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CM Gloaguen BP Végétale

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2ème acte…

Les phytohormones
Des régulateurs de la
croissance et du
développement des végétaux

1
2. Les phytohormones
2.1. Contexte

 Les hormones végétales affectent pratiquement tous les aspects de la croissance des
plantes

 La compréhension du fonctionnement des hormones et de la manière dont elles


peuvent être manipulées permet de surmonter un nombre des facteurs de stress qui
limitent le cycle naturel de la croissance des plantes et de l’expression des gènes

 Les hormones végétales sont présentes à différents niveaux à différents stades de


développement du cycle végétal

Hormones végétales…

… Régulateurs de croissance
2
2. Les phytohormones
2.2. Un peu d’histoire
 La forme et la fonction des organismes multicellulaires ne seraient pas
possibles sans une communication efficace entre les cellules, les tissus et les
organes. Chez les plantes supérieures, la régulation et la coordination du
métabolisme, de la croissance et de la morphogenèse dépendent souvent
de signaux chimiques d’une partie de la plante à une autre. L’idée est née
au XIXe siècle avec le botaniste allemand Julius von Sachs (1832-1897).

 Sachs a proposé que les messagers chimiques soient responsables de la formation et


de la croissance de différents organes de la plante. Il a également suggéré que des
facteurs externes tels que la gravité pourraient affecter la distribution de ces substances
dans une plante.

Bien que Sachs ne connaissait pas l’identité de


ces messagers chimiques, ses idées ont mené à
leur découverte.
3
2. Les phytohormones
2.3. La notion d’hormones chez les végétaux
 La croissance du végétal est régulée par la disponibilité en éléments nutritifs et par les
phytohormones
 Les phytohormones sont des substances chimiques synthétisées à très faible dose par
certaines cellules végétales. Elles agissent sur des cellules spécifiques qui sont éloignées
du lieu de leur fabrication

 Une hormone végétale est un composé organique endogène (synthétisé par l'organisme)
synthétisé a faible concentration dans une partie de la plante, puis transporté dans une
autre partie de la plante. Après fixation à un récepteur spécifique de cette hormone
(cellule cible), il y aura déclenchement de un ou plusieurs évènements biologiques

 L'hormone est un signal chimique qui va déclencher une information pour déclencher
une ou plusieurs actions

La finalité est la régulation de la croissance


et du développement du végétal 4
2. Les phytohormones
2.4. Définition
Les hormones végétales sont des messagers chimiques agissant à faible dose pour
réguler la croissance et le développement d’un organisme

 Contrairement aux hormones animales


• Pas de glandes endocrines
• Le transport n’est pas une obligation
• Production d’hormones en réponse à des variations de facteurs environnementaux
• Les réponses sont moins spécifiques que chez les cellules animales

 Critères à remplir pour définir une phytohormone


• Synthèse par la plante
• Action à faible dose
• Molécule informative qui provoque une modification du métabolisme des
cellules cibles

5
2. Les phytohormones
2.5. Quelles sont les hormones végétales ?

Il existe cinq hormones végétales clés


 Hormones de croissance
• Cytokinine
• Auxine
• Gibbérellines
 Hormones de stress
• Ethylène
• Acide abscissique

Les hormones végétales régulent la croissance et la reproduction de


la plante de la même manière que les hormones régulent la
croissance et la reproduction chez les humains et les animaux.
6
2. Les phytohormones
2.5.1. L’auxine

L'auxine est la principale hormone agissant sur l'augmentation de la taille des


cellules. Cet effet s'exerce sur des cellules jeunes en cours d'élongation, au
moment où la paroi est extensible.

Les auxines sont ainsi nommées d’après le mot grec auxein, qui
signifie « grandir » ou « croître ».
Les auxines jouent un rôle important dans la stimulation de la
croissance directionnelle, qui correspond à la croissance d’une plante
en direction ou à l’opposé d’un stimulus spécifique dans son
environnement. Ce type de réponse de croissance est appelé tropisme.

7
2. Les phytohormones
2.5.1. L’auxine
Découverte de l’auxine
 Première approche, les expériences de Darwin
sur le phototropisme (1880)

Le phototropisme est le mouvement d’un organe en direction d’une source


lumineuse orientée du à une croissance différentielle

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2. Les phytohormones
2.5.1. L’auxine
Découverte de l’auxine
 Première approche, les expériences de Darwin
sur le phototropisme (1880)

Le phototropisme est le mouvement d’un organe en direction d’une source


lumineuse orientée du à une croissance différentielle
Mise en évidence sur les coléoptiles de jeunes germinations d'avoine

Pourquoi le coléoptile ? Parce que ce petit organe transitoire qui


protège les jeunes feuilles lors de la germination des caryopses de
graminées est le siège d'une simple élongation de ses cellules. Il
permet donc de travailler sur la croissance cellulaire sans que l'on soit
gêné par l'existence d'une multiplication cellulaire.
9
2. Les phytohormones
2.5.1. L’auxine
Découverte de l’auxine
 Première approche, les expériences de Darwin
sur le phototropisme (1880)
EXPÉRIENCE
Les coléoptiles de jeunes germinations d'avoine
subissent plusieurs types de traitements :
a : la pointe du coléoptile est sectionnée
b : la pointe du coléoptile est recouverte d'un petit
capuchon de métal
c : le corps du coléoptile est entouré d'un petit tuyau de
métal mais la pointe n'est pas cachée
T : témoin
puis sont soumis à un éclairage orienté venant de
gauche
coléoptiles de jeunes germinations d'avoine 10
2. Les phytohormones
2.5.1. L’auxine
Découverte de l’auxine
 Première approche, les expériences de Darwin
sur le phototropisme (1880)

RÉSULTATS APRÈS QUELQUES HEURES


• Les coléoptiles intacts sont courbés vers la lumière
• Les coléoptiles décapités ne se courbent pas
• Les coléoptiles dont la pointe est recouverte d'un petit
capuchon opaque ne se courbent pas
• Les coléoptiles entourés par cylindre opaque qui les
protège de la lumière mais dont la pointe est éclairée se
courbent
Remarque : La courbure se situe toujours à une certaine
distance de la pointe.
coléoptiles de jeunes germinations d'avoine 11
2. Les phytohormones
2.5.1. L’auxine
Découverte de l’auxine
 Première approche, les expériences de Darwin
sur le phototropisme (1880)

INTERPRÉTATIONS
 La pointe du coléoptile est sensible à la
lumière. C'est là que se situe la perception
 La réponse se fait en dessous vers le milieu
du coléoptile
 Il doit donc exister un message entre le
lieu de perception et le lieu de réponse

coléoptiles de jeunes germinations d'avoine 12


2. Les phytohormones
2.5.1. L’auxine
Découverte de l’auxine
 1913, expérience de Boysen-Jensen

EXPÉRIENCE
Dans son expérience, Boysen-Jensen a
coupé l’extrémité d’une pousse et a placé
une fine couche d’agar ou de gélatine sur
la pousse coupée. Il a ensuite replacé
l’extrémité de la pousse au-dessus de
cette couche, créant une séparation entre
l’extrémité et le reste de la plante.
Les substances hydrosolubles sont
Schéma montrant les expériences de Boysen-Jensen pour capables de diffuser à travers l’agar et la
étudier le phototropisme. gélatine.
13
2. Les phytohormones
2.5.1. L’auxine
Découverte de l’auxine
 1913, expérience de Boysen-Jensen

EXPÉRIENCE
Dans une autre plante, Boysen-Jensen a
créé une séparation similaire entre
l’extrémité et le reste de la plante, mais
cette fois, en utilisant du beurre de cacao
à la place de l’agar ou de la gélatine. Le
beurre de cacao ne permet la diffusion
que de substances liposolubles.

Schéma montrant les expériences de Boysen-Jensen pour


étudier le phototropisme.

14
2. Les phytohormones
2.5.1. L’auxine
Découverte de l’auxine
 1913, expérience de Boysen-Jensen

OBSERVATIONS
Lorsque ces deux plantes ont été
exposées à la lumière du soleil, Boysen-
Jensen a observé que la plante avec le
bloc d’agar ou de gélatine poussait vers la
lumière, tandis que la plante avec la
couche de beurre de cacao ne montrait
aucune réponse de croissance.
Il n’a également observé aucune
Schéma montrant les expériences de Boysen-Jensen pour croissance quand il a utilisé une feuille de
étudier le phototropisme. mica au lieu d’une couche de beurre de
cacao. 15
2. Les phytohormones
2.5.1. L’auxine
Découverte de l’auxine
 1913, expérience de Boysen-Jensen

INTERPRETATION
Cette expérience a montré que la
substance responsable du contrôle de la
réponse de croissance directionnelle
d’une plante vers lumière du soleil est
une molécule hydrosoluble produite par
l’extrémité de la pousse qui doit diffuser
le long de la plante.

Schéma montrant les expériences de Boysen-Jensen pour


étudier le phototropisme.

16
2. Les phytohormones
2.5.1. L’auxine
Découverte de l’auxine
 1926, expérience de Went

EXPÉRIENCE ET OBSERVATIONS
Went a préparé un bloc d’agar et y a placé
l’extrémité coupée d’un coléoptile. Il a laissé
l’échantillon sans y toucher pendant une heure.
Il a ensuite retiré l’extrémité et a placé
seulement l’agar sur le dessus de la pousse
coupée et a laissé ce montage dans une
chambre noire.
Il a observé que, même en l’absence de
l’extrémité de la pousse, la plante poussait
directement vers le haut.
Schéma montrant l’une des expériences de Went 17
2. Les phytohormones
2.5.1. L’auxine
Découverte de l’auxine
 1926, expérience de Went

EXPÉRIENCE ET OBSERVATIONS
Went a ensuite pris un autre morceau de cet
agar enrichi et l’a placé de telle manière qu’il
ne couvre que le côté de la tige.
Dans ce cas, il a remarqué que la plante se
courbait en direction opposée au côté sur
lequel l’agar était placé, même s’il n’y avait pas
de lumière ou tout autre type de stimulus qui
aurait pu provoquer cette réponse.

Schéma montrant l’une des expériences de Went 18


2. Les phytohormones
2.5.1. L’auxine
Découverte de l’auxine
 1926, expérience de Went
INTERPRETATION

 Une fois encore, ceci a démontré qu’un


produit chimique venant de l’agar provoquait
une réponse de croissance plus importante là
où il était plus fortement concentré.

 En 1926, il observe que l'angle de courbure


d'une tige de pois au contact d'un bloc de
gélose dépend du nombre de sommets de
coléoptiles initialement déposés sur ce bloc. Il
en conclut que la courbure dépend de la
concentration d'un messager contenu dans les
coléoptiles : l'auxine.
Schéma montrant l’une des expériences de Went 19
2. Les phytohormones
2.5.1. L’auxine
Découverte de l’auxine

L’ensemble des expériences a fourni les preuves irréfutables qu’une


hormone végétale hydrosoluble produite par l’extrémité de la
pousse, une auxine, est responsable du contrôle de la croissance
ascendante et de la croissance en réponse aux stimuli lumineux.
20
2. Les phytohormones
2.5.1. L’auxine
Le transport polarisé de l’auxine

Mise en évidence

Expérience sur
coléoptile d’avoine

Sens préférentiel du
transport de l’auxine
de l’apex vers la base

21
2. Les phytohormones
2.5.1. L’auxine
Le transport polarisé de l’auxine

Localisation
asymétrique du
transporteur de
sortie
22
2. Les phytohormones
2.5.1. L’auxine
Le transport polarisé de l’auxine

Transport basipète de
l’auxine dans les
parties aériennes : vers
la base de l’organe

Transport acropète de
l’auxine dans les racines :
vers l’apex de l’organe
+
Transport basipète de l’auxine à la pointe racinaire 23
2. Les phytohormones
2.5.1. L’auxine
En résumé

 L'auxine est produite par la pointe du


coléoptile
 Elle circule de haut en bas et stimule la
croissance de la partie moyenne

24
2. Les phytohormones
2.5.1. L’auxine
En résumé
 il faut admettre que la concentration d'auxine
active varie sur les deux faces du coléoptile en
fonction du stimulus "lumière"
 Une première hypothèse postulait que la
lumière détruisait l'auxine ce qui aurait
expliqué qu'il y en avait plus du côté non
éclairé. C'est vrai mais les intensités
lumineuses qui provoquent le phototropisme
sont très inférieures à celles qui peuvent avoir
une action destructive sur l'auxine

25
2. Les phytohormones
2.5.1. L’auxine
En résumé
 il faut admettre que la concentration d'auxine
active varie sur les deux faces du coléoptile en
fonction du stimulus "lumière"
 Une première hypothèse postulait que la
lumière détruisait l'auxine ce qui aurait
expliqué qu'il y en avait plus du côté non
éclairé. C'est vrai mais les intensités
lumineuses qui provoquent le phototropisme
sont très inférieures à celles qui peuvent avoir
une action destructive sur l'auxine
 D'autres expériences ont montré que la
lumière avait un rôle sur le transport vertical
de l'auxine avec un effet de concentration sur
la face opposée à l’arrivée de la lumière
26
2. Les phytohormones
2.5.1. L’auxine
Nature chimique de l’auxine
 L'auxine ou acide indole-acétique (AIA)
 Le terme d'auxines a ensuite été élargi à un ensemble de substances possédant des
propriétés physiologiques voisines et une conformation chimique apparentée

Auxines
naturelles

Acide indole-butyrique (AIB)


Acide indole-3-acétique
(AIA) Représentation de deux autres
substances faisant partie des auxines au
sens large
Acide phénylacétique 27
2. Les phytohormones
2.5.1. L’auxine
Nature chimique de l’auxine
 L'auxine ou acide indole-acétique (AIA)
 Le terme d'auxines a ensuite été élargi à un ensemble de substances possédant des
propriétés physiologiques voisines et une conformation chimique apparentée

Auxines
de synthèse

28
2. Les phytohormones
2.5.1. L’auxine
Activités biologiques de l'auxine
A) L'auxine et l'élongation cellulaire
• L'auxine est la principale hormone agissant sur l'augmentation de la taille des
cellules. Cet effet, qui dépend des concentrations intracellulaires d'auxine et de la
nature des organes, s'exerce sur des cellules jeunes en cours d'élongation, au
moment où la paroi est extensible.

 Différence de sensibilité en fonction


de l’organe
 Inversion de la réponse si
augmentation de la concentration
Effet dose réponse sur
la croissance de
différents organes
29
2. Les phytohormones
2.5.1. L’auxine
Activités biologiques de l'auxine
A) L'auxine et l'élongation cellulaire
• L'auxine est la principale hormone agissant sur l'augmentation de la taille des
cellules. Cet effet, qui dépend des concentrations intracellulaires d'auxine et de la
nature des organes, s'exerce sur des cellules jeunes en cours d'élongation, au
moment où la paroi est extensible.
• On sait que l'élongation cellulaire est un processus complexe qui fait intervenir
une absorption d'eau, l'extension de la paroi sous l'effet de la turgescence, et
l'incorporation de nouveaux composés entre les mailles de fibrilles de cellulose
ainsi distendues.

30
2. Les phytohormones
2.5.1. L’auxine
Activités biologiques de l'auxine
L'auxine agit en fait sur l'élongation cellulaire à deux niveaux
• d'une part au niveau de la paroi, dont elle provoque le relâchement
L'auxine stimule au niveau de la membrane plasmique une pompe à protons, entraînant
ainsi une acidification du milieu : le pH au voisinage de la paroi tombe de 6.5 à 4.5.
L'efflux de protons a plusieurs conséquences, toutes favorables au relâchement de la
paroi :
- rupture de liaisons acidolabiles entre l'extensine, les hémicelluloses et composés pectiques, et la
cellulose
- déplacement du calcium qui soudait entre elles les chaines uroniques des composés pectiques
- entrée d'ions K+ provoquant conjointement une entrée d'eau d'où une augmentation de la
turgescence cellulaire
- activation de certaines enzymes, de type cellulases et protéases, susceptibles d'hydrolyser les
composés de la paroi
31
2. Les phytohormones
2.5.1. L’auxine
Activités biologiques de l'auxine
L'auxine agit en fait sur l'élongation cellulaire à deux niveaux
• d'autre part sur les synthèses protéiques, en modifiant l'expression génique
Il est établi que l'auxine agit sur l'activité génique en régulant la synthèse d'ARNm
codant pour des protéines nécessaires à l'élongation. Ces protéines spécifiques de
l'élongation cellulaire n'ont pas été clairement identifiées à ce jour. Il reste également à
préciser leur rôle et le lien qu'elles peuvent avoir avec la stimulation de l'efflux de
protons

32
2. Les phytohormones
2.5.1. L’auxine
Activités biologiques de l'auxine
L'auxine agit en fait sur l'élongation cellulaire

Schéma donnant un aperçu du processus


d’élongation cellulaire induit par l’AIA. 33
2. Les phytohormones
2.5.1. L’auxine
Activités biologiques de l'auxine
B) L'auxine et la division cellulaire
• L'auxine stimule les mitoses, mais cette action ne s'exerce pas indistinctement sur
tous les méristèmes : l'auxine n'agit pas (ou peu) sur la prolifération au niveau des
méristèmes primaires. En revanche, elle a une action très marquée sur
la prolifération des cambiums

34
2. Les phytohormones
2.5.1. L’auxine
Activités biologiques de l'auxine
C) L'auxine et la dominance apicale
• Une fonction intéressante de l’AIA est de maintenir la dominance apicale

Avez-vous déjà remarqué que la plupart des


plantes ont tendance à croître plus vers le
haut que sur les côtés ou en latéral ?
Cela les aide à devenir plus hautes et à être
plus exposées à la lumière du soleil, dont elles
ont besoin pour la photosynthèse. C’est ce
qu’on appelle la dominance apicale.
Un pin démontrant une
dominance apicale
35
2. Les phytohormones
2.5.1. L’auxine
Activités biologiques de l'auxine
C) L'auxine et la dominance apicale

Le bourgeon apical (ou bourgeon terminal) au sommet


de la tige pousse verticalement vers le haut, tandis que
les bourgeons latéraux (ou bourgeons axillaires) sur les
côtés de la tige sont indirectement réprimés.

 la hauteur est supérieure à la largeur. Dans les forêts


denses, les arbres rivalisent pour l’accès à la lumière
du soleil en devenant plus grand. C’est ainsi que la
dominance apicale peut être bénéfique pour la survie
d’une plante. Un pin démontrant une
dominance apicale
36
2. Les phytohormones
2.5.1. L’auxine
Activités biologiques de l'auxine
C) L'auxine et la dominance apicale

Les cellules du bourgeon apical d’une plante produisent de


grandes quantités d’AIA.
Cet AIA diffuse ensuite le long de la pousse et s’accumule
dans les nœuds entre les bourgeons latéraux.
Cela inhibe la croissance latérale en déviant les sucres ou les
glucides nécessaires à la croissance, depuis les bourgeons
latéraux et vers le bourgeon apical.
Il en résulte une dominance apicale, car les bourgeons
latéraux ne reçoivent pas suffisamment de sucre pour se
développer, alors que le bourgeon apical est incité à croître Schéma montrant
comment l’AIA maintient
avec l’apport de sucres essentiels. 37
la dominance apicale.
2. Les phytohormones
2.5.1. L’auxine
Activités biologiques de l'auxine
C) L'auxine et la dominance apicale

Une simple expérience peut prouver que le


bourgeon apical est responsable de la production
de cette hormone.
Lorsque l’extrémité de la pousse est retirée et que
nous laissons la plante grandir, la croissance latérale
n’est plus inhibée, et ses bougeons commencent à
pousser
Schéma montrant
l’effet de l’élimination
du bourgeon apical de
l’extrémité d’une
pousse, entraînant
ainsi une croissance
38
latérale.
2. Les phytohormones
2.5.1. L’auxine
Activités biologiques de l'auxine
D) Autres activités biologiques
• En plus de leur rôle dans le contrôle de la croissance et du tropisme, ainsi que dans
le maintien de la dominance apicale, les auxines ont une grande variété d’autres
fonctions. Ces hormones sont essentielles à la croissance et au développement des
fruits et des fleurs, et elles agissent même avec d’autres hormones végétales pour
favoriser la chute des feuilles à l’automne et la maturation des fruits.

39
2. Les phytohormones
2.5.1. L’auxine
Activités biologiques de l'auxine
D) Autres activités biologiques
• Stimulation du développement des fruits

Expérience de J.P. Nitsch sur la fraise (1950)


40
2. Les phytohormones
2.5.1. L’auxine
Activités biologiques de l'auxine
D) Autres activités biologiques
• Stimulation du développement des fruits

Si on supprime les akènes d’un coté de la


fraise et qu’on les laisse de l’autre coté, la
fraise se développe de manière asymétrique.
Plus fort développement du coté présentant
encore des akènes.

Si on supprime les akènes (vrais fruits)


pendant la croissance de la fraise, le faux-
fruit (réceptacle floral) se développe peu,
Expérience de J.P. Nitsch sur la fraise (1950) caractérisant une inhibition de sa croissance.
41
2. Les phytohormones
2.5.1. L’auxine
Activités biologiques de l'auxine
D) Autres activités biologiques
• Stimulation du développement des fruits

Si on supprime tous les akènes de la fraise et


qu’on applique de l’auxine sur le réceptacle
floral, la croissance de la fraise est normale.
L’application d’auxine rétablit le
développement de la fraise privée d’akène.
Si on applique de l’auxine sur le fruit en fin
de croissance, le fruit murît: c’est la
senescence du fruit. On stimule la synthèse
Expérience de J.P. Nitsch sur la fraise (1950) d’éthyléne qui permet le murissement.
42
2. Les phytohormones
2.5.1. L’auxine
X
Activités biologiques de l'auxine
Auxin
D) Autres activités biologiques
• Accélération de l’abscission des feuilles
 Rupture des pétioles ou des pédoncules
provoquant la chute des feuilles ou des
fruits
X
Auxin

Accélération si application longue (> 6h)


MAIS effet inverse si feuilles jeunes et A B
application de courte durée
A - section transversale de la base du pétiole d’une feuille
mettant en évidence la zone d’abscission
B - mise en évidence de l’effet d’une application d’auxine
43
proche ou éloignée de la zone d’abscission
POINTS CLÉS
 Les auxines sont des hormones végétales impliquées dans l’élongation cellulaire et
le maintien de la dominance apicale.
 L’AIA, ou acide indole-3-acétique, est un exemple d’auxine.
 Les auxines sont responsables de la croissance directionnelle des plantes en réponse
à un stimulus, un processus appelé tropisme. Le phototropisme, ou la croissance
d’une plante en réponse à un stimulus lumineux, est contrôlé par les auxines.
 Les auxines sont également responsables du maintien de la dominance apicale, dans
laquelle la croissance du bourgeon apical est favorisée tandis que la croissance des
bourgeons latéraux est réprimée.
 Les auxines participent également au développement des fleurs et des fruits, à la
maturation des fruits et à la chute des feuilles.
 Les expériences menées par les Darwin, Boysen-Jensen et Went ont établi le rôle des
auxines dans la stimulation de la croissance des plantes.
44
2. Les phytohormones Les cytokinines
2.5.2. Les cytokinines (kutos, cellule; kinein, mouvoir, au sens de séparer)
Découverte des cytokinines sont nécessaires à la division de cellules

En 1941, Van Overbeek et les


premiers cultivateurs de tissus
végétaux à la recherche de
substances capables d’entretenir la
croissance des explants in vitro, ont découvert
l’effet stimulateur du lait de coco.

Le souci d’élucider cet effet et le


développement de la culture in vitro Auxine
+
aboutissent en 1955 (Skoog et coll) à lait de Coco
l’isolement d’un premier extrait actif
nommé kinétine, extrait de sperme Test de Skoog sur la moelle de Tabac
dégradé de hareng 45
2. Les phytohormones
2.5.2. Les cytokinines
Découverte des cytokinines

La zéatine est la première cytokinine naturelle


d’origine végétale connue. Elle est issue de
l’endosperme de maïs (1961).
Maïs cultivé
Zea mays
46
2. Les phytohormones
2.5.2. Les cytokinines
Découverte des cytokinines

Stimulation des
divisions cellulaires

47
2. Les phytohormones
2.5.2. Les cytokinines
Découverte des cytokinines

Une préparation d’ADN dénaturé par


traitement à l’autoclave

Stimulation des divisions


cellulaires

Détail chimique commun


 pic d’absorption à 260 nm caractéristique des purines
48
2. Les phytohormones
2.5.2. Les cytokinines
Nature chimique des cytokinines
Environ 200 cytokinines ont été identifiées et isolées.
Leur formule est à base d'adénine substituée
Adénine

Cytokinines naturelles Cytokinine artificielle

trans-zéatine iP (isopentényl-adénine) Kinétine 49


2. Les phytohormones
2.5.2. Les cytokinines
Lieu de synthèse des cytokinines

 Les cytokinines sont présentes dans presque tous les tissus


 Elles sont particulièrement abondantes dans les graines et dans les fruits

 Elles sont, pour l'essentiel, synthétisées sur place, ce qui fait qu'elles se trouvent
généralement en quantité suffisante sur leur lieu d'utilisation

 Cependant, pour les tissus à prolifération


intense, un complément peut être nécessaire. Il
semble que les tissus proches de l'apex
racinaire soient impliqués dans la production
des ces cytokinines surnuméraires qui vont
alors migrer vers les tissus demandeurs via la
sève brute
50
2. Les phytohormones
2.5.2. Les cytokinines
Activités biologiques des cytokinines

 Les cytokinines et la division cellulaire

Les cytokinines stimulent la


division cellulaire, sous
réserve qu'elles soient en
présence d'auxine. L'effet
précis des cytokinines porte
sur la duplication des
chromosomes et sur
le recloisonnement cellulaire.

51
2. Les phytohormones
2.5.2. Les cytokinines
Activités biologiques des cytokinines

 Les cytokinines et l’élongation cellulaire

Les cytokinines peuvent agir sur


l'auxèse (augmentation de la
taille des cellules) au niveau de
cellules où l'auxine n'agit pas
(exemple des cellules foliaires
adultes).
Au niveau des cellules de tige ou
de racines, les cytokinines ont en
général un effet inhibiteur sur
l'élongation longitudinale mais
favorisent l'extension radiale
52
2. Les phytohormones
2.5.2. Les cytokinines
Activités biologiques des cytokinines

 Aspects macroscopiques des rôles des cytokinines


Si cytokinine/auxine élevé (>1)
Le rapport auxines / cytokinines détermine le => formation de bourgeons
devenir des tissus en culture
• La différenciation des bourgeons est induite
par les cytokinines, en présence de faibles
doses d'auxine.
• Les cytokinines, de part leur rôle dans la
prolifération, sont également indispensables
au débourrement des bourgeons.
auxine AuxineAuxine 0.5 mg.ml-1
• Les cytokinines sont généralement inhibitrices Auxine 0.5 mg.ml-1
Cytokinine 2.0 mg.ml-1
cytokinine
de la rhizogenèse.
Si cytokinine/auxine faible (< 1)
53
=> formation de racines
TP Saintpaulia => orienter l’organogénèse de la plante

54
TP Saintpaulia => orienter l’organogénèse de la plante

L'organogénèse de la plante est


contrôlée par le rapport des
concentrations en phytohormones,
cytokine et auxine.
En culture in vitro, il est possible
d’orienter l’organogénèse en jouant
sur la balance hormonale
• (auxine) > (cytokine) alors la
formation des racines est stimulée
• (auxine) < (cytokine) alors la
formation des tiges est stimulée. Les cellules d’un cal sont indifférenciées (totipotence des cellules
végétales). Le milieu de culture, notamment sa composition en
hormones végétales, détermine leur avenir.
55
2. Les phytohormones
2.5.2. Les cytokinines TD
Activités biologiques des cytokinines

 Le retard de la sénescence

- Ralentissement de la dégradation de
la chlorophylle
- Meilleure mobilisation des
nutriments
56
Et pour conclure… Auxine vs Cytokinines

57
2. Les phytohormones
2.5.3. Les gibbérellines
Découverte des gibbérellines

Il est de coutume de considérer que le premier régulateur


de croissance qui fut découvert est l'auxine (Went, 1928).
En fait, quelques années auparavant, un chercheur
japonais, Kurosawa, consacrait ses recherches à une
Kurosawa
maladie du riz due à un champignon pathogène,
le Fusarium heterosporum appelé encore Gibberella
fujikuroi ; cette maladie est caractérisée surtout par un
allongement excessif des tiges entraînant la verse des
plants.
Fusariose
du riz

58
2. Les phytohormones Effets sur l’élongation des tiges vérifiés
2.5.3. Les gibbérellines chez plusieurs espèces

Découverte des gibbérellines

 En 1926, Kurosawa montrait qu'un filtrat


de culture de Gibberella, appliqué à des
plants sains, produisait une élongation
anormale des tiges.
 Il isolait de ces filtrats une substance
active qu'il appela gibbérelline.

 Après la Seconde Guerre mondiale, la


purification des gibbérellines des
champignons, identifient leur structure Variété taille Variété Variété
et montrent leur influence sur la normale naine naine
+
croissance des plantes naines et des 10 µg GA3
plantes en rosette. Pois sur feuille Chou
59
2. Les phytohormones
2.5.3. Les gibbérellines
Découverte des gibbérellines

 En 1939, Yabuta et Hahashi obtenaient la gibbérelline à l'état cristallisé,


mais ils démontraient qu'il s'agissait en fait d'un mélange de plusieurs
substances de structure voisine.

Ils extraient aussi les gibbérellines des végétaux supérieurs, prouvant


ainsi qu'il ne s'agit pas de substances pharmaco-dynamiques, mais de
régulateurs de croissance, donc de substances hormonales.

60
2. Les phytohormones
2.5.3. Les gibbérellines
Nature chimique des gibbérellines
 Le terme gibbérellines désigne l'acide gibbéréllique noté GA3
 On connait plus de 130 gibbérellines différentes désignées sous le sigle GA, sans
qu'il y ait forcément une parenté chimique entre ces molécules.
 Ce sont cependant des diterpènes tétracycliques à 19 ou 20 atomes de carbone
formé par condensation d’unités isoprène. Ils possèdent tous un noyau
énantiomère du gibbane.

unité isoprène

61
2. Les phytohormones
2.5.3. Les gibbérellines
Lieu de synthèse des gibbérellines

 La synthèse des gibbérellines s'effectue dans des régions très diverses de


la plante, pourvu qu'il s'agisse de tissus aux divisions actives.

 Cette synthèse est particulièrement intense dans les pétioles, jeunes


feuilles, les fruits, les graines et les apex des tiges et des racines

62
2. Les phytohormones
2.5.3. Les gibbérellines
Activités biologiques des gibbérellines
Les gibbérellines (GA) sont des hormones végétales qui régulent divers processus de
développement, notamment l'allongement des tiges, la germination, la floraison, le
développement des fleurs...

Implication des gibbérellines dans la morphogenèse végétative


 A l'échelle macroscopique, les gibbérellines sont, par
excellence , des hormones provoquant l'élongation
des entre-nœuds

63
2. Les phytohormones
2.5.3. Les gibbérellines
Activités biologiques des gibbérellines
Les gibbérellines (GA) sont des hormones végétales qui régulent divers processus de
développement, notamment l'allongement des tiges, la germination, la floraison, le
développement des fleurs...

La germination des graines

 Les gibbérellines sont synthétisées par l’embryon.


 Les gibbérellines stimulent la production d’a-amylase,
enzyme intervenant dans la dégradation de l’amidon.
 Les produits de cette hydrolyse sont utilisés par
l’embryon pour sa croissance et pour le
développement de la jeune plantule.
64
2. Les phytohormones
2.5.3. Les gibbérellines
Activités biologiques des gibbérellines
Les gibbérellines (GA) sont des hormones végétales qui régulent divers processus de
développement, notamment l'allongement des tiges, la germination, la floraison, le
développement des fleurs...

La floraison
 Des plantes juvéniles,
Acquisition de normalement incapables
Montaison l’aptitude à fleurir de fleurir, peuvent
former des fleurs suite à
un traitement par des
Plantes en
rosette gibbérellines.
AG
Plantes fleuries 65
2. Les phytohormones
2.5.4. L’acide abscissique
Découverte de l’acide abscissique

 L’étendue et le moment de la croissance des plantes sont contrôlés par les actions
coordonnées des régulateurs positifs et négatifs

 Certains des exemples les plus évidents de non croissance régulée sont la dormance
des graines et des bourgeons, des caractéristiques adaptatives qui retardent
la croissance jusqu’à ce que les conditions environnementales soient favorables

 Pendant des années, les physiologistes des plantes ont soupçonné que les
phénomènes de dormance des graines et des bourgeons étaient causés par des
composés inhibiteurs

66
2. Les phytohormones
2.5.4. L’acide abscissique
Découverte de l’acide abscissique

 Les premières expériences basées sur


la croissance de coléoptiles d’avoine ont permis d’identifier un
groupe de composés inhibiteurs de croissance, notamment
une substance appelée dormin purifiée à partir de feuilles de
sycomore collectées au début de l’automne, au moment de la
dormance des arbres. Étable sycomore
(Acer pseudoplatanus)

 Lorsqu’on a découvert que la dormin était chimiquement


identique à une substance qui favorise l’abscission des fruits
du cotonnier, l’abscisine II, le composé a été renommé acide
abscissique (ABA) pour refléter son implication supposée
Les capsules de fruit
mûr du cotonnier dans le processus d’abscission
(Gossypium herbaceum) 67
2. Les phytohormones
2.5.4. L’acide abscissique
Nature chimique de l’acide abscissique

L'acide abscissique est un sesquiterpène synthétisé par les végétaux supérieurs

Structure de l’acide abscissique (ABA)


acide 2-(Z)-4(E)-abscissique
68
2. Les phytohormones
2.5.4. L’acide abscissique
Activités biologiques de l’acide abscissique (ABA)

 C'est la principale hormone inhibitrice. Il est d'ailleurs fortement synthétisé


pendant les jours courts. On pense qu'il prépare ainsi la plante à résister à
l'hiver
 L'ABA est antagoniste des gibbérillines en retardant la croissance des
entrenoeuds, en favorisant les dormances des graines et bourgeons. Il favorise
également la tubérisation (mise en réserve)

 L’ABA accélère la sénescence. Il accélère la chute des feuilles et des fruits


mais ne la déclenche pas

69
2. Les phytohormones
2.5.4. L’acide abscissique
Activités biologiques de l’acide abscissique (ABA)

Témoin + ABA 10 -7 M
 L'acide abscissique possède un autre rôle
important : celui de provoquer la
fermeture des stomates. Quand les feuilles
sont déshydratées sa concentration
augmente considérablement pour revenir
à la normale si il y a réhydratation.
stomates
 La synthèse de l’acide abscissique augmente en
période de stress : sécheresse, anoxie des racines,
forte concentration en sels

L’ABA participe à la régulation des processus de développement et de


croissance ainsi qu'à la réponse adaptative aux stress biotiques et abiotiques
70
2. Les phytohormones
2.5.5. L’éthylène
Découverte de l’éthylène
 Au XIXe siècle, lorsque le gaz de charbon était utilisé pour
éclairer la rue, il a été observé que les arbres se trouvant à
proximité des lampadaires se défoliaient plus fortement que
les autres arbres. Finalement, il est apparu que les polluants du
gaz de charbon et de l’air affectaient la croissance et le
développement, et l’éthylène a été identifié comme composant
actif du gaz de charbon.

Quand le gaz de houille


éclairait la ville
2. Les phytohormones
2.5.5. L’éthylène
Découverte de l’éthylène

 En 1901, Dimitry Neljubovn observa que des semis


de pois noirs cultivés en laboratoire présentaient des
symptômes et notamment:
• élongation réduite de la tige,
• augmentation de
la croissance latérale (gonflement)
troubles de croissance des
plantes de pois (à droite)

Lorsque les plantes ont été autorisées à pousser à l’air frais, elles ont retrouvé leur
morphologie et leur vitesse de croissance normales.

Neljubovn a identifié l’éthylène du gaz de charbon, présent dans l’air


du laboratoire, comme étant la molécule à l’origine de la réponse.
2. Les phytohormones
2.5.5. L’éthylène
Découverte de l’éthylène
 En 1934, expérience de R. Gane qui a récolté du gaz émis par 30kg de pommes
mûres qu'il a enfermé dans un récipient hermétique pendant 4 semaines. Le gaz
récupéré était de l'éthylene.
2. Les phytohormones
2.5.5. L’éthylène
Découverte de l’éthylène
 En raison des nombreuses observations sur le murissement des fruits et ses effets
sur la plante, l’éthylène a été classé comme une hormone

Un composé volatile
responsable du
murissement

Une banane mure accélère le


murissement de bananes moins mures.
2. Les phytohormones
2.5.5. L’éthylène
Nature chimique de l’éthylène

L’éthylène (C2H4) est un gaz incolore et


inodore produit par les plantes

75
2. Les phytohormones
2.5.5. L’éthylène
Activités biologiques de l’éthylène

 Les fruits, les légumes et les fleurs sont composées de cellules encore vivantes qui
continuent à respirer après leur récolte. En respirant, les cellules produisent du
dioxyde de carbone (CO2), de l’eau (H2O) et de l’éthylène (C2H4)

76
2. Les phytohormones
2.5.5. L’éthylène
Activités biologiques de l’éthylène
 L’éthylène est une hormone gazeuse produite naturellement par tous les végétaux.
Cette hormone régule les processus associés à la maturation et à la sénescence des
fruits, des légumes et des fleurs.
 L’accumulation de ce gaz, provoque la maturation accélérée de ces denrées
périssables et par conséquent, affecte la perte de qualité et la diminution de leur
durée de vie.

Tout le monde sait qu'un fruit


pourri accélère le pourrissement
de ses voisins. Ce sont les
vapeurs d'éthylène qui en sont
responsable. Il déclenche le
murissement des fruits.
Faire murir un fruit
après récolte 77
La maturation des fruits
“La maturation d’un fruit est l’acquisition de l’ensemble des propriétés
organoleptiques (goût, arôme…) caractérisant le fruit mur, agréable à
consommer”.

Pour la tomate, savoir quand le fruit doit


entrer en maturation est une histoire de
régulation et donc d’hormones !
Pour la maturation…
C’est l’éthylène !

Cette hormone est produite chez les


végétaux climactériques. Un fruit
climactérique est un fruit qui est capable
d’entrer en maturation même s’il est cueilli
trop tôt, encore vert !!! … Ce qui fait le
bonheur des industriels !
78
Ce gaz va impliquer de très nombreux
changements au niveau du fruit pour attirer le
consommateur :
1) La chlorophylle (pigment vert) présente dans les
feuilles, tiges et fruits immatures servant à la
photosynthèse, va être dégradée et remplacée par
d’autres pigments plus attracteurs comme les
anthocyanes (bleu), lycopène (rouge), caroténoïdes
(jaune/orange)… LE FRUIT CHANGE DONC DE COULEUR
2) L’amidon emmagasiné par photosynthèse va être LE FRUIT DEVIENT DE PLUS EN PLUS
dégradé en glucose SUCRÉ ET PLUS RICHE EN EAU
3) La paroi des cellules est partiellement dégradée,  LE FRUIT EST MOINS FERME
les cellules sont plus souples

4) Acquisition des propriétés organoleptiques (goût


et saveur) et en particulier les saveurs et les arômes
qui apparaissent AUX DERNIERS STADES DE
MATURATION ! 79
Que peut-on retenir pour raisonner
notre façon de récolter les fruits ?

L’éthylène à tendance à faire mûrir les


fruits à proximité du premier à entrer en
maturation, même s’ils nécessitaient
encore quelques jours

Vous ne remarquez pas que


lorsqu’une tomate change de couleur,
en général les autres à côté suivent ?
Cette synchronisation n’est pas due au
hasard …

80
Que peut-on retenir pour raisonner
notre façon de récolter les fruits ?

L’éthylène à tendance à faire mûrir les


fruits à proximité du premier à entrer en
maturation, même s’ils nécessitaient
encore quelques jours

La technique de mettre des pommes


dans le panier à légumes pour
accélérer la maturation se justifie. La
pomme sécrétant énormément
d’éthylène cela va accélérer la
maturation des autres fruits présents
81
Que peut-on retenir pour raisonner
notre façon de récolter les fruits ?

L’éthylène à tendance à faire mûrir les


fruits à proximité du premier à entrer en
maturation, même s’ils nécessitaient
encore quelques jours

La technique du papier journal à l’automne


que l’on enroule autour de la tomate se justifie
aussi. A travers le papier, la tomate peut
respirer sans pourrir, et le journal joue le rôle
de revêtement ce qui concentrera plus
l’éthylène et évitera sa dissipation dans l’air.
82
Que peut-on retenir pour raisonner
notre façon de récolter les fruits ?

De même, le froid dégradant ces


Il faut cueillir les tomates au dernier molécules olfactives, il ne faut pas
moment, car les arômes et saveurs mettre les tomates au frigo
n’étant acquis qu’en dernier, si le  privilégier une cueillette au
fruit n’est pas totalement mou ou dernier moment
pas totalement coloré, ces arômes
ne sont pas encore réellement
présents !

83
2. Les phytohormones
2.5.5. L’éthylène
Autres activités biologiques de l’éthylène

 Tous les tissus végétaux produisent de l’éthylène avec un accroissement de cette


production lors de la maturation des fruits, de la germination, mais aussi lors
d’évènements climatiques (sécheresse, variations brutales de la température…).

 Les effets physiologiques de ce gaz sont nombreux : le principal étant d’inhiber


l’allongement des tiges et de favoriser au contraire la croissance radiale de la plante.

84
2. Les phytohormones
2.5.5. L’éthylène
Autres activités biologiques de l’éthylène
 L'éthylène accélère la sénescence des organes d’une plante et facilite la mise en
place de zones d’abscission des feuilles, des fleurs et des fruits

Abscission des fleurs de


Cuphea après 24 h
d’exposition
85
2. Les phytohormones
2.5.5. L’éthylène
Autres activités biologiques de l’éthylène
 L'éthylène accélère la sénescence des organes d’une plante et facilite la mise en
place de zones d’abscission des feuilles, des fleurs et des fruits

Au fur et à mesure que la feuille


vieillit, le limbe subit des altérations
chimiques. Les cellules du pétiole,
proche de la zone d'abscission,
produisent alors beaucoup d'éthylène.
Le gaz provoque un allongement cellulaire sur deux ou trois
rangées. Des enzymes, induites par l'éthylène, vont alors
détruire la paroi de ces cellules. La zone est alors très fragilisée,
et la rupture aura lieu rapidement
86
2. Les phytohormones
2.5.6. autres familles de phytohormones
L’acide jasmonique

 Dérivé du métabolisme des acides gras


 Synthétisé à partir de l’acide linolénique

Impliqué dans les réponses


aux stress biotiques et abiotiques

Stimule la synthèse de métabolites secondaires


(composés phénoliques, flavonoïdes)

87
2. Les phytohormones
2.5.6. autres familles de phytohormones
L’acide salicylique

 Composé phénolique
 Dérivé de la phénylalanine

Impliqué dans les réponses


aux stress biotiques

Induction de la résistance systémique acquise

88
2. Les phytohormones
2.5.6. autres familles de phytohormones
Les brassinostéroïdes

 Dérivés hydroxylés de stérols (mévalonate)


 Composés terpéniques

Stimulent l’élongation des tiges


et des feuilles, les divisions cellulaires
Contribuent au phénomène de sénescence et à
l’induction de floraison
89
2. Les phytohormones
2.5.6. autres familles de phytohormones
Les polyamines putrescine

cadaverine
 Synthétisées à partir de décarboxylation
d’acides aminés
 Possèdent plusieurs fonctions amines spermidine

spermine

Les polyamines sont impliquées dans les phénomène de


croissance et les réponses aux stress (salinité, sècheresse,
chaleur, froid…).
Leur teneur diminue en cas de sénescence
90
Et donc, pour conclure !
Les phytohormones
Elles sont des médiateurs
chimiques indispensables pour
contrôler la croissance et le
développement des organismes
végétaux

Elles assurent la communication


entre cellules, leur permettant
ainsi d’avoir un développement
harmonieux et de s’adapter aux
facteurs de l’environnement
91
3ème acte…
La croissance des plantes

1
3. La croissance des plantes
3.1. Contexte

La croissance
indéfinie des
plantes

2
3. La croissance des plantes
3.1. Contexte

Quelles
structures à
l’origine de la
croissance ?

3
3. La croissance des plantes
3.1. Contexte

La croissance
par addition de
structures
nouvelles aux
anciennes

4
3. La croissance des plantes
3.1. Contexte

La cellule
végétale, une
promesse
d’immortalité…

5
3. La croissance des plantes
3.2. Croissance vs développement

Croissance

Fait davantage
référence à
l’augmentation de la Développement
taille d’un organe
Fait davantage référence
à la formation de
nouveaux organes

Les phénomènes sont étroitement liés


6
3. La croissance des plantes
3.2. Croissance vs développement

Définition de la croissance

augmentation de dimension

Pouvant être le résultat de C’est un phénomène


 changements quantitatifs  irréversible
(allongement, élargissement …)
 à caractère cumulatif
 et/ou de l’addition de nouvelles unités :
 et itératif
tiges, feuilles, racines, fleurs
(développement ou morphogenèse)
7
3. La croissance des plantes
3.2. Croissance vs développement

La croissance implique 3 processus


 la mérèse : augmentation du nombre de cellules
 l’auxèse : augmentation de la dimension des cellules
 la différenciation : les cellules adoptent des caractères morphologiques et
physiologiques particuliers

Chez les végétaux,


 l’auxèse et la mérèse sont deux processus distincts dans le temps et l’espace
 l’auxèse se produit tout au long de la vie de la plante

La croissance des plantes est donc en théorie infinie


8
3. La croissance des plantes
3.3. La mérèse Mérèse du grec meristos = partager
3.3.1. Définition et localisation

Chez les végétaux, la mérèse est l'augmentation du nombre de cellules. Elle


correspond au mode de croissance par multiplication du nombre de cellules à
la suite de mitoses successives.

Elle intervient dans des territoires spécialisés des plantes, les méristèmes.

Il existe 2 types de méristèmes


 Méristèmes primaires : à l’origine des racines , des tiges et des
feuilles (croissance en longueur)
 Méristèmes secondaires : à l’origine de la croissance en
épaisseur de la tige et des racines (croissance en épaisseur)
9
M
3. La croissance des plantes
Méristème apical (Iaire) É C
3.3. La mérèse  croissance en hauteur R A
3.3.2. Localisation des méristèmes I U
S L
dans la plante
T I
È N
Méristème axillaire (Iaire) M A
 ramification E I
S R
Méristème (IIaire) E
 croissance en épaisseur S

Méristème racinaire (Iaire)


 croissance en profondeur
10
3. La croissance des plantes
3.3. La mérèse
3.3.3. 0rigine des méristèmes primaires

Les méristèmes se mettent en place


GEMMULE très tôt au cours de la vie de la
plante puisque déjà l’embryon
possède les 2 types de méristèmes
hypocotyle Iaires :
cotylédons  Le méristème caulinaire ou
RADICULE gemmule qui donnera naissance
aux premières vraies feuilles et à
schéma d’un embryon de plante eudicotylédone
la tige (épicotyle)
 Le méristème racinaire ou
radicule 11
Exemple : le méristème racinaire
Focus sur le
méristème apical
racinaire
(a) extrémité d’une
racine,
(b) coupe longitudinale de
l’extrémité d’une racine
observée au microscope
optique
(c) le méristème apical
racinaire avec les
principales zones

12
Exemple : le méristème racinaire
Organisation générale de l’apex racinaire

Il est possible de
diviser arbitrairement
la racine en croissance,
en plusieurs zones
chevauchantes

13
Exemple : le méristème racinaire
4: zone d’organogénèse. De
Organisation générale de l’apex racinaire nouveaux processus se réalisent
(formation de cambium et
croissance en épaisseur,
formation de racines
secondaires, etc...)
3: zone de différenciation. Les
cellules ont terminé leur
croissance et entrent dans des
processus de différenciation

2: zone d’élongation. Les mitoses


sont plus rares mais les cellules
s’allongent énormément

1: méristème racinaire. Zone à


forte division (mitose)
-1 / 0 : la coiffe. Masse de cellules
disposées en capuchon à
l'extrémité d'une racine en
croissance et servant à sa
14
protection
Exemple : le méristème racinaire

Focus: évolution des


formes et contenus
cellulaires au niveau
de la pointe racinaire
15
Exemple : le méristème caulinaire

Le méristème caulinaire (de la tige) est


responsable de l’édification de la partie
aérienne de la plante

Ses cellules en se multipliant et en se


différenciant donneront naissance aux
tiges, feuilles, bourgeons axillaires et
bourgeons floraux

il est donc histogène et organogène, de


manière tout à fait répétitive et indéfinie,
jusqu’à la mort de la plante.

Méristème caulinaire
16
Exemple : le méristème caulinaire 1 : zone axiale
Cycle cellulaire long ; vacuole de taille
Coupe longitudinale de importante = méristème d’attente qui
bourgeon ne s’activera que lors du passage à
l’état reproducteur
2 : zone latérale
Cycle cellulaire 2 à 3 fois plus rapide
que dans la zone axiale ; cellules
petites ; vacuoles nombreuses = Croissance
en hauteur
région organogène qui formera les de la tige
tissus de jeunes feuilles en +
développement formation
de nouvelles
3 : méristème médullaire feuilles
Caractéristiques intermédiaires :
donne naissance aux cellules de la
moelle (tissu de remplissage)
Schéma du
méristème caulinaire
4 : zone d’élongation 17
3. La croissance des plantes
3.4. L’auxèse Auxèse du grec auxanos = croître
3.4.1. Définition et localisation

L'auxèse est une élongation avec augmentation du volume des


cellules. La croissance dans les tissus végétaux résulte d'une
augmentation de la taille des cellules sans division cellulaire

Les cellules végétales jeunes sont le siège d'un


grandissement important avant d'acquérir leur taille
adulte. Dans les tiges et les racines, cette croissance est le
plus souvent unidirectionnelle

L'auxèse est parfois isodiamétrique (parenchyme de la feuille, de l'écorce ou


des organes de réserves) mais plus généralement longitudinale (élongation)
ou radiale (croissance en épaisseur)
18
3. La croissance des plantes
3.4. L’auxèse
3.4.1. Définition et localisation

A l’échelle d’une cellule, l’augmentation de taille se fait principalement de


façon longitudinale = élongation

19
3. La croissance des plantes
3.4. L’auxèse
3.4.1. Définition et localisation

L’extension symplastique est constante : les cellules augmentent comme un


ensemble solidaire, en maintenant leurs liaisons et leurs communications.

L’extension apicale est intrusive ou extrusive. La cellule acquière alors une


autonomie plus ou moins importante par rapport aux cellules voisines

 Extension extrusive : par exemple les


cellules épidermiques vont donner Poil absorbant
des poils (ex : poils absorbants 20 µm => 2 mm

racines ; poils foliaires).

20
3. La croissance des plantes
3.4. L’auxèse
3.4.1. Définition et localisation

L’extension symplastique est constante : les cellules augmentent comme un


ensemble solidaire, en maintenant leurs liaisons et leurs communications.

L’extension apicale est intrusive ou extrusive. La cellule acquière alors une


autonomie plus ou moins importante par rapport aux cellules voisines

 Extension intrusive : elle se déroule vers l’intérieur des organes,


au niveau de la lamelle moyenne (ex : les fibres). Dans ce cas,
l’extrémité de la cellules s’insinue entre les cellules voisines

21
3. La croissance des plantes Asperges
3.4. L’auxèse
3.4.1. Définition et localisation => jusqu’à 15 cm/j

Focus sur l’extension intrusive


L’augmentation du nombre de
cellules entraîne une augmentation Bambous
des dimensions du végétal (surface, => jusqu’à 100 cm/j
masse, …).

Pour la majorité des végétaux, on


observe une augmentation de Champignons
quelques centimètres par jour, avec => jusqu’à 5mm/min
toutefois, quelques exceptions
remarquables 22
3. La croissance des plantes
3.4. L’auxèse
3.4.2. Critères d’évaluation de la croissance

Augmentation de la masse
 la masse fraîche : ne nécessite pas forcément la destruction du
matériel biologique mais a pour inconvénient d’être soumis aux
variations d’absorption d’eau
 la masse sèche : nécessite la collecte et la destruction car séchage de
l’échantillon (8 jours à l’étuve ventilée et à 70 °C ou lyophilisation) - la
mesure en continu sur une même plante n’est pas possible

Augmentation de la taille
 la difficulté est de faire une mesure précise sur un intervalle de
temps court
23
Exemple : suivi de la croissance de plantules de pois à l’obscurité et à 26°C

MS MF

Analyse : augmentation de MF et de longueur de racine presque parallèles ;


diminution de MS jusqu’à 8j

Interprétation : Utilisation des réserves (amidon, protéines) car pas d’activité


photosynthétique à l’obscurité d’où diminution de MS. Perte de poids (MS) car la respiration
produit du CO2 ; puis augmentation due à l’absorption de minéraux 24
Exemple : Augmentation de taille (expérience de Sachs - germination de graine de potimarron)

 L’objectif de cette
expérience est de préciser
dans quelle partie de la
racine se fait la croissance
de cet organe
 à T0, la racine est marquée au
feutre selon des intervalles de 1
mm
 les traits placés sur la racine à
intervalle régulier vont s’espacer à
mesure que la racine va grandir
 on prend une photo toutes les
heures de la racine.
Croissance d’une racine de potimarron
 on constate que la longueur de
la racine a bien augmenté 25
Exemple : Augmentation de taille (expérience de Sachs - germination de graine de potimarron)

 L’objectif de cette
expérience est de préciser
dans quelle partie de la
racine se fait la croissance
de cet organe

Zone privilégiée de la
croissance entre 5 et 7
mm de la pointe (zone
d’élongation)

Croissance d’une racine de potimarron

26
AUXANOMETRE

 Il mesure des variations de dimensions (jusqu’à


quelques dixièmes de µm) sur des intervalles de
temps très courts (1 min)
 Les systèmes comprennent des capteurs optiques
ou de déplacement reliés à des amplificateurs et
des systèmes d’enregistrement de donnée.

27
3. La croissance des plantes
3.4. L’auxèse
3.4.3. Paramètre de mesure de la croissance

La vitesse de croissance (V) est donnée par la formule

V = (Dl /DT) où l est le paramètre choisi pour l’évaluation (une longueur par ex)

10 mm par jour, cela peut sembler rapide pour le


Pertinent ? haricot mais… pas pour une plante qui ferait 1 m !

 Buis : 1 mm.jour-1  Blé : 100 à 120 mm.jour-1


 Pois : 20 à 40 mm.jour-1  Bambou : 400 à 600 mm.jour-1

28
3. La croissance des plantes
3.4. L’auxèse
3.4.3. Paramètre de mesure de la croissance

Le taux de croissance (r) est donnée par la formule


r = (V / l0) où l0 représente la mesure initiale

Exemples : longueur d’un entre-nœud de haricot


 l0 = 35 mm
 V = 7 mm.jour-1

 r = 7/35 = 0.2 jour -1


29
3. La croissance des plantes
3.4. L’auxèse
3.4.3. Paramètre de mesure de la croissance

Le taux de croissance (r) est donnée par la formule


r = (V / l0) où l0 représente la mesure initiale

Exemples : variation à l’échelle d’un organisme

• Embryon taille = quelques mm


• Arbre taille = plusieurs dizaines de m
 taille x 10.000 !

30
3. La croissance des plantes
3.4. L’auxèse
3.4.3. Paramètre de mesure de la croissance

Le taux de croissance (r) est donnée par la formule


r = (V / l0) où l0 représente la mesure initiale

Exemples : variation à l’échelle cellulaire

• 1 cellule de fibre de cotonnier


 taille finale / taille initiale x 1000 !

31
3. La croissance des plantes
3.4. L’auxèse
La courbe de croissance
3.4.4. Cinétique de croissance
 son allure est sigmoïde
 elle traduit les évolutions de la
plante

y On peut observer quatre phases


distinctes
1. La phase de latence
2. La phase accélérée (ou phase
exponentielle) - V est proportionnelle
à l, R=constante
3. La phase linéaire : V est constante.
Cette phase est parfois virtuelle,
importante, ponctuelle
x 4. La phase de ralentissement : c’est
une phase de sénescence.
courbe de croissance
32
3. La croissance des plantes
3.4. L’auxèse
3.4.4. Cinétique de croissance

Longueur de la racine de fève Masse de matière sèche d’un pied de blé


(d’après Sachs) (d’après Delmolon)

En pointillés, les accroissements quotidiens


33
3. La croissance des plantes
3.4. L’auxèse
3.4.5. Facteurs influençant la croissance
Gamme de températures compatibles
la température avec la vie active

-10 °C à + 45 °C

Exceptions
lichen

cactus conifères de Sibérie


Effet de la température sur la croissance (+ 60 °C) (- 65 °C)
34
3. La croissance des plantes
3.4. L’auxèse
3.4.5. Facteurs influençant la croissance

la température Pour les régions tempérées


 entre 2 et 20 °C : l’augmentation de la
température augmente la croissance
(stimulation des activités enzymatiques et
des réactions métaboliques)
 entre 20 et 30 °C : souvent des valeurs
optimales pour le développement de la
plante
 au-delà de 30 °C : chute brutale souvent
liée à la déshydratation du sol et de
l’atmosphère (pertes en eau dommageables
pour la plante incompatibles avec la
Effet de la température sur la croissance croissance)
35
3. La croissance des plantes
3.4. L’auxèse
3.4.5. Facteurs influençant la croissance

la lumière

Etiolement => Développement de plantes en absence de lumière

Germination
du pois

36
3. La croissance des plantes
3.4. L’auxèse
3.4.5. Facteurs influençant la croissance

la lumière

L'étiolement consiste en un dépérissement d'une


plante dû à une carence de lumière, qui se traduit par

 l'allongement des entre-nœuds Recherche d’une source de lumière


 l’inhibition de la croissance des limbes Photosynthèse impossible
 la disparition de la chlorophylle
 une rhizogénèse réduite Manque de glucides

Une telle plante et ses organes sont dits étiolés.


37
3. La croissance des plantes
3.4. L’auxèse
3.4.5. Facteurs influençant la croissance

la lumière

L'étiolement…. Une condition parfois provoquée


par le jardinier
En général, l’étiolement est indésirable et on le
corrige en déplaçant la plante vers un endroit où
elle recevra davantage de lumière, mais parfois les
horticulteurs l’utilisent pour obtenir un effet
désirable. On place les endives, par exemple, à la
noirceur totale à l’automne, provoquant leur
étiolement, dans le but de réduire l’amertume de
leurs feuilles.
38
3. La croissance des plantes
3.4. L’auxèse
3.4.5. Facteurs influençant la croissance

la lumière

L'étiolement parfois appelé


étiolation
 Les chloroplastes subissent
une différenciation cellulaire et
deviennent des étioplastes, voir
des amyloplastes.

39
3. La croissance des plantes
3.4. L’auxèse
3.4.6. Influence des facteurs externes sur les rythmes de croissance

Au cours de sa vie , une plante ne connaît pas forcément


toujours des conditions optimales pour sa croissance
notamment à cause des variations saisonnières du climat
(température et luminosité)

 Cycle annuel
• optimum de croissance au printemps, avant la
floraison
• ralentissement pendant l’été (floraison et/ou
températures élevées)
40
3. La croissance des plantes
3.4. L’auxèse
3.4.6. Influence des facteurs externes sur les rythmes de croissance

Au cours de sa vie , une plante ne connaît pas forcément


toujours des conditions optimales pour sa croissance
notamment à cause des variations saisonnières du climat
(température et luminosité)

 Cycle journalier
• plus rapide le jour que la nuit (rythme circadien) en
raison d’une activité photosynthétique source de C et
d’énergie

41
3. La croissance des plantes
3.4. L’auxèse
3.4.6. Influence des facteurs externes sur les rythmes de croissance

Le savez vous ?
Le rythme circadien subsiste même si on place les plantes
à l’obscurité !!!

 d’où l’hypothèse d’une horloge biologique interne qui


serait à l’origine de la régulation de nombreux processus
parmi lesquels se trouve la croissance

42
3. La croissance des plantes
3.4. L’auxèse
3.4.6. Influence des facteurs externes sur les rythmes de croissance

Cas des arbres  3 pics de croissance

Croissance d’une pousse


43
d’aubépine
3. La croissance des plantes
3.4. L’auxèse
3.4.6. Influence des facteurs externes sur les rythmes de croissance

Cas des arbres  3 pics de croissance

AVRIL : la croissance se fait essentiellement grâce aux réserves


accumulées l’année précédente. Un ralentissement intervient fin mai :
l’arbre accumule des substances lui permettant de préparer une
nouvelle étape de croissance
JUIN : la floraison peut également ralentir la croissance car la formation
des fleurs est un processus qui consomme beaucoup d’énergie pour la
plante. Un 2ème ralentissement du à la sècheresse de l’été
Fin AOUT : puis un 3ème pic grâce à des conditions plus favorables en
(épisode orageux, températures moins élevées)

MAIS ces phases dépendent beaucoup des conditions


climatiques qui sont variables d’une année sur l’autre Croissance d’une pousse
44
d’aubépine
3. La croissance des plantes
3.5. Les mouvements liés à la croissance
3.5.1. Définitions

L’une des principales différences entre les plantes et les animaux est que
les plantes ne peuvent pas se déplacer d’un endroit à l’autre pour
s’éloigner d’un environnement ou d’une situation défavorable.

Cependant, cela ne signifie pas que les plantes ne


bougent pas du tout !

45
3. La croissance des plantes
3.5. Les mouvements liés à la croissance
3.5.1. Définitions

Le tropisme est un mouvement orienté


de la plante en réaction à un stimulus
externe dans l’environnement.
 Si une plante se déplace vers
un stimulus, elle manifeste
un tropisme positif
 si elle s’éloigne d’un stimulus,
elle manifeste un tropisme
négatif
gravitropism

gravitropism

46
3. La croissance des plantes
3.5. Les mouvements liés à la croissance
3.5.1. Définitions

Les nasties: sont des mouvements soudains, rapides et réversibles de certains


organes d’un végétal subordonné à un stimulus extérieur (température, de lumière
et d'humidité) et qui n'ont aucune influence sur la direction dans laquelle le
mouvement se produit ou sur sa provenance
 Une nastie n'est pas orientée en fonction du point de stimulation (par
opposition à un tropisme) mais est déterminée par la structure de l'organe.
La direction à partir de laquelle le stimulus a lieu n'est donc pas
déterminante.
 On distingue deux types de nasties
• les nasties de turgescence : mouvements réversibles dus à des variations
de turgescence dans les vacuoles de cellules (ouverture des stomates)
• les nasties de croissance dues à des variations de croissance 47
3. La croissance des plantes
3.5. Les mouvements liés à la croissance
3.5.1. Définitions

Parmi les diverses nasties spécifiques, on distingue :


 l'épinastie quand la flexion se réalise de bas en haut;
 l'hyponastie quand la flexion abaisse l'organe;
 la séismonastie due à un choc (Sensitive);
 la thermonastie due à une variation de température (pétales de Tulipe ou de
marguerite par exemple);
 la photonastie due à une variation de l'éclairement;
…

48
3. La croissance des plantes
3.5. Les mouvements liés à la croissance
3.5.2. Les tropismes
3.5.2.1 Différentes formes de tropisme

Tropisme + préfixe
 nature du stimulus
• photo- (éclairement),
• gravi- (gravité)
• Thigmo- (touché)
 Orientation par rapport au stimulus
• ortho- (en direction de la source)
• dia- (perpendiculaire)
• plagio- (en oblique)
Différentes réactions de tropisme d’une plantule
49
3. La croissance des plantes
3.5. Les mouvements liés à la croissance
3.5.2. Les tropismes
3.5.2.2 Le phototropisme
Le phototropisme est la croissance d'une
plante dont l'orientation dépend de celle
de la lumière Conséquences de l’application d’une lumière
orientée sur la répartition de l’auxine
(cf cours sur l’auxine)

https://youtu.be/DhITXtENPrU

Répartition de l’auxine émise par l’apex d’un coléoptile


Positive Phototropism en éclairage uniforme ou unilatéral 50
3. La croissance des plantes
3.5. Les mouvements liés à la croissance
3.5.2. Les tropismes
3.5.2.3 Le gravitropisme
Courbure d’un organe sous l’action d’une force mécanique (souvent la pesanteur terrestre)

Negative gravitropism Root gravitropism 51


3. La croissance des plantes
3.5. Les mouvements liés à la croissance
3.5.2. Les tropismes
3.5.2.3 Le gravitropisme

Le gravitropisme de la pointe racinaire

Spontanément la racine se développe vers


le bas si elle ne rencontre pas d’obstacle à
sa progression.
Si on place cette racine horizontalement, on
constate que lorsque la croissance reprend,
se produit une courbure de la racine,
l’extrémité de dirige à nouveau vers le bas.

Réponse de gravitropisme pour une germination de pois

52
3. La croissance des plantes
3.5. Les mouvements liés à la croissance
3.5.2. Les tropismes
3.5.2.3 Le gravitropisme

Le gravitropisme de la pointe racinaire


 afin de vérifier la nature du stimulus, et en
recourant à la force centrifuge, on impose à la
plante une modification de l’angle de la force
qui s’exerce sur la racine
 Initialement c’est la pesanteur : du haut vers
le bas
 Si on centrifuge, on ajoute une force qui est
dirigée horizontalement du centre de rotation
Influence d’une vers l’extérieur. La résultante de la pesanteur
force centrifuge et de la force centrifuge donne une force
sur la réponse de
s’exerçant selon un angle de 45 ° 53
gravitropisme
3. La croissance des plantes
3.5. Les mouvements liés à la croissance
3.5.2. Les tropismes
3.5.2.3 Le gravitropisme

Le gravitropisme de la pointe racinaire

Placé dans ce système centrifuge, on constate


que les pointes racinaires s’orientent dans la
direction de cette résultante.

C’est donc bien la direction de la


force mécanique qui influence la
réponse et non le sol (d’où
Influence d’une l’abandon du terme géotropisme)
force centrifuge
sur la réponse de
54
gravitropisme
Comparaison du
gravitropisme de la
tige et de la racine

Cas d’une racine


 Une réaction de gravitropisme est
Cas d’une tige
également observée au niveau
des tiges
 En plaçant une plante en position
horizontale, on peut constater après
quelques jours une courbure de la
tige, permettant à la partie
supérieure des parties aériennes de
reprendre sa position verticale… en
recherche d’une exposition optimale
à la lumière ! 55
Comparaison du
gravitropisme de la
tige et de la racine

 Cette réaction est expliquée par le


Cas d’une tige Cas d’une racine gradient d’auxine
 Entre tige et racine, même si le
gradient d’auxine qui résulte de
cette expérience est équivalent, les
conséquences sont opposées. En
effet, la sensibilité des organes est
différente
Racine: (C) fortes => croissance ---
Tige: (C) fortes => croissance +++
56
Comment les plantes
ressentent-elles si
précisément la
gravité ?
Présence de cellules spécialisées dans la coiffe
Les staétocytes

Histologie d'une coiffe racinaire


 À gauche : Section longitudinale
axiale dans une pointe racinaire de
lentille (Lens culinaris). Coloration
au bleu de toluidine.
 À droite : Localisation de la
columelle (C) contenant les
statocytes et de la partie latérale de
la coiffe (plc).
57
Les statocytes sont des cellules polarisées. Si l’on considère une
Comment les plantes
racine dont l’axe est orienté selon la direction de la gravité,
ressentent-elles si
 le noyau est situé dans la moitié supérieure de la cellule
 le réticulum endoplasmique se trouve au pôle opposé de la cellule précisément la
 ces cellules sont dépourvues de vacuole centrale gravité ?
 elles contiennent par contre des amyloplastes volumineux, dont la
densité est plus élevée que celle du cytoplasme.

Dans une racine verticale, les amyloplastes


sédimentent du côté opposé au noyau
Ultrastructure d'un statocyte selon deux
orientations racinaires

 À gauche, racine en position verticale : les


amyloplastes ont sédimenté « en bas » de la cellule,
sur le côté opposé au noyau. a : amylopastes,
N : noyau, mi : mitochondries, er : réticulum
endoplasmique, g : direction de la gravité.
 À droite, racine en position horizontale : les
amyloplastes ont sédimenté « en bas » de la cellule,
contre la longue paroi. 58
Comment les plantes
ressentent-elles si
précisément la
gravité ?

Dans les racines, les statocytes se


situent dans la coiffe racinaire, au
sein de la columelle, tandis que
dans les tiges, ils se trouvent au
niveau de cellules présentes dans
l'endoderme de la zone
d'élongation.

59
3. La croissance des plantes
3.5. Les mouvements liés à la croissance
3.5.2. Les tropismes
3.5.2.4 Le thigmotropisme
Courbure d’un organe dont l’orientation est déterminée par le contact
avec un corps solide. La face touchée présente un retard de croissance

vrille
T = 5h

 Associé à un mouvement de
circumnutation de l’apex (exploration de
l’espace)
 Phénomène par lequel une plante subit
Exemple : pois, vigne, bryone…
une rotation au cours de sa croissance,
créant des formes hélicoïdales 60
3. La croissance des plantes
3.6. CONCLUSION

Les végétaux connaissent donc une croissance indéfinie grâce à


l’existence des méristèmes (= tissus embryonnaires)

La croissance primaire de la plante permet la formation de l’architecture


de base de la plante (feuille, tige, racine). Elle comprend 3 étapes :
 Mérèse
 Auxèse
 Différenciation
C’est principalement au cours de l’auxèse que la taille et le volume des
cellules augmentent. Ce phénomène est soumis à une régulation
hormonale (auxine).

61

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