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Bernard Lawrence Madoff

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I- INTRODUCTION

a- Bernard Lawrence Madoff, son histoire et son parcours


- Né le 29/04/1938 dans le Queens (USA)
- Issu d’une famille modeste de 5 personnes de confession juive
- Donne une image d’un élève travailleur mais pas très brillant
- Obtient une Licence de Droit (Université de Hofstra College)
- Crée « BMIS » à 22 ans avec 5000 U.S.D de capital (1960)
- Révolutionne le marché de l’exécution d’ordres (1969)
- Participe à la création du Nasdaq dont il est à l’origine (1971)
- Nommé directeur du Nasdaq (1990 à 1993)
- « BMIS » devient très vite une cible de rachat potentiel pour 1 milliard de
dollars (Goldman Sachs en 2002)
- Démasqué le 12 Décembre 2008

Bernard Madoff incarnait le rêve américain avant d’être subitement


démasqué au grand jour

b- Son profil
- Travailleur Il a su faire preuve naturellement d’une force de travail constante
durant toutes ses études supérieures et après avoir fait fortune
- Appliqué Il est décrit comme un élève appliqué par ses camarades et ses
professeurs.
- Maniaque Il est soucieux du moindre détail. C’est peut-être une des clés qui
lui aura permis de dissimuler cette fraude si longtemps
- Intuitif Il a une forte intuition et un flair judicieux dans les affaires. Il a tout
de suite saisi que l’automatisation des échanges boursiers lui permettrait
d’avoir un avantage
- Innovant décisif
- Ethique Il a su entretenir cette image qui lui a permis de duper beaucoup de
clients avisés
- Entrepreneur Il sait ce qu’il veut et devient entrepreneur avec la société
«BMIS»
Il mise sur ses bonnes idées et son sens du business pour compenser ses
faiblesses
Il désire une revanche sociale et cette importante source de motivation le guidera
constamment tout au long de sa carrière professionnelle
- Ambitieux
- Motivé
c- Le contexte: une succession de crises sans précédent
- La crise de « Subprimes » au deuxième semestre 2006
• Chute du marché
• Augmentation des taux d’intérêts (de 1% à 6%)
• Faillites de nombreux foyers américains
- La crise boursière
• Augmentation des défauts de paiements et effet de contagion via les banques et
fonds spéculatifs exposés sur le marché «Subprimes »
• Faillite de la banque Lehman Brothers (Septembre 2008)
• Crise des liquidités
- La crise économique
• Ralentissent de la consommation interne par la restriction des crédits et
l’augmentation des taux
• Baisse de la capacité de financement des entreprises
• Chute des ventes, augmentation des stocks et des dépôts de bilans ainsi que du
nombre de chômeurs
- La crise du marché du change
• Fortes variations sur les devises avec des conséquences désastreuses pour le
marché d’import / export
- La crise de confiance
• Le manque de transparence des banques et la complexité des produits
financiers créent un climat de méfiance envers les créances titrisées
- La crise du siècle
• Plus de 1000 milliards d'euros ont été perdus. Il en résulte un impact de
fiabilité sur toute la chaîne de fonctionnement du système financier
• Crise de solvabilité générale qui touche les ménages, les entreprises et les
Etats massivement endettés
Bernard Madoff avait des capacités de visionnaire. Malheureusement il
s’est laissé dépasser par ses ambitions. Il n’avait pas prévu la crise, et les
fonds restant disponibles ne sont plus suffisants pour rembourser les
investisseurs…

II- La fraude

a- Le principe de la fraude : double mécanisme de rémunération


• Le principe de base était une chaîne de Ponzi
• Dans ce type de schéma, il n’y a, en réalité, aucun investissement de fait et les
intérêts versés aux investisseurs existants sont payés grâce aux investissements
des nouveaux investisseurs entrants
• Couplée à un mécanisme additionnel
• Investissement des fonds sur les marchés financiers avec une stratégie
à faible risque (obligations d’Etat) qui générait des intérêts, mais à très faible
rendement
L’affaire « Madoff » était plus subtile qu’une « Chaine de Ponzi »
b- Un « Cascading » en trois étapes
• Les investisseurs
• Très grande variété d’investisseurs (banques, particuliers, célébrités,
associations…) qui investissent dans un support de renommée sans connaître à
aucun moment la structure « BMIS »
• Les « Feeder Funds »
• Très grande diversité de structures (banques, grandes sociétés
d’investissements ou « Hedge Funds ») qui crée un gigantesque réceptacle de
capitaux
• Rémunérés sur le volume d’affaires apportés à « BMIS » (Herald, Thema,
Luxalpha…)
• La société « BMIS »
• Collecte les capitaux des « Feeder Funds » par « délégation de gestion de
compte clients »
La société « BMIS » a mis en place un montage « pare-feu » afin d’opérer
comme un « Hedge Fund » mais de manière « invisible »
c- L’intérêt de ce type de montage « pare-feu » pour « BMIS »
• Devenir « invisible » au premier plan, afin de rester à l’abri des contrôles et
autres radars, et éviter toutes obligations réglementaires et financières
• Proposer des produits issus d’établissements de renom et de nature légale aux
yeux des Autorités de contrôle. Mais les sommes investies dans ces produits
seront ensuite gérés par « BMIS » grâce à des contrats non officiels et non
agréés, établis entre les « Feeder Funds » et « BMIS »
• Créer un gigantesque « réceptacle » de capitaux en touchant rapidement une
cible très large d’investisseurs potentiels avec un réseau déjà établi.
La société « BMIS » concentrait et contrôlait toute la chaîne
d’investissements…
d- Les six facteurs clés du succès de la fraude et sa mise en œuvre
• Une performance supérieure au marché, avec une régularité sans faille
• Une capacité importante de recrutements de nouveaux investisseurs entrants
• Une forte fidélisation des investisseurs
• Une image irréprochable des opérations pour les Autorités de régulation et les
investisseurs
• Une gestion rapide des flux financiers (investissements)
• Une discrétion « maladive » de Bernard Madoff
La société « BMIS » a su faire preuve d’ingéniosité en s’adaptant à la
régulation / législation et en mettant en place un plan d’action efficace et
sans faille…

III- Les leçons


a- Des indices qui auraient dû en alerter plus d’un
Les performances du fonds indirectement géré par « Madoff » sont
remarquables en termes de régularité sur le rendement et la volatilité
• Le couple rendement / volatilité
• Fermeture du « feeder fund » de Franck Avellino 1992
• Manipulations financières troublantes en clôture d’exercice
• Dénonciations dans la presse 2000
• Plaintes de gérants de fonds d’investissements 2003
• Dénonciations d’investisseurs 2004
• Les dénonciations d’Harry Markopolos 2000/04
• Enquêtes de la SEC 1999-2005
Les différentes enquêtes de la SEC n’ont débouché malgré tous les indices
sur aucune condamnation et ont renforcé la crédibilité de Madoff
b- En quoi pourrait-il s’agir d’un scandale financier d’un nouveau
genre?
• Une durée de 40 ans
• Une escroquerie dont les sommes engagées représentent 65 milliards USD
• Un nombres de victimes très conséquent estimé à 3 millions
• Une répartition géographique de la fraude d’envergure planétaire
• Une disparité importante sur la « nature » et la « qualité » des investisseurs
• Une personnalité crédible, respectée et riche
Bernard Madoff a su maîtriser
à la fois les techniques de fraude déjà connues
et les articuler en fonction de l’évolution de l’environnement financier
Conclusion
L'affaire « Madoff » est l’escroquerie du siècle
• Cette fraude impressionne par sa durée, l'importance des sommes mises en jeu
mais aussi par le nombre et la disparité des victimes
• Bernard Madoff a su faire évoluer les techniques frauduleuses existantes et les
a utilisées en fonction des innovations technologiques et financières, tout en y
apportant sa rigueur, son exigence et son sens du détail
• Cette fraude a mis en évidence les négligences des grandes institutions
financières, les lacunes du système de contrôle financier ainsi que le manque de
transparence et de régulation qui règne dans la finance mondiale
• La mise en lumière de cette escroquerie aura eu heureusement un certain
impact sur les réglementations (Bâle III, G20...)
Mais si, à l’avenir des mesures rectificatives et de changement ne sont pas
véritablement opérés, une nouvelle « Affaire Madoff » pourrait à nouveau
resurgir…

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