Guide-Go Disciplines Igesr Janvier2023bis
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de spécialité
Janvier 2023
Sommaire
Grand oral et enseignements de spécialité ................................................................................... 3
Préface ................................................................................................................................................ 3
L’épreuve du Grand oral, trois temps forts d’expression personnelle de l’élève ....... 5
Préface
Les différentes disciplines, tant en voie générale qu’en voie technologique, partagent
largement l’idée qu’elles se font du Grand oral comme étant le résultat d’un long
processus d’accompagnement pris en charge par l’ensemble des enseignements, tout
comme elles développent une compréhension commune des différents temps de
l’épreuve.
Aussi cet oral se caractérise-t-il par une articulation forte aux programmes des
enseignements de spécialité du cycle terminal, mis en jeu à travers le choix et le traitement
d’une question personnelle par l’élève.
Il ressort également comme point de convergence que les compétences orales nécessaires
pour réussir l’examen ne peuvent se développer que par un travail mené tout au long du
cycle terminal, et même auparavant, travail qui favorise une prise de parole progressive des
1
En 2019-2020 : un séminaire portant sur la « Formation à la préparation et à l’évaluation du Grand oral ».
L’objectif de ce 1er séminaire était d’accompagner les différents acteurs du lycée général et technologique
dans la formation, la préparation et l’évaluation des élèves au Grand oral, de la seconde à la Terminale.
En 2021-2022 : un séminaire autour de la problématique « Former les élèves au Grand oral, évaluer les
candidats au Grand oral ». Ce second séminaire a été construit en s’appuyant sur l’expérience de la première
session de l’examen du Grand oral (baccalauréat 2021).
Nombreuses sont les situations, en classe et hors la classe, du collège au lycée, offrant la
possibilité de travailler les compétences orales des élèves, qu’elles soient spécifiques à
certaines disciplines ou communes à toutes. Ces situations de pratique de l’oral
constituent également des moments permettant la construction d’apprentissages dans les
champs disciplinaires concernés. L’oral est à la fois un outil au service des apprentissages et
un objet d’apprentissage en lui-même. Des situations variées se prêtent à la pratique de
l’oral la reformulation par l’élève d’un énoncé ou d’une démarche ; les échanges interactifs
lors de la construction du cours ; les mises en commun après un temps de recherche ; les
corrections d’exercices ; la restitution de travaux de groupe ; les exposés individuels ou
collectifs ; la restitution des notions établies pendant la séance ; la présentation de
résultats ou d’une démarche de projet ; le débat entre groupes ayant testé des hypothèses
différentes…
L’oral se développe donc par une pratique régulière, fréquente et explicite, c’est-à-dire
articulée à des critères et des indicateurs de réussite. Il faut envisager des paliers dans
l’apprentissage : progresser à l’oral ne se fait pas qu’en parlant. L’écoute (active) est tout
aussi importante mais ne permet réellement des progrès à l’oral que si cette écoute est
suivie d’une analyse (on parle de temps réflexif sur l’oral). En particulier, lorsque l’élève est
amené à conduire un projet ou mener une recherche, il doit savoir écouter, donner son
point de vue tout en respectant celui des autres, faire des compromis, partager ses
connaissances, argumenter, reformuler. La prise de parole en continu de l’élève qui
présente un projet ou un travail personnel exige une structuration claire du propos, une
adaptation à son auditoire qui n’exclut pas la rigueur, et gagne à être suivie d’échanges
avec les professeurs ou d’autres élèves : de telles « soutenances » permettent ainsi à l’élève
de préciser et d’approfondir sa pensée, d’argumenter et d’expliciter sa démarche ; les
qualités d’écoute et de réactivité sont alors essentielles.
Un fort consensus se dégage pour affirmer que la préparation du Grand oral doit
commencer le plus tôt possible en classe terminale, car elle nécessite un temps long
permettant aux élèves de choisir la question à traiter, puis de bien s’approprier toutes les
dimensions de leur sujet : connaissances associées mais aussi poursuite d’études et champs
professionnels corrélés. L’échange sur le projet d’orientation du candidat repose sur le
projet formalisé et sur la maturation de celui-ci. Cette construction personnelle rend
authentique le propos. L’élève peut ainsi lier ses préoccupations personnelles et sociales,
ses engagements, ses réflexions sur l’avenir : ainsi d’un élève qui, par exemple, a besoin des
mathématiques pour ses études supérieures futures sans en faire le cœur de son projet.
L’implication forte des élèves dans les questions qu’ils choisissent suppose plus
fondamentalement qu’ils soient pleinement engagés dans le processus de maturation les
conduisant au Grand oral. Il n’est donc pas étonnant de constater que les différentes
déclinaisons de l’accompagnement proposées ici s’accordent toutes pour inscrire tout
naturellement le travail sur le Grand oral dans la mobilisation de pratiques pédagogiques
actives favorisant le débat, le questionnement, l’échange, la collaboration et la coopération
entre élèves. Ces intentions deviennent plus explicites encore lorsque les spécialités
technologiques soulignent la nécessité d’engager les élèves dans une démarche de projet
pouvant véritablement servir de fil rouge au Grand oral. Si le projet est réalisé en groupe
au cours de l’année, il engage cependant une réflexion personnelle qui aboutit à un
questionnement propre du candidat et à une prestation individuelle et originale le jour du
Grand oral.
Note de service du 27 juillet 2021 relative à l’épreuve orale dite Grand oral de la classe de terminale de la
2
Il importe que le candidat puisse entrer dans un dialogue constructif avec le jury à partir
de sa question : la maîtrise de l’exercice ne suppose pas seulement de savoir parler, mais
encore de savoir écouter, et ainsi de savoir argumenter précisément en s’expliquant et en
étant capable d’évaluer la force relative des différents arguments en présence. C’est cela
qui permet à l’oral de jouer son rôle d’exercice de maturité : celle-ci se manifeste par la
capacité à adopter un recul critique sur son savoir (et la construction de ce savoir) ; elle
suppose de pouvoir parler à un non-spécialiste de ce que l’on sait et de ce sur quoi l’on a
réfléchi, sans se réfugier dans un jargon qui escamote certains arguments, et pour autant
sans s’affranchir des exigences de rigueur et de précision d’un discours bien informé.
Le choix de ses questions par l’élève, d’une très grande liberté, lui permet de manifester sa
compréhension des programmes et des objets qu’ils offrent à la réflexion, de façon plus
ou moins directe : cet espace de liberté est le gage de la richesse de l’enseignement
proposé dans ces différentes disciplines.
Disciplines scientifiques
Le Grand oral relevant des disciplines scientifiques (mathématiques, sciences de l’ingénieur,
physique-chimie, sciences de la vie et de la Terre, numérique et sciences informatiques)
suppose de porter l’accent sur l’articulation logique de l’argumentation scientifique ; l’élève
doit apprendre à être à la fois rigoureux sur le lexique scientifique et exigeant quant à la
capacité de « mettre à portée » d’un auditeur non expert la problématique étudiée ; il s’agit
alors de délaisser le langage spécifique pour rendre intelligible la démarche et convaincre.
De cette façon, l’oral est dans les disciplines scientifiques un moyen fort d’aborder les
connaissances et compétences mathématiques, physiques, chimiques, biologiques,
géologiques, etc.
Dans toutes ces disciplines, les différentes étapes de la démarche d’investigation amènent
l’élève à verbaliser, reformuler, se questionner, argumenter pour étayer un propos, se
mettre d’accord sur les arguments à apporter, communiquer des travaux comme tous les
scientifiques en courts exposés oraux s’appuyant sur des affiches, des posters scientifiques,
Pendant les revues et la présentation du projet, l’élève prend la parole en continu, son
discours doit être construit, utilisant un vocabulaire scientifique et technologique adapté
à l’auditoire.
L’entrée choisie par l’élève peut être variée : le choix du champ disciplinaire dans un
parcours d’orientation ; des exemples de notions mathématiques qui ont changé son
regard ou lui ont apporté des clés de lecture ; des obstacles didactiques auxquels il a été
confronté ; une notion du programme ; un point de l’histoire des sciences ; une
démonstration ; un lien avec une autre spécialité, une attention portée à une notion pour
ses enjeux sociétaux ou dans un parcours d’orientation comme l’éducation à la santé, au
développement durable, aux médias et à l’information, aux problèmes bioéthiques.
Voie technologique
Le Grand oral en voie technologique se décline dans chacune des spécialités (S2TMD,
ST2S, STHR, STI2D, STD2A, STL, STMG), ce qui est l’occasion pour chaque groupe
disciplinaire de réaffirmer les ambitions des enseignements en termes de construction
chez l’élève d’un rapport éclairé, scientifiquement fondé et empreint de sensibilité avec une
réalité complexe.
Les propos tenus ici n’ont d’ailleurs d’autre but que d’associer les perspectives didactiques
et pédagogiques installées de longue date ou inscrites plus récemment dans la réforme du
lycée au processus de maturation qui sous-tend le Grand oral et plus encore
l’accompagnement vers le Grand oral.
3
Le candidat peut, s’il le souhaite, préparer un support sur du papier pendant les 20 minutes de préparation.
Ce support est une aide pour la parole du candidat ; il n’a pas vocation à être donné à lire au jury. Il s’agit de
notes, d’un plan d’exposé, de trame de prise de parole, de mots-clefs ou d’idées directrices. Ces notes
peuvent aussi servir de document d’appui à l’argumentation (schéma, courbe, diagramme, tableau, formule
mathématique…). Pour son exposé (première partie de l’épreuve) le candidat peut s’appuyer sur son support. Il
peut le montrer au jury à tout moment des trois temps de l’épreuve, à son initiative ou en réponse à une
question du jury. Pour autant, le jury ne peut pas le conserver à l’issue de l’épreuve ni l’évaluer.
d’une part, parce qu’à la lecture des éléments décrits précédemment pour les
spécialités scientifiques ou relevant des sciences humaines, les porosités de
pratiques entre voie générale et voie technologique semblent nombreuses quand il
s’agit d’amener les élèves à argumenter, à questionner, à prendre de la distance, à
manifester de l’engagement, à tenir des discours « informés », à intéresser l’autre et à
saisir toute occasion révélatrice d’une maturité en devenir ;
d’autre part, parce que les contributions révèlent une mosaïque d’approches et de
perceptions qui, même si on y décèle quelques invariants, est loin de constituer un
cadre homogène pour penser le Grand oral de manière uniforme dans la voie
technologique.
Plus spécifiquement, le « projet » est un marqueur fort de la voie technologique, même s’il
ne figure pas explicitement dans les textes régissant le Grand oral.
Ensuite, plus que le projet, c’est davantage la « démarche de projet » qui rassemble en tant
que pratique d’accompagnement suscitant le questionnement, le débat, l’argumentation,
l’engagement et les opportunités pour l’élève de développer des compétences orales et
réflexives à travers notamment les moments de bilan ou de revue de projets.
L’émergence des questions supports du Grand oral est plus ou moins directement
associée, selon les spécialités technologiques, à l’élaboration du projet qui peut apparaître
comme un creuset de questionnement au même titre que les programmes eux-mêmes et
toute autre stimulation pédagogique. Ce qui rassemble, c’est que ces questions ne peuvent
s’affranchir de l’ensemble des enseignements de spécialité, pris séparément ou
transversalement.
Finalité de l'épreuve
L’épreuve permet au candidat de mettre les savoirs et les compétences associées, qu'il a
acquis dans les enseignements de spécialité (EDS) sciences et techniques sanitaires et
sociales (STSS) et chimie-biologie et physiopathologie humaines (C-BPH) au service d'une
argumentation afin de montrer sa capacité à développer un discours, à témoigner de sa
curiosité et de sa démarche intellectuelle pour explorer les questions de santé ou sociales,
et de montrer comment ces savoirs ont nourri son projet de poursuite d'études, voire son
projet professionnel.
L’intérêt des élèves, leur motivation y sont mobilisés : leur désir d’explorer des faits
d’actualité pour mieux les comprendre et y situer les différents acteurs, l’observation de
leur environnement participent à la dynamique de l’enseignement prodigué.
Des temps d’expression de ces questionnements en lien avec les sujets d’étude,
particulièrement développés dans le cadre des activités technologiques, ou sous forme
d’exposés réguliers, permettent un travail sur les compétences orales et sur l’ouverture des
élèves au monde, ici dans une approche technologique santé-social, tout à fait cohérent
avec les attendus de l’enseignement supérieur et évalué dans le Grand oral.
Le lien avec les structures et acteurs de terrain, pour situer comment une société s’engage
pour assurer le meilleur état de santé et de bien-être de sa population, oblige aussi à des
échanges où l’oral a toute sa place, comme on le perçoit bien à ces différents temps :
prise de contact avec les professionnels, présentation du projet ou du lien avec
l’enseignement, entretien guidé, bilan avec la classe.
Ainsi, l’expression orale compose une dimension très présente des enseignements de STSS
et C-BPH où le questionnement du réel, la verbalisation des démarches entreprises, les
échanges entre élèves et avec les acteurs de terrain offrent des temps de développement
des compétences d’oralité.
L’enseignant doit choisir, parmi les multiples occasions de mobiliser l’oral que permet son
enseignement, celles qui sont particulièrement adaptées à la formation à l’oral : activités
où la construction didactique n’est pas d’une complexité majeure afin que l’élève ne soit
pas dans une situation où la charge cognitive, sur les deux dimensions disciplinaire et
transversale, s’annulerait ; activités où l’écoute, la bienveillance commune peuvent
s’exprimer comme lors des activités de type rituel pédagogique (ex. : présentation d’une
actualité au choix de l’élève), au cours desquelles l’élève intervenant peut se centrer sur le
travail de l’oral. Ce travail sur l’oral a en effet ceci de particulier : l’implication personnelle,
les limites avec la sphère intime sont très présentes, d’où l’importance de le prévoir dans
un temps où une sphère de confiance entre élèves est assurée.
L’élève doit construire deux questions supports sur lesquelles il doit être en capacité
d’argumenter et d’apporter des éléments. Ceux-ci portent aussi bien sur le fond des
questions que sur la démarche ou méthodologie qui lui ont permis de les construire et
impliquent la construction progressive d’une distance nécessaire.
Dans cet objectif, l'élève, seul ou en groupe, mène une étude en STSS sur un fait d’actualité
sanitaire ou sociale, une question ou un projet du champ de la santé ou du social. Au cours
de cette étude, l’élève doit obligatoirement se questionner sur une démarche de projet
qu’il aura été amené à croiser lors de ses recherches : démarche de projet à l’origine de
L’étude qu’il mène permet à l’élève de rencontrer, sur le terrain, des professionnels et
acteurs du champ santé-social et de pouvoir ainsi enrichir son projet post-baccalauréat de
rencontres avec le milieu professionnel, non pas dans une approche descriptive mais à
partir d’un questionnement construit, contextualisé, plus propice à aider à l’évolution de
ses représentations.
L’étude qu’il a menée, la réflexion qu’il a engagée en lien avec ses questions supports
participent à la construction de son projet post-baccalauréat, en le confirmant ou en
l’amenant à le réorienter. Ainsi, ses réflexions et son investissement, concernant tant son
questionnement, sa recherche que les différentes actions qu’il aura pu mener sur les deux
années du cycle, seront non seulement le fondement de son projet motivé, mais aussi
celle du troisième temps de l’épreuve.
L'enseignant met à disposition des élèves des courts textes ou images, Travail de la voix,
graphiques qui transmettent chacun une affirmation en lien avec le cours respiration, rythme
précédent : les élèves doivent rechercher l'idée que veut faire passer Prise de parole en
l'auteur de la phrase, idée centrale portée par le document. Ces phrases continu
sont pour certaines des affirmations courantes et pour d'autres des
Travail sur la posture
phrases issues de documents scientifiques. Les élèves échangent au sein
des groupes, prennent appui sur leur cours ou leur manuel. Capacité à entrer en
interaction
Au terme du temps imparti, un élève de chaque groupe est amené à
présenter sa lecture de la phrase proposée, il s'exprime face à la classe
sans support ou note. Les autres élèves sont amenés à reformuler et à
mobiliser les concepts vus en cours.
Une disposition de classe avec espace central est ici particulièrement
adaptée.
Dans le fil du cours, les élèves sont amenés à illustrer un concept par un Utilisation de la voix
exemple précis (ex. en STSS : problème de santé). Chacun réfléchit
Prise de parole en
individuellement à la réponse qu’il donnerait.
continu
Un élève est appelé à présenter et argumenter une proposition.
Argumentation
Un autre élève est chargé de valider, ou pas, la proposition en dialogue
avec le premier élève qui est intervenu. Écoute
Argumentation
Capacité à entrer en
interaction
En fonction du déroulé du cours, les élèves sont invités à préparer et Utilisation de la voix
réaliser l’interview d’un professionnel visant à permettre l’illustration Capacité à entrer en
d’un point du cours, une intervention en santé-social, leur participation interaction
à l’analyse des besoins sociaux, les mesures de précaution pour mener
Écoute
un examen technique par exemple.
Travail sur l’orientation
Cette interview, dont l'enregistrement suppose l’accord du
professionnel, peut ensuite être travaillée en classe tant pour son
apport à l’enseignement de spécialité qu’en termes d’évaluation
formative des compétences d’oralité.
Rendre compte d’un travail collectif à l’issue d’une activité pédagogique, type activité
technologique
Démarche pédagogique, activités Pratique de l’oral, lien
GO
Les élèves réalisent une synthèse individuelle de ce qui les a intéressés, Utilisation de la voix
leur a apporté, de ce qui a progressé pour eux à la faveur de cette Prise de parole en
activité technologique, de ce qu’ils auraient aimé approfondir... continu
Conduire et exprimer
une argumentation
personnelle
Une activité amenant à un construit complexe est réalisée, corrigée. Utilisation de la voix
Un élève doit présenter la semaine suivante l’apport de l’activité réalisée Prise de parole en
à la compréhension des questions de santé ou sociales telles qu’elles se continu
présentent dans la société française, ou à celle d’une démarche en C- Mobilisation des
BPH. Cet exposé est demandé dans un temps contraint (cinq minutes, connaissances
par exemple) et sans support.
Un élève par groupe est chargé de venir présenter l’avancée du travail Prise de parole en
du groupe, les ajustements éventuellement envisagés et la projection sur continu
la prochaine séance. Conduire et exprimer
Des élèves sont missionnés pour conseiller l’élève dans sa démarche. une argumentation
personnelle
Capacité à entrer en
interaction
Exposé de cinq minutes sur un sujet lié à l’enseignement de spécialité, construit au choix de
l’élève
Démarche pédagogique, activités Pratique de l’oral, lien
GO
L’élève doit choisir une actualité, un fait, une observation en lien avec Élaborer un
l’amélioration de la santé, du bien-être des populations et présenter les questionnement
raisons de son choix : question vive ? intérêt personnel ? lien personnel
enseignement ? fait, observation qui l’a surpris ? projet professionnel ?... Prise de parole en
Les autres élèves sont invités à faire le point sur les connaissances utiles à continu
la compréhension de cette actualité. Conduire et exprimer
Selon la progression des acquis de l’élève, il est possible de choisir ici : une argumentation
l’enregistrement audio ou vidéo de la présentation de personnelle
Les questions peuvent revêtir d’autres aspects jugés pertinents par le candidat et par son
enseignant. Elles peuvent également intégrer une dimension interdisciplinaire en lien avec
l’enseignement de physique-chimie et mathématiques de terminale, l’ETLV, ou d’autres
enseignements.
En série STL - spécialité biotechnologie, bien que le projet technologique soit réalisé en
groupe, la réflexion apportée par chaque candidat pour traiter les questions posées doit
être personnelle. Le professeur de biotechnologies qui a accompagné le projet
technologique réalisé par le candidat est signataire du document utilisé pour transmettre
les deux questions. Si deux élèves se trouvent à présenter des questions proches, leur
argumentation sera nécessairement différente, prenant appui sur leur expérience
individuelle du projet technologique et de la formation.
Chacune des deux questions traitées doit permettre de valoriser les compétences les
mieux maitrisées par l’élève, y compris les connaissances, en vue du deuxième temps de
l’épreuve. Quelle que soit la question retenue par le jury, le candidat peut présenter de
façon très globale le projet technologique auquel il a contribué et expliquer la raison pour
laquelle il a choisi de présenter cette question. Le reste de l’exposé porte plus précisément
sur les éléments de réflexion en réponse à la question présentée.
Le candidat peut être amené par les relances du jury à argumenter ou préciser son propos
en mobilisant éventuellement des concepts de l’enseignement de spécialité « biochimie,
biologie et biotechnologies ». La reformulation par le candidat montre son appropriation
de la question et des éléments de réponse apportés. Si certains concepts de physique
Guide Grand oral et enseignements de spécialité 17
chimie et mathématiques sont mobilisés dans la question présentée par le candidat, ils
peuvent faire l’objet d’un échange avec le jury. Le candidat doit montrer une qualité
d’écoute suffisante pour construire une réponse pertinente. Il doit montrer la maîtrise des
connaissances mobilisées dans le cadre de sa présentation, et plus largement dans celui
des deux questions travaillées.
Le candidat explique son projet de poursuite d’études. Il présente le cheminement qui l’a
conduit à ce choix et le lien possible avec le projet technologique conduit. Le candidat
précise comment ses investigations lui ont permis de réfléchir à son projet personnel.
Cette réflexion le place dans une perspective de poursuite d’études et/ou de choix d’un
domaine professionnel et/ou d’un métier. Le projet de poursuite d’études peut se placer
dans la continuité de la série STL spécialité biotechnologie, vers un parcours scientifique,
ou bien sans lien évident avec la série de baccalauréat suivie, vers des poursuites d’études
courtes (2 ans, 3 ans) ou longues (5 ans, 8 ans). Pour cette partie d’épreuve, la réflexion du
candidat doit être mûrie, nourrie tout au long de la formation avec l’appui d’un
accompagnement personnalisé par l’équipe pédagogique élargie.
4
Recherche et innovation pour l’enseignement des sciences physiques
Les deux questions s'appuient sur l'enseignement de spécialité pour lequel le programme
prévoit la réalisation d'un projet, donc sur la spécialité SPCL. Par ailleurs, elles sont
adossées au projet mis en œuvre par l’élève. Les questions doivent permettre à la fois de
5
2019-2020 - Des activités orales... à l'épreuve orale terminale, en physique-chimie
6
2018-2019 - L'oral, enjeu d'apprentissage en physique-chimie et enjeu d'apprentissage en soi
7
En annexe 1 de la note de service du 27 juillet 2021 relative à l'épreuve orale dite Grand oral de la classe de
terminale de la voie technologique à compter de la session 2022, parue au BOEN n°31 du 26 août 2021
Eu égard à la durée de l’épreuve, il est préférable que les contours de la question ne soient
pas trop ouverts ou complexes pour pouvoir l’aborder en profondeur et, dans le cas
contraire, il peut être envisagé de n’aborder qu’un des aspects du problème ou une sous-
question qui en découle, le professeur accompagnant le travail d’élaboration et de libellé
des questions.
Le choix de la question gagne à être laissé à l’initiative de l’élève pour qu’elle lui soit
personnelle, favorise son engagement et le rende plus convaincant lors de sa présentation.
Outre le travail sur l’oral8 qui peut être engagé tout au long de la conduite du projet par
des présentations lors de revues de projet, le professeur peut accompagner l’élève dans le
choix et le libellé des questions afin qu’elles lui permettent « de construire une
argumentation pour définir les enjeux de son étude, la mettre en perspective, analyser la
démarche engagée au service de sa réalisation ou expliciter la stratégie adoptée et les
choix opérés en termes d'outils et de méthodes ».
Outre les pistes de travail pour former les élèves à la présentation orale9 et notamment à
l’argumentation en science, et plus spécifiquement en physique-chimie, ainsi qu’à l’art
oratoire, de nombreuses pistes sont proposées pour entraîner les élèves aux deux
premières parties du Grand oral10 : à la présentation de la question d’une part et à
l’interaction avec le jury d’autre part. Ainsi y sont apportées des éléments de réponse sur
ce que l’élève doit préparer, sur ce qu’il peut rédiger, sur ce qu’il doit mémoriser, sur
l’utilisation des 20 minutes de préparation avant la présentation, sur la posture à adopter,
sur les gestes à éviter, sur la gestion des silences, sur les questions qui pourraient être
posées lors de l’entretien, sur l’écoute et la manière de formuler une réponse construite et
argumentée, etc.
8
La place de l'oral dans la formation à la démarche de projet en physique-chimie
9
Former les élèves à la présentation orale, pistes de travail
10
Pages 5 à 10 du document : Grand oral : du choix de la question à l’épreuve orale terminale
Le projet de 75 heures n'existe plus en STD2A. Les micros projets du cycle terminal
constituent depuis 2019 l'architecture du parcours de l'élève. Ceux-ci s'organisent autour
de cinq grands pôles, eux-mêmes mobilisant connaissances et savoir-faire où réflexion
théorique et pratique interagissent.
Les champs du design et des métiers d'art sont à la fois distincts et en constant dialogue
autour de la question du matériau, des savoir-faire et de leur incidence sur l'empreinte
carbone entre autres. Pas de création sans avoir conscience des choix et du sens que l'on
confère à son geste.
Les trois grandes étapes attendues du Grand oral permettent de structurer le discours
dans l'exercice formel de l'interaction et la qualité d'écoute avec son interlocuteur, mais
également de démontrer sa capacité à se projeter dans un projet professionnel et de
démontrer les raisons de ce choix.
Si l'épreuve du Grand oral est un moment à forte valeur symbolique, elle doit également
participer à donner du sens au parcours de l'élève et à son projet futur. Ces deux qualités
s'inscrivent de manière cohérente dans l'identité de la série STD2A.
La note de service du 27 juillet 2021 qui définit l'épreuve du Grand oral pour la voie
technologique précise à propos des questions que l’élève choisit : « Ces questions
s'appuient sur l'enseignement de spécialité pour lequel le programme prévoit la réalisation
d'une étude approfondie. »
Par ailleurs, les enseignements de spécialité de terminale sont évalués dans le cadre de
deux épreuves, l’une prenant appui sur une culture élargie plutôt théorique et une
seconde plutôt pratique évaluant la création et la conception.
On veille donc à ce que les deux questions du Grand oral puissent se formuler autour de
ces deux champs méthodologiques et de référence mettant en valeur la dialectique entre
approche théorique et approche expérimentale. De plus, comme le précise le texte de
définition de l’épreuve, les questions présentées par le candidat pourront éclairer son
projet de poursuite d’études, ce qui modulera l’appui relatif à l’un ou l’autre champ dans
leur nature et leur référencement en fonction de son parcours. Les centres d’intérêt de
l’élève éclairés par un bilan de sa formation seront aussi à valoriser.
L'étude approfondie s'appuie sur le choix d'un ensemble d'éléments cohérents issus des
micros projets réalisés par l'élève durant son cycle terminal et orientés vers son projet
professionnel et sa poursuite d'études. Les deux questions s'inscrivent dans les deux
spécialités, l'une procédant d'une phase d'analyse et de compréhension d'un problème,
l'autre mettant en évidence ses capacités créatives dans un processus de conception-
création. La spécificité de ce baccalauréat est de faire interagir ces deux spécialités. Il
revient à l'élève de préparer deux questions où il peut privilégier le volet analytique sur le
volet créatif ou réciproquement, mais sans jamais les dissocier. Dans tous les cas, les
spécialités sont solidement ancrées dans des approches culturelles, technologiques, de
méthodologie créative et expressive.
Le lien entre le projet et le Grand oral est clairement évoqué dans les programmes publiés
au B.O. spécial n°1 du 22 janvier 2019, comme le rappellent les extraits ci-dessous.
« La série STI2D s’inscrit pleinement dans la logique pluridisciplinaire STIM (science,
technologie, ingénierie et mathématiques, quatre disciplines centrales aux sociétés
technologiquement avancées). […] Ces enseignements contribuent au développement des
compétences orales à travers notamment la pratique de l’argumentation. Celle-ci conduit à
préciser sa pensée et à expliciter son raisonnement de manière à convaincre. […]
En classe terminale, un projet pluri-technologique collaboratif de conception - réalisation,
d’amélioration ou d’optimisation d’un produit, d’une durée de 72 heures, implique un
travail collectif de synthèse et d’approfondissement. Les trois champs matière, énergie et
information doivent obligatoirement être présents. Les démarches d’ingénierie
collaborative et d’éco-conception sont utilement mises en œuvre permettant à chaque
élève et au groupe de faire preuve d’initiative et d’autonomie. […]
Les objectifs de la communication permettent aux élèves de présenter les différentes
problématiques techniques auxquelles ils sont confrontés et d’expliciter de façon
raisonnée les choix effectués, y compris en langue vivante A. […] L’oral terminal prend alors
tout son sens pour évaluer les acquis des élèves lors de la réalisation du projet
technologique, dans une approche scientifique des phénomènes observés, et
technologique des solutions constructives envisagées. »
L’expérience vécue par l’élève lors de la réalisation du projet va ainsi servir de fil rouge au
Grand oral :
les revues de projet qui permettent aux équipes de faire le point sur l’avancement
du projet, de confronter les solutions, les valider et soutenir une collaboration
efficace entre les membres de l’équipe ;
la présentation du projet qui permet à l’élève de communiquer sur les choix
technologiques effectués, de justifier ces derniers sous l’angle du développement
durable et/ou de l’innovation technologique et d’analyser les résultats obtenus
relativement au cahier des charges du projet.
Les compétences orales développées par l’élève sont différentes selon les phases du
projet et préparent ainsi l’élève au Grand oral. Lors de la conduite du projet, l’élève doit
savoir écouter, donner son point de vue tout en respectant celui des autres, faire des
compromis, partager ses connaissances, argumenter, reformuler. Pendant les revues et la
présentation du projet, l’élève prend la parole en continu, son discours doit être construit,
utilisant un vocabulaire scientifique et technologique adapté à l’auditoire. Des échanges
avec les professeurs ou d’autres élèves font suite à ces différentes « soutenances », l’élève
étant alors amené à préciser et à approfondir sa pensée, à argumenter et à expliciter sa
démarche ; les qualités d’écoute et de réactivité sont alors essentielles.
Le Grand oral ne constitue pas une soutenance finale du projet réalisé en terminale, qui
serait centrée sur l’exposé de la solution imaginée et réalisée pour répondre à une
problématique technique.
Les questions, supports du premier temps de l’épreuve, sont choisies par l’élève ; elles
doivent être singulières et personnelles. En effet, lors du troisième temps de l’épreuve,
l’élève peut expliciter en quoi la question traitée éclaire son projet de poursuite d’études,
voire son projet professionnel.
Ces questions ne sont donc pas définies en début de projet mais au cours de la réalisation
de celui-ci. L’élève est amené à prendre du recul pour questionner son étude et sa
démarche ; il s’agit d’interroger et d’expliciter davantage le « pourquoi » que le
11
Les conférences TED (Technology, Entertainment and Design) sont des conférences organisées au niveau
international dont le but est, selon son slogan, « de diffuser des idées qui en valent la peine » (en anglais :
« ideas worth spreading »).
Professeurs concernés
Tous les professeurs sont concernés, notamment ceux en charge des
enseignements de spécialité et, pour Management, sciences de gestion et
numérique, les professeurs en charge du tronc commun comme de l’enseignement
spécifique.
Les professeurs d’enseignement général peuvent contribuer à la préparation au
Grand oral dans le développement des compétences d’éloquence et les
entraînements à l’épreuve.
La note de service du 27 juillet 2021 relative à l’épreuve orale dite Grand oral de la classe
de terminale de la voie technologique à compter de la session 202212 précise que les
questions s'appuient sur l'enseignement de spécialité pour lequel le programme prévoit la
réalisation d'une étude approfondie. Il est précisé : « Cette étude approfondie correspond,
dans certaines séries, au projet réalisé pendant l'année ». Cette mention concerne les
candidats qui se présentent au baccalauréat STMG.
Les candidats scolarisés peuvent avoir préparé ce projet individuellement ou avec d'autres
élèves.
Toutefois, le Grand oral n’a pas vocation à évaluer en tant que tels ni le projet, ni le
travail assuré par l’élève pour préparer ce projet.
Pour autant, la réussite à l’épreuve dépend de l’appropriation par l’élève des deux
questions supports de son Grand oral. Cette appropriation ne peut reposer que sur
une implication continue de l’élève dans la préparation et la réalisation du projet.
La construction du projet
À partir des principes retenus pour le Grand oral ainsi que des textes de mise en œuvre de
la rénovation STMG, relatifs aux programmes et au projet de gestion, le groupe économie
et gestion formule quelques orientations opérationnelles pour permettre aux enseignants
d’accompagner les élèves vers le Grand oral. Ces orientations sont nécessaires à la fois
pour répondre à un objectif d’intérêt didactique et pédagogique de la réalisation du
projet et pour permettre l’émergence et la formulation de questions pertinentes supports
du Grand oral.
12
Elle remplace la note de service n° 2020-037 du 11 février 2020 publiée dans le Bulletin officiel spécial n° 2 du
13 février 2020
Le choix de l’organisation, qui peut être individuel ou collectif, doit être accompagné par
l’équipe de professeurs et assumé par l’élève. Ce choix constitue une phase rendue
cruciale par le Grand oral, car s’amorce ici le processus d’appropriation très personnelle
par l’élève de son discours.
Démarche suggérée
Choix de l’organisation : cette étape apparaît comme très importante dans le cadre
de la réalisation du projet sur laquelle le Grand oral prend appui. Plusieurs critères
peuvent être formulés du point de vue de l’élève : ancrage de l’organisation dans
son contexte territorial, relation avec son projet d’orientation, sensibilisation à
l’actualité des organisations, lien avec son appétence pour l’enseignement
spécifique, préoccupations et sensibilités personnelles, engagements particuliers,
etc.
Une même organisation peut être l’objet d’un contexte partagé :
- entre élèves suivant un même enseignement spécifique ;
- entre élèves suivant des enseignements spécifiques différents mais
souhaitant développer des approches spécifiques et complémentaires.
Recherche des données et des informations nécessaires : cette étape va
notamment permettre aux élèves, individuellement et/ou collectivement, de
développer des capacités de recherche, de validation des informations pertinentes
au regard d’un besoin établi préalablement. Elle constitue ainsi une véritable
propédeutique à la poursuite d’études.
Validation du choix de l’organisation par rapport au programme : il s’agit ici de
vérifier que l’organisation est suffisamment porteuse de problématiques en phase
avec les questions des programmes, y compris en droit et en économie. L’élève doit
être en mesure de justifier son choix (oralement). Le projet doit être l’occasion pour
l’élève de mobiliser les savoirs et les démarches issus des enseignements, de tous les
enseignements.
13
Cette étape est particulièrement importante, non seulement dès lors que les données réelles ne sont guère
accessibles directement car présentant un caractère confidentiel (ex : données comptables, études panels
clients, données sociales, etc.), mais aussi parce que le travail de « reconstruction pertinente de données »
s’intègre parfaitement dans l’objectif cher à la série STMG d’aider l’élève à se construire une représentation de
la réalité des organisations.
14
Inscrit dans le principe 11 de l’action du PNF Grand oral
15
Remarque : la problématique de l’étude de gestion réalisée en première et présentée lors de l’épreuve de
contrôle continu peut trouver un prolongement et une traduction concrète dans l’élaboration du projet de
gestion.
Objectif de la formulation des questions : un oral fondé sur des expériences et des
connaissances liées aux spécialités engage l’élève à expliciter, à vulgariser, à
reformuler et défendre des idées et à construire une argumentation informée et
personnelle. L’élève maîtrise d’autant mieux les échanges lors du Grand oral qu’il
est habitué à se confronter à différents avis, qu’il sait reconnaître les éléments de
controverse et les intégrer dans un dialogue et qu’il peut appréhender et anticiper
les attentes d’un jury. Afin que l’élève puisse mobiliser sa culture organisationnelle,
les questions peuvent être formulées de telle sorte qu’elles ouvrent sur des
comparaisons de pratiques organisationnelles.
Critères de validation d’une question :
- une question permet de construire une argumentation pour justifier/cerner
les enjeux du projet, la mettre en perspective, analyser la démarche engagée
au service de la réalisation du projet, d’expliciter la stratégie individuelle et
collective adoptée et les choix opérés ;
- à elles deux, les questions mobilisent les deux enseignements de spécialité,
pris séparément ou transversalement ;
- la formulation des questions doit permettre d’ouvrir les possibles ; il s’agit
d’engager l’élève dans une expression personnelle afin de lui permettre de :
témoigner et faire partager son expérience des organisations au sens
où il a été en mesure de percevoir et s’approprier la complexité
organisationnelle par le prisme des enseignements de spécialité ;
expliciter son cheminement de pensée et mobiliser une
argumentation solide et ciblée, sans rechercher l’exhaustivité dans le
traitement de la question ;
valoriser la question support ;
mobiliser ses connaissances ;
s’inscrire dans une logique d’ouverture « relationnelle » avec le jury
vers un échange qui supporte la contradiction (dilemmes ou
arbitrages).
En effet, jusqu’à la session 2020, il existait un projet qui, selon le choix de l’élève, portait
soit sur les sciences et technologies des services (STS), soit sur les sciences et technologies
culinaires (STC). Seule la grille horaire mentionnait en terminale l’existence de ce projet, et
la note de service n° 2017-103 du 4-7-2017 en définissait les contours.
Si les programmes sont demeurés inchangés, les nouvelles grilles horaires de l’arrêté du 16
juillet 2018 ne mentionnent plus de projet. Il en résulte, pour STHR, deux conséquences :
la première tient au fait que la réalisation d’un projet ne peut plus faire l’objet d’une
obligation. Toutefois, cette souplesse réglementaire ne doit pas conduire à
abandonner la démarche de projet qui a fait ses preuves, notamment auprès des
élèves des séries technologiques, d’autant que le Grand oral repose sur une
maturation qui va conduire l’élève à s’approprier les différentes étapes de ce
processus qui l’amènera à identifier et traiter les deux questions qu’il soumettra au
jury. Ce processus de maturation doit pouvoir aisément s’adosser à une démarche de
projet ;
la seconde renvoie aux programmes supports des deux questions. En l’absence de
programme faisant explicitement référence à une étude approfondie, celle-ci
s’appuie, en STHR, sur l’un ou l’autre des enseignements de spécialité, voire les deux.
Il convient toutefois de faire preuve, ici, de pragmatisme. D’une part, les équipes de
STS et de STC ont acquis un savoir-faire avec le projet antérieur. D’autre part, celui-
ci pouvait également mobiliser d’autres enseignements, en particulier
l’enseignement d’économie et gestion hôtelière (EGH) et/ou l’enseignement
scientifique alimentation-environnement (ESAE) du cycle terminal. L’enseignement
ESAE étant évalué à deux reprises, en fin de première et lors de la première partie
des épreuves pratiques de l’enseignement de spécialité STC-STS-ESAE, il serait
logique que le Grand oral mobilise en premier lieu les contenus des programmes de
STC, STS et EGH. En outre, quelle que soit la thématique retenue par le candidat,
celle-ci doit être en relation avec l’hôtellerie restauration. Rares sont les
problématiques ou les thématiques liées au secteur HR qui n’intègrent pas une
dimension EGH. Il est donc naturel qu’une dimension EGH apparaisse dans chaque
question.
Avec le Grand oral, il ne s’agit pas seulement, pour l’élève, de s’exprimer à l’oral. Il
convient de développer chez lui sa capacité à tenir un propos et maintenir un échange de
façon structurée (argumentation) et étayée (connaissances). C’est l’objet même du Grand
oral qui, comme le précise la note de service, doit permettre « au candidat de montrer sa
capacité à prendre la parole en public de façon claire et convaincante ».
Cinq étapes peuvent guider le processus de maturation qui doit conduire à la formulation
des deux questions et à l’argumentaire qui les accompagnera.
Première étape : choix d’une thématique et/ou d’un contexte : à partir des connaissances
acquises en première et au cours du premier trimestre de terminale, l’élève réfléchit à une
thématique qui renvoie à une question du programme et qu’il souhaite approfondir. Dans
le cadre de cette première étape, et parce que le contexte (l’entreprise HR) peut être
partagé entre plusieurs élèves, il serait intéressant que l’élève puisse rattacher cette
thématique à une entreprise réelle et ainsi nourrir son travail à partir des deux
enseignements de spécialité. Que l’élève prenne pour point de départ une entreprise
hôtelière réelle ou un point précis des programmes des deux enseignements de spécialité,
même s’il est accompagné par ses professeurs, il est fondamental que ce choix soit le sien
car il aura à en exposer devant le jury les motivations. Cette première étape peut
judicieusement donner lieu à la construction d’un petit argumentaire destiné à évoquer les
raisons qui lui sont propres (motivations) qui auront conduit à ce choix (relation avec son
projet d’orientation, sensibilisation particulière à un type d’entreprise, préoccupations et
sensibilités personnelles, etc.).
Deuxième étape : identification d’un questionnement : parce qu’il ne s’agit pas de traiter
l’intégralité de la question issue du programme de l’enseignement de spécialité qu’il aura
choisie, l’élève identifiera deux aspects de cette thématique qu’il entend plus
particulièrement approfondir. Si, à ce stade de la démarche, l’élève est en mesure de les
énoncer sous forme de questions, il en rédige alors une première version et construit à
nouveau un petit argumentaire qui permet de comprendre les raisons qui l’ont conduit à
retenir ces deux questions. Au cours de ces deux premières étapes, le travail collectif est à
encourager. À la fois parce que les échanges, les débats et confrontations vont aider les
élèves à préciser leur questionnement, mais aussi parce qu’ils vont s’entraîner ainsi à
confronter leurs points de vue, ce qui devrait les inciter à trouver les meilleurs arguments.
16
Bulletin officiel n° 11 du 11-03-2016.
Les champs de questionnement des programmes et les perspectives qui les déclinent
peuvent être opportunément mobilisés, non seulement pour circonscrire le périmètre de
chaque question, mais également pour permettre une interrogation en phase avec la
singularité artistique de chaque candidat.
Une attention toute particulière doit être portée au rapport entre la complexité de la
question définie et le temps imparti à cette partie d’épreuve. En quelques minutes, le
candidat doit en effet pouvoir développer une présentation argumentée et cohérente
embrassant les aspects principaux de la question traitée.
Ce type de « question » nécessite d’être très synthétique pour mettre en exergue ses
enjeux clés, enjeux qui doivent être compréhensibles pour un jury non spécialiste du
domaine.
Exemples de questions
« En quoi la danse hip-hop a-t-elle bousculé certains codes de la danse contemporaine ? »
en référence au champ de questionnement « Art chorégraphique et société » et
particulièrement à la perspective « Art chorégraphique et monde contemporain ».
« L’interprète est-il un créateur ? » en référence au champ de questionnement « Musique
et esthétiques » et particulièrement à la perspective « Interprétation/recréation/création :
quelles frontières ? »
Exemples de questions :
« En quoi travailler en danse avec d’autres arts a-t-il été un levier pour mon expression
artistique personnelle ? » en référence au champ de questionnement « Art chorégraphique
et langages » et particulièrement à la perspective « Arts chorégraphiques et autres langages
artistiques ».
« La musique à l’image : un enrichissement ou un appauvrissement de la création
musicale ? » en référence au champ de questionnement « Musique et langages » et
particulièrement à la perspective « Texte, image, mouvement : influences sur les langages
musicaux ».
Exemples de questions
« En quoi le travail mené avec l’artiste Alex a-t-il remis en question ma conception de la
démarche de création artistique en danse ? » en référence au champ de questionnement
« Art chorégraphique et langages » et particulièrement à la perspective « Arts
chorégraphiques et autres langages artistiques ».
élaborer un support qui, même s’il ne le présente pas au jury, lui permettra de
réactiver ses idées et de reposer la structure de son exposé ; il pourra élaborer par
exemple une liste de mots-clés, un schéma, un plan, une carte mentale, etc. Il
pourra disposer de ce document, s’il le souhaite, pendant l’épreuve ;
préparer un document (plan, schéma, croquis) qu’il pourra montrer au jury (le
document n’est cependant pas évalué et ne peut donc pas être remis au jury, ni
laissé par le candidat après l’épreuve) en appui de sa présentation et visant à
illustrer une partie de son propos ou à faciliter l’échange avec le jury sur un point
particulier. Il peut alors y faire référence lors de son propos initial.
Qu’il élabore ou non un support, qu’il le montre ou non au jury, le temps de préparation
doit permettre au candidat de se remémorer sa stratégie de présentation et les grandes
étapes qui la jalonnent, finalement de rassembler ses idées et son énergie pour, dépassant
le stress, réussir sa présentation initiale et son épreuve.
Les trois temps successifs de l’épreuve sont décrits dans la note de service et dans la partie
introductive de ce document.
Durant cette présentation initiale, c’est avant tout la capacité à prendre la parole en
public de façon claire et convaincante qui est en jeu. Si la qualité de cette communication
engage également le corps dans son ensemble (posture, geste, expression, respiration,
etc.), elle ne peut cependant prendre la forme d’une « conférence dansée, chantée ou
théâtralisée ». Le candidat doit veiller à utiliser une syntaxe claire et un vocabulaire
suffisamment précis, à s’exprimer avec un ton soutenu captant l’attention du jury. Pour
Lors de la troisième partie de l’épreuve, le candidat explique son projet d’orientation, qui
peut être ou non dans la continuité du domaine artistique suivi en série S2TMD. Il peut
concerner un projet d’insertion professionnelle ou la poursuite d’études courtes ou
longues, parcours sécurisé ou plus risqué, avec éventuellement une mobilité
géographique.
Affirmer son goût pour les arts, faire des choix artistiques personnels et les verbaliser sont
parmi les objectifs d’une éducation de la sensibilité17. Les enseignements artistiques
engagent chacun à développer et exprimer sa personnalité sensible tout en s’enrichissant
des vertus des aventures artistiques collectives, où chaque individualité est partie d’un
tout. Élaboration d’un projet individuel ou collectif, tâtonnements créatifs, regards
critiques partagés, confrontations à un public tiers à l’occasion de spectacles ou dans des
lieux dédiés sont des pratiques ordinaires des enseignements artistiques, toutes pouvant
contribuer à développer les compétences nécessaires à la réussite de l’épreuve du Grand
oral.
17 Ils se retrouvent désormais sur l’ensemble de la palette des dispositions éducatives en la matière
(enseignements dédiés, politiques d’éducation artistique et culturelle), dispositions partagées selon des
déclinaisons particulières par un grand nombre de pays. Voir L’éducation artistique et culturelle à l’école en
Europe, étude Eurydice, Commission européenne, 2009, Agence exécutive « Éducation, audiovisuel et culture »,
2009.
Questions
Des questionnements des programmes aux questions personnelles de l’élève
Les programmes des enseignements artistiques pour le cycle terminal du lycée sont
structurés autour de grands questionnements qui traversent la plupart des situations
d’apprentissage. Ces questionnements visent à entretenir la dynamique des
apprentissages reliant pratique et culture artistiques, sensibilité et recul critique,
compétences et savoirs. En termes de didactique, cette démarche, partant de
l’expérience et des sensibilités singulières, conduit aux connaissances objectives et au
développement de compétences transférables sur une grande diversité de situations
artistiques. Parce que l’art, les œuvres, les processus engagés par la création, par la
réception, interrogent nos certitudes et les convictions qui les ont modelées,
l’enseignement artistique permet aux élèves d’approcher une dimension anthropologique
cardinale dans l’activité créatrice18. Les questionnements aboutissent ainsi à des questions
personnelles enrichies d’une culture.
S’agissant des enseignements artistiques, il n’y a pas de mauvaises questions ! Tout dépend
de la façon dont on s’en saisit. Si l’élève reste toujours à l’initiative de la question, son
professeur l’accompagne pour, au départ des tâtonnements initiaux, faire émerger une
problématique circonscrite, pertinente et susceptible de faire valoir sa singularité. Ce
travail, qui se conduit régulièrement tout au long de l’année, trouve dans le troisième
trimestre un espace plus immédiatement dédié. Pour autant, durant cette période, il est
nécessaire de veiller à ne pas formater ni limiter les possibilités offertes par la question
retenue, mais au contraire, engager l’élève à en explorer toutes les perspectives pour
l’amener à un propos non seulement structuré mais également plus personnel.
18
Georges Didi-Huberman, Ce que nous voyons, ce qui nous regarde, Les Éditions de Minuit, collection Critique,
1992.
Connaissances et compétences
En complément des savoirs académiques, l’élève doit pouvoir mobiliser des compétences
particulières pour cette épreuve. Il doit en effet montrer au jury qu’il est personnellement
engagé dans sa parole, fait montre de nuances dans l’expression de son point de vue,
témoigner qu’il a pris la mesure de la complexité de la question traitée. Il doit également
montrer qu’il envisage l’existence d’autres points de vue que le sien et qu’il est prêt à en
débattre durant l’entretien. Finalement, il doit faire entendre au jury que ses convictions,
même solidement argumentées et exprimées avec force, ne sont pas des totems
intangibles, qu’il peut et doit les regarder avec distance, hauteur de vue, humour parfois
pour les faire évoluer et leur donner toute l’autorité requise.
De l’orientation
L’élève gagnera à penser l’articulation entre la question présentée au jury et l’exposé sur
ses perspectives d’orientation sans réduire ces dernières à un descriptif des débouchés
professionnels possibles au regard de son parcours lycéen. Il tentera, à la lumière de son
parcours scolaire et particulièrement en cycle terminal, d’indiquer comment celui-ci a
contribué à élargir son horizon d’études post baccalauréat, voire d’insertion
professionnelle. En présentant ses choix d’orientation dans le supérieur et ce qui les
fondent, il dessine l’avenir auquel il aspire, ce à quoi il est désormais particulièrement
sensible et comment il veut construire ce futur qu’il désire.
19
Daniel Arasse, Le Détail. Pour une histoire rapprochée de la peinture, Éditions Flammarion, 1992, rééd. 1998,
2014 ; On n'y voit rien. Descriptions, Éditions Denoël, 2000, rééd. Folio-poche, 2002.
20
En écho à ce que Roland Barthes, parlant de ce qui nous touche intimement dans une image, appelle de
façon suggestive le « punctum » (« ce qui me meurtrit, me poigne »), par opposition au thème plus général de
l’image relevant du « studium ». Roland Barthes, La chambre claire : Note sur la photographie, Éditions Seuil,
1980.
Les thèmes d’étude et les axes de questionnement abordés lors du cycle terminal
constituent des ancrages privilégiés pour circonscrire le périmètre de la question. La
question est enrichie par des recherches personnelles du candidat et par ses expériences
de pratiquant, spectateur, arbitre, organisateur. Elle doit témoigner d’un engagement
personnel et refléter la sensibilité de l’élève afin d’éviter un discours trop général ou
stéréotypé. Il est recommandé d’opter pour une forme interrogative.
Une attention toute particulière doit être portée à la complexité de la question au regard
du temps imparti à sa présentation.
Il importe de rappeler qu’il n’existe pas de bonnes ou de mauvaises questions en soi, mais
des questions qui font sens pour l’élève et qui lui permettent de faire preuve d’un
engagement. Il s’agit d’éviter des questions de cours ou, pire, de demander à l’élève de
choisir une question dans une liste prédéfinie. C’est l’élève qui doit avoir l’initiative de la
question. La formulation de cette question fait l’objet d’un travail spécifique.
dans un premier temps, l’élève explique la raison pour laquelle il a choisi cette
question en explicitant ses liens avec ses propres centres d’intérêts et ses
motivations, sa sensibilité et sa pratique sportive. Il présente au jury en quoi cette
question « fait sens » pour lui ;
dans un deuxième temps, l’élève développe et répond à la question. Ce
développement doit faire appel à des connaissances construites dans le cadre des
enseignements suivis, mobiliser d’autres savoirs issus de recherches personnelles
mais aussi de son expérience personnelle. L’élève doit montrer au jury son intérêt
pour la question traitée et faire preuve à la fois de conviction et de nuance à travers
son propos.
Durant cette présentation initiale, c’est avant tout la capacité à prendre la parole en public
de façon claire et convaincante qui est en jeu. Si la qualité de cette communication engage
également le corps dans son ensemble (posture, geste, expression, respiration, etc.), c’est
aussi la clarté et la force de conviction du propos oral qui sont essentielles. L’élève doit ainsi
veiller à utiliser une syntaxe claire et un vocabulaire suffisamment précis, à s’exprimer avec
un ton soutenu captant l’attention du jury. Pour fluidifier son discours, il doit maîtriser son
débit oratoire, mobiliser de brefs silences, moduler son intonation. Pour garantir la
cohérence et la logique de sa présentation, il doit savoir utiliser à bon escient des
connecteurs logiques reliant les différents termes de sa réflexion. Il doit également adapter
le contenu de son propos de manière à ce que celui-ci soit compréhensible à quelqu’un qui
n’est pas spécialiste du domaine abordé.
Pour l’amener à préciser et à approfondir son propos, le jury aborde avec l’élève différents
aspects de connaissances et compétences relevant du domaine de la culture sportive. Il
peut notamment solliciter l’élève sur des champs de connaissances non présentés durant
le premier temps. Le jury peut également demander à l’élève des éclairages sur sa propre
pratique sportive et sur les expériences qui la nourrissent.
L’élève doit être extrêmement attentif aux questions posées par le jury, afin de répondre
précisément à celles-ci sans s’égarer dans des considérations qui, pour importantes qu’elles
soient, n’y répondraient pas. Lors de ces échanges, l’élève doit témoigner de la diversité de
ses connaissances, de sa possibilité à prendre un peu de hauteur, de son sens de la nuance,
de ses capacités d’analyse et de réflexion. Il s’appuie à la fois sur sa culture et sa pratique
sportive
L’élève explique son projet d’orientation. Il présente la ou les étapes de son cheminement
qui l’ont conduit à ce choix. Il précise comment les contenus abordés lors de sa formation,
ses investigations, des rencontres éventuelles, les réponses apportées l’ont aidé à réfléchir
et à avancer dans son projet à plus ou moins long terme. Il montre comment cette réflexion
personnelle le place dans une perspective de poursuite d’études, dans celle du choix d’un
domaine professionnel ou d’un métier. Ce projet d’orientation peut être ou non dans la
continuité du domaine sportif. L’élève peut faire référence aux questions qu’il a préparées
pour appuyer son projet d’orientation.
Pour préparer cette partie d’épreuve, la réflexion du candidat doit être mûrie et nourrie
tout au long de la formation avec l’appui d’un accompagnement personnalisé par
l’ensemble de l’équipe pédagogique.
Points de vigilance
Aussi, toute mise en voix – d’un poème, d’une page de roman ou d’essai, qu’elle prenne ou
non la forme d’un dialogue – constitue un moment d’expérience et de réflexion sur ce que
suppose et ce que permet la communication orale, ses moyens et ses nuances : ce travail
de compréhension sur l’expression humaine s’approfondit encore lorsque l’attention se
porte sur des textes ou des enregistrements de monologues ou de dialogues, qui
conduisent à réfléchir plus directement sur le lien entre la personne qui parle et ce qu’elle
dit. La mise en voix par les élèves de ces monologues et de ces dialogues – avec la
possibilité, ainsi, de les jouer et de les rejouer, comme on réécrit un brouillon à l’écrit, pour
apprendre à faire varier le sens et l’interprétation – permet aux élèves de se familiariser
avec le travail exigé par une prestation orale de qualité ; il leur donne d’utiles points de
repère sur la progression qui est possible, pour chacun, dans sa maîtrise et son
engagement dans la parole.
Plus généralement, c’est l’analyse pragmatique des rapports entre telle situation
d’énonciation et la production de tel ou tel énoncé – de façon exemplaire au théâtre,
mais dans un passage de roman ou de littérature d’idées aussi bien – qui permet à l’élève
de prendre conscience des enjeux d’une parole orale nécessairement incarnée, liée à un ici
et maintenant dont il faut comprendre les ressorts pour y ajuster le mieux possible la
construction du propos.
Plus précisément, la forme même de l’épreuve est un tremplin pour la préparation des
différents temps du Grand oral. Ainsi, la première partie de l’épreuve (exposé sur l’un des
textes du descriptif), si elle se déroule assis, à partir d’un support (le texte) et à l’aide de
notes que l’élève peut construire pendant sa préparation, suppose bien une parole en
continu de l’élève, nourrie par le travail mené pendant l’année : elle prépare donc
directement à la première partie du Grand oral. La seconde partie de l'épreuve
(présentation de l'œuvre choisie par le candidat parmi celles qui ont été étudiées en
classe ou proposées par l'enseignant au titre des lectures cursives obligatoires, et entretien
avec l'examinateur), à la fois parce qu’elle suppose un échange individuel et parce qu’elle
implique un choix et un engagement de l’élève dans le choix de ce qu’il présente, est de
nature à préparer la deuxième partie du Grand oral.
C’est ainsi dans le travail proprement disciplinaire, tel qu’il est dessiné par les objets
d’étude et l’examen, que se prépare au mieux le Grand oral dans le cadre du cours de
français au lycée.
Perspectives générales
1. La recherche d’une éloquence proprement orale, dans un cadre authentiquement
scolaire, n’est pas dissociable de la recherche de la vérité, que la philosophie
partage avec les autres disciplines, et notamment avec celles qui sont présentes
2. Par des modalités qui lui sont propres, la philosophie apprend aux élèves à élaborer
un discours précis et rigoureux, articulé à l’appréhension et au questionnement des
réalités du monde, ainsi qu’à la construction et à l’examen des problèmes qui s’y
font jour. S’exercer à définir un objet, à déterminer ses propriétés, éviter l’écueil de
la généralité, conceptualiser et non pas simplement contextualiser – sur de telles
bases, l’adresse faite à l’auditoire vise à convaincre par sa pertinence conceptuelle
et argumentative, et non simplement à séduire.
4. La philosophie partage également avec les autres disciplines le souci que les élèves
parviennent progressivement à construire un véritable engagement dans leur
propre parole, afin que celle-ci soit assumée en première personne et soutenue en
pleine responsabilité, alors même qu’elle s’adosse à des éléments de pensée
rencontrés et empruntés aux œuvres et aux penseurs étudiés dans le cadre des
enseignements dispensés.
5. Mais si la philosophie est avant tout une école de précision et de rigueur, elle n’est
pas étrangère à l’élégance du discours et à la grâce d’une parole bien maîtrisée et
généreusement partagée. Tel est aussi l’enjeu de ce « Grand oral » : allier l’aisance et
le plaisir de s’exprimer, convier tout à la fois le corps et l’esprit, le savoir et son
partage, dans l’horizon d’un projet professionnel ou d’études personnellement
assumé.
1. Le principe du libre choix par l’élève des questions qu’il travaille doit être
scrupuleusement respecté. Ces questions sont le fruit d’une recherche personnelle
et ne sont dictées par aucun autre motif que celui décidé par l’élève. Les seuls
impératifs régulant ce choix procèdent du cadre général que déterminent les
programmes des enseignements de spécialité auxquels l’oral vient s’adosser. Le rôle
des professeurs est donc d’accompagner l’élève dans l’élaboration de sa question,
la précision des termes qui la composent, mais non de formuler à sa place un sujet
dont la construction constitue un enjeu de formation décisif.
21
Arrêtés du 16 juillet 2018 relatifs aux épreuves des baccalauréats général et technologique.
3. La phase d’entretien permet de revenir sur les éléments initialement présentés. Elle
prend avant tout appui sur ce qui a été présenté. Elle ne constitue pas un contrôle
de connaissances supposément acquises sur l’ensemble du cycle, relativement à
telle ou telle thématique. Avec l’aide des questions qui lui sont adressées par le jury,
elle permet au candidat de préciser et de modifier éventuellement certaines de ses
propositions initiales.
Le travail étant personnel, il est capital de ne pas imposer aux élèves tel ou tel problème
ou telle ou telle perspective de travail, mais de les accompagner dans la formulation
progressive de la question qu’ils auront choisi de traiter dans le champ dessiné par
l’espace du programme.
On indique ici seulement comment les questions pouvaient naître de certains points du
programme de l’enseignement de spécialité, soit pris isolément soit mis en rapport avec
un autre point du programme ; on n’a pas développé la possibilité de croisements avec
une autre spécialité, même si elles sont appelées par certaines des propositions faites ici.
Les pouvoirs de la parole, l’art de la parole : Quels liens y a-t-il entre le travail de
l’orateur et le travail de l’acteur ? ou L’efficacité de la parole suppose-t-elle sa
beauté ? ou Qu’est-ce qu’un beau discours ? …
Les représentations du monde, Décrire, figurer, imaginer + L’humanité en question,
Histoire et violence : Pourquoi représenter l’horreur ? ou Peut-on produire de la
fiction à partir de faits historiques ? …
La recherche de soi, Éducation, transmission et émancipation : Gagner en
connaissance, est-ce gagner en liberté ? ou Puis-je me connaître à travers autrui ?...
Les représentations du monde, Décrire, figurer, imaginer : L’expression artistique
est-elle un moyen d’habiter le monde ou au contraire de le fuir ?...
…
Questions à partir d’un auteur/de deux auteurs, mis en rapport avec une ou plusieurs
entrée(s) du programme
1. S’il est utile de disposer d’une grille indicative22 assurant l’égalité de traitement des
candidats, celle-ci doit être adaptée avec le discernement qui convient à
l’évaluation de prestations par définition singulières. La diversité et la variété des
productions des élèves doivent être prises en compte, au rebours de ce qui
constituerait un schéma d’appréciation composé et imposé à l’avance. On doit
aussi tenir compte de la jeunesse des élèves et de la difficulté réelle de cette
épreuve, en veillant à ne pas faire valoir des exigences démesurées ou mal
appropriées.
3. Il est dans tous les cas possible en particulier d’évaluer la capacité des candidats à :
22
La note de service du 27 juillet 2021 propose une grille d’évaluation indicative en annexe.
De ce fait, il faut préparer l’élève à une prise de parole à destination d’un spécialiste mais à
portée d’un non spécialiste.
Les professeurs doivent particulièrement veiller à aider l’élève dans le cas de questions
transversales portant sur les deux enseignements de spécialité. L’élève est amené à
percevoir et à montrer la pertinence de ce regard croisé, qui constitue une approche
originale. C’est un aspect particulièrement délicat et donc un point de vigilance, afin de
permettre à l’élève de donner à sa démarche toute la richesse et toute l’amplitude qu’il
souhaite.
Les questions « mettent en lumière un des grands enjeux du ou des programmes ». Elles ne
portent pas sur des points précis mais sont clairement en lien avec les enseignements
disciplinaires. L’ancrage dans la discipline ou les disciplines est fondamental. La capacité
de recul des élèves se nourrit de cette bonne connaissance des disciplines.
Les questions proposées par l’élève au jury doivent rester personnelles. Elles doivent
rendre compte de son implication dans ces enseignements de spécialité. Elles expriment
Choix de la langue
La note de service 27 juillet 2021 relative à l’épreuve terminale du Grand oral précise : « Si
la question traitée concerne l'enseignement de spécialité langues, littératures et cultures
étrangères et régionales, chacun des deux premiers temps de l'épreuve orale terminale
peut se dérouler, en partie, dans la langue vivante concernée par l'enseignement de
spécialité, selon le choix du candidat. »
Il peut aussi faire le choix de s’exprimer dans les deux langues, le français et la langue de
spécialité, d’autant plus qu’il a pu acquérir de l’aisance dans la langue au cours du cycle
terminal, ces compétences linguistiques étant des atouts supplémentaires portés à son
crédit, sans que l’épreuve évalue pour autant sa maîtrise de la langue étrangère. Dans le
cas d’un usage des deux langues pendant l’épreuve, il faut éviter la confusion et donc le
mélange des langues pour le candidat comme pour les examinateurs. On peut suggérer
une utilisation par « blocs » selon le schéma suivant (à titre indicatif) :
Composition du jury
Les jurys sont constitués en fonction des spécialités des candidats. Pour les candidats
inscrits en LLCER, les jurys sont donc constitués d’un examinateur dans la langue
concernée et d’un examinateur non linguiste.
Préambule
Si l’épreuve écrite de l’enseignement de spécialité LLCA porte sur un objet d’étude, celui
dans lequel s’inscrit le travail sur les deux œuvres du programme limitatif, le « Grand oral »
se prépare dans le cadre de l’ensemble du programme du cycle terminal construit autour
des entrées suivantes :
Sous la conduite de leur professeur qui les sensibilise à la notion d’interprétation et aux
nuances qu’elle suppose, à l’activité de lecture comparée qui nécessite de mettre en
lumière, sous forme de problématique, les raisons pour lesquelles on compare deux
Prenant pour point de départ possible l’avant-propos de la dramaturge dans lequel elle
précise les raisons pour lesquelles elle s’est surtout inspirée de la tragédie d’Euripide, les
élèves analyseront les points de contact et de rupture entre les deux œuvres. Et,
s’intéressant plus précisément au contexte historique dans lequel la pièce de Marguerite
Yourcenar a été écrite, ils pourront réfléchir aux « diagonales du temps 24», s’interroger sur
les résonnances qui existent entre le temps mythique et le temps historique et ce qu’elles
signifient. Aussi parviendront-ils à mieux comprendre pourquoi les écrivains du XXe siècle
ont été nombreux à avoir recours aux mythes grecs pour mettre en scène les déchirures,
les angoisses et traumatismes auxquels les temps modernes confrontent l’humanité.
en HDA, l’objet d’étude « art, ville, politique et société : le voyage des artistes en
Italie, XVIIe-XIXe siècles », qui permet de faire découvrir aux élèves comment les
artistes enrichissent, d’après l’art de l’Antiquité, leur inspiration ;
24
Cf. l’article de Françoise Bonali Fiquet, « Du temps mythique au temps historique dans Électre ou la Chute des
masques », in Bruno Blanckeman (dir.), Les diagonales du temps : Marguerite Yourcenar à Cérisy, Rennes, Presses
universitaires de Rennes, 2016, disponible en ligne à l’adresse suivante
https://books.openedition.org/pur/32387?lang=fr
Les savants antiques ont-ils élaboré une méthode scientifique ? /Les Anciens
portaient-ils sur le monde un regard scientifique ? /Quelle conception de la science
les Anciens ont-ils développée ?...
HLP : Quelle limite les Anciens fixaient-ils à l’homme dans sa relation au monde ?...
HLP 1re : Comment les Anciens ont-ils dit et chanté l’amour ?...
L'idée n'est pas de faire du Grand oral un concours d’éloquence, mais de valoriser une
préparation qui développe des compétences orales dont l'absence est source d'inégalités.
Dans son rapport29, Cyril Delhay part du principe qu'un manque d’oral peut geler les
talents, bloquer des évolutions professionnelles et brider l’expression citoyenne.
25
Programme de l'enseignement de spécialité de mathématiques de la classe terminale B.O. spécial n°8 du 25
juillet 2019.
26
« Enseigner l'oral au lycée - Quelques repères pour poursuivre l’enseignement » (académie de Normandie) –
page 19.
27
« Mathématiques et maîtrise de la langue » (ressource éduscol cycles 3 et 4) aborde la question du langage
comme objet d'étude pour s'approprier un langage spécifique, comme moyen d’apprentissage et comme
outil pour enseigner.
28
« Travailler l’oral en mathématiques » (académie de Lille et d’Amiens) – page 5.
29
« Faire de l’oral un levier d’égalité des chances », Cyril Delhay, professeur d'art oratoire à Sciences Po Paris.
Dans cet esprit, pour la deuxième partie du Grand oral, le jury aide l'élève à poursuivre sa
quête, à aller plus loin. Il ne s'agit nullement de piéger l'élève ou de contrôler des
connaissances que l’on estimerait fragiles. À ce titre, le jury veille à développer un climat
bienveillant, mettant le candidat en situation de confiance dans un esprit de « curiosité de
l’autre »31. Le dialogue doit s'installer, pour l'élève comme pour le jury, avec une qualité
d'écoute et une exigence d’intelligibilité, de précision de l'expression et de clarté du
propos.
L'oral pour rendre visible un continuum du second degré aux études supérieures
L'épreuve orale est à l'articulation des deux temps : elle s'appuie sur des connaissances
acquises lors de l'enseignement scolaire et permet de se projeter vers la poursuite des
études dans l’enseignement supérieur. D’où l’importance d’identifier en classe les
contenus et les compétences mobilisables dans le supérieur. Ainsi l’étude de la géométrie
dans l’espace, outre son intérêt propre, est l’occasion de travailler les notions vectorielles
afin de préparer l’étude de l’algèbre linéaire.
L'échange sur le projet d'orientation du candidat repose sur le projet formalisé et sur la
maturation de celui-ci. Cette construction personnelle rend authentique le propos. Il
permet à l'élève d'y associer ses préoccupations personnelles et sociales, ses
engagements, ses réflexions sur l'avenir.
30
« Réflexions et pistes pour le Grand oral du Baccalauréat » (académie de Versailles) – une typologie de pistes.
31
« Travailler l’oral en mathématiques » (académie de Lille et d’Amiens) : référence à la pratique de l’écoute
active (page 7).
32
« Communiquer à l’écrit et à l’oral » (ressource éduscol cycle 4) stratégies pour développer les compétences
orales.
33
« Les jalons de l'oral en éducation prioritaire » (académie de Créteil) grille décrivant la diversité des pratiques
de l’oral.
Les questions sont celles des élèves et sont l’aboutissement d’un temps de maturation. Au
départ, cela peut être une thématique large ou une piste d’étude. Le questionnement
gagne ensuite à être affiné par une approche problématisée, puis par la structure de la
présentation : explication du choix de la question, développement de la problématique
associée, proposition d’une réponse. Différentes entrées sont possibles pour partir d’une
thématique ou d’une piste d’étude :
Les pratiques collaboratives favorisent l’expression de chaque élève, elles pourront être
mobilisées, notamment en fin d’année, sous des modalités diverses : travaux de groupe,
« revue de projet », world café… Elles aideront chaque élève dans sa quête en la
34
« Travailler l’oral en mathématiques » (académie de Lille et d’Amiens) : la pratique de l’écoute active (page
7).
35
« Ma thèse en 180 secondes », concours où des doctorants présentent leur sujet de recherche en termes
simples.
36
« Mon DM en 180 secondes », un prolongement oral d’un travail écrit au lycée (académie de Nancy-Metz).
37
« Les petits tutos du Grand oral » série de vidéos de la chaîne Lumni avec des conseils d'une comédienne et
coach.
38
« Travailler l’oral en mathématiques » (académie de Lille et d’Amiens) ces 3 thématiques sont exemplifiées
(pages 19 à 21).
39
« Réflexions et pistes pour le Grand oral du Baccalauréat » (académie de Versailles) page 11.
Les enseignants, jurys de l’épreuve orale, ont pris connaissance des modalités de l’examen
avec ses trois temps et la grille d’évaluation indicative41 42. Un plan de formation a été mis
en œuvre au niveau national à destination des formateurs puis des enseignants via un
parcours d'autoformation43. Lors de formations académiques, pour mieux en cerner les
contours et les tester, des équipes de formateurs ont imaginé ce que pourraient être les
« questions » :
Faut-il croire aux sondages ? Comment interpréter un test médical ? Peut-on gagner
à la roulette ? Qu’est-ce qu’un dé équilibré ? Comment piper un dé ? Pourquoi
apprendre à calculer des probabilités alors que l'on peut faire des estimations à
l'aide d'outils numériques ? En quoi les probabilités peuvent-elles m'aider à prendre
du recul sur les événements catastrophiques ?
Pourquoi les équations différentielles ? Peut-on modéliser toute évolution de
population par une équation différentielle ?
Qu’est-ce qu’une croissance exponentielle ? Qui a inventé les logarithmes ?
Comment calculer π à un milliard de décimales ? Où se trouve π dans les carrés ?
Qui a inventé la récurrence ?
Pourquoi une échelle des monnaies/poids basée sur 1, 2, 5, 10 et pas 1, 3, 6, 12, 24 ?
Comment les mots des mathématiques voyagent-ils ?
Mettre la Terre à plat ?
Quel est le nombre de solutions d'une équation polynomiale de degré 3 ?
Quelle est la forme de la trajectoire suivie par une sonde envoyée sur Mars ?
Acheter ou louer son appartement ?
Pour avoir des exemples de thèmes et de prises de parole sur des sujets mathématiques,
les actions de culture mathématique, si elles ne représentent pas l’oral dans le quotidien
de la classe, apportent quelques images de prestations orales44.
40
« La tablette pour préparer un oral en mathématiques » (académie d’Orléans-Tours) En 5e, des élèves
préparent un oral avec une écriture collaborative des critères de l'oral et une autoévaluation a posteriori
41
Note de service du 27 juillet 2021 pour la voie générale.
42
Note de service du 27 juillet 2021 pour la voie technologique.
43
Sur la page éduscol « Présentation du Grand oral », on retrouve les ressources du PNF et le lien vers le
parcours national d'autoformation des professeurs « Formation au Grand oral » sur la plateforme m@gistère.
44
Les vidéos du concours videodimath, les restitutions orales des ateliers Maths.en.Jeans, les « joutes » orales
du tournoi des jeunes mathématiciennes et mathématiciens Animath.
Pour autant, l'idée n'est pas de faire du Grand oral un concours d’éloquence, mais de
valoriser une préparation qui développe des compétences orales dont l'absence est
source d'inégalités. Dans son rapport45, Cyril Delhay part du principe qu'un manque d’oral
peut geler les talents, bloquer des évolutions professionnelles et brider l’expression
citoyenne.
Dans cet esprit, pour la deuxième partie du Grand oral, le jury aide l'élève à poursuivre sa
quête, à aller plus loin. Il ne s'agit nullement de piéger l'élève ou de contrôler des
connaissances que l’on estimerait fragiles. À ce titre, le jury veille à développer un climat
bienveillant, mettant le candidat en situation de confiance dans un esprit de « curiosité de
l’autre ». Le dialogue doit s'installer, pour l'élève comme pour le jury, avec une qualité
d'écoute et une exigence d’intelligibilité, de précision de l'expression et de clarté du
propos.
L'oral pour rendre visible un continuum du second degré aux études supérieures
L'épreuve orale est à l'articulation des deux temps : elle s'appuie sur des connaissances
acquises lors de l'enseignement scolaire et permet de se projeter vers la poursuite des
45
« Faire de l’oral un levier d’égalité des chances », Cyril Delhay, professeur d'art oratoire à Sciences Po Paris.
L'échange sur le projet d'orientation du candidat repose sur le projet formalisé et sur la
maturation de celui-ci. Cette construction personnelle rend authentique le propos. Il
permet à l'élève d'y associer ses préoccupations personnelles et sociales, ses
engagements, ses réflexions sur l'avenir, etc., en particulier l'élève qui a besoin de sa
spécialité pour ses études supérieures futures sans en faire le cœur de son projet.
L’histoire de l’informatique
Femmes et numérique : quelle histoire ? quel avenir ?
Ada Lovelace, pionnière du langage informatique
Alan Turing, et l’informatique fut
Quelle est la différence entre le web 1.0 et le web 2.0 ?
Langages et programmation
P = NP, un problème à un million de dollars ?
Tours de Hanoï : plus qu’un jeu d’enfants ?
Les fractales : informatique et mathématiques imitent-elles la nature ?
De la récurrence à la récursivité
Les bugs : bête noire des développeurs ?
Comment rendre l’informatique plus sûre ?
Algorithmique
Comment créer une machine intelligente ?
Comment lutter contre les biais algorithmiques ?
Quels sont les enjeux de la reconnaissance faciale (notamment éthiques) ?
Quels sont les enjeux de l’intelligence artificielle ?
Transformation d’images : Deep Fakes, une arme de désinformation massive ? La fin
de la preuve par l’image ?
Qu’apporte la récursivité dans un algorithme ?
Quel est l’impact de la complexité d’un algorithme sur son efficacité ?
Bases de données
Données personnelles : la vie privée en voie d’extinction ?
Comment optimiser les données ?
Le choix de la question gagne à être laissé à l’initiative de l’élève pour qu’elle lui soit
personnelle, favorise son engagement et le rende plus convaincant lors de sa présentation,
le professeur accompagnant le travail d’élaboration et de libellé des questions. Ce travail
peut être conduit tout au long du cycle terminal, lors des séquences d’enseignement de
physique-chimie, au moyen d’une didactique appropriée stimulant la curiosité,
contribuant à effectuer des ouvertures et à présenter le champ des possibles pour chaque
thématique abordée par les programmes.
Outre le travail sur l’oral49 qui peut être engagé tout au long du cycle terminal, le
professeur peut accompagner l’élève dans le choix et le libellé des questions afin qu’elles
lui permettent « de construire une argumentation pour définir les enjeux de son étude, la
46
En annexe 1 de la note de service du 27 juillet 2021 relative à l’épreuve orale dite Grand oral de la classe de
terminale de la voie générale à compter de la session 2022, parue au BOEN n°31 du 26 août 2021.
47
Pages 5 à 10 du document : Grand oral : du choix de la question à l’épreuve orale terminale
48
Exemples de questions s’appuyant sur les programmes d’enseignement de spécialité de physique-chimie du
cycle terminal de la voie générale
49
La place de l'oral dans la formation à la démarche de projet en physique-chimie
Outre les pistes de travail pour former les élèves à la présentation orale50 et notamment à
l’argumentation en science, et plus spécifiquement en physique-chimie, ainsi qu’à l’art
oratoire, de nombreuses pistes sont proposées pour entraîner les élèves aux deux
premières parties du Grand oral51 : à la présentation de la question d’une part et à
l’interaction avec le jury d’autre part. Ainsi y sont apportées des éléments de réponse sur
ce que l’élève doit préparer, sur ce qu’il peut rédiger, sur ce qu’il doit mémoriser, sur
l’utilisation des 20 minutes de préparation avant la présentation, sur la posture à adopter,
sur les gestes à éviter, sur la gestion des silences, sur les questions qui pourraient être
posées lors de l’entretien, sur l’écoute et la manière de formuler une réponse construite et
argumentée, etc.
50
Former les élèves à la présentation orale, pistes de travail
51
Pages 5 à 10 du document : Grand oral : du choix de la question à l’épreuve orale terminale
Lors des différentes étapes de la démarche d’investigation, l’élève peut être amené à
travailler ses compétences à l’oral (annexe 1 ci-après). Ainsi, plusieurs formes d’oral sont à
considérer au-delà de la communication en fin de démarche (présentation des travaux
menés).
Verbaliser – Reformuler
En amont du cœur de la démarche d’investigation, la verbalisation par l’élève est un outil
puissant pour s’assurer de sa compréhension des consignes, du problème, des objectifs.
Questionner
Pour stimuler l’expression orale, le choix de la thématique joue un rôle très important en
vue de susciter de l’interactivité de la part des élèves. S’il est nécessaire que les élèves (se)
posent des questions afin de donner du sens à ce qui s’ensuit, l’objectif est également que
les élèves posent des questions « pour elles-mêmes ». Par la suite, il faut assumer le fait que
certaines questions seront retenues alors que d’autres seront écartées.
Un objectif simple
Argumenter
Argumenter, c’est utiliser des données pour étayer un propos, une affirmation à l’écrit
comme à l’oral. On attend le plus souvent d’un élève qu’il expose des arguments qu’il a
sélectionnés dans des documents et croisés avec ses connaissances. En pratique, c’est
souvent un oral qui vient après une phase silencieuse où l’élève est d’abord mis en
recherche et où on lui demande de construire une argumentation souvent guidée par les
étapes « 1- Je vois que, 2- Or je sais que, 3- Donc j’en déduis que, 4- J’en conclus que ». Mais
travailler l’argumentation est un exercice qui peut conduire à des productions orales
intéressantes bien avant cette exposition. Les élèves peuvent avoir pour objectif de se
mettre d’accord sur les arguments à apporter et de structurer leur argumentation en
choisissant les connecteurs appropriés. Ainsi la phase traditionnellement silencieuse peut
être source de productions orales.
Argumenter sert donc l’oral parce qu’il n’y a pas d’argumentation sans construction de
phrases à partir d’une confrontation d’idées et de données. Ces phrases peuvent être
pensées avant d’être écrites et éventuellement lues. Mais elles peuvent aussi être
exprimées verbalement et plus directement lors de travaux collaboratifs. En participant
activement à un débat argumenté, les élèves sont amenés à échanger et défendre des
idées par un raisonnement rigoureux et un examen critique des faits constatés.
Les scientifiques du monde entier communiquent leurs résultats, le plus souvent selon le
triptyque :
article scientifique ;
poster scientifique (présenté ou non oralement) ;
exposé oral (avec ou sans support) lors de colloques, séminaires…
Le plus souvent, les élèves sont amenés en classe à faire ce type de communication par :
Pour ce dernier cas, l'élève réalise une prise de parole plus ou moins longue et sans
interruption, que l'on qualifie d'oral en continu. Les travaux de sociologues comme
Bernard Lahire ont montré le rôle décisif de la maîtrise de cette forme d'oral pour la
réussite scolaire, particulièrement des enfants défavorisés qui ne l'utilisent pas dans leurs
familles.
Progresser à l’oral
L’oral se développe par une pratique régulière, fréquente et explicite, c’est-à-dire articulée
à des critères et des indicateurs de réussite. Il faut envisager des paliers dans
l’apprentissage, selon une progressivité qui associe :
la durée : prise de parole courte (moins d’une minute) puis sur un temps plus long
(de l’ordre d’une dizaine de minutes) ;
l’argumentation : discussion, exposé explicatif et critique, débat… ;
Progresser à l’oral ne se fait pas qu’en parlant. L’écoute (active) est tout aussi importante
mais ne permet réellement des progrès à l’oral que si cette écoute est suivie d’une analyse
(on parle de temps réflexif sur l’oral).
Comme cela a été suggéré dans la première partie relative aux différentes étapes de
l’investigation scientifique, les situations d’entraînement à l’oral sont à envisager à tout
moment de toutes les situations d’enseignement qu’un enseignant de SVT peut mener en
cours comme en travaux pratiques de SVT, tout au long du lycée et quel que soit le niveau
de classe, mais également en enseignement scientifique de première ou de terminale.
Prenons deux exemples : l’un en enseignement de SVT, qui contribue à une progressivité
dans la gestion du stress ; l’autre en enseignement scientifique pour une progressivité dans
l’argumentation.
Exemple 1 : s’entrainer à présenter un fait scientifique sans notes, d’abord devant un autre
élève, puis devant de plus en plus d’élèves
Le tableau proposé en annexe 2 n’est pas exhaustif mais propose quelques situations de
présentation orale, comme expliquer un fait scientifique issu d’un article scientifique
étudié lors d’un travail personnel, expliquer-reformuler-argumenter des connaissances
acquises dans un cours précédent, présenter en fin de TP la notion travaillée pendant
celui-ci, énoncer un compte rendu de TP.
Cette séquence favorise l’acquisition des savoirs scientifiques attendus dans le thème 2
« Histoire du vivant », en développant des compétences orales identifiées sous forme de
tâches intermédiaires qui permettent de découvrir les compétences orales indispensables
Cette séquence est découpée en 5 parties. Dans chaque partie, une tâche intermédiaire
permet d’expérimenter une compétence orale et d’établir un diagnostic sur les besoins
des élèves dans chacune des compétences proposées (annexe 5).
La préparation du Grand oral doit commencer le plus tôt possible en classe terminale, car
elle nécessite un temps long permettant aux élèves de choisir la question à traiter, puis de
bien s’approprier toutes les dimensions de leurs sujets : connaissances associées, mais
aussi poursuite d’études et champs professionnels corrélés.
Les élèves peuvent choisir de travailler en groupes pour la phase préparatoire, mais l’oral
sera individuel. Il faut donc à un moment donné individualiser la préparation (oraux
blancs, autoévaluation ou évaluation croisée…).
Les simples questions de cours à réciter ne sont pas adaptées à cet exercice. On privilégie
les questions plus riches qui nécessitent des recherches personnelles et la mobilisation de
savoirs et savoir-faire acquis tout au long de la scolarité jusqu’en terminale. Ce qui est
important n’est pas tant la question telle qu’elle est écrite et présentée au jury, que la
façon dont elle sera traitée. Il y a la question présentée et la question traitée. Seule la
seconde est finalement réellement évaluée. Quand on parle de « question », ce sont donc
ses attendus qui sont à prendre en compte.
On privilégie les questions vives qui agitent les sociétés, sans en faire un critère exclusif. Les
programmes de SVT et d’enseignement scientifique fournissent beaucoup de pistes en
lien avec l’éducation à la santé, au développement durable, aux médias et à l’information,
aux problèmes bioéthiques…
L’élève qui choisit de traiter une question propice aux controverses pourra exprimer son
opinion personnelle lors de l’épreuve, mais il ne devra pas oublier qu’on attendra d’abord
de lui qu’il fasse preuve d’une posture scientifique, qu’il étaye ses propos (distinction
explicite entre faits avérés et opinion personnelle).
Certaines questions sont liées aux thèmes du programme de spécialité qui ne peuvent pas
faire l’objet d’une question à l’épreuve écrite de spécialité ou d’une évaluation des
compétences expérimentales (par exemple celles liées à la domestication des plantes, au
stress aigu…). Il ne s’agit pas de les écarter sous prétexte que le chapitre sera traité trop
tard dans l’année, ni de démarrer la préparation du Grand oral après les épreuves finales.
Mais les professeurs devront d’autant plus être attentifs à la qualité des ressources utilisées
par les élèves lors des phases de recherche que le chapitre n’aura pas été traité en classe à
ce moment de l’année.
Certains élèves choisiront peut-être des questions non directement liées aux programmes
du cycle terminal. De telles questions peuvent être recevables (puisque les programmes
sont spiralaires) dès lors qu’elles sont traitées à un niveau suffisant de conceptualisation (à
titre d’exemple : pour un sujet lié au microbiote, sans se limiter au niveau du collège ou à
celui de seconde).
« Le candidat explique en quoi la question traitée éclaire son projet de poursuite d'études,
voire son projet professionnel. Il expose les différentes étapes de la maturation de son
projet (rencontres, engagements, stages, mobilité internationale, intérêt pour les
enseignements communs, choix de ses spécialités, etc.) et la manière dont il souhaite le
mener après le baccalauréat. ».
Le choix du parcours d’orientation est déjà en partie effectif en terminale, puisque l’élève
a déjà, au cours de la classe de première, décidé de conserver deux spécialités dans son
parcours. En classe terminale, les élèves sont amenés très vite dans l’année (dès janvier) à
saisir des vœux définitifs post-baccalauréat. Il convient donc que l’élève ait entamé une
réflexion approfondie sur son orientation avant d’être confronté à la saisie des vœux.
La classe terminale doit être considérée comme une année de bilan, où le lycéen n’a plus
qu’à affiner ses choix, en préférant tel parcours de licence à un BUT, ou telle classe
Il paraît opportun de les initier dès la classe de première à une démarche de projet, du
type « recherche appliquée au projet professionnel » (annexe 7), pour les inciter à réaliser
des choix raisonnés et motivés par leur projet d’orientation. Ainsi, en classe terminale, ils
peuvent se consacrer à la préparation du Grand oral axée sur les questions portant sur
leurs spécialités.
Étape 5 : une Rendre compte Activer un Aide à la mise en forme des résultats.
structuration (langage scientifique) lexique Aide au choix du support et à l’élaboration
Valider Reformuler de la synthèse.
Répondre Assure la cohérence logique de la trace
Mettre en forme écrite collective.
Speed dating sur les Les élèves connaissent leur cours. Parler en continu
notions travaillées L’enseignant prépare 4 notions à Mobiliser ses connaissances
dans le chapitre en expliquer, les distribue au hasard et les
cours élèves s’expliquent mutuellement les
notions façon speed dating. Un timing
est imposé, le même pour tous. Au
bout du temps imposé, les groupes de
2 se défont puis se reforment, chaque
élève rencontrant un autre élève lui
présentant une nouvelle notion.
Étape 1 : oral en continu en binôme, un élève orateur, un élève observateur puis l’inverse.
Les prestations sont filmées permettant une analyse de pratique et la construction d’une
grille d’évaluation/autoévaluation (annexe 4).
Étape 2 : oral en continu en binôme, un élève orateur, un élève observateur, puis l’inverse.
Évaluation par l’élève observateur grâce à la grille construite. Ces prestations peuvent être
filmées et visualisées par les élèves en binômes ou par l’enseignant et la classe. Chaque
élève peut analyser sa pratique et consigner ceci dans un cahier de progression.
Étape 3 : oral en continu devant la classe. Cet exercice met les élèves davantage en
situation stressante. On peut en profiter pour leur donner des conseils de gestion du stress
(respiration, visualisation de contextes distrayants). La classe et l’enseignant peuvent alors
faire un feed-back à l’élève à la fois sur le fond et sur la qualité de son expression orale.
Étape 4 : oral en continu devant l’enseignant. Cette tâche peut être analysée, l’élève ayant
un retour sur ses savoir-faire et attitudes validés, et sur ceux à retravailler, afin de
progresser.
S’exprimer à l’oral en intégrant tous les savoirs construits et les outils appropriés.
Annexe 6 : quelques exemples de questions pouvant faire l’objet d’un Grand oral en SVT
Le tableau regroupe des exemples de sujets de Grand oral en SV. Il convient de confier
aux élèves le choix du sujet qui les motive. La première colonne indique la partie du
programme à laquelle le sujet est adossé en utilisant le code couleur suivant :
Les lycéens sont répartis dans des petits groupes de travail allant jusqu’à trois autour d’un
secteur de métiers. Il leur est demandé d’abord d’effectuer des recherches documentaires
sur le domaine qui les intéresse, puis de réaliser des interviews de professionnels. Ils ont
alors pour mission de rendre compte de leurs travaux de recherche et de leurs entretiens
par la constitution d’un rapport et d’un poster métier. Ce poster sert de support et est
présenté lors d’un oral.
Cette méthode active s’appuie sur un des types d’apprentissage fondés sur l’investigation,
appartenant à la famille de l’inquiry-based learning, qui a pour ambition de placer les
élèves en position de chercheur puisqu’elle s’inspire de la démarche scientifique. Elle
permet de se centrer sur deux points : le problème ou la question sur le choix du cursus
qui va servir de fil directeur aux activités réalisées dans le projet, et la conception d’un
produit final qui correspond à l’aboutissement de ces activités en apportant une solution
au problème. Le lycéen est au centre de l’apprentissage, car il privilégie comme contexte
une situation de la vie courante, à savoir son propre devenir.
Le projet peut être mené dans le cadre de l’enseignement de spécialité, pendant les
heures dédiées à l’orientation, pendant des heures d’accompagnement personnalisé, ou
d’autres moments identifiés dans l’emploi du temps des élèves. Ce travail peut également
être suivi à distance, sous la forme de rencontres virtuelles entre élèves du projet, ou entre
élèves et enseignant(s).
Ce projet a été mis en place pour vous aider à réfléchir et à définir votre futur projet
professionnel, afin de mieux vous préparer à envisager votre cursus après le baccalauréat.
• Jour 2 : mi-novembre
Le lien entre le projet et le Grand oral est clairement évoqué dans les programmes comme
le rappellent les extraits ci-dessous.
« En classe terminale, un projet de 48 heures conduit en équipe est proposé à tous les
élèves. L’objectif est d’imaginer tout ou partie d’un produit, développé sous forme de
réalisations numérique et matérielle en vue de répondre à un besoin et d’obtenir des
performances clairement définies. Ces réalisations matérialisent tout ou partie d’une
solution imaginée associée à un modèle numérique. Elles permettent de simuler et de
mesurer expérimentalement des performances et de les valider. Une partie de
programmation est nécessairement associée au projet. Elle peut prendre la forme d’une
application qui installe le produit dans un environnement communicant.
Parmi les productions attendues, chaque équipe rédige obligatoirement une note
interdisciplinaire. Limitée à quelques pages, cette note développe un point des
programmes du cycle terminal d’enseignement de sciences physiques et de l’autre
enseignement de spécialité, en montrant comment les notions liées à ces disciplines sont
mobilisées dans le projet.
Ce projet sert de support aux élèves qui choisissent les sciences de l’ingénieur pour
soutenir l’épreuve orale terminale. »
L’expérience vécue par l’élève lors de la réalisation du projet va ainsi servir de fil rouge au
Grand oral :
les revues de projet qui permettent aux équipes de faire le point sur l’avancement
du projet, de confronter les solutions, les valider et soutenir une collaboration
efficace entre les membres de l’équipe ;
la présentation du projet qui permet à l’élève de communiquer sur les choix
technologiques effectués, de justifier ces derniers sous l’angle du développement
Les compétences orales développées par l’élève seront différentes selon les phases du
projet et prépareront ainsi l’élève au Grand oral. Lors de la conduite du projet, l’élève doit
savoir écouter, donner son point de vue tout en respectant celui des autres, faire des
compromis, partager ses connaissances, argumenter, reformuler. Pendant les revues et la
présentation du projet, l’élève prend la parole en continu, son discours doit être construit,
utilisant un vocabulaire scientifique et technologique adapté à l’auditoire. Des échanges
avec les professeurs ou d’autres élèves font suite à ces différentes « soutenances », l’élève
est alors amené à préciser et à approfondir sa pensée, à argumenter et à expliciter sa
démarche ; les qualités d’écoute et de réactivité sont alors essentielles.
Le Grand oral ne constitue pas la soutenance finale du projet réalisé en terminale, qui était
centrée sur l’exposé de la solution imaginée et réalisée pour répondre à une
problématique technique.
Les questions, supports du premier temps de l’épreuve, sont choisies par l’élève, elles
doivent être singulières et personnelles. En effet, lors du troisième temps de l’épreuve,
l’élève est amené à expliciter en quoi la question traitée éclaire son projet de poursuite
d’études, voire son projet professionnel.
Ces questions ne sont donc pas définies en début de projet mais au cours de la réalisation
de celui-ci. L’élève est amené à prendre du recul pour questionner son étude et sa
démarche ; il s’agit d’interroger et d’expliciter davantage le « pourquoi » que le
« comment ». Le développement et la réponse à ces questions, ainsi que l’argumentation,
doivent contenir de vrais marqueurs disciplinaires.
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Les conférences TED (Technology, Entertainment and Design) sont des conférences organisées au niveau
international dont le but est, selon son slogan, « de diffuser des idées qui en valent la peine » (en anglais :
« ideas worth spreading »).
À cet égard, les capacités travaillées à l’oral sont travaillées au cours de l’enseignement de
spécialité SES. Elles font partie des compétences transversales à acquérir, tel qu’elles sont
explicitées dans le préambule des programmes du cycle terminal : « Comme tous les
enseignements, cette spécialité contribue au développement des compétences orales à
travers notamment la pratique de l’argumentation. Celle-ci conduit à préciser sa pensée et
à expliciter son raisonnement de manière à convaincre. Elle permet à chacun de faire
évoluer sa pensée, jusqu’à la remettre en cause si nécessaire, pour accéder
progressivement à la vérité par la preuve. Elle prend un relief particulier pour ceux qui
choisiront de préparer l’épreuve orale terminale du baccalauréat en l'adossant à cet
enseignement de spécialité. »
Il est donc important de souligner que la préparation du Grand oral n’a pas pour objet de
travailler la compétence orale en tant que telle, indépendamment des contenus
enseignés. Il ne s’agit pas de maîtriser l’art de la rhétorique, mais de maîtriser la capacité à
argumenter et démontrer : la recherche d’une éloquence proprement orale n’est pas
dissociable de la recherche de « la vérité par la preuve ». Il s’agit d’apprendre aux élèves à
élaborer un discours précis et rigoureux, comme ils le font à l’écrit (par exemple dans le
cadre de l’apprentissage des méthodes de la dissertation), mais dans le cadre d’un autre
registre d’expression.