These Finale
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THESE
par
Youcef BERROUCHE
le 21 octobre 2008
TITRE
JURY
M. E. VIEIL , Président
M. Z. KHATIR , Rapporteur
M. G. ROJAT , Rapporteur
M. C. SCHAEFFER , Directeur de thèse
M. Y. AVENAS , Co-encadrant
M. T.HILT , Examinateur
M. P.ATTEN , Invité
A m a m ère Yam na…
A m a sœur Rafika…
A m a fem me A bela…
Remerciements
Je profite de ces quelques lignes pour rem ercier très sincèrem ent tous les gens qui
ont consacré durant trois ans beaucoup d’énergie pour que je fasse m a thèse. Je
recherches. Je rem ercie égalem ent Pierre A tten pour son orientation scientifique
durant m es trois ans de recherche. Sans oublier Chia Chang de m ’avoir accueilli
leurs orientations surtout dans le dom aine d’électrochim ie. Finalem ent je tien à
Introduction générale
Les composants actifs de puissance tels que les IGBT ou les diodes ont une température
maximale de fonctionnement qui varie en fonction de la technologie employée mais qui se
situe autours de 150°C. Il s’en suit que le courant maximal admissible en régime permanent
est, en général, non pas limité par des limites électriques et physiques intrinsèques aux
composants mais plutôt par leur environnement et en particulier par leur système de
refroidissement. Ainsi, si il est efficacement refroidi, un IGBT peut sans problème dissiper
des flux de chaleur de plusieurs centaines de Watt par centimètre carré. La conception d’un
système comprenant de l’électronique de puissance est donc normalement accompagnée
d’une étude thermique. Pour les composants dissipant de faibles pertes, un refroidissement par
convection naturelle est très souvent suffisant. Lorsque les pertes augmentent, il faut utiliser
des systèmes de refroidissement à convection forcée utilisant soit de l’air, soit un liquide
caloporteur pour les puissances les plus grandes.
Le refroidissement par un liquide peut être soit monophasique (la température du fluide reste
inférieure à la température de saturation), soit accompagné d’un échange thermique par
ébullition. La deuxième solution est la plus efficace car elle demande des débits de liquide
plus faibles mais elle a certains inconvénients comme par exemple une mise en œuvre un peu
plus délicate. Toutefois, dans les deux cas on utilise un circuit hydraulique dans lequel circule
un liquide caloporteur entraîné par une pompe (en général mécanique) qui emmagasine la
chaleur au niveau du système à refroidir et la redistribue à un dissipateur.
1
Introduction générale
national, ces travaux sont portés par des industriels des secteurs de l’automobile, de la traction
ferroviaire et de l’aérospatiale. Le but de la thèse présentée dans ce mémoire est d’explorer
d’autres voies pour réaliser le refroidissement statique.
Comme nous l’expliquerons plus tard, nous pensons que la mise en mouvement d’un fluide
caloporteur par l’action d’un champ électrique est bien adaptée au refroidissement des
modules de l’électronique de puissance. Ainsi, dans le premier chapitre, nous présenterons le
contexte de notre étude et l’état de l’art sur les pompes fonctionnant par action d’un champ
électrique. Nous ferons ensuite un rappel sur leur principe de fonctionnement. Nous
aborderons les pompes électrothermique, électro-osmotique, électrohydrodynamique à
induction et électrohydrodynamique à injection. Après une comparaison de ces différents
types de pompe, nous montrerons que la plus adaptée pour le refroidissement des composants
de puissance est la pompe électro-osmotique. Enfin, nous terminerons notre premier chapitre
par une étude bibliographique sur ce type de pompe.
Dans le chapitre suivant, nous nous focaliserons sur la modélisation et la mise en œuvre d’une
pompe électro-osmotique poreuse. Après avoir présenté la méthode de réalisation de
l’élément actif de la pompe qui est une céramique poreuse, nous la modéliserons. Afin de
valider cette modélisation, nous exposerons ensuite les deux prototypes réalisés : une pompe
électro-osmotique poreuse haute pression et une autre haut débit. Nous identifierons les
caractéristiques des deux pompes en les testant avec différentes céramiques et différents
liquides. Finalement nous présenterons les problèmes techniques rencontrés lors du
fonctionnement des prototypes.
Comme nous le verrons tout au long de ce mémoire, un des inconvénients du pompage par
électro-osmose est le rendement qui est très faible (au maximum de quelques pourcents).
Nous consacrerons donc le chapitre 3 à ce sujet et, en particulier, nous traiterons de
l’optimisation de cette caractéristique. Dans un premier temps, nous ferons des simulations
numériques sur l’électro-osmose dans un canal capillaire. Nous étudierons alors la variation
des performances du pompage électro-osmotique en fonction des propriétés physiques du
liquide. Puis nous développerons une formule analytique de l’efficacité thermodynamique
optimale d’une pompe électro-osmotique poreuse en fonction des propriétés physiques et
géométriques du milieu. Cette formule sera validée expérimentalement. Enfin, nous
terminerons ce chapitre par une étude énergétique globale d’une pompe électro-osmotique
poreuse.
2
Introduction générale
3
CHAPITRE 1 : CONTEXTE
DE L’ETUDE ET ETAT DE
L’ART
CHAPITRE 1 CONTEXTE DE L’ETUDE ET ETAT DE L’ART
4
CHAPITRE 1 CONTEXTE DE L’ETUDE ET ETAT DE L’ART
5
CHAPITRE 1 CONTEXTE DE L’ETUDE ET ETAT DE L’ART
Nomenclature
A Variation relative de la conductivité
B Variations relative de la permittivité
Di Constante de diffusion de masse (m.s-2)
E Champ électrique (V/m)
E0 Champ appliqué en électrothermie (V/m)
E1 Champ perturbé en électrothermie (V/m)
F Champ des forces (N)
I Courant (A)
In La première fonction de Bessel d’ordre n.
K Mobilité ionique (4×10-8m2/V/s)
PE Puissance à dissiper (W)
∆P Différence de pression (Pa)
P Pression (Pa)
Q Débit volumique (ml/min)
S Section d’échange thermique (m2)
T Température (K)
V Tension (V)
U Champ de vitesse du liquide (m/s)
a Rayon d’une conduite cylindrique (m)
e Charge d’un électron (1.6×10-19 C)
fc Fréquence caractéristique (Hz)
h Coefficient d’échange convectif (W/.m 2/K)
g Champ d’accélération de gravité (m/s2)
kB Constante de Boltzmann (1.38× 10-23 m2 kg /s2/K)
Ji Débit ionique (mol.s-1.m-2)
l Longueur du capillaire (m)
n Concentration des contrions du bulk (mol/m3)
r Coordonnée cylindrique radiale (m)
r* Coordonnée radiale normalisée ([r/λ])
t Temps (s)
(w, v, u) Composantes en cordonnée cylindriques du champ de vitesse du liquide (m/s)
z Nombre de valence des contrions.
Symboles grecs
Indices
EHD Electrohydrodynamique
ET Electrothermique
EO Electro-osmotique
Max maximum
AC En alternatif
DC En continue
6
CHAPITRE 1 CONTEXTE DE L’ETUDE ET ETAT DE L’ART
1 Contexte
1.1 Nécessité du refroidissement en Electronique de Puissance
7
CHAPITRE 1 CONTEXTE DE L’ETUDE ET ETAT DE L’ART
De l’équation (1.1) nous remarquons que pour améliorer les performances de l'échangeur
et donc réduire l'écart de température entre la paroi et le fluide, on peut jouer sur deux facteurs
principaux :
• Soit augmenter h, c'est à dire augmenter le débit en rendant l'écoulement plus
turbulent, mettre des perturbateurs, diminuer le diamètre hydraulique…
• Soit augmenter la surface S de contact entre le fluide et la paroi.
Pour procéder à cette dernière démarche, nous pouvons utiliser des microcanaux au niveau
de l’échangeur. L’utilisation d’une micro-structure va permettre d’obtenir une très grande
8
CHAPITRE 1 CONTEXTE DE L’ETUDE ET ETAT DE L’ART
A ce jour, la convection forcée est l’une des méthodes les plus performantes.
Cependant, elle présente des problèmes de fiabilité, de volume, de bruit et de coût au niveau
de la pompe mécanique. Afin d’éliminer ces problèmes, il est possible d’utiliser d’autre forces
pour la mise en mouvement du fluide. On peut ainsi, grâce aux forces capillaires créées par la
tension de surface du fluide caloporteur, réaliser des dispositifs de refroidissement très
efficaces : caloducs [AVE.4], boucles à pompage capillaire et caloducs pulsés [VAS.9].
D’autres études [DAR.5] [OHA.78] [ BRY.8] montrent que le pompage peut être effectué par
des forces électrostatiques ou magnétiques. Nous pouvons alors envisager plusieurs types de
pompes : piézo-électriques, électromouillage, électrohydrodynamiques,
magnétohydrodynamiques, etc... Ces pompes assurent un débit suffisant pour le bon
9
CHAPITRE 1 CONTEXTE DE L’ETUDE ET ETAT DE L’ART
fonctionnement de l'échangeur en permettant, selon leur type, d'atteindre des pressions jusqu'à
10bar en fonctionnement normal pour un débit de quelques dizaines de mL/min environ
[DER.10].
En électronique de puissance, il y a en général un bus continu dont la tension peut aller
de la centaine de V jusqu’à plusieurs kV. Ainsi, il nous a paru intéressant d’envisager une
étude sur la possibilité de réutiliser cette tension afin de mettre le liquide de refroidissement
en mouvement. L’objectif de cette thèse est donc d’étudier le remplacement de la pompe
mécanique utilisé dans le circuit refroidissement des composants de puissance par une pompe
statique fonctionnant grâce à un champ électrique. Dans ce chapitre, nous allons donc fournir
un état de l’art sur ce type de pompe dans l’objectif de sélectionner la plus adaptée pour notre
application.
1 2 1 2 ∂ε
FEHD = ρ E E − E gradε + grad ρ E E 1.2
2 2 ∂ρ T
Le premier terme de l’équation 1.2 représente la force de Coulomb qui est la force
électrique agissant sur les charges libres dans un liquide. Cette force est généralement
prépondérante vis-à-vis des deux autres [ATT.14]. Le deuxième terme, appelé force
diélectrique, représente une force de polarisation induite dans le liquide. Cette force, dont le
module est une fonction du gradient de permittivité du liquide, est habituellement plus faible
que la force de Coulomb (103 fois) [ATT.13]. Le troisième terme est la pression
d'électrostriction qui ne joue aucun rôle moteur dans la mise en mouvement du fluide. En fait,
l’électrostriction est par définition la déformation non uniforme d’un substrat lorsqu’il est
10
CHAPITRE 1 CONTEXTE DE L’ETUDE ET ETAT DE L’ART
soumis à un champ électrique. Les forces qui sont à l’origine du mouvement du fluide sont
donc la force électrique et la force diélectrique. La force EHD devient donc :
1 2
FEHD = ρ E E − E gradε 1.3
2
Comme la force de Coulomb (électrique) est la plus forte, pour obtenir une force EHD
capable de déplacer le fluide, la présence de charges est nécessaire. Pour cela, nous pouvons créer
cette charge par injection unipolaire dans les liquides polaires ou par le phénomène de
dissociation et de recombinaison dans les liquides non polaires. Nous pouvons également utiliser
des charges créées naturellement comme en électrothermie (ET) (charges volumiques) ou en
électro-osmose (EO) (charges surfaciques). L’électrothermie existe lorsqu’un gradient de
température est couplé à un champ électrique continu ou alternatif. L’électro-osmose est basée sur
la manipulation par un champ électrique (continu ou alternatif) de la densité de charge électrique
engendrée dans la double couche électrique entre un solide isolant hydrophile et un liquide.
Nous distinguons donc plusieurs types de pompe qui fonctionnent à partir d’un champ
électrique :
- la pompe électrothermique DC et AC,
- la pompe électro-osmotique DC, AC basse fréquence et AC haute fréquence (c’est la
pompe EHD à induction),
- la pompe EHD à injection.
Pour choisir la pompe la plus adaptée à notre application, nous allons présenter une étude
théorique comparative entre ces pompes en nous mettant dans les mêmes conditions
géométriques. Ensuite nous déterminerons la puissance hydraulique générée par chacune d’elles
ainsi que leur rendement.
Dans cette partie nous allons développer des modèles du pompage par électrothermie et
par électro-osmose. Nous appliquerons ces modèles à une conduite cylindrique de rayon a et
de longueur l (figure 1.2) afin de comparer le débit et la pression maximum que pourraient
engendrer des pompes de ce type. La viscosité du fluide sera notée µ. Le champ de force
engendré par l’électrothermie ou par l’électro-osmose sera noté F.
11
CHAPITRE 1 CONTEXTE DE L’ETUDE ET ETAT DE L’ART
figure 1.2 : Système à étudier, F est le champ de force selon l’axe ez.
Dans le cas général, les deux équations de Navier Stokes sont données par :
• Équation de continuité
∂ρ
+ ∇( ρ .U ) = 0 1.4
∂t
• Équation de bilan de la quantité de mouvement
∂ ( ρU )
+ ∇( ρU ⊗ U ) = −∇p + µ∇ 2U + ρg + F 1.5
∂t
Dans ces équations, U représente le champ de vitesse donné en cordonnées cylindriques par :
w(r ,θ , z , t )
U = v(r ,θ , z , t ) 1.6
u (r ,θ , z, t )
Si nous négligeons la force de pesanteur et que nous supposons que la force F est
r
unidirectionnelle selon l’axe e z nous aurons donc :
0
U = 0 1.7
u (r ,θ , z, t )
Si nous nous plaçons dans le régime stationnaire et si nous supposons que le fluide est
incompressible, u ne dépend pas de z . D’autre part, grâce à la symétrie axiale, u ne dépend pas
non plus de θ . Le champ de vitesse sera donc donné par :
0
U = 0 1.8
u (r )
Si nous supposons que les termes de l’accélération ( (U .∇).U ) sont rigoureusement nuls, nous
r
présumons que le gradient de pression est constant selon l’axe e z . Finalement l’équation de
quantité de mouvement sera simplifiée par :
1 ∂ ∂u ∆P
(r ) = + Fz 1.9
r ∂r ∂r µ .l
12
CHAPITRE 1 CONTEXTE DE L’ETUDE ET ETAT DE L’ART
r
Dans l’équation (1.9), Fz représente la composante selon l’axe e z de la force F à l’origine du
mouvement. Cette composante sera déterminée par la suite en fonction du cas étudié. Grâce à elle
nous pourrons ensuite déterminer le profil de vitesse en intégrant l’équation de conservation de la
quantité de mouvement (1.9) sur une section de la conduite cylindrique.
2.2 L’électrothermie
Le premier type de pompe électrocinétique que nous allons exposer est la pompe
électrothermique. Le principe de base est que le gradient de température crée un gradient de
permittivité qui est à l’origine de la force diélectrique (équation 1.11) et un gradient de
conductivité qui crée une densité de charge volumique et donc la force électrique associée
[ATT.12], [MOR.15] et [GON.16].
Dans le système représenté sur la figure 1.3 nous supposons qu’aux extrémités de la
conduite, nous plaçons deux électrodes alimentées par une tension alternative :
V = Re(V0 .e j .ω .t ) 1.10
La première électrode a une température T1 et la deuxième a une température T2 . Nous supposons
que le gradient de température entre les électrodes est uniforme (figure 1.3).
Comme nous l’avons dit, le gradient de température entre les électrodes, va créer un gradient
de permittivité et de conductivité dans l’eau de par les relations suivantes :
∇σ ∇σ ∂σ / ∂T ∂σ
σ = A.∇T σ = σ ∇T ∇σ = ∂T ∇T
1.11
∇ε = B.∇T ∇ε = ∂ε / ∂T ∇T ∇ε = ∂ε ∇T
ε ε ε ∂T
A et B sont respectivement les variations relatives de la conductivité et de la permittivité par
rapport à la température. Pour l’eau elles sont données par [RAM.17]:
13
CHAPITRE 1 CONTEXTE DE L’ETUDE ET ETAT DE L’ART
A = 2%
1.12
B = −0.4%
Lorsqu’on applique une tension alternative de pulsation ω, le champ électrique est exprimé
par :
E 0 = Re( E 0 m .e ( j.ω .t ) ) 1.13
Le champ électrique résultant peut être décomposé en deux parties : le champ appliqué E0, et
le champ perturbé E1. Le champ E0 est le champ créé par les électrodes et nous considérerons
qu’il est uniforme. Le champ E1 est le champ induit par la variation de la charge ρE créée par
le phénomène d’électrothermie. En général E1 << E 0 [RAM.17], nous aurons donc
E = E 0 + E1 ≈ E 0
1.14
∇E = ∇E 0 + ∇E1 = ∇E1
Sachant que la première équation de Maxwell est donnée par :
ρ E = ∇(ε .E ) = ∇ε .E 0 + ε .∇E1 1.15
Alors la force EHD due au phénomène d’électrothermie deviendra donc :
1 2
FET = (∇ε .E0 + ε .∇E1 ).E0 − E0 ∇ε 1.16
2
Pour déterminer E1 , nous utilisons l’équation de conservation de la charge qui est exprimée
par :
∂ρ E
∇(σ .E + ρ E u) + =0 1.17
∂t
Dans cette dernière équation, nous voyons apparaître deux types de courant : le courant ohmique
(σE) et le courant d’électroconvection dû au déplacement des charges dans le liquide (ρEu). Dans
notre cas, allons supposer que le courant d’électroconvection est négligeable devant le courant
ohmique. Nous obtenons alors l’équation suivante :
∇σ .E0 + σ .∇E1 + j.ω.(∇ε .E0 + ε .∇E1 ) = 0 1.18
La perturbation du champ électrique sera donc donnée par :
∇σ + j.ω.∇ε
∇E1 = − E0 . 1.19
σ + j.ω.ε
En remplaçant l’équation (1.19) dans l’équation (1.16), nous aurons :
14
CHAPITRE 1 CONTEXTE DE L’ETUDE ET ETAT DE L’ART
2
1 ∇σ ∇ε ε .E0 m 1 2
< FET >= − [( − ). 2
+ E0 m ∇ε ] 1.22
2 σ ε 1 + (τ r ω ) 2
Dans l’expression de la force électrothermique, nous remarquons qu’il y deux composantes :
la force de Coulomb et la force diélectrique. Pour les faibles fréquences la force de Coulomb
est prédominante, par contre pour les hautes fréquences c’est la force diélectrique qui devient
supérieure. Sachant que le gradient de permittivité est négatif, nous pouvons dire que la force
électrothermique s’annule pour une fréquence f C dite fréquence caractéristique.
1
1 A 2
ωC = 2πf C ≈ (2. ) 1.23
τr B
Pour l’eau, elle est donnée par :
3
fC ≈ 1.24
τr
15
CHAPITRE 1 CONTEXTE DE L’ETUDE ET ETAT DE L’ART
Nous voyons sur cette figure qu’en basses fréquences la force électrothermique est
beaucoup plus élevée qu’en haute fréquence. Ainsi si nous voulons créer une force
électrothermique suffisante pour la mise en mouvement du liquide, nous devons travailler soit
en basses fréquences (f<<1MHz).
1 ∂ ∂u ∆P ∆T
(r ) = − −χ 1.29
r ∂r ∂r lµ lµ
La résolution de cette équation donne :
− ∆P − χ∆T 2
u (r ) = r + b ln(r ) + c 1.30
lµ
En tenant compte des conditions aux limites
u (a) = 0
1.31
u (0) < ∞ ==> b = 0
Le profil de vitesse sera donc :
− ∆P − χ∆T 2
u (r ) = (a − r 2 ) 1.32
4lµ
16
CHAPITRE 1 CONTEXTE DE L’ETUDE ET ETAT DE L’ART
Q = ∫∫ u (r ).ds 1.33
Nous trouvons alors :
− ∆P − χ∆T 4
Q= πa 1.34
8lµ
Nous supposons que la variation entre le débit volumique et la pression est linéaire, nous
obtenons :
∆P
Q = Qmax (1 − ) 1.35
∆Pmax
En utilisant les équations (1.34) et (1.35), nous avons :
χ∆Tπa 4 ∆P
Q=− (1 + ) 1.36
8lµ χ∆T
En conclusion les expressions du débit volumique et de la pression maximums pour
l’électrothermie dans un capillaire de rayon a et de longueur l soumis à une différence de
température ∆T seront données par :
χ∆Tπa 4
ET max
Q = −
8lµ 1.37
∆P
ET max = − χ∆T
17
CHAPITRE 1 CONTEXTE DE L’ETUDE ET ETAT DE L’ART
2.3 L’électro-osmose
La deuxième force EHD qui peut être étudiée est la force électro-osmotique. C’est une force
de surface appliquée sur la double couche électrique engendrée à l’interface entre un liquide et un
matériau isolant hydrophile (comme la silice par exemple) [POR.18].
Nous allons faire l’étude d’une pompe électro-osmotique capillaire fonctionnant en continu,
sachant que cette étude n’est pas très différente de l’étude d’une pompe électro-osmotique en
alternatif basse fréquence. Nous commencerons par présenter le modèle de la double couche
électrique et les théories qui la décrivent. Ensuite nous présenterons les différentes grandeurs qui
influent sur les performances du pompage électro-osmotique. Finalement nous déterminerons
l’efficacité thermodynamique d’une pompe électro-osmotique capillaire.
Si le dioxyde de silicium (silice ou quartz) par exemple est immergé dans l’eau, une
double couche chargée électriquement est générée par une réaction chimique. Le groupe silanol
SiOH est soit oxydé en SiOH2+ soit réduit en SiO- en fonction du pH de la solution (figure 1.5).
figure 1.5 : Réactions chimiques en surface de la silice dans une solution aqueuse pour deux valeurs du
pH
Depuis le 19ème siècle, plusieurs chimistes ont tenté de décrire ce phénomène. Les trois grandes
théories connues aujourd’hui sont les théories de la couche compacte, de la couche diffuse et de la
double couche électrique.
18
CHAPITRE 1 CONTEXTE DE L’ETUDE ET ETAT DE L’ART
Helmholtz (1850) fut le premier à penser en termes de séparation des charges à l’interface.
Il émit l’hypothèse que la charge opposée, existant en solution, était aussi située à la surface. Il
existerait donc deux couches de charges, de polarités opposées, séparées par une distance de
l’ordre de grandeur d’un diamètre moléculaire. Cette couche est modélisée par un condensateur
linéaire.
Dans cette deuxième théorie, on suppose que les ions sont soumis aux forces d’attraction
dues à la paroi chargée et également à l’agitation thermique. Par conséquent les charges sont
réparties de manière plus diffuse dans le liquide et sont mobiles. Cette répartition va engendrer
une variation exponentielle du potentiel interne.
19
CHAPITRE 1 CONTEXTE DE L’ETUDE ET ETAT DE L’ART
C’est la théorie retenue aujourd’hui. Cette théorie est basée sur un compromis entre les
deux précédentes, c'est-à-dire qu’on suppose que lorsqu’il y a contact entre un liquide et un solide,
il y a formation de deux couches. La première, dite couche compacte, contient des charges
immobiles très difficiles à déplacer. Cette couche à une épaisseur de l’ordre du diamètre
moléculaire. L’autre couche est la couche diffuse décrite par Gouy et Chapman, qui contient des
charges libres faciles à déplacer. Les deux couches sont séparées par un plan dit plan de Debye.
Deux paramètres sont définis dans ce modèle : le potentiel zêta (ζ), qui est le potentiel sur le plan
de Debye, et la longueur de Debye (λ) qui est l’épaisseur de la couche diffuse. Au delà de la
longueur de Debye, on trouve le reste du liquide qui est neutre.
20
CHAPITRE 1 CONTEXTE DE L’ETUDE ET ETAT DE L’ART
Le potentiel zêta varie fortement avec le pH du liquide, il peut être positif, négatif ou
évidemment nul. Si c’est le cas, on dit qu’on travaille au point isoélectrique. Le point isoélectrique
dépend de la nature du matériau, il est environ 2 pour la silice [SAN.20] et 8 pour l’alumine
[REQ.21] (figure 1.9).
Il n’y a pas d’équation analytique qui décrive le potentiel zêta en fonction du pH, mais
quelques formules empiriques ont été développées. Yao et coll. [Yao.54] ont donné une formule
empirique qui relie le potentiel zêta au pH de la solution et à la concentration ionique pour un
couple liquide solide (électrolyte KCl-silice). Cette expression est donnée par la relation suivante.
ζ = (−0.058 log( pH ) + 0.026)(− log(n))1.02 1.40
avec n la concentration des contre-ions.
La valeur du potentiel zêta varie en général entre -150mV et 150 mV [PRO.17] [WAN.22]
[BRU.23].
21
CHAPITRE 1 CONTEXTE DE L’ETUDE ET ETAT DE L’ART
εk B T
λ= 1.41
2e 2 .z 2 .n
avec e la charge d’un électron, n la concentration des contre-ions, z le nombre de valence des
contre-ions.
[LAS.24] a montré expérimentalement que la longueur de Debye est fortement variable avec la
concentration du contre-ions, mais faiblement variable avec le pH. D’après l’expression de la
longueur de Debye, nous constatons que la longueur de Debye varie avec les propriétés physiques
du fluide et la température du milieu ainsi qu’avec la concentration ionique.
Pour les conditions normales de température et de pression, la longueur de Debye devient :
9.61 × 10−9
λ= 1.42
z 2 .n
avec λ en mètres et n en mol.m-3. Le tableau suivant représente la longueur de Debye pour
différents liquides.
tableau 1.1: Calcul analytique de la longueur de Debye pour différents liquides en contact avec la silice.
2.3.4.1 Principe
22
CHAPITRE 1 CONTEXTE DE L’ETUDE ET ETAT DE L’ART
23
CHAPITRE 1 CONTEXTE DE L’ETUDE ET ETAT DE L’ART
k BT 1
Pour z = 1 et à la température ambiante, le terme ≈ V [ATT. 10] [PRO.1713]. En tenant
z.e 40
compte de l’approximation de Debye-Hückel ( z.e << k B T ), nous pouvons linéariser la densité de
charge avec le potentiel interne de la manière suivante:
2.z 2 .e 2 .n
ρE = − ψ (r ) 1.49
k BT
En introduisant la longueur de Debye, nous trouvons:
ε
ρE = − ψ (r ) 1.50
λ2
En remplaçant cette expression dans l’équation de Poisson-Laplace donnée en (1.43) nous
trouvons :
1 ∂ ∂ψ ∂ 2ψ 1 ∂ψ ψ
(r )= 2 + = 2 1.51
r ∂r ∂r ∂r r ∂r λ
En faisant le changement de variable :
r
r* = 1.52
λ
avec r* la coordonnée radiale normalisée, nous trouvons :
∂ 2ψ ∂ψ
r *2 2
+r* − (r *2 )ψ = 0 1.53
∂r * ∂r *
Cette expression est bien la fonction de Bessel :
x 2 y " + xy ' − ( x 2 + n 2 ) y = 0 1.54
avec n=0.
ψ (r*) r *= a* = ζ
∂ψ (r*) 1.56
r *= 0
=0
∂r *
avec a* le rayon normalisé (a*=a/λ).
Ceci nous donne alors la solution suivante :
r
I0 ( )
ψ (r ) = ζ . λ 1.57
a
I0 ( )
λ
Considérant un canal cylindrique soumis à un champ électrique tangentiel E, la force électro-
osmotique dans ce canal sera donnée par :
24
CHAPITRE 1 CONTEXTE DE L’ETUDE ET ETAT DE L’ART
FEO = ρ E .E 1.58
En combinant les équations (1.50) et (1.51), nous trouvons:
1 ∂ ∂ψ
(r
FEO = −ε ) 1.59
r ∂r ∂r
Le potentiel total dans la DCE est la somme du potentiel appliqué et du potentiel interne :
φ ( x, r ) = V ( x ) + ψ ( r ) 1.60
φ ( x, r ) : le potentiel total
V ( x) : le potentiel appliqué
ψ ( r ) : le potentiel interne
A partir de cette équation nous aurons:
1 ∂ ∂φ 1 ∂ ∂ψ
∇ 2φ =(r ) = (r ) 1.61
r ∂r ∂r r ∂r ∂r
En reprenant l’équation de bilan de la quantité de mouvement, nous obtenons :
1 ∂ ∂u ∇P ε .E 1 ∂ ∂ψ
(r ) = − (r ) 1.62
r ∂r ∂r µ µ r ∂r ∂r
Les conditions aux limites sont les suivantes :
ψ (r*) r *= a* = ζ
∂ψ (r*) =0
∂r * r *= 0
1.63
u (r*) r *= a* = 0
∂u (r*)
=0
∂r * r *= 0
2.I 1 (a*)
f = 1− . 1.68
a * .I 0 (a*)
25
CHAPITRE 1 CONTEXTE DE L’ETUDE ET ETAT DE L’ART
Nous remarquons que la fonction f est faible pour des conduites dont le rayon est
inférieur à environ dix fois la longueur de Debye, et elle est proche de l’unité pour des rayons
supérieurs à cent fois cette longueur.
Sachant que le débit maximum est donné pour une différence de pression nulle, et que ∆Pmax
est donnée pour un débit nul, nous obtenons :
πa 2ζεE a
QEO max = − .f ( ) 1.69
µ λ
8ζεEl a
∆PEO max = − 2 .f ( ) 1.70
a λ
avec
V
E=− 1.71
l
26
CHAPITRE 1 CONTEXTE DE L’ETUDE ET ETAT DE L’ART
Pour déterminer l’efficacité thermodynamique il suffit de connaître le courant total consommé par
la pompe. Dans une pompe électro-osmotique il y trois courants prédominants : le courant
d’électroconvection , le courant d’électro-migration (ohmique) dû à la conductivité du liquide et le
courant de diffusion dû à la différence dans la concentration ioniques. Le troisième étant
négligeable devant les deux autres [SAN. 20], [WAN.22], nous obtenons l’expression suivante
pour le rendement de la pompe :
∆PEO .QEO
η= 1.73
V .(∫∫ ρ E (r ) * u(r )ds + ∫∫σ (r ) * E.ds)
S S
Un troisième type de pompe EHD est la pompe EHD à induction (électro-osmotique haute
fréquence). Le principe est basé sur l’application d’un champ électrique hétérogène dans la
DCE entre l’électrode et le liquide. Le champ électrique est décomposé en deux grandeurs : le
champ normal à la DCE qui va la charger (principe d’un condensateur) et le champ tangentiel
qui va agir sur ces charges en créant la force de Coulomb, et par conséquent le mouvement du
fluide. Pour obtenir un champ hétérogène on utilise soit deux électrodes différentes (figure
1.12.a), soit des électrodes alimentées avec un déphasage (traveling wave). (figure 1.12.b).
figure 1.12 : Principe des pompes EHD a induction, (a) électrodes différentes, (b) traveling wave.
Des pompes EHD à induction ont été étudiées et réalisées. Le concept du pompage EHD à
induction a été présenté par Melcher et coll. [MEL.26] en 1966. En outre, des études théoriques et
expérimentales ont été réalisées par Firebaugh et coll. [FIR.27], Wong et coll. [WON.28],
Kervin et coll. [KER.29], Seyed-Yagoobi et coll. [SEY. 30] et Chato et coll. [CHA. 31].
Pour les pompes EHD à injection, le principe est basé sur l’injection directe des charges
dans le liquide en utilisant une électrode sous forme d’une couronne. Un champ électrique est
établi entre cette couronne appelée émetteur, et une autre électrode, appelée le collecteur. Le
champ électrique va créer le mouvement de ces charges injectées et par conséquent le mouvement
27
CHAPITRE 1 CONTEXTE DE L’ETUDE ET ETAT DE L’ART
du fluide. L’injection est connue depuis plus d'un siècle [CHA. 32]. [STU. 33] a fait une étude
théorique et expérimentale sur la pompe EHD à injection. Il a présenté une étude théorique
appliquée sur les liquides unipolaires. Son expérience vérifie la théorie, mais elle reste limitée au
cas statique (non déplacement du fluide). Pichard et coll. [PIC34], [PIC.3536] ont réexaminé les
pompes EHD à injection théoriquement et expérimentalement. Ils ont obtenu de nouveaux
résultats théoriques pour les cas statique et dynamique. Le tableau suivant représente quelques
pompes EHD à induction et à injection publiées depuis 1991.
tableau 1.2: Quelques pompes EHD publiées depuis 1991
Auteur Type de la pompe Liquide Volume (mm3) Tension (V) Pm (kPa) Qm(ml/min)
EHD
Nous remarquons que les pompes EHD (à induction et à injection) présentent un débit
relativement faible comme toutes les pompes électrostatiques et surtout une pression très faible.
Nous devons donc choisir entre la pompe électro-osmotique et la pompe électrothermique. Pour
ce faire nous allons présenter une comparaison théorique entre deux pompes de même volume et
de même puissance d’entrée.
28
CHAPITRE 1 CONTEXTE DE L’ETUDE ET ETAT DE L’ART
(b) Variation de la pression maximale électro-osmotique (c) Variation de la pression maximale électrothermique
figure 1.13: Influence du rayon de la conduite sur le débit et la pression maximum
29
CHAPITRE 1 CONTEXTE DE L’ETUDE ET ETAT DE L’ART
tableau 1.3 : Performances des deux pompes électro-osmotique et électrothermique, pour V=1kV, a=5µm
et L=5cm.
Pompe électrothermique Pompe électro-osmotique
Q (mL/min) 4.5.10-11 6.5.10-6
∆P (Pa) 0.15 2.2.104
η(%) 1.7810-11 1.5
Il apparaît que la pompe électro-osmotique est la pompe EHD la plus adaptée pour notre
application. Le débit engendré par la pompe électro-osmotique est relativement faible comme
toutes les pompes EHD. En revanche, le point fort de la pompe électro-osmotique par rapport aux
autres pompes EHD est la très grande pression engendrée dans un petit volume. Ceci a un
avantage important pour notre application et plus spécifiquement dans les micros échangeurs.
Dans le prochain paragraphe, nous présentons donc une étude bibliographique sur l’électro-
osmose.
Pour une application bioanalytique, [JAC.40] a fabriqué une micro pompe électro-
osmotique qui a une section rectangulaire de 5.6µm×66µm. Cette pompe a été intégrée à l’entrée
d’un chromatographe. Elle a fonctionné avec un champ de 163V/cm et elle a généré une vitesse
maximale de 0,78mm/s.
30
CHAPITRE 1 CONTEXTE DE L’ETUDE ET ETAT DE L’ART
Un autre exemple de ce type de pompe et celle de [CHE.37] qui a été publiée en 2002. Sa
conception est basée sur une structure planar (figure 1.14.a). Les électrodes sont directement
immergées dans les réservoirs. La section de la pompe est de 4 cm de largeur, 1 mm de longueur
et de 0,9-1µm de profondeur. Cette pompe a été testée expérimentalement et elle a généré une
pression maximale de 1,5 bar et un débit de 10µl/min.
Un exemple de ce type de pompe est celle de [MOR.38]. Sa conception est basée sur la
mise en parallèle de plusieurs micro-pompes électro-osmotiques (figure 1.14.b). Dans ce cas, le
débit est augmenté en multipliant le nombre de ces pompes sans changer la tension électrique
appliquée. [TAK.39] a monté plusieurs micro pompes en cascade (figure 1.14.c). La pompe est
construite en plusieurs parties, chacune contient des micros pompes en parallèles afin
d’augmenter le débit. D’autre part, nous voyons qu’il a utilisé des pompes en série afin d’avoir
une pression élevée en utilisant une tension faible.
Comme la force électro-osmotique est une force de surface, pour l’augmenter il faut
augmenter la surface de contact entre le liquide et le solide. Pour cela, on peut utiliser une
structure poreuse. Les pompes électro-osmotiques poreuses sont distinguées par la méthode de
fabrication du matériau poreux. Il y a en général trois méthodes pour l’obtenir : la méthode
mécanique (tassage), la méthode chimique (à partir d’un sol-gel) et la méthode thermique
(frittage). [ZEN.17] a réalisé une pompe électro-osmotique poreuse par le tassage de micro-
particules de silice de diamètre 3.5µm dans un capillaire en silice de diamètre 700µm. Ces
particules sont maintenues par deux filtres en polymère. Il a pu obtenir une pression de 20Atm et
un débit de 3.6µl/min pour une tension de 2kV. [WAN.14] a réalisé chimiquement la silice
31
CHAPITRE 1 CONTEXTE DE L’ETUDE ET ETAT DE L’ART
poreuse à partir d’un sol-gel. Cette méthode de fabrication sera détaillée au chapitre 2. Sa pompe
est alimentée par une tension de 6kV pour un volume de 3.77 cm3 et elle génère une pression de
3Atm et un débit de 3µl/min.
La troisième méthode de fabrication des matériaux poreux est le frittage. Le frittage est un
procédé de fabrication de pièces poreuses par chauffage d’une poudre sans la mener jusqu’à la
fusion. Sous l'effet de la chaleur, les grains se soudent entre eux.
[YAO.40] a fabriqué une pompe électro-osmotique basée sur la silice frittée. Sa pompe a un
volume de 57 mm3. Cette pompe a été testée avec deux fluides, l’eau déionisée (DI) (pH=5.4) et le
tétraborate de sodium Na2B4O7 (pH=8.2). Avec l’eau DI elle a eu un débit de 1ml/min et une
pression de 0.25Atm. Par contre, lorsqu’il a utilisé l’électrolyte, le débit a augmenté jusqu’à
7ml/min et la pression jusqu’à 2atm. Dans sa conception les gaz générés par l’électrolyse sont
récupérés et recombinés à l’extérieur de la pompe par un catalyseur (figure 1.15.c).
Un autre exemple est la pompe de [BRA.41], réalisée à base de silice frittée. Le fluide est un
électrolyte à base de Na2B4O7. Cette pompe occupe un volume de 4 cm3 est alimentée par une
tension de 30 V. Le débit obtenu est de 6µl/min et la pression est de 4.5atm. La conception de la
pompe de [BRA.41] est représentée dans la figure 1.16.
Dans cette conception il y a plusieurs parties : deux chambres d’électrode (α,β), une membrane
d’échange ionique (γ) qui est utilisée pour stabiliser le pH du liquide, un séparateur (δ) et un
support pour la silice poreuse (ε). L’écoulement de l’eau est fait entre les éléments γ-γ.
Dans le tableau suivant nous présentons les principales pompes électro-osmotiques fabriquées
depuis 1994.
32
CHAPITRE 1 CONTEXTE DE L’ETUDE ET ETAT DE L’ART
A partir du tableau 1.4, nous remarquons que pour toutes ces pompes le matériau de base
utilisé est généralement le verre (la silice ou le quartz). Les liquides sont plus variés : eau DI,
électrolytes et liquides organiques. Nous remarquons que les micros pompes électro-osmotiques
(seules ou en parallèle) délivrent des pressions élevées mais aussi des débits très faibles qui ne
sont pas suffisants pour le refroidissement des composants de puissance. Les pompes électro-
osmotiques poreuses à base de sol-gel ne sont pas adaptées pour les hauts débits à cause de la
faible tenue mécanique de la silice poreuse fabriquée chimiquement [WAN.21]. En revanche,
elles sont très adaptées pour l’intégration de la pompe électro-osmotique dans les micros
échangeurs. Le plus grand avantage des pompes électro-osmotiques à base de matériau fritté est la
grande tenue mécanique contre la pression interne dans la pompe. Ceci permet d’augmenter la
section et par conséquent de débit de la pompe.
4 Conclusion
Dans ce premier chapitre, nous avons présenté le contexte de cette étude. Notre
application se focalise sur le remplacement de la pompe mécanique, utilisée pour le
refroidissement par convection forcée des composants de puissance, par une pompe statique
fonctionnant à partir du champ électrique. Ensuite nous avons effectué une étude comparative
33
CHAPITRE 1 CONTEXTE DE L’ETUDE ET ETAT DE L’ART
entre les différentes pompes EHD. Nous avons étudié les pompes électrothermiques, électro-
osmotiques, EHD à induction et EHD à injection.
Nous avons montré que la pompe électro-osmotique était la plus adaptée pour notre
application grâce à la très grande pression qui peut être générée dans un petit volume. Finalement,
nous avons présenté une recherche bibliographique sur les pompes électro-osmotiques. Une étude
globale sur les micro et les macro-pompes électro-osmotiques a été effectuée. Nous pouvons
dégager de cette étude que la pompe électro-osmotique, basée sur un matériau fritté, est la plus
adaptée pour être utilisée dans le cadre du refroidissement des composants de puissance.
34
CHAPITRE 2 :
MODELISATION ET MISE
EN ŒUVRE D’UNE POMPE
ELECTRO-OSMOTIQUE
POREUSE
CH A PITR E 2 : M odélisation et m ise en œuvre d’une pom pe électro-osm otique poreuse
35
CH A PITR E 2 : M odélisation et m ise en œuvre d’une pom pe électro-osm otique poreuse
4 Conclusion........................................................................................................................ 66
36
CH A PITR E 2 : M odélisation et m ise en œuvre d’une pom pe électro-osm otique poreuse
Nomenclature
A Section d’un disque poreux (m2)
A0 Section totale des pompes capillaire (m2)
E Champ électrique pour une longueur l (V/m)
E0 Champ électrique pour une longueur l0 (V/m)
I∆pm Courant statique (A)
IQm Courant dynamique (A)
N Nombre des pompes capillaires
P Pression absolu (Pa)
P0 Pression atmosphérique (Pa)
∆P Différance de pression d’une pompe poreuse (Pa)
Q Débit d’une pompe poreuse (mL/min)
Rc Rayon d’une conduite (m)
Rp Résistance du disque poreux mouillé (Ω)
Rv Résistance du liquide a la géométrie du disque poreux (Ω)
S Section de la conduite (m2)
V Tension (V)
Symboles grecs
Indices
37
CH A PITR E 2 : M odélisation et m ise en œuvre d’une pom pe électro-osm otique poreuse
1 Introduction:
Dans l’état de l’art présenté précédemment, nous avons conclu qu’une pompe électro-
osmotique génère une puissance hydraulique élevée si on utilise un milieu poreux isolant
hydrophile. Une manière simple d’obtenir un tel milieu est d’utiliser une céramique poreuse.
Dans ce chapitre, nous commencerons donc par présenter ces céramiques. Nous aborderons
tout d’abord leurs principales techniques de réalisation. Puis, dans un second temps, nous
verrons un modèle simple permettant d’estimer la pression et le débit électro-osmotiques
lorsqu’on applique un champ électrique sur ce type de milieu.
Dans un troisième temps, nous présenterons la métrologie utilisée pour caractériser les deux
pompes. La pompe électro-osmotique haute pression a été testée avec trois liquides : l’eau
déionisée, le méthanol et l’acétone. La pompe électro-osmotique haut débit qui est basée sur
la silice et sur l’alumine frittées a été testée avec l’eau DI, le méthanol et un électrolyte de
NaCl. Les résultats obtenus dans tous ces cas seront analysés et discutés. Ensuite nous
validerons expérimentalement le modèle proposé. Finalement nous présenterons les
problèmes techniques que nous avons eus ainsi que les solutions proposées.
38
CH A PITR E 2 : M odélisation et m ise en œuvre d’une pom pe électro-osm otique poreuse
Les paramètres qui caractérisent un milieu poreux sont la porosité, la tortuosité et le rayon de
pore effectif. Dans notre cas, la porosité Ψ représente le volume de fluide divisé par le volume
total.
ν0
Ψ= 2.1
νT
La tortuosité au carré τ2 est définie comme la longueur moyenne l 0 parcourue par le fluide
Nous allons présenter une méthode pour obtenir de la silice poreuse en nous référant aux
procédures de C.L. Rice et coll. [RIC.54] et M.-S Chun et coll. [CHU. 55].
Pour fabriquer chimiquement une matrice poreuse en silice, nous avons besoin
essentiellement de trois éléments : le TMOS (Tetramethoxysilane), le PEG (polyéthylène
glycol ou Macrogol) et l’acide acétique qui est utilisé pour accélérer les réactions chimiques.
39
CH A PITR E 2 : M odélisation et m ise en œuvre d’une pom pe électro-osm otique poreuse
Si C
O H
(a)
figure 2.2 : Structure chimique du TMOS
Le principe de la procédure de fabrication est basé sur la suppression par des réactions
chimiques du groupe CH3 du TMOS. Le temps total de cette procédure est d’environ trente
heures.
La fabrication est divisée en trois étapes : l’hydrolyse du TMOS, la condensation et la
polycondensation. A la phase d’hydrolyse du TMOS, le groupe alcoxide (-OCH3) sera
remplacé par celui d’hydroxyle (-OH). A la phase de la condensation, deux groupes silanols
(Si-OH) sont fusionnés pour former un groupe siloxane (Si-O-Si) et de l’eau. Finalement à la
polycondensation, un groupe de siloxane est associé avec six groupes de silanol afin de
former une matrice de silice (figure 2.3.a). Le détail de ces procédures est présenté en Annexe
1.
La figure 2.3.b représente une image MEB de la silice obtenue. Nous remarquons
l’homogénéité de la matrice de silice qui est très poreuse. Le rayon effectif des pores obtenus
peut être estimé entre 3 à 5 µm. Dans notre cas la silice monolithique aura plus de cotés actifs
sur sa surface que la silice ordinaire, et par conséquent plus de groupes silanol ionisables
peuvent être générés et donc plus de densité de charge surfacique peut être produite. Nous
rappelons qu’une forte densité de charge de surface peut produire une puissance hydraulique
plus élevée ce qui présente un avantage pour la silice monolithique. Mais son grand
inconvénient est la faible tenue mécanique qui empêche la réalisation de pièces cylindriques
dont l’épaisseur est faible.
40
CH A PITR E 2 : M odélisation et m ise en œuvre d’une pom pe électro-osm otique poreuse
(a) (b)
figure 2.3 : La polycondensation du groupe silanol avec le groupe siloxane (a), image MEB de la silice
obtenue (b)
2.2 Le frittage
Le frittage est un procédé de fabrication de pièces consistant à chauffer une poudre sans la
mener jusqu’à la fusion. Sous l'effet de la température, les grains se soudent entre eux, ce qui
forme la cohésion de la pièce. Sur la figure 2.4, nous voyons les étapes intermédiaires du
frittage, une poudre de particules en silice (figure 2.4.a) est chauffée jusqu'à l’obtention de
silice poreuse (figure 2.4.b). Si la silice poreuse est soumise soit à une augmentation de
température (sans atteindre la température de fusion) soit à un temps d’échauffement plus
important, alors les pores se ferment et la silice frittée obtenue a une porosité nulle (figure
2.4.c). Les techniques du frittage sont présentées en Annexe 2.
figure 2.4 : Etape intermédiaire du frittage : (a) état initial, (b) matériau poreux et (c) matériau à porosité
nulle
Dans notre cas nous avons utilisé des céramiques frittées utilisées dans les filtres. Ces
céramiques sont adaptées à l’électro-osmose grâce à leur isolation électrique et leur
hydrophilité.
41
CH A PITR E 2 : M odélisation et m ise en œuvre d’une pom pe électro-osm otique poreuse
Comme nous l’avons dit dans le premier chapitre, l’utilisation d’un milieu poreux dans les
pompes électro-osmotiques augmente la surface de contact entre la céramique et le liquide et
donc augmente la densité de charge et par conséquent la puissance hydraulique. Mais la
structure géométrique complexe du milieu poreux complique l’étude des pompes électro-
osmotiques poreuses. Nous proposons un modèle dans cette partie. Les paramètre de l’étude
sont : la section A, l’épaisseur l, la porosité Ψ, la tortuosité τ et le rayon de pore effectif a .
Le modèle que nous proposons est basé sur la représentation du disque poreux par plusieurs
canaux en parallèles (figure 2.5). Nous supposons que chaque canal a un rayon égal au rayon
effectif de pore a et une longueur l0.
Afin étudier l’électro-osmose dans un milieu poreux, nous allons réutiliser l’étude des
écoulements dans une pompe capillaire qui a été présentée dans le premier chapitre. Le
modèle de la pompe poreuse dérive ensuite de la mise en parallèle de plusieurs pompes.
Rappelons le débit maximum et la pression maximale pour une pompe capillaire de rayon a
et de longueur l0 soumise à un champ E0, donnés dans le chapitre 1 :
πa 2ζεE0 a
qm = − .f ( ) 2.3
µ λ
8ζεE0 l0 a
∆p m = − 2
.f ( ) 2.4
a λ
42
CH A PITR E 2 : M odélisation et m ise en œuvre d’une pom pe électro-osm otique poreuse
avec
V El E
E0 = = = 2.5
l0 l0 τ
Les pompes capillaires étant en parallèle, la pression maximale aux bornes du disque poreux
est la même que celle fournie par une pompe capillaire seule.
8ζεEl a
∆Pm = ∆pm = − 2
.f ( ) 2.6
a λ
Cette équation montre que la pression générée par une pompe électro-osmotique poreuse est
plus importante pour des rayons de pore effectifs plus faibles. Nous remarquons que l’élément
actif dans l’expression de la pression est la tension imposée au disque (V=E.l) et non le
champ électrique.
Le débit maximum total est donné par la somme des débits produits par chaque pompe
capillaire.
Qm = N .qm 2.7
avec N, le nombre équivalent de capillaires dans le disque. Ce nombre peut être déterminé par
la relation suivante :
A0
N= 2.8
πa 2
avec A0, la section totale des capillaires.
Nous introduisons la porosité donnée en (2.1) et la tortuosité donnée en (2.2)
A0 l0 A0 τ
Ψ= = 2.9
Al A
N deviendra donc :
ΨA
N= 2.10
τ πa 2
Finalement le débit total donné par une pompe électro-osmotique poreuse sera égal à :
ΨAζεE a Ψζε VA a
Qm = − f( )=− f( ) 2.11
µ.τ λ µ.τ l λ
43
CH A PITR E 2 : M odélisation et m ise en œuvre d’une pom pe électro-osm otique poreuse
Dans l’expression du débit maximum, nous remarquons que ce dernier augmente lorsque la
section du disque poreux croit. Il est à noter que l’élément actif dans l’expression du débit est
le champ électrique dans le disque poreux à un τ près. Il est aussi à noter que, pour une
A
tension donnée, le débit est identique pour le même rapport . Autrement dit, en diminuant
l
la section et la longueur du disque par le même facteur alors le débit reste inchangé. Cela peut
laisser penser qu’il est possible de minimiaturiser ce type de pompe.
A partir des relations (2.6) et (2.11) nous avons une expression du rayon de pore effectif
en fonction du débit maximum et de la pression maximale.
Qm 8lµτ
a= . 2.12
∆Pm ΨA
L’équation (2.10) montre que le rayon de pore effectif a peut être déterminé
expérimentalement en mesurant le débit et la pression maximums. Nous pouvons remarquer
dans cette expression que le potentiel Zêta n’intervient pas ce qui est intéressant car cette
caractéristique est assez difficile à mesurer.
Pour valider cette modélisation nous allons présenter les prototypes réalisés.
Deux pompes électro-osmotiques ont été réalisées, une pompe haute pression basée sur
l’utilisation d’une matrice en sol-gel et une pompe haut débit utilisant une céramique frittée.
La pompe électro-osmotique haut débit est dimensionnée pour être utilisée dans le
refroidissement des composants de puissance.
Cette pompe n’est pas faite pour notre application principale du refroidissement des
composants de puissance, elle fait partie du travail de collaboration avec l’Université de Notre
Dame. Le principe de cette pompe est basé sur l’injection du sol-gel dans un tube capillaire en
silice.
44
CH A PITR E 2 : M odélisation et m ise en œuvre d’une pom pe électro-osm otique poreuse
3.1.1 Fabrication
Après prétraitement du tube en silice, il doit être rempli par le sol-gel (qui est ici le TMOS)
après la phase de la condensation. Ensuite le tube est mis dans une étuve thermique. Une
longueur de 6cm de ce tube rempli par une matrice en silice est collée sur une plaque en PVC.
Un des cotés est relié à un autre tube (non rempli) via un tube en Nafion qui est une
membrane d’échange protonique (le principe de cette membrane et son rôle seront décrits plus
tard). Finalement deux tubes en PVC de diamètre 5cm sont coupés et collés sur les extrémités
du tube pour former les réservoirs de la pompe. Le champ électrique est appliqué entre deux
électrodes en platine immergées dans les réservoirs.
La génération de bulles par électrolyse est fatale pour les micros canaux. Une fois que les
bulles de gaz envahissent le canal, elles demandent une grande pression pour être déplacées
(environ 1atm) [TAK.61]. Les bulles peuvent être également regroupées et bloquer le courant
électrique. La membrane de Nafion est perméable aux protons et empêche l’invasion des
bulles dans le canal, mais assure le parcours du courant électrique entre le capillaire et la
cathode qui est en dehors de la chaîne de l’écoulement.
45
CH A PITR E 2 : M odélisation et m ise en œuvre d’une pom pe électro-osm otique poreuse
3.1.2.1 Métrologie
La métrologie utilisée est représentée sur la figure 2.7. Pour mesurer la puissance
d’entrée, un voltmètre est utilisé pour mesurer la tension appliquée entre les réservoirs, un
milliampèremètre est mis en série avec la pompe. La puissance hydraulique de sortie est
déterminée par la mesure du débit et de la pression délivrés par la pompe. La sortie de la
pompe est connectée à un tube en verre de section S et de longueur x0 qui est filmé par une
caméra optique.
dx
Q = S.
2.13
dt
La pression est mesurée en fermant la sortie du tube et elle est déterminée par la relation
(2.14), en supposant que l’air est un gaz parfait.
x0
P = P0 2.14
x0 − x
P0 est la pression atmosphérique.
La pompe a été testée avec plusieurs liquides : l’eau DI, un mélange de méthanol et
d’eau déionisée, et l’acétonitrile. Ces trois liquides ont été choisis en raison de leurs larges
applications dans les µ-TAS (micro total chemical analysis system). Durant tous les tests,
46
CH A PITR E 2 : M odélisation et m ise en œuvre d’une pom pe électro-osm otique poreuse
aucune bulle n’a été observée dans le circuit hydraulique. Une courbe courant-tension pour
l'eau DI, l'acétonitrile et le mélange méthanol/eau, est présentée sur la figure 2.8. Ces mesures
ont été effectuées sans charge extérieure (débit maximum).
L’acétonitrile et le méthanol ont une conductivité d’environ 1µS/m c'est-à-dire sept fois plus
faible que celle de l’eau déionisée ce qui explique la différence au niveau des courants.
La figure 2.9 montre la variation du débit en fonction de la pression en utilisant l’eau DI
comme liquide de fonctionnement pour trois tensions appliquées 4, 5 et 6kV. Nous
remarquons que la variation est quasiment linéaire et vérifie l’hypothèse donnée en (1.35).
Pour une tension appliquée de 6kV, le débit et la pression maximums sont égaux à 2.9µl/min
et 3.1Atm respectivement avec un courant consommé de 150nA ce qui donne une efficacité
thermodynamique de 0.4%.
47
CH A PITR E 2 : M odélisation et m ise en œuvre d’une pom pe électro-osm otique poreuse
5 3,5
Qmmes(µl/min)
4,5 Qmmod(µl/min)
3
P re s s io n m a x im a le (A tm )
Delta-Pmmes(Atm)
D é b it m a x im u m (µl/m in )
4 Delta-Pmmod(Atm)
3,5 2,5
3 2
2,5
2 1,5
1,5 1
1
0,5
0,5
0 0
4 5 6
Tension appliquée(kV)
La figure 2.10 montre que les valeurs mesurées expérimentalement sont proches de celles
données par le modèle avec des erreurs entre 6 à 15%. Cette erreur est due aux pertes
ohmiques dans les réservoirs, aux erreurs de mesure et également à certains paramètres mal
estimés.
Une pompe cylindrique poreuse haut débit doit avoir une faible épaisseur et une section
importante. La matrice monolithique fabriquée à partir du sol-gel ne peut donc pas être
utilisée dans une pompe haut débit à cause de sa faible tenue mécanique. De son côté, la silice
frittée est beaucoup plus solide ce qui la rend plus adaptée pour cette application. Dans notre
cas nous avons utilisé deux disques en céramique frittée, le premier en silice et le second en
48
CH A PITR E 2 : M odélisation et m ise en œuvre d’une pom pe électro-osm otique poreuse
alumine. Le schéma de la pompe électro-osmotique haut débit est représenté sur la figure
2.11.
Le rôle de chaque élément sera présenté en détail par la suite. Cette pompe est composée de:
la chambre d’électrode n°1 (A1), la chambre d’électrode n°2 (A2) et le support (B) de la
céramique frittée (C) qui contient également l’entrée et la sortie du liquide. Chaque chambre
d’électrode contient un collecteur (G), une électrode (D) et une membrane d’échange ionique
(MIE) (F). La membrane d’échange ionique est tenue par un support (E).
Nous avons utilisé deux types de disque (figure 2.12). Le premier type est en silice
poreuse et a été acheté à la société ROBU en Allemagne. Le deuxième type est en alumine
poreuse et a été fabriqué par la société SCERAM-CERAMICS en France. Les disques en
49
CH A PITR E 2 : M odélisation et m ise en œuvre d’une pom pe électro-osm otique poreuse
silice ont un rayon de 25mm et une épaisseur de 3,5mm. Ceux en alumine ont un rayon de
25mm et une épaisseur de 2mm. Il est à noter que, vu la difficulté d’approvisionnement, nous
n’avons pas pu obtenir les disques avec les paramètres que nous souhaitions. Seul le rayon du
disque a pu être choisi. C’est pourquoi, ces disques doivent être caractérisés avant leur
utilisation. Nous devrons donc déterminer leur porosité, leur tortuosité et leur rayon de pore
effectif.
A partir de l’expression (2.1), la porosité peut être facilement mesurée en pesant le disque
lorsqu’il est sec et lorsqu’il est rempli par un liquide. Elle sera donc donnée par:
mm − m s
Ψ= 2.15
ρ .l. A
avec mm, ms et ρ la masse du disque mouillé, la masse du disque sec et la masse volumique du
liquide mouillant.
Nous avons testé trois échantillons de chaque type de disque, la valeur de leur porosité est
présentée dans le tableau 2.1.
tableau 2.1 : Mesure de la porosité pour six échantillons
La porosité est donc environ 35% pour le disque en alumine et 39% pour celui en silice.
La tortuosité est mesurée en se basant sur la relation donnée par Rathore et coll. [RAT.62]
en mesurant la résistante électrique Rp du disque poreux rempli par un liquide. Pour cela on
applique des électrodes de part et d’autre du disque (le courant d’électro-convection est donc
50
CH A PITR E 2 : M odélisation et m ise en œuvre d’une pom pe électro-osm otique poreuse
négligé pour faire cette mesure). Nous enlevons ensuite le disque et nous remplissons la zone
entre les électrodes par du fluide. Nous mesurons alors la résistance Rv du fluide. Ces deux
résistances sont données respectivement par :
ρ .l 0
Rp = 2.16
A0
ρ .l
Rv = 2.17
A
Le rapport de ces deux résistances donne
Rv Ψ
= 2.18
Rp τ
Pour mettre en œuvre cette technique, deux plaques collantes en cuivre sont appliquées de
chaque coté du disque. Pour avoir un bon contact entre le liquide et le cuivre, ce disque est
mis sous pression. La résistance électrique avec le milieu poreux RP est ensuite mesurée par
un multimètre. La résistance électrique sans milieu poreux est déduite analytiquement par la
relation (2.17). Finalement nous utilisons la relation (2.18) pour déduire la valeur de la
tortuosité. Le tableau 2.2 montre les mesures faites sur les deux types de disque.
tableau 2.2 : Mesure de la tortuosité
Disque l (mm) A (cm2) ρ (Ω
Ω.m) Rv Rp Ψ τ
Alumine 2,00 19,63 608 619,62 2000 0,35 1,13
Silice 3,50 19,63 608 1084,33 3200 0,40 1,18
51
CH A PITR E 2 : M odélisation et m ise en œuvre d’une pom pe électro-osm otique poreuse
Le troisième paramètre important est le rayon de pore effectif. La figure 2.14 montre
des photos MEB des deux disques en alumine et en silice.
figure 2.14 : Photos microscopiques prises par un MEB pour les deux disques poreux
Sur la figure 2.14, nous remarquons que la silice a un rayon effectif de pore plus grand que
celui de l’alumine. Pour les déterminer nous allons utiliser la méthode de porosimétrie à
intrusion de mercure (PIM). Cette tâche a été effectuée à l’Ecole Française de Papeterie de
Grenoble.
Le principe de cette méthode est basé sur l’injection par plusieurs gammes de pression du
mercure dans un échantillon du disque poreux. Chaque variation du volume de mercure
correspond à une valeur du rayon effectif des pores. Le principe de cette méthode est détaillé
en Annexe 3.
La figure 2.15.a et la figure 2.15.b représentent respectivement la distribution du rayon de
pore pour le disque en silice et pour le disque en alumine.
1,4 1
0,9
1,2
0,8
1 0,7
0,6
0,8
DV
0,5
DV
0,6 0,4
0,3
0,4 0,2
0,1
0,2
0
0
21 5
21 2 5
0
2
3
5
2
9
8
4
1
6
7
6
11 0
79
00
00
00
00
02
03
06
14
16
21
27
42
34
68
55
3
,1
,4
6,
0,
0,
0,
0,
0,
0,
0,
0,
0,
0,
0,
0,
1,
5,
7,
3
4
7
6
2
6
9
5
5
5
1
6
2
10 6
5
20 7
21 84
00
00
00
01
03
05
12
43
67
82
01
31
51
29
79
5
,7
,6
0,
0,
0,
0,
0,
0,
0,
0,
0,
0,
1,
1,
5,
7,
2,
a(µm)
a(µm)
(a) (b)
figure 2.15 : Distribution du rayon de pore, (a) disque en silice, (b) disque en alumine.
52
CH A PITR E 2 : M odélisation et m ise en œuvre d’une pom pe électro-osm otique poreuse
Nous distinguons trois rayons de pore principaux (0,003 0,169 et 0,342 µm) pour l’alumine et
également 3 rayons de pore (0,002 0,435 et 0,742 µm) pour la silice. Les pores prédominants
ont un rayon de 0,34µm pour l’alumine et de 0,75µm pour la silice. A partir de ces valeurs et
en se basant sur les équations (2.6) et (2.11) nous pouvons prévoir que la pression engendrée
en utilisant le disque en alumine dans une pompe électro-osmotique sera plus élevée qu’en
utilisant la silice. Par contre le débit sera plus élevé en utilisant le disque en silice.
Un autre élément essentiel de la pompe haut débit est la membrane d’échange ionique.
Les membranes d’échange ionique sont des conducteurs ioniques qui ne laissent passer qu’un
seul type d’ion : les anions pour les membranes d’échange anodiques (MEA) et les cations
pour les membranes d’échange cathodiques (MEC).
Anode : 2H 2O − 4e − → O2 + 4H + 2.22
Cathode: 4H + + 4e − → 2H 2 2.23
53
CH A PITR E 2 : M odélisation et m ise en œuvre d’une pom pe électro-osm otique poreuse
membranes qui est également très important est le blocage des gaz générés par électrolyse
dans les chambres d’électrode. En effet, avoir des bulles dans le circuit hydraulique peut poser
problème puisqu’elles peuvent gêner le passage du fluide..
La membrane doit avoir une faible résistance électrique et une grande tenue mécanique.
Nous avons utilisé des membranes d’échange anodique et cathodique qui ont été
fabriquées à partir d’un polymère qui a une grande stabilité chimique. Les deux membranes
ont été achetées à la société Fumatech@ en Allemagne. Les dimensions actives des deux
membranes sont 5cm×5cm. Les caractéristiques chimiques et mécaniques des ces membranes
sont présentées dans le tableau 2.3.
tableau 2.3 : Caractéristiques des membranes d’échange ionique.
MEA MEC
Sélectivité % >0,96 >0,98
résistance électrique Ω.cm² <1 <4
stabilité pH 0-13 Aq. + acide
épaisseur mm 0,1–0,13 0,08–0,10
conductance spécifique mS/cm >6 >2
La sélectivité des deux membranes est élevée, elle est donnée par 0,96% et 0,98% pour la
MEA et la MEC respectivement. Cela signifie que pour la membrane d’échange anodique par
exemple seulement 0,96% des cations peuvent la pénétrer. Pour une section de 25cm2 la
résistance électrique est seulement de 40mΩ pour la MEA et de 160mΩ pour la MEC. Ces
valeurs des résistances peuvent être utilisées pour déterminer la chute de tension aux bornes
des membranes. Pour un courant de 10mA la chute de tension est seulement de 0.4mV pour la
MEA et de 1.6mV pour la MEC. Ces membranes peuvent avoir une conductance jusqu'à
2mS/cm. L’épaisseur des deux membranes est très faible (<0.1mm). Afin que les membranes
supportent la haute pression due à l’électro-osmose, elles ont été installées sur une grille en
plexiglas. L’activation et le stockage de ces membranes sont présentés en Annexe 4.
Les collecteurs sont utilisés pour assurer le contact électrique entre les électrodes et
l’extérieur de la pompe. Comme le montre la figure 2.16, les collecteurs sont des cadres de
coté interne 5cm, de coté externe 6cm et d’épaisseur 1mm Les meilleurs matériaux pour
l’électrolyse sont les matériaux inertes comme le platine, l’or, le palladium… mais ces
matériaux sont très coûteux, ce qui nous amène à utiliser le cuivre. Afin d’éviter la corrosion
54
CH A PITR E 2 : M odélisation et m ise en œuvre d’une pom pe électro-osm otique poreuse
de ces collecteurs, ils ont été recouverts par une couche d’or de 5µm. Pour éviter la migration
de l’or vers l’intérieur du cuivre, une couche de nickel est mise en place entre la couche d’or
et le cuivre. Le dépôt de ces couches a été effectué par la société RADIAL.
Les électrodes que nous avons utilisées sont des grilles en cuivre. Les électrodes sont des
carrés de 5cm de côté et de 0,5mm d’épaisseur. Ces électrodes ont été achetées à la société
PaxiTech. Pour éviter la corrosion, ces grilles ont été dorées comme les collecteurs.
La pompe contient deux supports des chambres d’électrode et deux supports pour
maintenir le disque poreux. Chaque support de la chambre d’électrode contient un support
pour la membrane d’échange ionique. Tous les supports sont fabriqués en plexiglas. Ce
matériau a été utilisé pour sa solidité, sa transparence, sa facilité d’usinage et son faible coût.
Le détail de ces supports est présenté en Annexe 5.
55
CH A PITR E 2 : M odélisation et m ise en œuvre d’une pom pe électro-osm otique poreuse
56
CH A PITR E 2 : M odélisation et m ise en œuvre d’une pom pe électro-osm otique poreuse
électrique est de 1µS/m. L’électrolyte de NaCl a été testé avec plusieurs conductivités : 5,
100, 300 et 500 µS/m.
tableau 2.4 : Codes des différentes expériences faites sur la pompe électro-osmotique poreuse.
Matériau Silice
Liquide Eau DI Méthanol NaCl
MEI A-A A-C C-A C-C N-N A-A A-C C-A C-C N-N A-A A-C C-A C-C N-N
Code × × × 1 × × × × × × × × × × ×
Matériau Alumine
Liquide Eau DI Méthanol NaCl
MEI A-A A-C C-A C-C N-N A-A A-C C-A C-C N-N A-A A-C C-A C-C N-N
Code 2 3 4 5 6 7 × × × × 8 × × × ×
Grâce à ces tests nous allons faire un bilan de puissance, c'est-à-dire calculer la puissance
électrique d’entrée et la puissance hydraulique de sortie. La puissance hydraulique est déduite
en mesurant le débit et la pression maximums. La puissance électrique est déterminée en
mesurant le courant consommé et la tension appliquée à la pompe. La métrologie utilisée pour
mesurer ces puissances est présentée dans le paragraphe suivant.
3.2.3.2 Métrologie
Dans cette étude nous nous basons sur l’expression (1.35) donnée au chapitre 1 qui
suppose que le débit est une fonction linéaire de la pression :
∆P
Q = Qm (1 −
) 2.24
∆Pm
Le pression maximale est donnée pour un débit nul et vice versa.
57
CH A PITR E 2 : M odélisation et m ise en œuvre d’une pom pe électro-osm otique poreuse
En réalité la pression n’est pas tout à fait nulle à cause des pertes visqueuses dans les tubes et
les réservoirs. Mais elles sont négligeables devant la pression électro-osmotique. Par exemple
dans un tube de diamètre 2Rc=1cm et de longueur lc=10cm alors les pertes de charge sont
données par :
8l c µqc
∆Pperte = 2.25
πRc 4
Pour un débit qc=18mL/min, alors ces pertes seront ∆Pperte=0.12Pa ce qui reste négligeable
devant la pression électro-osmotique comme nous le verrons par la suite.
58
CH A PITR E 2 : M odélisation et m ise en œuvre d’une pom pe électro-osm otique poreuse
La puissance électrique totale consommée par la pompe électro-osmotique est calculée par la
mesure du courant et de la tension appliquée aux bornes de la pompe. Par contre la tension
appliquée à la pompe est différente de celle appliquée aux bornes du disque poreux à cause de
la distance entre les électrodes et le disque poreux. Donc, afin de valider le modèle nous
mesurons la tension aux bornes du disque poreux. Nous avons donc trois grandeurs
électriques à mesurer : le courant consommé par la pompe, la tension appliquée à la pompe
qui est mesurée par un voltmètre mis en aval avec l’ampèremètre et la tension aux bornes du
disque qui est mesurée par la technique présentée sur la figure 2.19. Nous avons collé deux
fils multibrins par une colle d’argent sur chaque face du disque poreux. Ensuite les fils et la
couche d’argent sont recouverts par un isolant électrique afin d’éviter les réactions chimiques.
Ces deux fils fonctionnent donc comme une sonde qui mesure la tension aux bornes de ce
disque.
figure 2.19 : Technique de mesure de la tension appliquée aux bornes du disque poreux.
Dans le test n°1, la pompe est utilisée avec de la silice et de l’eau DI. Dans ce cas nous
constatons que l’eau circule de la cathode vers l’anode. Le sens de ce mouvement est cohérent
avec la théorie, en effet lorsque le pH est de 6,7 alors le potentiel zêta est négatif donc la silice
est chargée négativement et par conséquent les contre-ions (charges libres) sont positifs.
Comme le sens du champ électrique est de la cathode vers l’anode alors la force de Coulomb
(et donc l’écoulement) ont le même sens que ce champ.
La figure 2.20.a représente le diagramme ∆Pm-Qm pour plusieurs valeurs de tension appliquée
à la pompe électro-osmotique. Pour une tension de 200V la pompe peut générer un débit de
18mL/min et une pression de 2.9kPa. Nous remarquons que la variation de la pression et du
59
CH A PITR E 2 : M odélisation et m ise en œuvre d’une pom pe électro-osm otique poreuse
débit est linéaire avec la tension appliquée. La figure 2.20.b représente la variation des
courants statique (I∆pm) et dynamique (IQm) en fonction de la tension appliquée à la pompe. La
variation des deux courants est quasi linéaire en fonction de la tension. Le courant dynamique
est plus élevé que le courant statique, ce qui peut être expliqué par l’absence du courant
d’électroconvection dans le courant statique (pas d’écoulement).
Pour une tension de 200V, la puissance électrique est de 0,58W et la puissance hydraulique
est de 0.4mW au point de fonctionnement (∆Pm/2-Qm/2) ce qui fait un rendement d’environ
0,1%. Le faible rendement est l’un des inconvénients des pompes électro-osmotiques, mais
malgré ce problème elles restent utilisables pour le refroidissement thermique comme nous
allons voir dans le chapitre 4.
Dans le test n°2 nous avons utilisé le disque en alumine et l’eau déionisée. Dans ce cas le sens
de l’écoulement est inversé par rapport à la silice car pour un pH inférieur à 9, le potentiel
zêta est positif et par conséquent les ions responsables de l’écoulement dans ce cas sont les
ions négatifs. Le diagramme ∆Pm-Qm en fonction de la tension appliquée à la pompe est
représenté sur la figure 2.21. Sur cette figure, le débit est de 1.8mL/min et la pression est de
0.3Atm pour une tension appliquée à la pompe de 200V. Nous remarquons que les variations
du débit et de la pression maximums augmentent avec la tension appliquée.
60
CH A PITR E 2 : M odélisation et m ise en œuvre d’une pom pe électro-osm otique poreuse
1,8 40
1,6 Qm 35
1,4 delta Pm 30
Delta Pm(kPa)
Qm(mL/min)
1,2
25
1
20
0,8
15
0,6
0,4 10
0,2 5
0 0
0 50 100 150 200 250
Tension appliquée à la pompe (V)
Il faut noter que le débit obtenu avec le disque d’alumine est plus faible que dans le cas de la
silice, par contre la pression est plus élevée. Ces différences sont dues aux dissemblances
géométriques des deux disques : l’épaisseur et surtout le rayon effectif de pore. Nous avons
remarqué que la nature de la céramique influe sur le sens de l’écoulement.
Dans ces tests nous avons étudié le fonctionnement de la pompe à base d’alumine avec
d’autres liquides que l’eau déionisée. La pompe a été testée avec une solution de méthanol et
d’eau déionisée et des solutions aqueuses de NaCl avec différentes conductivités.
La figure 2.22.a représente la variation en fonction de la tension du débit et de la pression
maximums pour 10% de méthanol et 90% d’eau déionisée. Nous remarquons que les résultats
obtenus ne sont pas très différents des tests avec l’eau déionisée, parce que la conductivité du
méthanol est proche de celle de l’eau déionisée.
La figure 2.22.b représente la variation du débit maximum en fonction de la conductivité de
l’électrolyte de chlorure de sodium pour deux tensions appliquées à la pompe (50V et 100V).
A 50V par exemple, nous remarquons que le débit augmente de 5mL/min à 20mL/min pour
une augmentation de 20µS/m. Par contre le débit est saturé à 30mL/min à partir de 300µS/m.
L’augmentation du débit avec la conductivité est expliqué par :
61
CH A PITR E 2 : M odélisation et m ise en œuvre d’une pom pe électro-osm otique poreuse
Dans ces tests nous allons chercher le meilleur choix des membranes d’échange
ionique pour obtenir le meilleur fonctionnement de la pompe électro-osmotique. La figure
2.23 représente le débit maximum et le courant dynamique pour plusieurs positions des
membranes d’échange ionique pour des créneaux de tension.
Sur la figure 2.23.a, le débit est de 0,5mL/min et le courant est environ de 1mA. Dans ce cas,
les membranes anodiques installées aux deux cotés vont bloquer les ions hydronium et laisser
passer les ions hydroxyde. Et comme les ions libres dans la DCE sont les ions hydroxyde,
alors le mouvement de ces ions de l’anode vers la cathode n’aura pas d’effet négatif sur le
pompage électro-osmotique.
Sur la figure 2.23.b, le débit et le courant sont plus faibles. En effet, l’utilisation de la
membrane anodique à coté de l’anode laisse passer les ions hydroxyde. L’effet contraire a lieu
62
CH A PITR E 2 : M odélisation et m ise en œuvre d’une pom pe électro-osm otique poreuse
m l/min
Iqm(mA)
mA 1 0,4
1 0,4
0,8
0,8
0,3
0,3
0,6
0,6
0,2
0,2 0,4
0,4
0,1
0,1 0,2
0,2
0 0
0 0
400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800 2000 2200
1000 1500 2000 2500 3000
Tile(s)
Tim e(s)
0,5
Q(mL/min)
1,2
IQm(mA)
1 0,4
1 0,4
0,8 0,3
0,8 0,3
0,6
0,6 0,2
0,2 0,4
0,4
0,1
0,1 0,2
0,2
0 0 0 0
100 600 1100 1600 2100 0 500 1000 1500 2000
Temps(s) Temps(s)
figure 2.23 : Courbes des débits maximums et des courants dynamiques en fonction du temps, pour
différentes positions des membranes. Tension appliquée de 50V.
Nous constatons suite à ces tests que l’utilisation des membranes d’échange anodique aux
deux cotés est le meilleur choix pour une pompe utilisant de l’alumine et de l’eau déionisée.
Par analogie, pour une pompe avec de la silice et de l’eau déionisée, l’installation des
membranes cathodiques aux deux cotés est le cas le plus favorable. D’une façon générale pour
sélectionner le type de membrane pour un couple matériau-liquide donné, il faut
63
CH A PITR E 2 : M odélisation et m ise en œuvre d’une pom pe électro-osm otique poreuse
premièrement vérifier qu’on est loin du point isoélectrique ensuite choisir la membrane de
même nature que les ions libres dans la DCE du matériau.
Nous avons utilisé l’alumine pour ce test. Pour valider expérimentalement les équations
2.6 et 2.11 données au début de ce chapitre, nous avons utilisé les valeurs suivantes :
• Potentiel zêta égal à 100mV ([16], [WAN.18] et [19]).
• Porosité égale a 35% (mesure).
• Tortuosité égale à 1,18.
• Longueur de Debye calculée pour une conductivité de 3µS/m (équation (1.41)).
• La tension V mesurée aux bornes du disque par la technique présentée sur la figure
2.19.
La figure 2.24 représente la comparaison entre le modèle de la pompe électro-osmotique
poreuse et les résultas expérimentaux. Nous remarquons que les résultats expérimentaux du
débit et de la pression maximums sont proches de ceux donnés par le modèle.
Pour tester la durée de vie de la pompe à base d’alumine, celle-ci a été testée pendant
cinq jours sous une tension de 10V. La figure 2.29 représente le débit maximum de la pompe
en fonction du temps. Les 12 premières heures, le réservoir est resté ouvert ce qui a conduit à
l’augmentation de sa conductivité et par conséquent à l’augmentation du débit. Ensuite, le
réservoir à été fermé afin de stabiliser la conductivité du liquide. Le débit est ensuite resté
64
CH A PITR E 2 : M odélisation et m ise en œuvre d’une pom pe électro-osm otique poreuse
stable jusqu'au quatrième jour. Après le quatrième jour, le niveau de liquide a diminué dans
les réservoirs, nous avons donc été obligés de les remplir. Ce changement a augmenté un peu
le débit puis il s’est à nouveau stabilisé. La pompe a été arrêtée au cinquième jour.
0,8
0,7
0,6
0,5
Qm(mL/min)
0,4
0,3
0,2
0,1
0
0 1 2 3 4 5 6
Temps ( Jour)
figure 2.25 : Test de la pompe avec de l’eau déionisée pendant 5 jours, sous une tension de 10V. Test N°2.
La silice a une tenue mécanique très faible, sa manipulation est plus difficile que celle de
l’alumine. C’est la raison pour laquelle nous avons utilisé l’alumine dans la plupart des tests.
65
CH A PITR E 2 : M odélisation et m ise en œuvre d’une pom pe électro-osm otique poreuse
4 Conclusion
Nous avons commencé ce chapitre par une étude sur les céramiques poreuses. Nous
avons présenté une méthode de fabrication chimique d’une matrice monolithique en silice à
partir du TMOS. Nous avons conclu que la silice fabriquée par cette méthode présentait
l’avantage d’avoir plus de cotés actifs sur sa surface que la silice ordinaire, et par conséquent
plus de groupes silanol ionisables pouvaient être générés. Cet avantage nous amène à doubler
la valeur du potentiel zêta. La matrice en silice monolithique fabriquée chimiquement peut
être facilement injectée dans les micro-canaux ce qui la rend plus adaptée aux micro-pompes
hautes pressions. Ensuite nous avons présenté le frittage. Les céramiques frittées ont une
tenue mécanique plus élevée ce qui les rend plus adaptées aux pompes hauts débits.
Nous avons modélisé la pompe électro-osmotique poreuse comme plusieurs micros pompes
idéales en parallèles qui ont le même diamètre et la même longueur. A partir de l’étude
théorique présentée dans le chapitre 1, nous avons développé des formules de la pression et du
débit maximums pour une pompe électro-osmotique poreuse. Ce modèle a été validé
expérimentalement.
Deux pompes électro-osmotiques poreuses ont été mises en œuvre. Une micro pompe électro-
osmotique haute pression fabriquée à partir de silice monolithique et une pompe électro-
osmotique haut débit utilisant de la silice et de l’alumine frittées. Nous avons présenté une
métrologie de caractérisation pour les deux pompes. La pompe haute pression a été fabriquée
par injection de silice monolithique dans un capillaire en silice. Elle a été testée pour trois
liquides : l’eau DI, le méthanol et l’acétonitrile. Cette pompe génère une pression de 3Atm et
un débit de 3µl/min sous une tension de 6kV. Nous avons présenté ensuite la conception de la
pompe électro-osmotique haut débit. Nous avons montré des méthodes pour caractériser les
paramètres (porosité, tortuosité et diamètre effectif) de la céramique frittée. Nous avons
mesuré que l’alumine a des pores effectifs plus faibles que la silice. La pompe génère un débit
jusqu'à 18mL/min avec la silice et une pression jusqu'à 0.3Atm avec l’alumine. L’alumine
présente une stabilité et une tenue mécanique plus élevées que la silice. Plusieurs cas de figure
de choix des membranes d’échange ionique ont été testés. Nous avons conclu que la pompe
présente des propriétés hydrauliques plus élevées lorsque deux membranes de même nature
que les contres ions de la DCE sont installées. La pompe a fonctionné avec trois liquides :
l’eau déionisée, le méthanol et un électrolyte de NaCl, sans avoir des bulles dans le circuit
66
CH A PITR E 2 : M odélisation et m ise en œuvre d’une pom pe électro-osm otique poreuse
67
CHAPITRE 3 :
OPTIMISATION D’UNE
POMPE ELECTRO-
OSMOTIQUE POREUSE
CHAPITRE 3 Optimisation d’une pompe électro-osmotique poreuse
68
CHAPITRE 3 Optimisation d’une pompe électro-osmotique poreuse
69
CHAPITRE 3 Optimisation d’une pompe électro-osmotique poreuse
Nomenclature
D Constante de diffusion de masse (m/s2)
E Champ électrique (V/m)
F Constante de Faraday (9.65×104C/mol)
FEO Force électro-osmotique volumique (N/m3)
H L’enthalpie (kJ/kg)
I Courant (A)
I∆pm Courant statique (A)
IQm Courant dynamique (A)
In La première fonction de Bessel d’ordre n.
G L’énergie de Gibbs (J)
K Mobilité ionique (4×10-8m2/V/s)
P Pression (Pa)
M Masse molaire (g/mol)
N Débit molaire (mol/s)
∆P Différence de pression (Pa)
∆P* Différence de pression normalisée [∆P/∆Pm]
Q Débit volumique du une pompe poreuse (ml/min)
S L’entropie (J/K)
T Température du liquide (K)
TR Travail (J)
U L’énergie interne (J)
V Tension (V)
Vol Volume du liquide (m3)
Volm Volume molaire des gaz parfaits (22,4 L/mol)
W Puissance (W)
a Rayon d’une conduite cylidrique (m), rayon effectif des pores (m)
a* Rayon normalisé (a/λ)
e Charge d’un électron (1.6×10-19 C)
fEO Force électro-osmotique totale (N)
g Champ d’accélération de gravité (m/s2)
kB Constante de Boltzmann (1.38× 10-23 m2 kg /s2/K)
l Longueur du capillaire (m)
n Concentration des contrions du liquide (M)
nm Nombre de mole
m Masse du liquide (g)
a Débit volumique du un canal(ml/min)
r Coordonnée cylindrique radiale (m)
r* Coordonnée radiale normalisée ([r/λ])
t Temps
u Vitesse du liquide (V/m)
z Nombre de valence des contrions.
Symboles grecs
70
CHAPITRE 3 Optimisation d’une pompe électro-osmotique poreuse
Indices
m Maximum
T Total
con Electroconvection
mig Migration
ele Electrolyte
h Hydraulique
op Optimale
exp Expérimentale
j Joule
v Visqueuse
chim Chimique
71
CHAPITRE 3 Optimisation d’une pompe électro-osmotique poreuse
1 Introduction
Dans le chapitre 2, nous avons présenté la conception d’une pompe EO haut débit
fonctionnant en continu. Nous avons vu que le rendement de la pompe EO était très faible.
Ceci peut être considéré comme un inconvénient du pompage électro-osmotique.
Dans ce chapitre nous allons faire une étude énergétique d’une pompe EO afin
d’optimiser son efficacité thermodynamique. Dans cet objectif, nous allons déterminer le
point de fonctionnement optimal d’une pompe EO poreuse en fonction des propriétés
physiques du liquide et de ses propriétés géométriques.
Dans un premier temps, nous allons étudier et visualiser les profils de différentes
grandeurs physiques qui influent sur l’électro-osmose. Nous nous pencherons plus
particulièrement sur la longueur de Debye, le potentiel interne, la densité volumique de
charges, la vitesse du liquide, les différents courants, etc…
Ensuite, nous allons développer une formule analytique de l’efficacité
thermodynamique optimale en fonction des propriétés physiques et géométriques du pompage
électro-osmotique. La vérification de cette formule sera validée expérimentalement avec la
pompe EO haut débit présentée dans le chapitre précédent.
Nous finaliserons cette partie par une étude thermodynamique et électrochimique de la
pompe EO.
Dans cette partie, nous allons considérer une conduite cylindrique de rayon a et de
longueur l soumise à un champ électrique tangentiel E. Cette conduite contient un liquide de
conductivité σinf et de longueur de Debye λ. Nous définissons la cordonnée radiale et le rayon
normalisés par :
r
r* = 3.1
λ
a
a* = 3.2
λ
Nous allons tout d’abord visualiser le potentiel interne pour plusieurs rapports entre la
longueur de Debye et le rayon de la conduite. Ensuite, nous allons étudier l’influence de la
72
CHAPITRE 3 Optimisation d’une pompe électro-osmotique poreuse
conductivité du liquide sur la force électro-osmotique. Enfin, nous allons étudier la variation
de la conductivité et de la vitesse dans une conduite capillaire pour connaître les profils des
densités de courants.
Le premier paramètre à simuler est le potentiel interne dû à la DCE. Nous rappelons son
expression développée au chapitre 1 :
I 0 (r*)
ψ (r*) = ζ 3.3
I 0 (a*)
Nous définissons le potentiel interne normalisé par :
ψ (r*)
ψ * (r*) = 3.4
ζ
L’évolution du potentiel interne dû à la DCE est représentée sur la figure 3.1. Nous remarquons
que la répartition du potentiel interne dans la conduite dépend du rapport entre la longueur de
Debye et le rayon de la conduite. En effet, pour des conduites de rayon plus faible que la longueur
de Debye, le potentiel interne normalisé sera proche de l’unité sur toute la section de la conduite,
par contre dans le cas contraire il sera nul dans tout le volume sauf à proximité de la paroi.
figure 3.1: Profil du potentiel interne normalisé dans une conduite capillaire cylindrique pour différentes valeurs
de a*
73
CHAPITRE 3 Optimisation d’une pompe électro-osmotique poreuse
K .k B T
D= 3.6
e
ε
τr = 3.7
σ inf
Kk B Tε
λ≈ 3.8
eσ inf
74
CHAPITRE 3 Optimisation d’une pompe électro-osmotique poreuse
Nous remarquons dans cette expression que la densité de charges est maximale dans le plan
de Debye (pour r*=a*), ce qui donne :
εζ
ρ E max = − 3.13
λ2
En remplaçant l’expression de la longueur de Debye donnée en (3.8) dans la formule de la
densité de charges maximale nous trouvons :
ζe
ρ E max = − σ inf 3.14
Kk B T
La figure 3.3 représente la variation de la densité de charge maximale en fonction de la
conductivité du liquide. Sur cette figure, nous voyons que la densité volumique de charge est
importante pour les liquides très conducteurs et qu’elle décroît lorsque la conductivité du
liquide diminue.
figure 3.3: Variation de la densité volumique de charges maximale en fonction de la conductivité du liquide
75
CHAPITRE 3 Optimisation d’une pompe électro-osmotique poreuse
nous obtenons :
a
2εaζπlEI 1 ( )
f EO = λ 3.17
a
λI 0 ( )
λ
Puis, en remplaçant l’expression (3.9) dans (3.17), nous avons la variation de la force électro-
osmotique totale en fonction de la conductivité du liquide :
a σ inf
2εa σ inf ζπlEI 1 ( −10
)
f EO = 8 . 33 × 10 3.18
−10
a σ inf
8.33 × 10 I 0 ( )
8.33 × 10 −10
Sur la figure 3.4, nous remarquons que la force électro-osmotique totale augmente avec la
conductivité du liquide. Nous pouvons conclure qu’en augmentant la conductivité du liquide,
la longueur de Debye diminue, par contre, la densité de charge et la force électro-osmotique
augmentent, ce qui va augmenter la pression délivrée par la pompe électro-osmotique. Cette
conclusion reste cohérente avec les résultats expérimentaux donnés par Yao et coll. [Yao54].
76
CHAPITRE 3 Optimisation d’une pompe électro-osmotique poreuse
Par la suite, nous allons étudier la variation du profil de conductivité à l’intérieur d’une
conduite circulaire.
La conductivité dans la double couche électrique sera différente de celle dans le liquide. Dans
le cas général la conductivité est donnée par :
σ (r) = ∑ Λ i ni 3.19
supposons que les conductivités molaires des ions positifs et négatifs sont égales [BRU.22].
En utilisant les expressions des concentrations ioniques données au chapitre 1, la conductivité
sera donc :
− z .e.ψ ( r *) z .e .ψ ( r *)
k B .T k B .T
e +e
σ (r ) = 2Λn.( ) 3.20
2
77
CHAPITRE 3 Optimisation d’une pompe électro-osmotique poreuse
z.e.ψ ( r*)
σ (r ) = 2Λ.n. cosh( ) 3.21
k B .T
La valeur maximale de la conductivité est donc exprimée dans le plan de Debye par :
z.e.ζ
σ ele,max = σ inf . cosh( ) 3.23
k B .T
Pour l’eau DI elle est donnée par :
z.eζ ( Λ H 3O + − Λ OH − ) 1 z.eζ 2
σ H O ,max = σ inf [1 − + ( ) ] 3.25
2
k B T Λ H O + + Λ OH − 2 k BT
3
78
CHAPITRE 3 Optimisation d’une pompe électro-osmotique poreuse
Si nous supposons que la pression est constante sur toute la section de la conduite, et que nous
remplaçons l’expression du potentiel interne donnée en (3.3) alors la vitesse est exprimée par :
− λ 2 a * 2 ∆P r *2 εζE I (r*)
u (r*) = (1 − 2
)− (1 − 0 ) 3.27
4µ l a* µ I 0 ( a*)
La figure 3.6 représente le profil de vitesse dans un canal circulaire pour plusieurs points de
fonctionnement, ∆Pm est la pression maximale (à débit est nul). Sur cette figure, nous
remarquons que plus que la pression imposée est proche de ∆Pm plus le profil de la vitesse se
déforme au milieu de la conduite. Ce profil de vitesse montre que, sous la pression maximale
qui correspond à un débit nul en sortie de pompe, le fluide est quand même en mouvement : il
se déplace le long des parois sous l’action de la force de Coulomb et revient par le centre du
canal.
79
CHAPITRE 3 Optimisation d’une pompe électro-osmotique poreuse
Dans cette partie nous avons étudié l’influence des paramètres physiques du liquide pompé
sur les paramètres électro-osmotiques. Nous avons vu la variation des profils de potentiel
interne, de la vitesse et de la conductivité en fonction du rayon normalisé de la conduite. Dans
le paragraphe suivant nous allons déterminer le point de fonctionnement optimal d’une pompe
électro-osmotique poreuse en fonction du rayon de pore effectif normalisé.
Nous allons considérer le disque poreux présenté au chapitre 2, qui a une longueur l, une
section A, un rayon de pore effectif a , une porosité Ψ et une tortuosité τ.
Dans les pompes électrocinétiques, l’efficacité thermodynamique est définie par le rapport
entre la puissance hydraulique (produite par la pompe) et la puissance électrique (consommée
par la pompe). Dans le cas de l’électro-osmose, elle est donnée par la formule suivante si la
tension est imposée :
Q(∆P).∆P
η (∆P) = 3.28
V .I T (∆P)
La figure 3.7.a représente l’allure de la densité de courant de migration dans un capillaire pour
trois tensions différentes. Nous remarquons que cette densité est maximale à la paroi et
qu’elle décroît au milieu du capillaire. Sur la figure 3.7.b, nous remarquons que le profil de la
densité de courant d’électroconvection suit le profil de la vitesse du liquide.
80
CHAPITRE 3 Optimisation d’une pompe électro-osmotique poreuse
L’intégration sur la section d’un capillaire de rayon a des densités de courant données par
les équations (3.29) et (3.30) donne les deux courants d’électroconvection (Icon) et de
migration (Imig) :
Le courant total dans un capillaire peut être décomposé en deux parties, une proportionnelle à
la différence de pression et l’autre à la tension :
a* a*
2.π .ε 2ζ ψ (r*) 2.π.λ2
lµ ∫0 ∫0 l σ (r*)r * dr *
Γ2 = (1 − ψ
). (r*).
r * dr * + 3.35
ζ
En utilisant le modèle du disque poreux donné au chapitre 2, le courant total dans le disque
donné en (3.28) devient donc :
I T = ∆P.Ξ1 − V .Ξ 2 3.36
81
CHAPITRE 3 Optimisation d’une pompe électro-osmotique poreuse
Avec
Ψ. A
Ξ1,2 = .Γ1,2 3.37
τ .π .a 2
82
CHAPITRE 3 Optimisation d’une pompe électro-osmotique poreuse
La figure 3.8.c montre que l’efficacité thermodynamique maximale n’est pas donnée au point
∆Pm/2. En effet, elle est donnée pour (∆Pm/2)+x du fait que la puissance électrique varie
également avec la pression imposée par la charge. Donc la question qui se pose est de savoir
quel est le point de fonctionnement pour lequel l’efficacité thermodynamique est maximale.
Pour répondre à cette question, nous apportons l’analyse analytique suivante.
Tout d’abord, nous définissons la pression normalisée par :
∆P
∆P* = 3.40
∆Pm
L’équation (3.28) devient alors :
α∆P * (1 − ∆P*)
η (∆P*) =
∆P * −β 3.41
Avec
V .Ξ 2
β= 3.42
∆Pm .Ξ 1
Qm
α= 3.43
V .Ξ1
∂η (∆P*) ∆P *2 −2β∆P * + β
= −α 3.44
∂∆P * (∆P * −β )2
83
CHAPITRE 3 Optimisation d’une pompe électro-osmotique poreuse
1
∆Pop * = β 1 − 1 − 3.45
β
1 1
∆Pop * ≈ + 3.46
2 8β
Nous avons donc :
1 1
−
4 (8β ) 2
η op =α 3.47
1 1
β− −
2 8β
α
η op ≈ 3.48
4β
a*
I 0 ( r*) 2 r *
[ ∫ (1 − ). dr *] 2
0
I 0 ( a*) a * 2
η op ( a*) ≈ a * af *
3.49
I ( r*) I 0 ( r *) k B .K .T .µ z.e.ζ I 0 ( r*)
τ .[( ∫ (1 − 0 ). .r * dr * + ∫ cosh( ) r * dr *]
0
I 0 ( a*) I 0 ( a *) 0 z.e.ε .ζ 2 k B .T I 0 ( a*)
3.2 Discussion
84
CHAPITRE 3 Optimisation d’une pompe électro-osmotique poreuse
Pour les mêmes conditions et pour un liquide univalent, la figure 3.10 montre que
l’efficacité thermodynamique est maximale lorsque le potentiel zêta est égal à 83mV pour
a*=4.
85
CHAPITRE 3 Optimisation d’une pompe électro-osmotique poreuse
86
CHAPITRE 3 Optimisation d’une pompe électro-osmotique poreuse
tableau 3.1 : rayon effectif normalisé en fonction de la conductivité pour un rayon effectif de 0,75µm.
Pour chaque rayon effectif normalisé nous avons mesuré la pression maximum, le débit
maximum, le courant statique et le courant dynamique par la métrologie développée dans le
chapitre 2.
Ensuite l’efficacité thermodynamique optimale est calculée approximativement au point
∆Pm/2. Elle est donnée par :
Qm ∆Pm
.
η exp,opt = 2 2 3.50
I Q + I ∆Pm
V. m
2
Ici V est la tension appliquée à la pompe. La variation de l’efficacité thermodynamique
optimale en fonction du rayon effectif normalisé est présentée sur la figure 3.12. Sur cette
figure, l’allure de l’efficacité thermodynamique optimale est très similaire à celle tracée
théoriquement sur la figure 3.11. En effet l’efficacité thermodynamique est faible pour de
faibles rayons effectifs normalisés puis elle passe par un maximum et ensuite elle décroit pour
des rayons très grands. Ceci reste cohérent avec l’étude théorique. Il faut noter que l’efficacité
thermodynamique est plus faible. Ceci peut s’expliquer par le fait que la tension utilisée pour
calculer l’efficacité thermodynamique est la tension appliquée à la pompe et non la tension
appliquée au disque poreux. Rappelons que nous n’avons pas tenu compte des pertes
(électrochimiques et ohmiques) entre les électrodes et le disque poreux.
87
CHAPITRE 3 Optimisation d’une pompe électro-osmotique poreuse
Dans ce paragraphe nous allons exposer une étude thermodynamique d’une pompe EO
capillaire dans l’objectif de déterminer les bilans énergétiques et les pertes produites par
l’électro-osmose.
Nous supposons qu’une conduite cylindrique en silice est utilisée avec l’eau DI comme
liquide de fonctionnement. Le schéma du bilan énergétique est représenté sur la figure
suivante.
La puissance totale est la puissance donnée par l’alimentation électrique. Une partie de cette
puissance se transforme en énergie hydraulique, une autre partie est dissipée en pertes Joules,
une troisième partie est perdue par frottements visqueux et la dernière partie est consommée
par les réactions électrochimiques. Une partie de cette dernière est donnée par
l’environnement. Le bilan de puissance est donc :
WE = Wh + W j + Wv + Wchim 3.51
88
CHAPITRE 3 Optimisation d’une pompe électro-osmotique poreuse
Nous allons faire une étude de l’électrolyse pour une mole d’eau. Cette dernière
produit une mole d'hydrogène et une demi mole d'oxygène sous leurs formes diatomiques
normales, selon l’équation chimique suivante :
2 H 2 O → O2 ⇑ +2 H 2 ⇑ 3.52
Détermination de l’enthalpie :
89
CHAPITRE 3 Optimisation d’une pompe électro-osmotique poreuse
Détermination du travail :
Le volume molaire des gaz parfaits pour une température 0°C est : Volm = 22.4 L / mole
Le nombre de moles total des gaz est : nm = 1.5moles ,
Pour une pression atmosphérique et une température ambiante, la variation de volume est :
298
∆Vol = nm .Volm. 3.56
273
TR = 3715J 3.57
∆U = ∆H − P∆Vol 3.58
∆U = 282.1kJ 3.59
Détermination de l’entropie :
1
∆S ( réaction) = ∆S ( H 2 ) +
∆S (O2 ) − ∆S ( H 2O ) 3.60
2
Pour une température de 25° (298K) On aura :
∆G = ∆Η − Τ∆S 3.62
90
CHAPITRE 3 Optimisation d’une pompe électro-osmotique poreuse
Toutes ces énergies sont calculées pour une mole d’eau. Pour passer à la puissance on calcule
combien de moles d’eau sont dissociées par seconde. Pour obtenir ensuite la puissance
électrochimique, nous multiplions l’énergie libre de Gibbs par le débit molaire.
Nous avons vu dans le chapitre 2 que la puissance électrique consommée par la pompe
électro-osmotique pour un courant de 5mA était approximativement de 1W. Cette valeur est
91
CHAPITRE 3 Optimisation d’une pompe électro-osmotique poreuse
très élevée devant la puissance absorbée par la réaction chimique (6,15mW). Vu la très faible
efficacité thermodynamique de la pompe, nous pouvons donc conclure que la majorité des
pertes dans la pompe le sont à causes du courant (pertes Joule) et des frottements visqueux.
Dans cette partie, nous allons calculer le volume d’eau perdue et celui des gaz formés.
D’après l’équation (3.66), le débit volumique d’eau perdue peut être exprimé par :
MN
Q H 2O = 3.68
2ρ
Pour calculer les débits volumiques de H2 et O2 formés, nous les considérons comme des gaz
parfaits :
298
QH 2 = N .Volm. 3.69
273
N 298
QO 2 = .Volm. 3.70
2 273
Pour un courant de 1mA, le volume d’eau perdu est de 5nL/min, celui de l’hydrogène et
l’oxygène est de 7,6µL/min et 3,8 µL/min respectivement. En conclusion pendant une
semaine nous allons perdre 0,06mL d’eau et nous allons produire 0,08L d’hydrogène et 0,04L
d’oxygène. Ces productions de gaz sont considérées parmi les inconvénients majeurs de la
pompe électro-osmotique fonctionnant en continu car il faut constamment remplir les
réservoirs par du liquide perdu lors de l’électrolyse.
5 Conclusion
Dans ce chapitre nous avons effectué des simulations sur les facteurs influents l’électro-
osmose comme le potentiel interne, la longueur de Debye et la conductivité du liquide. Nous
avons vu que les profils de ces grandeurs dans une conduite cylindrique varient
essentiellement en fonction de la fonction de Bessel du premier ordre.
92
CHAPITRE 3 Optimisation d’une pompe électro-osmotique poreuse
Nous avons ensuite développé une formule analytique de l’efficacité thermodynamique d’une
pompe EO poreuse en fonction des propriétés géométriques et physiques. Nous avons vu que
l’efficacité thermodynamique optimale d’une pompe EO ne pouvait pas dépasser quelques
pourcents. Nous avons montré que l’efficacité thermodynamique optimale est grande pour les
liquides univalents. Nous avons constaté qu’un potentiel zêta de 83mV donnera une efficacité
thermodynamique maximale.
Nous avons montré que l’efficacité thermodynamique optimale était maximum pour un rayon
effectif normalisé donné. Cette conclusion a été validée expérimentalement.
Dans une seconde étape, un bilan énergétique d’une pompe EO capillaire a été développé.
Nous avons expliqué la faible efficacité thermodynamique par la présence de perte joules et
de pertes visqueuses dans la pompe EO.
Finalement nous avons calculé le débit des gaz produits par l’électrolyse, et nous avons
conclu que l’alimentation en continu de la pompe électro-osmotique limite sa durée de
fonctionnement.
Malgré cette faible efficacité thermodynamique, nous allons étudier dans le chapitre suivant
l’utilité d’appliquer une pompe électro-osmotique dans un système de refroidissement en
électronique de puissance.
93
CHAPITRE 4 : SECONDE
GENERATION ET
APPLICATIONS
CHAPITRE 4 Seconde génération et applications
94
CHAPITRE 4 Seconde génération et applications
95
CHAPITRE 4 Seconde génération et applications
Nomenclature
C Chaleur spécifique du liquide caloporteur (J/kg/K)
Dh Diamètre hydraulique (m)
H Hauteur du refroidisseur (m)
L Longueur de l’échangeur (m)
Lv Chaleur latente (J/kg)
Nu Nombre de Nusselt
PE Puissance évacuée par le composant de puissance (W)
∆Pl Pertes de charges (Pa)
∆PO Pression de fonctionnement (Pa)
QO Débit volumique de fonctionnement (mL/min)
Ov Débit de vapeur (mL/min)
Re Nombre de Renolds
Rcap Résistance thermique due au changement de la température du liquide (K/W)
Rcon Résistance thermique entre la paroi et le liquide (K/W)
S Surface d’échange (m2)
T Température (K)
W Largeur du coté de refroidisseur (m)
e Côté d’un mini canal (m)
h Coefficient d’échange convectif (W.m − 2.K − 1)
kl Conductivité thermique du liquide caloporteur (W.m − 1.K − 1)
m& Débit massique (kg/min)
u Vitesse du liquide (mL/min)
Symboles grecs
Indices
a ambiante
ef échangeur
l,e liquide d’entré
l,s liquide de sortie
P,e paroi d’entré
P,s paroi de sortie
EO Electro-osmotique
AC En alternatif
DC En continu
96
CHAPITRE 4 Seconde génération et applications
1 Introduction
Nous avons vu dans les chapitres précédents que la pompe électro-osmotique DC
présentait un problème de fiabilité à cause de la génération de bulles de gaz par l’électrolyse.
Ces bulles vont avec le temps vider les réservoirs de liquide. Le fonctionnement en continu
n’est pas donc adapté aux applications nécessitant une longue durée de fonctionnement
comme le refroidissement des composants de puissance. Pour résoudre ces problèmes, une
pompe électro-osmotique AC a été fabriquée.
Dans ce dernier chapitre nous allons présenter dans un premier temps la conception d’une
pompe électro-osmotique fonctionnant en AC. Après la caractérisation de cette nouvelle
pompe, celle-ci sera appliquée à un système de refroidissement. Nous présentons le
refroidisseur à mini canaux qui sera testé avec la pompe. Nous montrerons ensuite les
avantages et les inconvénients que présente la nouvelle génération par rapport à la pompe
électro-osmotique DC. A la fin de ce chapitre nous parlerons d’une autre application
envisagée de la pompe électro-osmotique. En effet, nous étudierons la possibilité d’utiliser la
pompe électro-osmotique pour alimenter une pile à combustible à méthanol direct (DMFC).
2 Nouvelle génération
2.1 Conception
97
CHAPITRE 4 Seconde génération et applications
Connexions
au circuit
hydraulique
Membranes
Electrodes d’échange
ionique
(facultatif)
Disque de
céramique Electrode de
poreuse mesure
V Structure en
plexiglas
Capteur de pression
différentielle A
98
CHAPITRE 4 Seconde génération et applications
platine a été effectué sur une de ces deux nappes afin de réaliser le catalyseur. Les électrodes
en carbone sont fixées sur les collecteurs par un support en plexiglas. Dans la première demi
période des bulles de gaz vont être produites et bloquées entre les nappes en carbone. Dans la
seconde demi période ces bulles vont ensuite être consommées en produisant de l’eau. La
génération de ces bulles est contrôlée par la fréquence de fonctionnement et par la
conductivité du liquide (le courant). Nous allons présenter par la suite la caractérisation à
vide de la pompe AC.
99
CHAPITRE 4 Seconde génération et applications
Comme le pH du méthanol est très proche du point isoélectrique de l’alumine, nous avons
utilisé pour ce test des membranes d’échange anodique. La figure 4.3 représente la variation
du débit maximum et du courant dynamique de la pompe pour une tension +/-200V à 0,02Hz.
Sur cette figure, le débit maximum est d’environ 1,5mL/min et le courant est de 3,5mA. Ces
petites valeurs sont dues à la très faible conductivité électrique du méthanol. La pression
maximale mesurée est d’environ 0,25atm à 200V. Aucune bulle n’a été observée dans le
circuit hydraulique.
Qm(ml/min) Iqm
3,0 6,00
2,0 4,00
Débit m ax.(m L/m in)
1,0 2,00
Iq m (m A )
0,0 0,00
670,00 720,00 770,00 820,00 870,00 670,00 720,00 770,00 820,00 870,00
-1,0 -2,00
-2,0 -4,00
-3,0 -6,00
100
CHAPITRE 4 Seconde génération et applications
que la présence de ces bulles ait entraîné cette dissymétrie de fonctionnement. Afin d’éliminer
l’apparition des bulles, nous avons décidé d’augmenter la fréquence d’utilisation.
80 30.00
60 20.00
40
c o u r a n t (m A )
d é b it ( m l/m n )
10.00
20
0 0.00
Le débit obtenu est proche de 20 mL/mn. Nous avons pu mettre en évidence l’influence de la
fréquence de fonctionnement sur la génération de bulles. Il est probable qu’une meilleure
catalyse aurait pu diminuer leur apparition. La mesure du courant nous renseigne sur la
puissance dissipée par la pompe. La tension étant de 200V et le courant de 60mA, cette
puissance est donc de 12W. Ceci s’est donc traduit par une température du fluide très
importante au bout de plusieurs heures de test. Il est probable que cette augmentation de
température soit à la source de l’apparition de petites bulles dues à l’évaporation du fluide
dans le circuit hydraulique proche de la pompe. L’amélioration du rendement de cette pompe
devra donc passer par la mise en œuvre d’électrodes les plus rapprochées possible de disque
de céramique afin de pouvoir utiliser des fluides moins conducteurs et éviter ainsi de tels
niveaux de dissipation thermique. Enfin, nous avons vu que les phénomènes ne sont pas tout à
fait symétriques. Si nous voulons avoir un système qui soit totalement équilibré au niveau des
réactions chimiques aux électrodes, il est probable qu’une commande en courant soit plus
adaptée qu’une commande en tension.
101
CHAPITRE 4 Seconde génération et applications
A partir du débit et de la pression délivrés par la pompe électro-osmotique, nous allons faire
une étude énergétique afin de prévoir la densité de flux de chaleur que nous pouvons évacuer
avec une telle pompe. Nous allons traiter ici les cas où le refroidissement est fait par
convection forcée avec ou sans changement de phase.
3.1.1 Introduction
Les phénomènes physiques rentrant en jeu pour estimer la puissance maximum qu’un
composant peux dissiper sont assez différents si l’échange thermique par convection est
accompagné ou non d’un changement d’état.
Lorsqu’il n’y a pas d’ébullition, le liquide s’échauffe au contact du refroidisseur d’une
quantité proportionnelle au flux imposé. Lorsqu’il y a changement d’état, c'est-à-dire que la
température du liquide dépasse sa température de saturation lors de son passage dans le
refroidisseur, le liquide continue à absorber de l’énergie sans pour autant avoir une
augmentation de sa température. Ainsi, pour un débit donné, la puissance maximale sera
supérieure si il y a un changement de phase.
Dans cette partie, nous allons traiter le cas d’un refroidisseur à micro ou minicanaux et nous
essaierons d’estimer quelle est la valeur maximale des pertes que le composant peut accepter.
Pour cela, nous supposerons que le fluide caloporteur est de l’eau (masse volumique ρ=1000
kg/m3, chaleur latente Lv=2.3*106 J/kg et chaleur spécifique C=4000 J/kg/K).
Nous avons montré dans le Chapitre 1 que les pompes électrocinétiques y compris les
pompes électro-osmotiques génèraient un débit assez faible. Derosiaux et coll. [DER10] ont
montré que les micro et mini-échangeurs sont parmi les solutions les plus adaptées pour ce
type de pompes. En revanche les micro-structures demandent une pression élevée, ce qu’il est
facile d’obtenir avec une pompe électro-osmotique. Nous allons donc dimensionner un mini-
102
CHAPITRE 4 Seconde génération et applications
refroidisseur afin de déterminer la chaleur qui peut être évacuée en l’associant à une pompe
électro-osmotique.
Nous avons fait le choix d’étudier le refroidisseur représenté sur la figure 4.5 car ses
dimensions permettent de faire quelques simplifications lors des calculs mais cet exemple
apporte tout de même une bonne idée des pertes maximale que peut accepter le composant.
Cet échangeur a une longueur L, une largeur W et une hauteur H. Nous avons imposé les
dimensions suivantes pour les canaux : section de forme carrée de coté e = W / 2 , espacement
entre chaque canal égal à e. Les canaux sont centrés dans la hauteur. Dans ce cas de figure, le
nombre de canaux est donné par :
W
N= 4.1
2e
Le fluide circulant dans les canaux permet d’évacuer la chaleur dissipée par le composant.
Les hypothèses sont les suivantes :
• La densité de flux de chaleur produite par le composant est uniforme sur la surface
supérieure du refroidisseur.
• La conductivité thermique du refroidisseur est très grande :
o la densité de flux de chaleur est uniforme sur la paroi (surface de contact entre
le fluide et le refroidisseur)
o la température du composant est égale à la température de paroi le long de
l’écoulement du fluide.
Nous supposerons que la pompe électro-osmotique travaille à proximité de son point de
fonctionnement optimal c'est-à-dire qu’elle fournit une pression Po égale à ∆Pm/2 et que son
débit est Qo=Qm/2.
103
CHAPITRE 4 Seconde génération et applications
Le profil de température dans le cas de la convection forcée simple phase est représenté
sur la figure 4.6. Nous distinguons deux résistances thermiques : la première (Rcon) modélise
l’écart de température entre le fluide et la paroi des canaux, la seconde (Rcap) est due à
l’élévation de température du fluide à mesure qu’il absorbe l’énergie dissipée par le
composant. Ces deux résistances sont exprimées par :
1
Rcon = 4.2
hS
1
Rcap = 4.3
ρ.Qo .C
104
CHAPITRE 4 Seconde génération et applications
En régime établi, les pertes de charges dans cet échangeur sont données en régime laminaire
par :
64 1 L
∆Pl = . .ρ .u 2 . 4.5
Re 2 Dh
En remplaçant l’expression du nombre de Reynolds (4.6) dans celle des pertes de charge (4.5),
nous obtenons :
Qo L 4.7
∆Pl = 32.µ . .
S1 Dh 2
avec S1 la section totale de l’écoulement qui est donnée par :
W .e
S1 = Ne 2 = 4.8
2
Cette équation donne donc l’expression optimale de e pour utiliser au mieux la pompe
électro-osmotique :
La surface d’échange est la surface de contact entre le liquide et la paroi du refroidisseur. Elle
est donnée dans notre cas par :
S = N .4eL = 2 LW 4.12
105
CHAPITRE 4 Seconde génération et applications
k l .Nu
h= 4.13
e
Nous obtenons alors la puissance maximale que peut transférer notre refroidisseur.
(Tef − Ta )
PE = 4.14
2
8µ.L Qo 1
3
4 3 3
+
W k l Nu ∆Po ρ.Qo .C
Si e est très petit (du µm au mm) alors le nombre de Reynolds est faible et par conséquent le
régime est laminaire ce qui donne un nombre de Nusselt égale à 3,66 [MEY.2]. La puissance
maximale que peut dissiper le composant ne dépend donc que de Qo et ∆Po car le nombre de
Nusselt est constant.
Par exemple, avec un échangeur de 1cm de longueur, de 1cm de largeur et de 1cm d’hauteur et
avec un débit et une pression de fonctionnement de 10mL/min et 1,5kPa nous pouvons évacuer
une densité de chaleur atteignant 56W/cm2 (équation 4.14).
Pour ce cas d’étude, nous supposons que le liquide à l’entrée du refroidisseur est à la
température de saturation. Nous supposons également que le coefficient d’échange est très
grand ce qui a pour conséquence de supposer que la température du composant est égale à
cette même température de saturation. Nous pouvons alors écrire la relation suivante entre la
puissance dissipée par le composant et le débit massique du fluide :
Afin que le système soit toujours refroidi, il faut qu’il soit toujours alimenté en eau. Nous
obtenons alors :
106
CHAPITRE 4 Seconde génération et applications
PE = Qo Lv ρ 4.16
Par exemple, avec un échangeur de 1cm de longueur, de 1cm de largeur et de 1cm de hauteur
et avec un débit de fonctionnement de 10mL/min, nous pouvons évacuer une densité de
chaleur pouvant atteindre 380W/cm2 (équation 4.16) voire plus si nous supposons que la
température du fluide est inférieure à la température de saturation à l’entrée du refroidisseur.
Dans cette partie, nous avons donné des expressions approximatives de la puissance qu’il est
possible d’évacuer par convection forcée simple et double phase. Nous avons vu que le
refroidissement avec changement de phase permettait de travailler avec des densités de flux de
chaleur beaucoup plus importantes (380 W/cm2 au lieu de 56 W/cm2). Dans la suite nous
allons donc proposer une mise en œuvre de la pompe électro-osmotique AC en utilisant ce
genre de refroidisseur.
107
CHAPITRE 4 Seconde génération et applications
Ce refroidisseur a été mis en série avec le système de pompage et un réservoir (figure 4.9). De
part et d’autre du refroidisseur, nous avons utilisé un thermocouple pour mesurer la
température d’entrée Te et la température de sortie Ts du fluide caloporteur. Un troisième
thermocouple a été inséré dans le refroidisseur afin de mesurer la température de la paroi Tef.
Un débitmètre nous a permis de mesurer le débit en temps réel. La source de puissance a été
réalisée à l’aide d’une résistance en silicium de section 1cm2.
Nous avons rajouté un système de clapets anti-retour autour de la pompe afin de rendre cet
écoulement unidirectionnel vis-à-vis du circuit extérieur (figure 4.8)
Sortie fluide
Clapet anti-retour
Pompe
Circuit
hydraulique
Entrée fluide
Le fluide caloporteur est une solution aqueuse de trétraborate de sodium. Nous avons diminué
la conductivité du fluide par rapport aux tests présentés dans la partie précédente à 35 µS/m
afin de réduire l’échauffement de la pompe et ainsi pouvoir rallonger la durée des tests. La
fréquence de la source de tension de la pompe est de 0.4 Hz et la tension égale à +/- 200V.
Nous avons mesuré un débit moyen proche de 11ml/mn. Nous avons remarqué que le débit
était très irrégulier du fait du changement de polarité de la source de tension. En effet, lors du
108
CHAPITRE 4 Seconde génération et applications
3.3 Résultats
109
CHAPITRE 4 Seconde génération et applications
140 1.8
Tentree
120 1.6
Tsortie
1.2
80
1
60 0.8
Résistance thermique
0.6
40
0.4
20
0.2
0 0
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
Flux de chaleur (W) Flux de chaleur (W)
figure 4.10 : Evolution des températures et de la résistance thermique du système en fonction du flux de
chaleur
Nous avons pu mettre en évidence que la pompe éléctro-osmotique pouvait être utilisée pour
refroidir un composant de puissance puisqu’une densité flux de 100W/cm2 a été évacuée au
niveau du composant dissipant. Nous aurions pu augmenter assez largement cette puissance
en augmentant la tension d’entrée de la pompe ce qui aurait eu pour intérêt d’augmenter le
débit. Nous avons cependant limité le niveau de tension car le courant mesuré était de l’ordre
de 30mA ce qui a entraîné un échauffement assez important de la pompe et donc nous a limité
sur la durée des tests. Cet échauffement a entraîné également l’apparition de bulles qu’il a
fallu évacuer entre 2 batteries de tests.
110
CHAPITRE 4 Seconde génération et applications
Les piles à méthanol direct sont basées sur l'oxydation du méthanol sur une couche de
catalyseur afin de former du dioxyde de carbone. De l'eau est consommée à l'anode et est
produite à la cathode. La concentration du méthanol par rapport à l’eau dépend de la gamme
de puissance qui varie entre quelques mW et 100 kW [92].
Dans toutes les piles à méthanol direct commercialisées, le méthanol est injecté manuellement
dans la pile. Actuellement l’armée américaine utilise des piles à 99% de méthanol, et
l’injection de ce dernier se fait par une mini pompe mécanique haute pression qui est coûteuse
et surtout très bruyante. Cette pompe doit être changée tous les trois à quatre jours. Notre
partenaire, l’universitaire de Notre Dame a proposé de remplacer cette pompe mécanique par
la pompe électro-osmotique. Nous avons vu que la pompe électro-osmotique a bien
fonctionné avec le méthanol à plusieurs concentrations, et qu’elle génère une pression élevée
et le débit obtenu est dans les gammes du débit de la pompe mécanique utilisée actuellement.
Nous avons vu que la puissance électrique consommée par la pompe électro-osmotique est
très faible lorsque le fluide de fonctionnement est le méthanol. Donc la pompe électro-
osmotique peut être alimentée électriquement par la pile à combustible qui sera elle-même
alimentée hydrauliquement par cette pompe électro-osmotique comme il est indiqué sur la
figure 4.12.
111
CHAPITRE 4 Seconde génération et applications
5 Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons présenté la conception d’une pompe électro-osmotique AC.
Nous avons développé une méthodologie pour éviter la génération de bulles par électrolyse.
La pompe AC a été testée avec une solution aqueuse de tétraborate de sodium et le méthanol,
elle a délivré un débit de 20mL/min dans le premier cas et de 1.5mL/min dans le second pour
une tension de 200V et une fréquence de 0,02Hz.
Nous avons constaté que le contrôle de la génération des bulles dépend de la conductivité du
liquide et de la fréquence de fonctionnement. Nous avons remarqué que le pompage n’était
pas tout à fait symétrique pour les deux périodes. Il est important de noter que l’inconvénient
du fonctionnement AC est l’échauffement de la pompe. En effet, le fluide reste confiné à
l’intérieur contrairement à une utilisation en continu pour laquelle le fluide ne fait que passer.
Il est donc important de limiter les pertes en « resserrant » les électrodes et en utilisant des
fluides peu conducteurs.
Par une étude énergétique nous avons montré que la pompe électro-osmotique pouvait être
utilisée pour refroidir une densité de chaleur jusqu'à 380W/cm2 et 66W/cm2 par convection
forcée avec et sans changement de phase respectivement. Ensuite nous avons testé la pompe
dans une boucle de refroidissement. L’utilisation d’un refroidisseur avec ébullition montre
qu’il est possible d’évacuer des densités de puissance supérieures à 100W/cm2. Néanmoins, la
durée des tests est limitée par l’échauffement de la pompe. Il est possible que cette durée soit
également limitée par des effets électrochimiques. Pour vérifier cette hypothèse, un travail en
collaboration avec des électrochimistes paraît nécessaire. Ceci permettrait de valider
112
CHAPITRE 4 Seconde génération et applications
Enfin, nous avons montré que la pompe électro-osmotique pouvait être utilisée pour injecter
le méthanol dans les piles à combustible à méthanol direct.
113
CONCLUSION GENERALE
Conclusion générale
114
Conclusion générale
115
ANNEXES ET
BIBLIOGRAPHIES
Annexes
1. Annexe 1, fabrication de la silice poreuse par le sol gel
La fabrication est divisée en trois étapes :
Dans un récipient nous mettons 0.5 mL de 0.01 M de l’acide acétique avec 54 mg de PEG et
0.2 mL du TMOS. La solution obtenue sera une solution liquide hétérogène (l’acide acétique
flotte sur le TMOS). Cette solution sera agitée pendant environ 30 minutes dans un bain d'eau
glacée (0°C) jusqu'à ce que le PEG soit totalement dissous dans la solution qui deviendra
ensuite homogène. La réaction chimique qui aura lieu s’appelle l’hydrolyse du TMOS où le
groupe alcoxide (-OCH3) sera remplacé par celui d’hydroxyle (-OH) (figure 1)
1.2. La condensation
La solution obtenue est mise dans une étuve à 40°C pendant 12 heures. Elle se
transforme en un gel qu’on appelle le sol-gel. La réaction chimique donnant cette phase
consiste à fusionner deux groupes silanol (Si-OH) ensemble pour former un groupe siloxane
(Si-O-Si) et de l’eau. La condensation commence avant la fin de l’hydrolyse du TMOS.
1.3. La polycondensation
La dernière étape consiste à associer un groupe de siloxane avec six groupes de silanol afin
de former une matrice de silice.
116
figure 3 : La polycondensation du groupe silanol avec le groupe siloxane
Pour assurer la polycondensation, le sol-gel est mis dans une étuve à température programmée
comme indiqué dans la figure 4.
117
constamment pendant tout le traitement thermique, de façon à conserver une certaine stabilité
de forme et de dimension au système considéré.
Le frittage peut être en phase solide si tous les constituants restent en phase solide, et il peut
être également en phase liquide si au moins l’un des constituants est en phase liquide et l’un
au moins reste en phase solide.
Le frittage présente plusieurs avantages:
• Il permet d'obtenir des matériaux relativement solide par rapport à ceux fabriqués
chimiquement.
• Il permet de maîtriser les dimensions des pièces produites.
• Il permet de contrôler la porosité des matériaux poreux obtenus.
118
L'outillage requis pour une fabrication par frittage est très onéreux, on ne peut l'amortir que
par la production de pièces en très grandes séries et utilisées autant que faire se peut à l'état
brut. La précision dimensionnelle est approximativement la même que pour les pièces usinées
(dans le sens perpendiculaire à celui de la compression, la précision est souvent meilleure).
On peut obtenir par frittage des alliages ou pseudo-alliages impossibles à fabriquer autrement.
Par exemple, il n'existe aucun alliage fer-zinc pour la bonne raison que la température
d'ébullition du zinc est de très loin inférieure à la température de fusion du fer.
Les formes que l'on peut obtenir sont étroitement liées à la manière dont les poudres peuvent
remplir les vides du moule et aux possibilités de démoulage. Les parties directement éjectées
par les poinçons ne nécessitent aucune dépouille, sur les autres parties on utilise généralement
une dépouille de 7°.
Dans de nombreux cas, en particulier pour des matériaux minéraux comme l'argile, certaines
céramiques, certains oxydes, la compression ne donne pas d'ébauches suffisamment solides
pour qu'on puisse les manipuler sans précaution. Il se peut aussi que l'on souhaite obtenir des
formes incompatibles avec les procédés de compression usuels.
Dans le cas des argiles et d'un certain nombre de céramiques, les poudres sont additionnées
d'eau de façon à former une pâte ou une barbotine. Les pâtes peuvent être mises en forme à la
main (poterie), pressées dans des moules (tuiles, pots à fleurs), extrudées (briques creuses,
etc.). Les barbotines sont coulées dans des moules absorbants en plâtre. On remplit une
empreinte et on la vide rapidement. Au contact du plâtre sec, la barbotine perd une partie de
son eau et ne peut plus s'écouler. En vidant l'empreinte, il ne reste qu'une « peau » pâteuse
qu'on laisse durcir par séchage. Ce procédé permet de réaliser des pièces de porcelaine
(théières, cafetières), des éléments de sanitaires (lavabos), … Le séchage laisse des objets
manipulables mais peu solides. Le frittage de ces produits survient lors de la cuisson.
On utilise parfois des moules souples en silicones pour obtenir des formes complexes que l'on
ne pourrait pas démouler si le moule était rigide.
La porosimétrie à intrusion de mercure est une technique utilisée pour mesurer la distribution
de taille des pores, l’avantage qui possède cette méthode est la capacité de mesurer des tailles
119
de pores allant de quelques nanomètres, à plusieurs centaines de micromètres. Peu d'autres
techniques existent qui sont capables de mesurer la même gamme de tailles de pores.
Le mercure est un liquide non-mouillant pour presque toutes les substances et, par
conséquent, il peut être forcé dans les pores des matériaux poreux.
La quantification de tailles et de volume des pores est donnée par l’immersion d’un
échantillon dans une quantité donnée de mercure, puis nous appliquons une pression sur le
mercure. La diminution du volume initial de mercure est engendrée par le remplissage des
pores.
Plus que la pression appliquée est augmentée le rayon des pores qui peuvent être remplis avec
du mercure diminue et, par conséquent, la quantité totale de mercure intrus augmente.
Les données obtenues donnent donc la distribution du volume des pores en fonction de la
pression et à l'aide d'un modèle physique des pores, nous pouvons facilement calculer la
distribution dimensionnelle de la taille des pores.
Un liquide qui a un angle de mouillage plus de 90° ne peut entrer spontanément dans un petit
rayon de pore en raison de la tension de surface (la dépression capillaire), cette résistance peut
être vaincue par exercer la pression extérieure. Cette pression est une fonction de la taille des
pores, la relation entre elle est exprimée par:
p ' .a = 2.s. cos(β ) 2.1
a , S, β et p’ sont respectivement le rayon des pores, la tension de surface du mercure, l’angle
de contact (angle de mouillage) et la pression absolue exercée.
Le mercure a une tension superficielle de 480 mN/m2 et angle de mouillage de141, 3 ° et en
supposant que tous les pores sont cylindriques, la relation (2 .18) deviendra :
7500
a= 2.2
p'
Avec a en nm et p ' en kg/cm2.
Cette méthode a été appliquée sur deux échantillons des disques en alumine et en silice. La
figure suivante représente la variation du volume du mercure pour plusieurs diamètres de
pores (image de la pression exercée).
120
Les membranes sont très sensible pour ce la il faux faire des précautions lors de la
manipulation de ces derniers. Pour éviter les fuites il faux pas perforer, plisser et rayer les
membranes. Tous les outils utilisés pour la manipulation, stockage, et prétraitement des MEI
ne doivent pas avoir des angles et des bords pointus. Il faux également minimiser les rides au
maximum pour augmenter la surface des membranes. Les membranes doivent être découpées
avant l’activation. Pour avoir des performances optimales: minimum de rides, et la plus basse
résistance électrique, il est nécessaire de prétraiter les membranes avant l’utilisation.
La MEC doit être mise dans l’eau DI pendant 6 h à la température ambiante ou pendant au
moins 2 heures a 60°C. Pour augmenter la sélectivité contre les OH- la MEC doit être mis
pour 1 h dans 1 M de HNO3 ou dans 0.5 M de H2SO4. Après rinçage plusieurs fois avec l'eau
DI la MEC est opérationnelle. La MEA est livrée déjà activée, elle doit être seulement rincée
plusieurs fois par l’eau DI ensuite elle sera prête à utilisée.
Après le prétraitement, les membranes ne doivent pas être se dessécher puisque des micro
fissures peuvent probablement se produire pendant le rétrécissement. Si la membrane après
l’activation n’est pas utilisée elle doit être stockée. Le stockage pour une période de temps
courte et moyenne (heures jusqu'à plusieurs jours) peut être fait dans une solution des
récipients 3-5% wt de NaCl ou dans une électrolytes aqueuse de pH neutre.
Pour le stockage sur une longue période de temps un récipient scellé est recommandé en
utilisant un électrolyte de biocide (NaN3) pour éviter l'encrassement biologique.
121
cube contient une ouverture de 3mm utilisée pour rincer les électrodes et pour dégager les
bulles de gaz générées par l’électrolyse. A l’intérieur du cube il y a un refouillement de 1mm
de profondeur utilisé pour déposer le collecteur et il y a un trou pour faire sortir le fil de
connexion.
(a) (b)
figure 8 : La fermeture de la pompe, (a) une moitié de la pompe, (b) la pompe entière.
122
Afin d’augmenter l’étanchéité du système nous avons utilisé deux fermeture, une entre un
support de chambre d’électrode et un support du disque fritté en formant la moitié de la
pompe (figure 8.b), et une autre fermeture entre ces deux moitiés comme représentées sur la
figure 8.a . L’utilisation de cette technique nous permet de changer le disque poreux sans
changer ni les membranes d’échange ionique ni les électrodes.
123
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131
RESUME EN FRANÇAIS
Cette thèse a pour objectif d'étudier les potentialités des pompes électrocinétiques pour des
applications de type refroidissement de composants de l'électronique de puissance. En effet,
les pompes mécaniques utilisées aujourd'hui présentent des problèmes en terme de fiabilité,
de bruit, de coût et de volume. Après une étude bibliographique et comparative entre les
différentes pompes statiques fonctionnant à partir d’un champ électrique, nous avons choisi
d'étudier plus en détail les pompes électro-osmotiques poreuses. Une modélisation de ce type
de pompe a été proposée et validée expérimentalement. Nous avons également développé une
formulation analytique de l’efficacité thermodynamique optimale d’une pompe électro-
osmotique poreuse. Deux types de fonctionnement ont été abordés dans cette thèse : une étude
avec une tension continue et une autre étude avec une tension alternative. Nous avons mis en
œuvre la pompe fonctionnant en alternatif dans une boucle de refroidissement diphasique.
Une densité de flux de 100W/cm2 a pu être évacuée. D’autres applications industrielles de la
pompe électro-osmotique ont également été envisagées.
MOTS-CLES
RESUME EN ANGLAIS
The research work is based on the use of an electro-osmotic pump in power electronics
cooling systems which are mostly carried out by a mechanical one, which has problems of
noise, cost, volume and high power consumption. After literature and comparative surveys
between different static pumps based on an electric field, the electro-osmotic pump porous
has been selected. A model of a porous electro-osmotic pump was given and experimentally
validated. As well as, an analytical formula record of the optimum thermodynamic efficiency
of a porous electro-osmotic pump. Two kinds of electro-osmotic pumps have been
implemented: DC electro-osmotic pump and AC one. The latter has been used in order to
evacuate 100W/cm2 in a thermal electronics cooling system. Other industrial applications of
electro-osmotic pump were considered.
KEY WORDS