DRA112 S5 Support Cours
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2. Le siège social est le lieu précisé dans les statuts d'une société, qui constitue son domicile et qui
détermine la loi applicable et la nationalité de la société (C. civ., art. 1837 ; C. com., art. L. 123-11
s., L. 210-3, L. 223-18, L. 225-36, R. 123-10, R. 210-11). Décisions fondamentales :
• Civ. 3e, 25 févr. 2016, n° 15-13.856
• Civ. 2e, 19 févr. 2015, n° 13-28.140
• Com. 21 oct. 2014, n° 13-11.805
• CJCE 16 déc. 2008, aff. C-210/06
• CEDH, sect. II, 16 avr. 2002, n° 37971-97
• Com. 29 janv. 2002, n° 99-18.092
• Crim. 23 mai 1995, n° 94-81.141
4. Le siège social est l'équivalent, pour les personnes physiques, du domicile, bien qu'il ne lui soit
pas totalement assimilable. La Cour européenne des droits de l'homme a d'ailleurs étendu le
bénéfice du droit au respect du domicile, garanti par l'article 8 de la Convention européenne des
droits de l'homme, au siège social > (CEDH, sect. II, 16 avr. 2002, n° 37971-97).
5. Le siège social ne doit pas être confondu avec le lieu d’exploitation, c'est-à-dire le lieu où s'exerce
l'activité économique de la société, en d'autres termes, le ou les centre(s) dans le(s)quel(s) elle
déploie son activité matérielle, technique ou commerciale nécessaire à la réalisation de l'objet
social (usine, centre de recherche, magasin de vente, etc.). Le siège social n'est pas non plus
assimilable aux services administratifs de la société (financiers, comptables, de gestion du
personnel, etc.).
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6. La domiciliation : En principe, le siège social se situe dans les locaux dont la société a la jouissance
privative, soit en tant que propriétaire, soit en tant que locataire. Cependant, pour faciliter la
création d'entreprise, les sociétés peuvent recourir au système de la domiciliation d'entreprise.
Il peut s'agir d'une domiciliation collective permettant à plusieurs sociétés d'avoir un < siège > <
social > commun, à condition toutefois qu'un contrat de domiciliation soit conclu entre chaque
société domiciliée et entre la société de domiciliation, propriétaire ou locataire des locaux mis à
disposition. Ce peut également être une domiciliation temporaire autorisant le représentant
légal de la société à choisir comme siège son local d'habitation, ce pour une durée en principe
limitée à cinq (5) ans.
7. La domiciliation d'une personne morale dans les locaux à usage d'habitation pris à bail par son
représentant légal n'entraîne pas un changement de la destination des lieux si aucune activité n'y
est exercée (Civ. 3e, 25 févr. 2016, n° 15-13.856).
8. Dans le cas où le siège mentionné dans les statuts ne correspond pas à la réalité, c'est-à-dire
n'est pas le lieu où se trouve la direction effective de la société, le siège est dit fictif. Certes, le
caractère réel et sérieux du siège statutaire est présumé – de telle sorte que, le plus souvent, siège
statutaire et siège réel coïncident –, mais il est possible d'écarter la localisation statutaire du siège
au profit du siège effectif. Logiquement, la charge de la preuve de la fictivité repose sur celui qui
l'invoque. Cette preuve peut être rapportée par tous moyens, à partir d'indices qui permettent de
localiser les actes se rattachant à la direction de la société (lieu indiqué par le gérant sur ses
courriers, lieu de réunion de l'assemblée des associés, etc.).
9. La notion de siège social réel est uniquement destinée à protéger les tiers, singulièrement ceux
qui ont contracté avec la société : la loi leur offre, en effet, un droit d'option, leur permettant
d'écarter le siège statutaire fictif au profit du siège réel, notamment dans le cadre d'une action en
justice, s'ils y ont intérêt (C. com., art. L. 210-3, al. 2). Mais la société peut également être
poursuivie devant le tribunal dans le ressort duquel elle dispose d'une succursale, en vertu de la
jurisprudence dite des gares principales.
De son côté, la société ne dispose pas du même choix. Elle ne peut opposer son siège réel si les
tiers préfèrent se référer au siège statutaire fictif.
11. Le transfert du siège social est possible et doit se faire dans les mêmes conditions que pour la
modification des statuts. Si ce transfert occasionne un changement de nationalité de la société,
l'accord unanime des associés est en principe exigé. Pour être opposable aux tiers, ce transfert
doit faire l'objet de l’accomplissement des formalités de publicité : insertions d'avis dans un
journal d'annonces légales (de l'ancien et du nouveau siège si le transfert a lieu dans le ressort
d'un autre tribunal de commerce) ; dépôt au greffe du tribunal de commerce de la décision de
transfert des statuts mis à jour et de la demande d'immatriculation au nouveau siège en cas de
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transfert du siège dans le ressort d'un autre tribunal de commerce (dans le cas contraire, une
simple inscription modificatrice au RCS suffit) ; enfin, insertion d'un avis au Bulletin officiel des
annonces civiles et commerciales par les soins du greffier.
12. Le droit de l'Union européenne favorise nettement la mobilité des sociétés dans l'espace
européen. En particulier, dans l'arrêt Cartesio (CJCE, gr. ch., 16 déc. 2008, aff. C-210/06), le juge
européen a admis qu'une société puisse transférer son siège social d'un État membre à un autre,
tout en changeant de loi applicable, une telle opération de transformation étant possible en
application du principe de liberté d'établissement ; l'État membre de départ ne peut pas s'y
opposer sauf raison impérieuse d'intérêt général. Encore faut-il, de son côté, que l'État d'accueil
admette un tel transfert, ce qui n'est pas toujours le cas.
III. Nationalité
IV. Patrimoine
14. Le patrimoine d'une entreprise est constitué des biens sur lesquels le dirigeant de l'entreprise peut
faire valoir un droit ou un titre de propriété. Il est constitué des capitaux propres et des actifs de
l'entreprise.
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