Élévation Baisse: Au Moins Supérieure
Élévation Baisse: Au Moins Supérieure
Élévation Baisse: Au Moins Supérieure
Cardiopathie ischémique :
• La cardiopathie ischémique se présente sous 5 entités différentes :
- Angor stable.
- Ischémie silencieuse.
- Syndrome coronarien aigu (SCA).
- Insuffisance cardiaque.
- Mort subite.
II. Définition de « l'infarctus du myocarde » (guidelines esc 2012) :
• L'infarctus du myocarde aigu est défini par une nécrose myocardique dans un contexte clinique évocateur d'ischémie
myocardique aiguë. En effet, toute élévation de la troponine Ic ou Tc (au delà du 99ème percentile) reflète une nécrose
cellulaire myocardique irréversible. Lorsque cette nécrose est d'origine ischémique, on parle d'infarctus du myocarde.
• Le diagnostic d'infarctus du myocarde aigu sera donc posé s'il existe l'association :
1. D'une élévation ou d'une baisse d'un biomarqueur de nécrose myocardique (troponine Tc ou Ic, ultrasensibles
préférentiellement) avec au moins une valeur au-dessus du 99ème percentile de la limite supérieure de référence
ET
2. D'un signe d'ischémie myocardique :
- Clinique : douleurs angineuses.
- ECG :
Modifications récentes du segment ST et/ou de l'onde T.
Apparition récente d'un BBG.
Apparition récente d'une onde Q
- ETT : apparition récente d'une zone d'hypokinésie ou d'akinésie segmentaire.
- Imagerie (scintigraphie myocardique de repos, IRM ...) : perte récente d'une zone de myocarde viable ou apparition
d'une anomalie récente de la cinétique segmentaire.
- Identification d'un thrombus intra-coronaire en coronarographie ou à l'autopsie.
• On distingue plusieurs types d'infarctus myocardiques :
- Infarctus de type 1 : lié à un SCA par rupture de plaque athéromateuse (ou fissure, ou ulcération, ou érosion, ou
dissection), aboutissant à la constitution d'un thrombus intra-coronarien, à l'origine d'une diminution du flux sanguin
et/ou à des embolisations distales.
Ce type de SCA peut survenir sur un réseau coronarien très pathologique ou sur des lésions coronariennes peu
importantes non obstructives (notamment chez la femme).
- Infarctus de type 2 : la nécrose myocardique est secondaire à une ischémie myocardique non liée à une rupture de
plaque, mais liée à une inadéquation entre les apports et les besoins : spasme coronarien, dysfonction endothéliale,
tachyarythmies, brady-arythmies, anémie, insuffisance respiratoire, hypotension, choc, HTA.
- Infarctus de type 3 : décès d'origine cardiaque précédé de symptômes suggérant une ischémie myocardique avec
modifications ischémiques nouvelles à l'ECG (ou nouveau BBG), mais décès survenant avant le prélèvement sanguin
ou avant l'augmentation des biomarqueurs dans le sang.
- Infarctus de type 4 : élévation des marqueurs de nécrose myocardique après une angioplastie percutanée, associée
à des symptômes évocateurs d'une ischémie myocardique ou de nouvelles modifications ischémiques à l'ECG ou une
coronarographie compliquée (perte d'une branche coronaire par exemple) ou en imagerie, la documentation d'une
perte récente d'une zone de myocarde viable ou l'apparition d'une anomalie récente de la cinétique segmentaire.
- Infarctus de type 5 : élévation des marqueurs de nécrose myocardique après pontages coronariens, associée à la
présence de nouvelles ondes Q pathologiques ou un nouveau BBG, ou d'une nouvelle occlusion d'une coronaire native
ou d'un greffon documentée angiographiquement ou en imagerie, la documentation d'une perte récente d'une zone
de myocarde viable ou l'apparition d'une anomalie récente de la cinétique segmentaire.
• Enfin, le diagnostic d'infarctus du myocarde ancien sera posé s'il existe :
- Un cycle de troponine normal.
- Des signes en faveur d'une nécrose myocardique ancienne :
Onde Q sur l'ECG.
Mise en évidence en imagerie (ETT, IRM, scintigraphie myocardique) d'une zone nécrotique : par exemple en ETT,
un IDM ancien peut se traduire par l'existence d'une zone akinétique fibreuse amincie.
III. SCA :
• Les SCA regroupent l'angor instable et l'infarctus du myocarde car ils ont la même origine physiopathologique : la rupture
(ou l'érosion) de plaque d'athérome.
• Les SCA sont liés à la survenue brutale d'une ischémie myocardique aiguë, qui va évoluer vers la nécrose myocardique (=
infarctus) en l'absence de prise en charge.
• On entend par SCA toute douleur thoracique d'allure angineuse survenant de novo, de manière prolongée ou
d'aggravation récente chez un patient avec ou sans antécédent coronarien. Dans le cadre des SCA, ces douleurs
thoraciques d'origine ischémique sont le plus souvent associées à des anomalies ECG, a fortiori si l'ECG a été réalisé en
per-critique.
• De manière schématique, tout SCA est lié à une réduction brutale du flux sanguin coronarien et survient le plus souvent
sur des lésions d'athérosclérose.
• Cette lésion coronaire critique est le plus souvent secondaire à une rupture (fissuration) d'une plaque athéromateuse, le
plus souvent jeune. Cette rupture entraîne la mise en contact du centre lipidique de la plaque avec la circulation sanguine,
ce qui va déclencher une activation de la coagulation et la constitution d'un thrombus. Un certain degré de
vasoconstriction réflexe concomitante peut être associé.
• Tant que le thrombus n'est pas complètement occlusif, on se trouve en présence cliniquement d'un SCA sans sus-décalage
persistant du ST (SCA ST-) associant douleur thoracique d'allure angineuse associée à des anomalies de la repolarisation
sur l'ECG (tout sauf un sus-décalage persistant du ST). Le traitement consiste alors à « fluidifier au maximum le sang » et à
réaliser à court terme (dans les 48 heures) une coronarographie pour traiter la lésion coupable.
• L'évolution naturelle des SCA sans sus-décalage persistant du ST (SCA ST-) est :
- D'aller vers l'occlusion totale de l'artère coronaire. On se trouve alors devant un SCA ST+.
- Que le thrombus embolise en distalité (SCA ST- avec élévation de troponine) +++
• Le SCA avec sus-décalage persistant du ST (SCA ST+) se caractérise le plus souvent par une douleur thoracique
permanente typique d'infarctus du myocarde, associée à un sus-décalage persistant du ST (ou associée à un BBG
d'apparition récente). Ce sus-décalage du ST reflète l'occlusion totale de l'artère par un thrombus ; on comprend très
bien que le seul traitement effectif soit alors un traitement visant à revasculariser en urgence l'artère coronaire en la «
débouchant » : thrombolyse ou coronarographie + angioplastie primaire.
• [Ainsi, on doit parler d'IDM pour toute nécrose myocardique liée à un SCA quel que soit l'aspect du segment ST sur l'ECG
et qu'il y ait ou non une onde Q sur l'ECG]
• L'élévation de ces marqueurs de nécrose myocardique est proportionnelle à la taille de l'IDM.
• Les SCA sans sus-décalage persistant du ST (SCA ST-) n'entraînent en général pas d'apparition d'une onde Q car la nécrose
n'est pas transmurale Q : on parlera donc d'infarctus (ou de nécrose) sans onde QQ (ou « d'infarctus sous-endocardique Q
» ou « d'infarctus rudimentaire » ou de « SCA ST- tropo + ») si la troponine Tc ou Ic augmente Q (critère obligatoire) avec
lésion sous-endocardique Q isolé sur l’ECG (ST-)
• Les SCA avec sus-décalage persistant du ST (SCA ST+) sont en général transmuraux : on parlera alors d'IDM avec onde Q
(qui traduit sur l'ECG une nécrose transmurale).
• Étant donnée la cinétique d'apparition de la troponine, il est évident qu'il ne faut pas attendre une élévation des
marqueurs de la troponine pour commencer la prise en charge des SCA.
• Pour éviter toute confusion, il est plus aisé de parler de SCA ST+ ou SCA ST-. L'essentiel est de comprendre que les SCA
avec et sans sus-décalage persistant du ST ont 2 prises en charge différentes.
La prise en charge clinique d'un SCA est basée sur les éléments suivants :
• Prise en charge spécialisée aux Urgences ou en unités de Soins intensifs.
• Réaliser un ECG dans les 10 minutes après le 1er contact médical.
• Surveillance scopique.
• Prise en charge diagnostique :
- Caractéristiques de la douleur thoracique (durée, persistance, trinitro-sensibilité).
- Tolérance hémodynamique : PA, FC, auscultation cardio-pulmonaire, stade Killip.
- Évaluation de la probabilité de malade coronarienne : type de DT, âge, sexe, FdR CV, maladie coronarienne connue,
atteinte athéromateuse extracardiaque ...
- ECG de repos.
• Une fois ces éléments analysés, le patient pourra être considéré comme :
- Présentant un SCA avec sus-décalage persistant du ST (SCA ST+).
- Présentant un SCA sans sus-décalage persistant du ST (SCA ST-) avec ischémie sévère ou instabilité hémodynamique.
- Présentant un SCA sans sus-décalage persistant du ST (SCA ST-) sans ischémie sévère ou instabilité hémodynamique.
- Ne présentant pas un SCA ST-
NB : définition de l’angor instable Selon ECN : douleur cédant < 20 minutes après trinitrine Q sans élévation des troponines
IV. Marqueurs de nécrose myocardique : l'essentiel à retenir :
A. Troponine :
• Complexe troponinique :
- 3 protéines structurales distinctes : troponine I, C et T
- Localisées sur le filament mince de l'appareil contractile régulant l'interaction entre actine et myosine (interaction
dépendante du calcium) présent dans le muscle squelettique et cardiaque.
• 3 protéines codées par 3 gènes différents :
- Les iso-formes cardiaques de la troponine Tc (qui se lie à la tropomyosine) et de la troponine Ic (qui se lie au calcium)
sont exclusivement exprimées dans les myocytes cardiaques ++++ (« c » comme cardio-spécifiques Q).
- Si ↗ CPK sans augmentation de la troponine → atteinte périphérique non cardiaque +++ : rhabdomyolyse,
traumatisme musculaire ...
- Les troponines T et C sont des marqueurs spécifiques non enzymatiques QX de la nécrose myocardique
• Dosage de troponine Ic ou Tc « normale » (= non ultrasensible) :
- L'élévation de troponine n'est détectable que 6 heures après le début de la nécrose. Le pic est obtenu vers la 24ème
heure Q et reste élevé pendant une dizaine de jours (permettant donc le diagnostic d'infarctus semi-récent), ou plus
si insuffisance rénale.
- De moins en moins utilisé, car remplacé par le dosage de troponine ultrasensible.
• Dosage de troponine Ic ou Tc, ultrasensible :
- Désormais recommandé +++ et utilisé de manière courante dans quasiment tous les hôpitaux.
- Dosage de quantité infime de troponine ; résultat disponible en moins d'1 heure.
- La troponine ultrasensible s'élève pour des infarctus de très petite taille.
- Hausse proportionnelle à l'étendue de la nécrose.
- La troponine ultrasensible a une plus grande valeur prédictive négative que la troponine standard → elle réduit la «
zone d'incertitude diagnostique ».
- Ces dosages détectent une élévation précoce de troponine (entre H0 et H3) versus H6 pour les kits de troponine «
normale » (= non ultrasensible).
- Certains kits de troponine ultrasensible permettent la détection de nécrose myocardique dès la 1ère heure.
- Le 2ème dosage de troponine ultrasensible doit être réalisé soit 1 heure soit 3 heures Q après le 1er dosage, selon
l'algorithme choisi.
- Gain de temps précieux pour le diagnostic :
Une cinétique évolutive est en faveur d'un SCA.
Un doublement entre H0 et H3 permet d'affirmer l'infarctus.
B. CPK-MB (fraction myocardique de la créatine-kinase) :
• Ne sont plus dosée en pratique quotidienne pour la PEC initiale des SCA (privilégier le dosage de troponine ultrasensible).
• Supérieure à la normale : dès la 6ème heure ; revient à la normale : au 2ème 3ème jour.
• Le pic se situe environ à la 24ème heure Q, [sauf s'il existe une reperfusion, le pic étant alors plus précoce (< 12 heures Q)]
• Il ne faut pas doser les CPK totales, moins sensibles ++++++
• Ils sont utiles pour diagnostiquer une récidive précoce d’IDM Q+++ ; cinétique plus courte que la troponine et se négative
donc rapidement
C. Autres marqueurs de nécrose myocardique :
Ils peuvent augmenter en cas de nécrose myocardique, mais ils ne doivent pas être utilisés pour le diagnostic d'atteinte
myocardique (peu sensible et peu spécifique).
• Myoglobine : s'élève précocement Q+, dès la 1ère heure. Mais son utilisation est limitée par sa faible spécificité. Quasiment
plus utilisée depuis l'apparition de la troponine ultrasensible.
• Aspartate-amino-transférases (ASAT = SGOT) : supérieures à la normale dès la 12ème heure ; elles reviennent à la normale
au 3ème 4ème jour. Les ALAT (= SGPT) restent normales (à la différence des affections hépatiques).
• LDH : supérieures à la normale dès la 24 h, maximale à la 40ème h Q et reviennent à la normale au bout du 8ème 14ème jour.
ATTENTION, toute élévation de troponine ne veut pas dire SCA !!!!!!!! :
• En effet, la troponine Ic ou Tc est un reflet de nécrose myocardique → ↗ troponine = souffrance myocardique Q mais pas
forcément coronaire. Cette élévation de la troponine peut être liée :
- A une atteinte directe du myocarde (myocardites, traumatisme, etc.).
- D'origine ischémique, liée à un SCA par rupture de plaque d'athérome avec constitution d'un thrombus intra-coronaire
- D'origine ischémique non liée à une rupture de plaque :
Vasospasme ; dysfonction endothéliale.
Inadéquation entre les besoins et les apports :
→ Anémie profonde par exemple.
→ Hypotension (dans le cadre d'un choc septique par ex) chez un patient âgé présentant une coronaropathie stable.
• Hormis les SCA, les autres causes d'élévations de la troponine sont :
- Myocardites ++ Q
- Embolie pulmonaire ++ Q
- Choc (septique, cardiogénique, anaphylactique, hémorragique) : comme il existe un foie de choc, on peut retrouver un
« cœur de choc » avec nécrose myocardique liée au bas débit.
- Insuffisance cardiaque aiguë ou chronique.
- Insuffisance rénale chronique ou aiguë Q.
- Crise aiguë hypertensive.
- Bradycardie ou tachycardie Q (FA +++)
- Anémie +++
- Spasme coronarien.
- Autres :
Syndrome de tako-tsubo (cardiomyopathie de stress).
Valvulopathie aortique ; CMH.
Dissection aortique.
Maladies infiltratives : amylose, hémochromatose, sarcoïdose ...
Toxiques : anthracyclines, 5-FU, herceptine, venins de serpent ...
Traumatisme avec contusion myocardique.
Pontages coronariens, angioplastie coronarienne, ablation, biopsie myocardique.
AVC, hémorragie méningée Q.
Hypothyroïdie, hyperthyroïdie.
Rhabdomyolyse Q, brûlures > 30% de la surface corporelle.
Effort d'endurance extrême.
• Le traitement est alors celui de la cause et non celui d'un SCA sans sus-décalage du ST ++++
Syndrome coronarien aigu sans sus-décalage persistant du ST (SCA ST-)
I. Physiopathologie :
• L'athérome n'est pas une maladie avec une évolution linéaire et progressive ; son évolution peut être marquée par des
épisodes aigus liés à la rupture ou l'érosion de plaque.
• Schématiquement, ces plaques susceptibles de se rompre sont en général jeunes avec un noyau lipidique important et
une capsule collagène mince.
• La rupture de plaque peut être soit active (provoquée par la sécrétion d'enzymes protéolytiques par les nombreux
macrophages de la plaque qui vont ainsi affaiblir la chape fibreuse), soit passive (liée aux forces physiques qui s'exercent
sur l'endroit le plus fragile de la plaque = l'endroit où la chape fibreuse est la plus mince).
• L'érosion de plaque correspond à une atteinte plus superficielle de la plaque d'athérome. Elle n'en est pas moins une
cause majeure de SCA. Elle est plus fréquente chez les femmes, les diabétiques, les hypertendus. Le processus
inflammatoire est en général plus important au niveau des plaques susceptibles de se rompre.
• Cette rupture de plaque entraîne la mise en contact du centre lipidique de la plaque (hautement thrombogène et riche en
facteur tissulaire) avec la circulation sanguine, ce qui va déclencher une activation de l'agrégation plaquettaire et de la
coagulation conduisant à la constitution d'un thrombus au niveau de site ou de rupture de la plaque. Dans l'érosion de
plaque, le thrombus adhère à la surface de la plaque et non au centre lipidique, mais la conséquence est la même : la
constitution d'un SCA.
• Ce thrombus ainsi constitué peut rester au niveau du site de rupture ou se fragmenter et emboliser dans les artérioles
et capillaires d'aval Q (ST-). Ils vont ainsi constituer des foyers de nécrose myocardique (expliquant l'augmentation de la
troponine Ic ou Tc ou des CPK-MB) sans pour autant occlure les gros troncs coronaires épicardiques.
• On rappelle que dans les SCA ST-, le thrombus n'est jamais complètement occlusif au niveau des troncs coronaires
épicardiques. Si le thrombus devient totalement occlusif, il apparaît alors un sus-décalage du ST sur l'ECG et on se
retrouve devant un SCA ST+
• Le thrombus, très riche en plaquettes, va libérer des substances vasoconstrictrices comme le thromboxane A2 et la
sérotonine qui vont induire une vasoconstriction coronaire accentuant l'ischémie myocardique.
• L'évolution naturelle des SCA sans sus-décalage persistant du ST (SCA ST-) est d'aller vers l'occlusion totale de l'artère
coronaire. On se trouvera alors devant un SCA avec sus-décalage persistant du ST (SCA ST+)
II. Diagnostic de SCA ST- :
• La suspicion diagnostique initiale de SCA ST- est basée sur :
- Les caractéristiques de la douleur thoracique (durée, persistance, trinitro-sensibilité) ; tolérance hémodynamique : PA,
FC, auscultation cardio-pulmonaire, stade Killip.
- L'évaluation de la probabilité de malade coronarienne : type de DT, âge, sexe, FdR CV, maladie coronarienne connue,
atteinte athéromateuse extra-cardiaque ...
- L'ECG de repos.
A. Douleur thoracique :
Douleur thoracique (DT) devant faire évoquer un SCA :
- DT angineuse prolongée Q (> 20 minutes).
- DT au repos.
- Angor sévère de novo Q (classe II ou III CCS).
- Angor accéléré Q (aggravation récente d'un angor précédemment stable avec caractéristiques de l'angor au moins
classe III CCS).
- Récidive angineuse post-infarctus Q (= ST-).
• Les formes atypiques sont fréquentes, notamment chez les patients jeunes (< 40 ans), assez âgés Q (> 75 ans),
diabétiques et chez les femmes.
• Comme pour l'angor chronique stable, les SCA peuvent se manifester par des douleurs d'allure épigastrique, une
indigestion, une dyspnée croissante ou des douleurs à type de « coup de poignards » ...
B. Examen clinique : normal dans la majorité des cas :
• Recherche des antécédents personnels du patient (âge, ATCD de coronaropathie).
• Recherche des facteurs de risque cardiovasculaire.
• Histoire clinique (caractéristiques de la DT +++).
• Recherche des signes de mauvaise tolérance : hypotension, tachycardie, choc cardiogénique, OAP (stade Killip), etc.
• Recherche une atteinte athéromateuse extracardiaque.
• Recherche une valvulopathie associée (RA +++).
• Élimine un diagnostic différentiel (pneumothorax, EP, pleurésie, péricardite, etc.).
• Il faut toujours préciser les circonstances d'apparition du SCA et rechercher un facteur susceptible de déstabiliser la
maladie coronaire : fièvre, anémie, tachycardie, hypoxémie, bradycardie, valvulopathie, arrêt du traitement anti-angineux
C. ECG (au repos) :
• ECG 12 dérivations + dérivations ECG supplémentaires (V3R, V4R, V7-V8-V9), à réaliser dans les 10 minutes après le 1er
contact médical.
• Valeur ++++ surtout si réalisé pendant la DT, avec et sans test à la trinitrine.
• L'ECG per-critique retrouve par définition des anomalies ECG qui ne sont pas un sus-décalage persistant du ST :
- Sous-décalage ST > 1 mm dans 2 ou plusieurs dérivations ; sous-décalage horizontal ou descendant Q
- Ondes T négatives, ondes T positives et pointues (elle n’a de valeur que si > 1 mm)
• Dans le SCA ST-, les anomalies ECG (sous-décalage du ST notamment) sont localisatrices du territoire de l'ischémie ++
• L'ECG postcritique (après la DT) peut être normal ou anormal.
• Un ECG entièrement normal enregistré pendant un épisode de DT élimine a priori l'étiologie coronarienne de la DT et
doit faire évoquer d'autres causes de DT.
• Intérêt de posséder des tracés d'ECG antérieurs +++ pour pouvoir comparer les tracés.
• Permet d'éliminer un diagnostic différentiel : péricardite, EP, etc.
• Intérêt +++ de réaliser une surveillance continue du segment ST sur le scope, surtout si l'ECG de repos à l'entrée du
patient en USIC est normal.
• ECG à répéter en cas de récidive des symptômes et tous les jours.
D. Biomarqueurs myocardiques :
• Un dosage de troponine Tc ou Ic ultrasensible est obligatoire +++ :
- Désormais recommandé +++ et utilisé de manière courante dans la plupart des hôpitaux.
- La troponine ultrasensible a une plus grande valeur prédictive négative que la troponine standard → elle réduit la «
zone d'incertitude diagnostique ».
- Élévation précoce de la troponine ultrasensible (entre H0 et H3) versus H6 pour les kits habituels de troponine «
normale » (= non ultrasensible).
- Certains kits de troponine ultrasensible permettent la détection de nécrose myocardique dès la 1ère heure.
- Le 2ème dosage de troponine ultrasensible doit être réalisé soit 1 heure soit 3 heures après le 1er dosage selon
l'algorithme choisi.
- A noter que certains kits seulement sont validés pour une stratégie avec 2 dosages à 1 heure d'intervalle.
• Principes d'utilisation de 2 dosages de troponine ultrasensible à 3 heures d'intervalle (algorithme recommandé) :
• On peut également utiliser 2 dosages de troponine ultrasensible à 1 heure d'intervalle pour confirmer ou éliminer un SCA
ST- (douleur thoracique + ECG : il faut 2 troponines négatives pour éliminer un SCA +++)
- Cet algorithme n'est validé qu'avec certains kits.
- L'algorithme décisionnel est plus compliqué et moins intuitif que celui avec 2 dosages de troponine ultrasensible.
• Les SCA sans sus-décalage persistant du ST accompagnés d'une élévation des marqueurs de nécrose myocardique réalisent
des infarctus sans onde Q (autrefois dénommés infarctus rudimentaires, sous-endocardiques, incomplets, non
transmuraux) qui correspondent anatomiquement le plus souvent à une nécrose non transmurale sous-endocardique.
E. Autres examens à réaliser :
• Une RXT sera réalisée systématiquement : diagnostic différentiel devant une DT, cardiopathie préexistante
(cardiomégalie …)
• L'échographie cardiaque trans-thoracique est recommandée chez tous les patients pour évaluer leur fonction VG
segmentaire et globale et pour porter ou éliminer les diagnostics différentiels (péricardite, EP, dissection aortique).
• Bilan biologique complémentaire : NFS (éliminer une anémie), hémostase, ionogramme sanguin, urée ; créatinine, bilan
hépatique, lipase, INR si AVK au long cours.
• Dépistage diabète par glycémie à jeun, bilan lipidique à J1
• En cas de DT persistante et d'ECG non modifié, il faut éliminer un diagnostic différentiel ++++ : péricardite, dissection
aortique, embolie pulmonaire, myocardite → ETT, angio-TDM, IRM, etc.
III. Prise en charge d'un SCA ST- :
A. Stratification du risque :
• Une fois le diagnostic posé, la 1ère étape de la prise en charge d'un SCA ST- est l'évaluation du risque ischémique et
hémorragique.
• Le risque ischémique est le risque d'évolution à court terme de ce SCA vers l'infarctus du myocarde et/ou le décès.
• Le risque ischémique s'évalue avec le calcul du score GRACE, plus performant que le sens clinique. Les variables prises en
compte par le score GRACE sont : âge Q, PAs, FC, créatininémie Q, stade Killip, arrêt cardiaque à l'admission, existence
d'un sous-décalage du ST Q, élévation de troponine Q.
• Le risque hémorragique est le risque de présenter une hémorragie grave sous traitement antithrombotique. Il est évalué
par le score CRUSADE, moins utilisé que le score GRACE, qui prend en compte les items suivants : sexe féminin, diabète,
ATCD AOMI ou AVC, PAs, FC, signes d'IC, hématocrite, DFG créatinine.
• L'estimation du risque est nécessaire pour :
- Évaluer les délais de prise en charge.
- Le choix de la stratégie de reperfusion (invasive ou non).
- Les traitements pharmacologiques à mettre en œuvre.
La stratification des risques à court terme ischémie/hémorragie sera évaluée en fonction :
• Des antécédents personnels du patient (âge, ATCD de coronaropathie, FdR CV).
• De l'histoire clinique : caractéristiques de la DT +++
• De l'examen clinique : PA, FC, Killip, auscultation cardio-pulmonaire.
• De l'ECG (répété ++ ou monitoring continu du segment ST).
• Des mesures de troponine.
• D'autres paramètres biologiques : créatininémie, hémoglobine.
• Les 3 facteurs de risque majeurs d’évolution défavorable d’un SCA ST- :
- Angor spontané prolongé (> 20 minutes) récent (< 24 heures) Q
- Elévation de la troponine Q
- Sous-décalage fluctuant du segment ST Q
B. Prise en charge initiale (avant revascularisation) :
1-Quand et où hospitaliser ?
Présentation clinique Hospitaliser ? Où ? Surveillance scopique permanente du rythme
Angor instable (= SCA ST- sans Sortie ou hospitalisation en salle
Non
élévation de troponine Q+) non télémétrée
SCA ST- avec élévation de troponine,
USIC ou Unité de Soins Continus ≤ 24 heures
à faible risque d'arythmie cardiaque
SCA ST- avec élévation de troponine,
USIC ou Unité de Soins Continus > 24 heures
à risque élevé d'arythmie cardiaque*
* Risque élevé d'arythmie cardiaque si au moins 1 des critères suivants est présent :
. Instabilité hémodynamique
. Arythmie majeure
. FEVG < 40%
. Échec de la reperfusion
. Autres sténoses coronaires critiques ou complications liées à la revascularisation percutanée
2-Mise en condition :
• Prescriptions pour un SCA ST- avec élévation de troponine :
- Hospitalisation d'urgence en USIC ou par transport médicalisé (SAMU).
- Repos au lit.
- Oxygénothérapie si saturation < 90% ou détresse respiratoire.
- Scope, monitorage PA et FC, monitoring continu du segment ST sur Holter.
- VVP : sérum glucosé à 5% ou sérum physiologique : 500 mL par 24 heures.
3-Traitement médicamenteux à mettre en route systématiquement :
→ Dérivés nitres :
• Indiqués pour soulager l'angor → intérêt surtout en cas de DT persistante.
• Par voie sublinguale (bouffées de Natispray®) ou par voie IV type Risordan® : 1 mg/heure en IVSE, dose pouvant être
augmentée si nécessaire et si la tension le permet (la PAs doit être > 100 mmHg).
• La voie IV est recommandée chez les patients avec angor récidivant et/ou signes d'insuffisance cardiaque.
→ Morphine Q : 3-5 mg intraveineux ou sous-cutané, si douleur importante non calmée par les nitrés.
→ Bétabloquants Q :
• Indiqués de manière systématique dans le SCA ST-, sauf CI.
• Si FEVG normale : aténolol Tenormine® 50 mg : 1 cp per os → but : FC aux alentours de 50-60/minute.
• Si FEVG altérée : bisoprolol Cardensiel ®, débuter à 1,25, 2,5 mg par jour per os.
• Contre-indiqués si choc cardiogénique et/ou OAP massif et/ou CI classiques des bêtabloquants (asthme, BAV de haut
degré, bradycardie, etc.).
→ Aspirine : Aspégic® : 150 à 300 mg per os puis 75 à 100 mg par jour per os (aspirine IV possible Q)
→ Inhibiteurs des récepteurs P2Y12 :
• Soit ticagrelor Q Brilique® : dose de charge de 180 mg (2 cp à 90 mg) dès que le diagnostic est confirmé (ne pas attendre la
coronarographie), puis 1 cp à 90 mg 2 fois par jour.
• Soit clopidogrel Plavix® 75 mg : dose de charge de 8 cp le 1er jour (= 600 mg), puis 1 cp par jour. Utiliser le clopidogrel
uniquement si existence de contre-indications au ticagrelor et au prasugrel (patient sous AVK ou AOD par exemple ou
patient à très haut risque hémorragique).
• Le prasugrel Efient® (dose de charge de 6 cp le 1er jour [= 60 mg], puis 1 cp [= 10 mg] par jour) ne doit pas être utilisé dans
le SCA ST- tant que la coronarographie n'a pas été réalisée ++
Prasugrel contre-indiqué si ATCD d'AVC ou d'AIT, cirrhose Child C, poids < 60 kg, âge ≥ 75 ans.
• Pour les patients déjà sous clopidogrel au long cours : switcher pour ticagrelor Brilique® avec dose de charge.
→ Traitement anticoagulant Q+++ :
• Fondaparinux Arixtra ® +++++ en 1ère intention : 2,5 mg Q++ en 1 seule injection S/C par jour, contre-indiqué si DFG < 20
mL/minute/1.73 m2 (dose préventif ou curative)
NB : fondaparinux est indiqué seulement dans le SCA ST- [n’est pas indiqué dans SCA ST+ QX]
• Autres possibilités :
- HBPM : LOVENOX® par voie sous-cutanée à doses curatives (1 mg/kg sous-cutané toutes les 12 heures).
- HNF bolus de 60 UI/kg, puis relais IVSE (TCA cible entre 2 et 3) si patient insuffisant rénal +++
- Bivalirudine Angiox® (anti-IIa) : 0,75 mg/kg en bolus, puis 1,75 mg/kg IVSE jusqu'à 4 heures après la coronarographie.
4-Autres traitements :
• Anticalciques type amlodipine Amlor® : en cas d'angor persistant chez un patient recevant déjà des nitrates et des
bêtabloquants.
• Anticalciques bradycardisants type vérapamil Isoptine® ou diltiazem Tildiem® :
- Indiqués en cas de CI formelle aux bêtabloquants (asthme sévère).
- CI si bradycardie et/ou dysfonction VG.
- Recommandés chez les patients avec angor spastique.
• Inhibiteur de la pompe à protons : (de préférence autre que l'oméprazole) :
- Recommandé de manière systématique chez les patients sous double anti-agrégation plaquettaire.
- Par exemple : pantoprazole Inipomp® 20 mg 1 cp/jour.
• Les transfusions sanguines ne sont recommandées qu'en cas d'état hémodynamique compromis ou d'hématocrite < 25%
ou d'hémoglobine < 7 g/dL
5-Surveillance :
• ECG biquotidien et à chaque modification de la douleur.
• PA, FC, monitoring continu du segment ST, diurèse.
• Bilan biologique d'entrée, puis cycle de troponine Tc ou Ic et de CPK.
Mécanismes d'action des différents médicaments utilisés à la phase initiale du traitement du SCA ST -
E. Resténose intra-stent :
• Plus fréquente avec les stents nus qu'avec les stents actifs.
• Liée à la prolifération intimale intra-stent, maximale à 6 mois post-implantation.
• Se manifeste en général par des symptômes d'angor chronique stable nécessitant une prise en charge classique.
• Dépistée par un test d'ischémie à réaliser à 6 mois de la mise en place du stent.
F. Péricardites tardives :
• Elles surviennent en général à la 3ème semaine, réalisant le syndrome de DRESSLER.
• Elles sont d'origine immunologique, secondaires à la libération antigénique du tissu nécrosé myocardique.
• Le tableau de péricardite (avec souvent une douleur thoracique) peut s'accompagner :
- D'arthralgies.
- D'épanchement pleural.
- D'un syndrome inflammatoire important.
• L'évolution est en règle favorable sous anti-inflammatoires.
G. Syndrome épaule-main :
• Survient dans les mois qui suivent la nécrose.
• C'est une neuro-algodystrophie qui associe une périarthrite scapulo-humérale à des troubles trophiques et des
phénomènes vasomoteurs de la main.
• Traitement : Repos, antalgiques, kiné.
Prise en charge post-infarctus
• On rappelle une dernière fois que l'on considère désormais comme « IDM » tout syndrome coronaire aigu (SCA)
s'accompagnant d'une augmentation de la troponine ultrasensible (lire introduction SCA).
• La prise en charge décrite dans ce chapitre est celle qui fait suite aux SCA (SCA ST+ ou ST-), revascularisés ou non.
I. Évaluation post-IDM :
1-Clinique :
• Bilan des facteurs de risque cardiovasculaire.
• Persistance de douleur d'angor à l'effort ou au repos.
• Examen clinique : présence de signes d'insuffisance cardiaque, stade NYHA, etc.
2-Bilan paraclinique :
• ECG : recherche une anomalie de la repolarisation (persistance d'un sus-décalage du ST), un sous-décalage du ST, la
présence d'ondes Q localisatrices, l'existence d'ESV ou de TV, de troubles conductifs.
• RXT : recherche une cardiomégalie, un syndrome interstitiel (IVG).
• ETT :
- Estime la localisation et l'étendue de l'IDM (zones akinétiques).
- Estime la FEVG résiduelle +++
- Recherche des complications (thrombus de l'apex pour les IDM apicaux, IM, etc.).
- Évalue les pressions de remplissage (guide la thérapeutique).
• IRM cardiaque :
- En cas d'ETT, non contributive.
- Estime la localisation et l'étendue de l'IDM (zones akinétiques). Permet de détecter des infarctus sous-endocardiques
passés inaperçus en ETT.
- Permet de déterminer la viabilité résiduelle dans le territoire de l'IDM.
- Estime la FEVG résiduelle +++
• Holter ECG :
- Recherche des troubles du rythme auriculaire (FA, tachycardie atriale) imposant une anticoagulation.
- Recherche une hyperexcitabilité ventriculaire.
3-Coronarographie :
• Comme nous l'avons vu au chapitre précédent, la grande majorité des patients présentant un SCA ST+ ou ST- bénéficie
d'une coronarographie avec mise en place d'un stent au cours de son séjour en USIC.
• Les lésions coronariennes retrouvées lors de cette coronarographie amènent à se poser 2 questions :
- Quelle lésion dilater en cas de lésions pluri-tronculaires ?
- Que faire des autres lésions coronaires ?
Quelle lésion dilater en cas de lésions pluri-tronculaires ?
• En cas de lésions coronariennes pluri-tronculaires, seule la lésion coronaire responsable du SCA est traitée, le plus
souvent à la phase aiguë +++. Les autres lésions coronariennes pourront être revascularisées par la suite (pendant la
même hospitalisation parfois).
• En cas de choc cardiogénique associé au SCA, une revascularisation plus complète peut être proposée (si lésions bi- ou
tri-tronculaires associées à la lésion coupable).
Que faire des autres lésions coronariennes ?
• Les lésions coronariennes associées, mais non responsables du SCA ST+, peuvent être pises en charge précocement.
• On doit tout d'abord rechercher une ischémie myocardique :
- Soit par FFR réalisée au cours de la coronarographie initiale.
- Soit par des examens non invasifs avec valeur localisatrice comme une scintigraphie myocardique à l'effort, une
échographie-dobutamine, une échographie d'effort ou une IRM de stress.
• En cas d'ischémie prouvée ou de valeur de FFR < 0.8, une reperfusion myocardique par angioplastie + stent sera
programmée, parfois au cours de la même hospitalisation.
Cas de l'IDM constitué vu tardivement (= infarctus ambulatoire) :
• Parfois, le patient ne consulte pas pendant la douleur thoracique mais à distance, après avoir fait un authentique infarctus
à son domicile. Le motif de consultation est alors :
- Une dyspnée → insuffisance cardiaque liée à la dysfonction VG induite par l'infarctus.
- Un AIT ou AVC lié à l'existence d'un thrombus intra-VG post-IDM.
• Dans ces cas d'IDM ambulatoire constitué vu tardivement (> H12 avec disparition de la douleur thoracique), on peut se
demander s'il y a intérêt à revasculariser (par angioplastie + stent) un territoire nécrosé.
• Il est alors nécessaire de rechercher une viabilité avant de revasculariser le territoire d'une artère occluse. Plusieurs
examens sont nécessaires :
- Échographie cardiaque : si hypokinésie → myocarde viable. Si akinésie, faire un test de viabilité
- Examens à la recherche d'une viabilité myocardique :
→ Scintigraphie myocardique au thallium au repos.
→ Échographie-dobutamine à faibles doses.
→ IRM myocardique.
→ PET-scanner.
• L'existence d'une viabilité myocardique prouvée dans un territoire nécrosé plaide en faveur d'une reperfusion
myocardique des territoires myocardiques hibernants car le myocarde hibernant est le siège d'une hypoperfusion
chronique et il est susceptible de récupération contractile après reperfusion myocardique coronaire.
II. Risque rythmologique :
• Les troubles du rythme ventriculaire survenus lors de la phase aiguë du SCA ST+ ne doivent pas entraîner une cascade
d'examens complémentaires inutiles (Holter-ECG, etc.). Ils sont liés à l'ischémie aiguë et à la nécrose.
• A contrario, la survenue de troubles du rythme ventriculaire (tachycardie ventriculaire [TV] soutenue ou une FV) ou la
persistance d'une dysfonction VG sévère à distance (6 semaines de l'IDM) doivent faire discuter désormais l'implantation
d'un défibrillateur automatique en prévention primaire de la mort subite.
Principales indications pour la pose d'un DAI :
Indications de DAI en prévention secondaire :
- Quelle que soit la FEVG, patient ayant présenté un arrêt cardiaque ressuscité sur fibrillation ventriculaire OU une
tachycardie ventriculaire avec instabilité hémodynamique, à condition que l'espérance de vie soit > 1 an et qu'il n'y
ait pas de cause à cette arythmie (infarctus, hyperkaliémie, etc.).
- La survenue d'une TV ou d'une FV à la phase aiguë d'un SCA ne constitue pas en soi une indication au défibrillateur
implantable.
Indications de DAI en prévention primaire (= avant tout épisode de TV ou de FV) :
- Patient avec IC à FEVG réduite (FEVG ≤ 35%), restant symptomatique en classes NYHA II à III, malgré 3 mois de
traitement médical optimal, à condition que l'espérance de vie soit supérieure à 1 an.
- N.B. : après un infarctus, attendre 40 jours pour réévaluer la FEVG !!! +++++++++
• Nouveauté : si le patient présente une FEVG < 30% à la sortie d'USIC au décours d'un infarctus du myocarde aigu, on peut
lui proposer le port d'une Life-Vest, qui est un défibrillateur portable externe, jusqu'à la réévaluation de la FEVG et
discussion de l'indication d'un défibrillateur automatique implantable au terme du 1er mois.
III. Le traitement du post-infarctus :
1-Ordonnance type du post-IDM :
• Correction des FdR CV.
• Bêtabloquants.
• Aspirine.
• Statines.
• IEC Q
• Clopidogrel (PLAVIX®) ou ticagrelor BRILIQUE® ou prasugrel (EFIENT®), si stent ou si lésions coronariennes non
revascularisées.
• Lasilix® si signes congestifs.
• Eplérénone si FEVG ≤ 40% associée à des signes d'IVG.
• On n'oublie pas les IPP ! ! Désormais systématique en cas de bithérapie antiagrégante plaquettaire.
Par exemple, pantoprazole INIPOMP® 20 mg 1 cp/jour.
• Natispray® si douleur.
• Arrêt de travail.
• Réadaptation cardiaque ++++++
• DAI à discuter à distance de l'IDM en fonction de la FEVG résiduelle et de la persistance ou non de symptômes sous
traitement médical optimisé (voir plus haut).
• ALD 30 100% !
2-Les produits indiqués dans certains cas :
• Les anticoagulants oraux (AVK ou anticoagulants directs par voie orale) : ils sont indiqués en cas de FA et/ou de
thrombus ventriculaire gauche :
- Si FA et prescription d'AOD, toujours prescrire la « petite dose » en association avec l'aspirine et/ou clopidogrel. Par
exemple : rivaroxaban XARELTO® 15 mg 1 cp/jour ; apixaban 2,5 mg 1 cp x 2/jour per os.
- Si FA et prescription d'AVK en association avec l'aspirine et/ou clopidogrel : INR cible entre 2 et 2,5.
• Les anti-arythmiques :
- En dehors des bêtabloquants, le médicament à retenir est l'amiodarone CORDARONE®.
- Indiqués en cas de troubles du rythme supraventriculaire ou ventriculaire persistant au-delà de 48 heures après
l'infarctus. Néanmoins, la persistance de troubles du rythme ventriculaire à distance de l'IDM doit faire discuter
l'implantation d'un DAI (voir supra).
- Les anti-arythmiques de classe I sont contre-indiqués.
• Antagonistes calciques : ils peuvent être utilisés à titre symptomatique chez les patients ayant, après IDM, un angor ou
une HTA mal contrôlée par le traitement classique. On utilise alors volontiers l'amlodipine AMLOR® 5 mg/jour.
• En cas de CI aux bêtabloquants, on utilisera :
- Soit l'ivabradine (PROCORALAN®), quelle que soit la FEVG.
- Soit des anticalciques bradycardisants type vérapamil ISOPTINE® 240 LP 1 cp/jour (CI si FEVG <45%).
• Furosémide LASILIX® : en cas de persistance de signes d'IVG
• Eplérénone INSPRA ® (antagoniste de l'aldostérone) :
- 1 cp de 25 à 50 mg/jour.
- Réduit le risque de morbi-mortalité cardiovasculaire.
- Introduit à J3-J14, indiqué après un infarctus du myocarde récent chez des patients stables présentant une dysfonction
ventriculaire gauche (FEVG ≤ 40%) et des signes cliniques d'insuffisance cardiaque, en complément des traitements
standards incluant les bêtabloquants.
- Surveiller kaliémie+++ et fonction rénale.
• Inhibiteur de la pompe à protons (IPP) :
- Par exemple pantoprazole INIPOMP® 20 mg 1 cp/jour.
- Recommandé de manière systématique chez les patients sous double anti-agrégation plaquettaire.
- Préférer le pantoprazole ou le rabéprazole qui ont moins d'interférences médicamenteuses que l'oméprazole ou
l'ésoméprazole.
• ARA II :
- Par exemple valsartan TAREG® 160 mg 1 cp/jour.
- Indiqué en cas d'intolérance aux IEC.
3-Contrôle des facteurs de risque :
• Arrêt du tabac impératif, consultation tabacologique.
• Contrôle d'un surpoids, équilibre d'un diabète, contrôle de l'HTA.
• Régime hypolipémiant et traitement par statines systématique chez tout patient coronarien. Le but de ce traitement est
d'obtenir un LDL-cholestérol < 0,7 g/L ++ (ou une réduction d'au moins 50% du LDLc de base).
4-Réadaptation cardiovasculaire ++++++++++++++++++ :
• Essentielle dans la prise en charge du post-IDM.
• Elle permet une augmentation de l'endurance physique, une diminution de la fréquence cardiaque au repos et à l'exercice
et permet de mieux contrôler les facteurs de risque cardiovasculaire.
• Le reconditionnement optimal à l'effort est obtenu avec des séances d'épreuve d'effort de 30 minutes, durée qui sera
progressivement atteinte sur plusieurs semaines. Le patient ne gardera un bénéfice de sa rééducation que s'il adhère au
nouveau mode de vie qui lui est proposé.
5-Dans la vie de tous les jours :
• Traitement hormonal substitutif : ne pas introduire un traitement hormonal substitutif chez des femmes ménopausées
venant d'avoir un IDM, mais le poursuivre si introduit avant l'IDM.
• Régime : diminuer les apports en acides gras saturés ou en graisses animales ; « régime méditerranéen » ; consommation
modérée d'alcool ; consommation de poisson (riche en oméga 3) au moins hebdomadaire à conseiller → consultation
diététicienne+++ (si possible en présence du conjoint).
• Au niveau psychologique :
- Diminuer le stress.
- Traiter une dépression (très fréquente → nécessité d'expliquer sa pathologie au malade).
- Soutien social.
- Éducation du patient++++++++++++++++++++++++++++++
• Favoriser le retour au travail (arrêt de travail minimal de 1 mois en général après IDM), adapter le poste si besoin, ±
reclassement professionnel.
• Sexe : grosse inquiétude à l'idée de reprendre une activité sexuelle après un IDM :
- Contre-indication au VIAGRA ® (sildénafil) si prescription dans le même temps de dérivés nitrés retard ou assimilés.
- Sildénafil (VIAGRA®) autorisé 2 mois après l'IDM en l'absence de toute symptomatologie (on peut être amené à
pratiquer une épreuve d'effort pour statuer).
• Conduite : autorisation de conduire un véhicule léger (voitures, scooters, motos) 1 mois après l'IDM ; réévaluation et
autorisation nécessaire pour un poids lourd.