre combat. Nous nous battons contre l’Allemagne et contre ses
alliés qu’ils soient à Rome, à Tokyo ou à Vichy. Mais à travers le nazisme, nous combattons aux côtés de toutes les
nations meurtries, pour que dans l’effroyable épreuve que subit notre pays, soit enfanté un monde meilleur. Notre tâche
ne s’arrêtera pas à la libération du territoire. Nous voulons au-delà reconstruire la France. Nous voulons une France libre,
parce que la liberté est le premier des biens. Nous voulons une France juste parce que la justice protège la dignité de
l’homme. Nous voulons une France honnête. Nous voulons la République, parce que depuis deux ans le sort de la
République et de la Résistance sont liés.
Doc. 19 : ordre de mission donné par le général de Gaulle à Jean Moulin, Londres, décembre 1941.
Je désigne Jean Moulin, préfet, comme mon représentant et comme délégué du Comité National Français, pour la zone
non directement occupée de la métropole. Il a pour mission de réaliser dans cette zone l’unité d’action de tous les
éléments qui résistent à l’ennemi et à ses collaborateurs. Il me rendra compte directement de l’exécution de sa mission.
Doc. 20 : général de Gaulle, lettre du 22 octobre 1942, de Londres, mention « Très secret ».
Toutes les organisations de Résistance seront invitées à verser leurs groupes d’action dans les unités de l’Armée secrète
en cours de constitution. Il convient en effet d’éviter la prolifération de multiples petites organisations qui risqueraient de
se gêner mutuellement, de susciter des rivalités et de créer la confusion.
Doc. 14, 15 et 21 : quels sont les risques encourus par les résistants ?