Chapitre 3
Chapitre 3
Chapitre 3
CHAPITRE III
voyons que sur le verre nous ne pouvons tolérer une courbure régulière concave ou
convexe que si elle ne dépasse pas λ / 8.
Très peu de télescopes en service possèdent un plan de cette qualité. Des défauts
d’une frange entière sont tout à fait fréquents et nous avons même eu l'occasion de
noter sur le plan d’un beau télescope de l2 pouces, une convexité de 9 franges ! Il
n’est pas douteux qu'une partie de la mauvaise répartition des réflecteurs newtoniens
de l'industrie provienne de telles négligences.
f/D = 5 6 7 8
=D
150 mm. 103’ 22 mm. 116’ 30 mm. 130’ 40 mm. 138’ 48 mm.
200 mm. 80’ 23 mm. 92’ 32 mm. 102’ 42 mm. 110’ 51 mm.
250 mm. 66’ 24 mm. 76’ 33 mm. 86’ 44 mm. 92’ 54 mm.
300 mm. 55’ 24 mm. 64’ 34 mm. 73’ 45 mm. 80’ 56 mm.
51. Contrôle interférentiel des miroirs plans. - Soit une lame d'air
d’épaisseur e (fig. 55 A), comprise entre deux surfaces optiques. Un rayon
lumineux d'incidence i tel que S arrivant sur la lame d’air, subit une première
réflexion partielle en A au passage du verre dans l’air, en donnant naissance au
rayon réfléchi R ; puis une seconde réflexion en B au passant de l’air dans le
verre en donnant naissance au rayon réfléchi R'. Ces deux rayons R et R' sont
susceptibles d'interférer (§ 2), les réflexions en A et B étant de nature différente,
il en résulte une différence de phase de λ / 2 à laquelle on doit ajouter le chemin
supplémentaire : 2e cos i parcouru par le rayon R'. Pour une différence de
marche égale à λ / 2 ou un nombre impair de λ / 2, l'interférence est totale, si la
lame d’air a une épaisseur variable, les points d'épaisseur convenable, paraissent
sombres ; on voit des franges localisées dans la lame d’air.
Un cas particulier important qui nous intéresse directement, est celui où les
faces de la lame d’air sont planes et font entre elles un angle très petit, on a un
coin d'air (fig. 55 B). Si l'incidence est normale, à chaque fois que l'épaisseur du
coin augmente de λ / 2, à partir d'une certaine épaisseur el pour laquelle
l’interférence est complète, on voit une nouvelle frange puisque le retard s’est
augmenté de λ. Cette frange est évidemment une droite parallèle à l'arête du coin
puisque c'est le lien des points de même épaisseur. Entre deux points du verre où
l’on compte k franges, on peut dire que l'épaisseur a varié de k . λ / 2. Si nous
sommes certains de la planéité de l'une des faces du coin (calibre étalon contrôlé
par une autre méthode), nous pouvons directement interpréter les altérations des
franges d'égale épaisseur, par rapport à la ligne droite, comme des défauts de
planéité de la seconde face du coin ; les franges nous fournissent, un moyen
précis pour contrôler la planéité d’une surface optique à la seule condition que
nous disposions d'un plan étalon de référence.
main experte n'est jamais sûre de ne pas faire d'accrocs dès que le diamètre du verre
atteint 5 centimètres, de plus, il existe souvent pour de faibles épaisseurs d'air des
phénomènes d'adhérence très nuisibles par les contraintes mécaniques qu'ils infligent
aux pièces. Si l'on ajoute qu'il est rare à l'atelier que l’on opère avec l'incidence
normale et des temps de refroidissement suffisants après manipulation du calibre et
du miroir encore glanté sur le bloc, on comprendra que l'on ne peut guère demander
à cette technique qu'une précision de λ / 2.
Une méthode plus correcte consiste à utiliser une source étendue de lumière
monochromatique (tube à décharge à vapeur de mercure par exemple) de telle façon
que l'incidence soit normale. Même sans isoler la raie verte, il est possible de voir les
franges de coin en interposant des cales de papier entre les surfaces.
Il est à la fois beaucoup plus économique et meilleur d'avoir recours à une simple
veilleuse au néon, facile à trouver dans les grands bazars d’électricité, associée à un
dispositif imaginé par Fizeau. Nous empruntons la plupart des détails pratiques
suivants à M. A. Couder. La veilleuse N est placée au foyer d’une lentille ordinaire
plan convexe L (fig. 56), la face plane est tournée du côté de la source et la longueur
focale ne doit pas être trop petite (40 ou 50 centimètres pour un diamètre de 10
centimètres).
95
Si la veilleuse est trop encombrante, on peut la rejeter sur le côté grâce à un prisme
quelconque, en tous cas le pinceau incident doit être un peu hors de l'axe pour que le
faisceau de retour après réflexion sur le plan soit directement accessible. Il est
commode de pouvoir régler au moyen de vis calantes ou de cales, l'orientation de
l'appareil ou des surfaces examinées de manière à réaliser l'autocollimation sur le
plan.
Les cales de séparation sont coupées dans la même feuille de papier de 1 ou 2 /
10 d'épaisseur par exemple, le papier de journal relativement compressible est
pratique ; leur largeur peut être de 5 à 10 millimètres.
On pose le calibre d'abord sur
une cale puis on bascule sur
les deux autres sans toucher
directement au miroir. En
général, au début, on voit un
grand nombre de franges, ce
qui indique que la pente du
coin est notable et que par
conséquent les cales ont des
épaisseurs trop différentes, en
tirant la cale épaisse ou en la
comprimant, on élargit les
franges, quand il n'y en a plus
qu’une dizaine sur le verre il
n'y a pas intérêt à égaliser
davantage l'épaisseur des Fig. 57. – Contrôle interférentiel d’un plan.
cales, les franges s'étaleraient Noter : Me fil rectiligne de référence prés de la frange
en une « teinte plate » centrale. La tache blanche est le reflet de la lampe au
néon. La cale mince est marquée T. Le bord extrême est
générale même s’il subsiste rabattu.
des défauts de 1 ou 2 / 10 de frange tandis qu’avec un interfrange d'environ 10
millimètres une courbure ou un accident de 1 / 2 millimètre est visible, cela
représente 1 / 20 de frange ou λ / 40 sur le verre. Le plus souvent, il existe des
défauts zonaux ou une courbure d'ensemble ; pour éviter des erreurs d'interprétation,
on commence par repérer la cale mince (c'est celle qui, comprimée par une légère
pression du doigt sur le verre dans son aplomb, montre les franges allant en se
resserrant puisque la pente du coin d'air augmente) et on la tourne en face de soi (fig.
56 et 57) alors : la frange centrale représente la coupe de la pièce contrôlée, telle
qu'on pourrait la voir si ses accidents étaient grossis à raison de 0 µ 3 environ (λ / 2
efficace au Néon) pour un interfrange.
Les figures 56 et 57 donnent des exemples d'application de cette règle. Les
accidents sont mesurés en comparant la courbure des franges à la valeur de
l'interfrange, grâce à un fil tendu sur un archet en fil de fer qui matérialise une ligne
droite. Quand le défaut n’est pas de révolution, l'interprétation des franges n'est pas
toujours simple, il faut changer la direction de plus grande pente du coin d'air, en
intervertissant deux cales par exemple, de manière à étudier d'autres diamètres, ceci
est particulièrement utile avec un verre qui n'est pas circulaire (fig. 56).
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Bien entendu, les précautions pour l'égalisation thermique des verres et pour
éviter leur échauffement au cours de l'essai sont indispensables et même encore
plus sérieuses que pour le grand miroir concave ; n'oublions pas qu'ici la surface
de référence est imposée. Un délai de plusieurs heures après manipulation du
calibre et du miroir, est ordinairement nécessaire ; le mieux est de laisser les
verres reposer une nuit, il ne faut se pencher devant l'appareil que pendant le
temps nécessaire et il est bon de protéger les verres contre la chaleur du corps au
moyen d'un entourage en papier ondulé constituant une cheminée jusqu'à la
lentille de l'appareil de Fizeau.
La méthode interférentielle est d'application facile et d'interprétation
immédiate, sans calcul, elle suppose seulement que l’on possède un calibre plan
étalon au moins aussi grand que la pièce à contrôler et dont la qualité soit hors de
question. Un des premiers devoirs d’un groupement d'amateurs, c'est de posséder
un étalon plan et d’être à même de pouvoir contrôler les pièces montées par ses
membres. L’amateur isolé en province peut à la rigueur éviter les plus grosses
fautes en contrôlant deux par deux, trois miroirs ayant le dos poli, il obtiendra un
système de trois équations à trois inconnues de résolution immédiate qui fournira
les indications sur la courbure en importance et signe des trois verres.
Malheureusement si les défauts sont compliqués (glace de Saint-Gobain), ce
système est insuffisant, on ne peut guère l'appliquer avec succès que dans le cas
de courbures régulières. Il est préférable d'employer la méthode suivante, au
moins pour le contrôle du premier étalon.
Pour avoir assez de lumière malgré trois réflexions, comme le plan en examen et
éventuellement en retouche n'est généralement pas métallisé, il faut que le sphérique
le soit.
L'expérience de Foucault pratiquée dans ces conditions nous révèle les défauts
zonaux du plan s’il y en a mais ne peut pas nous dire si le miroir a une faible
courbure sphérique concave ou convexe ; en effet avec notre montage le plan
d'incidence est horizontal, l'astigmatisme créé par la non planéité du miroir diagonal
se manifestera près de l'image sous forme de droites focales rectangulaires, l'une
d’elles : la focale sagittale est contenue dans le plan d’incidence elle est donc
horizontale avec notre montage mais l'autre - la focale
tangentielle - qui lui est orthogonale est verticale comme notre couteau et si ce
dernier fait une coupe dans son plan nous observerons la teinte plate comme dans un
faisceau stigmatique. On peut cependant mettre en évidence et mesurer
l'astigmatisme avec une grande précision par la méthode de Foucault si l'appareil est
muni d’un couteau (et d’une fente) pouvant tourner dans son plan ; en disposant
l'arête horizontale, on peut trouver une autre position longitudinale d'extinction en
teinte plate correspondant au pointé de la sagittale, en retranchant à ce second pointé
l'astigmatisme de montage (position extra-axiale de la source) la différence restant
entre les deux tirages mesure la longueur d’astigmatisme l qui permet de calculer,
avec la formule donnée plus loin, la courbure du miroir. Mais nous pouvons éviter
une transformation de notre appareil de Foucault en pointant simplement les focales
avec un oculaire fort, la précision est un peu moins bonne, mais cela nous
familiarisera avec une image affectée d'astigmatisme pur. La bille étant collée contre
l’oculaire et notre montage à faible ouverture angulaire, on peut négliger
l'astigmatisme
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la glace ordinaire est surfacée par des machines à fonctionnement continu et il est
presque impossible de trouver un morceau acceptable. Ce qu'il faut proscrire
absolument, c'est la pratique, trop fréquente chez les amateurs, qui consiste à prendre
le premier morceau de glace venu sans le contrôler ; on n'a pas une chance sur mille
d'obtenir un bon plan de cette façon ! Il existe presque toujours des défauts
astigmates, dont l'interprétation est d'ailleurs difficile et dont l'amplitude atteint
facilement 5 à 10 franges sur 50 millimètres, le resurfaçage est indispensable.
La glace ordinaire de 8 millimètres d'épaisseur peut suffire à la rigueur pour un
miroir diagonal de 30 à 40 millimètres de petit axe ; on lui préférera cependant une
épaisseur de 10 à 15 millimètres, surtout si le petit axe atteint 50 ou 60 millimètres.
Pièces d’optique récupérées. - Nous citerons comme principale mine de miroirs
plans : les écrans photographiques réalisés notamment par C. Zeiss et Goerz, pour les
anciennes chambres d'aviation de grandes dimensions, et que l'on trouve
généralement à très bon compte, sur le marché de l'occasion (1). Ces écrans sont
constitués par deux lames à faces planes et parallèles de 150 millimètres de diamètre
et 11 millimètres d'épaisseur, ou mieux 180 millimètres de diamètre et 14 millimètres
d'épaisseur, collées, avec interposition d'une gélatine teintée. Il est généralement
nécessaire de scier la monture pour récupérer les lames que l'on peut décoller dans
une casserole d'eau mise à chauffer. Les faces intérieures collées ont ordinairement
des défauts de deux ou trois franges sur tout le diamètre, mais souvent les faces
extérieures ne présentent pas un défaut de plus d'une frange et si l'on étudie
judicieusement son plan de découpage, on pourra trouver une région assez grande
pour un miroir exact à λ / 10. Il nous arrive à l'atelier de la Commission de tirer
quatre miroirs plans standard irréprochables, d'une seule lame de 150 millimètres
revenant à 100 francs ! De toutes façons, la retouche est beaucoup plus facile que s'il
s'agissait d’un morceau de glace de Saint-Gobain.
Mentionnons aussi certains miroirs de forme rectangulaire, provenant d'équerres
optiques de télémètres, reconnaissables à des pattes usinées à la base du rectangle et
qui sont exacts à 1 / 10 de frange en général. Il faut toujours bien se garder de
généraliser sans contrôle de telles constatations ; les pièces industrielles finies avec
cette précision sont très rares ; ce n'est pratiquement jamais le cas pour les prismes à
réflexion totale.
55. Resurfaçage des miroirs plans. - Si l’on voit qu'il est possible d’utiliser telle
quelle, ou de retoucher au polissage, la face d'un morceau de glace ou d'un écran, il
faut bien se garder de dépolir l'autre côté, ce qui aurait pour résultat de provoquer
une concavité de plusieurs franges de la face choisie à cause des forces de
compression de l'abrasif (effet Twyman). Dans le cas le plus général où une retouche
est nécessaire, on peut hésiter entre deux techniques :
Découper d'abord le miroir à sa forme définitive et le surfacer ensuite monté en
« bloc », c'est-à-dire glanté sur un plateau avec des cales latérales rétablissant un
contour à peu près circulaire (fig. 59 A). Inconvénient : déglantage, on libère
inévitablement des contraintes, qui rendent ordinairement
(1)
Renseignement valable en 1950, actuellement ce genre d’occasion est rare.
100
nécessaire la retouche finale du verre seul et cette retouche, effectuée sur une pièce
non de révolution est aléatoire.
Découper sommairement un miroir circulaire nettement plus grand que le grand
axe du plan désiré, par exemple 100 millimètres de diamètre pour un plan de 40 à 50
millimètres de petit axe. Si la pièce à retoucher est une lame d'écran de 150
millimètres, on peut la retravailler telle quelle (fig. 59 B). Surfacer ce verre
exactement plan, puis découper finalement le miroir à sa forme définitive.
Inconvénient : si la matière possède des résidus de trempe notables (glace), on peut
libérer des tensions et provoquer un défaut imprévu au découpage.
Cette seconde méthode a cependant notre préférence car avec les verres minces,
considérés ici, l'effet dû aux tensions éventuelles du verre est généralement
bien plus faible que celui dû aux tensions de glantage il est même nul si l'on utilise
un plateau en Calex recuit fin de Parra-Mantois ; de plus, on élimine au découpage
les bords de la pièce initiale qui sont presque toujours défectueux.
Pour reprendre au polissage la forme d’un plan de 10 à 15 centimètres de
diamètre, utiliser un polissoir à la poix non carrelé, mais ayant un diamètre un peu
plus grand que celui du verre (1 centimètre par 10 centimètres). On peut prendre
comme outil un disque métallique, en verre ou en bois paraffiné à faces planes qui
sera muni d’une bande de papier fort dépassant son contour et bien nivelé pour
recevoir une couche de poix de 5 millimètres environ d'épaisseur. La poix doit être
assez dure, l’ongle ne la marque que faiblement. Avant refroidissement complet on
procède à un pressage sur papier avec une surface plane assez grande, puis à un
pressage au rouge. Pendant le travail l'outil sera dégarni par une rainure diamétrale et
au besoin par des petits coups de grattoirs croisés pour augmenter l'adhérence.
Rappelons qu’une climatisation à 20°C au moins et un travail prolongé ininterrompu
sont indispensables.
En principe le travail se conduit verre en dessus et courses variées comme avec
un miroir ordinaire. La plupart des renseignements donnés à ce sujet
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pourront être transposés ici. L’amplitude des courses ne doit pas dépasser 1 /3 D. La
tendance à concaver est combattue par l'excédent de diamètre de l’outil, mais si le
verre est déjà concave, on travaillera momentanément avec le polissoir en dessus, le
verre étant posé sur plusieurs épaisseurs de molleton.
Le bord rabattu éventuel, même s'il est très important, n'est pas à prendre en
considération, puisqu'il disparaîtra avec les chutes du découpage. Les graves défauts
astigmates irréguliers de la glace de Saint-Gobain s'éliminent automatiquement par
un travail suffisamment prolongé : un temps d'action de trois ou quatre heures suffit
le plus souvent. Il n'y aura plus que la courbure d’ensemble et les défauts zonaux à
abaisser à moins d’un dixième d'interfrange dans la portion centrale utile qui peut
être délimitée par un diaphragme en carton placé sur le verre pendant le contrôle.
50. Découpage des miroirs plans. - Il est beaucoup plus facile et expéditif de
faire un découpage droit. Pour couper un verre un peu épais, on utilise de préférence
une grosse roulette à tourillons dans une monture rabot ; en effet, il faut appuyer
fortement pour faire une grosse rayure. Le verre est posé sur un support de planéité
vérifiée. Si l’on se guide contre une règle, il est prudent d'assujettir celle-ci avec des
serre-joints et il faut tenir compte bien entendu de la demi-épaisseur du rabot. Pour
séparer correctement le verre on opérera
de la façon suivante (fig. 60) : poser le miroir face rayée en dessous sur un drap de
billard aussi grand que lui, recouvrant une surface plane assez massive (un marbre du
mécanicien est idéal) ; exactement en face du trait on pose le séparateur qui est une
sorte d’outil en acier terminé par une surface cylindrique de court rayon (fig. 60).
Pour produire la rupture par flexion on frappe la queue du séparateur d’un coup sec
avec un petit marteau. Il est toujours préférable de séparer le verre en fragments de
longueurs à peu près égales. Quand on taille plusieurs miroirs dans le même disque,
il faut donc commencer par la coupe diamétrale. La forme la plus facile à découper
est évidemment celle d'un rectangle. On peut se contenter de biseauter les bords pour
éliminer les petites égrenures et les arêtes coupantes en frottant la pièce présentée
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à 45° par rapport à un morceau de glace avec interposition d'émeri cinq minutes.
Pour éviter les rayures sur la face optique, on peut l'enduire d’une couche d'arcanson
ou de gomme-laque.
Les miroirs octogonaux pourront nécessiter un travail de rodage un peu plus
laborieux car les angles ne se séparent pas toujours aussi bien. Si l’on possède un
lapidaire à axe vertical ou tout élément de machine permettant d’en improviser un, ce
travail n'offre aucune difficulté.
Pour réaliser la forme elliptique oblique, on peut ébaucher le verre, collé entre
deux glaces de protection, sur un lapidaire ou une platine, grâce à une pièce
cylindrique coupée à 45° sur laquelle il doit être glanté solidement avec un ciment
d'opticien ; le doucissage s'opère ensuite sur un tour avec une plaque de fer montée
sur le porte-outil (fig. 61 A). Le découpage au « biscuit cutter », peut se faire avec
une simple perceuse. Le biscuit cutter est un tube en métal
tendre (laiton, acier doux) qui sert aussi pour percer ou réaléser les miroirs
Cassegrain, son diamètre intérieur doit avoir environ 2 millimètres de plus que le
petit axe du miroir à découper et son épaisseur est de l'ordre du millimètre ; la partie
supérieure est munie d'une pièce épaulée ou d'un cône Morse se montant sur la
perceuse, la section droite inférieure est pourvue de fentes et de dégagements
permettant la circulation de l'abrasif. Pour éviter les écailles, le verre doit être collé
entre deux glaces de protection avec de l'arcanson (trois quarts de résine, un quart de
cire d'abeilles).
On peut caler le tout, à 45°, dans un cube rempli de plâtre, pour éviter la
présentation oblique du biscuit cutter. On se contentera souvent d'un calage à 45°
dans une boite, en bois paraffiné par exemple, qui recueille aussi l'eau et l'abrasif usé
(fig. 61 B) et qui doit être solidement bridée sur le plateau de la perceuse. Il faut
alimenter abondamment en eau et en carborundum n° 120, par exemple, et dégager
souvent le biscuit cutter de la coupe pour assurer un bon travail d'abrasion, sans
échauffement exagéré. Le carborundum est évidemment un voisinage malsain pour
la machine qu'il ne faut toucher qu’avec la main qui ne manipule pas l'abrasif et
protéger le plus possible avec des morceaux de toile cirée. Après découpage et
décollage du miroir on abat tout de suite un petit biseau : l’arête aiguë s’écaille avec
une grande facilité.
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